Titre : La Petite presse : journal quotidien... / [rédacteur en chef : Balathier Bragelonne]
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1872-06-09
Contributeur : Balathier Bragelonne, Adolphe de (1811-1888). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32837965d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 09 juin 1872 09 juin 1872
Description : 1872/06/09 (A6,N2224). 1872/06/09 (A6,N2224).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4715296w
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-190
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 23/10/2017
LA PETITE PRESSE
5 cent. le numéro ,
JOURNAL QUOT!D!EN
5 cent. le numéro
ABONNEMENTS —Trois mois Six mois Un an , ' '
Paris 5 fr. 9 fr. ISfrA
Départements.... 6 11 22 Il
Admmsiraieur : BOURDILLIAT
l.J: anSe. /.gzj
7i apnée. ««" DIMANCHE 9 JUIN- 1872. — Sainte PÉLAGIE -- W 2224.
RÉDACTION ET ADMINISTRATION
quai Voltaire
Succursale : 9, rue Drouot, 9
PARIS, 8 JUIN 1872
L'EXPOSITION DE PEINTURE
QUATRIÈME ARTICLE
Il y a au Salon deux tableaux de M. Prê-
tais.
L'un est intitulé la Séparation, l'autre
P) tisonniers. Tous les deux sont conçus dans
Bette teinte un peu terne qu'on a pu déplo-
rer dans les précédents tableaux de ce vé-
ritable artiste, mais qui dans ce cas parti-
culier donne un accent étrange de tristesse
:et de vérité à ces toiles.
On ne peut pas dire qu'on aime ce sujet.
Mais, puisque c'est celui qu'a choisi ie pein-
i tre, il faut" convenir que rien n'est plus mé-
lancolique que cette réunion de malheureux
pleurant sur la patrie plus que sur eux-
; mêmes et se laissant aller à ce désespoir.
Un jour, j'eus l'honneur de visiter l'ate-
ilier de M. Protais.
P J'y ai vu un tableau dont le souvenir
,.m'obsède et qui se retrace fidèlement à ma
.mémoire chaque fois que j'entends pronon-
cer le nom de ce peintre.
I C'était une grande toile. M. Protais nous
-^affirma qu'elle était peinte d'après nature ;
et, en effet, je ne crois pas qu'on puisse in-
tenter un pareil effet.
La guerre de Crimée était finie depuis
quelques mois. Dans un ravin, on voyait
étendus deux soldats russes tués sans doute
dans les derniers combats.
Les vêtements étaient intacts et à peu
près propres. .
Les fusils gisaient à côté des deux
morts.
Les têtes étaient encore coiffées des petits
bonnets sans visière de l'infanterie mosco-
vite.
Mais sous ces vêtements flasques qui s'é-
largissaient sur le sol, il n'y avait rien. Les
corps étaient réduits en poussière.
De manches trop -larges émergeaient les
ossements brunis des mains. Dans les sou-
liers on voyait pour ainsi dire les os déchar-
nés des pieds et sous la casquette les trous'
profonds des yeux et le rictus hideux d'une
bouche sans lèvre.
C'était le spectacle de la mort, de la mort
abandonnée.
Il était évident que personne au monde ne
&'était douté de la disparition de ces mal-
heureux et qu'ils avaient péri là sans se-
cours.
Mais à côté de ce spectacle désolant et
terrible le peintre avait placé comme con-
traste la plus éblouissante manifestation de
la vie.
On est au printemps. La nature ressusci-
tée emplit l'air de feuillages à peine ver-
doyants.
L'herbe et les fleurettes poussent dru
autour des deux morts et vont bientôt les en-
sevelir sous un dôme de verdure. Un églan-
tier étend ses rameaux jusque sur les crâ-
nes des deux squelettes et semble protester
contre leur mort par la rigueur de ses
pousses. -
Il n'y avait pas autre chose. C'était un
poëme.
Je demandai à l'artiste pourquoi il n'ex-
posait pas ce tableau. Nous étions sous l'em-
pire. Il me répondit :
— Le gouvernement n'aime pas beau-
coup qu'on discrédite la, guerre et mon ta-
bleau ne serait pas admis.
Je me permets de demander aujourd'hui
à M. Protais pourquoi, sous la République,
il n'exposérait pas cette œuvre magistrale.
J ai,vu.dans, l'atelier d'un autre peintre
une toile qui pourrait faire pendant à
celle-là.
