Titre : Paris-soir
Éditeur : s.n. (Paris)
Date d'édition : 1924-07-05
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34519208g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 05 juillet 1924 05 juillet 1924
Description : 1924/07/05 (A2,N274,ED2). 1924/07/05 (A2,N274,ED2).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7637061j
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-235
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/01/2015
: 2
PARIS-SOIR .1
scientifiques — sont directement déter-
minés par clos impulsions sexuelles. Le
médecin viennois pense justifier ses di-
i-es par trois ordres de considérations ,
1° Par l'examen des tout jeunes en-
fants ; mais les faits qu'il nous rapporte
s->nt plus cL -s grivoiseries- de cate-con-
Irt que des documents rentrant dans le
adre d'un traité de psychologie ;
2° Par lk>> rvation des « actes man-
qués », c'est-, -dire des oublis de mots,
des erreurs de lecture, des méprisés, des
maladresses ; „
ao Par l'interprétation des l'Yves, in-
terprétation qui ne laisse pas d etre par-
fois savoureuse.
''né dame, en se faisant les ongles, se
uape à l'annulaire gauche ; c'est.
parce qu'elle n'aime pas son mari, qui
est docteur en. droit. - Une femme
rêve qu'elle montre un vase rempli ci e-
pingles ù chapeau, en disant : « Noyez
t'a belles fleurs que j'ai, moi ; » Comme
aux fleurs (symbole de 1 amour) sont
substituées des épingles (symbole de la
discorde), c'est que cette femme est ob-
sédée par *2s déboires conjugaux.^
Telles sont les déductions catégori-
ques que l'i^ud n'hésite pas a nous pro-
poser : elles laissent entrevoir un appel
constant aux calembours, aux coups de
pouce et aux explications baroques, bes
démonstrations consistent à répéter pen-
<1 Mit trois ou quatre pages la même af-
firmation sans preuve, en rhabillant de
phrases astucieusement graduées: « Rien
ne nous empêche de dire. On est au-
torisé à admettre. Nous avons vu.
Tout, porte .t penser. Il est hors de
iktute. - Ce sera la- gloire des spécia-
listes français d'avoir percé à jour Vin-
digence d'un tel procédé et J'avoir dé-
nu ~é le manque absolu cl esprit, criti-
qu des psychana lystes.
Voila pou- le psychologue : passons au j
médecin. - -
Pour les freudist-es, -toutes les mala-
dies mentales sont causées par des dérè-
glements de l'instinct sexuel. Leur trai-
tement est donc on ne peut plus simple :
que l'aliéi iste inspire à sa -cliente un
vif penchant ! il prendra la place de la
maladie mentale. Au bout d'un temps
.variable avec les individus, le médecin
ordonnera à la malade de cesser de l'ai-
mer et, du coup, s'éclipseront par en-
chantement aussi bien la névrose primi-
tive que la passion épisodique. A la
grande rigueur, ce « transie rt aîiectii »
, servirait de thème à un vaudeville : il
est triste qu'il ait rencontré une si large
et si unanime approbation à l'étranger ;
il est plus triste encore de compter les
cas où l'état du malade a empiré.
Le freudisme s'est surtout développé
dans les pays protestantf. où il apparut
; comme une planche de salut aux ner-
i yeux et aux. anxieux, dont une morale-
,. rigoriste et peu humaine avait compri-
mé les aspirations secrètes. -Chez les La-
tins, au contraire, une plus grande fi-
la: dé des luceurs, une opinion publique
juuiîis puritaine aplanirent dans la me-
sure du possible le conflit entre la so-
ciété et l'individu ; plus que partout
ailleurs, la transmission de la vie'y est
tenue pour, l'accomplissement d'une
* -fonction naturelle qui, en elle-même,
n'est ni ,vil-3 ni noble, et' dont il n'y a
* pu plus -lieu de rougir que de se glori-
fier.
Entre' ce "tains Anglo-saxons et Amé-
ricains,-. d'intelligence médiocre et de
sensibilité hypertrophiée, et "ceux des-
Mittel-Kuivpéens, qui sont tombés dans
- le -pfvnsJexùalisme freudien.,. sans souci
du ridicule, ni crainte de. la confusion
des genres, la. France, comme dit Ch,
Ilégismanset, représente une forteresse
• de- bon équilibre mental, de bonne'-san-I
té morale,. de raison. EA Il est Utile que
.-le-public! connaisse les assauts que no-
tre esprit latin eut à subir en, cette ce-
currer :,
L:1 vérité n'est, ni dans la xénophilie
ni dans L xénophobie. Mais, il est* plai-
sant- qu'une poignée d'aliénistes fran-
cais aillé chercher à l'étranger des idées
arbitraires, bizarres et obscures,- quand
nous venons d'assister à l'éclosion- d'june
synthèse psychiatrique, celle d'ÂcJiiHe.t
Delmas, qui, pour reprendre les' termes
de Màurice de Fleury, membre rte l'A-
cadémie de Médecine, nous apparaît
k éblouissante dé justesse, de clarté et
d'équilih de solidité sur ses bases cli-
niques et de force persuasive »"., Tous
les Français doivent savoir que si la
plus belle des. sciences, la scicnre .dt:>
esprit humain, est rénovée gr'ir'r nus
efforts de notre génération," ce n V.st cer-
tainement pas le docteur viennois Sig-
mund Freud qui y aura joué un rôle
de quelque importance. ;
- Marcel. BOLL.
Demain :
- Le soleil se lèvera à 4 h. 56 et
se couchera à 20 h. 54.
— Séance de l'Académie des Beaux-
Arts et proclamation des Prix de
Rome de Musique.
— 13 h. 30. — Grand amphithéâtre
de la Sorbonne : Fête annuelle don-
née par PAssocir. :on mutuelle des
instituteurs de la Seine et proclama-
tion des lauréats de ses cours et de
ses examens.
- 15 heures. — Musée social, 5, rue
Las-Cases: Réunion de la Société
créée pour l'étude de la participa-
îïen ouvrière aux bénéfices patro-
naux.
— 15 heures. — S4ade de Colom-
bes : Inauguration, solennelle des
Jeux Olympiques.
- 17 heures. — Hôtel de Ville
Réception donnée en l'honneur des
Instituteurs de Prague et du Comité
International de la Protection de
l'Enfance.
• - 17 heures. —Formation d'un cor-
tège de Sociétés chorales et musica-
les à la mairie du XVIIe arrondisse-
ment et pèlerinage à la tombe du
Soldat Inconnu.
- 19 h. 30. — Boulevard Raspail,
43, : Banquet de l'Association des
Elèves et anciens Elèves de l'Ecole
des Travaux Publics.
— 21 heures. — Ouverture des tê-
tes « séparatistes » de l'lie - Saint-
Louis : Concerts, retraite aux flam-
beaux, bal de nuit et feu de joie.
— Fêtes à souhaiter : sainte Zoé et
saint Athanase.
Courrier régionaliste
Société Fraternelle des Bas-Alpins de Paris.
— Cette société avait, envisagé la possibilité
de convier ses nombres à une sortie cham-
pêtre, mais l'incertitude, du temps ne lui
ayant permis de choisir une date fixe, elle a
résolu de se joindre à la « Boule Provençale »
dont le président est Bas-Alpin. Donc, le 13
juillet, la « Maternelle » prendra part au
concours de pèche, de 7 heures a midi, au
pique-nique et au concoure; de boules, qui
auront lieu au bord de la Seine entre Ville-
neuve-Saint-Georges et Villeneuve-Triage. Pre-
mier départ. Gaie de Lyon, train 309 à. 9 h. 10,
deuxième départ, train 1315 à 9 h. 53.
Adresser les notes et communiqués concer-
nant le « Courrier régionaliste », à M. Charles
Robert, à Paris-Soir, 14, boulevard MOJ/tmar-
tre Paris (9e).
A propos de la Coupe Beaumont
Cette coupe de vitesse succède aux coupes
Gordon Beimett et Deutsch, toutes deux ga-
gnées, on s'en souvient, par le moteur Ivis-
pano-Suiza. rlo uvient, p,ar le iiiote-Lir 1-iis-
Il est particulièrement significatif de re-
marquer que si les Américains ont pu hattre
les records du monde de vitesse, Sadi-Le-
cninte. en, dépassant sur 500 kilomètres la
moyenne de 306, alors que la vitesse de l'Amé-
ricain Pearson n'avait. été que de 270, a re-
gagné sur son Nieuport-Delage, muni d'un
Hispano. le titre d'homme le plus vile du
inonde. Le moteur Hispano-Suiza 300 cV, pi-
loté par Sadi-Lecointe. Lasne ou Romenet,
avait battu 9 -fois le record du monde de vi-
tesse de janvier 1920 à décembre 1922, 1 FSÍs-'
pano 450 CV vient de reprendre ce record aux
Américains : a l'accroissement de puissance
correspond un accroissement je vitesse et la
supériorité du'moteur Hispano-Suiza se trouve
confirmée.
