Titre : La Petite presse : journal quotidien... / [rédacteur en chef : Balathier Bragelonne]
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1868-01-27
Contributeur : Balathier Bragelonne, Adolphe de (1811-1888). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32837965d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 27 janvier 1868 27 janvier 1868
Description : 1868/01/27 (A3,N648). 1868/01/27 (A3,N648).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4717650w
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-190
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/11/2017
LA PETITE PRESSE
1
-
'jouEfAt; (QuofKbimm, •
Il cenl. 16 namôra
5 eent. ïc ~ namére
. , t
A30NrEM£N'.iS. — iTeis J'.T.lO: . Sk sois. • 0 Cn zt.
Far!:-. « t" fr. ' ©k^r. 1b fiê'-fr. -1
Déaattoœeats., -,. 0 a S el zz 1
- . """ ' ixtrvtw. E. Delsaux. * *" T a
jt j « ~ , h V Êf 1 ."
3n.e année. — LUNDI 27 JANVIER 1868. — NI), 648
S l' :':.&f,' *t
f "(L
• f ',<• . ; JÎÇf'îfe:■V~pTQp"'->'7,'}.irs ; .ÏA I'i îî I«N, '
■. Il^àacf-ci-r^eu c .'S: A. r>2 ri ëcr )3hAC el^n'Ê.
• BCREA;UK- n:AJ1)"¡Ç'EMr;;S";Ci; j>, B*ïE> Blfooitot.
' " Admin ÎSTHATI-ÏJI : 13. uiac3 îiredu.
PARIS, 26 JANVIER 1868.
LES GENS DE MAISON
La semaine est bonne pour
' Mardi dernier, chers lecteurs, je vous par-
lais djj deux fêtes annuelles. L'émigration
allemande à Paris consacre le produit de
à fonder des écoles. La Société des cui-
siniÍeps élt'^e ses orphelins avec le produit de
Faritre. /
t)eP,Vif?/, les journaux nous ont apporté toute
une.séri e de bonnes nouvelles.
Au-d .elà du Rhin, comme en deçà, les
çuestic jns sociales ont le privilège de passion-
ner l'e ,pinion. Les sociétés coopératives et les
banq' jes populaires se multiplient. On se
préo, xtipe enfin, et d'une manière pratique,
du r ;ort des femmes forcées de vivre de léur
tra' /aiL Déjà l'administration: des postes et
eel' le des télégraphes leur sont ouvertes. L'en-
se' ignement secondaire, donné dans une large
ro ,esocc, leur permet d'aspirer aux carrières
h .fcérales. Enfin, ce qui est mieux, un mami-
f acturier, M. Weiss, a créé une société char- j
' gée de la vente dès objets ' faits par des
femmes. ' •« ,.,f - •'
•. C'est notre association des Abeilles, mais
élargie ët démocratisée, car toutes i les ou-
■ vrièrcs, quelles qu'elles soient, peuvent en !
'•'faire partie.;:.t"; - t ' : ». *
■v La pratique est des plus simples. Dans un
g^ftnd bazar se trouvent un bureau de coÏn-
nfefldes, un bureau de ventes, et un dépôt de
modèles. Les ouvrières peuvent venir cher-
. sher de l'ouvrage et, des modèles. L'ouvrage
3¥#Quféxest vendu par les soins d&.Va«ta»akM><
, tralfon^-et tout le bénéfice de la main-d'œuvre
" revient .aux travailleuses, en échange d'un
• '.rès-faible tant pour cent qu'elles abandon-
'fient pour les frais. *' * :
M,rf»ilà une de ces idées excellentes que nous
sommes heureux de vulgariser. td
,(1 Quand je rencontre un honnête homme,
. 'disait 'Diderot, je le .crierais sur les .toits ! »
C'est surtout quand il, s'agit d'un modèle à
, dcïmer, d'un exemple à-citer, d'un progrès
étranger à acclimater chez. nous, qu'il faut
élever.la voix et crier comme Diderot.