La scène se passe aussi en Crimée. La
nejge couvre la terre à perte de vue. Un
zouave. est en faction. Rien de plus. , • ^
Ici, c'est la nature qui est morte; mais
ce zouave est si bien planté, si fort, si puis-
sant, si beau, que l'on ne s'inquièle pas de
lui et qu'il: fait aussi l'antithèse avec la dé-
solation qui l'entoure.
L'auteur de ce zouave s'appelle M. Pra-
delles. C'est un peintre de beaucoup de ta-
lent et de trop de modestie, qui expose de-
puis dix ans, et que tous les critiques ont
loué à leur tour. :
Cette année, M. Pradelles a exposé un
paysage : Chemin creux el Floirac, effet
d'automne.
J'ai attentivement observé le plus grand
nombre de paysages du Salon, et je dois
dire que j'en ai peu vus qui soient de cette
valeur. -
J'ai, du reste, la consolation d'être de cet
avis avec beaucoup d'artistes — des meil-
leurs bien entendu — et de critiques.
Il y a là une observation scrupuleuse de
la nature. La saison et l'heure sont admi-
rablement étudiées et rendues avec une ha-
bileté de premier ordre. Ce chemin creux
plein de mystère et de mélancolie vous attire
et vous charme ; les feuilles jaunies des
grands arbres poussent la note jusqu'à la
tristesse, mais au fond 'on aperçoit un toit
où l'on trouvera peut-être la gaieté.
C'est simple, mais cela est .enveloppé
d'une atmosphère de vérité et de poésie en
même temps, qui vous séduit et vous en-
chante. z
, Il faut que le lecteur en prenne son parti,
je suis plutôt un flâneur qu'un critique, et,
maintenant que j'ai rempli mon devoir en- ~
1
vers le Salon d'honneur, je me plais à cou-
rir çà et là, admirant ce qui est bien,
m'extasiant devant ce qui est mieux et cher-
chant le talent où il se cache.
C'est ainsi que je me suis vu arrêté par
une toile aimable et gracieuse, à l'aspect de
laquelle j'ai vivement feuilleté mon livret.
J'ai presque regretté d'apprendre que ce
charmant tableau était de Mlle Eva Gonza-
lez. Non, pas que je sois fâché de constater
du talent chez la fille d'un de nos plus ai-
mables confrères, mais parce que j'ai craint
qu'on ne pût me croire disposé à plus d'in-
dulgence pour la charmante artiste.
Eh! bien non. Je n'ai pas besoin d'être
indulgent. Mlle Gonzalez a du talent, un
vrai et sérieux talent, et son tableau, inti-
tulé Indolence, mérite les éloges du critique
le plus acerbe et le plus pointu. -
J'aime moins, — mais moins seulement,
— le pastel intitulé la Plante favorite,
quoique j'y découvre mille difficultés vain-
cues et une entente complète de cet, art dif-
ficile.
Si Mlle Gonzalez était un homme, je lui
ferais bien d'autres compliments.
VENDREDI.
Dernières Nouvelles
M. Thiers aurait, dit-on, fait savoir à M.
d'Arnim que les discussions de l'Assemblée
nationale l'occupent à tel point qu'il se voit
obligé- de le prier de suspendre les négocia-
tions pour la libération du territoire.
Il aurait été,, en conséquence, entendu que
ces négociations ne seraient reprises qu'après
le vote de la loi sur l'armée.
Au moment même où s apprêtent les funé-
railles du maréchal Vaillant, on reçoit les
nouvelles les plus alarmantes de la santé du
maréchal Forey. Les médecins désespèrent de
le sauver.
Si le dénouement qu'on redoute se réalise,
la pléiade des maréchaux survivants se trou-
verait réduite à cinq : MM. Baraguey-d'Hil-
liers, Canrobert, Mac-Mahon, Le Bœuf et
Bazaine.
On assure à ce propos que le gouvernement
est résolu à supprimer la dignité de maréchal,
en procédant par voie d'extinction.
Voici le texte de la résolution à laquelle
s'est arrêta la commission des capitulations
et qui ser1Jra de conclusion au rapport de M.
Keller :
« L'Assemblée nationale ordonne la publi-
« cation au Journal officiel des rapports qui i
« ont résumé les travaux et servi de bases aux
« avis motivés du conseil d'enquête sur les
« capitulations de Strasbourg et de Sedan. »
La proposition d'amnistie partielle présen-
tée par 'M. de Pressensé sera, parait-il, mise
en discussion immédiatement après le vote de
la loi militaire. -
des L'arrêté de M. de' Kératry 7au sujet
au10nS été et de la loi de germinal an X,
nistres aurait, i t-on, ^ délib.eré en conseil des mi-
Pn l nl* formulé pnr M. Victor Lefranc, qu.'
en a ordonné la publication.