Un peut meme s étonner que ^aui-uccoimy
n'ait pas été encore plus* vite. Tout le monde
(sait, et oh en a eu maintes fois la preuve,
même dans la coupe Beaumont, combien la
mise au point d'un moteur sur -un appareil
est fort délicate et demande de temps. Or, le
moteur Hispano-Suiza monté sur l'appareil de
Sadi-Lecointe n'avait fait qu'un premier vol
de 5 minutes à Ktamipcs, et un second vol de
15 minutes à Istres, malgré le mauvais temps,
pour étudier le terrain. -
• A sa descente d'avion Sadi-Lecointe a dé-
claré ;
« Il ne me semblait pas conduire un mo-'
teur de cette puissance car il tourne sans
aucune vibration et 'j'avais l'impression de
pouvoir continuer encore des heures et des
heures sans qu'il faiblisse jamais; • ,,,ifflait
a SanS -ce diable de mistral « qui soufflait
fort, vé », je devais réaliser une moyenne
plus élevée, mais j'étais tellement « secoue »
et. j'avais teUement à me défendre contre les
éléments que. je n'ai pu marcher au-dessus
de 1.750 tours alors, que le régime que nous
avions prévu était de 2*000 tours.
« En plus, j'ai dû voler assez haut et pre-
nais toujours — c'est ce que riront dit les
commissaires — mes virage® 300. ou 400 mètres
à l'extérieur des pylone.s ce qui allongeait
sensiblement mon parcours. -'
« Je ne me .rappelle pas avoir jamais eu
à fournir un pareil effort ; du reste, à mon
arrivée, mes vêtements, veston compris,
étaient trempés de sueur.
« Ma consommaTion d'essence pOur ce vol
de 1 h. 37 m a été de 192 litres et ma con-
sommation d'huile de 9 litres. »
Nous croyons savoir, d'ailleurs, que SadI"
Lecointe n"eIi restera pas là. et que le moteur
Hispano-Suiza fera parler de lui avant long-
temps.
~g~&~E~~G~h~a~~
~=~~<~T~~~c~<~e~ ~~0~~<~
Àogp,
, éct QetSZQ gùzA
0 - m - IV w -.q
À TOUS ECHOS
Autres pays,
autres moeurs
Les Américains sont des enfants un peu
naïrs, très gais, robustes et pas commodes,
qUànd il sont en colère. Pendant la Guerre,
nous avions compris (à peu près) au bout
de quelques mois, la mentalité des fils de
la Prairie et les Américains s'étaient adap-
tés aux mœurs françaises. Mais toutes les
expériences du passé seraient à recommen-
cer chaque année.
Vous avez lu dans les journaux qu'une
troupe de marins américains avait témoi-
gné un peu trop d'empressement à l'égard
d'une jeune montmartroise. Une bataille
s'engagea sur la Butte et un pauvre gosse
de matelot yankee reçut un mortel coup
de couteau. Il y a six mois déjà, la visite
d'un millier de matelots américains avait
quelque peu alimenté notre chronique lo-
cale : tenancière de maison close garottée
par un quartier-maître qui ne badinait pas
avec l'amour, gérant de café assommé par
le poing solide d'un client en chapeau
blanc qui n'admet pas les faux-cols aux
coktails, etc. etc.
Les petits Américains qui viennent cnez
tous sont grisés, dès leur arrivée place du
iavre, par l'air de Paris. Comment vou-
ez-vous qu'ils comprennent nos' mœurs,
romme cela, en 48 heures ? Nous, Pari-
siens, nous rencontrons, tous les pas, de
olies filles, sans abuser de l'occasion. La
acilité qu'un Français éprouve, dans tou-
es les sous-préfectures vraiment dignes de
:e nom, de guérir son vague-à-l'âme, fait
lu'i/ n'attache que *peu d'importance à la
jagatelle. Nous sçmmes tous vaccinés con-
tre l'amour. AVez-bous vu des confiseurs
prendre des indigestions de pralines, des
photographes faire tirer leur portrait tous
res matins, des cordonniers changer de sou-
'iers toutes lés semaines.
Dans les rues de Paris,, ce ne sont, que
bars et cafés, pourtant l'alcoolisme e~t en
décroissance. Nous savourons les fine-
champagne et nous prenons les. chambéry-
fraise. sans, pour cela, rentrer « noirs »
chaque nuit à notre logis.
Les Américains n'ont évidemment pas
cette accoutumance. Chez eux, il y a peu
de filles vénales (par contre on divorce
avec une extrême facilité).
Chez eux, le Régime sec est de rigueur
Cmais. chaque citoyen vit dans le désir se-
cret de prendre une « biture » à la pro-
chaine occasion).
Quand'on lâche des gars d'Amérique en
plein Paris. Terre bénie des poupées jolies
et faciles, des brasseries et des estaminets
accueillants, étonnez-vous qu'ils s'en met-
tent jusque là et jusqu'ici !
Le contraire serait étonnant
Enfoncez-vous donc dans le crâne, ô
Français, cette idée que votte Pays est ce-
lui des libertés et même des licences et
que c'est pour cela que nous n'en abusons
pas.
Ne condamnez pas l'intempérance et
l'exubérance des étrangers : ils n'ont pas
l'entraînement.
Léon VIBERT.
- Pour les élégantes qui s'apprêtent
à quitter Paris à destination des Il bains de
mer, les innovateurs de la mode viennent
de découvrir un costume de bain d'un genre
inédit.
Au maillot classique, à demi collant,, s'a-
joute une sorte de cape de même nuance
qui recouvre pudiquement les épaules .et
le dos de la naïade ; elle descend jusqu'à
mi-cuisse et ne croisant pas, par devant,
elle laisse visibles les jambes et la poitrine
celles ci étant voilées par le maillot,
C'est charmant, léger, gracieux !
Pourquoi donc chercher, comme le font
les esprits chagrins, l'utilité de cet orne-
ment ? Remplacera-t-il le peignoir de bain
Rar trop discret lorsqu'il faut révéler des
formes agréables ??? il serait alors légè-
rement - inclisoret. Doit-il empêcher la
baigneuse de se mouiller en cas de mauvais
temps ? Ce serait croire à l'éternité de
Gribouille et de sa multiple parenté et rien
ne nous autorise à le faire.
Pourquoi chercher -une cause à cet effet,
puisqu'il est, noua l'avons dit, charmant,
léger, gracieux !
- Le regretté Robert de Jouvenel
avait fait la guerre comme lieutenant. Mais
il n'en parlait que rarement. Il n'avait
point l'âme d'un militaire.
Il ne jouait point les héros.
L'armistice signé, Robert de Jouvenel se
retrouva, dans les bureaux de <1 Œuvre,
avec notre ami Henri Béra-ud. Ce dernier
s'amusait à taquiner l'ex-officier .de la
guerre et ne manquait jamais de saluer
son entrée au journal par ces mots :
— Bonjour, mon lieutenant !
Cela dura quelque temps. Jouvenel haus-
sait les épaules. Mais, un soir que Béraud
reprenait son éternel « Bonjour, mon lieu-'
tenant ! » il se tourna vers lui. l'index
pointé en avant et, d'un ton impossible à
rendre :
—Vous en êtes un autre.
CO On dit volontiers que les temps sont
révolus, où l'uniforme avait du prestige.
Rien n'est plus faux -!
Tous ceux qui assument la redoutable
responsabilité de diriger leurs semblables
éprouvent le besoin d'avoir un costume
spécial.
Dans le Tyrol on vient d'arrêter une
jeune femme bandite, qui avait sous ses
ordres plus de cinquante hommes.
Elle devait son autorité à ce fait que,
des pieds jusqu'à la tête, elle n'était vêtue
que de soie. Bonnet de soie, blouse de soie,
jupe de soie, bas de soie, souliers de soie !
Elle était resplendissante.
Ses soldats lui étaient dévoués corps et
âme. Elle les menait pourtant avec dureté.
Ils acceptaient d'elle les missions les plus
dangereuses.
Il n'y a qu'auprès des gendarmes qu'elle
ait manqué de prestige. Ceux-ci l'ont ar-
rêtée et menée en prison sans aucun res-
pect..
- Paris-Soir peut se féliciter une fois
de plus de sa bonne documentation spor-
tive : ces jours-ci, il vous conseillait ici-
même la lecture d'un ouvrage sur les Jeux
Olympiques, aussi est-il particulièrement
heureux d'apprendre que le Comité de
l'Exposition Internationale des Sports,
une des manifestations officielles de la
VIlle Olympiade, vient d'accorder une mé-
daille d'or au Guide Plumon sur les Jeux
Olympiques. C'est le seul ouvrage, de
ceux parus sur la VIIIe Olympiade, qui
ait été honoré d'uee telle récompense.
- Encouragés par le sympathique ac-
cueil réservé à notre publication des cours
officiels des métaux précieux, nous désirons
faire mieux. Nous informons les lecteurs de
Paris-Soir que nous nous mettons à leur
disposition pour leur donner gratuitement
la valeur exacte des bijoux, diamants, per-
les, qu'ils voudraient bien soumettre à no-
tre expertise dans nos bureaux 222, rue
Saint-Martin. Archives 'oI-6g.
