Titre : Gil Blas / dir. A. Dumont
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1909-04-21
Contributeur : Dumont, Auguste (1816-1885). Directeur de publication
Contributeur : Gugenheim, Eugène (1857-1921). Directeur de publication
Contributeur : Mortier, Pierre (1882-1946). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 21 avril 1909 21 avril 1909
Description : 1909/04/21 (A30,N10762). 1909/04/21 (A30,N10762).
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-209
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 30/07/2012
* GIL BLAS. — MEftGREDÏ 21 AVRIL 1909. -
anniversaire de naissance, feld-maréchal royal
prussien. Le kronprinz a fait parT aujourd'hui au
roi de cette nomination ; en même temps, il lui
a remis le bâton de maréchal au nom de son im-
périal père.
A l'occasion du jubilé de 70 ans du roi, un Te
Deum solennel a été chanté à la Métropole en pré-
sence du roi, de la famille royale et du prince hé-
ritier.
Les troupes ont ensuite défilé.
Nouvelles du Palais
L'AFFAIRE Ef¥iP
C'est M. Çhênebenoit qui a été, hier, désigné
par le- Parquet pour instruire sur la plainte en dif-
înmation, que nous avons annoncée, de M. Empis,
rédacteur de première classe au bureau de l'artil-
lerie au ministère de la marine, contre M. Gustave
Téry, rédacteur de Y Œuvre.
L'affaire, d'ailleurs, menace de se corser. On
prête, en effet, à trois autres importants fonction-
naires du même bureau de l'artillerie, l'intention
de se joindre à leur collègue en se portant partie
civile au procès. Mais comme l'un d'eux est ac-
tuellement absent de Paris, les deux autres atten-
draient pour agir de l'avoir consulté.
UNE VITRIOLE USE
M. Boucard s'est occupé hier d'un drame du vi-
triol, qui remonte au mois de juillet dernier. La
prévenue est une dame Léonie Carof, 34 ans, veuve
d'un commissaire de la marine, et la victime est
un officier, M. Tb. M., lieutenant d'infanterie
dans une garnison non éloignée de Paris.
Ils étaient ensemble depuis 1906 quand, l'an der-
nier, le lieutenant quitta sa maîtresse dans l'inten-
tion de se marier." Elle obtint cependant un dernier
rendez-vous le 15 juillet et, dans la nuit, alors qu'il
était couché chez elle, avenue de Bel-Air, elle lui
jeta au visage un bol de vitriol.
Le malheureux, atrocement brûlé, littéralement
défiguré, fut transporté au Val-de-Grâce : il avait
un œil à jamais perdu.
C'est seulement au mois de décembre qu'en sor-
tant de l'hôpital, en convalescence, il porta plainte
et, en avril, le 8, que Lucie Carof fut arrêtée.
Interrogée hier par M. Boucard, en présence de
M" Albert Dusart, secrétaire de M8 Henri Robert,
la vitrioleuse a déclaré en substance :
— J'aimais beaucoup et j'aime toujours mon
amant. Et je ne sais pas pourquoi, car il est laid,
bègue, et m'a passé une vilaine maladie. De plus,
il vivait à mes crochets. Il me menait parfois lui-
même dans des music-halls ou des maisons de ren-
dez-vous et je lui remettais le produit de ma dé-
bauche. J'ai fait ainsi une fois la connaissance
d'un monsieur qui m'a emmenée passer trois se-
maines à Vittel et qui m'a remis 2.000 francs, avec
quoi je suis allée en villégiature à Nice avec mon
amant Il ne m'en faisait pas moins fréquemment
des scènes de jalousie et enfin, il a voulu me quit.
ter. Cependant, c'est dans un moment d'hallucina-
tion que j'ai agi, et je le regrette vivement, car je
l'adore toujours.
Le lieutenant M. va être prochainement entendu
- à son tour. - --- - - -
UN VOL DE DOCUMENTS AU « BORDA »
Dans cette affaire, où sont inculpés deux élèves
étrangers du Borda, le Chinois Yen-Kor-Hoa et un
de ses compatriotes non retrouvé, on nous annonce
de Brest que, d'après une communication du préfet
maritime, le vice-amiral Boué 4e Lapeyrère, ces
deux jeunes gens n'auraient pas pu livrer de do-
cuments secrets, attendu qu'aucun élève n'en pos-
sède à bord du navire-école.
11 n'en est pas moins certain que Yen-Kor-Hoa
est arrêté pour .vol, et non lunaison en effet, de
documents ^iu Borda et c'est tant mieux que ces
documents ne soient pas secrets.
R. Gatineau.
i irnij_ L II II" mi-Wlii -»-■■■ — 1———-■■IM.H II' !■
Lps "Camelots du Roy en Proviuee
Inscriptions royalistes sur les murs du Palais de
Justice de Nantes
Nantes, 20 avril. - Ce matin, les gardiens du
alais de justice ont trouvé sur la façade et sur
ks "IfS deTédince les inscriptions suivantes tra-
ces au coaltar, en lettres de grande taille : « Vive
le Roi ! A bas la République ! 445. »
Ces inscriptions ont été faites cette nuit, proba-
blement vers 1 h. 30 du matin.
En effet, un ouvrier rentrant chez lui à cette
heure tardive a déclaré avoir aperçu plusieurs
hommes rôdant autour du palais. Il n'y attacha
pas à oe moment d'importance. Pour arriver à tra-
cer ces inscriptions, les manifestants ont été obli-
gés d'escalader deux grilles.
D'autre part, les mêmes inscriptions ont été fai-
i es sur les murs de la préfecture, mais à cause
nans doute des plantons et des rondes, les mani-
festants se sont bornés à barbouiller le côté le
moins en-vue du monument.
Des ouvriers ont procédé cet après-midi au la-
vage de ces inscriptions.
Le Parquet a ouvert une enquête.
"■ i ■
Faits Divers
Grave accident. — 'Lundi, dans l'après-midi,à l'an-
gie du boulevard Baus>smahn et de la rue de Rome,
- Mme Marre DugaIJId, femme de Pancien consul de
France près la République de Colombie, se dispo-
sait en compagnie de son mari, à prendre pdace
dans la voilure de tête du tramway qui fait le
trajet de la ,Mad'un faux mouvement elle perdît l'équilibre -.et
tomba si malheureusement sur la chaussée qu'elle
fut traînée par le second véhicule sur un parcours
d'une trentaine de mètres.
Relevée par son mari, Mme Dugand a été trans-
posée à l'hôpital Beaujoa avec des fractures et
•.le* contusions muauples. La molieureuse femme,
qui esA mère de douze enfants, a subi hier matin
i a i i q) H Sa ( ion de la jambe droite.
Deux folles. — Dans un train qui l'amenait -de
Rouen à Paiva, Mme Léonie Verret, âgée de trente-
trois ans, prise subitement de folie, a tenté, hier
malin, à plusieurs reprises, d'ouvrir la portière du
compartiment. Ses compagnons de voyage, qui l'en
avaient empècllée, voulurent, à l"al'rÏ'vée du train,
la eomluire au commissariat spécial. La folle réus-
sit alors à se dégager et tenta de se jeter sous
les roues d'une locomotive. Il fallut l'aide de plu-
sieurs employés pour l'en empêcher et la maîtriser.
Une autre femme, Pauline Leroy, âgée de
Uo-quatre ans, demeurant à Bécon-Ies-Bruyè-
qn: étni-t"devenue-subitement folle sur un qua;
d'embarquement des lignes de banlieue, et se li-
vra it à -des excentricités, a été arrêtée et con-
duite au commissariat spéci-al et de là à l'infirme-
rie du Dépôt.
Au moment des installations à la campagne,
visiter aux Grands Magasins Dufayel l'immense
tchoix de mobiliers de toutes sortes, sièges, tapis,
tentures, articles de voyage, sport et jardin, bancs,
lentes, parasols, etc., photographie, cycles, voi-
tures d'enfnts, etc. Nombreuses attractions.
Uns aventurière. — Sur mandat de M. Bour-
doaux, juge d'instruction, des agents de la Sûreté
ont arrêté hier, 99, boulevard Poniatowsky, chez
une "dame de chanté-qui lui donnait l'hospitalité,
une aventurière, Amélie Marchelti, âgée ùe qua-
rante-neuf ans, dite la Grande Mélie. Cette femme
recherchée depuis plusieurs mois, avait, jusqu'ici,'
r 'ussi à déjouer la police en faisant des voyages
l'(llo,.(I'cr
Elle se présentait .schez les .bijoutiers, les four-
reurs, les marchands de dentelles, comme étant la
princesse de Saxe-Cobourg, la marquise de X.. ou
la comtesse de fC.., accompagnée de complices
qui, jouant le rôle de domestiques, l'appelaient
« Aîlessc Il.
Profitant de finattention des commerçants, elle
dérobait les objets les plus précieux qu'elle passait
H à sa suite 1). Le produit de ses vols, dépassant
200.000 francs, fut engagé dans un Mont-de-Piété
de Londres.
«ifiii
Nouvelles de partout
PROVINCE (20 avril)
îînzcbrouck. - Millon, l'assassin de « Quinze-Ca-
poîes », condamnée mort et récemment gracié, a
Mé exlrait ce matin à la première heure de la pri-
son de Saint-Orner. Par un train matinal, Millon
sera conduit à Hie de Ré, où, après un court sé-
jour, il sera dirigé sur la Guyane.
—- A Ardres, la gendarmerie a arrêté une bande
de jeuises gens qui avaient pris le nom des chefs
de la bande Pollet et qui sont inculpés de tenta-
tive de déraillement sur la voie d'un tramway,
"Kïsi que différents actes de malveillance et de
v<:'H connais à Ardres.
ETRANGE-H (20 avril)
Hollande. - Amsterdam. — Le navire Dehoop a
roulé près de Lemfner (côte frisonne).
Seul. patron du bateau a été sauvé. Sa femme,
si.v enfanls ainsi que le pilote, ont été noyés.
Hnssie. - Kief. - Un omnibus a été attaqué
-'-~ les environs de la ville par cinq bandits.
, '-':'(;("'f pris part les paysans travaillant dans les
fhnmps, six personnes, parmi lesquelles figurent
deux- d-es bandits, ont été tuées, et quatre ont été
blessées.
LeCurfeux.
Une bibliothèque musicale à l'Hôtel Drouot
Me Fournier, commissaire-priseur, annonce qu'il
vendra aux enchères, vendredi et samedi pro-
chains, dans la salle 2, la bibliothèque musicale
de M. de L..
Il y a là deux mille partitions d'opéras, opéras-
comiques, opérettes pour piano et chant ; des re-
cueils divers de mélodies, symphonies ; de la mu-
sique classique, moderne et religieuse.
La plupart des partitions sont des œuvres des
compositeurs les plus célèbres et les plus recher-
chés dans le monde musical.
JE————A——MWWWI». y IMI^
AVANT-PREMIERE
La « Grande amie » et «Un Change » aux Escholiers
Le monde artistique s'intéressa vivement, il y
a trois -ans, à la pièce de début d'un jeune auteur
dramatique aux idées neuves, à la tournure d'es-
prit originale, M. Albert Fresquet, dont les, Vau-
tours obtinrent, à Trianon, sous la direction de
M. Emile André, un assez, vif succès, malgré et
-peut-être grâce à ses idées tendancieuses. Et pour-
tant, aucun théiâtre parisien ne nous convia, de-
puis lors, à apprécier les progrès du talent de M.
Albert Fresquet !
Sa Grande amie, qui doit à la généreuse impul-
sion artistique des Escholiers, la représentation de
ce soirf se propose d'étudier la psychologie de la
femme, sans néanmoins vouloir faire œuvre d'an-
tiféminisme, au point de vue intellectuel et moral.
La femme, affranchie au point de vue passion-
nel, retombera, d'après M. Albert Fresquet, sous
l'empire de la passion. x
L'auteur étudie, au cours de sa pièce, trois types
de femmes : la catholique, telle que l'a composée
le cihristianisime, créature de dévoueinent, tou jours
prête à se sacrifier ; la courtisane, qui fut de tous
les temps, et à laquelle la religion de Jésus ne re-
fusait pas le droit à la vie ; enfin la femme créée
par la société moderne, affranchie des principes
ou, si l'on préfère, des préjugés.
* Ces trois types de femmes sont personnifiés, la
première par Mme Eugénie Noris, la seconde par
Mlle Mona Delza, du Vaudeville, la troisième en-
fin par Mlle Vera Sergine, la très remarquable
créatrice de la Foi, à Monte-Carlo, « cette grande
artiste, nous dit M. Albert Fresquet, dont j'appré-
cie le talent à ce point que je projette déjà d'écrire
une autre pièce pour elle ». Les autres rôles de
femmes sont tenus par M lie Jane Moriane, la sœur
de Mlle de Mprnand, du Vaudeville, Simone Dulac,
dont la grâce parut à la dernière représentation
des Escholiers, YEtau, de M. André Sardou, et Su-
zanne Vilmot.
Les hommes seront MM. Dauvillier, Gustave
Brou qui joueront les deux frères ; M. Pierre Ju-
venet, le délicat jeune premier du Vaudeville, un
artiste très consciencieux et sachant admirable-
ment établir ses personnages.
La mise en scène a été réglée par Mivï. Albert
Fresquet et Dauvillier.
& *
Un Change est une comédie en un acte, un petit
acte qui renferme autant de fine observation et de
spirituelle gaîté que beaucoup de comédies en trois
actes ; il suffit, pour s'en convaincre, de savoir
que les auteurs en sont MM. François de Nion et
Georges de Buysieulx.
Le dramaturge de la Grande Mademoiselle est
connu de tous : son collaborateur, M. Georges de
Buysieulx, le sera bientôt également ; l'Œuvre
joua, l'an dernier, avec un vif succès, son premier
ouvrage d'importance, cinq actes de comédie dra-
matique, sous le titre Petit Jean. Peut-être se sou-
vient-on qu'à la suite de cette représentation, l'in-
terprète principale, Mlle Suzanne Devoyod, fut en-
gagée à la Comodie-Française.
C'est la Comédie-Française qui prête cette fois
encore à MM. de Nion et de Buysieulx leur pre-
mière protagoniste dans la gracieuse personne de
Mil# GabrieJle Robinne, la belle artiste dont les
vingt ans auront, affirme-t-on, l'occasion de s'épa-
nouir en * talent sur la scène même de Molière,
avant peu, dans une pièce des mêmes auteurs.
