Titre : La Petite presse : journal quotidien... / [rédacteur en chef : Balathier Bragelonne]
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1868-01-26
Contributeur : Balathier Bragelonne, Adolphe de (1811-1888). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32837965d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 26 janvier 1868 26 janvier 1868
Description : 1868/01/26 (A3,N647). 1868/01/26 (A3,N647).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k47176497
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-190
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 23/10/2017
LA PETITE PRESSE
. cJOUBNAL Quolril)IEIt 1
Ji cent, le numéro
'
& C., ni. le iHîméfG
Abonnements. - Trc15 neir.. 6ht mois. fia an.
paris a fr. 9 fr. 18 ft., *'
~ 1 . Départements.. Ci -ikil
. Administrai ('"'>• • R. 1)rî.sa»ix. » te
imt un née . — DIMANCHE îG JANVIER 1868. — No 641
. 1 f. ~ . • 1 ...
lHrerteur-Profftî-etmre : J.\ N JÇ 1oN.
. /{éfificfeur *,à (JI II: "1. I)g "&ALATH!£R BHA G ELON NIL
BUREAUX r.'^i : 9. 1- Et f- Rrouot
ADVivtfîTftArtoN»: 13. uinca Hreda.
PARIS, 23 JANVIER 1868.
LES ANNONCES EXCENTRIQUES
Je n'entends discuter
l'annonce, ni sa moralité. C'est s par-
, tir de 1830 que la publicité par le$journaux
a pris chez nous un développement inat.
f tendu. Sous Je règne de Louis-Philippe, il
' «'était formé une. société,la Société Duveyner,'
• qui. disait hautement ; « Pas d'im¡l6.t, pas dev
gouvernement ; pas d'annonces, pas détour-
nai. » Cette société se donna un m$l infini
- pour faire comprendre les bienfaits 4le l'an-
% nonce à la société française. Des bureaux fu-
T rent établis dans tous les quartiers dp Paris.
3n créa l'annonce-omnibus, à trente centi-
mes la ligne. On offrit des remises aux con-
cierges : le public ne devaPit plus rien appren-
; dre que par les journaux. Appartements à louer
'l Dois de lit à vendre, chiens perdus, enfants
,'.{ disparus, lettres, commissions, une insertion
dans le journal tfépôîidait à tout. La Société
; j.)aveyrier échoua absolument. Nous n'étions
vpa« fait aux mœurs américaine»'. Aujourd'hui
-.^es mœurs ont fait des progrès chez nous,et la
î'Société Duveyrier réussirait peut-être dans
!" aie nouvelle tentative.
Si vous voulez en être convaincus, ; comme
■ moi, amusez-vous à parcourir la quatrième
i^age de nos journaux. Souvent même vous
Saurez pas besoin d'aller si loin et vous ver-
, ;;tz, dès la seconde ou la troisième, quelque'
' . ::-éclllmc à laqnelle vous peuvree tirer votre
î&ôpefctt.-/--
Exemple :
Un journal du Midi donnait, il y a quelques
jOUrf, celte correspondance parisienne:
Hier soir, j'étais invité à une p e:ite réunion
anl;Ói)Cale. Il s'agissait, d'entendre quelques frag-
" aïeuls du Pe'iraî,lite de -11. Duprat, un opéra
" eii quatre actes que M. Pernn vieiït de rece-
voir et qui sera mis à l'étudo,*procliaiiiement.*
Je lté connais pas l'ensemble de l'œuvre. Je
n'ai entendu que deux grands airs, un pour con-
. iraito, en antre pour baryton et ténor, et un
•chœur. Mais ce que j'ai entendu est splendide.
S/orehestre était remplacé par un piano, un
,rand piano i't queue, tenu par un accompagna-
l - . *
teur très-habile. J'ai donc pti avoir une idée de
l'harmonie. Quand tous les effets d'orchestra.
lion seront bien rendus, ce sera magnifique.
Vous savez que M. Duprat n'est pas un ar»
tiste de profession. Il avait débuté par être ma-
trin. Sa vocation l'a emporté; il a donné sa dé-
mission, et le voità compositeur. Pui6se-t-il
/obtenir le succès qu'il mérite ! _ '
Âpres le concert, nous avons légèrement trin-
que. On nous a offert des eggnags. C'est un julej^
américain, un frère du mint julep, du sherry 00-:
bler et de tous les a»icricati draughts que l'on ¥j
pire arec un «halumeaù. Ne riez pas ! Il y a %
New-York une maison de commerce qui vend
chaque année pour huit cent-mille francs dit-
'chalumeaux de paille.
