Titre : Le Rappel / directeur gérant Albert Barbieux
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1879-04-22
Contributeur : Barbieux, Albert. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328479063
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 79956 Nombre total de vues : 79956
Description : 22 avril 1879 22 avril 1879
Description : 1879/04/22 (N3329). 1879/04/22 (N3329).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine commune
Description : Collection numérique : La Commune de Paris Collection numérique : La Commune de Paris
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7530545r
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-43
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 13/08/2012
LTE aAl l ijIi DU ,,<115 11.Yl\U.I
qu'admirer la résignation héroïque qu'elles
opposent aux maux qui les accablent. Ce sont
aujourd'hui celles qui souffrent le plus, ce
sont celles qui se plaignent le moins. Mais
cette résignation .nS doit ^pas. nous laisser in-
tensibles, et; pour ma part, j'appelle de tous
mes vœux et je m'efforce de hâter le jour où
des travaux de canalisation et d'irrigation
tiendront apporter, je l'espère, de nouveaux
éléments de prospérité à ces populations si
cruellement éprouvées.
C'est en effet là, messieurs, le rôle véritable-
ment efficace des pouvoirs publics. C'est en
favorisant la fertilité des terres, c'est en créant
partout des moyens de communication qui ne
laissent inertes aucune de nos richesses, —
c'est en vulgarisant les conquêtes de la scie nce,
c'est en facilitant à tous l'usage des instruments
perfectionnés, c'est en répandant l'instruction
à mains pleines, c'k st en inspirant aux habi-
lants des campagnes le sentiment de leur vraie
valeur, c'est en les fixant au sol par l'attrait
d'un travail raisonné, c'est par tous ces moyens
bien plus sûrement que par des artifices de
douanes, que nous parviendrons à donner à
notre agriculture une force de production qui
lui permettra d'envisager sans effroi les pro-
grès réalisés dans d'autres contrées.
Mais je m'arrête, un peu confus d'avoir osé
émettre une opinion personnelle devant des
hommes qui ont fait de ces questions si graves
l'occupation constante de leur vie.
En m'adressant en vous, en sollicitant vos
conseils, je savais trouver de; guides sûrs,
désintéressés, animés d'un grand zèle patrio-
tique; aussi j'attends avec confiance le résultat
de vos travaux. Heureux d'avoir pu m'entrete-
nir quelques instants avec vous, plus heureux
encore si, avec votre concours, je parviens à
l'aire quelque bien au nom du gouvernement
de la République.
■ o •
LA CATASTROPHE DE FR AMENES
Détails sur la journée de samedi, dans les
journaux de Mons :
Aucun changement depuis hier soir dans la
situation. Le travail par la machine à feu
n'avance que très lentement.
Aujourd'hui samedi enterrement à Frame-
ries de douze des victimes.
Il y a actuellement 87 ouvriers remontés
vivants et 23 cadavres. Restent ensevelis 100
ouvriers. Le nombre exact ne peut être,
donné. Les ingénieurs sont maintenant d'avis:
qu'il doit encore y avoir des ouvriers vi-
vants; mais ils craignent d'arriver trop tard, le.
sauvetage étant excessivement difficile quoique
bien dirigé.
Deux des 87 ouvriers remontés vivants ont;
succombé.
Frameries, 19 avril, 9 h. du matin.
Rien de nouveau ce matin.
A peine quelques ouvriers aux abords du;
charbonnage.
Toute la nuit a été occupée à attaquer les
éboulements. Toutes les quatre heures les;
ouvriers se relaient. On est à 405 métrés.
Lorsque le déblaiement sera effectué, on
•pourra arriver aux galeries principales où,!
probablement, se sont léfugiés les ouvriers en
sevelis.
On n'a pas perdu tout espoir d'arriver jus-
qu'à eux et d'en retrouver encore vivants.
Le dernier pointage fait cette nuit porte
à 212 le nombre des ouvriers qui devaient'
se trouver dans la fosse à l'heure de la catas-
trophe.
11 doit rester dans la fosse 106 ouvriers
dont 71 de Frameries, 3t de La Bouverie
Et 4 d'autres communes (Eugies. Rœulx et
Genly). -
Frameries, t9 avril, 10 h. 15.
Malgré toute l'actiyité déployée aux travaux
de déblaiement, on ne peut espérer d'avoir
ouvert la communication à travers l'éboule-
ment avant la fin de la journée — au plus
tôt.
MM. les docteurs Wouters et Doye don-
nent leurs soins aux ouvriers brûlés à la sur-
face.
Louisa Urbain, d'Eugies, ouvrièrs lampiste,
a succombé cette nuit, à 3 heures Ip-i, à ses
affreuses brûlures.
On enterre ce matin, à 9 heures, douze des
:victimes.
Frameries, 19 avril, 1 h. 20.
On vient de retirer cinq ouvriers vivants de
l'étage de 520 mètres. A leur arrivée au jour,
les assistants ont entendu distinctement bat--;
tre le rappel (signal d'alarme des ouvriers en
détresse).
On e père en sauver encore.
Les médecins ont constaté que les vic-
times sont mortes de froid et non par as-
phyxie. -
La société de musique, le Cercle sympho-
nique et dramatique de Bruxelles, le Cercle
français de Bruxeles, la Société libre de gym-
nastique, 'ont donner des fêtes au bénéfice
des victimes.
La Société des charbonnages belges a dé-
cidé que, pendant six mois, le salaire des vic-
times sera compté à leur famille.
Frameries, 20 avril, midi 44 m.
Les travaux de sauvetage continuent, mais ils,
sont entravés par les éboulements.
Une forte odeur de cadavres qui émane de;
'étage de 520 mètres enlève tout espoir dei
sauver les autres victimes.
♦ —
CAUSERIE SCIENTIFIQUE
S'éclairer sans luminaire !
On se souvient de ces cadrans d'horloge
qui restent lumineux pendant toute la
nuit, rien que pour avoir été pendant le
jour exposés à la lumière diffuse.
C'est une jolie application de la pro-
priété dont jouissent certains sulfures,
celui de calcium entre autres, de devenir
phosphorescents à la lumière.
Mais, si jolie qu'elle soit, cette applica-
tion n'est qu'un tout petit commence-
ment, et voici la suite, selon les prévisions
d'un savant américain bien connu, M. le
professeur Norton.
On enduira d'une de ces substances les
murs d'une chambre, et cette chambre
sans dépense d'huile, de gaz, de graisse
ni d'électricité, par ses seuls murs, sera
éclairée toute la nuit. Situation nouvelle :
lire, travailler et causer à la lueur des
murs ! La lumière portée des murs (au lieu
de leur ombre) : élément nouveau dont les
dessinateurs de l'avenir auront à tenir
compte. Domestiquement parlant : rien à
faire qu'à tenir la substance phosphores-
cente en état d'entretien : d'eux-mêmes
chaque jour vos murs s'approvisionneront
de la lumière que chaque nuit ils vous
dispenseront. Qui haussera les épaules à
cette prophétie? les épiciers,!
« Ce n'est pas tout. La même préparation
1 étant donnée aux murs extérieurs des
^maisons, et toutes les rues étant traitées
'tîe raêtoe, leur éclairage actuel devenu
inutile sera supprimé. C'est au tour du
gaz, de rire !
Comme cela cependant s'ajoute heureu-
sement à la série de tous ces services gra-
tuits que le récepteur Mouchot donne le
moyen de tirer du soleil,! Faute de savoir,
que de peine on s'est donné, nous nous
donnons, dont nos arrière-neveux seront
exemptés !
Comme économie, il semble difficile de
trouver rien au-delà; car les sulfures à
l'emploi desquels se réduit toute la dé-
pense, sont des substances de très-peu de
valeur; ce qui va beaucoup faciliter les
essais indiqués par M. Norton.
.e..
Etudier le sang dans le corps, sans l'en
tirer, sans y toucher, au spectroscope,
c'est ce que vient d'inventer un physiolo-
giste allemand, M. Yicrordt.
Rapprochez l'un de l'autre les quatrième
et cinquième doigts de la main, placez en
face du spectroscope la ligne de sépara-
ration de ces doigts (la lumière étant celle
du soleil); vous obtiendrez ainsi un spec-
tre très net ayant deux bandes d'ab-
sorption. Ce spectre est celui de l'oxyhé-
moglobine, formée comme son nom l'in-
dique, d'oxygène et d'hémoglobine, qui
est la matière colorante du sang.
Cela constaté, et la ligne de séparaiion
des deux doigts étant maintenue dans la
position susdite, entourez-les d'un anneau
en caoutchouc qui arrêtera l'afflux du
sang artériel. Bientôt, l'oxyhémoglobine,
perdant son oxygène, le spectre de ce
composé disparaîtra et, à sa place, on
verra apparaître celui de l'hémoglobine
seule, c'est-à-dire réduite.
Le temps dans lequel s'opère cette ré-
duction révèle nécessairement, par ses
variations, les quantités proportionnelles
d'oxygène qui se trouvent utilisées selon
les heures et les travaux. Nous n'entre-
rons pas aujourd'hui dans les détails de
ces variations, exposées d'une façon par
trop confuse et incomplète dans le récit
que nous en avons sous les yeux, et nous
nous contenterons provisoirement d'avoir
indiqué la voie de recherches, nouvelle et
inattendue, qui s'ouvre devant la physio-.
logie.
Cette locution proverbiale : « Vous n'ê-
tes pas de verre », on voit qu'elle sera
susceptible de retouches en des cas déter-
minés.
f*
Le chien qui grandit jusqu'à 2 ans vit
10 à 12 ans.
Le cheval qui grandit jusqu'à 5 ans en
vit 25 à 30.
Le chameau qui grandit jusqu'à 8 ans
en vit 40.
L'éléphant qui grandit jusqu'à 40 ans
en vit 200, etc.
Chez tous ces animaux, la durée de la
croissance fait donc le cinquième à peu
près de la durée de la vie totale.
Mais comment a-t-on déterminé l'époque
où ils cessent de croître ? Par une série de
mesures? Non. Un iphénomène physiolo-
gique a dispensé de les prendre. C'est celui
de la soudure des os longs. Un fémur, un
humérus ne sont formés d'une seule pièce
que chez l'adulte. Dans la jeunesse les
deux extrémités de chacun de ces os,
qu'on nomme ses épipftyses sont distinctes
de son milieu. Les trois parties ne fu-
sionnent que plus tard au fur et à mesure
des progrès de leur ossiifcation. Quand
elles n'en font plus qu'une le sujet cesse
nécessairement de croître en hauteur. Et
c'est parce que cette soudure s'opère à 2
ans chez le chien, à 5 ans chez le cheval,
à 8 ans chez le chameau et à 40 ans chez
l'éléphant qu'on sait que ces animaux
cessent de grandir aux âges susdits.
