Titre : Le Matin : derniers télégrammes de la nuit
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1909-02-15
Contributeur : Edwards, Alfred (1856-1914). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328123058
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 15 février 1909 15 février 1909
Description : 1909/02/15 (Numéro 9120). 1909/02/15 (Numéro 9120).
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/05/2008
La 4
LE MATIN
15 2 09
Contes des mille et un matins
La femme jalouse
ELLE de Valet savait ce
que c'eut que les hom-
mes. Valet était fen-
deur, mais eût-il été
sabotier, maçon, mar
chand de peaux de la-
pin, il n'y' avait qu'à
le surveiller et faire
bien attention. Et de
plus, bien qu'elle ne
ressemblât pas à la plu-
part d'entre elles, la Lisabeth, la femme de
1 Valet, savait aussi ce que c'est que les
Femmes.
Quand Valet avait eu ses douleurs, en
.1895, certes, le médecin était venu le visi-
ter, certes, il avait eu les jambes enflées, il
avait dû garder le lit pendant une semaine,
ouïs, pendant quinze jours ne pas quitter*
le fauteuit qu'il avait installé au coin de
la cheminée pourtant la Lisabeth avait eu
des craintes. Pendant qu'elle allait faire
ses commissions, elle devait laisser Valet
tout seul à la maison. Elle se demandait,
durant son absence,' si la maladie de_ son
homme n'était pas une comédie. Peut-être
pendant qu'elle n'était pas là recevait-il une
autre femme.
Il ne peut! pas la voir quand il tra-
vaille, pensait-elle, et alors il fait semblant
d'être malade pour qu'elle vienne le trou-
ver à la maison aussitôt que je la quitte.
C'est sans doute une voisine.
Elle fit de fausses sorties, elle rentra
plus tôt qu'elle ne l'eût dû pour les sur-
prendre elle rentra plus tard pour leur
donner confiance par la suite. Jamais elle
ne les pinça. N'importe, un jour où l'autre
ûle les pincerait.
Elle faillit bien arriver à ce résultat un
jour. Elle apprit, par une conversation avec
Valet, d'ailleurs, qu'il avait rencontré une
de leurs voisines, la femme de Legrand,
le tailleur de pierres, et que c'était elle oui
lui avait aporis que M. Nivelat, le notai.
re, venait de mourir. Cette fois-ci, c'étaif
celle-là. Ça y était. Une femme n'arrête pas
Us 1 ;mrnes dins la rue pour ieur appren-
dre des nouvelles.
Enfin, la Lisabeth s'arrangea. Un jour.
elle se trouva derrière une haie'au moment
où Valet croisa sur la route la femmé de
Legrand. Il fut familier avec elle. Il lui
dit
Bonjour, madame Legrand.
Elle lui répondit
Boniour Valet. Il fait bien bon au-
jou-iî'hui, hein ?
11.s avaient dû se douter de quelque cho-
se..Ils devaient savoir que la Lisabeth était
derrière la haie sans cela, il n'y aurait pas
t:iï de raison pour les empêcher de s% ra-
conter tout ce qu'ils avaient à se dire. Pen-
dant tout le temps où ils avaient été, assez
rapprochés l'un -de.1'autre pour pouvoir se
faire un signe, la Lisabeth était dans une
1 elle colère que les feuilles de la haie étant-
k portée de sa bouche, elle les mordait avec
rage, comme elle eût voulu mordre un
homme et une femme capables de la trom-
per. ̃-
Mais un jour, le samedi 7 septembre 1896,
au moment dû elle s'y attendait le moins,
Lisabeth, la femme de Valet, eut en mains
une preuve éclatante de la trahison de son
Voici ce qui s'était passé Valet, le
matin, était parti en disant qu'il allait tra-
vailler chez M. Léger, le marchand de
bois. Comme celui-ci demeurait tout en
haut de la ville, Valet n'aurait pas lé temps
de venir déjeuner à la maison. Il avait donc
emporté son repas dans un panier. Il y
avait du pain, des poires, du saucisson et
un morceau de fromage. Le tout était en-
veloppé dans un torchon.
Lorsqu'il revint, le soir, il mangea la
soupe, puis, un peu avant de se coucher,
Lisabeth, mettant un peu d'ordre dans la
maison, voulut ranger, son panier, comme
elle rangeait tous les objets de la cham-
bre. Elle regarda auparavant, bien enten-
du, ce 011 '.il contenait. Il ne contenait pas
grand'chose. Valet avait bon appétit et
mangeait chaque fois tout ce- qu'il empor-
tait pour son repas. Le panier ne conte-
nait plus que le torchon.
Lisabeth faillit même ne rien remarquer.
Elle allait mettre le torchon à sa ,piace,
parmi les autres, lorsque, tout de même,
il lui vint à J'esprit de l'examiner. Elle eut
de la chance d'avoir eu cette pensée Va-
let avait bien apporté un torchon en s'en
allant,mais qu'est-ce qu'il rapportait donc ?
Mais oui, mais c'était une chemise, une
chemise d'enfant, une chemise de petit gar-
çon.
Lisabeth n'eut pas besoin de réfléchir
longtemps pour tout comprendre. Depuis
quatre ans qu'elle était mariée avec son
homme, celui-ci lui avait toujours menti.
Il partait, le matin, en disant qu'il allait
travailler. Ce n'était pas vrai. Il ne travail-
lait jamais. Il allait rejoindre quelque gail-
larde avec laquelle il passait la journée.
Et s'il revenait le soir en rapportant ses
quatre francs, ce n'était pas parce que son
patron l'avait payé, mais parce qu'il y a
des femmes assez malpropres pour. donner
de l'arguent aux hommes. Et voilà* qu'au-
jourd'hui il venait de se faire pincer. Il
s'était trompé et au lieu de mettre son tor-
chon dans le panier, il avait mis la chemise
d'un petit. Cette horreur, cette gabegie,
cette saleté avait sans doute des enfants.
Lisabeth n'y alla pas par quatre che-
mins^ Elle montra, la chemise à son homme
en lui criant
Tu ne le diras pas que tu n'as pas été
la voir.?
Et elle ajouta même.:
C'est peut-être seulement à toi, ce
petit
Ah il était bien pris. Pendant un mo-
ment, il ne trouva rien à répondre. Puis il
dit
l^st-ce que je sais J'ai pris la che-
mise d'un petit de la femme à Léger,, pour
mon torchon.
Il aurait bien'voulu lui faire croire ce-
la. La femme Léger avait trop d'ordre
pour laisser trainer les chemises de 4es pe-
tits. Valet eut beau dire
Crois donc" ce que tu voudras
[ i*:îbi:th n'ajouta aucune foi ses mro-
les. Elle eut une idée,.la bonne. Elle dit
Allez, tu vas venir avec moi chez Lé-
ger. J'emporte la chemise à tout hasard.
Tu verras par toi-même que tu m'as menti.
Sacré nom de Dieu de jalouse, de criar-
de, de grincheuse, de femme de brisrand
Il dut,la suivre. Il était près de neuf heures
du soir. Il ne put pas se reposer après avoir
travaillé toute la journée. Il' fallut monter
chez Léger. Il faisait noir comme dans un
four.
Il se réjouit pourtant d'être allé avec elré,
parce que dans le milieu de la ville, comme
elle ne faisait pas attention à un trottoir,
elle buta et s'allongea tout entière. Il eut
la double joie de ne pas lui demander si
elle s'était fait mal et de l'entendre dire
Oh la la, mon Dieu je crois bien
que je me suis assommée.
Les bêtes comme celle-là ne s'assomment
jamais. Et'tout en geignant, tout en boi-
tant, tout en se tâtant, elle arriva jusque
chez Lé^er.
Elle frappa à la porte.' Tant mieux «Hs
devaient être en train de se coucher. Ils de-
mandèrent « Qui est là ? » Il fallut qu'elle
se-nommât. Léger dut tirer le verrou pour
les faire entrer.
Elle se mit. il faire l'hypocrite, en disant
qu'ils passaient par là, qu'ils en avaient
profité pour entrer un petit peu. Mais Va-
let était dans une telle colère qu'il expliqua
tout. Léger en fit un jeu. Il dit
Des femmes, ma pauvre Lisabeth,
ah je lui en connais au moins quatre.
Elles courent toutes après lui.
Et Valet qui était velu comme un ours et
qui avait deux petits yeux dans le fond de
la tête, dit à son tour
Est-ce que je ne suis pas assez joli
garçon pour ça ?
Enfin, la femme de Léger eut pitié de
Lisabeth. En effet, elle s'en était aperçue
Valet ayait mis son panier dans le coin de
la cheminée, là où était une chemise du
petit Léger qui était hors d'usage et qui
servait à essuyer la table. En rangeant son
panier, Valet s'était trompé et avait mis
la chemise à la place du torchon.
Valet attendit que tout fut terminé. Il
attendit d'avoir bien raison, mais alors de.
vant tout le monde, il leva la main. Il ne
prit aucune précaution. Il ne regarda pas
s'il cognait sur la joue ou ailleurs. Il ficha
une bonne gifle à la Lisabeth, en plein sur
le nez. Le sang coula.
C'est déjà dur de recevoir une gifle, mais
si seulement elle avait été bien assurée de.
ce fait c'est que Léger et, sx femme n'é-
taient pas entrés dans les idées de Valet
pour lui sauver jeu, comme on dit.
Charles-Louis Philippe.
LES LIVRES
• DE
LA SEMAINE
CHRONIQUÉ DU CADET* DE COUTRAS
d'ABrL HERMAOT.
Au contraire du diable, c'est en rajeunis-
sattt que les héros de Her1nant s'ainélio-
rent.. Geur cadet, Maximîlien de C outras, ri
perdu de leur arrogance, de leur ridicule, et
de l'af fection et de la pitié. Il est, dnns le ci-
vil, reconnaissant; l'objet de sa gratitudi, lût-
il un apache, comme fulot, au un milliar-
daire; comme Sorbier. Il s'applique, dans le
militaire, à ressembler, aussi peau que possible
au cavalier Miserey, et il ne saute plus, le
mui. Il est vrai qu'il a une fausse tlef. Bref,
cette chronique est mte sorte d'éloge de la eé-
nération nouvelle, qui remerciera son éminent
historien de lui avoir consacré autant d'esprit
çu'àfises aînées, et plus d'émotion.
L'INCONDUITE DE LUCIE
de Max et ALEX FiSCHER
Lucie n'est qu'un prétexte. La plupart des
héros du livre savent fort bien se mal conduire
sans elle., Mais ne croyez pas qu'ils soient im-
leur caractère clownesque que leurs pires
aventures ne scandaliseront pas plus que les
gros mots de Footitt ou de Chocolat.
LA COLERE, i'HENRi PAGAT.
Si vous avez, comme tout le monde, ttazo
tante ou ùst cousin sujéts à la colère, et "u.ï
votes lancèrent, un Ijeau jour, le plat d'épi-
nards tête, de lui of frir le
de M. Pagat. Dès la' vinçtième pige, il sera
dans un accès d'irritation,
se sa cuisinière dans l'escalier .Elle s'y tue,
naturellement, et il a déjd; affolé, combiné
toute une' mise' en scène, préparé de faux àli-
bis, quand, naturellement, elle reprend con-
naissance et raccuse d'assassinat. La f in du
livre est moins morale le colérique est atr
GASTON Daubières.
