Titre : La Petite presse : journal quotidien... / [rédacteur en chef : Balathier Bragelonne]
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1868-01-29
Contributeur : Balathier Bragelonne, Adolphe de (1811-1888). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32837965d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 29 janvier 1868 29 janvier 1868
Description : 1868/01/29 (A3,N650). 1868/01/29 (A3,N650).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4717652q
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-190
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 22/10/2017
LA PETITE PRESSE
y
J$d* le numéro
• JOURNAL * trOTIDIE Pi -
• > L. - - ~ - * f. . ' ' 1 .
"
»,
. ; '5 ceat. le oomért - 1
: ■ 1 • • . . > ■ 1 ) '• 1 . ' » .1 6 : : ■ : ■
-
.
~
ABONNEMENTS. — Trois mois. Six mois. On ID.
: iParis........... 5 Êr. - 9 fr. 2 8 Cr.
-Départements 1 ' a Il t»
1 ' ,lJf. V ÂdrrSrf&tïateur : E. DELSÀUX.
J 3me année. — MERCREDI $9 ~' JANVIER 3868. — W 650 |
F- ÎHrecîeur-'Propriétaire :\>T À N N IN.. "
RédaCteur en chef: A. DE Balath/ek" BrÀ.6EL0NNJ^
l
I T BURÏ^UX. D'ABONNEMENT : 9, rd..e Droaot
. AûMiNKTRATiow :'13. place Breda, . '
PARIS, 28 JANVIER 1868.
LE DOLMEN DE PONT-LEVOY
— Les ^çuiifesr &iirnt, -,Voifs le"savez, chers
Io^îjîs,, les; Brirïiâlfésldja»^ religion chez nos
premiers ancêtres,.les.Bâtais.
C'était une corporation de savants, qui ren-
i ■ paient la justice, rpsafcjçuaient. la médecine,
, .et prêchaient l'*m®iaftalité de l'âme. La doc-
- trine chrétiefftte .des peinés et des récompBn-
' ses "étæit..;,,'Pffॠ":'Mr'êux, celle des Gaulois, dont
-elle expîitfue le courage .devant la mort.
Le§f%uides -p'aiVaient-pas de temples, et les
• HdèleS:.sé>.-groupaient - autour d'eux dans les
3>0is, poïir'adorer'Diëu dans la-nature:
' ' Aujourd'hui encore, dans le$ clairières, ou
")P s.u&:le penGhan&Us t^les-vestig{& des autels de nos ancêtres.
<3uelqiiesa;pierres) fichées en terre vertica-
'. -iefnent^^fup nombre de trois au moins, de.
q quinze âifvplus, $upflô*tent une autre pierre
É forme de table, épaisse, énorme, irrégu-
rè, dont le"nôieient du celte ou bas-bre-
ton : Dol, tabte, et Men, pierre. Dolmen.
T . L'un des dolmens'les plqshs^lèbres de la
. : Gaule est celui de Pcm-t-Levo'^ q on appelle
-aussi la Pierre de Mifcuit. \ i
Il s'élève sur utie hauteur, aMiilieu d"un
t champ cultivé, Aon loin d'unïuisseaû qui
. ' fait tourner rquèl%ues moulinai A quelque ',
distance,'4e,*è^réte la Garette Tapptille l'an-
_>cienne Ydret." gut^So^vrait tout T®, pays et qui
i'^a.été déf;ioi" par l^s eoi ries -béÂiédiMius de
Le Journal de Loir-et-Cher, dans un excel-
lent article, rappelait, il y a deux jours, la
:-:, légende du dolmen.
La Pierre tournait sur elle-même, à minuit
prëpis, ie jour de Noël, et la rapidité de son
mouvement clait telle que le regard ne pouvait
- . le suivre. Des lutins, par'bandas, debout sur
la table, dansaient_en rond, dans le sens con-
traire.
Toute personne, assez hardie pour assister
-à ce spectacle, eût été frappée de mort.
-t •
■ ' « Cette rotatjon, dit le rédacteur du Jour-
nnl'de Loir-èt-G'her, ne serait-elle pas une
^ simpleallégorie mouvement sidéral? Ljes
..©imiâfs, appareille époque de l'année, célé-
braient une fête, pour témoigner leur joie à
: foccasion du solstice d'hiver. Ils entendaient
"ainsi faire honneur à "la renaissance du
sqleil, qui, au moment où il parait être dans
son plus grand éloignement de notre horizon.
semble rebrousser et' commence à se rappro-
cher de'nous... »
Le dolmen de Pont..Leyoy, qui'a sa légende!,
son histoire et même, çomme_YôUsJô ¥©yte|,
sa chronique dans le Blaisois, après avoir
traversé tant de siècles, résisté à l'action du
temps et à celle des hommes, vient de s'af-
faisser et de se briser èn morceaux, sous l'ac-
tion des dernières gelées.