HjBSam~m~~!~ !~~EB!~
CHEZ * j|| p L. o N
BÊTES,
HOMMES
P~r F. ET DIEUX 1
Par F. OSSENDOWSKI 10
Odyssée d'un homme de science vivant en
Robinson et rencontrant le Bouddha vivant et
ie Lama vsngeur..
-:'--.)::!' (a¡!£;l TOUS LES L,8RA,iiE"lr---
7. TOUS Les LiBRAIXES'WSSM
Petit Mémorial
des Lettres
♦♦•f Ii.y a aujourd'hui.
.trois cent vingt-cinq ans, naissait, J-.-M.
Suarès. qu'on confond parfois avec le grand
théologien espagnol du même nom et du mê-
me temps, J. -M. Suarès fut bibliothécaire de
la Vaticane." On lui doit de bous traités sur
les médailles anciennes.
+++ L'Académie a reçu un legs de 722.000
francs de Mme Sylvie Perrain, veuve Dumou-
lin, dont les arrérages serviront à instituer
des prix' en faveur, d'hommes de lettres âgée
et infirmes d'une part et, d'autre part, en fa-
veur d'œuvres pour la protection de l'enfance.
♦ ♦ f Nous avions fait connaître il y a
quelque temps l'intention d'un éditeur pari-
sien de fonder une collection d'essais mo-
dernes.
On annonce aujourd'hui chez un autre édi-
teur la création d'une collection du même
ordre dont la. direction est confiée à M. Jean
de Pourtalès, lequel a déclaré (Le Journal
Littéraire) qu'il voulait une collection où
pourront s'exprimer tous ceux que n'intéres-
sera pas uniquement le roman.
Début au mois de mai par une Stendhalia
de M. Emile Henriot. Viendront ensuite un
volume de M. André Beeunier sur les criti
ques, De llam/et à Swasin' par M. Guy de
Pourtalès, Essais et Analysés par M. Robert
de Traz, Le Lecteur de Romans par M. Albert
Thfbaudet, Visages Effacés par M. François
Le Gris études sur Apollinaire, Alain Four-
nier, Lafon, Péguy, etc.), et des ouvrages
de MM. André Billy, Charles du Dos, Jacques
Rivière etc.
■♦♦♦' Mercredi 9, à 20 h., se réuniront au
restaurant. Drouant. M. rue Gai 11 on, les cour-
riéristes littéraires c'e ?ari,s : ils offriront un
dîner à leur confrère Emile Henriot, duTemps,
« pour La distinction académique dont il vient
d'être si justement l'objet » '(Gr,mrl Prix du
Roman).
Ce dîner sera le dernier de la saison.
La collaboration pour L'Ami du Lettré 1925
(l'almanach annuel des r.nurriériFi',"s littérai-
res) sera attribuée après ce diner.
+++ On peut lire ces noms e.t adresses
sur le carnet de Baudelaire :
GallTielle. 17, Neuvc-Bréda.
Anna, 3C, Pif/aile.
Marguerite, ;Jo, Malesherbes.
liachel, 20, Cadet.
Keller. 18, chaussée d'Aniin.
Henriette, 9. Saint-Nicolas.
J/Hiitll, 16, Trévise.
(prénom illisible) de Gréan, 50, Clichy.
L'œil voilé.
Blanche, ir, R. (rue) N. (Neuve), Eréda.
Fanny, 10, rue Joubert.
Mathilde, 286, R. (rue) St H. (Saint-Honoré
1 sans doute).
Mme Car on, Cité daiilin, a.
Henriette, l'r.ub. Poissonnier, 1 bis.
'point d'interrogation) Rue de 'a Ferme-des
des MaÙiurms.
Clémence nupin (ou Dupuis), 22, passage
Saumur.
(non illisible), 37, R. (rue) SI-Marc.
Rosa, 18, Saint-Lazare.
+++ Sous ce titre général, Lettres d'un
atrabilaire, .on lit ces titres sur le carnei de
Baudelaire :
L'Académie.
Les impies et les dévots.
Les engouements.
Les femmes.
Le rédacteur en chef.
-Lu monde des artistes.
++-+- Dans les Equipes Nouvelles, M. Paul
Jury nous dit que l'abbé Henri Brémond fut,
un moment, enthousiaste de Léon Bloy. Un
moment!
L'abbé disait alors — jie le pense-t-il plus
aujourd'hui ? — que le Désespéré de Léon
Blov vaut mille fois En Route de Louis-Karl
Huysmans, qui n'en esit que le démarquage.
Mais que pensant de cela les membres du
Huysmans-Club ?
+»- Balzac brisa Wi, jour la vitrine d'un
libraire du PaJais-Royal pour soisir une corn-
trefaçoin d'un de ses ouvrages il y eut dis-
cussion, puis on alla chercher le commis-
saire de police. Sans se nommer, Balzac ex-
pliqua qu'il avait commis cet acte avec in-
temiem, tl remit le prix de la vitre au li-
braire 'et ajouta. : « Voici un livre, c'est un
roman de Balzac que M. Werdet seul a le
droit d'imprimer. Usez sur la couverture,
et., au lieu de son nom, vous trouverez Méline,
éditeur. Ce M. Méline est un libraire de
Bruxelles qui ne contribue pas peu à ruiner
le commerce français, un des gros. bonnets de
la contrefaçon. Monsieur auquel, j'ai cassé
un carreau, en vendant des contrefaçons bel-
ges est donc en contravention, et c'est une
affaire dont les tribunaux auront à décider.
Seulement, il était indispensable d'avoir les
pièces du procès, et c'est pour cella que j'ai
pris la liberté de vous envoyer chercher. Je
suis M. de Balzac. » ,
Et le commissaire pratiqua la saisie.
.-++ On causait à Nohant du mariage de
M. le comte de X. , qu avait soixante-cinq
ans, avec une jeune fille à peine échappée
du couvent.
Georges Sand posa cette question :
« Lequel dee deux commet la plus. grande
sottise ?
« - Ma foi ! dit Alexandre Dumas fils, lors-
qu'un vieillard prend une jeune femme il
doit s'attendre à tout ; mais quand une vieil-
le femme prend un jeune mari; elle ne doit
s'attendre à rien. i, -
ce curieux autographe de Victor Hugo :
« Liste des gens de toute condition qui me
font ou m'ont fait l'honneur d'user de mon
nom :
« 1° M. Valère Hugot, .employé à la marine,
ne signe pas son prénom de Valere, en sorte
que dans la signature de ce monsieur, pour
peu que le T soit mal fait et disparaisse dans
les fioritures du paraphe, on lit : V. Hugo.
« Cette méprise m'a. une fois coûté 1.500 fr.
a 2° Mlle Joséphine Hugot. fille d'un por-
tier de la rue Chantereiné, a débuté et joue
au théâtre Saint-Antoine, sous le nom de
Victoire Hugo. Il y a eu foule et succès. On.
l'a prise pour une sœur naturelle.que' j'aurais
et que je laisserais dans la misère.
« 3° M. AdoliJhe Hugot, musicien, joueur
de flûte, se fait afficher A. Hugo. On le prend
pour mon frère.
« 4° M. Hugot, aubergiste au coin du parc
de Neuilly, a, depuis trois ans, fait ôter le T
sur son enseigne et -s'appelle maintenant
Hugo.
« 5° M. Félix Hugot, tailleur, écrit sur les
adresses qu'il distribua : Félix Hugo. On le
prend pour mon cousin.
« 6° M. acteur à 'Ami:ens, se fait appeler
Viotor Hugo et joue les utilités.
« 70 Un jeune gamin de Paris, marchand
d'allumettes chimiques. Il est s'est fait con-
damner l'autre jour à 1 franc d'amende sous
le nom de Victoï-Hugo. »
Sic transit aloria mundî >
Nouvelles diverses
:. - Sait-on que la crinoline, la vieille et char-
mante crinoline de nos mères, a encore ses parti-
sans et adversaires '! ils seront aux prises samedi
après-midi, au Crystal-Palace, devant le tribunal
littéraire du Faubourg, qui jugera Arthur et So-
phie on Paris en 1860. L'accusé, notre ami. Paul
Reboux, auteur de ce roman, posera au pubHfc ces
trois questions : les Mœurs (iii, Seco id Empire
(■laipnt~eU.es aussi corrompues que, les fr/publi-
cains d'alors le prétendaient ? Le Paris de 1860
était-il préférable ou non au Pari.<: d'aujourd'hui ?
Faut-il condamner ou défendre lfl. criùoliiie ? Par-
mi les témoins convoqués ? MM. André de Fou-
qUiprcs, Paul l'orret, Pierre Plessis, Michel Geor-
ges-Mirhel, etc. Cette curieuse « audience » com-
mencera à 2 heures très précises, par la mise en
accusation du livre : les Traîne-la-Gloire. (Les Pri-
sonniers français ont-ils été maltraités en Allema-
gne ?). Accuse : M. Georges Adrian.
LES ACADEMISARDS.
~s~@~@@s~w~@w~
———— —————————————
I A'LLEZ VOIR
® Place du Théâtre-Français w
à, côté do « la Civette
I! l'Exposition 3
PIS EN 1560
qu organisée à la
vitrine de la
: Librairie STOCK:
à l'occasion de A
AMI El n
4
<
W le délicieux roman de
: Paul RE BOU X:
sur les m(£ur,i du 2e Empire
#! : 9
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FEUILLETON DE PARIS-SOIR1 - 5 JUILLET 1924. - N, 38.
