Titre : Figaro : journal non politique
Éditeur : Figaro (Paris)
Date d'édition : 1913-11-25
Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication
Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 25 novembre 1913 25 novembre 1913
Description : 1913/11/25 (Numéro 329). 1913/11/25 (Numéro 329).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : BIPFPIG69 Collection numérique : BIPFPIG69
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Description : Collection numérique : France-Brésil Collection numérique : France-Brésil
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k290144r
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
59me Année - 3me Série - N° 329
Le Numéro quotidien : DIX CENTIMES en France et en Belgique - Etranger : VINGT CENTIMES
Mardi 25 Nôvembre 1913
Gaston CALMETTE
D iredetir- Gérant
RÉDACTION - ADMINISTRATION
26, rue Drouot, Paris (9e Arr')
POUR LA PUBLICITÉ
S'ADRESSER, 26, RUE DROUOT
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LE FIGARO
« Loué par ceux-ci, blâmé par ceux-là., me moquant des sots, bravant les méchants, je me hâte
de rire de tout... de peur d'être obligé d'en pleurer. » (BEAUMARCHAIS)
H. DE VILLEMESSANT
Fondateur
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d'abonnement que pour Paris.
SOMMAIRE
L'impuissance parlementaire et la défense
nationale.: GÉNÉRAL ZURLINDEN.
La Vit à . Paris : La Bande des Habits noirs :
SAINT-GRATIEN.
L'Emprunt : AUGUSTE AVRIL.
A l'Institut : Académie des sciences : CH.
DAUZATS.
La Chambre : Les mines : PAS-PERDUS.
A l'Hôtel de Ville : JANVILLE.
Pour la réintégration des Soeurs dans les
hôpitaux.
Petite chronique des lettres : PH.-EM. GLASER.
Gazette des tribunaux : La mort mystérieuse
de M. Poeckès : GEORGES CLARETIE.
Courrier de la Bourse.
Figaro - Théâtre : La Vie de théâtre : CLA-
VAROCHE. - Tribune libre. - Soirée
théâtrale. - Courrier des théâtres : RÉGIS
GIGNOUX. - « Paraphe 1er » : Louis BÈ-
NIÈRE.'- La Mode au théâtre : GHENYA.
Feuilleton ; « Arosa » : COLONEL H. A. SAWYER.
L'Impuissance
parlementaire
et la Défense nationale
La législature actuelle est _ près de
loucher à sa fin. Elle avait débuté sur
une campagne de presse, vivement me-
née, au sujet de ce qu'on appelait alors
« la faillite parlementaire ».
De grands journaux, de grandes re-
vues se sont occupés à ce moment de
faire ressortir les suites désastreuses, de
rechercher les causes de l'impuissance
du Parlement à remplir son rôle. Des
hommes compétents du Parlement, de
l'Institut, du monde des lettres... ont
été consultés sur les remèdes à apporter
à cette fâcheuse situation. Leurs avis
ont été publiés par la Revue en 1908.
Pour les uns, le remède n'existait pas;
pour d'autres, il devrait consister dans
l'amélioration de nos moeurs politiques ;
dans la diminution de l'action parlemen-
taire, en faisant intervenir le Conseil
d'Etat, « le référendum ».
Pour d'autres, et non des moindres, il
n'y avait pas de faillite parlementaire,
mais des défaillances individuelles. « De
la maladresse des mécaniciens, il ne
fallait pas conclure à l'imperfection du
mécanisme. » Le remède consisterait à
perfectionner notre régime électoral, à
réduire les sessions parlementaires, à
empêcher le pouvoir législatif d'empié-
ter sur le pouvoir exécutif et de nous
pousser « vers l'incohérence et l'anar-
chie ».
Pour d'autres enfin, on ferait peut-être
de la meilleure besogne, si l'on parve-
nait à organiser la représentation des
minorités ; si on réduisait le nombre des
députés et des sénateurs, et si.« le Pré-
sident de la République usait, plus qu'il
ne le fait, des droits considérables que
lui donne la Constitution »...
***
Cinq ans se sont écoulés depuis cette
consultation ; et cependant il ne semble
pas que nous ayons fait là le moindre
progrès, au sujet de la nécessité d'en-
rayer l'incohérence, l'anarchie, l'impuis-
sance parlementaire.
Tant qu'il ne s'agit que de questions
intérieures, le danger est grave, surtout
pour nos finances,soumises à de si rudes
épreuves; mais il n'est pas immédiat; il
nous laisse quelques années de répit.
Mais lorsque l'incohérence, l'anarchie,
s'attaquent à nos affaires étrangères, et
à leur appui normal, indispensable, l'ar-
mée nationale, le péril peut devenir
pressant, imminent, et nous mettre dans
la plus triste situation. Car nous sommes
entourés de voisins puissants, ombra-
geux ; se méfiant do notre idée de re-
vanche ; et, pour ne pas être surpris eux-
mêmes, prêts à se jeter sur nous, au
moindre signe de défaillance, à l'aspect
de la moindre fissure dans nos arme-
ments.
N'avons-nous pas vu, il y a quelques
années, un exemple mémorable, inou-
bliable, de ces dispositions ? Notre poli-
tique extérieure avait pris de l'ampleur,
de la raideur, un caractère agressif pou-
vant amener la guerre. Il nous aurait
fallu une armée plus forte que jamais ;
et, au contraire, on l'avait laissée à la
merci d'un parti qui l'avait saccagée,
ruinée, humiliée, et qui avait en même
temps délaissé la défense de nos places
fortes. Aussi, :dès qu'on nous a montré
les dents, avons-nous été forcés d'aban-
donner notre politique et même notre
ministre.
Vers la même époque, nous avons vu
des régiments entiers se révolter dans le
Midi contre leurs officiers; et les rap-
ports des généraux, publiés par le Jour-
nal officiel, attribuaient nettement cette
manifestation d'indiscipline, si trou-
blante pour le pays, à l'intervention des
politiciens dans les affaires militaires, et
au discrédit qu'ils avaient jeté sur les
chefs de l'armée.
Cette:année encore, nous venons d'as-
sister, en bas comme en haut de l'armée,
à des révoltes, dans lesquelles on sen-
tait nettement que l'espérance de trou-
ver, dans le pouvoir législatif, un appui
contre l'exécutif, avait joué un grand
rôle.
***
Voilà bien l'influence néfaste de l'in-
cohérence, de l'anarchie parlementaire,
sur la défense nationale. Cette influence
a été mise, une nouvelle fois, en relief
par un député socialiste, qui connaît
bien son Parlement, M. Marcel Sembat,
et dont le livre vient d'avoir un succès
retentissant : « Faites la paix -r ou faites
un roi ».
M. Sembat constate, cherche à prou-
ver que la République est incapable de
faire la guerre victorieusement, parce
que ses institutions sont trop instables,
pour qu'elle puisse faire de la bonne
préparation politique, dç la bonne pré-
paration militaire. Et par suite, il nous
engage à renoncer à la guerre, en nous
entendant avec l'Allemagne et en lui
abandonnant définitivement l'Alsace-
Lorraine.
Mais, est-il bien sûr que notre nation
- sans parler des socialistes - soit
prête à le suivre dans cette voie? L'em-
pressement avec lequel elle vient d'ac-
cepter, de provoquer elle-même, la loi
de trois ans, semble prouver, au con-
traire, qu'elle désire vivement ne pas
s'abaisser, s'humilier, devant qui que ce
soit ; et que, pour être prête à tout évé-
nement, elle veut, avant tout, avoir une
armée forte, respectée, bien entraînée,
bien commandée. .
D'un autre côté, elle est encore, en
majorité, foncièrement républicaine. Et
tout en se sachant maîtresse de ses des-
tinées, libre de faire, quand elle le vou-
dra, des changements dans la forme de
son gouvernement, elle ne manifeste
encore aucune tendance à « faire un
roi » ou un empereur.
Nous sommes donc voués, et pour
longtemps, de par la volonté de la na-
tion souveraine, à la République; à la
République, décidée à ne rien sacrifier
des droits, de l'honneur, des traditions
de gloire de la France. Le danger, résul-
tant de l'incohérence, de l'anarchie, de
l'impuissance parlementaire, va rester
suspendu sur notre pays pendant de
longues années encore ; et il est de toute
évidence qu'il serait du devoir de l'una-
nimité des partis, qui mettent l'intérêt
de la France avant le leur, de chercher
à remédier à ce péril si pressant, si in-
quiétant pour le présent et pour l'avenir
de notre nation.
Où trouver le remède, si ce n'est dans
le Président de la République? N'est-il
pas le chef de l'Etat, le représentant de
la souveraineté nationale? Et tout en
n'ayant aucune responsabilité propre,
n'a-t-il pas le devoir de veiller de haut
aux intérêts vitaux de la France, à la
sûreté, à la continuité de notre poli-
tique extérieure, à la force de notre
armée ?