-, ; ' ••'■ * -
Jïier, ^nouvelle fête, celle de la Société des
. gens de maison. «. ,
^ - - -
7 , r ■** ■
» Avenue Wagram, salle Wagram. Les cava- j
Jijrs sont jeunés, élégants. Leur tenue est
celle.du "plus scrupuleux gentleman. Les toi-
lettes des danseuses sont fraîches et^de bon
goût. Les mœurs anglaises du dix-neuvième
J5jècle règnent, on le sait, dams les Champs-
Elysées. Les invités du bal Wagram arrivent
tard, comme il convient à des personnes ha-
bituées au grand monde. Leur gaieté n'est ni
tapagerrstfr ni tîxcen triepre. cocardes, ar-
rangées par les mains habiles des soubrettes,
parent la boutonnière des valets de chambre
et des valets de pied. Parfois, un av'eu muet
se cache dans le don, d'une de c-es cocardes,
i-veti discret comme les;pas,, les regards, et
les sourires de la bonne compagnie..,
I l: ...
, La Société de secours mutuels des gens de
maison date de 1848. Elle compte aujourd'hui
415 membres actifs et 40 membres hono-
raires. Ses présidents ont ét.6 tour à tour
M. M..Ie comte de Courcy et M. d'Apchier-le-
Mangin. M. d'Apchier fut une des victimes du'
choléra de 1866. Un décret impérial lui donna
alors pour successeur un jeune, membre de
l'association polytechnique, auteur d'uneihyo- i
chure remarquée sur les Sociétés de secours
mutuels, M. Henry de Lapommeraye. 1
. Le secrétaire-est M. Magny, presque un de
nos confrères, puisqu'il est employé à la Vie ;
Parisiènne. , ' " Ii . j
L'un des vice-présidents, Pascal, a reçu
du ministère de l'intérieur une médaille d'or,
en récompense de toute une vie de fidélité, de
dévouement, de devoir bien compris.
lcs..sociétaire5, il en çst de placés,
chez les plus grands personnages: ministres,"
ambassadeurs, banquiers. •
Le but de la Société e&t double.
Elle poursuit, d'abord., les résultats ordi- I
naires des sociétés de secours mutuels : dons
aux nécessiteux, gratuité des médecins et des
médicaments pour les malades, pension de
retraite pour les vieillards, protection pour
les veuves et pour les orphelins.
Mais ce n'est pas tout.
Une des plaies de la procession,c'est le.-chô-
mage. Une autre, c'est le bureau de place-
ment.
Placer gratuitement les domestiques sans
l'intermédiaire des bureaux de placement,
tel est le grand mérite de la Société des gens
de maison. ,
■ t. i '• ^ M*: . - ..
j Pouî^en faire partie, il faut des garanties
! de moralité et de capacité. Deux sociétaires
! vous présentent, mais on vous demande en
outre des certificats, nn extrait du "Casiu ju-
dieiairq,: etc. J(j
Faire partie de la Société est donc un titre
véritable, et. les maîtres peuvent avoir con-
fiance dans ce seul titre. '• (.
Le'siège de l'administration est, 25, 'rue de
Clichy* --*». t
Les domestiques placés viennent y indiquer
les places vacantes. Les autres viennent pren-
dre l'air du bureau.
, Il ye. deux pièces. L'une est une bibliothè-
que. Là, les esprits amis de l'étude peuvent
suivre les traces de la domesticité dans l'Piis-
toire. ; - -
i ,
, Ils prennent d'abord ^Evangile. '
Le Christ,s'adresse à l'esclave : ' ; JI;
— Tu es l'égal dë:ton, maître devant Dieu.
L'esclave regarde-le ciel :
Enfin, je suis libre." -
— Non. 6ar être libre, ce n'es-t pas seule-,
.Meiit avoir liJ droit, mais'encore le pouvoir de
faire sa volonté. Or, le pouvoir appartient à
celui qui possède, et tu ne possèdes pas.