-------------. n_- ,
-
Le jeune amant
1 Par Paul REBOUX
■ 1 — » I C- 1 t
-îlélène/:ait blessée non seulement dans
'XXIX spiiip-nient (]ans
- le présent, mafe dans l'avenir. Ces dé-
clin-" ne prouvaient-Ils pas que
Mi'. M l'avait jugée ainsi que ln jugeaient
les;, "rd v
Bai"'wtourt, relevé, la vit et s'alarma :
-r- chère amie. Etes-vous souffran-
ce i
f f iC un combattant lassé qu'on veut
idésarn'cr et qui s'abandonne à la merci
du "V', elle murmura. : -
-, Oui. c'est cela. Je. suis un peu
aouff 'nte. La chaleur, peut-être. R
yaut - 'ieux que je rentre.
Il ni proposa un cordial, l'accabla de
soins, l'irrita par l'excès de son .eropres-
'sem< rïf, Dlune voix rompue, elle "répon-
dU, -
— ^tais oui!. Je vous téléphonerai de
me- iG'iveliés. Ce n'est riien. Le grand
air :a me remettre. Adieu.
l'automobile qui l'avait amenée atten-
tin i f- en bas. EHe y monta et se laissa tom-
ber sur la banqueté, comme, Fil pIle mou-
• Tt
l lie r .-.îvaiit pas d'onné d'ndre:;:se ; le
.,'.hr¡uffen!': au bout d'un moment, cogna
-7 3a glace. Au hasard, elle lui jeta :
- Porte Datiphine.
O.le fiiacre fut en marche, Hé-
.lèIE' penfin soulager son désespoir.
Al- ? se mit à grimacer de douleur, la
bouche ouverte, les ongles enfonces dans
les joues. Puis, des larmes jailli'rent. Bîot-
tiie dans un angle de la voiture, elle pleu-
ra, soulagée par ces pleurs qui hlii don-
naient, "lu détente dont. elle avait tant be-
soin, après l'angoisse de cette journée.
Bile sanglota, el>'le gémit, ^lie cria. Il iai-
Jailt, que tout cela sortît de sa gorge tron
longtemps contractée. Puis, brisée, elle
demeura sans voix et, sans geste, agitée
seulement de frisions qui' la convulsaient
tout entiière.
Le fiacre s'arrêta. Que -se passaji-il ?
Ah ! oui. La Porte Dauphine. Il fallaift
un autre but, à présent. Rentrer ?
QueEe détresse l'attendait dans cet appar-
tement où chaque objet rappelatt atroce-
ment une minute heureuse !
L'au'tomobiile redescendait les Champs-
Eiysées, quand Hélène eut comme une
lueur la pensée de Chasseron» Malgré ses
travers, en somme, malgl P l'indifférence
qu'elle lui avait marquée, c'était le vrai
grand ami, celui qu'on retrouve aux heu-
res pénibles. Quinze ans de vie commune
avaient associé "leurs âmes. Il la plain-
drait. il la consoleraiit un peu.
Mais iil allait l'interroger, peut-être ?
Il verrait qu'elle avait pleure et lui de-
manderait pourquoi.
Anxieusement, Hélène se pencha vers
l'étroite glace fixée devant elle,, entre les
deux carreaux de la voiture. Le so' ir était
tout à fait descendu. Aux lueursfugiti-
ves des réverbère, elle s'examina. Ilélns '!
quel pauvre vi'sage !
Elle tira de son petit sac une boite à
houppette et un bâton de rouge. La pou-
dre et la pommade ranimèrent son visage.
Mate ces artifices ne suffisaient" pas a luit
rendre assez de fraîcheur pour qu'elie en
fût réconfortée. Plus elle étudiait ce mas-
que profondément éprouve par la vie, plus
elle s'épouvantait. A la nn, elle se dé-
tourna .du Tni-roi'r, partagée entre le désir
aigu de s'y regarder encore et l'appréhen-
sion d'y découvrir de torturantes certi-
tudes.
Quand elir,, pénélra dans l'iïnmense ate-
lier ténébreux de Chassercm, le peintre s'y
trouvait seul, éclairé par une petite lampe,
devant un bureau où il faisait sa corres-
pondance.. ■
— Non, n'allumez pas ! — fit Hélène,
en voyant qu'il allait faiire jaillir la clarté
du lustre, — n'allumez pas. C'est mi'eux
ainsi!, c'est plus intime, plus joir. je vous
assure. Et ne sonnez pas pour demander
du thé. Je n'ai besoin de rien.,: Je suite
venue parce que. j'avais envie de me re-
trouver près-de vous, mon soûl vieil ami!.
Il y a des moments comme cela. On a du
vague à l'âme. Alors, c'est bon de se di're
que l'on peut retrouver un petit coin
chaud pour se réfugier.
Chasseron savait que les tristesses im-
motivées des femmes doivent être combat-
tues avec énergie.
- Allons, aUons ! — s'écria-t-il d'une
voix foi'le qui sonnait parmi la grande
pièce — allons ! pas séiieux, tout cela !
Ma parole, c'est de la neurasthénie !
Réagissez un peu, nom de chien !
Après un soupir, plie articula lente-
ment. : -
- Ce n'est pas de la neurasthénie.
Il reprit ;
- Ah ! si vous aviez de vraiis embê-
tements, comme moi-même en ce moment,
vous pourriez vous plaindre ! Avez-vous
lu, ce matin, l'éreintement qu'a fait sur
moi!, dans le Télégramme, cet iimbécile de
Costarel ? Extraordinaires, ces critiques
d'art ! Ils ne connaissent rilen du métier
qu'ils jugent ! Et iils font des éloges fous
à propos du premier venu, pourvu qu'il.
bâcle sa besogne. Ah ! tas de crétins !
¡; Durant toute la journée, il s'était charge
d'un ressentiment quiL soudain,, faisait, ex-
plosion.
En pareil cas. Hélène avait, coutume de
l'apaiser grâce'à des paroles sages et gen-
In si-
lencieuse. Surpris, il lui dit brusquement:
- Voyons, vous ne trouvez pas ça
inouï ?
'Iry eut un silence, puis elle répondit :
?— Evidemment.
Sa VOIX était changée. tmasseron com-
prit qu'il se passait quelque chose d'anor-
mal. A travers les demi-ténèbres, it s'ef-
forçait vainement de distinguer le vierge
d'Hélène. Elle était assise sur un divan,
et y demeurait, vide, absente, indiffé-
rente à toutes les choses de la terre.
Chasseron s'approcha. Le trouble d'He-
lène le gagnait. Enfin, de Isa voix câline,
de sa voix d'autrefois, il demanda :
— Mon amiie, qu'avez-vous donc ?
Cette douceur inattendue fit jailliir les
larmes de la malheureuse femme. Elle
pleura sans parler. Chasseron ne l'inter-
rogeait plus, et répétait seulement :
.« Ma pauvre amie. ma pauvre amie. »
Devant le risque d'être chagrine lui-
même, il hésitait, retenu par un obscur
instinct; de conservation, comme on hésite
à pénétrer dans une pièce où gît un ma-
lade. D'une main qui tremblai!, un peu,
il ôta son lorgnon, l'essuya soigneusement
avec son mouchoir, passa ce même mou-
choiir sur son front. Deux fois M commen-
ça : « Je. je. », mais les mots ne ve-
naient point. , Cependant, les sanglots
d'Hélène s'apaisaient. Enfiin :
— Je vous demande pardon 1 C'est bête
d'être comme cela. Il ne faut pas m'en
vouloiir.
Il s'empressa de la rassurer affechleiJ-
sement :
- Mais je ne vous en veux pas, voyons.
Si vous avez des papillons noirs. il est
bien naturel que vous veni'ez me le dira.
D'ailleurs, les voilà partils, n'est-ca j>a«:
Men parfit ?. Et c'est fini, cette grande
peiuie.
Il lui tamponna les yeux en plaisan-
tant, comme une maman qui dissipe, un
chagrin puéril. Hélène se laissait faire,
tandis que lui, soulagé de sentilr la c,l'Í!se
dilssiipée, multipliait les signes de bonne
humeur.
Elle ne l'accusait pas d'égoïsine, elle ne
lui en voulait pas d'avoir ignoré soigneu-
sement le mal dont elle souffrait. Main-
tenant, elle n'osait plus rien demander à
la vie. Chasseron ne l'avait pas repous-
sée quand elle ét^it venue se réfugier
auprès de lui. Sa pitié, quoique vague,
paraissait douce. Entre ces dèux êtres qui
ne s'étaient riien dit, iil y eut tout de même
un peu de cette effusion dont s'accompa-
gnent les aveux.
Puis, endolorie, mais apaisée, elie s'en
alla, tandis que Chasseron répétait :
- Surtout, pas de rêvasseries, pas de
mélancolies ! Rien de plus mauvais, vous
savez !-
Il s'efforçait d'acquérir la conviction
qu'Hélène n'éprouvait rien de grave. Et
cela si! sincèrement qu'elle ne put s'em-
pêcher, malgré sa détresse, d'ébaucher un
sourire, — ce qui le rassura tout à fait.
