Titre : Figaro : journal non politique
Éditeur : Figaro (Paris)
Date d'édition : 1910-01-14
Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication
Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 14 janvier 1910 14 janvier 1910
Description : 1910/01/14 (Numéro 14). 1910/01/14 (Numéro 14).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
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Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Description : Collection numérique : France-Brésil Collection numérique : France-Brésil
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k288707b
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
*66 Année 3e Série N° 14
U Numéro quotidien SEINE & SE! NE-MÏ-OISE 1 S centimes = DEPARTEMENTS 20 centimes
Vendredi t4 Janvier 1910
Gaston CALMETTE
Directeur-Gérant
H. DE VILLEMESSANT
• Fondateur
RÉDACTION ADMINISTRATION
%Q, rue Drouot, Paris (9« Arr1)
RÉDACTION ADMINISTRATION
26, rue Drouot, Paris (9° Arr')
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8, place de la Bourse
fc loué par ceux-ci, blâmé par ceux-là, me moquant des sots, bravant les méchants, je me hâte
ï de rire de tout. de peur d'être obligé d'en pleurer. » (Beaumarchais.)
s o :m::m: aiire
te départ de Pierre Loti .-Emile VEDEL.
La Vie de Paris A Athènes André Nède.
incident militaire s Energiqae répression, i
GUILLEN.
Les lettres de Musset à l'a. Inconnue » Alfred
DE MUSSET.
A l'Étranger Comment se font les élections en
Angleterre Raymond RECOULY.
Un syndicat Les Déménageurs à la cloche de
bois Régis Gignoux.
Le crime de la rue d'Orbhampi Assassins ar-
rêtés Louis LATZARUS.
Petite Chronique des lettres: Ph.-Em. Glaser.
L'agitation syndicaliste ED. CASANOVA.
Variations sur la mode G-henya.
Dessin: «Parfils.pécial» ALBERT GUILLAUME.
Courrier de la Bourse ARMAND Yvel.
lés Théâtres Opéra-Comique « Phrynê » et
̃ Paillasse » Gabriel Fauré.
LE DÉPART
DE 'DE
HERRE LOTI
C'est donc aujourd'hui que Pierre Loti
quitte la marine, où il avait rang de ca-
pitaine de vaisseau, mais sous son nom
patronymique de Julien Viaud. Car l'au-
tre, son nom de prince des lettres, per-
sonne n'ignore qu'il le tient des fées ac-
courues pour lui servir de marraines. Et
Dieu sait s'il en était venu, cette fois-là
Des cinq parties du monde, et principa-
lement de ce fabuleux Orient d'où il de-
vait nous rapporter ses récits les plus
magnifiques. Dans leur empressement à
combler le futur immortel les horos-
copes ne laissaient aucun doute sur ses
hautes destinées c'était à qui, des ra-
dieuses étrangères, lui promettait les
spectacles les plus inouïs, les plus rares
aventures. Entre autres une Péri, au
front de laquelle brillait la magique es-
carboucle, apportait un talisman qui
lui ouvrirait plus tard un des harems
de Stamboul, autrement dit un de ces
paradis défendus où, même avec toutes
les complaisances nécessaires on ne
pénètre jamais qu'au risque de sa vie.
La suivante, l'amitié du Commandeur
des croyants. Une fée égyptienne offrait
une audience de nuit chez le grand Sésos-
tris, avec la surprise de constater la plus
étrange des ressemblances entre son
profil et celui de la momie royale. Mais
une petite magote de Pékin annonça des
choses encore plus extraordinaires qu'il
entrerait- en vainqueur dans la Ville In-
terdite et occuperait, le propre palais
*ffimtë'"Taiîieuse -raipératrrce -aux pieds
de poupée. Prédiction qui se réalisa
d'ailleurs de point en point, à preuve
certaine minuscule pantoufle jaune dis-
crètement sauvée du pillage, et mieux
encore. le volume évocateur jusqu'au
prodige, jusqu'à vous faire croire qu'on
y était soi-même, où sont relatés les
derniers jours de la plus hermétique-
ment murée des cités chinoises.
Une Apsara de l'Inde allait prendre la
parole à son tour, lorsque se produisit
un étourdissant brouhaha, percé de gla-
pissemeilts suraigus. C'était l'inévitable
Carabosse, la méchante fée que l'on né-
gligé toujours de prévenir. Furieuse, elle
s'amenait en coup de vent, injuriant et
bousculant tout le monde un vieux ca-
catoès, vous auriez dit, avec ses yeux
chassieux, plus une seule dent dans la
bouche, et sur la tête deux uniques
cheveux qu'elle s'obstinait à teindre au
henné, grâce à quoi la peau de son
crâne avait pris la couleur d'une tomate.
