Titre : Gil Blas / dir. A. Dumont
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1909-04-20
Contributeur : Dumont, Auguste (1816-1885). Directeur de publication
Contributeur : Gugenheim, Eugène (1857-1921). Directeur de publication
Contributeur : Mortier, Pierre (1882-1946). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb344298410
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 53031 Nombre total de vues : 53031
Description : 20 avril 1909 20 avril 1909
Description : 1909/04/20 (A30,N10761). 1909/04/20 (A30,N10761).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7523992f
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-209
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 30/07/2012
GIL BLAS. - MARDI 20 AVRIL 1900
lia folie. — Hier matin, un individu paraissant
m proie à une violenté agitation, se présentait
flans titi établissement de bains dé te. rue du Dépar-
tement, et demandait au garçon qu'on lui proparût
un bain à l'acide suyurique. Comme l'employé, Jo-
seph Gounou, prévenait son client qu'il était tout
n fait impossible de lui préparer ce Min, l'inconnu
lui lSauta à la gorge, cherchant à l'étrüngler.
Lé personnel de l'établissement dégagea Gou-
nou de l'étreinte du fou, que, l'on conduisit au
poste de la Chapelle.
C'est un ouvrier sellier, Edtftoad Lshas, qv.r.rr.r.ts
tins, demeurant rue Pajo.1, quLa. été envoyé à l'in-
lirmerie spéciale du Dépôt.
Un gardien attaqué. — Félix Maliet, gardien de
nuàt, âgé de quarante-deux ans, deumeurant Gran-
lie-Rue, au Pré-Saint-Gervais, se rendait, hier soir,
dans le chantier d'une maison en construction, rue
fle l'Ourcq, lorsqu'il aperçut un individu en train
île voler les outils des ouvriers.
Maliet s'avança vers le voleur ; ce dernier, se
voyant surpris, fonça sur le gardien, auquel il
porta un violent coup de tête en pleine poitrine.
En tombant sur des matériaux, le pauvre homme
Be fit une très grave blessure à la tête.
Il a dû être transporté à l'hôpital Saint-Louis.
M. Becker, commissaire de police, recherche le
malfaiteur.
Crime ou suicide. — Un pilote de la compagnie
jes Bateaux-Parisiens, M. Leblanc, passait, hier
iprôs-midi, vers deux heures, quai de Passy, lors-
qu'à la hauteur de la rue Lenôtre, il aperçut un
sadavre dans la Seine.
Il appela aussitôt des mariniers et, avec leur
Bide, repêcha le noyé.
Le cadavre était celui d'un homme âgé d environ
30 ans. Il portait à la tempe droite une profonde
blessure, un cache-nez enserrait étroitement le cou.
M Bacot, commissaire de police, croit à un cri-
me ; il a fait transporter le cadavre à la Morgue,
lux fins d'autopsie.
- —————
Nouvelles de partout
PROVINCE (19 avril)
Lorient. — La nuit dernière, un incendie a dé-
,ruit six bâtiments à Plœmeur.
Les pompiers de Lorient, Armor et Plceroeur
étaient sur les lieux, mais l'eau manquait.
Plusieurs maisons voisines ont été endomma.
Un vieillard a été sauvé par les pompiers. Deux
sauveteurs ont été blessés, dont le caporal Gouron,
qui est tombé d'un toit.
Les pertes sont évaluées à 100.000 francs.
ETRANGER (19 avril)
Etats-Unis. — New-York. — Ce matin, à 3 b.,
la population d'Ada, dans l'Oklahoma, s'est pré-
sentée à la prison de la ville, en a extrait quatre
loucheurs de bestiaux blancs et les a pendus aux
solives d'une grange du voisinage.
La prison n'était gardée que par un gardien, qui
s'est trouvé impuissant contre trois cents indivi-
duc. Les quatre toucheurs de bestiaux avaient ten-
du en février une embûche à un agent de police et
ils l'avaient assassiné.
Belgique. —• Valaines-sur-Chambre. — Un terri-
ble accident s'est produit, hier après-midi.
Le nommé Louis Vassart, patron briquetier,
avait entreprits des travaux de nettoyage d'une
vieille citerne et avait placé des étançons pour sou-
tenir la voûte de la citerne, mais celle-ci ayant
cédé, Louis Vassarl, qui était au fond avec son fils,
âgé nie neuf ans, et un ouvrier de vingt ans, furent
ensevelis.
Quant au bout de deux heures de travail ont par-
vint à eux, les malheureux avaient cessé 'die vivre.
Le Curieux.
IJJ Mil in
Le Théâtre
Au GRAND-GUIGNOL
Les critiques -dramatiques avaient pris l'ha-
bitude, quand venait la fête de Pâques, d'allep-
rospirer, l'air pur des .champs. Je ne suis pas
de ceux qui protestent contre les fatigues de
notre métier. Nul ne nous oblige à l'exercer,
et il est certainement plus dur -de casser les
pierres sur les routes que de rendre compte
des pièces nouvelles. Mais si l'en songe que,
chaque soir, nous respirons la poussière des
théâtres, on comprendra que nous ayons, au
printempss le besoin de passer quelques jours
dans -la bienfaisante campagne. Cependant,
M. Michel Mortier, M. Mevisto, M. Max Mau-
rey n'ont pas craint de donner leurs nou-
veaux spectacles pendant la semaine de Pâ*
ques.
Nous devrons bientôt conférer pour savoir
si la critique doit s'intéresser à toutes les pe-
iites scènes et aux représentations des cercles.
Nous sommes conviés même à des réunions
d'amateurs. Nous ne pouvons (pas assister à
lou tes les soirées .musicales et littéraires qui
s'organisent. Les boîtes de Montmartre ont-
ellos droit à notre sollicitude ? Le music-hall
et le café-concert méritent-ils des articles ?
Il serait urgent de nous entendre, et les di.
recteurs de journaux devraient indiquer les
établissements qui ont droit à la présence des
critiques et ceux qui ne relèvent que du service.,
de la publkité. En attendant que l'accord se
fasse, nous nous demandons si nous devons
juger les efforts de telle société ou bien les
ignorer. Nous espérons toujours découvrir le
! aient d'un inconnu, et c'est pourquoi nous
allons vers des salles lointaines» d'où nous re-
venons souvent très déçus.
- *%
Il est certain que la direction, de M. Max
Maurey a droit à toute notre sympathie.' Le
Grand-Guignol a un caractère très spécial. La
mise en scène y est intelligente et ingénieuse.
Les œuvres sont choisies par un lettré. Les in-
terprètes obéissent à une volonté bienfaisante.
Le petit théâtre de la rue Gbaptal nous étonne
par son activité.
Le nouveau programme est très heureu-se-
ment composé. Nous avons entendu — comme
ia convient — deux drames, une satire poli-
t ¡q lle, une comédie de mœurs et une joyeuse
fantaisie.
M. Garin nous a montré le jugement et l'exé-
cution d'un révolutionnaire russe qui est affi-
lié à la police, le Délégué de la Troisième
Section. Le Comité de Moscou a reçu la mis-
sion de se prononcer sur le cas du camarade
lŒmoff..On a les preuves de ses trahisons.
Klimoff est condamné à mort. Mais il déclare
qu'il y a, parmi les compagnons de Moscou
qui le frappent un mouchard qui livre à la
poice les. secrets des délibérations. Il démontre
qu'il dit vrai. C'est en vain qu'on veut lui ar-
racher (par'la torture le nom du coupable. Il
ne parlera que si on lui fait grèce. On l'é-
trangle lentement, on lui enfonce un couteau
dans la chair. Il hurle, mais il ne dénonce
personne, et il expire en laissant ses justiciers
dans une horrible incertitude.
ns délibèrent et. bientôt, il apparaît que
les soupçons ne peuvent se (porter que sur l'in-
génieur Petroff. Ce débat est simple et tra-
fique. Le malheureux proteste avec indigna-
liüÎl ; mais tout l'accabde. Il serait condamné
si sa femme Marfa ne proclamait son inno-
cence : c'est elle qui livre à la police les se-'
crois, pour protéger son mari. Il lui importe
peu que les camarades soient emprisonnés ou
pendus, pourvu que celui qu'elle adore ait la
do sauve. Petroff abandonne Marfa aux révo-
lutionnaires et i'I se brûle la cervelle devant
rsimourcuse, qui pousse des cris déchirants.
Il faut rendre hommage à M. Max Maurey,
îiui a éclairé de la façon la plus troublante
se drame îuguibre. Mlle Barry, qui fait de
réels progrès, joue avec puissance et avec
aonvietion le rôle de Marfa. Les acteurs ont
une beflle tenue. Je louerai l'indignation et le
désespoir de M. Desmoulins, l'énergie de M.
Brizard, qui est le traître, la dignité de M.
Defresne, — l'accusateur,— l'attitude froide et
noble de MM. Gorieux et Guérard.
0*0
MfM. Lenormand et d'Aguzan nous condui-
sent dans l'Inde ; sous un soleil meurtrier —
?t M. Max Maurey nous a merveilleusement
;k>?iné l'ilîlufcion d'une chaleur étouffante.
rf:\ ingénieurs anglais surveillent la pose
!!'U:1G ligne de chemin de fer. Le chef s'ap-
plic SlÜpLon. Il est courageux, héroïque. Le
;:¡V-:lind -- Beverley — est déprimé par l'hor-
~rifie climat. Il frappe à coups de cravache les
indigènes et il ressent une haine farouche
fOUf la bravoure de Skipton. C'est que Be-
verley a peur — et l'audace de son maître lui
eaj odieuse. Il Iremble parce que le choléra
,1:dt, des victin')M çt voici qu'un fléau plus hor-
Hk'e apparaît. Skipton a prédevé sur des ma-
ja.:k>s du sang qu'il examine au microscope.
Le doute n'es! plus possible : la peste est là.
Mais, en faisant ses manipulations, Skiplon
s'est fait une piqûre. Beverley est fou de ter-
reur en songeant que son compagnon sera
contaminé. D'un coup de revolver, il l'abat.
Quelques jours plus tard, il reçoit l'ordre
de partir avec ses ouvriers pour une ville
plus saiine. L'agent Bruff, qui inspecte les ira-
vaux, arrive chez Beverley et il s'étonne d'ap-
prendre la mort de ~rpi~h. Il ne comprend
pas pourquoi Beverley négligea d'annoncer le
décès. Il entrevoit la vérité et il contraint le
meurtrier à confesser son crime. Beverley
avoue et il affirme qu'il avait le droit de dé-
fendre sa vie contre la contagion. N'a-t-on pas
reçu l'ordre de brûler, avant de lever le
camp, les habitations et les malades qui s'y
trouvent ? Bruff n'exécutera-t-il pas cet ordre
affreux et nécessaire ? Ne tire-t-on pas sur les
pestiférés qui franchissent le cordon des trou-
pes ? Précisément, un horrible individu fuit
devant la foule qui le lapide. Il force la porte
et s'accroche à Beverley, qui tente vainement
d'échapper à son étreinte — et Bruff com-
mande aux soldats de tuer les deux pestifé-
rés. Un feu de peloton ! Beverley a expié.
La Grande Mort ne nous donne pas seule-
ment une impression de terreur. MM. Lenor-
mand et d'Aguzan ont étudié aussi les défor-
mations Intellectuelles et morales que subis-
sent, aux colonies, les Européens. M. Brizard
a exprimé avec intelligence l'affolement de
Beverley. M. Guérard a donné une grande al-
lure à Skipton, et M. Desmoulins représente
avec puissance PîmplacaMe honnêteté de
Bruff.
.e.
MM. Urbain Gohier et Jean Drault ne sont
pas les amis du régime parlementaire. Ils
nous le prouvent, une fois encore, par une
fantaisie satirique et joyeuse qui s'intitule :
le Jeu de TAmour et des Beaux-Arts.
Pluchard, gui était officier de santé avant
de devenir député, est appelé à la surinten-
dance des Beaux-Arts. H est l'amant d'Athé-
naïs Cotignac, la femme de son prédécesseur.
Athénaïs était une chanteuse d'opéra-comique
et Gotlgnaïc était un ténor. AjouterJli-je que
Pluchard épousa sa blanchisseuse ? Vous
yoyez d'où vient le monde ministériel.
Si MM. Urbain Gohier et Jean Drault di-
sent vrai, tous ces gens usent sans scrupule
des chefs-d'œuvre qui leur sont confiés. Ils
vendent les vieux meubles, qu'ils remplacent
effrontément par des copies. C'est en vain que
le probe -et savant conservateur Loquet veut
s'opposer à ce pillage. On lui oppose l'auto-
rité du pouvoir et la suprématie de mar-
chands qui obtiennent des fonctions officiel-
les. Ainsi, Pluchard devra nommer inspec-
teur général des palais et du mobilier son
ami Thomassot, qui a quitté le.-Bourse pour
la brocante. Thomassot a cet emploi parce
qu'il a trouvé, dans le tiroir secret d'un meu-
ble de Boule, des lettres d'amour adressées
par Pluchard à Athénaïs Cotignac. Mais Co-
tignac, qui convoitait la place, sera du moins
directeur de l'Opéra Populaire. Car Pluchard
veut que la foule ait les joies de l'art et il est
l'ennemi du favoritisme.
Cet acte molidant, spirituel et assez juste,
est joué mollement. M. Defresne est un surin-
tendant des beaux-arts d'une ipesanteur vrai-
semblable. Lurville représente avec - dignité
le cynique Thomassot. M. Louvigny est un
méridional amusant, et M. Fred a composé
avec soin le rôle du conservateur. Mme Bailly,
qui est Mme Pluchard, est autoritaire et vul-
gaire comme il .sied. 'Cependant, l'interpréta-
tion manque de vigueur. La pièce n'a pas le
mouvement désirable.
* «
M. René Berton appartient au monde mé-
dical. Il a écrit une farce, Ce Bon Docteur,
qui raille cruellement ses confrères.
