Titre : Figaro : journal non politique
Éditeur : Figaro (Paris)
Date d'édition : 1910-01-13
Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication
Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 13 janvier 1910 13 janvier 1910
Description : 1910/01/13 (Numéro 13). 1910/01/13 (Numéro 13).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
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Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Description : Collection numérique : France-Brésil Collection numérique : France-Brésil
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k288705k
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
( ®s?
Jeudi 13 JanvleiM^fei
Le Numérp quotidien "== S&M & SÊINB-ET-OISE 15 centimes = DEPARTEMENTS 20 centimes
"Y' -C. <, ,<¡'"
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56e Année 38 Série N° 13
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de rire de tput. de peur d'être obligé d'en pleurer. » (Beaumarchais.)
s o :mci^ aire:
Les lettres de Musset à a Inconnue » •• Alfred
de Musset.
La. Campagne électorale J. Coudurier.
Le Fivo 6'0/ock du « Figaro » Fabien.
Figaro à Nm-York Moriss Noël.
La Chambre PAS-PERDUS. •
Autour de. la politique Auguste Avril.
Les décorés du îcr janvier.
Journaux et Revues Axdeé Be aubier.
Le Monde religieux Occultisme et Spiritisme
̃Julien DE Narfox.
L'agitation ouvrière Ed. Casanova.
Viotime du devoir Les obsèques de Deray
JEÀN DE PARIS.
Gazette dés tribunaux Georges Claretje.
Courrier de la Bourse Armand Yvel.
Le Théâtre lkloiite-Carlo :̃ La Saison de comé-
die Un Parisien-.
Feuilleton Là Forestière Georges Fo-
RESTIER.
lies Mires de IBusset
à F" Inconnue
Nous commençons aujourd'hui -la publica-
tion- des lettres inédites d'Alfred. de Musset
à Aimée d'Alton (devenue plus tard Mme
Paul.de ..Musset) '(1), lettres déjà. fameuses
sous ce titre Lettres à l' « Inconnue ».
̃En tète de la copio de ces lettres faite par
Mme Paul de, Musset on lit ces lignes
qui leur servent en quelque sorte de préface
5 "r, V.- -'••' 188O ••̃
Voici quarante-trois ans que j'ai reçu
ces lettres. Je les ai toujours conservées.
Aujourd'hui, après avoir éliminé quan-
tité de petits billets- qui avaient leur nu-
rnëro,maisquinedisaientabsolumenlnen,
j'ai effacé es adresses, et dans la crainte
que l'encre n]e détruisît quelque partie des
lettres, je les ai recopiées moi-même (3).
Paul de Musset parle, dans la biogra-
phie de son frère, Alfred de Musset (an-
née ÏS 37], d'une liaison (passion récipro-
que) qu'il eut avec une toute du grand
monde, dont il a gardé toute sa vie un
bon souvenir.
Jç ne sais pas quelles seront les idées
qui auront cours en 1930 (4). En lisant
(ces lettres), on ne devra pas oublier
qu'Alfred de Musset et MlleX. faisaient
partie de celte génération ardente, pas-
sionnée, enthousiaste, dont le poète a
parlé dans l'introduction de la Confession
d'un Enfant du siècle.
:-là$:Mëes^mt tellement changé de-
puis cette époque Ce qui paraissait tout
̃ simple "aïôrs ̃ esfâé~ïïe?ui chose incompré-
hensible aujourd'hui. Que sera-ce en
j930?
L'amour avait, dans ce temps-là, une
autre allure qu'à présent. Quand le
monde le trouvait excusable, il allait
jusqu'à le protéger. Lorsqu'on se mêlait
d'aimer, rien ne se faisait à demi, les
échanges de sentiments et de toute chose
étaient sans limites.
,̃,̃̃ ̃l'' `
̃ -J Mars 1837 (5).
'La main me tremble en vous écrivant
et peut-être ai-je tort de le faire votre
charmant secret n'a pas été trahi, etvous
dire-comment je le sais serait bien diffi-
cile.'Je ne le sais pas mais j'en suis
sûr r– et quoi qu'il puisse' en arriver, il
m'est impossible de ne pas vous en re-
mercier.
S'il est vrai- qu'un livre écrit avec le
cœur puisse faire de loin quelque bien à
un cœur :ami,- il faut que l'écrivain ait la
permission de dire à son tour quel bien
lui font de pareilles récompenses. Il faut
qu'il réponde,-et qu'il supplie qu'on ne
pense pas que c'est son amour-propre
qui répond il faut qu'il ose dire
vous pour qui j'ai écrit, pour qui j'ai
.veillé, de telles choses me paient de tout,
et c'est moi qpii'vous suis redevable. Les
applaudissements enivrent, mais ils du-
rent peu et leur jouissance est bien lé-
(gère; mais qui m'ôtera jamais ce que ce
'cher:petit trésor (6) m'a donné de cou-
rage, d'orgueil, d'espérance ? Quand vous
devriez en sourire maintenant et l'avoir
peut-être.oublié, et trouver qu'une tête
ifolle se, monte bien vite sur un caprice
passé, qu'importe même? Recevez donc
̃cette lettre comme j'ai reçu votre envoi,
avec 'étonneraient peut-être, mais dites-
vous que c'est un cœur vrai que vous
'< avez fait battre.
Y a-t-il autre chose au monde? Le
.reste n'est-il pas un rêve ? Ah je le sens
dans ce moment-ci, où je ne sais quelle
idée d'avenir ou d'ambition va peut-être
me faire partir d'un jour à l'autre pour
quelque temps. Vous le dirai-je? Au
milieu de ces courses de solliciteur, de
cesàudiences auxquelles je suis obligé
et qui me mènent Dieu sait où, cette
petite bourse. qui m'accompagnera me
parle le seul vrai langage. Hélas! c'est
donc pour y mettre quelques pièces d'or
que je partirai Est-ce pour cela que
vous l'avez faite? ?'
Pardonnez-moi ce qu'il y a de ridicule
à oser vous parler ainsi. Je puis me
taire mais non parler à moitié. Vous
êtes ainsi, m'a-t-on dit, je crois, et sans
cette idée de départ, peut-être n'oserais-je
pas vous écrire.
Mais pourquoi maintenant et de si
loin? Comment se fait-il qu'à Paris, près
de vous, j'aie cent fois eu sur les lèvres
ce que je voudrais vous dire aujour-
(1) Voir, dans le-Figaro d'hier, l'histoire de
cet amour d'Aliïed dé Musset.
(2) Cette copie, jointe aux lettres originales,
forme un cahier du III, 88 pages in-8°.
(3). Elle ne s'est pas contentée d'effacer les
adresses, elle a rature violemment un certain
nombre d/s passades et elle en a supprime d'au-
tres h coups de ciseaux, avec la collaboration de
Paul de -Musset, son mari.
(4; C'était la date. qu'elle avait primitivement
fixée pour la coihniunii'ation du manuscrit.
1.5} Cette. lettre, comme beaucoup d'autres, a
été datée par Paul de Musset qui s'est servi
pour cela des -timbres de la poste, quand ils n'é-
taient, pas trop effacés. ·
(tj)-La bourse qu'Aimée lui avait donnée.
d'hui, et que je n'aie jamais essayé de
vous le dire sans presque vous fâcher?
Je n'ai seulement jamais pu vous dire
que je vous trouvais belle, et le compli-
ment le plus aisé et le plus ordinaire
vous devenait désagréable par ma mala-
dresse. J'y pense aujourd'hui et je me
dis: tant mieux, tant mieux que nous
n'ayons jamais échangé de ces paroles
banales on doit serrer une main
comme la vôtre et non la baiser froide-
ment. Oui, il y a quelque amitié pour
moi dans cette main qui a fait ce petit tra-
vail si fin, si précieux, il y a une pensée
de vous sur chacun de ces petits fils dé-
liés, il y a du moins un regard de vous
sur chacun d'eux. Quand vous reverrai-
je ? Quand reviendrez-vous? Y serai-je
encore?Voilà à quoi je pense maintenant,
et je vous demande en grâce, si cette
lettre vous parait extravagante, de ne pas
y répondre, mais de ne pas m'en faire
repentir. Un mot dur de vous me ferait
plus de mal que le reste ne ni'u fait de
bien, car je vous connais maintenant. et
je vous aime, et ni vous ni moi n'y pou-
vons plus rien. Vous qui ne me connais-
sez pas, vous penserez que c'est l'effet
d'un moment, ou un langage de jeune
homme. Je sais ce que vous me diriez si
vous me répondiez. Je sais aussi ce que
je sens et que je- n'ai jamais de ma vie
menti ni à moi ni a personne..Ce n'est
pas une qualité je suis trop pour
mentir." Me répondrez-vous ? Je ne
sais mais quelque soit le sort de cette
lettre, je la ferme plus, heureux que je
ne l'ai commencée. Elle portera du
moins quelque chose de mon cœur à nn
noble cœur, à qui je me confie, et qui en
fera ce qui lui plaira. ·
Alfred DE Musset.
'̃̃•̃ II ̃
31 mars 1837 .;i\.
J'ai laissé passer hier sans vous répon-
dre, parce qucj'avais le soir une audience
m"c (ministérielle) et que je croyais pou-
voir répondre -ensuite à votre question.
