Titre : La Petite presse : journal quotidien... / [rédacteur en chef : Balathier Bragelonne]
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1872-06-10
Contributeur : Balathier Bragelonne, Adolphe de (1811-1888). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32837965d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 10 juin 1872 10 juin 1872
Description : 1872/06/10 (A6,N2225). 1872/06/10 (A6,N2225).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k47152979
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-190
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 23/10/2017
LA PETITE PRESSE
5 cent. le numéro
JOURNAL QUOTIDIEN
5 cent. le numéro
ABONNEMENTS —Trois mois Six mois On an
Paris 5 fr. 9 fr. 18 fr.
Départements.... 6 11 22
1 Administrateur : BOURDILLIAT
,,, ~~ Rellé" .." LUNDI 10 JUIN 1872. — Saint LANDRY -i. N- 2225.
RÉDACTION ET ADMINISTRATION
13, quai Voltaire
Succursale : 9, rue Drouot, 9
NOTRE ROMAN DE DEMAIN
Sans penser le moins du monde à glori-
fier le passé aux dépens du présent, et sans
vouloir rabaisser le mérite des romanciers
contemporains en possession de la popula-
rité, on peut dire que la génération d'écri-
vains qui les a précédés dans la carrière
n'avait rien à leur envier.
A coup sûr, l'époque où brillaient au pre-
mier rang les auteurs des Parents pauvres,
des Trois Mousquetaires, des Mémoires du
Diable, des Mystères de Paris, n'était point
déshéritée sous le rapport de cette branche
de la littérature que l'on appelle le roman.
On peut même dire que ce sont eux qui
ont ouvert la voie à leurs héritiers et fourni
aux romanciers de l'avenir toute une poéti-
que nouvelle.
De cette pléiade étincelante d'intaris-
sables amuseurs, le plus richement doué
peut-être au point de vue du tempérament
dramatique, de la fécondité de l'imagination,
de la puissance de l'élément tragique, qua-
lités exceptionnelles mises en relief par un
style nerveux et coloré, c'est, de l'aveu de
tous et de ses rivaux eux-mêmes, l'illustre
Frédéric Soulié.
Ce n'est guère que de nom seulement que
le public d'aujourd'hui connaît ce merveil-
leux inventeur, qui compte presque autant
de triomphes que de créations et qui, s'il
était encore des nôtres, marcherait à coup
Sûr le premier parmi les premiers.
Eh bien ! il nous a semblé qu'il était juste
et profitable de ne point laisser s'épaissir la
poussière de l'oubli sur un talent qui fut
une de nos gloires littéraires, et qui n'a be-
soin que de la publicité d'un journal tel que j
le nôtre pour voir refleurir sur sa mémoire
la popularité dont il fut l'objet pendant [
sa vie. j
Parmi les ouvrages d'élite qui composent
le dessus du panier de l'œuvre de Frédéric 3
Soulié, nous n'avons eu que l'embarras du 1
choix. Si notre préférence s'est fixée sur la !
Conspiration de la Rouarie, c'est que ce ro-
man, irréprochable comme conception,
comme plan, comme intrigue, comme exé- j
cution, n'a pas vieilli d'une semaine, et c
que, n'était la signature apposée au pied du r
feuilleton, on le croirait écrit d'hier, tout f
exprès pour les lecteurs de la Petite Presse. E
A demain donc le premier chapitre de '\
LA CONSPIRATION ï
DE LA ROUARIE
PARIS, 9 JUIN 1872
Dernières Nouvelles
Courses de Longchamps, du 8 juin.
Prix de la Néva. — Tabac et Condor, arrivés
tête à-tête.
Prix de Meudon. — Don Carlos.
: Prix du Conseil général. — Davoust.
Prix du Mont-Valérien. — La Baronne.
- Prix de Blanzy. — Fil-de-Lin.
1 C'est hier qu'a eu lieu la nomination de la
commission chargée de nommer les conseil-
lers d'Etat.
COMMISSAIRES ÉLUS :
1er bureau, MM. Jozon.— 2e, Martel. — 3e,
Baze. 4e, Batbie. — 5e, de la Rochette. —
6e, de Ventavon. — 7B, Princeteau. — 8% Ca-
simir Périer. — 90, Tailhand. — lOe, Dubois-
Fresnay. - 11°, Suguy. - 12", Saint-Marc
Girardin. — 13e, Leblond. — 14e, de Broglie.
— 15e, duc de Larochefoucault-Bisaccia.
Le Soir donne pour certain le voyage du
czar"witz à Paris, voyage que l'Allemagne et le
part i allemand à la cour de Russie voient avec
un si grand déplaisir.
De très grands préparatifs se font en ce mo-
ment à l'ambassade de Russie, et une grande
fête doit être donnée en l'honneur du czare-
witz lors de son séjour.
