Titre : Figaro : journal non politique
Éditeur : Figaro (Paris)
Date d'édition : 1913-11-24
Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication
Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 24 novembre 1913 24 novembre 1913
Description : 1913/11/24 (Numéro 328). 1913/11/24 (Numéro 328).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : BIPFPIG69 Collection numérique : BIPFPIG69
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Description : Collection numérique : France-Brésil Collection numérique : France-Brésil
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k290143c
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
59me Année - 3"" Série - N° 328
Le Numéro quotidien ; DIX CENTIMES en France et en Belgique - Etranger : VINGT CENTIMES
Lundi 24 Novembre 1913 ^
Gaston CALMETTE
Directeur-Gérant
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LE FIGARO
« Loué par ceux-ci,-blâmé par ceux-là. me moquant des sots, bravant les méchants, je me hâte
de rire de tout... de peur d'être obligé d'en'pleurer. » (BEAUMARCHAIS)
H. DE VILLEMESSANT
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d'abonnement que pour Paris.
SOMMAIRE
Courrier de Paris : ALFRED CAPUS.
La \it de F ans: Les expositions de la cor-
beille : MARCEL BOULENGER.
Assemblée générale de la Société des Gens
de lettres : J. FONTAINE.
Quatrième centenaire de Jacques Amyot.
Dessin : Le Mont-de-Piété : FORAIN.
Le Monument de Dieulafoy à l'Hôtel-Dieu :
HORACE BIANCHON.
Figaro - Théâtre : La Vie de théâtre : CLA-
VAROCHE. - Tribune libre. - Soirée
théâtrale. -- Courrier des théâtres : RÉ-
GIS GIGNOUX. - Les grands concerts :
HENRI QUITTARD.
Gazette des tribunaux : GEORGES CLARETIE.
La Vie littéraire : FRANCIS CHEVASSU.
COURRIER DE PARIS
Un jeune ambitieux de nos jours
sera stupéfait en lisant la biographie
d'Edouard Lockroy. Quel contraste entre
cette existence aventureuse, traversée
par la fantaisie et par l'imprévu, et sa
vie .à lui telle que la lui imposent les
âpres conditions de la lutte contempo-
raine ! Je parle plutôt de l'ambitieux po-
litique, car c'est dans la carrière poli-'
tique que Lockroy a eu ses heures de
succès et de pouvoir. Il y était arrivé
par le journalisme, des duels, des ris-
ques de toutes sortes, au hasard des
événements. 11 appartenait à cette sym-
pathique et pittoresque génération de
républicains que l'on pourrait appeler
les républicains de l'Empire, c'estrà-dire
ceux qui, dans la lutte contre le régime
impérial, avaient pris conscience de leur
tempérament et de leurs opinions.
Ils présentent encore cette caractéris-
tique qu'en avançant en âge, en se
« consolidant », leur tempérament ne
s'est que peu modifié, leurs opinions
ont conservé les lignes essentielles et
leur coeur n'a jamais perdu entièrement
les illusions de la jeunesse. Ils avaient
des convictions fermes et un plan d'exis-
tence vague. C'est exactement le con-
traire aujourd'hui. Un jeune homme qui
a le goût de la politique et veut s'y lan-
cer arrête d'abord le plan de sa vie, puis
suivant les fluctuations et les circons-
tances,' il y adapte ses opinions. Il
choisit le milieu le plus favorable,
les meilleures relations, la marche la
plus rapide et la plus sûre, après quoi
il s'arrange de façon à être convaincu,
ce qui est une opération de l'esprit qui
n'est pas si compliquée-qu'on le croit.
Il se donne, par exemple, comme tâche,
de devenir ministre'en cinq ou six ans.
Alors il étudie avec soin le terrain par-
lementaire; il évite d'engager l'avenir
par des votes trop crus ; il ménage ses
forces et ne se livre jamais tout entier
avant l'assaut décisif.
On ne peut nier , les avantages prati-
ques de cette méthode. Elle est parfaite-
ment celle qui convient à nos cadres ac-
tuels qui sont de plus en plus pleins et
où il est, de jour en jour, plus difficile
de pénétrer. Nous formons désormais
une société où il faut retenir ses places
à l'avance, si l'on tient à être bien casé.
C'est ce que nos jeunes gens commen-
cent à faire avec beaucoup de décision,
un sens profond de la vie moderne. A
seize ans, ils ont déjà en vue la situation
qu'ils convoitent pour leur trentième
année, et ils savent les obstacles qu'ils
rencontreront. Leur quarantième année
leur apparaît dans le lointain'et ils en pré-
voient les chances. Vous les surprenez
même à penser à la vieillesse avant que
d'avoir atteint leur majorité, et à imagi-
ner les lieux où ils termineront leur vie
avant d'avoir eu leur première maî-
tresse.
Ces précautions ne se retrouvaient
guère chez les hommes de la génération
de Lockroy. Ils allaient, en politique sur-
tout, plus à l'aventure que ne font leurs
petits-fils; ils n'avaient pas le regard
aussi fixé sur le lendemain et ne se
croyaient point capables de dominer
tous les événements, ce que l'expérience
leur a d'ailleurs surabondamment dé-
montré.
Edouard Lockroy a intitulé le recueil
de ses souvenirs : Au hasard de la vie ;
et, après plusieurs de mes confrères, je
citerai la charmante anecdote de Loc-
kroy, ministre de l'instruction publique,
remettant à Renan la croix de grand
officier de la Légion d'honneur. L'auteur
de ces pages dit qu'il était très ému. Il
avait accompagne quelques années au-
paravant, en qualité de dessinateur,
Ernest Renan dans sa mission scienti
tique de Phénicie. C'est Michel Lévy,
l'éditeur, qui avait recommandé le « pe-
tit Lockroy » à l'illustre écrivain, lequel
au surplus n'avait point d'appointe-
ments à offrir à son jeune collaborateur.
Et Michel Lévy avait répondu :
- Donnez-lui un cheval, je crois qu'il
n'en demandera pas davantage.
Moeurs héroïques ! Vingt ns après,
le destin avait renversé sinon les pro-
portions, du moins les rôles. C'est Loc-
krov poussé au pouvoir qui tendait au
maître la petite boîte qui renfermait la
croix de grand officier; et il paraît que
le ministre et le philosophe se regardè-
rent en souriant.
Dans Au hasard de la vie, Edouard
Lockroy fait le récit de cette entrevue de
la plus délicate manière, et il ajoute :
« J'ai bien senti, ce jour-là, l'extraordi-
naire changement qui s'était produit
dans mon pays. Lorsqu'on est mêlé aux
révolutions, on ne se rend pas compte
de l'oeuvre qu'elles accomplissent; il
faut qu'un détail nous le revèle tout à
coup. Quand deux êtres se rencontrent
dans une cérémonie officielle, que le
premier, vingt ans auparavant, déjà
personnage considérable, courtisé par
les plus puissants, bien en cour, et à
la veille d'occuper les plus hautes situa-
tions de l'Etat; que le second, pauvre,
sans avenir, errant, petit journaliste jeté
souvent en, prison, ne pouvait avoir
d'autre espérance que de noircir obscu-
rément beaucoup de papier, et que,
cependant, c'est le second qui, au nom
du gouvernement, décerne une récom-
pense au premier, alors on s'aperçoit
que le pays a été bouleversé de fond en
comble.»
Et Lockroy songeait qu'il avait fallu la
guerre, nos défaites, des milliers d'hom-
mes tués sur le champ dé bataille, la
capitulation de Paris et la Commune
pour qu'il pût donner la croix de grand
officier à Renan.
* «
Ces sautes prodigieuses de destinées
sont plus rares à notre époque, malgré
son apparence de désordre et de bous-
culade. C'est que les changements s'y
produisent plutôt dans les esprits que
dans le décor, qui se modifie certes tous
les jours, mais qui se modifie insensi-
blement, sans grand fracas* Notre épo-
que construit en secret quelque chose ;
derrière de mystérieux échafaudages,
elle élève un édifice qu'aucun oeil n'est
capable d'apercevoir. On ne voit claire-
ment encore qu'un travail de destruction,
des fondrières, des débris, des épaves.
Parfois, on entend s'écrouler un pan
de mur. Tout ce travail ne procède
pas, comme sous la Révolution, pâr
secousses violentes, par des gestes
furieux d'une puissance irrésistible,
mais par petits coups répétés, con-
tinus et sourds. On n'arrache pas
l'arbre, on le secoue tout doucement jus-
qu'à ce que le fruit tombe. Il n'y a guère,
dans notre histoire, de phénomène plus
curieux. Si l'on veut jouir pleinement de
sa nouveauté et de son imprévu, on doit
l'examiner sans arrière-pensée, sans re-
grets et sans récriminations excessives.
C'est le seul moyen aussi de n'en être
point victime.
Une existence comme celle d'Edouard
Lockroy nous permet de surprendre
tous ces contrastes entre deux époques.