Le docteur \BoDdas s'attarde auprès de sa
petite amie Suzannev tandis que ses clients
attendent l'heure de la consultation. Il consent
cependant à les recevoir. Mais son domestique
Joseph se rappelle soudain qu'il négligea de
lui remettre une 'lettre ; il faut que le docteur
aille sans retard visiter un de ses meilleurs
malades, M. Monlpazfier. En son absence, c'est
Joseph qui prendra sa place. Il endosse une
solennelle redingote. Mais que fera-t-il ?
— Tu écouteras patiemment -ce qu'ils te di-
ront. Tu leur prescnras de continuer leur
traitement.
- Mais s'ils réclament des médicaments ?
,— Contente-toi de leur ordonner des bains
de pieds à la moutarde et de la teinture d'iode.
C'est inoffensif. Surtout n'oublie pas de leur
réclamer cinq francs.
Une jolie lofiente souffre de la migraine.
Joseph désire qu'elle se déshabille. Il l'ausr
culte et conclut :
— Des bains de pied à la moutarde ! De la
teinture d'iode !
- De la teinture d'iode ? Où ?
- Où vous voudrez !
- .Sur le front ?
- Sur le front f ;
— Au revoir, docteur t
— Madame, c'est dix francs !
— Je croyais qu'une jolie femme ne payait
jamais son médecin ?
— Quelle erreur !
Joseph dépose .cinq francs dans la coupe de
son maître et glisse cinq francs dans sa poche:
Il entend ensuite avec résignation M. Trigo-
nant* qui lui conte ses infortunes conjugales
et lui demande le -moyen de divorcer. C'est
que M. Trigonant s'est trompé d'étage. Il croit
être chez un avocat. Cependant" comme il n'est
plus jeune et qu'il a rendez-vous avec une pe-
tite femme, il consulte le docteur.
— Que dois-je faire pour être sûr de mes
forces ?
— Des bains de pieds à la moutarde ! De la
teinture d'iode ! 1
— Comment,? 1 De la teinture d'iode ? Mais
où ?
— Eh bien ! Là !
— Ça va me faire bien mal !
— C'est souverain !
Joseph déclare ensuite à. l'austère Claire de
Grognac qu'elle est enceinte et, comme elle
lui affirme qu'elle est atteinte d'une fistule,
il lui ordonne de se déshabiller. Elle obéit, —
un peu étonnée, parce que c'est une fistule de
l'œil. Et M. Trigonant revient, poussant des
cris douloureux, et nul ne doute de la folie
du docteur, qui se débat au milieu de ses
clients jusqu'à l'arrivée de son maître.
Cette bouffonnerie se rattache à l'école de
Molière. Les bains de pied à' la moutarde et
la teinture d'iode font, songer aux prescriptions
d'Orgon :
Clysterium donare,
Postea purgare,
Ensuita saignare.
M. Louvigny joue avec entrain le rôle de
Joseph, — ce Crispin médecin. M. Lurville
représente d'une façon plaisante et fine le
client Trigonant. Mlle Valta — la petite amie
du docteur — a du naturel. Mme Bailly — la
vieille fille — n'exagère pas le ridicule du per-
sonnage, et Mlle Dora Greggr est une aimable
cliente.
ce
Jignore — je l'avoue à ma horrte — pour-
quoi M. Robert Dieudonné appela sa comédie
le Bec de Gaz. Il y a ià, sans doute, un terme
d'argot qui m'échappe. Mais ce que je sais
bien c'est que cet acte est d'une irrésistible
drôlerie.
Francis se meurt parce que Mme Chabaud
ne veut pas l'aimer : elle adore son mari.
Francis gémit auprès de son domestique Pros-
per qui s'efforce de lu'i rendre courage. Mais
Francis ne veut rien entendre. Il repousse
farouchement toute nourriture et ne consent
à manger que des biscuits trempés dans un
verre, dans deux verres de porto.
On sonne.
— Je ne veux voir personne !
Et, tandis que Prosper est allé congédier
l'importun, Francis continue de soupirer :
— Qui était-ce ?
— Mme Chabaud !
Francis s'élance dans l'escalier et revient
avec la bien-aimée :
- Vous !
— Moi !
— Enfin !
- Mon mari me trompe. J'ai trouvé dans
son portefeuille une lettre qui ne laisse aucun
doute. 1
— Le misérable !
— N'est-ce pas ? Aussi, je Viens à vous. OEil
pour œil 1 Dent pour dent !
— Parfait !
- Je me déshabille.
— Voulez-vous que je ferme les rideaux ?
- Inutile .1
— Déshabillez-vous aussi, mon ami.
- Avec plaisir. Alors, vous m'aimez ?
- Non ! Et d'ailleurs, jé- n'aime pas l'a-
mour. Je serai dans vos bras comme un
morceau de bois.
— Permettez-moi d'en douter !
— AUons ! Venez ! Nous n'avons que le
temps ! Mon mari sera bientôt ici.
— C'est une plaisanterie ?
— Mais non ! Je ne le trompe que pour qu'il
le sache. Je lui ai donc laissé un mot pour
l'informer que je serai, entre, quatre heures et
demie et cinq heures, chez M. Francis.
Francis, qui était sur le point de s'étendre
auprès de la belle, remet son veston. Il
sonne :
— Prosper, vous ne laisserez entrer per-
sonne.
— Pardon, dit Mme Chabaud. Vous laisse-
rez entrer tout le monde.
Des pas ! c'est le mari ! Non ! C'est Nelly,
la maîtresse de.Francis. Elle invite Mme Cha-'
baud à &ortir du lit. Comme elle s'y refuse,
Nelly se déshabille et se couche auprès d'elle :
- Faites sortir cette fille, Francis !
- Francis, fais sortir madame !
C'est en vain que Francis supplie chacune
des femmes de s'en aller. Aucune d'elles ne
veut céder la place et Francis s'enfuit lâche-
ment.
Les rivales échangent quelques apprécia-
tions sur la conduite de Francis et elles s'ac-
cordent à reconnaître qu'il agit comme un
goujat. Elle se regardent avec sympathie ;
— Vous avez un bien joli chapeau, made-
moiselle.
— Vous êtes trop aimable, madame. Je
vous donnerai redresse de ma modiste.
- Vous êtes très jolie.
- Mais vos épaules sont délicieuses !
Mais on entend une voix menaçante :
— Ciel 1 mon mari !
Mme Chabaud se dissimule sous les draps,
tandis que Nelly se lève. M. Chabaud est
agréablement surpris de rencontrer cette fem-
me à demi-nue, tandis qu'il croyait' trouver
son épouse auprès de M. Francis. Il devient
galant et conduit doucement Nelly vers le lit.
Mais Mme Chabaud se dresse et le gifle :
— Madame ! madame 1 Vous me trompiez !
Et vous ne me trompiez même pas avec un
homme !
Mais une femme surgit. C'est la maîtresse
de M. Chabaud* Elle l'a suivi et, comme elle
le trouve aUlprès' de deux femmes :
— Ah ! il te faut deux maîtresses ! Tu en
auras trois !
Elle se déshabille à son tour. Jne qua-
trième femme se présente. Va-t-elle se cou-
cher aussi ? C'est une honnête personne qui
vient visiter l'appartement que Francis a mis
en location. Eflle s'évanouit devant le specta-
cle inattendu qui lui est offert. On doit la
déshabiller et la porter sur le lit.
C'est fou ! Mais la pièce est conduite avec
une dextérité singulière. Le dialogue en est
gai. La drôlerie n est pas dans les mots, mais
dans la situation. M. Robert Dieudonné est
un homme de théâtre. Ses répliques passent
la rampe.
L'interprétation est remarquable. Mlle My-
lière, qui représente madame Chabaud, est
d'un cynisme charmant et elie est agréable à
regarder. Mlle Dora Gregg, au visage joyeux,
joue avec belle humeur le rôle de Nelly. Mlle
Valta exprime nons sans effort la colère de
la maîtresse jalouse. Mme Bailly — la visi-
teuse — est amusante.
M. Louvigny traduit avec sincérité et avec
finesse l'angoisse de Francis : c'est un acteur
d'une fantaisie observée et froide. M. Lurville
est un mari majestueux et vraisemblablement
libertin.
Ce spectaole est copieux. M. Max Maurey
ne nous offre pas moins de sept actes, qu'il
prépare soigneusement. Il est juste de consa-
crer de longs articles à ses efforts. Il y a plus
d'art au Grand-Guignol que dans certains
théâtres qui nous présentent péniblement
trois actes minces et de longs entr'actes.
Nozière.
- Je rendrais compte demain du nouveau
spectacle du théâtre Mév-isto.
AVANT-PREMIERE
« Master Bob » au théâtre Antoine
MM. Henri de Brisay et Marcel Lauras ne sont
pas les premiers que tente l'étude des milieux
sportifs et des champs de course : déjà, sur le mô-
me théâtre, M. Eugène Brieux fit jouer Résultat
complet des courses ; le Grand Guignol donna une
saynète, le Rouge est mis, qui se passait en plein
pesage de Longchamp ; d'autres encore, de M.
Veyrin,. de M. Emile Fahre, ont traité 1ft "rne
sujet.
Maxtor Bob, gagnant du Derby, a une visée plus
haute : c'est une étude philosophique et documeit-
tée, présentée par des faits matériels, dont les au-
teurs laissent au public le soin de dégager la mo-
ralité.
Au premier acte, à Chantilly, dans la eour des
écuries de l'entraîneur Hogson, on assistera à la
préparation d'un cheval de course et à la présentat-
tion des propriétaires : eeux de jadis, qui étaient
de riches geotlemeju, se livrant à un passe-temps
de luxe et ceux d'aujourd'hui, qui sont des gens
d'affaires, uniquement préoccupés d'un commerce
plus ou moins lucratif.
Le 2" acte nous transporte dans une de ces agen-
ces clandestines de pari,, où s'engloutissent, chaque
année, plus de 270 millions de la petite épargne
française et qui fonctionnent régulièrement et quo-
tidiennement, avec une espède de complicité de la
police, si l'on en croit la scène finale du 2e acte
fort amusant avec son étude des divers caractères
de joueurs : « Combien de marchands de; vins, de
coiffeurs et d'autres commerçants parisiens, nous
dit M. Marcel Lauras, un des auteurs de Master
Bob, depuis le centre jusqu'aux quartiers: les plue
reculés, drainent les capitaux qui devraient faire
vivre d'honnêtes familles et les vouent au' déshon-
neur ! On reçoit les mises à partir de vingt-cinq
sous- et même de vingt-cinq centimes et ce petit
ibetting trouve une clinetèle de mendiants et. de mi-
séreux qui se prive de pain pour jouer. n
Au 315 acte, -c'est la pelouse du champ de course,
c'est l'observation savante du public, avec son pit-
toresque et son caractère : on verra la foule, qui
se croit volée par une course truquée, se ruer sur
les baraques du pari mutuel et y mettre le feu, puis
se jeter avec férocité sur la femme et la fille du
propriétaire qu'elle tuerait, si une main secoura-
ble ne faisait fuir ces dernières.
Le grand talent de metteur en scène de M. Gé-
mier est arrivé à des résultats surprenants de re-
constitution de l'événement du 14 octobre 1906 ;
mais les auteurs lui ont apporté une conclusion
morale assez différente : au 4° acte, en effets où on
constate la lâcheté des gens du pesage, tremblants
devant la foule qui veut les étrangler, l'idée philo-
sophique se dégage : le jeu-roi reprend toute sa
puissance ; les courses sont réinstallées à; la satis-
faction de toutes les classes de la société qui s'y
ruent.
Le dernier mot de la pièce est celui-ci : - Le jeu
est le paratonnerre des^ révolutions !
Fanem et circenses ! disait l'empereur de la dé-
cadence.
Les décors de M. Gémier sont fort curieux et in-
téresseront vivement le public, qu'il soit ou non
habitué des chsfinps de course.
Quant à la distribution, qu'on trouvera dans le
Courrier, elle comprend la troupe entière du Gym-
nase avec, en tête, M. Gémier, qui fera une
belle création de richissime propriétaire d'écu-
rie, jadis simple ouvrier ; Mlle Massart jouera le
rôle de sa femme et Mlle Meunier sera sa fille ; M,
Henry Houry sera l'entraîneur Hogson, avec tout
le chic anglais et la prononciation impeccable qu'on
lui connaît.
Je n'ai pas présenté les auteurs. Est-ce bien né-
cessaire ? M. Henry de Brisay a débuté à la Bodi-
nière par une pièpe qui passa alors pour fort osée,
Jean Trémontier ; on lui doit encore, au Gymnase,
Madame et Monsieur, puis M. Gobron et une quan-
tité de romans et de feuilletons qui ont popularisé
son nom.
M. Marcel Lauras, que nous connûmes rédacteur
à ce journal, est l'auteur de Biribi. qui eut un vif
succès au théâtre Antoine, dé Cœur verni et de plu-
sieurs autres pièces à suocès.
- Charles Bert.
CourrierdesThéâtres
La Matinée d'aujourd'hui :
A 4 h. 1/2, à l'Athénée, Sourires de Parisiennes,
causerie par M. Auguste Germain. Auditions de
Mlles Chenal, Dussane, Gléa-de Mérode, Gilkia Dar-
thy, Rachel soten, MM. Dessonnes, David Devriès, Georges
Chepfer, Albert Perval.
-x-
Les répétitions générales de ce soir :
Au théâtre Antoine, à 8 h. 1/2 précises, répétition
générale Master Bob (gagnant du Derby), pièce en
quatre actes de MM. Henry de Brtsay et Marcel
Lauras.
Distribution : Mmes Léontine Massart, Lucienne;
Lavigne, la mère Balai; Jeanne Even, Julia; Mar-
the Meunier, Simonne; Clarey, la dame juive; Di-
nard, Mme Thomas; Demarsac, la dame au bou-
chon; Bernolde, la dame .pieuse; Lecoimte, la
mère1 la Poule; la petite Arduini, une gosse; MM.
