Titre : Paris-soir
Éditeur : s.n. (Paris)
Date d'édition : 1924-07-06
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34519208g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 06 juillet 1924 06 juillet 1924
Description : 1924/07/06 (A2,N275,ED2). 1924/07/06 (A2,N275,ED2).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG31 Collection numérique : BIPFPIG31
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Description : Collection numérique : BIPFPIG69 Collection numérique : BIPFPIG69
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7637062z
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-235
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/01/2015
2
PARIS.SOÎR
le fLu. t et les Scandinaves coiffés d'ulit
de eokil, si pâte. Une équipe qu.'
501*1 Jt la ,jriste-rèpUque fait passer quel-
ques lcieî> ruisselantes à la porte. Les
hommes sont lardés de-flèches de boue
Ils excitent les combattants, puis fuient
vers la douche.
La poste. Le champion du poids colle
avec précaution des timbres sur ses cartes
postales.
La banque. Des boys balancés rient de
ces paquets de biliets donnés e nechange
de leurs logées banknotes.
Il pleut. Il pleut toujours. Et demain,
c'est l'offrande à Jupiter Olympien des
beaux corps du monde - mais chantée
uar lés cloches de Notre-Dame.
Le barber-soap. Allongés, gourmand
les bonnes respirent les lotions. Ils les
choisissent comme des femmes a l'escale.
1 - io ga rçon .serre ces flacons comme des
grappes d'où sourd, penchant, le miel- vo-
luptueux des parfums. Un peu de trouble,
cette molle station chez le coiffeur. A .>on
prévu ce relâchement de l'abnégation
athlétique, ce péché par l'odorat qui 7"
par Jupiter 1 - peut détendre la fHsci-
piine des quatre autres sens ?
Le doctor, dans sa maison de bois,
ranidés fioles - teinture d'iode, la
teinture d'iode.
Au bar, personne- Un portrait sur une
carte postale annonce le marchand de
journaux.] C'est la photographie d'un jeu-
ne dieu nu : Ange CamiUi 1 - premier
prix de beauté plastique de France, dit
la lég ide.i Homère nous a laissé le nom
du plus beau des Grecs devant Troie :
Niréus, fils de Charopus et d'Aglaïa.
Autour d'Ange Camilli, nu, s'éparpil-
lent toutes les gazettes de la terre. Ei
toutes les écritures, donc toutes les pen-
sées de la terre. La famille humaine a
envoya ici ses types, aux plus belles di
mensions. Ces hommes vivent à peu près
nus. Du silence, de la beauté, le goût d(
d'héroïque pour l'acte d'e volonté, unE
synthèse de l'homme, 'de l'homme toul
court. Chez le marchand de journaux, les
athlète, départagés, redeviennent les-ftl*
d'un pays, d'une civilisation. On dirai
qu'ils repartent de chez le marchand di
journaux, la tête plongée dans l'encre
inipationts, tout habillés de feuilles impri
niée-.
Il pleut toujours.
— De l'eau murte, me dit en riant un
de lVjuipe mexicaine, qui sait le mérite
odorant de l'eau où on nage, entre deux
nappes vives.
Voici le soir. Un soit sans joie. L'air est
poi.-3>o de fumée. Chaque cellule s'allu-
me, nue, avec ses murs de pitchpin. Une
naît tournante, gommée d'eau et de suie
où- rougeoie tout à coup quelque gerbe de
fJ'ammcs sur la. ronde des usines.
Ut..phonograpne qui! draille un jazz-
band nègre.; ,
A dix heure-s, Couvre-feu.1
Dehors, dans les campements des mar-
chands, •:— venus de quel Klondyke ? .—
le .ftînmes aux lèvres touchées de fard
3 ..H:- iaire lever'les promesses de dou-
ceur. Des panneaux-réclame,* frappés
d'une lumière pauvre, annoncent lè roi-
des mousseux, le rol des bitters; le roi des
amer<, 1 'anis-amouir etto :— ah" ! t'anis-
amovH*. tte. Et ces athlètes cpii ont bu de
- i'i .Tu au dieer !. Autre invitation : l'af-
fic!ir di1 roneert Matnl, renouvelée cent
foi- -- la BcvlIè tonte nue, où bondit
1:oillbta chinoise, touffue, d'une académie
de femme. La tentation de Saint-Antoine,
le j;(Hfflc chaud autour du pur village
•d'Olvuipio. -
Demain, le .serment à Jupiter. Mais un
3',,--;: est peut-être irrité, puisque* Olympie,
kipiès deux mille. ans, s'enlise lentement
ti:¡ ns les suies boueuses de Colombes. ,.
,. MAURICE-VERNE.
Courrier rêgionaliste
-ncjiêtù Amicale des Enfants de VAin à Pa-
'f;",.L Un C l:é nniQ¡l. générale de cette société
L,:j;lli'll'mHefp([i prochain 9 juillet, à 20 h.
30, avi ïège. social, 10, place de. la Bastille.
Otdrc • > 1 leur : partie-champêtre du 27. juillet.
La S. idiriié Berrichonne. —Cette société
fera iv • pa lift* ♦.••haTn!pèTi*'ç. - deirfaiitf dirhatn-
<•'!!'> A .àliet-, dans la Forêt de Mar-ly (Etoile
'-.;¡int.\¡[c:.llC'lj. Chacun apportera ses virres.
1 1 rcs aurant Arnaud, près la gare, ràvitail.
i: i' .elL pain, vin ou bière. Il servira égale-
-• tl" des déjeuners à, 13 heures (pourboire
••cçiipris). Départ de la Gare Saint-Lazare à
iO h.. 00. Lillels : G francs: aller et retour.
flli:au eiège social, 306, rue Saint-Mar-
: i i-, avi président, M Pètrelli on à M. Aùba-
tit'!', présidant du comité ilca lêtes.
/) Enfant? de .l'Hérault. - La deuxième
sortie cbanioêtre de cette" société aura lieu le
r ma nl:he 6 juillet à Cliaville. Rendez-vous
:> heures, gare d'es Invalides. Adresser les
« Ilt,,< ons à AL Ponjol, 44> boulevard Diderot.
1 s H> militais demeurant à. Paris et ceux que
: ;;, : flaires ou leurs loisirs-y amènent sont
- .informés-(.:.u'à. la permanence d'es Enfants de
"ïwrfiult - tous les "dimanches de 10 heures
a rnkL, Café de la Gaîté, 259, rue Saint-Mar-
•?:n, — ils rencontreront leurs compatriotes,
■ ; ront heureux de les recevoir.
, '1. i ,. :is'Cr les noies et communiqués conCCT-
nant le « Courrier réf/ionaUste » à M. Charles
/?' berî, à Paris-Soir,- 14, boulevard Montnuir-
1" Paris (9e). - •
Demain :
Le soleil s$ lèvera à 4 h. 56 et se
couchera à 20 h. 54.
Grand, concours international de
musique organisé par L, Comité des
Fêtes du XVIIe arrondissement, 9 h.
Epreuve de lecture è vue et d'exé-
cution. 11 h. Défilé. H h. Cortège,
Concert et distribution des récom-
penses, à la mairie. 21 h. Audition
,artistique et fête de nuit à Luna-
* Park.
10 heures. — Pare du Ranelagh.
Commémoration de Vanniversaire de
La Fontaine.
11 heures. — Restaurant Margtœ-
ry. Banquet du « Contrôle n sous la
présidence de M. Paul Léon.
13 h. 30. — Palais du Trocadéro.
Distribution des récompenses décer-
nées par la Société de l'Encourage-
ment au Bien.
H heures. — 166, rue Saint-Far-
g eau. Fête de l'Education Physique
donnée par les 'élèves de l'Ecole com-
MC/'C<~C.
- _A. ,,],'T'1 N_-__L
14 heures. — Fete ae vue saim-
Louis. Cortège et divertissements sur.
le terre-plein des deux ponts.
14 h. 30. — Stade Buffalo. Deuxiè-
me représentation des « Sports a
travers les siècles B.
Arènes de Lntècp, rue 3Jonge. Con-
cours annuel de l'Union des fanfares
de trompettes et distribution des ré-
compenses.
21 heures. — lie Saint-Louis. Fête
vénitienne. Concerts et bals.
Clôture de la Fête de Neuillif.*
Fête à souhaiter : Sainte Angè^ lc.
, r 1
LA BANLIEUE DU DIMANCHE
Grandes Eaux à V ersatlles.
- Meudon. — Parc de VObservatoire,
14 h. 30. « Fête de l'Arbre et de l'Oi-
seait » organisée par les Limousins
de Paris, avec le concours des so-
ciétés régionalistes et l'école de dan-
ses de Jeanne Ronsall. (Concerts,
chœurs, danses et dîner champêtre).
Départ gare Montparnasse à 13, h. 45.
Vitry-sur-Seinc. — 4e Fête annuelle
des Jardiniers des Annoues. Distri-
bution de récompenses, courses et
jeux, le soir, illuminations, concert
et bal de plein air.
Saint-Ouen. — Grand conçois ré-
gional de sapeurs-pompiers. 10 h.
Epreuves. 13 h. Défilé. 18 h. Distri-
bution des prix et concert.
Mais ons-Al fort. — Inauguration de
la section horticole de la foire. Ex-
posUioi1. Concert par la musique de
la Garde Républicaine, dans le Parc
de la Mairie.
Fontenay-aux-Roscs. - FiUe et
grand prix cycliste de la course Fon-
tenay-Limours. Départ 9 heures du
matin.
Le Pcrrcux. — Fête communale.
Courses, concert, bal champêtre.
Ncuilly-Plaisance. — Fête* foraine
du plateau. d'Avron. *
Cr'l?tcil.- Fêle du quai du Halage
Attractions, concours de pêche, bals
champêtres. 0
Garches. — Fête champêtre et
'excU1'sion organisée par VUnion des
Coopérâtcurs dans le ;J.JOis, à la pe-
louse de Combleval. Départ : gare
.Saint-Laare 'par des trains ■ spéciaux
I I de 7 à 10 heures. {Jeux, déjeuner en
* rilein air, concert, b(d).
,. • -. rr 1 rl n fis, wno 1
l - - , <<< * 1
concours de voilures fleuries, dejtle/,
concerts vente-kermesse ail chàtçau
de Saint-Eloi. Le soir défilé fleuri
aux flambeaux. Bel jazz-lmud. (Nom-
breux trains à la Porte d'Orléans).
Mevlan. "— Cortège historique :
* Mculan à travers les tiges » ; at-
tractions, concerts et bals champé-
tres.'
Melun. — Fête du Marché au Blé
et concours national de pêche à la
ligne.
Etamp.cs. - Fête des' Fleurs ; con-
cours d'automobiles et de voitures
fleuries: réception de la Reine et des
abeilles de Paris ; grande fête de nuit
et concert avec ballet lumineux.