•— Alors, je n'ai fait que changer d'escla-
vage. ' .. ■ ,^^4"
--.Non. Car tu posséderas à ton tour. En
attendant, résigne-toi. Se' résigner est facile,
quand on espère. s Y .
■ Et l'esclave, affranchi, devient le serviteur
résigné, ' ' •
C'est le domestique, c'est-à-dire l'homme
de la maison. Il peut sentir, aimer," sÈ dé-
S'appellsra Caleivcomme dans
i "VValter Scott. S'il n'est pas encore un citoyen,
du moins n'est-il plus une bête de somme,
comme l'esclave d'autrefois.
■ ' : -• ; - L " : " '
C'est dans le théâtre au dix-septième et du
dix-huitième siècles qu'il faut chercher les
successeurs de Caleb. -
L'homme, dans une position subalterne,
ressemble à l'enfant qui ressemble au singe :
il imite.
Il imite les vertus de ses maîtres ; il imite
aussi leurs vices.
■ Mais, pour satisfaire ses vices, il faut deux
choses : le pouvoir et l'argent. Or, comment
y , >: • !
un pauvre diable de valetjsquprocurerait-il le
pouvoir et l'argent, dinsill' société étiquetée
comme l'était l'ancienne s&ciét^ffânçaise Z • -
Parbleu ! En dominant ceux qui'domi-
nent. • - ' 'Y' ;
Et comment faire pour les dominer?
Servir leurs fantaisies, leurs caprices et
leurs passions.. .
Mascariile et Scapin se racontent leurs
proue^ej. L'un, -le ,PQ¡iR,g sur la hinche, se
vante d'avoir' eriïevéuné" AgnWp^értWempèe-
de son maître L'autre, le bonnet sur l'oreille,
rappelle, en riant, qu'il a ramé sur les galè-
res du roi. - .
... i * .
cependant le dix-huitième siècle approche .
de sa fin. . ■ •
Les livres des philosophes ont traîné dans
les antichambres. Rousseau, avant d'écrire le --
Contrat social, à été 'Iaquais. !
Survient Figaro :
« Aux vertus qu'on exige chez un domes- ' .
tique, Votre Excellence connait-elle beau-
coup de - maîtres qui fussent dignes d'être
valets?... » i- v ,
'
Figaro connaît les'droits de l'homme : —
Je vous donne ceci en échange de cela; mes
services valent votre-argent. Qui dit contrat,
,dit égalité des contractants.
.Caleb peut dormir son dernier sommeil.
dans quelque grand fauteuil en tapisserie de
la salle des gardes. Mascariile peut choisir J
entre la profession de voleur et celle èI.'eSplJIÍ.
Le domestique moderne est. né, fil? de ses oeu-
vres, citoyen, électeur et me'mbre de la So-
ciété de- secours mutuel des gens de maiaôQ.
TONY REVILLON.
LES PRÉSENTS DU PAPE
Plusieurs journaux ont annoncé que le papi
envoie à Napoléon III le chapeau et llépée* que
les souverains pontifes ont coutume de bénir la
jour de Noël et de décerner au prince le mieux
méritant de l'église. '*
Cette coutume remonte à une époque plus re-
culée que le pontificat de Sixte IV; mais'e'eft
ce pontife qui, le premier, a réglé le rite de la
cérémonie. La bénédiction s'accomplit ordinai-
rement la nuit de Noël, avant l'office. «
ROCAMBOLE
N°. 19 LES
MISÈRES DE LONDRES
PAR
PONSON DU TERRAIL
DEUXIÈME PARTIE
UN MOULIN SANS EAU
XIII
.. < Y- :
Monteur Whip était, du reste, un homme
prudent. , * ^ _» - ^
11 ne s'amusa point à. suivre les troz person-
nages de trop près. ^ ¡II' f - ,
Rasant les murs, dissimulé le plus possible
dans le brouillard, il sut s'arrêter à distance et
yoirte numéro du ,2?'noveinhre'
l'a. vit entrer dans la' maison' à trois étagés qui
faisait vis-à-vis à la nouvelle prison. ,
f — Où diable vont-ils? 'se demandait l'homme
fouet.
i Il se garda: bien de les suivre à l'intérieur de
les maison, mais il demeura au dehors, .collé:
contre le mur d'enceinte, les yeux fixés sur les
fenêtres qui paraissaient sans lumière.