Gémier, Jean Durieu; Colas, Cornélius Goldstras-
sern; Clasis, Ernest Bourdier; Rouyer, le 'duc d'Ar-
cole; Charlier, Bernard; Saillard, Mac Lean; Henry-
Houry, Hobson; Georges Flateau, Benoit Picard;
Maxence, Montbazillac; Raoul Terrier, baroni d'Hu-
gles; Marchai. Trouill ard; Marcel André, Sartens;
Cailloux, l'inspecteur des jeux; Pierre Laurent, Ju-
lot; Méret, Le Cliarentonnais; Tanneur, M. Malen-
tour; Réval, le crémier; Fernand Lusse, Emile;
Gerber, Tavannes; Denevers, le livreur; Loire, Tur-
pin; Leconte, Bardoux; Sauriac, Parot; Cambey, le
Gascon; Charlus, le coiffeur; Dorcey, BiU Sdharp;
Dulot., M. de Montigny; Dumont, le nègre; Dau-
mouche, le marchand de programmes; Victor, le cu-
ré; Poltier, le marchand de tabac: Marcel, Ugène;
Isnard, le sergent de ville; Saint-Sulpice, la mar-
chande de cotes.
X-
La soirée"":
A l'Opéra. — Relâche.
A la Comédtie-Françai.se, 8 h. 1/2. — La Fille de
Roland (Mme Segond-Weber).
A l'Opéra-Comiique, 8 h. 3/4. — Iphigénie eli
Tauride (Mme Rose Caron, MM. Feodorow, Ghas-
ne, Azema).
A l'Odéon, 8 h. 1/2. — Beethoven (orchestre Co-
lonne), 50e représentation.
Au Lyrique-Municipal, 8 h. 1/2. — Miqnon.
Au Trianon-Lyrique, 8 h. 1/2. — Les 28 Jours de
Clairette.
S*
Aux Escholiers (théâtre Femina), à 8 h. 1/2 (bil-
lets jaunes) : La Grande Amie, pièce en quatre.
actes, de M. Albert Fresquet, et Un Change, co-
médie en un acte de MM. François de Nion et G.
de Buysieulx.
Toilette de soirée; les dames sans chapeau.
Vu la longueur exceptionnelle du spectacle, on
commencera très exactement à l'heure indiquée, et
on disposera des places inoccupées après le pre-
mier acte.
-x-
Le pari mutuel.
Les colonnes Morris portent, depuis hier, l'effi-
gie d'un ticket — ce qu'en français on nomme un
billet — de pari mutuel, dont voici la reproduction :
PARI MUTUEL
course Z. 1 724.337 bureau
09
Ch. n° 9. — gagnant 5 fr. — 0
Tout billet non timbré est nul. Remise de 5 fr.
Ce ticket — qui s'intitule d'ailleurs lui-même bil-
let comme on vient de le voir --est encadré par
l'affiche du théâtre Antoine, annonçant pour de-
main la première représentation de Masler Bob
(gagnant du Derby), la nouvelle pièce 6e MM. Hen-
ry de Brisay et Lauras.
-)(-
Les après-midi au théâtre Michel :
Les matinées, interrompues pendant les vacan-
ces de Pâques, reprendront samedi prochain. La
première sera consacrée à l'Humour. C'est notre
excellent confrère, M. René Girardet, qui s'est
chargé de faire la causerie.
Mmes Reuver, Clara Faurens, Corciade, Anie
Perrey et Léo Renn, MM. Dominique Bonnaud.
Vincent Hypsa, Euthoven et Ferréol, lui prêteront
le concours de leur talent.
à l'Opéra :
Demain soir, le Crépuscule des Bieux reparaît
sur l'affiche de l'Opéra. L'œuvre de Wagvier aura
la même interprétation qui assura foon immense
succès, lors des premières représentations, sauf
M. Van Dyck, remplacé par M. Godart. l'rnj vient
de réussir si brillamment dans la Walkurie. Mlle
L. , Grandjean dhantera ce beau rote de Brumehilde
qu'elle créa, ainsi que M. Delimas, celui de Hagen,
et Mlle Féart, Gutrune. Mlles Charbonnel, Laute-
Bron, Campredon, Lapeyrette, Caro-Lucas et Man-
cini. MM. Gilley et Duclos compléteront cet ensem-
ble de premier ordre, et l'orchestre, qui contribua
pour une si large part au succès de la première,
sera conduit de même par M. André Messager.
-X*
A la Comédie-Française :
Mme Segorod-Wefrer, souffrante depuis quelques
jours, avait dû interrompre son service. Comple-
tement rétablie, elle reprendra ce soir mardi son
rôle de Berthe) dans la FiUe de Roland.
-x.-
A l'Opéra-Comique :
Les soirées d'abonnement suspendues du 2 au 19
avril, pendant les fêtes de Pâques, recommence-
ront, ce soir, à 1 'Opéra-Comique, avec Iphigénie en
Tauride. Le chef-d'œuvre de Gluck sera chanté
par Mme Rose Caron, MM. Féodorow, Ghasne,
Allard et Mlle Brohly seront les partenaires de
l'admiraNe cantatrice.
Demain, mercredi, l'affiche de l'Opéra-Cornique
réunit deux des œuvres les plus justement célè-
bres du répertoire italien, avec d.es interprétations
tout à fait exceptionnels. La Vie de Bohème,
l'œuvre toute Ide charme et d'émotion de Puccini,
sera chantée par Mme Marguerite Carré. inégala-
ble dans le rôle de Mimi; M. Ed Clément, un Rot-
doâphe partit; M. L. Fugère, qui reprendra cosses*-
sion du rôle de Schaun-and; MM. Delvoye et Jean
Perier,. remarquables tous deux dans les rôles de
Marcel et Colline, et, enfin, Mlle Lucette Korsoff.
La représentation commencera par Cavallerta
Rusticana* dont les deux principaux partenaires
seront Mlle Geneviève Vix et M. Salignac. -
C'est le maëstrQ, Gino Marinuzzi, qui dirigera
l'orchestre.
Au Vaudevolai
Comme nous l'avons annoncé hier, malgré le
succès qu'y remporte chaque jour la grande artiste
Mme Jeanne Granier, les dernières représenta-
tions de Mariage d'Etoile, vont avoir lieu cette se-
maine. Tout porte à croire que l'Ami de Cercle,
cette pièce spirituelle et fine de M. Nollet-Vié-
ville, ne disparaîtra pas de l'affiche et qu'il sera
pour longtemps encore possible d'applaudir l'au-
teur et ses excellents interprètes : Mlles Farna,
Dherbl&y et M. Pierre Juvenet.
A la Renaissance :
A la vingt-troisième représentation, Le Scandale
a déjà fait encaisser 1430,000 francs au théâtre de
la Renaissance. Ce maximum indépassable donne-
rait une idée du triomphal succès de I'oeuvre et des
interprètes, s'il était nécessaire, pour l'évaluer
d'autre témoignage que les acclamations et l'en-
thousiasme que, tous les soirs, Paris décerne à
l'admirable pièce d'Henri Bataille, à M Lucien
Guitry, à Mme Berthe Bady et à leurs camarades.
Au Gymnase :
L'Ane de Buridan, de MM. rtobert de Fiers et
Gaston de Caillavefc, atteindra demain la 75e repré-
sentation. Etant donné son succès persistant, la
carrière de cette délicieuse comédie ne sera qu'in-
terrompue par l'a: clôture annuelle et reprendra cer-
tainement au début de la saison prochaine.
Nous apprenons que" M. Alphonse Franck vient
d'engager M. Bouchez.
.Voici le programme du 6° jeudi d'Yvette qui
aura lieu après-ctemain,à 5 heures : Des Chansons-
de nos Cœurs, causerie de Mme Séverine. Audi-
tions : Intérieur, Chanson du temps opportun,.
Complainte du pauvre jeune homme, La Mariée,
Le Champ de colza, Fleur de berge, Ten souvienth
il ? La grand/mère, par Mme Yvette Guilbert.
Chanson du soir, par Mo Ferrari ; l'Automne, par
Mlle Morsenn,.
r *
A la Porte-Saînt-Martin :
Les représentations de Lauun, la pièce nouvelle
de M. Gustave Guiches et François de Nion, que
vient de monter la Porte-Saint-Martin, s'annon-
cent de façon fort Brillante. 48»&
Les feuilles de location commençant à se garnir,
même pour des dates assez éloignées, et l'accueil
chaleureux fésarvé tous les soirs par le public
font prévoir une suite de représentations fort sui.
vies et très fructueuses.
M. Tarride et Mlle Gilda Darthy, qui viennent
de triompher dàns leur nouvelle création de Lau*
zun et de Mademoiselle, sont depuis la première
et à chaque reproésentation. rappelés plusieurs foi a
après chaque acte.
La Porte-Saint-Martin affiche pour la matinée
de jeudi procftaîn, la dernière représentation du
Bourgeois Gentilhomme avec M. Jean Coquelit
dans le rôle de M. Jourdain.
i M, Jean Coquelin sera. entouré de M. Dorival*
Monteux, d'Auchy, Chabert, etc., de Mmes Bou-
che tal, Deraisy, Guebraz, etc.
La chanteuse sera Mlle de Roskilde et la dan-
seuse Mlle P. Régnier, de l'Opéra.
A l'Apollo ;
C'est vers la fin de la semaine que s'ouvrira le
théâtre Apollo, complètement transformé et em-
belli par les soins de M. Alphonse Franck, avec la
première représentation de la Veuve joyeuse, de
Franz Léhar. Nous donnerons ces jours-ci des dé-
tails sur la remarquable distribution et la belle
mise en scène de cette célèbre opérette qui a ren-
contré dans toutes les capitales du monde un suc-
cès triomphal. Le bureau de location est dès main-
tenant ouvert au théâtre Apolîo pour la première
représentation et les suivantes.
e,
Aux Capucines :
Afgar ou les loisirs andalous continue à attirer
au théâtre des Capucines l'élite des notabilités
parisiennes - et étrangères. Marguerite Deval est,
comme à son habitude, incomparable dans le rôle
de la favorite Zaidé qu'elle anime de sa fantaisie
communicative et toujours originale. Auprès de
cette étoile si aimée du public, Mlle Marise Fairy,
MM. Berthez et Capoul rivalisent de talent et de.
gaîté, mettant en valeur l'irrésistible drôlerie de
l'opérette de MM. Michel Carré et André Barde, et
la pimpante musique de M. Charles Cuvillier., -
Aux Bouffes-Parisiens :
4 fois 7 = 28, la charmante comédie de M. Ro-
main Coolus, qui vient de dépasser brillamment sa
centième représentation, fera, cet été, son tour de
France. M. Richemond organise, en effet, avec son
grand succès, une grande tournée qui promet
d'être des plus brillantes. Pour cette tournée, l'heu-
reux directeur s'est assuré le concours de la plu-
part des créateurs, la charmante Juliette Clarens
en tête et les stations balnéaires et thermales les
plus élégantes sont inscrites à l'intinéraire. Nul
doute que 4 fois 7 = 28 n'y retrouve l'accueil en-
thousiaste que le public parisien fait, chaque soir,
aux Bouffes, à l'amusante pièce et à ses excellents
interprètes.
An théâtre Mévisto :
Après le considérable succès remporté auprès de
la critique et du public pour les nouveau spectacle:
le Petit Terme, de MM. Adrien 'Vély et Mirai ;
Tell Père, Tell Fils, le désopilant opérJ-bauffe de
Sacha Guitry, musique de Tiarko Richepin, où
triomphent la jolie et délicieuse cantatrice Magdy,
MM. Mario Varelly et, Mévisto ; les Ruffians, le
drame original et poignarrt de M. Charles Méré,.
qui, interprété par Mévisto et Odette de Fehl, fait
passer un frisson de terreur et d'émotion dans la
salle, et enfin la revue si amusante de Willy :
Jeux à la Coq, où l'on admire la beauté de Meg
Villars, Magdy, Mireille, Fëridge» Debry et Re-
nolle, le théâtre Mévisto fait salle comble tous les
soirs. Il faut avoir vu l'opéra-bouffe de Sacha Gui-
try, le drame de M. Charles Méré, et la revue de
Willy.
"l' -.JC>~ '';
Au Tréteau Royal :
Voici que les trusts de théâtre redeviennent d'ac-
tualité, sous une forme nouvelle, avec la réouver-
ture du Tréteau Royal, lundi procliain, où M.
Francis Robin a trusté vedettes et jolies femmes :
Cora Laparcerie, dans Le Fétiche ; Mylo d'Arcyle,
dans Après nous ; Jeanne Chesnel, dans Tom ;
Tariol-Baugé, Aimée Faure, Alice de Tender, May
Milsa, Alice Béry, Raynar, André Mielly, Maud
Gipsy, Marcelle Louys, Mina Rainaud, Lucienne
Mars, etc.
De Monte-Carlo :
Le théâtre de Monte-Carlo vient de monter, sous
la direction de M. René Comte-Offenbach, un opé-
ra-bouffe inédit, Léda, trois actes de MM. P. Ve-
ber, A. de Lassus, musique de A. Banès, &vec un
plein succès.
La pièce, tirée de la mythologie, réédite sous
une forme origninale et neuve l'aventure de Léda
et du Cygne. D'une bouffonnerie intense, elle nous
ramène aux jours florissants dé l'opérette.
La partition de M. A. Banès est vive, alerte,
gracieuse et l'inspiration abondante se revêt des
richesses d'une orchestration très soignée. Cer-
tains couplets vont devenir rapidement populaires.
Mlle Jeanne Guionie s'est jnontrée aussi parfaite
comédienne que chanteuse exquise dans le person-
nage de Léda. On ne saurait rêver plus jolie voix,
plus de grâce, de charme et de brio. L'amusant ta-
nor, M. Berthaud, a été un très joyeux amoureux
de Léda. Mlle Ch arley y verveuse, coquette, spiri-
tuelle ; le fin comédien, M. Maurice Lamy, les hi-
larants Poudrier et Maury, et la charmante Mlle
Fromentan furent éblouissants de fantaisie et d'en.
train.
