Titre : Le Rappel / directeur gérant Albert Barbieux
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1879-04-21
Contributeur : Barbieux, Albert. Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 21 avril 1879 21 avril 1879
Description : 1879/04/21 (N3328). 1879/04/21 (N3328).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine commune
Description : Collection numérique : La Commune de Paris Collection numérique : La Commune de Paris
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-43
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 13/08/2012
LE RAPPEL DU 21 AVRIL
?
Il semble qu'ir y ait bien peu de rapports
,,;, entre vos délicates et exquises recherches, en*
tre vos investigations minutieuses du passé,
et les préoccupations d'une société affairée,
tout entière aux travaux journaliers qui la
font vivre. Ceux qui disent : à quoi servent,
dans une pareille société, les compagnies
savantes ? peuvent remporter d'ici une le-
çon.
Je suis heureux de voir avec quelle promp-
titude les soc étés des beaux-arts ont répondu
à l'appel de l'administration. Leurs délégués,
qui n'étaient que 17 il y a trois ans, ont atteint
le nombre de 80 cette année. Du concours
éclairé et dévoué de ces sociétés, l'enseigne-
ment populaire du dessin (dont la création sera
l'honneur de M. Bardoux) recevra une impul-
sion profonde, et l'inventaire des richesses
d'art de la France, en bonne voie d'exécu-
tion, se poursuivra dans des conditions excel-
lentes. --, -
Le gouvernement de la République, depuis
six ans, a considérablement augmenté le bud-
get de l'enseignement supérieur. Il a l'a porté
de 7 millions à 13 millions.
Pas de solution de continuité, pas de contra-
diction. La Révolution de 1789 n'était pas une
rupture : c'était un dénouement.
La démocratie est le produit du travail in-
cessant des siècles, la somme de travaux in-
calculables et de douleurs qui sont notre
histoire même. Certes, l'en"antement a été
laborieux, mais le résultat est glorieux. Le
gouvernement qui en est sorti est fondé sur la
liberté et aussi sur l'unité. L'unité est l'affir-
mation de la tradition nationale. Gardons-
nous, messieurs; de la liberté qui va à ren-
contre de l'unité! Gardons-nous de cette pré-
tendue liberté qui veut dissoudre l'unité morale
de la France, et qui créerait deux France qui
ne parleraient pas la même langue et arrive-
raient à ne pas se connaître !
Cette liberté-là, nous la rejetons 1
En dépit des sophismes, des clameurs et des
pétitions, nous saurons faire respecter lés
droits méconnus de l'Etat en matière d'ensei-
gnement. (Applaudissements.)
Nous ne demandons pas le monopole, on le
sait bien, mais le contrôle; nous ne voulons
pas le despotisme, mais la garantie. Et pour
venir à bout de notre tâche, nous sommes
heureux de nous appuyer sur la tradition na-
tionale et sur l'esprit moderne.
Une double salve d'applaudissements a
éclaté à la fin de cette allocution, qui
avait été fréquemment interrompue par
les chaleureux bravos de tout l'auditoire,
moins le clérical dont nous avons constaté
la murmure et dont le succès a été un
redoublement d'acclamations pour le mi-
nistre de la République.
Voici la liste des récompenses décer-
nées aux sociétés.
Sur la proposition de la section des
sciences du comité, M. le ministre de l'ins-
truction publique a adressé, par arrêté en
date du 24 février 1879, les récompenses
suivantes :
4 médailles d'or à MM. :
Combescure, professeur à Montpellier (tra-
vaux mathématiques);
Coquillon, dosage du grisou;
Dieulafait, professeur à Marseille (géologie
chimique) ;
Schrader, de la société Ramond (recherches
sur les Pyrénées).
8 médailles d'argent à MM. :
Gruey, professeur à Clermont-Ferrand (mé-
canique);
Bucaille, de la Société géologique de Nor-
mandie (géologie);
Lescuyer, de Vitry-le-François (recherches
ornithologiques) ;
Jeanliernat, de Toulouse (travaux de botani-
que);
Rodin, de Beauvais (travaux de botanique) ;
Cagnoul, professeur à Arras (travaux d'a-
gronomie.
Coutance, professeur à Brest (travaux de
physiologie) ;
Letellier, professeur à Alençon (travaux de
géologie).
Sur la proposition de la section d'ar-
chéologie du comité, par arrêté en date du
même jour :
L'allocation de trois mille francs, mise
à la disposition de la section d'archéologie
du comité, a été partagée ainsi qu'il suit
entre les trois sociétés savantes des villes
ci-après désignées :
Bordeaux, Société archéologique 1.000 f.
Bourges, Société des antiquaires
du Centre 1.000 «
Périgueux. Société historique et ar-
chéologique du Périgord 1.000 »
1 Sur la proposition de la section d'his-
toire du comité, par un troisième arrêté,
l'allocation de 3,000 francs, mise à la dis-
position de la section d'histoire du comité,
a été partagée ainsi qu'il suit entre les
trois sociétés savantes des villes ci-après
désignées :
Nancy, Société d'archéologie lorraine et du
Musée lorrain 1.000 f.
Rambouillet, Société archéologique 1.000
Troyes, Société académique d'agri-
culture, des sciences, arts et belles-
lettres, 1.000 -
Voici le compte- rendu de la séance qui
j été tenue la veille, c'est-à-dire vendredi :
La séance est ouverte à une heure moins
vingt minutes, sous la présidence de M. Ed-
mond About, membre de la commission de
l'Inventaire des richesses d'art de la France.
M. Le Breton, directeur du musée céramique
de Rouen, membre correspondant de la com-
mission des beaux-arts, est choisi pour vice-
président.
Siègent au bureau, comme secrétaires :
MM. Henri Jouin, Pillet, Louis Sevin.
M. Edmond About ouvre la séance par une
allocution où il rappelle la grande importance
de la réunion, dont toute la France doit se
rendre compte, dit-il. Il insiste particulière-
ment sur l'objet de la session au point de vue
de l'enseignement du dessin. Un temps pro-
chain viendra où chaque Français ; aura tirer
un coup de fusil; il faut qu'un temps arrive,
également prochain, où chaque Français saura
donner un coup de crayon.
L'étude du dessin aura pour but, non-seule-
ment d'ouvrir de nouveaux horizons à un point
de vue essentiellement pratique, mais aussi
d'épurer le sens artistique, trop souvent con-
trarié par des nullités inconscientes ou de
fausses théories. Il semble que la pratique de
l'art, précisément parce qu'elle est une excep-
tion, soit une chose exclusive où l'exception
seule soit appelée à juger. De là une sorte
d'isolement dangereux qui enlève à l'école la
subordination à laquelle elle devrait être sou-
mise. 11 faut que tout Fiançai^, s'il n'est un
praticien, au sens e act du mot, soit du moins
apte à juger l'œuvre d'art.
Le jour où le dessin sera entré dans le sang
de la nation, on ne craindra pas de voir les
déclassés de l'art aussi nombreux qu'ils le sont
aujourd'hui.
Dans ce sens encore, l'inspection du dessin
surtout sera profitable, car elle ira directe-
ment à l'encontre des erreurs que peut l'aire
naître la solitude.
Il faut, a dit M. About, qu'on s'empresse do
créer une unité de direction dans l'enseigne-
ment de l'art, et Paris, cette fois encore, sera
le centre d'où partira l'effort dirigeant. Mais
l'orateur n'oublie pas qu'il s'adresse à des.
provinciaux, aussi a-t-il soin de rappeler avec
un à-propos délicat que lui-même est un pro-
vincial, chassé de sa province, l'Alsar^.-i 01'
reine, et pour qui Paris n'est devenu qu une
patrie d'adoption. ',' -
L'allocution de M. Edmond About est vive-
ment applaudie.
Plusieurs membres de la réunion prennent
ensuite la parole et donnent lecture de com-
munications spécialement relatives à l'ensei-
gnement du dessin dans les différents dépar-
tements.
M. Ad vielle, de l'Académie d'Arras, avait la
parole, lorsque M. Jules Ferry, ministre de
l'instruction publique, accompagné de M. Tur-
quet, sous-secrétaire d'Etat des beaux-art?, est
venu visiter la réunion et a pris place au bu-
reau.
M. le ministre s'est fait rendre compte par
M. About du travail en cours de lecture et a
échangé quelques observations avec un cer-
tain nombre de délégués relativement à l'en-
seignement du dessin dans leurs arrondisse-
ments.
M. Jules Ferry a félicité M. Noël, architecte,
professeur à l'école municipale de dessin
d'Orléans, sur son travail relatif à l'organi-
sation de cette école. L'orateur avait apporté
de nouveaux arguments sur l'utilité de créer
des écoles d'art décoratif. Le ministre lui a
promis qu'il serait tenu compte des indications
mentionnées dans son travail.
Après avoir entendu différents orateurs, le
ministre a quitté l'assemblée. La séance s'est
prolongée encore une heure environ et a été
levée à quatre heures cinq, lorsque la liste des
communications a été épuisée.
♦
ZIGZAGS DANS PARIS
M. Laboulaye a écrit une lettre à un
journal italien dans laquelle il déclare
qu'il a été et qu'il sera toujours absolu-
ment opposé :
Au retour des Chambres à Paris ;
A l'amnistie plénière;
Aux procès contre les ministres du
16 mai;
A l'expulsion définitive des jésuites;
Et à la résistance de la société civile
contre les empiétements du cléricalisme.
M. Laboulaye déclare qu'à part cela il
est pour toutes les libertés et se croit un
très bon républicain, un républicain de
choix.