(A suivre) i
AUJOURD'HUI
CYRANO
SATIRIQUE, ILLUSTRÉ
r j\, ;—
Vendredi prochain
-- ,
NUMÉRO SPÉCIAL
DU 14 JUILLET
s~es~s~E~s~s~~
PARIS-SOIR .1
scientifiques — sont directement déter-
minés par clos impulsions sexuelles. Le
médecin viennois pense justifier ses di-
i-es par trois ordres de considérations ,
1° Par l'examen des tout jeunes en-
fants ; mais les faits qu'il nous rapporte
s->nt plus cL -s grivoiseries- de cate-con-
Irt que des documents rentrant dans le
adre d'un traité de psychologie ;
2° Par lk>> rvation des « actes man-
qués », c'est-, -dire des oublis de mots,
des erreurs de lecture, des méprisés, des
maladresses ; „
ao Par l'interprétation des l'Yves, in-
terprétation qui ne laisse pas d etre par-
fois savoureuse.
''né dame, en se faisant les ongles, se
uape à l'annulaire gauche ; c'est.
parce qu'elle n'aime pas son mari, qui
est docteur en. droit. - Une femme
rêve qu'elle montre un vase rempli ci e-
pingles ù chapeau, en disant : « Noyez
t'a belles fleurs que j'ai, moi ; » Comme
aux fleurs (symbole de 1 amour) sont
substituées des épingles (symbole de la
discorde), c'est que cette femme est ob-
sédée par *2s déboires conjugaux.^
Telles sont les déductions catégori-
ques que l'i^ud n'hésite pas a nous pro-
poser : elles laissent entrevoir un appel
constant aux calembours, aux coups de
pouce et aux explications baroques, bes
démonstrations consistent à répéter pen-
<1 Mit trois ou quatre pages la même af-
firmation sans preuve, en rhabillant de
phrases astucieusement graduées: « Rien
ne nous empêche de dire. On est au-
torisé à admettre. Nous avons vu.
Tout, porte .t penser. Il est hors de
iktute. - Ce sera la- gloire des spécia-
listes français d'avoir percé à jour Vin-
digence d'un tel procédé et J'avoir dé-
nu ~é le manque absolu cl esprit, criti-
qu des psychana lystes.
Voila pou- le psychologue : passons au j
médecin. - -
Pour les freudist-es, -toutes les mala-
dies mentales sont causées par des dérè-
glements de l'instinct sexuel. Leur trai-
tement est donc on ne peut plus simple :
que l'aliéi iste inspire à sa -cliente un
vif penchant ! il prendra la place de la
maladie mentale. Au bout d'un temps
.variable avec les individus, le médecin
ordonnera à la malade de cesser de l'ai-
mer et, du coup, s'éclipseront par en-
chantement aussi bien la névrose primi-
tive que la passion épisodique. A la
grande rigueur, ce « transie rt aîiectii »
, servirait de thème à un vaudeville : il
est triste qu'il ait rencontré une si large
et si unanime approbation à l'étranger ;
il est plus triste encore de compter les
cas où l'état du malade a empiré.
Le freudisme s'est surtout développé
dans les pays protestantf. où il apparut
; comme une planche de salut aux ner-
i yeux et aux. anxieux, dont une morale-
,. rigoriste et peu humaine avait compri-
mé les aspirations secrètes. -Chez les La-
tins, au contraire, une plus grande fi-
la: dé des luceurs, une opinion publique
juuiîis puritaine aplanirent dans la me-
sure du possible le conflit entre la so-
ciété et l'individu ; plus que partout
ailleurs, la transmission de la vie'y est
tenue pour, l'accomplissement d'une
* -fonction naturelle qui, en elle-même,
n'est ni ,vil-3 ni noble, et' dont il n'y a
* pu plus -lieu de rougir que de se glori-
fier.
Entre' ce "tains Anglo-saxons et Amé-
ricains,-. d'intelligence médiocre et de
sensibilité hypertrophiée, et "ceux des-
Mittel-Kuivpéens, qui sont tombés dans
- le -pfvnsJexùalisme freudien.,. sans souci
du ridicule, ni crainte de. la confusion
des genres, la. France, comme dit Ch,
Ilégismanset, représente une forteresse
• de- bon équilibre mental, de bonne'-san-I
té morale,. de raison. EA Il est Utile que
.-le-public! connaisse les assauts que no-
tre esprit latin eut à subir en, cette ce-
currer :,
L:1 vérité n'est, ni dans la xénophilie
ni dans L xénophobie. Mais, il est* plai-
sant- qu'une poignée d'aliénistes fran-
cais aillé chercher à l'étranger des idées
arbitraires, bizarres et obscures,- quand
nous venons d'assister à l'éclosion- d'june
synthèse psychiatrique, celle d'ÂcJiiHe.t
Delmas, qui, pour reprendre les' termes
de Màurice de Fleury, membre rte l'A-
cadémie de Médecine, nous apparaît
k éblouissante dé justesse, de clarté et
d'équilih de solidité sur ses bases cli-
niques et de force persuasive »"., Tous
les Français doivent savoir que si la
plus belle des. sciences, la scicnre .dt:>
esprit humain, est rénovée gr'ir'r nus
efforts de notre génération," ce n V.st cer-
tainement pas le docteur viennois Sig-
mund Freud qui y aura joué un rôle
de quelque importance. ;
- Marcel. BOLL.
Demain :
- Le soleil se lèvera à 4 h. 56 et
se couchera à 20 h. 54.
— Séance de l'Académie des Beaux-
Arts et proclamation des Prix de
Rome de Musique.
— 13 h. 30. — Grand amphithéâtre
de la Sorbonne : Fête annuelle don-
née par PAssocir. :on mutuelle des
instituteurs de la Seine et proclama-
tion des lauréats de ses cours et de
ses examens.
- 15 heures. — Musée social, 5, rue
Las-Cases: Réunion de la Société
créée pour l'étude de la participa-
îïen ouvrière aux bénéfices patro-
naux.
— 15 heures. — S4ade de Colom-
bes : Inauguration, solennelle des
Jeux Olympiques.
- 17 heures. — Hôtel de Ville
Réception donnée en l'honneur des
Instituteurs de Prague et du Comité
International de la Protection de
l'Enfance.
• - 17 heures. —Formation d'un cor-
tège de Sociétés chorales et musica-
les à la mairie du XVIIe arrondisse-
ment et pèlerinage à la tombe du
Soldat Inconnu.
- 19 h. 30. — Boulevard Raspail,
43, : Banquet de l'Association des
Elèves et anciens Elèves de l'Ecole
des Travaux Publics.
— 21 heures. — Ouverture des tê-
tes « séparatistes » de l'lie - Saint-
Louis : Concerts, retraite aux flam-
beaux, bal de nuit et feu de joie.
— Fêtes à souhaiter : sainte Zoé et
saint Athanase.
Courrier régionaliste
Société Fraternelle des Bas-Alpins de Paris.
— Cette société avait, envisagé la possibilité
de convier ses nombres à une sortie cham-
pêtre, mais l'incertitude, du temps ne lui
ayant permis de choisir une date fixe, elle a
résolu de se joindre à la « Boule Provençale »
dont le président est Bas-Alpin. Donc, le 13
juillet, la « Maternelle » prendra part au
concours de pèche, de 7 heures a midi, au
pique-nique et au concoure; de boules, qui
auront lieu au bord de la Seine entre Ville-
neuve-Saint-Georges et Villeneuve-Triage. Pre-
mier départ. Gaie de Lyon, train 309 à. 9 h. 10,
deuxième départ, train 1315 à 9 h. 53.
Adresser les notes et communiqués concer-
nant le « Courrier régionaliste », à M. Charles
Robert, à Paris-Soir, 14, boulevard MOJ/tmar-
tre Paris (9e).
A propos de la Coupe Beaumont
Cette coupe de vitesse succède aux coupes
Gordon Beimett et Deutsch, toutes deux ga-
gnées, on s'en souvient, par le moteur Ivis-
pano-Suiza. rlo uvient, p,ar le iiiote-Lir 1-iis-
Il est particulièrement significatif de re-
marquer que si les Américains ont pu hattre
les records du monde de vitesse, Sadi-Le-
cninte. en, dépassant sur 500 kilomètres la
moyenne de 306, alors que la vitesse de l'Amé-
ricain Pearson n'avait. été que de 270, a re-
gagné sur son Nieuport-Delage, muni d'un
Hispano. le titre d'homme le plus vile du
inonde. Le moteur Hispano-Suiza 300 cV, pi-
loté par Sadi-Lecointe. Lasne ou Romenet,
avait battu 9 -fois le record du monde de vi-
tesse de janvier 1920 à décembre 1922, 1 FSÍs-'
pano 450 CV vient de reprendre ce record aux
Américains : a l'accroissement de puissance
correspond un accroissement je vitesse et la
supériorité du'moteur Hispano-Suiza se trouve
confirmée.