Les antiquaires se sont émus, et les bonnes ;
femmes se sont signées. — Eh! quoi! La
pierre branlante, la pierre qui vire, la pierre
qui tourne n'existe plus ! Quel malheur pour
le pays ! Où les sorciers vont-ils désormais se
réunir?...
La douleur des commères de Pont-Levoy
me met sur le chapitre des superstitions.
Dans le quatrième volume des Mémoires
du p#ilple français, mon cher confrère Au-
gustin Chaliamel énumère tout au long les.
superstitions du moyen âge.
Cette liste a cent pages.. ~ : .
Cent pages! Est-ce possible?...
Augustin Challamel prétend qu'il a abré-
gé..». ' .' -
Que de présages heureux ou funestes !
Si les corneilles s'abattent en grand nom-t
bre sur un champ, -c'est signe de famine ;
elles se perchent sur un arbre, un orage a'Pr
proche ; si une seule d'entre elles slabat de-
ce
grand malheur.
Tel laboureur choisit un enfant, un idiote
ou un fou, ce qu'à la campagne on appelle un
innocent, pour semer du persil. Sinon, cette
plante ne pousserait pas bien et porterait
malchance au semeur. ?
Qui met une hache au feu par le..--bout pie
plus petit devient pauvre. \
Une poignée de fumier, dérobée pendant
les jours qui s'écoulent entre.la Saint-Jean et
la Saint-Pierre, prive le volé de sa récolte, et
double celle du voleur. ^ -
Le ciel est-il enflammé ? Le feu est-il pétil-
lant? Signes de guerre.
Lorsqu'un arbre étend ses rameaux sur r
maison, malheur à. ceux qui l 'habltent.
N'achetez pas les abeilles à prix d'argent,
mais échangez-les, afin qu'elles prospèrent
dans la ruche.
,Pdur protéger les moissons,-iftii.è'Te' labou-
reur dresse une croix à recrée de - son
champ ! ' ' ;
Heureux qui possède un nid d'hirondelles
sous la corniche de son toit. L'hirondelle est
la « poule de Dieu. » Elle fait, ainsi que le
gjûLkuvparPiw de la famille. ' - ' ' '
; Si vous franchissez neuf fois, sans vous
Brûler, le feu de la Saint-Jean, vous avez
beaucoup de chances d'être heureux...
î Les superstitions prenaient l'homme au
berceau pour -ne le quitter qu'à la tombe.
Ecout.ez la marraine : -
, '" — Ah ! m'onDieu ! on a oublié de sonner
^les cloches. Mon filleul sera sourd et muet.
Et le parrain :
Surtout, coupez bien les ongles à l'en-
fanfî'pour que le penchant au vol ne se dé-
clareras chez lui.
Les rois, les nobles et les fiches allaient
consulter les astrologues.
Mon fils est né tel jour : .que lui présage
la constellation sous laquelle il est entré dans
de monde? . •
Les paysans de la Me^'|a^ne-Noire prétan-
j daient que l'enfant, né l'ê jour d'une grande
| bataille, devenait fatalement- sorcier.<>
'
>
, Oh ! quel dommage ! Le cierge de la mar
a coule plus vite -cetur du matrél^
Elle mourra la première. t .
• Si plusieurs mariages sont célébrés dans
une seule messe, le couple qui sortira le der-
nier deTéglise mourra le premier.
Si le marié a soin de' se mettre à genoux
sur la robe de sa femme pendant la cérémo-
nie, 11 est à peu près certain (i'êtrè; lë maître
dans son ménage. -
Mais, si la mariée saute à pieds joints le
seuil nuptial enguirlandé, elle a toute espèce
de chances de porteries culottes sans contes-
tation.
Dans quelqnss.pMvinces, pendant la célé-
bration du mariage" ou piquait jusqu'au sang
les deux futurs1. - •' ' -
— Aie!-"criait -
— Holà ! criait rautre.
Celui qui criait le plus fort devait naturel-
i lement être le plus jaloux.