« AH c'est ainsi qu'on se moque de
moi '• hurlait-elle. Eh bien mon petit,
ce sera tant pis pour toi. Parce que s'il
m'est défendu de toucher à ce qu'ont
manigancé mes pimbêches de sœurs
que le diable ne peut-il les confon-
dre! il me reste du moins la res-
source de rendre amer comme chico-
tin le miel dont elles t'ont gorgé. Ainsi,
c'est une affaire entendue, tu seras un,
puissant magicien parmi ceux qui ont
reçu mission de charmer les tristes hu-
mains, un nouvel Orphée, aux chants
duquel ils oublieront un instant de mau-
dire une existence qui demeure pour eux
la plus cruelle en même temps que la
plus indéchiffrable des énigmes. Oui, les
rois te recevront comme un envoyé des
dieux, et les reines viendront s'asseoir à
ta table, tandis que les simples mortelles
se disputeront la moindre ligne de ton
écriture. Mais le soulagement que les
sorcelleries de ta plume apporteront
à tes frères en désespérance, nul ne
pourra te le procurer à toi, fût-ce la
plus aimée des femmes, et ma ven-
geance consistera en ce que le calme
ne descendra jamais dans ton âme tour-
mentée, quand bien même tu parvien-
drais au comble de tes vœux, sans plus
rien à souhaiter ici-bas. » Elle eût peut-
être continué longtemps sur ce chapitre-
ra, si une des plus ravissantes enchante-
resses de la mer ne fût survenue, qui
l'aspergea des pieds à la tête, en tordant
sa chevelure toute ruisselante où res-
taient des rubans de goémon. « J'arrive
un peu tard pour clouer le bec à cette
vieille pie-grièche, fit-elle de sa voix
chantante mais, heureusement, à
temps encore pour vouer notre filleul
chéri aux lointaines randonnées sur
l'Océan, seul capable de bercer son in-
curable nostalgie. »
Et îvoilà comment Loti devint ma-
rin. A cette différence près, avec les
autres coureurs de grandes et petites
bordées, qu'il subissait beaucoup plus
impérieusement le charme et la mélan-
colie de toutes choses, aussi bien au
large, devant les coutumières fantas-
magories du ciel et de ta mer, que
dans les relâches en pays exotiques,
où il retrouvait les merveilleux décors
promis à ses yeux d'enfant. C'est
alors qq?il cojïnût le divin mal d'écrire,
pour se révéler maître dans un genre
qu'il porta du premier coup àlaperfec-
tion tel Homère l'épopée, comme un de
nos plus fins critiques l'a déjà remarqué.
Mais que pourrais-je vous apprendre
d'un écrivain tellement connu de tous?
Au moment où il fait ses adieux à la
marine, je voudrais seulement dire ici
l'officier sans reproche que Loti fut jus-
qu'au bout, aussi consciencieux en ser-
vice, ou de quart sur la passerelle, que
simple au carré, sans rien de cette infa-
tuation que le succès, même beaucoup
moins retentissant, donne à certains.
A l'occasion, gai jusqu'à l'enfantillage,
suivant en cela l'exemple des plus grands
artistes, une fois redescendus de leurs
rêves. Au point que c'était bien rare,
quand il embarquait sur un navire, si au
bout de quelques jours n'y sévissait pas
une petite épidémie de ces excellents
tours renouvelés de l'heureux temps
jadis, avant qu'un sot engouement pour
le snobisme d'outre-Manche n'eût pros-
crit notre belle humeur à la française.
Ainsi, ie me souviens au'à l'éDomie nù i'a-
vais la bonne fortune d'être son voisin à
bord du Formidable il n'était pas pru-
dent de se coucher sans avoir passé une
minutieuse inspection de sa chambre,
et bien vérifié l'équilibre de la cou-
chette. Mon Dieu! mais qu'est-ce que je
m'oublie donc à raconter là, et d'un aca-
démicien, encore! Car il venait d'ap-
prendre son élection, et nous avions
même voulu lui donner un avant-goût
de la réception qui l'attendait sous la
Coupole. Quoique peut-être un peu moins
guindée, la nôtre comportait également
des discours, beaucoup de discours, et
quant aux accessoires, on avait déniché
je ne sais plus où un vieux meuble en
tapisserie pour figurer l'indispensable
fauteuil, et cousu de vraies palmes vertes
(nous étions à Alger) sur la redingote à
trois galons du récipiendaire. Ce qui
était sans doute afin d'accomplir l'oracle
de quelque bonne pièce parmi mesdames
les fées.
Voyons maintenant le revers de la
médaille. Malgré de très sérieux états de
services, dont trois campagnes de guerre,
en dépit du lustre que sa jeune renom-
mée faisait rejaillir sur la marine tout
entière, celle-ci necomprenait pas qu'elle
se fût honorée en distinguant de bonne
heure un officier qui était en train de de-
venir la gloire des lettres françaises.
