Titre : Le Rappel / directeur gérant Albert Barbieux
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1879-04-22
Contributeur : Barbieux, Albert. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328479063
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 22 avril 1879 22 avril 1879
Description : 1879/04/22 (N3329). 1879/04/22 (N3329).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine commune
Description : Collection numérique : La Commune de Paris Collection numérique : La Commune de Paris
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7530545r
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-43
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 13/08/2012
RÉDACTION
E'adres.'jcr au Secrétaire de la Rédaction
De i ù G heures du spir
18, IUJE DE VALOIS, 18
Ces manuscrits non insérés ne seront pas rendus
AUN ONCES
MM. Ch. LÀGRANGE, CERF et C'
6, place de la Bourse, 6
ADMINISTRATION
8, rVe dfsjtalois, 15
ABONNEMENTS
PARIS -,'
Trois mois »
Six mois.-" JO »
X 1
DEPARTEMENTS
!'froismois. 13 50
S" 27 *
1 mOIs. -
Adressèk rvlettresït mandats
A M. ElVîsEST LEFEVRH
ADMIMSTRATEUR-C ÉQANT
'; COMITÉ D'AIDE AUX AMNISTIÉS
i
fLe Comité central d'aide aux amnistiés
Adresse aux conseils généraux et munici-
paux de France, aux députés et sénateurs
républicains l'appel suivant en faveur de
l'œuvre qu'il poursuit :
Paris, 17 avril.
A nos concitoyens
Notre premier appel a été compris.
Outre les souscriptions personnelles,
le conseil municipal de Paris a mis
100,000 francs à la disposition du co-
mité. Le gouvernement a consacré au
rapatriement des infortunés que nous
avons à secourir une somme de 300,000
francs. Il ne faut pas perdre de vue que
la patrie va être rouverte à trois mille
cinq cents amnistiés et à quinze cents
contumaces. Un immense secours est
nécessaire. Nous y invitons tous les
bons citoyens et nous faisons appel aux
sentiments des conseils municipaux et
généraux. C'est au cœur même de la
France que nous nous adressons; nous
comptons sur lui.
Pour le comité central d'aide aux
amnistiés,
La commission d'exécution :
VICTOR HUGO, LOUIS BLANC, THULIÉ,
MATHÉ, PH. JOURDE, ERNEST
LEFÈVRE,. HENRI SALLES.
Les sommes votées ou recueillies pour
les amnistiés devront être envoyées à
11. Ph. Jourde, trésorier du Comité ccn-
ral, 24, rue Chauchat.
■ ♦
RÉPUBLIQUE ET ENSEIGNEMENT
-
f Entre les choses excellentes qu'il a
uites à la réunion des sociétés savantes,
te ministre de l'instruction publique
n'en a pas dit de meilleure que
celle-ci :
« Avec le parti de la libre science, de
libre recherche et du libre examen, le
gouvernement républicain fera toujours
bon ménage. Quiconque augmente le
ubamp de nos découvertes, quiconque,
dans ce pays, groupe les esprits dans
ine direction scientifique ou littéraire,
celui-là est avec nous. Qu'il le veuille
)u qu'il ne le veuille pas, qu'il le sache
ou qu'il ne le sache pas, il sert la dé-
mocratie, il contribue à son éducation :
3 nous appartient, il est à nous. »
M. Jules Ferry a dit vrai, il y a iden-
Sté entre l'instruction et la démo-
cratie.
La démocratie le démontre en ac-
tion. M. Jules Ferry a rappelé en quel-
ques mots ce que la République a déjà
fait pour l'enseignement, en attendant
ie qu'elle va faire.
Elle a presque triplé le chiffre du
iudget de l'enseignement primaire. Ce
shiffre, qui était de onze millions en
1870, est aujourd'hui de trente mil-
ions.
Quant à l'enseignement supérieur,
on sait dans quel état l'empire l'avait
laissé. Ses locaux étaient des bouges
et des caves, où Claude Bernard con-
tractait le germe de la maladie dont il
est mort. Depuis six ans le budget de
^'enseignement supérieur a plus que
doublé. On pouvait dire que les Fa-
cultés « logeaient le diable dans leur
bourse, c'est - à - dire n'y logeaient
rien » : maintenant elles y logent qua-
tre millions par an. Les chaires se
sont multipliées; les agrégés, les
préparateurs, les maîtres de confé-
rences abondent; pas un des ins-
truments de recherches employés à
l'étranger qui n'ait été importé dans
nos laboratoires ; la science étouf-
fait tellement à la Sorbonne qu'elle en
était réduite à louer dans le voisinage
'un taudis dont n'aurait pas voulu un
pauvre : la République va lui bâtir une
maison digne de la France. La Répu-
blique a déjà fait à l'Ecole de médecine
l'agrandissement nécessaire. L'Ecole
de pharmacie tombait en ruines, on la
reconstruit. Ce qui se fait à Paris se
fait à Bordeaux, à Toulouse, à Aix, à
Montpellier, à Caen, partout. Il y a
dans ce moment en France tout près
de cinquante millions de travaux enga-
gés rien que pour l'enseignement su-
■néri An"
ll-..--~.
Le ministre de l'instruction publique
a très bien fait ressortir la solidarité de
l'enseignement supérieur avec l'ensei.
gnement universel : « C'est par la haute
science, c'est par la haute culture intel-
lectuelle que les démocraties s'affer-
missent, s'élèvent et conquièrent leur
place au soleil. Dans les conquêtes de
la science, il n'y aura jamais rien do
perdu pour l'enseignement populaire.
Il se fait, du haut en bas de notre so-
ciété, des couches savantes aux cou-
ches ignorantes, je ne sais quelle péné-
tration réciproque qui permet de poser
cette loi que, plus l'enseignement supé-
rieur est élevé, plus l'enseignement se-
condaire. s'élève à son tour. »
Par ce que la République a fait pour
l'enseignement dans ces huit années où
elle a eu à défendre son existence con-
tre la coalition des monarchistes, où
elle n'était jamais sûre d'un lendemain,
où elle ne savait jamais le soir dans
quoi elle se réveillerait le matin, où
elle était empoignée dans son lit,
une nuit par le Vingt-Quatre Mai,
une autre nuit par le Seize-Mai, — on
peut juger de ce qu'elle va faire à pré-
sent qu'elle est victorieuse et tranquille
et que, débarrassée de la réaction dé-
sormais impuissante, elle est tout en-
tière au progrès.
En augmentant l'instruction, la Ré-
publique est dans la logique de sa na-
ture, comme la monarchie est dans la
logique de la sienne en ne l'augmen-
tant pas. Qu'est-ce que la monarchie ?
Tous gouvernés par un seul. Dès lors,
quel besoin que tous soient instruits,
puisqu'ils ont quelqu'un qui les conduit
et qui y voit pour eux? Moins ils y ver-
ront, plus ils se laisseront conduire.