«
M. Laboulaye aurait pu aller plus loin
dans la démonstration de son profond ré-
publicanisme, et ii aurait pu ajouter qu'il
se croyait surtout un républicain étonnant,
parce que :
En principe, il était pour la suppression
de la liberté de la presse;
La suppression de la liberté individuelle;
Le règne des prêtres ;
La déportation de tous les républicains
de France ;
Et pour le rétablissement de la monar-
chie.
Rien ne prouve plus, en effet, l'amour
d'un être pour la République que ces pe-
tites restrictions faites au programme stu-
pide de tous les autres républicains.
Quand on aime l'indépendance, il faut
l'aimer absolument, et quelle meilleure
preuve d'indépendance que de se détacher
totalement et sur toutes choses des idées
de ses coreligionnaires politiques?
M. Laboulaye, qui est un esprit fort et
ami du progrès, tient à ne pas rester dans
les ornières battues. Qui osera lui repro-
cher ce zèle pour la marche en avant?
Chacun a le droit ici-bas de comprendre
les choses à sa manière.
M. Laboulaye estime que la République
c'est l'absence de tous les principes ré-
publicains; que la République n'est possi-
ble que quand il n'y a pas de Répu-
blique!
On ne peut que s'incliner devant cette
conviction aussi neuve que consolante.
Il faut même dire que, grâce au nouveau
procédé de républicanisme de M. Labou-
laye, la République est désormais ouverte
à tout le monde.
Royalistes, bonapartistes, orléanistes
peuvent y entrer quand le cœur leur en
dira; ils n'auront même plus le moindre
coup de pinceau à donner pour cela àleur
opinion.
Rien ne leur sera plus commode. Le
bonapartiste pourra être républicain et
continuer à prêcher le césarisme* et à es-
pérer le retour de l'empire. Le royaliste
pourra continuer à vouloir le rétablisse-
ment du trône et de l'autel, et l'orléaniste
le retour au cens et à l'inégalité des ci-
toyens devant les parapluies.
Ce sera au besoin la République univer-
selle dont le chef naturel devra légitime-
ment être M. Laboulaye, lequel la repré-
sentera, en effet, admirablement, son
« oui» plébiscitaire d'une main ell'encrier
à lui offert par les étudiants républicains,
à cause de la fermeté de ses convictions
républicaines, de l'autre.
ERNEST BLUM.
Wll i MW- a.
AFFAIRES D'ORIcSft?
Voici, d'après des renseignements au-
torisés que nous recevons de Constanti-
nople l'historique des négociations qui se
poursuivent actuellement entre les grandes
puissances.
La proposition d'une occupation mixte de
la Roumélie orientale était acceptée en prin-
cipe par tous les cabinets, lorsque la Porte
adressa aux puissances de nouvelles pro-
positions ayant pour but d'écarter le projet
présenté sur ce sujet par le gouvernement
russe.
En même temps, lord Dufferin, ambassa-
deur d'Angleterre à Saint-Pétersbourg, pré-
sentait au gouvernement russe des proposi-
tions ayant le môme but que celle? de la Porte
et, à de légères différences près, semblables à
ces dernières.
Les propositions anglaises portaient sur les
points suivants :
1° Prolongation pendant un an des pouvoirs
de la commission internationale de la Roumé-
lie o-lento le ;
2° Nomination d'Alelio-Pacht aux fonctions
de gouverneur général de cette province;
3° Pendant un an, le gouverneur général de
la Roumélie orientale n'aurait le droit d'ap-
peler les troupes qu'avec le consentement
de la majorité de la commission internatio-
nale ;
4° Pendant cette même période d'un an, la
Porte renoncerait au droit de placer des gar-
nisons torques dans les Balkans ;
5° Une petite garnison lurq.ie occuperait
Bourgas.
Sur ce dernier point, le projet anglais dif-
fère quelque peu du projet de la Porte.
Tandis que ce dernier mentionnait B^urgis
et quelques autres points qui n'étaient pas
complètement déterminés, le cabinet anglais,
précisant davantage, demandait pour les Turcs
le droit d'occuper aussi Ichlimaq.v'" --.. ",
Ces cinq points formellement présentés par
lord Dufferin ont été immédiatement acceptés
par le gouvernement russe, qui, renonçant à
son propre projet d'occupation mixte a fait
simplement les réserves suivantes :
Le Cabinet de Saint-Pétersbourg a déclaré,
en ce qui concerne l'occupation turque d'Ich-
timan, qu'il ne pouvait accepter cette proposi-
tion parce qu'il considérait l'occupation de
çette ville par des troupes turques comme
*pouvant amener un conflit avec les populations
locales, conflit que les puissances cherchaient
précisément à prévenir. Il ajoute qu'une gar-
nison turque à Bourgas était suffisante pour
affirmer en principe le droit de souveraineté
du sultan sur la Roumélie orientale.
Toutefois, le gouvernement russe laissait
entendre qu'indépendamment de l'occupation
de Bourgas, si aux yeux de l'Angleterre cette
occupation n'était pas jugée suffisante. un
corps de troupes turques pourrait être can-
tonné sur la frontière méridionale de la Rou-
mélic orientale, mais en dehors de cette pro-
vince.
Le gouvernement russe a également exprimé
le vœu que l'entrée des troupes @ turques à
Bourgas eût lieu seulement après l'évacuation
complète de la Roumélie orientale et de la
Bulgarie, par les troupes russes, évacuation
qui, aux termes du traité de Berlin, com-
mençant le 3 mai, doit être terminée le 3
août suivant.
Relativement eu droit du gouverneur général
d'appeler dans l'intérieur de la Roumélie
orientale les troupes turques, avec le consen-
tement de la majorité de la commission in-
ternationale, le gouvernement russe a fait des
réserves en demandant d'une manière géné-
rale que les questions de principes réservées
à la décision de la commission ne puissant
être i-ésdtues qu'à l'unanimité des membres de
cette commission, c'est à dire que sur les
questions dites de principe, lorsque la com-
mission ne pourrait pas être d'un avis unanime,
ces questions tomberaient dans le domaine de
la diplomatie et feraient l'objet de négocia-
tions de cabinet à cabinet.
Pour les questions de détail ou d'opportu-
nité, le gouvernement russe a pleinement ac-
cepté que les décisions fussent prises égale-
ment à la majorité des voix.
En résumé, le cabinet de Saint-Pétersbourg
a accepté les propositions de l'Angleterre, sauf
sur les trois points suivants, qui peuvent être
considérés comme secondaires : *
1° Occupation d'Ichtiman par les Tures;
2° Entrée des troupes turques à Bourgas
avant l'évacuation complète de la Roumélie
orientale et de la Bulgarie par les troupes
russes;
3° Décisions des questions, réservées à la
commi sion de Roumélie, à la majorité des
voix.
L'accord surtout le reste était complet en-
tre l'Angleterre et la Russie; seuls, ces trois
points formaient, ces derniers jours, le sujet
des négociations des puissances. Et encore, as-
sure-t on, la suggestion russe sur le troisième
point peut être considérée considérée comme
acceptée par les divers cabinets.
Cette entente entre les cabinets de Londres
et de Saint-Pétersbourg devait se manifester à
Constantinople par des démarches identiques,
faites auprès de la Porte, par les représen-
tants de la Russie et de l'Angleterre.
Le Times publie la dépêche suivante de
Constantinople :
Un nouveau délai pour la signature de la
convention austro-turque est nécessaire, par
suite des nouvelles reçues de Novi-Bizar, où la
population se propose de résister à l'entrée des
troupes autrichiennes.
On lit dans le Times :
On ne croit pas que la Turquie et la Grèce
puissent arriver d'elles-mêmes à la conclusion
d'un compromis.
En conséquence, le gouvernement français
ne retardera pas plus longtemps d'inviter les
puissances à offrir leur médiation.
Le gouvernement russe a ravivé le projet
d'occupation mixte en proposant qm Aleko-
Pacha, et la commission internationale de Rou-
mélie soient autorisés à appeler des troupes
mixtes en cas d'insurrection.
Le consentement des puissances à cette pro-
position ne parait pas certain.
— ■ ■ - - ■■
Attentat contre l'empereur de Russie
Voici de nouveaux renseignements sur
Solowieff, extraits des divers journaux de
Saint-Pétersbourg :
Malgré l'état grave de Solowieff, à la suite
de son empoisonnement, son interrogatoire a
pu commencera sept heures du soir. Aux pre-
mières questions qui lui furent adressées, il
répondit que le nom de Popoff qu'il avait pris
d'abord, n'était pas le sien, qu'il s'appelait
Sokoloff, qu'il avait commis le crime de sa
propre initiative et qu'il n'avait pas de com-
plices. Quant au domicile, il n'en avait pas ;
qu'il a habité en dernier lieu chez des con-
naissances, dont il taira le nom pour ne pas
les compromettre.
Une circonstance fortuite a permis, mal-
gré son refus opiniâtre de donner des explica-
tions catégoriques, de constater l'identité du
criminel.
Lorsqu'au moment de son arrestation on l'a
fouillé, on a trouvé dans une de ses poches
un fragment du vieux numéro du journal alle-
mand l'il écollt, paraissant à Saint-Péters-
bourg; sur une des marges de ce fragment
de journal, se trouvait écrit au crayon « Elena
Constantinowa Solowieff».
Cette circonstance, en apparence sans im-
portance, servit de fil conducteur à des décou-
vertes postérieures.
Les recherches, faites au bureau d'adresses
de la police, ont fait connaître, qu'une
famille Solowieff demeurait sur l'île Ka-
meunoi.
Les renseignements pris immédiatement
ont constaté que la famille Solowieff se com-
pose d'un vieil'.ard de 80 ans, Constantin Solo-
wieff, officier de santé, de sa femme, de trois
fils et d'une fille unique, Elena. Un des fils
sert dans l'administration de la douane, le
second est actuellement en traitement dans un
des hôpitaux de la ville ; la fille donne des
leçon, et quitte la maison paternelle de grand
matin pour ne revenir que dans la soirée.