Abeilles de Paris; rjramlc fête de nuit
sur la ligne du P.-O.j.
Pont-aux-Dames. — Maison de
retraite des comédiens. Réouverture
du Théâtre du Parc, et matinée de
gala avec le concours des sociétaires
de la Comédie-Française. (On peur
■ louer sur place à Couclhj S.-ct-JI,:>'
Cormeill es-en-Parisis.— Kermesse
à l'orphelinat de la Société des cui-
siniers de Paris, sous la présidence
de M. Justin Godai t,. ministre du
Travail.
Fêtes "fo'J'aine.y et communales :
Bondy; Tviel ; Cjtarenimi ;■ Le Pecq;
Brétigny-sur-Orge ; Colombes ; Bou-
gival ; Sceaux ; Meudon ; La Celle-
Saint-Cloud ; Sannois ; Évrg-Pelit-
Bourg.
Voir en d* page t
NOS PETITES
ANNONCES
A TOUS ECHOS
La Clef du Paradis
Toute une expédition américaine compo-
sée de naturalistes et de savants considé-
rables, et conduite par M. Roy Chapman
Andrews, est partie à sa recherche dans
le désert de 'Gobi, en pleine Asie Centrale.
M. Andrews Chspman a des titres : c'est
lui qui a découvert les fameux œufs de di-
nosauriens, ces reptiles fossiles dont on a
tant parlé naguère.
Dans ce désert de Cobi, il va donc, avec
les savants qui l'accompagnent et ceux qui
doivent le rejoindre, rechercher J'emplace-
ment du Paradis Terrestre et s'efforcer
d'établir l'état civil du premier homme.
Ce désert fut, suivant les uns, une mer
intérieure, et, d'après les autres, une im-
mense oasis de verdure, traversée par d'a-
gréables cours d'eaux, et plantée surtout de
pommiers comme notre Normandie. Nous
savons que c'est pour s'être trop nourri
de pommes que notre père Adam perdit la
confiance de son créateur !
Tout ceci. nous ramène loin dans le
temps, quelque chose comme vingt' ou
vingt-cinq millions d'années en arrière. Les
évaluations manquent, de précision ; mais
on n'en est pas à quelques millions d'an-
nées près, quand il s'agit de découvrir le
pays où, candide et nu, l'homme posséda,
sans en avoir conscience, d'ailleurs, Je
bonheur dans ce qu'il eut d'exclusif et de
divin.
Mais en voilà d'une autre '.- l'expédition
américaine est à peine en route qu'un livre,
publié en AlIemagne, prétend nous révéler
que le paradis terrestre n'était pas en
Asie, mais. - en Allemagne même et, pour
être précis, dans le Mecklembourg. Nous
n'avons plus qu'à organiser des trains de
plaisir pour l'Eden !
Mais nous n'en devons pas moins suivre
avec sympathie l'expédition américaine.
Après Prjévaski, Bogdanovitch, Obrout-
chef, qui étaient - Russes, après des Fran-
çais comme Bonvalet et le prince Henri
d'Orléans, nos alliés, vont parcourir, fouil-
ler et passer au crible cette terre morte du
désert de Gobi'où, dans un prodigieux dé-
cor, ignorant la chemise, la cuiller d'alu-
minium, le tango, et se mouchant' avec les
doigts, Adam fut réellement, et pour un
temps, hélas ! trop court, le plus heureux
des hommes ! Il nous faut ajouter, pour
être juste, qu'il était seul de son espèce !
M. Chapman Andrews ne désespère pas
de retrouver les ossements de notre grand
ancêtre. Dans les replis de cette terre
mystérieuse, où l'homme connut la séré-
nité et la joie de vivre au jour le jour
sans l'inquiétude du lendemain, peut-être
découvrira-t>-on, en cherchant bien. le
squelette du bonheur ? Mais' nous n'en se-
rons pas plus avancés, car ce mort, comme
tous les morts, gardera bien son secret.
J. VALMY-BAYSSE.
- On dit yolontiers que les Etats-Unis
sont devenus le peuple le plus riche. du
monde. Cela semble exact, bien que l'on ne
connaisse pas exactement les ressources
d'un. empire formidable comme l'empire
britannique.
Les dernières-statistiques officielles si-
gnalent que les Etats-Unis possèdent des
richesses pour 320.803.862.000 dollars.
Cela représente pour chaque habitant
une moyenne de 2.918 dollars, ce qui n'esf
pas excessif.
M.ais il est juste de signaler que les Amé-
ricains ne connaissent pas les économies.
Ils dépensent aisément tout ce qu'ils ga-
gnent. Pour les accidents, pour la vieillesse,
pour la mort, ils pratiquent à outrance le
système des assurances.
Certains d'entre eux, parmi les plus
compétents, n'en sont pas très enthousias-
tes.
- Le 20 juillet, à Binche, la Société
rQyale des Archers de Guillaume Tell cé-
lébrera son 500e anniversaire.
Pour la circonstance, des tirs, qu'on es-
père mémorables, auront lieu. Un cortège
défilera à 'travers la ville aveci concours de
bannières, colliers et bijoux des anciennes
gildes du pays.
Le prince Léopold de Belgique a pro-
mis d'honorer de sa présence la cérémonie.
Des archers ! Des gildes ! Ne se croi-
rait-on pas ramené plusieurs siècles en
arrière ? Les canons portent maintenant à
50 kilomètres. Les carabines d'enfant lan-
cent leurs plombs à 200 mètres. IL y a des
hommes qui demeurent fidèles à l'arc !
Quelles réflexions cela peut inspirer !
Sport surané ! dira-t-on, mais gracieux
pourtant ! La flèche déploie une courbe
harmonieuse. Le tireur, pour bander son
arc. a une attitude noble !
Félicitons .les archers de Binche. Il ne
I doit pas y avoir beaucoup d'hommes mé-
chants parmi eux.
| - Le petit journaliste max-jacobin
dont nous signalions -l'existence, dans un
récent écho, a su adroitement mener sa
barque dans les eaux communistes.
Naguère correcteur d'imprimerie — ce
qui est très honorable — il réussit, à la
faveur de la scission socialiste de Tours,
à entrer comme rédacteur dans le journal
de Jaurès. Mais on ne lui confiait que d'in-
signifiantes besognes. Et il ne tardait point
1 à bénéficier de la réputation d'un joyeux
lézard musant et paressant dans les couloirs
de l'Humanité.
Mais le jour où le charmant Boris Sou-
varine inculpé de complot contre la sûre-
té de l'Etat, sortit d: sa cellule, il résolut
de mettre de l'ordre dans la maison.
— Appelez-moi Delhay, ordonna-t-il.
- Le futur leader, dos courbé, obsé-
quieux se présenta devant le dictateur.
— Il paraît, dit Souvarinc, en se renver-
sant nonchalamment dans son fauteuil, que
vous ne foutez rien. On m'a rapporté que
vous êtes un terrible fainéant. Il faut que
ça cesse.
- Mais. balbutia le jeune Delhay.
- Il n'y a pas de mais. Rompez.
Le jeune Delhay rompit, sans un mot. Et
il n'alla point se vanter de cette algarade.
Depuis, notre max-jacobin a fait son
chemin et le dictateur Boris Souvarine
aussi.
Mais ils n'ont pas suivi la même direc-
tion.
- Il faut bien se distraira quand la
pluie monotone et stupide tombe de lon-
gues heures durant sur les passants éner-
vés.
Hier, pendant une de ces averses malen-
contreuses, un gamin d'une quinzaine d'an-
nées avait imaginé le délassement suivant :
il pénétrait à la faveur d'une bousculade
propice près des consommateurs attablés à
la table des cafés, sous la protection des
tentes de toile, et là secouait adroitement
son parapluie au-dessus des verres remplis
de boissons variées ; des gouttelettes al-
laient diluer les alcools multicolores ou la
bière blonde, à la grande fureur des bu-
veurs.
Ceux-là voulurent se venger et apostro-
phèrent l'adolescent ; mais ce dernier très
l digne leur représenta qu'il était contre son
gré obligé de circuler sous la pluie et of-
frit aux mécontents de « siroter » les bois-
sons qu'il avait « involontairemsnt » di-
luées.
On le laissa aller, mais il jugea prudent
de disparaître sachant ce qu'il en coûte
aux agneaux qui troublent la boissôn des
loups.
- On ne trouve pas que des divertisse-
ments à la fête à Neuilly. Il s'y donne aus-
si des leçons de courage. Lundi, on le sait,
une jeune fille, Mlle Miki Vere, au cours
d'un exercice en automobile justement dé-
signa sous le nom du « Saut de la Mort »
se blessait assez sérieusement à la poitrine
et à la mâchoire. A peine pansée, le même
soir, elle remontait dans sa voiturette.
Majg depuis, sur les ordres impératifs de
son médecin, elle avait dû abandonner son
périlleux « travail >». Ce n'était pas pour
longtemps, puisque nous venons de la re-
voir dans sa combinaison de panthère.
Mlle Miki Vere est -la sœur d'Abbins,
l'homme qui « boucle la boucle y en moto-
cyclette et qui tout dernièrement fit, a
Barcelone, une chute au cours de laquelle
il se blessa grièvement.
Avait-elle peur hier soir, en se hissant
jusqu'à l'extrémité de la glissière où l'at-
tendait son inquiétant monstre mécanique ?
C'est sans trembler qu'elle posa le pied
dans sa machine et c'est le visage calme
sous les pansements dont il' était entouré
qu'elle attendit le coup de sifflet du dé-
part.
•— Dangereux ? nous avait-elle dit toul
à I*heure. Dangereux ? Un e.nfant le ferait
Sans doute. Aussi ajoutait-elle un pet
plus tard : « Ce que je demande, c'est de
ne me casser ni bras, ni jambe, c'est d'être
tuée sur le coup. »
- Désireux de donner à nos lecteurs le
plus d'informations possible, nous croyons
qu'il leur sera agréable et parfaitement
utile de connaître le cours exact des mé-
taux précieux ; vous le trouverez chaque
soir dans la Bourse des Valeurs.
Vous couverez les meilleures bières
ù Jn Brasserie VETZEL. 1, rue Auber
Petit Mémorial
des Lettres
+++ Il y a aujourd'hui..,
110 ans, Alfred de Vigny était nommé Gen-
darme du Hoi dans le corps très aristocra-
tique di.-s Compagnies Roug??. Quand celles-
ci furent licenciées peu il passa dans
la Garde Royale. •
'+++ Le dernier numéro de la revue Lifté.
rature, dernier, dans tous les sens du terme,
nous l'm'ons déjà dit ici, nous- apporte de
longs fragments d'un important inédit de
Rimbaud intitulé tih cœur sous une soutane
et 2 poèmes également inédits, d'Apollinaire.