Fontenelle dit des bons précepteurs
qu' « i!s travaillent à se rendre inu-
«
tileSM. titt roiqm instruit son peuple
se destitue. Peu s'y empressent.
Au contraire, une République qui
instruit le peuple se fortifie. Un peuple
qui a ses yeux et qui connaît son che-
min laisse aux aveugles les guides et
les chiens. L'instruction est plus que la
force de la République, c'est son prin-
cipe vital. L'ignorance la jetterait dans
la première fondrière qu'elle rencon-
trerait sur sa route.
L'obscurité est l'intérêt de la monar-
chie; la nécessité de la République est
la lumière.
AUGUSTE VACQUERIE.
40
UNE LETTRE AUX ITALIENS
Les journaux italiens ont reçu une
lettre curieuse du monsieur à l'encrier.
fIly raconte que les Français, ses compa-
triotes, lui reprochent d'être un « fou».
C'est un reproche que, pour notre part,
nous ne lui avons jamais adressé.
L'homme qui a demandé qu'on votât le
plébiscite, après avoir écrit le Prince
Caniche, ne peut pas être accusé de fo-
lie. La folie ne calcule rien. C'est une
maladie. Ce n'est pas une spéculation.
La folie dont on soupçonne notre
homme serait, à l'entendre, la « folie
de la liberté». J'inclinerais à croire
qu'il se trompe sur la nature de son
mal. C'est plutôt la folie du portefeuille
qui le tourmente. Les médecins con-
naissent bien cette sorte d'aberration
mentale. Ils l'appellent : la monomanie
des grandeurs. Quand un malheureux
en est atteint, il s'imagine qu'il va de-
venir ministre, empereur, pape ou bon
Dieu. M. Laboulaye n'est qu'à la pre-
mière période de la maladie. Il ne vise
point encore à la divinité. Un minis-
tère lui suffit. Et tout ce qu'il demande
au pouvoir, pour sa guérison immé-
diate, c.'est la douche rafraîchissante
des émoluments budgétaires.
Mais encore une fois" est-il fou? Nous
sommes persuadés du contraire. C'est
lui qui veut faire courir ce bruit-là.
Quand on a conseillé l'adhésion à
l'empire libéral d'Emile Ollivier, après
avoir joué au républicain; quand après
cela on a voté la déchéance ; quand en-
suite on a voulu livrer l'enseignement
aux jésuites; quand on se souvient de
la Constitution américaine le jour où il
s'agit de décapitaliser la France, et
qu'on oublie cette Constitution toutes
les fois qu'il s'agit de la liberté d'asso-
ciation, de la liberté de réunion et de
la liberté de la presse, on est tout autre
chose qu'un fou. M. Laboulaye le sait
bien, et c'est pour cela qu'il plaide les
circonstances atténuantes. Se voyant
démasqué, il essaye de se faire plain-
dre, et il se tourne vers les journaux
italiens, disant : Excusez-moi, je suis
un peu timbré.
Le reste de la lettre ferait d'ailleurs.
croire qu'il dit vrai. C'est un pathos
incompréhensible. M. Laboulaye pré-
tend que les radicaux de l'extrême-gau-
che « ramènent en triomphe » les chefs
de la Commune « qui ont incendié Pa-
ris ». On ne sait que dire d'une affirma-
tion pareille faite à des étrangers et
dans un journal étranger. Est-ce une
simple sottise? Quel « incendiaire »
l'auteur du Prince Caniche a-t-il vu
ramener en triomphe ? Qu'il le nomme !
Mais M. Laboulaye se soucie peu de
la vérité. Tout enragé des sifflets qui
l'ont accueilli dernièrement au théâtre
du Château-d'Eau, il cherche à se ven-
ger de Paris et des Parisiens. Il dénonce
notre gouvernement, notre ville et
notre pays à l'Italie et à l'Allemagne.
Le brave homme nous brouillerait avec
l'Europe tout entière pour nous punir
d'avoir trouvé son rapport un peu en-
fantin et prodigieusement ridicule.
Mais il se passe des choses plus gra-
ves encore que le retour des incendiai-
res : on a voulu intenter un procès aux
ministres, on veut abolir «en fait, sinon
en droit » la liberté de l'enseignement
supérieur, à laquelle, lui, Edouard La-
boulaye, homme de l'encrier et du plé-
biscite, a, nous affirme-t-il, « attaché
son nom ». Voilà, ce nous semble, un
bien grand crime. Le seul nom de M.
Laboulaye, attaché à une liberté, devait
suffire à la défendre éternellement. Et
il est clair que le pouvoir qui ne res-
pecte pas le nom de M. Laboulaye atta-
ché à quelque chose est un pouvoir qui
ne respectera jamais rien.
Ces vérités énoncées, M. Laboulaye
nous apprend qu'il va mourir. « A mon
âge, dit-il, la mort n'est pas bien éloi-
gnée. »
La diatribe se termine en élégie. C'est
de l'Hégésippe Moreau tout pur. Nous
avouons cependant ne pas être touchés i
jusqu'aux larmes. La perspective de la
disparition du sénateur de Seine-et-i
Oise nous laisse les yeux secs. Pour
nous, M. Laboulaye était depuis long-
temps défunt. Il y a longtemps que"
nous l'avons pleuré. Le jour où il s'est
engagé dans l'armée bonapartiste ell
cléricale, nous l'avons considéré comme
ayant quitté le monde des vivants. Tous
les regrets auxquels il avait droit, il
les a eus. C'est pourquoi nous pouvons
lui dire aujourd'hui: — Vous ne nous
apitoierez ni avec votre folie actuelle ni
avec votre fin prochaine. Et si par ha-
sard vous avez envie qu'on vous par-
donne, tenez-vous tranquille et'^&e. ca-
lomniez plus votre pays.
EDOUARD LOCKROY.
Blanqui est élu.
Au premier tour, il avait eu 3,673 voix.
Au second, il en a eu 6,796. Trois mille
cent vingt-trois de plus.
M. Lavertujon en a eu 4,665. Quatorze
cent soixante-six de moins que Blanqui.
La leçon est-elle complète? Le gouver-,
nement comprend-il maintenant la faute
énorme qu'il a commise en ne proposant;
pas, comme nous le lui avons conseillé,
l'amnistie pleine et entière ?
L'intérêt des autres élections s'efface i
devant celui de l'élection de Bordeaux. Il i
faut cependant faire une exception relative
pour l'élection du huitième arrondissement
de Paris, ou la coalition réactionnaire a j
donné la majorité au candidat bonapar- j
tisle, :
Au premier tour, les trois candidats ré- j
publicains avaient eu, M. Clamageran
3,018 voix, M. Cogniet 1,134, et M. Des-
marest 646, ensemble 4,798. Hier, M. Gia -
mageran en a eu 5,011. On peut donc dire
qu'il a eu, outre ses voix, celles de MM. |
Desmarest et Cogniet.