: Cependant, à force de regarder, il crut s'aper-
cevoir qu'un filet de clarté passait au travers de
l'une d'elles.
1 M. Whip en conclut que cette fenêtre avait des
volets intérieurs et 'que ces volets étaient
fermes.
• Ce gardien féroce était patient, à ses heures,
1 Il attendit.
J Peu après, le filet de lumiene s'éteignit.
• Puis un bruit se fit dans l'air.
C'était la fenêtre qui' s'ouvrait.
i Il avait des yeux de lynx, ce M. Whip. En
dépit de la nuit et du brouillard, il vit d'eux têtes
apparaître à cette croisée et il en conclut sur-le-
champ que l'une de ces deux têtes était celle de
M. Bardel.
La voix monte, mais elle ne descend pas.
Evidemment les deux têtes causaient, mais
ce qu'elles disaient ne pouvait parvenir aux
oreilles de M. Wh'p.
j .SeuLeiuent, mis en éveil sans doute par les
paroles de M. Jonathan, son coUègue, M. Whip
devina ce que M. Bardel n'avait pas deviné,
t'est qu'il pourrait bien être question d'une éva-
sion. -
j Et iJ. fit des efforts prodigieux pour compren-
dre, pour deviner ce que les deux têtes pou-
vaient se dire'.
| Le brouillard a quelquefois une sonorité mer-
veilleuse.
1 Par un temps clair il eût été impossible d'en-
tendre -d'en bas que les deux têtes chuchottaient.
i Le brouillard aidant, M. Whip entendit un
sourd murmure, unv bourdonnement dont il ne
pouvait saisir le^ sens, mais qui lui paraissait
cacher d'importantes confidences.
.Enûn un mot, un seul, lui arriva distinct.
Mais ce mot fut une révélation.
C'était le mot de corde.
M. Whip eut un battement de cœur.
Du moment où on avait pa-rlé de corde, c'est
qu'il s'agissait d'une évasion. ^ «'-■
Et s'il en était ainsi, c'est que M. Bardel allait
être complice de cette évasion.
Dès lors, M. Whip n'avait plus besoin de rien
savoir. Son imagiiaation allait suppléer à tout.
Il se glissa le long dù mur, se rapetissa,, s'é-
loigna pas à pas d'abord, puis en courant, et
M. Ba.rdel n'était pas encore sorti de la Maison
mystérieuse que M. Whip entrait dans la pri-
son. ' • !
| M. Pin, en lui ouvrant, ne lui avait fait aucune
question. -'f**1 •
M. Pin, du reste, était l'homme " le moins cu-
rieux qu'il y eut au monde. :
¡ Il ouvrait et fermait la grille et ne se mêlait
jamais du service intérieur de la prison..
i En chemin, M. Whip agita dans sa pensée Ja;J
question de savoir ce qu'il ferait.
i Irait-il trouver le gouverneur de la prison et
dénoncerait-il M. Bardel ?
j: Il y songea d'abord, mais il renonça à ce '
moyen presque sur-le-champ. f; " r ^
r La prudence lui dit aussitôt que s'il voulait
perdre M. Bardel et lui succéder dans le poste
de gardien chef, il fallait pour cela qu'il le sur- ,
prit en)h.grant délit...... v • "" •
Donc M. Whip rejoignit Jonathan.,, f ~
Jonathan .était enveloppé dans son manteau
et s'était assis dans une espèce de guérite des-
'tinée aux surveillants, à l'extrémité de ce corridor
sur lequel ouvraient les cellules des condam- 1
nés,
M. Wip avait aux lèvres un sourire mysté- „
deux. "J
— Eh bien ? lui dit Jonathan.