Relativement au troisième fils, Alexandre, le
vieux Solowieff dit qu'il a maintenant 3i ans,
qu'il a fait ses études dans un des colléges de
Saint-Pétersbourg, qu'il a fréquenté l'univer-
sité de cette ville, mais qu'il l'a quittée à la se-
conde année.
Alexandre Solowieff obtint plus tard une
place d'instituteur dans l'arrondissement de
Toropetx (gouvernement de Pstow).
On fit demander à la famille si elle ne pos-
sédait pas un portrait du fils absent; le père
Solowieff présenta une carte photographique
faite i! y a quelques années. Au premier coup
d'œil jeté sur celle carte, aucun don'c ne fut
plus possible : A'exandre-Constaninowiteh
Soiovieff était l'auteur de là tentative de meur-
tre contre la personne de l'empereur. Solowieff
est représenté sur cette photographie dans le
costume national russe.
Les question; posées aux parents ont, en
outre, établi qu'Alexandre a vécu en dernier
lieu, mais peu de temps, chei eux, et qu'il est
parti le vendredi 11 avril, en leur disant qu' 1
allait à Moscou où il prétendait avoir obtenu
une plac.1. En présence de ces révélations, le
meurtrier a été forcé d'avouer qu'il était bien
Alexandre Solowieff, ancien instituteur rura!,
mais il a persisté énergiquement dans son r.;
us de donner des renseignements pi~éci-~
sur son crime et sur les comp ices qu'il précis
pe t
avoijv^
- On est convaincu néanmoins que l'idée de
l'attentat n'est pas venue subitement à Solo-
wieff, mais qu'il l'a longuement préparée.
La poche droite de son pantalon est faite en
toile cirée et celle de son pardessus en peau de
chamois, d'où cette conclusion naturelle qu'il
était depuis quelque temps porteur d'un revol-
ver, car ces précautions n'avaient évidemment
d'autre but que de bien resserrer le revolver
et d'éviter que par son poids il ne déchirât les
poches où il pouvait être mis.
LE CRIME DE IflONTREUIL-SÏOs-BOlS
Le corps de Mme Basengeaud, qui a été as-
sassinée à Montreuil, a été transporté à la
Morgue, ainsi que nous l'avons annoncé.
Le cadavre a été examiné par les médecins
experts. Il résulterait de cet examen que la
mort n'a pas été donnée par les coups de cou-
teau nombreux dont la victime était criblée.
La malheureuse a reçu sur la tempe gauche
un coup de marteau ou de tout autre instru-
ment contondant qui a déterminé la mort im-
médiate.
Cela expliquerait comment personne n'a en-
tendu le moindre bruit.
Les onze coups de poignard ont dû être por-
tés après ce premier coup violent et n'étaient
qu'un surcroit de précaution de la part des as-
sassins.
Comme pièces à conviction on a emporté à
la Morgue les lunettes bleues que la victime
portait encore quand on l'a trouvée baignée
dans son sang. Elles étaient brisées et tordues
par le choc du premier coup.
On a emporté aussi une robe ensanglantée et
une table également tachée de sang et sur la-
quelle la victime avait dû s'appuyer avant de
tomber.
On a trouvé sur le comptoir deux verres à
moitié vidés, ce qui confirme que les assassins
étaient deux. Un verre contenait du vin, l'au-
tre du kirsch.
Contrairement à ce que beaucoup de nos
confrères ont dit, le corps n'est pas resté cinq
heures sans être aperçu. Il est reste tout au
plus une heure et demie.
Ainsi que nous l'avons. raconté hier, les
meubles ont été ouverts. La commode a été
parliclilièremeat fouillée. Mais ce qui indique
bien le trouble des assassins, c'est qu'ils n'y
ont pas trouvé une vieille bourse qui conte-
nait près de 200 francs. Les malles étaient
dans un grand désordre et l'on avait cherché
jusqu'au fond, en jetant de côté le linge et les
vêtements.
La caisse était ouverte ; on y avait soustrait
avec quelque menue monnaie une chaîne en
or et une montre du même métal, ainsi qu'un
petit paquet contenant une paire de boucles
d'oreilles. Les criminels ont laissé le trousseau
qui contenait toutes les clefs de la maison et
des meubles, au milieu de bouteilles en-
tamées.
La justice est en ce moment sur une piste
exc llente, et tout porte à croire que nous au-
rons bientôt à annoncer l'arrestation des
bandits.
Mme Basengeaud, née Elisabeth pey, était
née près de Coblentz, à Musenheim, ce qui
faisait cr-oire à tout le pays qu'elle était Alsa-
cienne.
———————— ————————
LA CATASTROPHE DE F RAMERIE S
L'Indépendance belge donne sur la catastrophe
de Frameries les détails suivants :
Jusqu'à présent, le chiffre des victimes est
complétement inconnu, et personne n'est à
même de donnera ce sujet des renseignements
exacts.
Le trait plein, qui avait été repris depuis un
mois, comptait plus de 350 ouvriers, mais tous
ne descendaient pas journellement. Le lam-
piste prétend avoir distribué deux cent quinze
lampes.
Le marqueur de jour, Aimable Dufrasne,qui
était descendu hier matin à 5 heures avec le
trait du jour, se trouve parmi les 87-ouvriers
sauvés. Malheureusement, il n'avait pas pu
terminer, au moment où se produisit la pre-
mière explosion, le marquage complet de ses
hommes ; mais il résulte de ses déclarations
que le nombre d'hommes descendus doit être
!égal à celui d'avant-hier, qui était deux de cent
huit.
C'est sur ce chiffre, qui se rapproche de celui
indiqué par le lampisle, que l'administration
du charbonnag ■ base ses calculs.
Des sept galeries superpoées dont se com
pose cette mine, trois seulement étaient en
exploitation : l'une à 520 mètres de profondeur,
la seconde à 550 mètres et la troisième à 610
mètres.
Dès que les homme? travaillant dans la ga-
lerie la plus basse entendirent :es détonations,
ils se.précipitèrent vers le puits et parvinrent
jusqu'à 115 mètres de distance lu sol.
Mais arrivés là, les échelles enO. im.nées qui
brûlaient au-dessus de -leurs têtes, les poutres
incandescentes qui retombaient au fond de la
bure, les émanations gazenses les obligèrent
à recaler.
Un porion, nommé Jean-Baptiste Dieu, con-
seilla immédiatement à ses compagnons de
redescendre jusqu'à la première galerie de
traverse et de tâcher de gagner' par là le puits
aux échelles.
Tous ceux qui l'écoutèrent furent sauvés, et
tous ceux qui ont revu le jour ne tarissent pas
en éloges sur la conduite de ce brave ouvrier.
Ce sont les 87 qui purent sortir hier soir.
Quant aux autres, les explosions partielles
produisirent des éboub inents tels qu'à l'heure
qu'il est, tout espoir de sauver ces malheureux
doit être abandonné.
Parmi les dix-neuf cadavres que j'ai vus,
deux seulement présentaient des traces de
brûlures; tous les autres étaient morts par as-
phyxie. Ces corps, qui, sortant de la mine,
avaient l'aspect de masse de boue noirâtre,
ont pu être reconnus après a\oir été soigneu-
sement lavés, et ont été rendus immédiate-
ment à leurs familles.
Frameries est calme; toute la population en-
combre les rues; une morne consternation se
lit sur tous les visages. Par ci parla un groupe
plus nombreux s'est arrêté devant une maison ;
c'est l'habitation d'une famille qui a perdu un
de ses membres et à laquelle en vient de res-
tituer un cadavre.
On veut éviter l'encombrement des curieux
et prévenir de nouveaux accidents, car plu-
sieurs pans de murailles de 12 à 15 mètres de
hauteur n'ont pu être que faiblement étan-
ç'onnés et menacent ruine. Et puis il faut rur-
tout que les ouvriers puissent travailler avi c
ca'me, et, à certains moments, dans un silence
absolu, afin de pouvoir entendre ies ouvriers
qui sont descendus dans la mine et qui doi-
vent opérer le déblaiement.
Ce sera long, trop long, hélas !
Il s'agit avant tout de rétablir la ventilation,
afin d'assainir les gale vie s et de permettre aux
travailleurs de se îvndre dans la mine.
Et te ne sera pas chose facile, ca? un des
éboulements a bouché le puits aux échelles à
une profondeur de 4 5 mct; cs environ, c'est-
à-dire à 105 mètres au dessin de la galerie
supérieure d'cxploitation, dans laquelle on
rencontrera probablement uuepariie des ou-
vriers manquants.
A moins de circonstances imprévues et ex-
traordinaires, les ingénieurs chargés de la
conduis des travaux ne prévoient pas pouvoir
arriver jusqu'à eux dans un bref délai.
Jusqu'à ce malin, la direction des mines
s'était formellement opposée à ce que nul ne
descende. Les premiers à le faire ont été le
conducteur des tiavaux, M. Arthur Delsaux,
accompagné par cinq ouvriers mineurs ; et
certes il ne fallait pas un mince courage pour
oser se risquer dans des conditions pareilles.
Depuis, les ouvriers descendent, mais,
comme le travail est très dur et fort pénible,
ils se relayent de quatre en quatre heures.
On ne saurait assez admirer et proclamer le
courage de cette brave population : pour quel-
ques ouvriers de bonne volonté que l'on a de-
mandés, les mineurs se sont présentés en
masse, prêts à affronter le péril.
Ni la fumée noire et épaisse qui sort encore
toute chaude du puits d'extraction, ni les ébou-
lements qui peuvent survenir, les charpentes
ayant été consumées et les maçonneries forte-
ment endommagées, ni la certitude de devoir
travailler dans une atmosphère irrespirable,
ni les cadavres retirés et qui sont là comme
un avertissement et comme une menace, rien
ne les rebute.