' . •' -7 ' »
- Une pie a croassé.,.' • - \ •
Un chien a hurlé cette nuit.?,\ ^ ;
Un Vautour a passé an-dessus.Mu toit..,} -
.. 'Plus d'espoir pour le A .
Il est mort. '-\V'V ,• /.
Son œil gauche est rest^ (Sjj^ert
— Bon! Quelqu'un dejai/asaille le -suivm
dans l'année && mk *
' * * .
Et cela va ainsi à l'infl*ni.
Les petites pratiques passent avalit^es «aclei,
de raison. Les vérités expérimtntéos fJont,
sacrifiées à la crédulité la plus puéjile, \-
La conduite se règle^'ap'rès de$^féju^'és|u9r|
rien ne justifie. */• ' ,
On se crée des peurs factices,?ùes obliga-
tions inutiles, des chagrins sans cansej- de!l-?;
joies qu'un souffle-efïacé!v. • . ^
Et tout. ce..ta pour avoir accepte sans *exa~ .
men de sotîés choses que ceux qui nou^onl%
précédés ont eu le tort. ou l'a faiblesse de nnus '
transmettre. Ils avaient au moins pour excu'se ^
letar ignorance ; mais, dans un temps où l'in-
struction se répand, où les livres 'èt lès jour- !-
naux vont partout, la croyance aux supersti- ,
lions devient inexplicable. ?
Chers lecteurs, si vous êtes trop v!eux pour
vous défaire de préjugés reçus dans votre en-
fance, prenez au moins sur vous de ne pas
communiquer ces préjugés à vos enfants.
Tenez! pour ne parler que du vendredi, en
leur, répétant que ce jour-là porte malheur,
vous les empêchez de rien tenter vingt-qua- /
" tir ff&Kfatfte/et e'^riç.'sgpttèntte de
leur existence que vous sûpp?ime3 aiagv-, bête-
ment et sans y penser.
La vie n'est déjà pas si longue, ni si facile,
pour que de gaieté de cœur on se plaise a
l'abréger et à en entraver l'action.
TONY RÉVILLON.
UN TRAITÉ DE PAIX
Nous avons à parler d'un règlement qui doit 1 .
intéresser un grand nombre de nos lecteurs, La •
pêche ast un agrément cher aux Parisiens.aussi • : .
bien qu'aux Provinciaux. De Bercy à St-Cloud,
les lignes sont innombrables, — et, sur les .
bords de la Marne, elles sont tellement rappro- ; •
chées, serrées, — que, de loin,-on les' prends '
facilement pour des plantes aquatique?venues là. -
on ne sait comment. '
ROCAMBOLE
LES
MISÈRES DE LONDRES
PAR
PONSON DU TERRAIL
DEUXIÈME PARTIE
UN MOULIN SANS EAU
XV
'■ Ko 8.1-. . -
'
M. Whip était d'autant plus calme qu'il ne
doutait pas un seul instant que son ami Jona-
than ne marchât derrière M. Bardel et ne fût
urôt à lui porter secours.
M. Bardel, lui, avait été un moment, épouvanté,
Vo.ir le numéro du 22 novembre -
non pour lui, mais pour l'enfant qu'il croyait
sauvé et qui allait être certainement ramené en
prison.
Mais il n'avait pas tardé à reprendre son sang-
froid .
— Hé! hé t lui dit M. Whip, nous favorisons
donc les évasion s, cber ami, nous éloignons les
sentinelles... uous nous faisons jeter des cordes
par les .maisons voisines ; heureusement que
ce bon M. Whip est là... et que...
M. Whip n'eut pas le temps d'en dire davan-
tage. J'
'M. Bardel, qui était robuste, se jeta sur lui
et le saisit à la gorge, disant :
— Tais-toi, misérable, tais-toi !
— A mo', Jonathan, à moi! hurla M. Whip
d'ùne voix étouffée.
John Colden s'était rué sur lui à son tour.
— Frappe, frappe ! disait M. Bardel, et Dieu
sauve l'Irlande 1
M. Bardel était robuste, John Golden était une
manière de géant.
Néanmoins M. Whip fit une résistance déses-
pérée. ,.
La grande préoccupation du gardien chef et
de John Colden était moins de le terrasser que
de l'empêcher de crier, car au moindre bruit on
Doursait accourir, et alors tout était perdu.