On télégraphie de Marseille, 7 juin :
i, arrêté par lequel le préfet,, M. deJCéra-
ry, annulait 1 arrête du maire interdisant les
processions de la Fête-Dieu, n'a donné .lieu à
aucun trouble.
Ce matin a eu lieu la cérémonie de la pré.
d'un cierge la chapelle du monas-
tère de la Visitation, situé hors de la ville sur
le, chemin de la Blancarde.
Cette cérémonie,, qui était l'accomplisse.
ment d un vœu fait en 1722 par les échevins
de la ville, dans le but de rappeler à la popu-
lation marseillaise le souvenir de l'heureuse
délivrance de la peste de 1720, a été splendide.
_L éveque de Marseille officiait. Le général
Espivent, les généraux de brigade, la magis-
trature, le parquet, les membres de la cham-
i tribunal de commerce, le secrétaire
général de la préfecture, le commissaire gé-
néral de la marine, les représentante de tou-
tes les sociétés et de toutes les corporations de
la ville y assistaient.
La jeunesse de Marseille a offert un bou-
quet monstre. La foule, très-considérable,
était évaluée à plusieurs milliers de person-
nes, dont l'attitude a été fort respectueuse.
Lyon, le 7 juin, 6 h. 20, selr.
La première représentation de Rabagas a eu
lieu hier soir, non pas au théâtre des Variétés,
ou des Nouveautés, comme l'annonçaient il y
a quelques jours de nombreux journaux pa-
risiens, mais bien au Gymnase, sur la petite
scène du quai Saint-Antoine, dans cette salle
qui avait été aménagée, il y a bien longtemps
déjà, pour les concerts du Cercle musical.
C'est M. Maurel qui dirige ce théâtre, et qui
sait y attirer la population lyonnaise. e
Hier soir, bien avantTouverture des por-
tes, la foule se pressait sur le quai. En un ins-
tant la salle fut envahie.
Dès le premier acte il fut évident qu'il y
avait parti pris de troubler la représentation.1
A. chaque instant des groupes de siffleurs in-,
terrompaient le dialogue.
Au second acte, le bruit redoublant, le
commissaire de police ceignit son écharpe et
engagea le public à cesser ces manifestations
tumultueuses. On ne tint aucun compte de
ces observations ; le plus acharné des siffleurs,
désigné aux agents par le commissaire de po-
lice, parvint à s'enfuir.
Au troisième acte, le commissaire dut me-
nacer de faire évacuer la salle et fit les trois
sommations, et peu après le rideau tomba au
milieu d'un épouvantable charivari.
Au quatrième acte, nouveaux orages. La
commissaire fut forcé d'ordonner l'expulsion
des tapageurs et le calme se rétablit.
Le commissaire reconnut d'ailleurs aux
spectateurs le droit de siffler, mais sans empê-
cher la représentation.
Le général Bourbaki est venu une seconde
fois, avec sa famille, visiter l'Exposition.
M. Vassel, maire de Caluire, a donné sa
démission à la suite de l'affaire des écoles. On
N° 50. — Feuilleton de la PETITE PRESSE
Le Chiffonnier Philosophe
DEUXIÈME PARTIE
XI
Ténébreuses attaques (1).
Une demi-heure après, le bataillon carré,
composé de Matagatos, de Jaluzot, du père
Deshayes et de Mme la Lune, débouchait,
sous le commandement de Cambronne, dans
la rue écartée oÙ s'élève le couvent du Gros-
Saillou.
Les abords de l'édifice étaient complètement
déserts, car une heure du matin tintait à la
chapelle, et le quartier, éloigné du centre du
mouvement parisien, ne compte qu'une popu-
lation très-clairsemée.
— De quel côté le jardin? demanda le
Tueur, en sifflant Ralph, et en tirant de sa
poche un énorme couteau-poignard.
— Il borde la ruelle à gauche, répondit la
cartomancienne.
— Bien! il fait noir par là comme dans un
(1) Pour s'assurer qu'il n'y a pas un iota d'inven-
î!ans les étraîl?es métiers dont les
f, es Cambonne vent user à son profit, lire
^industries « , inconnues de feu Privat d'Anglemont.
four... Allons-y gaiement!... Vous, mon vé-|
nérable, et vous, ma commère, à chaque bout
du passage :%vous imiterez l'aboiement du
chien, si une ronde de police arrivait par ha-
sard... Alors, il faudrait décamper à la sour-
dine : ôtons donc nos escarpins d'avance...
Quant à vous, messieurs Jaluzot et Deshayes,
suivez-moi 1
— C'est un vrai Gille-hamme-tel! déclara avec
admiration la Lune.