Au premier tour, M. Godelle avait eu
4,074 voix; le candidat bonaparto-légiti-'
miste, M. Binder, en avait eu 915, et le'
candidat orléaniste, M. Dalligny en avait j
eu 2,202. Ensemble : 7,193. Hier, le can-
didat bonapartiste pur-sang (versé) en a
eu 6,509. C'est-à-dire qu'il a eu, à peu de
voix près, avec celles des bonapartistes,
celles desl'égitimistes et des orléanistes.
Nous en faisons notre compriment aux
orléanistes et aux légitimistes.
Nous faisons aussi notre compliment à
cet arrondissement de Paris, qui trouve
assez bon pour lui un blackboulé de pro-
vince et dont le patriotisme se fait repré-
senter par un homme du parti qu'un
vote solennel de l'Assemblée nationale,
vote des royalistes comme des républi-
cains, a déclaré responsable de la ruine,
de l'invasion et du démembrement de la
France.
A. v.
ÉLECTIONS LÉGISLATIVES
DU 20 AVRIL
( Scrutin de ballottage)
(Résultats connus à deux heures du matin)
PARIS
iïe section
Inscrits M.151 i Votants * 820
Clamageran 331
Godelle 481 1
Daliigny 0
Blancs et nuls 8
28 section
Inscrits : 1.200 [ Votants : 856
Clamageran 282
Godelle 473
Dalligny 1
Blancs 4
3e section
Inscrits : 1.528 1 Votants : 1.039
Clamageran s 420
Godelle 636
Watel 1
Blancs 13
48 section
Inscrits: 1.489 f Votants : 1.055
Clamageran 387
Godelle 659
Dalligny 3
Blancs 6
58 section
Inscrits: 1.138 1 Votants : 837
Clamageran 452
Godelle 380
Dalligny 1
Blancs 4
6e section
Inscrits : 1.792 1 Votants : 1.232
Clamageran 719
Godille 512
Dalligny 1
Blancs 6
7C section
Inscrits : 1.820 1 Votants : 1.319
Clamageran 470
Godelle 846
Dalligny 3
Blancs et divers 16
8e section
Inscrits : 1.031 1 Votants': 763
Clamageran 307
Godelle 456
Blancs 8
9e section
Inscrits : 1.705 j Yptants : 1.248
Clamageran 564
Godelle 671 !
Blancs 8
Divers 5
109 section
Inscrits : 1.740 1 Votants: 1.302
Clamageran 593
Godelle 703
Blancs 4
H8 section
Inscrits: 1.520 1 Votants : 1.084
Clamageran 384
Godelle 692
Blancs 7
RÉSULTAT GÉNÉRAL
Inscrits : 16.134 1 Votants : 11.595
Clamageran 5.011
Godelle 6.509
Dalligny 10
Watel 1
Nuls, blancs et divers 64
M. Godelle est élu. -
DÉPARTEMENTS
Creuse
'2e circonscription d'Aubusson
(Résultats partiels)
Inscrits: 11.993 1 Votants:
MM. Le Faure, rép. 2.081
Lauly, rép. 82
Lassaigne, rép. 66
L'élection de M. Le Faure paraît aS(
surée.
Gironde
lre circonscription de Bordeaux
Inscrits, 24.429 1 Votants, 12.332
MM. Blanqui, radical 6.796
Lavertujon, rép. 5.330
M. Blanqui est élu.
IUtlre-et- Loire
2" circonscription de Tours
(Résultats partiels)
Inscrits : 26,1501 Votants : 12.20$
M. Rivière, républ. 10.222
Divers 1.236
L'élection de M. Rivière est certaine.
liozère
Arrondissement de Florac
Inscrits : 11.302 1 Votants : n
M. Belon, républicain ;
Loir-et-Ciaeir
1" circonscription de Blois
MM. Deniau, républ. 8,316
Julien 4.880
M. Deniau est élu.
marne
(lre circonscription de Reims.]
Inscrits : 25.341 1 Votants : 17.040
MM. Diancourt, rép. 9.052
Courmeaux, rép. 7.728
M. Diancourt est élu.
40
ÉLECTIONS JUNICIPAIES
PARIS
58 ARRONDISSEMENT
Quartier du Val-de-Gràce
MM. Aristide Rey, répub. 1.875
Georgi 518
68 ARRONDISSEMENT
Quartier de la Monnai&
MM. De Lanessan, répub. 1.169
Demombynes, rép. 948
——.—————. ———————
Il est bien évident que le régime
russe ne peut plus marcher comme cela.
Qu'est-ce qu'un gouvernement dont les
fonctionnaires sont marqués d'avance
pour une sorte de chasse féroce? Quelles
leçons à ceux qui placent la force d'un
régime dans l'étendue de ses pouvoirs,
dans l'importance de sa police, dans là
diminution des libertés !
D'où vient cette déplorable impuis*
sance? Les révolutionnaires russes
n'ont, que je sache, aucun pouvoir
magique dans leur œuvre de des-
truction : on peut presque toujours,
dans les cas ordinaires, retrouver
la trace d'un crime commis dans lUI
Feuilleton du RAPPEL
DU 22 AVRIL
L EVADE
ROMAN CANAQUE
CHAPITRE VIII
( thMMemvrea à l'intérieur
(Suite)
^Cependant* Armande, forcée de donner à
danclade de faux renseignements sur Hou-
rion et de faire à Rouvion de faux rapports
Jur Danclade, s'aperçut bientôt, à son
légoût pour ce double jeu, qu'elle n'était
pas née pour tromper. Toutes les semai-
lles, en allant livrer l'ouvrage de son père,
tUe se voyait condamnée à deux heures de
mensonge d'où elle sortait abaissée et dé-
confite, et l'argent qu'elle apportait au
fieux sculpteur, en échange d'un labeur
très réel, n'était plus pour elle que le prix
â'une sorte de prostitution. A maintes re-
prises, elle avait été sur le point de racon-
ter à son ami dans quel traquenard elle,
était sottement tombée d'abord, et dans
quel engrenage elle se débattait mainte-
nant.
Elle songeait à lui demander conseil;
mais le conseil qu'il lui eût donné était'
Voir le Rappel du 31 mars au 21 avril.
précisément celui qu'elle n'avait pas le
droit de suivre, car braver ouvertement
Rouvion et lui cracher son infamie à la
figure, c'était perdre àjamais Alavaill. Elle
se résignait donc à boire périodiquement
le calice d'une entrevue avec le répugnant
émissaire qui la salissait de sa sollicitude
et de sa familiarité. Et ce calice, elle le
buvait seule, plus soumise que Jésus-
Christ qui avait essayé de faire partager
le sien à ses apôtres, lesquels d'ailleurs
avaient énergiquement refusé de trinquer.