Il suit de là que du temps qu'une es pèce
met à croître, on peut déduire la durée de
vie à laquelle cette espèce a droit.
Et puisque chez nous l'accroissement,
continue jusqu'à vingt ans et au-delà,
c'est donc que nous avons droit à la vie
jusqu'à cent ans; sans compter les années
de grâce qui peuvent aller jusqu'à doubler
la durée de la vie.
Comment ce dernier point s'établit-il?
Nous venons de voir que le cheval vit;
de 25 à 30 ans. Or, d'une part, Buffon ra-
conte l'histoire d'un. cheval qui mourut à
50 ans au moment où on l'attelait, car le
brave animal n'avait pas cessé de travail-
ler, et, d'autre part, on voit au musée de
Manchester, la tête d'un cheval qui a dé-
passé l'âge de G2 ans. Ces bêtes-là ont donc
par exception vécu deux fois la vie ordi-
daire de leurs pareilles. Chacune des au-
tres espèces précitées présente des excep-
tions analogues. L'éléphant que montait
Porus sur les bords de l'Hydaspe et'
qu'Alexandre fit mettre en liberté après lui:
avoir attaché au cou une inscription com-
mémorative fut retrouvé 350 ans après,
encore porteur de ce certificat de vieil-
lesse.
Donc, si le bénéfice de cette durée ex-
ceptionnelle accordée aux espèces anima-
les n'est pas refusé à la nôtre, nous pou-
vons espérer, en nous y prêtant, en ne.
nous tuant pas — « l'homme ne meurt
pas, disait Sénèque, il se tue» - de vivre
jusqu'à deux cents ans.
C'est la théorie de Flourens. M. le doc-
teur Saffray la suit dans un bon petit livre
intitulé : Les moyens de vivre longtemps,
principes d'hygiène, qui nous fournit cette
occasion de la rappeler.
Si le bénéfice de cette longévité excep-
tionnelle ne nous est pas refusé, venons-
nous de dire, les faits prouvent que nous
n'en sommes pas exclus.
Ce brave soldat Effingham, qui mourut
à 144 ans, exempt d'infirmités; ce rude;
matelot Draakemberg, le « vieux homme
du Nord », qui prit sa retraite à 111 ans,;
et mourut à 146 ; ce laborieux paysan Tho-,
mas Parr, remarié à 120 ans avec une
jeune veuve qu'il rendit très heureuse,,
qui à 130 ans battait en grange et qui
mourut à 152 ans, non de vieillesse, mais
d'une rupture d'habitudes, ayant été sot-
tement conduit à la cour de Charles Ier, qui
ne trouva que ce compliment à lui faire
« Tu es arrivé à uij^âge presgue injrai-,
semblable, lui dit-il, mais qu'as-tu fait de
plus que les autres hommes?—J'ai fait plus
longtemps jpénitônçe, répondit le pauvre
pysan cette honnête couturière, Marie
Prion, qui ayant placé son bien (dix mille
francs) à fonds perdu, quand elle avait
déjà 68 ans, en reçu la rente pendant 90
années, étant morte en 1838, à l'âge de
158 ans; ce compatriote du « vieux homme
du Nord », Joseph Surrington, mort à 160
ans sans souffrances, dans toute la pléni-
tude de son intelligence, entouré de ses
fils, qui avaient, le plus jeune 9 ans, et
l'aîné 103; le pêcheur endurci, Henri Jen-
kins, qui pécha jusqu'au dernier jour et
mourut le filet en mains à 169 ans; enfin,
le hongrois Bowin, mort à 172 ans, lais-
sant une veuve de 164 ans et un fils aîné
de 115 ans : ces macrobites déjà présentés
à nos lecteurs ne sont mentionnés que
pour mémoire.
M. Saffray cite : « Un vétéran russe,
mort en 1825 à l'âge presqu'incroyable,
mais très authentique, de 202 ans.» Nous
regrettons qu'il n'en dise rien de plus.
A propos d'un autre centenairc, Delpeucb,
ancien soldat, également connu de nos!
lecteurs, s'ils ont bonne mémoire, qui, à
120 ans, se sentant encore jeune, se pré-
senta au tirage au sort. «Il faut toujours
être prêt pour la patrie, disait cet homme
vénérable; on ne sait pas ce qui peut arri-
ver. » Jeunesse et vieillesse sont, en effet,
écrit-il, des termes purement relatifs. Nous
voyons chaque jour des vieillards de qua-
rante ans, et nous venons de pass-er en re-
vue des hommes que l'on pouvait dire
jeunes à quatrcvingls, » Ajoutons que,
chez plusieurs, le renouvellement et le ra-
jeunissement des organes présente sous
un jour tout nouveau la fable antique de
Jouvence qui, d'après ces observations
phénoménales, a pu naître de la consta-
tion de faits exceptionnels aussi bien que
des désirs de tous interprétés par l'imagi-
nation de quelques-uns.
Nous avons cité autrefois une couple
d'observations authentiques — l'une d'elles
certifiée par Leibnitz— du renouvellement
des dents chez des vieillards. Une dame
singulièrement privilégiée fut pour ainsi
dire coutumièrc du fait; il est vrai que le
temps ne lui manqua pas d'en prendre
l'habitude, car elle parvint jusqu'à l'âge de
182 ans, exempte des informités ordinaires.
Roger Bacon en a raconté l'histoire, qui
n'est pas d'hier. Cette dame, une comtesse
Desmont, perdit ses dents trois fois ; c'est
dire aussi qu'elle les refit. La merveilleuse
comtesse ne s'en tint pas là. Deux fois sa
chevelure blanchie et raréfiée redevint
toute noire et très abondante. M. Saffray,
qui cite la chose, sans plus de détails et
en en référant au docteur admirable, le cite-
t-il de première main? Je l'ignore. De ce
que l'auteur de YOpus majus attribue
cetle longévité et cette renaissance, aux
vertus de l'elixir d'or, l'authenticité n'en
est pas pour cela compromise ; elle n'en
est pas non plus fortifiée. Si l'obser-
vation de Bacon a quelque étendue, elle
mériterait une reproduction intégrale.
M. Saffray cite encore, d'après Graves,
médecin anglais, « une femme qui, à 110
ans, eut de nouvelles dents, et dont la tête
blanche se couvrit de cheveux noirs ». Le
même médecin anglais aurait connu un
homme à qui les dents repoussèrent à
l'âge de 117 ans. Selon M. Saffray, ni pour
les dents, ni pour la chevelure, leur re-
naissance en pleine vieillesse ne serait pas
sans de nombreux exemples. Voici une
observation d'un autre genre. C'est notre
auteur qui parle : « L'aïeule du docteur:
Curran, arrivée à 65 ans, sentit sa vue fai-
blir graduellement, et à l'âge de 80 ans;
elle ne pouvait plus lire. Mais peu à peu
l'organe reprit de la force, si bien qu'à
l'époque de sa mort, quinze ans plus tard,'
elle lisait les caractères les plus fins sans
le secours de lunettes. On connaît plu-
sieurs cas non moins authentiques. » Nous
espérons que, dans la seconde édition de
son petit livre qui ne peut manquer d'en
avoir plusieurs, il entrera dans plus de
détails sur toutes ces choses, ou que du
moins il en indiquera rigoureusement les
sources.
Dans ces cas exceptionnels M. Saffray
voit une tendance de la nature à « rentrer
dans un ordre de choses dont on l'a fait,
dévier et à revenir à un type d'existence
dont nous avons dégénéré. » En cela nous
croyons qu'il se trompe. Où a-t-on vu que
les sauvages qui représentent l'antiquité
primitive vivent plus longtemps que nous ?
Et quant au renouvellement partiel des
organes et à leur rajeunissement, sur quoi
se fondrait-on pour croire qu'ils aient ja-
mais fait règle ou que même ils aient été
jadis plus fréquents qu'aujourd'hui? Nous
n'en dirons pas moins avec l'auteur qu' «il
y a là (dans ces cas exceptionnels) un en-
seignement et un encouragement » ; parce;
que l'encouragement est le même qu'il
s'agisse de recouvrer où d'acquérir. Or,
nous croyons que ces exceptions ne se
rapportent pas au passé, mais à l'avenir
qu'elles révèlent étant indicatrices, sui-
vant le caractère de toute exception qui;
se manifeste en une espèce donnée, d'une
règle nouvelle à laquelle notre espèce
peut être soumise.
*
& St
La femme à barbe n'est qu'un des lieux
commw)s de la foire. Ce qui est plus rare
c'est une dame qyi tour à tour prend ct:
dépose une barbe naturelle quoique anor-
male.
Cette pauvre dame habite l'Amérique,
est mariée et mère de famille. Le phéno-j
mène est lié à ses grossesses. Dès qu'elle
est enceinte, ses joues et son menton;
s'ombragent. Ils reprennent le caractère1
féminin dès qu'elle est délivrée. Observé
quatre fois, en autant de grossesses con-
sécutives.
Après cela, j'emprunte le fait au Mou-
vement médical qui l'a emprunté à El Siglo
medico qui l'avait emprunté au New-York
médical record,
VICTOR MEUNIER.
- t
faqqi LA CAVALCADE DE VINCENNES
- -,' La tradition des cavalcades de Vinçennes ne
se perd pas dans la nuit des temps. C'est l'an
passé que ces fêtes ont été inaugurées.
Mais, à en juger par l'affluencë qu'elles at-
tirent et l'animation qu'elles répandent, elles
ont conquis, du premier coup, leur rang par-
mi les amusements de Paris et de la ban-
lieue.
Dès onze heures du matin, hier, une foule,
tout autour du fort, dans les avenues voisines,
attendait le départ du cortège.
Beaucoup de bourgeois et de militaires, la
garance se mêlant aux redingotes noires du
dimanche, un va-et-vient impatient de ga-
mins, à l'affût des travestis. Le bruit était in-
tense et l'agitation ne s'arrêtait plus.
A travers les treillis des cafés champêtres,
on apercevait des consommateurs entassés,
dont la bière tempérait la curiosité ardente.
Vers le polygone, le spectacle se préparait.
Auprès des chars encore vides, les acteurs se
promenaient en des promiscuités étranges.
Car ce n'était pas la cavalcade monotone et
uniforme, à laquelle préside une id~e unique.