Cela tenait-il à ce que certains chefs
n'admettaient pas volontiers qu'un sim-
ple enseigne ou lieutenant de vaisseau
se permît d'avoir plus de talent que ses
supérieurs? Ou bien lui gardait-on va-
guement rancune de ce que les bel-
les dames, la première chose en mon-
tant à bord, ne manquaient jamais de
demander « Où est donc Loti ? » Quoi
qu'il en soit, les faveurs s'étaient jugr
que-là bornées à le laisser lente-
ment avancer à- r&ïi-eienyketér 4ôïëqtt41»
y a une douzaine d'années le ministre
alors régnant un amiral, hélas connu
pour l'étroitesse de ses vues le mit
brutalement à la retraite d'office, sans
seulement l'ombre d'un motif, en même
temps que vingt et plusieurs de ses ca-
marades tous aussi arbitrairement choi-
sis. Ce qui faisait dire à Jean Aicard, le
délicat poète qu'il accueillait hier à
l'Académie « Quand Walter Scott fut
devenu vieux, dans un temps où il n'y
avait pas encore de chemins de fer, lama-
rinç anglaise n'hésita pas une minute à
armer un vaisseau expressément pour
le conduire dans le Midi, et tout ce que
la marine française a trouvé, en fait
de gracieux procédés à l'égard de notre
Pierre Loti à nous, ç'a été de lui refuser
le croiseur qu'il avait le droit de com-
mander. » On sait comment le Conseil
d'Etat cassa le décret abusif, et réinté-
gra Loti avec le grade de capitaine de
frégate. Nommé à l'un des commande-
ments les plus enviés et les plus diffici-
les, celui du Vautour, à Constantinople,
-car tous les vrais marins savent com-
bien les parages du Bosphore et de la
mer Noire sont mauvais l'hiver il s'v
montra aussi bon manœuvrier que qui-
conque, entre autres exemples, en se ré-'
fugiant de nuit et par gros temps à Cor-'
fou, malgré la présence d'une escadre
anglaise insoupçonnée qui occupait déjà
tout le port. Saluons donc son départ
avec le regret de ne pas l'avoir vu en
faire davantage. Non tant à cause de lui,
dont la personnalité plane au-dessus de
toutes les questions de galon, et qui d'ail-
leurs, tropaisémentsatisfait dece côté-là,
demandait toujours que l'on pourvût
d'abord ses camarades moins bien avan-
tagés d'autre part. Non, mais à un point
de vue beaucoup plus élevé, déplorons
que l'on n'ait pas su mieux utiliser l'in-
calculable prestige que le nom de Pierre
Loti exerce à l'étranger. Et pour con-
clure, rappelons que tout cela était du
reste écri t dès le premier jour, écrit par les
bonnes fées, et contresigné de la mé-
chante Carabosse, ou du moins de sa
croix, car il est de notoriété publique
qu'elle n'a jamais su tenir une plume.
~1 v '•̃'•̃ Emile Vedel.
LA VIE DE PARIS
AATHÈNES
Le seul nom d'Athènes ne sera-t-il point à
jamais, pour tout homme qui pense, évoca-
teur de lumineux souvenirs et d'images éter-
nellement glorieuses ? Pour nous, fils de civi-
lisations déjà vieillies, à qui la joie a été refu-
sée de naître en ces temps heureux où, sous le
ciel translucide de l'Attique, la jeunesse de
l'humanité a goùté pleinement le délice de
vivre, pourrons-nous jamais oublier ce que
nous devons aux heureux efforts de ce peuple
et de cette ville privilégiés, ni que de la terre
immortelle de Pallas, l'art, la beauté, la poé-
sie, la liberté surgirent un jour pour la joie du
monde?
Athènes C'est la ville éternelle et dont le
souvenir ne saurait périr, ni la séduction
s'effacer. Il' suffisait que le Figaro illustré
consacrât à ce grand nom'son dernier fas-
cicule pour que le succès en fût immédiate-
ment assuré. Après la belle série où apparu-
rent successivement,, aux yeux odes lecteurs
que charmait l'heureuse facilité du voyage,
les grandes villes de l'Europe Londres, Ma-
drid, Berlin, Constantinople, est-ce qu'Athè-
nés, la riante Athènes, la « fleurie comme j
l'appellent aujourd'hui ses enfants, n'était"
pas naturellement indiquée ?
Et justement les hasards de l'actualité pre-
naient à tâche, comme le Figaro illustré, aux
premiers jours de janvier, était mis en vente,
de lui conférer un intérêt supplémentaire.
Non seulement, depuis quelques semaines,
l'Europe tout entière suivait attentivement
les graves événements politiques qui se dé-
roulent dans l'Athènes moderne, où la jeune
monarchie, miraculeusement ressuscitée au
début du dernier siècle, se consume en luttes
douloureuses et stériles, mais encore un ter-
rible incendie détruisait un des monuments
principaux de la nouvelle ville. Le 6 janvier,
le palais royal d'Athènes s'abîmait dans les
flammes.
Quand il entreprenait de guider le lecteur
à travers l'antique et la moderne Athènes,
M. Adolphe Thalasso, l'auteur très averti de ce
fascicule du Figaro illustré, ne pouvait assu-
rément se douter fqu'en décrivant le palais
royal, il travaillait à fixer pour toujours
l'image d'un monument qui, peut-être, ne mé-
ritait pas tant d'honneur. Car, il faut bien le
dire, cet immense cube de marbre, œuvre de
l'architecte bavarois Gârtner, appelé en At-
tique par le roi Othon, ne rappelait que
de très loin la tradition des Ictinos et
des Phidias. Cette vaste bâtisse, sans ori-
ginalité et sans grâce, 'eût été mieux à
sa place sous un ciel obscur et bas du
Nord qu'au pied du Parthénon,. non loin
des lauriers-roses qui ombragent le cours
de l'Illissos. Tel qu'il était cependant, em-
belli quelque peu par le magnifique parc
qui s'étendait autour de ses murailles com-
pactes et sans air, il revit dans les descrip-
tions de M. Thalasso et les superbes photo-
graphies qui les accompagnent. Et c'est un
document qui a son prix.
Après une courte description de la ville
ancienne pouvait-il se dispenser d'en évo-
quer une fois de plus l'image impérissable ?