Très applaudis également le divertissement du
deuxième acte, avec Mlle Crosti,réglé- par Savacco;
les ~décors de Vi&eo" et l'interprétation muaiealte
sous, la direction de MIL L. Vialet
I%Vl
Spectacles el Concerts
La soirée :
Aux Folies-Bergère, la Revue des Folies-Ber-
gère, revue france-anglaise en 22 tableaux, de
P.-L. Fiers, le pRis grand succès de la saison,
800 costumes (Miss Campton et Marie Marville,
l'excentrique Chris Richards, Claudius, Pougaud,
le ténor Salvator Romagno, Maurel, Morton). La
première entente cordiale, les Pierrots américains,
les Camelots du Roy. le Vert-Logis, la Grève des
P. T. T. ,
- A l'Olympia, Paris-Singeries, revue à grand
spectacle, dix-huit tableaux de MM. Max Dearly
et Mil-lot (Mlles Ethel Levey, Mette de Brémon-
val, MM. Vilbert, Max Morel, Gibardv D arc et,
Ressre et M. et Mme X.). Le pays des singes,
match d'un train et d'une auto, le Palais des
contes. — Nombreuses attractions. Ferry Corvey,
ballet (Mlle Helly).
— A Parisiana, La Veuve Soyeuse, opérette
française à grand spectacle [2 actes, 6 tableaux);
de MAI. Eugène Joullot et Henry de Farcy,
Rimes Esther Lelcain, Hélène Gondy, Mary-Hett,
MM. Du tard, F. Frey. Etrange aventure, de M.
Serge Basset.
— Au Moulin-Rouge, En l'air, Messieurs 1 revue
en 3 actes et 2G tableaux, de MM. H. Mureau et
Ch. Quinet
— Au Casino de Paris, 9 b., Evarist, virtuose
xylophoniste; les excentriques Sterzelly et Moore;
la belle Olida, le réveil de la Momie d'Ameneritis
(Mie Nuccellati), les mystères hindous, le célébré
Dickson; Fruit défendu, ballet (Mlle de Consoli).
Aux Folies-Bergère :
Le « Clou de la Saison » continue à triompher
de façon presqu'incroyable. Chaque soir, c'est une
véritable foule qui acclame l'extraordinaire ex-
centrique. anglais Chris Richards, les désopilants
« Schwartz », ainsi que l'extraordinaire ténor Sal-
vator Romagno. Mais ceux qui veulent voir ou re-
voir ces numéros extraordinaires feront bien de
se. hâter, car, selon le principe que s'est imposé
la direction du premier de nos music-halls, mal-
gré le succès, Chris Richards, les Schwartz et le
ténor Salvator Romagno céderont à la fin du mois
leur place,, dans la Revue des Folies-Bergère, à
de nouvelles attractions sensationnelles.
- x -
Au théâtre Marigny :
La Revue quej'on répète en ce moment au théâ-
tre Mari ny, en vue de la réouverture aujourd'hui
très prochaine, a pour auteurs MM. Georges Bri-
quet et Jean Bastia. On la dit fort intéressante,
remplie d'épisodes amusants, imprévus.
A Barrasford's AIhambra :
Tous ceux qui ont vu Houdini s'accordent à dire
qu'il ne peut avoir son semblable. Ce diable d'hom-
me est fort: privilégié par la faculté qu'il possède
de se glisser hors des réduits dans lesquels il sé
laisse enfermer.
Sa dernière expérience, dépasse tout ce qu'on.
peut imaginer. Cadenassé dans un bidon plein
d'eau, il en sort en moins de trois minutes. Cette
mystérieuse performance fait courir tout Paris.
Les autres attractions du programme, dont plu-
sieurs nouvelles depuis le 16, contribuent large-
ment. au gros succès.
-&'-
- Concours hippique :
Le Tout-Paris peut voir le Concoure hippique au
Granton en rhonneur de W. -H. Taft. Les dernières
grandes courses à. Aubeuil. Un magnifique voyage
à Venise et à Saloniqua. Et toutes actualités et
événements sensationnels, sans compter de nom-
breuses scènes instructives et amusantes.
Au Kin-mia Gab-Ka, 27, boulevard des Italiens.
EIlt- matinée ou soirée, vous vous amuserez tou-
jours bien.
Aux Magasins Dufayel :
Le Coup de fusil, d'après Jules Banüeau, de l'A-
cadémie française, scène dramatique, interprétée
par MM. Monier et Chelles, Mlles Taillade et Mil-
ler, de l'Odéen ; Vercingétorix, scène historique à
grand spectacle ; Jour de visite, une variété de
vues nouvelles choisies avec soiB, intéressent aUl:
plus haut boinf les spectateurs du plus partaft des:
Cinématographes, celui des Grands MagMIÏDe Di-M,
fayeL L'édat de ces différentes scènes e&b mto&M.
rehaussé par l'excellente musique à elles «péetale-;
ment adaptée, les chœurs et soli, les conférences,
leur riche coloris, Pimitatioft scrupuleuse de sfts.,
les bruits, les scènes comiques avec parlé. Buffets
glacier tenu par Potel et Chabot dans le ï~Ba<
num.
NOTES MUSICALES
Aux Concerts Sechiari :
Jeudi prochain, à 9 heures du soir, salle Gaveau,
9e concert Sechiari
Progamme : Ouverture de la Fiancée Vendue
(Smetana) ; Symphonie Pastorale (Beethoven); Lar-
ghetto pour clarinette (Mozart), par M. Hamelfn ;
audition intégrale de Rédemption (César Franck) :
Mme Hess, l'archange ; M. L. Brémont, le récitant,
et le choral Lafite.
Orchestre et chœurs, 200 exécutants, sous la di-r
rection de M. Pierre Sechiari
La colonie arménienne :
Samedi soir 17 avril, une grande soirée artiste
que, a été donnée par 1& colonie arménienne. Un
brillant élève de M. Vincent d'Indy, M. Prof-Kal-
faflans, s'y est révélé comme compositeur de talent.
Quelques mélodies de lui ont été remarquablement
interprétées avec de très belles voix et un grand
sentiment musical par Mmes Beer et ClerwaL
Mlle Ruisseau et M. Collard ent eu un très grand
succès dans le 5« acte de Sapho, de Massenet. Il
faut aussi mentionner Mlle Ballandier, très applau-
die dans une poésie, la Prière à la Vierge. Mlle
Darrigny, très amusante dans une saynette laumo.
ristique ; Mlle Amadou et MM. Henri Bella, Charles1
Tessud et Raoul GaUais, qui ont enlevé de verve
les Charbonniers, amusante opérette.
Gatillane.
PETIT COURRIER
'-
Passez à la caisse, MM. les artistes :
Le comité de l'Association des Artistes dramaU"
ques nous info-rme que le travail de vérifications
des comptes des sociétaires révèle, pour beaucoup
d'entre eux, des retards dans le paiement de leurs,
cotisations, les exposant à la mesure de la radia-
tion. n exhorte les intéressés à faire parvenir,
sans perte de temps, tout ou partie des sommes
arriérées à M. Tissier, trésorier de l'Association,
42, rue de Bondy.
A la salle Erard :
Hier soir, Mme Elisabeth Protopopova, la sym*
pathique cantatrice moscovite donnait, à la salle
Erard, un concert de musique russe, avec le con-
cours de Mme Margaerite Long, la pianiste bien
connue, et du célèbre compositeur, M. Henri Deof
fosse. *-
Devant une salle archieombie, Mme Protopopova
a tour à tour détaillé de sa voix pure les cbants
populaires de la steppe et quelques morceaux choi.
sis de TschaIkowski, Balakirew, Cui, Rachmanw
now, Tchérépnine, Gretchaninow, Borodine, Rims*
ky-Korsakow et Moussorgski.
Le Chant Juif et Gopak, une légende petite-rus*
siehne, pleine de couleur, ont particulièrement été
applaudis.
L'auditoire a fait une chaleureuse ovation à lac
gracieuse artiste, qui se propose de renouveler,
l'hiver prochain,, cette belle fête artistique.
Vient de paraître :
& Annuaire des Artistes, 238 année, superbe vnlut
me de 1.500 pages, donnant sur le théâtre, la musi-
que et les artistes, des renseignements précieux.
* i i1 --.::.
Le Grand-Hôtel, à Paris, décidé à ne le cédée
en rien aux hôtels les plus modernes, a fait
remettre A neuf toutes les chambres et tout
son mobilier. Beaux appartements avec galles
de Êains privées. Plan-tarif sus demande.
w
<-~E~S~3.L.2~:~SS
dans votre i ntérêt exiger,chez tous les baos marchands
*p £ É ta MACIfIIES A ciHmiE NEW-UPE
îEUiiSKisJRtuosk^us.tSîiSASLES.Ujïriscfess.Fieiflà.lijasf»
3~~?. loi ëë~SA~~;N, ant~
Huile suée. eüm. ntotHtHoM. f.!' AisiM'!M-Sot
0-
IA m JI. p-—- K ,( SATSC«»*Aragj
- i ■ "W*
LES COURSES
SAIMT-CLCUD
Un lundi de Saint-Qoud très agréable de toutes
façons. 11 nous a donné quelques enseignementt
utiles, entre autres que Gambaiseui n'est pas un.
crack; il n'a pas battu si facilement Jubilé, qui,
jusqu'ici n'a pas fait grand'chose.
Je préfère le style de la victoire de Messoada.
Elle a gagné très facilement sur Joie et Phifosophyr
cette dernière, il. est vrai, peu favorisée par les
circonstances.
Rose Noble relève un peu le niveau du prix Jui<
gné, tombé bien bas avec les performances-de Mal-
borough et de Mac Duff. Il est vrai, comme je l'ai
fait remarquer l'autre dimanche, sans son jockey,
il gagnait cette coursa
Prix des Corbeilles "(¡A. R. 2,000 fr fr., 2,000 m.). -=
1. Christiane, à M Cl. DuvaJ (J. Jennings}, 2. Quid-r
nunc, 3. May Weed. — 3 long,, 2 Ion. — N. P. i
Utopie, Indus, Lucullus, Mivtèque, Blottless. Yac-
duff, Fripette.
P. M. : 38 50; pl. : 15 fr,, 62 50, 16 fr.
Prix des Amazones (4,000 fr., 1,400 m.}. -
1. Messaouda, à M. Edmond" Blanc (G. Stern),
2. Joie, 3. Phiiosophy. — 1 long., 1 long. - N. P.:
Brunette, Hygie, Alby, Reine du Jour, Sanmno
taine, Cypriciosa, Gerbe.
P. M. : 19 50; pl. : 11 50, 16 fr., 12 50.
Prix du Bois de Boulogne (Prix de la Société'
d'Encouragement. — 5,000 fr., 2,100 m.). — 1. Gam-
baiseuil, à M. W.-K. Vanderbilt (Bellhouse), 2. Ju-:
biié, 3. Harpiste. — 112 'ong., 1 long. - N. P- ;
Bon, Dihor, Alava.
P. M. : 1S 50; pl. : 14 50, 49 fr.
Prix du Gros-Buisson (A. R., 3,000 fr., 1,300 rn.l.1
— 1. Ariette IV, à M. Camille Blanc (J. Childs).
2. Girelle, 3. Casus Belli. — 3 long., 2 long. —
N. P. : Roi de Cœur, Indian God, Rempart, Boom
de Ay, Olaf, Winnitza, , Iméréthie, Cubitus, Briglit
Star, Mlle Chouchoute, Tille.
P. M. : 117 50; pl. : pl. 22 50, 18 fr., 15 50..
Prix Velasquez (handicap, 5,000 fr., 2,000 rn.). -
1. Amalécite, à M. F. Charron (Ryan), 2. leist.,
man, 3 Vénérable. — Tête, tête. — * N. P. : Mon-
try, Junon, Saint Marc, Libertine, Ildico II, liialat
Vœ Victis II, La Simplette, Swansbot. Brive.
P. M. : 56 fr. ; pl. : 14 50, 13 fr., 16 50;
Prix des Aubébines (4,000 fr., 1,400 m.). — 1. Ro-
se Noble, à M. H.-B. Duryea (O'Neil), 2. Mistigri.
3. Raoul de Nangis. — 2 long., 1/2 long. — N. P. :
Nonant, Darraï'dou, Cadet, Rapin, Disdain, Mon
Petit Ami, PhocMe.
P. M. : 89 fr.; pl. : 26 fr., 21 fr., 17 50.
t'a
Calendrier de la semaine : Mercredi, 21, Le Trem-
blay; jeudi, 22, Auteuil; vendredi, 23, Enghien, sa<
medi, 24, Saint-CLaud; dimanche, 25, Paris.
Raymond Isabel.
*— ♦
Il Gil. Blas" sportif
LE BARON ED. DE TURCKHEIM
La grande presse mondaine et sportive enregistré"
avec l'expression de s*s regrets la mort du baroa
Edouard de Tureldieim, président du conseil d'ad.
ministration de la Société Lorraine des Anciens
Etablissements dg Diétrich, à Lunéville, adminis-
trateur de la Société générale Alsacienne de ban-
que, et ancien maire de Niederbronn.
Le baron Edouard de Turckheim s'est éteint dans
sa quatre-vingt et unième année, au château de
Dachstein, en Alsace.
C'est un des grands hommes de l'automobuismo
qui disparait.
La sérieuse réputation conquise; dès le début de"
l'industrie nouvelle, par les établissements qu'il
administrait, est une part du patrimoine qu'il lègue"
à ses deux fils. Ils lui succèdent dans la direction;
de la grande marque « Lorraine-de-Diétrich », ef
poursuivront la noble carrière par la firme qui,,
réellement, symbolise la Lorraine, puisqu'elle enf
porte le blason à la croix épiscopale. ,
; ■■ if
L'ACATENE METROPOLE se fait maintenant 3
1° - à changement de vitesse ; 2° à roue libre et
train. C'est l'idéal pour la route. Demander le cata-
logue, 47, rue Cartier-Bresson, à Pantin (Seine).