Un peut meme s étonner que ^aui-uccoimy
n'ait pas été encore plus* vite. Tout le monde
(sait, et oh en a eu maintes fois la preuve,
même dans la coupe Beaumont, combien la
mise au point d'un moteur sur -un appareil
est fort délicate et demande de temps. Or, le
moteur Hispano-Suiza monté sur l'appareil de
Sadi-Lecointe n'avait fait qu'un premier vol
de 5 minutes à Ktamipcs, et un second vol de
15 minutes à Istres, malgré le mauvais temps,
pour étudier le terrain. -
• A sa descente d'avion Sadi-Lecointe a dé-
claré ;
« Il ne me semblait pas conduire un mo-'
teur de cette puissance car il tourne sans
aucune vibration et 'j'avais l'impression de
pouvoir continuer encore des heures et des
heures sans qu'il faiblisse jamais; • ,,,ifflait
a SanS -ce diable de mistral « qui soufflait
fort, vé », je devais réaliser une moyenne
plus élevée, mais j'étais tellement « secoue »
et. j'avais teUement à me défendre contre les
éléments que. je n'ai pu marcher au-dessus
de 1.750 tours alors, que le régime que nous
avions prévu était de 2*000 tours.
« En plus, j'ai dû voler assez haut et pre-
nais toujours — c'est ce que riront dit les
commissaires — mes virage® 300. ou 400 mètres
à l'extérieur des pylone.s ce qui allongeait
sensiblement mon parcours. -'
« Je ne me .rappelle pas avoir jamais eu
à fournir un pareil effort ; du reste, à mon
arrivée, mes vêtements, veston compris,
étaient trempés de sueur.
« Ma consommaTion d'essence pOur ce vol
de 1 h. 37 m a été de 192 litres et ma con-
sommation d'huile de 9 litres. »
Nous croyons savoir, d'ailleurs, que SadI"
Lecointe n"eIi restera pas là. et que le moteur
Hispano-Suiza fera parler de lui avant long-
temps.
~g~&~E~~G~h~a~~
~=~~<~T~~~c~<~e~ ~~0~~<~
Àogp,
, éct QetSZQ gùzA
0 - m - IV w -.q
À TOUS ECHOS
Autres pays,
autres moeurs
Les Américains sont des enfants un peu
naïrs, très gais, robustes et pas commodes,
qUànd il sont en colère. Pendant la Guerre,
nous avions compris (à peu près) au bout
de quelques mois, la mentalité des fils de
la Prairie et les Américains s'étaient adap-
tés aux mœurs françaises. Mais toutes les
expériences du passé seraient à recommen-
cer chaque année.
Vous avez lu dans les journaux qu'une
troupe de marins américains avait témoi-
gné un peu trop d'empressement à l'égard
d'une jeune montmartroise. Une bataille
s'engagea sur la Butte et un pauvre gosse
de matelot yankee reçut un mortel coup
de couteau. Il y a six mois déjà, la visite
d'un millier de matelots américains avait
quelque peu alimenté notre chronique lo-
cale : tenancière de maison close garottée
par un quartier-maître qui ne badinait pas
avec l'amour, gérant de café assommé par
le poing solide d'un client en chapeau
blanc qui n'admet pas les faux-cols aux
coktails, etc. etc.
Les petits Américains qui viennent cnez
tous sont grisés, dès leur arrivée place du
iavre, par l'air de Paris. Comment vou-
ez-vous qu'ils comprennent nos' mœurs,
romme cela, en 48 heures ? Nous, Pari-
siens, nous rencontrons, tous les pas, de
olies filles, sans abuser de l'occasion. La
acilité qu'un Français éprouve, dans tou-
es les sous-préfectures vraiment dignes de
:e nom, de guérir son vague-à-l'âme, fait
lu'i/ n'attache que *peu d'importance à la
jagatelle. Nous sçmmes tous vaccinés con-
tre l'amour. AVez-bous vu des confiseurs
prendre des indigestions de pralines, des
photographes faire tirer leur portrait tous
res matins, des cordonniers changer de sou-
'iers toutes lés semaines.
Dans les rues de Paris,, ce ne sont, que
bars et cafés, pourtant l'alcoolisme e~t en
décroissance. Nous savourons les fine-
champagne et nous prenons les. chambéry-
fraise. sans, pour cela, rentrer « noirs »
chaque nuit à notre logis.
Les Américains n'ont évidemment pas
cette accoutumance. Chez eux, il y a peu
de filles vénales (par contre on divorce
avec une extrême facilité).
Chez eux, le Régime sec est de rigueur
Cmais. chaque citoyen vit dans le désir se-
cret de prendre une « biture » à la pro-
chaine occasion).
Quand'on lâche des gars d'Amérique en
plein Paris. Terre bénie des poupées jolies
et faciles, des brasseries et des estaminets
accueillants, étonnez-vous qu'ils s'en met-
tent jusque là et jusqu'ici !
Le contraire serait étonnant
Enfoncez-vous donc dans le crâne, ô
Français, cette idée que votte Pays est ce-
lui des libertés et même des licences et
que c'est pour cela que nous n'en abusons
pas.
Ne condamnez pas l'intempérance et
l'exubérance des étrangers : ils n'ont pas
l'entraînement.
Léon VIBERT.
- Pour les élégantes qui s'apprêtent
à quitter Paris à destination des Il bains de
mer, les innovateurs de la mode viennent
de découvrir un costume de bain d'un genre
inédit.
Au maillot classique, à demi collant,, s'a-
joute une sorte de cape de même nuance
qui recouvre pudiquement les épaules .et
le dos de la naïade ; elle descend jusqu'à
mi-cuisse et ne croisant pas, par devant,
elle laisse visibles les jambes et la poitrine
celles ci étant voilées par le maillot,
C'est charmant, léger, gracieux !
Pourquoi donc chercher, comme le font
les esprits chagrins, l'utilité de cet orne-
ment ? Remplacera-t-il le peignoir de bain
Rar trop discret lorsqu'il faut révéler des
formes agréables ??? il serait alors légè-
rement - inclisoret. Doit-il empêcher la
baigneuse de se mouiller en cas de mauvais
temps ? Ce serait croire à l'éternité de
Gribouille et de sa multiple parenté et rien
ne nous autorise à le faire.
Pourquoi chercher -une cause à cet effet,
puisqu'il est, noua l'avons dit, charmant,
léger, gracieux !
- Le regretté Robert de Jouvenel
avait fait la guerre comme lieutenant. Mais
il n'en parlait que rarement. Il n'avait
point l'âme d'un militaire.
Il ne jouait point les héros.
L'armistice signé, Robert de Jouvenel se
retrouva, dans les bureaux de <1 Œuvre,
avec notre ami Henri Béra-ud. Ce dernier
s'amusait à taquiner l'ex-officier .de la
guerre et ne manquait jamais de saluer
son entrée au journal par ces mots :
— Bonjour, mon lieutenant !
Cela dura quelque temps. Jouvenel haus-
sait les épaules. Mais, un soir que Béraud
reprenait son éternel « Bonjour, mon lieu-'
tenant ! » il se tourna vers lui. l'index
pointé en avant et, d'un ton impossible à
rendre :
—Vous en êtes un autre.
CO On dit volontiers que les temps sont
révolus, où l'uniforme avait du prestige.
Rien n'est plus faux -!
Tous ceux qui assument la redoutable
responsabilité de diriger leurs semblables
éprouvent le besoin d'avoir un costume
spécial.
Dans le Tyrol on vient d'arrêter une
jeune femme bandite, qui avait sous ses
ordres plus de cinquante hommes.
Elle devait son autorité à ce fait que,
des pieds jusqu'à la tête, elle n'était vêtue
que de soie. Bonnet de soie, blouse de soie,
jupe de soie, bas de soie, souliers de soie !
Elle était resplendissante.
Ses soldats lui étaient dévoués corps et
âme. Elle les menait pourtant avec dureté.
Ils acceptaient d'elle les missions les plus
dangereuses.
Il n'y a qu'auprès des gendarmes qu'elle
ait manqué de prestige. Ceux-ci l'ont ar-
rêtée et menée en prison sans aucun res-
pect..
- Paris-Soir peut se féliciter une fois
de plus de sa bonne documentation spor-
tive : ces jours-ci, il vous conseillait ici-
même la lecture d'un ouvrage sur les Jeux
Olympiques, aussi est-il particulièrement
heureux d'apprendre que le Comité de
l'Exposition Internationale des Sports,
une des manifestations officielles de la
VIlle Olympiade, vient d'accorder une mé-
daille d'or au Guide Plumon sur les Jeux
Olympiques. C'est le seul ouvrage, de
ceux parus sur la VIIIe Olympiade, qui
ait été honoré d'uee telle récompense.
- Encouragés par le sympathique ac-
cueil réservé à notre publication des cours
officiels des métaux précieux, nous désirons
faire mieux. Nous informons les lecteurs de
Paris-Soir que nous nous mettons à leur
disposition pour leur donner gratuitement
la valeur exacte des bijoux, diamants, per-
les, qu'ils voudraient bien soumettre à no-
tre expertise dans nos bureaux 222, rue
Saint-Martin. Archives 'oI-6g.