M. Thalasso nous fait parcourir avec lui
l'Athènes d'aujourd'hui, depuis les « vieux
quartiers et les vieilles ruelles » escaladant
le versant de l'Acropole, jusqu'à la route de
Patissia, toute « fleurie de parfums ».
Une très fine analyse de l'Athénienne nous
initie à la psychologie de la femme grecque.
Des descriptions de la ville au printemps,
de la Pâque grecque et de la Protomaïa
cette fête des fleurs athénienne font revi-
vre, en des tableaux animés, le renouveau des
cœurs et de la nature. Et puis, c'est la sieste
de la ville entière, aux heures torrides, c'est
la foule bigarrée, place de la Constitution,
dans la fraîcheur des soirs ou dans la nuit
blonde 'et transparente de la lumineuse Atti-
que. Ce sont les promenades au nouveau
Phalère pu à Képhissia, les théâtres en plein
air, les chants et les musiques, les sérénades
çttes-tiansesv^sipittoresques, depuis la traitai
jusqu'au sirtô.
Dans une dernière partie, M. Adolphe Tha-
lasso cherche à déterminer la place qu'Athè-
nes occupera dans les capitales du monde, le
jour où elle sera reliée à l'Europe par la voie
ferrée, où de vastes réservoirs l'alimenteront
d'eau, où le Pirée, déclaré port franc, exoné-
rera le peuple grec des charges fiscales qui
pèsent sur lui. Sa conclusion, où il demande à
l'Europe de « rendre à l'Acropole ce qui ap-
partient à l'Acropole », a grande allure et
couronne dignement cette belle étude.
Ce numéro s'agrémente d'une couverture et
de deux hors texte en couleurs, reproduisant
la Fontaine dit monastère, du regretté Th.
Ralli, qui appartient au musée d'Athènes
Aux Propylées, du maître français Paul Cha-
bas, qui appartient à M. Homolle, directeur
général de nos musées, et la Danse antique,
de cet autre maitre A. Calbet, l'illustrateur 1
à/Aphrodite, qui appartient à M. Georges
Leygues.
Quatre-vingts illustrations, presque toutes
inédites, ornent le texte reproductions de
tableaux, pastels, aquarelles, dessins des
meilleurs peintres grecs contemporains scè-
nes prises d'après nature, chefs-d'œuvre des
musées, et monuments de la ville.
Cette éclectique et nombreuse documenta-
tion rêvé lera l'effort d'art réalisé, en ces der-
nières années, à Athènes, et diffusera dans le
grand public l'œuvre des artistes grecs d'au-
jourd'hui.
Conçue avec originalité, présentée avec art,
cette monographie d'Athènes sera une véri-
table révélation.
André Nède.
EN 2e PAGE
hes Lettres d'Alfred de fîusset
à l' « Inconnue »
Echos
La Température
Après la chute de neige et les grosses
averses de la soirée de mercredi soir, la
journée d'hier, à Paris, a été très belle, c'est-
à-dire, éclairée, dés le matin, par un soleil
radieux. Les vents soufflent avec modéra-
tion, le ciel est peu nuageux, mais la tempé-
rature continue à baisser sur la région. Elle
donnait hier, aux premières heures, des mi-
nima de zéro à 20 au-dessous. Dans Paris, le
thermomètre marquait 1° au-dessous à sept
heures du matin et 6° au-dessus à cinq heures
du soir. La pression barométrique, en hausse
rapide, accusait 76Qmm5, à midi. Elle se relève
dans l'ouest de l'Europe, et atteignait hier
dans la matinée 77OmiB en Bretagne et en
Gascoene.
Des chutes de pluie et de neige sont signa-
lées sur presque toute l'Europe; en France,
il a beaucoup plu au puy de Dôme, au pic du
Midi, à Besançon, à Bordeaux, au Havre et
à Brest.
La température a baissé dans nos autres
régions notamment dans l'Est.
Départements, le matin. Au-dessus de ^éro
o°o à Nancy, o°j à Clermont, i° à Nantes, au
Mans, à Limoges et à Lyon, 2° à Charleville
et à Marseille, 30 à Dunkerque, à Boulogne,
à Lorient, à Rochefort, à Bordeaux et à Tou-
louse, 40 à Perpignan et à Cette, 5° à Brest
et à Cap-Béarn, 6° à Cherbourg et à l'île d'Aix,
70 à Biarritz, ii° à Alger, 130 à Oran.
En France, un temps nuageux est probable.
(La température du 13 janvier 1909 était, à
Paris 8° au-dessus de zéro le matin et io°
| Tapr-ès-midi. Baromètre 76omm temps cou-
vert.) ':̃-•'
Monte-Carlo (terrasse du Casino). Tem-
pérature à dix heures du matin, 20°; à midi,
240 temps délicieux.
Nice. A midi, 14° à trois heures, 13°.
Du Neto York Herald
A New-York Temps couvert. Tempéra-
ture maximà, 30 minima, 2°. Vent nord-
est.
A Londres Temps couvert. Tempéra-
ture maxima, 50. minima, o°; Baromètre,
768mm.
A Berlin Temps beau. Température (à
midi): 3°.