Elle s'était embarquée un matin pour
son Golgotha hebdomadaire, et Danclade,
qui commençait à compter les quarts
d'heure, avait accepté avec reconnaissance
de Florissant la proposition d'une partie
de dames, destinée à tuer le temps qui
s'obstinait à ne pas mourir, quand brus-
quement un nuage de fumée odorante
envahit la paillotte. C'était le déporté
Chauffat qui entrait, précédé d'une « bouf-
farde » d'une telle dimension, qu'on se
demandait si c'était lui qui.. fumait sa
pipe, ou sa pipe qui le fumait. Trapu
comme un gorille, avec des cheveux noirs
et crépus plantés à un centimètre des
sourcils, et des biceps plus volumineux
que des œufs d'autruche, le déporté
Chaulfat passait pour le plus endurci des
philosophes.
Il avait laissé à Paris une femme mala-
de, plus cinq enfants, dont l'aîné n'avait
pas huit ans, et le souvenir de cette nichée
demeurée sans pain et sans abri n'altérait
en quoi que ce soit sa gaieté native. Sa
pré occupation la plus apparente était de
suffire à la prodigieuse consommation de
tabac que réclamaient ses appétits fumi-
vores. Ancien ouvrier constructeur de
marine, il travaillait en dernier lieu dans
la carrosserie; mais la presqu'île Ducos
n'offrant aucun débouché à cet état
luxueux, il s'était retiré à la peinte ex-
trême de la presqu'île, après s'y être creusé
deux fosses, l'une où il vivait tapi comme
un jaguar, l'autre où il tabriquait, avec du
bois coupé dans la forêt, du charbon qu'il
vendait pour alimenter sa pipe. Les dents
laquées par des dépôts successifs de nico-
tine, la figure plombée par les vapeurs car-
boniques, Chauffat avait fini par ressem-
bler moins à un homme qu'à un calorifère,
dont les bouches de chaleur étaient figurées
par deux yeux ronds qui faisaient trou
dans cette noirceur.
« Citoyens, dit-il, en constatant que ses
deux co-déportés étaient seuls, je sais
qu'on peut se lier absolument à vous.
Mais, comme je ne suis pas seul dans l'af-
faire qui m'amène, voulez-vous me jurer
ide ne souffler '* mot à âme qui vive de ce
que vous allez voir?
— Un serment, à quoi bon ? répliqua Flo-
'rissant jouant l'air fâché. Croyez-vous donc,
citoyen Chauffai, que je sois un homme
sans foi et sans honneur, incapable de
garder un jour ce qui a été confié à son
honneur et à sa foi? Et je ferai la même
remarque pour Danclade.
— En ce cas, venez, conclut Chauffat,
attribuant à un accès de dignité Liesse
cette réminiscence d'un drame célèbre. Il
prit Danclade par la main, comme pour le
guider à travers des labyrinthes non
encore foulés par des pas humains. Flo-
rissant suivait. Ils se dirigèrent en serre-
file vers le prolongement de l'enceinte for-
tifiée qui aboutit à la mer, sa fortification
naturelle, et atteignirent, après une chaude
ascension, le sonftnet en dos d'âne du
monticule boisé, connu sbus le nom de
« forêt ». Chaulfat ouvrait la marche,
silencieux, tirant du fourneau de sa pipe
des bouffées plus graves. Danclade res-
pectait ce mutisme, sans trop savoir jusqu'à
quel point il était respectable ; l'éternelle
bonne humeur de ce père bizarre qui
s'inquiétait si peu du destin de ses cinq
enfants restés en France lui ayant toujours
inspiré quelque répulsion.
Depuis qu'on était entré sous bois, les
têtes étaient défendues contre le soleil
par un enchevêtrement de feuillages et de
lianes qui faisait du sentier une longue
tonnelle.
Toutes les difficultés et tous les désa-
gréments étaient maintenant pour les
jambes, qui s'empêtraient dans ces racines
:advcntives qui semblent sortir de terre
pour respirer un peu, qui se cherchent et
Iqui s'enroulent comme des boas amou-
reux. Plus loin, le chemin était coupé par
une liane flexible reliant U '1 arbre à un
autre, et qui aurait facilement remplacé
pour des enfants la corde à sauter. Ils se
'trouvaient, par instants, arrêtes devantune
fisnffca de carre, dont les barreaux s'étaient;
i
formés eux-mêmes avec des pousses des-
cendues des branches principales jusqu'à
terre, où elles avaient pris pied, de telle
sorte que l'arbre devient un temple dont
le tronc représente la principale colonne
de soutènement et dont les rameaux
qui en tombent figurent les colonnettes.
Ils écrasaient de leurs épais godillots
des carrés de pourpier sauvage, que les dé-
portés vont cueillir afin de le -manger en
salade, quand ils ont, bonne fortune as-
sez rare, du sel, de l'huile et du vinaigre
pour l'assaisonner.
Danclade, nouveau venu dans le péni-
tencier, n'avait jamais poussé aussi loin
la visite de son domaine. Il ne put s'em-
pêcher d'admirer des pins immenses, tout
d'une venue, frères de ceux qui ont donné
leur nom à l'île que l'Assemblée adécrétée
lieu de déportation simple. Le pin res-
semble au proscrit, il se résigne à pousser
partout où le hasard le plante. Il apparaît
au pôle, on le rencontre à l'équateur. Il
vit sous les neiges du Spitzberg, sous les
rayons.du ciel austral, dans le sol danois,
d:ns l'humus néo-calédonien, dans l'ari-
diié de la Sologne ou des Landes, dans la
fertilité exubérante de la Californie ou
des Sandwich. Le pin n'a ni patrie ni
foyer. C'est le Juif-Errant du règne vé-
gétal.
Chauffat, peu rêveur de sa nature, sapa
la contemplation de son camarade avec
cette réflexion utilitaire :
— C'est ca qui est bon pour faire des
mats 1
Puis le cheminement reprit silencieuxit
De temps en temps, un des trois mar-
cheurs sautait brusquement en arrière, aU
contact d'une de ces grosses araignées
rouges, seul animal venimeux du conti-
nent, qui se laissent glisser des plus hau*
tes branches au bout d'un fil presque aussi
fort qu'une aiguillée de soie et qui rebond
dissent comme des balles sur la figure du
passant. -,
Le soleil reparut ardent et cuivra
On était sorti du massif et on descendait
l'autre versant de la colline. j
A vingt pas au-delà, un amas de rocherjP
noirâtres, qu'on aurait pris de loin pouif
une troupe d'éléphants au repos, for*
maient comme la ceinture et les gradins
d'un colysée, improvisé par quelque révo4
lution volcanique. Seulement, ce n'étaienli
plus les gladiateurs, mais les déportés quif
dans cette arène, jetaient ces mots au MM
notaure de l'ordre : Morituri te salutant. J
Chauffat fit une pose, retira sa pipe dl
sa bouche, et plaça entre ses dents deu~
de ses doigts dont il tira, selon le rite paL
risien, un coup de sifflet. Un autre couy
de sifflet plus. strident et plus prolongé
répondit à cet appel, et deux hommes
peu près aussi charbonneux que leur as-4
socié, dressèrent sur des piédestaux dtf
basalte leurs ténébreux profils.