Et pouïl-ant ils ont la presque certitude de
ne retrouver personne vivant. C'est tout sim-
plement sublime.
Abstraction faite de la perte irréparable oc-
casionnée par foutes ces victimes, les pertes
matérielles sont énormes.
Il y a cinq mois seulement, on avaitterminé
les travaux de réparation nécessités par le si-
nistre de 1875; plus de 300,000 fr. avaient été
dépensés à cet effet.
Aujourd'hui il faudra au moins le double
pour réparer les dégâts superficiels en admet-
tant que le fond soit en bon état ; dans le cas
contraire, les pertes dépasseront un million.
Les travaux avaient été repris depuis trois
mois seulement, et il n'y a pas plus d'un mois
que l'on travaillait au trait plein.
A Paris, on a reçu hier les dépêches sui-
vantes :
On travaill-e lentement à déblayer les ébou-
lements.
Ce matin ont eu lieu onze enterrements.
Le roi Léopold a envoyé télégraphiquement
5,000 fr., que le gouverneur provincial a dis-
tribués en visitant les blessés.
Une petite grève s'est déclarée dans deux
charbonnages voisins, dont l'un compte 500 et
l'autre 300 ouvriers.
On ne signale pas de troubles.
Midi 12 minutes.
Les travailleurs sont à 400 mètres ; ils en-
tendent cinq vivants à 550 mètres, assez in-
gambes.
Nourriture envoyée.
Félicitations du ministre à M. Pacquet, ingé-
nieur.
Dernière dépêche
Mons, 19 avril, 1 h. 20 soir.
Cinq ouvriers ont été retirés vivants de la
galerie qui a 520 mètres de profondeur.
On entend des bruits routerrains qui don-
nent un peu d'espoir. Les travaux de sauve-
tage continuent avec la plus grande activité.
—————————
TRIBUNAUX
Nous recevons la dépêche suivante :
Anvers, 19 avril.
John Retsin, accusé de parricide, a été ac-
quitté par huit voix contre quatre. Grande
affluence.
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Séance du 12 avril
La séance est ouverte à neuf heures et de-
mie, sous la présidence, du citoyen Fuzilier,
ayant pour assesseurs les citoyens Colmar et
Ruusselot; secrétaire, le citoyen Gazelles.
Après la lecture du procès-verbal de la
séance du 15 mars et le rapport de la commis-
sion, qui sont adoptés avec de légères rectifi-
cations, le citoyen Picourt dit qu'il a déposé
sur le bureau les questions suivantes, relatives
au congrès :
1° Du salariat et de ses conséquences;
2° De la propriété et de son organisation,
et demande à la réunion de vouloir bieu le
inscrire en tété du programme.
Le citoyen Boudaud; a:1 nom du cercle d'é-
tudes sociales positivistes, lit un programme
dont il fait le développement. -
Après une discussion à laquelle prennent
part plusieurs citoyens sur le travail des en-
fants, le président fait un résumé des ques-
tions proposées et les met successivement aux
voix.
La réunion décide que la première question
à inscrire au programme sera : Du salariat et
de ses conséquences, par 60 voix contre 23 ; <>*
Comme deuxième question : Du rôle de la
femme dans la société moderne, par 47 vojx
contre 45 ; -
Troisième question : De la propriété et de
son organisation, par 60 voix.
Le citoyen Fixois demande que l'on fasse
une collecte dont le produit sera destiné moii
tié pour l'élection Blanqui, moitié pour la
commission.
Adopté à l'unanimité.
Le citoyen Picourt lit nn manifeste destind
à être envoyé à Bordeaux pour soutenir la
candidatura du citoyen Blanqui et remerciai
les électeurs bordelais. Le ^aanifesle est
adopté à l'unanimité. 1
L'Association libre des employés droguistes
de la Seine, grâce au concours de l'Union'
française de la Jeunesse, va ouvrir la série de
ses conférences littéraires et scientifiques dans
les salles de son siège social, 27, rue des
Ecouffes (Marais). Elles sont libres.
La première, qui aura lieu demain lundi, à
8 h. 112 précises, sera faite par M. Simon Can<
tagrel, de l'Union française de la Jeunessej
sur la chimie; elle sera précédée d'une ha,
rangue du président. :. t
La seconde, une conférence littéraire, seri
faite le 28 courant, à 8 h. Ij2 précises, sui
Franklin, par M. E. Duval, docteur en droit,
membre de l'Union française de la Jeu<
nesse.
On nous prie d'informer les ouvriers eif
voitures que la distribution des récompense(
accordées aux élèves du cours aura lieu le di-
manche 27 avril f879, à 2 heures précises,
salle des cours, avenue Wagram, 35. ;
4> -
On nous prie de publier l'avis suivant 5
Le cercle des cuisiniers de Paris pour l'étudE
d"s questions sociales et professionnelles i
décidé, avec l'approbation des membres fonda-
teurs et pour inaugurer dignement sa fonda-
tion, de donner une conférence publique et
gratuite sur l'histoire de la cuisine depuis
l'anthropologie jusqu'à nos jours, et l'analyse
chimique sur l'alimentation.
La conférence sera fûte par M. le doctew
Bazalyette et Eera présidée par M. le docteui
Robinet. ; i
L'importance du sujet traité, le but pour-
suivi et la sympathie qu'inspirent ces deux
noms nous sont un sûr garant de l'attrait
qu'offrita cette soirée. ;
C'est pourquoi nous avons choisi la vaste
salle de la Redoute, persuadés qu'un publii
nombreux nous fera l'honneur d'y assister,
ainsi qu'un gra id nombre de nos collègues.
La conférence aura lieu le mardi 29 avril, à
9 heures du soir, salle de la Redoute, 35, rue
Jean-Jacques-Rousseau.
Le président, A. GAZE j le secrétaire, A. cc:
LOMBIÉ ; le trésorier, s. CHOTARD.
DERRIÈRE LA TOILE
M. le sous-secrétaire d'Etat des beaux-art.
vient d'aftirmer son libéralisme en accordanl
à la direction du théâtre Cluny l'autorisation
de reprendre les Quatre Seryetits de la Rochelle,
dont la représentation était interJite à Paris
depuis plus de trente ans.
M. Talien sol icitait depuis longtemps du
ministère cette autorisation, qui ne venait
point. Après s'être fait remettre la pièce, pour
en faire l'objet d'un examen sérieux, M. Tur-
quel n'a pas voulu que la scène fût privée plus
longtemps d'une œuvre hardie et vigoureuse,
qui respire le plus pur patriotisme, et qui
joint à un grand intérêt historique le specta-
cle des sentiments les plus élevés.
La pièce passera au théâtra Cluny, aussit^
après Mandrin.
-00-
Après Camille Desmoulins, le théâtre des Na-
tions reprendra, dit-on, Notre-Dame de Paris, de
Paul Foucher, d'après le roman de Vi tor
Hugo.
-00-
Le rôle de Clarisse de Jordane, que crée, ce
soir, Mlle Bartet dans les Tapageurs, sera le
dernier qu'elle jouera au Vaudeville.
Mlle Bartet débutera l'automne prochain au
Théâtre-Français dans Antoinette, du Gendrd
de monsieur Poirier.
—00—
Les répétitions de la Vie parisienne sont
commencées aux Variétés. Le rôle de la gaJ\"
ti re n'a pas encore de titulaire.
Mlle Faivre, du Palais-Royal, chantera Mé-
tella.
On annonce pour la saison prochaine, aux
Variétés, une comédie nouvelle de M. Henné-
quin avec Mmes Judic et Céline Chaumont
dans les deux rôles principaux..
-00-
Spectacle de la semaine à l'Opéra-Comique,
Aujourd'hui dimanche : la D.ime blanche et
la Fille du régiment..
Lundi : Fra Diavolo, VEc'air. ':
Mardi, jeudi, samedi : la Flûte enchantée.
'00-
On répète à l'Odéon le Voyage de monsieur
Perfichan, comédie en quatre actes, de MM.
Eug ne Labiche et Martin. u
C'est Montbars, l'excellent comique du Pa-
lais-Royal, qui jouera le rôle de Perrichon,
créé autrefois par Geoffroy. Les autres rôles
principaux sont distribués à MM. Porel,
Amaury, Tousé ; Mme Crosnier et Mlle Sisosj
—00— ,
Voici le résultat des concours de la Société
des compositeurs de musique de l'année
1878 : 1
1° Concours pour un madrigal à 3 voix. *
Prix unique de 200 francs : M. Henry Cd-i
hen. fi
2° Concours pour un Ave Maris Stella à 4
voix. ; *
Prix unique de 200 francs (offert par M. Er-
nest Lamy) : M. Nicou-Choron.
Une mention honorable est accordée à Pau-
vre portant pour épigraphe : Peut-être.
3° Concours pour une scène ly* rique avec
accompagnement de piano. ( £ aj
Prix unique de 300 francs : Hamlet, de M.'
Georges Marty. '■ f f'
Deux mentions honorables sont accordées-
aux deux compositions intitulées : Phèdre et|
Satan foudroyé. •
4° Concours pour un concerto de piano afê6:
orchestre (fondation Pleyel-Wolfl'). ;,H ¡
Prix unique de 500 francs : M. Blas-Colo-j
mer.
5° Concours pour un quintette pour instfût;
ments à cordes. fl
Pas de prix. ¡ '7,
Une mention honorable est accordée, à l'uf,
nanimité, à l'œuvre portant pour épigraphe :
Le meunier s'imagine que le b!é ne eroît que pour,*
faire tourner son moulin. r
66 Concours pour une symphonie. t.
Prix unique de 500 francs (offert par M. lé;
ministre des beaux-arts) : M. Paul Lacombe.