LES LIVRES A LIRE
Un grand livre français vient de paraître,
sous un petit foraiat, à la librairie Félix Ju-
ven, « Colette JBaudoche histoire d'une
jeune. fille de Metz », se recommandë comme
le plus pur ehef-d'œuvre du mattre,écrivain
Maurice Barres. Emouvant et simple, ce
clair rom'an est un véritable, enchantement.^
TITRES
INDISCRÉTIONS COMMUNIQUÉS
Ce soir
A l'Opéra, Mlle Lucienne Bravai chantera
pour la dernière fois, avant son départ à
Monte-Carlo, son rôle de îtfonna Vanna, avec
M. Muratore, qui fera sa rentrée dans l'ou-
vrage de M. Février. La soirée se terminera
par le ballet de M. Saint-Saëns, Javotte, avec
Mlle Zambelli.
A l'Opéra-Comique, il 8 heures, représen-
tation populaire à prix réduits avec location
le Jongleur de Notre-Dame (MM. AUard. Bour-
rillou, Standard) les Noces de Jeannette
(Mlle Lucy Vauthrin, -NI. Vigneau).
A l'Odéon, Andromaque (essai de mise en
scène, décoration et costumes du dix-septième
Au théâtre Réjane, à-8 8 h. 3/4, répétition
générale de Trains de luxe, comédie en 4 ac-
tes, de M. Abel hlermant.
Edmond Rostand et Sarah Bernhardt.
Entre deux représentations données à Lyon,
Mme Sarah Bernhardt a fait un saut jusqu'à
Paris .Nous l'avons annoncé hier.
Elle a vu M. Edmond Rostand.
Il fut un peu question de Chantecler, ce qui
permit une fois de plus au poète d'affirmer
son intention de ne confier le rôle principal
qu'à un homme. Il ne veut à aucun prix en-
tendre parler d'un travesti.
On parla alors de la Princesse lointaine.
M. Edmond Rostand doit, on le sait, remanier
son poème. Mme Sarah Bernhardt, qui créa
le rôle de Mélisinde, la princesse lointaine.
interprétera dans cette nouvelle version ce-
lui du prince poète Joffroy Rudel, créé par
M. de Max. C'est Mme Simone (ex-Mme Le
Bargy) qui' deviendra Mélisinde.
La grande trasédienne aurait vivement dé-
siré que le poète mit immédiatement la der-
nière main à son oeuvre, mais M. Edmond
Rostand a déclaré ne pouvoir être prêt avant
le 15 octobre prochain.
D'ici là, Mme Sarah Bernhardt jouera j'Ai-
g6on, dont la reprise est fixée à samedi pro-
chain, puis la Samaritaine, et une pièce nou-
velle, en vers, de M. Eugène Morand.
Au théâtre de la Renaissance, l'Oiseau bles-
sé sera joué pour la dernière fois samedi pro-
chain. La pièce de M. Alfred Capus n'aura
donc plus que six représentations. Dimanche,
lundi et mardi gras, relâche. Mercredi 24 et
jeudi 25 février, répétition générale et pre-
mière représentation du nouveau spectacle.
Au théâtre Antoine.
Par suite d'engagements antérieurs d'ar-
tistes et malgré qn'il continue à faire salle
comble, le -spectacle actuel, comprenant le
Portefeuille, de M. Octave Mirbeau; l'angois-
sante Auberge ronge, de M. Serge Basset, et
les inénarrables aventures des Jumeaux de
Brighton, de M. Tristan Bernard, devra mo-
mentanément quitter l'affiche.
Dans les deux derniers jours le théâtre An-
toine a encaissé 10.780 francs, et la location
ne diminue pas. _j^_
Un monument à Coquélin.
Le comité de l'Association des artistes dra-
matiques a décidé l'ouverture d'une souscrip.
tion parmi les artistes pour ériger dans le
parc de Pont-aux-Darnes un monument sur la
tombe de son président Coquelin.
Au théâtre Mévisto, on annonce les der-
nières de Liquidons, le Réprouvé, Quand l'a-
m.our s'amuse. Le prochain spectacle compren-
dra une comédie fantaisiste. de M. Adrien
Vély, le Petit Terme une opérette bouffe en
un acte de M. Sacha Guitry, musique de M.
Tiarko Richepin un acte dramatique de M.
Charles Mère et une revue de Willy.
Spectacles de la semaine' (suite).
Au Lyrique-Municipal. Lundi et samedi
(soirées), jeudi (matinée), La Dame Blanche
mardi et jeudi (soirées), dimanche (matinée),
Hersant mercredi, vendredi et samedi (soi-
'rées), Lakmé lundi, mardi, mercredi, same-
di (matinées), Miss Isadora Duncan.
Au Lyrique-Trianon. Lundi et samedi
à 8 h. 1/2, Boccace. mardi à 8 h. 1/4, La
Juive mercredi, à 8 heures. Don Juan jeu-
di, à 8 h. 1,2, Le Petit Duc vendredi, à 8 heu-
res, Guillaume Tell dimanche 21, matinée,
à 2 h. 1/2, François les bas tiens soirée, à 8
heures, Le Domino noir.
Nouveau-Cirque Le plus beau Hussard de France,
M. CRUPPI A NANTES
Nantes, 14 février. De notre correspondant
part laitier (par téléphone). La matinée de
M. Cruppi, ministre du commerce, a été con
sacrée à visiter les écoles pratiques, de com-
merce et d'industrie pour garçons et pour fil-
les, l'école d'hydrographie, l'école des scien-
ces, et l'ex-grand séminaire où va être trans-
férée l'école nationale professionnelle.
.A midi, banquet. Après MM. Guist'hau, maire
de Nantes Brichaux et Dubochet, présidents
des chambres de commerce de Saint-Nazaire
et devantes, le ministre a bu à la réconcilia-
tion définitive et au mariage indissoluble des
deux cités. Dans l'après-midi, il a repris le
train pour Paris.
M VIE SPORTIVE
INFORMATIONS ET COMMUNIQUÉS
STADE DuTmATPÎ n
Le championnat da Paris de crogs-country
des militaires.
Pour la troisième fois, l'Union des sociétés
françaises de sports athlétiques a fait disputer
le championnat de Paris 'de cross-country des
militaires, servant également d'éliminatoire
pour la finale qui, aura lieu cette année à
Nancy. •
Cinqilante concurrents se sont mis en ligne,
hier après-midi, au Stade du Matin, sous la',
haute surveillance-etle contrôle de MM. Guer-
vin, délégué du. Comité de Paris Etling, du
conseil de l'U.S.F.S.A. lieutenant Gamine, de
ta commission militaire dei'U.S.F.S.A. Isam-
bert, secrétaire»; Lemaire, Goudoin, Berland-
Quaran|«' ont terminé' le parcours tracé stii-
12 kilbjhètres. Le résultat est excellent.
La .première place du classement individuel
a fétë âcyuise par. Thierry, du 67e d'infanterie
d^ Soissons, régiment qui se classe premier
dans le concours par équipes. N'oublions pas
que Thierry est également un des meilleures
coureurs du Métropolitain-Club, champion .de
France, Le vainqueur a couvert le parcours
en 40 minutes 30 secondes il est toujours res-
té en tête, et s'est trouvé,. à l'arriyée, dans un
état remarquable .de fraîcheur. Avrès lui se
sont classés
2. Barrioz (1" génie); 3. DesUayes (130" inf.): 4. Sail-
lens • C' ouvriers); 5. 'Dut'réy (67* ini'.); 6. Weiss
(l" Génie); 7. Frémont (Fontainebleau) S. Char-
Un '1" génie}; n. Hré (67" int); 10..Noliet (67" inf.);
Il. de Poyen (1«3' inf.); tà. -Procot (83' in'f.); 13. Du-
moutier (1" géniei; 14. Laàbé (sa* int.); 15. l'oulori
(67* inf.); M. Fauré !5' génie) 17. Deduytsche (l" gé-
nie) 1S. Méru (22* section); 19. Quérons (89" inf.);
30. Godineau 'sa* section), etc.
Classement par équipes 1. 67' infanterie de Sois-
sons, 29 pointç; Si 1" génie de Versailles, 35 points;
3..89* infanterie de Reuilly, 73 points; 4. 22° section
de Paris, 104 points; 5. 5" génie de Versailles, 109
points: 6. il' artillerie, 143 points; 7. 103' infanterie,
152 points.
Aéronautique.
Le rot d'Espapne irait à Pau. Notre correspon-
dant de Madrid nous télégraphie qu'Alphonse XIH,
qui est rentré à Madrid hier, partira bientôt
incognito à, Biarritz et à Pau, après étrc passé
le 17 il Saint-Sébastien. Notre correspondant ajoute
Que le souverain espagnol assistera aux expériences
de Wilbur Wright.
Au premier départ, il roote. On sait que l'ap-
pareil Farman actuellement à )fourme\on et vendu
à un syndicat autrichien doit être piloté par Le-
gagneux. qui conduisit, ü y a quelques mois,
l'appareil Ferber
La première leçon a eu lieu hier au camp de
Chatons. Du premier coup Legagneux a volé deux
kilomètres et à la seconde épreuve il a (,ouvert la
distante de cinq kilomètres.
Pour un débutant, la résultat est joli
Cyclisme,
Butler bat Parent. Un match sur 50 kilomètres
derrière grosses motocyclettes mettait à nouveau,
aux prises hier après-midi, au Vélodrome d'hiver.
les deux stayers Parent ot Nat. Butler.
Parent mena la danse jusque vers la fin de la
course, A ce montent, un de9 pneumatiques de s2
machine crut bien faire de rendre l'âme et Butler
qui se trouvait à quelque cent mètres du leader
n'eut pas de peine à s'octroyer la première place
dans le temps excellent de 36 m. 38 s., ce qui hat
le record local.
Le match Berthet-Seigneur revint au tenant de
brassard qui dans une course poursuite eut facile-
ment raison de Rettich..
Les autres épreuves ont eu comme résultats
536 m. tiand. 1. Didier. 2, Pagllavini. .800 m.
scrateh 1. Clarlce; 2. Moretti; 3. Delage. 5000 m.
primes 1. Heller; 2. Quessard: 3. Ququesne
Les amateetrs en piste. Voici les résultats des
principales réunions données hier matin au Vélo-
drome d'hiver..
S. C. Amical, 5 Ml. • 1. Philippe; Lainé,
V. C. Grenellcis. '800 m. hand. t. Fraysse (35);,
2. Bouvet (0). U. V. Clichy course de l'heure
2 d'Herbonnée, 33 kil. IL(] m. J. S. Levallois
course de l'heure 1. Métairie 36 kil. 918. A. S. C.
de Paris, 10 kil.: Garrigue. 17 45; 2. Bicot.
Escrime.
t'Acailémie d'égée a donné hier au lycée Con-
dorcet sa réunion mensuelle.