-<:>00--
A Travers Paris
Nos lecteurs savent avec quel soin
nous veillons à ce que notre journal
puisse être en toute sécurité laissé sur la
table autour de laquelle la famille se
réunit rien ne nous chagrinerait da-
vantage que de penser qu'un mot, écrit
à la légère, pût offenser des yeux naïfs.
Aussi avons-nous bien hésité avant de
publier ces lettres d'Alfred de Musset à
Aimée d'Alton, qui sont si belles cepen-
dant et qui composent un si ardent ro-
man d'amour. Mais, quoi? le génie
d'un grand poète consacre et entoure
d'une atmosphère presque sacrée les
cris, même désordonnés, de sa passion.
:Stvpjis enfin, il y a dans toutes les biblio-
thèques, les plus sévères et les plus dé-
licatement choisies, un Musset; on dit
aux jeunes filles Ce livre-là n'est pas
pour vous Et elles n'y touchent pas.
Ainsi, pendant une huitaine de jours, il
y aura dans le Figaro un feuilleton « qui
n'est pas pour les jeunes filles ». Elles
nous le pardonneront, en considération
d'Alfred de Musset qu'elles ne- connais-
sent guère, qu'elles liront plus tard et
dont elles verront bien que nous ne pou-
vions pas refuser la copie
e -<>--<>
A l'Académie française, c'est M. Ray-
mond Poincaré, le nouveau chancelier,
qui, en l'absence du comte Albert de
Mun, directeur, a présidé, la séance
d'hier, séance consacrée au Dictionnaire
et qui s'est terminée par l'élection, tenue
secrète selon le règlement, des mem-
bres des commissions des prix de la
Compagnie.
--<>--o-
Nous avons reçu pour la famille de
l'agent Deray, les souscriptions suivan-
tes
M. A. Dutol1s. Fr. 200
nI. Louis Beaoit-Lévy. 50
.Kleinbcr-ger. 2(~
Ce dernier souscripteur nous fait en
outre parvenir la somme de 100 francs
destinée à la femme de l'agent Fournès,
encore soigné à l'hôpital.
Le marquis de Frenoys a envoyé 500
francs au préfet de police.
Nous avons reçu, d'autre part, 100
francs de M. Alfred Mayen, pour le mo-
nument aux victimes de l'aviation.
M. Pichon, voulant récompenser les
ouvriers français qui ont travaillé à la
construction ou à la restauration de nos
ambassades à Vienne et à Berlin, a eu la
pensée de leur offrir un souvenir que va
frapper tout exprès pour eux la Monnaie.
Pour les uns, ce sera une plaquetle
gravée par Lefebvre, et représentant le
motif décoratif central de l'ambassade
de Vienne; pour les autres, une médaille
de Vernon, à l'effigie du Président de la
République, et pour laquelle M. Falliè-
res a donné au maître une séance de
pose.
Au revers, chacune de ces œuvres
porte, avec plusieurs emblèmes commé-
moratifs, la dédicace du ministre des
affaires étrangères.
Une clause intéressante du concours
de poésie pour le prix Sully Prudhomme
que nous annoncions l'autre jour.
A défaut de concurrent élu par les
héritiers littéraires de Sully Prudhomme,
la somme de mille francs disponible
serait divisée et répartie par eux, « sui-
vant les détresses, pour profiter à d'au-
tres poètes dignes de la sympathie due à
toute recherche désintéressée et conscien-
cieuse du Beau ».
Cette clause est exactement conforme
au vœu exprimé dans son testament par
Sully Prudhomme qui fonda le prix
« dans l'intention de favoriser l'Art des
vers ».
MM. Victor Charpentier et le président
Bonjean, qui, ainsi que nous l'annon-
cions hier, avaient eu l'idée si heureuse
de s'unir pour la création de cette « Villa
Médicis libre » que chacun rêvait de son
côté, viennent de décider d'étendre
encore cette admirable institution.
Nous avons rencontré hier M. Victor
Charpentier en compagnie de M. Ches-
nay, jeune architecte qui a été chargé
des constructions, et il nous a précisé les
choses
Le terrain choisi, Villepreux et non
Wimereux, est de dix-huit mille mètres,
et nous comptons y bâtir une cinquan-
taine de pavillons-ateliers destinés aux
jeunes artistes que les difficultés maté-
'rielies de la vie arrêtent trop souvent
dans leur élan de production et qui trou-
veront là la quiétude d'espritnécessaire.
>• A Villepreux neseraient admis que des
jeunes, et c'est en ce séjour, tout proche
de Versailles et. de ses beautés artis-
tiques ou naturelles, que sera réellement
la Villa Médicis libre ».
» Mais nous avons pensé aussi aux
vieux, aux découragés, aux désabusés
Ceux-là c'est à Fontgombault, autre fon-
dation de l'admirable président Bon-
jean, qu'on les recueillera.
» Et ce n'est pas tout un sanatorium
s'ouvrira encore à Orgeville pour les
malades, qui. par surcroît, pourront être
envovés en traitement ou en convales-
cence en des maisons particulières,
dans le Midi, à la montagne ou à la
mer.
» Voilà l'œuvre du président Bonjean
à laquelle j'ai été heureux d'associer
la mienne. Je crois qu'elle mérite
les encouragements de tous et la pros-
périté. »
-=::>o=--
BILLET
A Gabriele d'Annunsj.o
Les Français qui ne connaissaient que par
ou'iidire, jusqu'ici, les inconvénients de l'impôt
sur le revenu, en ont depuis hier, et grâce à
vous, mon cher maître, une vision plus pré-
cise. Ils comprennent de quoi ils sont me-
nacés.