On nous télégraphie de Lyon que la deuxiè- '
me représentation de Rabagas a été beaucoup
moins agitée que la première et que la pièce
a pu s'achever sans trop d'encombre.
Marseille, 8 juin.
Voici les paroles prononcées hier soir par M.
de Kératry, quand la foule vint l'acclamer de-
vant la préfecture :
« Je suis extrêmement touché du témoigna-
ge de sympathie que vous me donnez.
« En vous rendant une liberté qui vous
avait été enlevée, je suis convaincu que j'ai
servi les intérêts de tous, et mieux que je
n'avais cru le faire.
berté de conscience, celle de tous les cultes. Je
vous supplie de vous retirer avec calme, car il
ne faut pas que cette manifestation serve de
prétexte à une émotion quelconque ce soir. B
On s'était ému en haut lieu du voyage du
prince Humbert à Berlin, où le prince a été,
comme on sait, nommé colonel d'un régi-
ment prussien.
Le ministre des affaires étrangères de Victor-
Emmanuel a assuré notre représentant, qu'il
n'y avait aucune importance à donner au
voyage du prince Humbert en Allemagne et
qu'il ne pourrait avoir aucune influence sur
la politique des deux pays.
New-York, 6 juin. — Le général Grant a été
renommé à la présidence des Etats-Unis, par
la Convention républicaine.La vice-présidence
a été donnée au sénateur Wilson.
On écrit d'Athènes, 2 juin :
« Le vapeur Amphitrite, se rendant à Trieste,
a pris feu par suite d'une explosion de la chau-
dière. Plusieurs personnes ont péri dans les
flammes. 1)
ASSEMBLÉE NATIONALE
T , Versailles, 8 juin.
La séance est ouverte à deux heures cin-
quante minutes.
L'ordre du jour appelle la suite de la discus-
sion du projet de loi relatif au recrutement de
l'armée.
M. Thiers, président de la République. — J'au-
rais voulu, hier, ne pas retarder le vote en an-
nonçant que je - prendrais la parole. Dans une
question aussi grave, le Gouvernement avait le
devoir de faire connaître son opinion. Si nous
nous trompions, l'avenir du pays serait non pas
perdu, mais peut-être compromis.
Je suis arrivé à m'entendre avec la commis-
sion. Sans sacrifier aucune de nos convictions,
nous sommes arrivés à nous mettre d'accord. La
commission a fait tout ce qu'elle a pu pour
rendre le service obligatoire moins dangereux,
et je l'en remercie.
_ Je remercie aussi le général Trochu des sen-
timents qu 'il a exprimés et, si ses convictions
n ont pas cédé, il comprendra que les miennes
n'ont pas non plus été renversées.
Je demande pardon a M. Raudot de parler, moi
homme civil, de parler des choses militaires.
Les hommes d 'Etat Of1t le devoir d'étudier ce
qui fait la force des Etats, les finances et l'ar—
mée. Je l 'ai fait toute ma vie dans la limite de
mes forces, en 1840 comme en 187ly lorsqu'il a
fallu porter subitement nos forces de 18,000
hommes à 140 000 pour sauvegarder l'avenir du
pays. J espère que ce sera une excuse aux yeux
de M. Raudn40, J
Un mot d explication préalable. Nous parlons
beaucoup de guerre, mais nous désirons la paix
par-dessus tout. Nous n'avons d'autres inten-
tions que de rendre à la France le rang que les
services qu'elle a rendus à la civilisation lui
avaient acquis et que les revers d'une année n'ont
pu lui enlever complétement.
J entre maintenant dans la question. Je me
défie des courants qui entraînent à de certains
moments un pays d une façon qu'on dit irrésisti-
ble. Au dix-huitième siècle, après Rosbach, on
ne parlait que de l'exercice à la prussienne : au-
jourd 'hui, on ne parle que de l'organisation
prussienne.
Il faut avant tout, pour remédier à un mal
connaître bien exactement les causes de ce mal!
Est-il vrai que nos malheurs proviennent de l'or-
ganisation prussienne, et que la loi de 1832 ait
laissé le gouvernement impérial désarmé ? Je ne
le crois pas.
Sans me livrer à des récriminations, permet-
tez-moi de préciser la cause de nos malheurs. 11
a été commis quatre grandes fautes : une faute
politique et trois fautes militaires.
Quelques jours avant le 6 juillet, nous étions
en pleine paix, M. le maréchal Lebœuf vint chez
moi et me dit que l'Empereur savait que je n'é-
de ce ses I?a-S qu i! savait aussi que,
cm tout pas qui! touchait aux intérêts de l'a?
mée, on puuvait 'compter sur mon appui. Jo ré-
mais que n'étais Di- un ennemi, ni un ami*
que je i-estais Uil éti-anger.
, On demandait ^ de défendre le contingent
• le que la me commission réduisait. Je le prornis. Et je
i nrmT°n •ani-qUe1 -Ce n'était pas le pied
de paix la armé, ' miis bién desarmé..M. le ministre
de guerre en convint.
