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L'agripaume

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11 septembre 2023

Utilisé depuis l’Antiquité pour ses propriétés cardiaques, l’agripaume était aussi connue sous le nom d’herbe aux tonneliers car recommandée à ces grands amateurs de vin.

Émile Gadeceau, Les fleurs des moissons, des cultures, du bord des routes et des décombres (plantes envahissantes), Paris, 1914

L’agripaume (Leonorus cardiaca) appartient à la famille des Lamiacées comme la mélisse ou la marjolaine. Son nom vient de palma (la paume de la main) car ses feuilles, très découpées, ressemblent à une main.  Cardiaca renvoie à ses propriétés cardiaques. Elle porte aussi les noms de léonure, queue-de-lion, cardière, patte de sorcier, herbe aux tonneliers, etc.

Leonhart Fuchs, De historia stirpium commentarii insignes, Bâle, 1542

Plante vivace, elle mesure d’un à deux mètres de haut et dégage une forte odeur. Sa tige rugueuse porte des feuilles dont la taille diminue à mesure que l’on se rapproche de son sommet. Celles du bas sont très larges, découpées, vert foncé sur la face supérieure, blanchâtres et velues sur la face inférieure. Les feuilles du sommet comportent généralement trois lobes. Ses petites fleurs blanches ou rose pâle apparaissent de juin à septembre et donnent quatre akènes. Ces derniers sont placés au fond du calice qui, en séchant, présente des crochets s’accrochant à la fourrure des animaux qui dispersent ainsi les graines.

Plante très commune en France et en Europe (à part la zone méditerranéenne), elle a été introduite en Amérique du Nord. Elle pousse dans les décombres et apprécie les sols bien drainés et partiellement ombragés.

Amédée Masclef, Atlas des plantes de France utiles, nuisibles et ornementales, Paris, 1891

Les Grecs de l’Antiquité connaissaient déjà ses propriétés cardiaques, et les moines la cultivaient dans leurs jardins au Moyen Âge. Elle servait aussi comme vermifuge. Elle agit en dilatant l’artère coronaire. Elle était également conseillée aux tonneliers réputés grands buveurs de vin d’où son nom d’herbe aux tonneliers. Moutons et chèvres la broutent avec plaisir, et les abeilles butinent cette bonne plante mellifère. Une teinture verte en était également tirée.

Jean Bourdichon, Horae ad usum Romanum, dites Grandes Heures d’Anne de Bretagne, 1503-1508

Pour aller plus loin

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