EMILE MARS Y»*/
- - -v
La semaine de Pâques a consacré le sucçijJ.;
de SalvatQi'Rosa. au Châtelet.,.
?
Il semble qu'ir y ait bien peu de rapports
,,;, entre vos délicates et exquises recherches, en*
tre vos investigations minutieuses du passé,
et les préoccupations d'une société affairée,
tout entière aux travaux journaliers qui la
font vivre. Ceux qui disent : à quoi servent,
dans une pareille société, les compagnies
savantes ? peuvent remporter d'ici une le-
çon.
Je suis heureux de voir avec quelle promp-
titude les soc étés des beaux-arts ont répondu
à l'appel de l'administration. Leurs délégués,
qui n'étaient que 17 il y a trois ans, ont atteint
le nombre de 80 cette année. Du concours
éclairé et dévoué de ces sociétés, l'enseigne-
ment populaire du dessin (dont la création sera
l'honneur de M. Bardoux) recevra une impul-
sion profonde, et l'inventaire des richesses
d'art de la France, en bonne voie d'exécu-
tion, se poursuivra dans des conditions excel-
lentes. --, -
Le gouvernement de la République, depuis
six ans, a considérablement augmenté le bud-
get de l'enseignement supérieur. Il a l'a porté
de 7 millions à 13 millions.
Pas de solution de continuité, pas de contra-
diction. La Révolution de 1789 n'était pas une
rupture : c'était un dénouement.
La démocratie est le produit du travail in-
cessant des siècles, la somme de travaux in-
calculables et de douleurs qui sont notre
histoire même. Certes, l'en"antement a été
laborieux, mais le résultat est glorieux. Le
gouvernement qui en est sorti est fondé sur la
liberté et aussi sur l'unité. L'unité est l'affir-
mation de la tradition nationale. Gardons-
nous, messieurs; de la liberté qui va à ren-
contre de l'unité! Gardons-nous de cette pré-
tendue liberté qui veut dissoudre l'unité morale
de la France, et qui créerait deux France qui
ne parleraient pas la même langue et arrive-
raient à ne pas se connaître !
Cette liberté-là, nous la rejetons 1
En dépit des sophismes, des clameurs et des
pétitions, nous saurons faire respecter lés
droits méconnus de l'Etat en matière d'ensei-
gnement. (Applaudissements.)
Nous ne demandons pas le monopole, on le
sait bien, mais le contrôle; nous ne voulons
pas le despotisme, mais la garantie. Et pour
venir à bout de notre tâche, nous sommes
heureux de nous appuyer sur la tradition na-
tionale et sur l'esprit moderne.
Une double salve d'applaudissements a
éclaté à la fin de cette allocution, qui
avait été fréquemment interrompue par
les chaleureux bravos de tout l'auditoire,
moins le clérical dont nous avons constaté
la murmure et dont le succès a été un
redoublement d'acclamations pour le mi-
nistre de la République.
Voici la liste des récompenses décer-
nées aux sociétés.
Sur la proposition de la section des
sciences du comité, M. le ministre de l'ins-
truction publique a adressé, par arrêté en
date du 24 février 1879, les récompenses
suivantes :
4 médailles d'or à MM. :
Combescure, professeur à Montpellier (tra-
vaux mathématiques);
Coquillon, dosage du grisou;
Dieulafait, professeur à Marseille (géologie
chimique) ;
Schrader, de la société Ramond (recherches
sur les Pyrénées).
8 médailles d'argent à MM. :
Gruey, professeur à Clermont-Ferrand (mé-
canique);
Bucaille, de la Société géologique de Nor-
mandie (géologie);
Lescuyer, de Vitry-le-François (recherches
ornithologiques) ;
Jeanliernat, de Toulouse (travaux de botani-
que);
Rodin, de Beauvais (travaux de botanique) ;
Cagnoul, professeur à Arras (travaux d'a-
gronomie.
Coutance, professeur à Brest (travaux de
physiologie) ;
Letellier, professeur à Alençon (travaux de
géologie).
Sur la proposition de la section d'ar-
chéologie du comité, par arrêté en date du
même jour :
L'allocation de trois mille francs, mise
à la disposition de la section d'archéologie
du comité, a été partagée ainsi qu'il suit
entre les trois sociétés savantes des villes
ci-après désignées :
Bordeaux, Société archéologique 1.000 f.
Bourges, Société des antiquaires
du Centre 1.000 «
Périgueux. Société historique et ar-
chéologique du Périgord 1.000 »
1 Sur la proposition de la section d'his-
toire du comité, par un troisième arrêté,
l'allocation de 3,000 francs, mise à la dis-
position de la section d'histoire du comité,
a été partagée ainsi qu'il suit entre les
trois sociétés savantes des villes ci-après
désignées :
Nancy, Société d'archéologie lorraine et du
Musée lorrain 1.000 f.
Rambouillet, Société archéologique 1.000
Troyes, Société académique d'agri-
culture, des sciences, arts et belles-
lettres, 1.000 -
Voici le compte- rendu de la séance qui
j été tenue la veille, c'est-à-dire vendredi :
La séance est ouverte à une heure moins
vingt minutes, sous la présidence de M. Ed-
mond About, membre de la commission de
l'Inventaire des richesses d'art de la France.
M. Le Breton, directeur du musée céramique
de Rouen, membre correspondant de la com-
mission des beaux-arts, est choisi pour vice-
président.
Siègent au bureau, comme secrétaires :
MM. Henri Jouin, Pillet, Louis Sevin.
M. Edmond About ouvre la séance par une
allocution où il rappelle la grande importance
de la réunion, dont toute la France doit se
rendre compte, dit-il. Il insiste particulière-
ment sur l'objet de la session au point de vue
de l'enseignement du dessin. Un temps pro-
chain viendra où chaque Français ; aura tirer
un coup de fusil; il faut qu'un temps arrive,
également prochain, où chaque Français saura
donner un coup de crayon.
L'étude du dessin aura pour but, non-seule-
ment d'ouvrir de nouveaux horizons à un point
de vue essentiellement pratique, mais aussi
d'épurer le sens artistique, trop souvent con-
trarié par des nullités inconscientes ou de
fausses théories. Il semble que la pratique de
l'art, précisément parce qu'elle est une excep-
tion, soit une chose exclusive où l'exception
seule soit appelée à juger. De là une sorte
d'isolement dangereux qui enlève à l'école la
subordination à laquelle elle devrait être sou-
mise. 11 faut que tout Fiançai^, s'il n'est un
praticien, au sens e act du mot, soit du moins
apte à juger l'œuvre d'art.
Le jour où le dessin sera entré dans le sang
de la nation, on ne craindra pas de voir les
déclassés de l'art aussi nombreux qu'ils le sont
aujourd'hui.
Dans ce sens encore, l'inspection du dessin
surtout sera profitable, car elle ira directe-
ment à l'encontre des erreurs que peut l'aire
naître la solitude.
Il faut, a dit M. About, qu'on s'empresse do
créer une unité de direction dans l'enseigne-
ment de l'art, et Paris, cette fois encore, sera
le centre d'où partira l'effort dirigeant. Mais
l'orateur n'oublie pas qu'il s'adresse à des.
provinciaux, aussi a-t-il soin de rappeler avec
un à-propos délicat que lui-même est un pro-
vincial, chassé de sa province, l'Alsar^.-i 01'
reine, et pour qui Paris n'est devenu qu une
patrie d'adoption. ',' -
L'allocution de M. Edmond About est vive-
ment applaudie.
Plusieurs membres de la réunion prennent
ensuite la parole et donnent lecture de com-
munications spécialement relatives à l'ensei-
gnement du dessin dans les différents dépar-
tements.
M. Ad vielle, de l'Académie d'Arras, avait la
parole, lorsque M. Jules Ferry, ministre de
l'instruction publique, accompagné de M. Tur-
quet, sous-secrétaire d'Etat des beaux-art?, est
venu visiter la réunion et a pris place au bu-
reau.
M. le ministre s'est fait rendre compte par
M. About du travail en cours de lecture et a
échangé quelques observations avec un cer-
tain nombre de délégués relativement à l'en-
seignement du dessin dans leurs arrondisse-
ments.
M. Jules Ferry a félicité M. Noël, architecte,
professeur à l'école municipale de dessin
d'Orléans, sur son travail relatif à l'organi-
sation de cette école. L'orateur avait apporté
de nouveaux arguments sur l'utilité de créer
des écoles d'art décoratif. Le ministre lui a
promis qu'il serait tenu compte des indications
mentionnées dans son travail.
Après avoir entendu différents orateurs, le
ministre a quitté l'assemblée. La séance s'est
prolongée encore une heure environ et a été
levée à quatre heures cinq, lorsque la liste des
communications a été épuisée.
♦
ZIGZAGS DANS PARIS
M. Laboulaye a écrit une lettre à un
journal italien dans laquelle il déclare
qu'il a été et qu'il sera toujours absolu-
ment opposé :
Au retour des Chambres à Paris ;
A l'amnistie plénière;
Aux procès contre les ministres du
16 mai;
A l'expulsion définitive des jésuites;
Et à la résistance de la société civile
contre les empiétements du cléricalisme.
M. Laboulaye déclare qu'à part cela il
est pour toutes les libertés et se croit un
très bon républicain, un républicain de
choix.
«
M. Laboulaye aurait pu aller plus loin
dans la démonstration de son profond ré-
publicanisme, et ii aurait pu ajouter qu'il
se croyait surtout un républicain étonnant,
parce que :
En principe, il était pour la suppression
de la liberté de la presse;
La suppression de la liberté individuelle;
Le règne des prêtres ;
La déportation de tous les républicains
de France ;
Et pour le rétablissement de la monar-
chie.