Non. Tpi tous les âge*, tous les pays, la Rome
ancienne et la Madrid d'aujourd'hui, les Gau-
lois et les Indiens, Mangin et le roi d'Espagne,
étaient confondus et vivaient dans une étroite
intimité; VercIngétorix. devant un comptoir,
trinquait avec un mousquetaire; Louis XIII de-
mandait du feu à un sans-culotte; Nasin-Yung,
constellé de pierreries, lutinail une jolie Nor-
mande en bonnet pointu. Les siècles et les
mondes faisaient bon ménage ensemble, sans
se préoccuper de distances ni d'anachronismes.
La [.rétention était absente, et tous se diver-
tissaient, ceux qui regardaient comme ceux
qui se montraient.
Tout à coup, un clairon appelle les flâneurs.
Chacun court à son groupe, enfourche son
cheval et prend une attitude. Les orchestres
jouent; la masse s'ébranle et le défilé com-
mence. En tête, trois hérauts d'armes, por-
tant les bannières tricolores de Vincennes,
Montreuil, Saint-Mandé, s'avancent grave-
ment, précédant tout un détachement de
pompiers, des généraux de la République et
des membres du comité en frac : assemblage
dont personne n'a le mauvais goût de s'é-
tonner.
Puis, conformément au programme, les
scènes très diverses s'échelonnent. Le défen-
seur des Arverncs se présente d'abord, roux,
l'air sévère, imposant par sa taille colossale.
Louis VI , tout aussitôt, proclame l'affran-
chissement des communes, sans que Vercin-
gélom en semble offusqué. Passe l'Union mu-
sicale, exécutant chaleureusement la Marseil-
laise; Louis XIII va surgir, on le pressent. Le
yoici. Il est superbe à cheval, beaucoup plus
que d ;ns l'histuire. Des seigneurs l'escortent.
Des piqueurs sonnent le hallali. Des rabat-
teurs traînent la meute fatiguée. Enfin, deux
pelotons de mousquetaires, tous blonds, fer-
ment la marche.
Nous sommes aux Indes. Tatoués, vêtus de
peaux, au bruit des cymbales, des sauvages
dansent, se contournent, grimacent, poussent
des cris terribles. Dupleix et sa femme, satis-
faits, les co-ntemplent, et le vice-roi, sombre
malgré l'éclat de sa barbe blanche, chevauche
péniblement, au milieu d'une troupe d'esclaves
porteurs de présents.
Le septième tableau nous emporte en 1792 :
l'autel de la Patrie, au sommet duquel sont
assis les commissaires républicains, est assiégé
par les patriotes, qui signent leur enrôlement.
Les volontaires se pressent de tous côtés, et
acclament le buste de la République dont la
dorure brille au soleil. Ce tableau, très vivant,
bien composé, est fort applaudi. Mais Abd-cl-
Kader et ses dromadaires, les Tyroliens et leurs
ours comiques, la noce normande, qui sur-
prendrait peut-être un Normand, bien que les
beaux yeux des figurantes fussent capables de'
le rendre rêveur, et Mangin vendant ses'
crayons, assisté de son lieulenant Vert-de-
Gris, etc., défilent à leur tour et n'ont pas
moins de succès.
Il sera permis de sourire de quelques dé-
tails, et de la facilité avec laquelle on a ha-
billé la vérité historique : Vercingétorix, par
exemple, emmenant César captif ; le même
UsaI', portant vingt ans à peine, quand il en
avait quarante-neuf après t;ergo\ÍJ, et Oi né —
ce qui est non moins inattendu — de cheveux
abondant, lui qui se ruinait en couronnes de
laurier pour cacher sa calvitie. Cela n'empêche
pas la fête d'avoir été charmante, très brillam-
ment organisée, avec un grand goût et un
grand luxe.
Ausisi les quêteurs qui, sur le parcours, ten-
daient leurs au ïiônicres, ne gâchaient pas leur
ternes. Les spectateurs, bien disposés, ou-
vraient la main sans se faire prier. Les mal-
heureux des trois communes auront t.nc bonne
part de cette journée de plaisir.
ED3IO.ND BAZIRE.
——————————— ———————————
TRIBUNAUX
RETOUR DE VOYAGE
Un certain nombre de personnes appartenant;
à l'équipage du navire la Junon, de la Compa-
gnie Fraissinet, qui était parti pour le voyage
autour du monde, et qui a dû inlerrompre son
voyage à Panama, ont adressé, il y a quelque
temps, une plainte à Aï. le commissaire géné-
ral de la marine à Marseille contre le capitaine
Andrac. Ces plaintes consistaient à dire que:
l'équipage n'avait pas touché l'intégralité dei
ses rations hors le cas de force majeure, qu'il
n'y avait pas de médecin à bord, que le capi-
taine n'avait pas fait stopper pour l'ensevelis-
sement des morts, que les vivres avaient fait;
défaut, etc. Cette plainte ayant été publiée par
un journal de Marseille, M. le capitaine Andrac
demanda à M. le commissaire général de la.
marine d'être traduit devant les tribunaux;
pour faire juger sa conduite. C'est ainsi qu'il;
vient de comparaître de vaut le tribunal mari-
time de Marseille.
Les griefs qui lui étaient imputés ont été
reconnus sans fondement.
Les hommes qui se plaignaient d'avoir mail-,
que de vin ont reconnu n'avoir éprouvé qu'un
retard de quelques heures à Gibraltar et avoir
reçu une compensation en vermout et en
double ration de vin.
Le tiibunal a approuvé le capitaine Andrac
de n'avoir pas fait stopper le navire pour les
ensevelissements des victimes de la fièvre
jaune qui sévit à bord, parce que cette mesure
aurait effrayé l'équipage.
Quant à la question du médecin qui n'était
pas à bord, les règlements maritimes n'en
prescrivant un que lorsque le nombre des per-
sonnes à bord atteint le chiffre de cent.
Après avoir examiné tous les griefs formulés
contre le capitaine et avoir entendu près de
cinquante témoin?, le Lribunat maritime a dé-
claré. à l'unanimité, le capitaine. Andrac non
coupable s-ur les six chefs d'accusation qui lui
étaient reprochés par l'équipage, et l'a ac-
quitté.
- i i.
DERIlIERE LA TOILE
On a dit que. Mlle Agar avait quitté définiti-
vement la Comédie-Française. La sympathique
comédienne n'a nullement renoncé à y ren-
trer. Voici la lettre qu'elle a adressée à l'ad-
rninistrateur-généjral du théâtre :
« Monsieur l'administrateur-général,
» Vous m'avez demandé une Icare, je n'hésite
pas à vous l'écrire; elle sera dictée parla droi
turc et la loyauté qui ont toujours dirigé ma
conduite.
JI Vous avez cru devoir, dans notre dernière
conversation, me reprocher mon départ de la
Comédie-Française en 1872; mon départ a été,
il est y;'ai, volontaire, mais on n'a rien fait
pour me retenir. ,.
» Rappelez-vous votre dépêche à M. Ferdi-
nand Duyal, alôrs préfet de la Gironde, par
laquelle vous lui demandiez de me faire reve-
nir et réclamiez de lui l'interdiction des repré-
sentations que je-'¡'l'avais entreprises qu'avec
votre assentiment: C'était au moment des
injures que m'adressaient certains journaux
pour avoir dit la Marseillaise, que le public
réclamait en interrompant le Lion amoureux;
le même public, en demandant la Marseillaise,
,m'avait nommée; laComédie-Françaisé'mit ce
chant à son répertoire, sans jamais cependant
l'indiquer sur 1 affiche. J'ai obéi, c'était mon
devoir.
» Souvenez-vous aussi, monsieur, que, par
votre ordre, une artiste était habillée et se
tenait dans sa loge, prête à me remplacer dans
Emilie de Cinna, dans le cas où un scandale:
prévu et annoncé viendrait à se produire, ce
qui n'eut pas lieu.
» Enfin, au moment même où vous me fai-
siez revenir à Paris, une autre artiste répé-
tait le rôle d'Hermione, pour lequel vous di-
siez ma présence immédiate indispensable.
» Devais-je rester dans ces conditions? Il
faut reconnaître qu'il y a une grande simili-
tude entre les deux situations où je me trouve,
en 1872 et en 1879.
» On me reproche encore la Marseillaise, et
cependant le Théâtre-Français sait à quoi s'en
tenir sur ce:te histoire. Je n'ai rien à me
reprocher : ce que j'ai fait, je suis prête à le
refaire.
» Vous dites que je fais passer la question
d'argent avant la question d'art : est-ce en
acceptant GG6 franco par mois ? Ai-je cherché
à me créer unc situation qui serait brillante
aujourd'hui dans un autre théâtre que le
Théâtre-Français? Ai-je demandé à être socié-
taire pendant l'année de l'Exposition, sachant
bien que les années suivantes se ressentiraient
de cette prospérité inespérée et passagère,
quelle que soit votre habileté ou celle de votre
successeur ?
» Si tels étaient mes sentiments, serais-je
ausii vaillamment soutenue par le grand
artiste qui a toujours porté si haut son amour
et son dévouement à la maison de Molière, M.
Delaunay?
» En me faisant signer mon'engagement,
vous compreniez si bien qui! le chiffre de
666 fr. était dérisoire, que vous m'avez dit :,
« Avez confiance en moi, il faut éviter les;
criailleries, je vous permets de continuer vos
voyages ».
» inous devions nous entendre. En effet, des
autorisations m'ont été accordées par vous,,
mais vous me les retiriez sans cesse au 1
dernier moment, ce qui ne m'occasionnail que
des pertes.
» Toute ma conduite vous a prouvé la con-
fiance aveugle que j'avais en votre parole.
M Depuis la réunion du comité en décembre
1878, j'ai été bien déçue. M. Delaunay a posé
ma candidature ; si vous l'aviez appuyée,
j'étais no :.mée; car puis-je prendre au sérieux
ce que vous me disiez récemment : Fous avez
une j(rand-i réputation, un grand sllccè,;,. mais
vous n'avez pas de talent?
» J'ai écrit aux membres du comité que je
n'avais entrepris mes voyages qu'avec votre
permission, que ma nomination y mettrait
naturellement lin, que j'en prenais l'engage-
ment formel.
» Vous m'avez assuré que vous ne laisseriez
pas dire dans les journaux que la Comédie-
Française me renvoyait, J'ai trop le respect de
la presse, pour tenter seulement d'influencer
son jugement, ma vie artistique en fait foi.
Mon engagement expire aujourd'hui, la place
vacante qui a nécessité mon entrée est toujours
là sans titulaire puisque je tiens l'emploi de
Mme Guyon. La situation m'ayant été pro-
mise, pourquoi ne pas me la donner?
» Je m'éloigne avec la conîiance la plus
entière dans la justice du comité et dans voire
équité.