Quelques jours après, en entrant au Corps lé-
gislatif. J entendi ces mots : La guerre! la
guerre ! j éprouvais une émotion poignante, et
je suppliai les ministres d'alors de bien se re-
de prendre cette détermination
suprême. où avant jours après avait lieu cette
séance, ou je m exposai à tous les outrages.
S?1 politique. Le plus grand minis-
tre de la guerre que nous ayons jamais eu, Lou-
vois, n aurait rien pu faire que ce qu'on a fait.
Nous n étions pas prêts et ne pouvions pas l'être,
et cependant les Prussiens, qui sont merveilles
sement organisés à - cet égard, ont mis vingt
jours pour être à la portée de nos canons. On a.
réuni 2o0,000 hommes, et c'est tout ce qu'on a.
pu faire. Notre matériel était suffisant, mais n'é-
tait pas complété pour l'entrée en campagne.
Etait-ce la loi de 1832 qui était en faute? Nos
places n étaient pas en état de défense. Metz
était inachevé et non armé, sans vivres. C'est
dans ces conditions que nous avons rencontré
iar^mVn^sienrie' non pas ,de 1,200,000, mais
de 400,000 hommes environ.
Qu'a-t-on fait? On est resté avec 250,000 com-
battants sur une ligne de cinquante lieues, avec
notre droite au delà des Vosges, dans une posi-
tion où il était presque impossible de la secou-
rir. Elle a été enlevée après des efforts héroï-
ques. Quelle résolution a-t-en prise t On était
consterné et hésitant autour de cette place de
Metz, dont i abandon aurait paru l'abandon de la.
Lorraine. L'empereur, en se retirant, a laissé la
confusion qui l 'accompagnait. Voilà la seconde
faute militaire. i
Si l 'on avait eu une réserve solide, on aumil|
pu lutter encore. On a essayé et on a formé e
1 armée de Sedan. Autour de Metz, il s'était
formé une muraille d'airain, et, pendant vingt *
jours, j ai lutté contre cette impossibilité de per-
cer cette muraille, et je l'ai dit souvent alors, au 1
lieu d un bloqué il y en aura deux.
Après cela, deux armées perdues, M. Raudot
dit que si la France;ne s'est pas relevée, c'est
qu'elle n avait pas une organisation régionale.
C'est qu'elle n avait plus de cadres, qui tous
avaient ét¡J pris à Metz et à Sedan.
Ce n est pas le système prussien qui a vaincu
le système irançais. C'est qu'il y avait à Berlin *
un grand politique et un grand homme de
guerre et au-dessus un roi ferme et sage,ne s cf.
fusquant pas de la gloire que ceux qui étaient
autour de lui pouvaient acquérir. C'est le gou-
vernement prussien qui a vaincu le gouverne-
ment français.
^ Si j'avais pu lutter contre le courant qui existe,
j aurais simplement demandé un élargissement
de la loi de 1832. J aurais demandé huit contin-
gents de 100,000 hommes, ce qui, avec les dé-
ductions et les non-valeurs d'un côté, et les
troupes permanentes d'un autre côté, vous au-
rait donné une armée de 873,000 hommes. C'est
justement ce qu'on peut encadrer, quel que soit
le système qu'on adopte. Avec 150 régiments
d infanterie, 30 d 'artillerie, 64 de cavalerie } du
génie, c est tout ce qu'on peut faire..
N° 51. — Feuilleton de la PETITE PRESSE
Le Chiffonnier Philosophe
DEUXIÈME PARTIE
XII
La légende de la Palme d'or.
La personne qui venait de troubler la péni-
ble méditation d'Elise Bernard était l'une
des sœurs surveillantes du pensionnat.
Elle avait aperçu la jeune fille entre les ar-
bres et, intriguée par son immobilité, elle
i avait surprise en s'approchant à pas de loup.
— Est-ce donc la missive que je viens de
TOUS remettre, qui vous pétrifie ainsi ? pour-
suivit la curieuse nonne. Pourtant notre ré-
vérende Mère, qui l'a lue avant vous, selon
ia règle, m'affirmait que cette lettre vous ren-
drait radieuse !
Cette sorte de sous-maîtresse, excellente j
réature s il en fut, avait su gagner l'amitié
e la recluse, dont elle recherchait, au reste,
les confidences avec cette avidité de savoir les
petits secrets d'autrui, qui règne surtout i
dans les couvents féminins. j
"7 Oui, lui répondit Elise, bien aise, comme
toute âme novice, de se soulager un peu de sa
peine, en l'épanchant dans un cœur compatis-
oui, sœur Annonciation, grande joie
"Sabord, puis grande transe à la fin.
j — Comment cela, chère enfant ?