Rien ne prouve plus, en effet, l'amour
d'un être pour la République que ces pe-
tites restrictions faites au programme stu-
pide de tous les autres républicains.
Quand on aime l'indépendance, il faut
l'aimer absolument, et quelle meilleure
preuve d'indépendance que de se détacher
totalement et sur toutes choses des idées
de ses coreligionnaires politiques?
M. Laboulaye, qui est un esprit fort et
ami du progrès, tient à ne pas rester dans
les ornières battues. Qui osera lui repro-
cher ce zèle pour la marche en avant?
Chacun a le droit ici-bas de comprendre
les choses à sa manière.
M. Laboulaye estime que la République
c'est l'absence de tous les principes ré-
publicains; que la République n'est possi-
ble que quand il n'y a pas de Répu-
blique!
On ne peut que s'incliner devant cette
conviction aussi neuve que consolante.
Il faut même dire que, grâce au nouveau
procédé de républicanisme de M. Labou-
laye, la République est désormais ouverte
à tout le monde.
Royalistes, bonapartistes, orléanistes
peuvent y entrer quand le cœur leur en
dira; ils n'auront même plus le moindre
coup de pinceau à donner pour cela àleur
opinion.
Rien ne leur sera plus commode. Le
bonapartiste pourra être républicain et
continuer à prêcher le césarisme* et à es-
pérer le retour de l'empire. Le royaliste
pourra continuer à vouloir le rétablisse-
ment du trône et de l'autel, et l'orléaniste
le retour au cens et à l'inégalité des ci-
toyens devant les parapluies.
Ce sera au besoin la République univer-
selle dont le chef naturel devra légitime-
ment être M. Laboulaye, lequel la repré-
sentera, en effet, admirablement, son
« oui» plébiscitaire d'une main ell'encrier
à lui offert par les étudiants républicains,
à cause de la fermeté de ses convictions
républicaines, de l'autre.
ERNEST BLUM.
Wll i MW- a.
AFFAIRES D'ORIcSft?
Voici, d'après des renseignements au-
torisés que nous recevons de Constanti-
nople l'historique des négociations qui se
poursuivent actuellement entre les grandes
puissances.
La proposition d'une occupation mixte de
la Roumélie orientale était acceptée en prin-
cipe par tous les cabinets, lorsque la Porte
adressa aux puissances de nouvelles pro-
positions ayant pour but d'écarter le projet
présenté sur ce sujet par le gouvernement
russe.
En même temps, lord Dufferin, ambassa-
deur d'Angleterre à Saint-Pétersbourg, pré-
sentait au gouvernement russe des proposi-
tions ayant le môme but que celle? de la Porte
et, à de légères différences près, semblables à
ces dernières.
Les propositions anglaises portaient sur les
points suivants :
1° Prolongation pendant un an des pouvoirs
de la commission internationale de la Roumé-
lie o-lento le ;
2° Nomination d'Alelio-Pacht aux fonctions
de gouverneur général de cette province;
3° Pendant un an, le gouverneur général de
la Roumélie orientale n'aurait le droit d'ap-
peler les troupes qu'avec le consentement
de la majorité de la commission internatio-
nale ;
4° Pendant cette même période d'un an, la
Porte renoncerait au droit de placer des gar-
nisons torques dans les Balkans ;
5° Une petite garnison lurq.ie occuperait
Bourgas.
Sur ce dernier point, le projet anglais dif-
fère quelque peu du projet de la Porte.
Tandis que ce dernier mentionnait B^urgis
et quelques autres points qui n'étaient pas
complètement déterminés, le cabinet anglais,
précisant davantage, demandait pour les Turcs
le droit d'occuper aussi Ichlimaq.v'" --.. ",
Ces cinq points formellement présentés par
lord Dufferin ont été immédiatement acceptés
par le gouvernement russe, qui, renonçant à
son propre projet d'occupation mixte a fait
simplement les réserves suivantes :
Le Cabinet de Saint-Pétersbourg a déclaré,
en ce qui concerne l'occupation turque d'Ich-
timan, qu'il ne pouvait accepter cette proposi-
tion parce qu'il considérait l'occupation de
çette ville par des troupes turques comme
*pouvant amener un conflit avec les populations
locales, conflit que les puissances cherchaient
précisément à prévenir. Il ajoute qu'une gar-
nison turque à Bourgas était suffisante pour
affirmer en principe le droit de souveraineté
du sultan sur la Roumélie orientale.
Toutefois, le gouvernement russe laissait
entendre qu'indépendamment de l'occupation
de Bourgas, si aux yeux de l'Angleterre cette
occupation n'était pas jugée suffisante. un
corps de troupes turques pourrait être can-
tonné sur la frontière méridionale de la Rou-
mélic orientale, mais en dehors de cette pro-
vince.
Le gouvernement russe a également exprimé
le vœu que l'entrée des troupes @ turques à
Bourgas eût lieu seulement après l'évacuation
complète de la Roumélie orientale et de la
Bulgarie, par les troupes russes, évacuation
qui, aux termes du traité de Berlin, com-
mençant le 3 mai, doit être terminée le 3
août suivant.
Relativement eu droit du gouverneur général
d'appeler dans l'intérieur de la Roumélie
orientale les troupes turques, avec le consen-
tement de la majorité de la commission in-
ternationale, le gouvernement russe a fait des
réserves en demandant d'une manière géné-
rale que les questions de principes réservées
à la décision de la commission ne puissant
être i-ésdtues qu'à l'unanimité des membres de
cette commission, c'est à dire que sur les
questions dites de principe, lorsque la com-
mission ne pourrait pas être d'un avis unanime,
ces questions tomberaient dans le domaine de
la diplomatie et feraient l'objet de négocia-
tions de cabinet à cabinet.
Pour les questions de détail ou d'opportu-
nité, le gouvernement russe a pleinement ac-
cepté que les décisions fussent prises égale-
ment à la majorité des voix.
En résumé, le cabinet de Saint-Pétersbourg
a accepté les propositions de l'Angleterre, sauf
sur les trois points suivants, qui peuvent être
considérés comme secondaires : *
1° Occupation d'Ichtiman par les Tures;
2° Entrée des troupes turques à Bourgas
avant l'évacuation complète de la Roumélie
orientale et de la Bulgarie par les troupes
russes;
3° Décisions des questions, réservées à la
commi sion de Roumélie, à la majorité des
voix.
L'accord surtout le reste était complet en-
tre l'Angleterre et la Russie; seuls, ces trois
points formaient, ces derniers jours, le sujet
des négociations des puissances. Et encore, as-
sure-t on, la suggestion russe sur le troisième
point peut être considérée considérée comme
acceptée par les divers cabinets.
Cette entente entre les cabinets de Londres
et de Saint-Pétersbourg devait se manifester à
Constantinople par des démarches identiques,
faites auprès de la Porte, par les représen-
tants de la Russie et de l'Angleterre.
Le Times publie la dépêche suivante de
Constantinople :
Un nouveau délai pour la signature de la
convention austro-turque est nécessaire, par
suite des nouvelles reçues de Novi-Bizar, où la
population se propose de résister à l'entrée des
troupes autrichiennes.
On lit dans le Times :
On ne croit pas que la Turquie et la Grèce
puissent arriver d'elles-mêmes à la conclusion
d'un compromis.
En conséquence, le gouvernement français
ne retardera pas plus longtemps d'inviter les
puissances à offrir leur médiation.
Le gouvernement russe a ravivé le projet
d'occupation mixte en proposant qm Aleko-
Pacha, et la commission internationale de Rou-
mélie soient autorisés à appeler des troupes
mixtes en cas d'insurrection.
Le consentement des puissances à cette pro-
position ne parait pas certain.
— ■ ■ - - ■■
Attentat contre l'empereur de Russie
Voici de nouveaux renseignements sur
Solowieff, extraits des divers journaux de
Saint-Pétersbourg :
Malgré l'état grave de Solowieff, à la suite
de son empoisonnement, son interrogatoire a
pu commencera sept heures du soir. Aux pre-
mières questions qui lui furent adressées, il
répondit que le nom de Popoff qu'il avait pris
d'abord, n'était pas le sien, qu'il s'appelait
Sokoloff, qu'il avait commis le crime de sa
propre initiative et qu'il n'avait pas de com-
plices. Quant au domicile, il n'en avait pas ;
qu'il a habité en dernier lieu chez des con-
naissances, dont il taira le nom pour ne pas
les compromettre.
Une circonstance fortuite a permis, mal-
gré son refus opiniâtre de donner des explica-
tions catégoriques, de constater l'identité du
criminel.
Lorsqu'au moment de son arrestation on l'a
fouillé, on a trouvé dans une de ses poches
un fragment du vieux numéro du journal alle-
mand l'il écollt, paraissant à Saint-Péters-
bourg; sur une des marges de ce fragment
de journal, se trouvait écrit au crayon « Elena
Constantinowa Solowieff».
Cette circonstance, en apparence sans im-
portance, servit de fil conducteur à des décou-
vertes postérieures.
Les recherches, faites au bureau d'adresses
de la police, ont fait connaître, qu'une
famille Solowieff demeurait sur l'île Ka-
meunoi.
Les renseignements pris immédiatement
ont constaté que la famille Solowieff se com-
pose d'un vieil'.ard de 80 ans, Constantin Solo-
wieff, officier de santé, de sa femme, de trois
fils et d'une fille unique, Elena. Un des fils
sert dans l'administration de la douane, le
second est actuellement en traitement dans un
des hôpitaux de la ville ; la fille donne des
leçon, et quitte la maison paternelle de grand
matin pour ne revenir que dans la soirée.