J.)tg9uag se boit sans chalumeau. J'efl ai de-,
mandé la recette. Un médecin me l'a donnée.
La voici : . ' .
Prenez deux ou trois blancs d'œuls, saupou-
drez de sifere, beaucoup de -,ucre, battez,battez
ferme ; quand vos blancs d'œufs feront neige,
versez, un petit verre de rhum (un peu plus si.
vous voulez), battez encore et versez là-dessus
un demi-verre de lait bien pur et pas écrémé.
C'est tout bonnement un ch(-!f-d'œuvre. Avec-
cela or.. remet les estomacs malades, on prévient
les rhumes, on les guérit, on moralise les popo:1
lations. Un citoyen grincheux avait l'habitude
de battre sa femme tous les jours i depuis qu'il
boit ad l'eggnag, il ne la flat plus... que trois
fois par semaine, et jamais le dimanche, parti
qu'il respecte la Igi du Seigneur, qui défend de
travailler ce jourflà.
Autre exempte,— cet admirable prospec-
tus lyonnais ; -
CUISINIÈRES U'! SOLDATS 1 H
Anges du foyer, Soutiens de l'a Franct,
VoM
Paire briller, reluire, étirtceîer vos fourniflients
,. v^& baUf.jrifis de cukjne, +
Prenez
Du Tripoli chimique, rien que du Tripoli chimi-
que, toujours du Tripoli chimique 1
Vous le voyez,jios artistes français vont
bien, et nous pouvons espérer due bientôt ils
seront de force à lutter avec les artistes améri-
cains. Cependant, jusqu'à présent, ces der-
niers ont tenu la corde ; et, c'est avec une vé-
ritable admiration, que. je signale quelques-
uns de leurs produits.
Je prends au hasard dans le Nouveau-
Monde, qui ee publie à Montréal, et qui a le
mérite d'être imprime en français.
1
Informations demandées :
On demande des informations touchant 'Olive-
Richer dit La fièche, épouse de Julien Savage, qui
est disparue avec ses deux enfants : une petite
fille de sept ans, du nom de Célina, et un petit
garçon de dix-sept-mois, du nom de Zéçhirin.
Cette femme est hlonde, de taille moyenne, et
un peu marquée de la picote. Elle était vélae,
lors de sa disparition, d'une robe de crin foncé,
avec des croix en velours sur le bas, un châle
noir, un chapeau en soie noire et crin, garni de
rosettes de crêpe.
Toute information sera reçue avec reconnais-
sance par son mari, à Saint-Louis-de-Gonzague
ou à ce bureau.
Deuxième annonce . : i I
Le docteur Tkayer
OCULISTE ET AURISTE
est arrivé à Montréal, et peut être consulté sur
toutes les maladies de Voreille et des yeux, au
ne 198, rue Notre Dame, au-dessus du magasin
de M. Mochrie, confiseur. '
Consultations à toute kepre. Les yeux louches
pressés dans un moment ; les yeux artificiels
posés sans causer de douleur.
; La, cataracte ou les taies. sur les yeux ôtées
sans peines
, L'honorable M. Kierzkowki, sourd depuis
longtemps, a complètement recouvré l'oui. grâce
avx soins du docteur Thayer.
Bureau : 198, me Notre-Dam#
Troisième annonce, -- un photographe.
UN BEAU SOUVENIR
Voici les fêtes, où chacun doit donner un sou-
venir à ceux qui lui sont chers. Or, on ne peut
donner de soi un meilleur souvenir que son por-
trait, quand on ne peut se donner soi-même. Les
plus fidèles portraits sont pris chez M. Lénillé,
n* 236, rue Notre-Dame.
Lëmême journal apprend un jour à ses,
lecteurs que le docteur Radway a reçu un
important document officiel, signé par les-,
professeurs du collège médical de Breslau i
(Prusse). Ce document est un rapport, et dans
ce rapport il est question des pilules régula- -
trices inventées par le docteur.