Seniors, il" poule 1. Fleury; g. Robbe.
2* poule. 1. Robbe; 2. Dehelly. 3' poule 1. de
Eyn,de. Juniors. de Eynàe; 2. Perrin et Godet.
POule d'honneur J. Lacroix; S.llobbe.
Cross-country.
Lizandier est vainqueur. Le courageux coureur
qu'est lizandier a remporté hier sa première vic-
toire. Il participait au championnat intermaga-
sins qui avait lieu dans les bois de Saint-Cloud.
Sous les couleurs de l'A. S. du Printemps il a
couvert te parcours de- 13 kil 500 en 45 m. 58 s.
Après lui se sont classés 2. Dumontell (Printemps);
3. Landrieux 'Printemps): 4. Cueille; S.feRedellet, etc.
Le Printemps a remporté le challenge devant le
Bon Diarché et la Samaritaine.
Football association.
Le champion de Paris bat une équipe anglaise.
Onze joueurs anglais, représentant Tunbridge Wells
ont disputé hier après midi, à Charentonneau, un
match contre les onze joueurs français du Cercle
Athlétique de Paris, champion de la capitale. Sans
trop de mal. le C. A. P. a battu son adversaire par
3 buts à 0.
Le Raclnq s'est fait « tasser ». Une équipe très
mixte du Racinsr-Club a Joué hier au stade du
Matin contre le Club Athlétique du XIV*. Ce match
comptait pour le championnat de Paris. Le C. A.
a gagné par 8 buts à 0.
Dnns Les patronages, Olier a battu Bienfaisance
par 10 buts contre 1 but ot les Deux Lacs ont
triomphé du Bon Conseil par 7 buts contre 1 but.
Championnat du Nord Pour la poule finale,
Tourcoing a battu Lille par 2 buts à 0. La finale
aura lieu dimanche entre Tourcoing et Roubaix.
Championnats rigiaruiux. Finale à Bordeaux
Sport Athlétique bordelais bat Burdlgala, 5 huts
contre .1 but. Finale de la Bretagne Stade Ren-
nais bat Stade de Laval, 11 buts à 0.
Football rugby.
̃L'A. S. Française eut nrae fausse joie car dans
11 match de championnat de Paris qu'elle jouait
hier au vélodrome du Parc des Princes contre le
Stade Français, elle marqua 8 points contre 3 pen-
dant la première mi-temps. Mais, par un jeu plus
ordonné, le Stade prit l'avantage vers la fin de la
rartie, s'offrit le luxe de ,4 essais et de 2 buts et
resta vainqueur par 19 points contre 8.
Le Puc a battu Versailles. C'est du moins ce qui
a bien voulu nous dire hicr au stade du lfatin
l'arbitre du match de seconde série qui mettait aux
prises les Universitaires et les Versaillais. L'arbitre
avait bon œil car sur les trente joueurs il y avait
bien vingt maillots de couleurs différentes. Le Pue
a marqué 14 points, son adversaire ne marqua
rien.
Les Bordelats contre les Allemands. BORDEAUX.
il février. DêpPche particulière dn « Matin
Une équipe mixte du stade Bordelais a joué cet
après-midi un match contre une équipe allemande
de Hanovre. Les Bordelais ont remporté la. victoire
par; point à n
Championnat militaire. A Bergerac, le 108* inf.
(Bergerac), bat le 126' inf. (Brive) par 5 points il
rien après deux prolongations. A Dijon, le 103* i,nf.
(Paris) bat le 133" lui. (Belley) par 9 points à 0.
COMMUNIQUÉS DE LA
VIE JKtfrtDAXNE
MARIAGES
On annonce le prochain mariage de
.Ni* Pierre Daspatye, cûns«rvàt«Ur-adjoint dU mu-
fée Cernuschl, docteur en droit, fils du baron, An-
cien magistrat, ancien conseiller municipal de Pa-
ris, aveè Mme Berthe Stranss
M. Henri Cros, docteur en droit, clerc de notaire,
fils du notaire honoraire et dé Mme, née de Cagny,
avec 3IUev Henriette Devin, fille de l'avocat il la
cour, ancien bâtonnier;
M. René Mercier, .'fonctionnaire colonial, avec Mlle
Madeleine de feoquefeuil et du Bousquet
TA. Pierre Monceau, architecte ciiplOmé du nou-
vernement^ avec fille de l'ar-
chitecte, grand prix de Rome ;̃
51 Edmond Message, üeutenant de veisseau, avec
Mlle Pauline 'Xlévois
M. Georges Lesot de Lapanneterk?, dit Lacresson-
niêre, fils de l'artiste peintre, avec Mlle Jacqueline
Moreau de Tours-, fille de l'artiste peintre.
ILUIL
On annojice la mort de M. A. Franc.
décédé Lima (Pérou).
On annonce le décès de?. Ebstein
aîné, industriel à Nancy.
'lA BOURSE DE LA, SERINE
Tabteau comparatif dce principales fluctuations
au comptant et à terme de la semaine
FONDS D'ÉTAT
Amentin 1886 93 70 94 30
Bree.il 4 O'O 1889 Si 65 So 60 ..19o
**»*»»>̃& 97 05
Japonais 4 0/11 94 25 ,93 50 ̃̃̃1S
Jme 102 103
Portugais 3 0/0 58.40 Ir8 83 j»
Russe Consolidé SI, 50 85 55 ..1 05
Russe 4 010 1JI01 82 95 Si .5 ..l 50
Braso 3 0/0 1891. "0 71 7> ..175
Russe 3 0/0 1S96 eg 20 69 40 ..l 20
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PLUS DE 103 MILLIONS
Tel a été le chiffre ,des capitaux assurés,.
au cours de l'exercice 1908, par IS- Natio-
̃nalerVié' teiitrepri.se privée assujettie au
contrôle de l'Etat)..
.Ce chiffre, le plus important qui ait ja-
mais été réalisé par une Compagnie fran-
çaise d'assurances sur la vie, est supérieur
de plus de seize millions à celui de la Com-
venant au second rang.
Un pareil résultat démontre que le public
se rend, chaque, jour, mieux compte qu'en
s'adressant à la Nationale, il s'adresse à la
Compagnie qui lui offre le maximum' de sé-
curité. Le critérium, en cette matière, n'est
pas, en effet, le chiffre du fonds de garan-
tie, lequel est nécessairement proportion-
nel au chiffre des engagements en couros.
Seules, les réserves libres, c'est-A-dire l'ex-
cédent de l'actif sur le passif, donnent à cet
égard une indication significative.
Or, au 31 décembre 1907, les réserves li-
bres de la Nationale égalaient à elles seu-
les presque 75 des réserves libres de tou-
tes les Compagnies- françaises d'assurances
sur la vie réunies
Envoi gratuit de tarifs et renseignements:
s'adresser au siège social, 2, rue Pillet-
Will, à Paris, ou chez les agents généraux,
en province.
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Contre GRIPPE TOUX
II « DU DOCTEUR W. ÉDÏ
A la. suite.de l'article que j'ai publié ré-
cemment dans l'Echo de Parfs, j'ai reçu de
mes lecteurs un si grand nombre de de-
mandes de renseignements qn-'il me semble
plus simple et plus rapide de répondre col-
On me demande
I° Le Curatif Vaugirard ne convient-il
que dans, la Tuberculose, ou peut-il être
aussi employé dans toutes les autres mala-
dies du Poumon ?
2°-Quel .est le principe, actif du Curatif
Vaugirard
3° Est-il inoffensu, bien que très actif ?
Je réponds
1° Le. Curatif Vaugirard, qu'on' pourrait
appeler l'ami du poumon, agit comme un
̃aritiba-citlaire .puissant, 1 en ""même temps-
qu'il cafme la toux et relove l'état général.
Il est donc non. seulement, indiqué dans .la
Tuberculose, mais? encore daim les Rhumes,!
Bronchites "c'nîûïiïqueb, Catarrhes. Grippes
infectieuses, Pneumonies, Pleurésies et La-
2° Son.principe actif est une essence vé-
gétale qui joint il une puissance d'action
extraordinaire urne innocuité absolue, a ce
point que les enfants peuvent prendre ce
Il compte déjà à son, actif des milliers de
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ARTHÈME FAYARD, Editeur
18 & 20, RUE DU SA1NT-G0TBARD PARIS-141
FEUILLETON DU « MATIN »
CU 15. FÉVRIER 1909.
L'AMIE FATALE
ROMAN INÉDIT
PAR
THÉODORE CAHU
PREMIERE PARTIE
LA MARQUISE
PREMIERS BAISEES
(suite)
Je vous l'ai dit et je -vous le répète en-
core, je n'ai nullement changé ni dans mes
sentiments, ni dans mes intentions.
Oui Mais je me demande -moi; si en
assurant votre vengeance légitime, je ne
vais pas -a' rencontre de tous mes voeu-
de mes plus chères espérances Je me de
mande si vous n'aimerez pas encore le mar-
quis'de Méreuil. redevenu libre, grâce à
moi!
Jamais, je vous le jure J'ai cru 1 aimer
autrefois. Je le hais Je le hais i pré-
sent. presqu'autant que Cécile Et C'est
vous, vous seul que j'aime Croyez-moi.
Cest vous vous seul
Il eut un rapide sourire et s'agenouilla de
vant Nathalie dont.il prit les mains.
Vous me le jurez Vous me le jurez
.'•ncore Les espérances radieuses que vous
in'avez laissé entr&voir.
Je vous ai donné plus que des espéran-
ce.s. Je vous ai engage ma parole et je ne
la retire p-as Je serai votre femme, quand
Traduction ot.reprcauction absolument iriterâites
pour tous pays.
le marquis et la marquise auront été punis
Cela dépend de vous.
Alors je toucherai au bonheur. à la
réalïsation du rêve que jfi' caresse depuis
Si longtemps dans mon cœur, car l'heur*,
du châtiment est proche Mais vous ne dé-
pendez pas de vous seulement Votre tante
juge avec une sévérité exagérée mes
écarts de jeunesse. Je me suis trop faci-
lement laissé entraîner et duper par de
faux amis, qui ont abusé de mon inexpé-
rience. \la fortune est presque nulle.
Qu'importe Je vous excuse, moi. Je
vous rends justice. Quant à la fortune, je
suis assez riche pour deux. Ne vous préoc-
cupez pas de ma tante! Quand le moment se-
ra venu, quand vous aurez châtié les deux
Pires que je hais, je signifierai ma volonté.
On ne la discutera pas' Et si on la discute,
je passerai outre!
Mon aisée Comment vous dire toute
l'ivresse, toute la joie dont vos paroles inon-
dent mon cœur Ah je le jure, de même
que je vous vengerai des outrages que vous
avez subis, de même je défendrai votre bon-
heur contre ceux qui voudraient y porter
atteinte dans l'avenir Toutes mes pensées,
toutes mes actions, n'auront qu'un but
Celui de vous prouver combien je suis digne
.de la confiance que vous mettez en moi
Je veux que la comtesse dé Rochemaure
fasse envie à toutes les femmes Que tou-
tes ses volontés, tous ses désirs soient sa-
tisfails à tout prix Je vous veux la plus
brillante, la plus enviée entre toutes, com-
me vous serez aussi la plus belle et la plus
adorée.