FRÈRES ff w y
BM~rtFH~t~jlfrR r~
importante
ME'R;C.IER. <~6ond'lm.M~~i~&JJU..tI.JâJ..tJAMit! HLKHKVtL
t tWW t9 t~ (00, FAUBOURG SAINT-ANTOINE I»»**».
lia folie. — Hier matin, un individu paraissant
m proie à une violenté agitation, se présentait
flans titi établissement de bains dé te. rue du Dépar-
tement, et demandait au garçon qu'on lui proparût
un bain à l'acide suyurique. Comme l'employé, Jo-
seph Gounou, prévenait son client qu'il était tout
n fait impossible de lui préparer ce Min, l'inconnu
lui lSauta à la gorge, cherchant à l'étrüngler.
Lé personnel de l'établissement dégagea Gou-
nou de l'étreinte du fou, que, l'on conduisit au
poste de la Chapelle.
C'est un ouvrier sellier, Edtftoad Lshas, qv.r.rr.r.ts
tins, demeurant rue Pajo.1, quLa. été envoyé à l'in-
lirmerie spéciale du Dépôt.
Un gardien attaqué. — Félix Maliet, gardien de
nuàt, âgé de quarante-deux ans, deumeurant Gran-
lie-Rue, au Pré-Saint-Gervais, se rendait, hier soir,
dans le chantier d'une maison en construction, rue
fle l'Ourcq, lorsqu'il aperçut un individu en train
île voler les outils des ouvriers.
Maliet s'avança vers le voleur ; ce dernier, se
voyant surpris, fonça sur le gardien, auquel il
porta un violent coup de tête en pleine poitrine.
En tombant sur des matériaux, le pauvre homme
Be fit une très grave blessure à la tête.
Il a dû être transporté à l'hôpital Saint-Louis.
M. Becker, commissaire de police, recherche le
malfaiteur.
Crime ou suicide. — Un pilote de la compagnie
jes Bateaux-Parisiens, M. Leblanc, passait, hier
iprôs-midi, vers deux heures, quai de Passy, lors-
qu'à la hauteur de la rue Lenôtre, il aperçut un
sadavre dans la Seine.
Il appela aussitôt des mariniers et, avec leur
Bide, repêcha le noyé.
Le cadavre était celui d'un homme âgé d environ
30 ans. Il portait à la tempe droite une profonde
blessure, un cache-nez enserrait étroitement le cou.
M Bacot, commissaire de police, croit à un cri-
me ; il a fait transporter le cadavre à la Morgue,
lux fins d'autopsie.
- —————
Nouvelles de partout
PROVINCE (19 avril)
Lorient. — La nuit dernière, un incendie a dé-
,ruit six bâtiments à Plœmeur.
Les pompiers de Lorient, Armor et Plceroeur
étaient sur les lieux, mais l'eau manquait.
Plusieurs maisons voisines ont été endomma.
Un vieillard a été sauvé par les pompiers. Deux
sauveteurs ont été blessés, dont le caporal Gouron,
qui est tombé d'un toit.
Les pertes sont évaluées à 100.000 francs.
ETRANGER (19 avril)
Etats-Unis. — New-York. — Ce matin, à 3 b.,
la population d'Ada, dans l'Oklahoma, s'est pré-
sentée à la prison de la ville, en a extrait quatre
loucheurs de bestiaux blancs et les a pendus aux
solives d'une grange du voisinage.
La prison n'était gardée que par un gardien, qui
s'est trouvé impuissant contre trois cents indivi-
duc. Les quatre toucheurs de bestiaux avaient ten-
du en février une embûche à un agent de police et
ils l'avaient assassiné.
Belgique. —• Valaines-sur-Chambre. — Un terri-
ble accident s'est produit, hier après-midi.
Le nommé Louis Vassart, patron briquetier,
avait entreprits des travaux de nettoyage d'une
vieille citerne et avait placé des étançons pour sou-
tenir la voûte de la citerne, mais celle-ci ayant
cédé, Louis Vassarl, qui était au fond avec son fils,
âgé nie neuf ans, et un ouvrier de vingt ans, furent
ensevelis.
Quant au bout de deux heures de travail ont par-
vint à eux, les malheureux avaient cessé 'die vivre.
Le Curieux.
IJJ Mil in
Le Théâtre
Au GRAND-GUIGNOL
Les critiques -dramatiques avaient pris l'ha-
bitude, quand venait la fête de Pâques, d'allep-
rospirer, l'air pur des .champs. Je ne suis pas
de ceux qui protestent contre les fatigues de
notre métier. Nul ne nous oblige à l'exercer,
et il est certainement plus dur -de casser les
pierres sur les routes que de rendre compte
des pièces nouvelles. Mais si l'en songe que,
chaque soir, nous respirons la poussière des
théâtres, on comprendra que nous ayons, au
printempss le besoin de passer quelques jours
dans -la bienfaisante campagne. Cependant,
M. Michel Mortier, M. Mevisto, M. Max Mau-
rey n'ont pas craint de donner leurs nou-
veaux spectacles pendant la semaine de Pâ*
ques.
Nous devrons bientôt conférer pour savoir
si la critique doit s'intéresser à toutes les pe-
iites scènes et aux représentations des cercles.
Nous sommes conviés même à des réunions
d'amateurs. Nous ne pouvons (pas assister à
lou tes les soirées .musicales et littéraires qui
s'organisent. Les boîtes de Montmartre ont-
ellos droit à notre sollicitude ? Le music-hall
et le café-concert méritent-ils des articles ?
Il serait urgent de nous entendre, et les di.
recteurs de journaux devraient indiquer les
établissements qui ont droit à la présence des
critiques et ceux qui ne relèvent que du service.,
de la publkité. En attendant que l'accord se
fasse, nous nous demandons si nous devons
juger les efforts de telle société ou bien les
ignorer. Nous espérons toujours découvrir le
! aient d'un inconnu, et c'est pourquoi nous
allons vers des salles lointaines» d'où nous re-
venons souvent très déçus.
- *%
Il est certain que la direction, de M. Max
Maurey a droit à toute notre sympathie.' Le
Grand-Guignol a un caractère très spécial. La
mise en scène y est intelligente et ingénieuse.
Les œuvres sont choisies par un lettré. Les in-
terprètes obéissent à une volonté bienfaisante.
Le petit théâtre de la rue Gbaptal nous étonne
par son activité.
Le nouveau programme est très heureu-se-
ment composé. Nous avons entendu — comme
ia convient — deux drames, une satire poli-
t ¡q lle, une comédie de mœurs et une joyeuse
fantaisie.
M. Garin nous a montré le jugement et l'exé-
cution d'un révolutionnaire russe qui est affi-
lié à la police, le Délégué de la Troisième
Section. Le Comité de Moscou a reçu la mis-
sion de se prononcer sur le cas du camarade
lŒmoff..On a les preuves de ses trahisons.
Klimoff est condamné à mort. Mais il déclare
qu'il y a, parmi les compagnons de Moscou
qui le frappent un mouchard qui livre à la
poice les. secrets des délibérations. Il démontre
qu'il dit vrai. C'est en vain qu'on veut lui ar-
racher (par'la torture le nom du coupable. Il
ne parlera que si on lui fait grèce. On l'é-
trangle lentement, on lui enfonce un couteau
dans la chair. Il hurle, mais il ne dénonce
personne, et il expire en laissant ses justiciers
dans une horrible incertitude.
ns délibèrent et. bientôt, il apparaît que
les soupçons ne peuvent se (porter que sur l'in-
génieur Petroff. Ce débat est simple et tra-
fique. Le malheureux proteste avec indigna-
liüÎl ; mais tout l'accabde. Il serait condamné
si sa femme Marfa ne proclamait son inno-
cence : c'est elle qui livre à la police les se-'
crois, pour protéger son mari. Il lui importe
peu que les camarades soient emprisonnés ou
pendus, pourvu que celui qu'elle adore ait la
do sauve. Petroff abandonne Marfa aux révo-
lutionnaires et i'I se brûle la cervelle devant
rsimourcuse, qui pousse des cris déchirants.
Il faut rendre hommage à M. Max Maurey,
îiui a éclairé de la façon la plus troublante
se drame îuguibre. Mlle Barry, qui fait de
réels progrès, joue avec puissance et avec
aonvietion le rôle de Marfa. Les acteurs ont
une beflle tenue. Je louerai l'indignation et le
désespoir de M. Desmoulins, l'énergie de M.
Brizard, qui est le traître, la dignité de M.
Defresne, — l'accusateur,— l'attitude froide et
noble de MM. Gorieux et Guérard.
0*0
MfM. Lenormand et d'Aguzan nous condui-
sent dans l'Inde ; sous un soleil meurtrier —
?t M. Max Maurey nous a merveilleusement
;k>?iné l'ilîlufcion d'une chaleur étouffante.
rf:\ ingénieurs anglais surveillent la pose
!!'U:1G ligne de chemin de fer. Le chef s'ap-
plic SlÜpLon. Il est courageux, héroïque. Le
;:¡V-:lind -- Beverley — est déprimé par l'hor-
~rifie climat. Il frappe à coups de cravache les
indigènes et il ressent une haine farouche
fOUf la bravoure de Skipton. C'est que Be-
verley a peur — et l'audace de son maître lui
eaj odieuse. Il Iremble parce que le choléra
,1:dt, des victin')M çt voici qu'un fléau plus hor-
Hk'e apparaît. Skipton a prédevé sur des ma-
ja.:k>s du sang qu'il examine au microscope.
Le doute n'es! plus possible : la peste est là.
Mais, en faisant ses manipulations, Skiplon
s'est fait une piqûre. Beverley est fou de ter-
reur en songeant que son compagnon sera
contaminé. D'un coup de revolver, il l'abat.
Quelques jours plus tard, il reçoit l'ordre
de partir avec ses ouvriers pour une ville
plus saiine. L'agent Bruff, qui inspecte les ira-
vaux, arrive chez Beverley et il s'étonne d'ap-
prendre la mort de ~rpi~h. Il ne comprend
pas pourquoi Beverley négligea d'annoncer le
décès. Il entrevoit la vérité et il contraint le
meurtrier à confesser son crime. Beverley
avoue et il affirme qu'il avait le droit de dé-
fendre sa vie contre la contagion. N'a-t-on pas
reçu l'ordre de brûler, avant de lever le
camp, les habitations et les malades qui s'y
trouvent ? Bruff n'exécutera-t-il pas cet ordre
affreux et nécessaire ? Ne tire-t-on pas sur les
pestiférés qui franchissent le cordon des trou-
pes ? Précisément, un horrible individu fuit
devant la foule qui le lapide. Il force la porte
et s'accroche à Beverley, qui tente vainement
d'échapper à son étreinte — et Bruff com-
mande aux soldats de tuer les deux pestifé-
rés. Un feu de peloton ! Beverley a expié.
La Grande Mort ne nous donne pas seule-
ment une impression de terreur. MM. Lenor-
mand et d'Aguzan ont étudié aussi les défor-
mations Intellectuelles et morales que subis-
sent, aux colonies, les Européens. M. Brizard
a exprimé avec intelligence l'affolement de
Beverley. M. Guérard a donné une grande al-
lure à Skipton, et M. Desmoulins représente
avec puissance PîmplacaMe honnêteté de
Bruff.
.e.
MM. Urbain Gohier et Jean Drault ne sont
pas les amis du régime parlementaire. Ils
nous le prouvent, une fois encore, par une
fantaisie satirique et joyeuse qui s'intitule :
le Jeu de TAmour et des Beaux-Arts.
Pluchard, gui était officier de santé avant
de devenir député, est appelé à la surinten-
dance des Beaux-Arts. H est l'amant d'Athé-
naïs Cotignac, la femme de son prédécesseur.
Athénaïs était une chanteuse d'opéra-comique
et Gotlgnaïc était un ténor. AjouterJli-je que
Pluchard épousa sa blanchisseuse ? Vous
yoyez d'où vient le monde ministériel.
Si MM. Urbain Gohier et Jean Drault di-
sent vrai, tous ces gens usent sans scrupule
des chefs-d'œuvre qui leur sont confiés. Ils
vendent les vieux meubles, qu'ils remplacent
effrontément par des copies. C'est en vain que
le probe -et savant conservateur Loquet veut
s'opposer à ce pillage. On lui oppose l'auto-
rité du pouvoir et la suprématie de mar-
chands qui obtiennent des fonctions officiel-
les. Ainsi, Pluchard devra nommer inspec-
teur général des palais et du mobilier son
ami Thomassot, qui a quitté le.-Bourse pour
la brocante. Thomassot a cet emploi parce
qu'il a trouvé, dans le tiroir secret d'un meu-
ble de Boule, des lettres d'amour adressées
par Pluchard à Athénaïs Cotignac. Mais Co-
tignac, qui convoitait la place, sera du moins
directeur de l'Opéra Populaire. Car Pluchard
veut que la foule ait les joies de l'art et il est
l'ennemi du favoritisme.
Cet acte molidant, spirituel et assez juste,
est joué mollement. M. Defresne est un surin-
tendant des beaux-arts d'une ipesanteur vrai-
semblable. Lurville représente avec - dignité
le cynique Thomassot. M. Louvigny est un
méridional amusant, et M. Fred a composé
avec soin le rôle du conservateur. Mme Bailly,
qui est Mme Pluchard, est autoritaire et vul-
gaire comme il .sied. 'Cependant, l'interpréta-
tion manque de vigueur. La pièce n'a pas le
mouvement désirable.
* «
M. René Berton appartient au monde mé-
dical. Il a écrit une farce, Ce Bon Docteur,
qui raille cruellement ses confrères.
Le docteur \BoDdas s'attarde auprès de sa
petite amie Suzannev tandis que ses clients
attendent l'heure de la consultation. Il consent
cependant à les recevoir. Mais son domestique
Joseph se rappelle soudain qu'il négligea de
lui remettre une 'lettre ; il faut que le docteur
aille sans retard visiter un de ses meilleurs
malades, M. Monlpazfier. En son absence, c'est
Joseph qui prendra sa place. Il endosse une
solennelle redingote. Mais que fera-t-il ?
— Tu écouteras patiemment -ce qu'ils te di-
ront. Tu leur prescnras de continuer leur
traitement.