Après M. J. Claretie, M. Antoine voulut prouver
sa bienveillance aux Escholiers, en leur accordant
Mlle Jeanne Faber, qui débuta l'an dernier, avec
un élégant éclat, au second Théâtre-Français et
qiia nous, applaudirons dans i'cauvm JODUvelle^de
M. Léon HenniquB.
A côté d'elles, ce sera le début, — en dehors du
monde où il fut tant applaudi, — de M. le baron
Henry de Bermingham ; la réputation du brillant
et sincère artiste a d'ailleurs, avant lui, franchi
les limites qui séparent les miliesax purement lit-
téraires des salons.
Enfin, ce sera M. Dauvillier, un candidat à la
Comédie ; puis M. Bressol, le truculent fantaisiste;
enfin M. Brémont, le remarquable comédien.
La pièce a été mise en scène par M. Dauvillier
avec les conseils de M. Henry Burguet et l'appui
des trois dévoués présidents du Cercle, nos con-
frères Maurice Frayez, Pierre Bossuet, investi en
outre des délicates fonctions de directeur de la
scène, et M. Georges Baugniès ; le régisseur fut M.
Warpont.
M. Georges de Buysieulx a surveillé lui-même
les dernières répétitions de sa pièce avec son zèle
d'auteur et sa conscience d'artiste.
Charles Bert.
Le Théâtre
Au THÉATfiE MÉVISTO
M. Mévisto a soutenu, avec Antoine, le bon
combat, au temps héroïque du Théâtre Libre.
Il a joué le rôle de Nikita dans la Puissance
des Ténèbres. Il fut aussi Ravaillac, -et l'idiot
dans la Grande Marnière. M. Porel l'avait
appelé à l'Odéon il -dut y créer l'admirable
Shylock que M. Edmond Haraucourfc écrivit
d'après Shakespeare. Cet acteur personnel,
convaincu, puissant, a voulu avoir son théâtre
et il s'est installé rue Saint-Lazare, dans l'an-
cienne Bodinière. Il s'est emparé 'de la scène
sur laquelle, jadis, parlèrent d'élégants con-
férenciers ; plus tard M. Armand Bour y
monta -des pièces d'un réel intérêt, -,qu'il em-
-prunta à -l'Italie et à. l'Allemagne. M. Mé-
visto a fait de nobles efforts, et nul n'a oublié
le drame poignant qu'il nous offrit l'année
dernière : les Masques, de M. Charles Méré.
.C'est encore une pièce de M. Charles Méré,
— les Ruffians — que nous venons d'enten-
dre. Ces deux tableaux sont pittoresques et
violents. Le sujet en est simple, brutal. La
Pampina, qui roula sur le port avec les dé-
bardeurs et les matelots, tient un cabaret mal
famé. De mauvais gars s'y enivrent et jouent.
La Pampina fut la maîtresse de l'un d'eux,
Occo. Elle lui préfère maintenant le chanteur
Orso. C'est en vain que le malheureux Occo
la menace, la supplie, sanglote. Elle ne veut
pas l'écouter. Elle ne songe qu'au nouvel
amant. Et Occo veut tuer Orso, qui ne lui
échappe qu'en s'enfermant dans une chambre >
avec la Pampina. Occo surveille la porte. Il
faudra bien que le rival sorte ! Fou de colère,
Occo n'hésite pas, pour se venger, à révéler
la vérité au mari de Pampina :
— Tu cherches ta femme ? Elle est dans
cette pièce avec Orso !
L'époux gémit. C'est un pauvre diable, qui.
peut à peine articuler quelques'paroles. C'est
Pasqualite le Bègue. Il chasse les deux amants
et il lève la main sur sa femme. Mais celle-ci
le regarde avec étonnement. Elle l'oblige à lui
'demander pardon. Il s'agenouille devant elle
parce qu'il l'adore, parce qu'il mourrait pour
recevoir d'elle une caresse. Il n'en obtiendra
pas une douce parole. Elle lui dit le mépris,
la haine qu'il lui inspire. Elle le pousse dans
le réduit où il ipasse la nuit et elle sort pour
rejoindre Orso. Mais, dans l'obscurité, il y a
un bruit de lutte. La Pampina pousse un cri
et tombe.
A l'aube on 'découvre le cadavre de la caiba-
retièrc. Tout le monde accuse le mari de l'a-
voir assassinée. Il proteste avec indignation ;
il embrasse la morte. Soudain on se rappelle
que le farouche Occo avait la clef de la maf-
son. Quelqu'un annonce qu'il ricane devant la
maison. Pasqualite constate que la porte fut
ouverte de l'extérieur : la cilef est encore dans
la serrure. Il s'élance et tue Occo. Il revient
ensuite et ordonne à tout le monde 'de sortir.
Il se couche auprès de la Pampina, Elle est à.
lui 1 Enfin elle est à lui ! Il l'enlace et, pas-
sionnément, il baise ses lèvres:" -
Ce drame rapide. vioJent, monstrueux, est
joué avec puissance par M. Mévisto, qui est
Pasqualite le Bègue. Il y déploie un réel talent
de mime. Il ne prononce que quelques paro-
les ; mais il exprime avec intensité la jalou-
sie, la colère, le désespoir, le désir. Son suc-
cès a été très grand. Sous le p-seudonyme de
Frederik, l'auteur — M. Charles Méré — re-
présente le terrible Ooco. Il a les gestes et les
expressions de visage chers aux grands ro-
mantiques. Il semble un élève, de M. Mounet-'
Sully. On l'a acclamé. M. Delvil — Orso — a
de la grâce, et Mile Odette de Fehl traduit
avec fougue les sentiments de l'ardente Pam-
pina ; MM. Feyrich, Olin, CJavaret, Polet re-
présentent de façon pittoresque les habitués
du cabaret.
- *
Avant et après ce drame, il y a deux actes
fantaisistes. L'o,péra-try et Tiarko Richepin nous a amusés. Il est
conçu suivant la méthode chère à l'illustre
Hervé. C'est une folie dont la donnée est in-
génieuse.
Le fils de Guillaume TeJl est devenu ténor
tandis que son père est réduit à l'emploi de
basse. Le jeune homme tombe amoureux et,
conformément à la poétique de l'opéra, il ado-
re la fille de l'ennemi Gessler, — la douce Ei-
sa. Celle-ci n'est pas insensible à "a flamme.
Mais ellç ne saurait oublier le passé. D'âme
cornélienne, elle ne sacrifiera, pas son devoir
à son amour. Elle n'appartiendra à Tell Qls
que si Tell père a été châtié. Elle déclare que
Tell fils devra abattre d'une flèche la pomme
qui sera placée sur la tête de. Tell père. Et
Tell père, qui ne .trembla pas quand il était le
tireur, frissonne de peur en devenant la cible.
Il se prête cependant à l'épreuve et la flèche
du fils traverse la tête du père. Rien ne s'oppo-
se plus au mariage.
Il va sans dire que cette 'flèche nous fait
penser à la flèche de VŒU crevé. Le dialogue
de M. Sacha Guitry est inattendu et fantasque
comme les livrets du compositeur toqué. On
ne résiste pas à la verve de M. Sacha Guitry.
On voudrait qu'il se gardât de la vulgarité. il
n'a pas besoin de moyens bas pour faire rire.
Mais il serait absurde de lui chercher chicane
puisqu'il nous a divertis.
La partition de M. Tiarko Richepdn. contient
des effets trop prévus. L'invention n'en est pas
très riche. Mais cette musique a une qualité :
la bonne humeur, - et elle est exempte de
toute prétention..
Mlle Magdy a une jolie voix et chante sou-
vent juste. M. Mévisto est comique avec appli-
cation. Le ténor Mario Farelly, à l'organe gé-
néreux, a la gaucherie bouffonne d'un chan-
teur d'opéra. Chacun de ses g-estes. chacune
de ses intonations, est grotesque : il faut l'en-
tendre et le voir.
.e.
,Le spectacle commence par une pièce de
Adrien Vély et Léon Mirai, Le Petit Tcrmç.
Les deux MM. s ont étudié un cas de
grossesse nerveuse. A la fin de la soirée, nous
avons entendu une revue de M. Willy. Le ti-
tre — Jeux à la Coq — suffit à nous annoncer
des calembours. Notre attente n'a pas. été dé-
çue.
Nous avons vu Coûtant d'Ivry et le baptême
civil, Richepin est l'Académie, Chantecler, la
Veuve Joyeuse. Nous avons apprécié la grâce
de Mlle Fénidjé, la drôlerie de MM. Wolff et
Glin. Les arctualités défilent devant Wilbur
Wright - M. Deilviil a de l'élégance — et de-
vant Mme de Thèbes. Mile Magdy, déjà nom-
mée, a une joJie voiix.
Et Mlle Meg Villars danse. Naguère, à Pa-
risiana, elle nous apparaissait nue ~ous une
étoffe aux reflets noirs. Elle n'a pas de robe
aujourd'hui, mais des dessous. Elle semble
ne pas avoir souci des pas extravagants qu'elle
exécute. Son visage demeure impassible et
ses yeux semblent regarder très loin, au delà
du public qui la contemple et l'applaudit.
Nozière.
---
Du Monde à la Scène
t
Messieurs les députés, continuellement en quêle
de nouveau a impexs,~Uey.ratti-trt, il me semble, -
la chose en tout cas serait originale ! - taxer
les. chapeaux féminins au point de vue dimension 4
Trouvez-vous équitable, en effet, qu'en tramway,
omnibus ou mêtrQ, ces monumentaux couvre-
chefs paient simple place, alors que l'accès de ces
véhicules publics est interdit aux paquets encom-
brants ?
Puis aussi bien, pourquoi ne pas faire tomber
nos chapeaux actuels sous la loi, qui veut une
.certaine hauteur aux maisons de rapport ? Ce
'complément de toilette devient de jour en jour plus
dangereux pour la sécurité publique, avec ses cou-
teaux rigides et nombreux qui, sans crier gare,
s'enfoncent dans Poeil du passant inoffensif.
D'ailleurs. le sexe îort a voué les modistes au
pilori, non seulement pour ce. risque imminent,
mais aussi et surtout parce que leur mode dérobe
jalousement tout un profil des parisiennes jolies.
AU théâtre déjà, après une violente campagne, le
chapeau s'es £ vu reléguer au vestiaire — voire
même dans les armoires 1 — la mode anglaise, qui
veut que toutes les femmes sortent nu-tête, le
soir, s'implante chaque année davantage. Cepen-
dant, Lewis, avec son habituelle recherche de la
beauté, v. composé d'adorables béguins, presque
des coiffures, sous lesquels les visages féminins
prennent une mutinerie délicieuse.
Mlle Faber en portait un dimanche dernier, aux
courses ; sa robe, exécutée par Lévilion, mettait
eu valeur sa taille souple et sa démarche harmo-
nieuse.
Mlles Faber portait aussi un genre de souliers
cothurnes, très en faveur ce printemps. Avez-vous
remarqué, mes chères lectrices, à quel point les
chaussures varient d'une saison sur l'autre ?
L'américain excessif a presque complètement
disparu ; il est remplacé par l'angtais, moins ar-
rondi du bout, et gardant au'pied sa petitesse ;
il s'exécute beaucoup en vernis et daim, de couleur
assortie à la robe — le bleu marine, le vert et
le mauve paraissent faire fureur. Ces souliers sont
charmants et fort confortables pour les promena-
des pédestres au Bois.
Le soleil a ramené, en effet, les matinées au
Sentier de la vertu, les five o'clock champêtres
les parties de tennis et de golf. Bientôt, La Boulie
et l'uteaux recommenceront leurs épreuves.
Je ne m imagine pas qu'il puisse v avoir des
femmes ennemies du sport ? Leur élégance ne
pttut qu'y gagner, puisque avec son aide, leur svel-
tesse se maintient plus facilement.
Cela leur permet encore d'arborer, de charmants
costumes. Je n'en veux pour preuve que la combi-
naison que Faquin et Bertholle inaugurèrent l'hi-
ver dernier pour le ski.
Vous, Parisiennes alertes et sportives, allez donc
rendre visite à ces saJons. Vous y découvrirez
des choses amusantes et jolies et me procurerez
ainsi la joie de vous avoir, une fois de plus, rendu
service.
Clarens.
'■ ■ i
de la —————————
CourrierdesThéâtres
Générales et première de ce soir.
Aux Escholiers (théâtre Femina), à 1 h. 1/2,
répétition spéciale , pour la presse (billets blancs)
et ce soir, à 8 h. 1 !2, représentation -(billets gris),
de La Grande Amie, pièce en quatre actes, d'Al-
bert Fresquet :
Mme Vera Sergine, Hélène Darseuil ; MM. Hen-
ri Dauvillier, Julien Darseuil ; Gaston Brou, Phi-
lippe Darseuil ; Robert Nourry, Alexis ; Mmes
MoQua Delza, Marie-Jeanne ; Eugénie Noris, tante
Lucie ; Jase Moriane, Mme Archain - SiiiiQne Du-
lac, Henriette Norbens ; _g~qys.Tffie vumot, Mme
*Akssmann i M."Pierre Jmenet, Morennes.
en un acte de M,,~l Fraii-
Un èhttnge, comédie en un acte de MM. Fran-
çois de Nion et Georges de Buysieulx :
Mlles Gabrielle Robinne, Marthe de Chantenay;
Jane Faber, Emilienne ; MM. H. de Bermingham,
Pierre ; Henri DauviUier, Jacques ; Bressol, le
maître d'hôtel ; René Brémont, un garçon.
•%
Au théâtre Antoine, à 8 h. 1/2, première de
Master Bob (gagnant fiŒ Derby), frêècg de
quatre actes de MM. Henry de Brisay et Marcel
Lauras.
Distribution : Mmes Léontine Massart, Lucienne;
Lavigne, la mère Balai; Jeanne Even, Julia; Mar-
the Meunier, Simonne; Clarey, la dame juive; Di-
nard, Mme Thomas; Demarsac, la dame au bou-
chon; Bernolde, la dame pieuse; Lecointe, la
mère la Poule; la petite Arduini, une gosse; MM.