Déjà, la constitution actuelle lui donne
bien des pouvoirs à cet égard. Elle le
charge de désigner le président du
Conseil des nouveaux ministères, et lui
confie ainsi le moyen d'assurer la suite
dans nos affaires étrangères.
Au point de vue de l'armée, dont il est
le chef suprême, le Président de la Ré-
publique a le droit de convoquer, quand
il le veut, le Conseil supérieur de la
guerre, et par suite de se renseigner au
plus vite, et à la meilleure source, sur
les intérêts réels de la défense nationale.
N'est-il j pas vrai'que- si cette consulta-
tion avait eu lieu, et si le Président de la
République avait alors usé de son droit
d'avertir le Parlement, nous aurions pu
éviter les honteuses pratiques du géné-
ral André, et l'erreur de la loi de deux
ans ?
Sans doute, avec nos gouvernants ac-
tuels, nous n'ayons rien à craindre de
semblable. Mais demain, quels seront
les hommes au pouvoir? Les nombreu-
ses alertes, que nous: avons subies coup
sur coup, viennent d'avertir la nation du
danger: Ce serait jouer avec le feu que
de ne pas en profiter pour faire exami-
ner s'il ne serait' pas utile de modifier
légèrement la Constitution, pour mieux
accentuer le rôle élevé du Président de
la République.
L'examen pourrait être fait, en dehors
des séances parlementaires, par une
commission parlementaire ou extra-par-
lementaire, ou bien par le Conseil d'Etat ;
et son résultat pourrait figurer dans les
programmes des prochaines élections.
Le pays aurait ainsi le moyen de donner
son avis, sur la question de savoir si,
oui ou non, il entend enrayer l'impuis-
sance parlementaire et mieux assurer la
défense nationale.
Général Zurlinden.
LA VIE A PARIS
La Bande
des Habits noirs
Sous ce titre : La Bande des Habits Noirs,
parait aujourd'hui, à la librairie Fasquelle,
un curieux volume de; notre confrère Félix
Duquesnel.
- Un roman ? me direz-vous.
Non, pas un roman, dans, l'acception cou-
tumière du mot: l'auteur lui-même s'en expli-
que en quelques lignes d'avant-propos : « Ça
n'est ni un roman, ni de l'histoire, écrit-il,
c'est un peu de tous les deux. Il y a bien des
détails romanesques, mais le fond de l'aven-
ture et ses personnages sont absolument
vrais, et ils ont existé, tels que je les dé-
peins. »
Ce qui ajoute à la curiosité de ce très inté-
ressant volume, c'est qu'au récit des exploits
de la bande se trouvent mêlés des personna-
ges célèbres, puisque nous voyons figurer, au
cours des aventures : H. de Balzac, d'Ennery,
Laurent Jean, Léon Gozlan, Frederick Le-
maître, Déjazet, Lafont, et volontiers, dirai-
je, toute la troupe des Variétés en 1845,
époque où se déroulèrent les événements ra-
contés. Cette époque, elle est, d'ailleurs,
reconstituée dans ses moindres détails. « Re-
constituée », nous pourrions mieux dire
« mise en scène », car l'auteur est homme de
théâtre, et son roman est un drame tout fait.
Je serais bien étonné si, quelque jour, il ne
montait pas sur. les planches.
Maintenant, qu'était-ce, au juste, que cette
« bande des Habits noirs » ?
Voilà : de 1835 à 1845, Paris fut dévalisé,
mis en coupe réglée, par une bande mysté-
rieuse, que la voix populaire surnomma la
« bande des Habits noirs ». Ce fut, tour à tour,
les bijoutiers et les banquiers qui reçurent
.es visites imprévues de ces voleurs insaisis-
sables, sur lesquels s'était greffée.une lé-I
gende: la Bande, disait-on, n'est pas compo- J
sée uniquement de voleurs de bas étage, de '
?pègre, mais il y a parmi eux des gens du
monde, affiliés, les uns opérant comme < indi-
cateurs », les autres prenant part aux expé-
ditions, comme de simples malfaiteurs. Ils opè-
rent la nuit et dans le jour redeviennent des
messieurs quelconques, qui vaquent à leurs
affaires ou à leurs plaisirs... On constatait,
avec raison d'ailleurs, que ces personnages
avaient l'argent facile.
La bande, en tout cas, procédait avec une
grande habileté et une belle discrétion, puis-
qu'elle accomplit ses méfaits sans être in-
quiétée, pendant au moins une dizaine d'an-
nées. ' .
La police était impuissante ; comme elle ne
mettait la main sur aucun des bandits, on di-
sait dans le peuple qu'elle était de '« mèche >
et qu'elle fermait les yeux à propos, pour ne
pas voir. ? '?
La police, elle, fut servie, en 1844, comme
cela lui arrive le plus souvent, par un Hasard
heureux, qui la mit sur la . piste et lui permit,
à un moment donné, de jeter le filet et de ra-
masser une grande partie de la bande. Beau-
coup, cependant, échappèrent. On prétendit
même que, dans le nombre, il en fut sur les-
quels on évita prudemment de porter la
main, dans la crainte du scandale. On put
s'apercevoir alors que, dans la bande, le
nombre des « gens du monde » était infime.
Il n'y en avait guère, on pourrait presque
dire qu'il n'y en avait pas. Car si l'on ex-..
cepte le chevalier de Fonteau, un déclassé
de très bonne famille, qui ne fut pas arrêté,
parce qu'on l'avait expédié aux grandes In-
des, les autres étaient plutôt des bourgeois
ou de simples aventuriers, qui prenaient re-
lief sur le personnel de la bande composée,
pour la plus grande part, de vulgaires mal-
faiteurs.
On peut citer, cependant, parmi les figures
les plus originales, le grand chef, Mack, dit
La Bussière, et mieux encore, le « Marquis »,
un coquin de belle envergure, commerçant
notable, dont la maîtresse, Sidonie Richard,
tenait un magasin de modes très achalandé.
La Bussière était officier de la garde natio-
nale et porté pour la croix de la Légion
d'honneur, qu'il aurait obtenue à la féte
du Roi, si dans l'intervalle- le juge des-
truction n'avait eu l'indiscrétion de le faire
arrêter. Masson, dit Cassun, un prix d'hon-
neur de grand concours au lycée Charle-
magne, un latiniste distingué. Le bour-
geois Pernet, qui dirigeait un bazar ; celui-là,
homme d'ordre, tenait en partie double sur
des livres de commerce la comptabilité des
vols auxquels il avait pris part. Le poète élé-
giaque Clodomir Lambert, dit le petit Clodo,
le béguin des dames de l'époque, qui ne fut
jamais pris et quitta la carrière pour faire un
riche mariage.
Mais -lp plus connu de la bande,-et le plus
original, était, sans contredit, Alfred de May-
lian, d(t Can-Can, ancien officier de cavalerie,
élégant, aimable, bien élevé, charmant, reçu
partout, grand coureur de coulisses et de
clubs, ayant maîtresse aux Variétés et semant
les louis, sans compter. Celui-là, très spirituel,
très cordial, "très connu, était un des rois de
Paris. D'où venait sa fortune ? Personne ne le
savait, on le disait grand spéculateur et joueur
heureux. Il était intimement lié avec d'Ennery,
et en relations suivies avec Balzac, qui l'avait
pris comme modèle pour son Rastignac. Com-
ment, par quel hasard le grand romancier
avait'-il été en relations avec Maylian, et
même avec quelques autres choryphées de la
bande, - ignorant, bien . entendu, l'industrie
à laquelle ils appartenaient,- qui pourrait le
dire ? Ce qu'on peut affirmer, c'est qu'il avait
trouvé là des modèles inspirateurs, car La
Bussière devint Vautrin, Clodomir fut Van-
denesse, et Pernet, . Gaudissart.
Balzac suivit assidûment le procès aux
Assises, quand il fut édifié sur les qualités
réelles de, ses relations. Eugène Sue, lui aussi,
trouva dans le bandit Rivoiron et sa concu-
bine, la vieille Madeleine Piquet, deux types
qu'il utilisa dans ses Mystères de Paris, sous
forme du ? « Maître d'école » et de « la
Chouette».
Ce qui donne une très grande curiosité au
volume, c'est que tous ces personnages y
jouent un rôle, le rôle qu'ils ont joué dans la
réalité de la vie. L'auteur les conduit jusqu'au
bagne, et ici se place un épisode touchant,
absolument authentique : De ses liaisons avec
une comédienne des Variétés, Maylian avait
eu une fille, qu'il adorait, laquelle, bien en-
tendu, ignorait la situation de son père, qu'elle
aimait de tout son coeur Elle lui avait juré
que « quoi qu'il arrivât » elle ne l'abandonne-
rait jamais. Quand elle connut la vérité, et
que son père eût été condamné à quinze ans
de travaux forcés, elle ne l'abandonna pas,
comme elle l'avait juré, le suivit au bagne, le
soutint, et après des années de supplications,
obtint sa grâce.