— Vous aviez raison, mon cUsr.
— Bardoi a des intelligences an dehors?
I
m
1
-
'jouEfAt; (QuofKbimm, •
Il cenl. 16 namôra
5 eent. ïc ~ namére
. , t
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Far!:-. « t" fr. ' ©k^r. 1b fiê'-fr. -1
Déaattoœeats., -,. 0 a S el zz 1
- . """ ' ixtrvtw. E. Delsaux. * *" T a
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3n.e année. — LUNDI 27 JANVIER 1868. — NI), 648
S l' :':.&f,' *t
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• BCREA;UK- n:AJ1)"¡Ç'EMr;;S";Ci; j>, B*ïE> Blfooitot.
' " Admin ÎSTHATI-ÏJI : 13. uiac3 îiredu.
PARIS, 26 JANVIER 1868.
LES GENS DE MAISON
La semaine est bonne pour
' Mardi dernier, chers lecteurs, je vous par-
lais djj deux fêtes annuelles. L'émigration
allemande à Paris consacre le produit de
à fonder des écoles. La Société des cui-
siniÍeps élt'^e ses orphelins avec le produit de
Faritre. /
t)eP,Vif?/, les journaux nous ont apporté toute
une.séri e de bonnes nouvelles.
Au-d .elà du Rhin, comme en deçà, les
çuestic jns sociales ont le privilège de passion-
ner l'e ,pinion. Les sociétés coopératives et les
banq' jes populaires se multiplient. On se
préo, xtipe enfin, et d'une manière pratique,
du r ;ort des femmes forcées de vivre de léur
tra' /aiL Déjà l'administration: des postes et
eel' le des télégraphes leur sont ouvertes. L'en-
se' ignement secondaire, donné dans une large
ro ,esocc, leur permet d'aspirer aux carrières
h .fcérales. Enfin, ce qui est mieux, un mami-
f acturier, M. Weiss, a créé une société char- j
' gée de la vente dès objets ' faits par des
femmes. ' •« ,.,f - •'
•. C'est notre association des Abeilles, mais
élargie ët démocratisée, car toutes i les ou-
■ vrièrcs, quelles qu'elles soient, peuvent en !
'•'faire partie.;:.t"; - t ' : ». *
■v La pratique est des plus simples. Dans un
g^ftnd bazar se trouvent un bureau de coÏn-
nfefldes, un bureau de ventes, et un dépôt de
modèles. Les ouvrières peuvent venir cher-
. sher de l'ouvrage et, des modèles. L'ouvrage
3¥#Quféxest vendu par les soins d&.Va«ta»akM><
, tralfon^-et tout le bénéfice de la main-d'œuvre
" revient .aux travailleuses, en échange d'un
• '.rès-faible tant pour cent qu'elles abandon-
'fient pour les frais. *' * :
M,rf»ilà une de ces idées excellentes que nous
sommes heureux de vulgariser. td
,(1 Quand je rencontre un honnête homme,
. 'disait 'Diderot, je le .crierais sur les .toits ! »
C'est surtout quand il, s'agit d'un modèle à
, dcïmer, d'un exemple à-citer, d'un progrès
étranger à acclimater chez. nous, qu'il faut
élever.la voix et crier comme Diderot.