— Ma bonne institutrice, dit la pension-
naire, sans paraître avoir entendu la question,
tant elle était préoccupée; est-il vrai que la
navigation, pour les Etats-Unis du Sud et le
golfe du Mexique, soit beaucoup plus péril-
leuse, pendant l'équinoxe de mars, qu'à toute
autre époque de l'année?
— Vous êtes devenue assez forte en géogra-
phie, en cosmographie et en météorologie,
pour vider la question sans mon aide, ma
chère fille. Oui, ajouta la surveillante, qui
n'était pas fâchée, en somme, de faire montre
de sa science ; les trombes, les cyclones, les
typhons, les raz-de-marée se produisent sur-
tout, dans ces parages, quand le soleil coupe
l'équateur, en remontant de l'hémisphère
austral vers le nord.
— Mon bienfaiteur prétend s'embarquer
juste au moment de ces affreuses tempêtes,
balbutia Mlle Bernard, en blémissant et rou-
gissant tour à tour. Il faut qu'elles soient bien
terribles, là-bas, pour qu'il paraisse en tenir j
quelque compte, lui qui ne craint ni Dieu ni
diable!
— Oh! mademoiselle, se récria sœur An-
nonciation en se signant.
—Pardon! fit avec une confusion comique et
touchante à la fois l'ex-pupille de Cambronne;
je suis si bouleversée que l'une de mes locu-
tions déplacées d'autre fois m'est revenue, je
ne sais comment.
— En moins d'un an, vous avez pourtant
changé, comme instruction et comme éduca-
tion, à votre avantage... et joliment!... et
diabl... Sainte Vierge! s'interrompit la nonne
stupéfaite, le pernicieux exemple allait me
gagner! 1
-------------
Elle s'agenouilla dans l'allée, pour marmot-
ter l'acte de contrition voulu par la règle de
son ordre.
En se relevant, elle s'adressa à Elise sans
plus s occuper de l'incident dévot.
Mais, puisque votre digne protecteur
peut recevoir une lettre de vous avant son dé-
part, objecta-t-elle, pourquoi ne pas le sup-
plier d'attendre, de l'autre côté de l'Atlanti-
que, l'apaisement du grand conflit atmosphé-
rique équinoxial?
— Lui ! s'exclama la pensionnaire. Un en-
fant ébranlerait plutôt, avec son souffle, la
| statue de marbre de votre révérée patronne,
qu'un géant de volonté ne changerait la plus
insignifiante de ses décisions.
— Ah ! notre sainte patronne ! répéta com-
me en se parlant à elle-même sœur Annon-
ciation; elle pourrait, elle, le préserver de
tout danger nautique, avec bien peu de chose
en apparence.
— Que dites-vous?... avec quoi?dit précipi-
tamment Mlle Bernard.
— Avec une simple feuille du rameau d'or
que la vénérée Vierge de nôtre chapelle tient
dans sa main gauche.
Elise leva sur son interlocutrice ses grands
yeux étonnés et questionneurs.
— Vous ne connaissez pas cette édifiante
légende, reprit la professe. On la tait aux
élèves de notre institution, par crainte d'exci-
ter en leur esprit une tentation irrésistible.; 1
La piété que nous leur inculquons, en s'exal-
tant, pousserait peut-être quelques-unes des
plus ferventes à passer au-dessus de la question
de propriété, afin de se munir d'un peu d'une
si précieuse relique... Hélas ! la vétusté la dé-
pouille déjà trop I
; Mais moi chère sœur,- 'reprit la fille
j adoptive du philosophe, je suis l'aînée de vos
i pensionnaires. J 'ai même dépassé l'âge de plu-
: éprouvée. de vos novices... et ma discrétion est
Aussi, poursuivit la surveillante, je vais
V-°VS ,narrer cette miraculeuse histoire, si j'en
ai le temps avant la rentrée d'une heure. Le
secret, a son sujet, est de convenance, et non
pas dans nos statuts.
« Lors de la première croisade, Gérard
d Avem, général des galères de Flandre et
compagnon de Godefroid de Bouillon, fit un :
vœu a la sainte Mère de notre divin Sauveur,
qu il avait en spéciale vénération.
«Il s'engagea sur l'autel à se priver du boi-
re, du manger et du sommeil, quand les croi-
sés seraient maîtres de Bethléem, tant qu'il
? y^rde jetable où naquit Notre-Seigneur Jésus-
Christ.
«_ Suivant la tradition, cet endroit mémo-
rabl e avait été marquée d'une palme d'or fin,
surmontant une colonne rostrale, par ordre
de 1 impératrice Hélène et de son fils Constan-
tin le Grand. Mais, sous les invasions succes-
sives des barbares, toute trace de ce pieux
monument commémorâtif disparut.
« Aussi Gérard d'Avein, après la conquête
de Jérusalem, bouleversa vainement, durant
huit jours pleins, les ruines de Bethléem.