En lisant la Bande des habits noirs, on
peut constater que les procédés du cambrio-
lage, en cours aujourd'hui, étaient déjà connus
et pratiqués, il y a soixante ans, et le vol dit
du Palais-Royal, chez le bijoutier Tugot, res-
semble singulièrement à celui de ces jours
derniers, pratiqué rue des Capucines. On entre,
la nuit, chez Tugot, sans ouvrir les portes,
après avoir percé le mur du voisin, le chan-
geur Montraux, le soir d'un dimanche, alors
que Montraux et sa famille étaient à dîner
aux Frères-Provençaux.
Signalons aussi que le livre des Habits noirs
est accompagné d'une trentaine de gravures,
portraits et scènes, et que parmi les portraits,
il; j- a un crayon d'Eugène Lamy, qui repré-
sente Déjazet à cinquante-deux ans, lequel
est un véritable chef-d'oeuvre. A cinquante-
deux ans, Déjazet était encore toute jeune.
Saint-Gratien.
Souscription
pour le monument Massenet
Nous publierons demain la huitième
liste de notre souscription.
Le total des sept premières listes
monte à 44,090 fr. 25.
Les souscriptions sont reçues au Fi-
garo et au Ménestrel.
Échos
£a Température
La pression barométrique a monté dans le
nord de l'Europe ; mais elle a baissé sur le
sud-ouest. En France, il y a des différences
de 3 et 4 millimètres. A Boulogne la baisse
est plus sensible 761 mm3, au lieu. de 768mm4 la
veille. A Paris, au lieu de 769""".
La température aussi a baissé. A Paris,
hier matin 70 et à cinq heures 10°. Après une
très légère pluie la nuit, le ciel a été hier peu
nuageux.
Départements, le matin, au-dessus de \èro :
i° à Limoges et à Clermont ; 20 au 1 Mans ;
30 à Nantes et à Rochefort ; 40 à Toulouse;
f° à Bordeaux, à Cette et à Marseille ; 6° à
)unkerque; 8° à Brest; 90 à Biarritz; 14° à
Alger. ? < . . ? '
En France, le temps va rester généralement
nuageux avec température sensiblement la
même ; quelques pluies sont encore proba-
bles.
(La température du 24 novembre 1912 était,
à Paris : le matin, 2"; le soir, io°. Baromètre :
769""". Couvert.)
Monte-Carlo. - Température prise sur la
terrasse du Casino de Monte-Carlo : A dix
heures du matin, 20°; à midi, 24". Temps très
beau. ' '? ' .
Du New York Herald :
A New-York : Beau. Température : max.
10°.; min., 6°.'Vent nord-ouest. -A Londres :
Couvert. Température : max., 90, min., 70.
Vent ouest-sud-ouest. - A Berlin : 30.
Les Courses
Aujourd'hui, à 1 heure 15, Courses à
Enghien. - Gagnants du Figaro :
Prix de l'Albigeois : Reine Anne; Miltois.
. Prix du Tarn : Le Mont Saint Michel ;
Valéria.
Prix des Causses : Chloral ; Drinker.
Prix du Languedoc : Ecurie J. Hennessy ;
Koléah.
Prix de la Lozère : Pyrrhus ; Akbar II.
Prix du Vivarais : Ukase II ; Qui.
A Travers Paris
Les voyages présidentiels.
Une délégation est allée hier inviter le
Président de la République à visiter,
pendant les vacances de 1914, l'Ardèche
et le Vivarais. Elle était composée du
préfet de l'Ardèche, du sous-secrétaire
d'Etat aux finances, M.. Bourély, de MM.
Astier, Murât et Vincent, sénateurs, et
de MM. Duclaux-Monteil, Challamel, de
Gailhard-Bancel et Jules Roche, dé*
putés. . " 1
M. Poincàré a répondu que cette invi-
tation lui était très agréable, et qu'il se-
rait heureux de s'y rendre. Mais il a déjà
pris l'engagement de faire un voyage de
tourisme dans les Alpes, et ne sait s'il
lui. sera possible de concilier deux itiné-
raires à la même époque.
La reine d'Espagne, qui est mainte-
nant en excellente santé, compte partir
après-demain jeudi pour l'Angleterre
où, auprès de sa mère la princesse Henry
de Battenberg, elle attendra le retour de
S. M. Alphonse XIII.
? Elle a reçu, hier, Madame la comtesse
de Paris, la grande-duchesse Cyrille et
la princesse Nicolas de Grèce.
C'est aujourd'hui, à dix heures, que
seront célébrées les obsèques de M.
Edouard Lockroy, ancien député de Pa-
ris, ancien ministre de l'instruction pu-
blique, du commerce et de la marine.
L'inhumation doit avoir lieu au cime-
tière du Père-Lachaise où plusieurs dis-
cours seront prononcés.
M. Pierre Baudin, ministre de la ma-
rine, au nom du gouvernement, rendra
un dernier hommage à l'homme poli-
tique, au ministre qui consacra tout son
dévouement et toute son intelligence au
développement de nos forces navales.
A la Société des Gens de lettres.
On a vu les incidents de la séance
mouvementée qu'a tenue, dimanche, la
Société des Gens de lettres. Le vote, qui
avait suivi la discussion passablement
orageuse de la proposition relative à la
modification des statuts, s'était ressenti
de la confusion au milieu de laquelle il
avait été émis, et l'assemblée s'était par-
tagée en deux parties presque égales.
Le comité s'est réuni hier, et, après
avoir examiné la situation, il a, à l'una-
nimité, pris la résolution d'envoyer aux
sociétaires la convocation suivante ;
En raison des conditions dans lesquelles a
eu lieu le vote de l'assemblée générale ex-
traordinaire, dimanche dernier, sur l'amen-
dement de M. Pierre Decourcelle, le comité
décide de convoquer à nouveau cette assem-
blée générale extraordinaire, dans le but de
procéder au scrutin.
La réunion aura lieu le dimanche, 14 dé-
cembre, au siège social, 10, cité Rougemont,
à deux heures.
L'appel nominal sera fait à deux heures et
demie.
Le comité a également pris des me-
sures pour que le vote ait lieu désormais
dans un ordre parfait, afin d'éviter la
confusion qui a entraîné, dimanche der-
nier, une erreur regrettable. On votera
en.suivant l'ordre alphabétique, après
avoir tiré au sort la lettre par laquelle
commencera l'appel des noms. C'est la
méthode employée dans nos assemblées
parlementaires pour les scrutins à la
tribune.
Le comité Jalliffier.
M. R. Jalliffier, inspecteur général de
l'instruction publique, ancien professeur
d'histoire au lycée Condorcet, fut enlevé
l'année dernière, nos lecteurs s'en sou-
viennent, à l'affection et à l'estime de
ses collègues et de ses élèves.
Un comité vient de se former, dans le
pieux dessein d'orner sa tombe, au Père-
Lachaise, d'un médaillon en bronze ou
en marbre, et de perpétuer son souvenir
en offrant, s'il se peut, aux souscripteurs
une plaquette ou une médaille qui rap-
pellerait ses traits.
Ce comité, présidé par M. E. Rodoca-
nachi, compte parmi ses membres MM.
G. Morel et Ernest Dupuy, inspecteurs
généraux de l'instruction publique; Blan-
chet, proviseur honoraire, et Gazeau,
proviseur du lycée Condorcet; Humbert,
prof tisseur honoraire au lycée Condorcet ;
Henri Vast, examinateur honoraire à
l'Ecole spéciale militaire, etc.
Parmi nos lecteurs, nous sommes per-
suadés qu'il se trouve un grand nombre
d'anciens élèves du maître éminent et
bienveillant qui a formé tant de généra-
tions et qui a été pour elles un exemple,
non seulement par la profondeur de son
savoir, mais aussi par la modestie et la
dignité de sa vie; ils seront heureux,
nous en sommes certains, de contribuer
à l'hommage que des amis bien inspirés
s'apprêtent à rendre à ia mémoire de ce
grand universitaire. . .
Dès maintenant, les souscriptions peur
vent être adressées au trésorier du Co-
mité,qui est M- Henri Gasquet, auditeur
au Conseil d'Etat. .
La communication suivante nous est
parvenue dans la soirée :
M. Paul Déroulède, dont la santé subit
une légère aggravation occasionnée par un
refroidissement, est obligé pour quelque
temps à un régime plus sévère et à un repos
plus complet.
En conséquence, les médecins soussignés
prient les amis et les délégations annoncées
par la Ligue des patriotes de remettre leurs
visites jusqu'à huitaine.