-, ; ' ••'■ * -
Jïier, ^nouvelle fête, celle de la Société des
. gens de maison. «. ,
^ - - -
7 , r ■** ■
» Avenue Wagram, salle Wagram. Les cava- j
Jijrs sont jeunés, élégants. Leur tenue est
celle.du "plus scrupuleux gentleman. Les toi-
lettes des danseuses sont fraîches et^de bon
goût. Les mœurs anglaises du dix-neuvième
J5jècle règnent, on le sait, dams les Champs-
Elysées. Les invités du bal Wagram arrivent
tard, comme il convient à des personnes ha-
bituées au grand monde. Leur gaieté n'est ni
tapagerrstfr ni tîxcen triepre. cocardes, ar-
rangées par les mains habiles des soubrettes,
parent la boutonnière des valets de chambre
et des valets de pied. Parfois, un av'eu muet
se cache dans le don, d'une de c-es cocardes,
i-veti discret comme les;pas,, les regards, et
les sourires de la bonne compagnie..,
I l: ...
, La Société de secours mutuels des gens de
maison date de 1848. Elle compte aujourd'hui
415 membres actifs et 40 membres hono-
raires. Ses présidents ont ét.6 tour à tour
M. M..Ie comte de Courcy et M. d'Apchier-le-
Mangin. M. d'Apchier fut une des victimes du'
choléra de 1866. Un décret impérial lui donna
alors pour successeur un jeune, membre de
l'association polytechnique, auteur d'uneihyo- i
chure remarquée sur les Sociétés de secours
mutuels, M. Henry de Lapommeraye. 1
. Le secrétaire-est M. Magny, presque un de
nos confrères, puisqu'il est employé à la Vie ;
Parisiènne. , ' " Ii . j
L'un des vice-présidents, Pascal, a reçu
du ministère de l'intérieur une médaille d'or,
en récompense de toute une vie de fidélité, de
dévouement, de devoir bien compris.
lcs..sociétaire5, il en çst de placés,
chez les plus grands personnages: ministres,"
ambassadeurs, banquiers. •
Le but de la Société e&t double.
Elle poursuit, d'abord., les résultats ordi- I
naires des sociétés de secours mutuels : dons
aux nécessiteux, gratuité des médecins et des
médicaments pour les malades, pension de
retraite pour les vieillards, protection pour
les veuves et pour les orphelins.
Mais ce n'est pas tout.
Une des plaies de la procession,c'est le.-chô-
mage. Une autre, c'est le bureau de place-
ment.
Placer gratuitement les domestiques sans
l'intermédiaire des bureaux de placement,
tel est le grand mérite de la Société des gens
de maison. ,
■ t. i '• ^ M*: . - ..
j Pouî^en faire partie, il faut des garanties
! de moralité et de capacité. Deux sociétaires
! vous présentent, mais on vous demande en
outre des certificats, nn extrait du "Casiu ju-
dieiairq,: etc. J(j
Faire partie de la Société est donc un titre
véritable, et. les maîtres peuvent avoir con-
fiance dans ce seul titre. '• (.
Le'siège de l'administration est, 25, 'rue de
Clichy* --*». t
Les domestiques placés viennent y indiquer
les places vacantes. Les autres viennent pren-
dre l'air du bureau.
, Il ye. deux pièces. L'une est une bibliothè-
que. Là, les esprits amis de l'étude peuvent
suivre les traces de la domesticité dans l'Piis-
toire. ; - -
i ,
, Ils prennent d'abord ^Evangile. '
Le Christ,s'adresse à l'esclave : ' ; JI;
— Tu es l'égal dë:ton, maître devant Dieu.
L'esclave regarde-le ciel :
Enfin, je suis libre." -
— Non. 6ar être libre, ce n'es-t pas seule-,
.Meiit avoir liJ droit, mais'encore le pouvoir de
faire sa volonté. Or, le pouvoir appartient à
celui qui possède, et tu ne possèdes pas.
•— Alors, je n'ai fait que changer d'escla-
vage. ' .. ■ ,^^4"
--.Non. Car tu posséderas à ton tour. En
attendant, résigne-toi. Se' résigner est facile,
quand on espère. s Y .