Malgré l'intonation passionnée de son ao-
cent, c'était aux sentiments de haine et
d'orgueil de la jeune fille qu'il s'adressait
bien plus qu'à son coeur.
Il la connaissait assez pour savoir que oe
exeur égoïste et dur ne se laisserait jamais
subjuguer par l'amour et il lui dépeignait
l'avenir sous les couleurs qu'il savait seu-
les susceptibles de la fasciner et de l'é-
blouir.
Quant à Nathalie, elle comprenait bien
que, pour qu'il, secondât jusqu'au bout ses
sinistres desseins, pour qu'il ne lui retirât
rait impuissante, il 'fallait le convaincre
qu'elle ne chercherait pas plus tard à élu-
der la promesse qu'elle lui avait faite.
Aussi, lorsqu'il la prit dans ses bras,
lorsqu*il appuya sur ses lèvres sa bouche
frémissante, elle n'eut pas un cri, pas ans
révolte instinctive de pudeur.
A travers l'étoffe soyeuse de son peignoir,
il sentait la tiède moiteur de son corps
jeune aX souple, et les contours fermes de
ses formes exquises.
Elle fermait les yeux, d'abord tremblante
sous ses baisers, qu'elle lui rendit bientôt
avec une sorte d'emportement sauvage, et
elle se donna, vierge dépravée, non pas
dans l'entraînement d'une minute de délire,
mais en pleine conscience de son abandon.
Ce n'était ni leur beauté, ni leur jeunesse,
qui les jetait dans les bras l'un de l'autre.
La cupidité dans le cceur du comte, la haine
dans le coeur de Nathalie, ne laissaient pas
de place il l'amour!
¡Poursuivant l'un et l'autre le même but
odieux, ils se considéraient Bien plus comme
complices que comme deux amants
Complices d'un crime lâche, d'une infime
perfidie qui devait ruiner il jamais le bon-
heur de deux êtres nobles et généreux, unis
:dans' la plus profonde tendresse
Il était trois heures du matin, lorsque le
comte et Nathalie se séparèrent, en se don-
nant rendez-vous po,ur la nuit suivante.
Le comte descendit dans le jardin, longea
l'allée qui' bordait la façade intérieure dé
l'hôtel, et arriva sans bruit jusqu'à, la pe-
tite porte, par laquelle il était entré.
Avant de l'ouvrir, il se baissa, prit un pa-
passa par-dessus sa tunique.
Dans lt poche du paletot, il tira un cha-
peau de feutre mou, contre lequel il échan-
gea son képi, et ayant ainsi substitué un
costume bourgeois à son déguisement mili.
taire, il. sortit de l'hôte!, en refermant avec
précaution la porte du jardin.
Un fiacre l'attendait à quelques pas de
l'hôtel yalbonne, et le ramena chez lui, rue
11 venait d'entrer dnns sn chambre h «m-
cher, lorsque malgré l'heure avancée, son
valet de chambre se présenta.
Vous m'avez attendu, Benjamin ? dit-
il. Est-ce qu'il y a du nouveau ?
Non, monsieur le comte. Mais mon-
sieur le coiute m'ayant laissé libre de ma
soirée, je viens à peine de rentrer moi-
même, et ayant entendu monsieur, j'ai pen-
sé qu'autant valait lui faire mon rapport
sans attendre à demain.
• Bon Je vous écoute
J'ai remis a minuit les 50 francs à cet
homme, après m'être assuré à plusieurs re-
prises, pendant la soirée, qu'il ne quittait
pas son poste. Je puis donc me permettre
d'espérer que monsieur le comte n'a éprou-
vé aucun dérangement, aucun désagré-
ment, aucun ennui, fit le valet de chamtrre
avec un sourire de discrète intelligence.
Non, répondit le comte d'un ton dé-
gagé. Non Tout s'est passé à merveille.
Mais je vous, le recommande' de nouveau,
.-de la discrétion La plus grande discré-
tion Vous concevez que je ne me fais pas
la moindre illusion, sur le ridicule qui s'at-
tacherait à moi, si l'au me savait le rival de
ce drôle!
'• Monsieur le comte exagère, protesta
respectueusement Benjamin. On a souvent
des fantaisies pour des personnes qui ne
sont pas à votre hauteur. Et ce n'est pas
une raison.
Le comte l'interrompit
C'est vrai. Mais on est rarement obligé
de s'astreindre aux précautions que je dois
prendre.
Il est certain que monsieur le comte se
donne beaucoup de peine et fait beaucoup
de sacrifices. Si j'osais, je lui ferais remar-
quer qu'àv;ec*tout l'argent qu'il va dépenser
ces jours-ci, il pourrait décider la jeune per-
sonne.
A quitter son amant i Parbleu Mais
alors je deviendrais le successeur officiel,
ce que je ne veux sous aucun prétexte
Non Mieux vaut que les choses continuent
à marcher du même pied. Cette fille ignore
qui je suis; Elle ne se doute pas que c'est
moi qui immobilise ce chenapan, afin de
pouvoir la voir plus à mon aise, Cette fan-
faisie ne sera pas de longue durée, d'ail-
leurs. Dans quelques jours, j'arpéterai les
frais, et tout sera dit.
Monsieur le comie a raison. Mieux vaut
prendre un peu plus de peine maintenant,
pour n'être pas ennuyé plus tard.
C'est cela même, Benjamin. Je ne .Veux
pas être relancé.
Monsieur le 'comte n'a pas d'ordres à
me donner pour demain.pour aujourd'hui,
veux-je dire V
Non Rien de particulier. Ou du moins,
attendez-donc. Si. Il faudra passer dans la
ma'inée aux Forges de Vulcain et recom-,
n.-tnder qu'on n'oublie pas de m'envoyer,
avant deux heures, le. l'objet que j'ai com-
mandé avant-hier.
Aux Forges de Vulcain, monsieur le
comte ? Mais on a apporté ce soir, vers sept
heures, une petite caisse des Forges de Vul-
cain. C'est peut-être ce que monsieur le com-
te attend ? «
Certainement Où est cette caisse ?
Dans l'antichambre, monsieur le com-
te. Je vais la chercher.
Benjamin sortit et revint peu après," ap-
portant une caisse en bois blanc, de petites
dimensions.,
'voici, monsieur le comte, dit-il. Faut-
il ouvrir
Non C'est inutile. Vous pouvez aller
vous coucher, Benjamin.
Benjamin se retira.
Le comte se débarrassa de son paletot
et de sa tunique galonnée puis il, essaya
de soulever avec ses doigts le couvercle de
la petite caisse. Mais il était fixé par des
pointes de Paris, qui le retenaient très soli-
1 dément.
Le comte ouvrit les tiroirs de plusieurs
meubles, à la recherche d'un objet qui put
faire l'office de ciseau,
Dans une commode, se trouvait la cas-
setté qui avait si vivement -excité la con-
voitise de Mathilde Noblot.
Pas plus que le tiroir dans lequel elle
avait été déposée, elle n'était fermée à cl et,
ce qui aurait prouvé l'extrême confiance du
comte dans son valot-de chambre et sa
cuisinière, si les diamants, et les perles fi-
nes dii collier et du bracelet, eu eu
réellement la. valeur qu'il leur avait attrt-'
buée, en les montrant à Mathilde.
En réalité, la splendide parure pouvait
bien valoir 200 francs Et en substituant de
faux diamants aux vrais, ainsi que le lui '̃
conseillait ingénuement Mathilde,' Rache-
maure aurait remplacé ces objets, sans va-
leur réelle, par d'autres qui n'auraient pas
valu davantage 1
Après avoir vainement cherché dans sa
chambre, le comte alla prendre dans la sallé
à manger un couteau à l'aide duquel il sou-
leva sans difficulté le couvercle de la boîte.
Il en tira un objet singulier, une demi-
sphère creuse en cuir, recouverte extérieu-
rement par des lames de cuivre minces.
Diable !̃ fit-ii en soupesant l'étrange
objet dans sa main, ce sera lourd Mais il
fallait bien si attendre
L'envoi des Forges de Vulcain avait sans-
doute à ses yeuxeue bien plus grande va-
leur que le collier et les bracelets, car Il-'
l'enferma soigneusement dans un cabinet
en boule dont il retira la clef.
Puis il se déshabilla et se coucha san*.
plus attendre.
Trop de pensées et d'impressions turp-
tueuses s'agitaient dans son esprit pour
qu'il pût trouver le sommeil. Le guet-apens.
qu'il préparait contre le marquis et la mai-
quise de Méreuil, sans haine contre eux, i
uniquement parce qu'il fallait ^a
blés calamités fussent décharnées, que deux
cœurs fussent brisés, que deux existence
fussent vouées aux deuils et aux larmes*
que les pleurs et le sang peut-être coulas-
sent, pour qu'il échappât aux étreintes me-
riaç.antes de la pauvreté. La crainte de quel,
aue obstacle imprévu venant subitement a
la traverse de ses sinistres desseins, et
r-uis, l'image de Nathalie, l'ivresse volup-
tueuse dont les souvenirs de la possession
fouettaient son sang d'une fièvre de désirs
nouveaux, le maintenaient dans un état do
surexcitation nerveuse qu'il ne parvenais
pas à maîtriser.
La clarté du jour filtrait depuis long-
temps, à travers les rideaux de damas dea
fenêtres lorsque, succombant à la fatigue,
il s'endorme, d'un profond sommeil
(A; suivre.)
LE MATIN
15 2 09
Contes des mille et un matins
La femme jalouse
ELLE de Valet savait ce
que c'eut que les hom-
mes. Valet était fen-
deur, mais eût-il été
sabotier, maçon, mar
chand de peaux de la-
pin, il n'y' avait qu'à
le surveiller et faire
bien attention. Et de
plus, bien qu'elle ne
ressemblât pas à la plu-
part d'entre elles, la Lisabeth, la femme de
1 Valet, savait aussi ce que c'est que les
Femmes.
Quand Valet avait eu ses douleurs, en
.1895, certes, le médecin était venu le visi-
ter, certes, il avait eu les jambes enflées, il
avait dû garder le lit pendant une semaine,
ouïs, pendant quinze jours ne pas quitter*
le fauteuit qu'il avait installé au coin de
la cheminée pourtant la Lisabeth avait eu
des craintes. Pendant qu'elle allait faire
ses commissions, elle devait laisser Valet
tout seul à la maison. Elle se demandait,
durant son absence,' si la maladie de_ son
homme n'était pas une comédie. Peut-être
pendant qu'elle n'était pas là recevait-il une
autre femme.
Il ne peut! pas la voir quand il tra-
vaille, pensait-elle, et alors il fait semblant
d'être malade pour qu'elle vienne le trou-
ver à la maison aussitôt que je la quitte.
C'est sans doute une voisine.
