Titre : La Petite presse : journal quotidien... / [rédacteur en chef : Balathier Bragelonne]
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1872-05-07
Contributeur : Balathier Bragelonne, Adolphe de (1811-1888). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32837965d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 07 mai 1872 07 mai 1872
Description : 1872/05/07 (A6,N2188). 1872/05/07 (A6,N2188).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4715263h
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-190
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 22/10/2017
LA PETITE PRESSE
JOURNAL QUOTIDIEN \
5 cent. le numéro 1:
5 cent, le numéro
ABONNEMENTS —Troismois Six mois LLP'-an
Paris 9frr
Départements.... 6 il 2a^
Administrateur : BOURDILLIAT
• / ^ / '
.>/ânnée. — MARDI 7 MAI f872. — Saint STANISLAS. — No 2188.
-
RÉDACTION ET ADMINISTRATION
quai Voltaire
Succursale : 9, rue Drouot, 9
PARIS, 6 MAI 1872
LA PRÉFECTURE DE POLICE
Dans une série d'articles publiés depuis
. trois ou quatre ans, par la Revue des Deux
Mondes, M. Maxime du Camp a entrepris
de faire connaître au public les rouages si
multiples et si compliqués de cette immense
machine sociale qu'on appelle Paris.
Ces études excessivement curieuses méri-
tent bien d'être vulgarisées, et je suis sûr
qu'elles offriront un grand intérêt aux lec-
teurs de la Petite Presse.
J'en extrais aujourd'hui les renseigne-
ments qui se rapportent à une des institu-
tions les moins connues et les plus calom-
niées — la Police.
Il va sans dire que je n'entends point faire
de politique et que je veux parler exclusive-
ment du service chargé de la surveillance
et de l'arrestation des malfaiteurs. C'est ce
qu'on nomme la brigade de sûreté.
Elle est de création assez récente, et elle
- a été réorganisée sur les bases actuelles
par un arrêté en date du -15 novembre
1832.
Avant cette époque, on opérait d'après
l'idée fausse que, pour bien connaître les
criminels, il fallait l'avoir été soi-même.
De là, le déplorable système qui fit con-
fier en 1817 la direction de la sûreté au
trop fameux Vidocq, forçat libéré, qui re-
crutait ses agents dans le personnel des
bagnes.
Ces coquins plus ou moins convertis dé-
pistaient assez bien leurs anciens camara-
des; mais, quand ils venaient déposer en
Cour d'assises, les accusés les interpellaient
pour leur rappeler qn'ils avaient autrefois
tué ou volé ensemble, et les avocats avaient
beau jeu pour obtenir un acquittement du
jury, scandalisé de cette promiscuité.
Aujourd'hui, les inspecteurs du service
de sûreté doivent non-seulement être purs
de toute condamnation, nîais encore iis
sont choisis avec un soin extrême, et après
enquête sérieuse, parmi les sous-officiers qui
en sortant de l'armée demandent à entrer
dans la police.
Presque tous sont mariés, pères de fa-
mille, et tous sont d'une régularité de
mœurs qui contraste étrangement avec les
lieux que leur profession les oblige à fré-
quenter.
Et savez - vous combien d'hommes
compte oette armée chargée de tenir en
échec les malfaiteurs d'une ville de deux
■ millions d'habitants !
La Sûreté se composait en 1870 dei offi-
f cier de paix, chef de service, de 4 commis
i de bureau, de 4" inspecteurs principaux,
de 6 brigadiers, de 6 sous-brigadiers, de
117 inspecteurs et de 7 auxiliaires, en tout
145 personnes.
C'est à n'y pas croire.
Maintenant, voyons comment fonctionne
ce personnel, faute duquel, dit M. du Camp
qui ne savait pas , être si bon prophète,
« Paris, comme une ville mijse à sac,, serait
« livré à tous les épouvantements -du vol,
« de l'incendie et du meurtre. » .
Les romanciers et les dramaturges -ont
usé et abusé de l'agent ' dé police, mais ils
n'en ont guère saisi que le côté pittoresque
et ils lui ont presque toujours donné des
allures de fantaisie.. 1
Les inspecteurs , de la sûreté ne vivent
pas, comme on se l'imagine, dans un per-
pétuel mystère. Ils se déguisent même assez
rarement, car cette tradition de la vieille
police est aujourd'hui à peu près passée de
mode et on n'a recours au travestissement
que dans des cas exceptionnels.
En général, l'autorité supérieure s'en
rapporte tout à fait à eux pour les moyens
d'exécution, et elle a raison.