UN EVAB-J
A suivre)
E'adres.'jcr au Secrétaire de la Rédaction
De i ù G heures du spir
18, IUJE DE VALOIS, 18
Ces manuscrits non insérés ne seront pas rendus
AUN ONCES
MM. Ch. LÀGRANGE, CERF et C'
6, place de la Bourse, 6
ADMINISTRATION
8, rVe dfsjtalois, 15
ABONNEMENTS
PARIS -,'
Trois mois »
Six mois.-" JO »
X 1
DEPARTEMENTS
!'froismois. 13 50
S" 27 *
1 mOIs. -
Adressèk rvlettresït mandats
A M. ElVîsEST LEFEVRH
ADMIMSTRATEUR-C ÉQANT
'; COMITÉ D'AIDE AUX AMNISTIÉS
i
fLe Comité central d'aide aux amnistiés
Adresse aux conseils généraux et munici-
paux de France, aux députés et sénateurs
républicains l'appel suivant en faveur de
l'œuvre qu'il poursuit :
Paris, 17 avril.
A nos concitoyens
Notre premier appel a été compris.
Outre les souscriptions personnelles,
le conseil municipal de Paris a mis
100,000 francs à la disposition du co-
mité. Le gouvernement a consacré au
rapatriement des infortunés que nous
avons à secourir une somme de 300,000
francs. Il ne faut pas perdre de vue que
la patrie va être rouverte à trois mille
cinq cents amnistiés et à quinze cents
contumaces. Un immense secours est
nécessaire. Nous y invitons tous les
bons citoyens et nous faisons appel aux
sentiments des conseils municipaux et
généraux. C'est au cœur même de la
France que nous nous adressons; nous
comptons sur lui.
Pour le comité central d'aide aux
amnistiés,
La commission d'exécution :
VICTOR HUGO, LOUIS BLANC, THULIÉ,
MATHÉ, PH. JOURDE, ERNEST
LEFÈVRE,. HENRI SALLES.
Les sommes votées ou recueillies pour
les amnistiés devront être envoyées à
11. Ph. Jourde, trésorier du Comité ccn-
ral, 24, rue Chauchat.
■ ♦
RÉPUBLIQUE ET ENSEIGNEMENT
-
f Entre les choses excellentes qu'il a
uites à la réunion des sociétés savantes,
te ministre de l'instruction publique
n'en a pas dit de meilleure que
celle-ci :
« Avec le parti de la libre science, de
libre recherche et du libre examen, le
gouvernement républicain fera toujours
bon ménage. Quiconque augmente le
ubamp de nos découvertes, quiconque,
dans ce pays, groupe les esprits dans
ine direction scientifique ou littéraire,
celui-là est avec nous. Qu'il le veuille
)u qu'il ne le veuille pas, qu'il le sache
ou qu'il ne le sache pas, il sert la dé-
mocratie, il contribue à son éducation :
3 nous appartient, il est à nous. »
M. Jules Ferry a dit vrai, il y a iden-
Sté entre l'instruction et la démo-
cratie.
La démocratie le démontre en ac-
tion. M. Jules Ferry a rappelé en quel-
ques mots ce que la République a déjà
fait pour l'enseignement, en attendant
ie qu'elle va faire.
Elle a presque triplé le chiffre du
iudget de l'enseignement primaire. Ce
shiffre, qui était de onze millions en
1870, est aujourd'hui de trente mil-
ions.
Quant à l'enseignement supérieur,
on sait dans quel état l'empire l'avait
laissé. Ses locaux étaient des bouges
et des caves, où Claude Bernard con-
tractait le germe de la maladie dont il
est mort. Depuis six ans le budget de
^'enseignement supérieur a plus que
doublé. On pouvait dire que les Fa-
cultés « logeaient le diable dans leur
bourse, c'est - à - dire n'y logeaient
rien » : maintenant elles y logent qua-
tre millions par an. Les chaires se
sont multipliées; les agrégés, les
préparateurs, les maîtres de confé-
rences abondent; pas un des ins-
truments de recherches employés à
l'étranger qui n'ait été importé dans
nos laboratoires ; la science étouf-
fait tellement à la Sorbonne qu'elle en
était réduite à louer dans le voisinage
'un taudis dont n'aurait pas voulu un
pauvre : la République va lui bâtir une
maison digne de la France. La Répu-
blique a déjà fait à l'Ecole de médecine
l'agrandissement nécessaire. L'Ecole
de pharmacie tombait en ruines, on la
reconstruit. Ce qui se fait à Paris se
fait à Bordeaux, à Toulouse, à Aix, à
Montpellier, à Caen, partout. Il y a
dans ce moment en France tout près
de cinquante millions de travaux enga-
gés rien que pour l'enseignement su-
■néri An"
ll-..--~.
Le ministre de l'instruction publique
a très bien fait ressortir la solidarité de
l'enseignement supérieur avec l'ensei.
gnement universel : « C'est par la haute
science, c'est par la haute culture intel-
lectuelle que les démocraties s'affer-
missent, s'élèvent et conquièrent leur
place au soleil. Dans les conquêtes de
la science, il n'y aura jamais rien do
perdu pour l'enseignement populaire.
Il se fait, du haut en bas de notre so-
ciété, des couches savantes aux cou-
ches ignorantes, je ne sais quelle péné-
tration réciproque qui permet de poser
cette loi que, plus l'enseignement supé-
rieur est élevé, plus l'enseignement se-
condaire. s'élève à son tour. »
Par ce que la République a fait pour
l'enseignement dans ces huit années où
elle a eu à défendre son existence con-
tre la coalition des monarchistes, où
elle n'était jamais sûre d'un lendemain,
où elle ne savait jamais le soir dans
quoi elle se réveillerait le matin, où
elle était empoignée dans son lit,
une nuit par le Vingt-Quatre Mai,
une autre nuit par le Seize-Mai, — on
peut juger de ce qu'elle va faire à pré-
sent qu'elle est victorieuse et tranquille
et que, débarrassée de la réaction dé-
sormais impuissante, elle est tout en-
tière au progrès.
En augmentant l'instruction, la Ré-
publique est dans la logique de sa na-
ture, comme la monarchie est dans la
logique de la sienne en ne l'augmen-
tant pas. Qu'est-ce que la monarchie ?
Tous gouvernés par un seul. Dès lors,
quel besoin que tous soient instruits,
puisqu'ils ont quelqu'un qui les conduit
et qui y voit pour eux? Moins ils y ver-
ront, plus ils se laisseront conduire.
Fontenelle dit des bons précepteurs
qu' « i!s travaillent à se rendre inu-
«
tileSM. titt roiqm instruit son peuple
se destitue. Peu s'y empressent.