Gémier, Jean Durieu; Colas, Cornélius Goldstras-
sern; Clasis, Ernest Bourdier; Rouyer, le 'duc d'Ar-
cole; Charlier, Bernard; Saillani, Mac Lean; Henry-
Houry, Hobson; Georges Flateau, Benoit Picard;
Maxence, Montbazillae, Raoul Terrier, baron d'Hu-
gles; Marchai, Trouillard; Marcel André, Sartens;
Cailloux, l'inspecteur des jeux; Pierre Laurent, Ju-
lot; Méret, La Charentonnais; Tanneur, M. Malen-
tour; Révnl, le crémier; Fernand Lusse. Emile;
Gerber, Tavannes; Def^vers, le livreur; Loire, Tur-
pin; Leconte,' Bardoux; Sauriac, Parot; Cambcy, le
Gascon; Charlus, le coiffeur; Dorcey, Bill Scliarp;
Dulpt, M. de Montigny; Dumont, le nègre; Dau-
moiîche, le marchand de programmes: Victor, le cu-
ré: Poltier, le marchand'de tahnc: Marcel, Ugène:
Isnard, le sergent de ville; Saint-Sulpice, la mar-
chande de cotes.
9
* Se *
Au théâtre Molière, à 8h 1/2, reprise de Trois
femmes pour un mari, comédie en 3 actes, de M.
Grenet-Dan-court.
-x-
La soirée :
A l'O tôra, 7 h. 1/2, reprise du Crépuscule des
Dieux (Mlles Louise Grandjean, Féart, Charbon-
nel, Laute-Brun, Gall, Lapeyrelte, Mancini ; MM.
Godart, Delrrms, Gilly, Ducios).
A la Comédie-Française, 8 h. 1/2, Modestie,
Connais-loi (Mmes Marie Leconte, MM. Le Bar-
gy, Raphaël Duflos, Georges Grand, Dehelly).
A l'Opéra-Comique, 8 h. 1/4, La Vie de Bohè-
me (Mmes Marguerite Carré, Korsoff, MM. Ed.
Clément, Fugère, J. Périer, Delvoye) ; Cavalleria
Rusticana (Mlle Geneviève Vix, MM. Salignac,
Vaurs). ■
A l'Odéon, 8 h., Beethoven (orchestre Colonne).
Au Lyrique-Municipal, 8 h. '1/4, Mignon (Mlle
La Palme, MM. Bourillon, GuiHamat).
Au Trianon-Lyrique, 8 h. 1/2, L'Amour méde-
cin, Phryné (Mlle Jane Morlet).
Retour au bercail :
C'est demain que nos chanteurs français, retour
'd'Amérique, arrivent, à Paris : MM. Maurice He..
naud et Dufranne sont attendus à l'Opéra et peut-
être M. Vieuille rentrera-t-il à l'Opéra-Comique.
M. Maurice Renaud revient fort satisfait -de sa
saison. IL a donné, là-bas, cinquante représenta-
tions de Rigoletto, des Contes d'Hoffmann, de
Thaïs, du Jongleur de Noire-Dame de la Tosca,
de Don Giovanni. Toutes ont fait acclamer le
grand artiste et fait réaliser des recettes magni-
fiques.
C'était la troisième saison que M. Maurice Re-
naud faisait en Amérique ; les deux premières
furent fort belles ; celle-ci a été superbe et le
célèbre baryton a dû signer pour une quatrième
année, l'hiver prochain.
D'autres impresarii eussent voulu entraîner M.
Maurice Renaud pour une saison d'été dans l'A-
JUériqtio du Sud , mais, fidèle a Ici jjcii<7Îc donnée
à MM. Messager et Broussan, M. Maurice Re-
naud a décliné toutes les propositions et les Pa-
risiens, heureux de revoir ce grand artiste, vont
pouvoir l'applaudir à nouveau à l'Opéra.
.La saison russe au Châteiet :
M. Serge de Diaghilew vient de passer quelques
jours à Paris pour arrêter définitivement le pro-
gramme de la saison russe qui doit avoir lieu au
théâtre du Châteiet du 15 mai au 18 juin.
Les œuvres représentées seront :
Opéras : Ivan le Terrible (Pskovitaine), opéra
en 3 actes et 5 tableaux, de M. Rimsky-Korsakow;
Le Prince Igor, scènes et danses polovlsiennes, de
A. Borodine, Russlan et Ludmila, de Glinlw.
Ballets : Le Pavillon d'Arvnide, drame chorégra-
phique en un acte et 3 tableaux, de Tchérépnine,
Cléopdtre, mimodrame en 1 acte ; Les Sylphides,
rêverie romantique en 1 acte, musique de Chopin,
instrumentée par les compositeurs russes. Le
Festin, suite de danses en un acte.
Les artistes engagés sont : opéra : Mmes Felia
Litvinne, Lydia Lipkcvska, Elisabeth Petrenko,
MM. Fédor, Chaliapine, Dimitri Smirnow, Basile
Damaev, Vladimir Kastorsky, Basile Charonow.
Danse : étoiles ballerines : Mlles Anna Pavlova,
Vera Karalli, Tamar Karsavina, Sophie Féodoro-
va, Alexandra Baldina ; premières danseuses.
Mlles Hélène Smirnova, Aiexandra Féodorova ;
premiers danseurs : MM. Michel Mordkine, Waz-
law Nijinsky, Théodore Kozlow, Rudolf Bolm,
Alexandre Monakhow ; chef d'orchestre : M. Ni-
colas Tchérépnine ; chef des clioeurs : M. Ulric
Avranek ; régisseur en ehef : M. Alexandre Sa-
nine ; maître de ballet : M. Michel Fokine.
Le corps de ballet ne comprend pas moins de
-B0 xîariaeusAB--quj, jointes —à ■i'-oxch&stise et - aux
chœurs de J'Opéra Impérial de Moscou, font un
total de 300 exécutants,
Voici les dates arr&tées pour les répétitions gé-
nérales :
Mardi 18 mai : Le Pavillon d'Armide, Le Prince
Igor, Le Festin.
Dimanche 23 mai : Ivan, le Terrible.
Mardi lor juin : Les Sylphides, Cléopâtre, Russ-
lan et Ludmila.
Nous donnerons ultérieurement les dates des
premières représentations et les conditions de l'a-
bonnement.
On peut s'inscrire dès à présent au Pavillon
de HanAvre, 32, rue Louis-kle-Grand
Autour de la colonue :
Quelques chiffres relevés sur les colonnes Pi-
card :
Le Roi (Variétés) : 286e représentation.
Les Aventures de Gavroche (Châteiet) : il02e
représentation.
Une grosse affaire (Nouveautés) : 84e représen-
tation.
Beethoven (Odéon) : 506 représentation.
L'.4ne de Buridan (Gymnase) : 74e représenta-
tion.
Le Greluchon (Athénée) : 40e représentation.
VEntant de ma sœur (Déjazet) : 188' représen-
tation.
Et on dit que le théâtre est dans le marasme !.
A l'Athénée ?
M. Auguste Germain a fait, hier,' à l'Athénée,
une conférence sur les « Sourires de Parisiennes ».
Le sujet était amusant; en quelques minutes, le
conférencier nous a décrit les façons différentes
dont souriaient les Parisiennes. Depuis le sourire
gracieux jusqu'au sourire rosse. On. voit que M.
Auguste Germain connaît admirablement les Pari-
siennes et qu'il sait admirablement et spirituelle-
ment en parler.
Un programme brillant accompagnait cette con-
férence. On entendit : M. tJessonnes et Mlle Dus-
sanne, de la Comédie-Française, charmants tous
deux ; Mme Gilda Darthy, la triomphatrice de
Lauzun ; Mlle Geneviève Myhère, exquise et fine
comédienne ; Mme J. Mipsoten, aux accents beaux
et graves ; le délicieux ténor David Devriès ;
Georges Cheppfer, qui mérita l'appellation dont M.
Auguste Germain le gratifia, c'est-à-dire de « Roi
des humoristes » ; enfin, le brillant chanteur mon-
dain Perval, qui emballa la saille avec ses mélo-
dies où il excelle, avec Elle était souriante ! la
scie à la mode.
Et tout le monde se retira avec le sourire, sur-
tout Mlle Cléo de Mérode, qui faisait sa rentrée à
Paris et qui disait, en embrassant très gentiment
M. Auguste' Germain, dont elle créa le célèbre bal-
let Phrijnè : « Je ne sais pas pourquoi. Mais vous
me portez toujours bonheur ! »
Est-ce que Mlle Cléo de Mérode ne créera pas
bientôt, à Paris, un nouveau ballet de M. Au-
guste Germain ?
Celui-ci nous affirme que non. Mais les auteurs
sont si menteurs ! .-
Curieux orchestre chinois :
Pour vérifier sans doute l'exactitude du vieil
adage : la musique adoucit les mœurs, quelques
détenus de la célèbre prison américaine Sing-
Song, où sont enfermés les plus dangereux crimi-
nels, ont été autorisés à se grouper en orche" stre.
Sous la direction d'un chef, âgé de trente ans, con-
damné pour détournements dans une banque, ils
ont donné, dans la grande chapelle de la prison,
un concert des plus intéressants à tous égards:
au programme, du Bach, du Beethoven et du
Wagneç,*
Le premier violon purge une peine de douze ans
de détention pour trigamie. Le pupitre des Hôtes
était occupé par deux Italiens dont les méfaits sont
innombrables. Quant au musicien chargé de la
grosse caisse, il avait simplement, du temps où il
était libre, arrêté un train express et détroussé
froidement un grand nombre de voyageurs.
Do dit que :
— Nous avions déjà. la rivalité Massenet-Puccini
autour de Manon.
Notre confrère Y Eclair annonce que MM. de Por-
to-Riche, de Flers et de Caillavet, Nozière, Burguet,
Henry Bataille, vont se laisser tenter par l'héroïne
de l'abbé Prévost.
— M. Jules Lemaltre vient de terminer une gran-
de comédie qu'il destine à la Comédie-Française.
- Un exercice public des élèves des classes de
déclamation dramatique aura lieU demain jeudi,
'à 2 heures précises.
X-
A l'Opéra ;
Hier soir, à, lOpéra,, on a fèpéiêBacchus à i'or-
chestre W& mâ M.:at^t^ b{les- riJœu:rg. U
Massenet s'est déclaré enchanté de la répétition.
Les décors sont absolument prêts et les jeux de
lumière réglés.
La répétition générale de la nouvelle œuvre de
M. Massenet et de Catulle Mendès est définitive-
ment fixée au dimanche 2 mai, la première repré-
sentation aura lieu le mercredi .5.
-x-
Aux Trente ans de Théâtre :
Les Trente Ans de Théâtre, d'accord avec l'Asso-
ciation des Artistes, et pour que leurs représenta-
tions n'aient pas lieu à la même époque, donneront
le jeudi 29 avril, une matinée au Trocadéro. La
première partie du programme comprendra les
artistes de la Comédie-Française, qui ne sont pas
pris par leur service, à commencer par M. Mounet-
Sully ; la seconde partie réunira * les noms des
premiers artistes de nos théâtres, en tête desquels
ceux de Mmes Anna Judic et Jeanne Granier.
Au Jardin d'Acclimatation :
Le théâtre du Jardin aAcclimatation donnera,
jeudi prochain, à 2 heures, La Fille du Régiment
et le Chalet.
Dimanche 25 avril, dernière représentation de
La Juive, opéra en. cinq actes de Scribe, musique
de F. Halévy.
Les concerts d'harmonie commenceront le di-
manche 2 mai, à 3 heures, en plein air, au
kiosque de la musique.
Enfin, « le Royaume de Lillinut », qui conlfaue
à amener la foule au Bois de Bonlogne, reste
ouvert tous les jours de 2 heures à 6 heures.
— ■ un
Spectacles et Concerts
La matinée :
Au Nouveau-Cirque, à 2 h. 1/2. nouveaux débuts.
Rentrée de Foottil et Chocolat, et Cocoriquette,
fantaisie comique et nautique.
La soirée :
Aux Folies-Bergère, la Revue des Folies-Ber-
gère, revue franco-anglaise en 22 tablcuux, de
P..-L. Fiers, le plus grand succès de la saison
800 costumes (Miss Campton et Marie Marville
l'excenlrique Chris Richards, Claudius, Pougaudi
le ténor Salvator Romagno, Maurel, Morton). La
première entente cordiale, les Pierrots américains,
les Camelots du Roy, le Vert-Logis, la Grève des
P. T. T.
— A l'Olympia, Paris-Singeries, revue à grand
spectacle, dix-huit tableaux de MM. Max Dcarty
et Mi Ilot (Mlles Ethel Levey, Idette de Brémon.
val, MM. Vilbert, Max Morel, Gibard, Darcet.,
Resse et M. et Mme X.). Le pays des singes,
malcli d'un train et d'une auto, le Palais des
contes. -- Nombreuses attractions. Ferry Corvey,
ballet - (Mlle Relly).
— A Parisiana, La Veuve Soyeuse, opérette
française à grand spectacle (2 actes, 6 tableaux),
de MM. Eugène Joullot et Henry de Farcy,
Mmes Esther Lekain, Hélène Gondy, Mary-Hett,
MM. Dutard. I7 Ii'rF.y- Viranga aventure. de M.
Serge Basset.
— Au Moulin-Rouge, En l'air, Messieurs ! revue
en 3 actes et 20 tableaux, de MM. H. Moreau el
Ch. Quinel.
— Au Casino de Paris, 9 h., Evarist, virtuose
xylophoniste; les excentriques Sterzelly et Moore;
la belle OliéJa, le réveil de la Momie d'Ameneritis
(Mlle Nuieoellati), les mystères hindous, le célèbre
Dickson; Fruit déjendu, ballet (Mlle de Consoli).
X-
Au Théâtre Marigny :
Germaine Gallois, sa beauté, son sourire et son
talent si savoureux ; Gabin, l'excellent artiste au
jeu spirituel et à la verve si amusante, seront
parmi les principaux interprèles, au tbéâtre Mari-
gny, de la revue de réouverture.
A la Cigale :
Ce soir, dernière de Vas-u mon Prince !
Jeudi, relâche, et vendredi répétition générale à
bureaux ouverts (service restreint), dç : Amour et
Piston, fantaisie militaire en deux actes et quatre
tableaux, de MM. Marcel Guillemaud et Jacques
Bernou.
» Sautilla no
f_A" .-.-..-
LES COURSES
M>u £ OKâ LAFFITTE
Nous sommes dans une belle série, la vraie sai-
son des courses, le printemps où le soleil nous
réchauffe- d'une façon délicieuse, où toutes les écu-
ries son en plein travail, les eraks en pleine pos-
session de leur moyens. - -,*
Ça réunion d'hier s'adressait surtout aux ju-
ments qui avaient à disputer une première poule.
Quelle impression nous a. laissé ce Prix Pénélope ?