■ Et l'esclave, affranchi, devient le serviteur
résigné, ' ' •
C'est le domestique, c'est-à-dire l'homme
de la maison. Il peut sentir, aimer," sÈ dé-
S'appellsra Caleivcomme dans
i "VValter Scott. S'il n'est pas encore un citoyen,
du moins n'est-il plus une bête de somme,
comme l'esclave d'autrefois.
■ ' : -• ; - L " : " '
C'est dans le théâtre au dix-septième et du
dix-huitième siècles qu'il faut chercher les
successeurs de Caleb. -
L'homme, dans une position subalterne,
ressemble à l'enfant qui ressemble au singe :
il imite.
Il imite les vertus de ses maîtres ; il imite
aussi leurs vices.
■ Mais, pour satisfaire ses vices, il faut deux
choses : le pouvoir et l'argent. Or, comment
y , >: • !
un pauvre diable de valetjsquprocurerait-il le
pouvoir et l'argent, dinsill' société étiquetée
comme l'était l'ancienne s&ciét^ffânçaise Z • -
Parbleu ! En dominant ceux qui'domi-
nent. • - ' 'Y' ;
Et comment faire pour les dominer?
Servir leurs fantaisies, leurs caprices et
leurs passions.. .
Mascariile et Scapin se racontent leurs
proue^ej. L'un, -le ,PQ¡iR,g sur la hinche, se
vante d'avoir' eriïevéuné" AgnWp^értWempèe-
de son maître L'autre, le bonnet sur l'oreille,
rappelle, en riant, qu'il a ramé sur les galè-
res du roi. - .
... i * .
cependant le dix-huitième siècle approche .
de sa fin. . ■ •
Les livres des philosophes ont traîné dans
les antichambres. Rousseau, avant d'écrire le --
Contrat social, à été 'Iaquais. !
Survient Figaro :
« Aux vertus qu'on exige chez un domes- ' .
tique, Votre Excellence connait-elle beau-
coup de - maîtres qui fussent dignes d'être
valets?... » i- v ,
'
Figaro connaît les'droits de l'homme : —
Je vous donne ceci en échange de cela; mes
services valent votre-argent. Qui dit contrat,
,dit égalité des contractants.
.Caleb peut dormir son dernier sommeil.
dans quelque grand fauteuil en tapisserie de
la salle des gardes. Mascariile peut choisir J
entre la profession de voleur et celle èI.'eSplJIÍ.
Le domestique moderne est. né, fil? de ses oeu-
vres, citoyen, électeur et me'mbre de la So-
ciété de- secours mutuel des gens de maiaôQ.
TONY REVILLON.
LES PRÉSENTS DU PAPE
Plusieurs journaux ont annoncé que le papi
envoie à Napoléon III le chapeau et llépée* que
les souverains pontifes ont coutume de bénir la
jour de Noël et de décerner au prince le mieux
méritant de l'église. '*
Cette coutume remonte à une époque plus re-
culée que le pontificat de Sixte IV; mais'e'eft
ce pontife qui, le premier, a réglé le rite de la
cérémonie. La bénédiction s'accomplit ordinai-
rement la nuit de Noël, avant l'office. «
ROCAMBOLE
N°. 19 LES
MISÈRES DE LONDRES
PAR
PONSON DU TERRAIL
DEUXIÈME PARTIE
UN MOULIN SANS EAU
XIII
.. < Y- :
Monteur Whip était, du reste, un homme
prudent. , * ^ _» - ^
11 ne s'amusa point à. suivre les troz person-
nages de trop près. ^ ¡II' f - ,
Rasant les murs, dissimulé le plus possible
dans le brouillard, il sut s'arrêter à distance et
yoirte numéro du ,2?'noveinhre'
l'a. vit entrer dans la' maison' à trois étagés qui
faisait vis-à-vis à la nouvelle prison. ,
f — Où diable vont-ils? 'se demandait l'homme
fouet.
i Il se garda: bien de les suivre à l'intérieur de
les maison, mais il demeura au dehors, .collé:
contre le mur d'enceinte, les yeux fixés sur les
fenêtres qui paraissaient sans lumière.