De telle façon que M. Barde!: gui le Ssrra^ *
la gorge, ne songea point à lui prêtre les bras,
et oublia que M. Whip portait toujours sur
lui un poignard, avec l'autorisation du gou-
verneur, depuis un certain jour, où une-révolte
avait éclaté dans la treadmill et où on avait
voulu l'assassiner.
A demi .étranglé, M. Whip eut cependant
l'énergie de tirer son poignard avec un de ses
bras demeuré libre.
— Frappe ! répétait M. Bardel à John Col-
den.
Mais, en ce moment, l'Irlandais jeta un cri
étouffé. *
.
M. Wrhip l'avait prévenu en frappant le pre-
mier.
— Ah ! canaille ! murmura John Golden, qui
eut la fbrce de riposter.
Cette foh M. Whip ne cria plus, ne se débattit
plus.
M. Bardel, qui le serrait toujours à la gorge,
le sentit s'affaisser lourdement dans ses bras.
Le poignard de John Colden l'avait frappé au
cœur.
— Je crois qu 'il a son compte, murmura
l'Irlandais.
En effet, M. Bardel desserra les bras et
M. Whip tomba sur le sol et s'y allongea com-
me une masse inerte. Le gardien féroce était
,paort. • -
Seul et frémissant, l'enfant, était demeura .,,
spectateur'muet de cette lutte.
M. Bardel le prit dans ses bras :
— Mon enfant, dit-il, tu es sauvé I tu vas jr&~ -
voir ta mère!...
— Allons, John, poursuivit-il, prends-le,ur
tes épaules et Gfë.
En même temps, il pesait sur la corde g,pour
la tendre.
Le brouillard était devenu si épais qi 'on na.
voyait plus ni la fenêy*e, ni même la ma i3on.
Cette corde qui était le salut de Rarph semblait
pendre du ciel. #
John prit l'enfant et le chargea» syr ses
épaules. , ' --
— Tiens-toi bien à mon cou, dit-i^. " -
M. Bardel le lui plaça à califourchon sur les
épaules, et l'intelligent petit être lui pas?a les
bras autour du cou.
Alors John voulut saisir la co,rde et ctMnmea-
cer son ascension.
Mais soudain les forces l,li, manquèrent, les
mains qui serraient la co,rr¡e, se détendirent, un ..
cri sourd lui échappa et !,t s'abaissa à son tour'
su? le sol : ./
— Moi aussi, je crois que, N V__ .
1 compte.
I Le poignard^ M, Whip *
' / - iwastîd dans
y
J$d* le numéro
• JOURNAL * trOTIDIE Pi -
• > L. - - ~ - * f. . ' ' 1 .
"
»,
. ; '5 ceat. le oomért - 1
: ■ 1 • • . . > ■ 1 ) '• 1 . ' » .1 6 : : ■ : ■
-
.
~
ABONNEMENTS. — Trois mois. Six mois. On ID.
: iParis........... 5 Êr. - 9 fr. 2 8 Cr.
-Départements 1 ' a Il t»
1 ' ,lJf. V ÂdrrSrf&tïateur : E. DELSÀUX.
J 3me année. — MERCREDI $9 ~' JANVIER 3868. — W 650 |
F- ÎHrecîeur-'Propriétaire :\>T À N N IN.. "
RédaCteur en chef: A. DE Balath/ek" BrÀ.6EL0NNJ^
l
I T BURÏ^UX. D'ABONNEMENT : 9, rd..e Droaot
. AûMiNKTRATiow :'13. place Breda, . '
PARIS, 28 JANVIER 1868.
LE DOLMEN DE PONT-LEVOY
— Les ^çuiifesr &iirnt, -,Voifs le"savez, chers
Io^îjîs,, les; Brirïiâlfésldja»^ religion chez nos
premiers ancêtres,.les.Bâtais.
C'était une corporation de savants, qui ren-
i ■ paient la justice, rpsafcjçuaient. la médecine,
, .et prêchaient l'*m®iaftalité de l'âme. La doc-
- trine chrétiefftte .des peinés et des récompBn-
' ses "étæit..;,,'Pffॠ":'Mr'êux, celle des Gaulois, dont
-elle expîitfue le courage .devant la mort.