Relativement au troisième fils, Alexandre, le
vieux Solowieff dit qu'il a maintenant 3i ans,
qu'il a fait ses études dans un des colléges de
Saint-Pétersbourg, qu'il a fréquenté l'univer-
sité de cette ville, mais qu'il l'a quittée à la se-
conde année.
Alexandre Solowieff obtint plus tard une
place d'instituteur dans l'arrondissement de
Toropetx (gouvernement de Pstow).
On fit demander à la famille si elle ne pos-
sédait pas un portrait du fils absent; le père
Solowieff présenta une carte photographique
faite i! y a quelques années. Au premier coup
d'œil jeté sur celle carte, aucun don'c ne fut
plus possible : A'exandre-Constaninowiteh
Soiovieff était l'auteur de là tentative de meur-
tre contre la personne de l'empereur. Solowieff
est représenté sur cette photographie dans le
costume national russe.
Les question; posées aux parents ont, en
outre, établi qu'Alexandre a vécu en dernier
lieu, mais peu de temps, chei eux, et qu'il est
parti le vendredi 11 avril, en leur disant qu' 1
allait à Moscou où il prétendait avoir obtenu
une plac.1. En présence de ces révélations, le
meurtrier a été forcé d'avouer qu'il était bien
Alexandre Solowieff, ancien instituteur rura!,
mais il a persisté énergiquement dans son r.;
us de donner des renseignements pi~éci-~
sur son crime et sur les comp ices qu'il précis
pe t
avoijv^
- On est convaincu néanmoins que l'idée de
l'attentat n'est pas venue subitement à Solo-
wieff, mais qu'il l'a longuement préparée.
La poche droite de son pantalon est faite en
toile cirée et celle de son pardessus en peau de
chamois, d'où cette conclusion naturelle qu'il
était depuis quelque temps porteur d'un revol-
ver, car ces précautions n'avaient évidemment
d'autre but que de bien resserrer le revolver
et d'éviter que par son poids il ne déchirât les
poches où il pouvait être mis.
LE CRIME DE IflONTREUIL-SÏOs-BOlS
Le corps de Mme Basengeaud, qui a été as-
sassinée à Montreuil, a été transporté à la
Morgue, ainsi que nous l'avons annoncé.
Le cadavre a été examiné par les médecins
experts. Il résulterait de cet examen que la
mort n'a pas été donnée par les coups de cou-
teau nombreux dont la victime était criblée.
La malheureuse a reçu sur la tempe gauche
un coup de marteau ou de tout autre instru-
ment contondant qui a déterminé la mort im-
médiate.
Cela expliquerait comment personne n'a en-
tendu le moindre bruit.
Les onze coups de poignard ont dû être por-
tés après ce premier coup violent et n'étaient
qu'un surcroit de précaution de la part des as-
sassins.
Comme pièces à conviction on a emporté à
la Morgue les lunettes bleues que la victime
portait encore quand on l'a trouvée baignée
dans son sang. Elles étaient brisées et tordues
par le choc du premier coup.
On a emporté aussi une robe ensanglantée et
une table également tachée de sang et sur la-
quelle la victime avait dû s'appuyer avant de
tomber.
On a trouvé sur le comptoir deux verres à
moitié vidés, ce qui confirme que les assassins
étaient deux. Un verre contenait du vin, l'au-
tre du kirsch.
Contrairement à ce que beaucoup de nos
confrères ont dit, le corps n'est pas resté cinq
heures sans être aperçu. Il est reste tout au
plus une heure et demie.
Ainsi que nous l'avons. raconté hier, les
meubles ont été ouverts. La commode a été
parliclilièremeat fouillée. Mais ce qui indique
bien le trouble des assassins, c'est qu'ils n'y
ont pas trouvé une vieille bourse qui conte-
nait près de 200 francs. Les malles étaient
dans un grand désordre et l'on avait cherché
jusqu'au fond, en jetant de côté le linge et les
vêtements.
La caisse était ouverte ; on y avait soustrait
avec quelque menue monnaie une chaîne en
or et une montre du même métal, ainsi qu'un
petit paquet contenant une paire de boucles
d'oreilles. Les criminels ont laissé le trousseau
qui contenait toutes les clefs de la maison et
des meubles, au milieu de bouteilles en-
tamées.
La justice est en ce moment sur une piste
exc llente, et tout porte à croire que nous au-
rons bientôt à annoncer l'arrestation des
bandits.
Mme Basengeaud, née Elisabeth pey, était
née près de Coblentz, à Musenheim, ce qui
faisait cr-oire à tout le pays qu'elle était Alsa-
cienne.
———————— ————————
LA CATASTROPHE DE F RAMERIE S
L'Indépendance belge donne sur la catastrophe
de Frameries les détails suivants :
Jusqu'à présent, le chiffre des victimes est
complétement inconnu, et personne n'est à
même de donnera ce sujet des renseignements
exacts.
Le trait plein, qui avait été repris depuis un
mois, comptait plus de 350 ouvriers, mais tous
ne descendaient pas journellement. Le lam-
piste prétend avoir distribué deux cent quinze
lampes.
Le marqueur de jour, Aimable Dufrasne,qui
était descendu hier matin à 5 heures avec le
trait du jour, se trouve parmi les 87-ouvriers
sauvés. Malheureusement, il n'avait pas pu
terminer, au moment où se produisit la pre-
mière explosion, le marquage complet de ses
hommes ; mais il résulte de ses déclarations
que le nombre d'hommes descendus doit être
!égal à celui d'avant-hier, qui était deux de cent
huit.
C'est sur ce chiffre, qui se rapproche de celui
indiqué par le lampisle, que l'administration
du charbonnag ■ base ses calculs.
Des sept galeries superpoées dont se com
pose cette mine, trois seulement étaient en
exploitation : l'une à 520 mètres de profondeur,
la seconde à 550 mètres et la troisième à 610
mètres.
Dès que les homme? travaillant dans la ga-
lerie la plus basse entendirent :es détonations,
ils se.précipitèrent vers le puits et parvinrent
jusqu'à 115 mètres de distance lu sol.
Mais arrivés là, les échelles enO. im.nées qui
brûlaient au-dessus de -leurs têtes, les poutres
incandescentes qui retombaient au fond de la
bure, les émanations gazenses les obligèrent
à recaler.
Un porion, nommé Jean-Baptiste Dieu, con-
seilla immédiatement à ses compagnons de
redescendre jusqu'à la première galerie de
traverse et de tâcher de gagner' par là le puits
aux échelles.
Tous ceux qui l'écoutèrent furent sauvés, et
tous ceux qui ont revu le jour ne tarissent pas
en éloges sur la conduite de ce brave ouvrier.
Ce sont les 87 qui purent sortir hier soir.
Quant aux autres, les explosions partielles
produisirent des éboub inents tels qu'à l'heure
qu'il est, tout espoir de sauver ces malheureux
doit être abandonné.
Parmi les dix-neuf cadavres que j'ai vus,
deux seulement présentaient des traces de
brûlures; tous les autres étaient morts par as-
phyxie. Ces corps, qui, sortant de la mine,
avaient l'aspect de masse de boue noirâtre,
ont pu être reconnus après a\oir été soigneu-
sement lavés, et ont été rendus immédiate-
ment à leurs familles.
Frameries est calme; toute la population en-
combre les rues; une morne consternation se
lit sur tous les visages. Par ci parla un groupe
plus nombreux s'est arrêté devant une maison ;
c'est l'habitation d'une famille qui a perdu un
de ses membres et à laquelle en vient de res-
tituer un cadavre.
On veut éviter l'encombrement des curieux
et prévenir de nouveaux accidents, car plu-
sieurs pans de murailles de 12 à 15 mètres de
hauteur n'ont pu être que faiblement étan-
ç'onnés et menacent ruine. Et puis il faut rur-
tout que les ouvriers puissent travailler avi c
ca'me, et, à certains moments, dans un silence
absolu, afin de pouvoir entendre ies ouvriers
qui sont descendus dans la mine et qui doi-
vent opérer le déblaiement.
Ce sera long, trop long, hélas !
Il s'agit avant tout de rétablir la ventilation,
afin d'assainir les gale vie s et de permettre aux
travailleurs de se îvndre dans la mine.
Et te ne sera pas chose facile, ca? un des
éboulements a bouché le puits aux échelles à
une profondeur de 4 5 mct; cs environ, c'est-
à-dire à 105 mètres au dessin de la galerie
supérieure d'cxploitation, dans laquelle on
rencontrera probablement uuepariie des ou-
vriers manquants.
A moins de circonstances imprévues et ex-
traordinaires, les ingénieurs chargés de la
conduis des travaux ne prévoient pas pouvoir
arriver jusqu'à eux dans un bref délai.
Jusqu'à ce malin, la direction des mines
s'était formellement opposée à ce que nul ne
descende. Les premiers à le faire ont été le
conducteur des tiavaux, M. Arthur Delsaux,
accompagné par cinq ouvriers mineurs ; et
certes il ne fallait pas un mince courage pour
oser se risquer dans des conditions pareilles.
Depuis, les ouvriers descendent, mais,
comme le travail est très dur et fort pénible,
ils se relayent de quatre en quatre heures.
On ne saurait assez admirer et proclamer le
courage de cette brave population : pour quel-
ques ouvriers de bonne volonté que l'on a de-
mandés, les mineurs se sont présentés en
masse, prêts à affronter le péril.
Ni la fumée noire et épaisse qui sort encore
toute chaude du puits d'extraction, ni les ébou-
lements qui peuvent survenir, les charpentes
ayant été consumées et les maçonneries forte-
ment endommagées, ni la certitude de devoir
travailler dans une atmosphère irrespirable,
ni les cadavres retirés et qui sont là comme
un avertissement et comme une menace, rien
ne les rebute.