Docteurs FRESSINGER et J. MAGNIN.
24 novembre 1913.
Nous voulons espérer que cette indis-
position sera de courte durée et nous
adressons nos meilleurs voeux de prompt
rétablissement au grand patriote Paul
Déroulède.
Nous recevons la lettre suivante :
Ayant l'occasion de passer journellement
avenue du Trocadéro, je suis trop souvent
témoin de U souffrance des malheureux
chevaux employés au transport de matériaux
et de lourds, chargements nécesaires à la
construction des quartiers du Trocadéro, de
Passy et d'Auteuil.
L'avenue „du Trocadéro, en une longue
pente, ïà rue te Longchamp et la rue Bois-
sière, pavées et glissantes, sont les princi-
pales artères où'passent les lourds camions.
Il me semblé que la'création d'un poste de
secours - avec' un ou plusieurs'chevaux de
renfort - s'impose,.comme on l'a fait au bas
de la rue de Clichy.
Souhaitons que ce souhait. généreux
soit entendu.
Aujourd'hui, à l'Hôtel Drouot, salle 7,
s'ouvrira l'exposition de l'admirable
bibliothèque de feu le marquis de Pio-
lenc. La vente, qui va passionner tous
les bibliophiles, commencera le mer-
credi 26 novembre, sous la direction de
M0.André Couturier, assisté des experts
Henri Leclerc, pour les livres anciens,
et Aug. Blaizot, pour les livres mo-
dernes.
Les enchères occuperont quatre va-
cations.
***
Demain, à l'hôtel Drouot, salle 11,
s'ouvrira l'exposition de faïences et de
porcelaines anciennes, provenait de la
collection de M. Marius Bernard, de
Marseille. Il s'agit là de pièces tout à
fait remarquables et depuis longtemps
connues dans le monde des amateurs,
pièces sorties des fabriques fameuses-de
Marseille, Moustiers, Sceaux, Mennecy,
Frankenthall, Nyons, Saxe, Allemagne,
Saint-Cloud, Sèvres, etc.
La vente, qui occupera les vacations
des 27 et 28 novembre, sera dirigée par
M0 Henri Baudoin, assisté de l'expert
Vandermeersch.
Tranquillisez-vous, consommateurs, le
service des fraudes veille et vous lui
devez un peu de conserver bon pied, bon
oeil et bon estomac.
11 a dernièrement prélevé chez M. L...,
cafetier, une bouteille de Quinquina
Dubonnet remplie d'un produit simi-
laire. Le Parquet de Fontainebleau, saisi,
a poursuivi, et le Tribunal correctionnel
de cette ville a condamné, le 24 octobre
dernier, ledit débitant à 250 francs d'a-
mende, à l'insertion du jugement dans
cinq journaux et aux dépens avec con-
trainte par corps.
Sévère... mais juste.
Des « déplacements de père de fa-
mille », ce sont ceux que l'on peut faire
sur le P.-L.-M. avec lçs billets collectifs
à prix très réduits - plus d'un tiers -
et à destination des localités ensoleillées
qui s'échelonnent sur le littoral, jusqu'à
Monte-Carlo et Menton ; billets valables
33 jours. Ce sont les véritables billets
pour familles nombreuses.
Nouvelles à la Main
Le tango est condamné dans les cours
de la Triple Alliance.
- C'est la gloire : le voici au pro-
gramme du Concert européen.
Pour aller du Trocadéro à la Bastille,
il faut franchir douze chantiers.
- Et l'on vient à Paris pour faire son
chemin !
Le Masque de Fer.
Pour la réintégration des Soeurs
dans les hôpitaux
Une pétition ; 167,849 signatures
La discussion du rapport de M. Va-
renne au sujet de la réintégration des
Soeurs dans les hôpitaux aura lieu au-
jourd'hui, au cours de la séance que
tiendra à l'Hôtel de Ville la cinquième
commission municipale. En prévision de
cette discussion, M. Aucoc, le distingué
conseiller du quartier Gaillon, a remis
à M. Chassaigne-Goyon, président du
Conseil municipal, une pétition qui est
signée par 107,849 habitants de Paris et
de la banlieue, et dont voici le texte :
Monsieur le président,
Messieurs les conseillers municipaux,
Nous prenons la respectueuse liberté de
vous remettre des pétitions signées par
167,849 habitants de Paris et de sa prochaine 1
banlieue, qui vous demandent instamment de
donner une suite favorable aux propositions
qui sont soumises au Conseil en vue de ré-
server, dans la nouvelle organisation hospi-
talière, quelques établissements desservis par
les Soeurs. . .
Les pétitionnaires.ne visent aucun but po-
litique.
Lpur seul désir est de permettre au malade
indigent qui exprime le souhait d'être soigné
par des religieuses d'obtenir satisfaction.
Ils ne veulent porter atteinte ni aux droits
ni aux situations acquises par le personnel
existant, mais ils estiment que les malades
ont aussi le droit d'exprimer leur volonté et
qu'il est juste, d'y faire droit.
C'est donc, en toute confiance qu'ils s'a-
dressent à votre esprit de liberté et. de jus-
tice ; ils espèrent que vous ferez droit à leurs
justes revendications et vous présentent,
messieurs, leurs hommages respectueux.
Cette lettre envoyée à tous les conseil-
lers porte les signatures de MM. Watrin,
rue de la Roquette. Fournier, rue do
Lourmel, Deshayes et Vallet, domiciliés
à Levallois.
Les feuilles de pétition avec les si-
gnatures ont, réunies, l'épaisseur d'un
gros dictionnaire.
Les feuilles signées seront communi-
quées aujourd'hui à la 5° commission.
L'effet produit par le dépôt de cette péti-
tion a clé très grand.
A LA COMMISSION DU BUDGET
L'Emprunt
Suppression de l'immunité de la Rente
La commission du budget continue à
« saboter » le projet d'emprunt.
Après avoir réduit'à.'900 millions les
1,300 millions demandés par le gouver-
nement, elle s'attaque maintenant à
l'immunité de la Rente qu'elle supprime
d'un trait de plume.
Mais comme si elle avait un peu honte
de son acte, elle se garde, bien, dans' le
procès-verbal officiel qu'elle commu-
nique à la presse, de souligner son sa-
botage.
Voici le texte de ce procès-verbal :
La commission du budget a entendu hier
la lecture des rapports de M. Noulens sur les
projets d'emprunt et détaxe successorale sur
te capital.
..1 la suite de quelques observations de MM.
Augagneur, Ceccaldi, diverses modifications
ont été apportées à la rédaction du rapport
sur l'emprunt en ce qui concerne la. question
posée par l'article 3 du projet relatif à l'ins-
cription à faire figurer sur les litres de renie.
Le rapporteur général a été autorisé à dé-
poser le soir même les deux rapports sur le
bureau de la Chambre.
M. Malvy a demandé alors à la commis-
sion d'insister auprès de la Chambre pour
discuter le projet de taxe sur le capital avant
le projet d'emprunt.
Le vote par appel nominal ayant été ré-
clamé sur cette proposition, il y a ctc pro-
cédé.
Ont voté pour: MM. A. Thomas, Aldy, Au-
gagneur, Gheusi, G. Godart, Grodet, Malvy,
Métin, Nail, Simyan, Veber, Borrel, Bou'f-
andeau, Ceccaldi.
Ont voté contre : MM. Nouions, Abel, Fer-
nand David,. Maginot, Péchadre, Raiberti,
Jules Roche, Roden, Denys Cochin, Brousse,
Lebrun, M. Maunoury.
N'ont pas pris part au vote : Comme pré-
sident la séance, M. Cochery ; comme retenus
à la commission de l'armée, MM. Bénazet et
Messimy. En conséquence, la proposition
Malvy a été adoptée par 14 voix contre- 12.
MM. Dariac et l'amiral Bienaimé, momen-
tanément absents au moment du vote, ont
déclaré que s'ils avaient été présents ils au-
raient voté contre.
Nous avons souligné le passage relatif
à l'immunité de la Rente pour montrer
avec quelle désinvolture, avec quelle
élégante négligence, le procès-verbal
officiel enregistre cette grave décision.
Il importe donc de compléter les ex-
plications de la commission du budget
pour bien faire saisir au public la portée
de la mesure prise au cours de la
séance.
Le gouvernement avait accepté d'ac-
cord avec M. Noulens, rapporteur géné-
ral, de substituer à la formule de l'arti-
cle 3 de son projet d'emprunt relatif à
l'intangibilité du coupon la formule en
usage dans les lois antérieures qui se
bornaient à maintenir les immunités
existantes.
Le gouvernement, par cette substitu-
tion considérait que l'immunité du cou-
pon était garantie pour être formulée
aussi explicitement que dans le texte
primitif.