: Cependant, à force de regarder, il crut s'aper-
cevoir qu'un filet de clarté passait au travers de
l'une d'elles.
1 M. Whip en conclut que cette fenêtre avait des
volets intérieurs et 'que ces volets étaient
fermes.
• Ce gardien féroce était patient, à ses heures,
1 Il attendit.
J Peu après, le filet de lumiene s'éteignit.
• Puis un bruit se fit dans l'air.
C'était la fenêtre qui' s'ouvrait.
i Il avait des yeux de lynx, ce M. Whip. En
dépit de la nuit et du brouillard, il vit d'eux têtes
apparaître à cette croisée et il en conclut sur-le-
champ que l'une de ces deux têtes était celle de
M. Bardel.
La voix monte, mais elle ne descend pas.
Evidemment les deux têtes causaient, mais
ce qu'elles disaient ne pouvait parvenir aux
oreilles de M. Wh'p.
j .SeuLeiuent, mis en éveil sans doute par les
paroles de M. Jonathan, son coUègue, M. Whip
devina ce que M. Bardel n'avait pas deviné,
t'est qu'il pourrait bien être question d'une éva-
sion. -
j Et iJ. fit des efforts prodigieux pour compren-
dre, pour deviner ce que les deux têtes pou-
vaient se dire'.
| Le brouillard a quelquefois une sonorité mer-
veilleuse.
1 Par un temps clair il eût été impossible d'en-
tendre -d'en bas que les deux têtes chuchottaient.
i Le brouillard aidant, M. Whip entendit un
sourd murmure, unv bourdonnement dont il ne
pouvait saisir le^ sens, mais qui lui paraissait
cacher d'importantes confidences.
.Enûn un mot, un seul, lui arriva distinct.
Mais ce mot fut une révélation.
C'était le mot de corde.
M. Whip eut un battement de cœur.
Du moment où on avait pa-rlé de corde, c'est
qu'il s'agissait d'une évasion. ^ «'-■
Et s'il en était ainsi, c'est que M. Bardel allait
être complice de cette évasion.
Dès lors, M. Whip n'avait plus besoin de rien
savoir. Son imagiiaation allait suppléer à tout.
Il se glissa le long dù mur, se rapetissa,, s'é-
loigna pas à pas d'abord, puis en courant, et
M. Ba.rdel n'était pas encore sorti de la Maison
mystérieuse que M. Whip entrait dans la pri-
son. ' • !
| M. Pin, en lui ouvrant, ne lui avait fait aucune
question. -'f**1 •
M. Pin, du reste, était l'homme " le moins cu-
rieux qu'il y eut au monde. :
¡ Il ouvrait et fermait la grille et ne se mêlait
jamais du service intérieur de la prison..
i En chemin, M. Whip agita dans sa pensée Ja;J
question de savoir ce qu'il ferait.
i Irait-il trouver le gouverneur de la prison et
dénoncerait-il M. Bardel ?
j: Il y songea d'abord, mais il renonça à ce '
moyen presque sur-le-champ. f; " r ^
r La prudence lui dit aussitôt que s'il voulait
perdre M. Bardel et lui succéder dans le poste
de gardien chef, il fallait pour cela qu'il le sur- ,
prit en)h.grant délit...... v • "" •
Donc M. Whip rejoignit Jonathan.,, f ~
Jonathan .était enveloppé dans son manteau
et s'était assis dans une espèce de guérite des-
'tinée aux surveillants, à l'extrémité de ce corridor
sur lequel ouvraient les cellules des condam- 1
nés,
M. Wip avait aux lèvres un sourire mysté- „
deux. "J
— Eh bien ? lui dit Jonathan.
— Vous aviez raison, mon cUsr.
— Bardoi a des intelligences an dehors?
I
m
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