Rien n'est plus décidé qu'auparavant, et
je ne sais ni si je partirai, ni quand,
ni où j'irai; je suis engagé p. c. q. (parce
que) le Prince royal a demandé pour
moi au président du Conseil une mis-
sion diplomatique il n'est pas possi-
ble de reculer maintenant si on m'ac-
corde ce que j'ai sollicité moi-môme
voilà où j'en suis. Cependant je n'irai
pas en tout cas hors d'Europe, et ce ne
sera pas pour longtemps, j'espère ai-
je besoin de vous dire que ce qui était
mon unique désir il y a un, mois me dé-
sole aujourd'hui? Comment prévôir&gg,
destinée ? En vérité, il y a telles occa-
sions où le hasard semble railler les
hommes et se servir de leurs propres
espérances pour les faire souffrir! Puis-
que je suis en train de vous confier mes
secrets d'Etat, je vous dirai que c'est
probablement en Espagne que j'irai,
mais comme vous le savez peut-être, le
ministère va se modifier, et qui sait?
j'espère.
Maintenant, parlons raison.
Je crois vous aimer, enfant, et je ne
me trompe pas. Votre santé, dites-vous,
est un obstacle invincible; je n'en con-
nais pas à l'amour. Quant à « la femme
plus âgée- que moi, au visage de plus en
plus sérieux » et à « la condamnation »,
permettez-moi de dire à ma vieille amie
de vingt-cinq ans que j'en ai vingt-six,
que .je crois son cœur très sérieux,
mais son jeune et charmant visage très
gai et très couleur de rose qu'une
chaise longue n'est pas un si vilain meu-
ble, pour en dire du mal; que pour les
talens.vous avez le premier de tous, ce-
lui d'être belle, et que pour l'esprit, ce
qui fait le charme et l'attrait irrésistible
du vôtre, c'est précisément ce mélange
de gaieté et de sérieux, de vivacité et de
langueur. Enfant, le bonheur est fait
pour vous, s'il est fait pour quelqu'un
au monde.
Vous connaissez mon caractère, dites-
vous. -Vous vous trompez à votre tour.
Je suis plus vieux que vous d'un an par
l'âge, et par l'expérience de dix ans. Que
ce mot d'expérience ne vous fasse pas
sourire mon expérience n' est pas
grand'chose; laissez-moi vous dire ce
qu'elle m'a appris.
Faire de beaux rêves et vouloir les
réaliser est la-; première l'inévitable
condition des grands cœurs. Il faut ce-
pendant qu'en entrant dans la vie la
réalité et ses mille dégoûts frappent tôt
ou tard l'espérance encore vierge et l'a-
battent au plus haut de son vol. Ce n'est
pas une phrase de moraliste que je dis
là, c'est une vérité éternelle. La pre-
mière expérience, Aimée, consiste à.
souffrir, elle consiste à trouver et à
sentir que les rêves absolus ne se réali-
sent presque jamais; ou que, réalisés,
ils se flétrissent et meurent au contact
des choses de ce monde. Un sentiment
d'amère réflexion est donc le résultat de
cette première épreuve. Le cœur, blessé
dans son essence même, dans son pre-
mier élan, saigne et semble à jamais dé-
chiré.
Cependant, on vit et il faut aimer
pour vivre encore; on aime avec crainte,
avec défiance, et peu à peu on regarde
autour de soi et on s'aperçoit que la vie
n'est pas aussi triste qu'on l'avait jugée,
on-revient à soi, on revient au bonheur,
à Dieu, a la vérité. Le cœur, plus ferme,
accepte les obstacles, les chagrins, les
dégoûts même; sûr de lui, il les prévoit,
les combat et les change quelquefois en
biens. Plus résigné, il jouit mieux des
jours heureux, les appelle avec plus
d'ardeur, les prolonge avec plus de soin.
Il en vient enfin à se dire le mal n'est
rien, puisque le bonheur existe.
Voilà mon expérience, Aimée, et celle
que je voudrais vous donner, si j'avais
quelque pouvoir sur votre bon et noble
cœur. Ce n'est pas là la conclusion du
livre que vous aimez (2) et qui n'en est
pas moins vrai; mais c'est là ce qui le
suit, ce qui doit le suivre. Ne dites ja-
(I) Lettre adressée à Chàlons-sur-Marne.
t.2) La Confession d'un Enfant du siècle (Note
de Paul de Musset;.
mais, mon beau moinillon rose (1), que'
Dieu vous refuse le bonheur et ne eher^
ehezpas a« motifs de souffrances dans
ce que vous appelez, vos idées folles
ce" sont des idées sages, les plus pré-
cieuses, les seules vraies. Laissez battre
votre cœur, laissez-vous aimer; laissez
faire le Destin, il y a de beaux jours ici-
bas ce bonheur que vous niez, il est en
vous, dans vos yeux, sur vos lèvres,
dans votre sein respectez votre trésor.
Le nom d'ami vous plaît. Enfant!
Amitié, amour, sont-ce donc deux mots?
Ma lettre, dites-vous, renverse vos es-
pérances. La vôtre me fait remercier
Dieu. Elle m'ouvre un monde d'espé-
rances, de désirs, de tourments sans
doute, mais de jouissances divines,
ne le fermez pas, mon bel ange, ne dou-
tez pas, ne prévoyez pas, souriez, répon-
dez, soyez bonne et vraie comme vous
êtes belle. On a tant de force quand on
se sent deux Mais venez Oh 1 venez le
plus tôt possible! Ne le pourriez-vous
pas, si vous vouliez ?
"̃ m '̃•
Avril 1837 (2)..
Ici, une large coupure aux ciseaux.
Voilà le bel ange, tel que je le rêve,
tel qu'il est vraiment, tel que je puis y
penser le soir, sans trombler.de désirs.
Laissez donc, jo vous -en supplie, to dé-
senchantement d'autres! aux laides,
par exemple et soyez bien sûre que
de votre vie vous ne désenchanterez per-
sonne; ce n'est pas pour cela que Dieu
vous a faite, et vous n'avez rien de mieux
à faire que d'y renoncer. Jetez au feu
vos résumés philosophiques de l'amour,
vos romans a la mode, et le mien tout le
premier! Lisez dans votre miroir, dans
les veux de votre amant; ce sont de
meilleurs bréviaires que la Confession
d'un enfant du siècle! Si vous appelez
l'amour une vie misérable, vous n'avez
pas aimé. Renoncez à dire du mal de
vous, et venez, -venez me dire « En-
fant, me voilà! », et ajoutez surtout,
commo dans votre lettre « Tu peux me
trahir, m'humilier jamais » Mais je
vous défie de dire ces mots-là; je vous
arrêterai au premier, en le baisant sur
tes lèvres
t Venez et on ne vous humiliera pas,
mademoiselle, et on vous trahira, on
fera ce que vous voudrez on vous
obéira, soyez-en certaine on vous
croira, on vous respectera. tant qu'on
pourra, pourvu qu'on ait la permission
de vous adorer en même temps.
II y-tt dans votre lettre un mot un
seul qui aime « Je veux, dites-vous, oh 1
non, je vous supplie. » Vous me
suppliez de partir, chère? est-ce bien
vrai ? Vous me suppliez de continuer
mes démarches? Eh bien! ma blanche,
je commence mal à vous obéir car j'ai
envoyé promener la diplomatie, l'ambi-
tion et toutes les reines d'Espagne pas-
sées et futures. Je reste je ne veux
plusentendreparlerquede vous -je ne
pense qu'à vous-; je n'ambitionne que
vous. La politique se passera de moi, et
pour ce qui est de mon avenir je ne
lui demande qu'un jour, celui où je sen-
tirai votre cœur sur le mien Aimée, ne
m'écrivez plus ainsi. Si vous ne voulez
pas venir, baisez un morceau de papier
blanc et envoyez-le-moi (3). Si vous ai-
miez, vous viendriez.
Alfred de Musset.
Le FIGARO publiera demain la suite
des Lettres à I' « INCONNUE » et en
continuera la série aans interruption.
Échos
La Température
Hier à Paris, le matin, s'étendait une légère
brume, d'où s'égouttait lentement une pluie
très fine, très froide. Après midi, le ciel s'est
éclairci vers le milieu de la journée, mais à
l'heure du dîner une neige abondante est tom-
bée- qui a vite fondu laissant sur la chaussée
une boue glaciale.
Le thermomètre, à sept heures du matin,
marquait 40 au-dessus de zéro et 6° à cinq
heures du soir. La pression barométrique,
en baisse, accusait à midi, 757™
Les basses pressions du nord de l'Europe
s'étendent sur le Centre et le Sud. Les fortes
pressions couvrent la Méditerranée (Brindisi
-j^mB).».t l'Atlantique (Açores 777").
Des pluies sont encore tombées sur le nord
et l'ouest de l'Europe en France, il a plu
à Nancy, à Nantes, à Brest, où a éclaté un
orage, à Clermont-Ferrand et à Dunkcrque.
La mer est démontée sur la Manche et la Bre-
tagne.
La température s'est abaissée sur la ma-
jeure partie du continent.