D'accord avec MM. Barthou et Du-
mont, M. Noulens avait inséré dans son
rapport une phrase disant que l'enga-
gement résultant de cette formule pre-
nait le caractère «contractuel », du fait
même de l'inscription de la formule sur
le titre de rente.
Mais, sur l'initiative de M. Ceccaldi,
la commission a fait supprimer cette
phrase de façon à ce qu'on ne pût en in-
férer aucun engagement de l'Etal.
Elle u, de plus, précisé sa pensée en
faisant inséver dans le rapport qu'elle
Le Numéro quotidien : DIX CENTIMES en France et en Belgique - Etranger : VINGT CENTIMES
Mardi 25 Nôvembre 1913
Gaston CALMETTE
D iredetir- Gérant
RÉDACTION - ADMINISTRATION
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S'ADRESSER, 26, RUE DROUOT
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LE FIGARO
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de rire de tout... de peur d'être obligé d'en pleurer. » (BEAUMARCHAIS)
H. DE VILLEMESSANT
Fondateur
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SOMMAIRE
L'impuissance parlementaire et la défense
nationale.: GÉNÉRAL ZURLINDEN.
La Vit à . Paris : La Bande des Habits noirs :
SAINT-GRATIEN.
L'Emprunt : AUGUSTE AVRIL.
A l'Institut : Académie des sciences : CH.
DAUZATS.
La Chambre : Les mines : PAS-PERDUS.
A l'Hôtel de Ville : JANVILLE.
Pour la réintégration des Soeurs dans les
hôpitaux.
Petite chronique des lettres : PH.-EM. GLASER.
Gazette des tribunaux : La mort mystérieuse
de M. Poeckès : GEORGES CLARETIE.
Courrier de la Bourse.
Figaro - Théâtre : La Vie de théâtre : CLA-
VAROCHE. - Tribune libre. - Soirée
théâtrale. - Courrier des théâtres : RÉGIS
GIGNOUX. - « Paraphe 1er » : Louis BÈ-
NIÈRE.'- La Mode au théâtre : GHENYA.
Feuilleton ; « Arosa » : COLONEL H. A. SAWYER.
L'Impuissance
parlementaire
et la Défense nationale
La législature actuelle est _ près de
loucher à sa fin. Elle avait débuté sur
une campagne de presse, vivement me-
née, au sujet de ce qu'on appelait alors
« la faillite parlementaire ».
De grands journaux, de grandes re-
vues se sont occupés à ce moment de
faire ressortir les suites désastreuses, de
rechercher les causes de l'impuissance
du Parlement à remplir son rôle. Des
hommes compétents du Parlement, de
l'Institut, du monde des lettres... ont
été consultés sur les remèdes à apporter
à cette fâcheuse situation. Leurs avis
ont été publiés par la Revue en 1908.
Pour les uns, le remède n'existait pas;
pour d'autres, il devrait consister dans
l'amélioration de nos moeurs politiques ;
dans la diminution de l'action parlemen-
taire, en faisant intervenir le Conseil
d'Etat, « le référendum ».
Pour d'autres, et non des moindres, il
n'y avait pas de faillite parlementaire,
mais des défaillances individuelles. « De
la maladresse des mécaniciens, il ne
fallait pas conclure à l'imperfection du
mécanisme. » Le remède consisterait à
perfectionner notre régime électoral, à
réduire les sessions parlementaires, à
empêcher le pouvoir législatif d'empié-
ter sur le pouvoir exécutif et de nous
pousser « vers l'incohérence et l'anar-
chie ».
Pour d'autres enfin, on ferait peut-être
de la meilleure besogne, si l'on parve-
nait à organiser la représentation des
minorités ; si on réduisait le nombre des
députés et des sénateurs, et si.« le Pré-
sident de la République usait, plus qu'il
ne le fait, des droits considérables que
lui donne la Constitution »...
***
Cinq ans se sont écoulés depuis cette
consultation ; et cependant il ne semble
pas que nous ayons fait là le moindre
progrès, au sujet de la nécessité d'en-
rayer l'incohérence, l'anarchie, l'impuis-
sance parlementaire.
Tant qu'il ne s'agit que de questions
intérieures, le danger est grave, surtout
pour nos finances,soumises à de si rudes
épreuves; mais il n'est pas immédiat; il
nous laisse quelques années de répit.
Mais lorsque l'incohérence, l'anarchie,
s'attaquent à nos affaires étrangères, et
à leur appui normal, indispensable, l'ar-
mée nationale, le péril peut devenir
pressant, imminent, et nous mettre dans
la plus triste situation. Car nous sommes
entourés de voisins puissants, ombra-
geux ; se méfiant do notre idée de re-
vanche ; et, pour ne pas être surpris eux-
mêmes, prêts à se jeter sur nous, au
moindre signe de défaillance, à l'aspect
de la moindre fissure dans nos arme-
ments.
N'avons-nous pas vu, il y a quelques
années, un exemple mémorable, inou-
bliable, de ces dispositions ? Notre poli-
tique extérieure avait pris de l'ampleur,
de la raideur, un caractère agressif pou-
vant amener la guerre. Il nous aurait
fallu une armée plus forte que jamais ;
et, au contraire, on l'avait laissée à la
merci d'un parti qui l'avait saccagée,
ruinée, humiliée, et qui avait en même
temps délaissé la défense de nos places
fortes. Aussi, :dès qu'on nous a montré
les dents, avons-nous été forcés d'aban-
donner notre politique et même notre
ministre.
Vers la même époque, nous avons vu
des régiments entiers se révolter dans le
Midi contre leurs officiers; et les rap-
ports des généraux, publiés par le Jour-
nal officiel, attribuaient nettement cette
manifestation d'indiscipline, si trou-
blante pour le pays, à l'intervention des
politiciens dans les affaires militaires, et
au discrédit qu'ils avaient jeté sur les
chefs de l'armée.
Cette:année encore, nous venons d'as-
sister, en bas comme en haut de l'armée,
à des révoltes, dans lesquelles on sen-
tait nettement que l'espérance de trou-
ver, dans le pouvoir législatif, un appui
contre l'exécutif, avait joué un grand
rôle.
***
Voilà bien l'influence néfaste de l'in-
cohérence, de l'anarchie parlementaire,
sur la défense nationale. Cette influence
a été mise, une nouvelle fois, en relief
par un député socialiste, qui connaît
bien son Parlement, M. Marcel Sembat,
et dont le livre vient d'avoir un succès
retentissant : « Faites la paix -r ou faites
un roi ».
M. Sembat constate, cherche à prou-
ver que la République est incapable de
faire la guerre victorieusement, parce
que ses institutions sont trop instables,
pour qu'elle puisse faire de la bonne
préparation politique, dç la bonne pré-
paration militaire. Et par suite, il nous
engage à renoncer à la guerre, en nous
entendant avec l'Allemagne et en lui
abandonnant définitivement l'Alsace-
Lorraine.
Mais, est-il bien sûr que notre nation
- sans parler des socialistes - soit
prête à le suivre dans cette voie? L'em-
pressement avec lequel elle vient d'ac-
cepter, de provoquer elle-même, la loi
de trois ans, semble prouver, au con-
traire, qu'elle désire vivement ne pas
s'abaisser, s'humilier, devant qui que ce
soit ; et que, pour être prête à tout évé-
nement, elle veut, avant tout, avoir une
armée forte, respectée, bien entraînée,
bien commandée. .
D'un autre côté, elle est encore, en
majorité, foncièrement républicaine. Et
tout en se sachant maîtresse de ses des-
tinées, libre de faire, quand elle le vou-
dra, des changements dans la forme de
son gouvernement, elle ne manifeste
encore aucune tendance à « faire un
roi » ou un empereur.
Nous sommes donc voués, et pour
longtemps, de par la volonté de la na-
tion souveraine, à la République; à la
République, décidée à ne rien sacrifier
des droits, de l'honneur, des traditions
de gloire de la France. Le danger, résul-
tant de l'incohérence, de l'anarchie, de
l'impuissance parlementaire, va rester
suspendu sur notre pays pendant de
longues années encore ; et il est de toute
évidence qu'il serait du devoir de l'una-
nimité des partis, qui mettent l'intérêt
de la France avant le leur, de chercher
à remédier à ce péril si pressant, si in-
quiétant pour le présent et pour l'avenir
de notre nation.
Où trouver le remède, si ce n'est dans
le Président de la République? N'est-il
pas le chef de l'Etat, le représentant de
la souveraineté nationale? Et tout en
n'ayant aucune responsabilité propre,
n'a-t-il pas le devoir de veiller de haut
aux intérêts vitaux de la France, à la
sûreté, à la continuité de notre poli-
tique extérieure, à la force de notre
armée ?