Un peu confuse, un peu inachevée comme la toile
mythologique. Pierre Bénite est-elle réellement su-
périeure à Union ? Je n'oserai l'affirmer. Les cir-
constances n'ont pas été en faveur d'Union, qui,
après avoir battu Gyrsa, a eu à soutenir l'assaut
de Pierre Bénite. Pendant assez longtemps, Unien
a semblé devoir conserver l'avantage ; mais la
fille de Childwerk a montré un égal courage, et
finalement la -- courte encoure a, été en sa - faveur.
Ce sont deux belles juments. Pierre Bénite 4 peut-
être plus à gagner ; mais comme type, je préfère
celui d'Union qui rappelle beaucoup de Miss An-
drée. Espérons que ni l'une ni l'autre se ressentira
de ce duel si acharné. Elles pourront se rencontrer
dans le prix Gladiator.
Chulo a fait une grande impression en gagnant
le prix Masque. La façon dont la course s'est em-
manchée: pas de train, pouvoir passer à la corde
de-dernier à premier sont de réels avantages. Sur
1.600 mètres, il serait difficile à battre. Je demande
à le voir dans une course sévère.
Prix .du Val Notre-Dame {A. R.) (3.000 franos,
900 mètres).— 1. Fairy Queen, à M. Michel Ephrus-
si A. Woodland), -2. Ugolin, 3. Toujours Fidèle. —
Courte tête, 1 demi-longueur. — N- P- : Pernod,
Wilhelmine, Black Pearl, Césarée, Villanelle, Or
du,Rhin, Okhilo, Hawai, Montagne, Diamantine,
Mélopéey, Rolleville, Fulvie, Grand Slam, Epiry.
Perthuisane, Because, La Ferté Beaùharmais,llka
Delta. Indian Prince.
P. M. : 281 francs ; placés, 94 fr. 50, 172 fr. 50,
4o fr- 50- -
Prix Bizi (6.000 francs, 2.500 mètres). - 1- Dra-
peau, au prince Murât (J ChHds.), 2. Reine d'Or II
3- Rouge George. - 2 longueurs, 2 longueurs. —
N. P. : La Belle II, Scarlet, Vilégiature
P. M. : 155 fr. 50 ; placés 36 fr. 50, 14 frqncs.
Prix d'Orsay (A R.) 3.000 francs, 2.100 mètres).
— i. Lebnan, à M. F. Charron (Garner), 2. Eilina,
3. Le Guide. — 2 longueurs et demie, 3 longueurs.
— N. P. ; Ferrières, Diffidatf, Igor II, Coqueluche,
Bille.
P. M. : 27 fr. 50 ; placés, 12 francs, 16 fr. 50,
16 francs.
Prix Pénélope (Poule de Produits Pouliches)
$0.000 francs, 2.000 mètres). 1. Pierre Bénite, à M.
E. Veil-Picard (Barat), 2. Union, 3. Gyrsa. —
Courte encolure, 1 longueur et demie. —' N. P. •
Ronde de Nuit, La Provocante, Kaia, Renée II,
Genny, Asmodée, Kimmer, La Ouporterje, Garde
Malade, Japonica, Blida.
P. M- : 57 fr. 50 ; placés, 16 francs, 13 francs,
13 fr 50.
Prix des Moulins-La-Marche (handicap) (5.000
francs, 1.800 mètres). — 1. Ismid, à M. Jean Stern
(G. Cloul), 2. Vénitien, 3. La Merveille. — 1 lon-
gueur et demie, 8 longueurs. - N. P. : Chateldon
Lieutel, Wanda III, Talo Biribil, Queenie, Aveyron,
Pernambouc, Impulsion, La Bombe, Sylviaque,
Per Saint Mathnrin, Fourche, Claire fontaine,
Per Bacco, Kermesse.
P. M. ;
Adaha, Bacco, 177 francs ; placés, 52 fr. 50, 33 francs,
54 francs.
Prix Masqué (6.000 francs, 2.000 mètres). - 1
Chulo, à M. Henriquet (Ch. Cliilds), 2. Celius, 3.
Chandos. — 2 longueurs et demie, 1 longueur. —
N. P. : Saint Ferréol, Chamœrops, Imprévu.
P. M. : 18 fr. 50 ; placés, 12 fr. 50, 23 francs.
0".
Calendrier de la semaine : jeudi 22, Autueil ;
vendredi 23, Enghien ; samedi 24, Saint-Cloud :
dimanche 25, Paris.
Raymond Isabel.
"GIL BLAS" sportif
QUESTIONS DE L'AUTOMOBILE
Lettre ouverte à MM. les Députés. — Une
anomalie préjudiciable, au développement dtz
transport en commun.- Réforme urgente
à apporter à la loi. — Le vœu des Conseils
généraux. -
On verra, en 'lisant la « Jettre ouverte »
qu'adresse à MM. Qes députés, M. M. Zoucker-
mann, administrateur délégué de la Société
Générale-des Messageries départementales par
automobiles — lettre que nous reproduisons
ci-après — combien est préjudiciable au dé-
veloppement du transport en commun la loi
qui régit ce nouveau mode dé locomotion.
En effet, l'application stricte de la toi en
vigueur autorise le fisc grever d'une con-
tribution si disproportionnée les entreprise*
'de ce genre, que beaucoup d'entre elles, pour
ne pas dire toutes, se sentent menacées dans
leur existence.
C'est donc un cri d'alarme que fait entendre
M. M. Zouc&ermann. Gil Blas s'en fait volon-
tiers l'écho. Puissent nos législateurs trouvei
au mal qui leur est révélé le remède efficace,
ou plutôt appliquer ce remède, simplement,
puisque M. Zouckermann le leur indique.,
C'est de toute urgence, si l'ontveut que puis-
sent vivre les entreprises dfL transport en
commun par automobiles, si appréciées des
populations éloignées des lignes de chemins
de fer. Et ne doivent-elles pas vivre, et vivre
prospères, ces entreprises, pour que leur ma-
tériel — le cas a été prévu — puisse être utile-
ment réquisitionné par l'Etat, en cas de bie-*
soin, pour le service de l'armée.
La lettre de M. Zouekermaan. très fortenaenfi
argumentée, a en outre le grand mérite de
défendre l'intérêt général.
Ajoutons que son auteur a bien choisi son'
moment pour la livrer à la publicité. Cette
semaine se réunissent les Conseils généraux.,
Tous nos dévoués conseillers liront te lettre
de M. Zoucfcermann. Ils apprécieront certai-
nement les justes raisons apportées à la dé-
fense d'une cause intéressante (puisque, en-
core une fois, il s'agit d'une question d'inté-
rêt généran, et voudront a formuler des
vœux » en conséquence.
Or, on sait que si le rôle de MM. les conseil-
lers généraux consiste H formuler des veeux,
celui de MM. îes députés consiste à les exau-<
cer. — P. EDMOMDS.
Votei la « lettre ouverte » de M. Zomcker*
mann :
Monsieur ta député,
Soucieux du développement de communications
rapides et commodes dans les localités dépourvues,
de chemins tie fer, et désireux d'assurer dans Je
pays un matériel suffisant, constamment entre-
tenu en bon état de marebe-, pour pouvoir le réqui..
sitiofiner du jour au lendemain, en cas de besoin,
le législateur a, par la récente loi du 26 décem-
bre 1908 (art. 65 de la loi des finances), cherché
à encourager toute initiative pour le dévetappe.
ment du transport en commun par automobiles
qui,, incontestablement, étant d''une utilité publia
que absolue, est appelé à une granile extension
dans le pays.
Un des pionniers de l'idée des services d'autobus
dans des localités déshéritées de toute communi-
cation, je prends la liberté d'attirer votre bien-
veillante attention de législateur, soucieux de la.
prospérité du pays, sur une anomalie très préju-
diciable au développement de ce genre de loco-
motion, et très facilement remédiable.
Le transport en commun par automobiles dit au-
tobus, qui n'existe que depuis quelques années,
est actuellement régi par mie loi datant du XVIIIe
siècle. En effet, les autobus tombent sous les lois :
1) Da Q vendémiaire, an VI, abolissant la régiê
dite Ues Messageries nationales; pour le compte:
du gouvernement, art. 68, 69, 70 et 71.
2) Du 5 ventôse, an XII, art. 74 et 75.
3) Du décret du 14 fructidor, an XII. art. 1 à
11 iaclus. -. -- -- -
Ces lois qui ne pouvaient s'appliquer qu'à des
services dg voitures attelées (les chemins de fer
n'existant pas encore), ont été modifiées au fur
et à mesure que la construction de ces véhicules
mêmes était progressivement améliorée d'abord,
et, par sudte des progrès scientifiques du XIXe siè<
cle et la création des lignes de chemins de fer -
après, par des iois ultérieures ¡:
Du 25 mars 1817, art. 112 ;
Du 17 juiSet 1819, art. 3 et 4 ;
Du 28 puàn 1833 et mème du 14 juillet 1879, art.
2i § 144, 145, 146.
Mais toutes ces lois, quoique améliorées, ne s'ap-
pliquent qu'à des voitures attelées, et le transport
par voie d'autobus n'étant que tout récent, n"a
pas encore vu de loi bienfaisante, rationnelle et
encourageante, promulguée dans l'intérêt du déve-
loppement de cette industrie de l'avenir.
Administrateur délégué de la Société générale
des Messageries départementales par automobiles,
assurant depuis le 2% décembre 1907 un «rvice
régulier entre Melun et Couilommiers et desservant
20 villes et villages, sur la route (49 kilomètres),
ainsÏt que la ligne entre Coulommiers el Meiun des-
servant douze villes et villages, je suis soucieux
d'assurer la vitalité absolue de ces services ainsi
que de tous autres en France.
D'après la loi du 9 vendémiaire, an VI :
1) Tout service en commun ne dépassant pas
40 kilomètres est regardé comme service d'occasion
et paie les droits de régie, d'après le nombre de
places que les voitures contiennent. -
2) Tout service dépassaat, à vol d'oiseau, 40 ki-
lomètres, est regarda comme un service réguliert
et doit acquitter un droit de 3/28 (près de la 0/0,
du prix des places que les voitures contiennent,
considérant que toutes les places, à chaque voyage
et, sur tout le parcours, sont occupées.
Or, il arrive très souvent, que les voitures par-
tant avec 2-3 voyageurs (sur 12 pdaces) et ces
voyageurs n'allant qu'à 5, 10 ou 15 kilomètres de
distance, le reste de la route est elïectué à vide. If
arrive même d'effectuer des voyages à blanc sur
toute la. route. Par conséquent, l'application de la
loi d'un service régulier à ces exploitations est
absolument inadmissible.
L'administration de la régie de Coulommiers
avait accepté pmvàsoiremaent, au commencement
de notre service, — entre Melun et Coulommiers -
une distance de 39 kilomètres à vol d'oiseau et,-
nos voitures contenant 12 places, nous payions à la
régie par voiture et par an 210 francs. Cela pou-
vait marcher. Or, la direction de Melun a trouvé,
au bout de 4-5 mois de notre service, que la dis-
tance, à vol d'oiseau, entre Melun et Coulommiers
était de 40 kilomètres 800 mètres et, par consé-
quent, nous appliqua le régime de service régu-
lier, d'après lequel nous aurions à payer à ta régie
pour 2 autobus en circulation journalière, près de
12.000 francs par an, sans compter les patentes,
les droits routiers, le contrôle des ponts et (,ohaus,
sées, les prestations et tous les centimes addition-
nels.
Si le législateur a voulu le 9 vendémiaire an VI,
le 5 ventôse et le 14 fructidor an XII. rendre im-
possible un service public d'initiative privée, palI
voitures attelées dépassant 40 kilomètres, cela s'ex-
plique parfaitement.La poste, les services des voya,
geurs et messageries par diligences à chevaux
ayant, à cette époque, fait l'objet de monopole de
l'Etat qui ne pouvait tolérer une concurrence dans
les services à grandes distances — et que 40 kilo-
mètres à cette époque en faisaient une — a, par;
conséquent, grevé toute initiative privée, nour des
services à grands trajets, de façon à les rendre
impossibles.
Mais, l'application de ces mêmes lois aux servi-
ces par automobiles n'est pas admissible à notre
époque, où une distance de 40 kilomètres est fran-
chie dans une heure, deux au plus. L'Etat cher-
che par tous les moyens à jencourager ce mode
de transport et, sachant parfaitement que, comme
les chemins de fer,. comme les compagnies de
navigation, ces services ne pourront exister sans
subventions, il a voté la loi du 26 décembre 1903
(article 65).
Il n'y a donc qu'à modifier la loi du 25 mars 1817
art. 112 et celle du Il juillet 1879,, art. 2, en por-
tant à 100 kilomètres ou plus, le rayon dans lequel
les voitures à services réguliers seraient assimi-
lées pour la perception des droits de la régie, aux
voitures en service d'occasion.
Ce n'est que dans ces conditions que les entre-
prises d'autobus et de camionnages en automobi-
les pourront prendre une extension réelle en
France.
Cet encouragement de l'Etat, par la modification:
de la loi en question dans le sens indiqué, aura
encore le très grand avantage de faciliter aux
Conseils généraux d'avoir des prospecteurs pré-
cieux. Avant de créer des lignes de chemins de
fer, dites d'intérêt local, et de voter la création
de ces lignes très coûteuses et souvent biien oné1-
reuses, des Conseils généraux pourront, après une
certaine période de services des autobus qui éta-
bliront préalablement un mouvement et un trafic
assurés, se prononcer en pleine connaissance de
cause pour ou contre l'établissement de la ligne
projetée. -
Dans le ferme espoir que vous voudrez bien'
prendre en considératj)on ma présente notice et
demande, en prenant intérêt immédiat pour une
cause si juste et si urgente, je vous prie d'agréer,
monsieur le député, avec mes remerciements anti..
cipés pour ma Société, et pour toute l'industrie
de transports automobiles en France, l'assurance
de ma très haute et très respectueuse considéra-
jtion*! ,
Le fondateur-administrateur délégué,
M. ZOUCIIERMANN.,
Aviation
Un appel à nos aviateurs. — Avec la bonne sait
son, vqnt reprendre les expériences de nos avia-
teurs ; il est donc bon de leur rappeler qu'ils trou-
veront e l'Aéronautique-Quib de France, 58, rue
Jean-Jacqûes-RousSeau, de bons mécaniciens-ajus-
teurs qui pourront donner à leurs moteurs tous les
soins nécessaires.