» Je vous demande la réalisation d'une pro-
messe justifiée par toute mon existence pleine
de dévouement au grand art et de respect à
la Comcdie-Française.
» Agréez, monsieur l'administrateur-général,
l'hommage de mon profond respect.
« AGAR. »
-00-
Ce so'r, à l'exposition des Ensembles déco-
ratifs (ans industriels), au palais du Château-
d'Eau, répétition générale de la soirée d'inau-
guration.
Représentation rétrospective, organisée par
M. Edouard Fournier, sur le théâtre portatif
de Lavastre : du Bal, de Regnard, avec les
passe-pieds bretons etpicardsdc la création, et
des Quiolards, farce normande, avec masca-
rade et ballet.
Prologue en vers : les Ensembles décoratifs,
par Ernest d'Hervilly, dit par M. Fournier,
élève du Conservatoire.
Après la répéti ion, visite des ensembles déjà
prêts : sa'.le de festin, escalier de fête, biblio-
thèque, office, etc., etc.
-00-
Le feu a complétement détruit hier soir,
vers neuf heures, l'établissement de l'Al-
cazar rouennais, situé place des Chartreux,
à ROllen. La salle de bal, qui était fort'
grande et fort belle, n'est plus qu'un monceau
de ruines.
Plusieurs constructions voisines ont été at-
tein tes.
Les flammes s'élevaient à une grande hau-,
teur; on les apercevait des quais.
La cause de cet incendie e,t restée inconnue
jusqu'à présent.
M. Salle , propriétaire et directeur de
cet élablissement, était assuré pour 192,003
francs aux compagnies la Centrale et la Rouen-
naise, mais les pertes s'élèvent à plus de
200,000 fr.
— oo—
Hier soir, dans la grande salle du Conserva-
toire, la Société des Amis de la paix de France
adonné son concert annuel.
Au début, M. Adolphe Franck, membre de
l'Institut, a prononcé un discours fort ap-,
plaudi.
La nombreuse assistance a fait ensuite un
accueil très chaleureux aux éminents artistes
qui avaient gracieusement aIr: rt leur concours :
Mmes Doidiu-Puisais et Canier-Belleuse, MM.
Sivo:i, Depassio, Coquelin cadet et le choral
le Louvre.
—oo- -
Hier, on a exécuté au concert populaire ie
premier acte de Lohengrin, de Wagner.
Ap: ès cette audition, le public a acclamé
le fondateur si persévérant et si convaincu
des concerts populaires, qui a clos sa sai-
son par ce br liant concert où l'on a ap-
plaudi encore le concerto romantique pour
violon de Godard, bien interprété par Mlle
Ma ie Ta y au ; un prélude d'un beau carac-
tère de M. Joncière et l'admirable septuor de
Beethoven qui a valu aux premiers violons
leur ovation accoutumée.
—oo—
Jeudi prochain, aux Folies-Rergère. pre-
mière représentation : les Sphinx, divertisse-
ment en trois tableaux, musique de M.
Hervé.
—oo—
Pendant la saison du Théâtre-Italien de Ma-
drid, qui s'est terminée le 3 avril, il a été
donné liG représentations :
VAfricains a été donnée 13 fois; les Puri-
tain*, 13; Aida, 12; Crispino e llL Comare, 12;
les Huguenots, i 1 ; Fanst, 11 ; la Favorite, Il
Trovaiore, 40; 'Ernaw, fO; Un Balla Ía Muschera,
10 ; Li.LCl'e:.'a, 8; la Traviata, 7 ; Lind i di Cha-
mounix, 4; les Donne Curioss, 4; Don Giovam:,
2 ; Lucia, 1.
Il y a donc eu 53 représentations d'opéras
de Verdi, 24 de iV'eyerbeer, 24 de Donizetti,
13 de Bellini, 12 de Ricci, 11 de Gounod, i
d'Uziglio et 2 de Mozart.
ÉMILE H\R5Y.
Hier a eu lieu au théâtre du Château d'Eau
une réunion de la Ligue permanente pour lit1
défense dès intérêts des contribuables et des
consommateurs. Après une allocution de M:
Jean David, le sympathique député du Gers, ef
j un discours très applaudi de M. Pascal Duprat,
'elle a adopté la résolution suivante :
« Considérant que la Révolution française a
proclamé l'égalité des citoyens devant la loi ;'■<
» Que cette égalité cesserait d'exister si un
impôt était levé sur la masse des citoyens au
profit de quelques-uns ;
» Qu'un gouvernement républicain ne doit
famais sacrifier l'intérêt général à des intérêts
particuliers ;
» Que la première préoccupation d'une dé-
mocratie doit être d'écarter les obstacles qui
empêchent la vie à bon marché ;
» Que tous les faits démontrent que le prol
grès économique est en raison de la facilité
de la circulation des produits, à l'intérieur
comme à l'extérieur.
» La réunion,
» Repousse toutes les mesures qui ten-
draient à entraver la liberté des échanges et
toutes les combinaisons qui, sous prétexte de
protection au travail natioual, auraient pour
résultat, en prélevant sur les consommateurs
certains avantages arbitraires au profit de'
quelques privilégiés, de provoquer pour tous
le renchérissement des moyens d'existence. »
La réunion s'est séparée aux sons de la
Marseillaise, admirablement jouée par le 2't*
de ligne.
RÉOUVERTURE DE L'HIPPODROME
Tous les jours sans exception, ou plutôt
tous les soirs à 8 heures 1|2, l'Hippodrome
donne des représentations, sans compter une
représentation supplémentaire de jour à 3
heures, les jeudis, dimanches et fêtes.
L'Hippodrome continue à être le rendez-
vous favori de la foule, et c'est justice, car l'on
s'y amuse.
La cavalerie est splendide et le programme
dépasse ce que l'on a vu jusqu'à ce jour. Par-
mi une foule d'exibitions, citons les gymnastes
Hannlon-Volta, véritables hommes-oiseaux,
qui suffiraient à eux seuls à expliquer la
grande vogue de ce bel élablissement.
Ajoutons que le palais, très confortable et
admirablement clos, permét de ne pas se
préoccuper des variations de température.
4>
LES COURSES
Bois de Boulogne
La journée a été superbe. Depuis longtemps
les Parisiens n'étaient sortis de leurs murs
avec tant d'ensemble et par un plus beau
temps. Une foule nombreuse couvrait la pe-
louse, et les allées du bois que traversent les
voitures étaient bondées de curieux, comme
aux plus beaux jours de l'été. Déjà on Deut se
reposera l'ombre des arbres, car beaucoup
ont leurs branches feuillues et verdoyantes.
Les tribunes aussi étaient très garnies, et l'on
remarquait de fort jolies toilettes nouvelles.
Si vous voulez savoir la couleur à la mode,
c'est la couleur chaudron, et j'avoue que, les
tons n'étant pas criards, elle vaut mieux que
bien d'autres! Si vous voulez que je vous dise
un mot des chapeaux, je constaterai que les
plumes disparaissent et que les fleurs ornent
les pai'les, forme Camargo.
Prix de Montretout. — 1" Vertpré (Covey),
2e Quaker (Weelher), 38 Vétéran (Kelly).
Non placés : Géométrie, Balsamine, Mourad.
Balsamine mène la course jusqu'au derniei
tournant où elle est finie. Vertpré prend alors
en tête et n'est jamais rejoint. Le second à
une longueur. Quaker à une de ni-longjeur.
Prix des Anacias. — 1", Gibert (Hudson);
2% Paquet (Sheppard); 3% Campan (Flint).
A l'avant-dernier tournant, Camp n et Gibert
passent; mais Campan fléchit et laisse passer
Paquet.
Prix de Sèvres. — ter, Courtois (Dodje); 2e,
Quadrille (Jellès); 3', Ressuscité (Witakew).
Dès le départ, Courtois prend cinq longueurs
d'avance, qu'il ne fait qu'augmenter jusqu'à
l'arrivée, où Quadrille est à dix longueurs de
lui. Une demi-longueur entre le second et le
troisième.
Prix Rieussec. — 1er Escalior (Carver), 2° Ju-
jube (Sheppard), 3e La-Jonchère (Weelher). Non
placés : Adonias, Vitelotte, Genièvre, Fauvette,
Chloé et Cuisson.
Le jeu est fait par Genièvre suivi de Chloé,
mais Genièvre disparaît et Jujube et Escalior
entrent les premiers dans la ligne droite. Ils
luttent jusqu'au poteau où Escalior l'emporte
d'une encolure. La Jonchère à cinq lon-
gueurs.
Prix du Nabab, — 1er Zut (Goater), 2e Venise
(G. Miils), 3e Saltéador (Hunter).
Non placés Distinguo et Verberie.
Verberie fait d'abord le jeu, mais elle dispa-
rait au dernier tournant, pour laisser Zut et
Saltéador aux prises. Venise survient dans un
rush; mais Zut emporte le prix avec deux Ion.
gueurs.
Prix de St-James. — 1er Flamande (Kelly),
2e Nubienne (Weelher), 3" Enjôleuse (Hudson).
Non placés: Tentation, Figurine, Violette.
L'aclion devient vive au dernier tournant.
Nubienne semble gagner sur le paLau, mais
Flamande arrive tout à coup et gagne d'une
encolure. Le troisième à cinq longueurs.
J. S.
Aujourd'hui courses à Enghica.
LA SOCIÉTÉ FRANÇAISE FIKANCIÉRL
Capital : SIX MILLIONS
Exécute les Ordres de Bourse ou Courtage officiel
sans commission ; paie les Coupons à ses Clients
15 jours avant leur échéance, sans escompte n
commission. — Placements de Fonds avantageux,
18, rue de la Chaussée-d'Antin, Paris.
DELLE-JARDINIÈRE.
Ouverture de la Saison d'Été
Quel est le milleur journal financhr, le
plus complet et le mieux ren eigné?. C'est le
BHftKITEUK DES VALEURS A LOTS
Ahonnement: 1 l'r, pran, 17, r.de Londres, Paris.
Maison du PONT-NEUF. l'e communion complet 9fs
FAITS DIVERS
La situation commerciale tend à s'amé-
liorer de plus en plus, grâce à la belle saisoa
qui arrive.
La plupart des industries parisiennes sont
dans d'excellentes conditions.
Il a été commencé 97 constructions pendant
la première quinz ine du mois courant. D'au-
tre part, les travaux édilitaires sont menés
rondement.
On adjugera dans quelques jours les tra-
vaux nécessaires à l'établissement d'un parc
sur les terrains du Trocadéro et à la réfection
du quai de Billv. La dépense prévue est de
374,000 fll. Uiie rue de douze mètres de lar-
geur va être ouverte rue des Pyramides pouç
donner accès à l'église Saint-Roch.