Elle fit de fausses sorties, elle rentra
plus tôt qu'elle ne l'eût dû pour les sur-
prendre elle rentra plus tard pour leur
donner confiance par la suite. Jamais elle
ne les pinça. N'importe, un jour où l'autre
ûle les pincerait.
Elle faillit bien arriver à ce résultat un
jour. Elle apprit, par une conversation avec
Valet, d'ailleurs, qu'il avait rencontré une
de leurs voisines, la femme de Legrand,
le tailleur de pierres, et que c'était elle oui
lui avait aporis que M. Nivelat, le notai.
re, venait de mourir. Cette fois-ci, c'étaif
celle-là. Ça y était. Une femme n'arrête pas
Us 1 ;mrnes dins la rue pour ieur appren-
dre des nouvelles.
Enfin, la Lisabeth s'arrangea. Un jour.
elle se trouva derrière une haie'au moment
où Valet croisa sur la route la femmé de
Legrand. Il fut familier avec elle. Il lui
dit
Bonjour, madame Legrand.
Elle lui répondit
Boniour Valet. Il fait bien bon au-
jou-iî'hui, hein ?
11.s avaient dû se douter de quelque cho-
se..Ils devaient savoir que la Lisabeth était
derrière la haie sans cela, il n'y aurait pas
t:iï de raison pour les empêcher de s% ra-
conter tout ce qu'ils avaient à se dire. Pen-
dant tout le temps où ils avaient été, assez
rapprochés l'un -de.1'autre pour pouvoir se
faire un signe, la Lisabeth était dans une
1 elle colère que les feuilles de la haie étant-
k portée de sa bouche, elle les mordait avec
rage, comme elle eût voulu mordre un
homme et une femme capables de la trom-
per. ̃-
Mais un jour, le samedi 7 septembre 1896,
au moment dû elle s'y attendait le moins,
Lisabeth, la femme de Valet, eut en mains
une preuve éclatante de la trahison de son
Voici ce qui s'était passé Valet, le
matin, était parti en disant qu'il allait tra-
vailler chez M. Léger, le marchand de
bois. Comme celui-ci demeurait tout en
haut de la ville, Valet n'aurait pas lé temps
de venir déjeuner à la maison. Il avait donc
emporté son repas dans un panier. Il y
avait du pain, des poires, du saucisson et
un morceau de fromage. Le tout était en-
veloppé dans un torchon.
Lorsqu'il revint, le soir, il mangea la
soupe, puis, un peu avant de se coucher,
Lisabeth, mettant un peu d'ordre dans la
maison, voulut ranger, son panier, comme
elle rangeait tous les objets de la cham-
bre. Elle regarda auparavant, bien enten-
du, ce 011 '.il contenait. Il ne contenait pas
grand'chose. Valet avait bon appétit et
mangeait chaque fois tout ce- qu'il empor-
tait pour son repas. Le panier ne conte-
nait plus que le torchon.
Lisabeth faillit même ne rien remarquer.
Elle allait mettre le torchon à sa ,piace,
parmi les autres, lorsque, tout de même,
il lui vint à J'esprit de l'examiner. Elle eut
de la chance d'avoir eu cette pensée Va-
let avait bien apporté un torchon en s'en
allant,mais qu'est-ce qu'il rapportait donc ?
Mais oui, mais c'était une chemise, une
chemise d'enfant, une chemise de petit gar-
çon.
Lisabeth n'eut pas besoin de réfléchir
longtemps pour tout comprendre. Depuis
quatre ans qu'elle était mariée avec son
homme, celui-ci lui avait toujours menti.
Il partait, le matin, en disant qu'il allait
travailler. Ce n'était pas vrai. Il ne travail-
lait jamais. Il allait rejoindre quelque gail-
larde avec laquelle il passait la journée.
Et s'il revenait le soir en rapportant ses
quatre francs, ce n'était pas parce que son
patron l'avait payé, mais parce qu'il y a
des femmes assez malpropres pour. donner
de l'arguent aux hommes. Et voilà* qu'au-
jourd'hui il venait de se faire pincer. Il
s'était trompé et au lieu de mettre son tor-
chon dans le panier, il avait mis la chemise
d'un petit. Cette horreur, cette gabegie,
cette saleté avait sans doute des enfants.
Lisabeth n'y alla pas par quatre che-
mins^ Elle montra, la chemise à son homme
en lui criant
Tu ne le diras pas que tu n'as pas été
la voir.?
Et elle ajouta même.:
C'est peut-être seulement à toi, ce
petit
Ah il était bien pris. Pendant un mo-
ment, il ne trouva rien à répondre. Puis il
dit
l^st-ce que je sais J'ai pris la che-
mise d'un petit de la femme à Léger,, pour
mon torchon.
Il aurait bien'voulu lui faire croire ce-
la. La femme Léger avait trop d'ordre
pour laisser trainer les chemises de 4es pe-
tits. Valet eut beau dire
Crois donc" ce que tu voudras
[ i*:îbi:th n'ajouta aucune foi ses mro-
les. Elle eut une idée,.la bonne. Elle dit
Allez, tu vas venir avec moi chez Lé-
ger. J'emporte la chemise à tout hasard.
Tu verras par toi-même que tu m'as menti.
Sacré nom de Dieu de jalouse, de criar-
de, de grincheuse, de femme de brisrand
Il dut,la suivre. Il était près de neuf heures
du soir. Il ne put pas se reposer après avoir
travaillé toute la journée. Il' fallut monter
chez Léger. Il faisait noir comme dans un
four.
Il se réjouit pourtant d'être allé avec elré,
parce que dans le milieu de la ville, comme
elle ne faisait pas attention à un trottoir,
elle buta et s'allongea tout entière. Il eut
la double joie de ne pas lui demander si
elle s'était fait mal et de l'entendre dire
Oh la la, mon Dieu je crois bien
que je me suis assommée.
Les bêtes comme celle-là ne s'assomment
jamais. Et'tout en geignant, tout en boi-
tant, tout en se tâtant, elle arriva jusque
chez Lé^er.
Elle frappa à la porte.' Tant mieux «Hs
devaient être en train de se coucher. Ils de-
mandèrent « Qui est là ? » Il fallut qu'elle
se-nommât. Léger dut tirer le verrou pour
les faire entrer.
Elle se mit. il faire l'hypocrite, en disant
qu'ils passaient par là, qu'ils en avaient
profité pour entrer un petit peu. Mais Va-
let était dans une telle colère qu'il expliqua
tout. Léger en fit un jeu. Il dit
Des femmes, ma pauvre Lisabeth,
ah je lui en connais au moins quatre.
Elles courent toutes après lui.
Et Valet qui était velu comme un ours et
qui avait deux petits yeux dans le fond de
la tête, dit à son tour
Est-ce que je ne suis pas assez joli
garçon pour ça ?
Enfin, la femme de Léger eut pitié de
Lisabeth. En effet, elle s'en était aperçue
Valet ayait mis son panier dans le coin de
la cheminée, là où était une chemise du
petit Léger qui était hors d'usage et qui
servait à essuyer la table. En rangeant son
panier, Valet s'était trompé et avait mis
la chemise à la place du torchon.
Valet attendit que tout fut terminé. Il
attendit d'avoir bien raison, mais alors de.
vant tout le monde, il leva la main. Il ne
prit aucune précaution. Il ne regarda pas
s'il cognait sur la joue ou ailleurs. Il ficha
une bonne gifle à la Lisabeth, en plein sur
le nez. Le sang coula.
C'est déjà dur de recevoir une gifle, mais
si seulement elle avait été bien assurée de.
ce fait c'est que Léger et, sx femme n'é-
taient pas entrés dans les idées de Valet
pour lui sauver jeu, comme on dit.
Charles-Louis Philippe.
LES LIVRES
• DE
LA SEMAINE
CHRONIQUÉ DU CADET* DE COUTRAS
d'ABrL HERMAOT.
Au contraire du diable, c'est en rajeunis-
sattt que les héros de Her1nant s'ainélio-
rent.. Geur cadet, Maximîlien de C outras, ri
perdu de leur arrogance, de leur ridicule, et
de l'af fection et de la pitié. Il est, dnns le ci-
vil, reconnaissant; l'objet de sa gratitudi, lût-
il un apache, comme fulot, au un milliar-
daire; comme Sorbier. Il s'applique, dans le
militaire, à ressembler, aussi peau que possible
au cavalier Miserey, et il ne saute plus, le
mui. Il est vrai qu'il a une fausse tlef. Bref,
cette chronique est mte sorte d'éloge de la eé-
nération nouvelle, qui remerciera son éminent
historien de lui avoir consacré autant d'esprit
çu'àfises aînées, et plus d'émotion.
L'INCONDUITE DE LUCIE
de Max et ALEX FiSCHER
Lucie n'est qu'un prétexte. La plupart des
héros du livre savent fort bien se mal conduire
sans elle., Mais ne croyez pas qu'ils soient im-
leur caractère clownesque que leurs pires
aventures ne scandaliseront pas plus que les
gros mots de Footitt ou de Chocolat.
LA COLERE, i'HENRi PAGAT.
Si vous avez, comme tout le monde, ttazo
tante ou ùst cousin sujéts à la colère, et "u.ï
votes lancèrent, un Ijeau jour, le plat d'épi-
nards tête, de lui of frir le
de M. Pagat. Dès la' vinçtième pige, il sera
dans un accès d'irritation,
se sa cuisinière dans l'escalier .Elle s'y tue,
naturellement, et il a déjd; affolé, combiné
toute une' mise' en scène, préparé de faux àli-
bis, quand, naturellement, elle reprend con-
naissance et raccuse d'assassinat. La f in du
livre est moins morale le colérique est atr
GASTON Daubières.
LES LIVRES A LIRE
Un grand livre français vient de paraître,
sous un petit foraiat, à la librairie Félix Ju-
ven, « Colette JBaudoche histoire d'une
jeune. fille de Metz », se recommandë comme
le plus pur ehef-d'œuvre du mattre,écrivain
Maurice Barres. Emouvant et simple, ce
clair rom'an est un véritable, enchantement.^
TITRES
INDISCRÉTIONS COMMUNIQUÉS
Ce soir
A l'Opéra, Mlle Lucienne Bravai chantera
pour la dernière fois, avant son départ à
Monte-Carlo, son rôle de îtfonna Vanna, avec
M. Muratore, qui fera sa rentrée dans l'ou-
vrage de M. Février. La soirée se terminera
par le ballet de M. Saint-Saëns, Javotte, avec
Mlle Zambelli.
A l'Opéra-Comique, il 8 heures, représen-
tation populaire à prix réduits avec location
le Jongleur de Notre-Dame (MM. AUard. Bour-
rillou, Standard) les Noces de Jeannette
(Mlle Lucy Vauthrin, -NI. Vigneau).
A l'Odéon, Andromaque (essai de mise en
scène, décoration et costumes du dix-septième
Au théâtre Réjane, à-8 8 h. 3/4, répétition
générale de Trains de luxe, comédie en 4 ac-
tes, de M. Abel hlermant.
Edmond Rostand et Sarah Bernhardt.
Entre deux représentations données à Lyon,
Mme Sarah Bernhardt a fait un saut jusqu'à
Paris .Nous l'avons annoncé hier.