Et pouïl-ant ils ont la presque certitude de
ne retrouver personne vivant. C'est tout sim-
plement sublime.
Abstraction faite de la perte irréparable oc-
casionnée par foutes ces victimes, les pertes
matérielles sont énormes.
Il y a cinq mois seulement, on avaitterminé
les travaux de réparation nécessités par le si-
nistre de 1875; plus de 300,000 fr. avaient été
dépensés à cet effet.
Aujourd'hui il faudra au moins le double
pour réparer les dégâts superficiels en admet-
tant que le fond soit en bon état ; dans le cas
contraire, les pertes dépasseront un million.
Les travaux avaient été repris depuis trois
mois seulement, et il n'y a pas plus d'un mois
que l'on travaillait au trait plein.
A Paris, on a reçu hier les dépêches sui-
vantes :
On travaill-e lentement à déblayer les ébou-
lements.
Ce matin ont eu lieu onze enterrements.
Le roi Léopold a envoyé télégraphiquement
5,000 fr., que le gouverneur provincial a dis-
tribués en visitant les blessés.
Une petite grève s'est déclarée dans deux
charbonnages voisins, dont l'un compte 500 et
l'autre 300 ouvriers.
On ne signale pas de troubles.
Midi 12 minutes.
Les travailleurs sont à 400 mètres ; ils en-
tendent cinq vivants à 550 mètres, assez in-
gambes.
Nourriture envoyée.
Félicitations du ministre à M. Pacquet, ingé-
nieur.
Dernière dépêche
Mons, 19 avril, 1 h. 20 soir.
Cinq ouvriers ont été retirés vivants de la
galerie qui a 520 mètres de profondeur.
On entend des bruits routerrains qui don-
nent un peu d'espoir. Les travaux de sauve-
tage continuent avec la plus grande activité.
—————————
TRIBUNAUX
Nous recevons la dépêche suivante :
Anvers, 19 avril.
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quitté par huit voix contre quatre. Grande
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Séance du 12 avril
La séance est ouverte à neuf heures et de-
mie, sous la présidence, du citoyen Fuzilier,
ayant pour assesseurs les citoyens Colmar et
Ruusselot; secrétaire, le citoyen Gazelles.
Après la lecture du procès-verbal de la
séance du 15 mars et le rapport de la commis-
sion, qui sont adoptés avec de légères rectifi-
cations, le citoyen Picourt dit qu'il a déposé
sur le bureau les questions suivantes, relatives
au congrès :
1° Du salariat et de ses conséquences;
2° De la propriété et de son organisation,
et demande à la réunion de vouloir bieu le
inscrire en tété du programme.
Le citoyen Boudaud; a:1 nom du cercle d'é-
tudes sociales positivistes, lit un programme
dont il fait le développement. -
Après une discussion à laquelle prennent
part plusieurs citoyens sur le travail des en-
fants, le président fait un résumé des ques-
tions proposées et les met successivement aux
voix.
La réunion décide que la première question
à inscrire au programme sera : Du salariat et
de ses conséquences, par 60 voix contre 23 ; <>*
Comme deuxième question : Du rôle de la
femme dans la société moderne, par 47 vojx
contre 45 ; -
Troisième question : De la propriété et de
son organisation, par 60 voix.
Le citoyen Fixois demande que l'on fasse
une collecte dont le produit sera destiné moii
tié pour l'élection Blanqui, moitié pour la
commission.
Adopté à l'unanimité.
Le citoyen Picourt lit nn manifeste destind
à être envoyé à Bordeaux pour soutenir la
candidatura du citoyen Blanqui et remerciai
les électeurs bordelais. Le ^aanifesle est
adopté à l'unanimité. 1
L'Association libre des employés droguistes
de la Seine, grâce au concours de l'Union'
française de la Jeunesse, va ouvrir la série de
ses conférences littéraires et scientifiques dans
les salles de son siège social, 27, rue des
Ecouffes (Marais). Elles sont libres.
La première, qui aura lieu demain lundi, à
8 h. 112 précises, sera faite par M. Simon Can<
tagrel, de l'Union française de la Jeunessej
sur la chimie; elle sera précédée d'une ha,
rangue du président. :. t
La seconde, une conférence littéraire, seri
faite le 28 courant, à 8 h. Ij2 précises, sui
Franklin, par M. E. Duval, docteur en droit,
membre de l'Union française de la Jeu<
nesse.
On nous prie d'informer les ouvriers eif
voitures que la distribution des récompense(
accordées aux élèves du cours aura lieu le di-
manche 27 avril f879, à 2 heures précises,
salle des cours, avenue Wagram, 35. ;
4> -
On nous prie de publier l'avis suivant 5
Le cercle des cuisiniers de Paris pour l'étudE
d"s questions sociales et professionnelles i
décidé, avec l'approbation des membres fonda-
teurs et pour inaugurer dignement sa fonda-
tion, de donner une conférence publique et
gratuite sur l'histoire de la cuisine depuis
l'anthropologie jusqu'à nos jours, et l'analyse
chimique sur l'alimentation.
La conférence sera fûte par M. le doctew
Bazalyette et Eera présidée par M. le docteui
Robinet. ; i
L'importance du sujet traité, le but pour-
suivi et la sympathie qu'inspirent ces deux
noms nous sont un sûr garant de l'attrait
qu'offrita cette soirée. ;
C'est pourquoi nous avons choisi la vaste
salle de la Redoute, persuadés qu'un publii
nombreux nous fera l'honneur d'y assister,
ainsi qu'un gra id nombre de nos collègues.
La conférence aura lieu le mardi 29 avril, à
9 heures du soir, salle de la Redoute, 35, rue
Jean-Jacques-Rousseau.
Le président, A. GAZE j le secrétaire, A. cc:
LOMBIÉ ; le trésorier, s. CHOTARD.
DERRIÈRE LA TOILE
M. le sous-secrétaire d'Etat des beaux-art.
vient d'aftirmer son libéralisme en accordanl
à la direction du théâtre Cluny l'autorisation
de reprendre les Quatre Seryetits de la Rochelle,
dont la représentation était interJite à Paris
depuis plus de trente ans.
M. Talien sol icitait depuis longtemps du
ministère cette autorisation, qui ne venait
point. Après s'être fait remettre la pièce, pour
en faire l'objet d'un examen sérieux, M. Tur-
quel n'a pas voulu que la scène fût privée plus
longtemps d'une œuvre hardie et vigoureuse,
qui respire le plus pur patriotisme, et qui
joint à un grand intérêt historique le specta-
cle des sentiments les plus élevés.
La pièce passera au théâtra Cluny, aussit^
après Mandrin.
-00-
Après Camille Desmoulins, le théâtre des Na-
tions reprendra, dit-on, Notre-Dame de Paris, de
Paul Foucher, d'après le roman de Vi tor
Hugo.
-00-
Le rôle de Clarisse de Jordane, que crée, ce
soir, Mlle Bartet dans les Tapageurs, sera le
dernier qu'elle jouera au Vaudeville.
Mlle Bartet débutera l'automne prochain au
Théâtre-Français dans Antoinette, du Gendrd
de monsieur Poirier.
—00—
Les répétitions de la Vie parisienne sont
commencées aux Variétés. Le rôle de la gaJ\"
ti re n'a pas encore de titulaire.
Mlle Faivre, du Palais-Royal, chantera Mé-
tella.
On annonce pour la saison prochaine, aux
Variétés, une comédie nouvelle de M. Henné-
quin avec Mmes Judic et Céline Chaumont
dans les deux rôles principaux..
-00-
Spectacle de la semaine à l'Opéra-Comique,
Aujourd'hui dimanche : la D.ime blanche et
la Fille du régiment..
Lundi : Fra Diavolo, VEc'air. ':
Mardi, jeudi, samedi : la Flûte enchantée.
'00-
On répète à l'Odéon le Voyage de monsieur
Perfichan, comédie en quatre actes, de MM.
Eug ne Labiche et Martin. u
C'est Montbars, l'excellent comique du Pa-
lais-Royal, qui jouera le rôle de Perrichon,
créé autrefois par Geoffroy. Les autres rôles
principaux sont distribués à MM. Porel,
Amaury, Tousé ; Mme Crosnier et Mlle Sisosj
—00— ,
Voici le résultat des concours de la Société
des compositeurs de musique de l'année
1878 : 1
1° Concours pour un madrigal à 3 voix. *
Prix unique de 200 francs : M. Henry Cd-i
hen. fi
2° Concours pour un Ave Maris Stella à 4
voix. ; *
Prix unique de 200 francs (offert par M. Er-
nest Lamy) : M. Nicou-Choron.
Une mention honorable est accordée à Pau-
vre portant pour épigraphe : Peut-être.
3° Concours pour une scène ly* rique avec
accompagnement de piano. ( £ aj
Prix unique de 300 francs : Hamlet, de M.'
Georges Marty. '■ f f'
Deux mentions honorables sont accordées-
aux deux compositions intitulées : Phèdre et|
Satan foudroyé. •
4° Concours pour un concerto de piano afê6:
orchestre (fondation Pleyel-Wolfl'). ;,H ¡
Prix unique de 500 francs : M. Blas-Colo-j
mer.
5° Concours pour un quintette pour instfût;
ments à cordes. fl
Pas de prix. ¡ '7,
Une mention honorable est accordée, à l'uf,
nanimité, à l'œuvre portant pour épigraphe :
Le meunier s'imagine que le b!é ne eroît que pour,*
faire tourner son moulin. r
66 Concours pour une symphonie. t.
Prix unique de 500 francs (offert par M. lé;
ministre des beaux-arts) : M. Paul Lacombe.
EMILE MARS Y»*/
- - -v
La semaine de Pâques a consacré le sucçijJ.;
de SalvatQi'Rosa. au Châtelet.,.
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