Les ateliçrs des chemins de fer sont asse
qu'admirer la résignation héroïque qu'elles
opposent aux maux qui les accablent. Ce sont
aujourd'hui celles qui souffrent le plus, ce
sont celles qui se plaignent le moins. Mais
cette résignation .nS doit ^pas. nous laisser in-
tensibles, et; pour ma part, j'appelle de tous
mes vœux et je m'efforce de hâter le jour où
des travaux de canalisation et d'irrigation
tiendront apporter, je l'espère, de nouveaux
éléments de prospérité à ces populations si
cruellement éprouvées.
C'est en effet là, messieurs, le rôle véritable-
ment efficace des pouvoirs publics. C'est en
favorisant la fertilité des terres, c'est en créant
partout des moyens de communication qui ne
laissent inertes aucune de nos richesses, —
c'est en vulgarisant les conquêtes de la scie nce,
c'est en facilitant à tous l'usage des instruments
perfectionnés, c'est en répandant l'instruction
à mains pleines, c'k st en inspirant aux habi-
lants des campagnes le sentiment de leur vraie
valeur, c'est en les fixant au sol par l'attrait
d'un travail raisonné, c'est par tous ces moyens
bien plus sûrement que par des artifices de
douanes, que nous parviendrons à donner à
notre agriculture une force de production qui
lui permettra d'envisager sans effroi les pro-
grès réalisés dans d'autres contrées.
Mais je m'arrête, un peu confus d'avoir osé
émettre une opinion personnelle devant des
hommes qui ont fait de ces questions si graves
l'occupation constante de leur vie.
En m'adressant en vous, en sollicitant vos
conseils, je savais trouver de; guides sûrs,
désintéressés, animés d'un grand zèle patrio-
tique; aussi j'attends avec confiance le résultat
de vos travaux. Heureux d'avoir pu m'entrete-
nir quelques instants avec vous, plus heureux
encore si, avec votre concours, je parviens à
l'aire quelque bien au nom du gouvernement
de la République.
■ o •
LA CATASTROPHE DE FR AMENES
Détails sur la journée de samedi, dans les
journaux de Mons :
Aucun changement depuis hier soir dans la
situation. Le travail par la machine à feu
n'avance que très lentement.
Aujourd'hui samedi enterrement à Frame-
ries de douze des victimes.
Il y a actuellement 87 ouvriers remontés
vivants et 23 cadavres. Restent ensevelis 100
ouvriers. Le nombre exact ne peut être,
donné. Les ingénieurs sont maintenant d'avis:
qu'il doit encore y avoir des ouvriers vi-
vants; mais ils craignent d'arriver trop tard, le.
sauvetage étant excessivement difficile quoique
bien dirigé.
Deux des 87 ouvriers remontés vivants ont;
succombé.
Frameries, 19 avril, 9 h. du matin.
Rien de nouveau ce matin.
A peine quelques ouvriers aux abords du;
charbonnage.
Toute la nuit a été occupée à attaquer les
éboulements. Toutes les quatre heures les;
ouvriers se relaient. On est à 405 métrés.
Lorsque le déblaiement sera effectué, on
•pourra arriver aux galeries principales où,!
probablement, se sont léfugiés les ouvriers en
sevelis.
On n'a pas perdu tout espoir d'arriver jus-
qu'à eux et d'en retrouver encore vivants.
Le dernier pointage fait cette nuit porte
à 212 le nombre des ouvriers qui devaient'
se trouver dans la fosse à l'heure de la catas-
trophe.
11 doit rester dans la fosse 106 ouvriers
dont 71 de Frameries, 3t de La Bouverie
Et 4 d'autres communes (Eugies. Rœulx et
Genly). -
Frameries, t9 avril, 10 h. 15.
Malgré toute l'actiyité déployée aux travaux
de déblaiement, on ne peut espérer d'avoir
ouvert la communication à travers l'éboule-
ment avant la fin de la journée — au plus
tôt.
MM. les docteurs Wouters et Doye don-
nent leurs soins aux ouvriers brûlés à la sur-
face.
Louisa Urbain, d'Eugies, ouvrièrs lampiste,
a succombé cette nuit, à 3 heures Ip-i, à ses
affreuses brûlures.
On enterre ce matin, à 9 heures, douze des
:victimes.
Frameries, 19 avril, 1 h. 20.
On vient de retirer cinq ouvriers vivants de
l'étage de 520 mètres. A leur arrivée au jour,
les assistants ont entendu distinctement bat--;
tre le rappel (signal d'alarme des ouvriers en
détresse).
On e père en sauver encore.
Les médecins ont constaté que les vic-
times sont mortes de froid et non par as-
phyxie. -
La société de musique, le Cercle sympho-
nique et dramatique de Bruxelles, le Cercle
français de Bruxeles, la Société libre de gym-
nastique, 'ont donner des fêtes au bénéfice
des victimes.
La Société des charbonnages belges a dé-
cidé que, pendant six mois, le salaire des vic-
times sera compté à leur famille.
Frameries, 20 avril, midi 44 m.
Les travaux de sauvetage continuent, mais ils,
sont entravés par les éboulements.
Une forte odeur de cadavres qui émane de;
'étage de 520 mètres enlève tout espoir dei
sauver les autres victimes.
♦ —
CAUSERIE SCIENTIFIQUE
S'éclairer sans luminaire !
On se souvient de ces cadrans d'horloge
qui restent lumineux pendant toute la
nuit, rien que pour avoir été pendant le
jour exposés à la lumière diffuse.
C'est une jolie application de la pro-
priété dont jouissent certains sulfures,
celui de calcium entre autres, de devenir
phosphorescents à la lumière.
Mais, si jolie qu'elle soit, cette applica-
tion n'est qu'un tout petit commence-
ment, et voici la suite, selon les prévisions
d'un savant américain bien connu, M. le
professeur Norton.
On enduira d'une de ces substances les
murs d'une chambre, et cette chambre
sans dépense d'huile, de gaz, de graisse
ni d'électricité, par ses seuls murs, sera
éclairée toute la nuit. Situation nouvelle :
lire, travailler et causer à la lueur des
murs ! La lumière portée des murs (au lieu
de leur ombre) : élément nouveau dont les
dessinateurs de l'avenir auront à tenir
compte. Domestiquement parlant : rien à
faire qu'à tenir la substance phosphores-
cente en état d'entretien : d'eux-mêmes
chaque jour vos murs s'approvisionneront
de la lumière que chaque nuit ils vous
dispenseront. Qui haussera les épaules à
cette prophétie? les épiciers,!
« Ce n'est pas tout. La même préparation
1 étant donnée aux murs extérieurs des
^maisons, et toutes les rues étant traitées
'tîe raêtoe, leur éclairage actuel devenu
inutile sera supprimé. C'est au tour du
gaz, de rire !
Comme cela cependant s'ajoute heureu-
sement à la série de tous ces services gra-
tuits que le récepteur Mouchot donne le
moyen de tirer du soleil,! Faute de savoir,
que de peine on s'est donné, nous nous
donnons, dont nos arrière-neveux seront
exemptés !
Comme économie, il semble difficile de
trouver rien au-delà; car les sulfures à
l'emploi desquels se réduit toute la dé-
pense, sont des substances de très-peu de
valeur; ce qui va beaucoup faciliter les
essais indiqués par M. Norton.
.e..
Etudier le sang dans le corps, sans l'en
tirer, sans y toucher, au spectroscope,
c'est ce que vient d'inventer un physiolo-
giste allemand, M. Yicrordt.
Rapprochez l'un de l'autre les quatrième
et cinquième doigts de la main, placez en
face du spectroscope la ligne de sépara-
ration de ces doigts (la lumière étant celle
du soleil); vous obtiendrez ainsi un spec-
tre très net ayant deux bandes d'ab-
sorption. Ce spectre est celui de l'oxyhé-
moglobine, formée comme son nom l'in-
dique, d'oxygène et d'hémoglobine, qui
est la matière colorante du sang.
Cela constaté, et la ligne de séparaiion
des deux doigts étant maintenue dans la
position susdite, entourez-les d'un anneau
en caoutchouc qui arrêtera l'afflux du
sang artériel. Bientôt, l'oxyhémoglobine,
perdant son oxygène, le spectre de ce
composé disparaîtra et, à sa place, on
verra apparaître celui de l'hémoglobine
seule, c'est-à-dire réduite.
Le temps dans lequel s'opère cette ré-
duction révèle nécessairement, par ses
variations, les quantités proportionnelles
d'oxygène qui se trouvent utilisées selon
les heures et les travaux. Nous n'entre-
rons pas aujourd'hui dans les détails de
ces variations, exposées d'une façon par
trop confuse et incomplète dans le récit
que nous en avons sous les yeux, et nous
nous contenterons provisoirement d'avoir
indiqué la voie de recherches, nouvelle et
inattendue, qui s'ouvre devant la physio-.
logie.
Cette locution proverbiale : « Vous n'ê-
tes pas de verre », on voit qu'elle sera
susceptible de retouches en des cas déter-
minés.
f*
Le chien qui grandit jusqu'à 2 ans vit
10 à 12 ans.
Le cheval qui grandit jusqu'à 5 ans en
vit 25 à 30.
Le chameau qui grandit jusqu'à 8 ans
en vit 40.
L'éléphant qui grandit jusqu'à 40 ans
en vit 200, etc.
Chez tous ces animaux, la durée de la
croissance fait donc le cinquième à peu
près de la durée de la vie totale.
Mais comment a-t-on déterminé l'époque
où ils cessent de croître ? Par une série de
mesures? Non. Un iphénomène physiolo-
gique a dispensé de les prendre. C'est celui
de la soudure des os longs. Un fémur, un
humérus ne sont formés d'une seule pièce
que chez l'adulte. Dans la jeunesse les
deux extrémités de chacun de ces os,
qu'on nomme ses épipftyses sont distinctes
de son milieu. Les trois parties ne fu-
sionnent que plus tard au fur et à mesure
des progrès de leur ossiifcation. Quand
elles n'en font plus qu'une le sujet cesse
nécessairement de croître en hauteur. Et
c'est parce que cette soudure s'opère à 2
ans chez le chien, à 5 ans chez le cheval,
à 8 ans chez le chameau et à 40 ans chez
l'éléphant qu'on sait que ces animaux
cessent de grandir aux âges susdits.
Il suit de là que du temps qu'une es pèce
met à croître, on peut déduire la durée de
vie à laquelle cette espèce a droit.
Et puisque chez nous l'accroissement,
continue jusqu'à vingt ans et au-delà,
c'est donc que nous avons droit à la vie
jusqu'à cent ans; sans compter les années
de grâce qui peuvent aller jusqu'à doubler
la durée de la vie.