Départements, le matin. Au-dessus de \éro
à à Dunkerque, au Mans, à. Charleville et
à Nancy, 40 à Cherbourg, à Lorient, à Cler-
mont et à Nantes, 5° à Brest, à Limoges, à
Belfort et à Lyon, 6° à Boulogne, à Ouessant
et à Besançon, 7° il Rochefort, à Bordeaux, à
Perpignan et à Marseille, 8° à l'île d'Aix,
9° à Alger, io° à Oran, 120 à Biarritz.
(La température du 12 janvier 1909 était, à
Paris 5' au-dessus de zéro le matin et 8°
l'aprés midi. Baromètre 765"1 pluie.)
Monte-Carlo (terrasse du Casino). Tem-
pérature à dix heures du matin, 180 à midi,
20° temps ensoleillé.
Nice. A midi, 15°; à trois heures, 14".
Du A*cm) York Herald
A Kew-York Temps couvert. Tempéra-
urc minima, 40 maxima, 20. Vent sud.
A- Londres Temps très beau. Tempéra-
(1) Allusion à la poésie du Petit Moinillon
blanc et rose dont M. Léon Séché a parlé dans
l'article àxiFigaro d'hier sur Aimée d'Alton.
Lettre adressée, comme la précédente, à
Châions-sur-Marne, où Aimée resta jusqu'à son
retour à Paris.
Ci; Alfred de Musset, à moins que ce ne soit
Aimée, avait collé un de ces petits morceaux de
papier blanc véritables messagers d'amour
sur- quelques-unes de ses lettres.
ture minima, i°; maxima, S*. Baromètre,
ï53min, monte.
A Berlin Temps beau. Température (à-
midi)': y". _j
Les Courses
Aujourd'hui, à i heure 30, Courses à
Vincennes. Gagnants du Figaro
Prix de Poitiers,: Goncourt Girofla.
Prix de Limoges Glaneuse Goodness
Queen.
Prix de Nevers Glaïeul Fille de l'Air.
Pria de Moulins Fresnay; Fusil.
Prix de Guéret Vendetta; Gala.
Prix de Tulle Espoir; Estry.
.̃
Aujourd'hui, à i heure 45, Courses à
Nice. Gagnants du Figaro
Prix du Paillon Grillon II Halcyon Days.
Prix de la Société des Steeple-Ckases
Blagueur II; Rutland Arms.
Prix Bé thune Kurwenal Lorenzino.
Prix du Conseil Général Troyen; Vaude-
ville II.
--<>o=--
A Travers Paris
Peut-être se souvient-on qu'un Amé-
ricain fit, il y a dix ans, le pari, un
gros pari de plusieurs milliers de dol-
lars, que l'horloge du Petit Palais,
arrêtée sur six heures dix le soir de la
fermeture de l'Exposition de 1900, conti-
Inua^iit à marquer six heures *£hx pen-
dant dix ans au moins.
L'échéance du pari est en novembre
prochain et l'horloge du Petit Palais
donne jusqu'à ce jour gain de cause au
parieur, qui connaît bien notre admi-
nistration.
'1 Mais ivi. nouvaru, comme nous i« ui-
) sions l'autre jour, a présenté au préfet
de la Seine un projet de rectification de
> certaines avenues, de l'avenue Dutuit
1 notamment, donnant accès au Petit Pa-
lais; et un facétieux expéditionnaire a
2 eu l'idée d'annexer à ce petit plan de
voirie certaines réparations intéressant
l'édifice lui-même, réparations telles que
la dorure des balcons, qui seraient ainsi
3 en harmonie avec le grand portail cen-
3 tral de l'avenue Alexandre-111.
3 Or, au chapitre « réparations figure
r précisément le remontage de la fameuse
horloge.
L'opération sera-t-elle faite.avant ou
1 après le 30 novembre 1910?. Tout est
3 là. Plusieurs milliers de dollars, nous le
s répétons, sont en jeu.
1 --o-oc>-o-
1 Nous apprenons avec un vif regret la
mort de Mme Arman de Caillavet, la
1 mère de notre collaborateur et ami, qui
̃ a succombé presque subitement, hier
0 matin, aux suites d'une èongestioh pul-
1 monaire, en son hôtel de l'avenue Hoche.
r Mme A. de Caillavet était une femme
d'une grande intelligence et d'une fine
11 érudition littéraire. Elle laissera à tous
̃" ceux qui l'ont connue un durable souve-
nir.
x Le service religieux aura lieu vendredi
e matin, à midi, à l'église Saint-Philippe du
e Roule.
;t Nous adressons à Gaston de Caillavet,
0 si cruellement éprouvé, l'expression de
.6 l" notre sympathie affectueuse et attristée.
!r Là. sécurité en chemin de fer.
i- Nous recevons, datée de Cannes, la
lettre suivante
Mes affaires m'obligeant à voyager fré-
quemment, permettez-moi de donner, moi-
aussi, mon opinion, a propos de la question
des voitures n'ayant de portes qu'aux deux .II
extrémités du couloir de 1 porte
Dans la pratique, elles constituent un dé-
testable système, parce que
1° A chaque station, elles empêchent la
sortie des voyageurs, qui sont refoulés et
bousculés par ceux qui se précipitent aux
deux extrémités des wagons pour y prendre
place
2U Parce que, en cas d'accident quelconque,
tous les voyageurs se trouvent prisonniers,
empêchés de se sauver par ceux qui ont pu
arriver les premiers aux deux seules portes
de sortie, qu'ils accaparent fatalement, au
détriment de la liberté d'action de tous les
autres voyageurs, dans le désarroi d'un
« sauve qui peut »
A mon avis, le mieux serait
1» De mettre tout simplement un employé
dans le couloir de chaque wagon, chargé de
la propreté et de la surveillance du susdit
wagon et, du même coup, de celle des com-
partiments abandonnés à la merci de ceux
qui y restent, pendant les repas au wagon-
restaurant cause permanente de vols im-
portants;
2° De maintenir le système des wagons à
compartiments s'ouvrant particulièrement,
laissant ainsi à chacun, individuellement, la
possibilité de descendre librement à chaque
nécessité de route et, surtout. en cas de dan-
ger
Veuillez agréer, monsieur, mes plus sincè-
res salutations.
UN abonne.
Les avis, on le voit, peuvent diverger;
mais tout le monde s'accorde sur l'exis-
tence du problème. EL il n'est que de
continuer à chercher le remède; on le
trouvera
On sait qu'uncomité s'occupe de faire
élever, à Autun, un monument à la mé-
moire du maréchal de Mac-Manon, duc
de Magenta.
L'héroïque soldat compte parmi ses
ancêtres c'est notre distingué confrère,
le docteur Cabanes, qui nous l'apprend
un certain nombre de médecins.
Le docteur Jean de Mac-Mahon était
médecin de l'Ecole militaire. 11 avait été
reçu, le 3 septembre 1750, aux écoles de
la rue de là Bûcherie le fils de Jean,
Patrice de Mac-Mahon, sa thèse passée,
devint bibliothécaire de la Faculté de
médecine de Paris et il mourut le 23 dé-
cembre 1833.
Le docteur Jean de Mac-Mahon était le
grand-oncle du futur Président de la Ré-
publique. Jean-Baptiste Mac-Mahon, son
grand-père, était né a Limerick, en Ir-
lande, le 23 juin 1715; il recevait le bon-
net carré a l'Ecole de Reims, le 3 août
1740.
On cite encore sept Irlandais du nom
de Mac-Mahon parm^ les^ancêtres de
l'illustre' maréchal, et qui furent doc-
teurs de 1699 à 1799.
Le dîner des « Quarante-cinq vient
de décerner son prix annuel. Et le lau-
réat de cette élégante réunion de lettrés
est M. Etienne Rey, pour son livre De
V amour. Cet ouvrage de fine et spiri-
tuelle psychologie est connu de nos lec-
teurs notre collaborateur, M. Marcel
Ballot, le leur a signalé, il y a quelques
mois, avec de grands éloges. C'est un
joli début pour ce charmant écrivain,
et les fruits passeront la promesse des
fleurs..
M. Lépine pense à tout. Ne vient-il
pas, par une belle ordonnance, de pres-
crire aux Parisiens d'avoir, avant le 20
février, à écheniller proprement les ar-
bres de leurs jardins? C'est une atten-
tion qui n'est pas inutile. Peu familiers
avec les obligations agricoles, beaucoup
de Parisiens, sans doute, eussent risque
d'oublier que l'échenillage est un devoir.
Ce que faisant, aux termes d'un arrête
du 18 novembre 1890, ils risquaient
d'avoir maille "à partir avec la justice.
Echenillons donc nos arbres Et la
tâche est rendue facile, puisque les
rares jardins parisiens, chaque année,
se font plus rares et, que, maigre les
efforts désespérés de ceux à qui. la
̃• beauté de Paris n'est pas indifférente,
les arbres, un peu partout, font place
aux maisons a six étages.
.Un remarquable poète, M. Arsène Ver-
menouze, vient de mourir dans un pe-
tit hameau des environs d'Aurillac. Il
était majorai du félibrigq et l'Adademie
française avait couronné un volume de
lui, Mon Auvergne, véritable épopée de
la terre natale.