- La cohorte se divisa selon les instructions
données par Matagatos, qui se mit à longer,
en se traînant sur les mains et les genoux,
le mur du jardin conventuel, dont le bull-
terrier, marchant en tête, flairait la base.
Le blanchisseur et le trappeur parisien em-
boitèrent silencieusement le pas.
Tout à coup, Ralph, en tombant en arrêt,
arrêta par ricochet toute la file.
— J'en étais sûr, dit son maître à voix
basse. Il y a une gargouille grillée pour l'é-
coulement des eaux... Deux poignes solides
suffiront pour forcer provisoirement l'obstacle.
— Je suis prêt, répondit Jaluzot.
— Mais, objecta le père Deshayes, le chien
pourra-t-il passer ?
— Lui ! répliqua le chiffonnier, il entrerait
par le trou d'une aiguille.
— Mieux que le chameau de l'Ecriture, re-
partit le pêcheur de buissons, qui ' bouquinait
beaucoup à ses moments perdus. ;
Le Tueur de chats était nyctalope : il des-
cella habilement, avec son fort couteau, le
haut du grillage de l'égout. Puis, incitant le
blanchisseur à tirer dessus ensemble, ils abat-
tirent la grille, sans déchausser toutefois ses
tenons inférieurs. : ~ .
— ■ Attention! lui dit-il gravement à 1'0- 1
reille. Passe ! cherche ! ramène !... Point de
gueulée avant la sortie surtout !
Le bull-terrier frétilla la queue et s'enfonça
dans la gargouille.
Son- maître s'accroupit devant le trou,
l'arme haute dans la main droite, et la gau-
che tendue au bord du conduit. *
Pendant quelques minutes, le silence fut
mortuaire. ,
Enfin, de l'intérieur du jardin, arriva jus-
qu'aux guetteurs un bruit singulier de bonds
sourds et de souffles saccadés.
Le Tueur lança dans la gargouille un long
miaulement d'une imitation parfaite.
Aussitôt la course bizarre se rapprocha ra-
pidement de l'autre côté du mur. Des frôle-
ments eurent lieu au fond du petit égout, d'où
partit un cri qui n'avait rien - d'humain, —
comme. on écrit dans les romans à fortes situa-
.tions.
Une seconde après, le fer de l'extermina-
teur s'abattait sur une tête éclairée par deux
yeux phosphorescents... maisbien vite éteints,
hélas 1
— Et d'un ! fit en ricanant le meurtrier,
qui tira à lui un corps inerte. Pas de danger
qu'il eût. été loin, au reste, car Ralph, selon
mon ordre, lui avait cassé les reins au dé-
buché.
Le sinistre drame se renouvela encore deux
fois avec les mêmes péripéties.
Puis l'aide-bourreau à quatre pattes mon-
tra son museau ensanglanté à l'orifice de la
gargouille.
— C'est qu'il n'y en a plus, conclut Mata-
£|tQ9i il eù restait seulement la d'ip
dans tout l'établissement, Ralph ne aurait pas
revenu. Donc, à votre tour, père Desbayes.
L'interpelé prit le sac solidement fermé qui
grouillait sur son dos, le dénoua et disposa,
avec promptitude et soin, son ouverture con-
tre le trou de la muraille.
— Un instant, lui disait en même temps,
non sans une certaine émotion, le Tueur.Vous
me garantissez, comme si j'étais Cambronne,
que le venin n'est pas à craindre ? Ça ne se-
rait plus drôle du tout en cas contraire, sa:
vez-vous, mon vieux?
Le pêcheur de buissons haussa les épaules.
— J'en remontrerais là-dessus -à feu M. de
Lacépède, grommela-t-il. Tenez-Bon la poche
contre le conduit à ma place, maître Jaluzot.
. Celui-ci obéit passivement, et le bonhomme
secoua avec précaution le sac, qui demeura
bientôt flasque et plat, vidé de ses ondulations
continuelles.
Alors Matagatos se joignit au blanchisseur,
afin de ramener la grille de la gargouille dans
sa position normale, de façon à ce qu'il eût
fallu un examen attentif, pour s'apercevoir
que le scellement supérieur était rompu.
Puis le farouche exterminateur essuya et
referma son couteau rouge de sang...
Il poussa dans la grande poche de toile,
veuve de ses premiers hôtes, les cadavres de
ses victimes, que Ralph flairait avec des gro- •
gnements irrités...
Et il appela, par un pi... ouitt ! caractéristi-
que, Mme la Lune, toujours en faction à
l'une des extrémités de la ruelle où s'était
consommé le multiple attentat.