Le prix des mécaniciens fondé par l'Aéronauti- ,
que-Club de France, vient de recevoir de nouvelles,
subventions parmi lesquelles nous relevons celle
de. M. le ministre des travaux publics.
Cyclisme
Les épreuves du G. S. M. S. - Continuant sai,
tradition d'encourager le sport parmi les débui-
anniversaire de naissance, feld-maréchal royal
prussien. Le kronprinz a fait parT aujourd'hui au
roi de cette nomination ; en même temps, il lui
a remis le bâton de maréchal au nom de son im-
périal père.
A l'occasion du jubilé de 70 ans du roi, un Te
Deum solennel a été chanté à la Métropole en pré-
sence du roi, de la famille royale et du prince hé-
ritier.
Les troupes ont ensuite défilé.
Nouvelles du Palais
L'AFFAIRE Ef¥iP
C'est M. Çhênebenoit qui a été, hier, désigné
par le- Parquet pour instruire sur la plainte en dif-
înmation, que nous avons annoncée, de M. Empis,
rédacteur de première classe au bureau de l'artil-
lerie au ministère de la marine, contre M. Gustave
Téry, rédacteur de Y Œuvre.
L'affaire, d'ailleurs, menace de se corser. On
prête, en effet, à trois autres importants fonction-
naires du même bureau de l'artillerie, l'intention
de se joindre à leur collègue en se portant partie
civile au procès. Mais comme l'un d'eux est ac-
tuellement absent de Paris, les deux autres atten-
draient pour agir de l'avoir consulté.
UNE VITRIOLE USE
M. Boucard s'est occupé hier d'un drame du vi-
triol, qui remonte au mois de juillet dernier. La
prévenue est une dame Léonie Carof, 34 ans, veuve
d'un commissaire de la marine, et la victime est
un officier, M. Tb. M., lieutenant d'infanterie
dans une garnison non éloignée de Paris.
Ils étaient ensemble depuis 1906 quand, l'an der-
nier, le lieutenant quitta sa maîtresse dans l'inten-
tion de se marier." Elle obtint cependant un dernier
rendez-vous le 15 juillet et, dans la nuit, alors qu'il
était couché chez elle, avenue de Bel-Air, elle lui
jeta au visage un bol de vitriol.
Le malheureux, atrocement brûlé, littéralement
défiguré, fut transporté au Val-de-Grâce : il avait
un œil à jamais perdu.
C'est seulement au mois de décembre qu'en sor-
tant de l'hôpital, en convalescence, il porta plainte
et, en avril, le 8, que Lucie Carof fut arrêtée.
Interrogée hier par M. Boucard, en présence de
M" Albert Dusart, secrétaire de M8 Henri Robert,
la vitrioleuse a déclaré en substance :
— J'aimais beaucoup et j'aime toujours mon
amant. Et je ne sais pas pourquoi, car il est laid,
bègue, et m'a passé une vilaine maladie. De plus,
il vivait à mes crochets. Il me menait parfois lui-
même dans des music-halls ou des maisons de ren-
dez-vous et je lui remettais le produit de ma dé-
bauche. J'ai fait ainsi une fois la connaissance
d'un monsieur qui m'a emmenée passer trois se-
maines à Vittel et qui m'a remis 2.000 francs, avec
quoi je suis allée en villégiature à Nice avec mon
amant Il ne m'en faisait pas moins fréquemment
des scènes de jalousie et enfin, il a voulu me quit.
ter. Cependant, c'est dans un moment d'hallucina-
tion que j'ai agi, et je le regrette vivement, car je
l'adore toujours.
Le lieutenant M. va être prochainement entendu
- à son tour. - --- - - -
UN VOL DE DOCUMENTS AU « BORDA »
Dans cette affaire, où sont inculpés deux élèves
étrangers du Borda, le Chinois Yen-Kor-Hoa et un
de ses compatriotes non retrouvé, on nous annonce
de Brest que, d'après une communication du préfet
maritime, le vice-amiral Boué 4e Lapeyrère, ces
deux jeunes gens n'auraient pas pu livrer de do-
cuments secrets, attendu qu'aucun élève n'en pos-
sède à bord du navire-école.
11 n'en est pas moins certain que Yen-Kor-Hoa
est arrêté pour .vol, et non lunaison en effet, de
documents ^iu Borda et c'est tant mieux que ces
documents ne soient pas secrets.
R. Gatineau.
i irnij_ L II II" mi-Wlii -»-■■■ — 1———-■■IM.H II' !■
Lps "Camelots du Roy en Proviuee
Inscriptions royalistes sur les murs du Palais de
Justice de Nantes
Nantes, 20 avril. - Ce matin, les gardiens du
alais de justice ont trouvé sur la façade et sur
ks "IfS deTédince les inscriptions suivantes tra-
ces au coaltar, en lettres de grande taille : « Vive
le Roi ! A bas la République ! 445. »
Ces inscriptions ont été faites cette nuit, proba-
blement vers 1 h. 30 du matin.
En effet, un ouvrier rentrant chez lui à cette
heure tardive a déclaré avoir aperçu plusieurs
hommes rôdant autour du palais. Il n'y attacha
pas à oe moment d'importance. Pour arriver à tra-
cer ces inscriptions, les manifestants ont été obli-
gés d'escalader deux grilles.
D'autre part, les mêmes inscriptions ont été fai-
i es sur les murs de la préfecture, mais à cause
nans doute des plantons et des rondes, les mani-
festants se sont bornés à barbouiller le côté le
moins en-vue du monument.
Des ouvriers ont procédé cet après-midi au la-
vage de ces inscriptions.
Le Parquet a ouvert une enquête.
"■ i ■
Faits Divers
Grave accident. — 'Lundi, dans l'après-midi,à l'an-
gie du boulevard Baus>smahn et de la rue de Rome,
- Mme Marre DugaIJId, femme de Pancien consul de
France près la République de Colombie, se dispo-
sait en compagnie de son mari, à prendre pdace
dans la voilure de tête du tramway qui fait le
trajet de la ,Mad'un faux mouvement elle perdît l'équilibre -.et
tomba si malheureusement sur la chaussée qu'elle
fut traînée par le second véhicule sur un parcours
d'une trentaine de mètres.
Relevée par son mari, Mme Dugand a été trans-
posée à l'hôpital Beaujoa avec des fractures et
•.le* contusions muauples. La molieureuse femme,
qui esA mère de douze enfants, a subi hier matin
i a i i q) H Sa ( ion de la jambe droite.
Deux folles. — Dans un train qui l'amenait -de
Rouen à Paiva, Mme Léonie Verret, âgée de trente-
trois ans, prise subitement de folie, a tenté, hier
malin, à plusieurs reprises, d'ouvrir la portière du
compartiment. Ses compagnons de voyage, qui l'en
avaient empècllée, voulurent, à l"al'rÏ'vée du train,
la eomluire au commissariat spécial. La folle réus-
sit alors à se dégager et tenta de se jeter sous
les roues d'une locomotive. Il fallut l'aide de plu-
sieurs employés pour l'en empêcher et la maîtriser.
Une autre femme, Pauline Leroy, âgée de
Uo-quatre ans, demeurant à Bécon-Ies-Bruyè-
qn: étni-t"devenue-subitement folle sur un qua;
d'embarquement des lignes de banlieue, et se li-
vra it à -des excentricités, a été arrêtée et con-
duite au commissariat spéci-al et de là à l'infirme-
rie du Dépôt.
Au moment des installations à la campagne,
visiter aux Grands Magasins Dufayel l'immense
tchoix de mobiliers de toutes sortes, sièges, tapis,
tentures, articles de voyage, sport et jardin, bancs,
lentes, parasols, etc., photographie, cycles, voi-
tures d'enfnts, etc. Nombreuses attractions.
Uns aventurière. — Sur mandat de M. Bour-
doaux, juge d'instruction, des agents de la Sûreté
ont arrêté hier, 99, boulevard Poniatowsky, chez
une "dame de chanté-qui lui donnait l'hospitalité,
une aventurière, Amélie Marchelti, âgée ùe qua-
rante-neuf ans, dite la Grande Mélie. Cette femme
recherchée depuis plusieurs mois, avait, jusqu'ici,'
r 'ussi à déjouer la police en faisant des voyages
l'(llo,.(I'cr
Elle se présentait .schez les .bijoutiers, les four-
reurs, les marchands de dentelles, comme étant la
princesse de Saxe-Cobourg, la marquise de X.. ou
la comtesse de fC.., accompagnée de complices
qui, jouant le rôle de domestiques, l'appelaient
« Aîlessc Il.
Profitant de finattention des commerçants, elle
dérobait les objets les plus précieux qu'elle passait
H à sa suite 1). Le produit de ses vols, dépassant
200.000 francs, fut engagé dans un Mont-de-Piété
de Londres.
«ifiii
Nouvelles de partout
PROVINCE (20 avril)
îînzcbrouck. - Millon, l'assassin de « Quinze-Ca-
poîes », condamnée mort et récemment gracié, a
Mé exlrait ce matin à la première heure de la pri-
son de Saint-Orner. Par un train matinal, Millon
sera conduit à Hie de Ré, où, après un court sé-
jour, il sera dirigé sur la Guyane.
—- A Ardres, la gendarmerie a arrêté une bande
de jeuises gens qui avaient pris le nom des chefs
de la bande Pollet et qui sont inculpés de tenta-
tive de déraillement sur la voie d'un tramway,
"Kïsi que différents actes de malveillance et de
v<:'H connais à Ardres.
ETRANGE-H (20 avril)
Hollande. - Amsterdam. — Le navire Dehoop a
roulé près de Lemfner (côte frisonne).
Seul. patron du bateau a été sauvé. Sa femme,
si.v enfanls ainsi que le pilote, ont été noyés.
Hnssie. - Kief. - Un omnibus a été attaqué
-'-~ les environs de la ville par cinq bandits.
, '-':'(;
fhnmps, six personnes, parmi lesquelles figurent
deux- d-es bandits, ont été tuées, et quatre ont été
blessées.
LeCurfeux.
Une bibliothèque musicale à l'Hôtel Drouot
Me Fournier, commissaire-priseur, annonce qu'il
vendra aux enchères, vendredi et samedi pro-
chains, dans la salle 2, la bibliothèque musicale
de M. de L..
Il y a là deux mille partitions d'opéras, opéras-
comiques, opérettes pour piano et chant ; des re-
cueils divers de mélodies, symphonies ; de la mu-
sique classique, moderne et religieuse.
La plupart des partitions sont des œuvres des
compositeurs les plus célèbres et les plus recher-
chés dans le monde musical.
JE————A——MWWWI». y IMI^
AVANT-PREMIERE
La « Grande amie » et «Un Change » aux Escholiers
Le monde artistique s'intéressa vivement, il y
a trois -ans, à la pièce de début d'un jeune auteur
dramatique aux idées neuves, à la tournure d'es-
prit originale, M. Albert Fresquet, dont les, Vau-
tours obtinrent, à Trianon, sous la direction de
M. Emile André, un assez, vif succès, malgré et
-peut-être grâce à ses idées tendancieuses. Et pour-
tant, aucun théiâtre parisien ne nous convia, de-
puis lors, à apprécier les progrès du talent de M.
Albert Fresquet !
Sa Grande amie, qui doit à la généreuse impul-
sion artistique des Escholiers, la représentation de
ce soirf se propose d'étudier la psychologie de la
femme, sans néanmoins vouloir faire œuvre d'an-
tiféminisme, au point de vue intellectuel et moral.
La femme, affranchie au point de vue passion-
nel, retombera, d'après M. Albert Fresquet, sous
l'empire de la passion. x
L'auteur étudie, au cours de sa pièce, trois types
de femmes : la catholique, telle que l'a composée
le cihristianisime, créature de dévoueinent, tou jours
prête à se sacrifier ; la courtisane, qui fut de tous
les temps, et à laquelle la religion de Jésus ne re-
fusait pas le droit à la vie ; enfin la femme créée
par la société moderne, affranchie des principes
ou, si l'on préfère, des préjugés.
* Ces trois types de femmes sont personnifiés, la
première par Mme Eugénie Noris, la seconde par
Mlle Mona Delza, du Vaudeville, la troisième en-
fin par Mlle Vera Sergine, la très remarquable
créatrice de la Foi, à Monte-Carlo, « cette grande
artiste, nous dit M. Albert Fresquet, dont j'appré-
cie le talent à ce point que je projette déjà d'écrire
une autre pièce pour elle ». Les autres rôles de
femmes sont tenus par M lie Jane Moriane, la sœur
de Mlle de Mprnand, du Vaudeville, Simone Dulac,
dont la grâce parut à la dernière représentation
des Escholiers, YEtau, de M. André Sardou, et Su-
zanne Vilmot.
Les hommes seront MM. Dauvillier, Gustave
Brou qui joueront les deux frères ; M. Pierre Ju-
venet, le délicat jeune premier du Vaudeville, un
artiste très consciencieux et sachant admirable-
ment établir ses personnages.
La mise en scène a été réglée par Mivï. Albert
Fresquet et Dauvillier.
& *
Un Change est une comédie en un acte, un petit
acte qui renferme autant de fine observation et de
spirituelle gaîté que beaucoup de comédies en trois
actes ; il suffit, pour s'en convaincre, de savoir
que les auteurs en sont MM. François de Nion et
Georges de Buysieulx.
Le dramaturge de la Grande Mademoiselle est
connu de tous : son collaborateur, M. Georges de
Buysieulx, le sera bientôt également ; l'Œuvre
joua, l'an dernier, avec un vif succès, son premier
ouvrage d'importance, cinq actes de comédie dra-
matique, sous le titre Petit Jean. Peut-être se sou-
vient-on qu'à la suite de cette représentation, l'in-
terprète principale, Mlle Suzanne Devoyod, fut en-
gagée à la Comodie-Française.
C'est la Comédie-Française qui prête cette fois
encore à MM. de Nion et de Buysieulx leur pre-
mière protagoniste dans la gracieuse personne de
Mil# GabrieJle Robinne, la belle artiste dont les
vingt ans auront, affirme-t-on, l'occasion de s'épa-
nouir en * talent sur la scène même de Molière,
avant peu, dans une pièce des mêmes auteurs.