Il fut longtemps liquoriste à Aurillac;
mais, depuis une dizaine d'années, il vi-
vait retiré, à Vialles, dans un petit clos
de bourgeois campagnard. C'était un
grand chasseur, un grand coureur des
bruyères qu'il y a sur les hauts plateaux
de l'Auvergne.
Mon Auvergne est un livre d'une ins-
piration grave et mélancolique, où la
tristesse, relevée d'espérance chrétienne,
est toute douceur et toute bonté.
-.ood-
LÉGITIME DÉPENSE
Les agents sont de braves gens
'Qu'on paye pour servir de cibles h
A des taux et pour des argents
$, Que décréteraient impossibles
Les patauds les moins exigeants l
Sitôt. qii'ildéterre.la hache,
C'est sur eux, qu'à peine au sorti*
De l'enfance, le jeune apache
S'exerce à bien régler son tir 1
Car jusqu'ici, consigne austère.,
Les agents, c'est leur caractère ->
Se laissaient toujours éventrer
Tel le vrai soldat militaire,
Ils devaient mourir et se taire
Sans murmurer
C'était la rose sans épine
Que notre police, souvent!
Mais tout agent, dorénavant,
Pourra, s'il veut rester vivant,
Mettre, un petit peu, sabre au vent I
C'est permis par monsieur Lépine.
Louis Marsolleau.
Les braves gens.
Nous avons reçu hier pour la veuve
de l'agent de police Deray, tué en opé-
rant l'arrestation du bandit Liabeuf
jVL le baron A. Tossizza.Fr. 100
M. le baron Tossizza • 100
**#
D'autre part, le préfet de police a
reçu. pour la famille Deray et pour les
agents blessés, les sommes suivantes
MM. marquis de Fresnays, 500-;fr. Dehe-
rain, 10 fr. Lindet, 100 fr. Huillier, 100 fr.
Heilbronn et Hermann, 200 fr. -r d'Eichthal,
100 fr. Asâcher, 10'fr. Roussel, 10 fr. Du-
rieux, 0 fr. 50; Sparjaud, 30 fr. comte de
Keller, 100 francs. Total 1,160 fr. 50.
L'émotion des étrennes passée, les
maîtresses de maison et les personnes 1
soucieuses de leur intérieur doivent son- j.
ger à l'événement capital de la mi-jan- c
vier l'Exposition de la Grande Maison E
de Blanc du boulevard des Capucines. = f
Cette année, elle commencera le 17, et (
offrira le plus grand choix en linge 'de
maison, du plus modeste au plus luxueux,
linge de toilette, linge de table, mou- {
choirs pour dames et pour hommes, (
couvre-pieds, couvertures, couvre-lits, (
bonneterie, ganterie et, dans un ray^onà ]
part, la literie. C'est une occasion qu il j ]
ne faut pas laisser échapper.
Sur le nouveau palais de la Cour des
Comptes, rue Cambon, a été arboré hier
par les ouvriers du bâtiment !e rameau
symbolique qdi annonce la fin des tra-
vaux.
Et ce rameau faisait l'admiration des
passants, car, malgré la saison hivernale,
il portait toutes ses feuilles.
Nous avons pu obtenir l'explication
du phénomène le chêne qui l'a fourni
est cet arbre célèbre, toujours vert, que
connaissent bien tous les anciens prix de
Rome poqp l'avoir vu dans le parc de la
Villa Médicis.
La légende prétend qu'il fut plante
par Horace Vernet, au printemps de
1829, alors que le célèbre peintre de ba-
tailles venait de prendre la direction de
notre Académie, à Rome.
Dernièrement, un architecte du gou-
vernement, appelé à Rome, à propos de
l'aquisition du palais Borghèse, et hé- ¡
bergé pendant quelques jours à la Villa
Médicis, songea -qu'à "son retour à Paris,
I où il travaillait au palais de la Cour des
Comptes, ce dernier édifice serait pres-
que achevé; et il cueillit, pour le cou-
ronner, le rameau du chêne d'Horace
Vernet que l'on voit depuis hier à son
faîte.
M. Cochery, ministre des finances, et
M. Alfred Hérault, premier président de
la Cour des Comptes, visiteront pro- [
chainement le palais de la rue Cambon,1
où l'on installe déjà la bibliothèque de-
la Cour.
-000--
Hors Paris
Grève de malades..
Voilà une grève d'un genre spécial,1
auquel M. Pataud n'avait pas. encore, a
pensé. Elle vient pourtant de se produire
à Florence, à l'hôpital de Santa-Maria,
L'administration de cet hôpital avait.
pris dernièrement une décision qui in-
terdisait l'introduction de vivres et de
boissons provenant du dehors. Cette dé-
cision a fortement déplu aux malade,
qui ont résolu de se mettre en grève et
de caractériser cette mesure par le refus
de toute nourriture.
La direction de l'hôpital a fait venir
des carabiniers. Mais ceux-ci, n'ont pu
obliger deux cents .malades a prendre
des aliments. Cette situation ne laisse pas
que d'inquiéter fortement les médecins..
Sur la Côte d'Azur.
Les habitués du Cap 'd'Ail, ce site en-
chanteur situé à quelques- pas de Monte-
Carlo, auront cette année, en arrivant a,
l'admirable Eden Hotel, une véritable'
surprise. M. Schlegel, le propriétaire de
cet hôtel déjà renommé parmi les plus
beaux et les plus somptueux d'Europe,
a réussi ce tour de force de le rendre
plus beau et plus somptueux encore. Il
y a fait exécuter de grands travaux qui
le rendent plus vaste et le dotent d'un
confort vraiment inconnu jusqu'à ce
jour. C'est l'Hôtel modèle dans le cadre
le plus beau qui soit.
--c--O--
Au Caire.
Le meeting d'Hcliopolis, qui est ins-
titué par l'Aéro-Çlub d'Egypte, avec
le concours sportif de l' Aéro-Club de
France et le concours matériel de la
Corfpagnie aérienne, sera organisé avec
un soin tout particulier.
Toutes les dispositions sont prises
pour donner à la première manifesta-
tion d'aviation de 1910 un éclat incom-
parable à tous les points de vue. Tout
s'y prête d'ailleurs le cadre merveil-
leux de couleurs, de lumière et d am-
pleur, le climat absolument unique pour
des expériences d'aéroplanes, l'endroit
choisi pour l'aérodrome d'Héliopolis, qui
se dresse à cinq kilomètres du Caire, à
l'entrée du désert, n'offrant à l'aviateur
aucun obstacle. L'air, dans cette région,
est toujours calme, la température,»;
gulière. Les aviateurs pourront y, faire
en toute confiance les pluê^mëfveilïëû-
ses tentatives.
-<>00--
Nouvelles à la Main
Au procès Chantecler.
Nous demandons remise à quin-
zaine pour conclure.
N'ergotez pas.
Combien de députés assistaient^
cette première séance d'hier?
Trente. ̃_
Et qu'ont-ils discuté?
Le budget du ministère du travail.
Un grave courant se dessine: chez
les électriciens.
Oh de leur part, c'est surtout l'in-
terruption du courant qu'il faut redouter.
Le Masque de Fer.
A LONDRES
•L.A.
CAMPACNE MSïORAM
Notes et Impressions
Dimanche 9 janvier.– Dans Hyde
Park.près de Marble Arch, vers quatre
heures de l'après-midi, le soleil, rouge-
sang, descend lentement dans un ciel
gris clair, que de légères nuées blanches
ouatent délicatement. Au bord d une
pelouse verte, sur laquelle flottent des
vapeurs bleuâtres, un petit groupe d ou-
vriers endimanchés, la pipe au bec,
écoute un gros gaillard, qui perche sur
une petite estrade, pérore à plein gosier
et lance avec un accent irlandais, tout a
la fois sonore et doux, vibrant et har-
monieux, ces mots révélateurs Tanff
Reform, élévation des salaires, travail
pour les travailleurs. L'orateur a un bon
sourire sur son visage rond proprement
rasé; ses gestes sont sobres mais éner-
giques. 11 expose simplement et claire-
ment l'évangile protectionniste; on l'é-
coute avec attention de temps à autre
un admirateur crie Hear, hear, ou un
contradicteur proteste-très haut contre
une affirmation trop enthousiaste; des
discussions vives, mais nullement hai-
neuses ou brutales, s'engagent dans dif-
férents coins de l'auditoire qui va sans
cesse grossissant, et auquel se mêlent
des messieurs en chapeau haut, et des
familles bourgeoises revenant d'un tour
de parc. ••
Soudain, un glapissement strident fait
retourner toutes les têtes à dix mètres
du missionnaire tariff-reformiste, on ;a
dressé une autre tribune portant cette
devise :« Liberté, fraternité, égalité»;
sur cette plate-forme minuscule,s'agite
un gamin pâle et maigre « Puisque, nos
ennemis politiques ne font pas 'trêve,
comme nous l'espérions en ce jour de
repos, hurle le petit jeune homme,
les libéraux doivent, eux aussi, défen-
dre leur cause ». Une vingtaine de per-
sonnes entourent le nouveau conferen-'
cier, qui entame une longue démons-
tration sur les mérites du Free Trade
pendant une demi-heure, il s'époumonne
en vain, répétant presque à chaque ins-
tant ce « leit-motiv » « Les conserva-
Jeudi 13 JanvleiM^fei
Le Numérp quotidien "== S&M & SÊINB-ET-OISE 15 centimes = DEPARTEMENTS 20 centimes
"Y' -C. <, ,<¡'"
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« Loué par ceux-ci, blâmé par ceux-là, me moquant des sots, bravant les méchants", je me hâte
de rire de tput. de peur d'être obligé d'en pleurer. » (Beaumarchais.)
s o :mci^ aire:
Les lettres de Musset à a Inconnue » •• Alfred
de Musset.