- Mais s'ils réclament des médicaments ?
,— Contente-toi de leur ordonner des bains
de pieds à la moutarde et de la teinture d'iode.
C'est inoffensif. Surtout n'oublie pas de leur
réclamer cinq francs.
Une jolie lofiente souffre de la migraine.
Joseph désire qu'elle se déshabille. Il l'ausr
culte et conclut :
— Des bains de pied à la moutarde ! De la
teinture d'iode !
- De la teinture d'iode ? Où ?
- Où vous voudrez !
- .Sur le front ?
- Sur le front f ;
— Au revoir, docteur t
— Madame, c'est dix francs !
— Je croyais qu'une jolie femme ne payait
jamais son médecin ?
— Quelle erreur !
Joseph dépose .cinq francs dans la coupe de
son maître et glisse cinq francs dans sa poche:
Il entend ensuite avec résignation M. Trigo-
nant* qui lui conte ses infortunes conjugales
et lui demande le -moyen de divorcer. C'est
que M. Trigonant s'est trompé d'étage. Il croit
être chez un avocat. Cependant" comme il n'est
plus jeune et qu'il a rendez-vous avec une pe-
tite femme, il consulte le docteur.
— Que dois-je faire pour être sûr de mes
forces ?
— Des bains de pieds à la moutarde ! De la
teinture d'iode ! 1
— Comment,? 1 De la teinture d'iode ? Mais
où ?
— Eh bien ! Là !
— Ça va me faire bien mal !
— C'est souverain !
Joseph déclare ensuite à. l'austère Claire de
Grognac qu'elle est enceinte et, comme elle
lui affirme qu'elle est atteinte d'une fistule,
il lui ordonne de se déshabiller. Elle obéit, —
un peu étonnée, parce que c'est une fistule de
l'œil. Et M. Trigonant revient, poussant des
cris douloureux, et nul ne doute de la folie
du docteur, qui se débat au milieu de ses
clients jusqu'à l'arrivée de son maître.
Cette bouffonnerie se rattache à l'école de
Molière. Les bains de pied à' la moutarde et
la teinture d'iode font, songer aux prescriptions
d'Orgon :
Clysterium donare,
Postea purgare,
Ensuita saignare.
M. Louvigny joue avec entrain le rôle de
Joseph, — ce Crispin médecin. M. Lurville
représente d'une façon plaisante et fine le
client Trigonant. Mlle Valta — la petite amie
du docteur — a du naturel. Mme Bailly — la
vieille fille — n'exagère pas le ridicule du per-
sonnage, et Mlle Dora Greggr est une aimable
cliente.
ce
Jignore — je l'avoue à ma horrte — pour-
quoi M. Robert Dieudonné appela sa comédie
le Bec de Gaz. Il y a ià, sans doute, un terme
d'argot qui m'échappe. Mais ce que je sais
bien c'est que cet acte est d'une irrésistible
drôlerie.
Francis se meurt parce que Mme Chabaud
ne veut pas l'aimer : elle adore son mari.
Francis gémit auprès de son domestique Pros-
per qui s'efforce de lu'i rendre courage. Mais
Francis ne veut rien entendre. Il repousse
farouchement toute nourriture et ne consent
à manger que des biscuits trempés dans un
verre, dans deux verres de porto.
On sonne.
— Je ne veux voir personne !
Et, tandis que Prosper est allé congédier
l'importun, Francis continue de soupirer :
— Qui était-ce ?
— Mme Chabaud !
Francis s'élance dans l'escalier et revient
avec la bien-aimée :
- Vous !
— Moi !
— Enfin !
- Mon mari me trompe. J'ai trouvé dans
son portefeuille une lettre qui ne laisse aucun
doute. 1
— Le misérable !
— N'est-ce pas ? Aussi, je Viens à vous. OEil
pour œil 1 Dent pour dent !
— Parfait !
- Je me déshabille.
— Voulez-vous que je ferme les rideaux ?
- Inutile .1
— Déshabillez-vous aussi, mon ami.
- Avec plaisir. Alors, vous m'aimez ?
- Non ! Et d'ailleurs, jé- n'aime pas l'a-
mour. Je serai dans vos bras comme un
morceau de bois.
— Permettez-moi d'en douter !
— AUons ! Venez ! Nous n'avons que le
temps ! Mon mari sera bientôt ici.
— C'est une plaisanterie ?
— Mais non ! Je ne le trompe que pour qu'il
le sache. Je lui ai donc laissé un mot pour
l'informer que je serai, entre, quatre heures et
demie et cinq heures, chez M. Francis.
Francis, qui était sur le point de s'étendre
auprès de la belle, remet son veston. Il
sonne :
— Prosper, vous ne laisserez entrer per-
sonne.
— Pardon, dit Mme Chabaud. Vous laisse-
rez entrer tout le monde.
Des pas ! c'est le mari ! Non ! C'est Nelly,
la maîtresse de.Francis. Elle invite Mme Cha-'
baud à &ortir du lit. Comme elle s'y refuse,
Nelly se déshabille et se couche auprès d'elle :
- Faites sortir cette fille, Francis !
- Francis, fais sortir madame !
C'est en vain que Francis supplie chacune
des femmes de s'en aller. Aucune d'elles ne
veut céder la place et Francis s'enfuit lâche-
ment.
Les rivales échangent quelques apprécia-
tions sur la conduite de Francis et elles s'ac-
cordent à reconnaître qu'il agit comme un
goujat. Elle se regardent avec sympathie ;
— Vous avez un bien joli chapeau, made-
moiselle.
— Vous êtes trop aimable, madame. Je
vous donnerai redresse de ma modiste.
- Vous êtes très jolie.
- Mais vos épaules sont délicieuses !
Mais on entend une voix menaçante :
— Ciel 1 mon mari !
Mme Chabaud se dissimule sous les draps,
tandis que Nelly se lève. M. Chabaud est
agréablement surpris de rencontrer cette fem-
me à demi-nue, tandis qu'il croyait' trouver
son épouse auprès de M. Francis. Il devient
galant et conduit doucement Nelly vers le lit.
Mais Mme Chabaud se dresse et le gifle :
— Madame ! madame 1 Vous me trompiez !
Et vous ne me trompiez même pas avec un
homme !
Mais une femme surgit. C'est la maîtresse
de M. Chabaud* Elle l'a suivi et, comme elle
le trouve aUlprès' de deux femmes :
— Ah ! il te faut deux maîtresses ! Tu en
auras trois !
Elle se déshabille à son tour. Jne qua-
trième femme se présente. Va-t-elle se cou-
cher aussi ? C'est une honnête personne qui
vient visiter l'appartement que Francis a mis
en location. Eflle s'évanouit devant le specta-
cle inattendu qui lui est offert. On doit la
déshabiller et la porter sur le lit.
C'est fou ! Mais la pièce est conduite avec
une dextérité singulière. Le dialogue en est
gai. La drôlerie n est pas dans les mots, mais
dans la situation. M. Robert Dieudonné est
un homme de théâtre. Ses répliques passent
la rampe.
L'interprétation est remarquable. Mlle My-
lière, qui représente madame Chabaud, est
d'un cynisme charmant et elie est agréable à
regarder. Mlle Dora Gregg, au visage joyeux,
joue avec belle humeur le rôle de Nelly. Mlle
Valta exprime nons sans effort la colère de
la maîtresse jalouse. Mme Bailly — la visi-
teuse — est amusante.
M. Louvigny traduit avec sincérité et avec
finesse l'angoisse de Francis : c'est un acteur
d'une fantaisie observée et froide. M. Lurville
est un mari majestueux et vraisemblablement
libertin.
Ce spectaole est copieux. M. Max Maurey
ne nous offre pas moins de sept actes, qu'il
prépare soigneusement. Il est juste de consa-
crer de longs articles à ses efforts. Il y a plus
d'art au Grand-Guignol que dans certains
théâtres qui nous présentent péniblement
trois actes minces et de longs entr'actes.
Nozière.
- Je rendrais compte demain du nouveau
spectacle du théâtre Mév-isto.
AVANT-PREMIERE
« Master Bob » au théâtre Antoine
MM. Henri de Brisay et Marcel Lauras ne sont
pas les premiers que tente l'étude des milieux
sportifs et des champs de course : déjà, sur le mô-
me théâtre, M. Eugène Brieux fit jouer Résultat
complet des courses ; le Grand Guignol donna une
saynète, le Rouge est mis, qui se passait en plein
pesage de Longchamp ; d'autres encore, de M.
Veyrin,. de M. Emile Fahre, ont traité 1ft "rne
sujet.
Maxtor Bob, gagnant du Derby, a une visée plus
haute : c'est une étude philosophique et documeit-
tée, présentée par des faits matériels, dont les au-
teurs laissent au public le soin de dégager la mo-
ralité.
Au premier acte, à Chantilly, dans la eour des
écuries de l'entraîneur Hogson, on assistera à la
préparation d'un cheval de course et à la présentat-
tion des propriétaires : eeux de jadis, qui étaient
de riches geotlemeju, se livrant à un passe-temps
de luxe et ceux d'aujourd'hui, qui sont des gens
d'affaires, uniquement préoccupés d'un commerce
plus ou moins lucratif.
Le 2" acte nous transporte dans une de ces agen-
ces clandestines de pari,, où s'engloutissent, chaque
année, plus de 270 millions de la petite épargne
française et qui fonctionnent régulièrement et quo-
tidiennement, avec une espède de complicité de la
police, si l'on en croit la scène finale du 2e acte
fort amusant avec son étude des divers caractères
de joueurs : « Combien de marchands de; vins, de
coiffeurs et d'autres commerçants parisiens, nous
dit M. Marcel Lauras, un des auteurs de Master
Bob, depuis le centre jusqu'aux quartiers: les plue
reculés, drainent les capitaux qui devraient faire
vivre d'honnêtes familles et les vouent au' déshon-
neur ! On reçoit les mises à partir de vingt-cinq
sous- et même de vingt-cinq centimes et ce petit
ibetting trouve une clinetèle de mendiants et. de mi-
séreux qui se prive de pain pour jouer. n
Au 315 acte, -c'est la pelouse du champ de course,
c'est l'observation savante du public, avec son pit-
toresque et son caractère : on verra la foule, qui
se croit volée par une course truquée, se ruer sur
les baraques du pari mutuel et y mettre le feu, puis
se jeter avec férocité sur la femme et la fille du
propriétaire qu'elle tuerait, si une main secoura-
ble ne faisait fuir ces dernières.
Le grand talent de metteur en scène de M. Gé-
mier est arrivé à des résultats surprenants de re-
constitution de l'événement du 14 octobre 1906 ;
mais les auteurs lui ont apporté une conclusion
morale assez différente : au 4° acte, en effets où on
constate la lâcheté des gens du pesage, tremblants
devant la foule qui veut les étrangler, l'idée philo-
sophique se dégage : le jeu-roi reprend toute sa
puissance ; les courses sont réinstallées à; la satis-
faction de toutes les classes de la société qui s'y
ruent.
Le dernier mot de la pièce est celui-ci : - Le jeu
est le paratonnerre des^ révolutions !
Fanem et circenses ! disait l'empereur de la dé-
cadence.
Les décors de M. Gémier sont fort curieux et in-
téresseront vivement le public, qu'il soit ou non
habitué des chsfinps de course.
Quant à la distribution, qu'on trouvera dans le
Courrier, elle comprend la troupe entière du Gym-
nase avec, en tête, M. Gémier, qui fera une
belle création de richissime propriétaire d'écu-
rie, jadis simple ouvrier ; Mlle Massart jouera le
rôle de sa femme et Mlle Meunier sera sa fille ; M,
Henry Houry sera l'entraîneur Hogson, avec tout
le chic anglais et la prononciation impeccable qu'on
lui connaît.
Je n'ai pas présenté les auteurs. Est-ce bien né-
cessaire ? M. Henry de Brisay a débuté à la Bodi-
nière par une pièpe qui passa alors pour fort osée,
Jean Trémontier ; on lui doit encore, au Gymnase,
Madame et Monsieur, puis M. Gobron et une quan-
tité de romans et de feuilletons qui ont popularisé
son nom.
M. Marcel Lauras, que nous connûmes rédacteur
à ce journal, est l'auteur de Biribi. qui eut un vif
succès au théâtre Antoine, dé Cœur verni et de plu-
sieurs autres pièces à suocès.
- Charles Bert.
CourrierdesThéâtres
La Matinée d'aujourd'hui :
A 4 h. 1/2, à l'Athénée, Sourires de Parisiennes,
causerie par M. Auguste Germain. Auditions de
Mlles Chenal, Dussane, Gléa-de Mérode, Gilkia Dar-
thy, Rachel
Chepfer, Albert Perval.
-x-
Les répétitions générales de ce soir :
Au théâtre Antoine, à 8 h. 1/2 précises, répétition
générale Master Bob (gagnant du Derby), pièce en
quatre actes de MM. Henry de Brtsay et Marcel
Lauras.
Distribution : Mmes Léontine Massart, Lucienne;
Lavigne, la mère Balai; Jeanne Even, Julia; Mar-
the Meunier, Simonne; Clarey, la dame juive; Di-
nard, Mme Thomas; Demarsac, la dame au bou-
chon; Bernolde, la dame .pieuse; Lecoimte, la
mère1 la Poule; la petite Arduini, une gosse; MM.
Gémier, Jean Durieu; Colas, Cornélius Goldstras-
sern; Clasis, Ernest Bourdier; Rouyer, le 'duc d'Ar-
cole; Charlier, Bernard; Saillard, Mac Lean; Henry-
Houry, Hobson; Georges Flateau, Benoit Picard;
Maxence, Montbazillac; Raoul Terrier, baroni d'Hu-
gles; Marchai. Trouill ard; Marcel André, Sartens;
Cailloux, l'inspecteur des jeux; Pierre Laurent, Ju-
lot; Méret, Le Cliarentonnais; Tanneur, M. Malen-
tour; Réval, le crémier; Fernand Lusse, Emile;
Gerber, Tavannes; Denevers, le livreur; Loire, Tur-
pin; Leconte, Bardoux; Sauriac, Parot; Cambey, le
Gascon; Charlus, le coiffeur; Dorcey, BiU Sdharp;
Dulot., M. de Montigny; Dumont, le nègre; Dau-
mouche, le marchand de programmes; Victor, le cu-
ré; Poltier, le marchand de tabac: Marcel, Ugène;
Isnard, le sergent de ville; Saint-Sulpice, la mar-
chande de cotes.