Il faut trois choses pour faire un bon
agent :
La vocation d'abord, c'est-à-dire l'ins-
tinct, le goût d,u métier, car on ne devient
pas policier comme on devient soldat par le
tirage au sort;
Ensuite, une grande fertilité d'imagina-
tion pour inventer des ruses et une présence
d'esprit de tous les instants pour prendre
parti dans les cas difficiles. ■
Enfin, et surtout un courage à toute
épreuve. ' 1
Et ils l'ont ce courage, le plus rare de
tous, celui qu'on a appelé le courage de
deux heures du matin, le courage, sans le
bruit des clairons et. sans l'enivrement de
la poudre, le courage pour une œuvre obs-
cure, ignorée, méprisée.
Un exemple entre mille.
En. 1848, des agents avaient été placés
en surveillance dans 'un' lieu désert pour
arrêter un malfaiteur.
L'un d'eux, avant tous les autres, voit
arriver l'homme, se précipite sur lui, l'at-
teint dans sa fuite et le saisit au collet.
Le bandit se retourne et lui applique sur
le front le canon d'un pistolet.
— Tire donc, imbécile, lai dit l'agent
sans le lâcher, mes camarades te rattrape-
ront bien.
; Leur bravoure n'a d'égale que leur pa-
tience.
Combien de fois ne leur faut-il pas rester
dix ou douze heures de suite, courbés sous
un banc, accroupis derrière un mur, sous
le givre d'une nuit d'hiver! '
I En 1869, une des barrières les plus popu-
leuses de Paris était infestée de voleurs au
1. poivrier, c'est-à-dire de coquins dontlaspé-
| cialité est de dévaliser les ivrognes.
Des agents un soir s'embusquent dans
J'ombre. Deux ou trois autres, étendus sur
-4es bancs; feignent de -dormir du. sommeiL
rlÔurd des. hommes qui ont trop bu.
" Il tombait une pluie fine et glacée et pen-
dant sept heures les inspecteurs eurent assez
, < de persévérance pour ne pas bouger.
- La bande des filous arriva vers deux
i heures du matin et se mit à fouiller les'
faux ivrognes..
On en arrêta dix-sept. ■ ! r
Quant à la sagacité de ces soldats incon-
nus de l'ordre et de la loi, elle dépasse bien
souvent celle des Peaux-Rouges tant célé-
brée par Fenimore Cooper. ;
. Le fameux Canler a été mis une fois sur
la trace d'un voleur dangereux par un chif-
fon de papier sur lequel étaient écrits oes
quatre mots : deux livres de beurre.
Lors du fameux vol des médailles de la
Bibliothèque en 1833, il suffit aux agents
d'examiner la lanterne et la scie abandon-
nées par les voleurs pour nommer immé-
diatement l'auteur du crime.
La scie était fine et la lanterne contenait
non pas une chandelle, mais une bougie, et
ce luxe trahit Etienne Fossard, malfaiteur
élégant.
Quand M. Allard, alors chef.de la sûreté,
eut vu le cadavre de la duchesse de Praslin,
effroyablement mutilé, il dit à M. Gabriel
Delessert, anéanti d'émotion : — Ça, mon-
sieur le préfet, c'est un coup d'amateur.
Je compléterai ces curieux extraits dans
une prochaine chronicme.
ROBINSON.
INFORMATIONS POLITIQUES
ET ADMINISTRATIVES
AVIS MOTIVÉS DU CONSEIL D'ENQUÊTE
SUR LES CAPITULATIONS
Le Journal officiel commence la publica&m.par -
ordre de date des avis motivés du conseil^ d'enquete.
sur les capitulations :
Capitulation du fort de Lichtemberg.
(Extrait du procès-verbal de ¡la séance du 14 oc-
tobre 1871.) '
Ouï le rapport,
Vu les pièces à l'appui,
Après en avoir délibéré,
'Le conseil d'enquête est d'avis que l'article
255 du décret du 13 octobre 1863 n'était pas
applicable au fort de Lichtcrtiberg, car, par sa
situation sur un rocher, l'ennemi n'aurait
jamais pu y faire brèche; que le commandant
du fort, M. Archer, sous-lieutenant au 966
^ infanterie, a fait tout ce qu'il était possible
*e faire dans la défense de la place; qu'avant
la reddition, il a détruit l'artillerie, les muni-
tions de guerre, enfin tout ce dont l'ennemi
aurait pu profiter, soit pour se ravitailler, soit
contre d'autres places; que, par l'incendie de
tous les bâtiments de la,plaee, le grand.nom-
5FeJ10. blessés, qu'il ne pouvait soigner, faute
d 'o.f,liciers de santé et d'abris, l'impossibilité
de garantir les défenseurs du feu de l'ennemi,
les_ parapets étant détruits, la résistance- deve-
nait impossible; que.par siiite,' le sous-lieute-
nant Archer a fait ce que le devoir exigeait.
Pour extrait conforme : ^
; Le président du conseil d'enquête,
; / BARAGUEY D'HÏLilERS.
Capitulation de Marsal
(Extrait du procès-verbal de la séance du 18 oc-
tobre 1871.)
Le conseil,
< Vu le dossier relatif à la capitulation de la
i, place, de Marsal,
Vu le texte de la capitulation ; .
Ouï M. le capitaine Leroy, de l'état-major
des places, ex-commandant de la place , de
Marsal;
Ouï le rapporteur; '
Après en avoir délibéré;
Considérant que la garnison de' Marsal était
■ insuffisante;
Qu'il n'y avait pas un seul artilleur dans la
place;
Que le Gouvernement n'avait fourni aucun
• moyen pour la défense ;
Que toutefois le, commandant de ladite place
s j est rendu avant qu'il ait été fait brèche au
rempart ou que l'assaut ait été, donné;
Qu 'il n'a pas mis hors de service ses nom-
breuses bouches à feu, ni détruit ses muni-
tions de guerre ct.de bouche, qui, après la ca-
pitulation, ont servi à l'ennemi pour faire le
siège de plusieurs places françaises;
Est d'avis, à l'unanimité :
Que, M. le capttaine ,Leroy a fait preuve
4 faiblesse, d'incapacité, et mérite
le blâme.
: ;*j r> Pour eStrait;conforme':\ ' ,<
; , 1 Le président du conseil d'enquête,
• . Signé : BARAGUEY D'IIILLIERS,
Capitulation de Vitry-le-Français.
(Extrait du procès verbal de la séance du 23 octobre
1871.
ue, consen,
• t'V il 'le teier relatif a là p-er te delà plyee, d"
Vîtry-le-Framais ; " '
OUÏ.l\,1M. Terquem, chef d'escadron,dMrtil
lerie, commandant supérieur de la place Id:,,'
Vitry-le-Français, ■
Et Hamen, capitaine de! Té tat"-,m a for des pla-
ces, commandant de la place de Vitrv-le-Fràn-
çais; •'
Ouï le rapporteur, .
Après en avoir délibéré ; '
Considérant que, malgré les travaux de d6-
fense et d armement opérés par la garnison
sous 1 active surveillance du commandant su-
périeur, du commandant de la place et de
N° 18. — Feuilleton de la PETITE PRESSE
Le Chiffonnier Philosophe
PREMIÈRE PARTIE
LA BATAILLE DES 800,000 FRANCS
XIV (suite)
Retraite de la garde impériale.
'bur ce qui lui sembla -tout d'abord un aveu
cynique, de la part de son nouveau locataire
1 l'adverbial concierge fit un haut-Ie-corps
mais sa naïveté n alla pas néanmoins jusqu'à
prendre sérieusement le faux Janotesco pour
4n émule de Cartouche.
— Monsieur veut goguenarder? lui dit-il
— Eh bien, Chavassieu, ' pour sortir des
emblèmes ; si je vous disais, sous le plus
grand Irma? '>Se que je suis amoureux de la belle
T1,"7,9^ant à l'état du cœur de monsieur, ce
n est pas un secret. J'ai bien assez de nez pour
avoir deviné, à la manière qu'il a fait so^
fnTOen anMl vmaiS-°tn' et à la force du dernier
à Dieu, qu il y avait une anguille sous roche.
Seulement, je ne m'en cache pas, j'avais été
un peu dérouté dans mes allégations qiand
dès la première nuit, monsieur n'était pas
rentré coucher, et qu'ensuite je fus informépas
par Mlle Mariette qu'il était parti à l'étran-
ger.
— Ah! mon bon Chavassieu, vous ne vous
doutez guère de ce que j'ai été manigancer
dans ce voyage ? - ■
— Monsieur, je le suppose, ne me croit pas
susceptible de moucharder ses affaires !
— Il n'y a pas grande découverte à faire,
mon vieux, puisque, d'un moment à l'autre,
je serai affiché à la mairie... Tout bonnement,
mon brave ami, j'étais allé chercher le con-
sentement de mon père pour épouser votre
dame.
En mariage ? dit naïvement le concierge.
. ~ f out ce qu'il y a de plus mariage ; mais
je n aime pas, moi, les choses, comme le .veau,
a la bourgeoise, parce que, tel que Vlus me
voyez, si vous êtes Français, je suis Valaque.
~T. côte- de la Hollande, cet en-
droit-là? demanda Chay.assieu, qui se piquait
de quelque curiosité géographique. j
~ Plus loin, mon cher, bien plus loin, du '
côté de la Turquie; mais dans notre pays la
demande ne se fait pas de la même manière !
qu en France. Le futur doit trouver moyen
d avoir entrée, pendant la nuit, chez sa û'an- j
cée, avec une bougie allumée... et si elle souf- '
fle dessus et qu'elle 1 éteigne, cela Veut dire !
qu elle consent. j
- C'est assez rigolo, dit Chavassieu, mais le i
fort est qu 'en lisant dans les voyages on s'a-
perçoit que les divers peuples ont leurs ma-
nières à eMSae.
, 7" Eh bien ! voilà, Cbavassieu, à quoi votre
Clef peut me servir... Et pour mener ronde-
ment l atlaire, voyons, qu'est-ce qu'il vous
seinblerait de trois billets de 1 00' francs ?
— Il me semblerait que madame peut pren-.
dre mal la chose ; ne pas vouloir éteindre, et
que je serais. susceptible de perdre ma place.
— Est-ce qu'elle saura que vous vous en
êtes mêle ; est-ce que je ne peux pas avoir
fait faire une clef, ou même être entré autre-
ment que par l'escalier de service ?
— Je ne dis pis, mais, monsieur en convien-
dra, dans cette manière évasive de s'intro-
duire
duire, il y a comparativement quelque chose
de peu décent.
— N'en parlons plus, mon cher, dit le fils
Cambronne avec dignité. Les mains dans vos
poches et en continuant de fumer votre pipe,
vous pouviez gagner un billet de 500 francs,
-mais puisque vos principes y font opposition...
. — Ah çà mais, dit Chavassieu, monsieur en
a donc des mille et des cents, de ces billets, et
qui font des petits ; c'était un en commençant,
et progressivement.nous sommes, à cinq.
— Oui, mais nous n'irons pas plus loin et
finissons-en, répondit sèchement le tentateur,
car votre maîtresse ne peut passer la nuit à
causer avec mon domestique et, d'un moment
à l'autre, elle doit rentrer chez elle.
# — Quelque chose, dit le concierge en mol-
lissant, pie chiffonne pour monsieur : ne con-
naissant pas les êtres, est-il sûr qu'il puisse
sensiblement se retrouver?
— Vous me prêterez, votre rat-de-cave,
concierges ont toujours des rats-de-cave. Quel-
que chose de difficile, n'est-ce pas ? d'ouvrir
une porte, de trouver un corridor et de mar-
cher devant soi !...
Chavassieu avait fait, contre la séduction à
laquelle il était soumis, toute la résistance
convenable ; le moment venu de serendre, sans
s'expliquer de son parti pris, il gagna sa loge.
— Voilà, dit - il un peu après en remettant à
Zidore une clef et une bougie roulée, les ob-
jets demandés, auxquels j'ai eu insidieuse-
ment 1 îaee de joindre quelques allumettes
chimiques en cas d'accident.
— Do^î quittance, fit gaiement Zidore.
Cela dit, le temps mis par Chavassieu à ou-
vrir et a contrôler le billet qui venait de pas-
ser dans ses mains, l'audacieux . garçon avait
escaladé l 'esc,-ilier, allumé son rat-de-cave, et,
avec la résolution et le laisser-aller /dont il il
preuve lors de son invasion chez
Willcomb, il ouvrit la-porte, de la cuisine.
Alors un-'étrange mécompte!
Entreposé là, sans lumière, un militaire,
portant 1 uniforme à côtelettes, jaunes des vol-
tigeurs de -la garde impériale, se dresse devant
lui, et, avec un ton menaçant, lui demande
compte et de sa présence et de son moyen
d d'introduction. '
,
r. ~ Mais, vous-même,. qu'est-ce que vous
flânez ici ? demande l'ex-cabotin sans se lais-
ser intimider.
— Moi, je suis cousin de Mile Mariette.
/ ~ donc ,plutôt son frère, camarade,
répond Zidore en se gaussant, c'est bien mieux
porté ! N
— Insolent! s'écrie le militaire.
Et comme il' avait naturellement la main
leste, que peut-être la jalousie le poussait,
sans penser aux conséquences d'une lutte
dans sa situation équivoque, sur la joue du
frêle adversaire qui ne lui paraît d'aucune ré-
sistance, n'applique un vigoureux soufflet.
Rendu par cette violence à sôs instincts de
faubourien, le fils du chiffonnier oublie à son
tour que tout bruit peut être mortel au succès
de son entreprise. D'une habileté peu com-
Voir le numéro d'hier.
JOURNAL QUOTIDIEN \
5 cent. le numéro 1:
5 cent, le numéro
ABONNEMENTS —Troismois Six mois LLP'-an
Paris 9frr
Départements.... 6 il 2a^
Administrateur : BOURDILLIAT
• / ^ / '
.>/ânnée. — MARDI 7 MAI f872. — Saint STANISLAS. — No 2188.
-
RÉDACTION ET ADMINISTRATION
quai Voltaire
Succursale : 9, rue Drouot, 9
PARIS, 6 MAI 1872
LA PRÉFECTURE DE POLICE
Dans une série d'articles publiés depuis
. trois ou quatre ans, par la Revue des Deux
Mondes, M. Maxime du Camp a entrepris
de faire connaître au public les rouages si
multiples et si compliqués de cette immense
machine sociale qu'on appelle Paris.
Ces études excessivement curieuses méri-
tent bien d'être vulgarisées, et je suis sûr
qu'elles offriront un grand intérêt aux lec-
teurs de la Petite Presse.
J'en extrais aujourd'hui les renseigne-
ments qui se rapportent à une des institu-
tions les moins connues et les plus calom-
niées — la Police.
Il va sans dire que je n'entends point faire
de politique et que je veux parler exclusive-
ment du service chargé de la surveillance
et de l'arrestation des malfaiteurs. C'est ce
qu'on nomme la brigade de sûreté.
Elle est de création assez récente, et elle
- a été réorganisée sur les bases actuelles
par un arrêté en date du -15 novembre
1832.
Avant cette époque, on opérait d'après
l'idée fausse que, pour bien connaître les
criminels, il fallait l'avoir été soi-même.
De là, le déplorable système qui fit con-
fier en 1817 la direction de la sûreté au
trop fameux Vidocq, forçat libéré, qui re-
crutait ses agents dans le personnel des
bagnes.
Ces coquins plus ou moins convertis dé-
pistaient assez bien leurs anciens camara-
des; mais, quand ils venaient déposer en
Cour d'assises, les accusés les interpellaient
pour leur rappeler qn'ils avaient autrefois
tué ou volé ensemble, et les avocats avaient
beau jeu pour obtenir un acquittement du
jury, scandalisé de cette promiscuité.
Aujourd'hui, les inspecteurs du service
de sûreté doivent non-seulement être purs
de toute condamnation, nîais encore iis
sont choisis avec un soin extrême, et après
enquête sérieuse, parmi les sous-officiers qui
en sortant de l'armée demandent à entrer
dans la police.
Presque tous sont mariés, pères de fa-
mille, et tous sont d'une régularité de
mœurs qui contraste étrangement avec les
lieux que leur profession les oblige à fré-
quenter.
Et savez - vous combien d'hommes
compte oette armée chargée de tenir en
échec les malfaiteurs d'une ville de deux
■ millions d'habitants !
La Sûreté se composait en 1870 dei offi-
f cier de paix, chef de service, de 4 commis
i de bureau, de 4" inspecteurs principaux,
de 6 brigadiers, de 6 sous-brigadiers, de
117 inspecteurs et de 7 auxiliaires, en tout
145 personnes.
C'est à n'y pas croire.
Maintenant, voyons comment fonctionne
ce personnel, faute duquel, dit M. du Camp
qui ne savait pas , être si bon prophète,
« Paris, comme une ville mijse à sac,, serait
« livré à tous les épouvantements -du vol,
« de l'incendie et du meurtre. » .
Les romanciers et les dramaturges -ont
usé et abusé de l'agent ' dé police, mais ils
n'en ont guère saisi que le côté pittoresque
et ils lui ont presque toujours donné des
allures de fantaisie.. 1
Les inspecteurs , de la sûreté ne vivent
pas, comme on se l'imagine, dans un per-
pétuel mystère. Ils se déguisent même assez
rarement, car cette tradition de la vieille
police est aujourd'hui à peu près passée de
mode et on n'a recours au travestissement
que dans des cas exceptionnels.
En général, l'autorité supérieure s'en
rapporte tout à fait à eux pour les moyens
d'exécution, et elle a raison.
Il faut trois choses pour faire un bon
agent :
La vocation d'abord, c'est-à-dire l'ins-
tinct, le goût d,u métier, car on ne devient
pas policier comme on devient soldat par le
tirage au sort;
Ensuite, une grande fertilité d'imagina-
tion pour inventer des ruses et une présence
d'esprit de tous les instants pour prendre
parti dans les cas difficiles. ■
Enfin, et surtout un courage à toute
épreuve. ' 1
Et ils l'ont ce courage, le plus rare de
tous, celui qu'on a appelé le courage de
deux heures du matin, le courage, sans le
bruit des clairons et. sans l'enivrement de
la poudre, le courage pour une œuvre obs-
cure, ignorée, méprisée.
Un exemple entre mille.
En. 1848, des agents avaient été placés
en surveillance dans 'un' lieu désert pour
arrêter un malfaiteur.
L'un d'eux, avant tous les autres, voit
arriver l'homme, se précipite sur lui, l'at-
teint dans sa fuite et le saisit au collet.
Le bandit se retourne et lui applique sur
le front le canon d'un pistolet.
— Tire donc, imbécile, lai dit l'agent
sans le lâcher, mes camarades te rattrape-
ront bien.
; Leur bravoure n'a d'égale que leur pa-
tience.
Combien de fois ne leur faut-il pas rester
dix ou douze heures de suite, courbés sous
un banc, accroupis derrière un mur, sous
le givre d'une nuit d'hiver! '
I En 1869, une des barrières les plus popu-
leuses de Paris était infestée de voleurs au
1. poivrier, c'est-à-dire de coquins dontlaspé-
| cialité est de dévaliser les ivrognes.
Des agents un soir s'embusquent dans
J'ombre. Deux ou trois autres, étendus sur
-4es bancs; feignent de -dormir du. sommeiL
rlÔurd des. hommes qui ont trop bu.
" Il tombait une pluie fine et glacée et pen-
dant sept heures les inspecteurs eurent assez
, < de persévérance pour ne pas bouger.
- La bande des filous arriva vers deux
i heures du matin et se mit à fouiller les'
faux ivrognes..
On en arrêta dix-sept. ■ ! r
Quant à la sagacité de ces soldats incon-
nus de l'ordre et de la loi, elle dépasse bien
souvent celle des Peaux-Rouges tant célé-
brée par Fenimore Cooper. ;
. Le fameux Canler a été mis une fois sur
la trace d'un voleur dangereux par un chif-
fon de papier sur lequel étaient écrits oes
quatre mots : deux livres de beurre.
Lors du fameux vol des médailles de la
Bibliothèque en 1833, il suffit aux agents
d'examiner la lanterne et la scie abandon-
nées par les voleurs pour nommer immé-
diatement l'auteur du crime.
La scie était fine et la lanterne contenait
non pas une chandelle, mais une bougie, et
ce luxe trahit Etienne Fossard, malfaiteur
élégant.
Quand M. Allard, alors chef.de la sûreté,
eut vu le cadavre de la duchesse de Praslin,
effroyablement mutilé, il dit à M. Gabriel
Delessert, anéanti d'émotion : — Ça, mon-
sieur le préfet, c'est un coup d'amateur.
Je compléterai ces curieux extraits dans
une prochaine chronicme.
ROBINSON.
INFORMATIONS POLITIQUES
ET ADMINISTRATIVES
AVIS MOTIVÉS DU CONSEIL D'ENQUÊTE
SUR LES CAPITULATIONS
Le Journal officiel commence la publica&m.par -
ordre de date des avis motivés du conseil^ d'enquete.
sur les capitulations :
Capitulation du fort de Lichtemberg.
(Extrait du procès-verbal de ¡la séance du 14 oc-
tobre 1871.) '
Ouï le rapport,
Vu les pièces à l'appui,
Après en avoir délibéré,
'Le conseil d'enquête est d'avis que l'article
255 du décret du 13 octobre 1863 n'était pas
applicable au fort de Lichtcrtiberg, car, par sa
situation sur un rocher, l'ennemi n'aurait
jamais pu y faire brèche; que le commandant
du fort, M. Archer, sous-lieutenant au 966
^ infanterie, a fait tout ce qu'il était possible
*e faire dans la défense de la place; qu'avant
la reddition, il a détruit l'artillerie, les muni-
tions de guerre, enfin tout ce dont l'ennemi
aurait pu profiter, soit pour se ravitailler, soit
contre d'autres places; que, par l'incendie de
tous les bâtiments de la,plaee, le grand.nom-
5FeJ10. blessés, qu'il ne pouvait soigner, faute
d 'o.f,liciers de santé et d'abris, l'impossibilité
de garantir les défenseurs du feu de l'ennemi,
les_ parapets étant détruits, la résistance- deve-
nait impossible; que.par siiite,' le sous-lieute-
nant Archer a fait ce que le devoir exigeait.
Pour extrait conforme : ^
; Le président du conseil d'enquête,
; / BARAGUEY D'HÏLilERS.
Capitulation de Marsal
(Extrait du procès-verbal de la séance du 18 oc-
tobre 1871.)
Le conseil,
< Vu le dossier relatif à la capitulation de la
i, place, de Marsal,
Vu le texte de la capitulation ; .
Ouï M. le capitaine Leroy, de l'état-major
des places, ex-commandant de la place , de
Marsal;
Ouï le rapporteur; '
Après en avoir délibéré;
Considérant que la garnison de' Marsal était
■ insuffisante;
Qu'il n'y avait pas un seul artilleur dans la
place;
Que le Gouvernement n'avait fourni aucun
• moyen pour la défense ;
Que toutefois le, commandant de ladite place
s j est rendu avant qu'il ait été fait brèche au
rempart ou que l'assaut ait été, donné;
Qu 'il n'a pas mis hors de service ses nom-
breuses bouches à feu, ni détruit ses muni-
tions de guerre ct.de bouche, qui, après la ca-
pitulation, ont servi à l'ennemi pour faire le
siège de plusieurs places françaises;
Est d'avis, à l'unanimité :
Que, M. le capttaine ,Leroy a fait preuve
4 faiblesse, d'incapacité, et mérite
le blâme.
: ;*j r> Pour eStrait;conforme':\ ' ,<
; , 1 Le président du conseil d'enquête,
• . Signé : BARAGUEY D'IIILLIERS,
Capitulation de Vitry-le-Français.
(Extrait du procès verbal de la séance du 23 octobre
1871.
ue, consen,
• t'V il 'le teier relatif a là p-er te delà plyee, d"
Vîtry-le-Framais ; " '
OUÏ.l\,1M. Terquem, chef d'escadron,dMrtil
lerie, commandant supérieur de la place Id:,,'
Vitry-le-Français, ■
Et Hamen, capitaine de! Té tat"-,m a for des pla-
ces, commandant de la place de Vitrv-le-Fràn-
çais; •'
Ouï le rapporteur, .
Après en avoir délibéré ; '
Considérant que, malgré les travaux de d6-
fense et d armement opérés par la garnison
sous 1 active surveillance du commandant su-
périeur, du commandant de la place et de
N° 18. — Feuilleton de la PETITE PRESSE
Le Chiffonnier Philosophe
PREMIÈRE PARTIE
LA BATAILLE DES 800,000 FRANCS
XIV (suite)
Retraite de la garde impériale.
'bur ce qui lui sembla -tout d'abord un aveu
cynique, de la part de son nouveau locataire
1 l'adverbial concierge fit un haut-Ie-corps
mais sa naïveté n alla pas néanmoins jusqu'à
prendre sérieusement le faux Janotesco pour
4n émule de Cartouche.
— Monsieur veut goguenarder? lui dit-il
— Eh bien, Chavassieu, ' pour sortir des
emblèmes ; si je vous disais, sous le plus
grand Irma? '>Se que je suis amoureux de la belle
T1,"7,9^ant à l'état du cœur de monsieur, ce
n est pas un secret. J'ai bien assez de nez pour
avoir deviné, à la manière qu'il a fait so^
fnTOen anMl vmaiS-°tn' et à la force du dernier
à Dieu, qu il y avait une anguille sous roche.
Seulement, je ne m'en cache pas, j'avais été
un peu dérouté dans mes allégations qiand
dès la première nuit, monsieur n'était pas
rentré coucher, et qu'ensuite je fus informépas
par Mlle Mariette qu'il était parti à l'étran-
ger.
— Ah! mon bon Chavassieu, vous ne vous
doutez guère de ce que j'ai été manigancer
dans ce voyage ? - ■
— Monsieur, je le suppose, ne me croit pas
susceptible de moucharder ses affaires !
— Il n'y a pas grande découverte à faire,
mon vieux, puisque, d'un moment à l'autre,
je serai affiché à la mairie... Tout bonnement,
mon brave ami, j'étais allé chercher le con-
sentement de mon père pour épouser votre
dame.
En mariage ? dit naïvement le concierge.
. ~ f out ce qu'il y a de plus mariage ; mais
je n aime pas, moi, les choses, comme le .veau,
a la bourgeoise, parce que, tel que Vlus me
voyez, si vous êtes Français, je suis Valaque.
~T. côte- de la Hollande, cet en-
droit-là? demanda Chay.assieu, qui se piquait
de quelque curiosité géographique. j
~ Plus loin, mon cher, bien plus loin, du '
côté de la Turquie; mais dans notre pays la
demande ne se fait pas de la même manière !
qu en France. Le futur doit trouver moyen
d avoir entrée, pendant la nuit, chez sa û'an- j
cée, avec une bougie allumée... et si elle souf- '
fle dessus et qu'elle 1 éteigne, cela Veut dire !
qu elle consent. j
- C'est assez rigolo, dit Chavassieu, mais le i
fort est qu 'en lisant dans les voyages on s'a-
perçoit que les divers peuples ont leurs ma-
nières à eMSae.
, 7" Eh bien ! voilà, Cbavassieu, à quoi votre
Clef peut me servir... Et pour mener ronde-
ment l atlaire, voyons, qu'est-ce qu'il vous
seinblerait de trois billets de 1 00' francs ?
— Il me semblerait que madame peut pren-.
dre mal la chose ; ne pas vouloir éteindre, et
que je serais. susceptible de perdre ma place.
— Est-ce qu'elle saura que vous vous en
êtes mêle ; est-ce que je ne peux pas avoir
fait faire une clef, ou même être entré autre-
ment que par l'escalier de service ?
— Je ne dis pis, mais, monsieur en convien-
dra, dans cette manière évasive de s'intro-
duire
duire, il y a comparativement quelque chose
de peu décent.
— N'en parlons plus, mon cher, dit le fils
Cambronne avec dignité. Les mains dans vos
poches et en continuant de fumer votre pipe,
vous pouviez gagner un billet de 500 francs,
-mais puisque vos principes y font opposition...
. — Ah çà mais, dit Chavassieu, monsieur en
a donc des mille et des cents, de ces billets, et
qui font des petits ; c'était un en commençant,
et progressivement.nous sommes, à cinq.
— Oui, mais nous n'irons pas plus loin et
finissons-en, répondit sèchement le tentateur,
car votre maîtresse ne peut passer la nuit à
causer avec mon domestique et, d'un moment
à l'autre, elle doit rentrer chez elle.
# — Quelque chose, dit le concierge en mol-
lissant, pie chiffonne pour monsieur : ne con-
naissant pas les êtres, est-il sûr qu'il puisse
sensiblement se retrouver?
— Vous me prêterez, votre rat-de-cave,
concierges ont toujours des rats-de-cave. Quel-
que chose de difficile, n'est-ce pas ? d'ouvrir
une porte, de trouver un corridor et de mar-
cher devant soi !...
Chavassieu avait fait, contre la séduction à
laquelle il était soumis, toute la résistance
convenable ; le moment venu de serendre, sans
s'expliquer de son parti pris, il gagna sa loge.
— Voilà, dit - il un peu après en remettant à
Zidore une clef et une bougie roulée, les ob-
jets demandés, auxquels j'ai eu insidieuse-
ment 1 îaee de joindre quelques allumettes
chimiques en cas d'accident.
— Do^î quittance, fit gaiement Zidore.
Cela dit, le temps mis par Chavassieu à ou-
vrir et a contrôler le billet qui venait de pas-
ser dans ses mains, l'audacieux . garçon avait
escaladé l 'esc,-ilier, allumé son rat-de-cave, et,
avec la résolution et le laisser-aller /dont il il
preuve lors de son invasion chez
Willcomb, il ouvrit la-porte, de la cuisine.
Alors un-'étrange mécompte!
Entreposé là, sans lumière, un militaire,
portant 1 uniforme à côtelettes, jaunes des vol-
tigeurs de -la garde impériale, se dresse devant
lui, et, avec un ton menaçant, lui demande
compte et de sa présence et de son moyen
d d'introduction. '
,
r. ~ Mais, vous-même,. qu'est-ce que vous
flânez ici ? demande l'ex-cabotin sans se lais-
ser intimider.
— Moi, je suis cousin de Mile Mariette.
/ ~ donc ,plutôt son frère, camarade,
répond Zidore en se gaussant, c'est bien mieux
porté ! N
— Insolent! s'écrie le militaire.
Et comme il' avait naturellement la main
leste, que peut-être la jalousie le poussait,
sans penser aux conséquences d'une lutte
dans sa situation équivoque, sur la joue du
frêle adversaire qui ne lui paraît d'aucune ré-
sistance, n'applique un vigoureux soufflet.
Rendu par cette violence à sôs instincts de
faubourien, le fils du chiffonnier oublie à son
tour que tout bruit peut être mortel au succès
de son entreprise. D'une habileté peu com-
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