Dans rn Cœur sous une '■itanc, Rimbaud
donne libre cours à l'anticléricalisme qui
:muTIq'ue ses tout premiers poèmes.
M. Delahaye, dont on connaît la rompé-
tence en cette'matière, pense que ce manus-
crit dut être confisqué à- son incorrigible fils
par Mme Rimbaud mère et échapper par
la suite à l'autodafé que Ja pieuse Isabelle,
sœur du poète, fit des œuvres posthumes qui
choquaient ses , convictions.
Cet. inédit en prose" contient deux poèmes
qui font pressentir le futur poète lyrique du
Bateau Jvre et de Une Imitation.
Ajoutons que M. Davis prépare une édition
complète de cette œuvre inconnue, qui, com-
me les trois sonnets des Stvpra (déjà publiés
par 3a. r'evue Littéral arc, ne figurera pas, pa-
raît-il, dans l'édition définitive des Œuvres
Complètes du poète.
Les deux inédits d'Apollinaire, communi-
qués par M. Savinio dont on n'a pas oublié
les tumultueuses auditions musicales d'avant-
guerre,-remontent à la période des Alcools
et particulièrement à l'époque des grands poè-
mes en alexandrins libères.
+++ Dans sa dernière séance, le Comité
de la Société des Gens de Lettres, réuni sous
la présidence de M. Georges Lecomte, a élu
sociétaires : MM. Auguste Bailly, Jacques Bou-
lenger, Charles-Brun, Jean d'Esme, René Gil-
louin, Loys Labèque, Henri de Montherlant,
Mme Julien Priollet, MM. Ernest Raynaud,
Edouard Rott, André Toulemon, Mme Pau-
line Valmy, M. Pierre Wolff.
+++ Il n'y a pas que le saint abbé Beth-
léem pour exercer sa triste besogne de criti-
que du point de vue de la morale religieuse.
Dans La Revue des Auteurs et des Livres
paraissant à peu près tous les mois à Bruxel-
les on trouve, en quelques lignes, des appré-
ciations de ce genre' sur des ouvrages d'une
narfaite tenue littéraire.
.,. « Est-il besoin de dire que ce livre si bien
imprimé n'est guère r-ecommandabie, car, il
n'est pas bon de tout dire crûment, ni d'éta-
ler au grand jour les vices et les plains les
plus répugnantes. Avis aux personnes aver-
ties et cultivées. »
Ou :
« Livra abominable que personne ne peut
lire. »
On bien :
« Tombe sous les lois générales de 1 Index, s
d'et ».'
Ou encore :
« Bon pour le cloaque. »
A la betone heure : voilà ce qui s'appelle
de la critique littéraire !
+++ Une société des Amis de Peladan
vient de se créer.
Présidents d'honneur : Mme Vve Peladan
et M. Victor-Emile Michelet.
Président : M. Paul Marteau ; secrétaire
général : M. Maurice Venoize. Parmi les
membres du comité : MM. Gabriel Boissy,
de Pouvourville, Gustavo-Louis Tautain,
Vutllermoz. etc.
+++ Nos excellents confrères les Treize
de VIntransigeant écrivent, sous le titre Ré-
vélation :
« En 1922, paraissait, sans nom d'auteur et
sous ce titre, « Journal des Concourt », une
série de notes que l'on pouvait attribuer à
Goncotuvt. lui-même, comme fusant partie du
journal resté inconnu et Ül.édit,all manuscrit,
a la Bibliothèque nationale. Les initiés ? se
doutaient bien que ce bel inédit n'était qu'un
adroit pastiche. Plusieurs noms, à ce mo-
ment-] îC lurent mis en avant pour désigner
les auteurs de cette amusante contrefaçon,
mais rien ne fut écrit de décisif.
« Voici que M. Léon Treich, dans son re-
marquable « Almanach des Lettres françai-
ses a, révèle les noms des trois auteurs de
ce pastiche déjà fameux. Ce sont : MM. Char-
les Derennes, Léon Dcffoux et un troisième
complice. »
Pouvons nous dire, à notre tour, que le
titre n'était pas Journal des Goncourt, mois
Journal ries Goncour's.
Aux deux auteurs cités par notre confrère
Léon Treich, nous croyons pouvoir ajouter
MM. Pierro Benoit et Robert de La Vaissière.
Le Journal des Goncour's a paru, sauf
erreur, à « La Renaissance du Livre ». 11
avait été publié, avant, dans L'ŒuvTe..
-+---+-+ Sur une page du carnet de Baude-
laire, cet emploi du temps noté de sa main -
Dessins à Hugo 10 heures
épreuves. 20 -
Poèmes , 100 -
Musées 10 -
Marie Rejet et autres 100 -
Salamm-b'ô 10 -
Duranty 10 -
YHlemâin 30 -
Peintres 30 -
—
Raffinés ; 30' -
et au-dessous, • cette opération : 350 divisé
par 10 heures, égale : 3;> jours.
———————— »o ■■■ |
Nouvelles diverses 4
- rv'ctrn confrÈre VEclair annonce 4e prochain
mariage de M. Panait istrati, l'auteur de Jiyra Ky-
ralina* avec une Alsacienne, Mlle de Munscli. Il
aura lieu, le 8, à la mairie du VIIIe arrondissement.
— La Semaine du Faubourg ;
Lundi, 10, boulevard .Barbés, 20 h. 30 : confé-
rence contradictoire par if. le docteur V'aehet, pro-
fesseur à l'Ecole de Psychologie, sur les Mystères
de l'Hypnotisme.
Jeudi, 10 boulevard Barbes, 20 h. 30 : confé-
férence contradictoire par Me Robert Lœwel, avo-
cat à la Cour : Ce Que j'ai vu dans les geôles ;t
les Prisons de Femmes ; pomment on vit à Saint-
Lazare.
Samedi, 9, l'ne de la.' Fidélité, 14 heures : mise
en accusation du dernier livre de MM. J.-M. Renai.
tour, capitaine Weiss, Thibaudet, Droin, Blosde,
Gastofl T]card, Marcel Berger, Paul Souotion. Pro-
cès de l'Escadrille Amoureuse. (Un aviateur peut-
il être amoureux ? L'aviation, française est-elle en
;pédl ? Les sports et les intellectuels ?) Et confé-
rence contradictoire liar M. Joseph Barthélémy, dc-
pute. professeur à la Faculté de Droit, sur lAl-
lentfif/ue doit-elle être admise dans la Société des
Nations ? - - -' .,- ---
- Le poète Edouard Dujardin vient d'épouser
Mlle Marie Chenou.
- Pour paraître le 15 juillet, aux éditions Bau-
dinière : ViralUire Jhermale ou la Cure interrom-
pue, par M. Pierre La Mazière.
Obéir ? de Mme Marie-Thérèse G il- Eaer, an-
noncé ici, vient de paraître chez Ferenczi.
— Le cercle littéraire « Arts «t Lettres », l'œu-
vre de Mile Jane Ilyrein, cpii en est la dirèctrice-
fondatrice. a tenu son assemblée générale annuel-
le. Ont élé élus membre du comité, en rempla-,
cément du tiers sortant : MAT. Louis ïlicfliard, E.
Stocanne, Paul Bru> Pierre Préteux, pour trois ans,
et lïog-er Lucas, pour un an.
Le bureau a été constitué ainsi qu'il suit pour
1024-19-?.") : Président : M. A Iran Un- de Bralim ; vi-
ce-présidents : MM. Louis Richard, J. Valmy-Bays-
se et Paul Bru ; secrétaire gênerai : M. Louis Car-
ron ; secrétaire-adjoint : M. Bog-er Lucas: tré-
sorier : j\L Louis Blanc ; trésorier-adjoint : M. E.
Stocanne.
L'assemble a ratifié les nominations au titre de
membres honoraires de Mines Bernay. Broquin d'O-
range. Ly-iane p.rousseaud, Sylvia de Cala «t de
MM. Henri Dickson, Charles-Henry. Albert •ranlt.
Elle a. enfin, enregistré, d'un accord uuaRlt»-',
Tinscripticu au comité d'honneur de MM. le br
tourner Henri-Robert, de l'Académie française, "•
Pierre Tnmouilist.
le cercle n>im-iidv'a ses travaux dans le oouran'-
d'octobre,
T- M. Lucien Aressy, qui a publié dernièrement.
un ouvrage sur la Bolième, Tient de convoler 68
justes noces avec Mlle Mary Perroud.
- Le Journal Parlé présentera aujourd'hui, a
14 h. 45, au Carillon, 30, boulevard Bomie-Nou-
relle : M. Ph. dEstailleurs-Chantcraine : Le non..
veau cabinet, Mussolini (impressions d'Italie) ; M,
Maurice Privât : Les hommes du Bonnet Houpe et
l'Amnistie ; M. Marc Frayssinet : les Grandes Com~*
missions parlementaires : M. Edmond Lasklne : les
Problèmes internationaux et les articles de MM.
Henry Coûtant. Ph. Lamour, André Delacom:, Çeor-
ge De-latnare, Georges G.-Toudouze. Page musicale
consacrée au compositeur Louis Delune, avec, le
concours de Mmes Jeanno Eudes, cantatrice - J,
Fromcnt-Delune, violoncelliste ; du flûtiste Paul
Rfcmond, et de l'auteur.
— Au dîner de « la Controverse », qui aura lieu
le 7, à l'hôtel des Sociétés Savantes, discussion
sur le livre de M. Léon Accambray : Qu'est-ce qw
la République ?
— Les fameuses Quarante Bergères, de Robert
de Montesquieu, paraîtront le 8 octobre, en édition
à tirage limite.
— Le maître sculpteur Bourdelle prépare des
notes autobiographiques et un commentaire tech-
nique de son Œuvre complet, dont la Librairie de
France va donner bientôt une édition parliruliè.
reinent soignée.
— Dans la collection des « Essais », on nous
donne, do M. Pierre Ewim : EirOneia pan eirÓneia
(ironie, tout n'est qu'ironie), roman.
Les livres lus
--- - -
+++ Francis Carco : Rien qu'une femme
(Albin Michel, écUt.).
C'est une étude poussée jusqu'à. l'extrême
de la dépravation d'un jeune homme de dixa'
sept à dix-huit ans avec une femme un peu
fjlus âgée qui, de petite bonne qu'elle était,
franchit d'une jambe habile à se faire voir,
les degrés de la galanterie provinciale. Le
jeune homme la suit un moment dans cette
ascension en quelque sorte professionnelle,
et d'autant plus facilement. qu'il bspire à
entrer dans la. carrière où le plus proche de
ses aînés — son père — est encore, et demeu-
rera sans doute.