Déjà, la constitution actuelle lui donne
bien des pouvoirs à cet égard. Elle le
charge de désigner le président du
Conseil des nouveaux ministères, et lui
confie ainsi le moyen d'assurer la suite
dans nos affaires étrangères.
Au point de vue de l'armée, dont il est
le chef suprême, le Président de la Ré-
publique a le droit de convoquer, quand
il le veut, le Conseil supérieur de la
guerre, et par suite de se renseigner au
plus vite, et à la meilleure source, sur
les intérêts réels de la défense nationale.
N'est-il j pas vrai'que- si cette consulta-
tion avait eu lieu, et si le Président de la
République avait alors usé de son droit
d'avertir le Parlement, nous aurions pu
éviter les honteuses pratiques du géné-
ral André, et l'erreur de la loi de deux
ans ?
Sans doute, avec nos gouvernants ac-
tuels, nous n'ayons rien à craindre de
semblable. Mais demain, quels seront
les hommes au pouvoir? Les nombreu-
ses alertes, que nous: avons subies coup
sur coup, viennent d'avertir la nation du
danger: Ce serait jouer avec le feu que
de ne pas en profiter pour faire exami-
ner s'il ne serait' pas utile de modifier
légèrement la Constitution, pour mieux
accentuer le rôle élevé du Président de
la République.
L'examen pourrait être fait, en dehors
des séances parlementaires, par une
commission parlementaire ou extra-par-
lementaire, ou bien par le Conseil d'Etat ;
et son résultat pourrait figurer dans les
programmes des prochaines élections.
Le pays aurait ainsi le moyen de donner
son avis, sur la question de savoir si,
oui ou non, il entend enrayer l'impuis-
sance parlementaire et mieux assurer la
défense nationale.
Général Zurlinden.
LA VIE A PARIS
La Bande
des Habits noirs
Sous ce titre : La Bande des Habits Noirs,
parait aujourd'hui, à la librairie Fasquelle,
un curieux volume de; notre confrère Félix
Duquesnel.
- Un roman ? me direz-vous.
Non, pas un roman, dans, l'acception cou-
tumière du mot: l'auteur lui-même s'en expli-
que en quelques lignes d'avant-propos : « Ça
n'est ni un roman, ni de l'histoire, écrit-il,
c'est un peu de tous les deux. Il y a bien des
détails romanesques, mais le fond de l'aven-
ture et ses personnages sont absolument
vrais, et ils ont existé, tels que je les dé-
peins. »
Ce qui ajoute à la curiosité de ce très inté-
ressant volume, c'est qu'au récit des exploits
de la bande se trouvent mêlés des personna-
ges célèbres, puisque nous voyons figurer, au
cours des aventures : H. de Balzac, d'Ennery,
Laurent Jean, Léon Gozlan, Frederick Le-
maître, Déjazet, Lafont, et volontiers, dirai-
je, toute la troupe des Variétés en 1845,
époque où se déroulèrent les événements ra-
contés. Cette époque, elle est, d'ailleurs,
reconstituée dans ses moindres détails. « Re-
constituée », nous pourrions mieux dire
« mise en scène », car l'auteur est homme de
théâtre, et son roman est un drame tout fait.
Je serais bien étonné si, quelque jour, il ne
montait pas sur. les planches.
Maintenant, qu'était-ce, au juste, que cette
« bande des Habits noirs » ?
Voilà : de 1835 à 1845, Paris fut dévalisé,
mis en coupe réglée, par une bande mysté-
rieuse, que la voix populaire surnomma la
« bande des Habits noirs ». Ce fut, tour à tour,
les bijoutiers et les banquiers qui reçurent
.es visites imprévues de ces voleurs insaisis-
sables, sur lesquels s'était greffée.une lé-I
gende: la Bande, disait-on, n'est pas compo- J
sée uniquement de voleurs de bas étage, de '
?pègre, mais il y a parmi eux des gens du
monde, affiliés, les uns opérant comme < indi-
cateurs », les autres prenant part aux expé-
ditions, comme de simples malfaiteurs. Ils opè-
rent la nuit et dans le jour redeviennent des
messieurs quelconques, qui vaquent à leurs
affaires ou à leurs plaisirs... On constatait,
avec raison d'ailleurs, que ces personnages
avaient l'argent facile.
La bande, en tout cas, procédait avec une
grande habileté et une belle discrétion, puis-
qu'elle accomplit ses méfaits sans être in-
quiétée, pendant au moins une dizaine d'an-
nées. ' .
La police était impuissante ; comme elle ne
mettait la main sur aucun des bandits, on di-
sait dans le peuple qu'elle était de '« mèche >
et qu'elle fermait les yeux à propos, pour ne
pas voir. ? '?
La police, elle, fut servie, en 1844, comme
cela lui arrive le plus souvent, par un Hasard
heureux, qui la mit sur la . piste et lui permit,
à un moment donné, de jeter le filet et de ra-
masser une grande partie de la bande. Beau-
coup, cependant, échappèrent. On prétendit
même que, dans le nombre, il en fut sur les-
quels on évita prudemment de porter la
main, dans la crainte du scandale. On put
s'apercevoir alors que, dans la bande, le
nombre des « gens du monde » était infime.
Il n'y en avait guère, on pourrait presque
dire qu'il n'y en avait pas. Car si l'on ex-..
cepte le chevalier de Fonteau, un déclassé
de très bonne famille, qui ne fut pas arrêté,
parce qu'on l'avait expédié aux grandes In-
des, les autres étaient plutôt des bourgeois
ou de simples aventuriers, qui prenaient re-
lief sur le personnel de la bande composée,
pour la plus grande part, de vulgaires mal-
faiteurs.
On peut citer, cependant, parmi les figures
les plus originales, le grand chef, Mack, dit
La Bussière, et mieux encore, le « Marquis »,
un coquin de belle envergure, commerçant
notable, dont la maîtresse, Sidonie Richard,
tenait un magasin de modes très achalandé.
La Bussière était officier de la garde natio-
nale et porté pour la croix de la Légion
d'honneur, qu'il aurait obtenue à la féte
du Roi, si dans l'intervalle- le juge des-
truction n'avait eu l'indiscrétion de le faire
arrêter. Masson, dit Cassun, un prix d'hon-
neur de grand concours au lycée Charle-
magne, un latiniste distingué. Le bour-
geois Pernet, qui dirigeait un bazar ; celui-là,
homme d'ordre, tenait en partie double sur
des livres de commerce la comptabilité des
vols auxquels il avait pris part. Le poète élé-
giaque Clodomir Lambert, dit le petit Clodo,
le béguin des dames de l'époque, qui ne fut
jamais pris et quitta la carrière pour faire un
riche mariage.
Mais -lp plus connu de la bande,-et le plus
original, était, sans contredit, Alfred de May-
lian, d(t Can-Can, ancien officier de cavalerie,
élégant, aimable, bien élevé, charmant, reçu
partout, grand coureur de coulisses et de
clubs, ayant maîtresse aux Variétés et semant
les louis, sans compter. Celui-là, très spirituel,
très cordial, "très connu, était un des rois de
Paris. D'où venait sa fortune ? Personne ne le
savait, on le disait grand spéculateur et joueur
heureux. Il était intimement lié avec d'Ennery,
et en relations suivies avec Balzac, qui l'avait
pris comme modèle pour son Rastignac. Com-
ment, par quel hasard le grand romancier
avait'-il été en relations avec Maylian, et
même avec quelques autres choryphées de la
bande, - ignorant, bien . entendu, l'industrie
à laquelle ils appartenaient,- qui pourrait le
dire ? Ce qu'on peut affirmer, c'est qu'il avait
trouvé là des modèles inspirateurs, car La
Bussière devint Vautrin, Clodomir fut Van-
denesse, et Pernet, . Gaudissart.
Balzac suivit assidûment le procès aux
Assises, quand il fut édifié sur les qualités
réelles de, ses relations. Eugène Sue, lui aussi,
trouva dans le bandit Rivoiron et sa concu-
bine, la vieille Madeleine Piquet, deux types
qu'il utilisa dans ses Mystères de Paris, sous
forme du ? « Maître d'école » et de « la
Chouette».
Ce qui donne une très grande curiosité au
volume, c'est que tous ces personnages y
jouent un rôle, le rôle qu'ils ont joué dans la
réalité de la vie. L'auteur les conduit jusqu'au
bagne, et ici se place un épisode touchant,
absolument authentique : De ses liaisons avec
une comédienne des Variétés, Maylian avait
eu une fille, qu'il adorait, laquelle, bien en-
tendu, ignorait la situation de son père, qu'elle
aimait de tout son coeur Elle lui avait juré
que « quoi qu'il arrivât » elle ne l'abandonne-
rait jamais. Quand elle connut la vérité, et
que son père eût été condamné à quinze ans
de travaux forcés, elle ne l'abandonna pas,
comme elle l'avait juré, le suivit au bagne, le
soutint, et après des années de supplications,
obtint sa grâce.
En lisant la Bande des habits noirs, on
peut constater que les procédés du cambrio-
lage, en cours aujourd'hui, étaient déjà connus
et pratiqués, il y a soixante ans, et le vol dit
du Palais-Royal, chez le bijoutier Tugot, res-
semble singulièrement à celui de ces jours
derniers, pratiqué rue des Capucines. On entre,
la nuit, chez Tugot, sans ouvrir les portes,
après avoir percé le mur du voisin, le chan-
geur Montraux, le soir d'un dimanche, alors
que Montraux et sa famille étaient à dîner
aux Frères-Provençaux.
Signalons aussi que le livre des Habits noirs
est accompagné d'une trentaine de gravures,
portraits et scènes, et que parmi les portraits,
il; j- a un crayon d'Eugène Lamy, qui repré-
sente Déjazet à cinquante-deux ans, lequel
est un véritable chef-d'oeuvre. A cinquante-
deux ans, Déjazet était encore toute jeune.
Saint-Gratien.
Souscription
pour le monument Massenet
Nous publierons demain la huitième
liste de notre souscription.
Le total des sept premières listes
monte à 44,090 fr. 25.
Les souscriptions sont reçues au Fi-
garo et au Ménestrel.
Échos
£a Température
La pression barométrique a monté dans le
nord de l'Europe ; mais elle a baissé sur le
sud-ouest. En France, il y a des différences
de 3 et 4 millimètres. A Boulogne la baisse
est plus sensible 761 mm3, au lieu. de 768mm4 la
veille. A Paris, au lieu de 769""".
La température aussi a baissé. A Paris,
hier matin 70 et à cinq heures 10°. Après une
très légère pluie la nuit, le ciel a été hier peu
nuageux.
Départements, le matin, au-dessus de \èro :
i° à Limoges et à Clermont ; 20 au 1 Mans ;
30 à Nantes et à Rochefort ; 40 à Toulouse;
f° à Bordeaux, à Cette et à Marseille ; 6° à
)unkerque; 8° à Brest; 90 à Biarritz; 14° à
Alger. ? < . . ? '
En France, le temps va rester généralement
nuageux avec température sensiblement la
même ; quelques pluies sont encore proba-
bles.
(La température du 24 novembre 1912 était,
à Paris : le matin, 2"; le soir, io°. Baromètre :
769""". Couvert.)
Monte-Carlo. - Température prise sur la
terrasse du Casino de Monte-Carlo : A dix
heures du matin, 20°; à midi, 24". Temps très
beau. ' '? ' .
Du New York Herald :
A New-York : Beau. Température : max.
10°.; min., 6°.'Vent nord-ouest. -A Londres :
Couvert. Température : max., 90, min., 70.
Vent ouest-sud-ouest. - A Berlin : 30.
Les Courses
Aujourd'hui, à 1 heure 15, Courses à
Enghien. - Gagnants du Figaro :
Prix de l'Albigeois : Reine Anne; Miltois.
. Prix du Tarn : Le Mont Saint Michel ;
Valéria.
Prix des Causses : Chloral ; Drinker.
Prix du Languedoc : Ecurie J. Hennessy ;
Koléah.
Prix de la Lozère : Pyrrhus ; Akbar II.
Prix du Vivarais : Ukase II ; Qui.
A Travers Paris
Les voyages présidentiels.
Une délégation est allée hier inviter le
Président de la République à visiter,
pendant les vacances de 1914, l'Ardèche
et le Vivarais. Elle était composée du
préfet de l'Ardèche, du sous-secrétaire
d'Etat aux finances, M.. Bourély, de MM.
Astier, Murât et Vincent, sénateurs, et
de MM. Duclaux-Monteil, Challamel, de
Gailhard-Bancel et Jules Roche, dé*
putés. . " 1
M. Poincàré a répondu que cette invi-
tation lui était très agréable, et qu'il se-
rait heureux de s'y rendre. Mais il a déjà
pris l'engagement de faire un voyage de
tourisme dans les Alpes, et ne sait s'il
lui. sera possible de concilier deux itiné-
raires à la même époque.
La reine d'Espagne, qui est mainte-
nant en excellente santé, compte partir
après-demain jeudi pour l'Angleterre
où, auprès de sa mère la princesse Henry
de Battenberg, elle attendra le retour de
S. M. Alphonse XIII.
? Elle a reçu, hier, Madame la comtesse
de Paris, la grande-duchesse Cyrille et
la princesse Nicolas de Grèce.
C'est aujourd'hui, à dix heures, que
seront célébrées les obsèques de M.
Edouard Lockroy, ancien député de Pa-
ris, ancien ministre de l'instruction pu-
blique, du commerce et de la marine.
L'inhumation doit avoir lieu au cime-
tière du Père-Lachaise où plusieurs dis-
cours seront prononcés.
M. Pierre Baudin, ministre de la ma-
rine, au nom du gouvernement, rendra
un dernier hommage à l'homme poli-
tique, au ministre qui consacra tout son
dévouement et toute son intelligence au
développement de nos forces navales.
A la Société des Gens de lettres.
On a vu les incidents de la séance
mouvementée qu'a tenue, dimanche, la
Société des Gens de lettres. Le vote, qui
avait suivi la discussion passablement
orageuse de la proposition relative à la
modification des statuts, s'était ressenti
de la confusion au milieu de laquelle il
avait été émis, et l'assemblée s'était par-
tagée en deux parties presque égales.
Le comité s'est réuni hier, et, après
avoir examiné la situation, il a, à l'una-
nimité, pris la résolution d'envoyer aux
sociétaires la convocation suivante ;
En raison des conditions dans lesquelles a
eu lieu le vote de l'assemblée générale ex-
traordinaire, dimanche dernier, sur l'amen-
dement de M. Pierre Decourcelle, le comité
décide de convoquer à nouveau cette assem-
blée générale extraordinaire, dans le but de
procéder au scrutin.
La réunion aura lieu le dimanche, 14 dé-
cembre, au siège social, 10, cité Rougemont,
à deux heures.
L'appel nominal sera fait à deux heures et
demie.
Le comité a également pris des me-
sures pour que le vote ait lieu désormais
dans un ordre parfait, afin d'éviter la
confusion qui a entraîné, dimanche der-
nier, une erreur regrettable. On votera
en.suivant l'ordre alphabétique, après
avoir tiré au sort la lettre par laquelle
commencera l'appel des noms. C'est la
méthode employée dans nos assemblées
parlementaires pour les scrutins à la
tribune.
Le comité Jalliffier.
M. R. Jalliffier, inspecteur général de
l'instruction publique, ancien professeur
d'histoire au lycée Condorcet, fut enlevé
l'année dernière, nos lecteurs s'en sou-
viennent, à l'affection et à l'estime de
ses collègues et de ses élèves.
Un comité vient de se former, dans le
pieux dessein d'orner sa tombe, au Père-
Lachaise, d'un médaillon en bronze ou
en marbre, et de perpétuer son souvenir
en offrant, s'il se peut, aux souscripteurs
une plaquette ou une médaille qui rap-
pellerait ses traits.
Ce comité, présidé par M. E. Rodoca-
nachi, compte parmi ses membres MM.
G. Morel et Ernest Dupuy, inspecteurs
généraux de l'instruction publique; Blan-
chet, proviseur honoraire, et Gazeau,
proviseur du lycée Condorcet; Humbert,
prof tisseur honoraire au lycée Condorcet ;
Henri Vast, examinateur honoraire à
l'Ecole spéciale militaire, etc.
Parmi nos lecteurs, nous sommes per-
suadés qu'il se trouve un grand nombre
d'anciens élèves du maître éminent et
bienveillant qui a formé tant de généra-
tions et qui a été pour elles un exemple,
non seulement par la profondeur de son
savoir, mais aussi par la modestie et la
dignité de sa vie; ils seront heureux,
nous en sommes certains, de contribuer
à l'hommage que des amis bien inspirés
s'apprêtent à rendre à ia mémoire de ce
grand universitaire. . .
Dès maintenant, les souscriptions peur
vent être adressées au trésorier du Co-
mité,qui est M- Henri Gasquet, auditeur
au Conseil d'Etat. .
La communication suivante nous est
parvenue dans la soirée :
M. Paul Déroulède, dont la santé subit
une légère aggravation occasionnée par un
refroidissement, est obligé pour quelque
temps à un régime plus sévère et à un repos
plus complet.
En conséquence, les médecins soussignés
prient les amis et les délégations annoncées
par la Ligue des patriotes de remettre leurs
visites jusqu'à huitaine.
Docteurs FRESSINGER et J. MAGNIN.
24 novembre 1913.