, « Comme il tenait son vœu dans toute sa
rigueur, le malheureux gentilhomme allait.,
périr d'inanition et d'insomnie, lorsqu'ur
vision, qu'il eut tout éveillé, dans la nek
vième nuit, le jeudi de l'Assomption, récom,;,;'¡
pensa enfin sa persévérance et sa foi,
(La suite à demain.)
JULES CAUVAIN.
5 cent. le numéro
JOURNAL QUOTIDIEN
5 cent. le numéro
ABONNEMENTS —Trois mois Six mois On an
Paris 5 fr. 9 fr. 18 fr.
Départements.... 6 11 22
1 Administrateur : BOURDILLIAT
,,, ~~ Rellé" .." LUNDI 10 JUIN 1872. — Saint LANDRY -i. N- 2225.
RÉDACTION ET ADMINISTRATION
13, quai Voltaire
Succursale : 9, rue Drouot, 9
NOTRE ROMAN DE DEMAIN
Sans penser le moins du monde à glori-
fier le passé aux dépens du présent, et sans
vouloir rabaisser le mérite des romanciers
contemporains en possession de la popula-
rité, on peut dire que la génération d'écri-
vains qui les a précédés dans la carrière
n'avait rien à leur envier.
A coup sûr, l'époque où brillaient au pre-
mier rang les auteurs des Parents pauvres,
des Trois Mousquetaires, des Mémoires du
Diable, des Mystères de Paris, n'était point
déshéritée sous le rapport de cette branche
de la littérature que l'on appelle le roman.
On peut même dire que ce sont eux qui
ont ouvert la voie à leurs héritiers et fourni
aux romanciers de l'avenir toute une poéti-
que nouvelle.
De cette pléiade étincelante d'intaris-
sables amuseurs, le plus richement doué
peut-être au point de vue du tempérament
dramatique, de la fécondité de l'imagination,
de la puissance de l'élément tragique, qua-
lités exceptionnelles mises en relief par un
style nerveux et coloré, c'est, de l'aveu de
tous et de ses rivaux eux-mêmes, l'illustre
Frédéric Soulié.
Ce n'est guère que de nom seulement que
le public d'aujourd'hui connaît ce merveil-
leux inventeur, qui compte presque autant
de triomphes que de créations et qui, s'il
était encore des nôtres, marcherait à coup
Sûr le premier parmi les premiers.
Eh bien ! il nous a semblé qu'il était juste
et profitable de ne point laisser s'épaissir la
poussière de l'oubli sur un talent qui fut
une de nos gloires littéraires, et qui n'a be-
soin que de la publicité d'un journal tel que j
le nôtre pour voir refleurir sur sa mémoire
la popularité dont il fut l'objet pendant [
sa vie. j
Parmi les ouvrages d'élite qui composent
le dessus du panier de l'œuvre de Frédéric 3
Soulié, nous n'avons eu que l'embarras du 1
choix. Si notre préférence s'est fixée sur la !
Conspiration de la Rouarie, c'est que ce ro-
man, irréprochable comme conception,
comme plan, comme intrigue, comme exé- j
cution, n'a pas vieilli d'une semaine, et c
que, n'était la signature apposée au pied du r
feuilleton, on le croirait écrit d'hier, tout f
exprès pour les lecteurs de la Petite Presse. E
A demain donc le premier chapitre de '\
LA CONSPIRATION ï
DE LA ROUARIE
PARIS, 9 JUIN 1872
Dernières Nouvelles
Courses de Longchamps, du 8 juin.
Prix de la Néva. — Tabac et Condor, arrivés
tête à-tête.
Prix de Meudon. — Don Carlos.
: Prix du Conseil général. — Davoust.
Prix du Mont-Valérien. — La Baronne.
- Prix de Blanzy. — Fil-de-Lin.
1 C'est hier qu'a eu lieu la nomination de la
commission chargée de nommer les conseil-
lers d'Etat.
COMMISSAIRES ÉLUS :
1er bureau, MM. Jozon.— 2e, Martel. — 3e,
Baze. 4e, Batbie. — 5e, de la Rochette. —
6e, de Ventavon. — 7B, Princeteau. — 8% Ca-
simir Périer. — 90, Tailhand. — lOe, Dubois-
Fresnay. - 11°, Suguy. - 12", Saint-Marc
Girardin. — 13e, Leblond. — 14e, de Broglie.
— 15e, duc de Larochefoucault-Bisaccia.
Le Soir donne pour certain le voyage du
czar"witz à Paris, voyage que l'Allemagne et le
part i allemand à la cour de Russie voient avec
un si grand déplaisir.
De très grands préparatifs se font en ce mo-
ment à l'ambassade de Russie, et une grande
fête doit être donnée en l'honneur du czare-
witz lors de son séjour.
On nous télégraphie de Lyon que la deuxiè- '
me représentation de Rabagas a été beaucoup
moins agitée que la première et que la pièce
a pu s'achever sans trop d'encombre.
Marseille, 8 juin.