Après M. J. Claretie, M. Antoine voulut prouver
sa bienveillance aux Escholiers, en leur accordant
Mlle Jeanne Faber, qui débuta l'an dernier, avec
un élégant éclat, au second Théâtre-Français et
qiia nous, applaudirons dans i'cauvm JODUvelle^de
M. Léon HenniquB.
A côté d'elles, ce sera le début, — en dehors du
monde où il fut tant applaudi, — de M. le baron
Henry de Bermingham ; la réputation du brillant
et sincère artiste a d'ailleurs, avant lui, franchi
les limites qui séparent les miliesax purement lit-
téraires des salons.
Enfin, ce sera M. Dauvillier, un candidat à la
Comédie ; puis M. Bressol, le truculent fantaisiste;
enfin M. Brémont, le remarquable comédien.
La pièce a été mise en scène par M. Dauvillier
avec les conseils de M. Henry Burguet et l'appui
des trois dévoués présidents du Cercle, nos con-
frères Maurice Frayez, Pierre Bossuet, investi en
outre des délicates fonctions de directeur de la
scène, et M. Georges Baugniès ; le régisseur fut M.
Warpont.
M. Georges de Buysieulx a surveillé lui-même
les dernières répétitions de sa pièce avec son zèle
d'auteur et sa conscience d'artiste.
Charles Bert.
Le Théâtre
Au THÉATfiE MÉVISTO
M. Mévisto a soutenu, avec Antoine, le bon
combat, au temps héroïque du Théâtre Libre.
Il a joué le rôle de Nikita dans la Puissance
des Ténèbres. Il fut aussi Ravaillac, -et l'idiot
dans la Grande Marnière. M. Porel l'avait
appelé à l'Odéon il -dut y créer l'admirable
Shylock que M. Edmond Haraucourfc écrivit
d'après Shakespeare. Cet acteur personnel,
convaincu, puissant, a voulu avoir son théâtre
et il s'est installé rue Saint-Lazare, dans l'an-
cienne Bodinière. Il s'est emparé 'de la scène
sur laquelle, jadis, parlèrent d'élégants con-
férenciers ; plus tard M. Armand Bour y
monta -des pièces d'un réel intérêt, -,qu'il em-
-prunta à -l'Italie et à. l'Allemagne. M. Mé-
visto a fait de nobles efforts, et nul n'a oublié
le drame poignant qu'il nous offrit l'année
dernière : les Masques, de M. Charles Méré.
.C'est encore une pièce de M. Charles Méré,
— les Ruffians — que nous venons d'enten-
dre. Ces deux tableaux sont pittoresques et
violents. Le sujet en est simple, brutal. La
Pampina, qui roula sur le port avec les dé-
bardeurs et les matelots, tient un cabaret mal
famé. De mauvais gars s'y enivrent et jouent.
La Pampina fut la maîtresse de l'un d'eux,
Occo. Elle lui préfère maintenant le chanteur
Orso. C'est en vain que le malheureux Occo
la menace, la supplie, sanglote. Elle ne veut
pas l'écouter. Elle ne songe qu'au nouvel
amant. Et Occo veut tuer Orso, qui ne lui
échappe qu'en s'enfermant dans une chambre >
avec la Pampina. Occo surveille la porte. Il
faudra bien que le rival sorte ! Fou de colère,
Occo n'hésite pas, pour se venger, à révéler
la vérité au mari de Pampina :
— Tu cherches ta femme ? Elle est dans
cette pièce avec Orso !
L'époux gémit. C'est un pauvre diable, qui.
peut à peine articuler quelques'paroles. C'est
Pasqualite le Bègue. Il chasse les deux amants
et il lève la main sur sa femme. Mais celle-ci
le regarde avec étonnement. Elle l'oblige à lui
'demander pardon. Il s'agenouille devant elle
parce qu'il l'adore, parce qu'il mourrait pour
recevoir d'elle une caresse. Il n'en obtiendra
pas une douce parole. Elle lui dit le mépris,
la haine qu'il lui inspire. Elle le pousse dans
le réduit où il ipasse la nuit et elle sort pour
rejoindre Orso. Mais, dans l'obscurité, il y a
un bruit de lutte. La Pampina pousse un cri
et tombe.
A l'aube on 'découvre le cadavre de la caiba-
retièrc. Tout le monde accuse le mari de l'a-
voir assassinée. Il proteste avec indignation ;
il embrasse la morte. Soudain on se rappelle
que le farouche Occo avait la clef de la maf-
son. Quelqu'un annonce qu'il ricane devant la
maison. Pasqualite constate que la porte fut
ouverte de l'extérieur : la cilef est encore dans
la serrure. Il s'élance et tue Occo. Il revient
ensuite et ordonne à tout le monde 'de sortir.
Il se couche auprès de la Pampina, Elle est à.
lui 1 Enfin elle est à lui ! Il l'enlace et, pas-
sionnément, il baise ses lèvres:" -
Ce drame rapide. vioJent, monstrueux, est
joué avec puissance par M. Mévisto, qui est
Pasqualite le Bègue. Il y déploie un réel talent
de mime. Il ne prononce que quelques paro-
les ; mais il exprime avec intensité la jalou-
sie, la colère, le désespoir, le désir. Son suc-
cès a été très grand. Sous le p-seudonyme de
Frederik, l'auteur — M. Charles Méré — re-
présente le terrible Ooco. Il a les gestes et les
expressions de visage chers aux grands ro-
mantiques. Il semble un élève, de M. Mounet-'
Sully. On l'a acclamé. M. Delvil — Orso — a
de la grâce, et Mile Odette de Fehl traduit
avec fougue les sentiments de l'ardente Pam-
pina ; MM. Feyrich, Olin, CJavaret, Polet re-
présentent de façon pittoresque les habitués
du cabaret.
- *
Avant et après ce drame, il y a deux actes
fantaisistes. L'o,péra-
conçu suivant la méthode chère à l'illustre
Hervé. C'est une folie dont la donnée est in-
génieuse.
Le fils de Guillaume TeJl est devenu ténor
tandis que son père est réduit à l'emploi de
basse. Le jeune homme tombe amoureux et,
conformément à la poétique de l'opéra, il ado-
re la fille de l'ennemi Gessler, — la douce Ei-
sa. Celle-ci n'est pas insensible à "a flamme.
Mais ellç ne saurait oublier le passé. D'âme
cornélienne, elle ne sacrifiera, pas son devoir
à son amour. Elle n'appartiendra à Tell Qls
que si Tell père a été châtié. Elle déclare que
Tell fils devra abattre d'une flèche la pomme
qui sera placée sur la tête de. Tell père. Et
Tell père, qui ne .trembla pas quand il était le
tireur, frissonne de peur en devenant la cible.
Il se prête cependant à l'épreuve et la flèche
du fils traverse la tête du père. Rien ne s'oppo-
se plus au mariage.
Il va sans dire que cette 'flèche nous fait
penser à la flèche de VŒU crevé. Le dialogue
de M. Sacha Guitry est inattendu et fantasque
comme les livrets du compositeur toqué. On
ne résiste pas à la verve de M. Sacha Guitry.
On voudrait qu'il se gardât de la vulgarité. il
n'a pas besoin de moyens bas pour faire rire.
Mais il serait absurde de lui chercher chicane
puisqu'il nous a divertis.
La partition de M. Tiarko Richepdn. contient
des effets trop prévus. L'invention n'en est pas
très riche. Mais cette musique a une qualité :
la bonne humeur, - et elle est exempte de
toute prétention..
Mlle Magdy a une jolie voix et chante sou-
vent juste. M. Mévisto est comique avec appli-
cation. Le ténor Mario Farelly, à l'organe gé-
néreux, a la gaucherie bouffonne d'un chan-
teur d'opéra. Chacun de ses g-estes. chacune
de ses intonations, est grotesque : il faut l'en-
tendre et le voir.
.e.
,Le spectacle commence par une pièce de
Adrien Vély et Léon Mirai, Le Petit Tcrmç.
Les deux MM. s ont étudié un cas de
grossesse nerveuse. A la fin de la soirée, nous
avons entendu une revue de M. Willy. Le ti-
tre — Jeux à la Coq — suffit à nous annoncer
des calembours. Notre attente n'a pas. été dé-
çue.
Nous avons vu Coûtant d'Ivry et le baptême
civil, Richepin est l'Académie, Chantecler, la
Veuve Joyeuse. Nous avons apprécié la grâce
de Mlle Fénidjé, la drôlerie de MM. Wolff et
Glin. Les arctualités défilent devant Wilbur
Wright - M. Deilviil a de l'élégance — et de-
vant Mme de Thèbes. Mile Magdy, déjà nom-
mée, a une joJie voiix.
Et Mlle Meg Villars danse. Naguère, à Pa-
risiana, elle nous apparaissait nue ~ous une
étoffe aux reflets noirs. Elle n'a pas de robe
aujourd'hui, mais des dessous. Elle semble
ne pas avoir souci des pas extravagants qu'elle
exécute. Son visage demeure impassible et
ses yeux semblent regarder très loin, au delà
du public qui la contemple et l'applaudit.
Nozière.
---
Du Monde à la Scène
t
Messieurs les députés, continuellement en quêle
de nouveau a impexs,~Uey.ratti-trt, il me semble, -
la chose en tout cas serait originale ! - taxer
les. chapeaux féminins au point de vue dimension 4
Trouvez-vous équitable, en effet, qu'en tramway,
omnibus ou mêtrQ, ces monumentaux couvre-
chefs paient simple place, alors que l'accès de ces
véhicules publics est interdit aux paquets encom-
brants ?
Puis aussi bien, pourquoi ne pas faire tomber
nos chapeaux actuels sous la loi, qui veut une
.certaine hauteur aux maisons de rapport ? Ce
'complément de toilette devient de jour en jour plus
dangereux pour la sécurité publique, avec ses cou-
teaux rigides et nombreux qui, sans crier gare,
s'enfoncent dans Poeil du passant inoffensif.
D'ailleurs. le sexe îort a voué les modistes au
pilori, non seulement pour ce. risque imminent,
mais aussi et surtout parce que leur mode dérobe
jalousement tout un profil des parisiennes jolies.
AU théâtre déjà, après une violente campagne, le
chapeau s'es £ vu reléguer au vestiaire — voire
même dans les armoires 1 — la mode anglaise, qui
veut que toutes les femmes sortent nu-tête, le
soir, s'implante chaque année davantage. Cepen-
dant, Lewis, avec son habituelle recherche de la
beauté, v. composé d'adorables béguins, presque
des coiffures, sous lesquels les visages féminins
prennent une mutinerie délicieuse.
Mlle Faber en portait un dimanche dernier, aux
courses ; sa robe, exécutée par Lévilion, mettait
eu valeur sa taille souple et sa démarche harmo-
nieuse.
Mlles Faber portait aussi un genre de souliers
cothurnes, très en faveur ce printemps. Avez-vous
remarqué, mes chères lectrices, à quel point les
chaussures varient d'une saison sur l'autre ?
L'américain excessif a presque complètement
disparu ; il est remplacé par l'angtais, moins ar-
rondi du bout, et gardant au'pied sa petitesse ;
il s'exécute beaucoup en vernis et daim, de couleur
assortie à la robe — le bleu marine, le vert et
le mauve paraissent faire fureur. Ces souliers sont
charmants et fort confortables pour les promena-
des pédestres au Bois.
Le soleil a ramené, en effet, les matinées au
Sentier de la vertu, les five o'clock champêtres
les parties de tennis et de golf. Bientôt, La Boulie
et l'uteaux recommenceront leurs épreuves.
Je ne m imagine pas qu'il puisse v avoir des
femmes ennemies du sport ? Leur élégance ne
pttut qu'y gagner, puisque avec son aide, leur svel-
tesse se maintient plus facilement.
Cela leur permet encore d'arborer, de charmants
costumes. Je n'en veux pour preuve que la combi-
naison que Faquin et Bertholle inaugurèrent l'hi-
ver dernier pour le ski.
Vous, Parisiennes alertes et sportives, allez donc
rendre visite à ces saJons. Vous y découvrirez
des choses amusantes et jolies et me procurerez
ainsi la joie de vous avoir, une fois de plus, rendu
service.
Clarens.
'■ ■ i
de la —————————
CourrierdesThéâtres
Générales et première de ce soir.
Aux Escholiers (théâtre Femina), à 1 h. 1/2,
répétition spéciale , pour la presse (billets blancs)
et ce soir, à 8 h. 1 !2, représentation -(billets gris),
de La Grande Amie, pièce en quatre actes, d'Al-
bert Fresquet :
Mme Vera Sergine, Hélène Darseuil ; MM. Hen-
ri Dauvillier, Julien Darseuil ; Gaston Brou, Phi-
lippe Darseuil ; Robert Nourry, Alexis ; Mmes
MoQua Delza, Marie-Jeanne ; Eugénie Noris, tante
Lucie ; Jase Moriane, Mme Archain - SiiiiQne Du-
lac, Henriette Norbens ; _g~qys.Tffie vumot, Mme
*Akssmann i M."Pierre Jmenet, Morennes.
en un acte de M,,~l Fraii-
Un èhttnge, comédie en un acte de MM. Fran-
çois de Nion et Georges de Buysieulx :
Mlles Gabrielle Robinne, Marthe de Chantenay;
Jane Faber, Emilienne ; MM. H. de Bermingham,
Pierre ; Henri DauviUier, Jacques ; Bressol, le
maître d'hôtel ; René Brémont, un garçon.
•%
Au théâtre Antoine, à 8 h. 1/2, première de
Master Bob (gagnant fiŒ Derby), frêècg de
quatre actes de MM. Henry de Brisay et Marcel
Lauras.
Distribution : Mmes Léontine Massart, Lucienne;
Lavigne, la mère Balai; Jeanne Even, Julia; Mar-
the Meunier, Simonne; Clarey, la dame juive; Di-
nard, Mme Thomas; Demarsac, la dame au bou-
chon; Bernolde, la dame pieuse; Lecointe, la
mère la Poule; la petite Arduini, une gosse; MM.
Gémier, Jean Durieu; Colas, Cornélius Goldstras-
sern; Clasis, Ernest Bourdier; Rouyer, le 'duc d'Ar-
cole; Charlier, Bernard; Saillani, Mac Lean; Henry-
Houry, Hobson; Georges Flateau, Benoit Picard;
Maxence, Montbazillae, Raoul Terrier, baron d'Hu-
gles; Marchai, Trouillard; Marcel André, Sartens;
Cailloux, l'inspecteur des jeux; Pierre Laurent, Ju-
lot; Méret, La Charentonnais; Tanneur, M. Malen-
tour; Révnl, le crémier; Fernand Lusse. Emile;
Gerber, Tavannes; Def^vers, le livreur; Loire, Tur-
pin; Leconte,' Bardoux; Sauriac, Parot; Cambcy, le
Gascon; Charlus, le coiffeur; Dorcey, Bill Scliarp;
Dulpt, M. de Montigny; Dumont, le nègre; Dau-
moiîche, le marchand de programmes: Victor, le cu-
ré: Poltier, le marchand'de tahnc: Marcel, Ugène:
Isnard, le sergent de ville; Saint-Sulpice, la mar-
chande de cotes.