Dans l'une, ce sont d'énormes événe-
ments qui ont transformé l'esprit, les fa-
çons de voir et de sentir de toute une
génération ; dans l'autre, il semble, au
contraire, que ce soit notre esprit qui, en
se modifiant sous des influences d'une
diversité infinie, prépare les événements
nouveaux.
Alfred Capus.
LA VIE DE PARIS
Les Expositions de la Corbeille
'
. N'est-il point joli d'assister à la naissance
d'une coutume et peut-être d'un art .'.Telle
est notre bonne fortune : présentement, en
cette année 1913, et même depuis plus long-
temps déjà, nous voyons poindre une grâce
nouvelle, une coutume, un art, tout ce qu'on
voudra, quelque chose de délicieux.
Voici le cas. Depuis Diderot, qui se plai-
gnait du nombre des tableaux, les expositions
de peinture n'ont fait - que de croître, sinon
d'embellir. Actuellement l'on nous invite à
deux ou trois grandissimes Salons par an, et
l'on nous offre encore une foule de petits Sa-
lons des quatre saisons, ou plutôt des trente-
deux semaines, si l'on compte huit mois de
service parisien.
Joignons à. cela les innombrables exposi-
tions rétrospectives, spéciales, les grandes
ventes... Hélas, on n'en peut plus ! Et pour-
tant, tel est notre furieux dilettantisme que
nous ne sommes pas encore fatigués d'art ; et
c'est pour mieux nous satisfaire qu'à chaque
instant, et presque en chaque rue, les familles
des jeunes filles qui se marient nous convient
à de ravissantes expositions d'un jour. Enten-
dez par là ce qu'on nomme la < corbeille »,
autrement dit la corbeille de mariage.
Tout en allant féliciter les parents et em-
brasser la chère petite, nous sommes engagés
a examiner, à admirer la corbeille. Elle est
là, répandue sur des tables rangées contre le
mur, ou classée et cataloguée sous vitrine,
cette fameuse corbeille. Parfois elle emplit
l'hôtel, déborde hors de l'appartement, em-
piète sur l'escalier. De temps à autre encore,
elle est symbolique, allégorique. On la'dis-
pose de telle ou telle façon : c'est un art, et
charmant... L'aimable usage, en vérité, que
la corbeille !
En somme, la corbeille est une exposition
particulière, mais en même temps universelle.
L'on n'en cite point de ' payantes, et le public
n'y entre que sur invitations ; cependant, cel-
les-ci n'étant pas exigées à la porte, pénétre
qui veut, ou presque. Une fois dans la place,
on se débrouillera toujours, l'on sera un vieil
ami de la famille, une arriére-cousine de pro-
vince, un camarade de régiment. Et les cu-
rieux trouveront là de tout, comme dans un
magasin de nouveautés ; il y a le rayon des
meubles, de la lingerie; des parapluies et can-
nés, la papeterie, les bibelots d'art, l'orfèvre-
rie, la bijouterie, tout, vous dis-je, tout!...
Que nous voici loin de ces élémentaires
grands palais où l'on ne saurait étudier que
les oeuvres de deux ou trois arts libéraux,
toujours les mêmes ! Au lieu qu'une jolie cor-
beille satisfait, au contraire, à tous les goûts :
elle est artistique, industrielle, commerciale
et mieux encore !
Oui, mieux encore. Il arrive, en effet, que
certains objets composant une corbeille de
mariage soient trop volumineux pour être ex-
posés par exemple, il est difficile de faire fi-
gurer une automobile, un cheval ou un châ-
teau, voire une villa, dans les salles d'un ap-
partement ou d'un hôtel, pour spacieuses que
soient celles-ci. Le rayon de la carrosserie ou
celui des immeubles se prêtent mal à ces pe-
tites fêtes.
Alors, comment s'y prend-on P Rien de
plus simple. On écrit sur un papier : une au-
tomobile de tant de chevaux, le fameux hun-
ter Un Tel, le château de X, la.villa Y. Ou
bien l'on place en vue la photographie de
l'auto, du cheval, etc., toujours à côté du
nom. Ou bien encore l'on en montre quelque
gracieuse réduction, en carton ou en bois dé-
coupé.
De même, un parent, un ami, n'a-t-il point
son cadeau tout prêt, ou préfére-t-il laisser
les jeunes époux se l'offrir à leur guise ? En
ce cas, il envoie délicatement un chèque, que
l'on installe, non sans en notifier la prové-
nance, dans la vitrine - à supposer qu'il n'y .
en ait qu'une, vu que, pour les mariages sen-
sationnels, il faut bien dix armoires vitrées,
trente tables, dix salles d'exposition, etc...
Or, où s'arrêter ici? Une réduction de l'auto,
du cheval, passe encore... Mais la villa n'a-
t-elle pas de jardin ? Le château, point de
parc, aucun champ attenant, nul bois, nul
domaine ? Et les relations flatteuses apportées
par l'un et l'autre futur conjoint ? Et la situa-
tion mondaine du jeune homme ? Et le pres-
tige moral de la jeune fille? Et ses talents
d'agrément, sa virtuosité comme pianiste ou
danseuse, son sourire adorable ? Et l'esprit
du fiancé, et sa maîtrise au golf, au polo ?...
Est-ce que tout cela ne doit pas figurer dans
la corbeille?... Il ne s'agit que de savoir par
quoi les représenter. Encore quelques mois, et
l'on aura bien trouvé.
Petit à petit, l'on raffinera peut-être. Quand
un simple carton représente aujourd'hui des
présents matériels considérables, le jour vien-
dra sans doute où l'on verra des papiers en-
core plus humbles figurer des dons spirituels
infiniment précieux. Des souhaits de vertu, de
fidélité, de bonheur, par exemple. On pourra
les envoyer sur une carte postale. L'exposition
ne consistera plus dès lors qu'en une modeste
corbeille à papiers, où l'on verra pêle-mêle
cartes, photos, télégrammes, chèques : il se
peut que l'on préfère ces derniers."
Marcel Boulenger.
Échos
£« Température
Toute la journée d'hier le temps est resté
couvert avec vent d'entre nord-nord-est et
est-nord-est. La température est restée sensi-
blement la même : 8° le matin, 12° à cinq
heures. Le baromètre accusait, à midi, 769mm.
La pression barométrique est élevée sur-
toute l'Europe centrale. Elle atteint 774""° à
Breslau. Le vent est faible ou modéré d'entre
est et sud sur nos côtes de la Manche et
de l'Océan, du nord-ouest en Provence. Il
souffle en tempête sur les côtes anglaises.
Des pluies sont tombées sur le nord et l'ouest
de l'Europe.
La température a baissé sur nos régions.
Hier matin, 40 à Dunkerque ; 5° à Bordeaux.
En France, des pluies sont probables dans
l'Ouest. Le temps va rester nuageux ou bru-
meux et frais dans l'Est.
(La température du 23 novembre 1912 était,
à Paris : le matin, 8"; le soir, 4°S- Baromètre :
768mm. Pluie le matin ; éclaircies l'après-midi.)
Du New York Herald :
A New-York : Température : max. i8°g ;
min., 12°8. Vent nord-ouest. - A Londres :
Température. 8=3, min., i"6. Vent
sud. - A Berlin : 40.
Les Courses
Aujourd'hui, à 1 heure 15, Courses à
Saint-Ouen. - Gagnants du Figaro :
Prix de Gavarnie : Walde ; Gif.
Prix du Nethou : Petit Zouzou ; Cham.
Prix des Pyrénées : Ee Morvan ; Le Sylphe.
Prix de la Raillière : Loriot; Tribun II.
Prix Nestor : Tour du Monde ; Oilskin.
Prix du Vignemale : L'Impétueux ; Chambly.
A Travers Paris
On n'oublie jamais' sa petite patrie, et
les musées de province héritent ainsi
parfois de. collections inattendues et pré-
cieuses.
C'est aujourd'hui le musée d'Orléans
qui bénéficie d'un beau souvenir. Mlle
Barbot, dont nous annoncions la mort
il y a quelques mois, lui laisse « quatre
tableaux: le Matin, le Midu, le Soir,
VAprès-dîner » qui sont de charmantes
merveilles de notre école du dix-hui-
tième siècle.
M. Palary, membre de la mission
française envoyée par le gouvernement
et la Société de géographie au Maroc,
vient de rentrer à Paris.
Il a fait là-bas, notamment à Agadir,
la plus utile besogne, et cette ville, com-
plètement transformée, a reçu un poste
de télégraphie sans fil qui la relié dé-
sormais avec le poste radiotélégraphi-
que central de l'armée, au Champ-dé-
Mars.
o-
Oranger d'hiver.
Les horticulteurs sont décidément des
magiciens. Ils avaient obtenu par les
transformations de la petite fleur si sim-
ple du Japon, des chrysanthèmes extraor-
dinaires de forme et de - couleur, et
dans la culture des orchidées, ils nous
ont donné des merveilles.
. Un tour de force peut-être plus prodi-
gieux encore vient de valoir à l'un d'eux,
M. Sencrin, les honneurs d'une commu-
nication devant la Société nationale
d'agriculture.