On ne manquera pas de dire que cet ou-
vrage est immoral et même quelque chose de
pire (on l'a peut-être dit déjà). Certes, le su-
jet est infiniment scabreux et il fallait bien
du talent joint à une grande maîtrise pour ne
pas céder à la tentation d'insister sur des
descriptions trop complaisantes. Non seule-
ment M. Francis Carcos a su éviter ces er-
reurs, mais son héros sort de cette triste
aventure si diminué, si douloureux qu'on ne
peut pas être-tenté de le choisir comme mo-
dèle : « Nous leur devions, hélas ! (à des
disputes) nos plus vives jouissances et comme
r étonnemertt de nous aimer touj ours, ar-
demment. nour l'asservissement et la joie
'de nos sens et quelque chose encore de dif-
ficile à exprimer mais qui creusait un sillon,
semblait-il, au plus profond de nous, pour
y semer le grain d'une affreuse tristesse.
Même moisson de nos espoirs fauchés, des
rêves crue nous eussions pu faire. des der-
nières illusions 1. Alors, je ne savais pas
me défendre d'éprouver, pour Mariette, pour
la femme qu'elle était, une soudaine répul-
sion. Ella m'inspirait une horreur silencieux
se, un dégoût instinctif, .etc. »
Avec le fond de l'abjection, l'auteur notft
fait toucher le fond de la douleur humaine.
C'est par là que son livre cjt beau et, nia
foi, oui. aussi — nous l'affirmons sans crainte
— moral. Jau surplus c'est une œuvre d'artll
et toute œuvre d'art est morale.
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FEUILLETON DE PÂRISrSOIR. • 6- JUILLET 1924. — N° 39.
Le jeune amant
t Par Paul REBOUX -
xxx.
- - Madame, c'est M. Target. :
- -A ce nom, Hélène tressaillît :
-.or Vous n'ayez. pas reçu, j'espère ?.
-- 'Ma.dame no veut voir personne, je
sais bien. Mais, .il m'a dit. qu'il avait
ue-oin' de causer à Madame. par rapport
à une lettre.- k..cc qu'iil paraît. Et il avait
air retourné. Qu'est-ce que Madame veut
!fC' ? #
, - Ce- .que- je-veux t?. Je ne saiis pas,
Marcel réclamait une entrevue 1 Et à
propos d'une lettre. Quelle lettre ? Cette
infâme lettre envoyée par Jacques ? Il
savait donc ?
- Alors, Madame, faut-i!l recevoir ?
La porte .s'ouvrit. Marcel parut.
—: Pardonnez-moi. Il faut, il faut ab-
solument. que je vous parle.
Mélèze éprouvait, devant coluii qu'elle
voulait effacer de sa vie, un douloureux
bouLeversement.. Mais il était lui-même
CO sil visiblement troublô qu'elle n'osa pas
rr- f-.v-'T de l'entendre.
- - qu'ils furent séuls, Marcel de-
da. :
— - Tu -as reçu une lettre. enfin, une
(, ¡, c e.- 1
— Oui, anonyme. -
— Elle est arrivée ! Mon Dieu 1 J'au-
o !ÚS tant voulu te prévenir-pour que tu
la o-chires sana la lire !. Ce n'est pas ina
faute, tu sais. Un camarade quil jouait
à en mênfe ternes que moii à raconté
nos histoires à Jacques. Et j'ai! appris
qu'ill t'avait fait cela !. J'étais furieux !
C'est dégoûtant, ces choses-là !. Je n'y
suifs pour rien, puisque je ne la connais
même pas, cette lettre. Mai's, tout de
môme, J'aï voulu te di're. Hélène.
Il s'était rapproché d'elle. Après sa li-
berté de quelques jours, Marcel n'appré-
hendait plus une reprise, bien au con-
traire ; et, -tout en déplorant cette lettre
anonyme, il y trouvait un prétexte de ré-
concWiiation. Pouf mieux attester sa sin-
cérité, en flétrissant tous les termes du
lâche envoi, iil demanda :
- Qu'y avait-il donc, dans cette let-
tre ?
.-'- Des infamies.
- Montre.
- Je l'ai brûlée.
Hélène' mentait, Mai;s. même après la
rupture, elle aurait souffert de se sentir
trop diminuée dans un cœur qui' l'avait
chéri'e.
'Marcel insista :
— Je suis désolé !. Tu as tort de t'ima-
giner que je n'ai plus pour toi une très
profonde tendresse. Je t'aime toujours,
Hélène, ma chérie. Je t'aime. tu le sais
bien.
Supplice de ces .perpétuels retours, de
ces lia'teons qui ne peuvent se rompre
d'un coup I Agonies traversées de (dou-
ceurs plus cruelles que des cruautés !
Etapes d'un calvaire où .le coup fi'nn1 pa-
raîtrait une délivrance t
- Tais-toi; Marcel, non.
Il ]a pressait de consentir :
- Hélène, tu verras, nou? serons heu-
reux. Je te le promet.
- Non, non.
Et elle regardait le beau visage aux
yeux claies, qui! se tendait vers elle.
— Non, il ne faut plus.
Comme il paraissait sincère. Alors,
PIIP sentit une faiblesse la gagner, tandis
qu'il parlait avec cette touchante câline.,
rie, Marcel la jugeait donc encore dési-
ra hle ?.
i.o dernier rayon a un soien ae mars
pénétrait dans lavpi'èce. C'était l'heureuse :
fin d'une journée printanière. d'une Uc"
ces journées capiteuses où l'on se sent ¡
exalté par de confus espoirs. Et Marcel
se rapprochait d'Hélène, il lui! parla'it, il
la frôlait : il allait, "d'une main cares-
sante, toucher la mai^i qu'elle appuyait
contre sa poitrine oppressée.
Mais, clins, un éclair de raison, elle
aperçut l'horreur des recommencements.
Non ! Pas de retour ! Il fallait en finir
avec cet amour malade, avec ce pitoyable
amour, si tiraillé* avec ce cruel amour
où elle consumait son être. Elle ne voulait
pas devenir un sujet de raillerie ! Elle
ne voulait pas qu'on pût la regarder en
se moquant du ridicule qu'offre une
vieille amante. Elle avait peur d'un flé-
trissement progressif, dont elle aurait tant
de honle sit son .amant le constatait un
jour. le jour où il entendrait parler de
figure fripée, de teint jaunit, à propos
d'elle. L'humiliation torturante !. Non,
elle avait trop souffert, elle ne voulait
pa s.
Ah ! Quelles paroles .immédiates déci-
deraient Marcel ? Elle ne trouverait jaT.
mailla, force de lui dire brutalement. ':
« Non, plus maintenant. Je suis tfop
vieille. >>
Mais cette lettre, justement. S'il la
connaissait, cette lettre, il apprendrait
.ainsi, dans l'instant môme, ce qu'on pen-
sait de sa maîtresse, et tout serait con-
somme. Il n'essaierait plus de renouer,
il aurait. honte d'une liaison dont on ri-
cane. N'était-ce pas le meilleur moyen de
l'arracher d'elle-inôme. de se savnvr de
lui- ?
Marcel s approchait encore. Jl la toucha.
A ce contact, elle frissonna de tout son être
et, d'un élan brutal, se leva. Elle -gagna le
bureau, ouvrit un tiroir, prit la ieitre. la
tendit à son amant.
— Tiens. l i-.
Mais aussitôt, loin d'être soulagY-e par
cette héroïque décision, dIe! ,..,'èpou \'an ta,
Comment avait-elle pu trouver un si af-
freux courage ?
A voix haute. Marcel commençait :
- «Bcllé dame qui faisiez la fière. vous
l'êtes donc moins aujourd'hui ? •»
II s'interrompit :
— Tu sais que je ne l'ai pas revu ! IL a
a ap-pris cela indirectement.le te le
jure !
Elle ne répondait pixs, le visage passion-
nément tendu vers Marcel, qui poursui-
vait :
— « Il parait que votre Kpëtit. ami
vous lâche. » Oh 1 quel' mensonge ab-
surde !
Hélène épiait l'effet des mots. Elle atten-
dait, elle souhaitait vaguement que quel-
que chose se produisît, un revirement
brusque, grâce auquel l'effet de cette dé-
chirante épreuve ne serait pas la fin de
leur amour. Elle aurait voulu anéantir ces
horribles phrases, et aurait presque désiré
que Marcel lui tendît les bras. Comme on
peut s'offrir h ia mort, elie se serait jetée
désespérément dans ces bras ouverts.
Cependant, il continuai!. :
— « .Cela n'a. rien dr surprenant. car
vous n'êtes plus la pointe d'asperge, vous
savez. » Est-ce assez vulgaire !
— N'est-ce pas ? — fit-elle, uvi'de
d'être un. peu rassurée.
— ■< Il n'y a donc pas de qlac.es chez
vilu*'. (¡ j/. s'il y m a, -cous n'arr-z donc
jamais regardé voire. »
Il lirait encore, mais '•seulement des
yeux, sans porter. Hélène l'observait in-
lensémenl. Elle le vit se troupier, rougir.
Son exaltation tombait. Quand i'I eut
acheva, il rendit la feuille. Une gêne
posait. Ce qu'il devait dire ne lui venait
p;i.-. Il regardait Hélène, il l'examinait.
Elle en eut conscience et se sentit con-
damnée.
Alors, épuisée, comme si: tout son sang
avait fui de -es veines, elle dit faible-
ment :
- Tu vote combien c'est une pauvre
chose. Je ne t'ai pas soupçonné d'en
être complice, sois tranquille.
Il se levait, contint pou r achever j'en-
tretïen.
— Je suis bien heureux de savoir
qu'elle ne t'a pas fait trop de peine.
J'avais si peur. Esl-ce bête, cette his-
toire.
Apres un nouveau silence, n reprit. :
— Nous voilà de retour. Nous allons
nous revoir bientôt, ?
Eperdue de détresse, elle murmura :
— Je ne suis pas.
— Alors, Hélène, à quand ?
— Je t'enverrai un mot.
— C'est cela. Au revoir, ma chérie.
- Au revoir.
C'était fini'
XXXI
Puisque .le travail « ron-ole de tout »'<
c'i'.-t au travail qu'elle demanda, sinon dej
diminuer, «'lu moins d'ecdoruj)' sa peine.-
Elle eut une crise furieuse d'à pp lie al i'oui
dura n t laquelle, por'es closes, elle peu-;
jeta des : mite? "de" compositions d«'fora-}
tivi'-.
Ce.retraite iui permit de i-acher que,
dans i,'-; intervalles du labeur, elle avait,
des méditation^ qui la laissaient, défi'grm
rée. Parfois quelques répits survenaient*
Eiiespt)htif,!'aû'r''ux!=-"u\f'nirdc't'!i)it'en!
elle, ei n'osait pas penser, de peur qu'ifli
ne se réveillât-. Et puis cela -urgissail «la
nouveau.' foudroyant !