Le Nouveau-Monde continue :
Bismark ! La Prusse !! Le roi !!!
•
Notre correspondant r.ous informe que, «lors- -
que ce rapport fut publié, il y eut une joie gé-
nérale* à Breslau et à Berlfn. » 24 heures après
qce la grande pureté de cette médecine fut,
connue, il n'y avait plus chez l'agent une SCl1ht'
boite des pilulle5 de Radway à vendre. Le comte
de Bismark en demanda une provision, et ID) a,
dit dans les cercles diplomatiques que ^en re-
tour à la santé était du à ces pilules. Elles sont
maintenant le remède avoué delà famille royale.
— 11 est consolant de penser que le pauvre,
avec 25 intimes, peut être guéri par la même
médeeine qui guérit les rois et leurs premiers <
miDistrest...
Les coiffeurs de New-York ont du génie. -
Lisez le Courrier des Etats-Unis :
Dans les Cavernes de Corail
les cheveux, dit-on, deviennent vert-de-mer, et .
les
SIRÈNES
vont sous ces rochers assidûment lissev leu« •
boucles vertes. Mais les
BELLES DE LA TERRE
préfèrent à toute autre couleur un brun lustré .
ou un noir étincelant, et si la nature leur a rc- -
fusé c'es magnifiques nuances on qu'un malheur
les en ait privées, qu'elles ne se désolent po':,
fioai# guVlles nient re£tHir8 au
Restaurateur des cheveux de Crisîadoro
qui, dans cinq minutes, les dote de la plus belle -
chevelure que la nature ait jamais produite. Fa-
briqué par J. CRISTADORO, 68, Mai tien Larve,
New-York. Vendu par tous les droguistes. Em-
ployé par teus les coiffeurs!...
Encore le Courrier des Etals-Unis.
Retrancher une ligne à l'anecdote suivait;
serait un sacrilége.
Du tempe où la vie privée ou publique se dé-
pensait en plein air, c'était dans le fouillis dM.
forêts à peu près vierges que les hommes eai
ROCAMBOLE
LES
MISÈRES DE LONDRES
PAR
PONSON DU TERRAIL PONSON DU TERRAIL
DEUXIEME PARTI
UN MOULIN SANS EAU
XII
1\0 il
M. W bip. •l'iumimt;-fouet, avait passé la soi-
rée à mar'yn-vr h' Irlandais.
Ralph riait un c-Munt, c'cta't. un titre à la
haine de la brio fun-o,
Dane la Sifllo ;t, treav imill, quand Ralph a'vait
poussé un ni. M. \X!¡il' avait deviné qu'tt ve-
VV.;i if. :: 1 ¡ il ¡;'l'C 'In v?
liait de' reconnaître quelqu'un parmi les ou-
vriers.
Aussi lorsque le petit Irlandais, son quart
d'heure fait, descendit du ^lindre syr l'esca-
beau, M. Whip le fit-il venir près de lui.
-Quand M. Whip appelait un condamné et lui
enjoignait de s'approcher de son tabouret, sur
lequel il trônait comme un tyran, toute la salle
avait la chair de poule : on savait que l'homme-
fouet allait se refaire un peu la main.
Ralph s'était donc approché.
Mais l'enfant ne tremblait pas. Il avait même
la tète haute et son regard limpide et fier brava
l'œil féroce de M. Whip.
Celui-ci le questionna, le menaça, leva son
fouet.
A toutes ses demandes, l'enfant fit la mime
réponse :
— Je ne sais pas.
M. Whip, furieux, lui appliqua une demi,
douzaine de coups de fouet et le renvoya au cy-
lihdre.
Cela avait duré jusqu'au soir, ou plutôt jus-
qu'au moment où M. Bardel» le gardien chef,
entré inopinément dans la salle du treadmill, et
témoin des brutalités de M. Whip, lui en avait
fait des reproches et n'avait pu s'empêcher de
laisser tomber sur Ralph un regard de compas-
sien.
Ce regard avait exaspéré M. Whip.
D'ailleurs, il y avait longtemps que l'homme-
fouet en voulait à M. Bardel.
Celui-ci lui avait souvent reproché sa férocité
et avait même adressé des plaintes au direc-
teur qui, deux fois, avait puni M. Whip.