La. Campagne électorale J. Coudurier.
Le Fivo 6'0/ock du « Figaro » Fabien.
Figaro à Nm-York Moriss Noël.
La Chambre PAS-PERDUS. •
Autour de. la politique Auguste Avril.
Les décorés du îcr janvier.
Journaux et Revues Axdeé Be aubier.
Le Monde religieux Occultisme et Spiritisme
̃Julien DE Narfox.
L'agitation ouvrière Ed. Casanova.
Viotime du devoir Les obsèques de Deray
JEÀN DE PARIS.
Gazette dés tribunaux Georges Claretje.
Courrier de la Bourse Armand Yvel.
Le Théâtre lkloiite-Carlo :̃ La Saison de comé-
die Un Parisien-.
Feuilleton Là Forestière Georges Fo-
RESTIER.
lies Mires de IBusset
à F" Inconnue
Nous commençons aujourd'hui -la publica-
tion- des lettres inédites d'Alfred. de Musset
à Aimée d'Alton (devenue plus tard Mme
Paul.de ..Musset) '(1), lettres déjà. fameuses
sous ce titre Lettres à l' « Inconnue ».
̃En tète de la copio de ces lettres faite par
Mme Paul de, Musset on lit ces lignes
qui leur servent en quelque sorte de préface
5 "r, V.- -'••' 188O ••̃
Voici quarante-trois ans que j'ai reçu
ces lettres. Je les ai toujours conservées.
Aujourd'hui, après avoir éliminé quan-
tité de petits billets- qui avaient leur nu-
rnëro,maisquinedisaientabsolumenlnen,
j'ai effacé es adresses, et dans la crainte
que l'encre n]e détruisît quelque partie des
lettres, je les ai recopiées moi-même (3).
Paul de Musset parle, dans la biogra-
phie de son frère, Alfred de Musset (an-
née ÏS 37], d'une liaison (passion récipro-
que) qu'il eut avec une toute du grand
monde, dont il a gardé toute sa vie un
bon souvenir.
Jç ne sais pas quelles seront les idées
qui auront cours en 1930 (4). En lisant
(ces lettres), on ne devra pas oublier
qu'Alfred de Musset et MlleX. faisaient
partie de celte génération ardente, pas-
sionnée, enthousiaste, dont le poète a
parlé dans l'introduction de la Confession
d'un Enfant du siècle.
:-là$:Mëes^mt tellement changé de-
puis cette époque Ce qui paraissait tout
̃ simple "aïôrs ̃ esfâé~ïïe?ui chose incompré-
hensible aujourd'hui. Que sera-ce en
j930?
L'amour avait, dans ce temps-là, une
autre allure qu'à présent. Quand le
monde le trouvait excusable, il allait
jusqu'à le protéger. Lorsqu'on se mêlait
d'aimer, rien ne se faisait à demi, les
échanges de sentiments et de toute chose
étaient sans limites.
,̃,̃̃ ̃l'' `
̃ -J Mars 1837 (5).
'La main me tremble en vous écrivant
et peut-être ai-je tort de le faire votre
charmant secret n'a pas été trahi, etvous
dire-comment je le sais serait bien diffi-
cile.'Je ne le sais pas mais j'en suis
sûr r– et quoi qu'il puisse' en arriver, il
m'est impossible de ne pas vous en re-
mercier.
S'il est vrai- qu'un livre écrit avec le
cœur puisse faire de loin quelque bien à
un cœur :ami,- il faut que l'écrivain ait la
permission de dire à son tour quel bien
lui font de pareilles récompenses. Il faut
qu'il réponde,-et qu'il supplie qu'on ne
pense pas que c'est son amour-propre
qui répond il faut qu'il ose dire
vous pour qui j'ai écrit, pour qui j'ai
.veillé, de telles choses me paient de tout,
et c'est moi qpii'vous suis redevable. Les
applaudissements enivrent, mais ils du-
rent peu et leur jouissance est bien lé-
(gère; mais qui m'ôtera jamais ce que ce
'cher:petit trésor (6) m'a donné de cou-
rage, d'orgueil, d'espérance ? Quand vous
devriez en sourire maintenant et l'avoir
peut-être.oublié, et trouver qu'une tête
ifolle se, monte bien vite sur un caprice
passé, qu'importe même? Recevez donc
̃cette lettre comme j'ai reçu votre envoi,
avec 'étonneraient peut-être, mais dites-
vous que c'est un cœur vrai que vous
'< avez fait battre.
Y a-t-il autre chose au monde? Le
.reste n'est-il pas un rêve ? Ah je le sens
dans ce moment-ci, où je ne sais quelle
idée d'avenir ou d'ambition va peut-être
me faire partir d'un jour à l'autre pour
quelque temps. Vous le dirai-je? Au
milieu de ces courses de solliciteur, de
cesàudiences auxquelles je suis obligé
et qui me mènent Dieu sait où, cette
petite bourse. qui m'accompagnera me
parle le seul vrai langage. Hélas! c'est
donc pour y mettre quelques pièces d'or
que je partirai Est-ce pour cela que
vous l'avez faite? ?'
Pardonnez-moi ce qu'il y a de ridicule
à oser vous parler ainsi. Je puis me
taire mais non parler à moitié. Vous
êtes ainsi, m'a-t-on dit, je crois, et sans
cette idée de départ, peut-être n'oserais-je
pas vous écrire.
Mais pourquoi maintenant et de si
loin? Comment se fait-il qu'à Paris, près
de vous, j'aie cent fois eu sur les lèvres
ce que je voudrais vous dire aujour-
(1) Voir, dans le-Figaro d'hier, l'histoire de
cet amour d'Aliïed dé Musset.
(2) Cette copie, jointe aux lettres originales,
forme un cahier du III, 88 pages in-8°.
(3). Elle ne s'est pas contentée d'effacer les
adresses, elle a rature violemment un certain
nombre d/s passades et elle en a supprime d'au-
tres h coups de ciseaux, avec la collaboration de
Paul de -Musset, son mari.
(4; C'était la date. qu'elle avait primitivement
fixée pour la coihniunii'ation du manuscrit.
1.5} Cette. lettre, comme beaucoup d'autres, a
été datée par Paul de Musset qui s'est servi
pour cela des -timbres de la poste, quand ils n'é-
taient, pas trop effacés. ·
(tj)-La bourse qu'Aimée lui avait donnée.
d'hui, et que je n'aie jamais essayé de
vous le dire sans presque vous fâcher?
Je n'ai seulement jamais pu vous dire
que je vous trouvais belle, et le compli-
ment le plus aisé et le plus ordinaire
vous devenait désagréable par ma mala-
dresse. J'y pense aujourd'hui et je me
dis: tant mieux, tant mieux que nous
n'ayons jamais échangé de ces paroles
banales on doit serrer une main
comme la vôtre et non la baiser froide-
ment. Oui, il y a quelque amitié pour
moi dans cette main qui a fait ce petit tra-
vail si fin, si précieux, il y a une pensée
de vous sur chacun de ces petits fils dé-
liés, il y a du moins un regard de vous
sur chacun d'eux. Quand vous reverrai-
je ? Quand reviendrez-vous? Y serai-je
encore?Voilà à quoi je pense maintenant,
et je vous demande en grâce, si cette
lettre vous parait extravagante, de ne pas
y répondre, mais de ne pas m'en faire
repentir. Un mot dur de vous me ferait
plus de mal que le reste ne ni'u fait de
bien, car je vous connais maintenant. et
je vous aime, et ni vous ni moi n'y pou-
vons plus rien. Vous qui ne me connais-
sez pas, vous penserez que c'est l'effet
d'un moment, ou un langage de jeune
homme. Je sais ce que vous me diriez si
vous me répondiez. Je sais aussi ce que
je sens et que je- n'ai jamais de ma vie
menti ni à moi ni a personne..Ce n'est
pas une qualité je suis trop pour
mentir." Me répondrez-vous ? Je ne
sais mais quelque soit le sort de cette
lettre, je la ferme plus, heureux que je
ne l'ai commencée. Elle portera du
moins quelque chose de mon cœur à nn
noble cœur, à qui je me confie, et qui en
fera ce qui lui plaira. ·
Alfred DE Musset.
'̃̃•̃ II ̃
31 mars 1837 .;i\.
J'ai laissé passer hier sans vous répon-
dre, parce qucj'avais le soir une audience
m"c (ministérielle) et que je croyais pou-
voir répondre -ensuite à votre question.