Le printemps pa--a. Juillet vinl. apport
tant k Ch a - se n in !i¡ rosette, la famous.q
3:osot t»1 ! j
, (A suivre). I ■
Il PARIS-SOIR
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le fLu. t et les Scandinaves coiffés d'ulit
de eokil, si pâte. Une équipe qu.'
501*1 Jt la ,jriste-rèpUque fait passer quel-
ques lcieî> ruisselantes à la porte. Les
hommes sont lardés de-flèches de boue
Ils excitent les combattants, puis fuient
vers la douche.
La poste. Le champion du poids colle
avec précaution des timbres sur ses cartes
postales.
La banque. Des boys balancés rient de
ces paquets de biliets donnés e nechange
de leurs logées banknotes.
Il pleut. Il pleut toujours. Et demain,
c'est l'offrande à Jupiter Olympien des
beaux corps du monde - mais chantée
uar lés cloches de Notre-Dame.
Le barber-soap. Allongés, gourmand
les bonnes respirent les lotions. Ils les
choisissent comme des femmes a l'escale.
1 - io ga rçon .serre ces flacons comme des
grappes d'où sourd, penchant, le miel- vo-
luptueux des parfums. Un peu de trouble,
cette molle station chez le coiffeur. A .>on
prévu ce relâchement de l'abnégation
athlétique, ce péché par l'odorat qui 7"
par Jupiter 1 - peut détendre la fHsci-
piine des quatre autres sens ?
Le doctor, dans sa maison de bois,
ranidés fioles - teinture d'iode, la
teinture d'iode.
Au bar, personne- Un portrait sur une
carte postale annonce le marchand de
journaux.] C'est la photographie d'un jeu-
ne dieu nu : Ange CamiUi 1 - premier
prix de beauté plastique de France, dit
la lég ide.i Homère nous a laissé le nom
du plus beau des Grecs devant Troie :
Niréus, fils de Charopus et d'Aglaïa.
Autour d'Ange Camilli, nu, s'éparpil-
lent toutes les gazettes de la terre. Ei
toutes les écritures, donc toutes les pen-
sées de la terre. La famille humaine a
envoya ici ses types, aux plus belles di
mensions. Ces hommes vivent à peu près
nus. Du silence, de la beauté, le goût d(
d'héroïque pour l'acte d'e volonté, unE
synthèse de l'homme, 'de l'homme toul
court. Chez le marchand de journaux, les
athlète, départagés, redeviennent les-ftl*
d'un pays, d'une civilisation. On dirai
qu'ils repartent de chez le marchand di
journaux, la tête plongée dans l'encre
inipationts, tout habillés de feuilles impri
niée-.
Il pleut toujours.
— De l'eau murte, me dit en riant un
de lVjuipe mexicaine, qui sait le mérite
odorant de l'eau où on nage, entre deux
nappes vives.
Voici le soir. Un soit sans joie. L'air est
poi.-3>o de fumée. Chaque cellule s'allu-
me, nue, avec ses murs de pitchpin. Une
naît tournante, gommée d'eau et de suie
où- rougeoie tout à coup quelque gerbe de
fJ'ammcs sur la. ronde des usines.
Ut..phonograpne qui! draille un jazz-
band nègre.; ,
A dix heure-s, Couvre-feu.1
Dehors, dans les campements des mar-
chands, •:— venus de quel Klondyke ? .—
le .ftînmes aux lèvres touchées de fard
3 ..H:- iaire lever'les promesses de dou-
ceur. Des panneaux-réclame,* frappés
d'une lumière pauvre, annoncent lè roi-
des mousseux, le rol des bitters; le roi des
amer<, 1 'anis-amouir etto :— ah" ! t'anis-
amovH*. tte. Et ces athlètes cpii ont bu de
- i'i .Tu au dieer !. Autre invitation : l'af-
fic!ir di1 roneert Matnl, renouvelée cent
foi- -- la BcvlIè tonte nue, où bondit
1:oillbta chinoise, touffue, d'une académie
de femme. La tentation de Saint-Antoine,
le j;(Hfflc chaud autour du pur village
•d'Olvuipio. -
Demain, le .serment à Jupiter. Mais un
3',,--;: est peut-être irrité, puisque* Olympie,
kipiès deux mille. ans, s'enlise lentement
ti:¡ ns les suies boueuses de Colombes. ,.
,. MAURICE-VERNE.
Courrier rêgionaliste
-ncjiêtù Amicale des Enfants de VAin à Pa-
'f;",.L Un C l:é nniQ¡l. générale de cette société
L,:j;lli'll'mHefp([i prochain 9 juillet, à 20 h.
30, avi ïège. social, 10, place de. la Bastille.
Otdrc • > 1 leur : partie-champêtre du 27. juillet.
La S. idiriié Berrichonne. —Cette société
fera iv • pa lift* ♦.••haTn!pèTi*'ç. - deirfaiitf dirhatn-
<•'!!'> A .àliet-, dans la Forêt de Mar-ly (Etoile
'-.;¡int.\¡[c:.llC'lj. Chacun apportera ses virres.
1 1 rcs aurant Arnaud, près la gare, ràvitail.
i: i' .elL pain, vin ou bière. Il servira égale-
-• tl" des déjeuners à, 13 heures (pourboire
••cçiipris). Départ de la Gare Saint-Lazare à
iO h.. 00. Lillels : G francs: aller et retour.
flli:au eiège social, 306, rue Saint-Mar-
: i i-, avi président, M Pètrelli on à M. Aùba-
tit'!', présidant du comité ilca lêtes.
/) Enfant? de .l'Hérault. - La deuxième
sortie cbanioêtre de cette" société aura lieu le
r ma nl:he 6 juillet à Cliaville. Rendez-vous
:> heures, gare d'es Invalides. Adresser les
« Ilt,,< ons à AL Ponjol, 44> boulevard Diderot.
1 s H> militais demeurant à. Paris et ceux que
: ;;, : flaires ou leurs loisirs-y amènent sont
- .informés-(.:.u'à. la permanence d'es Enfants de
"ïwrfiult - tous les "dimanches de 10 heures
a rnkL, Café de la Gaîté, 259, rue Saint-Mar-
•?:n, — ils rencontreront leurs compatriotes,
■ ; ront heureux de les recevoir.
, '1. i ,. :is'Cr les noies et communiqués conCCT-
nant le « Courrier réf/ionaUste » à M. Charles
/?' berî, à Paris-Soir,- 14, boulevard Montnuir-
1" Paris (9e). - •
Demain :
Le soleil s$ lèvera à 4 h. 56 et se
couchera à 20 h. 54.
Grand, concours international de
musique organisé par L, Comité des
Fêtes du XVIIe arrondissement, 9 h.
Epreuve de lecture è vue et d'exé-
cution. 11 h. Défilé. H h. Cortège,
Concert et distribution des récom-
penses, à la mairie. 21 h. Audition
,artistique et fête de nuit à Luna-
* Park.
10 heures. — Pare du Ranelagh.
Commémoration de Vanniversaire de
La Fontaine.
11 heures. — Restaurant Margtœ-
ry. Banquet du « Contrôle n sous la
présidence de M. Paul Léon.
13 h. 30. — Palais du Trocadéro.
Distribution des récompenses décer-
nées par la Société de l'Encourage-
ment au Bien.
H heures. — 166, rue Saint-Far-
g eau. Fête de l'Education Physique
donnée par les 'élèves de l'Ecole com-
MC/'C<~C.
- _A. ,,],'T'1 N_-__L
14 heures. — Fete ae vue saim-
Louis. Cortège et divertissements sur.
le terre-plein des deux ponts.
14 h. 30. — Stade Buffalo. Deuxiè-
me représentation des « Sports a
travers les siècles B.
Arènes de Lntècp, rue 3Jonge. Con-
cours annuel de l'Union des fanfares
de trompettes et distribution des ré-
compenses.
21 heures. — lie Saint-Louis. Fête
vénitienne. Concerts et bals.
Clôture de la Fête de Neuillif.*
Fête à souhaiter : Sainte Angè^ lc.
, r 1
LA BANLIEUE DU DIMANCHE
Grandes Eaux à V ersatlles.
- Meudon. — Parc de VObservatoire,
14 h. 30. « Fête de l'Arbre et de l'Oi-
seait » organisée par les Limousins
de Paris, avec le concours des so-
ciétés régionalistes et l'école de dan-
ses de Jeanne Ronsall. (Concerts,
chœurs, danses et dîner champêtre).
Départ gare Montparnasse à 13, h. 45.
Vitry-sur-Seinc. — 4e Fête annuelle
des Jardiniers des Annoues. Distri-
bution de récompenses, courses et
jeux, le soir, illuminations, concert
et bal de plein air.
Saint-Ouen. — Grand conçois ré-
gional de sapeurs-pompiers. 10 h.
Epreuves. 13 h. Défilé. 18 h. Distri-
bution des prix et concert.
Mais ons-Al fort. — Inauguration de
la section horticole de la foire. Ex-
posUioi1. Concert par la musique de
la Garde Républicaine, dans le Parc
de la Mairie.
Fontenay-aux-Roscs. - FiUe et
grand prix cycliste de la course Fon-
tenay-Limours. Départ 9 heures du
matin.
Le Pcrrcux. — Fête communale.
Courses, concert, bal champêtre.
Ncuilly-Plaisance. — Fête* foraine
du plateau. d'Avron. *
Cr'l?tcil.- Fêle du quai du Halage
Attractions, concours de pêche, bals
champêtres. 0
Garches. — Fête champêtre et
'excU1'sion organisée par VUnion des
Coopérâtcurs dans le ;J.JOis, à la pe-
louse de Combleval. Départ : gare
.Saint-Laare 'par des trains ■ spéciaux
I I de 7 à 10 heures. {Jeux, déjeuner en
* rilein air, concert, b(d).
,. • -. rr 1 rl n fis, wno 1
l - - , <<< * 1
concours de voilures fleuries, dejtle/,
concerts vente-kermesse ail chàtçau
de Saint-Eloi. Le soir défilé fleuri
aux flambeaux. Bel jazz-lmud. (Nom-
breux trains à la Porte d'Orléans).
Mevlan. "— Cortège historique :
* Mculan à travers les tiges » ; at-
tractions, concerts et bals champé-
tres.'
Melun. — Fête du Marché au Blé
et concours national de pêche à la
ligne.
Etamp.cs. - Fête des' Fleurs ; con-
cours d'automobiles et de voitures
fleuries: réception de la Reine et des
abeilles de Paris ; grande fête de nuit
et concert avec ballet lumineux.
Abeilles de Paris; rjramlc fête de nuit
sur la ligne du P.-O.j.