Néanmoins, M. -Bardel n'avait pas osé sus-
pendre l'homme-fouet de son service ce soir-là,
et il l'avait laissé dans ce corridor ^où oh avait
logé en cellule les ouvriers libres et les condam-
nés les plus jeunes,.parmi lesquels se trouvait
Ralph.
Les gardiens se relevaient de deux en deux
heures pendant le jour et de quatre heures en
quatre heures pendant la nuit.
De six à huit heures, M. Whip était allé dî-
ner à la cantine des gardiens, juste au moment
où M. Bardel enfermait les condamnés, glissait
un poignard à John Colden et laissait ouvertes
la cellule de ce dernier et celle de Ralph.
Seulement, le gardien-chef savait que M.
Whip devait reprendre le service de huit heures
à minuit. '
M. Whip n'était pas plus aimé des autres gar-
diens qu'il ne l'était des condamnés, à une ex-
ception près cependant.
Le proverbe « Qui se ressemble s'ass',mble »
est de tous les pays.
Or. il y avait à Gold-bath.;hlds un autre gar-
dien, habituellement employé^dans la salle tie«.
cordages, qui ne le cédait guère el), procédés
M. Whip.
Ce gardien se nommait Jonathan.
C'était le seul qui aimât M. Whip et le com-
prit...
A l'heure des repas, ils s'asseyaient à côté
l'un de l'autre. Si leur sortie tombait la même
jour, on les voyait visiter ensemble les public-
houle du quartier.
Jonathan et M. Whip haïssaient cordialem***
M. Bardel, qu'ils trouvaient trop doux.
Ce soir-là donc, la même table les ayant réu-
nis comme à l'ordinaire, Jonathan et M. Whip,
tout en prenant leur repas, se mirent à dire du
mal de Mi Bardel. •
Jonathan se pencha à l'oreille - de s or. acolyte
et lui dit : *
— Vous seriez mieux à sa place que lui, mon
cher Whip. Parlez-moi d'un homme comme
vous pour gardien-chef. %
— Beu! fit modestement M. Whip, je saurait
mieux remplir mes fonctions toujours.
— Je le crois sans peine, mon cftr.
— Mais le directeur est entiché de M. Et.rdeL
— Il a tort, dit Jonathan.
. — C'est mon avis.
. __ D'autant plus tort que M. Bardel néglige '
beaucoup son service deouis oueioue temîèa,
. cJOUBNAL Quolril)IEIt 1
Ji cent, le numéro
'
& C., ni. le iHîméfG
Abonnements. - Trc15 neir.. 6ht mois. fia an.
paris a fr. 9 fr. 18 ft., *'
~ 1 . Départements.. Ci -ikil
. Administrai ('"'>• • R. 1)rî.sa»ix. » te
imt un née . — DIMANCHE îG JANVIER 1868. — No 641
. 1 f. ~ . • 1 ...
lHrerteur-Profftî-etmre : J.\ N JÇ 1oN.
. /{éfificfeur *,à (JI II: "1. I)g "&ALATH!£R BHA G ELON NIL
BUREAUX r.'^i : 9. 1- Et f- Rrouot
ADVivtfîTftArtoN»: 13. uinca Hreda.
PARIS, 23 JANVIER 1868.
LES ANNONCES EXCENTRIQUES
Je n'entends discuter
l'annonce, ni sa moralité. C'est s par-
, tir de 1830 que la publicité par le$journaux
a pris chez nous un développement inat.
f tendu. Sous Je règne de Louis-Philippe, il
' «'était formé une. société,la Société Duveyner,'
• qui. disait hautement ; « Pas d'im¡l6.t, pas dev
gouvernement ; pas d'annonces, pas détour-
nai. » Cette société se donna un m$l infini
- pour faire comprendre les bienfaits 4le l'an-
% nonce à la société française. Des bureaux fu-
T rent établis dans tous les quartiers dp Paris.
3n créa l'annonce-omnibus, à trente centi-
mes la ligne. On offrit des remises aux con-
cierges : le public ne devaPit plus rien appren-
; dre que par les journaux. Appartements à louer
'l Dois de lit à vendre, chiens perdus, enfants
,'.{ disparus, lettres, commissions, une insertion
dans le journal tfépôîidait à tout. La Société
; j.)aveyrier échoua absolument. Nous n'étions
vpa« fait aux mœurs américaine»'. Aujourd'hui
-.^es mœurs ont fait des progrès chez nous,et la
î'Société Duveyrier réussirait peut-être dans
!" aie nouvelle tentative.