L'impôt sur le revenu, qui se pratique en
Italie, ne pesait pas d'un poids extrêmement
lourd sur vos épaules. Le percepteur vous
taxait sur un revenu présumé de six mille
francs. Ce percepteur était d'avis, sans doute,
qu'il faut ménager les poètes.
Le malheur est qu'on jasa. Des journaux
vous dénoncèrent sans l'avoir voulu sim-
plement en citant les prix élevés dont on ré-
munère vos productions et vous voilà, nous
écrit-on de Rome, sommé de payer au fisc le
quintuple des droits que vous acquittiez jus-
qu'à présent.
Trente mille francs, au lieu de six C'est un
peu dur, tout de même, et vous protestez.
Vous proposez à vos bourreaux de leur prou-
ver que ni l'art dramatique ni la poésie ne
vous rapportent autant d'argent qu'on le ra-
conte en Italie.
Le voilà bien, monsieur, l'avantage d'être
poète! La condition du poète, sans doute, est
précaire à de certains égards. Mais ne sen-
tez-vous pas combien elle est commode, dans
le cas présent ?
Un industriel, un commerçant n'eussent ja-
mais osé protester contre cette injustice du
fisc; car un homme qui a la réputation de
gagner beaucoup d'argent dans les affaires ne
saurait crier qu'il est indigne de cette répu-
tation-là, sans se déconsidérer beaucoup.
En littérature, c'est le contraire. Un écri-
vain ne se déshonore, ni même ne se diminue
à proclamer qu'il est pauvre il semble même
que l'impossibilité de payer son terme, avouée
publiquement, soit propre à parer certains
poètes aux yeux des femmes, surtout
d'un supplément de prestige.
En vérité, ne fût-ce qu'au point de vue fis-
cal, la profession que vous illustrez, cher maî-
tre, a du bon. S.
-0bo..o--
Une adjudication intéressante est an-
noncée, pour le 29 janvier, à la mairie
de Vincennes.
Il s'agit de la fourniture à trente-sept
régiments de notre artillerie de leurs
nouveaux-drapeaux^" et de eelîe de seize
étendards de batteries.
Que deviennent en pareil cas les dra-
peaux et étendards réformés ?
Ceux qui, depuis leur entrée au ré-
giment, ont pris part à quelque action
militaire mémorable, nous disait-on hier
aux Invalides, sont versés au musée de
l'armée et vont y grossir le dépôt des
emblèmes historiques. Les autres sont
brûlés. Quant à la remise des nouveaux
drapeaux, elle donne lieu à dés solenni-
tés régimentaires réglées par les colo-
nels.
-o-<:x>-3--
Les maladies d'estomac font le déses-
poir des médecins par leur variété; cha-
cune semble exiger un traitement diffé-
rent, et toutes ont la même cause une
névrose spéciale du système nerveux,
régulateur des fonctions digestives.
Le remède est pourtant à la portée de
tous: après chaque repas, un petit verre
d'anisette Marie Brizard supprimera
cette douloureuse affection.
Le bruit, qui a été propagé, de la vente
du Grand Hôtel est de pure invention.
Un tel projet n'a jamais existé. Bien au
contraire, l'administration de ce magni-
fique établissement poursuit méthodi-
quement les travaux de transformation
qui lui permettront d'offrir un confort
aussi complet et aussi luxueux que les
plus beaux hôtels créés au cours des
dernières années.
Un tour de force. 1,
C'est celui réalisé par MM. P.-L. Flers
et Eug. Héros, les auteurs de la Revue
des Folies-Bergère, qui sont parvenus
pendant trois heures à retenir, amuser,
éblouir le public au cours des trente et
un tableaux qui composent cette revue
extraordinaire. 11 est vrai que ce ne sont
pas seulement de merveilleux tableaux
de music-hall, le dialogue y reste amu-
sant, plein de trouvailles imprévues, et
les couplets y font oublier parfois et
c'est le meilleur éloge les splendeurs
de la mise en scène.
Hors Paris
Il manquait à la Turquie une Acadé-
mie. Elle va l'avoir. Son Richelieu s'est
présenté sous la forme d'un généreux
millionnaire ottoman, qui offre deux
millions et demi pour la fondation de ce
corps de lettrés.
Hier un émissaire de ce dernier s'est
présenté au palais Mazarin et a demandé
communication des statuts de l'Acadé-
mie française, qu'on a aussitôt mis à sa
disposition.
L'Institut de France comptait d'ail-
leurs au nombre de ses correspondants
deux savants ottomans: Hamdy-bey,
commandeur de la Légion d'honneur,
qui fait partie de notre Académie des
inscriptions et belles-lettres, et M. Dé-
métrius-Alexandre Zambaco, également
commandeur de la Légion d'honneur,
qui, depuis dix ans, représente à Cons-
tantinople notre Académie des sciences.
L'Académie ottomane sera composée
de soixante-douze membres, élus parmi
les lettrés ou savants turcs, persans et
arabes-.
Elle aura un certain nombre de cor-
respondants étrangers, et plusieurs mem-
bres de l'Institut, pressentis à ce sujet, l
ont déclaré qu'ils se considéreraient
comme fort honorés du parrainage de la
jeune Académie, qu'on se propose de
leur offrir.