Pont-aux-Dames. — Maison de
retraite des comédiens. Réouverture
du Théâtre du Parc, et matinée de
gala avec le concours des sociétaires
de la Comédie-Française. (On peur
■ louer sur place à Couclhj S.-ct-JI,:>'
Cormeill es-en-Parisis.— Kermesse
à l'orphelinat de la Société des cui-
siniers de Paris, sous la présidence
de M. Justin Godai t,. ministre du
Travail.
Fêtes "fo'J'aine.y et communales :
Bondy; Tviel ; Cjtarenimi ;■ Le Pecq;
Brétigny-sur-Orge ; Colombes ; Bou-
gival ; Sceaux ; Meudon ; La Celle-
Saint-Cloud ; Sannois ; Évrg-Pelit-
Bourg.
Voir en d* page t
NOS PETITES
ANNONCES
A TOUS ECHOS
La Clef du Paradis
Toute une expédition américaine compo-
sée de naturalistes et de savants considé-
rables, et conduite par M. Roy Chapman
Andrews, est partie à sa recherche dans
le désert de 'Gobi, en pleine Asie Centrale.
M. Andrews Chspman a des titres : c'est
lui qui a découvert les fameux œufs de di-
nosauriens, ces reptiles fossiles dont on a
tant parlé naguère.
Dans ce désert de Cobi, il va donc, avec
les savants qui l'accompagnent et ceux qui
doivent le rejoindre, rechercher J'emplace-
ment du Paradis Terrestre et s'efforcer
d'établir l'état civil du premier homme.
Ce désert fut, suivant les uns, une mer
intérieure, et, d'après les autres, une im-
mense oasis de verdure, traversée par d'a-
gréables cours d'eaux, et plantée surtout de
pommiers comme notre Normandie. Nous
savons que c'est pour s'être trop nourri
de pommes que notre père Adam perdit la
confiance de son créateur !
Tout ceci. nous ramène loin dans le
temps, quelque chose comme vingt' ou
vingt-cinq millions d'années en arrière. Les
évaluations manquent, de précision ; mais
on n'en est pas à quelques millions d'an-
nées près, quand il s'agit de découvrir le
pays où, candide et nu, l'homme posséda,
sans en avoir conscience, d'ailleurs, Je
bonheur dans ce qu'il eut d'exclusif et de
divin.
Mais en voilà d'une autre '.- l'expédition
américaine est à peine en route qu'un livre,
publié en AlIemagne, prétend nous révéler
que le paradis terrestre n'était pas en
Asie, mais. - en Allemagne même et, pour
être précis, dans le Mecklembourg. Nous
n'avons plus qu'à organiser des trains de
plaisir pour l'Eden !
Mais nous n'en devons pas moins suivre
avec sympathie l'expédition américaine.
Après Prjévaski, Bogdanovitch, Obrout-
chef, qui étaient - Russes, après des Fran-
çais comme Bonvalet et le prince Henri
d'Orléans, nos alliés, vont parcourir, fouil-
ler et passer au crible cette terre morte du
désert de Gobi'où, dans un prodigieux dé-
cor, ignorant la chemise, la cuiller d'alu-
minium, le tango, et se mouchant' avec les
doigts, Adam fut réellement, et pour un
temps, hélas ! trop court, le plus heureux
des hommes ! Il nous faut ajouter, pour
être juste, qu'il était seul de son espèce !
M. Chapman Andrews ne désespère pas
de retrouver les ossements de notre grand
ancêtre. Dans les replis de cette terre
mystérieuse, où l'homme connut la séré-
nité et la joie de vivre au jour le jour
sans l'inquiétude du lendemain, peut-être
découvrira-t>-on, en cherchant bien. le
squelette du bonheur ? Mais' nous n'en se-
rons pas plus avancés, car ce mort, comme
tous les morts, gardera bien son secret.
J. VALMY-BAYSSE.
- On dit yolontiers que les Etats-Unis
sont devenus le peuple le plus riche. du
monde. Cela semble exact, bien que l'on ne
connaisse pas exactement les ressources
d'un. empire formidable comme l'empire
britannique.
Les dernières-statistiques officielles si-
gnalent que les Etats-Unis possèdent des
richesses pour 320.803.862.000 dollars.
Cela représente pour chaque habitant
une moyenne de 2.918 dollars, ce qui n'esf
pas excessif.
M.ais il est juste de signaler que les Amé-
ricains ne connaissent pas les économies.
Ils dépensent aisément tout ce qu'ils ga-
gnent. Pour les accidents, pour la vieillesse,
pour la mort, ils pratiquent à outrance le
système des assurances.
Certains d'entre eux, parmi les plus
compétents, n'en sont pas très enthousias-
tes.
- Le 20 juillet, à Binche, la Société
rQyale des Archers de Guillaume Tell cé-
lébrera son 500e anniversaire.
Pour la circonstance, des tirs, qu'on es-
père mémorables, auront lieu. Un cortège
défilera à 'travers la ville aveci concours de
bannières, colliers et bijoux des anciennes
gildes du pays.
Le prince Léopold de Belgique a pro-
mis d'honorer de sa présence la cérémonie.
Des archers ! Des gildes ! Ne se croi-
rait-on pas ramené plusieurs siècles en
arrière ? Les canons portent maintenant à
50 kilomètres. Les carabines d'enfant lan-
cent leurs plombs à 200 mètres. IL y a des
hommes qui demeurent fidèles à l'arc !
Quelles réflexions cela peut inspirer !
Sport surané ! dira-t-on, mais gracieux
pourtant ! La flèche déploie une courbe
harmonieuse. Le tireur, pour bander son
arc. a une attitude noble !
Félicitons .les archers de Binche. Il ne
I doit pas y avoir beaucoup d'hommes mé-
chants parmi eux.
| - Le petit journaliste max-jacobin
dont nous signalions -l'existence, dans un
récent écho, a su adroitement mener sa
barque dans les eaux communistes.
Naguère correcteur d'imprimerie — ce
qui est très honorable — il réussit, à la
faveur de la scission socialiste de Tours,
à entrer comme rédacteur dans le journal
de Jaurès. Mais on ne lui confiait que d'in-
signifiantes besognes. Et il ne tardait point
1 à bénéficier de la réputation d'un joyeux
lézard musant et paressant dans les couloirs
de l'Humanité.
Mais le jour où le charmant Boris Sou-
varine inculpé de complot contre la sûre-
té de l'Etat, sortit d: sa cellule, il résolut
de mettre de l'ordre dans la maison.
— Appelez-moi Delhay, ordonna-t-il.
- Le futur leader, dos courbé, obsé-
quieux se présenta devant le dictateur.
— Il paraît, dit Souvarinc, en se renver-
sant nonchalamment dans son fauteuil, que
vous ne foutez rien. On m'a rapporté que
vous êtes un terrible fainéant. Il faut que
ça cesse.
- Mais. balbutia le jeune Delhay.
- Il n'y a pas de mais. Rompez.
Le jeune Delhay rompit, sans un mot. Et
il n'alla point se vanter de cette algarade.
Depuis, notre max-jacobin a fait son
chemin et le dictateur Boris Souvarine
aussi.
Mais ils n'ont pas suivi la même direc-
tion.
- Il faut bien se distraira quand la
pluie monotone et stupide tombe de lon-
gues heures durant sur les passants éner-
vés.
Hier, pendant une de ces averses malen-
contreuses, un gamin d'une quinzaine d'an-
nées avait imaginé le délassement suivant :
il pénétrait à la faveur d'une bousculade
propice près des consommateurs attablés à
la table des cafés, sous la protection des
tentes de toile, et là secouait adroitement
son parapluie au-dessus des verres remplis
de boissons variées ; des gouttelettes al-
laient diluer les alcools multicolores ou la
bière blonde, à la grande fureur des bu-
veurs.
Ceux-là voulurent se venger et apostro-
phèrent l'adolescent ; mais ce dernier très
l digne leur représenta qu'il était contre son
gré obligé de circuler sous la pluie et of-
frit aux mécontents de « siroter » les bois-
sons qu'il avait « involontairemsnt » di-
luées.
On le laissa aller, mais il jugea prudent
de disparaître sachant ce qu'il en coûte
aux agneaux qui troublent la boissôn des
loups.
- On ne trouve pas que des divertisse-
ments à la fête à Neuilly. Il s'y donne aus-
si des leçons de courage. Lundi, on le sait,
une jeune fille, Mlle Miki Vere, au cours
d'un exercice en automobile justement dé-
signa sous le nom du « Saut de la Mort »
se blessait assez sérieusement à la poitrine
et à la mâchoire. A peine pansée, le même
soir, elle remontait dans sa voiturette.
Majg depuis, sur les ordres impératifs de
son médecin, elle avait dû abandonner son
périlleux « travail >». Ce n'était pas pour
longtemps, puisque nous venons de la re-
voir dans sa combinaison de panthère.
Mlle Miki Vere est -la sœur d'Abbins,
l'homme qui « boucle la boucle y en moto-
cyclette et qui tout dernièrement fit, a
Barcelone, une chute au cours de laquelle
il se blessa grièvement.
Avait-elle peur hier soir, en se hissant
jusqu'à l'extrémité de la glissière où l'at-
tendait son inquiétant monstre mécanique ?
C'est sans trembler qu'elle posa le pied
dans sa machine et c'est le visage calme
sous les pansements dont il' était entouré
qu'elle attendit le coup de sifflet du dé-
part.
•— Dangereux ? nous avait-elle dit toul
à I*heure. Dangereux ? Un e.nfant le ferait
Sans doute. Aussi ajoutait-elle un pet
plus tard : « Ce que je demande, c'est de
ne me casser ni bras, ni jambe, c'est d'être
tuée sur le coup. »
- Désireux de donner à nos lecteurs le
plus d'informations possible, nous croyons
qu'il leur sera agréable et parfaitement
utile de connaître le cours exact des mé-
taux précieux ; vous le trouverez chaque
soir dans la Bourse des Valeurs.
Vous couverez les meilleures bières
ù Jn Brasserie VETZEL. 1, rue Auber
Petit Mémorial
des Lettres
+++ Il y a aujourd'hui..,
110 ans, Alfred de Vigny était nommé Gen-
darme du Hoi dans le corps très aristocra-
tique di.-s Compagnies Roug??. Quand celles-
ci furent licenciées peu il passa dans
la Garde Royale. •
'+++ Le dernier numéro de la revue Lifté.
rature, dernier, dans tous les sens du terme,
nous l'm'ons déjà dit ici, nous- apporte de
longs fragments d'un important inédit de
Rimbaud intitulé tih cœur sous une soutane
et 2 poèmes également inédits, d'Apollinaire.
Dans rn Cœur sous une '■itanc, Rimbaud
donne libre cours à l'anticléricalisme qui
:muTIq'ue ses tout premiers poèmes.