Elle a vu M. Edmond Rostand.
Il fut un peu question de Chantecler, ce qui
permit une fois de plus au poète d'affirmer
son intention de ne confier le rôle principal
qu'à un homme. Il ne veut à aucun prix en-
tendre parler d'un travesti.
On parla alors de la Princesse lointaine.
M. Edmond Rostand doit, on le sait, remanier
son poème. Mme Sarah Bernhardt, qui créa
le rôle de Mélisinde, la princesse lointaine.
interprétera dans cette nouvelle version ce-
lui du prince poète Joffroy Rudel, créé par
M. de Max. C'est Mme Simone (ex-Mme Le
Bargy) qui' deviendra Mélisinde.
La grande trasédienne aurait vivement dé-
siré que le poète mit immédiatement la der-
nière main à son oeuvre, mais M. Edmond
Rostand a déclaré ne pouvoir être prêt avant
le 15 octobre prochain.
D'ici là, Mme Sarah Bernhardt jouera j'Ai-
g6on, dont la reprise est fixée à samedi pro-
chain, puis la Samaritaine, et une pièce nou-
velle, en vers, de M. Eugène Morand.
Au théâtre de la Renaissance, l'Oiseau bles-
sé sera joué pour la dernière fois samedi pro-
chain. La pièce de M. Alfred Capus n'aura
donc plus que six représentations. Dimanche,
lundi et mardi gras, relâche. Mercredi 24 et
jeudi 25 février, répétition générale et pre-
mière représentation du nouveau spectacle.
Au théâtre Antoine.
Par suite d'engagements antérieurs d'ar-
tistes et malgré qn'il continue à faire salle
comble, le -spectacle actuel, comprenant le
Portefeuille, de M. Octave Mirbeau; l'angois-
sante Auberge ronge, de M. Serge Basset, et
les inénarrables aventures des Jumeaux de
Brighton, de M. Tristan Bernard, devra mo-
mentanément quitter l'affiche.
Dans les deux derniers jours le théâtre An-
toine a encaissé 10.780 francs, et la location
ne diminue pas. _j^_
Un monument à Coquélin.
Le comité de l'Association des artistes dra-
matiques a décidé l'ouverture d'une souscrip.
tion parmi les artistes pour ériger dans le
parc de Pont-aux-Darnes un monument sur la
tombe de son président Coquelin.
Au théâtre Mévisto, on annonce les der-
nières de Liquidons, le Réprouvé, Quand l'a-
m.our s'amuse. Le prochain spectacle compren-
dra une comédie fantaisiste. de M. Adrien
Vély, le Petit Terme une opérette bouffe en
un acte de M. Sacha Guitry, musique de M.
Tiarko Richepin un acte dramatique de M.
Charles Mère et une revue de Willy.
Spectacles de la semaine' (suite).
Au Lyrique-Municipal. Lundi et samedi
(soirées), jeudi (matinée), La Dame Blanche
mardi et jeudi (soirées), dimanche (matinée),
Hersant mercredi, vendredi et samedi (soi-
'rées), Lakmé lundi, mardi, mercredi, same-
di (matinées), Miss Isadora Duncan.
Au Lyrique-Trianon. Lundi et samedi
à 8 h. 1/2, Boccace. mardi à 8 h. 1/4, La
Juive mercredi, à 8 heures. Don Juan jeu-
di, à 8 h. 1,2, Le Petit Duc vendredi, à 8 heu-
res, Guillaume Tell dimanche 21, matinée,
à 2 h. 1/2, François les bas tiens soirée, à 8
heures, Le Domino noir.
Nouveau-Cirque Le plus beau Hussard de France,
M. CRUPPI A NANTES
Nantes, 14 février. De notre correspondant
part laitier (par téléphone). La matinée de
M. Cruppi, ministre du commerce, a été con
sacrée à visiter les écoles pratiques, de com-
merce et d'industrie pour garçons et pour fil-
les, l'école d'hydrographie, l'école des scien-
ces, et l'ex-grand séminaire où va être trans-
férée l'école nationale professionnelle.
.A midi, banquet. Après MM. Guist'hau, maire
de Nantes Brichaux et Dubochet, présidents
des chambres de commerce de Saint-Nazaire
et devantes, le ministre a bu à la réconcilia-
tion définitive et au mariage indissoluble des
deux cités. Dans l'après-midi, il a repris le
train pour Paris.
M VIE SPORTIVE
INFORMATIONS ET COMMUNIQUÉS
STADE DuTmATPÎ n
Le championnat da Paris de crogs-country
des militaires.
Pour la troisième fois, l'Union des sociétés
françaises de sports athlétiques a fait disputer
le championnat de Paris 'de cross-country des
militaires, servant également d'éliminatoire
pour la finale qui, aura lieu cette année à
Nancy. •
Cinqilante concurrents se sont mis en ligne,
hier après-midi, au Stade du Matin, sous la',
haute surveillance-etle contrôle de MM. Guer-
vin, délégué du. Comité de Paris Etling, du
conseil de l'U.S.F.S.A. lieutenant Gamine, de
ta commission militaire dei'U.S.F.S.A. Isam-
bert, secrétaire»; Lemaire, Goudoin, Berland-
Quaran|«' ont terminé' le parcours tracé stii-
12 kilbjhètres. Le résultat est excellent.
La .première place du classement individuel
a fétë âcyuise par. Thierry, du 67e d'infanterie
d^ Soissons, régiment qui se classe premier
dans le concours par équipes. N'oublions pas
que Thierry est également un des meilleures
coureurs du Métropolitain-Club, champion .de
France, Le vainqueur a couvert le parcours
en 40 minutes 30 secondes il est toujours res-
té en tête, et s'est trouvé,. à l'arriyée, dans un
état remarquable .de fraîcheur. Avrès lui se
sont classés
2. Barrioz (1" génie); 3. DesUayes (130" inf.): 4. Sail-
lens • C' ouvriers); 5. 'Dut'réy (67* ini'.); 6. Weiss
(l" Génie); 7. Frémont (Fontainebleau) S. Char-
Un '1" génie}; n. Hré (67" int); 10..Noliet (67" inf.);
Il. de Poyen (1«3' inf.); tà. -Procot (83' in'f.); 13. Du-
moutier (1" géniei; 14. Laàbé (sa* int.); 15. l'oulori
(67* inf.); M. Fauré !5' génie) 17. Deduytsche (l" gé-
nie) 1S. Méru (22* section); 19. Quérons (89" inf.);
30. Godineau 'sa* section), etc.
Classement par équipes 1. 67' infanterie de Sois-
sons, 29 pointç; Si 1" génie de Versailles, 35 points;
3..89* infanterie de Reuilly, 73 points; 4. 22° section
de Paris, 104 points; 5. 5" génie de Versailles, 109
points: 6. il' artillerie, 143 points; 7. 103' infanterie,
152 points.
Aéronautique.
Le rot d'Espapne irait à Pau. Notre correspon-
dant de Madrid nous télégraphie qu'Alphonse XIH,
qui est rentré à Madrid hier, partira bientôt
incognito à, Biarritz et à Pau, après étrc passé
le 17 il Saint-Sébastien. Notre correspondant ajoute
Que le souverain espagnol assistera aux expériences
de Wilbur Wright.
Au premier départ, il roote. On sait que l'ap-
pareil Farman actuellement à )fourme\on et vendu
à un syndicat autrichien doit être piloté par Le-
gagneux. qui conduisit, ü y a quelques mois,
l'appareil Ferber
La première leçon a eu lieu hier au camp de
Chatons. Du premier coup Legagneux a volé deux
kilomètres et à la seconde épreuve il a (,ouvert la
distante de cinq kilomètres.
Pour un débutant, la résultat est joli
Cyclisme,
Butler bat Parent. Un match sur 50 kilomètres
derrière grosses motocyclettes mettait à nouveau,
aux prises hier après-midi, au Vélodrome d'hiver.
les deux stayers Parent ot Nat. Butler.
Parent mena la danse jusque vers la fin de la
course, A ce montent, un de9 pneumatiques de s2
machine crut bien faire de rendre l'âme et Butler
qui se trouvait à quelque cent mètres du leader
n'eut pas de peine à s'octroyer la première place
dans le temps excellent de 36 m. 38 s., ce qui hat
le record local.
Le match Berthet-Seigneur revint au tenant de
brassard qui dans une course poursuite eut facile-
ment raison de Rettich..
Les autres épreuves ont eu comme résultats
536 m. tiand. 1. Didier. 2, Pagllavini. .800 m.
scrateh 1. Clarlce; 2. Moretti; 3. Delage. 5000 m.
primes 1. Heller; 2. Quessard: 3. Ququesne
Les amateetrs en piste. Voici les résultats des
principales réunions données hier matin au Vélo-
drome d'hiver..
S. C. Amical, 5 Ml. • 1. Philippe; Lainé,
V. C. Grenellcis. '800 m. hand. t. Fraysse (35);,
2. Bouvet (0). U. V. Clichy course de l'heure
2 d'Herbonnée, 33 kil. IL(] m. J. S. Levallois
course de l'heure 1. Métairie 36 kil. 918. A. S. C.
de Paris, 10 kil.: Garrigue. 17 45; 2. Bicot.
Escrime.
t'Acailémie d'égée a donné hier au lycée Con-
dorcet sa réunion mensuelle.
Seniors, il" poule 1. Fleury; g. Robbe.
2* poule. 1. Robbe; 2. Dehelly. 3' poule 1. de
Eyn,de. Juniors. de Eynàe; 2. Perrin et Godet.
POule d'honneur J. Lacroix; S.llobbe.
Cross-country.
Lizandier est vainqueur. Le courageux coureur
qu'est lizandier a remporté hier sa première vic-
toire. Il participait au championnat intermaga-
sins qui avait lieu dans les bois de Saint-Cloud.
Sous les couleurs de l'A. S. du Printemps il a
couvert te parcours de- 13 kil 500 en 45 m. 58 s.
Après lui se sont classés 2. Dumontell (Printemps);
3. Landrieux 'Printemps): 4. Cueille; S.feRedellet, etc.
Le Printemps a remporté le challenge devant le
Bon Diarché et la Samaritaine.
Football association.
Le champion de Paris bat une équipe anglaise.
Onze joueurs anglais, représentant Tunbridge Wells
ont disputé hier après midi, à Charentonneau, un
match contre les onze joueurs français du Cercle
Athlétique de Paris, champion de la capitale. Sans
trop de mal. le C. A. P. a battu son adversaire par
3 buts à 0.
Le Raclnq s'est fait « tasser ». Une équipe très
mixte du Racinsr-Club a Joué hier au stade du
Matin contre le Club Athlétique du XIV*. Ce match
comptait pour le championnat de Paris. Le C. A.
a gagné par 8 buts à 0.
Dnns Les patronages, Olier a battu Bienfaisance
par 10 buts contre 1 but ot les Deux Lacs ont
triomphé du Bon Conseil par 7 buts contre 1 but.