Si vous voulez en être convaincus, ; comme
■ moi, amusez-vous à parcourir la quatrième
i^age de nos journaux. Souvent même vous
Saurez pas besoin d'aller si loin et vous ver-
, ;;tz, dès la seconde ou la troisième, quelque'
' . ::-éclllmc à laqnelle vous peuvree tirer votre
î&ôpefctt.-/--
Exemple :
Un journal du Midi donnait, il y a quelques
jOUrf, celte correspondance parisienne:
Hier soir, j'étais invité à une p e:ite réunion
anl;Ói)Cale. Il s'agissait, d'entendre quelques frag-
" aïeuls du Pe'iraî,lite de -11. Duprat, un opéra
" eii quatre actes que M. Pernn vieiït de rece-
voir et qui sera mis à l'étudo,*procliaiiiement.*
Je lté connais pas l'ensemble de l'œuvre. Je
n'ai entendu que deux grands airs, un pour con-
. iraito, en antre pour baryton et ténor, et un
•chœur. Mais ce que j'ai entendu est splendide.
S/orehestre était remplacé par un piano, un
,rand piano i't queue, tenu par un accompagna-
l - . *
teur très-habile. J'ai donc pti avoir une idée de
l'harmonie. Quand tous les effets d'orchestra.
lion seront bien rendus, ce sera magnifique.
Vous savez que M. Duprat n'est pas un ar»
tiste de profession. Il avait débuté par être ma-
trin. Sa vocation l'a emporté; il a donné sa dé-
mission, et le voità compositeur. Pui6se-t-il
/obtenir le succès qu'il mérite ! _ '
Âpres le concert, nous avons légèrement trin-
que. On nous a offert des eggnags. C'est un julej^
américain, un frère du mint julep, du sherry 00-:
bler et de tous les a»icricati draughts que l'on ¥j
pire arec un «halumeaù. Ne riez pas ! Il y a %
New-York une maison de commerce qui vend
chaque année pour huit cent-mille francs dit-
'chalumeaux de paille.
J.)tg9uag se boit sans chalumeau. J'efl ai de-,
mandé la recette. Un médecin me l'a donnée.
La voici : . ' .
Prenez deux ou trois blancs d'œuls, saupou-
drez de sifere, beaucoup de -,ucre, battez,battez
ferme ; quand vos blancs d'œufs feront neige,
versez, un petit verre de rhum (un peu plus si.
vous voulez), battez encore et versez là-dessus
un demi-verre de lait bien pur et pas écrémé.
C'est tout bonnement un ch(-!f-d'œuvre. Avec-
cela or.. remet les estomacs malades, on prévient
les rhumes, on les guérit, on moralise les popo:1
lations. Un citoyen grincheux avait l'habitude
de battre sa femme tous les jours i depuis qu'il
boit ad l'eggnag, il ne la flat plus... que trois
fois par semaine, et jamais le dimanche, parti
qu'il respecte la Igi du Seigneur, qui défend de
travailler ce jourflà.
Autre exempte,— cet admirable prospec-
tus lyonnais ; -
CUISINIÈRES U'! SOLDATS 1 H
Anges du foyer, Soutiens de l'a Franct,
VoM
Paire briller, reluire, étirtceîer vos fourniflients
,. v^& baUf.jrifis de cukjne, +
Prenez
Du Tripoli chimique, rien que du Tripoli chimi-
que, toujours du Tripoli chimique 1
Vous le voyez,jios artistes français vont
bien, et nous pouvons espérer due bientôt ils
seront de force à lutter avec les artistes améri-
cains. Cependant, jusqu'à présent, ces der-
niers ont tenu la corde ; et, c'est avec une vé-
ritable admiration, que. je signale quelques-
uns de leurs produits.
Je prends au hasard dans le Nouveau-
Monde, qui ee publie à Montréal, et qui a le
mérite d'être imprime en français.
1
Informations demandées :
On demande des informations touchant 'Olive-
Richer dit La fièche, épouse de Julien Savage, qui
est disparue avec ses deux enfants : une petite
fille de sept ans, du nom de Célina, et un petit
garçon de dix-sept-mois, du nom de Zéçhirin.