M. Delahaye, dont on connaît la rompé-
tence en cette'matière, pense que ce manus-
crit dut être confisqué à- son incorrigible fils
par Mme Rimbaud mère et échapper par
la suite à l'autodafé que Ja pieuse Isabelle,
sœur du poète, fit des œuvres posthumes qui
choquaient ses , convictions.
Cet. inédit en prose" contient deux poèmes
qui font pressentir le futur poète lyrique du
Bateau Jvre et de Une Imitation.
Ajoutons que M. Davis prépare une édition
complète de cette œuvre inconnue, qui, com-
me les trois sonnets des Stvpra (déjà publiés
par 3a. r'evue Littéral arc, ne figurera pas, pa-
raît-il, dans l'édition définitive des Œuvres
Complètes du poète.
Les deux inédits d'Apollinaire, communi-
qués par M. Savinio dont on n'a pas oublié
les tumultueuses auditions musicales d'avant-
guerre,-remontent à la période des Alcools
et particulièrement à l'époque des grands poè-
mes en alexandrins libères.
+++ Dans sa dernière séance, le Comité
de la Société des Gens de Lettres, réuni sous
la présidence de M. Georges Lecomte, a élu
sociétaires : MM. Auguste Bailly, Jacques Bou-
lenger, Charles-Brun, Jean d'Esme, René Gil-
louin, Loys Labèque, Henri de Montherlant,
Mme Julien Priollet, MM. Ernest Raynaud,
Edouard Rott, André Toulemon, Mme Pau-
line Valmy, M. Pierre Wolff.
+++ Il n'y a pas que le saint abbé Beth-
léem pour exercer sa triste besogne de criti-
que du point de vue de la morale religieuse.
Dans La Revue des Auteurs et des Livres
paraissant à peu près tous les mois à Bruxel-
les on trouve, en quelques lignes, des appré-
ciations de ce genre' sur des ouvrages d'une
narfaite tenue littéraire.
.,. « Est-il besoin de dire que ce livre si bien
imprimé n'est guère r-ecommandabie, car, il
n'est pas bon de tout dire crûment, ni d'éta-
ler au grand jour les vices et les plains les
plus répugnantes. Avis aux personnes aver-
ties et cultivées. »
Ou :
« Livra abominable que personne ne peut
lire. »
On bien :
« Tombe sous les lois générales de 1 Index, s
d'et ».'
Ou encore :
« Bon pour le cloaque. »
A la betone heure : voilà ce qui s'appelle
de la critique littéraire !
+++ Une société des Amis de Peladan
vient de se créer.
Présidents d'honneur : Mme Vve Peladan
et M. Victor-Emile Michelet.
Président : M. Paul Marteau ; secrétaire
général : M. Maurice Venoize. Parmi les
membres du comité : MM. Gabriel Boissy,
de Pouvourville, Gustavo-Louis Tautain,
Vutllermoz. etc.
+++ Nos excellents confrères les Treize
de VIntransigeant écrivent, sous le titre Ré-
vélation :
« En 1922, paraissait, sans nom d'auteur et
sous ce titre, « Journal des Concourt », une
série de notes que l'on pouvait attribuer à
Goncotuvt. lui-même, comme fusant partie du
journal resté inconnu et Ül.édit,all manuscrit,
a la Bibliothèque nationale. Les initiés ? se
doutaient bien que ce bel inédit n'était qu'un
adroit pastiche. Plusieurs noms, à ce mo-
ment-] îC lurent mis en avant pour désigner
les auteurs de cette amusante contrefaçon,
mais rien ne fut écrit de décisif.
« Voici que M. Léon Treich, dans son re-
marquable « Almanach des Lettres françai-
ses a, révèle les noms des trois auteurs de
ce pastiche déjà fameux. Ce sont : MM. Char-
les Derennes, Léon Dcffoux et un troisième
complice. »
Pouvons nous dire, à notre tour, que le
titre n'était pas Journal des Goncourt, mois
Journal ries Goncour's.
Aux deux auteurs cités par notre confrère
Léon Treich, nous croyons pouvoir ajouter
MM. Pierro Benoit et Robert de La Vaissière.
Le Journal des Goncour's a paru, sauf
erreur, à « La Renaissance du Livre ». 11
avait été publié, avant, dans L'ŒuvTe..
-+---+-+ Sur une page du carnet de Baude-
laire, cet emploi du temps noté de sa main -
Dessins à Hugo 10 heures
épreuves. 20 -
Poèmes , 100 -
Musées 10 -
Marie Rejet et autres 100 -
Salamm-b'ô 10 -
Duranty 10 -
YHlemâin 30 -
Peintres 30 -
—
Raffinés ; 30' -
et au-dessous, • cette opération : 350 divisé
par 10 heures, égale : 3;> jours.
———————— »o ■■■ |
Nouvelles diverses 4
- rv'ctrn confrÈre VEclair annonce 4e prochain
mariage de M. Panait istrati, l'auteur de Jiyra Ky-
ralina* avec une Alsacienne, Mlle de Munscli. Il
aura lieu, le 8, à la mairie du VIIIe arrondissement.
— La Semaine du Faubourg ;
Lundi, 10, boulevard .Barbés, 20 h. 30 : confé-
rence contradictoire par if. le docteur V'aehet, pro-
fesseur à l'Ecole de Psychologie, sur les Mystères
de l'Hypnotisme.
Jeudi, 10 boulevard Barbes, 20 h. 30 : confé-
férence contradictoire par Me Robert Lœwel, avo-
cat à la Cour : Ce Que j'ai vu dans les geôles ;t
les Prisons de Femmes ; pomment on vit à Saint-
Lazare.
Samedi, 9, l'ne de la.' Fidélité, 14 heures : mise
en accusation du dernier livre de MM. J.-M. Renai.
tour, capitaine Weiss, Thibaudet, Droin, Blosde,
Gastofl T]card, Marcel Berger, Paul Souotion. Pro-
cès de l'Escadrille Amoureuse. (Un aviateur peut-
il être amoureux ? L'aviation, française est-elle en
;pédl ? Les sports et les intellectuels ?) Et confé-
rence contradictoire liar M. Joseph Barthélémy, dc-
pute. professeur à la Faculté de Droit, sur lAl-
lentfif/ue doit-elle être admise dans la Société des
Nations ? - - -' .,- ---
- Le poète Edouard Dujardin vient d'épouser
Mlle Marie Chenou.
- Pour paraître le 15 juillet, aux éditions Bau-
dinière : ViralUire Jhermale ou la Cure interrom-
pue, par M. Pierre La Mazière.
Obéir ? de Mme Marie-Thérèse G il- Eaer, an-
noncé ici, vient de paraître chez Ferenczi.
— Le cercle littéraire « Arts «t Lettres », l'œu-
vre de Mile Jane Ilyrein, cpii en est la dirèctrice-
fondatrice. a tenu son assemblée générale annuel-
le. Ont élé élus membre du comité, en rempla-,
cément du tiers sortant : MAT. Louis ïlicfliard, E.
Stocanne, Paul Bru> Pierre Préteux, pour trois ans,
et lïog-er Lucas, pour un an.
Le bureau a été constitué ainsi qu'il suit pour
1024-19-?.") : Président : M. A Iran Un- de Bralim ; vi-
ce-présidents : MM. Louis Richard, J. Valmy-Bays-
se et Paul Bru ; secrétaire gênerai : M. Louis Car-
ron ; secrétaire-adjoint : M. Bog-er Lucas: tré-
sorier : j\L Louis Blanc ; trésorier-adjoint : M. E.
Stocanne.
L'assemble a ratifié les nominations au titre de
membres honoraires de Mines Bernay. Broquin d'O-
range. Ly-iane p.rousseaud, Sylvia de Cala «t de
MM. Henri Dickson, Charles-Henry. Albert •
Elle a. enfin, enregistré, d'un accord uuaRlt»-',
Tinscripticu au comité d'honneur de MM. le br
tourner Henri-Robert, de l'Académie française, "•
Pierre Tnmouilist.
le cercle n>im-iidv'a ses travaux dans le oouran'-
d'octobre,
T- M. Lucien Aressy, qui a publié dernièrement.
un ouvrage sur la Bolième, Tient de convoler 68
justes noces avec Mlle Mary Perroud.
- Le Journal Parlé présentera aujourd'hui, a
14 h. 45, au Carillon, 30, boulevard Bomie-Nou-
relle : M. Ph. dEstailleurs-Chantcraine : Le non..
veau cabinet, Mussolini (impressions d'Italie) ; M,
Maurice Privât : Les hommes du Bonnet Houpe et
l'Amnistie ; M. Marc Frayssinet : les Grandes Com~*
missions parlementaires : M. Edmond Lasklne : les
Problèmes internationaux et les articles de MM.
Henry Coûtant. Ph. Lamour, André Delacom:, Çeor-
ge De-latnare, Georges G.-Toudouze. Page musicale
consacrée au compositeur Louis Delune, avec, le
concours de Mmes Jeanno Eudes, cantatrice - J,
Fromcnt-Delune, violoncelliste ; du flûtiste Paul
Rfcmond, et de l'auteur.
— Au dîner de « la Controverse », qui aura lieu
le 7, à l'hôtel des Sociétés Savantes, discussion
sur le livre de M. Léon Accambray : Qu'est-ce qw
la République ?
— Les fameuses Quarante Bergères, de Robert
de Montesquieu, paraîtront le 8 octobre, en édition
à tirage limite.
— Le maître sculpteur Bourdelle prépare des
notes autobiographiques et un commentaire tech-
nique de son Œuvre complet, dont la Librairie de
France va donner bientôt une édition parliruliè.
reinent soignée.
— Dans la collection des « Essais », on nous
donne, do M. Pierre Ewim : EirOneia pan eirÓneia
(ironie, tout n'est qu'ironie), roman.
Les livres lus
--- - -
+++ Francis Carco : Rien qu'une femme
(Albin Michel, écUt.).
C'est une étude poussée jusqu'à. l'extrême
de la dépravation d'un jeune homme de dixa'
sept à dix-huit ans avec une femme un peu
fjlus âgée qui, de petite bonne qu'elle était,
franchit d'une jambe habile à se faire voir,
les degrés de la galanterie provinciale. Le
jeune homme la suit un moment dans cette
ascension en quelque sorte professionnelle,
et d'autant plus facilement. qu'il bspire à
entrer dans la. carrière où le plus proche de
ses aînés — son père — est encore, et demeu-
rera sans doute.