Voici les paroles prononcées hier soir par M.
de Kératry, quand la foule vint l'acclamer de-
vant la préfecture :
« Je suis extrêmement touché du témoigna-
ge de sympathie que vous me donnez.
« En vous rendant une liberté qui vous
avait été enlevée, je suis convaincu que j'ai
servi les intérêts de tous, et mieux que je
n'avais cru le faire.
vous supplie de vous retirer avec calme, car il
ne faut pas que cette manifestation serve de
prétexte à une émotion quelconque ce soir. B
On s'était ému en haut lieu du voyage du
prince Humbert à Berlin, où le prince a été,
comme on sait, nommé colonel d'un régi-
ment prussien.
Le ministre des affaires étrangères de Victor-
Emmanuel a assuré notre représentant, qu'il
n'y avait aucune importance à donner au
voyage du prince Humbert en Allemagne et
qu'il ne pourrait avoir aucune influence sur
la politique des deux pays.
New-York, 6 juin. — Le général Grant a été
renommé à la présidence des Etats-Unis, par
la Convention républicaine.La vice-présidence
a été donnée au sénateur Wilson.
On écrit d'Athènes, 2 juin :
« Le vapeur Amphitrite, se rendant à Trieste,
a pris feu par suite d'une explosion de la chau-
dière. Plusieurs personnes ont péri dans les
flammes. 1)
ASSEMBLÉE NATIONALE
T , Versailles, 8 juin.
La séance est ouverte à deux heures cin-
quante minutes.
L'ordre du jour appelle la suite de la discus-
sion du projet de loi relatif au recrutement de
l'armée.
M. Thiers, président de la République. — J'au-
rais voulu, hier, ne pas retarder le vote en an-
nonçant que je - prendrais la parole. Dans une
question aussi grave, le Gouvernement avait le
devoir de faire connaître son opinion. Si nous
nous trompions, l'avenir du pays serait non pas
perdu, mais peut-être compromis.
Je suis arrivé à m'entendre avec la commis-
sion. Sans sacrifier aucune de nos convictions,
nous sommes arrivés à nous mettre d'accord. La
commission a fait tout ce qu'elle a pu pour
rendre le service obligatoire moins dangereux,
et je l'en remercie.
_ Je remercie aussi le général Trochu des sen-
timents qu 'il a exprimés et, si ses convictions
n ont pas cédé, il comprendra que les miennes
n'ont pas non plus été renversées.
Je demande pardon a M. Raudot de parler, moi
homme civil, de parler des choses militaires.
Les hommes d 'Etat Of1t le devoir d'étudier ce
qui fait la force des Etats, les finances et l'ar—
mée. Je l 'ai fait toute ma vie dans la limite de
mes forces, en 1840 comme en 187ly lorsqu'il a
fallu porter subitement nos forces de 18,000
hommes à 140 000 pour sauvegarder l'avenir du
pays. J espère que ce sera une excuse aux yeux
de M. Raudn40, J
Un mot d explication préalable. Nous parlons
beaucoup de guerre, mais nous désirons la paix
par-dessus tout. Nous n'avons d'autres inten-
tions que de rendre à la France le rang que les
services qu'elle a rendus à la civilisation lui
avaient acquis et que les revers d'une année n'ont
pu lui enlever complétement.
J entre maintenant dans la question. Je me
défie des courants qui entraînent à de certains
moments un pays d une façon qu'on dit irrésisti-
ble. Au dix-huitième siècle, après Rosbach, on
ne parlait que de l'exercice à la prussienne : au-
jourd 'hui, on ne parle que de l'organisation
prussienne.
Il faut avant tout, pour remédier à un mal
connaître bien exactement les causes de ce mal!
Est-il vrai que nos malheurs proviennent de l'or-
ganisation prussienne, et que la loi de 1832 ait
laissé le gouvernement impérial désarmé ? Je ne
le crois pas.
Sans me livrer à des récriminations, permet-
tez-moi de préciser la cause de nos malheurs. 11
a été commis quatre grandes fautes : une faute
politique et trois fautes militaires.
Quelques jours avant le 6 juillet, nous étions
en pleine paix, M. le maréchal Lebœuf vint chez
moi et me dit que l'Empereur savait que je n'é-
de ce ses I?a-S qu i! savait aussi que,
cm tout pas qui! touchait aux intérêts de l'a?
mée, on puuvait 'compter sur mon appui. Jo ré-
mais que n'étais Di- un ennemi, ni un ami*
que je i-estais Uil éti-anger.
, On demandait ^ de défendre le contingent
• le que la me commission réduisait. Je le prornis. Et je
i nrmT°n •ani-qUe1 -Ce n'était pas le pied
de paix la armé, ' miis bién desarmé..M. le ministre
de guerre en convint.
Quelques jours après, en entrant au Corps lé-
gislatif. J entendi ces mots : La guerre! la
guerre ! j éprouvais une émotion poignante, et
je suppliai les ministres d'alors de bien se re-
de prendre cette détermination
suprême. où avant jours après avait lieu cette
séance, ou je m exposai à tous les outrages.