Nous voulons espérer que cette indis-
position sera de courte durée et nous
adressons nos meilleurs voeux de prompt
rétablissement au grand patriote Paul
Déroulède.
Nous recevons la lettre suivante :
Ayant l'occasion de passer journellement
avenue du Trocadéro, je suis trop souvent
témoin de U souffrance des malheureux
chevaux employés au transport de matériaux
et de lourds, chargements nécesaires à la
construction des quartiers du Trocadéro, de
Passy et d'Auteuil.
L'avenue „du Trocadéro, en une longue
pente, ïà rue te Longchamp et la rue Bois-
sière, pavées et glissantes, sont les princi-
pales artères où'passent les lourds camions.
Il me semblé que la'création d'un poste de
secours - avec' un ou plusieurs'chevaux de
renfort - s'impose,.comme on l'a fait au bas
de la rue de Clichy.
Souhaitons que ce souhait. généreux
soit entendu.
Aujourd'hui, à l'Hôtel Drouot, salle 7,
s'ouvrira l'exposition de l'admirable
bibliothèque de feu le marquis de Pio-
lenc. La vente, qui va passionner tous
les bibliophiles, commencera le mer-
credi 26 novembre, sous la direction de
M0.André Couturier, assisté des experts
Henri Leclerc, pour les livres anciens,
et Aug. Blaizot, pour les livres mo-
dernes.
Les enchères occuperont quatre va-
cations.
***
Demain, à l'hôtel Drouot, salle 11,
s'ouvrira l'exposition de faïences et de
porcelaines anciennes, provenait de la
collection de M. Marius Bernard, de
Marseille. Il s'agit là de pièces tout à
fait remarquables et depuis longtemps
connues dans le monde des amateurs,
pièces sorties des fabriques fameuses-de
Marseille, Moustiers, Sceaux, Mennecy,
Frankenthall, Nyons, Saxe, Allemagne,
Saint-Cloud, Sèvres, etc.
La vente, qui occupera les vacations
des 27 et 28 novembre, sera dirigée par
M0 Henri Baudoin, assisté de l'expert
Vandermeersch.
Tranquillisez-vous, consommateurs, le
service des fraudes veille et vous lui
devez un peu de conserver bon pied, bon
oeil et bon estomac.
11 a dernièrement prélevé chez M. L...,
cafetier, une bouteille de Quinquina
Dubonnet remplie d'un produit simi-
laire. Le Parquet de Fontainebleau, saisi,
a poursuivi, et le Tribunal correctionnel
de cette ville a condamné, le 24 octobre
dernier, ledit débitant à 250 francs d'a-
mende, à l'insertion du jugement dans
cinq journaux et aux dépens avec con-
trainte par corps.
Sévère... mais juste.
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Nouvelles à la Main
Le tango est condamné dans les cours
de la Triple Alliance.
- C'est la gloire : le voici au pro-
gramme du Concert européen.
Pour aller du Trocadéro à la Bastille,
il faut franchir douze chantiers.
- Et l'on vient à Paris pour faire son
chemin !
Le Masque de Fer.
Pour la réintégration des Soeurs
dans les hôpitaux
Une pétition ; 167,849 signatures
La discussion du rapport de M. Va-
renne au sujet de la réintégration des
Soeurs dans les hôpitaux aura lieu au-
jourd'hui, au cours de la séance que
tiendra à l'Hôtel de Ville la cinquième
commission municipale. En prévision de
cette discussion, M. Aucoc, le distingué
conseiller du quartier Gaillon, a remis
à M. Chassaigne-Goyon, président du
Conseil municipal, une pétition qui est
signée par 107,849 habitants de Paris et
de la banlieue, et dont voici le texte :
Monsieur le président,
Messieurs les conseillers municipaux,
Nous prenons la respectueuse liberté de
vous remettre des pétitions signées par
167,849 habitants de Paris et de sa prochaine 1
banlieue, qui vous demandent instamment de
donner une suite favorable aux propositions
qui sont soumises au Conseil en vue de ré-
server, dans la nouvelle organisation hospi-
talière, quelques établissements desservis par
les Soeurs. . .
Les pétitionnaires.ne visent aucun but po-
litique.
Lpur seul désir est de permettre au malade
indigent qui exprime le souhait d'être soigné
par des religieuses d'obtenir satisfaction.
Ils ne veulent porter atteinte ni aux droits
ni aux situations acquises par le personnel
existant, mais ils estiment que les malades
ont aussi le droit d'exprimer leur volonté et
qu'il est juste, d'y faire droit.
C'est donc, en toute confiance qu'ils s'a-
dressent à votre esprit de liberté et. de jus-
tice ; ils espèrent que vous ferez droit à leurs
justes revendications et vous présentent,
messieurs, leurs hommages respectueux.
Cette lettre envoyée à tous les conseil-
lers porte les signatures de MM. Watrin,
rue de la Roquette. Fournier, rue do
Lourmel, Deshayes et Vallet, domiciliés
à Levallois.
Les feuilles de pétition avec les si-
gnatures ont, réunies, l'épaisseur d'un
gros dictionnaire.
Les feuilles signées seront communi-
quées aujourd'hui à la 5° commission.
L'effet produit par le dépôt de cette péti-
tion a clé très grand.
A LA COMMISSION DU BUDGET
L'Emprunt
Suppression de l'immunité de la Rente
La commission du budget continue à
« saboter » le projet d'emprunt.
Après avoir réduit'à.'900 millions les
1,300 millions demandés par le gouver-
nement, elle s'attaque maintenant à
l'immunité de la Rente qu'elle supprime
d'un trait de plume.
Mais comme si elle avait un peu honte
de son acte, elle se garde, bien, dans' le
procès-verbal officiel qu'elle commu-
nique à la presse, de souligner son sa-
botage.
Voici le texte de ce procès-verbal :
La commission du budget a entendu hier
la lecture des rapports de M. Noulens sur les
projets d'emprunt et détaxe successorale sur
te capital.
..1 la suite de quelques observations de MM.
Augagneur, Ceccaldi, diverses modifications
ont été apportées à la rédaction du rapport
sur l'emprunt en ce qui concerne la. question
posée par l'article 3 du projet relatif à l'ins-
cription à faire figurer sur les litres de renie.
Le rapporteur général a été autorisé à dé-
poser le soir même les deux rapports sur le
bureau de la Chambre.
M. Malvy a demandé alors à la commis-
sion d'insister auprès de la Chambre pour
discuter le projet de taxe sur le capital avant
le projet d'emprunt.
Le vote par appel nominal ayant été ré-
clamé sur cette proposition, il y a ctc pro-
cédé.
Ont voté pour: MM. A. Thomas, Aldy, Au-
gagneur, Gheusi, G. Godart, Grodet, Malvy,
Métin, Nail, Simyan, Veber, Borrel, Bou'f-
andeau, Ceccaldi.
Ont voté contre : MM. Nouions, Abel, Fer-
nand David,. Maginot, Péchadre, Raiberti,
Jules Roche, Roden, Denys Cochin, Brousse,
Lebrun, M. Maunoury.
N'ont pas pris part au vote : Comme pré-
sident la séance, M. Cochery ; comme retenus
à la commission de l'armée, MM. Bénazet et
Messimy. En conséquence, la proposition
Malvy a été adoptée par 14 voix contre- 12.
MM. Dariac et l'amiral Bienaimé, momen-
tanément absents au moment du vote, ont
déclaré que s'ils avaient été présents ils au-
raient voté contre.
Nous avons souligné le passage relatif
à l'immunité de la Rente pour montrer
avec quelle désinvolture, avec quelle
élégante négligence, le procès-verbal
officiel enregistre cette grave décision.
Il importe donc de compléter les ex-
plications de la commission du budget
pour bien faire saisir au public la portée
de la mesure prise au cours de la
séance.
Le gouvernement avait accepté d'ac-
cord avec M. Noulens, rapporteur géné-
ral, de substituer à la formule de l'arti-
cle 3 de son projet d'emprunt relatif à
l'intangibilité du coupon la formule en
usage dans les lois antérieures qui se
bornaient à maintenir les immunités
existantes.
Le gouvernement, par cette substitu-
tion considérait que l'immunité du cou-
pon était garantie pour être formulée
aussi explicitement que dans le texte
primitif.
D'accord avec MM. Barthou et Du-
mont, M. Noulens avait inséré dans son
rapport une phrase disant que l'enga-
gement résultant de cette formule pre-
nait le caractère «contractuel », du fait
même de l'inscription de la formule sur
le titre de rente.
Mais, sur l'initiative de M. Ceccaldi,
la commission a fait supprimer cette
phrase de façon à ce qu'on ne pût en in-
férer aucun engagement de l'Etal.
Elle u, de plus, précisé sa pensée en
faisant inséver dans le rapport qu'elle
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