Rien n'est plus décidé qu'auparavant, et
je ne sais ni si je partirai, ni quand,
ni où j'irai; je suis engagé p. c. q. (parce
que) le Prince royal a demandé pour
moi au président du Conseil une mis-
sion diplomatique il n'est pas possi-
ble de reculer maintenant si on m'ac-
corde ce que j'ai sollicité moi-môme
voilà où j'en suis. Cependant je n'irai
pas en tout cas hors d'Europe, et ce ne
sera pas pour longtemps, j'espère ai-
je besoin de vous dire que ce qui était
mon unique désir il y a un, mois me dé-
sole aujourd'hui? Comment prévôir&gg,
destinée ? En vérité, il y a telles occa-
sions où le hasard semble railler les
hommes et se servir de leurs propres
espérances pour les faire souffrir! Puis-
que je suis en train de vous confier mes
secrets d'Etat, je vous dirai que c'est
probablement en Espagne que j'irai,
mais comme vous le savez peut-être, le
ministère va se modifier, et qui sait?
j'espère.
Maintenant, parlons raison.
Je crois vous aimer, enfant, et je ne
me trompe pas. Votre santé, dites-vous,
est un obstacle invincible; je n'en con-
nais pas à l'amour. Quant à « la femme
plus âgée- que moi, au visage de plus en
plus sérieux » et à « la condamnation »,
permettez-moi de dire à ma vieille amie
de vingt-cinq ans que j'en ai vingt-six,
que .je crois son cœur très sérieux,
mais son jeune et charmant visage très
gai et très couleur de rose qu'une
chaise longue n'est pas un si vilain meu-
ble, pour en dire du mal; que pour les
talens.vous avez le premier de tous, ce-
lui d'être belle, et que pour l'esprit, ce
qui fait le charme et l'attrait irrésistible
du vôtre, c'est précisément ce mélange
de gaieté et de sérieux, de vivacité et de
langueur. Enfant, le bonheur est fait
pour vous, s'il est fait pour quelqu'un
au monde.
Vous connaissez mon caractère, dites-
vous. -Vous vous trompez à votre tour.
Je suis plus vieux que vous d'un an par
l'âge, et par l'expérience de dix ans. Que
ce mot d'expérience ne vous fasse pas
sourire mon expérience n' est pas
grand'chose; laissez-moi vous dire ce
qu'elle m'a appris.
Faire de beaux rêves et vouloir les
réaliser est la-; première l'inévitable
condition des grands cœurs. Il faut ce-
pendant qu'en entrant dans la vie la
réalité et ses mille dégoûts frappent tôt
ou tard l'espérance encore vierge et l'a-
battent au plus haut de son vol. Ce n'est
pas une phrase de moraliste que je dis
là, c'est une vérité éternelle. La pre-
mière expérience, Aimée, consiste à.
souffrir, elle consiste à trouver et à
sentir que les rêves absolus ne se réali-
sent presque jamais; ou que, réalisés,
ils se flétrissent et meurent au contact
des choses de ce monde. Un sentiment
d'amère réflexion est donc le résultat de
cette première épreuve. Le cœur, blessé
dans son essence même, dans son pre-
mier élan, saigne et semble à jamais dé-
chiré.
Cependant, on vit et il faut aimer
pour vivre encore; on aime avec crainte,
avec défiance, et peu à peu on regarde
autour de soi et on s'aperçoit que la vie
n'est pas aussi triste qu'on l'avait jugée,
on-revient à soi, on revient au bonheur,
à Dieu, a la vérité. Le cœur, plus ferme,
accepte les obstacles, les chagrins, les
dégoûts même; sûr de lui, il les prévoit,
les combat et les change quelquefois en
biens. Plus résigné, il jouit mieux des
jours heureux, les appelle avec plus
d'ardeur, les prolonge avec plus de soin.
Il en vient enfin à se dire le mal n'est
rien, puisque le bonheur existe.
Voilà mon expérience, Aimée, et celle
que je voudrais vous donner, si j'avais
quelque pouvoir sur votre bon et noble
cœur. Ce n'est pas là la conclusion du
livre que vous aimez (2) et qui n'en est
pas moins vrai; mais c'est là ce qui le
suit, ce qui doit le suivre. Ne dites ja-
(I) Lettre adressée à Chàlons-sur-Marne.
t.2) La Confession d'un Enfant du siècle (Note
de Paul de Musset;.
mais, mon beau moinillon rose (1), que'
Dieu vous refuse le bonheur et ne eher^
ehezpas a« motifs de souffrances dans
ce que vous appelez, vos idées folles
ce" sont des idées sages, les plus pré-
cieuses, les seules vraies. Laissez battre
votre cœur, laissez-vous aimer; laissez
faire le Destin, il y a de beaux jours ici-
bas ce bonheur que vous niez, il est en
vous, dans vos yeux, sur vos lèvres,
dans votre sein respectez votre trésor.
Le nom d'ami vous plaît. Enfant!
Amitié, amour, sont-ce donc deux mots?
Ma lettre, dites-vous, renverse vos es-
pérances. La vôtre me fait remercier
Dieu. Elle m'ouvre un monde d'espé-
rances, de désirs, de tourments sans
doute, mais de jouissances divines,
ne le fermez pas, mon bel ange, ne dou-
tez pas, ne prévoyez pas, souriez, répon-
dez, soyez bonne et vraie comme vous
êtes belle. On a tant de force quand on
se sent deux Mais venez Oh 1 venez le
plus tôt possible! Ne le pourriez-vous
pas, si vous vouliez ?
"̃ m '̃•
Avril 1837 (2)..
Ici, une large coupure aux ciseaux.
Voilà le bel ange, tel que je le rêve,
tel qu'il est vraiment, tel que je puis y
penser le soir, sans trombler.de désirs.
Laissez donc, jo vous -en supplie, to dé-
senchantement d'autres! aux laides,
par exemple et soyez bien sûre que
de votre vie vous ne désenchanterez per-
sonne; ce n'est pas pour cela que Dieu
vous a faite, et vous n'avez rien de mieux
à faire que d'y renoncer. Jetez au feu
vos résumés philosophiques de l'amour,
vos romans a la mode, et le mien tout le
premier! Lisez dans votre miroir, dans
les veux de votre amant; ce sont de
meilleurs bréviaires que la Confession
d'un enfant du siècle! Si vous appelez
l'amour une vie misérable, vous n'avez
pas aimé. Renoncez à dire du mal de
vous, et venez, -venez me dire « En-
fant, me voilà! », et ajoutez surtout,
commo dans votre lettre « Tu peux me
trahir, m'humilier jamais » Mais je
vous défie de dire ces mots-là; je vous
arrêterai au premier, en le baisant sur
tes lèvres
t Venez et on ne vous humiliera pas,
mademoiselle, et on vous trahira, on
fera ce que vous voudrez on vous
obéira, soyez-en certaine on vous
croira, on vous respectera. tant qu'on
pourra, pourvu qu'on ait la permission
de vous adorer en même temps.
II y-tt dans votre lettre un mot un
seul qui aime « Je veux, dites-vous, oh 1
non, je vous supplie. » Vous me
suppliez de partir, chère? est-ce bien
vrai ? Vous me suppliez de continuer
mes démarches? Eh bien! ma blanche,
je commence mal à vous obéir car j'ai
envoyé promener la diplomatie, l'ambi-
tion et toutes les reines d'Espagne pas-
sées et futures. Je reste je ne veux
plusentendreparlerquede vous -je ne
pense qu'à vous-; je n'ambitionne que
vous. La politique se passera de moi, et
pour ce qui est de mon avenir je ne
lui demande qu'un jour, celui où je sen-
tirai votre cœur sur le mien Aimée, ne
m'écrivez plus ainsi. Si vous ne voulez
pas venir, baisez un morceau de papier
blanc et envoyez-le-moi (3). Si vous ai-
miez, vous viendriez.
Alfred de Musset.
Le FIGARO publiera demain la suite
des Lettres à I' « INCONNUE » et en
continuera la série aans interruption.
Échos
La Température
Hier à Paris, le matin, s'étendait une légère
brume, d'où s'égouttait lentement une pluie
très fine, très froide. Après midi, le ciel s'est
éclairci vers le milieu de la journée, mais à
l'heure du dîner une neige abondante est tom-
bée- qui a vite fondu laissant sur la chaussée
une boue glaciale.
Le thermomètre, à sept heures du matin,
marquait 40 au-dessus de zéro et 6° à cinq
heures du soir. La pression barométrique,
en baisse, accusait à midi, 757™
Les basses pressions du nord de l'Europe
s'étendent sur le Centre et le Sud. Les fortes
pressions couvrent la Méditerranée (Brindisi
-j^mB).».t l'Atlantique (Açores 777").
Des pluies sont encore tombées sur le nord
et l'ouest de l'Europe en France, il a plu
à Nancy, à Nantes, à Brest, où a éclaté un
orage, à Clermont-Ferrand et à Dunkcrque.
La mer est démontée sur la Manche et la Bre-
tagne.
La température s'est abaissée sur la ma-
jeure partie du continent.