HjBSam~m~~!~ !~~EB!~
CHEZ * j|| p L. o N
BÊTES,
HOMMES
P~r F. ET DIEUX 1
Par F. OSSENDOWSKI 10
Odyssée d'un homme de science vivant en
Robinson et rencontrant le Bouddha vivant et
ie Lama vsngeur..
-:'--.)::!' (a¡!£;l TOUS LES L,8RA,iiE"lr---
7. TOUS Les LiBRAIXES'WSSM
Petit Mémorial
des Lettres
♦♦•f Ii.y a aujourd'hui.
.trois cent vingt-cinq ans, naissait, J-.-M.
Suarès. qu'on confond parfois avec le grand
théologien espagnol du même nom et du mê-
me temps, J. -M. Suarès fut bibliothécaire de
la Vaticane." On lui doit de bous traités sur
les médailles anciennes.
+++ L'Académie a reçu un legs de 722.000
francs de Mme Sylvie Perrain, veuve Dumou-
lin, dont les arrérages serviront à instituer
des prix' en faveur, d'hommes de lettres âgée
et infirmes d'une part et, d'autre part, en fa-
veur d'œuvres pour la protection de l'enfance.
♦ ♦ f Nous avions fait connaître il y a
quelque temps l'intention d'un éditeur pari-
sien de fonder une collection d'essais mo-
dernes.
On annonce aujourd'hui chez un autre édi-
teur la création d'une collection du même
ordre dont la. direction est confiée à M. Jean
de Pourtalès, lequel a déclaré (Le Journal
Littéraire) qu'il voulait une collection où
pourront s'exprimer tous ceux que n'intéres-
sera pas uniquement le roman.
Début au mois de mai par une Stendhalia
de M. Emile Henriot. Viendront ensuite un
volume de M. André Beeunier sur les criti
ques, De llam/et à Swasin' par M. Guy de
Pourtalès, Essais et Analysés par M. Robert
de Traz, Le Lecteur de Romans par M. Albert
Thfbaudet, Visages Effacés par M. François
Le Gris études sur Apollinaire, Alain Four-
nier, Lafon, Péguy, etc.), et des ouvrages
de MM. André Billy, Charles du Dos, Jacques
Rivière etc.
■♦♦♦' Mercredi 9, à 20 h., se réuniront au
restaurant. Drouant. M. rue Gai 11 on, les cour-
riéristes littéraires c'e ?ari,s : ils offriront un
dîner à leur confrère Emile Henriot, duTemps,
« pour La distinction académique dont il vient
d'être si justement l'objet » '(Gr,mrl Prix du
Roman).
Ce dîner sera le dernier de la saison.
La collaboration pour L'Ami du Lettré 1925
(l'almanach annuel des r.nurriériFi',"s littérai-
res) sera attribuée après ce diner.
+++ On peut lire ces noms e.t adresses
sur le carnet de Baudelaire :
GallTielle. 17, Neuvc-Bréda.
Anna, 3C, Pif/aile.
Marguerite, ;Jo, Malesherbes.
liachel, 20, Cadet.
Keller. 18, chaussée d'Aniin.
Henriette, 9. Saint-Nicolas.
J/Hiitll, 16, Trévise.
(prénom illisible) de Gréan, 50, Clichy.
L'œil voilé.
Blanche, ir, R. (rue) N. (Neuve), Eréda.
Fanny, 10, rue Joubert.
Mathilde, 286, R. (rue) St H. (Saint-Honoré
1 sans doute).
Mme Car on, Cité daiilin, a.
Henriette, l'r.ub. Poissonnier, 1 bis.
'point d'interrogation) Rue de 'a Ferme-des
des MaÙiurms.
Clémence nupin (ou Dupuis), 22, passage
Saumur.
(non illisible), 37, R. (rue) SI-Marc.
Rosa, 18, Saint-Lazare.
+++ Sous ce titre général, Lettres d'un
atrabilaire, .on lit ces titres sur le carnei de
Baudelaire :
L'Académie.
Les impies et les dévots.
Les engouements.
Les femmes.
Le rédacteur en chef.
-Lu monde des artistes.
++-+- Dans les Equipes Nouvelles, M. Paul
Jury nous dit que l'abbé Henri Brémond fut,
un moment, enthousiaste de Léon Bloy. Un
moment!
L'abbé disait alors — jie le pense-t-il plus
aujourd'hui ? — que le Désespéré de Léon
Blov vaut mille fois En Route de Louis-Karl
Huysmans, qui n'en esit que le démarquage.
Mais que pensant de cela les membres du
Huysmans-Club ?
+»- Balzac brisa Wi, jour la vitrine d'un
libraire du PaJais-Royal pour soisir une corn-
trefaçoin d'un de ses ouvrages il y eut dis-
cussion, puis on alla chercher le commis-
saire de police. Sans se nommer, Balzac ex-
pliqua qu'il avait commis cet acte avec in-
temiem, tl remit le prix de la vitre au li-
braire 'et ajouta. : « Voici un livre, c'est un
roman de Balzac que M. Werdet seul a le
droit d'imprimer. Usez sur la couverture,
et., au lieu de son nom, vous trouverez Méline,
éditeur. Ce M. Méline est un libraire de
Bruxelles qui ne contribue pas peu à ruiner
le commerce français, un des gros. bonnets de
la contrefaçon. Monsieur auquel, j'ai cassé
un carreau, en vendant des contrefaçons bel-
ges est donc en contravention, et c'est une
affaire dont les tribunaux auront à décider.
Seulement, il était indispensable d'avoir les
pièces du procès, et c'est pour cella que j'ai
pris la liberté de vous envoyer chercher. Je
suis M. de Balzac. » ,
Et le commissaire pratiqua la saisie.
.-++ On causait à Nohant du mariage de
M. le comte de X. , qu avait soixante-cinq
ans, avec une jeune fille à peine échappée
du couvent.
Georges Sand posa cette question :
« Lequel dee deux commet la plus. grande
sottise ?
« - Ma foi ! dit Alexandre Dumas fils, lors-
qu'un vieillard prend une jeune femme il
doit s'attendre à tout ; mais quand une vieil-
le femme prend un jeune mari; elle ne doit
s'attendre à rien. i, -
ce curieux autographe de Victor Hugo :
« Liste des gens de toute condition qui me
font ou m'ont fait l'honneur d'user de mon
nom :
« 1° M. Valère Hugot, .employé à la marine,
ne signe pas son prénom de Valere, en sorte
que dans la signature de ce monsieur, pour
peu que le T soit mal fait et disparaisse dans
les fioritures du paraphe, on lit : V. Hugo.
« Cette méprise m'a. une fois coûté 1.500 fr.
a 2° Mlle Joséphine Hugot. fille d'un por-
tier de la rue Chantereiné, a débuté et joue
au théâtre Saint-Antoine, sous le nom de
Victoire Hugo. Il y a eu foule et succès. On.
l'a prise pour une sœur naturelle.que' j'aurais
et que je laisserais dans la misère.
« 3° M. AdoliJhe Hugot, musicien, joueur
de flûte, se fait afficher A. Hugo. On le prend
pour mon frère.
« 4° M. Hugot, aubergiste au coin du parc
de Neuilly, a, depuis trois ans, fait ôter le T
sur son enseigne et -s'appelle maintenant
Hugo.
« 5° M. Félix Hugot, tailleur, écrit sur les
adresses qu'il distribua : Félix Hugo. On le
prend pour mon cousin.
« 6° M. acteur à 'Ami:ens, se fait appeler
Viotor Hugo et joue les utilités.
« 70 Un jeune gamin de Paris, marchand
d'allumettes chimiques. Il est s'est fait con-
damner l'autre jour à 1 franc d'amende sous
le nom de Victoï-Hugo. »
Sic transit aloria mundî >
Nouvelles diverses
:. - Sait-on que la crinoline, la vieille et char-
mante crinoline de nos mères, a encore ses parti-
sans et adversaires '! ils seront aux prises samedi
après-midi, au Crystal-Palace, devant le tribunal
littéraire du Faubourg, qui jugera Arthur et So-
phie on Paris en 1860. L'accusé, notre ami. Paul
Reboux, auteur de ce roman, posera au pubHfc ces
trois questions : les Mœurs (iii, Seco id Empire
(■laipnt~eU.es aussi corrompues que, les fr/publi-
cains d'alors le prétendaient ? Le Paris de 1860
était-il préférable ou non au Pari.<: d'aujourd'hui ?
Faut-il condamner ou défendre lfl. criùoliiie ? Par-
mi les témoins convoqués ? MM. André de Fou-
qUiprcs, Paul l'orret, Pierre Plessis, Michel Geor-
ges-Mirhel, etc. Cette curieuse « audience » com-
mencera à 2 heures très précises, par la mise en
accusation du livre : les Traîne-la-Gloire. (Les Pri-
sonniers français ont-ils été maltraités en Allema-
gne ?). Accuse : M. Georges Adrian.
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FEUILLETON DE PARIS-SOIR1 - 5 JUILLET 1924. - N, 38.