Ils exagèrent, ou après la tigeessej
le tapir
On nous télégraphie de Marseille
« Un tapir américain s'est échappé
aujourd'hui d'une ménagerie installée";
sur les allées des Capucines. Avant que
l'animal ait pu atteindre la Cannebière,
deux agents et une douzaine de pas-
sants n'hésitèrent point à le cerner. Le
dompteur Métayer le ramena dans Sa
cage.
» Telle est l'histoire du tapir. Elle n'a
point duré longtemps, Mais l'histoire
de la tigresse vient à peine d'achever
son épilogue. La municipalité a enfin
consenti à payer à la police une somme
de soixante-trois francs, pour « frais de
» garde, de chasse et d'empoisonne-
» ment ». Cette somme était réclamée
par l'administration préfectorale. » `
Ainsi c'est fini. Et souhaitons aux
gais Marseillais de revenir bientôt à la
simple et aimable chasse à-la casquette.
La question du pôle Nord et l'état.
civil.
Les récentes décisions de l'université
de Copenhague et de la Société natio-
nale de géographie des Etats-Unis vien-
nent d'avoir une conséquence imprévue.
Lorsqu'on apprit, il y a plusieurs mois,
en Amérique, que le docteur Cook décla-
rait avoir atteint le Pôle, il y eut une vé-
ritable poussée d'enthousiasme, à tel
point que l'on se hâta de donner aux
nouveau nés les prénoms du célèbre
docteur.
Aujourd'hui, les parents, trop con-
fiants et trop pressés, regrettent leur
zèle de naguère ils voudraient bien
changer les prénoms de leurs enfants
contre ceux de Peary, et les officiers de
l'état civil de la plupart des villes des
Etats-Unis sont actuellement débordés
de demandes formulées dans ce sens.
Hélas! leur cas semble jusqu'ici sans
remède.
-<>00--
Nouvelles à la Main{
Elles causent
Le petit Chose va sérieusement me
faire la cour.
Qu'est-ce qui te fait croire cela ?
Il m'a dit hier que mon rngri. était
un esprit très distingué..
tiM .,Sd.i.
TJ11.de nos confrères du plus pur radw
calisme commence ainsi, -sans aucune
ironie son article sur l'élection du
bureau de la Chambre
« M. Henri Brisson, le nouveau prési-
dent de la Chambre. »
Nouveau, peut-être, mais en tout ca§
pas neuf. °
M. de Pontich était, mercredi, pa-
raît-il, d'une exceptionnelle bonne hu-
meur.. •<'̃•̃
Parbleu, il a neigé. •
Le Masque de Fer.
Incident militaire
Énergique répression v'
(par dépêche DE NOTRE correspondànî)
Madrid, 13 janvier.
Un grave incident s'est produit hier
soir, que le gouvernement a résolu avec
une énergie et une rapidité exception-
nelles. '̃'•.
Depuis quelque temps, la Correspond
dencia militar menait une campagne
contre la manière dont les récompenses
avaient été décernées à la suite de la
campagne du Rif, prétendant qu'elles
étaient, entacnees oe javormsme. Les ar-
ticles étaient signés par l'ex-générai et
député carliste Llorens, qui suivit les
opérations à Melilla, et par un officier
qui s'abritait sous un pseudonyme.
Le journal fut poursuivi. Or, hier, cent
six officiers de la garnison de Madrid,
appartenant pour la plupart à la cavale-
rie, firent une manifestation de sympa-
thie devant les bureaux de ce journal,
au cri de «Vive la justice »
A la suite de cette grave atteinte à la
discipline, le ministre de la guerre eut
une conférence avec M. Morot, président
du Conseil, et avec le capitaine général
de Madrid, et une descente de police eut
lieu le matin dans les bureaux de la Co/
respo?idencia militai'. Le Conseil des mi-
nistres se réunit peu après au palais. M.
Moret exposa la situation au Roi et les
mesures suivantes furent décidées
Le générai Villar y Villate, capitaine
général de Madrid, est relevé de son
commandement pour n'avoir pas em«
péché la manifestation
Les colonels des régiments de cavale-
rie auxquels appartiennent les officiers
manifestants, ie commandant Amado,
directeur de la Corrcspondencia. mililar,
qui s'était enfui à Cacérès, et deux capi-
taines sont arrêtés et envoyés dans les
citadelles de Carthagène, de Cadix et da
Jaca.
Les autres coupables sont recherchés.
Le général Rios, chef d'état-major gé-
néral, est nommé capitaine général de:
Madrid, et remplacé par le général
Perrao.
De nouveaux capitaines généraux sont
nommés à Valence, Valladolid et à la
Corogne.
La population est tranquille, grâce à
la réserve gardée au sujet de cet incident,
qui n'a été connu qu'en même temps
que la répression, que l'on approuve gé-
néralement, incident qui estd'autantplus
inexcusable que le ministre n'a fait que
U Numéro quotidien SEINE & SE! NE-MÏ-OISE 1 S centimes = DEPARTEMENTS 20 centimes
Vendredi t4 Janvier 1910
Gaston CALMETTE
Directeur-Gérant
H. DE VILLEMESSANT
• Fondateur
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RÉDACTION ADMINISTRATION
26, rue Drouot, Paris (9° Arr')
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fc loué par ceux-ci, blâmé par ceux-là, me moquant des sots, bravant les méchants, je me hâte
ï de rire de tout. de peur d'être obligé d'en pleurer. » (Beaumarchais.)
s o :m::m: aiire
te départ de Pierre Loti .-Emile VEDEL.