M. Sencrin a créé un hybride de
l'oranger; il l'a cultivé en pleine terre,
dans la Gironde ; et cet arbuste, par une
température de dix degrés, a produit une
fleur charmante et d'un parfum déli-
cieux, qui sera d'une singulière utilité
au point de vue ornemental, et au point
de vue industriel pour la fabrication des
essences.
Les gages de maître Amyot.
Sait-on que Jacques Amyot, donton
fêtait hier à Melun le quatrième cente-
naire, est mort créancier de l'Etat?
Nous avons retrouvé aux Archives na-
tiona es, dans les comptes de la Maison
du roi Henri III, cette curieuse men-
tion :
A maître Jacques Amyot, évêque d'Auxerre,
abbé de Sainte-Cornille et des Roches, grand
aumônier et prédicateur du Roi, la somme
de douze cents livres tournois pour ses gages
de 1574 (de laquelle somme n'en a été au-
cune chose payée audit Amyot, à faute de
fonds.)
' t
Nous payerons un peu par l'hommage
de dimanche à Jacques Amyot la dette
de Henri III.
Tango.;, . . , :
Est-ce le premier signe d'un déclin,
qui s'annonce en plein succès, en pleine
mode? Faut-il accepter que le tango, qui
régnait en maître, a cessé de plaire?
Voici que: d'assez mauvaises nouvelles,
pour ceux quiaiment ce sport passionné,
nous arrivent d'Allemagne. Après M.
Paul Deschanel, président de la Cham-
bre, qui interdit le tango dans les salons
de la présidence, l'empereur d'Allemagne
vient d'interdire ce pas audacieux à ses
officiers. j
Nul ne pourra, désormais, dans la
sage Germanie, danser le tango ou le
two ste.ps aux bals officiels. Ainsi l'a
voulu S. M. Guillaume II. Dans sa sa-
gesse, il a estimé que cette chorégraphie
risquée ne convenait pas à ses officiers.
Il a jugé que le souci de correction
qu'impose à ses soldats leur uniforme de-
vait les éloigner de cette danse peu pro-
tocolaire. Et à la dernière fête du Jardin
zoologique à Berlin, comme un orchestre
rebelle attaquait les premières mesures
de ce tango interdit, les officiers- pré-
sents protestèrent et, sagement, dan-'
sèrent à contretemps une valse de tout
repos.
Mais que vont dire les maîtresses de
maison, tous les amis du tango? Tant
d'efforts dépensés à'apprendre le pas de ;
l'ours seront-ils vains ?
PETITES CURIOSITÉS
Dans la rade de Cherbourg vient d'arriver,
nous écrit-on, un yacht chargé de passagers
singuliers. Ils n'ont en effet d'autre désir que
de faire naufrage. Dans quelques heures, le
vaisseau gagnera la haute mer. Un incendie
se déclarera, et les hommes se jetteront dans
les flots. On leur lancera des bouées auxquel-
les ils s'agripperont. Ils tâcheront de monter
dans les canots secoués par les vagues. Ce-
pendant les femmes et les vieillardé tendront
leurs bras vers le ciel inclément et diront les
prières dernières.
On a sans doute deviné que ces passagers
sont des acteurs soldés par une entreprise
cinématographique. Il s'agit de créer un film
sensationnel. Et dans ce dessein, des hommes
n'hésitent pas à risquer la mort. Car enfin,
nul ne peut jurer qu'il saisira la bouée de sau-
vetage en temps opportun. Et il n'est écrit
dans aucun livre que ceux qui se jettént à la
mer « pour rire > ne seront pas noyés. Les
flot? ne seront peut-être pas disposés à la ré-
création. On ne leur a pas demandé leur avis.
Voici donc créée une nouvelle catégorie
d'héroïsme. C'est l'héroïsme commercial. Pour
un cachet, on s'expose bravement à la noyade.
On se démande si, comme d'autres acteurs
notoires, les nageurs de Cherbourg exigeront
d'être payés avant d'entrer en scène.
Les corbeaux voyageurs.
Une curieuse expérience vient d'être
tentée pour remplacer par des corbeaux
les traditionnels pigeons voyageurs.
Une Société de dressage s'est organi-
sée en Allemagne. Et les premiers essais
ont été assez satisfaisants. Les corbeaux,
amadoués par des victuailles qu'on leur
offrait au dressoir, revenaient avec ponc-
tualité, rapportant les messages dont
on les avait chargés.
La chose alla bien durant tout l'été.
Mais, sitôt, que les brumes d'automne
eurent ramené les bandes sauvages de
corbeaux, on constata avec inquiétude
que le service des messageries fonction-
nait de mal en pis ; les corbeaux fac-
teurs ne rentraient plus au logis.
Une surveillance exercée durant ces
derniers temps permit de constater ce
fait étrange : les bandes de corbeaux
sauvages, apercevant les corbeaux dres-
sés, se précipitaient vers eux, et, soit par
la. persuasion, soit par la violence, ils les
contraignaient à rester au milieu d'eux!
On a vu des corbeaux messagers, qui se
refusaient sans doute à abandonner leur
mission, massacrés par leurs collègues
indépendants.
Il faut désespérer de tout si les cor-
beaux mêmes ne respectent pas la liberté
du travail.
-
En marge des temps révolutionnaires
et sous ce titre : De la Terreur au Consu-
lat, notre collaborateur M. Ernest Dau-
det a écrit des récits romanesques et
tragiques dont aujourd'hui, il réunit
une part dans un volume d'un intérêt
passionnant. Le titre qu'il a donné à ce
recueil caractérise les épisodes qui le
composent et en précise l'époque, l'une
des plus sanglantes de l'histoire de notre
pays.
C'est du roman, mais du roman his-
torique, c'est-à-dire que si les personna-
ges qu'on y voit évoluer sont imaginai-
res, les aventures à travers lesquelles
on les suit, ne le sont pas. Elles ont été
vécues, de telle sorte qu'on peut dire
que si, dans ce nouvel ouvrage de l'un
des écrivains de ce temps les plus fami-
liarisés avec l'histoire des deux derniers
siècles, l'historien se double d'un ro-
mancier, c'est tout au profit du lecteur
et sans dommage pour la vérité qui ne
tire que plus de vie de la forme roma-
nesque sous laquelle elle nous est pré-
sentée.
Le Tout-Paris 1914 vient de paraître,
encore en avance sur les années précé-
dentes, pour répondre au désir maintes
fois manifesté, de ses abonnés.
Mais cela n'a pas empêché cet an-
nuaire d'enregistrer les nombreux démé-
nagements d'octobre dernier, qui font
s'accentuer de plus en plus l'exode des
Parisiens vers les quartiers de l'Ouest, où
de nouvelles voies sont créées chaque
année, sur la rive .droite et la rive
gauche.
Avec ses suppléments mensuels, dont
la vogue va croissant, le Tout-Paris est et
reste le seul annuaire réellement mon-
dain adopté par la haute société fran-
çaise et étrangère. .
A. La Fare, éditeur, 55, rue de la
Chaussée d'Antin.
L'Institut de beauté vient, en quarante-
huit heures, de dépasser le chiffre de
vingt et un mille francs de recettes, et
cela, malgré, les nombreux services de
seconde reçus hier soir.
. Ce chiffre magnifique confirme à la
fois le gros succès de la délicieuse comé-
die de M. Alfred Capus, et l'empresse-
ment du public à aller applaudir la nou-
velle oeuvre de l'exquis auteur de la
Veine et des Deux Ecoles.
Hier, à la première matinée de l'Insti-
tut de beauté, on a refusé plus de deux
cents personnes.
M. Michel Provins, qui a beaucoup
d'esprit et le don de plaire à ce grand
.public si curieusement attiré aujour-
d'hui par tout ce qui se passe dans les
coulisses des grandes scènes, a écrit ce
Roman de Théâtre qui est le succès ac-
tuel. Jamais le maître dialoguiste et
1'étincelant épistolier qu'est M. Michel
Provins n'a été mieux inspiré que.dans:
cette oeuvre, vive, alerte, émouvante, et
d'une si malicieuse satire sur notre
mondé théâtral. On la lit d'un trait,
captivé, charmé, mis au courant de
tant d'illusions, de chagrins, de pas-
sions qui naissent derrière le rideau, et
aussi infiniment amusé.
Comme cela était prévu, l'exposition
des dessins de Romney, pour illustrer
les oeuvres de Shakespeare, a remporté
un immense succès, et tous les jours
les amateurs. surpris et enthousiasmés
reviennent à la Galerie de la rue
Edouard-VII où MM. Haas et Gross nous
ont préparé cette révélation.
Rappelons que l'exposition ne sera
plus ouverte que jusqu' au 30 novembre.
La Sainte-Catherine à Magic-City.