-------------. n_- ,
-
Le jeune amant
1 Par Paul REBOUX
■ 1 — » I C- 1 t
-îlélène/:ait blessée non seulement dans
'XXIX spiiip-nient (]ans
- le présent, mafe dans l'avenir. Ces dé-
clin-" ne prouvaient-Ils pas que
Mi'. M l'avait jugée ainsi que ln jugeaient
les;, "rd v
Bai"'wtourt, relevé, la vit et s'alarma :
-r- chère amie. Etes-vous souffran-
ce i
f f iC un combattant lassé qu'on veut
idésarn'cr et qui s'abandonne à la merci
du "V', elle murmura. : -
-, Oui. c'est cela. Je. suis un peu
aouff 'nte. La chaleur, peut-être. R
yaut - 'ieux que je rentre.
Il ni proposa un cordial, l'accabla de
soins, l'irrita par l'excès de son .eropres-
'sem< rïf, Dlune voix rompue, elle "répon-
dU, -
— ^tais oui!. Je vous téléphonerai de
me- iG'iveliés. Ce n'est riien. Le grand
air :a me remettre. Adieu.
l'automobile qui l'avait amenée atten-
tin i f- en bas. EHe y monta et se laissa tom-
ber sur la banqueté, comme, Fil pIle mou-
• Tt
l lie r .-.îvaiit pas d'onné d'ndre:;:se ; le
.,'.hr¡uffen!': au bout d'un moment, cogna
-7 3a glace. Au hasard, elle lui jeta :
- Porte Datiphine.
O.le fiiacre fut en marche, Hé-
.lèIE' penfin soulager son désespoir.
Al- ? se mit à grimacer de douleur, la
bouche ouverte, les ongles enfonces dans
les joues. Puis, des larmes jailli'rent. Bîot-
tiie dans un angle de la voiture, elle pleu-
ra, soulagée par ces pleurs qui hlii don-
naient, "lu détente dont. elle avait tant be-
soin, après l'angoisse de cette journée.
Bile sanglota, el>'le gémit, ^lie cria. Il iai-
Jailt, que tout cela sortît de sa gorge tron
longtemps contractée. Puis, brisée, elle
demeura sans voix et, sans geste, agitée
seulement de frisions qui' la convulsaient
tout entiière.
Le fiacre s'arrêta. Que -se passaji-il ?
Ah ! oui. La Porte Dauphine. Il fallaift
un autre but, à présent. Rentrer ?
QueEe détresse l'attendait dans cet appar-
tement où chaque objet rappelatt atroce-
ment une minute heureuse !
L'au'tomobiile redescendait les Champs-
Eiysées, quand Hélène eut comme une
lueur la pensée de Chasseron» Malgré ses
travers, en somme, malgl P l'indifférence
qu'elle lui avait marquée, c'était le vrai
grand ami, celui qu'on retrouve aux heu-
res pénibles. Quinze ans de vie commune
avaient associé "leurs âmes. Il la plain-
drait. il la consoleraiit un peu.
Mais iil allait l'interroger, peut-être ?
Il verrait qu'elle avait pleure et lui de-
manderait pourquoi.
Anxieusement, Hélène se pencha vers
l'étroite glace fixée devant elle,, entre les
deux carreaux de la voiture. Le so' ir était
tout à fait descendu. Aux lueursfugiti-
ves des réverbère, elle s'examina. Ilélns '!
quel pauvre vi'sage !
Elle tira de son petit sac une boite à
houppette et un bâton de rouge. La pou-
dre et la pommade ranimèrent son visage.
Mate ces artifices ne suffisaient" pas a luit
rendre assez de fraîcheur pour qu'elie en
fût réconfortée. Plus elle étudiait ce mas-
que profondément éprouve par la vie, plus
elle s'épouvantait. A la nn, elle se dé-
tourna .du Tni-roi'r, partagée entre le désir
aigu de s'y regarder encore et l'appréhen-
sion d'y découvrir de torturantes certi-
tudes.
Quand elir,, pénélra dans l'iïnmense ate-
lier ténébreux de Chassercm, le peintre s'y
trouvait seul, éclairé par une petite lampe,
devant un bureau où il faisait sa corres-
pondance.. ■
— Non, n'allumez pas ! — fit Hélène,
en voyant qu'il allait faiire jaillir la clarté
du lustre, — n'allumez pas. C'est mi'eux
ainsi!, c'est plus intime, plus joir. je vous
assure. Et ne sonnez pas pour demander
du thé. Je n'ai besoin de rien.,: Je suite
venue parce que. j'avais envie de me re-
trouver près-de vous, mon soûl vieil ami!.
Il y a des moments comme cela. On a du
vague à l'âme. Alors, c'est bon de se di're
que l'on peut retrouver un petit coin
chaud pour se réfugier.
Chasseron savait que les tristesses im-
motivées des femmes doivent être combat-
tues avec énergie.
- Allons, aUons ! — s'écria-t-il d'une
voix foi'le qui sonnait parmi la grande
pièce — allons ! pas séiieux, tout cela !
Ma parole, c'est de la neurasthénie !
Réagissez un peu, nom de chien !
Après un soupir, plie articula lente-
ment. : -
- Ce n'est pas de la neurasthénie.
Il reprit ;
- Ah ! si vous aviez de vraiis embê-
tements, comme moi-même en ce moment,
vous pourriez vous plaindre ! Avez-vous
lu, ce matin, l'éreintement qu'a fait sur
moi!, dans le Télégramme, cet iimbécile de
Costarel ? Extraordinaires, ces critiques
d'art ! Ils ne connaissent rilen du métier
qu'ils jugent ! Et iils font des éloges fous
à propos du premier venu, pourvu qu'il.
bâcle sa besogne. Ah ! tas de crétins !
¡; Durant toute la journée, il s'était charge
d'un ressentiment quiL soudain,, faisait, ex-
plosion.
En pareil cas. Hélène avait, coutume de
l'apaiser grâce'à des paroles sages et gen-
In si-
lencieuse. Surpris, il lui dit brusquement:
- Voyons, vous ne trouvez pas ça
inouï ?
'Iry eut un silence, puis elle répondit :
?— Evidemment.
Sa VOIX était changée. tmasseron com-
prit qu'il se passait quelque chose d'anor-
mal. A travers les demi-ténèbres, it s'ef-
forçait vainement de distinguer le vierge
d'Hélène. Elle était assise sur un divan,
et y demeurait, vide, absente, indiffé-
rente à toutes les choses de la terre.
Chasseron s'approcha. Le trouble d'He-
lène le gagnait. Enfin, de Isa voix câline,
de sa voix d'autrefois, il demanda :
— Mon amiie, qu'avez-vous donc ?
Cette douceur inattendue fit jailliir les
larmes de la malheureuse femme. Elle
pleura sans parler. Chasseron ne l'inter-
rogeait plus, et répétait seulement :
.« Ma pauvre amie. ma pauvre amie. »
Devant le risque d'être chagrine lui-
même, il hésitait, retenu par un obscur
instinct; de conservation, comme on hésite
à pénétrer dans une pièce où gît un ma-
lade. D'une main qui tremblai!, un peu,
il ôta son lorgnon, l'essuya soigneusement
avec son mouchoir, passa ce même mou-
choiir sur son front. Deux fois M commen-
ça : « Je. je. », mais les mots ne ve-
naient point. , Cependant, les sanglots
d'Hélène s'apaisaient. Enfiin :
— Je vous demande pardon 1 C'est bête
d'être comme cela. Il ne faut pas m'en
vouloiir.
Il s'empressa de la rassurer affechleiJ-
sement :
- Mais je ne vous en veux pas, voyons.
Si vous avez des papillons noirs. il est
bien naturel que vous veni'ez me le dira.
D'ailleurs, les voilà partils, n'est-ca j>a«:
Men parfit ?. Et c'est fini, cette grande
peiuie.
Il lui tamponna les yeux en plaisan-
tant, comme une maman qui dissipe, un
chagrin puéril. Hélène se laissait faire,
tandis que lui, soulagé de sentilr la c,l'Í!se
dilssiipée, multipliait les signes de bonne
humeur.
Elle ne l'accusait pas d'égoïsine, elle ne
lui en voulait pas d'avoir ignoré soigneu-
sement le mal dont elle souffrait. Main-
tenant, elle n'osait plus rien demander à
la vie. Chasseron ne l'avait pas repous-
sée quand elle ét^it venue se réfugier
auprès de lui. Sa pitié, quoique vague,
paraissait douce. Entre ces dèux êtres qui
ne s'étaient riien dit, iil y eut tout de même
un peu de cette effusion dont s'accompa-
gnent les aveux.
Puis, endolorie, mais apaisée, elie s'en
alla, tandis que Chasseron répétait :
- Surtout, pas de rêvasseries, pas de
mélancolies ! Rien de plus mauvais, vous
savez !-
Il s'efforçait d'acquérir la conviction
qu'Hélène n'éprouvait rien de grave. Et
cela si! sincèrement qu'elle ne put s'em-
pêcher, malgré sa détresse, d'ébaucher un
sourire, — ce qui le rassura tout à fait.
(A suivre) i
AUJOURD'HUI
CYRANO
SATIRIQUE, ILLUSTRÉ
r j\, ;—
Vendredi prochain
-- ,
NUMÉRO SPÉCIAL
DU 14 JUILLET
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