On ne manquera pas de dire que cet ou-
vrage est immoral et même quelque chose de
pire (on l'a peut-être dit déjà). Certes, le su-
jet est infiniment scabreux et il fallait bien
du talent joint à une grande maîtrise pour ne
pas céder à la tentation d'insister sur des
descriptions trop complaisantes. Non seule-
ment M. Francis Carcos a su éviter ces er-
reurs, mais son héros sort de cette triste
aventure si diminué, si douloureux qu'on ne
peut pas être-tenté de le choisir comme mo-
dèle : « Nous leur devions, hélas ! (à des
disputes) nos plus vives jouissances et comme
r étonnemertt de nous aimer touj ours, ar-
demment. nour l'asservissement et la joie
'de nos sens et quelque chose encore de dif-
ficile à exprimer mais qui creusait un sillon,
semblait-il, au plus profond de nous, pour
y semer le grain d'une affreuse tristesse.
Même moisson de nos espoirs fauchés, des
rêves crue nous eussions pu faire. des der-
nières illusions 1. Alors, je ne savais pas
me défendre d'éprouver, pour Mariette, pour
la femme qu'elle était, une soudaine répul-
sion. Ella m'inspirait une horreur silencieux
se, un dégoût instinctif, .etc. »
Avec le fond de l'abjection, l'auteur notft
fait toucher le fond de la douleur humaine.
C'est par là que son livre cjt beau et, nia
foi, oui. aussi — nous l'affirmons sans crainte
— moral. Jau surplus c'est une œuvre d'artll
et toute œuvre d'art est morale.
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FEUILLETON DE PÂRISrSOIR. • 6- JUILLET 1924. — N° 39.
Le jeune amant
t Par Paul REBOUX -
xxx.
- - Madame, c'est M. Target. :
- -A ce nom, Hélène tressaillît :
-.or Vous n'ayez. pas reçu, j'espère ?.
-- 'Ma.dame no veut voir personne, je
sais bien. Mais, .il m'a dit. qu'il avait
ue-oin' de causer à Madame. par rapport
à une lettre.- k..cc qu'iil paraît. Et il avait
air retourné. Qu'est-ce que Madame veut
!fC' ? #
, - Ce- .que- je-veux t?. Je ne saiis pas,
Marcel réclamait une entrevue 1 Et à
propos d'une lettre. Quelle lettre ? Cette
infâme lettre envoyée par Jacques ? Il
savait donc ?
- Alors, Madame, faut-i!l recevoir ?
La porte .s'ouvrit. Marcel parut.
—: Pardonnez-moi. Il faut, il faut ab-
solument. que je vous parle.
Mélèze éprouvait, devant coluii qu'elle
voulait effacer de sa vie, un douloureux
bouLeversement.. Mais il était lui-même
CO sil visiblement troublô qu'elle n'osa pas
rr- f-.v-'T de l'entendre.
- - qu'ils furent séuls, Marcel de-
da. :
— - Tu -as reçu une lettre. enfin, une
(, ¡, c e.- 1
— Oui, anonyme. -
— Elle est arrivée ! Mon Dieu 1 J'au-
o !ÚS tant voulu te prévenir-pour que tu
la o-chires sana la lire !. Ce n'est pas ina
faute, tu sais. Un camarade quil jouait
à en mênfe ternes que moii à raconté
nos histoires à Jacques. Et j'ai! appris
qu'ill t'avait fait cela !. J'étais furieux !
C'est dégoûtant, ces choses-là !. Je n'y
suifs pour rien, puisque je ne la connais
même pas, cette lettre. Mai's, tout de
môme, J'aï voulu te di're. Hélène.
Il s'était rapproché d'elle. Après sa li-
berté de quelques jours, Marcel n'appré-
hendait plus une reprise, bien au con-
traire ; et, -tout en déplorant cette lettre
anonyme, il y trouvait un prétexte de ré-
concWiiation. Pouf mieux attester sa sin-
cérité, en flétrissant tous les termes du
lâche envoi, iil demanda :
- Qu'y avait-il donc, dans cette let-
tre ?
.-'- Des infamies.
- Montre.
- Je l'ai brûlée.
Hélène' mentait, Mai;s. même après la
rupture, elle aurait souffert de se sentir
trop diminuée dans un cœur qui' l'avait
chéri'e.
'Marcel insista :
— Je suis désolé !. Tu as tort de t'ima-
giner que je n'ai plus pour toi une très
profonde tendresse. Je t'aime toujours,
Hélène, ma chérie. Je t'aime. tu le sais
bien.
Supplice de ces .perpétuels retours, de
ces lia'teons qui ne peuvent se rompre
d'un coup I Agonies traversées de (dou-
ceurs plus cruelles que des cruautés !
Etapes d'un calvaire où .le coup fi'nn1 pa-
raîtrait une délivrance t
- Tais-toi; Marcel, non.
Il ]a pressait de consentir :
- Hélène, tu verras, nou? serons heu-
reux. Je te le promet.
- Non, non.
Et elle regardait le beau visage aux
yeux claies, qui! se tendait vers elle.
— Non, il ne faut plus.
Comme il paraissait sincère. Alors,
PIIP sentit une faiblesse la gagner, tandis
qu'il parlait avec cette touchante câline.,
rie, Marcel la jugeait donc encore dési-
ra hle ?.
i.o dernier rayon a un soien ae mars
pénétrait dans lavpi'èce. C'était l'heureuse :
fin d'une journée printanière. d'une Uc"
ces journées capiteuses où l'on se sent ¡
exalté par de confus espoirs. Et Marcel
se rapprochait d'Hélène, il lui! parla'it, il
la frôlait : il allait, "d'une main cares-
sante, toucher la mai^i qu'elle appuyait
contre sa poitrine oppressée.
Mais, clins, un éclair de raison, elle
aperçut l'horreur des recommencements.
Non ! Pas de retour ! Il fallait en finir
avec cet amour malade, avec ce pitoyable
amour, si tiraillé* avec ce cruel amour
où elle consumait son être. Elle ne voulait
pas devenir un sujet de raillerie ! Elle
ne voulait pas qu'on pût la regarder en
se moquant du ridicule qu'offre une
vieille amante. Elle avait peur d'un flé-
trissement progressif, dont elle aurait tant
de honle sit son .amant le constatait un
jour. le jour où il entendrait parler de
figure fripée, de teint jaunit, à propos
d'elle. L'humiliation torturante !. Non,
elle avait trop souffert, elle ne voulait
pa s.
Ah ! Quelles paroles .immédiates déci-
deraient Marcel ? Elle ne trouverait jaT.
mailla, force de lui dire brutalement. ':
« Non, plus maintenant. Je suis tfop
vieille. >>
Mais cette lettre, justement. S'il la
connaissait, cette lettre, il apprendrait
.ainsi, dans l'instant môme, ce qu'on pen-
sait de sa maîtresse, et tout serait con-
somme. Il n'essaierait plus de renouer,
il aurait. honte d'une liaison dont on ri-
cane. N'était-ce pas le meilleur moyen de
l'arracher d'elle-inôme. de se savnvr de
lui- ?
Marcel s approchait encore. Jl la toucha.
A ce contact, elle frissonna de tout son être
et, d'un élan brutal, se leva. Elle -gagna le
bureau, ouvrit un tiroir, prit la ieitre. la
tendit à son amant.
— Tiens. l i-.
Mais aussitôt, loin d'être soulagY-e par
cette héroïque décision, dIe! ,..,'èpou \'an ta,
Comment avait-elle pu trouver un si af-
freux courage ?
A voix haute. Marcel commençait :
- «Bcllé dame qui faisiez la fière. vous
l'êtes donc moins aujourd'hui ? •»
II s'interrompit :
— Tu sais que je ne l'ai pas revu ! IL a
a ap-pris cela indirectement.le te le
jure !
Elle ne répondait pixs, le visage passion-
nément tendu vers Marcel, qui poursui-
vait :
— « Il parait que votre Kpëtit. ami
vous lâche. » Oh 1 quel' mensonge ab-
surde !
Hélène épiait l'effet des mots. Elle atten-
dait, elle souhaitait vaguement que quel-
que chose se produisît, un revirement
brusque, grâce auquel l'effet de cette dé-
chirante épreuve ne serait pas la fin de
leur amour. Elle aurait voulu anéantir ces
horribles phrases, et aurait presque désiré
que Marcel lui tendît les bras. Comme on
peut s'offrir h ia mort, elie se serait jetée
désespérément dans ces bras ouverts.
Cependant, il continuai!. :
— « .Cela n'a. rien dr surprenant. car
vous n'êtes plus la pointe d'asperge, vous
savez. » Est-ce assez vulgaire !
— N'est-ce pas ? — fit-elle, uvi'de
d'être un. peu rassurée.
— ■< Il n'y a donc pas de qlac.es chez
vilu*'. (¡ j/. s'il y m a, -cous n'arr-z donc
jamais regardé voire. »
Il lirait encore, mais '•seulement des
yeux, sans porter. Hélène l'observait in-
lensémenl. Elle le vit se troupier, rougir.
Son exaltation tombait. Quand i'I eut
acheva, il rendit la feuille. Une gêne
posait. Ce qu'il devait dire ne lui venait
p;i.-. Il regardait Hélène, il l'examinait.
Elle en eut conscience et se sentit con-
damnée.
Alors, épuisée, comme si: tout son sang
avait fui de -es veines, elle dit faible-
ment :
- Tu vote combien c'est une pauvre
chose. Je ne t'ai pas soupçonné d'en
être complice, sois tranquille.
Il se levait, contint pou r achever j'en-
tretïen.
— Je suis bien heureux de savoir
qu'elle ne t'a pas fait trop de peine.
J'avais si peur. Esl-ce bête, cette his-
toire.
Apres un nouveau silence, n reprit. :
— Nous voilà de retour. Nous allons
nous revoir bientôt, ?
Eperdue de détresse, elle murmura :
— Je ne suis pas.
— Alors, Hélène, à quand ?
— Je t'enverrai un mot.
— C'est cela. Au revoir, ma chérie.
- Au revoir.
C'était fini'
XXXI
Puisque .le travail « ron-ole de tout »'<
c'i'.-t au travail qu'elle demanda, sinon dej
diminuer, «'lu moins d'ecdoruj)' sa peine.-
Elle eut une crise furieuse d'à pp lie al i'oui
dura n t laquelle, por'es closes, elle peu-;
jeta des : mite? "de" compositions d«'fora-}
tivi'-.
Ce.retraite iui permit de i-acher que,
dans i,'-; intervalles du labeur, elle avait,
des méditation^ qui la laissaient, défi'grm
rée. Parfois quelques répits survenaient*
Eiiespt)htif,!'aû'r''ux!=-"u\f'nirdc't'!i)it'en!
elle, ei n'osait pas penser, de peur qu'ifli
ne se réveillât-. Et puis cela -urgissail «la
nouveau.' foudroyant !
Le printemps pa--a. Juillet vinl. apport
tant k Ch a - se n in !i¡ rosette, la famous.q
3:osot t»1 ! j
, (A suivre). I ■
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