Les trois hommes, la femme et le bull-ter-
rier rejoignirent ensuite le philosophe, restai
mMÊm au posw d~t.
5 cent. le numéro ,
JOURNAL QUOT!D!EN
5 cent. le numéro
ABONNEMENTS —Trois mois Six mois Un an , ' '
Paris 5 fr. 9 fr. ISfrA
Départements.... 6 11 22 Il
Admmsiraieur : BOURDILLIAT
l.J: anSe. /.gzj
7i apnée. ««" DIMANCHE 9 JUIN- 1872. — Sainte PÉLAGIE -- W 2224.
RÉDACTION ET ADMINISTRATION
quai Voltaire
Succursale : 9, rue Drouot, 9
PARIS, 8 JUIN 1872
L'EXPOSITION DE PEINTURE
QUATRIÈME ARTICLE
Il y a au Salon deux tableaux de M. Prê-
tais.
L'un est intitulé la Séparation, l'autre
P) tisonniers. Tous les deux sont conçus dans
Bette teinte un peu terne qu'on a pu déplo-
rer dans les précédents tableaux de ce vé-
ritable artiste, mais qui dans ce cas parti-
culier donne un accent étrange de tristesse
:et de vérité à ces toiles.
On ne peut pas dire qu'on aime ce sujet.
Mais, puisque c'est celui qu'a choisi ie pein-
i tre, il faut" convenir que rien n'est plus mé-
lancolique que cette réunion de malheureux
pleurant sur la patrie plus que sur eux-
; mêmes et se laissant aller à ce désespoir.
Un jour, j'eus l'honneur de visiter l'ate-
ilier de M. Protais.
P J'y ai vu un tableau dont le souvenir
,.m'obsède et qui se retrace fidèlement à ma
.mémoire chaque fois que j'entends pronon-
cer le nom de ce peintre.
I C'était une grande toile. M. Protais nous
-^affirma qu'elle était peinte d'après nature ;
et, en effet, je ne crois pas qu'on puisse in-
tenter un pareil effet.
La guerre de Crimée était finie depuis
quelques mois. Dans un ravin, on voyait
étendus deux soldats russes tués sans doute
dans les derniers combats.
Les vêtements étaient intacts et à peu
près propres. .
Les fusils gisaient à côté des deux
morts.
Les têtes étaient encore coiffées des petits
bonnets sans visière de l'infanterie mosco-
vite.
Mais sous ces vêtements flasques qui s'é-
largissaient sur le sol, il n'y avait rien. Les
corps étaient réduits en poussière.
De manches trop -larges émergeaient les
ossements brunis des mains. Dans les sou-
liers on voyait pour ainsi dire les os déchar-
nés des pieds et sous la casquette les trous'
profonds des yeux et le rictus hideux d'une
bouche sans lèvre.
C'était le spectacle de la mort, de la mort
abandonnée.
Il était évident que personne au monde ne
&'était douté de la disparition de ces mal-
heureux et qu'ils avaient péri là sans se-
cours.
Mais à côté de ce spectacle désolant et
terrible le peintre avait placé comme con-
traste la plus éblouissante manifestation de
la vie.
On est au printemps. La nature ressusci-
tée emplit l'air de feuillages à peine ver-
doyants.
L'herbe et les fleurettes poussent dru
autour des deux morts et vont bientôt les en-
sevelir sous un dôme de verdure. Un églan-
tier étend ses rameaux jusque sur les crâ-
nes des deux squelettes et semble protester
contre leur mort par la rigueur de ses
pousses. -
Il n'y avait pas autre chose. C'était un
poëme.
Je demandai à l'artiste pourquoi il n'ex-
posait pas ce tableau. Nous étions sous l'em-
pire. Il me répondit :
— Le gouvernement n'aime pas beau-
coup qu'on discrédite la, guerre et mon ta-
bleau ne serait pas admis.
Je me permets de demander aujourd'hui
à M. Protais pourquoi, sous la République,
il n'exposérait pas cette œuvre magistrale.
J ai,vu.dans, l'atelier d'un autre peintre
une toile qui pourrait faire pendant à
celle-là.
La scène se passe aussi en Crimée. La
nejge couvre la terre à perte de vue. Un
zouave. est en faction. Rien de plus. , • ^
Ici, c'est la nature qui est morte; mais
ce zouave est si bien planté, si fort, si puis-
sant, si beau, que l'on ne s'inquièle pas de
lui et qu'il: fait aussi l'antithèse avec la dé-
solation qui l'entoure.