Comment ce dernier point s'établit-il?
Nous venons de voir que le cheval vit;
de 25 à 30 ans. Or, d'une part, Buffon ra-
conte l'histoire d'un. cheval qui mourut à
50 ans au moment où on l'attelait, car le
brave animal n'avait pas cessé de travail-
ler, et, d'autre part, on voit au musée de
Manchester, la tête d'un cheval qui a dé-
passé l'âge de G2 ans. Ces bêtes-là ont donc
par exception vécu deux fois la vie ordi-
daire de leurs pareilles. Chacune des au-
tres espèces précitées présente des excep-
tions analogues. L'éléphant que montait
Porus sur les bords de l'Hydaspe et'
qu'Alexandre fit mettre en liberté après lui:
avoir attaché au cou une inscription com-
mémorative fut retrouvé 350 ans après,
encore porteur de ce certificat de vieil-
lesse.
Donc, si le bénéfice de cette durée ex-
ceptionnelle accordée aux espèces anima-
les n'est pas refusé à la nôtre, nous pou-
vons espérer, en nous y prêtant, en ne.
nous tuant pas — « l'homme ne meurt
pas, disait Sénèque, il se tue» - de vivre
jusqu'à deux cents ans.
C'est la théorie de Flourens. M. le doc-
teur Saffray la suit dans un bon petit livre
intitulé : Les moyens de vivre longtemps,
principes d'hygiène, qui nous fournit cette
occasion de la rappeler.
Si le bénéfice de cette longévité excep-
tionnelle ne nous est pas refusé, venons-
nous de dire, les faits prouvent que nous
n'en sommes pas exclus.
Ce brave soldat Effingham, qui mourut
à 144 ans, exempt d'infirmités; ce rude;
matelot Draakemberg, le « vieux homme
du Nord », qui prit sa retraite à 111 ans,;
et mourut à 146 ; ce laborieux paysan Tho-,
mas Parr, remarié à 120 ans avec une
jeune veuve qu'il rendit très heureuse,,
qui à 130 ans battait en grange et qui
mourut à 152 ans, non de vieillesse, mais
d'une rupture d'habitudes, ayant été sot-
tement conduit à la cour de Charles Ier, qui
ne trouva que ce compliment à lui faire
« Tu es arrivé à uij^âge presgue injrai-,
semblable, lui dit-il, mais qu'as-tu fait de
plus que les autres hommes?—J'ai fait plus
longtemps jpénitônçe, répondit le pauvre
pysan cette honnête couturière, Marie
Prion, qui ayant placé son bien (dix mille
francs) à fonds perdu, quand elle avait
déjà 68 ans, en reçu la rente pendant 90
années, étant morte en 1838, à l'âge de
158 ans; ce compatriote du « vieux homme
du Nord », Joseph Surrington, mort à 160
ans sans souffrances, dans toute la pléni-
tude de son intelligence, entouré de ses
fils, qui avaient, le plus jeune 9 ans, et
l'aîné 103; le pêcheur endurci, Henri Jen-
kins, qui pécha jusqu'au dernier jour et
mourut le filet en mains à 169 ans; enfin,
le hongrois Bowin, mort à 172 ans, lais-
sant une veuve de 164 ans et un fils aîné
de 115 ans : ces macrobites déjà présentés
à nos lecteurs ne sont mentionnés que
pour mémoire.
M. Saffray cite : « Un vétéran russe,
mort en 1825 à l'âge presqu'incroyable,
mais très authentique, de 202 ans.» Nous
regrettons qu'il n'en dise rien de plus.
A propos d'un autre centenairc, Delpeucb,
ancien soldat, également connu de nos!
lecteurs, s'ils ont bonne mémoire, qui, à
120 ans, se sentant encore jeune, se pré-
senta au tirage au sort. «Il faut toujours
être prêt pour la patrie, disait cet homme
vénérable; on ne sait pas ce qui peut arri-
ver. » Jeunesse et vieillesse sont, en effet,
écrit-il, des termes purement relatifs. Nous
voyons chaque jour des vieillards de qua-
rante ans, et nous venons de pass-er en re-
vue des hommes que l'on pouvait dire
jeunes à quatrcvingls, » Ajoutons que,
chez plusieurs, le renouvellement et le ra-
jeunissement des organes présente sous
un jour tout nouveau la fable antique de
Jouvence qui, d'après ces observations
phénoménales, a pu naître de la consta-
tion de faits exceptionnels aussi bien que
des désirs de tous interprétés par l'imagi-
nation de quelques-uns.
Nous avons cité autrefois une couple
d'observations authentiques — l'une d'elles
certifiée par Leibnitz— du renouvellement
des dents chez des vieillards. Une dame
singulièrement privilégiée fut pour ainsi
dire coutumièrc du fait; il est vrai que le
temps ne lui manqua pas d'en prendre
l'habitude, car elle parvint jusqu'à l'âge de
182 ans, exempte des informités ordinaires.
Roger Bacon en a raconté l'histoire, qui
n'est pas d'hier. Cette dame, une comtesse
Desmont, perdit ses dents trois fois ; c'est
dire aussi qu'elle les refit. La merveilleuse
comtesse ne s'en tint pas là. Deux fois sa
chevelure blanchie et raréfiée redevint
toute noire et très abondante. M. Saffray,
qui cite la chose, sans plus de détails et
en en référant au docteur admirable, le cite-
t-il de première main? Je l'ignore. De ce
que l'auteur de YOpus majus attribue
cetle longévité et cette renaissance, aux
vertus de l'elixir d'or, l'authenticité n'en
est pas pour cela compromise ; elle n'en
est pas non plus fortifiée. Si l'obser-
vation de Bacon a quelque étendue, elle
mériterait une reproduction intégrale.
M. Saffray cite encore, d'après Graves,
médecin anglais, « une femme qui, à 110
ans, eut de nouvelles dents, et dont la tête
blanche se couvrit de cheveux noirs ». Le
même médecin anglais aurait connu un
homme à qui les dents repoussèrent à
l'âge de 117 ans. Selon M. Saffray, ni pour
les dents, ni pour la chevelure, leur re-
naissance en pleine vieillesse ne serait pas
sans de nombreux exemples. Voici une
observation d'un autre genre. C'est notre
auteur qui parle : « L'aïeule du docteur:
Curran, arrivée à 65 ans, sentit sa vue fai-
blir graduellement, et à l'âge de 80 ans;
elle ne pouvait plus lire. Mais peu à peu
l'organe reprit de la force, si bien qu'à
l'époque de sa mort, quinze ans plus tard,'
elle lisait les caractères les plus fins sans
le secours de lunettes. On connaît plu-
sieurs cas non moins authentiques. » Nous
espérons que, dans la seconde édition de
son petit livre qui ne peut manquer d'en
avoir plusieurs, il entrera dans plus de
détails sur toutes ces choses, ou que du
moins il en indiquera rigoureusement les
sources.
Dans ces cas exceptionnels M. Saffray
voit une tendance de la nature à « rentrer
dans un ordre de choses dont on l'a fait,
dévier et à revenir à un type d'existence
dont nous avons dégénéré. » En cela nous
croyons qu'il se trompe. Où a-t-on vu que
les sauvages qui représentent l'antiquité
primitive vivent plus longtemps que nous ?
Et quant au renouvellement partiel des
organes et à leur rajeunissement, sur quoi
se fondrait-on pour croire qu'ils aient ja-
mais fait règle ou que même ils aient été
jadis plus fréquents qu'aujourd'hui? Nous
n'en dirons pas moins avec l'auteur qu' «il
y a là (dans ces cas exceptionnels) un en-
seignement et un encouragement » ; parce;
que l'encouragement est le même qu'il
s'agisse de recouvrer où d'acquérir. Or,
nous croyons que ces exceptions ne se
rapportent pas au passé, mais à l'avenir
qu'elles révèlent étant indicatrices, sui-
vant le caractère de toute exception qui;
se manifeste en une espèce donnée, d'une
règle nouvelle à laquelle notre espèce
peut être soumise.
*
& St
La femme à barbe n'est qu'un des lieux
commw)s de la foire. Ce qui est plus rare
c'est une dame qyi tour à tour prend ct:
dépose une barbe naturelle quoique anor-
male.
Cette pauvre dame habite l'Amérique,
est mariée et mère de famille. Le phéno-j
mène est lié à ses grossesses. Dès qu'elle
est enceinte, ses joues et son menton;
s'ombragent. Ils reprennent le caractère1
féminin dès qu'elle est délivrée. Observé
quatre fois, en autant de grossesses con-
sécutives.
Après cela, j'emprunte le fait au Mou-
vement médical qui l'a emprunté à El Siglo
medico qui l'avait emprunté au New-York
médical record,
VICTOR MEUNIER.
- t
faqqi LA CAVALCADE DE VINCENNES
- -,' La tradition des cavalcades de Vinçennes ne
se perd pas dans la nuit des temps. C'est l'an
passé que ces fêtes ont été inaugurées.
Mais, à en juger par l'affluencë qu'elles at-
tirent et l'animation qu'elles répandent, elles
ont conquis, du premier coup, leur rang par-
mi les amusements de Paris et de la ban-
lieue.
Dès onze heures du matin, hier, une foule,
tout autour du fort, dans les avenues voisines,
attendait le départ du cortège.
Beaucoup de bourgeois et de militaires, la
garance se mêlant aux redingotes noires du
dimanche, un va-et-vient impatient de ga-
mins, à l'affût des travestis. Le bruit était in-
tense et l'agitation ne s'arrêtait plus.
A travers les treillis des cafés champêtres,
on apercevait des consommateurs entassés,
dont la bière tempérait la curiosité ardente.
Vers le polygone, le spectacle se préparait.
Auprès des chars encore vides, les acteurs se
promenaient en des promiscuités étranges.
Car ce n'était pas la cavalcade monotone et
uniforme, à laquelle préside une id~e unique.
Non. Tpi tous les âge*, tous les pays, la Rome
ancienne et la Madrid d'aujourd'hui, les Gau-
lois et les Indiens, Mangin et le roi d'Espagne,
étaient confondus et vivaient dans une étroite
intimité; VercIngétorix. devant un comptoir,
trinquait avec un mousquetaire; Louis XIII de-
mandait du feu à un sans-culotte; Nasin-Yung,
constellé de pierreries, lutinail une jolie Nor-
mande en bonnet pointu. Les siècles et les
mondes faisaient bon ménage ensemble, sans
se préoccuper de distances ni d'anachronismes.
La [.rétention était absente, et tous se diver-
tissaient, ceux qui regardaient comme ceux
qui se montraient.