Départements, le matin. Au-dessus de \éro
à à Dunkerque, au Mans, à. Charleville et
à Nancy, 40 à Cherbourg, à Lorient, à Cler-
mont et à Nantes, 5° à Brest, à Limoges, à
Belfort et à Lyon, 6° à Boulogne, à Ouessant
et à Besançon, 7° il Rochefort, à Bordeaux, à
Perpignan et à Marseille, 8° à l'île d'Aix,
9° à Alger, io° à Oran, 120 à Biarritz.
(La température du 12 janvier 1909 était, à
Paris 5' au-dessus de zéro le matin et 8°
l'aprés midi. Baromètre 765"1 pluie.)
Monte-Carlo (terrasse du Casino). Tem-
pérature à dix heures du matin, 180 à midi,
20° temps ensoleillé.
Nice. A midi, 15°; à trois heures, 14".
Du A*cm) York Herald
A Kew-York Temps couvert. Tempéra-
urc minima, 40 maxima, 20. Vent sud.
A- Londres Temps très beau. Tempéra-
(1) Allusion à la poésie du Petit Moinillon
blanc et rose dont M. Léon Séché a parlé dans
l'article àxiFigaro d'hier sur Aimée d'Alton.
Lettre adressée, comme la précédente, à
Châions-sur-Marne, où Aimée resta jusqu'à son
retour à Paris.
Ci; Alfred de Musset, à moins que ce ne soit
Aimée, avait collé un de ces petits morceaux de
papier blanc véritables messagers d'amour
sur- quelques-unes de ses lettres.
ture minima, i°; maxima, S*. Baromètre,
ï53min, monte.
A Berlin Temps beau. Température (à-
midi)': y". _j
Les Courses
Aujourd'hui, à i heure 30, Courses à
Vincennes. Gagnants du Figaro
Prix de Poitiers,: Goncourt Girofla.
Prix de Limoges Glaneuse Goodness
Queen.
Prix de Nevers Glaïeul Fille de l'Air.
Pria de Moulins Fresnay; Fusil.
Prix de Guéret Vendetta; Gala.
Prix de Tulle Espoir; Estry.
.̃
Aujourd'hui, à i heure 45, Courses à
Nice. Gagnants du Figaro
Prix du Paillon Grillon II Halcyon Days.
Prix de la Société des Steeple-Ckases
Blagueur II; Rutland Arms.
Prix Bé thune Kurwenal Lorenzino.
Prix du Conseil Général Troyen; Vaude-
ville II.
--<>o=--
A Travers Paris
Peut-être se souvient-on qu'un Amé-
ricain fit, il y a dix ans, le pari, un
gros pari de plusieurs milliers de dol-
lars, que l'horloge du Petit Palais,
arrêtée sur six heures dix le soir de la
fermeture de l'Exposition de 1900, conti-
Inua^iit à marquer six heures *£hx pen-
dant dix ans au moins.
L'échéance du pari est en novembre
prochain et l'horloge du Petit Palais
donne jusqu'à ce jour gain de cause au
parieur, qui connaît bien notre admi-
nistration.
'1 Mais ivi. nouvaru, comme nous i« ui-
) sions l'autre jour, a présenté au préfet
de la Seine un projet de rectification de
> certaines avenues, de l'avenue Dutuit
1 notamment, donnant accès au Petit Pa-
lais; et un facétieux expéditionnaire a
2 eu l'idée d'annexer à ce petit plan de
voirie certaines réparations intéressant
l'édifice lui-même, réparations telles que
la dorure des balcons, qui seraient ainsi
3 en harmonie avec le grand portail cen-
3 tral de l'avenue Alexandre-111.
3 Or, au chapitre « réparations figure
r précisément le remontage de la fameuse
horloge.
L'opération sera-t-elle faite.avant ou
1 après le 30 novembre 1910?. Tout est
3 là. Plusieurs milliers de dollars, nous le
s répétons, sont en jeu.
1 --o-oc>-o-
1 Nous apprenons avec un vif regret la
mort de Mme Arman de Caillavet, la
1 mère de notre collaborateur et ami, qui
̃ a succombé presque subitement, hier
0 matin, aux suites d'une èongestioh pul-
1 monaire, en son hôtel de l'avenue Hoche.
r Mme A. de Caillavet était une femme
d'une grande intelligence et d'une fine
11 érudition littéraire. Elle laissera à tous
̃" ceux qui l'ont connue un durable souve-
nir.
x Le service religieux aura lieu vendredi
e matin, à midi, à l'église Saint-Philippe du
e Roule.
;t Nous adressons à Gaston de Caillavet,
0 si cruellement éprouvé, l'expression de
.6 l" notre sympathie affectueuse et attristée.
!r Là. sécurité en chemin de fer.
i- Nous recevons, datée de Cannes, la
lettre suivante
Mes affaires m'obligeant à voyager fré-
quemment, permettez-moi de donner, moi-
aussi, mon opinion, a propos de la question
des voitures n'ayant de portes qu'aux deux .II
extrémités du couloir de 1 porte
Dans la pratique, elles constituent un dé-
testable système, parce que
1° A chaque station, elles empêchent la
sortie des voyageurs, qui sont refoulés et
bousculés par ceux qui se précipitent aux
deux extrémités des wagons pour y prendre
place
2U Parce que, en cas d'accident quelconque,
tous les voyageurs se trouvent prisonniers,
empêchés de se sauver par ceux qui ont pu
arriver les premiers aux deux seules portes
de sortie, qu'ils accaparent fatalement, au
détriment de la liberté d'action de tous les
autres voyageurs, dans le désarroi d'un
« sauve qui peut »
A mon avis, le mieux serait
1» De mettre tout simplement un employé
dans le couloir de chaque wagon, chargé de
la propreté et de la surveillance du susdit
wagon et, du même coup, de celle des com-
partiments abandonnés à la merci de ceux
qui y restent, pendant les repas au wagon-
restaurant cause permanente de vols im-
portants;
2° De maintenir le système des wagons à
compartiments s'ouvrant particulièrement,
laissant ainsi à chacun, individuellement, la
possibilité de descendre librement à chaque
nécessité de route et, surtout. en cas de dan-
ger
Veuillez agréer, monsieur, mes plus sincè-
res salutations.
UN abonne.
Les avis, on le voit, peuvent diverger;
mais tout le monde s'accorde sur l'exis-
tence du problème. EL il n'est que de
continuer à chercher le remède; on le
trouvera
On sait qu'uncomité s'occupe de faire
élever, à Autun, un monument à la mé-
moire du maréchal de Mac-Manon, duc
de Magenta.
L'héroïque soldat compte parmi ses
ancêtres c'est notre distingué confrère,
le docteur Cabanes, qui nous l'apprend
un certain nombre de médecins.
Le docteur Jean de Mac-Mahon était
médecin de l'Ecole militaire. 11 avait été
reçu, le 3 septembre 1750, aux écoles de
la rue de là Bûcherie le fils de Jean,
Patrice de Mac-Mahon, sa thèse passée,
devint bibliothécaire de la Faculté de
médecine de Paris et il mourut le 23 dé-
cembre 1833.
Le docteur Jean de Mac-Mahon était le
grand-oncle du futur Président de la Ré-
publique. Jean-Baptiste Mac-Mahon, son
grand-père, était né a Limerick, en Ir-
lande, le 23 juin 1715; il recevait le bon-
net carré a l'Ecole de Reims, le 3 août
1740.
On cite encore sept Irlandais du nom
de Mac-Mahon parm^ les^ancêtres de
l'illustre' maréchal, et qui furent doc-
teurs de 1699 à 1799.
Le dîner des « Quarante-cinq vient
de décerner son prix annuel. Et le lau-
réat de cette élégante réunion de lettrés
est M. Etienne Rey, pour son livre De
V amour. Cet ouvrage de fine et spiri-
tuelle psychologie est connu de nos lec-
teurs notre collaborateur, M. Marcel
Ballot, le leur a signalé, il y a quelques
mois, avec de grands éloges. C'est un
joli début pour ce charmant écrivain,
et les fruits passeront la promesse des
fleurs..
M. Lépine pense à tout. Ne vient-il
pas, par une belle ordonnance, de pres-
crire aux Parisiens d'avoir, avant le 20
février, à écheniller proprement les ar-
bres de leurs jardins? C'est une atten-
tion qui n'est pas inutile. Peu familiers
avec les obligations agricoles, beaucoup
de Parisiens, sans doute, eussent risque
d'oublier que l'échenillage est un devoir.
Ce que faisant, aux termes d'un arrête
du 18 novembre 1890, ils risquaient
d'avoir maille "à partir avec la justice.
Echenillons donc nos arbres Et la
tâche est rendue facile, puisque les
rares jardins parisiens, chaque année,
se font plus rares et, que, maigre les
efforts désespérés de ceux à qui. la
̃• beauté de Paris n'est pas indifférente,
les arbres, un peu partout, font place
aux maisons a six étages.
.Un remarquable poète, M. Arsène Ver-
menouze, vient de mourir dans un pe-
tit hameau des environs d'Aurillac. Il
était majorai du félibrigq et l'Adademie
française avait couronné un volume de
lui, Mon Auvergne, véritable épopée de
la terre natale.