Championnat du Nord Pour la poule finale,
Tourcoing a battu Lille par 2 buts à 0. La finale
aura lieu dimanche entre Tourcoing et Roubaix.
Championnats rigiaruiux. Finale à Bordeaux
Sport Athlétique bordelais bat Burdlgala, 5 huts
contre .1 but. Finale de la Bretagne Stade Ren-
nais bat Stade de Laval, 11 buts à 0.
Football rugby.
̃L'A. S. Française eut nrae fausse joie car dans
11 match de championnat de Paris qu'elle jouait
hier au vélodrome du Parc des Princes contre le
Stade Français, elle marqua 8 points contre 3 pen-
dant la première mi-temps. Mais, par un jeu plus
ordonné, le Stade prit l'avantage vers la fin de la
rartie, s'offrit le luxe de ,4 essais et de 2 buts et
resta vainqueur par 19 points contre 8.
Le Puc a battu Versailles. C'est du moins ce qui
a bien voulu nous dire hicr au stade du lfatin
l'arbitre du match de seconde série qui mettait aux
prises les Universitaires et les Versaillais. L'arbitre
avait bon œil car sur les trente joueurs il y avait
bien vingt maillots de couleurs différentes. Le Pue
a marqué 14 points, son adversaire ne marqua
rien.
Les Bordelats contre les Allemands. BORDEAUX.
il février. DêpPche particulière dn « Matin
Une équipe mixte du stade Bordelais a joué cet
après-midi un match contre une équipe allemande
de Hanovre. Les Bordelais ont remporté la. victoire
par; point à n
Championnat militaire. A Bergerac, le 108* inf.
(Bergerac), bat le 126' inf. (Brive) par 5 points il
rien après deux prolongations. A Dijon, le 103* i,nf.
(Paris) bat le 133" lui. (Belley) par 9 points à 0.
COMMUNIQUÉS DE LA
VIE JKtfrtDAXNE
MARIAGES
On annonce le prochain mariage de
.Ni* Pierre Daspatye, cûns«rvàt«Ur-adjoint dU mu-
fée Cernuschl, docteur en droit, fils du baron, An-
cien magistrat, ancien conseiller municipal de Pa-
ris, aveè Mme Berthe Stranss
M. Henri Cros, docteur en droit, clerc de notaire,
fils du notaire honoraire et dé Mme, née de Cagny,
avec 3IUev Henriette Devin, fille de l'avocat il la
cour, ancien bâtonnier;
M. René Mercier, .'fonctionnaire colonial, avec Mlle
Madeleine de feoquefeuil et du Bousquet
TA. Pierre Monceau, architecte ciiplOmé du nou-
vernement^ avec fille de l'ar-
chitecte, grand prix de Rome ;̃
51 Edmond Message, üeutenant de veisseau, avec
Mlle Pauline 'Xlévois
M. Georges Lesot de Lapanneterk?, dit Lacresson-
niêre, fils de l'artiste peintre, avec Mlle Jacqueline
Moreau de Tours-, fille de l'artiste peintre.
ILUIL
On annojice la mort de M. A. Franc.
décédé Lima (Pérou).
On annonce le décès de?. Ebstein
aîné, industriel à Nancy.
'lA BOURSE DE LA, SERINE
Tabteau comparatif dce principales fluctuations
au comptant et à terme de la semaine
FONDS D'ÉTAT
Amentin 1886 93 70 94 30
Bree.il 4 O'O 1889 Si 65 So 60 ..19o
**»*»»>̃& 97 05
Japonais 4 0/11 94 25 ,93 50 ̃̃̃1S
Jme 102 103
Portugais 3 0/0 58.40 Ir8 83 j»
Russe Consolidé SI, 50 85 55 ..1 05
Russe 4 010 1JI01 82 95 Si .5 ..l 50
Braso 3 0/0 1891. "0 71 7> ..175
Russe 3 0/0 1S96 eg 20 69 40 ..l 20
Russe 0/ft 19061ib. 99 95 1.00 20 25 ♦
Russe i 1/2 0/0 1009.. 90 90 91 45 Z5 ̃̃•••
Turc epi 95.. 94 80 20
..«me 95i7Ji 94 95 Uy.
ÉTA8. DE CRÉDIT
Banque de France 4275 4S75 «
Crédit Foncier 727 50 734.6 50
B.a»PMiso4Jesr.B.cpl 1572 1570.2..
̃ trne 1575 1576 .1
B-Inp. OttOB 720.. 717 o
™»*r*tâ%& & -.5..
Soeiéio fiénéralo 'G69 671 .2 •-
IMra Parisienne. 7j 770.20
Crédit Sohilier- 115 11,9 ôO, ..4 50
CHEMINS DE FER"
r7(1D 13i2 1378.6
!lord. 1769 177S .9
Orléans 1435.. 14») 5..
Anciaious 210 215 .5
'SahuoMé .• 412 412
TRANSFORTS
métro olitahi 50S 507.1.
Omnibus 1104- 108O 24..
Voitures 185.. 189.4
VALEURS DIVERSES
Rente Foncière 447.. 445.. 8..
Suez 4515 454S .33
Thomson 743.. 730.13..
Rio Tinta 1764 1780,16
Briansk 270 50 272.150
Scsnowicc 1475.: 1520 »45
MARCHÉ EN BANQUE
Intérieure Espagnole, rpt 76 76
Machines Hartmann.. cp* 502 530 .28
tme 494.. 514 .20
DeBeers .cpt 294.. 315.21
lme 293 50 315.22 au
Une 202 50 20150 il
GulifieUs cpt 123.. 128 50 ..5 50
.tme 123 130 .8
̃•̃.v.v.v.vS 114 "Sa'
PLUS DE 103 MILLIONS
Tel a été le chiffre ,des capitaux assurés,.
au cours de l'exercice 1908, par IS- Natio-
̃nalerVié' teiitrepri.se privée assujettie au
contrôle de l'Etat)..
.Ce chiffre, le plus important qui ait ja-
mais été réalisé par une Compagnie fran-
çaise d'assurances sur la vie, est supérieur
de plus de seize millions à celui de la Com-
venant au second rang.
Un pareil résultat démontre que le public
se rend, chaque, jour, mieux compte qu'en
s'adressant à la Nationale, il s'adresse à la
Compagnie qui lui offre le maximum' de sé-
curité. Le critérium, en cette matière, n'est
pas, en effet, le chiffre du fonds de garan-
tie, lequel est nécessairement proportion-
nel au chiffre des engagements en couros.
Seules, les réserves libres, c'est-A-dire l'ex-
cédent de l'actif sur le passif, donnent à cet
égard une indication significative.
Or, au 31 décembre 1907, les réserves li-
bres de la Nationale égalaient à elles seu-
les presque 75 des réserves libres de tou-
tes les Compagnies- françaises d'assurances
sur la vie réunies
Envoi gratuit de tarifs et renseignements:
s'adresser au siège social, 2, rue Pillet-
Will, à Paris, ou chez les agents généraux,
en province.
A CEUX QUI SOUFFRENT
et qui ne peuvent pas dormi;'
Nous conseillons toujours de prendre du
Sirop de Follet. Soulagement en quelques
minutes. Plusieurs heures de sommeil calme,
de repos, de bien-être. Le flacon 3 fr., toutes
pharmacies. M°° FRÈRE, 19, r. Jacob, Paris.
Contre GRIPPE TOUX
II « DU DOCTEUR W. ÉDÏ
A la. suite.de l'article que j'ai publié ré-
cemment dans l'Echo de Parfs, j'ai reçu de
mes lecteurs un si grand nombre de de-
mandes de renseignements qn-'il me semble
plus simple et plus rapide de répondre col-
On me demande
I° Le Curatif Vaugirard ne convient-il
que dans, la Tuberculose, ou peut-il être
aussi employé dans toutes les autres mala-
dies du Poumon ?
2°-Quel .est le principe, actif du Curatif
Vaugirard
3° Est-il inoffensu, bien que très actif ?
Je réponds
1° Le. Curatif Vaugirard, qu'on' pourrait
appeler l'ami du poumon, agit comme un
̃aritiba-citlaire .puissant, 1 en ""même temps-
qu'il cafme la toux et relove l'état général.
Il est donc non. seulement, indiqué dans .la
Tuberculose, mais? encore daim les Rhumes,!
Bronchites "c'nîûïiïqueb, Catarrhes. Grippes
infectieuses, Pneumonies, Pleurésies et La-
2° Son.principe actif est une essence vé-
gétale qui joint il une puissance d'action
extraordinaire urne innocuité absolue, a ce
point que les enfants peuvent prendre ce
Il compte déjà à son, actif des milliers de
guërisons..
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Prine paux articles publiés dans le N° de Février
Paul ACKER
Le Mariage de Mlle Eulalie de Chenard
(Grand. Nouvelle inédite)
Claude FARRÈRE
Flotte angl ¡se et flotte allemande
Henry MARET
Paris pêle-mêle
Gaston DESCIIAMPS
Conférences et Conférenciers
Gustave RIVET, Sénateur
Non! ce n'est pas neuf ans de repas
Germain BAPST
Napoléonetle maréchal Sàiainéà Metz
Docteur TOULOUSE •̃"
Le Droit et l'usage
Georges ̃ LECOMTE
Le Paradis au milieu du chaos
Le Tremblement de terre de Messine
Charles SAUNIER
Les Cités futures de la Sicile et de la
Calabre
Auguste GERMAIN
En Trombe! (Comédie en un acte)
Pierre VALDAGNE
Les Femmes sont-elles vraiment
perfides?
MAGDA
Peut-on guérir la criminalité par une
opération chirurgicale ?
40 ARTICLES 200 ILLUSTRATIONS
tous les articles sont inédits et
spécîalementécritspoar^'EoucfeeàÇoat"
Le Numéro: 50 cent..
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18 & 20, RUE DU SA1NT-G0TBARD PARIS-141
FEUILLETON DU « MATIN »
CU 15. FÉVRIER 1909.
L'AMIE FATALE
ROMAN INÉDIT
PAR
THÉODORE CAHU
PREMIERE PARTIE
LA MARQUISE
PREMIERS BAISEES
(suite)
Je vous l'ai dit et je -vous le répète en-
core, je n'ai nullement changé ni dans mes
sentiments, ni dans mes intentions.
Oui Mais je me demande -moi; si en
assurant votre vengeance légitime, je ne
vais pas -a' rencontre de tous mes voeu-
de mes plus chères espérances Je me de
mande si vous n'aimerez pas encore le mar-
quis'de Méreuil. redevenu libre, grâce à
moi!
Jamais, je vous le jure J'ai cru 1 aimer
autrefois. Je le hais Je le hais i pré-
sent. presqu'autant que Cécile Et C'est
vous, vous seul que j'aime Croyez-moi.
Cest vous vous seul
Il eut un rapide sourire et s'agenouilla de
vant Nathalie dont.il prit les mains.
Vous me le jurez Vous me le jurez
.'•ncore Les espérances radieuses que vous
in'avez laissé entr&voir.
Je vous ai donné plus que des espéran-
ce.s. Je vous ai engage ma parole et je ne
la retire p-as Je serai votre femme, quand
Traduction ot.reprcauction absolument iriterâites
pour tous pays.
le marquis et la marquise auront été punis
Cela dépend de vous.