Tout à coup, un clairon appelle les flâneurs.
Chacun court à son groupe, enfourche son
cheval et prend une attitude. Les orchestres
jouent; la masse s'ébranle et le défilé com-
mence. En tête, trois hérauts d'armes, por-
tant les bannières tricolores de Vincennes,
Montreuil, Saint-Mandé, s'avancent grave-
ment, précédant tout un détachement de
pompiers, des généraux de la République et
des membres du comité en frac : assemblage
dont personne n'a le mauvais goût de s'é-
tonner.
Puis, conformément au programme, les
scènes très diverses s'échelonnent. Le défen-
seur des Arverncs se présente d'abord, roux,
l'air sévère, imposant par sa taille colossale.
Louis VI , tout aussitôt, proclame l'affran-
chissement des communes, sans que Vercin-
gélom en semble offusqué. Passe l'Union mu-
sicale, exécutant chaleureusement la Marseil-
laise; Louis XIII va surgir, on le pressent. Le
yoici. Il est superbe à cheval, beaucoup plus
que d ;ns l'histuire. Des seigneurs l'escortent.
Des piqueurs sonnent le hallali. Des rabat-
teurs traînent la meute fatiguée. Enfin, deux
pelotons de mousquetaires, tous blonds, fer-
ment la marche.
Nous sommes aux Indes. Tatoués, vêtus de
peaux, au bruit des cymbales, des sauvages
dansent, se contournent, grimacent, poussent
des cris terribles. Dupleix et sa femme, satis-
faits, les co-ntemplent, et le vice-roi, sombre
malgré l'éclat de sa barbe blanche, chevauche
péniblement, au milieu d'une troupe d'esclaves
porteurs de présents.
Le septième tableau nous emporte en 1792 :
l'autel de la Patrie, au sommet duquel sont
assis les commissaires républicains, est assiégé
par les patriotes, qui signent leur enrôlement.
Les volontaires se pressent de tous côtés, et
acclament le buste de la République dont la
dorure brille au soleil. Ce tableau, très vivant,
bien composé, est fort applaudi. Mais Abd-cl-
Kader et ses dromadaires, les Tyroliens et leurs
ours comiques, la noce normande, qui sur-
prendrait peut-être un Normand, bien que les
beaux yeux des figurantes fussent capables de'
le rendre rêveur, et Mangin vendant ses'
crayons, assisté de son lieulenant Vert-de-
Gris, etc., défilent à leur tour et n'ont pas
moins de succès.
Il sera permis de sourire de quelques dé-
tails, et de la facilité avec laquelle on a ha-
billé la vérité historique : Vercingétorix, par
exemple, emmenant César captif ; le même
UsaI', portant vingt ans à peine, quand il en
avait quarante-neuf après t;ergo\ÍJ, et Oi né —
ce qui est non moins inattendu — de cheveux
abondant, lui qui se ruinait en couronnes de
laurier pour cacher sa calvitie. Cela n'empêche
pas la fête d'avoir été charmante, très brillam-
ment organisée, avec un grand goût et un
grand luxe.
Ausisi les quêteurs qui, sur le parcours, ten-
daient leurs au ïiônicres, ne gâchaient pas leur
ternes. Les spectateurs, bien disposés, ou-
vraient la main sans se faire prier. Les mal-
heureux des trois communes auront t.nc bonne
part de cette journée de plaisir.
ED3IO.ND BAZIRE.
——————————— ———————————
TRIBUNAUX
RETOUR DE VOYAGE
Un certain nombre de personnes appartenant;
à l'équipage du navire la Junon, de la Compa-
gnie Fraissinet, qui était parti pour le voyage
autour du monde, et qui a dû inlerrompre son
voyage à Panama, ont adressé, il y a quelque
temps, une plainte à Aï. le commissaire géné-
ral de la marine à Marseille contre le capitaine
Andrac. Ces plaintes consistaient à dire que:
l'équipage n'avait pas touché l'intégralité dei
ses rations hors le cas de force majeure, qu'il
n'y avait pas de médecin à bord, que le capi-
taine n'avait pas fait stopper pour l'ensevelis-
sement des morts, que les vivres avaient fait;
défaut, etc. Cette plainte ayant été publiée par
un journal de Marseille, M. le capitaine Andrac
demanda à M. le commissaire général de la.
marine d'être traduit devant les tribunaux;
pour faire juger sa conduite. C'est ainsi qu'il;
vient de comparaître de vaut le tribunal mari-
time de Marseille.
Les griefs qui lui étaient imputés ont été
reconnus sans fondement.
Les hommes qui se plaignaient d'avoir mail-,
que de vin ont reconnu n'avoir éprouvé qu'un
retard de quelques heures à Gibraltar et avoir
reçu une compensation en vermout et en
double ration de vin.
Le tiibunal a approuvé le capitaine Andrac
de n'avoir pas fait stopper le navire pour les
ensevelissements des victimes de la fièvre
jaune qui sévit à bord, parce que cette mesure
aurait effrayé l'équipage.
Quant à la question du médecin qui n'était
pas à bord, les règlements maritimes n'en
prescrivant un que lorsque le nombre des per-
sonnes à bord atteint le chiffre de cent.
Après avoir examiné tous les griefs formulés
contre le capitaine et avoir entendu près de
cinquante témoin?, le Lribunat maritime a dé-
claré. à l'unanimité, le capitaine. Andrac non
coupable s-ur les six chefs d'accusation qui lui
étaient reprochés par l'équipage, et l'a ac-
quitté.
- i i.
DERIlIERE LA TOILE
On a dit que. Mlle Agar avait quitté définiti-
vement la Comédie-Française. La sympathique
comédienne n'a nullement renoncé à y ren-
trer. Voici la lettre qu'elle a adressée à l'ad-
rninistrateur-généjral du théâtre :
« Monsieur l'administrateur-général,
» Vous m'avez demandé une Icare, je n'hésite
pas à vous l'écrire; elle sera dictée parla droi
turc et la loyauté qui ont toujours dirigé ma
conduite.
JI Vous avez cru devoir, dans notre dernière
conversation, me reprocher mon départ de la
Comédie-Française en 1872; mon départ a été,
il est y;'ai, volontaire, mais on n'a rien fait
pour me retenir. ,.
» Rappelez-vous votre dépêche à M. Ferdi-
nand Duyal, alôrs préfet de la Gironde, par
laquelle vous lui demandiez de me faire reve-
nir et réclamiez de lui l'interdiction des repré-
sentations que je-'¡'l'avais entreprises qu'avec
votre assentiment: C'était au moment des
injures que m'adressaient certains journaux
pour avoir dit la Marseillaise, que le public
réclamait en interrompant le Lion amoureux;
le même public, en demandant la Marseillaise,
,m'avait nommée; laComédie-Françaisé'mit ce
chant à son répertoire, sans jamais cependant
l'indiquer sur 1 affiche. J'ai obéi, c'était mon
devoir.
» Souvenez-vous aussi, monsieur, que, par
votre ordre, une artiste était habillée et se
tenait dans sa loge, prête à me remplacer dans
Emilie de Cinna, dans le cas où un scandale:
prévu et annoncé viendrait à se produire, ce
qui n'eut pas lieu.
» Enfin, au moment même où vous me fai-
siez revenir à Paris, une autre artiste répé-
tait le rôle d'Hermione, pour lequel vous di-
siez ma présence immédiate indispensable.
» Devais-je rester dans ces conditions? Il
faut reconnaître qu'il y a une grande simili-
tude entre les deux situations où je me trouve,
en 1872 et en 1879.
» On me reproche encore la Marseillaise, et
cependant le Théâtre-Français sait à quoi s'en
tenir sur ce:te histoire. Je n'ai rien à me
reprocher : ce que j'ai fait, je suis prête à le
refaire.
» Vous dites que je fais passer la question
d'argent avant la question d'art : est-ce en
acceptant GG6 franco par mois ? Ai-je cherché
à me créer unc situation qui serait brillante
aujourd'hui dans un autre théâtre que le
Théâtre-Français? Ai-je demandé à être socié-
taire pendant l'année de l'Exposition, sachant
bien que les années suivantes se ressentiraient
de cette prospérité inespérée et passagère,
quelle que soit votre habileté ou celle de votre
successeur ?
» Si tels étaient mes sentiments, serais-je
ausii vaillamment soutenue par le grand
artiste qui a toujours porté si haut son amour
et son dévouement à la maison de Molière, M.
Delaunay?
» En me faisant signer mon'engagement,
vous compreniez si bien qui! le chiffre de
666 fr. était dérisoire, que vous m'avez dit :,
« Avez confiance en moi, il faut éviter les;
criailleries, je vous permets de continuer vos
voyages ».
» inous devions nous entendre. En effet, des
autorisations m'ont été accordées par vous,,
mais vous me les retiriez sans cesse au 1
dernier moment, ce qui ne m'occasionnail que
des pertes.
» Toute ma conduite vous a prouvé la con-
fiance aveugle que j'avais en votre parole.
M Depuis la réunion du comité en décembre
1878, j'ai été bien déçue. M. Delaunay a posé
ma candidature ; si vous l'aviez appuyée,
j'étais no :.mée; car puis-je prendre au sérieux
ce que vous me disiez récemment : Fous avez
une j(rand-i réputation, un grand sllccè,;,. mais
vous n'avez pas de talent?
» J'ai écrit aux membres du comité que je
n'avais entrepris mes voyages qu'avec votre
permission, que ma nomination y mettrait
naturellement lin, que j'en prenais l'engage-
ment formel.
» Vous m'avez assuré que vous ne laisseriez
pas dire dans les journaux que la Comédie-
Française me renvoyait, J'ai trop le respect de
la presse, pour tenter seulement d'influencer
son jugement, ma vie artistique en fait foi.
Mon engagement expire aujourd'hui, la place
vacante qui a nécessité mon entrée est toujours
là sans titulaire puisque je tiens l'emploi de
Mme Guyon. La situation m'ayant été pro-
mise, pourquoi ne pas me la donner?
» Je m'éloigne avec la conîiance la plus
entière dans la justice du comité et dans voire
équité.
» Je vous demande la réalisation d'une pro-
messe justifiée par toute mon existence pleine
de dévouement au grand art et de respect à
la Comcdie-Française.
» Agréez, monsieur l'administrateur-général,
l'hommage de mon profond respect.
« AGAR. »
-00-
Ce so'r, à l'exposition des Ensembles déco-
ratifs (ans industriels), au palais du Château-
d'Eau, répétition générale de la soirée d'inau-
guration.