Le§f%uides -p'aiVaient-pas de temples, et les
• HdèleS:.sé>.-groupaient - autour d'eux dans les
3>0is, poïir'adorer'Diëu dans la-nature:
' ' Aujourd'hui encore, dans le$ clairières, ou
")P s.u&:le penGhan&Us
<3uelqiiesa;pierres) fichées en terre vertica-
'. -iefnent^^fup nombre de trois au moins, de.
q quinze âifvplus, $upflô*tent une autre pierre
É forme de table, épaisse, énorme, irrégu-
rè, dont le"nôieient du celte ou bas-bre-
ton : Dol, tabte, et Men, pierre. Dolmen.
T . L'un des dolmens'les plqshs^lèbres de la
. : Gaule est celui de Pcm-t-Levo'^ q on appelle
-aussi la Pierre de Mifcuit. \ i
Il s'élève sur utie hauteur, aMiilieu d"un
t champ cultivé, Aon loin d'unïuisseaû qui
. ' fait tourner rquèl%ues moulinai A quelque ',
distance,'4e,*è^réte la Garette Tapptille l'an-
_>cienne Ydret." gut^So^vrait tout T®, pays et qui
i'^a.été déf;ioi" par l^s eoi ries -béÂiédiMius de
Le Journal de Loir-et-Cher, dans un excel-
lent article, rappelait, il y a deux jours, la
:-:, légende du dolmen.
La Pierre tournait sur elle-même, à minuit
prëpis, ie jour de Noël, et la rapidité de son
mouvement clait telle que le regard ne pouvait
- . le suivre. Des lutins, par'bandas, debout sur
la table, dansaient_en rond, dans le sens con-
traire.
Toute personne, assez hardie pour assister
-à ce spectacle, eût été frappée de mort.
-t •
■ ' « Cette rotatjon, dit le rédacteur du Jour-
nnl'de Loir-èt-G'her, ne serait-elle pas une
^ simpleallégorie mouvement sidéral? Ljes
..©imiâfs, appareille époque de l'année, célé-
braient une fête, pour témoigner leur joie à
: foccasion du solstice d'hiver. Ils entendaient
"ainsi faire honneur à "la renaissance du
sqleil, qui, au moment où il parait être dans
son plus grand éloignement de notre horizon.
semble rebrousser et' commence à se rappro-
cher de'nous... »
Le dolmen de Pont..Leyoy, qui'a sa légende!,
son histoire et même, çomme_YôUsJô ¥©yte|,
sa chronique dans le Blaisois, après avoir
traversé tant de siècles, résisté à l'action du
temps et à celle des hommes, vient de s'af-
faisser et de se briser èn morceaux, sous l'ac-
tion des dernières gelées.
Les antiquaires se sont émus, et les bonnes ;
femmes se sont signées. — Eh! quoi! La
pierre branlante, la pierre qui vire, la pierre
qui tourne n'existe plus ! Quel malheur pour
le pays ! Où les sorciers vont-ils désormais se
réunir?...
La douleur des commères de Pont-Levoy
me met sur le chapitre des superstitions.
Dans le quatrième volume des Mémoires
du p#ilple français, mon cher confrère Au-
gustin Chaliamel énumère tout au long les.
superstitions du moyen âge.
Cette liste a cent pages.. ~ : .
Cent pages! Est-ce possible?...
Augustin Challamel prétend qu'il a abré-
gé..». ' .' -
Que de présages heureux ou funestes !
Si les corneilles s'abattent en grand nom-t
bre sur un champ, -c'est signe de famine ;
elles se perchent sur un arbre, un orage a'Pr
proche ; si une seule d'entre elles slabat de-
ce
grand malheur.
Tel laboureur choisit un enfant, un idiote
ou un fou, ce qu'à la campagne on appelle un
innocent, pour semer du persil. Sinon, cette
plante ne pousserait pas bien et porterait
malchance au semeur. ?
Qui met une hache au feu par le..--bout pie
plus petit devient pauvre. \
Une poignée de fumier, dérobée pendant
les jours qui s'écoulent entre.la Saint-Jean et
la Saint-Pierre, prive le volé de sa récolte, et
double celle du voleur. ^ -
Le ciel est-il enflammé ? Le feu est-il pétil-
lant? Signes de guerre.
Lorsqu'un arbre étend ses rameaux sur r
maison, malheur à. ceux qui l 'habltent.
N'achetez pas les abeilles à prix d'argent,
mais échangez-les, afin qu'elles prospèrent
dans la ruche.