L'auteur de ce zouave s'appelle M. Pra-
delles. C'est un peintre de beaucoup de ta-
lent et de trop de modestie, qui expose de-
puis dix ans, et que tous les critiques ont
loué à leur tour. :
Cette année, M. Pradelles a exposé un
paysage : Chemin creux el Floirac, effet
d'automne.
J'ai attentivement observé le plus grand
nombre de paysages du Salon, et je dois
dire que j'en ai peu vus qui soient de cette
valeur. -
J'ai, du reste, la consolation d'être de cet
avis avec beaucoup d'artistes — des meil-
leurs bien entendu — et de critiques.
Il y a là une observation scrupuleuse de
la nature. La saison et l'heure sont admi-
rablement étudiées et rendues avec une ha-
bileté de premier ordre. Ce chemin creux
plein de mystère et de mélancolie vous attire
et vous charme ; les feuilles jaunies des
grands arbres poussent la note jusqu'à la
tristesse, mais au fond 'on aperçoit un toit
où l'on trouvera peut-être la gaieté.
C'est simple, mais cela est .enveloppé
d'une atmosphère de vérité et de poésie en
même temps, qui vous séduit et vous en-
chante. z
, Il faut que le lecteur en prenne son parti,
je suis plutôt un flâneur qu'un critique, et,
maintenant que j'ai rempli mon devoir en- ~
1
vers le Salon d'honneur, je me plais à cou-
rir çà et là, admirant ce qui est bien,
m'extasiant devant ce qui est mieux et cher-
chant le talent où il se cache.
C'est ainsi que je me suis vu arrêté par
une toile aimable et gracieuse, à l'aspect de
laquelle j'ai vivement feuilleté mon livret.
J'ai presque regretté d'apprendre que ce
charmant tableau était de Mlle Eva Gonza-
lez. Non, pas que je sois fâché de constater
du talent chez la fille d'un de nos plus ai-
mables confrères, mais parce que j'ai craint
qu'on ne pût me croire disposé à plus d'in-
dulgence pour la charmante artiste.
Eh! bien non. Je n'ai pas besoin d'être
indulgent. Mlle Gonzalez a du talent, un
vrai et sérieux talent, et son tableau, inti-
tulé Indolence, mérite les éloges du critique
le plus acerbe et le plus pointu. -
J'aime moins, — mais moins seulement,
— le pastel intitulé la Plante favorite,
quoique j'y découvre mille difficultés vain-
cues et une entente complète de cet, art dif-
ficile.
Si Mlle Gonzalez était un homme, je lui
ferais bien d'autres compliments.
VENDREDI.
Dernières Nouvelles
M. Thiers aurait, dit-on, fait savoir à M.
d'Arnim que les discussions de l'Assemblée
nationale l'occupent à tel point qu'il se voit
obligé- de le prier de suspendre les négocia-
tions pour la libération du territoire.
Il aurait été,, en conséquence, entendu que
ces négociations ne seraient reprises qu'après
le vote de la loi sur l'armée.
Au moment même où s apprêtent les funé-
railles du maréchal Vaillant, on reçoit les
nouvelles les plus alarmantes de la santé du
maréchal Forey. Les médecins désespèrent de
le sauver.
Si le dénouement qu'on redoute se réalise,
la pléiade des maréchaux survivants se trou-
verait réduite à cinq : MM. Baraguey-d'Hil-
liers, Canrobert, Mac-Mahon, Le Bœuf et
Bazaine.
On assure à ce propos que le gouvernement
est résolu à supprimer la dignité de maréchal,
en procédant par voie d'extinction.
Voici le texte de la résolution à laquelle
s'est arrêta la commission des capitulations
et qui ser1Jra de conclusion au rapport de M.
Keller :
« L'Assemblée nationale ordonne la publi-
« cation au Journal officiel des rapports qui i
« ont résumé les travaux et servi de bases aux
« avis motivés du conseil d'enquête sur les
« capitulations de Strasbourg et de Sedan. »
La proposition d'amnistie partielle présen-
tée par 'M. de Pressensé sera, parait-il, mise
en discussion immédiatement après le vote de
la loi militaire. -
des L'arrêté de M. de' Kératry 7au sujet
au10nS été et de la loi de germinal an X,
nistres aurait, i t-on, ^ délib.eré en conseil des mi-
Pn l nl* formulé pnr M. Victor Lefranc, qu.'
en a ordonné la publication.
On télégraphie de Marseille, 7 juin :
i, arrêté par lequel le préfet,, M. deJCéra-
ry, annulait 1 arrête du maire interdisant les
processions de la Fête-Dieu, n'a donné .lieu à
aucun trouble.
Ce matin a eu lieu la cérémonie de la pré.
d'un cierge la chapelle du monas-
tère de la Visitation, situé hors de la ville sur
le, chemin de la Blancarde.
Cette cérémonie,, qui était l'accomplisse.
ment d un vœu fait en 1722 par les échevins
de la ville, dans le but de rappeler à la popu-
lation marseillaise le souvenir de l'heureuse
délivrance de la peste de 1720, a été splendide.
_L éveque de Marseille officiait. Le général
Espivent, les généraux de brigade, la magis-
trature, le parquet, les membres de la cham-
i tribunal de commerce, le secrétaire
général de la préfecture, le commissaire gé-
néral de la marine, les représentante de tou-
tes les sociétés et de toutes les corporations de
la ville y assistaient.
La jeunesse de Marseille a offert un bou-
quet monstre. La foule, très-considérable,
était évaluée à plusieurs milliers de person-
nes, dont l'attitude a été fort respectueuse.
Lyon, le 7 juin, 6 h. 20, selr.
La première représentation de Rabagas a eu
lieu hier soir, non pas au théâtre des Variétés,
ou des Nouveautés, comme l'annonçaient il y
a quelques jours de nombreux journaux pa-
risiens, mais bien au Gymnase, sur la petite
scène du quai Saint-Antoine, dans cette salle
qui avait été aménagée, il y a bien longtemps
déjà, pour les concerts du Cercle musical.
C'est M. Maurel qui dirige ce théâtre, et qui
sait y attirer la population lyonnaise. e
Hier soir, bien avantTouverture des por-
tes, la foule se pressait sur le quai. En un ins-
tant la salle fut envahie.
Dès le premier acte il fut évident qu'il y
avait parti pris de troubler la représentation.1
A. chaque instant des groupes de siffleurs in-,
terrompaient le dialogue.
Au second acte, le bruit redoublant, le
commissaire de police ceignit son écharpe et
engagea le public à cesser ces manifestations
tumultueuses. On ne tint aucun compte de
ces observations ; le plus acharné des siffleurs,
désigné aux agents par le commissaire de po-
lice, parvint à s'enfuir.
Au troisième acte, le commissaire dut me-
nacer de faire évacuer la salle et fit les trois
sommations, et peu après le rideau tomba au
milieu d'un épouvantable charivari.
Au quatrième acte, nouveaux orages. La
commissaire fut forcé d'ordonner l'expulsion
des tapageurs et le calme se rétablit.
Le commissaire reconnut d'ailleurs aux
spectateurs le droit de siffler, mais sans empê-
cher la représentation.
Le général Bourbaki est venu une seconde
fois, avec sa famille, visiter l'Exposition.
M. Vassel, maire de Caluire, a donné sa
démission à la suite de l'affaire des écoles. On
N° 50. — Feuilleton de la PETITE PRESSE
Le Chiffonnier Philosophe
DEUXIÈME PARTIE
XI
Ténébreuses attaques (1).
Une demi-heure après, le bataillon carré,
composé de Matagatos, de Jaluzot, du père
Deshayes et de Mme la Lune, débouchait,
sous le commandement de Cambronne, dans
la rue écartée oÙ s'élève le couvent du Gros-
Saillou.
Les abords de l'édifice étaient complètement
déserts, car une heure du matin tintait à la
chapelle, et le quartier, éloigné du centre du
mouvement parisien, ne compte qu'une popu-
lation très-clairsemée.
— De quel côté le jardin? demanda le
Tueur, en sifflant Ralph, et en tirant de sa
poche un énorme couteau-poignard.
— Il borde la ruelle à gauche, répondit la
cartomancienne.
— Bien! il fait noir par là comme dans un
(1) Pour s'assurer qu'il n'y a pas un iota d'inven-
î!ans les étraîl?es métiers dont les
f, es Cambonne vent user à son profit, lire
^industries « , inconnues de feu Privat d'Anglemont.
four... Allons-y gaiement!... Vous, mon vé-|
nérable, et vous, ma commère, à chaque bout
du passage :%vous imiterez l'aboiement du
chien, si une ronde de police arrivait par ha-
sard... Alors, il faudrait décamper à la sour-
dine : ôtons donc nos escarpins d'avance...
Quant à vous, messieurs Jaluzot et Deshayes,
suivez-moi 1
— C'est un vrai Gille-hamme-tel! déclara avec
admiration la Lune.
- La cohorte se divisa selon les instructions
données par Matagatos, qui se mit à longer,
en se traînant sur les mains et les genoux,
le mur du jardin conventuel, dont le bull-
terrier, marchant en tête, flairait la base.
Le blanchisseur et le trappeur parisien em-
boitèrent silencieusement le pas.
Tout à coup, Ralph, en tombant en arrêt,
arrêta par ricochet toute la file.
— J'en étais sûr, dit son maître à voix
basse. Il y a une gargouille grillée pour l'é-
coulement des eaux... Deux poignes solides
suffiront pour forcer provisoirement l'obstacle.
— Je suis prêt, répondit Jaluzot.
— Mais, objecta le père Deshayes, le chien
pourra-t-il passer ?
— Lui ! répliqua le chiffonnier, il entrerait
par le trou d'une aiguille.
— Mieux que le chameau de l'Ecriture, re-
partit le pêcheur de buissons, qui ' bouquinait
beaucoup à ses moments perdus. ;
Le Tueur de chats était nyctalope : il des-
cella habilement, avec son fort couteau, le
haut du grillage de l'égout. Puis, incitant le
blanchisseur à tirer dessus ensemble, ils abat-
tirent la grille, sans déchausser toutefois ses
tenons inférieurs. : ~ .
— ■ Attention! lui dit-il gravement à 1'0- 1
reille. Passe ! cherche ! ramène !... Point de
gueulée avant la sortie surtout !
Le bull-terrier frétilla la queue et s'enfonça
dans la gargouille.
Son- maître s'accroupit devant le trou,
l'arme haute dans la main droite, et la gau-
che tendue au bord du conduit. *
Pendant quelques minutes, le silence fut
mortuaire. ,
Enfin, de l'intérieur du jardin, arriva jus-
qu'aux guetteurs un bruit singulier de bonds
sourds et de souffles saccadés.
Le Tueur lança dans la gargouille un long
miaulement d'une imitation parfaite.
Aussitôt la course bizarre se rapprocha ra-
pidement de l'autre côté du mur. Des frôle-
ments eurent lieu au fond du petit égout, d'où
partit un cri qui n'avait rien - d'humain, —
comme. on écrit dans les romans à fortes situa-
.tions.
Une seconde après, le fer de l'extermina-
teur s'abattait sur une tête éclairée par deux
yeux phosphorescents... maisbien vite éteints,
hélas 1
— Et d'un ! fit en ricanant le meurtrier,
qui tira à lui un corps inerte. Pas de danger
qu'il eût. été loin, au reste, car Ralph, selon
mon ordre, lui avait cassé les reins au dé-
buché.
Le sinistre drame se renouvela encore deux
fois avec les mêmes péripéties.
Puis l'aide-bourreau à quatre pattes mon-
tra son museau ensanglanté à l'orifice de la
gargouille.
— C'est qu'il n'y en a plus, conclut Mata-
£|tQ9i il eù restait seulement la d'ip
dans tout l'établissement, Ralph ne aurait pas
revenu. Donc, à votre tour, père Desbayes.
L'interpelé prit le sac solidement fermé qui
grouillait sur son dos, le dénoua et disposa,
avec promptitude et soin, son ouverture con-
tre le trou de la muraille.
— Un instant, lui disait en même temps,
non sans une certaine émotion, le Tueur.Vous
me garantissez, comme si j'étais Cambronne,
que le venin n'est pas à craindre ? Ça ne se-
rait plus drôle du tout en cas contraire, sa:
vez-vous, mon vieux?
Le pêcheur de buissons haussa les épaules.
— J'en remontrerais là-dessus -à feu M. de
Lacépède, grommela-t-il. Tenez-Bon la poche
contre le conduit à ma place, maître Jaluzot.
. Celui-ci obéit passivement, et le bonhomme
secoua avec précaution le sac, qui demeura
bientôt flasque et plat, vidé de ses ondulations
continuelles.
Alors Matagatos se joignit au blanchisseur,
afin de ramener la grille de la gargouille dans
sa position normale, de façon à ce qu'il eût
fallu un examen attentif, pour s'apercevoir
que le scellement supérieur était rompu.
Puis le farouche exterminateur essuya et
referma son couteau rouge de sang...
Il poussa dans la grande poche de toile,
veuve de ses premiers hôtes, les cadavres de
ses victimes, que Ralph flairait avec des gro- •
gnements irrités...
Et il appela, par un pi... ouitt ! caractéristi-
que, Mme la Lune, toujours en faction à
l'une des extrémités de la ruelle où s'était
consommé le multiple attentat.
Les trois hommes, la femme et le bull-ter-
rier rejoignirent ensuite le philosophe, restai
mMÊm au posw d~t.
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