Représentation rétrospective, organisée par
M. Edouard Fournier, sur le théâtre portatif
de Lavastre : du Bal, de Regnard, avec les
passe-pieds bretons etpicardsdc la création, et
des Quiolards, farce normande, avec masca-
rade et ballet.
Prologue en vers : les Ensembles décoratifs,
par Ernest d'Hervilly, dit par M. Fournier,
élève du Conservatoire.
Après la répéti ion, visite des ensembles déjà
prêts : sa'.le de festin, escalier de fête, biblio-
thèque, office, etc., etc.
-00-
Le feu a complétement détruit hier soir,
vers neuf heures, l'établissement de l'Al-
cazar rouennais, situé place des Chartreux,
à ROllen. La salle de bal, qui était fort'
grande et fort belle, n'est plus qu'un monceau
de ruines.
Plusieurs constructions voisines ont été at-
tein tes.
Les flammes s'élevaient à une grande hau-,
teur; on les apercevait des quais.
La cause de cet incendie e,t restée inconnue
jusqu'à présent.
M. Salle , propriétaire et directeur de
cet élablissement, était assuré pour 192,003
francs aux compagnies la Centrale et la Rouen-
naise, mais les pertes s'élèvent à plus de
200,000 fr.
— oo—
Hier soir, dans la grande salle du Conserva-
toire, la Société des Amis de la paix de France
adonné son concert annuel.
Au début, M. Adolphe Franck, membre de
l'Institut, a prononcé un discours fort ap-,
plaudi.
La nombreuse assistance a fait ensuite un
accueil très chaleureux aux éminents artistes
qui avaient gracieusement aIr: rt leur concours :
Mmes Doidiu-Puisais et Canier-Belleuse, MM.
Sivo:i, Depassio, Coquelin cadet et le choral
le Louvre.
—oo- -
Hier, on a exécuté au concert populaire ie
premier acte de Lohengrin, de Wagner.
Ap: ès cette audition, le public a acclamé
le fondateur si persévérant et si convaincu
des concerts populaires, qui a clos sa sai-
son par ce br liant concert où l'on a ap-
plaudi encore le concerto romantique pour
violon de Godard, bien interprété par Mlle
Ma ie Ta y au ; un prélude d'un beau carac-
tère de M. Joncière et l'admirable septuor de
Beethoven qui a valu aux premiers violons
leur ovation accoutumée.
—oo—
Jeudi prochain, aux Folies-Rergère. pre-
mière représentation : les Sphinx, divertisse-
ment en trois tableaux, musique de M.
Hervé.
—oo—
Pendant la saison du Théâtre-Italien de Ma-
drid, qui s'est terminée le 3 avril, il a été
donné liG représentations :
VAfricains a été donnée 13 fois; les Puri-
tain*, 13; Aida, 12; Crispino e llL Comare, 12;
les Huguenots, i 1 ; Fanst, 11 ; la Favorite, Il
Trovaiore, 40; 'Ernaw, fO; Un Balla Ía Muschera,
10 ; Li.LCl'e:.'a, 8; la Traviata, 7 ; Lind i di Cha-
mounix, 4; les Donne Curioss, 4; Don Giovam:,
2 ; Lucia, 1.
Il y a donc eu 53 représentations d'opéras
de Verdi, 24 de iV'eyerbeer, 24 de Donizetti,
13 de Bellini, 12 de Ricci, 11 de Gounod, i
d'Uziglio et 2 de Mozart.
ÉMILE H\R5Y.
Hier a eu lieu au théâtre du Château d'Eau
une réunion de la Ligue permanente pour lit1
défense dès intérêts des contribuables et des
consommateurs. Après une allocution de M:
Jean David, le sympathique député du Gers, ef
j un discours très applaudi de M. Pascal Duprat,
'elle a adopté la résolution suivante :
« Considérant que la Révolution française a
proclamé l'égalité des citoyens devant la loi ;'■<
» Que cette égalité cesserait d'exister si un
impôt était levé sur la masse des citoyens au
profit de quelques-uns ;
» Qu'un gouvernement républicain ne doit
famais sacrifier l'intérêt général à des intérêts
particuliers ;
» Que la première préoccupation d'une dé-
mocratie doit être d'écarter les obstacles qui
empêchent la vie à bon marché ;
» Que tous les faits démontrent que le prol
grès économique est en raison de la facilité
de la circulation des produits, à l'intérieur
comme à l'extérieur.
» La réunion,
» Repousse toutes les mesures qui ten-
draient à entraver la liberté des échanges et
toutes les combinaisons qui, sous prétexte de
protection au travail natioual, auraient pour
résultat, en prélevant sur les consommateurs
certains avantages arbitraires au profit de'
quelques privilégiés, de provoquer pour tous
le renchérissement des moyens d'existence. »
La réunion s'est séparée aux sons de la
Marseillaise, admirablement jouée par le 2't*
de ligne.
RÉOUVERTURE DE L'HIPPODROME
Tous les jours sans exception, ou plutôt
tous les soirs à 8 heures 1|2, l'Hippodrome
donne des représentations, sans compter une
représentation supplémentaire de jour à 3
heures, les jeudis, dimanches et fêtes.
L'Hippodrome continue à être le rendez-
vous favori de la foule, et c'est justice, car l'on
s'y amuse.
La cavalerie est splendide et le programme
dépasse ce que l'on a vu jusqu'à ce jour. Par-
mi une foule d'exibitions, citons les gymnastes
Hannlon-Volta, véritables hommes-oiseaux,
qui suffiraient à eux seuls à expliquer la
grande vogue de ce bel élablissement.
Ajoutons que le palais, très confortable et
admirablement clos, permét de ne pas se
préoccuper des variations de température.
4>
LES COURSES
Bois de Boulogne
La journée a été superbe. Depuis longtemps
les Parisiens n'étaient sortis de leurs murs
avec tant d'ensemble et par un plus beau
temps. Une foule nombreuse couvrait la pe-
louse, et les allées du bois que traversent les
voitures étaient bondées de curieux, comme
aux plus beaux jours de l'été. Déjà on Deut se
reposera l'ombre des arbres, car beaucoup
ont leurs branches feuillues et verdoyantes.
Les tribunes aussi étaient très garnies, et l'on
remarquait de fort jolies toilettes nouvelles.
Si vous voulez savoir la couleur à la mode,
c'est la couleur chaudron, et j'avoue que, les
tons n'étant pas criards, elle vaut mieux que
bien d'autres! Si vous voulez que je vous dise
un mot des chapeaux, je constaterai que les
plumes disparaissent et que les fleurs ornent
les pai'les, forme Camargo.
Prix de Montretout. — 1" Vertpré (Covey),
2e Quaker (Weelher), 38 Vétéran (Kelly).
Non placés : Géométrie, Balsamine, Mourad.
Balsamine mène la course jusqu'au derniei
tournant où elle est finie. Vertpré prend alors
en tête et n'est jamais rejoint. Le second à
une longueur. Quaker à une de ni-longjeur.
Prix des Anacias. — 1", Gibert (Hudson);
2% Paquet (Sheppard); 3% Campan (Flint).
A l'avant-dernier tournant, Camp n et Gibert
passent; mais Campan fléchit et laisse passer
Paquet.
Prix de Sèvres. — ter, Courtois (Dodje); 2e,
Quadrille (Jellès); 3', Ressuscité (Witakew).
Dès le départ, Courtois prend cinq longueurs
d'avance, qu'il ne fait qu'augmenter jusqu'à
l'arrivée, où Quadrille est à dix longueurs de
lui. Une demi-longueur entre le second et le
troisième.
Prix Rieussec. — 1er Escalior (Carver), 2° Ju-
jube (Sheppard), 3e La-Jonchère (Weelher). Non
placés : Adonias, Vitelotte, Genièvre, Fauvette,
Chloé et Cuisson.
Le jeu est fait par Genièvre suivi de Chloé,
mais Genièvre disparaît et Jujube et Escalior
entrent les premiers dans la ligne droite. Ils
luttent jusqu'au poteau où Escalior l'emporte
d'une encolure. La Jonchère à cinq lon-
gueurs.
Prix du Nabab, — 1er Zut (Goater), 2e Venise
(G. Miils), 3e Saltéador (Hunter).
Non placés Distinguo et Verberie.
Verberie fait d'abord le jeu, mais elle dispa-
rait au dernier tournant, pour laisser Zut et
Saltéador aux prises. Venise survient dans un
rush; mais Zut emporte le prix avec deux Ion.
gueurs.
Prix de St-James. — 1er Flamande (Kelly),
2e Nubienne (Weelher), 3" Enjôleuse (Hudson).
Non placés: Tentation, Figurine, Violette.
L'aclion devient vive au dernier tournant.
Nubienne semble gagner sur le paLau, mais
Flamande arrive tout à coup et gagne d'une
encolure. Le troisième à cinq longueurs.
J. S.
Aujourd'hui courses à Enghica.
LA SOCIÉTÉ FRANÇAISE FIKANCIÉRL
Capital : SIX MILLIONS
Exécute les Ordres de Bourse ou Courtage officiel
sans commission ; paie les Coupons à ses Clients
15 jours avant leur échéance, sans escompte n
commission. — Placements de Fonds avantageux,
18, rue de la Chaussée-d'Antin, Paris.
DELLE-JARDINIÈRE.
Ouverture de la Saison d'Été
Quel est le milleur journal financhr, le
plus complet et le mieux ren eigné?. C'est le
BHftKITEUK DES VALEURS A LOTS
Ahonnement: 1 l'r, pran, 17, r.de Londres, Paris.
Maison du PONT-NEUF. l'e communion complet 9fs
FAITS DIVERS
La situation commerciale tend à s'amé-
liorer de plus en plus, grâce à la belle saisoa
qui arrive.
La plupart des industries parisiennes sont
dans d'excellentes conditions.
Il a été commencé 97 constructions pendant
la première quinz ine du mois courant. D'au-
tre part, les travaux édilitaires sont menés
rondement.
On adjugera dans quelques jours les tra-
vaux nécessaires à l'établissement d'un parc
sur les terrains du Trocadéro et à la réfection
du quai de Billv. La dépense prévue est de
374,000 fll. Uiie rue de douze mètres de lar-
geur va être ouverte rue des Pyramides pouç
donner accès à l'église Saint-Roch.
Les ateliçrs des chemins de fer sont asse
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 98.65%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 98.65%.
- Collections numériques similaires Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine commune Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine commune /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "BnPlCo00"
- Auteurs similaires
-
-
Page
chiffre de pagination vue 3/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k7530545r/f3.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k7530545r/f3.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k7530545r/f3.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k7530545r/f3.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k7530545r
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k7530545r
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k7530545r/f3.image × Aide