S?1 politique. Le plus grand minis-
tre de la guerre que nous ayons jamais eu, Lou-
vois, n aurait rien pu faire que ce qu'on a fait.
Nous n étions pas prêts et ne pouvions pas l'être,
et cependant les Prussiens, qui sont merveilles
sement organisés à - cet égard, ont mis vingt
jours pour être à la portée de nos canons. On a.
réuni 2o0,000 hommes, et c'est tout ce qu'on a.
pu faire. Notre matériel était suffisant, mais n'é-
tait pas complété pour l'entrée en campagne.
Etait-ce la loi de 1832 qui était en faute? Nos
places n étaient pas en état de défense. Metz
était inachevé et non armé, sans vivres. C'est
dans ces conditions que nous avons rencontré
iar^mVn^sienrie' non pas ,de 1,200,000, mais
de 400,000 hommes environ.
Qu'a-t-on fait? On est resté avec 250,000 com-
battants sur une ligne de cinquante lieues, avec
notre droite au delà des Vosges, dans une posi-
tion où il était presque impossible de la secou-
rir. Elle a été enlevée après des efforts héroï-
ques. Quelle résolution a-t-en prise t On était
consterné et hésitant autour de cette place de
Metz, dont i abandon aurait paru l'abandon de la.
Lorraine. L'empereur, en se retirant, a laissé la
confusion qui l 'accompagnait. Voilà la seconde
faute militaire. i
Si l 'on avait eu une réserve solide, on aumil|
pu lutter encore. On a essayé et on a formé e
1 armée de Sedan. Autour de Metz, il s'était
formé une muraille d'airain, et, pendant vingt *
jours, j ai lutté contre cette impossibilité de per-
cer cette muraille, et je l'ai dit souvent alors, au 1
lieu d un bloqué il y en aura deux.
Après cela, deux armées perdues, M. Raudot
dit que si la France;ne s'est pas relevée, c'est
qu'elle n avait pas une organisation régionale.
C'est qu'elle n avait plus de cadres, qui tous
avaient ét¡J pris à Metz et à Sedan.
Ce n est pas le système prussien qui a vaincu
le système irançais. C'est qu'il y avait à Berlin *
un grand politique et un grand homme de
guerre et au-dessus un roi ferme et sage,ne s cf.
fusquant pas de la gloire que ceux qui étaient
autour de lui pouvaient acquérir. C'est le gou-
vernement prussien qui a vaincu le gouverne-
ment français.
^ Si j'avais pu lutter contre le courant qui existe,
j aurais simplement demandé un élargissement
de la loi de 1832. J aurais demandé huit contin-
gents de 100,000 hommes, ce qui, avec les dé-
ductions et les non-valeurs d'un côté, et les
troupes permanentes d'un autre côté, vous au-
rait donné une armée de 873,000 hommes. C'est
justement ce qu'on peut encadrer, quel que soit
le système qu'on adopte. Avec 150 régiments
d infanterie, 30 d 'artillerie, 64 de cavalerie } du
génie, c est tout ce qu'on peut faire..
N° 51. — Feuilleton de la PETITE PRESSE
Le Chiffonnier Philosophe
DEUXIÈME PARTIE
XII
La légende de la Palme d'or.
La personne qui venait de troubler la péni-
ble méditation d'Elise Bernard était l'une
des sœurs surveillantes du pensionnat.
Elle avait aperçu la jeune fille entre les ar-
bres et, intriguée par son immobilité, elle
i avait surprise en s'approchant à pas de loup.
— Est-ce donc la missive que je viens de
TOUS remettre, qui vous pétrifie ainsi ? pour-
suivit la curieuse nonne. Pourtant notre ré-
vérende Mère, qui l'a lue avant vous, selon
ia règle, m'affirmait que cette lettre vous ren-
drait radieuse !
Cette sorte de sous-maîtresse, excellente j
réature s il en fut, avait su gagner l'amitié
e la recluse, dont elle recherchait, au reste,
les confidences avec cette avidité de savoir les
petits secrets d'autrui, qui règne surtout i
dans les couvents féminins. j
"7 Oui, lui répondit Elise, bien aise, comme
toute âme novice, de se soulager un peu de sa
peine, en l'épanchant dans un cœur compatis-
oui, sœur Annonciation, grande joie
"Sabord, puis grande transe à la fin.
j — Comment cela, chère enfant ?
— Ma bonne institutrice, dit la pension-
naire, sans paraître avoir entendu la question,
tant elle était préoccupée; est-il vrai que la
navigation, pour les Etats-Unis du Sud et le
golfe du Mexique, soit beaucoup plus péril-
leuse, pendant l'équinoxe de mars, qu'à toute
autre époque de l'année?