C'est à Magic-City, on le sait, que se
réunissent traditionnellement toutes les
charmantes Parisiennes qui fêtent la
Sainte-Catherine. Le gala de cette année
seraparticulièrement brillant, avec grand
bal en matinée, et bal de nuit, jusqu'à
deux heures, illuminations féeriques.
jeux de lumière, distribution de jolis
accessoires du bal à toutes les dan-
seuses. Ce sera une très joyeuse fête
parisienne.
Aujourd'hui, à Magic-City, très élé-
gant gala de danse, de quatre à sept,
tango, maxixe et dandy-step, par les
piùS célèbres des professeurs.
La municipalité de Nice donnera cet
après-midi, à quatre heures, une récep-
tion en l'honneur des officiers de la di-
vision navale américaine. Cette récep-
tion aura lieu dans les salons de l'hôtel
Ruhl et des Anglais dont ce sera l'offi-
cielle inauguration. Ce palais, le plus
somptueux et le plus confortable de la
Côte d'Azur, ne pouvait s'ouvrir sous
de plus flatteurs auspices.
Nouvelles à la Main
A un banquet radical-socialiste. On
en est au Champagne.
- Brut Impérial? murmure un maître
d'hôtel à l'oreille d'un des convives.
Alors l'invité tendant son verre :
-? Vive la République !
Le Masque de Fer.
PARIS IMPOS
Un de nos amis nous adresse cette lettre
pittoresque que tous les Parisiens seront
prêts à contresiguer :
Rentré depuis peu de la campagne et
voulant profiter encore d'une belle jour-
née, je suis sorti, hier, de chez moi
(quartier du Trocadéro) avec le dessein
de descendre à pied dans Paris. Après
m'être engagé sur l'avenue Kléber, je
me suis aperçu qu'à partir de la rue
Boissière, elle n'est plus qu'une im-
mense fondrière, par suite des travaux
que nécessite la reconstruction de la li-
gne des tramways. Pour éviter de m'em-
bourber, j'ai pris la rue Boissière afin
de gagner l'avenue Victor-Hugo, d'où il
me serait plus aisé d'arriver à la place
de l'Etoiie. Mais au milieu de cette rue,
j'ai constaté que lés planches et les gra-
vats de deux maisons en construction
ïjui se font face rendent les trottoirs
inabordables. J'ai passé cependant en
me gardant le mieux que je pouvais des
autos qui filaient à grande allure sur
l'étroit chemin resté libre.
Intérieurement, je regrettais de n'a-
voir pas pris la rue Copernic, qui m'eût
conduit de même sur l'avenue Victor-
Hugo. Mais, mon regret s'est dissipé
lorsque, quelques minutes après, pas-
sant devant cette rue Copernic, j'ai cons-
taté que son accès n'était pas moins-en-
combré que la rue Boissière et pour les
mêmes causes. Néanmoins, j'ai respiré
en pensant que pour atteindre l'Arc de
Triomphe, j'avais devant moi une voie
large et libre. Mais, au bout de quelques
pas, j'ai été cruellement détrompé.
A partir de la rue de Villejust, l'ave-
nue Victor-Hugo est défoncée à droite
sur toute sa longueur. On y a creusé une
tranchée profonde sur laquelle, pour
accéder aux portes cochères et aux bou-
tiques, on a jeté des planches. La moitié
de l'avenue est rendue ainsi inabordable ;
il faut marcher sur la chaussée glissante
et boueuse, au risque de se faire écraser,
car, autos, autobus, fiacres, charrettes
chargées de pierres, haquets de mar-
chands de vin, la sillonnent sans inter-
ruption dans tous les sens.
Enfin, tant bien que mal, j'arrive à la
place de l'Etoile, je la traverse et des-
cends l'avenue Friedland sans trop me
' plaindre, car c'est à peine si, ça et là,
on y trouve' quelques trous.. A l'orée
du boulevard Haussmann, la vue d'é-
chafaudages échelonnés de distance én
distance sur ce long'parcours, et révéla-
teurs de grands travaux, me décide à
prendre la rue du Faubourg-Saint-Ho-
noré. Nouvelle horreur : avant d'arriver
à Saint-Philippe du. Roule, cette rue, sur
un de ses côtés, est un c oaque. Là en-
core, on a creusé des tranchées ,1e long
des murs, et les terres jetées à même sui-
te trottoir s'allongent jusque sur la
chaussée en formant des mares. .
Découragé, et pour éviter de me crot-
ter davantage, je m'élance dans un au-
tobus grâce auquel j'arrive au terme de
ma course, non sans avoir constaté, en
descendant à la Madeleine, qu'à l'entrée
des boulevards, sur le côté gauche, on
creuse ferme.
Par cette courte description de mon
"itinéraire accidentel, et si l'on veut se
rappeler que ce que j'ai vu peut. se voir
dans la plupart des quartiers de Paris,
sur la rive gauche comme sur la rive
droite, à la Bastille comme à l'Etoile, aux
Batignolles comme sur le boulevard
Raspail, ailleurs encore, on jugera quel
?est, à l'heure actuelle, l'aspect de notre
-capitale. Il est tout simplement odieux,
et si les Parisiens disaient unanimement
tout haut ce qu'ils pensent, on enten-
drait un bruyant concert de plaintes, île
récriminations irritées contre une édi-
lité qui nous condamne à subir, à l'en-
trée de l'hiver, un pareil état de choses,
et qui menace de nous y laisser pendant
plusieurs années encore.
J. Rigaud.
ASSEMBLÉE GÉNÉRALE
de la
Société des Gens de Lettres
Séance mouvementée
Les membres de la Société étaient
convoqués, hier, en assemblée générale
extraordinaire, pour examiner une pro-
position de modification des statuts dé-
posée par trente sociétaires. Cette pro-
position visait l'article 9 en vertu duquel
le délégué, nommé chaque année par le
comité, doit « être pris parmi les socié-
taires », et elle tendait a ce que l'article
fût ainsi modifié :
« La fonction de délégué ne peut être
confiée ni à un homme de lettres, ni à
un journaliste, ni à un auteur drama-
tique. »
Environ deux cents membres s'étaient
rendus à la convocation. L'appel nomi-
nal achevé, M. Georges Lecomte, prési-
dent de la Société, à déclaré la- séance
.ouverte et donné la parole aux orateurs
qui la demandaient. - n '
La discussion a été très animée : suc-
cessivement MM. Forest, Jules . Lévy,
Jules Clère, Théodore Cahu, Alfred Du-
quet, le docteur Brémont, Henri Coulon,
René Labruyère, Jules . Chancel, Léon
Valbert ont pris la parole .pour et contre
la proposition.
Le président a alors exposé les raisons
pour lesquelles le comité tout entier
était opposé à la proposition, qu'il ju-
geait inutile et dangereuse.
Après une réplique de Mme Séverine,
M. Pierre Decourcelle a présenté un
amendement à la proposition, amende-
ment transactionnel, a-t-il dit, et qui
consistait à laisser au choix du comité
la nomination du délégué, pris soit parmi
les sociétaires sous certaines conditions,
soit en dehors d'eux.
D'après cet amendement, les mots
« le délégué est pris parmi les socié-
taires » étaient supprimés dans l'article
9, et l'on ajoutait à l'article 47 du règle-
ment intérieur ce paragraphe :
Dans le cas où le délégué serait choisi
parmi les sociétaires, ce choix ne pourrait se
porter sur un de ces derniers que s'il offrait
de particulières garanties par dés aptitudes
spéciales, et s'il était en situation de consa-
crer à son mandat tout le temps nécessaire à
sa parfaite exécution.
M. Jules Lévy déclare, en son nom et
au nom de ses cosignataires, retirer sa
proposition et se rallier à l'amendement
de M. Pierre Decourcelle.
L'agitation est grande dans l'assem-
blée ; et les orateurs qui désirent parler
ne parviennent que difficilement à se
faire entendre.
Le scrutin est ouvert et l'on vote au
milieu d'une vive agitation. Le président
proclame les résultats du vote :
Votants.-. 191
Bulletins blancs (j
Suffrages exprimés -185
Majorité absolue 93
Ont voté non ' 95
Ont Voté oui 93
D'après ce vote, l'amendement Decour-
celle, auquel se sont ralliés les partisans
de la revision des statuts, est repoussé
par 2 voix.
Mais des protestations se font en-
tendre.
M. Pierre Decourcelle émet l'avis que
les 6 bulletins blancs doivent être comp-
tés dans les suffrages exprimés, ce qui
porte la majorité absolue à 96, chiffre
qui n'est pas atteint, et il demande qu'il
soit procédé à un second tour.
M. Gay, syndic du Conseil municipal
et vice-président honoraire de la Société
des Gens de lettres, rappelle que les
bulletins blancs ne sont jamais comptés
comme suffrages exprimés dans toutes
les assemblées délibérantes. M. Decour-
celle n'insiste pas, mais une autre pro-
testation est produite contre le vote pro-
clamé : on fait remarquer que le nombre
des suffrages exprimés, 95 et 93, est su-
périeur à celui des votants de trois uni*
tés.
M. Georges Lecomte s'est retiré après
la proclamation du vote. Mme Daniel
Lesueur, vice-présidente, déclare qu'elle
ne peut rouvrir la séance et, à sept heu-
res et demie, l'assemblée se sépare.
Le comité se réunit aujourd'hui et dé¬
Le Numéro quotidien ; DIX CENTIMES en France et en Belgique - Etranger : VINGT CENTIMES
Lundi 24 Novembre 1913 ^
Gaston CALMETTE
Directeur-Gérant
RÉDACTION - ADMINISTRATION
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S'ADRESSER, 26, RUE DROUOT
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LE FIGARO
« Loué par ceux-ci,-blâmé par ceux-là. me moquant des sots, bravant les méchants, je me hâte
de rire de tout... de peur d'être obligé d'en'pleurer. » (BEAUMARCHAIS)
H. DE VILLEMESSANT
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d'abonnement que pour Paris.
SOMMAIRE
Courrier de Paris : ALFRED CAPUS.
La \it de F ans: Les expositions de la cor-
beille : MARCEL BOULENGER.
Assemblée générale de la Société des Gens
de lettres : J. FONTAINE.
Quatrième centenaire de Jacques Amyot.
Dessin : Le Mont-de-Piété : FORAIN.
Le Monument de Dieulafoy à l'Hôtel-Dieu :
HORACE BIANCHON.
Figaro - Théâtre : La Vie de théâtre : CLA-
VAROCHE. - Tribune libre. - Soirée
théâtrale. -- Courrier des théâtres : RÉ-
GIS GIGNOUX. - Les grands concerts :
HENRI QUITTARD.
Gazette des tribunaux : GEORGES CLARETIE.
La Vie littéraire : FRANCIS CHEVASSU.
COURRIER DE PARIS
Un jeune ambitieux de nos jours
sera stupéfait en lisant la biographie
d'Edouard Lockroy. Quel contraste entre
cette existence aventureuse, traversée
par la fantaisie et par l'imprévu, et sa
vie .à lui telle que la lui imposent les
âpres conditions de la lutte contempo-
raine ! Je parle plutôt de l'ambitieux po-
litique, car c'est dans la carrière poli-'
tique que Lockroy a eu ses heures de
succès et de pouvoir. Il y était arrivé
par le journalisme, des duels, des ris-
ques de toutes sortes, au hasard des
événements. 11 appartenait à cette sym-
pathique et pittoresque génération de
républicains que l'on pourrait appeler
les républicains de l'Empire, c'estrà-dire
ceux qui, dans la lutte contre le régime
impérial, avaient pris conscience de leur
tempérament et de leurs opinions.
Ils présentent encore cette caractéris-
tique qu'en avançant en âge, en se
« consolidant », leur tempérament ne
s'est que peu modifié, leurs opinions
ont conservé les lignes essentielles et
leur coeur n'a jamais perdu entièrement
les illusions de la jeunesse. Ils avaient
des convictions fermes et un plan d'exis-
tence vague. C'est exactement le con-
traire aujourd'hui. Un jeune homme qui
a le goût de la politique et veut s'y lan-
cer arrête d'abord le plan de sa vie, puis
suivant les fluctuations et les circons-
tances,' il y adapte ses opinions. Il
choisit le milieu le plus favorable,
les meilleures relations, la marche la
plus rapide et la plus sûre, après quoi
il s'arrange de façon à être convaincu,
ce qui est une opération de l'esprit qui
n'est pas si compliquée-qu'on le croit.
Il se donne, par exemple, comme tâche,
de devenir ministre'en cinq ou six ans.
Alors il étudie avec soin le terrain par-
lementaire; il évite d'engager l'avenir
par des votes trop crus ; il ménage ses
forces et ne se livre jamais tout entier
avant l'assaut décisif.
On ne peut nier , les avantages prati-
ques de cette méthode. Elle est parfaite-
ment celle qui convient à nos cadres ac-
tuels qui sont de plus en plus pleins et
où il est, de jour en jour, plus difficile
de pénétrer. Nous formons désormais
une société où il faut retenir ses places
à l'avance, si l'on tient à être bien casé.
C'est ce que nos jeunes gens commen-
cent à faire avec beaucoup de décision,
un sens profond de la vie moderne. A
seize ans, ils ont déjà en vue la situation
qu'ils convoitent pour leur trentième
année, et ils savent les obstacles qu'ils
rencontreront. Leur quarantième année
leur apparaît dans le lointain'et ils en pré-
voient les chances. Vous les surprenez
même à penser à la vieillesse avant que
d'avoir atteint leur majorité, et à imagi-
ner les lieux où ils termineront leur vie
avant d'avoir eu leur première maî-
tresse.
Ces précautions ne se retrouvaient
guère chez les hommes de la génération
de Lockroy. Ils allaient, en politique sur-
tout, plus à l'aventure que ne font leurs
petits-fils; ils n'avaient pas le regard
aussi fixé sur le lendemain et ne se
croyaient point capables de dominer
tous les événements, ce que l'expérience
leur a d'ailleurs surabondamment dé-
montré.
Edouard Lockroy a intitulé le recueil
de ses souvenirs : Au hasard de la vie ;
et, après plusieurs de mes confrères, je
citerai la charmante anecdote de Loc-
kroy, ministre de l'instruction publique,
remettant à Renan la croix de grand
officier de la Légion d'honneur. L'auteur
de ces pages dit qu'il était très ému. Il
avait accompagne quelques années au-
paravant, en qualité de dessinateur,
Ernest Renan dans sa mission scienti
tique de Phénicie. C'est Michel Lévy,
l'éditeur, qui avait recommandé le « pe-
tit Lockroy » à l'illustre écrivain, lequel
au surplus n'avait point d'appointe-
ments à offrir à son jeune collaborateur.
Et Michel Lévy avait répondu :
- Donnez-lui un cheval, je crois qu'il
n'en demandera pas davantage.
Moeurs héroïques ! Vingt ns après,
le destin avait renversé sinon les pro-
portions, du moins les rôles. C'est Loc-
krov poussé au pouvoir qui tendait au
maître la petite boîte qui renfermait la
croix de grand officier; et il paraît que
le ministre et le philosophe se regardè-
rent en souriant.
Dans Au hasard de la vie, Edouard
Lockroy fait le récit de cette entrevue de
la plus délicate manière, et il ajoute :
« J'ai bien senti, ce jour-là, l'extraordi-
naire changement qui s'était produit
dans mon pays. Lorsqu'on est mêlé aux
révolutions, on ne se rend pas compte
de l'oeuvre qu'elles accomplissent; il
faut qu'un détail nous le revèle tout à
coup. Quand deux êtres se rencontrent
dans une cérémonie officielle, que le
premier, vingt ans auparavant, déjà
personnage considérable, courtisé par
les plus puissants, bien en cour, et à
la veille d'occuper les plus hautes situa-
tions de l'Etat; que le second, pauvre,
sans avenir, errant, petit journaliste jeté
souvent en, prison, ne pouvait avoir
d'autre espérance que de noircir obscu-
rément beaucoup de papier, et que,
cependant, c'est le second qui, au nom
du gouvernement, décerne une récom-
pense au premier, alors on s'aperçoit
que le pays a été bouleversé de fond en
comble.»
Et Lockroy songeait qu'il avait fallu la
guerre, nos défaites, des milliers d'hom-
mes tués sur le champ dé bataille, la
capitulation de Paris et la Commune
pour qu'il pût donner la croix de grand
officier à Renan.
* «
Ces sautes prodigieuses de destinées
sont plus rares à notre époque, malgré
son apparence de désordre et de bous-
culade. C'est que les changements s'y
produisent plutôt dans les esprits que
dans le décor, qui se modifie certes tous
les jours, mais qui se modifie insensi-
blement, sans grand fracas* Notre épo-
que construit en secret quelque chose ;
derrière de mystérieux échafaudages,
elle élève un édifice qu'aucun oeil n'est
capable d'apercevoir. On ne voit claire-
ment encore qu'un travail de destruction,
des fondrières, des débris, des épaves.
Parfois, on entend s'écrouler un pan
de mur. Tout ce travail ne procède
pas, comme sous la Révolution, pâr
secousses violentes, par des gestes
furieux d'une puissance irrésistible,
mais par petits coups répétés, con-
tinus et sourds. On n'arrache pas
l'arbre, on le secoue tout doucement jus-
qu'à ce que le fruit tombe. Il n'y a guère,
dans notre histoire, de phénomène plus
curieux. Si l'on veut jouir pleinement de
sa nouveauté et de son imprévu, on doit
l'examiner sans arrière-pensée, sans re-
grets et sans récriminations excessives.
C'est le seul moyen aussi de n'en être
point victime.
Une existence comme celle d'Edouard
Lockroy nous permet de surprendre
tous ces contrastes entre deux époques.
Dans l'une, ce sont d'énormes événe-
ments qui ont transformé l'esprit, les fa-
çons de voir et de sentir de toute une
génération ; dans l'autre, il semble, au
contraire, que ce soit notre esprit qui, en
se modifiant sous des influences d'une
diversité infinie, prépare les événements
nouveaux.
Alfred Capus.
LA VIE DE PARIS
Les Expositions de la Corbeille
'
. N'est-il point joli d'assister à la naissance
d'une coutume et peut-être d'un art .'.Telle
est notre bonne fortune : présentement, en
cette année 1913, et même depuis plus long-
temps déjà, nous voyons poindre une grâce
nouvelle, une coutume, un art, tout ce qu'on
voudra, quelque chose de délicieux.
Voici le cas. Depuis Diderot, qui se plai-
gnait du nombre des tableaux, les expositions
de peinture n'ont fait - que de croître, sinon
d'embellir. Actuellement l'on nous invite à
deux ou trois grandissimes Salons par an, et
l'on nous offre encore une foule de petits Sa-
lons des quatre saisons, ou plutôt des trente-
deux semaines, si l'on compte huit mois de
service parisien.
Joignons à. cela les innombrables exposi-
tions rétrospectives, spéciales, les grandes
ventes... Hélas, on n'en peut plus ! Et pour-
tant, tel est notre furieux dilettantisme que
nous ne sommes pas encore fatigués d'art ; et
c'est pour mieux nous satisfaire qu'à chaque
instant, et presque en chaque rue, les familles
des jeunes filles qui se marient nous convient
à de ravissantes expositions d'un jour. Enten-
dez par là ce qu'on nomme la < corbeille »,
autrement dit la corbeille de mariage.
Tout en allant féliciter les parents et em-
brasser la chère petite, nous sommes engagés
a examiner, à admirer la corbeille. Elle est
là, répandue sur des tables rangées contre le
mur, ou classée et cataloguée sous vitrine,
cette fameuse corbeille. Parfois elle emplit
l'hôtel, déborde hors de l'appartement, em-
piète sur l'escalier. De temps à autre encore,
elle est symbolique, allégorique. On la'dis-
pose de telle ou telle façon : c'est un art, et
charmant... L'aimable usage, en vérité, que
la corbeille !
En somme, la corbeille est une exposition
particulière, mais en même temps universelle.
L'on n'en cite point de ' payantes, et le public
n'y entre que sur invitations ; cependant, cel-
les-ci n'étant pas exigées à la porte, pénétre
qui veut, ou presque. Une fois dans la place,
on se débrouillera toujours, l'on sera un vieil
ami de la famille, une arriére-cousine de pro-
vince, un camarade de régiment. Et les cu-
rieux trouveront là de tout, comme dans un
magasin de nouveautés ; il y a le rayon des
meubles, de la lingerie; des parapluies et can-
nés, la papeterie, les bibelots d'art, l'orfèvre-
rie, la bijouterie, tout, vous dis-je, tout!...
Que nous voici loin de ces élémentaires
grands palais où l'on ne saurait étudier que
les oeuvres de deux ou trois arts libéraux,
toujours les mêmes ! Au lieu qu'une jolie cor-
beille satisfait, au contraire, à tous les goûts :
elle est artistique, industrielle, commerciale
et mieux encore !
Oui, mieux encore. Il arrive, en effet, que
certains objets composant une corbeille de
mariage soient trop volumineux pour être ex-
posés par exemple, il est difficile de faire fi-
gurer une automobile, un cheval ou un châ-
teau, voire une villa, dans les salles d'un ap-
partement ou d'un hôtel, pour spacieuses que
soient celles-ci. Le rayon de la carrosserie ou
celui des immeubles se prêtent mal à ces pe-
tites fêtes.
Alors, comment s'y prend-on P Rien de
plus simple. On écrit sur un papier : une au-
tomobile de tant de chevaux, le fameux hun-
ter Un Tel, le château de X, la.villa Y. Ou
bien l'on place en vue la photographie de
l'auto, du cheval, etc., toujours à côté du
nom. Ou bien encore l'on en montre quelque
gracieuse réduction, en carton ou en bois dé-
coupé.
De même, un parent, un ami, n'a-t-il point
son cadeau tout prêt, ou préfére-t-il laisser
les jeunes époux se l'offrir à leur guise ? En
ce cas, il envoie délicatement un chèque, que
l'on installe, non sans en notifier la prové-
nance, dans la vitrine - à supposer qu'il n'y .
en ait qu'une, vu que, pour les mariages sen-
sationnels, il faut bien dix armoires vitrées,
trente tables, dix salles d'exposition, etc...
Or, où s'arrêter ici? Une réduction de l'auto,
du cheval, passe encore... Mais la villa n'a-
t-elle pas de jardin ? Le château, point de
parc, aucun champ attenant, nul bois, nul
domaine ? Et les relations flatteuses apportées
par l'un et l'autre futur conjoint ? Et la situa-
tion mondaine du jeune homme ? Et le pres-
tige moral de la jeune fille? Et ses talents
d'agrément, sa virtuosité comme pianiste ou
danseuse, son sourire adorable ? Et l'esprit
du fiancé, et sa maîtrise au golf, au polo ?...
Est-ce que tout cela ne doit pas figurer dans
la corbeille?... Il ne s'agit que de savoir par
quoi les représenter. Encore quelques mois, et
l'on aura bien trouvé.
Petit à petit, l'on raffinera peut-être. Quand
un simple carton représente aujourd'hui des
présents matériels considérables, le jour vien-
dra sans doute où l'on verra des papiers en-
core plus humbles figurer des dons spirituels
infiniment précieux. Des souhaits de vertu, de
fidélité, de bonheur, par exemple. On pourra
les envoyer sur une carte postale. L'exposition
ne consistera plus dès lors qu'en une modeste
corbeille à papiers, où l'on verra pêle-mêle
cartes, photos, télégrammes, chèques : il se
peut que l'on préfère ces derniers."
Marcel Boulenger.
Échos
£« Température
Toute la journée d'hier le temps est resté
couvert avec vent d'entre nord-nord-est et
est-nord-est. La température est restée sensi-
blement la même : 8° le matin, 12° à cinq
heures. Le baromètre accusait, à midi, 769mm.
La pression barométrique est élevée sur-
toute l'Europe centrale. Elle atteint 774""° à
Breslau. Le vent est faible ou modéré d'entre
est et sud sur nos côtes de la Manche et
de l'Océan, du nord-ouest en Provence. Il
souffle en tempête sur les côtes anglaises.
Des pluies sont tombées sur le nord et l'ouest
de l'Europe.
La température a baissé sur nos régions.
Hier matin, 40 à Dunkerque ; 5° à Bordeaux.
En France, des pluies sont probables dans
l'Ouest. Le temps va rester nuageux ou bru-
meux et frais dans l'Est.
(La température du 23 novembre 1912 était,
à Paris : le matin, 8"; le soir, 4°S- Baromètre :
768mm. Pluie le matin ; éclaircies l'après-midi.)
Du New York Herald :
A New-York : Température : max. i8°g ;
min., 12°8. Vent nord-ouest. - A Londres :
Température. 8=3, min., i"6. Vent
sud. - A Berlin : 40.
Les Courses
Aujourd'hui, à 1 heure 15, Courses à
Saint-Ouen. - Gagnants du Figaro :
Prix de Gavarnie : Walde ; Gif.
Prix du Nethou : Petit Zouzou ; Cham.
Prix des Pyrénées : Ee Morvan ; Le Sylphe.
Prix de la Raillière : Loriot; Tribun II.
Prix Nestor : Tour du Monde ; Oilskin.
Prix du Vignemale : L'Impétueux ; Chambly.
A Travers Paris
On n'oublie jamais' sa petite patrie, et
les musées de province héritent ainsi
parfois de. collections inattendues et pré-
cieuses.
C'est aujourd'hui le musée d'Orléans
qui bénéficie d'un beau souvenir. Mlle
Barbot, dont nous annoncions la mort
il y a quelques mois, lui laisse « quatre
tableaux: le Matin, le Midu, le Soir,
VAprès-dîner » qui sont de charmantes
merveilles de notre école du dix-hui-
tième siècle.
M. Palary, membre de la mission
française envoyée par le gouvernement
et la Société de géographie au Maroc,
vient de rentrer à Paris.
Il a fait là-bas, notamment à Agadir,
la plus utile besogne, et cette ville, com-
plètement transformée, a reçu un poste
de télégraphie sans fil qui la relié dé-
sormais avec le poste radiotélégraphi-
que central de l'armée, au Champ-dé-
Mars.
o-
Oranger d'hiver.
Les horticulteurs sont décidément des
magiciens. Ils avaient obtenu par les
transformations de la petite fleur si sim-
ple du Japon, des chrysanthèmes extraor-
dinaires de forme et de - couleur, et
dans la culture des orchidées, ils nous
ont donné des merveilles.
. Un tour de force peut-être plus prodi-
gieux encore vient de valoir à l'un d'eux,
M. Sencrin, les honneurs d'une commu-
nication devant la Société nationale
d'agriculture.
M. Sencrin a créé un hybride de
l'oranger; il l'a cultivé en pleine terre,
dans la Gironde ; et cet arbuste, par une
température de dix degrés, a produit une
fleur charmante et d'un parfum déli-
cieux, qui sera d'une singulière utilité
au point de vue ornemental, et au point
de vue industriel pour la fabrication des
essences.
Les gages de maître Amyot.
Sait-on que Jacques Amyot, donton
fêtait hier à Melun le quatrième cente-
naire, est mort créancier de l'Etat?
Nous avons retrouvé aux Archives na-
tiona es, dans les comptes de la Maison
du roi Henri III, cette curieuse men-
tion :
A maître Jacques Amyot, évêque d'Auxerre,
abbé de Sainte-Cornille et des Roches, grand
aumônier et prédicateur du Roi, la somme
de douze cents livres tournois pour ses gages
de 1574 (de laquelle somme n'en a été au-
cune chose payée audit Amyot, à faute de
fonds.)
' t
Nous payerons un peu par l'hommage
de dimanche à Jacques Amyot la dette
de Henri III.
Tango.;, . . , :
Est-ce le premier signe d'un déclin,
qui s'annonce en plein succès, en pleine
mode? Faut-il accepter que le tango, qui
régnait en maître, a cessé de plaire?
Voici que: d'assez mauvaises nouvelles,
pour ceux quiaiment ce sport passionné,
nous arrivent d'Allemagne. Après M.
Paul Deschanel, président de la Cham-
bre, qui interdit le tango dans les salons
de la présidence, l'empereur d'Allemagne
vient d'interdire ce pas audacieux à ses
officiers. j
Nul ne pourra, désormais, dans la
sage Germanie, danser le tango ou le
two ste.ps aux bals officiels. Ainsi l'a
voulu S. M. Guillaume II. Dans sa sa-
gesse, il a estimé que cette chorégraphie
risquée ne convenait pas à ses officiers.
Il a jugé que le souci de correction
qu'impose à ses soldats leur uniforme de-
vait les éloigner de cette danse peu pro-
tocolaire. Et à la dernière fête du Jardin
zoologique à Berlin, comme un orchestre
rebelle attaquait les premières mesures
de ce tango interdit, les officiers- pré-
sents protestèrent et, sagement, dan-'
sèrent à contretemps une valse de tout
repos.
Mais que vont dire les maîtresses de
maison, tous les amis du tango? Tant
d'efforts dépensés à'apprendre le pas de ;
l'ours seront-ils vains ?
PETITES CURIOSITÉS
Dans la rade de Cherbourg vient d'arriver,
nous écrit-on, un yacht chargé de passagers
singuliers. Ils n'ont en effet d'autre désir que
de faire naufrage. Dans quelques heures, le
vaisseau gagnera la haute mer. Un incendie
se déclarera, et les hommes se jetteront dans
les flots. On leur lancera des bouées auxquel-
les ils s'agripperont. Ils tâcheront de monter
dans les canots secoués par les vagues. Ce-
pendant les femmes et les vieillardé tendront
leurs bras vers le ciel inclément et diront les
prières dernières.
On a sans doute deviné que ces passagers
sont des acteurs soldés par une entreprise
cinématographique. Il s'agit de créer un film
sensationnel. Et dans ce dessein, des hommes
n'hésitent pas à risquer la mort. Car enfin,
nul ne peut jurer qu'il saisira la bouée de sau-
vetage en temps opportun. Et il n'est écrit
dans aucun livre que ceux qui se jettént à la
mer « pour rire > ne seront pas noyés. Les
flot? ne seront peut-être pas disposés à la ré-
création. On ne leur a pas demandé leur avis.
Voici donc créée une nouvelle catégorie
d'héroïsme. C'est l'héroïsme commercial. Pour
un cachet, on s'expose bravement à la noyade.
On se démande si, comme d'autres acteurs
notoires, les nageurs de Cherbourg exigeront
d'être payés avant d'entrer en scène.
Les corbeaux voyageurs.
Une curieuse expérience vient d'être
tentée pour remplacer par des corbeaux
les traditionnels pigeons voyageurs.
Une Société de dressage s'est organi-
sée en Allemagne. Et les premiers essais
ont été assez satisfaisants. Les corbeaux,
amadoués par des victuailles qu'on leur
offrait au dressoir, revenaient avec ponc-
tualité, rapportant les messages dont
on les avait chargés.
La chose alla bien durant tout l'été.
Mais, sitôt, que les brumes d'automne
eurent ramené les bandes sauvages de
corbeaux, on constata avec inquiétude
que le service des messageries fonction-
nait de mal en pis ; les corbeaux fac-
teurs ne rentraient plus au logis.
Une surveillance exercée durant ces
derniers temps permit de constater ce
fait étrange : les bandes de corbeaux
sauvages, apercevant les corbeaux dres-
sés, se précipitaient vers eux, et, soit par
la. persuasion, soit par la violence, ils les
contraignaient à rester au milieu d'eux!
On a vu des corbeaux messagers, qui se
refusaient sans doute à abandonner leur
mission, massacrés par leurs collègues
indépendants.
Il faut désespérer de tout si les cor-
beaux mêmes ne respectent pas la liberté
du travail.
-
En marge des temps révolutionnaires
et sous ce titre : De la Terreur au Consu-
lat, notre collaborateur M. Ernest Dau-
det a écrit des récits romanesques et
tragiques dont aujourd'hui, il réunit
une part dans un volume d'un intérêt
passionnant. Le titre qu'il a donné à ce
recueil caractérise les épisodes qui le
composent et en précise l'époque, l'une
des plus sanglantes de l'histoire de notre
pays.
C'est du roman, mais du roman his-
torique, c'est-à-dire que si les personna-
ges qu'on y voit évoluer sont imaginai-
res, les aventures à travers lesquelles
on les suit, ne le sont pas. Elles ont été
vécues, de telle sorte qu'on peut dire
que si, dans ce nouvel ouvrage de l'un
des écrivains de ce temps les plus fami-
liarisés avec l'histoire des deux derniers
siècles, l'historien se double d'un ro-
mancier, c'est tout au profit du lecteur
et sans dommage pour la vérité qui ne
tire que plus de vie de la forme roma-
nesque sous laquelle elle nous est pré-
sentée.
Le Tout-Paris 1914 vient de paraître,
encore en avance sur les années précé-
dentes, pour répondre au désir maintes
fois manifesté, de ses abonnés.
Mais cela n'a pas empêché cet an-
nuaire d'enregistrer les nombreux démé-
nagements d'octobre dernier, qui font
s'accentuer de plus en plus l'exode des
Parisiens vers les quartiers de l'Ouest, où
de nouvelles voies sont créées chaque
année, sur la rive .droite et la rive
gauche.
Avec ses suppléments mensuels, dont
la vogue va croissant, le Tout-Paris est et
reste le seul annuaire réellement mon-
dain adopté par la haute société fran-
çaise et étrangère. .
A. La Fare, éditeur, 55, rue de la
Chaussée d'Antin.
L'Institut de beauté vient, en quarante-
huit heures, de dépasser le chiffre de
vingt et un mille francs de recettes, et
cela, malgré, les nombreux services de
seconde reçus hier soir.
. Ce chiffre magnifique confirme à la
fois le gros succès de la délicieuse comé-
die de M. Alfred Capus, et l'empresse-
ment du public à aller applaudir la nou-
velle oeuvre de l'exquis auteur de la
Veine et des Deux Ecoles.
Hier, à la première matinée de l'Insti-
tut de beauté, on a refusé plus de deux
cents personnes.
M. Michel Provins, qui a beaucoup
d'esprit et le don de plaire à ce grand
.public si curieusement attiré aujour-
d'hui par tout ce qui se passe dans les
coulisses des grandes scènes, a écrit ce
Roman de Théâtre qui est le succès ac-
tuel. Jamais le maître dialoguiste et
1'étincelant épistolier qu'est M. Michel
Provins n'a été mieux inspiré que.dans:
cette oeuvre, vive, alerte, émouvante, et
d'une si malicieuse satire sur notre
mondé théâtral. On la lit d'un trait,
captivé, charmé, mis au courant de
tant d'illusions, de chagrins, de pas-
sions qui naissent derrière le rideau, et
aussi infiniment amusé.
Comme cela était prévu, l'exposition
des dessins de Romney, pour illustrer
les oeuvres de Shakespeare, a remporté
un immense succès, et tous les jours
les amateurs. surpris et enthousiasmés
reviennent à la Galerie de la rue
Edouard-VII où MM. Haas et Gross nous
ont préparé cette révélation.
Rappelons que l'exposition ne sera
plus ouverte que jusqu' au 30 novembre.
La Sainte-Catherine à Magic-City.
C'est à Magic-City, on le sait, que se
réunissent traditionnellement toutes les
charmantes Parisiennes qui fêtent la
Sainte-Catherine. Le gala de cette année
seraparticulièrement brillant, avec grand
bal en matinée, et bal de nuit, jusqu'à
deux heures, illuminations féeriques.
jeux de lumière, distribution de jolis
accessoires du bal à toutes les dan-
seuses. Ce sera une très joyeuse fête
parisienne.