Cette femme est hlonde, de taille moyenne, et
un peu marquée de la picote. Elle était vélae,
lors de sa disparition, d'une robe de crin foncé,
avec des croix en velours sur le bas, un châle
noir, un chapeau en soie noire et crin, garni de
rosettes de crêpe.
Toute information sera reçue avec reconnais-
sance par son mari, à Saint-Louis-de-Gonzague
ou à ce bureau.
Deuxième annonce . : i I
Le docteur Tkayer
OCULISTE ET AURISTE
est arrivé à Montréal, et peut être consulté sur
toutes les maladies de Voreille et des yeux, au
ne 198, rue Notre Dame, au-dessus du magasin
de M. Mochrie, confiseur. '
Consultations à toute kepre. Les yeux louches
pressés dans un moment ; les yeux artificiels
posés sans causer de douleur.
; La, cataracte ou les taies. sur les yeux ôtées
sans peines
, L'honorable M. Kierzkowki, sourd depuis
longtemps, a complètement recouvré l'oui. grâce
avx soins du docteur Thayer.
Bureau : 198, me Notre-Dam#
Troisième annonce, -- un photographe.
UN BEAU SOUVENIR
Voici les fêtes, où chacun doit donner un sou-
venir à ceux qui lui sont chers. Or, on ne peut
donner de soi un meilleur souvenir que son por-
trait, quand on ne peut se donner soi-même. Les
plus fidèles portraits sont pris chez M. Lénillé,
n* 236, rue Notre-Dame.
Lëmême journal apprend un jour à ses,
lecteurs que le docteur Radway a reçu un
important document officiel, signé par les-,
professeurs du collège médical de Breslau i
(Prusse). Ce document est un rapport, et dans
ce rapport il est question des pilules régula- -
trices inventées par le docteur.
Le Nouveau-Monde continue :
Bismark ! La Prusse !! Le roi !!!
•
Notre correspondant r.ous informe que, «lors- -
que ce rapport fut publié, il y eut une joie gé-
nérale* à Breslau et à Berlfn. » 24 heures après
qce la grande pureté de cette médecine fut,
connue, il n'y avait plus chez l'agent une SCl1ht'
boite des pilulle5 de Radway à vendre. Le comte
de Bismark en demanda une provision, et ID) a,
dit dans les cercles diplomatiques que ^en re-
tour à la santé était du à ces pilules. Elles sont
maintenant le remède avoué delà famille royale.
— 11 est consolant de penser que le pauvre,
avec 25 intimes, peut être guéri par la même
médeeine qui guérit les rois et leurs premiers <
miDistrest...
Les coiffeurs de New-York ont du génie. -
Lisez le Courrier des Etats-Unis :
Dans les Cavernes de Corail
les cheveux, dit-on, deviennent vert-de-mer, et .
les
SIRÈNES
vont sous ces rochers assidûment lissev leu« •
boucles vertes. Mais les
BELLES DE LA TERRE
préfèrent à toute autre couleur un brun lustré .
ou un noir étincelant, et si la nature leur a rc- -
fusé c'es magnifiques nuances on qu'un malheur
les en ait privées, qu'elles ne se désolent po':,
fioai# guVlles nient re£tHir8 au
Restaurateur des cheveux de Crisîadoro
qui, dans cinq minutes, les dote de la plus belle -
chevelure que la nature ait jamais produite. Fa-
briqué par J. CRISTADORO, 68, Mai tien Larve,
New-York. Vendu par tous les droguistes. Em-
ployé par teus les coiffeurs!...
Encore le Courrier des Etals-Unis.
Retrancher une ligne à l'anecdote suivait;
serait un sacrilége.
Du tempe où la vie privée ou publique se dé-
pensait en plein air, c'était dans le fouillis dM.
forêts à peu près vierges que les hommes eai
ROCAMBOLE
LES
MISÈRES DE LONDRES
PAR
PONSON DU TERRAIL PONSON DU TERRAIL
DEUXIEME PARTI
UN MOULIN SANS EAU
XII
1\0 il
M. W bip. •l'iumimt;-fouet, avait passé la soi-
rée à mar'yn-vr h' Irlandais.