,Pdur protéger les moissons,-iftii.è'Te' labou-
reur dresse une croix à recrée de - son
champ ! ' ' ;
Heureux qui possède un nid d'hirondelles
sous la corniche de son toit. L'hirondelle est
la « poule de Dieu. » Elle fait, ainsi que le
gjûLkuvparPiw de la famille. ' - ' ' '
; Si vous franchissez neuf fois, sans vous
Brûler, le feu de la Saint-Jean, vous avez
beaucoup de chances d'être heureux...
î Les superstitions prenaient l'homme au
berceau pour -ne le quitter qu'à la tombe.
Ecout.ez la marraine : -
, '" — Ah ! m'onDieu ! on a oublié de sonner
^les cloches. Mon filleul sera sourd et muet.
Et le parrain :
Surtout, coupez bien les ongles à l'en-
fanfî'pour que le penchant au vol ne se dé-
clareras chez lui.
Les rois, les nobles et les fiches allaient
consulter les astrologues.
Mon fils est né tel jour : .que lui présage
la constellation sous laquelle il est entré dans
de monde? . •
Les paysans de la Me^'|a^ne-Noire prétan-
j daient que l'enfant, né l'ê jour d'une grande
| bataille, devenait fatalement- sorcier.<>
'
>
, Oh ! quel dommage ! Le cierge de la mar
a coule plus vite -cetur du matrél^
Elle mourra la première. t .
• Si plusieurs mariages sont célébrés dans
une seule messe, le couple qui sortira le der-
nier deTéglise mourra le premier.
Si le marié a soin de' se mettre à genoux
sur la robe de sa femme pendant la cérémo-
nie, 11 est à peu près certain (i'êtrè; lë maître
dans son ménage. -
Mais, si la mariée saute à pieds joints le
seuil nuptial enguirlandé, elle a toute espèce
de chances de porteries culottes sans contes-
tation.
Dans quelqnss.pMvinces, pendant la célé-
bration du mariage" ou piquait jusqu'au sang
les deux futurs1. - •' ' -
— Aie!-"criait -
— Holà ! criait rautre.
Celui qui criait le plus fort devait naturel-
i lement être le plus jaloux.
' . •' -7 ' »
- Une pie a croassé.,.' • - \ •
Un chien a hurlé cette nuit.?,\ ^ ;
Un Vautour a passé an-dessus.Mu toit..,} -
.. 'Plus d'espoir pour le A .
Il est mort. '-\V'V ,• /.
Son œil gauche est rest^ (Sjj^ert
— Bon! Quelqu'un dejai/asaille le -suivm
dans l'année && mk *
' * * .
Et cela va ainsi à l'infl*ni.
Les petites pratiques passent avalit^es «aclei,
de raison. Les vérités expérimtntéos fJont,
sacrifiées à la crédulité la plus puéjile, \-
La conduite se règle^'ap'rès de$^féju^'és|u9r|
rien ne justifie. */• ' ,
On se crée des peurs factices,?ùes obliga-
tions inutiles, des chagrins sans cansej- de!l-?;
joies qu'un souffle-efïacé!v. • . ^
Et tout. ce..ta pour avoir accepte sans *exa~ .
men de sotîés choses que ceux qui nou^onl%
précédés ont eu le tort. ou l'a faiblesse de nnus '
transmettre. Ils avaient au moins pour excu'se ^
letar ignorance ; mais, dans un temps où l'in-
struction se répand, où les livres 'èt lès jour- !-
naux vont partout, la croyance aux supersti- ,
lions devient inexplicable. ?
Chers lecteurs, si vous êtes trop v!eux pour
vous défaire de préjugés reçus dans votre en-
fance, prenez au moins sur vous de ne pas
communiquer ces préjugés à vos enfants.
Tenez! pour ne parler que du vendredi, en
leur, répétant que ce jour-là porte malheur,
vous les empêchez de rien tenter vingt-qua- /
" tir ff&Kfatfte/et e'^riç.'sgpttèntte de
leur existence que vous sûpp?ime3 aiagv-, bête-
ment et sans y penser.
La vie n'est déjà pas si longue, ni si facile,
pour que de gaieté de cœur on se plaise a
l'abréger et à en entraver l'action.
TONY RÉVILLON.