Au contraire, une République qui
instruit le peuple se fortifie. Un peuple
qui a ses yeux et qui connaît son che-
min laisse aux aveugles les guides et
les chiens. L'instruction est plus que la
force de la République, c'est son prin-
cipe vital. L'ignorance la jetterait dans
la première fondrière qu'elle rencon-
trerait sur sa route.
L'obscurité est l'intérêt de la monar-
chie; la nécessité de la République est
la lumière.
AUGUSTE VACQUERIE.
40
UNE LETTRE AUX ITALIENS
Les journaux italiens ont reçu une
lettre curieuse du monsieur à l'encrier.
fIly raconte que les Français, ses compa-
triotes, lui reprochent d'être un « fou».
C'est un reproche que, pour notre part,
nous ne lui avons jamais adressé.
L'homme qui a demandé qu'on votât le
plébiscite, après avoir écrit le Prince
Caniche, ne peut pas être accusé de fo-
lie. La folie ne calcule rien. C'est une
maladie. Ce n'est pas une spéculation.
La folie dont on soupçonne notre
homme serait, à l'entendre, la « folie
de la liberté». J'inclinerais à croire
qu'il se trompe sur la nature de son
mal. C'est plutôt la folie du portefeuille
qui le tourmente. Les médecins con-
naissent bien cette sorte d'aberration
mentale. Ils l'appellent : la monomanie
des grandeurs. Quand un malheureux
en est atteint, il s'imagine qu'il va de-
venir ministre, empereur, pape ou bon
Dieu. M. Laboulaye n'est qu'à la pre-
mière période de la maladie. Il ne vise
point encore à la divinité. Un minis-
tère lui suffit. Et tout ce qu'il demande
au pouvoir, pour sa guérison immé-
diate, c.'est la douche rafraîchissante
des émoluments budgétaires.
Mais encore une fois" est-il fou? Nous
sommes persuadés du contraire. C'est
lui qui veut faire courir ce bruit-là.
Quand on a conseillé l'adhésion à
l'empire libéral d'Emile Ollivier, après
avoir joué au républicain; quand après
cela on a voté la déchéance ; quand en-
suite on a voulu livrer l'enseignement
aux jésuites; quand on se souvient de
la Constitution américaine le jour où il
s'agit de décapitaliser la France, et
qu'on oublie cette Constitution toutes
les fois qu'il s'agit de la liberté d'asso-
ciation, de la liberté de réunion et de
la liberté de la presse, on est tout autre
chose qu'un fou. M. Laboulaye le sait
bien, et c'est pour cela qu'il plaide les
circonstances atténuantes. Se voyant
démasqué, il essaye de se faire plain-
dre, et il se tourne vers les journaux
italiens, disant : Excusez-moi, je suis
un peu timbré.
Le reste de la lettre ferait d'ailleurs.
croire qu'il dit vrai. C'est un pathos
incompréhensible. M. Laboulaye pré-
tend que les radicaux de l'extrême-gau-
che « ramènent en triomphe » les chefs
de la Commune « qui ont incendié Pa-
ris ». On ne sait que dire d'une affirma-
tion pareille faite à des étrangers et
dans un journal étranger. Est-ce une
simple sottise? Quel « incendiaire »
l'auteur du Prince Caniche a-t-il vu
ramener en triomphe ? Qu'il le nomme !
Mais M. Laboulaye se soucie peu de
la vérité. Tout enragé des sifflets qui
l'ont accueilli dernièrement au théâtre
du Château-d'Eau, il cherche à se ven-
ger de Paris et des Parisiens. Il dénonce
notre gouvernement, notre ville et
notre pays à l'Italie et à l'Allemagne.
Le brave homme nous brouillerait avec
l'Europe tout entière pour nous punir
d'avoir trouvé son rapport un peu en-
fantin et prodigieusement ridicule.
Mais il se passe des choses plus gra-
ves encore que le retour des incendiai-
res : on a voulu intenter un procès aux
ministres, on veut abolir «en fait, sinon
en droit » la liberté de l'enseignement
supérieur, à laquelle, lui, Edouard La-
boulaye, homme de l'encrier et du plé-
biscite, a, nous affirme-t-il, « attaché
son nom ». Voilà, ce nous semble, un
bien grand crime. Le seul nom de M.
Laboulaye, attaché à une liberté, devait
suffire à la défendre éternellement. Et
il est clair que le pouvoir qui ne res-
pecte pas le nom de M. Laboulaye atta-
ché à quelque chose est un pouvoir qui
ne respectera jamais rien.
Ces vérités énoncées, M. Laboulaye
nous apprend qu'il va mourir. « A mon
âge, dit-il, la mort n'est pas bien éloi-
gnée. »
La diatribe se termine en élégie. C'est
de l'Hégésippe Moreau tout pur. Nous
avouons cependant ne pas être touchés i
jusqu'aux larmes. La perspective de la
disparition du sénateur de Seine-et-i
Oise nous laisse les yeux secs. Pour
nous, M. Laboulaye était depuis long-
temps défunt. Il y a longtemps que"
nous l'avons pleuré. Le jour où il s'est
engagé dans l'armée bonapartiste ell
cléricale, nous l'avons considéré comme
ayant quitté le monde des vivants. Tous
les regrets auxquels il avait droit, il
les a eus. C'est pourquoi nous pouvons
lui dire aujourd'hui: — Vous ne nous
apitoierez ni avec votre folie actuelle ni
avec votre fin prochaine. Et si par ha-
sard vous avez envie qu'on vous par-
donne, tenez-vous tranquille et'^&e. ca-
lomniez plus votre pays.
EDOUARD LOCKROY.
Blanqui est élu.
Au premier tour, il avait eu 3,673 voix.
Au second, il en a eu 6,796. Trois mille
cent vingt-trois de plus.
M. Lavertujon en a eu 4,665. Quatorze
cent soixante-six de moins que Blanqui.
La leçon est-elle complète? Le gouver-,
nement comprend-il maintenant la faute
énorme qu'il a commise en ne proposant;
pas, comme nous le lui avons conseillé,
l'amnistie pleine et entière ?
L'intérêt des autres élections s'efface i
devant celui de l'élection de Bordeaux. Il i
faut cependant faire une exception relative
pour l'élection du huitième arrondissement
de Paris, ou la coalition réactionnaire a j
donné la majorité au candidat bonapar- j
tisle, :
Au premier tour, les trois candidats ré- j
publicains avaient eu, M. Clamageran
3,018 voix, M. Cogniet 1,134, et M. Des-
marest 646, ensemble 4,798. Hier, M. Gia -
mageran en a eu 5,011. On peut donc dire
qu'il a eu, outre ses voix, celles de MM. |
Desmarest et Cogniet.