X-
La soirée"":
A l'Opéra. — Relâche.
A la Comédtie-Françai.se, 8 h. 1/2. — La Fille de
Roland (Mme Segond-Weber).
A l'Opéra-Comiique, 8 h. 3/4. — Iphigénie eli
Tauride (Mme Rose Caron, MM. Feodorow, Ghas-
ne, Azema).
A l'Odéon, 8 h. 1/2. — Beethoven (orchestre Co-
lonne), 50e représentation.
Au Lyrique-Municipal, 8 h. 1/2. — Miqnon.
Au Trianon-Lyrique, 8 h. 1/2. — Les 28 Jours de
Clairette.
S*
Aux Escholiers (théâtre Femina), à 8 h. 1/2 (bil-
lets jaunes) : La Grande Amie, pièce en quatre.
actes, de M. Albert Fresquet, et Un Change, co-
médie en un acte de MM. François de Nion et G.
de Buysieulx.
Toilette de soirée; les dames sans chapeau.
Vu la longueur exceptionnelle du spectacle, on
commencera très exactement à l'heure indiquée, et
on disposera des places inoccupées après le pre-
mier acte.
-x-
Le pari mutuel.
Les colonnes Morris portent, depuis hier, l'effi-
gie d'un ticket — ce qu'en français on nomme un
billet — de pari mutuel, dont voici la reproduction :
PARI MUTUEL
course Z. 1 724.337 bureau
09
Ch. n° 9. — gagnant 5 fr. — 0
Tout billet non timbré est nul. Remise de 5 fr.
Ce ticket — qui s'intitule d'ailleurs lui-même bil-
let comme on vient de le voir --est encadré par
l'affiche du théâtre Antoine, annonçant pour de-
main la première représentation de Masler Bob
(gagnant du Derby), la nouvelle pièce 6e MM. Hen-
ry de Brisay et Lauras.
-)(-
Les après-midi au théâtre Michel :
Les matinées, interrompues pendant les vacan-
ces de Pâques, reprendront samedi prochain. La
première sera consacrée à l'Humour. C'est notre
excellent confrère, M. René Girardet, qui s'est
chargé de faire la causerie.
Mmes Reuver, Clara Faurens, Corciade, Anie
Perrey et Léo Renn, MM. Dominique Bonnaud.
Vincent Hypsa, Euthoven et Ferréol, lui prêteront
le concours de leur talent.
à l'Opéra :
Demain soir, le Crépuscule des Bieux reparaît
sur l'affiche de l'Opéra. L'œuvre de Wagvier aura
la même interprétation qui assura foon immense
succès, lors des premières représentations, sauf
M. Van Dyck, remplacé par M. Godart. l'rnj vient
de réussir si brillamment dans la Walkurie. Mlle
L. , Grandjean dhantera ce beau rote de Brumehilde
qu'elle créa, ainsi que M. Delimas, celui de Hagen,
et Mlle Féart, Gutrune. Mlles Charbonnel, Laute-
Bron, Campredon, Lapeyrette, Caro-Lucas et Man-
cini. MM. Gilley et Duclos compléteront cet ensem-
ble de premier ordre, et l'orchestre, qui contribua
pour une si large part au succès de la première,
sera conduit de même par M. André Messager.
-X*
A la Comédie-Française :
Mme Segorod-Wefrer, souffrante depuis quelques
jours, avait dû interrompre son service. Comple-
tement rétablie, elle reprendra ce soir mardi son
rôle de Berthe) dans la FiUe de Roland.
-x.-
A l'Opéra-Comique :
Les soirées d'abonnement suspendues du 2 au 19
avril, pendant les fêtes de Pâques, recommence-
ront, ce soir, à 1 'Opéra-Comique, avec Iphigénie en
Tauride. Le chef-d'œuvre de Gluck sera chanté
par Mme Rose Caron, MM. Féodorow, Ghasne,
Allard et Mlle Brohly seront les partenaires de
l'admiraNe cantatrice.
Demain, mercredi, l'affiche de l'Opéra-Cornique
réunit deux des œuvres les plus justement célè-
bres du répertoire italien, avec d.es interprétations
tout à fait exceptionnels. La Vie de Bohème,
l'œuvre toute Ide charme et d'émotion de Puccini,
sera chantée par Mme Marguerite Carré. inégala-
ble dans le rôle de Mimi; M. Ed Clément, un Rot-
doâphe partit; M. L. Fugère, qui reprendra cosses*-
sion du rôle de Schaun-and; MM. Delvoye et Jean
Perier,. remarquables tous deux dans les rôles de
Marcel et Colline, et, enfin, Mlle Lucette Korsoff.
La représentation commencera par Cavallerta
Rusticana* dont les deux principaux partenaires
seront Mlle Geneviève Vix et M. Salignac. -
C'est le maëstrQ, Gino Marinuzzi, qui dirigera
l'orchestre.
Au Vaudevolai
Comme nous l'avons annoncé hier, malgré le
succès qu'y remporte chaque jour la grande artiste
Mme Jeanne Granier, les dernières représenta-
tions de Mariage d'Etoile, vont avoir lieu cette se-
maine. Tout porte à croire que l'Ami de Cercle,
cette pièce spirituelle et fine de M. Nollet-Vié-
ville, ne disparaîtra pas de l'affiche et qu'il sera
pour longtemps encore possible d'applaudir l'au-
teur et ses excellents interprètes : Mlles Farna,
Dherbl&y et M. Pierre Juvenet.
A la Renaissance :
A la vingt-troisième représentation, Le Scandale
a déjà fait encaisser 1430,000 francs au théâtre de
la Renaissance. Ce maximum indépassable donne-
rait une idée du triomphal succès de I'oeuvre et des
interprètes, s'il était nécessaire, pour l'évaluer
d'autre témoignage que les acclamations et l'en-
thousiasme que, tous les soirs, Paris décerne à
l'admirable pièce d'Henri Bataille, à M Lucien
Guitry, à Mme Berthe Bady et à leurs camarades.
Au Gymnase :
L'Ane de Buridan, de MM. rtobert de Fiers et
Gaston de Caillavefc, atteindra demain la 75e repré-
sentation. Etant donné son succès persistant, la
carrière de cette délicieuse comédie ne sera qu'in-
terrompue par l'a: clôture annuelle et reprendra cer-
tainement au début de la saison prochaine.
Nous apprenons que" M. Alphonse Franck vient
d'engager M. Bouchez.
.Voici le programme du 6° jeudi d'Yvette qui
aura lieu après-ctemain,à 5 heures : Des Chansons-
de nos Cœurs, causerie de Mme Séverine. Audi-
tions : Intérieur, Chanson du temps opportun,.
Complainte du pauvre jeune homme, La Mariée,
Le Champ de colza, Fleur de berge, Ten souvienth
il ? La grand/mère, par Mme Yvette Guilbert.
Chanson du soir, par Mo Ferrari ; l'Automne, par
Mlle Morsenn,.
r *
A la Porte-Saînt-Martin :
Les représentations de Lauun, la pièce nouvelle
de M. Gustave Guiches et François de Nion, que
vient de monter la Porte-Saint-Martin, s'annon-
cent de façon fort Brillante. 48»&
Les feuilles de location commençant à se garnir,
même pour des dates assez éloignées, et l'accueil
chaleureux fésarvé tous les soirs par le public
font prévoir une suite de représentations fort sui.
vies et très fructueuses.
M. Tarride et Mlle Gilda Darthy, qui viennent
de triompher dàns leur nouvelle création de Lau*
zun et de Mademoiselle, sont depuis la première
et à chaque reproésentation. rappelés plusieurs foi a
après chaque acte.
La Porte-Saint-Martin affiche pour la matinée
de jeudi procftaîn, la dernière représentation du
Bourgeois Gentilhomme avec M. Jean Coquelit
dans le rôle de M. Jourdain.
i M, Jean Coquelin sera. entouré de M. Dorival*
Monteux, d'Auchy, Chabert, etc., de Mmes Bou-
che tal, Deraisy, Guebraz, etc.
La chanteuse sera Mlle de Roskilde et la dan-
seuse Mlle P. Régnier, de l'Opéra.
A l'Apollo ;
C'est vers la fin de la semaine que s'ouvrira le
théâtre Apollo, complètement transformé et em-
belli par les soins de M. Alphonse Franck, avec la
première représentation de la Veuve joyeuse, de
Franz Léhar. Nous donnerons ces jours-ci des dé-
tails sur la remarquable distribution et la belle
mise en scène de cette célèbre opérette qui a ren-
contré dans toutes les capitales du monde un suc-
cès triomphal. Le bureau de location est dès main-
tenant ouvert au théâtre Apolîo pour la première
représentation et les suivantes.
e,
Aux Capucines :
Afgar ou les loisirs andalous continue à attirer
au théâtre des Capucines l'élite des notabilités
parisiennes - et étrangères. Marguerite Deval est,
comme à son habitude, incomparable dans le rôle
de la favorite Zaidé qu'elle anime de sa fantaisie
communicative et toujours originale. Auprès de
cette étoile si aimée du public, Mlle Marise Fairy,
MM. Berthez et Capoul rivalisent de talent et de.
gaîté, mettant en valeur l'irrésistible drôlerie de
l'opérette de MM. Michel Carré et André Barde, et
la pimpante musique de M. Charles Cuvillier., -
Aux Bouffes-Parisiens :
4 fois 7 = 28, la charmante comédie de M. Ro-
main Coolus, qui vient de dépasser brillamment sa
centième représentation, fera, cet été, son tour de
France. M. Richemond organise, en effet, avec son
grand succès, une grande tournée qui promet
d'être des plus brillantes. Pour cette tournée, l'heu-
reux directeur s'est assuré le concours de la plu-
part des créateurs, la charmante Juliette Clarens
en tête et les stations balnéaires et thermales les
plus élégantes sont inscrites à l'intinéraire. Nul
doute que 4 fois 7 = 28 n'y retrouve l'accueil en-
thousiaste que le public parisien fait, chaque soir,
aux Bouffes, à l'amusante pièce et à ses excellents
interprètes.
An théâtre Mévisto :
Après le considérable succès remporté auprès de
la critique et du public pour les nouveau spectacle:
le Petit Terme, de MM. Adrien 'Vély et Mirai ;
Tell Père, Tell Fils, le désopilant opérJ-bauffe de
Sacha Guitry, musique de Tiarko Richepin, où
triomphent la jolie et délicieuse cantatrice Magdy,
MM. Mario Varelly et, Mévisto ; les Ruffians, le
drame original et poignarrt de M. Charles Méré,.
qui, interprété par Mévisto et Odette de Fehl, fait
passer un frisson de terreur et d'émotion dans la
salle, et enfin la revue si amusante de Willy :
Jeux à la Coq, où l'on admire la beauté de Meg
Villars, Magdy, Mireille, Fëridge» Debry et Re-
nolle, le théâtre Mévisto fait salle comble tous les
soirs. Il faut avoir vu l'opéra-bouffe de Sacha Gui-
try, le drame de M. Charles Méré, et la revue de
Willy.
"l' -.JC>~ '';
Au Tréteau Royal :
Voici que les trusts de théâtre redeviennent d'ac-
tualité, sous une forme nouvelle, avec la réouver-
ture du Tréteau Royal, lundi procliain, où M.
Francis Robin a trusté vedettes et jolies femmes :
Cora Laparcerie, dans Le Fétiche ; Mylo d'Arcyle,
dans Après nous ; Jeanne Chesnel, dans Tom ;
Tariol-Baugé, Aimée Faure, Alice de Tender, May
Milsa, Alice Béry, Raynar, André Mielly, Maud
Gipsy, Marcelle Louys, Mina Rainaud, Lucienne
Mars, etc.
De Monte-Carlo :
Le théâtre de Monte-Carlo vient de monter, sous
la direction de M. René Comte-Offenbach, un opé-
ra-bouffe inédit, Léda, trois actes de MM. P. Ve-
ber, A. de Lassus, musique de A. Banès, &vec un
plein succès.
La pièce, tirée de la mythologie, réédite sous
une forme origninale et neuve l'aventure de Léda
et du Cygne. D'une bouffonnerie intense, elle nous
ramène aux jours florissants dé l'opérette.
La partition de M. A. Banès est vive, alerte,
gracieuse et l'inspiration abondante se revêt des
richesses d'une orchestration très soignée. Cer-
tains couplets vont devenir rapidement populaires.
Mlle Jeanne Guionie s'est jnontrée aussi parfaite
comédienne que chanteuse exquise dans le person-
nage de Léda. On ne saurait rêver plus jolie voix,
plus de grâce, de charme et de brio. L'amusant ta-
nor, M. Berthaud, a été un très joyeux amoureux
de Léda. Mlle Ch arley y verveuse, coquette, spiri-
tuelle ; le fin comédien, M. Maurice Lamy, les hi-
larants Poudrier et Maury, et la charmante Mlle
Fromentan furent éblouissants de fantaisie et d'en.
train.