— Vous êtes devenue assez forte en géogra-
phie, en cosmographie et en météorologie,
pour vider la question sans mon aide, ma
chère fille. Oui, ajouta la surveillante, qui
n'était pas fâchée, en somme, de faire montre
de sa science ; les trombes, les cyclones, les
typhons, les raz-de-marée se produisent sur-
tout, dans ces parages, quand le soleil coupe
l'équateur, en remontant de l'hémisphère
austral vers le nord.
— Mon bienfaiteur prétend s'embarquer
juste au moment de ces affreuses tempêtes,
balbutia Mlle Bernard, en blémissant et rou-
gissant tour à tour. Il faut qu'elles soient bien
terribles, là-bas, pour qu'il paraisse en tenir j
quelque compte, lui qui ne craint ni Dieu ni
diable!
— Oh! mademoiselle, se récria sœur An-
nonciation en se signant.
—Pardon! fit avec une confusion comique et
touchante à la fois l'ex-pupille de Cambronne;
je suis si bouleversée que l'une de mes locu-
tions déplacées d'autre fois m'est revenue, je
ne sais comment.
— En moins d'un an, vous avez pourtant
changé, comme instruction et comme éduca-
tion, à votre avantage... et joliment!... et
diabl... Sainte Vierge! s'interrompit la nonne
stupéfaite, le pernicieux exemple allait me
gagner! 1
-------------
Elle s'agenouilla dans l'allée, pour marmot-
ter l'acte de contrition voulu par la règle de
son ordre.
En se relevant, elle s'adressa à Elise sans
plus s occuper de l'incident dévot.
Mais, puisque votre digne protecteur
peut recevoir une lettre de vous avant son dé-
part, objecta-t-elle, pourquoi ne pas le sup-
plier d'attendre, de l'autre côté de l'Atlanti-
que, l'apaisement du grand conflit atmosphé-
rique équinoxial?
— Lui ! s'exclama la pensionnaire. Un en-
fant ébranlerait plutôt, avec son souffle, la
| statue de marbre de votre révérée patronne,
qu'un géant de volonté ne changerait la plus
insignifiante de ses décisions.
— Ah ! notre sainte patronne ! répéta com-
me en se parlant à elle-même sœur Annon-
ciation; elle pourrait, elle, le préserver de
tout danger nautique, avec bien peu de chose
en apparence.
— Que dites-vous?... avec quoi?dit précipi-
tamment Mlle Bernard.
— Avec une simple feuille du rameau d'or
que la vénérée Vierge de nôtre chapelle tient
dans sa main gauche.
Elise leva sur son interlocutrice ses grands
yeux étonnés et questionneurs.
— Vous ne connaissez pas cette édifiante
légende, reprit la professe. On la tait aux
élèves de notre institution, par crainte d'exci-
ter en leur esprit une tentation irrésistible.; 1
La piété que nous leur inculquons, en s'exal-
tant, pousserait peut-être quelques-unes des
plus ferventes à passer au-dessus de la question
de propriété, afin de se munir d'un peu d'une
si précieuse relique... Hélas ! la vétusté la dé-
pouille déjà trop I
; Mais moi chère sœur,- 'reprit la fille
j adoptive du philosophe, je suis l'aînée de vos
i pensionnaires. J 'ai même dépassé l'âge de plu-
: éprouvée. de vos novices... et ma discrétion est
Aussi, poursuivit la surveillante, je vais
V-°VS ,narrer cette miraculeuse histoire, si j'en
ai le temps avant la rentrée d'une heure. Le
secret, a son sujet, est de convenance, et non
pas dans nos statuts.
« Lors de la première croisade, Gérard
d Avem, général des galères de Flandre et
compagnon de Godefroid de Bouillon, fit un :
vœu a la sainte Mère de notre divin Sauveur,
qu il avait en spéciale vénération.
«Il s'engagea sur l'autel à se priver du boi-
re, du manger et du sommeil, quand les croi-
sés seraient maîtres de Bethléem, tant qu'il
? y^rde jetable où naquit Notre-Seigneur Jésus-
Christ.
«_ Suivant la tradition, cet endroit mémo-
rabl e avait été marquée d'une palme d'or fin,
surmontant une colonne rostrale, par ordre
de 1 impératrice Hélène et de son fils Constan-
tin le Grand. Mais, sous les invasions succes-
sives des barbares, toute trace de ce pieux
monument commémorâtif disparut.
« Aussi Gérard d'Avein, après la conquête
de Jérusalem, bouleversa vainement, durant
huit jours pleins, les ruines de Bethléem.
, « Comme il tenait son vœu dans toute sa
rigueur, le malheureux gentilhomme allait.,
périr d'inanition et d'insomnie, lorsqu'ur
vision, qu'il eut tout éveillé, dans la nek
vième nuit, le jeudi de l'Assomption, récom,;,;'¡
pensa enfin sa persévérance et sa foi,
(La suite à demain.)
JULES CAUVAIN.
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