Au premier tour, M. Godelle avait eu
4,074 voix; le candidat bonaparto-légiti-'
miste, M. Binder, en avait eu 915, et le'
candidat orléaniste, M. Dalligny en avait j
eu 2,202. Ensemble : 7,193. Hier, le can-
didat bonapartiste pur-sang (versé) en a
eu 6,509. C'est-à-dire qu'il a eu, à peu de
voix près, avec celles des bonapartistes,
celles desl'égitimistes et des orléanistes.
Nous en faisons notre compriment aux
orléanistes et aux légitimistes.
Nous faisons aussi notre compliment à
cet arrondissement de Paris, qui trouve
assez bon pour lui un blackboulé de pro-
vince et dont le patriotisme se fait repré-
senter par un homme du parti qu'un
vote solennel de l'Assemblée nationale,
vote des royalistes comme des républi-
cains, a déclaré responsable de la ruine,
de l'invasion et du démembrement de la
France.
A. v.
ÉLECTIONS LÉGISLATIVES
DU 20 AVRIL
( Scrutin de ballottage)
(Résultats connus à deux heures du matin)
PARIS
iïe section
Inscrits M.151 i Votants * 820
Clamageran 331
Godelle 481 1
Daliigny 0
Blancs et nuls 8
28 section
Inscrits : 1.200 [ Votants : 856
Clamageran 282
Godelle 473
Dalligny 1
Blancs 4
3e section
Inscrits : 1.528 1 Votants : 1.039
Clamageran s 420
Godelle 636
Watel 1
Blancs 13
48 section
Inscrits: 1.489 f Votants : 1.055
Clamageran 387
Godelle 659
Dalligny 3
Blancs 6
58 section
Inscrits: 1.138 1 Votants : 837
Clamageran 452
Godelle 380
Dalligny 1
Blancs 4
6e section
Inscrits : 1.792 1 Votants : 1.232
Clamageran 719
Godille 512
Dalligny 1
Blancs 6
7C section
Inscrits : 1.820 1 Votants : 1.319
Clamageran 470
Godelle 846
Dalligny 3
Blancs et divers 16
8e section
Inscrits : 1.031 1 Votants': 763
Clamageran 307
Godelle 456
Blancs 8
9e section
Inscrits : 1.705 j Yptants : 1.248
Clamageran 564
Godelle 671 !
Blancs 8
Divers 5
109 section
Inscrits : 1.740 1 Votants: 1.302
Clamageran 593
Godelle 703
Blancs 4
H8 section
Inscrits: 1.520 1 Votants : 1.084
Clamageran 384
Godelle 692
Blancs 7
RÉSULTAT GÉNÉRAL
Inscrits : 16.134 1 Votants : 11.595
Clamageran 5.011
Godelle 6.509
Dalligny 10
Watel 1
Nuls, blancs et divers 64
M. Godelle est élu. -
DÉPARTEMENTS
Creuse
'2e circonscription d'Aubusson
(Résultats partiels)
Inscrits: 11.993 1 Votants:
MM. Le Faure, rép. 2.081
Lauly, rép. 82
Lassaigne, rép. 66
L'élection de M. Le Faure paraît aS(
surée.
Gironde
lre circonscription de Bordeaux
Inscrits, 24.429 1 Votants, 12.332
MM. Blanqui, radical 6.796
Lavertujon, rép. 5.330
M. Blanqui est élu.
IUtlre-et- Loire
2" circonscription de Tours
(Résultats partiels)
Inscrits : 26,1501 Votants : 12.20$
M. Rivière, républ. 10.222
Divers 1.236
L'élection de M. Rivière est certaine.
liozère
Arrondissement de Florac
Inscrits : 11.302 1 Votants : n
M. Belon, républicain ;
Loir-et-Ciaeir
1" circonscription de Blois
MM. Deniau, républ. 8,316
Julien 4.880
M. Deniau est élu.
marne
(lre circonscription de Reims.]
Inscrits : 25.341 1 Votants : 17.040
MM. Diancourt, rép. 9.052
Courmeaux, rép. 7.728
M. Diancourt est élu.
40
ÉLECTIONS JUNICIPAIES
PARIS
58 ARRONDISSEMENT
Quartier du Val-de-Gràce
MM. Aristide Rey, répub. 1.875
Georgi 518
68 ARRONDISSEMENT
Quartier de la Monnai&
MM. De Lanessan, répub. 1.169
Demombynes, rép. 948
——.—————. ———————
Il est bien évident que le régime
russe ne peut plus marcher comme cela.
Qu'est-ce qu'un gouvernement dont les
fonctionnaires sont marqués d'avance
pour une sorte de chasse féroce? Quelles
leçons à ceux qui placent la force d'un
régime dans l'étendue de ses pouvoirs,
dans l'importance de sa police, dans là
diminution des libertés !
D'où vient cette déplorable impuis*
sance? Les révolutionnaires russes
n'ont, que je sache, aucun pouvoir
magique dans leur œuvre de des-
truction : on peut presque toujours,
dans les cas ordinaires, retrouver
la trace d'un crime commis dans lUI
Feuilleton du RAPPEL
DU 22 AVRIL
L EVADE
ROMAN CANAQUE
CHAPITRE VIII
( thMMemvrea à l'intérieur
(Suite)
^Cependant* Armande, forcée de donner à
danclade de faux renseignements sur Hou-
rion et de faire à Rouvion de faux rapports
Jur Danclade, s'aperçut bientôt, à son
légoût pour ce double jeu, qu'elle n'était
pas née pour tromper. Toutes les semai-
lles, en allant livrer l'ouvrage de son père,
tUe se voyait condamnée à deux heures de
mensonge d'où elle sortait abaissée et dé-
confite, et l'argent qu'elle apportait au
fieux sculpteur, en échange d'un labeur
très réel, n'était plus pour elle que le prix
â'une sorte de prostitution. A maintes re-
prises, elle avait été sur le point de racon-
ter à son ami dans quel traquenard elle,
était sottement tombée d'abord, et dans
quel engrenage elle se débattait mainte-
nant.
Elle songeait à lui demander conseil;
mais le conseil qu'il lui eût donné était'
Voir le Rappel du 31 mars au 21 avril.
précisément celui qu'elle n'avait pas le
droit de suivre, car braver ouvertement
Rouvion et lui cracher son infamie à la
figure, c'était perdre àjamais Alavaill. Elle
se résignait donc à boire périodiquement
le calice d'une entrevue avec le répugnant
émissaire qui la salissait de sa sollicitude
et de sa familiarité. Et ce calice, elle le
buvait seule, plus soumise que Jésus-
Christ qui avait essayé de faire partager
le sien à ses apôtres, lesquels d'ailleurs
avaient énergiquement refusé de trinquer.