Très applaudis également le divertissement du
deuxième acte, avec Mlle Crosti,réglé- par Savacco;
les ~décors de Vi&eo" et l'interprétation muaiealte
sous, la direction de MIL L. Vialet
I%Vl
Spectacles el Concerts
La soirée :
Aux Folies-Bergère, la Revue des Folies-Ber-
gère, revue france-anglaise en 22 tableaux, de
P.-L. Fiers, le pRis grand succès de la saison,
800 costumes (Miss Campton et Marie Marville,
l'excentrique Chris Richards, Claudius, Pougaud,
le ténor Salvator Romagno, Maurel, Morton). La
première entente cordiale, les Pierrots américains,
les Camelots du Roy. le Vert-Logis, la Grève des
P. T. T. ,
- A l'Olympia, Paris-Singeries, revue à grand
spectacle, dix-huit tableaux de MM. Max Dearly
et Mil-lot (Mlles Ethel Levey, Mette de Brémon-
val, MM. Vilbert, Max Morel, Gibardv D arc et,
Ressre et M. et Mme X.). Le pays des singes,
match d'un train et d'une auto, le Palais des
contes. — Nombreuses attractions. Ferry Corvey,
ballet (Mlle Helly).
— A Parisiana, La Veuve Soyeuse, opérette
française à grand spectacle [2 actes, 6 tableaux);
de MAI. Eugène Joullot et Henry de Farcy,
Rimes Esther Lelcain, Hélène Gondy, Mary-Hett,
MM. Du tard, F. Frey. Etrange aventure, de M.
Serge Basset.
— Au Moulin-Rouge, En l'air, Messieurs 1 revue
en 3 actes et 2G tableaux, de MM. H. Mureau et
Ch. Quinet
— Au Casino de Paris, 9 b., Evarist, virtuose
xylophoniste; les excentriques Sterzelly et Moore;
la belle Olida, le réveil de la Momie d'Ameneritis
(Mie Nuccellati), les mystères hindous, le célébré
Dickson; Fruit défendu, ballet (Mlle de Consoli).
Aux Folies-Bergère :
Le « Clou de la Saison » continue à triompher
de façon presqu'incroyable. Chaque soir, c'est une
véritable foule qui acclame l'extraordinaire ex-
centrique. anglais Chris Richards, les désopilants
« Schwartz », ainsi que l'extraordinaire ténor Sal-
vator Romagno. Mais ceux qui veulent voir ou re-
voir ces numéros extraordinaires feront bien de
se. hâter, car, selon le principe que s'est imposé
la direction du premier de nos music-halls, mal-
gré le succès, Chris Richards, les Schwartz et le
ténor Salvator Romagno céderont à la fin du mois
leur place,, dans la Revue des Folies-Bergère, à
de nouvelles attractions sensationnelles.
- x -
Au théâtre Marigny :
La Revue quej'on répète en ce moment au théâ-
tre Mari ny, en vue de la réouverture aujourd'hui
très prochaine, a pour auteurs MM. Georges Bri-
quet et Jean Bastia. On la dit fort intéressante,
remplie d'épisodes amusants, imprévus.
A Barrasford's AIhambra :
Tous ceux qui ont vu Houdini s'accordent à dire
qu'il ne peut avoir son semblable. Ce diable d'hom-
me est fort: privilégié par la faculté qu'il possède
de se glisser hors des réduits dans lesquels il sé
laisse enfermer.
Sa dernière expérience, dépasse tout ce qu'on.
peut imaginer. Cadenassé dans un bidon plein
d'eau, il en sort en moins de trois minutes. Cette
mystérieuse performance fait courir tout Paris.
Les autres attractions du programme, dont plu-
sieurs nouvelles depuis le 16, contribuent large-
ment. au gros succès.
-&'-
- Concours hippique :
Le Tout-Paris peut voir le Concoure hippique au
Granton en rhonneur de W. -H. Taft. Les dernières
grandes courses à. Aubeuil. Un magnifique voyage
à Venise et à Saloniqua. Et toutes actualités et
événements sensationnels, sans compter de nom-
breuses scènes instructives et amusantes.
Au Kin-mia Gab-Ka, 27, boulevard des Italiens.
EIlt- matinée ou soirée, vous vous amuserez tou-
jours bien.
Aux Magasins Dufayel :
Le Coup de fusil, d'après Jules Banüeau, de l'A-
cadémie française, scène dramatique, interprétée
par MM. Monier et Chelles, Mlles Taillade et Mil-
ler, de l'Odéen ; Vercingétorix, scène historique à
grand spectacle ; Jour de visite, une variété de
vues nouvelles choisies avec soiB, intéressent aUl:
plus haut boinf les spectateurs du plus partaft des:
Cinématographes, celui des Grands MagMIÏDe Di-M,
fayeL L'édat de ces différentes scènes e&b mto&M.
rehaussé par l'excellente musique à elles «péetale-;
ment adaptée, les chœurs et soli, les conférences,
leur riche coloris, Pimitatioft scrupuleuse de sfts.,
les bruits, les scènes comiques avec parlé. Buffets
glacier tenu par Potel et Chabot dans le ï~Ba<
num.
NOTES MUSICALES
Aux Concerts Sechiari :
Jeudi prochain, à 9 heures du soir, salle Gaveau,
9e concert Sechiari
Progamme : Ouverture de la Fiancée Vendue
(Smetana) ; Symphonie Pastorale (Beethoven); Lar-
ghetto pour clarinette (Mozart), par M. Hamelfn ;
audition intégrale de Rédemption (César Franck) :
Mme Hess, l'archange ; M. L. Brémont, le récitant,
et le choral Lafite.
Orchestre et chœurs, 200 exécutants, sous la di-r
rection de M. Pierre Sechiari
La colonie arménienne :
Samedi soir 17 avril, une grande soirée artiste
que, a été donnée par 1& colonie arménienne. Un
brillant élève de M. Vincent d'Indy, M. Prof-Kal-
faflans, s'y est révélé comme compositeur de talent.
Quelques mélodies de lui ont été remarquablement
interprétées avec de très belles voix et un grand
sentiment musical par Mmes Beer et ClerwaL
Mlle Ruisseau et M. Collard ent eu un très grand
succès dans le 5« acte de Sapho, de Massenet. Il
faut aussi mentionner Mlle Ballandier, très applau-
die dans une poésie, la Prière à la Vierge. Mlle
Darrigny, très amusante dans une saynette laumo.
ristique ; Mlle Amadou et MM. Henri Bella, Charles1
Tessud et Raoul GaUais, qui ont enlevé de verve
les Charbonniers, amusante opérette.
Gatillane.
PETIT COURRIER
'-
Passez à la caisse, MM. les artistes :
Le comité de l'Association des Artistes dramaU"
ques nous info-rme que le travail de vérifications
des comptes des sociétaires révèle, pour beaucoup
d'entre eux, des retards dans le paiement de leurs,
cotisations, les exposant à la mesure de la radia-
tion. n exhorte les intéressés à faire parvenir,
sans perte de temps, tout ou partie des sommes
arriérées à M. Tissier, trésorier de l'Association,
42, rue de Bondy.
A la salle Erard :
Hier soir, Mme Elisabeth Protopopova, la sym*
pathique cantatrice moscovite donnait, à la salle
Erard, un concert de musique russe, avec le con-
cours de Mme Margaerite Long, la pianiste bien
connue, et du célèbre compositeur, M. Henri Deof
fosse. *-
Devant une salle archieombie, Mme Protopopova
a tour à tour détaillé de sa voix pure les cbants
populaires de la steppe et quelques morceaux choi.
sis de TschaIkowski, Balakirew, Cui, Rachmanw
now, Tchérépnine, Gretchaninow, Borodine, Rims*
ky-Korsakow et Moussorgski.
Le Chant Juif et Gopak, une légende petite-rus*
siehne, pleine de couleur, ont particulièrement été
applaudis.
L'auditoire a fait une chaleureuse ovation à lac
gracieuse artiste, qui se propose de renouveler,
l'hiver prochain,, cette belle fête artistique.
Vient de paraître :
& Annuaire des Artistes, 238 année, superbe vnlut
me de 1.500 pages, donnant sur le théâtre, la musi-
que et les artistes, des renseignements précieux.
* i i1 --.::.
Le Grand-Hôtel, à Paris, décidé à ne le cédée
en rien aux hôtels les plus modernes, a fait
remettre A neuf toutes les chambres et tout
son mobilier. Beaux appartements avec galles
de Êains privées. Plan-tarif sus demande.
w
<-~E~S~3.L.2~:~SS
dans votre i ntérêt exiger,chez tous les baos marchands
*p £ É ta MACIfIIES A ciHmiE NEW-UPE
îEUiiSKisJRtuosk^us.tSîiSASLES.Ujïriscfess.Fieiflà.lijasf»
3~~?. loi ëë~SA~~;N, ant~
Huile suée. eüm. ntotHtHoM. f.!' AisiM'!M-Sot
0-
IA m JI. p-—- K ,( SATSC«»*Aragj
- i ■ "W*
LES COURSES
SAIMT-CLCUD
Un lundi de Saint-Qoud très agréable de toutes
façons. 11 nous a donné quelques enseignementt
utiles, entre autres que Gambaiseui n'est pas un.
crack; il n'a pas battu si facilement Jubilé, qui,
jusqu'ici n'a pas fait grand'chose.
Je préfère le style de la victoire de Messoada.
Elle a gagné très facilement sur Joie et Phifosophyr
cette dernière, il. est vrai, peu favorisée par les
circonstances.
Rose Noble relève un peu le niveau du prix Jui<
gné, tombé bien bas avec les performances-de Mal-
borough et de Mac Duff. Il est vrai, comme je l'ai
fait remarquer l'autre dimanche, sans son jockey,
il gagnait cette coursa
Prix des Corbeilles "(¡A. R. 2,000 fr fr., 2,000 m.). -=
1. Christiane, à M Cl. DuvaJ (J. Jennings}, 2. Quid-r
nunc, 3. May Weed. — 3 long,, 2 Ion. — N. P. i
Utopie, Indus, Lucullus, Mivtèque, Blottless. Yac-
duff, Fripette.
P. M. : 38 50; pl. : 15 fr,, 62 50, 16 fr.
Prix des Amazones (4,000 fr., 1,400 m.}. -
1. Messaouda, à M. Edmond" Blanc (G. Stern),
2. Joie, 3. Phiiosophy. — 1 long., 1 long. - N. P.:
Brunette, Hygie, Alby, Reine du Jour, Sanmno
taine, Cypriciosa, Gerbe.
P. M. : 19 50; pl. : 11 50, 16 fr., 12 50.
Prix du Bois de Boulogne (Prix de la Société'
d'Encouragement. — 5,000 fr., 2,100 m.). — 1. Gam-
baiseuil, à M. W.-K. Vanderbilt (Bellhouse), 2. Ju-:
biié, 3. Harpiste. — 112 'ong., 1 long. - N. P- ;
Bon, Dihor, Alava.
P. M. : 1S 50; pl. : 14 50, 49 fr.
Prix du Gros-Buisson (A. R., 3,000 fr., 1,300 rn.l.1
— 1. Ariette IV, à M. Camille Blanc (J. Childs).
2. Girelle, 3. Casus Belli. — 3 long., 2 long. —
N. P. : Roi de Cœur, Indian God, Rempart, Boom
de Ay, Olaf, Winnitza, , Iméréthie, Cubitus, Briglit
Star, Mlle Chouchoute, Tille.
P. M. : 117 50; pl. : pl. 22 50, 18 fr., 15 50..
Prix Velasquez (handicap, 5,000 fr., 2,000 rn.). -
1. Amalécite, à M. F. Charron (Ryan), 2. leist.,
man, 3 Vénérable. — Tête, tête. — * N. P. : Mon-
try, Junon, Saint Marc, Libertine, Ildico II, liialat
Vœ Victis II, La Simplette, Swansbot. Brive.
P. M. : 56 fr. ; pl. : 14 50, 13 fr., 16 50;
Prix des Aubébines (4,000 fr., 1,400 m.). — 1. Ro-
se Noble, à M. H.-B. Duryea (O'Neil), 2. Mistigri.
3. Raoul de Nangis. — 2 long., 1/2 long. — N. P. :
Nonant, Darraï'dou, Cadet, Rapin, Disdain, Mon
Petit Ami, PhocMe.
P. M. : 89 fr.; pl. : 26 fr., 21 fr., 17 50.
t'a
Calendrier de la semaine : Mercredi, 21, Le Trem-
blay; jeudi, 22, Auteuil; vendredi, 23, Enghien, sa<
medi, 24, Saint-CLaud; dimanche, 25, Paris.
Raymond Isabel.
*— ♦
Il Gil. Blas" sportif
LE BARON ED. DE TURCKHEIM
La grande presse mondaine et sportive enregistré"
avec l'expression de s*s regrets la mort du baroa
Edouard de Tureldieim, président du conseil d'ad.
ministration de la Société Lorraine des Anciens
Etablissements dg Diétrich, à Lunéville, adminis-
trateur de la Société générale Alsacienne de ban-
que, et ancien maire de Niederbronn.
Le baron Edouard de Turckheim s'est éteint dans
sa quatre-vingt et unième année, au château de
Dachstein, en Alsace.
C'est un des grands hommes de l'automobuismo
qui disparait.
La sérieuse réputation conquise; dès le début de"
l'industrie nouvelle, par les établissements qu'il
administrait, est une part du patrimoine qu'il lègue"
à ses deux fils. Ils lui succèdent dans la direction;
de la grande marque « Lorraine-de-Diétrich », ef
poursuivront la noble carrière par la firme qui,,
réellement, symbolise la Lorraine, puisqu'elle enf
porte le blason à la croix épiscopale. ,
; ■■ if
L'ACATENE METROPOLE se fait maintenant 3
1° - à changement de vitesse ; 2° à roue libre et
train. C'est l'idéal pour la route. Demander le cata-
logue, 47, rue Cartier-Bresson, à Pantin (Seine).
FRÈRES ff w y
BM~rtFH~t~jlfrR r~
importante
ME'R;C.IER. <~6ond'lm.M~~i~&JJU..tI.JâJ..tJAMit! HLKHKVtL
t tWW t9 t~ (00, FAUBOURG SAINT-ANTOINE I»»**».
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 98.5%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 98.5%.
- Auteurs similaires Musée national du sport. Musée national du sport. /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "MnS000"
-
-
Page
chiffre de pagination vue 3/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k7523992f/f3.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k7523992f/f3.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k7523992f/f3.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k7523992f/f3.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k7523992f
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k7523992f
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k7523992f/f3.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest