Titre : La Petite presse : journal quotidien... / [rédacteur en chef : Balathier Bragelonne]
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1872-05-06
Contributeur : Balathier Bragelonne, Adolphe de (1811-1888). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32837965d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 06 mai 1872 06 mai 1872
Description : 1872/05/06 (A6,N2187). 1872/05/06 (A6,N2187).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k47152623
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-190
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 22/10/2017
LA PETITE PRESSE
5 cent. le mimera 1
JOURNAL QUOTIDIEN
J 5 cent. le numéro
ABONNEMENTS -Trois mois Six mois Un an
Paris...*../. 5 fr. 9 fr. 18 fr.
DeparLements.... 6 ' 11 22
Administrateur : BOURD.ILLIAT
,
1
§1 [fafiinféj-- LUNDI 6 MAI 1872. — Saint JEAN P.-L. — N- 2181.
RÉDACTION ET ADMINISTRATION
15, quai Voltaire
Succursale : 9, rue Drouot, 9
PARIS, 5 MAI 1872
REVUE DE LA SEMAINE
Encore une bonne semaine.
Tout est tranquille, Parisiens,veillez !
L'horizon politique, pour me servir du
1 cliché cher à M. Prudhomme, se rassérè-
ne et laisse voir à ses extrémités quelques
bandes azurées, et l'orage qui couvait du
côté de Lyon semble s'être éloigné pour
quelque temps.
Les conseillers municipaux et même gé-
néraux de cette turbulente cité ne voulant
pas, disent-ils, jouer le jeu des ennemis de
la République en faisant du désordre, se
confinent dans une tranquillité patriotique,
et l'on ne saurait trop les féliciter de persis-
ter dans une telle résolution. Que ces braves
citoyens se rassurent, pourtant; le général
Bourbaki commande Lyon avec une armée
de trente mille hommes de bonnes troupes,
et ceux qui voudraient mettre des bâtons
dans les roues républicaines du « char de
l'Etat » trouveraient à qui parler. Or, il est
fort présumable que, dans le voisinage de
ces soldats qui adQ8nt leur général, les in-
trigants blancs ou écarlates qui aiment à
pêcher en eau trouble attendront des jours
meilleurs — c'est-à-dire plus agités — pour
tendre aux naïfs leurs filets politiques.
A Versailles, nos confrères qui suivent
les débats de la Chambre, et qui connais-
sent, comme de vieux routiers, toutes les
manœuvres parlementaires ne reviennent
pas de leur étonnement devant ce qui se
passe au Corps législatif.
Jusqu'à présent ces reporters avaient
toujours vu les gouvernements être aux pe-
tits soins avec la majorité et se tenir en
grande réserve avec l'opposition. Il n'é-
tait sorte de bons offices que la droite ne fût
prête à rendre au pouvoir, ou de mauvais
tours que la gauche ne fut disposée à lui
Jouer.
C'était une lutte perpétuelle de jalousie.
La minorité, jeune personne ardente
d'ordinaire, à la langue mordante et effilée,
à l'esprit indépendant et frondeur, toujours
prête à se plaindre, à réclamer, à discuter,
à tempêter, à casser les vitres, à. mettre les
pieds dans le plat, enfin, pour m'exprimer
élégammeni, passait sa vie à taquiner
l'homme grave et cossu qui entretenait de
bonnes relations avec la majorité, femme
digne, froide, et même un peu revêche,
comme il sied à celle qui a des droits.
Celle-ci, forte de la haute considération
que lui donnaient ses propriétés, ses rentes,
ses places et sa grande situation dans le
pays, ne daignait de temps en temps regar-
d^r-te-peTite folle que pour sourire dédai-
gneusement du dépit, des emportements et
des violences auxquels se livrait cette
« créature, » chaque fois que le président
du conseil — qui est l'homme sérieux,
l'homme de la'situation — montrait sa dé-
férence pour l'épouse légitime.
Mais, à présent, voilà que tout est
changé.
Il y a de l'aigreur dans le ménage politi-
que établi à Versailles. La Junon parlemen-
taire se plaint du Jupiter de l'exécutif et
trouve qu'il est en commerce trop suivi avec
le monde mêlé dont le voisinage l'importune.
La vertueuse dame voit avec .inquiétude
les rapports journaliers qui s'établissent
entre eux. Il y a eu, en effet, des avances
faites de. part et d'autre, des soins acceptés
et rendus, des attentions dont on s'est mu-
tuellement su gré, et des prévenances de
bien mauvais augure pour l'avenir!
A de certaines familiarités échangées
dans les bureaux entre les secrétaires... je
veux dire entre les ministres de son époux
et quelques personnes de la gauche, la noble
dame a froncé son sourcil altier, et elle
veille!... Ma foi, elle a raison, elle n'est
plus de la première jeunesse, et se sentant
quelque peu mûre, elle a d'autant plus de
douleur de se voir négligée.
Pourtant que faire à cela? Junon a beau
faire, Junon est sur le retour. Son carac-
tère s'aigrit, son humeur devient de jour
en jour plus acariâtre, et ce n'est pas avec
les remontrances et les scènes qu'elle ra-
mènera à elle l'être volage à qui l'on fait les
doux yeux jusque sous son regard.
La fille de Saturne aurait, dit-on, le
moyen de mâter Jupiter, si elle le voulait,
mais elle aime mieux, au dire de ses confi-
dents, lui montrer le danger des mauvaises
. connaissances afin de l'arrêter dans la nou-
velle voie où il semble s'engager.
On prétend même que c'est dans ce but
qu'elle lui a fait la belle résistance de ces
derniers jours, et montré des rigueurs à
nulle autres pareilles au sujet de la nomina-
tion des conseillers d'Etat. Est-ce vrai? Il
ne faut pas croire toujours ce que l'on dit.
Mais ce qui est prouvé, par exemple, ce qui
est hors de doute, puisqu'un de ses confi-
dents l'a montré à la tribune, c'est que la
dame * est furieuse contre cette gauche
impertinente qu'elle, traite de ministé-
n'elle, depuis que celle-ci prend des airs
gouvernementaux et se mêle de vouloir
sontenir le pouvoir.
— Ah çà, mais dans quel temps vivons-
nous donc ? — disait-elle à ses deux fidèles
amis : MM. Saint-Marc Girardin et Ba-
ragnon. Conçoit-on cela? Cette opposition,
cette roturière d'opposition, qui veut chan-
ger de rôle et nous prendre le nôtre mainte-
nant ! A-t-on jamais vu pareille prétention?
Comment! ce seraient MM. les démocrates
et les citoyens démagogues qui donneraient
à l'avenir l'exemple de la discipline, de la
modération, de la bonne entente avec le
Gouvernement, et qui renonceraient à ne
pas contrarier sa marche ! Nous serions donc
forcés de changer à notre tour et de contre-
carrer le ministère... pour ne pas être d'ac-
cord avec ces gens-là! ... Voter avec les frères
et amis, jamais, jamais!
Il le faudra bien pourtant, madame [la
majorité, si la minorité continue à être
sage, désireuse de fonder l'ordre, d'aider
au progrès et à la renaissance de ce pays
si éprouvé.
Deux choses vous y forceront : l'opinion
publique qui affaiblit toute résistance, et le
patriotisme qui vous anime, dont vous avez
donné si souvent d'héroïques preuves, et
aux, inspirations duquel vous vous aban-
donnez toujours !
Enfin,nous n'entendrons plus cette phrase
qui depuis dix-huit mois a été répétée en
moyenne mille fois par jour à Paris : « Le
maréchal Bazaine ne passera donc pas de-
vant un conseil de guerre ! »
Oui, le maréchal y passera. Cette satis-
faction sera donnée à l'armée, à la France
entière et à tous les honnêtes gens de l'Eu-
rope. Et maintenant silence, laissons faire
la justice de la nation !
Laissons faire aussi nos négociateurs; car,
après l'annonce du renvoi du maréchal de-
vant des juges, une autre bonne nouvelle
a été apportée, dit-on, à la commission
• d'enquête par M. le ministre de la guerre :
Des négociations seraient officiellement en-
gagées en ce moment pour la prompte libé-
ration du territoire entre les deux gouver-
nements de France et d'Allemagne.
Ah! Dieu, puissent-elles aboutir favora-
blement!
Puissent-elles aboutir promptement sur-
tout, car il n'y a pas de poids plus pesant
pour un pays que l'occupation étrangère !
Il semble que cette belle et noble terre de
France, qui commence à sortir de son acca-
blement, veuille rendre la tâche facile à nos
hommes d'Etat, car elle montre en ce mo-
ment aux regards de l'étranger les richesses
de son sol.
La récolte fait présager une année pros-
père, et si nos champs tiennent leurs pro-
messes, l'ennemi ne s'en ira que plus vite,
chassé par - l'or que nous retirerons de nos
contrées fécondes.
Jamais la Providence n'aura répondu
avec plus d'à-propos aux vœux de tous
et n'aura fait bénir ses dons d'un cœur plus
fervent par tous ceux qui aiment la France.
Puisque toutes les puissances terrestres
ont été si ingrates envers elle, que la puis-
sance divine lui vienne en aide, enfin. Il en
est temps !
Cette question de la récolte est tellement
- grave en ce moment qu'elle prend les pro-
portions d'une-question nationale, et je ne:
puis mieux le faire sentir qu'en faisant lire.'
à nos lecteurs les excellentes réflexions que:
mon savant confrère M. Joigneaux faisait
dernièrement à ce sujet dans un de ses
beaux articles du Siècle:
« Riche et valeureux pays que le" nôtre,
disait-il! — L'ennemi vide nos poches et'
retourne les doublures pour que rien n'y
reste; les impôts ne ménagent personne ;
et malgré cela nous restons d'aplomb, la.
tête ne noua tourne point, et la source des
richesses ne tarit pas. Si de méchants hom-
mes sont contre la République, la nature
se déclare ouvertement pour elle ; plus on
nous prend, plus la terre nous donne. La.
justice est là et le salut aussi. La mère
nourricière a les mamelles pleines, les pay-
sans de partout ont le sourire aux lèvres ;
de mémoire d'homme, on ne vit récoltes
mieux préparées.
a Si les Allemands nous ont pris les œufs
de plusieurs couvées, ils n'ont point em-
porté avec eux cette grande et infatigable
pondeuse qu'on nomme la terre de France,
et qui vaut dans un de ses petits coins lous
les sables besoigneux de la Prusse. El. je
me réjouis en songeant que là-bas, ,*•> coté
de 'Berlin, .ils en sont réduits à faire du lu-
pin jaune dont ne voudraient pas nos va-
ches maigres, pendant que chez nous elles
entreront fièrement jusqu'au ventre dans
les herbages savoureux. Et je me réjouis
encore en songeant que nous mordrons à
belles dents cette année dans le pain blanc,
pendant qu'ils resteront chez eux au régime
de la miche noire. Les champs qui font le
bon blé, les vignobles qui font de grands
vins, les fourrages qui font le beau bétai.1
n'ont pas disparu. ».
Et c'est tant mieux pour le pays et pour
son repos, car, ainsi que le, dit" le même
écrivain, « lorsque, de part et d'autre, il
y a contentement, nul ne se soucie de prê-
ter la main aux intrigants et aux ambi-
tieux. Si les affaires vont mal, c'est tou-
jours au gouvernement que l'on s'en prend,
alors même qu'il n'y serait pour rien; si,
au contraire, elles vont bien ou à moitié
bien, le profit lui en revient sûrement. Le
baromètre politique dans nos campagnes,
c'est le champ de foire. »
Rien n'est plus juste, mieux dit et plus
vrai. Les adversaires, politiques sont de si
bonne foi que si la récolte était manquée,
on dirait que c'est la République qui en est
cause, et que M. Thiers n'a aucun crédit
"là-haut!
VICTOR COCHINAT.
N° 17. — Feuilleton de la PETITE PRESSE
Le Chiffonnier Philosophe
PREMIÈRE PARTIE
LA BATAILLE DES 800,000 FRANCS
XIII (suite)
Loyales explications.
Mme de Morftcarmé se laissa "prendre au
semblant de loyauté que présentait l'offre de
Cincinnatus concernant le contrôle de la for-
tune de l'apocryphe Valaque, son prétendu
maître. j
Mais asseyez-vous donc, mon garçon, I
dit-elle au traître nègre en tournant tout à
coup à une affabilité singulière; je vous laisse là
sur vos jambes!...
— Ce n'est pas de refus, dit Cincinnatus,
nous avons fait notre voyage à toute bride, et
j'ai encore tant de choses à dire à madame.
— Et quoi, tant de choses? fit la Montcar-
mé d'un air de naïveté.
D 'abord, répondit le nègre, voici l'adresse
ou notaire.
— Je n'en veux pas, dit vivement la cour-
:Voir le numéro d'hier
tisane; avant la question d'argent, il y en a
d'autres à vider.
— C'est vrai... et par exemple j'allais tâcher
d'exprimer à madame combien est délirante
la passion que mon maître éprouve pour elle.
— Je n'en crois pas un mot, car enfin où
m'a-t-il vue?
— Au théâtre : foudroyé par les charmes de
madame, il en est revenu comme fou, et Dieu
sait la manière dont il m'aurait traité, si je ne
fusse parvenu à l'installer dans cette maison.
— Ça, c'est de la fougue de jeune homme;
s'éprendre d'une femme rien que sur sa figu-
re, sans connaître son esprit, ses sentiments,
son caractère, ne fait rien supposer que de la
légèreté.
— Madame ne sait guère quel volcan c'est
qu'un Valaque. Quand j'ai fait connaître au
pauvre garçon que, sans un engagement sé-
rieux, il n'y avait rien à espérer : « Elle a rai-
son, s'est-il écrié, on n'a pas trop de sa vie
entière pour l'adorer. » Et immédiatement
j'ai reçu l'ordre d'écrire au père.
— Mais les pères justement ne prennent
pas feu si vite.
— Faut-il tout avouer à madame? Son Exc.
Mgr Janotesco ne nous a fait faire le voyage
de Belgique que pour se renseigner plus à
fond sur une veuve belle, riche, spirituelle et
merveilleusement posée dans le monde dont
je lui avais tracé le portrait ; m'entendant
confirmer le portrait de vive voix : « Ali Co-
gia, m'a dit le vieux boyard qui adore les
Françaises, tu m'entends, il faut que ce ma-
! riage se fasse,» et, sans le contre-temps Survenu
I de ces fâcheuses informations, je revenais avec
j de pleins pouvoirs pour terminer.
I Avare autant qu'adrgite, la cocotte ne man-,
qua pas le joint pour aborder un détail qui ne
laissait pas de la préoccuper.
— Mais dites-moi, mon cher, répondit-elle,
puisqu'en résumé cette négociation a été si
peu laborieuse, comment, pour'les soins que
vous y avez donnés, me faites-vous un compte
d'apothicaire? *
Là-dessus elle expliqua au nègre l'inexacti-
tude de son calcul: « En supposant qu'elle
eût 30,000 livres de rente, c'était par l'habileté
de ses placements, et non pas qu'en capital
elle possédât 600,000 fr. » Bref, elle finit par
une offre réduite de 15,000 fr., disant que c'é-
tait très-convenablement faire les choses..
— S'il n'y a plus que ma rémunération qui
fasse difficulté, répliqua Cincinnatus, madame
peut prendre l'adresse du notaire, car ma
conscience me défend de rien, recevoir.
Puis, remarquant chez la demoiselle sui-
vante un air d'etonnement assez désappointé,
il ajouta:
— Mon vieux maître a daigné m'annoncer
qu'en faveur du mariage, et pour reconnaître
mes bons et anciens services, il me faisait, ce
qui est pour lui une bagatelle, une pension
de quatre mille francs. Cette pension et une
vingtaine de mille francs d'économies que je
puis avoir, je les mets aux pieds de Mlle Ma-
riette, ne demandant plus à madame que de
vouloir bien encourager ma recherche.
— Eh bien! ma fille, qu'en dis-tu? C'est un
parti cela, fit Mme de Montcarmé en serrant
soigneusement dans son corsage le papier que
Cincinnatus venait de lui remettre.
A ce moment, dans une partie éloignée de
l'appartement, se fit un affreux tintamarre de
verreries et de porcelaines brisées.
XIV
Retraite de la garde impériale.
Amené assez facilement à se croire un reje-
ton de la noble maison des Janotesco, le fils,
du chiffonnier, plus facilement encore, s"étaiti
acclimaté à la large et plantureuse existence,
d'un riche héritier de famille, que Cincinnatus
lui avait fait mener à Ostende.
Lors donc que par la prétendue lettre do;
son prétendu père Zidore s'était vu menace
de la portion congrue, il avait très-chaude-
ment embrassé la perspective de cette veuve
par laquelle il pouvait être maintenu à flot;;
et il rentrait à Paris dans des dispositions;
aussi ardemment , matrimoniales que l'in-,
trigue dont il était l'instrument pouvait les
désirer de lui.
Comme d'assez notables imperfections set
marquaient encore dans son éducation d hom-;
me du monde, Cincinnatus,. pour y renié-,
dier, s'était avisé d'un assez ingénieux expé-,
dient.
Il avait engagé son élève, quand il en se-
rait à peindre sa flamme à Mme de Mont-,
carmé, à émailler adroitement son éloquence;
naturelle de quelques phrases et tirades em-v
pruntées à son ancien répertoire de jeune pre-j
mier ou aux romans qu'il avait lus.
Non-seulement ce transport du théâtre etj'
du roman dans la vie réelle n'avait pas déiPIU;
à l'imagination de l'ex-cabotin, mais il avait]
voulu mettre du sien dans l'idée de son pro-
fesseur, à qui d'ailleurs,/Ù2 pettÓ, il reprochait?
de le mener un peu trop. Alors, par delà.lej
dialogue, les situations dramatiques qu'il
trouvait dans ses souvenirs lui avaient pgu,
1 devoir être appliquées à son. cas couj.ugj);,,^
5 cent. le mimera 1
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ABONNEMENTS -Trois mois Six mois Un an
Paris...*../. 5 fr. 9 fr. 18 fr.
DeparLements.... 6 ' 11 22
Administrateur : BOURD.ILLIAT
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1
§1 [fafiinféj-- LUNDI 6 MAI 1872. — Saint JEAN P.-L. — N- 2181.
RÉDACTION ET ADMINISTRATION
15, quai Voltaire
Succursale : 9, rue Drouot, 9
PARIS, 5 MAI 1872
REVUE DE LA SEMAINE
Encore une bonne semaine.
Tout est tranquille, Parisiens,veillez !
L'horizon politique, pour me servir du
1 cliché cher à M. Prudhomme, se rassérè-
ne et laisse voir à ses extrémités quelques
bandes azurées, et l'orage qui couvait du
côté de Lyon semble s'être éloigné pour
quelque temps.
Les conseillers municipaux et même gé-
néraux de cette turbulente cité ne voulant
pas, disent-ils, jouer le jeu des ennemis de
la République en faisant du désordre, se
confinent dans une tranquillité patriotique,
et l'on ne saurait trop les féliciter de persis-
ter dans une telle résolution. Que ces braves
citoyens se rassurent, pourtant; le général
Bourbaki commande Lyon avec une armée
de trente mille hommes de bonnes troupes,
et ceux qui voudraient mettre des bâtons
dans les roues républicaines du « char de
l'Etat » trouveraient à qui parler. Or, il est
fort présumable que, dans le voisinage de
ces soldats qui adQ8nt leur général, les in-
trigants blancs ou écarlates qui aiment à
pêcher en eau trouble attendront des jours
meilleurs — c'est-à-dire plus agités — pour
tendre aux naïfs leurs filets politiques.
A Versailles, nos confrères qui suivent
les débats de la Chambre, et qui connais-
sent, comme de vieux routiers, toutes les
manœuvres parlementaires ne reviennent
pas de leur étonnement devant ce qui se
passe au Corps législatif.
Jusqu'à présent ces reporters avaient
toujours vu les gouvernements être aux pe-
tits soins avec la majorité et se tenir en
grande réserve avec l'opposition. Il n'é-
tait sorte de bons offices que la droite ne fût
prête à rendre au pouvoir, ou de mauvais
tours que la gauche ne fut disposée à lui
Jouer.
C'était une lutte perpétuelle de jalousie.
La minorité, jeune personne ardente
d'ordinaire, à la langue mordante et effilée,
à l'esprit indépendant et frondeur, toujours
prête à se plaindre, à réclamer, à discuter,
à tempêter, à casser les vitres, à. mettre les
pieds dans le plat, enfin, pour m'exprimer
élégammeni, passait sa vie à taquiner
l'homme grave et cossu qui entretenait de
bonnes relations avec la majorité, femme
digne, froide, et même un peu revêche,
comme il sied à celle qui a des droits.
Celle-ci, forte de la haute considération
que lui donnaient ses propriétés, ses rentes,
ses places et sa grande situation dans le
pays, ne daignait de temps en temps regar-
d^r-te-peTite folle que pour sourire dédai-
gneusement du dépit, des emportements et
des violences auxquels se livrait cette
« créature, » chaque fois que le président
du conseil — qui est l'homme sérieux,
l'homme de la'situation — montrait sa dé-
férence pour l'épouse légitime.
Mais, à présent, voilà que tout est
changé.
Il y a de l'aigreur dans le ménage politi-
que établi à Versailles. La Junon parlemen-
taire se plaint du Jupiter de l'exécutif et
trouve qu'il est en commerce trop suivi avec
le monde mêlé dont le voisinage l'importune.
La vertueuse dame voit avec .inquiétude
les rapports journaliers qui s'établissent
entre eux. Il y a eu, en effet, des avances
faites de. part et d'autre, des soins acceptés
et rendus, des attentions dont on s'est mu-
tuellement su gré, et des prévenances de
bien mauvais augure pour l'avenir!
A de certaines familiarités échangées
dans les bureaux entre les secrétaires... je
veux dire entre les ministres de son époux
et quelques personnes de la gauche, la noble
dame a froncé son sourcil altier, et elle
veille!... Ma foi, elle a raison, elle n'est
plus de la première jeunesse, et se sentant
quelque peu mûre, elle a d'autant plus de
douleur de se voir négligée.
Pourtant que faire à cela? Junon a beau
faire, Junon est sur le retour. Son carac-
tère s'aigrit, son humeur devient de jour
en jour plus acariâtre, et ce n'est pas avec
les remontrances et les scènes qu'elle ra-
mènera à elle l'être volage à qui l'on fait les
doux yeux jusque sous son regard.
La fille de Saturne aurait, dit-on, le
moyen de mâter Jupiter, si elle le voulait,
mais elle aime mieux, au dire de ses confi-
dents, lui montrer le danger des mauvaises
. connaissances afin de l'arrêter dans la nou-
velle voie où il semble s'engager.
On prétend même que c'est dans ce but
qu'elle lui a fait la belle résistance de ces
derniers jours, et montré des rigueurs à
nulle autres pareilles au sujet de la nomina-
tion des conseillers d'Etat. Est-ce vrai? Il
ne faut pas croire toujours ce que l'on dit.
Mais ce qui est prouvé, par exemple, ce qui
est hors de doute, puisqu'un de ses confi-
dents l'a montré à la tribune, c'est que la
dame * est furieuse contre cette gauche
impertinente qu'elle, traite de ministé-
n'elle, depuis que celle-ci prend des airs
gouvernementaux et se mêle de vouloir
sontenir le pouvoir.
— Ah çà, mais dans quel temps vivons-
nous donc ? — disait-elle à ses deux fidèles
amis : MM. Saint-Marc Girardin et Ba-
ragnon. Conçoit-on cela? Cette opposition,
cette roturière d'opposition, qui veut chan-
ger de rôle et nous prendre le nôtre mainte-
nant ! A-t-on jamais vu pareille prétention?
Comment! ce seraient MM. les démocrates
et les citoyens démagogues qui donneraient
à l'avenir l'exemple de la discipline, de la
modération, de la bonne entente avec le
Gouvernement, et qui renonceraient à ne
pas contrarier sa marche ! Nous serions donc
forcés de changer à notre tour et de contre-
carrer le ministère... pour ne pas être d'ac-
cord avec ces gens-là! ... Voter avec les frères
et amis, jamais, jamais!
Il le faudra bien pourtant, madame [la
majorité, si la minorité continue à être
sage, désireuse de fonder l'ordre, d'aider
au progrès et à la renaissance de ce pays
si éprouvé.
Deux choses vous y forceront : l'opinion
publique qui affaiblit toute résistance, et le
patriotisme qui vous anime, dont vous avez
donné si souvent d'héroïques preuves, et
aux, inspirations duquel vous vous aban-
donnez toujours !
Enfin,nous n'entendrons plus cette phrase
qui depuis dix-huit mois a été répétée en
moyenne mille fois par jour à Paris : « Le
maréchal Bazaine ne passera donc pas de-
vant un conseil de guerre ! »
Oui, le maréchal y passera. Cette satis-
faction sera donnée à l'armée, à la France
entière et à tous les honnêtes gens de l'Eu-
rope. Et maintenant silence, laissons faire
la justice de la nation !
Laissons faire aussi nos négociateurs; car,
après l'annonce du renvoi du maréchal de-
vant des juges, une autre bonne nouvelle
a été apportée, dit-on, à la commission
• d'enquête par M. le ministre de la guerre :
Des négociations seraient officiellement en-
gagées en ce moment pour la prompte libé-
ration du territoire entre les deux gouver-
nements de France et d'Allemagne.
Ah! Dieu, puissent-elles aboutir favora-
blement!
Puissent-elles aboutir promptement sur-
tout, car il n'y a pas de poids plus pesant
pour un pays que l'occupation étrangère !
Il semble que cette belle et noble terre de
France, qui commence à sortir de son acca-
blement, veuille rendre la tâche facile à nos
hommes d'Etat, car elle montre en ce mo-
ment aux regards de l'étranger les richesses
de son sol.
La récolte fait présager une année pros-
père, et si nos champs tiennent leurs pro-
messes, l'ennemi ne s'en ira que plus vite,
chassé par - l'or que nous retirerons de nos
contrées fécondes.
Jamais la Providence n'aura répondu
avec plus d'à-propos aux vœux de tous
et n'aura fait bénir ses dons d'un cœur plus
fervent par tous ceux qui aiment la France.
Puisque toutes les puissances terrestres
ont été si ingrates envers elle, que la puis-
sance divine lui vienne en aide, enfin. Il en
est temps !
Cette question de la récolte est tellement
- grave en ce moment qu'elle prend les pro-
portions d'une-question nationale, et je ne:
puis mieux le faire sentir qu'en faisant lire.'
à nos lecteurs les excellentes réflexions que:
mon savant confrère M. Joigneaux faisait
dernièrement à ce sujet dans un de ses
beaux articles du Siècle:
« Riche et valeureux pays que le" nôtre,
disait-il! — L'ennemi vide nos poches et'
retourne les doublures pour que rien n'y
reste; les impôts ne ménagent personne ;
et malgré cela nous restons d'aplomb, la.
tête ne noua tourne point, et la source des
richesses ne tarit pas. Si de méchants hom-
mes sont contre la République, la nature
se déclare ouvertement pour elle ; plus on
nous prend, plus la terre nous donne. La.
justice est là et le salut aussi. La mère
nourricière a les mamelles pleines, les pay-
sans de partout ont le sourire aux lèvres ;
de mémoire d'homme, on ne vit récoltes
mieux préparées.
a Si les Allemands nous ont pris les œufs
de plusieurs couvées, ils n'ont point em-
porté avec eux cette grande et infatigable
pondeuse qu'on nomme la terre de France,
et qui vaut dans un de ses petits coins lous
les sables besoigneux de la Prusse. El. je
me réjouis en songeant que là-bas, ,*•> coté
de 'Berlin, .ils en sont réduits à faire du lu-
pin jaune dont ne voudraient pas nos va-
ches maigres, pendant que chez nous elles
entreront fièrement jusqu'au ventre dans
les herbages savoureux. Et je me réjouis
encore en songeant que nous mordrons à
belles dents cette année dans le pain blanc,
pendant qu'ils resteront chez eux au régime
de la miche noire. Les champs qui font le
bon blé, les vignobles qui font de grands
vins, les fourrages qui font le beau bétai.1
n'ont pas disparu. ».
Et c'est tant mieux pour le pays et pour
son repos, car, ainsi que le, dit" le même
écrivain, « lorsque, de part et d'autre, il
y a contentement, nul ne se soucie de prê-
ter la main aux intrigants et aux ambi-
tieux. Si les affaires vont mal, c'est tou-
jours au gouvernement que l'on s'en prend,
alors même qu'il n'y serait pour rien; si,
au contraire, elles vont bien ou à moitié
bien, le profit lui en revient sûrement. Le
baromètre politique dans nos campagnes,
c'est le champ de foire. »
Rien n'est plus juste, mieux dit et plus
vrai. Les adversaires, politiques sont de si
bonne foi que si la récolte était manquée,
on dirait que c'est la République qui en est
cause, et que M. Thiers n'a aucun crédit
"là-haut!
VICTOR COCHINAT.
N° 17. — Feuilleton de la PETITE PRESSE
Le Chiffonnier Philosophe
PREMIÈRE PARTIE
LA BATAILLE DES 800,000 FRANCS
XIII (suite)
Loyales explications.
Mme de Morftcarmé se laissa "prendre au
semblant de loyauté que présentait l'offre de
Cincinnatus concernant le contrôle de la for-
tune de l'apocryphe Valaque, son prétendu
maître. j
Mais asseyez-vous donc, mon garçon, I
dit-elle au traître nègre en tournant tout à
coup à une affabilité singulière; je vous laisse là
sur vos jambes!...
— Ce n'est pas de refus, dit Cincinnatus,
nous avons fait notre voyage à toute bride, et
j'ai encore tant de choses à dire à madame.
— Et quoi, tant de choses? fit la Montcar-
mé d'un air de naïveté.
D 'abord, répondit le nègre, voici l'adresse
ou notaire.
— Je n'en veux pas, dit vivement la cour-
:Voir le numéro d'hier
tisane; avant la question d'argent, il y en a
d'autres à vider.
— C'est vrai... et par exemple j'allais tâcher
d'exprimer à madame combien est délirante
la passion que mon maître éprouve pour elle.
— Je n'en crois pas un mot, car enfin où
m'a-t-il vue?
— Au théâtre : foudroyé par les charmes de
madame, il en est revenu comme fou, et Dieu
sait la manière dont il m'aurait traité, si je ne
fusse parvenu à l'installer dans cette maison.
— Ça, c'est de la fougue de jeune homme;
s'éprendre d'une femme rien que sur sa figu-
re, sans connaître son esprit, ses sentiments,
son caractère, ne fait rien supposer que de la
légèreté.
— Madame ne sait guère quel volcan c'est
qu'un Valaque. Quand j'ai fait connaître au
pauvre garçon que, sans un engagement sé-
rieux, il n'y avait rien à espérer : « Elle a rai-
son, s'est-il écrié, on n'a pas trop de sa vie
entière pour l'adorer. » Et immédiatement
j'ai reçu l'ordre d'écrire au père.
— Mais les pères justement ne prennent
pas feu si vite.
— Faut-il tout avouer à madame? Son Exc.
Mgr Janotesco ne nous a fait faire le voyage
de Belgique que pour se renseigner plus à
fond sur une veuve belle, riche, spirituelle et
merveilleusement posée dans le monde dont
je lui avais tracé le portrait ; m'entendant
confirmer le portrait de vive voix : « Ali Co-
gia, m'a dit le vieux boyard qui adore les
Françaises, tu m'entends, il faut que ce ma-
! riage se fasse,» et, sans le contre-temps Survenu
I de ces fâcheuses informations, je revenais avec
j de pleins pouvoirs pour terminer.
I Avare autant qu'adrgite, la cocotte ne man-,
qua pas le joint pour aborder un détail qui ne
laissait pas de la préoccuper.
— Mais dites-moi, mon cher, répondit-elle,
puisqu'en résumé cette négociation a été si
peu laborieuse, comment, pour'les soins que
vous y avez donnés, me faites-vous un compte
d'apothicaire? *
Là-dessus elle expliqua au nègre l'inexacti-
tude de son calcul: « En supposant qu'elle
eût 30,000 livres de rente, c'était par l'habileté
de ses placements, et non pas qu'en capital
elle possédât 600,000 fr. » Bref, elle finit par
une offre réduite de 15,000 fr., disant que c'é-
tait très-convenablement faire les choses..
— S'il n'y a plus que ma rémunération qui
fasse difficulté, répliqua Cincinnatus, madame
peut prendre l'adresse du notaire, car ma
conscience me défend de rien, recevoir.
Puis, remarquant chez la demoiselle sui-
vante un air d'etonnement assez désappointé,
il ajouta:
— Mon vieux maître a daigné m'annoncer
qu'en faveur du mariage, et pour reconnaître
mes bons et anciens services, il me faisait, ce
qui est pour lui une bagatelle, une pension
de quatre mille francs. Cette pension et une
vingtaine de mille francs d'économies que je
puis avoir, je les mets aux pieds de Mlle Ma-
riette, ne demandant plus à madame que de
vouloir bien encourager ma recherche.
— Eh bien! ma fille, qu'en dis-tu? C'est un
parti cela, fit Mme de Montcarmé en serrant
soigneusement dans son corsage le papier que
Cincinnatus venait de lui remettre.
A ce moment, dans une partie éloignée de
l'appartement, se fit un affreux tintamarre de
verreries et de porcelaines brisées.
XIV
Retraite de la garde impériale.
Amené assez facilement à se croire un reje-
ton de la noble maison des Janotesco, le fils,
du chiffonnier, plus facilement encore, s"étaiti
acclimaté à la large et plantureuse existence,
d'un riche héritier de famille, que Cincinnatus
lui avait fait mener à Ostende.
Lors donc que par la prétendue lettre do;
son prétendu père Zidore s'était vu menace
de la portion congrue, il avait très-chaude-
ment embrassé la perspective de cette veuve
par laquelle il pouvait être maintenu à flot;;
et il rentrait à Paris dans des dispositions;
aussi ardemment , matrimoniales que l'in-,
trigue dont il était l'instrument pouvait les
désirer de lui.
Comme d'assez notables imperfections set
marquaient encore dans son éducation d hom-;
me du monde, Cincinnatus,. pour y renié-,
dier, s'était avisé d'un assez ingénieux expé-,
dient.
Il avait engagé son élève, quand il en se-
rait à peindre sa flamme à Mme de Mont-,
carmé, à émailler adroitement son éloquence;
naturelle de quelques phrases et tirades em-v
pruntées à son ancien répertoire de jeune pre-j
mier ou aux romans qu'il avait lus.
Non-seulement ce transport du théâtre etj'
du roman dans la vie réelle n'avait pas déiPIU;
à l'imagination de l'ex-cabotin, mais il avait]
voulu mettre du sien dans l'idée de son pro-
fesseur, à qui d'ailleurs,/Ù2 pettÓ, il reprochait?
de le mener un peu trop. Alors, par delà.lej
dialogue, les situations dramatiques qu'il
trouvait dans ses souvenirs lui avaient pgu,
1 devoir être appliquées à son. cas couj.ugj);,,^
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