Alors je toucherai au bonheur. à la
réalïsation du rêve que jfi' caresse depuis
Si longtemps dans mon cœur, car l'heur*,
du châtiment est proche Mais vous ne dé-
pendez pas de vous seulement Votre tante
juge avec une sévérité exagérée mes
écarts de jeunesse. Je me suis trop faci-
lement laissé entraîner et duper par de
faux amis, qui ont abusé de mon inexpé-
rience. \la fortune est presque nulle.
Qu'importe Je vous excuse, moi. Je
vous rends justice. Quant à la fortune, je
suis assez riche pour deux. Ne vous préoc-
cupez pas de ma tante! Quand le moment se-
ra venu, quand vous aurez châtié les deux
Pires que je hais, je signifierai ma volonté.
On ne la discutera pas' Et si on la discute,
je passerai outre!
Mon aisée Comment vous dire toute
l'ivresse, toute la joie dont vos paroles inon-
dent mon cœur Ah je le jure, de même
que je vous vengerai des outrages que vous
avez subis, de même je défendrai votre bon-
heur contre ceux qui voudraient y porter
atteinte dans l'avenir Toutes mes pensées,
toutes mes actions, n'auront qu'un but
Celui de vous prouver combien je suis digne
.de la confiance que vous mettez en moi
Je veux que la comtesse dé Rochemaure
fasse envie à toutes les femmes Que tou-
tes ses volontés, tous ses désirs soient sa-
tisfails à tout prix Je vous veux la plus
brillante, la plus enviée entre toutes, com-
me vous serez aussi la plus belle et la plus
adorée.
Malgré l'intonation passionnée de son ao-
cent, c'était aux sentiments de haine et
d'orgueil de la jeune fille qu'il s'adressait
bien plus qu'à son coeur.
Il la connaissait assez pour savoir que oe
exeur égoïste et dur ne se laisserait jamais
subjuguer par l'amour et il lui dépeignait
l'avenir sous les couleurs qu'il savait seu-
les susceptibles de la fasciner et de l'é-
blouir.
Quant à Nathalie, elle comprenait bien
que, pour qu'il, secondât jusqu'au bout ses
sinistres desseins, pour qu'il ne lui retirât
rait impuissante, il 'fallait le convaincre
qu'elle ne chercherait pas plus tard à élu-
der la promesse qu'elle lui avait faite.
Aussi, lorsqu'il la prit dans ses bras,
lorsqu*il appuya sur ses lèvres sa bouche
frémissante, elle n'eut pas un cri, pas ans
révolte instinctive de pudeur.
A travers l'étoffe soyeuse de son peignoir,
il sentait la tiède moiteur de son corps
jeune aX souple, et les contours fermes de
ses formes exquises.
Elle fermait les yeux, d'abord tremblante
sous ses baisers, qu'elle lui rendit bientôt
avec une sorte d'emportement sauvage, et
elle se donna, vierge dépravée, non pas
dans l'entraînement d'une minute de délire,
mais en pleine conscience de son abandon.
Ce n'était ni leur beauté, ni leur jeunesse,
qui les jetait dans les bras l'un de l'autre.
La cupidité dans le cceur du comte, la haine
dans le coeur de Nathalie, ne laissaient pas
de place il l'amour!
¡Poursuivant l'un et l'autre le même but
odieux, ils se considéraient Bien plus comme
complices que comme deux amants
Complices d'un crime lâche, d'une infime
perfidie qui devait ruiner il jamais le bon-
heur de deux êtres nobles et généreux, unis
:dans' la plus profonde tendresse
Il était trois heures du matin, lorsque le
comte et Nathalie se séparèrent, en se don-
nant rendez-vous po,ur la nuit suivante.
Le comte descendit dans le jardin, longea
l'allée qui' bordait la façade intérieure dé
l'hôtel, et arriva sans bruit jusqu'à, la pe-
tite porte, par laquelle il était entré.
Avant de l'ouvrir, il se baissa, prit un pa-
passa par-dessus sa tunique.
Dans lt poche du paletot, il tira un cha-
peau de feutre mou, contre lequel il échan-
gea son képi, et ayant ainsi substitué un
costume bourgeois à son déguisement mili.
taire, il. sortit de l'hôte!, en refermant avec
précaution la porte du jardin.
Un fiacre l'attendait à quelques pas de
l'hôtel yalbonne, et le ramena chez lui, rue
11 venait d'entrer dnns sn chambre h «m-
cher, lorsque malgré l'heure avancée, son
valet de chambre se présenta.
Vous m'avez attendu, Benjamin ? dit-
il. Est-ce qu'il y a du nouveau ?
Non, monsieur le comte. Mais mon-
sieur le coiute m'ayant laissé libre de ma
soirée, je viens à peine de rentrer moi-
même, et ayant entendu monsieur, j'ai pen-
sé qu'autant valait lui faire mon rapport
sans attendre à demain.
• Bon Je vous écoute
J'ai remis a minuit les 50 francs à cet
homme, après m'être assuré à plusieurs re-
prises, pendant la soirée, qu'il ne quittait
pas son poste. Je puis donc me permettre
d'espérer que monsieur le comte n'a éprou-
vé aucun dérangement, aucun désagré-
ment, aucun ennui, fit le valet de chamtrre
avec un sourire de discrète intelligence.
Non, répondit le comte d'un ton dé-
gagé. Non Tout s'est passé à merveille.
Mais je vous, le recommande' de nouveau,
.-de la discrétion La plus grande discré-
tion Vous concevez que je ne me fais pas
la moindre illusion, sur le ridicule qui s'at-
tacherait à moi, si l'au me savait le rival de
ce drôle!
'• Monsieur le comte exagère, protesta
respectueusement Benjamin. On a souvent
des fantaisies pour des personnes qui ne
sont pas à votre hauteur. Et ce n'est pas
une raison.
Le comte l'interrompit
C'est vrai. Mais on est rarement obligé
de s'astreindre aux précautions que je dois
prendre.
Il est certain que monsieur le comte se
donne beaucoup de peine et fait beaucoup
de sacrifices. Si j'osais, je lui ferais remar-
quer qu'àv;ec*tout l'argent qu'il va dépenser
ces jours-ci, il pourrait décider la jeune per-
sonne.
A quitter son amant i Parbleu Mais
alors je deviendrais le successeur officiel,
ce que je ne veux sous aucun prétexte
Non Mieux vaut que les choses continuent
à marcher du même pied. Cette fille ignore
qui je suis; Elle ne se doute pas que c'est
moi qui immobilise ce chenapan, afin de
pouvoir la voir plus à mon aise, Cette fan-
faisie ne sera pas de longue durée, d'ail-
leurs. Dans quelques jours, j'arpéterai les
frais, et tout sera dit.
Monsieur le comie a raison. Mieux vaut
prendre un peu plus de peine maintenant,
pour n'être pas ennuyé plus tard.
C'est cela même, Benjamin. Je ne .Veux
pas être relancé.
Monsieur le 'comte n'a pas d'ordres à
me donner pour demain.pour aujourd'hui,
veux-je dire V
Non Rien de particulier. Ou du moins,
attendez-donc. Si. Il faudra passer dans la
ma'inée aux Forges de Vulcain et recom-,
n.-tnder qu'on n'oublie pas de m'envoyer,
avant deux heures, le. l'objet que j'ai com-
mandé avant-hier.
Aux Forges de Vulcain, monsieur le
comte ? Mais on a apporté ce soir, vers sept
heures, une petite caisse des Forges de Vul-
cain. C'est peut-être ce que monsieur le com-
te attend ? «
Certainement Où est cette caisse ?
Dans l'antichambre, monsieur le com-
te. Je vais la chercher.
Benjamin sortit et revint peu après," ap-
portant une caisse en bois blanc, de petites
dimensions.,
'voici, monsieur le comte, dit-il. Faut-
il ouvrir
Non C'est inutile. Vous pouvez aller
vous coucher, Benjamin.
Benjamin se retira.
Le comte se débarrassa de son paletot
et de sa tunique galonnée puis il, essaya
de soulever avec ses doigts le couvercle de
la petite caisse. Mais il était fixé par des
pointes de Paris, qui le retenaient très soli-
1 dément.
Le comte ouvrit les tiroirs de plusieurs
meubles, à la recherche d'un objet qui put
faire l'office de ciseau,
Dans une commode, se trouvait la cas-
setté qui avait si vivement -excité la con-
voitise de Mathilde Noblot.
Pas plus que le tiroir dans lequel elle
avait été déposée, elle n'était fermée à cl et,
ce qui aurait prouvé l'extrême confiance du
comte dans son valot-de chambre et sa
cuisinière, si les diamants, et les perles fi-
nes dii collier et du bracelet, eu eu
réellement la. valeur qu'il leur avait attrt-'
buée, en les montrant à Mathilde.
En réalité, la splendide parure pouvait
bien valoir 200 francs Et en substituant de
faux diamants aux vrais, ainsi que le lui '̃
conseillait ingénuement Mathilde,' Rache-
maure aurait remplacé ces objets, sans va-
leur réelle, par d'autres qui n'auraient pas
valu davantage 1
Après avoir vainement cherché dans sa
chambre, le comte alla prendre dans la sallé
à manger un couteau à l'aide duquel il sou-
leva sans difficulté le couvercle de la boîte.
Il en tira un objet singulier, une demi-
sphère creuse en cuir, recouverte extérieu-
rement par des lames de cuivre minces.
Diable !̃ fit-ii en soupesant l'étrange
objet dans sa main, ce sera lourd Mais il
fallait bien si attendre
L'envoi des Forges de Vulcain avait sans-
doute à ses yeuxeue bien plus grande va-
leur que le collier et les bracelets, car Il-'
l'enferma soigneusement dans un cabinet
en boule dont il retira la clef.
Puis il se déshabilla et se coucha san*.
plus attendre.
Trop de pensées et d'impressions turp-
tueuses s'agitaient dans son esprit pour
qu'il pût trouver le sommeil. Le guet-apens.
qu'il préparait contre le marquis et la mai-
quise de Méreuil, sans haine contre eux, i
uniquement parce qu'il fallait ^a
blés calamités fussent décharnées, que deux
cœurs fussent brisés, que deux existence
fussent vouées aux deuils et aux larmes*
que les pleurs et le sang peut-être coulas-
sent, pour qu'il échappât aux étreintes me-
riaç.antes de la pauvreté. La crainte de quel,
aue obstacle imprévu venant subitement a
la traverse de ses sinistres desseins, et
r-uis, l'image de Nathalie, l'ivresse volup-
tueuse dont les souvenirs de la possession
fouettaient son sang d'une fièvre de désirs
nouveaux, le maintenaient dans un état do
surexcitation nerveuse qu'il ne parvenais
pas à maîtriser.
La clarté du jour filtrait depuis long-
temps, à travers les rideaux de damas dea
fenêtres lorsque, succombant à la fatigue,
il s'endorme, d'un profond sommeil
(A; suivre.)
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