9
* Se *
Au théâtre Molière, à 8h 1/2, reprise de Trois
femmes pour un mari, comédie en 3 actes, de M.
Grenet-Dan-court.
-x-
La soirée :
A l'O tôra, 7 h. 1/2, reprise du Crépuscule des
Dieux (Mlles Louise Grandjean, Féart, Charbon-
nel, Laute-Brun, Gall, Lapeyrelte, Mancini ; MM.
Godart, Delrrms, Gilly, Ducios).
A la Comédie-Française, 8 h. 1/2, Modestie,
Connais-loi (Mmes Marie Leconte, MM. Le Bar-
gy, Raphaël Duflos, Georges Grand, Dehelly).
A l'Opéra-Comique, 8 h. 1/4, La Vie de Bohè-
me (Mmes Marguerite Carré, Korsoff, MM. Ed.
Clément, Fugère, J. Périer, Delvoye) ; Cavalleria
Rusticana (Mlle Geneviève Vix, MM. Salignac,
Vaurs). ■
A l'Odéon, 8 h., Beethoven (orchestre Colonne).
Au Lyrique-Municipal, 8 h. '1/4, Mignon (Mlle
La Palme, MM. Bourillon, GuiHamat).
Au Trianon-Lyrique, 8 h. 1/2, L'Amour méde-
cin, Phryné (Mlle Jane Morlet).
Retour au bercail :
C'est demain que nos chanteurs français, retour
'd'Amérique, arrivent, à Paris : MM. Maurice He..
naud et Dufranne sont attendus à l'Opéra et peut-
être M. Vieuille rentrera-t-il à l'Opéra-Comique.
M. Maurice Renaud revient fort satisfait -de sa
saison. IL a donné, là-bas, cinquante représenta-
tions de Rigoletto, des Contes d'Hoffmann, de
Thaïs, du Jongleur de Noire-Dame de la Tosca,
de Don Giovanni. Toutes ont fait acclamer le
grand artiste et fait réaliser des recettes magni-
fiques.
C'était la troisième saison que M. Maurice Re-
naud faisait en Amérique ; les deux premières
furent fort belles ; celle-ci a été superbe et le
célèbre baryton a dû signer pour une quatrième
année, l'hiver prochain.
D'autres impresarii eussent voulu entraîner M.
Maurice Renaud pour une saison d'été dans l'A-
JUériqtio du Sud , mais, fidèle a Ici jjcii<7Îc donnée
à MM. Messager et Broussan, M. Maurice Re-
naud a décliné toutes les propositions et les Pa-
risiens, heureux de revoir ce grand artiste, vont
pouvoir l'applaudir à nouveau à l'Opéra.
.La saison russe au Châteiet :
M. Serge de Diaghilew vient de passer quelques
jours à Paris pour arrêter définitivement le pro-
gramme de la saison russe qui doit avoir lieu au
théâtre du Châteiet du 15 mai au 18 juin.
Les œuvres représentées seront :
Opéras : Ivan le Terrible (Pskovitaine), opéra
en 3 actes et 5 tableaux, de M. Rimsky-Korsakow;
Le Prince Igor, scènes et danses polovlsiennes, de
A. Borodine, Russlan et Ludmila, de Glinlw.
Ballets : Le Pavillon d'Arvnide, drame chorégra-
phique en un acte et 3 tableaux, de Tchérépnine,
Cléopdtre, mimodrame en 1 acte ; Les Sylphides,
rêverie romantique en 1 acte, musique de Chopin,
instrumentée par les compositeurs russes. Le
Festin, suite de danses en un acte.
Les artistes engagés sont : opéra : Mmes Felia
Litvinne, Lydia Lipkcvska, Elisabeth Petrenko,
MM. Fédor, Chaliapine, Dimitri Smirnow, Basile
Damaev, Vladimir Kastorsky, Basile Charonow.
Danse : étoiles ballerines : Mlles Anna Pavlova,
Vera Karalli, Tamar Karsavina, Sophie Féodoro-
va, Alexandra Baldina ; premières danseuses.
Mlles Hélène Smirnova, Aiexandra Féodorova ;
premiers danseurs : MM. Michel Mordkine, Waz-
law Nijinsky, Théodore Kozlow, Rudolf Bolm,
Alexandre Monakhow ; chef d'orchestre : M. Ni-
colas Tchérépnine ; chef des clioeurs : M. Ulric
Avranek ; régisseur en ehef : M. Alexandre Sa-
nine ; maître de ballet : M. Michel Fokine.
Le corps de ballet ne comprend pas moins de
-B0 xîariaeusAB--quj, jointes —à ■i'-oxch&stise et - aux
chœurs de J'Opéra Impérial de Moscou, font un
total de 300 exécutants,
Voici les dates arr&tées pour les répétitions gé-
nérales :
Mardi 18 mai : Le Pavillon d'Armide, Le Prince
Igor, Le Festin.
Dimanche 23 mai : Ivan, le Terrible.
Mardi lor juin : Les Sylphides, Cléopâtre, Russ-
lan et Ludmila.
Nous donnerons ultérieurement les dates des
premières représentations et les conditions de l'a-
bonnement.
On peut s'inscrire dès à présent au Pavillon
de HanAvre, 32, rue Louis-kle-Grand
Autour de la colonue :
Quelques chiffres relevés sur les colonnes Pi-
card :
Le Roi (Variétés) : 286e représentation.
Les Aventures de Gavroche (Châteiet) : il02e
représentation.
Une grosse affaire (Nouveautés) : 84e représen-
tation.
Beethoven (Odéon) : 506 représentation.
L'.4ne de Buridan (Gymnase) : 74e représenta-
tion.
Le Greluchon (Athénée) : 40e représentation.
VEntant de ma sœur (Déjazet) : 188' représen-
tation.
Et on dit que le théâtre est dans le marasme !.
A l'Athénée ?
M. Auguste Germain a fait, hier,' à l'Athénée,
une conférence sur les « Sourires de Parisiennes ».
Le sujet était amusant; en quelques minutes, le
conférencier nous a décrit les façons différentes
dont souriaient les Parisiennes. Depuis le sourire
gracieux jusqu'au sourire rosse. On. voit que M.
Auguste Germain connaît admirablement les Pari-
siennes et qu'il sait admirablement et spirituelle-
ment en parler.
Un programme brillant accompagnait cette con-
férence. On entendit : M. tJessonnes et Mlle Dus-
sanne, de la Comédie-Française, charmants tous
deux ; Mme Gilda Darthy, la triomphatrice de
Lauzun ; Mlle Geneviève Myhère, exquise et fine
comédienne ; Mme J. Mipsoten, aux accents beaux
et graves ; le délicieux ténor David Devriès ;
Georges Cheppfer, qui mérita l'appellation dont M.
Auguste Germain le gratifia, c'est-à-dire de « Roi
des humoristes » ; enfin, le brillant chanteur mon-
dain Perval, qui emballa la saille avec ses mélo-
dies où il excelle, avec Elle était souriante ! la
scie à la mode.
Et tout le monde se retira avec le sourire, sur-
tout Mlle Cléo de Mérode, qui faisait sa rentrée à
Paris et qui disait, en embrassant très gentiment
M. Auguste' Germain, dont elle créa le célèbre bal-
let Phrijnè : « Je ne sais pas pourquoi. Mais vous
me portez toujours bonheur ! »
Est-ce que Mlle Cléo de Mérode ne créera pas
bientôt, à Paris, un nouveau ballet de M. Au-
guste Germain ?
Celui-ci nous affirme que non. Mais les auteurs
sont si menteurs ! .-
Curieux orchestre chinois :
Pour vérifier sans doute l'exactitude du vieil
adage : la musique adoucit les mœurs, quelques
détenus de la célèbre prison américaine Sing-
Song, où sont enfermés les plus dangereux crimi-
nels, ont été autorisés à se grouper en orche" stre.
Sous la direction d'un chef, âgé de trente ans, con-
damné pour détournements dans une banque, ils
ont donné, dans la grande chapelle de la prison,
un concert des plus intéressants à tous égards:
au programme, du Bach, du Beethoven et du
Wagneç,*
Le premier violon purge une peine de douze ans
de détention pour trigamie. Le pupitre des Hôtes
était occupé par deux Italiens dont les méfaits sont
innombrables. Quant au musicien chargé de la
grosse caisse, il avait simplement, du temps où il
était libre, arrêté un train express et détroussé
froidement un grand nombre de voyageurs.
Do dit que :
— Nous avions déjà. la rivalité Massenet-Puccini
autour de Manon.
Notre confrère Y Eclair annonce que MM. de Por-
to-Riche, de Flers et de Caillavet, Nozière, Burguet,
Henry Bataille, vont se laisser tenter par l'héroïne
de l'abbé Prévost.
— M. Jules Lemaltre vient de terminer une gran-
de comédie qu'il destine à la Comédie-Française.
- Un exercice public des élèves des classes de
déclamation dramatique aura lieU demain jeudi,
'à 2 heures précises.
X-
A l'Opéra ;
Hier soir, à, lOpéra,, on a fèpéiêBacchus à i'or-
chestre W& mâ M.:at^t^ b{les- riJœu:rg. U
Massenet s'est déclaré enchanté de la répétition.
Les décors sont absolument prêts et les jeux de
lumière réglés.
La répétition générale de la nouvelle œuvre de
M. Massenet et de Catulle Mendès est définitive-
ment fixée au dimanche 2 mai, la première repré-
sentation aura lieu le mercredi .5.
-x-
Aux Trente ans de Théâtre :
Les Trente Ans de Théâtre, d'accord avec l'Asso-
ciation des Artistes, et pour que leurs représenta-
tions n'aient pas lieu à la même époque, donneront
le jeudi 29 avril, une matinée au Trocadéro. La
première partie du programme comprendra les
artistes de la Comédie-Française, qui ne sont pas
pris par leur service, à commencer par M. Mounet-
Sully ; la seconde partie réunira * les noms des
premiers artistes de nos théâtres, en tête desquels
ceux de Mmes Anna Judic et Jeanne Granier.
Au Jardin d'Acclimatation :
Le théâtre du Jardin aAcclimatation donnera,
jeudi prochain, à 2 heures, La Fille du Régiment
et le Chalet.
Dimanche 25 avril, dernière représentation de
La Juive, opéra en. cinq actes de Scribe, musique
de F. Halévy.
Les concerts d'harmonie commenceront le di-
manche 2 mai, à 3 heures, en plein air, au
kiosque de la musique.
Enfin, « le Royaume de Lillinut », qui conlfaue
à amener la foule au Bois de Bonlogne, reste
ouvert tous les jours de 2 heures à 6 heures.
— ■ un
Spectacles et Concerts
La matinée :
Au Nouveau-Cirque, à 2 h. 1/2. nouveaux débuts.
Rentrée de Foottil et Chocolat, et Cocoriquette,
fantaisie comique et nautique.
La soirée :
Aux Folies-Bergère, la Revue des Folies-Ber-
gère, revue franco-anglaise en 22 tablcuux, de
P..-L. Fiers, le plus grand succès de la saison
800 costumes (Miss Campton et Marie Marville
l'excenlrique Chris Richards, Claudius, Pougaudi
le ténor Salvator Romagno, Maurel, Morton). La
première entente cordiale, les Pierrots américains,
les Camelots du Roy, le Vert-Logis, la Grève des
P. T. T.
— A l'Olympia, Paris-Singeries, revue à grand
spectacle, dix-huit tableaux de MM. Max Dcarty
et Mi Ilot (Mlles Ethel Levey, Idette de Brémon.
val, MM. Vilbert, Max Morel, Gibard, Darcet.,
Resse et M. et Mme X.). Le pays des singes,
malcli d'un train et d'une auto, le Palais des
contes. -- Nombreuses attractions. Ferry Corvey,
ballet - (Mlle Relly).
— A Parisiana, La Veuve Soyeuse, opérette
française à grand spectacle (2 actes, 6 tableaux),
de MM. Eugène Joullot et Henry de Farcy,
Mmes Esther Lekain, Hélène Gondy, Mary-Hett,
MM. Dutard. I7 Ii'rF.y- Viranga aventure. de M.
Serge Basset.
— Au Moulin-Rouge, En l'air, Messieurs ! revue
en 3 actes et 20 tableaux, de MM. H. Moreau el
Ch. Quinel.
— Au Casino de Paris, 9 h., Evarist, virtuose
xylophoniste; les excentriques Sterzelly et Moore;
la belle OliéJa, le réveil de la Momie d'Ameneritis
(Mlle Nuieoellati), les mystères hindous, le célèbre
Dickson; Fruit déjendu, ballet (Mlle de Consoli).
X-
Au Théâtre Marigny :
Germaine Gallois, sa beauté, son sourire et son
talent si savoureux ; Gabin, l'excellent artiste au
jeu spirituel et à la verve si amusante, seront
parmi les principaux interprèles, au tbéâtre Mari-
gny, de la revue de réouverture.
A la Cigale :
Ce soir, dernière de Vas-u mon Prince !
Jeudi, relâche, et vendredi répétition générale à
bureaux ouverts (service restreint), dç : Amour et
Piston, fantaisie militaire en deux actes et quatre
tableaux, de MM. Marcel Guillemaud et Jacques
Bernou.
» Sautilla no
f_A" .-.-..-
LES COURSES
M>u £ OKâ LAFFITTE
Nous sommes dans une belle série, la vraie sai-
son des courses, le printemps où le soleil nous
réchauffe- d'une façon délicieuse, où toutes les écu-
ries son en plein travail, les eraks en pleine pos-
session de leur moyens. - -,*
Ça réunion d'hier s'adressait surtout aux ju-
ments qui avaient à disputer une première poule.
Quelle impression nous a. laissé ce Prix Pénélope ?
Un peu confuse, un peu inachevée comme la toile
mythologique. Pierre Bénite est-elle réellement su-
périeure à Union ? Je n'oserai l'affirmer. Les cir-
constances n'ont pas été en faveur d'Union, qui,
après avoir battu Gyrsa, a eu à soutenir l'assaut
de Pierre Bénite. Pendant assez longtemps, Unien
a semblé devoir conserver l'avantage ; mais la
fille de Childwerk a montré un égal courage, et
finalement la -- courte encoure a, été en sa - faveur.