Aujourd'hui, à Magic-City, très élé-
gant gala de danse, de quatre à sept,
tango, maxixe et dandy-step, par les
piùS célèbres des professeurs.
La municipalité de Nice donnera cet
après-midi, à quatre heures, une récep-
tion en l'honneur des officiers de la di-
vision navale américaine. Cette récep-
tion aura lieu dans les salons de l'hôtel
Ruhl et des Anglais dont ce sera l'offi-
cielle inauguration. Ce palais, le plus
somptueux et le plus confortable de la
Côte d'Azur, ne pouvait s'ouvrir sous
de plus flatteurs auspices.
Nouvelles à la Main
A un banquet radical-socialiste. On
en est au Champagne.
- Brut Impérial? murmure un maître
d'hôtel à l'oreille d'un des convives.
Alors l'invité tendant son verre :
-? Vive la République !
Le Masque de Fer.
PARIS IMPOS
Un de nos amis nous adresse cette lettre
pittoresque que tous les Parisiens seront
prêts à contresiguer :
Rentré depuis peu de la campagne et
voulant profiter encore d'une belle jour-
née, je suis sorti, hier, de chez moi
(quartier du Trocadéro) avec le dessein
de descendre à pied dans Paris. Après
m'être engagé sur l'avenue Kléber, je
me suis aperçu qu'à partir de la rue
Boissière, elle n'est plus qu'une im-
mense fondrière, par suite des travaux
que nécessite la reconstruction de la li-
gne des tramways. Pour éviter de m'em-
bourber, j'ai pris la rue Boissière afin
de gagner l'avenue Victor-Hugo, d'où il
me serait plus aisé d'arriver à la place
de l'Etoiie. Mais au milieu de cette rue,
j'ai constaté que lés planches et les gra-
vats de deux maisons en construction
ïjui se font face rendent les trottoirs
inabordables. J'ai passé cependant en
me gardant le mieux que je pouvais des
autos qui filaient à grande allure sur
l'étroit chemin resté libre.
Intérieurement, je regrettais de n'a-
voir pas pris la rue Copernic, qui m'eût
conduit de même sur l'avenue Victor-
Hugo. Mais, mon regret s'est dissipé
lorsque, quelques minutes après, pas-
sant devant cette rue Copernic, j'ai cons-
taté que son accès n'était pas moins-en-
combré que la rue Boissière et pour les
mêmes causes. Néanmoins, j'ai respiré
en pensant que pour atteindre l'Arc de
Triomphe, j'avais devant moi une voie
large et libre. Mais, au bout de quelques
pas, j'ai été cruellement détrompé.
A partir de la rue de Villejust, l'ave-
nue Victor-Hugo est défoncée à droite
sur toute sa longueur. On y a creusé une
tranchée profonde sur laquelle, pour
accéder aux portes cochères et aux bou-
tiques, on a jeté des planches. La moitié
de l'avenue est rendue ainsi inabordable ;
il faut marcher sur la chaussée glissante
et boueuse, au risque de se faire écraser,
car, autos, autobus, fiacres, charrettes
chargées de pierres, haquets de mar-
chands de vin, la sillonnent sans inter-
ruption dans tous les sens.
Enfin, tant bien que mal, j'arrive à la
place de l'Etoile, je la traverse et des-
cends l'avenue Friedland sans trop me
' plaindre, car c'est à peine si, ça et là,
on y trouve' quelques trous.. A l'orée
du boulevard Haussmann, la vue d'é-
chafaudages échelonnés de distance én
distance sur ce long'parcours, et révéla-
teurs de grands travaux, me décide à
prendre la rue du Faubourg-Saint-Ho-
noré. Nouvelle horreur : avant d'arriver
à Saint-Philippe du. Roule, cette rue, sur
un de ses côtés, est un c oaque. Là en-
core, on a creusé des tranchées ,1e long
des murs, et les terres jetées à même sui-
te trottoir s'allongent jusque sur la
chaussée en formant des mares. .
Découragé, et pour éviter de me crot-
ter davantage, je m'élance dans un au-
tobus grâce auquel j'arrive au terme de
ma course, non sans avoir constaté, en
descendant à la Madeleine, qu'à l'entrée
des boulevards, sur le côté gauche, on
creuse ferme.
Par cette courte description de mon
"itinéraire accidentel, et si l'on veut se
rappeler que ce que j'ai vu peut. se voir
dans la plupart des quartiers de Paris,
sur la rive gauche comme sur la rive
droite, à la Bastille comme à l'Etoile, aux
Batignolles comme sur le boulevard
Raspail, ailleurs encore, on jugera quel
?est, à l'heure actuelle, l'aspect de notre
-capitale. Il est tout simplement odieux,
et si les Parisiens disaient unanimement
tout haut ce qu'ils pensent, on enten-
drait un bruyant concert de plaintes, île
récriminations irritées contre une édi-
lité qui nous condamne à subir, à l'en-
trée de l'hiver, un pareil état de choses,
et qui menace de nous y laisser pendant
plusieurs années encore.
J. Rigaud.
ASSEMBLÉE GÉNÉRALE
de la
Société des Gens de Lettres
Séance mouvementée
Les membres de la Société étaient
convoqués, hier, en assemblée générale
extraordinaire, pour examiner une pro-
position de modification des statuts dé-
posée par trente sociétaires. Cette pro-
position visait l'article 9 en vertu duquel
le délégué, nommé chaque année par le
comité, doit « être pris parmi les socié-
taires », et elle tendait a ce que l'article
fût ainsi modifié :
« La fonction de délégué ne peut être
confiée ni à un homme de lettres, ni à
un journaliste, ni à un auteur drama-
tique. »
Environ deux cents membres s'étaient
rendus à la convocation. L'appel nomi-
nal achevé, M. Georges Lecomte, prési-
dent de la Société, à déclaré la- séance
.ouverte et donné la parole aux orateurs
qui la demandaient. - n '
La discussion a été très animée : suc-
cessivement MM. Forest, Jules . Lévy,
Jules Clère, Théodore Cahu, Alfred Du-
quet, le docteur Brémont, Henri Coulon,
René Labruyère, Jules . Chancel, Léon
Valbert ont pris la parole .pour et contre
la proposition.
Le président a alors exposé les raisons
pour lesquelles le comité tout entier
était opposé à la proposition, qu'il ju-
geait inutile et dangereuse.
Après une réplique de Mme Séverine,
M. Pierre Decourcelle a présenté un
amendement à la proposition, amende-
ment transactionnel, a-t-il dit, et qui
consistait à laisser au choix du comité
la nomination du délégué, pris soit parmi
les sociétaires sous certaines conditions,
soit en dehors d'eux.
D'après cet amendement, les mots
« le délégué est pris parmi les socié-
taires » étaient supprimés dans l'article
9, et l'on ajoutait à l'article 47 du règle-
ment intérieur ce paragraphe :
Dans le cas où le délégué serait choisi
parmi les sociétaires, ce choix ne pourrait se
porter sur un de ces derniers que s'il offrait
de particulières garanties par dés aptitudes
spéciales, et s'il était en situation de consa-
crer à son mandat tout le temps nécessaire à
sa parfaite exécution.
M. Jules Lévy déclare, en son nom et
au nom de ses cosignataires, retirer sa
proposition et se rallier à l'amendement
de M. Pierre Decourcelle.
L'agitation est grande dans l'assem-
blée ; et les orateurs qui désirent parler
ne parviennent que difficilement à se
faire entendre.
Le scrutin est ouvert et l'on vote au
milieu d'une vive agitation. Le président
proclame les résultats du vote :
Votants.-. 191
Bulletins blancs (j
Suffrages exprimés -185
Majorité absolue 93
Ont voté non ' 95
Ont Voté oui 93
D'après ce vote, l'amendement Decour-
celle, auquel se sont ralliés les partisans
de la revision des statuts, est repoussé
par 2 voix.
Mais des protestations se font en-
tendre.
M. Pierre Decourcelle émet l'avis que
les 6 bulletins blancs doivent être comp-
tés dans les suffrages exprimés, ce qui
porte la majorité absolue à 96, chiffre
qui n'est pas atteint, et il demande qu'il
soit procédé à un second tour.
M. Gay, syndic du Conseil municipal
et vice-président honoraire de la Société
des Gens de lettres, rappelle que les
bulletins blancs ne sont jamais comptés
comme suffrages exprimés dans toutes
les assemblées délibérantes. M. Decour-
celle n'insiste pas, mais une autre pro-
testation est produite contre le vote pro-
clamé : on fait remarquer que le nombre
des suffrages exprimés, 95 et 93, est su-
périeur à celui des votants de trois uni*
tés.
M. Georges Lecomte s'est retiré après
la proclamation du vote. Mme Daniel
Lesueur, vice-présidente, déclare qu'elle
ne peut rouvrir la séance et, à sept heu-
res et demie, l'assemblée se sépare.
Le comité se réunit aujourd'hui et dé¬
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