Elle s'était embarquée un matin pour
son Golgotha hebdomadaire, et Danclade,
qui commençait à compter les quarts
d'heure, avait accepté avec reconnaissance
de Florissant la proposition d'une partie
de dames, destinée à tuer le temps qui
s'obstinait à ne pas mourir, quand brus-
quement un nuage de fumée odorante
envahit la paillotte. C'était le déporté
Chauffat qui entrait, précédé d'une « bouf-
farde » d'une telle dimension, qu'on se
demandait si c'était lui qui.. fumait sa
pipe, ou sa pipe qui le fumait. Trapu
comme un gorille, avec des cheveux noirs
et crépus plantés à un centimètre des
sourcils, et des biceps plus volumineux
que des œufs d'autruche, le déporté
Chaulfat passait pour le plus endurci des
philosophes.
Il avait laissé à Paris une femme mala-
de, plus cinq enfants, dont l'aîné n'avait
pas huit ans, et le souvenir de cette nichée
demeurée sans pain et sans abri n'altérait
en quoi que ce soit sa gaieté native. Sa
pré occupation la plus apparente était de
suffire à la prodigieuse consommation de
tabac que réclamaient ses appétits fumi-
vores. Ancien ouvrier constructeur de
marine, il travaillait en dernier lieu dans
la carrosserie; mais la presqu'île Ducos
n'offrant aucun débouché à cet état
luxueux, il s'était retiré à la peinte ex-
trême de la presqu'île, après s'y être creusé
deux fosses, l'une où il vivait tapi comme
un jaguar, l'autre où il tabriquait, avec du
bois coupé dans la forêt, du charbon qu'il
vendait pour alimenter sa pipe. Les dents
laquées par des dépôts successifs de nico-
tine, la figure plombée par les vapeurs car-
boniques, Chauffat avait fini par ressem-
bler moins à un homme qu'à un calorifère,
dont les bouches de chaleur étaient figurées
par deux yeux ronds qui faisaient trou
dans cette noirceur.
« Citoyens, dit-il, en constatant que ses
deux co-déportés étaient seuls, je sais
qu'on peut se lier absolument à vous.
Mais, comme je ne suis pas seul dans l'af-
faire qui m'amène, voulez-vous me jurer
ide ne souffler '* mot à âme qui vive de ce
que vous allez voir?
— Un serment, à quoi bon ? répliqua Flo-
'rissant jouant l'air fâché. Croyez-vous donc,
citoyen Chauffai, que je sois un homme
sans foi et sans honneur, incapable de
garder un jour ce qui a été confié à son
honneur et à sa foi? Et je ferai la même
remarque pour Danclade.
— En ce cas, venez, conclut Chauffat,
attribuant à un accès de dignité Liesse
cette réminiscence d'un drame célèbre. Il
prit Danclade par la main, comme pour le
guider à travers des labyrinthes non
encore foulés par des pas humains. Flo-
rissant suivait. Ils se dirigèrent en serre-
file vers le prolongement de l'enceinte for-
tifiée qui aboutit à la mer, sa fortification
naturelle, et atteignirent, après une chaude
ascension, le sonftnet en dos d'âne du
monticule boisé, connu sbus le nom de
« forêt ». Chaulfat ouvrait la marche,
silencieux, tirant du fourneau de sa pipe
des bouffées plus graves. Danclade res-
pectait ce mutisme, sans trop savoir jusqu'à
quel point il était respectable ; l'éternelle
bonne humeur de ce père bizarre qui
s'inquiétait si peu du destin de ses cinq
enfants restés en France lui ayant toujours
inspiré quelque répulsion.
Depuis qu'on était entré sous bois, les
têtes étaient défendues contre le soleil
par un enchevêtrement de feuillages et de
lianes qui faisait du sentier une longue
tonnelle.
Toutes les difficultés et tous les désa-
gréments étaient maintenant pour les
jambes, qui s'empêtraient dans ces racines
:advcntives qui semblent sortir de terre
pour respirer un peu, qui se cherchent et
Iqui s'enroulent comme des boas amou-
reux. Plus loin, le chemin était coupé par
une liane flexible reliant U '1 arbre à un
autre, et qui aurait facilement remplacé
pour des enfants la corde à sauter. Ils se
'trouvaient, par instants, arrêtes devantune
fisnffca de carre, dont les barreaux s'étaient;
i
formés eux-mêmes avec des pousses des-
cendues des branches principales jusqu'à
terre, où elles avaient pris pied, de telle
sorte que l'arbre devient un temple dont
le tronc représente la principale colonne
de soutènement et dont les rameaux
qui en tombent figurent les colonnettes.
Ils écrasaient de leurs épais godillots
des carrés de pourpier sauvage, que les dé-
portés vont cueillir afin de le -manger en
salade, quand ils ont, bonne fortune as-
sez rare, du sel, de l'huile et du vinaigre
pour l'assaisonner.
Danclade, nouveau venu dans le péni-
tencier, n'avait jamais poussé aussi loin
la visite de son domaine. Il ne put s'em-
pêcher d'admirer des pins immenses, tout
d'une venue, frères de ceux qui ont donné
leur nom à l'île que l'Assemblée adécrétée
lieu de déportation simple. Le pin res-
semble au proscrit, il se résigne à pousser
partout où le hasard le plante. Il apparaît
au pôle, on le rencontre à l'équateur. Il
vit sous les neiges du Spitzberg, sous les
rayons.du ciel austral, dans le sol danois,
d:ns l'humus néo-calédonien, dans l'ari-
diié de la Sologne ou des Landes, dans la
fertilité exubérante de la Californie ou
des Sandwich. Le pin n'a ni patrie ni
foyer. C'est le Juif-Errant du règne vé-
gétal.
Chauffat, peu rêveur de sa nature, sapa
la contemplation de son camarade avec
cette réflexion utilitaire :
— C'est ca qui est bon pour faire des
mats 1
Puis le cheminement reprit silencieuxit
De temps en temps, un des trois mar-
cheurs sautait brusquement en arrière, aU
contact d'une de ces grosses araignées
rouges, seul animal venimeux du conti-
nent, qui se laissent glisser des plus hau*
tes branches au bout d'un fil presque aussi
fort qu'une aiguillée de soie et qui rebond
dissent comme des balles sur la figure du
passant. -,
Le soleil reparut ardent et cuivra
On était sorti du massif et on descendait
l'autre versant de la colline. j
A vingt pas au-delà, un amas de rocherjP
noirâtres, qu'on aurait pris de loin pouif
une troupe d'éléphants au repos, for*
maient comme la ceinture et les gradins
d'un colysée, improvisé par quelque révo4
lution volcanique. Seulement, ce n'étaienli
plus les gladiateurs, mais les déportés quif
dans cette arène, jetaient ces mots au MM
notaure de l'ordre : Morituri te salutant. J
Chauffat fit une pose, retira sa pipe dl
sa bouche, et plaça entre ses dents deu~
de ses doigts dont il tira, selon le rite paL
risien, un coup de sifflet. Un autre couy
de sifflet plus. strident et plus prolongé
répondit à cet appel, et deux hommes
peu près aussi charbonneux que leur as-4
socié, dressèrent sur des piédestaux dtf
basalte leurs ténébreux profils.
UN EVAB-J
A suivre)
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