Ce sont deux belles juments. Pierre Bénite 4 peut-
être plus à gagner ; mais comme type, je préfère
celui d'Union qui rappelle beaucoup de Miss An-
drée. Espérons que ni l'une ni l'autre se ressentira
de ce duel si acharné. Elles pourront se rencontrer
dans le prix Gladiator.
Chulo a fait une grande impression en gagnant
le prix Masque. La façon dont la course s'est em-
manchée: pas de train, pouvoir passer à la corde
de-dernier à premier sont de réels avantages. Sur
1.600 mètres, il serait difficile à battre. Je demande
à le voir dans une course sévère.
Prix .du Val Notre-Dame {A. R.) (3.000 franos,
900 mètres).— 1. Fairy Queen, à M. Michel Ephrus-
si A. Woodland), -2. Ugolin, 3. Toujours Fidèle. —
Courte tête, 1 demi-longueur. — N- P- : Pernod,
Wilhelmine, Black Pearl, Césarée, Villanelle, Or
du,Rhin, Okhilo, Hawai, Montagne, Diamantine,
Mélopéey, Rolleville, Fulvie, Grand Slam, Epiry.
Perthuisane, Because, La Ferté Beaùharmais,llka
Delta. Indian Prince.
P. M. : 281 francs ; placés, 94 fr. 50, 172 fr. 50,
4o fr- 50- -
Prix Bizi (6.000 francs, 2.500 mètres). - 1- Dra-
peau, au prince Murât (J ChHds.), 2. Reine d'Or II
3- Rouge George. - 2 longueurs, 2 longueurs. —
N. P. : La Belle II, Scarlet, Vilégiature
P. M. : 155 fr. 50 ; placés 36 fr. 50, 14 frqncs.
Prix d'Orsay (A R.) 3.000 francs, 2.100 mètres).
— i. Lebnan, à M. F. Charron (Garner), 2. Eilina,
3. Le Guide. — 2 longueurs et demie, 3 longueurs.
— N. P. ; Ferrières, Diffidatf, Igor II, Coqueluche,
Bille.
P. M. : 27 fr. 50 ; placés, 12 francs, 16 fr. 50,
16 francs.
Prix Pénélope (Poule de Produits Pouliches)
$0.000 francs, 2.000 mètres). 1. Pierre Bénite, à M.
E. Veil-Picard (Barat), 2. Union, 3. Gyrsa. —
Courte encolure, 1 longueur et demie. —' N. P. •
Ronde de Nuit, La Provocante, Kaia, Renée II,
Genny, Asmodée, Kimmer, La Ouporterje, Garde
Malade, Japonica, Blida.
P. M- : 57 fr. 50 ; placés, 16 francs, 13 francs,
13 fr 50.
Prix des Moulins-La-Marche (handicap) (5.000
francs, 1.800 mètres). — 1. Ismid, à M. Jean Stern
(G. Cloul), 2. Vénitien, 3. La Merveille. — 1 lon-
gueur et demie, 8 longueurs. - N. P. : Chateldon
Lieutel, Wanda III, Talo Biribil, Queenie, Aveyron,
Pernambouc, Impulsion, La Bombe, Sylviaque,
Per Saint Mathnrin, Fourche, Claire fontaine,
Per Bacco, Kermesse.
P. M. ;
Adaha, Bacco, 177 francs ; placés, 52 fr. 50, 33 francs,
54 francs.
Prix Masqué (6.000 francs, 2.000 mètres). - 1
Chulo, à M. Henriquet (Ch. Cliilds), 2. Celius, 3.
Chandos. — 2 longueurs et demie, 1 longueur. —
N. P. : Saint Ferréol, Chamœrops, Imprévu.
P. M. : 18 fr. 50 ; placés, 12 fr. 50, 23 francs.
0".
Calendrier de la semaine : jeudi 22, Autueil ;
vendredi 23, Enghien ; samedi 24, Saint-Cloud :
dimanche 25, Paris.
Raymond Isabel.
"GIL BLAS" sportif
QUESTIONS DE L'AUTOMOBILE
Lettre ouverte à MM. les Députés. — Une
anomalie préjudiciable, au développement dtz
transport en commun.- Réforme urgente
à apporter à la loi. — Le vœu des Conseils
généraux. -
On verra, en 'lisant la « Jettre ouverte »
qu'adresse à MM. Qes députés, M. M. Zoucker-
mann, administrateur délégué de la Société
Générale-des Messageries départementales par
automobiles — lettre que nous reproduisons
ci-après — combien est préjudiciable au dé-
veloppement du transport en commun la loi
qui régit ce nouveau mode dé locomotion.
En effet, l'application stricte de la toi en
vigueur autorise le fisc grever d'une con-
tribution si disproportionnée les entreprise*
'de ce genre, que beaucoup d'entre elles, pour
ne pas dire toutes, se sentent menacées dans
leur existence.
C'est donc un cri d'alarme que fait entendre
M. M. Zouc&ermann. Gil Blas s'en fait volon-
tiers l'écho. Puissent nos législateurs trouvei
au mal qui leur est révélé le remède efficace,
ou plutôt appliquer ce remède, simplement,
puisque M. Zouckermann le leur indique.,
C'est de toute urgence, si l'ontveut que puis-
sent vivre les entreprises dfL transport en
commun par automobiles, si appréciées des
populations éloignées des lignes de chemins
de fer. Et ne doivent-elles pas vivre, et vivre
prospères, ces entreprises, pour que leur ma-
tériel — le cas a été prévu — puisse être utile-
ment réquisitionné par l'Etat, en cas de bie-*
soin, pour le service de l'armée.
La lettre de M. Zouekermaan. très fortenaenfi
argumentée, a en outre le grand mérite de
défendre l'intérêt général.
Ajoutons que son auteur a bien choisi son'
moment pour la livrer à la publicité. Cette
semaine se réunissent les Conseils généraux.,
Tous nos dévoués conseillers liront te lettre
de M. Zoucfcermann. Ils apprécieront certai-
nement les justes raisons apportées à la dé-
fense d'une cause intéressante (puisque, en-
core une fois, il s'agit d'une question d'inté-
rêt généran, et voudront a formuler des
vœux » en conséquence.
Or, on sait que si le rôle de MM. les conseil-
lers généraux consiste H formuler des veeux,
celui de MM. îes députés consiste à les exau-<
cer. — P. EDMOMDS.
Votei la « lettre ouverte » de M. Zomcker*
mann :
Monsieur ta député,
Soucieux du développement de communications
rapides et commodes dans les localités dépourvues,
de chemins tie fer, et désireux d'assurer dans Je
pays un matériel suffisant, constamment entre-
tenu en bon état de marebe-, pour pouvoir le réqui..
sitiofiner du jour au lendemain, en cas de besoin,
le législateur a, par la récente loi du 26 décem-
bre 1908 (art. 65 de la loi des finances), cherché
à encourager toute initiative pour le dévetappe.
ment du transport en commun par automobiles
qui,, incontestablement, étant d''une utilité publia
que absolue, est appelé à une granile extension
dans le pays.
Un des pionniers de l'idée des services d'autobus
dans des localités déshéritées de toute communi-
cation, je prends la liberté d'attirer votre bien-
veillante attention de législateur, soucieux de la.
prospérité du pays, sur une anomalie très préju-
diciable au développement de ce genre de loco-
motion, et très facilement remédiable.
Le transport en commun par automobiles dit au-
tobus, qui n'existe que depuis quelques années,
est actuellement régi par mie loi datant du XVIIIe
siècle. En effet, les autobus tombent sous les lois :
1) Da Q vendémiaire, an VI, abolissant la régiê
dite Ues Messageries nationales; pour le compte:
du gouvernement, art. 68, 69, 70 et 71.
2) Du 5 ventôse, an XII, art. 74 et 75.
3) Du décret du 14 fructidor, an XII. art. 1 à
11 iaclus. -. -- -- -
Ces lois qui ne pouvaient s'appliquer qu'à des
services dg voitures attelées (les chemins de fer
n'existant pas encore), ont été modifiées au fur
et à mesure que la construction de ces véhicules
mêmes était progressivement améliorée d'abord,
et, par sudte des progrès scientifiques du XIXe siè<
cle et la création des lignes de chemins de fer -
après, par des iois ultérieures ¡:
Du 25 mars 1817, art. 112 ;
Du 17 juiSet 1819, art. 3 et 4 ;
Du 28 puàn 1833 et mème du 14 juillet 1879, art.
2i § 144, 145, 146.
Mais toutes ces lois, quoique améliorées, ne s'ap-
pliquent qu'à des voitures attelées, et le transport
par voie d'autobus n'étant que tout récent, n"a
pas encore vu de loi bienfaisante, rationnelle et
encourageante, promulguée dans l'intérêt du déve-
loppement de cette industrie de l'avenir.
Administrateur délégué de la Société générale
des Messageries départementales par automobiles,
assurant depuis le 2% décembre 1907 un «rvice
régulier entre Melun et Couilommiers et desservant
20 villes et villages, sur la route (49 kilomètres),
ainsÏt que la ligne entre Coulommiers el Meiun des-
servant douze villes et villages, je suis soucieux
d'assurer la vitalité absolue de ces services ainsi
que de tous autres en France.
D'après la loi du 9 vendémiaire, an VI :
1) Tout service en commun ne dépassant pas
40 kilomètres est regardé comme service d'occasion
et paie les droits de régie, d'après le nombre de
places que les voitures contiennent. -
2) Tout service dépassaat, à vol d'oiseau, 40 ki-
lomètres, est regarda comme un service réguliert
et doit acquitter un droit de 3/28 (près de la 0/0,
du prix des places que les voitures contiennent,
considérant que toutes les places, à chaque voyage
et, sur tout le parcours, sont occupées.
Or, il arrive très souvent, que les voitures par-
tant avec 2-3 voyageurs (sur 12 pdaces) et ces
voyageurs n'allant qu'à 5, 10 ou 15 kilomètres de
distance, le reste de la route est elïectué à vide. If
arrive même d'effectuer des voyages à blanc sur
toute la. route. Par conséquent, l'application de la
loi d'un service régulier à ces exploitations est
absolument inadmissible.
L'administration de la régie de Coulommiers
avait accepté pmvàsoiremaent, au commencement
de notre service, — entre Melun et Coulommiers -
une distance de 39 kilomètres à vol d'oiseau et,-
nos voitures contenant 12 places, nous payions à la
régie par voiture et par an 210 francs. Cela pou-
vait marcher. Or, la direction de Melun a trouvé,
au bout de 4-5 mois de notre service, que la dis-
tance, à vol d'oiseau, entre Melun et Coulommiers
était de 40 kilomètres 800 mètres et, par consé-
quent, nous appliqua le régime de service régu-
lier, d'après lequel nous aurions à payer à ta régie
pour 2 autobus en circulation journalière, près de
12.000 francs par an, sans compter les patentes,
les droits routiers, le contrôle des ponts et (,ohaus,
sées, les prestations et tous les centimes addition-
nels.
Si le législateur a voulu le 9 vendémiaire an VI,
le 5 ventôse et le 14 fructidor an XII. rendre im-
possible un service public d'initiative privée, palI
voitures attelées dépassant 40 kilomètres, cela s'ex-
plique parfaitement.La poste, les services des voya,
geurs et messageries par diligences à chevaux
ayant, à cette époque, fait l'objet de monopole de
l'Etat qui ne pouvait tolérer une concurrence dans
les services à grandes distances — et que 40 kilo-
mètres à cette époque en faisaient une — a, par;
conséquent, grevé toute initiative privée, nour des
services à grands trajets, de façon à les rendre
impossibles.
Mais, l'application de ces mêmes lois aux servi-
ces par automobiles n'est pas admissible à notre
époque, où une distance de 40 kilomètres est fran-
chie dans une heure, deux au plus. L'Etat cher-
che par tous les moyens à jencourager ce mode
de transport et, sachant parfaitement que, comme
les chemins de fer,. comme les compagnies de
navigation, ces services ne pourront exister sans
subventions, il a voté la loi du 26 décembre 1903
(article 65).
Il n'y a donc qu'à modifier la loi du 25 mars 1817
art. 112 et celle du Il juillet 1879,, art. 2, en por-
tant à 100 kilomètres ou plus, le rayon dans lequel
les voitures à services réguliers seraient assimi-
lées pour la perception des droits de la régie, aux
voitures en service d'occasion.
Ce n'est que dans ces conditions que les entre-
prises d'autobus et de camionnages en automobi-
les pourront prendre une extension réelle en
France.
Cet encouragement de l'Etat, par la modification:
de la loi en question dans le sens indiqué, aura
encore le très grand avantage de faciliter aux
Conseils généraux d'avoir des prospecteurs pré-
cieux. Avant de créer des lignes de chemins de
fer, dites d'intérêt local, et de voter la création
de ces lignes très coûteuses et souvent biien oné1-
reuses, des Conseils généraux pourront, après une
certaine période de services des autobus qui éta-
bliront préalablement un mouvement et un trafic
assurés, se prononcer en pleine connaissance de
cause pour ou contre l'établissement de la ligne
projetée. -
Dans le ferme espoir que vous voudrez bien'
prendre en considératj)on ma présente notice et
demande, en prenant intérêt immédiat pour une
cause si juste et si urgente, je vous prie d'agréer,
monsieur le député, avec mes remerciements anti..
cipés pour ma Société, et pour toute l'industrie
de transports automobiles en France, l'assurance
de ma très haute et très respectueuse considéra-
jtion*! ,
Le fondateur-administrateur délégué,
M. ZOUCIIERMANN.,
Aviation
Un appel à nos aviateurs. — Avec la bonne sait
son, vqnt reprendre les expériences de nos avia-
teurs ; il est donc bon de leur rappeler qu'ils trou-
veront e l'Aéronautique-Quib de France, 58, rue
Jean-Jacqûes-RousSeau, de bons mécaniciens-ajus-
teurs qui pourront donner à leurs moteurs tous les
soins nécessaires.
Le prix des mécaniciens fondé par l'Aéronauti- ,
que-Club de France, vient de recevoir de nouvelles,
subventions parmi lesquelles nous relevons celle
de. M. le ministre des travaux publics.
Cyclisme
Les épreuves du G. S. M. S. - Continuant sai,
tradition d'encourager le sport parmi les débui-
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