Ralph riait un c-Munt, c'cta't. un titre à la
haine de la brio fun-o,
Dane la Sifllo ;t, treav imill, quand Ralph a'vait
poussé un ni. M. \X!¡il' avait deviné qu'tt ve-
VV.;i if. :: 1 ¡ il ¡;'l'C 'In v?
liait de' reconnaître quelqu'un parmi les ou-
vriers.
Aussi lorsque le petit Irlandais, son quart
d'heure fait, descendit du ^lindre syr l'esca-
beau, M. Whip le fit-il venir près de lui.
-Quand M. Whip appelait un condamné et lui
enjoignait de s'approcher de son tabouret, sur
lequel il trônait comme un tyran, toute la salle
avait la chair de poule : on savait que l'homme-
fouet allait se refaire un peu la main.
Ralph s'était donc approché.
Mais l'enfant ne tremblait pas. Il avait même
la tète haute et son regard limpide et fier brava
l'œil féroce de M. Whip.
Celui-ci le questionna, le menaça, leva son
fouet.
A toutes ses demandes, l'enfant fit la mime
réponse :
— Je ne sais pas.
M. Whip, furieux, lui appliqua une demi,
douzaine de coups de fouet et le renvoya au cy-
lihdre.
Cela avait duré jusqu'au soir, ou plutôt jus-
qu'au moment où M. Bardel» le gardien chef,
entré inopinément dans la salle du treadmill, et
témoin des brutalités de M. Whip, lui en avait
fait des reproches et n'avait pu s'empêcher de
laisser tomber sur Ralph un regard de compas-
sien.
Ce regard avait exaspéré M. Whip.
D'ailleurs, il y avait longtemps que l'homme-
fouet en voulait à M. Bardel.
Celui-ci lui avait souvent reproché sa férocité
et avait même adressé des plaintes au direc-
teur qui, deux fois, avait puni M. Whip.
Néanmoins, M. -Bardel n'avait pas osé sus-
pendre l'homme-fouet de son service ce soir-là,
et il l'avait laissé dans ce corridor ^où oh avait
logé en cellule les ouvriers libres et les condam-
nés les plus jeunes,.parmi lesquels se trouvait
Ralph.
Les gardiens se relevaient de deux en deux
heures pendant le jour et de quatre heures en
quatre heures pendant la nuit.
De six à huit heures, M. Whip était allé dî-
ner à la cantine des gardiens, juste au moment
où M. Bardel enfermait les condamnés, glissait
un poignard à John Colden et laissait ouvertes
la cellule de ce dernier et celle de Ralph.
Seulement, le gardien-chef savait que M.
Whip devait reprendre le service de huit heures
à minuit. '
M. Whip n'était pas plus aimé des autres gar-
diens qu'il ne l'était des condamnés, à une ex-
ception près cependant.
Le proverbe « Qui se ressemble s'ass',mble »
est de tous les pays.
Or. il y avait à Gold-bath.;hlds un autre gar-
dien, habituellement employé^dans la salle tie«.
cordages, qui ne le cédait guère el), procédés
M. Whip.
Ce gardien se nommait Jonathan.
C'était le seul qui aimât M. Whip et le com-
prit...
A l'heure des repas, ils s'asseyaient à côté
l'un de l'autre. Si leur sortie tombait la même
jour, on les voyait visiter ensemble les public-
houle du quartier.
Jonathan et M. Whip haïssaient cordialem***
M. Bardel, qu'ils trouvaient trop doux.
Ce soir-là donc, la même table les ayant réu-
nis comme à l'ordinaire, Jonathan et M. Whip,
tout en prenant leur repas, se mirent à dire du
mal de Mi Bardel. •
Jonathan se pencha à l'oreille - de s or. acolyte
et lui dit : *
— Vous seriez mieux à sa place que lui, mon
cher Whip. Parlez-moi d'un homme comme
vous pour gardien-chef. %
— Beu! fit modestement M. Whip, je saurait
mieux remplir mes fonctions toujours.
— Je le crois sans peine, mon cftr.
— Mais le directeur est entiché de M. Et.rdeL
— Il a tort, dit Jonathan.
. — C'est mon avis.
. __ D'autant plus tort que M. Bardel néglige '
beaucoup son service deouis oueioue temîèa,
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