UN TRAITÉ DE PAIX
Nous avons à parler d'un règlement qui doit 1 .
intéresser un grand nombre de nos lecteurs, La •
pêche ast un agrément cher aux Parisiens.aussi • : .
bien qu'aux Provinciaux. De Bercy à St-Cloud,
les lignes sont innombrables, — et, sur les .
bords de la Marne, elles sont tellement rappro- ; •
chées, serrées, — que, de loin,-on les' prends '
facilement pour des plantes aquatique?venues là. -
on ne sait comment. '
ROCAMBOLE
LES
MISÈRES DE LONDRES
PAR
PONSON DU TERRAIL
DEUXIÈME PARTIE
UN MOULIN SANS EAU
XV
'■ Ko 8.1-. . -
'
M. Whip était d'autant plus calme qu'il ne
doutait pas un seul instant que son ami Jona-
than ne marchât derrière M. Bardel et ne fût
urôt à lui porter secours.
M. Bardel, lui, avait été un moment, épouvanté,
Vo.ir le numéro du 22 novembre -
non pour lui, mais pour l'enfant qu'il croyait
sauvé et qui allait être certainement ramené en
prison.
Mais il n'avait pas tardé à reprendre son sang-
froid .
— Hé! hé t lui dit M. Whip, nous favorisons
donc les évasion s, cber ami, nous éloignons les
sentinelles... uous nous faisons jeter des cordes
par les .maisons voisines ; heureusement que
ce bon M. Whip est là... et que...
M. Whip n'eut pas le temps d'en dire davan-
tage. J'
'M. Bardel, qui était robuste, se jeta sur lui
et le saisit à la gorge, disant :
— Tais-toi, misérable, tais-toi !
— A mo', Jonathan, à moi! hurla M. Whip
d'ùne voix étouffée.
John Colden s'était rué sur lui à son tour.
— Frappe, frappe ! disait M. Bardel, et Dieu
sauve l'Irlande 1
M. Bardel était robuste, John Golden était une
manière de géant.
Néanmoins M. Whip fit une résistance déses-
pérée. ,.
La grande préoccupation du gardien chef et
de John Colden était moins de le terrasser que
de l'empêcher de crier, car au moindre bruit on
Doursait accourir, et alors tout était perdu.
De telle façon que M. Barde!: gui le Ssrra^ *
la gorge, ne songea point à lui prêtre les bras,
et oublia que M. Whip portait toujours sur
lui un poignard, avec l'autorisation du gou-
verneur, depuis un certain jour, où une-révolte
avait éclaté dans la treadmill et où on avait
voulu l'assassiner.
A demi .étranglé, M. Whip eut cependant
l'énergie de tirer son poignard avec un de ses
bras demeuré libre.
— Frappe ! répétait M. Bardel à John Col-
den.
Mais, en ce moment, l'Irlandais jeta un cri
étouffé. *
.
M. Wrhip l'avait prévenu en frappant le pre-
mier.
— Ah ! canaille ! murmura John Golden, qui
eut la fbrce de riposter.
Cette foh M. Whip ne cria plus, ne se débattit
plus.
M. Bardel, qui le serrait toujours à la gorge,
le sentit s'affaisser lourdement dans ses bras.
Le poignard de John Colden l'avait frappé au
cœur.
— Je crois qu 'il a son compte, murmura
l'Irlandais.
En effet, M. Bardel desserra les bras et
M. Whip tomba sur le sol et s'y allongea com-
me une masse inerte. Le gardien féroce était
,paort. • -
Seul et frémissant, l'enfant, était demeura .,,
spectateur'muet de cette lutte.
M. Bardel le prit dans ses bras :
— Mon enfant, dit-il, tu es sauvé I tu vas jr&~ -
voir ta mère!...
— Allons, John, poursuivit-il, prends-le,ur
tes épaules et Gfë.
En même temps, il pesait sur la corde g,pour
la tendre.
Le brouillard était devenu si épais qi 'on na.
voyait plus ni la fenêy*e, ni même la ma i3on.
Cette corde qui était le salut de Rarph semblait
pendre du ciel. #
John prit l'enfant et le chargea» syr ses
épaules. , ' --
— Tiens-toi bien à mon cou, dit-i^. " -
M. Bardel le lui plaça à califourchon sur les
épaules, et l'intelligent petit être lui pas?a les
bras autour du cou.
Alors John voulut saisir la co,rde et ctMnmea-
cer son ascension.
Mais soudain les forces l,li, manquèrent, les
mains qui serraient la co,rr¡e, se détendirent, un ..
cri sourd lui échappa et !,t s'abaissa à son tour'
su? le sol : ./
— Moi aussi, je crois que, N V__ .
1 compte.
I Le poignard^ M, Whip *
' / - iwastîd dans
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