Il fut longtemps liquoriste à Aurillac;
mais, depuis une dizaine d'années, il vi-
vait retiré, à Vialles, dans un petit clos
de bourgeois campagnard. C'était un
grand chasseur, un grand coureur des
bruyères qu'il y a sur les hauts plateaux
de l'Auvergne.
Mon Auvergne est un livre d'une ins-
piration grave et mélancolique, où la
tristesse, relevée d'espérance chrétienne,
est toute douceur et toute bonté.
-.ood-
LÉGITIME DÉPENSE
Les agents sont de braves gens
'Qu'on paye pour servir de cibles h
A des taux et pour des argents
$, Que décréteraient impossibles
Les patauds les moins exigeants l
Sitôt. qii'ildéterre.la hache,
C'est sur eux, qu'à peine au sorti*
De l'enfance, le jeune apache
S'exerce à bien régler son tir 1
Car jusqu'ici, consigne austère.,
Les agents, c'est leur caractère ->
Se laissaient toujours éventrer
Tel le vrai soldat militaire,
Ils devaient mourir et se taire
Sans murmurer
C'était la rose sans épine
Que notre police, souvent!
Mais tout agent, dorénavant,
Pourra, s'il veut rester vivant,
Mettre, un petit peu, sabre au vent I
C'est permis par monsieur Lépine.
Louis Marsolleau.
Les braves gens.
Nous avons reçu hier pour la veuve
de l'agent de police Deray, tué en opé-
rant l'arrestation du bandit Liabeuf
jVL le baron A. Tossizza.Fr. 100
M. le baron Tossizza • 100
**#
D'autre part, le préfet de police a
reçu. pour la famille Deray et pour les
agents blessés, les sommes suivantes
MM. marquis de Fresnays, 500-;fr. Dehe-
rain, 10 fr. Lindet, 100 fr. Huillier, 100 fr.
Heilbronn et Hermann, 200 fr. -r d'Eichthal,
100 fr. Asâcher, 10'fr. Roussel, 10 fr. Du-
rieux, 0 fr. 50; Sparjaud, 30 fr. comte de
Keller, 100 francs. Total 1,160 fr. 50.
L'émotion des étrennes passée, les
maîtresses de maison et les personnes 1
soucieuses de leur intérieur doivent son- j.
ger à l'événement capital de la mi-jan- c
vier l'Exposition de la Grande Maison E
de Blanc du boulevard des Capucines. = f
Cette année, elle commencera le 17, et (
offrira le plus grand choix en linge 'de
maison, du plus modeste au plus luxueux,
linge de toilette, linge de table, mou- {
choirs pour dames et pour hommes, (
couvre-pieds, couvertures, couvre-lits, (
bonneterie, ganterie et, dans un ray^onà ]
part, la literie. C'est une occasion qu il j ]
ne faut pas laisser échapper.
Sur le nouveau palais de la Cour des
Comptes, rue Cambon, a été arboré hier
par les ouvriers du bâtiment !e rameau
symbolique qdi annonce la fin des tra-
vaux.
Et ce rameau faisait l'admiration des
passants, car, malgré la saison hivernale,
il portait toutes ses feuilles.
Nous avons pu obtenir l'explication
du phénomène le chêne qui l'a fourni
est cet arbre célèbre, toujours vert, que
connaissent bien tous les anciens prix de
Rome poqp l'avoir vu dans le parc de la
Villa Médicis.
La légende prétend qu'il fut plante
par Horace Vernet, au printemps de
1829, alors que le célèbre peintre de ba-
tailles venait de prendre la direction de
notre Académie, à Rome.
Dernièrement, un architecte du gou-
vernement, appelé à Rome, à propos de
l'aquisition du palais Borghèse, et hé- ¡
bergé pendant quelques jours à la Villa
Médicis, songea -qu'à "son retour à Paris,
I où il travaillait au palais de la Cour des
Comptes, ce dernier édifice serait pres-
que achevé; et il cueillit, pour le cou-
ronner, le rameau du chêne d'Horace
Vernet que l'on voit depuis hier à son
faîte.
M. Cochery, ministre des finances, et
M. Alfred Hérault, premier président de
la Cour des Comptes, visiteront pro- [
chainement le palais de la rue Cambon,1
où l'on installe déjà la bibliothèque de-
la Cour.
-000--
Hors Paris
Grève de malades..
Voilà une grève d'un genre spécial,1
auquel M. Pataud n'avait pas. encore, a
pensé. Elle vient pourtant de se produire
à Florence, à l'hôpital de Santa-Maria,
L'administration de cet hôpital avait.
pris dernièrement une décision qui in-
terdisait l'introduction de vivres et de
boissons provenant du dehors. Cette dé-
cision a fortement déplu aux malade,
qui ont résolu de se mettre en grève et
de caractériser cette mesure par le refus
de toute nourriture.
La direction de l'hôpital a fait venir
des carabiniers. Mais ceux-ci, n'ont pu
obliger deux cents .malades a prendre
des aliments. Cette situation ne laisse pas
que d'inquiéter fortement les médecins..
Sur la Côte d'Azur.
Les habitués du Cap 'd'Ail, ce site en-
chanteur situé à quelques- pas de Monte-
Carlo, auront cette année, en arrivant a,
l'admirable Eden Hotel, une véritable'
surprise. M. Schlegel, le propriétaire de
cet hôtel déjà renommé parmi les plus
beaux et les plus somptueux d'Europe,
a réussi ce tour de force de le rendre
plus beau et plus somptueux encore. Il
y a fait exécuter de grands travaux qui
le rendent plus vaste et le dotent d'un
confort vraiment inconnu jusqu'à ce
jour. C'est l'Hôtel modèle dans le cadre
le plus beau qui soit.
--c-
Au Caire.
Le meeting d'Hcliopolis, qui est ins-
titué par l'Aéro-Çlub d'Egypte, avec
le concours sportif de l' Aéro-Club de
France et le concours matériel de la
Corfpagnie aérienne, sera organisé avec
un soin tout particulier.
Toutes les dispositions sont prises
pour donner à la première manifesta-
tion d'aviation de 1910 un éclat incom-
parable à tous les points de vue. Tout
s'y prête d'ailleurs le cadre merveil-
leux de couleurs, de lumière et d am-
pleur, le climat absolument unique pour
des expériences d'aéroplanes, l'endroit
choisi pour l'aérodrome d'Héliopolis, qui
se dresse à cinq kilomètres du Caire, à
l'entrée du désert, n'offrant à l'aviateur
aucun obstacle. L'air, dans cette région,
est toujours calme, la température,»;
gulière. Les aviateurs pourront y, faire
en toute confiance les pluê^mëfveilïëû-
ses tentatives.
-<>00--
Nouvelles à la Main
Au procès Chantecler.
Nous demandons remise à quin-
zaine pour conclure.
N'ergotez pas.
Combien de députés assistaient^
cette première séance d'hier?
Trente. ̃_
Et qu'ont-ils discuté?
Le budget du ministère du travail.
Un grave courant se dessine: chez
les électriciens.
Oh de leur part, c'est surtout l'in-
terruption du courant qu'il faut redouter.
Le Masque de Fer.
A LONDRES
•L.A.
CAMPACNE MSïORAM
Notes et Impressions
Dimanche 9 janvier.– Dans Hyde
Park.près de Marble Arch, vers quatre
heures de l'après-midi, le soleil, rouge-
sang, descend lentement dans un ciel
gris clair, que de légères nuées blanches
ouatent délicatement. Au bord d une
pelouse verte, sur laquelle flottent des
vapeurs bleuâtres, un petit groupe d ou-
vriers endimanchés, la pipe au bec,
écoute un gros gaillard, qui perche sur
une petite estrade, pérore à plein gosier
et lance avec un accent irlandais, tout a
la fois sonore et doux, vibrant et har-
monieux, ces mots révélateurs Tanff
Reform, élévation des salaires, travail
pour les travailleurs. L'orateur a un bon
sourire sur son visage rond proprement
rasé; ses gestes sont sobres mais éner-
giques. 11 expose simplement et claire-
ment l'évangile protectionniste; on l'é-
coute avec attention de temps à autre
un admirateur crie Hear, hear, ou un
contradicteur proteste-très haut contre
une affirmation trop enthousiaste; des
discussions vives, mais nullement hai-
neuses ou brutales, s'engagent dans dif-
férents coins de l'auditoire qui va sans
cesse grossissant, et auquel se mêlent
des messieurs en chapeau haut, et des
familles bourgeoises revenant d'un tour
de parc. ••
Soudain, un glapissement strident fait
retourner toutes les têtes à dix mètres
du missionnaire tariff-reformiste, on ;a
dressé une autre tribune portant cette
devise :« Liberté, fraternité, égalité»;
sur cette plate-forme minuscule,s'agite
un gamin pâle et maigre « Puisque, nos
ennemis politiques ne font pas 'trêve,
comme nous l'espérions en ce jour de
repos, hurle le petit jeune homme,
les libéraux doivent, eux aussi, défen-
dre leur cause ». Une vingtaine de per-
sonnes entourent le nouveau conferen-'
cier, qui entame une longue démons-
tration sur les mérites du Free Trade
pendant une demi-heure, il s'époumonne
en vain, répétant presque à chaque ins-
tant ce « leit-motiv » « Les conserva-
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