La Vie de Paris A Athènes André Nède.
incident militaire s Energiqae répression, i
GUILLEN.
Les lettres de Musset à l'a. Inconnue » Alfred
DE MUSSET.
A l'Étranger Comment se font les élections en
Angleterre Raymond RECOULY.
Un syndicat Les Déménageurs à la cloche de
bois Régis Gignoux.
Le crime de la rue d'Orbhampi Assassins ar-
rêtés Louis LATZARUS.
Petite Chronique des lettres: Ph.-Em. Glaser.
L'agitation syndicaliste ED. CASANOVA.
Variations sur la mode G-henya.
Dessin: «Parfils.pécial» ALBERT GUILLAUME.
Courrier de la Bourse ARMAND Yvel.
lés Théâtres Opéra-Comique « Phrynê » et
̃ Paillasse » Gabriel Fauré.
LE DÉPART
DE 'DE
HERRE LOTI
C'est donc aujourd'hui que Pierre Loti
quitte la marine, où il avait rang de ca-
pitaine de vaisseau, mais sous son nom
patronymique de Julien Viaud. Car l'au-
tre, son nom de prince des lettres, per-
sonne n'ignore qu'il le tient des fées ac-
courues pour lui servir de marraines. Et
Dieu sait s'il en était venu, cette fois-là
Des cinq parties du monde, et principa-
lement de ce fabuleux Orient d'où il de-
vait nous rapporter ses récits les plus
magnifiques. Dans leur empressement à
combler le futur immortel les horos-
copes ne laissaient aucun doute sur ses
hautes destinées c'était à qui, des ra-
dieuses étrangères, lui promettait les
spectacles les plus inouïs, les plus rares
aventures. Entre autres une Péri, au
front de laquelle brillait la magique es-
carboucle, apportait un talisman qui
lui ouvrirait plus tard un des harems
de Stamboul, autrement dit un de ces
paradis défendus où, même avec toutes
les complaisances nécessaires on ne
pénètre jamais qu'au risque de sa vie.
La suivante, l'amitié du Commandeur
des croyants. Une fée égyptienne offrait
une audience de nuit chez le grand Sésos-
tris, avec la surprise de constater la plus
étrange des ressemblances entre son
profil et celui de la momie royale. Mais
une petite magote de Pékin annonça des
choses encore plus extraordinaires qu'il
entrerait- en vainqueur dans la Ville In-
terdite et occuperait, le propre palais
*ffimtë'"Taiîieuse -raipératrrce -aux pieds
de poupée. Prédiction qui se réalisa
d'ailleurs de point en point, à preuve
certaine minuscule pantoufle jaune dis-
crètement sauvée du pillage, et mieux
encore. le volume évocateur jusqu'au
prodige, jusqu'à vous faire croire qu'on
y était soi-même, où sont relatés les
derniers jours de la plus hermétique-
ment murée des cités chinoises.
Une Apsara de l'Inde allait prendre la
parole à son tour, lorsque se produisit
un étourdissant brouhaha, percé de gla-
pissemeilts suraigus. C'était l'inévitable
Carabosse, la méchante fée que l'on né-
gligé toujours de prévenir. Furieuse, elle
s'amenait en coup de vent, injuriant et
bousculant tout le monde un vieux ca-
catoès, vous auriez dit, avec ses yeux
chassieux, plus une seule dent dans la
bouche, et sur la tête deux uniques
cheveux qu'elle s'obstinait à teindre au
henné, grâce à quoi la peau de son
crâne avait pris la couleur d'une tomate.
« AH c'est ainsi qu'on se moque de
moi '• hurlait-elle. Eh bien mon petit,
ce sera tant pis pour toi. Parce que s'il
m'est défendu de toucher à ce qu'ont
manigancé mes pimbêches de sœurs
que le diable ne peut-il les confon-
dre! il me reste du moins la res-
source de rendre amer comme chico-
tin le miel dont elles t'ont gorgé. Ainsi,
c'est une affaire entendue, tu seras un,
puissant magicien parmi ceux qui ont
reçu mission de charmer les tristes hu-
mains, un nouvel Orphée, aux chants
duquel ils oublieront un instant de mau-
dire une existence qui demeure pour eux
la plus cruelle en même temps que la
plus indéchiffrable des énigmes. Oui, les
rois te recevront comme un envoyé des
dieux, et les reines viendront s'asseoir à
ta table, tandis que les simples mortelles
se disputeront la moindre ligne de ton
écriture. Mais le soulagement que les
sorcelleries de ta plume apporteront
à tes frères en désespérance, nul ne
pourra te le procurer à toi, fût-ce la
plus aimée des femmes, et ma ven-
geance consistera en ce que le calme
ne descendra jamais dans ton âme tour-
mentée, quand bien même tu parvien-
drais au comble de tes vœux, sans plus
rien à souhaiter ici-bas. » Elle eût peut-
être continué longtemps sur ce chapitre-
ra, si une des plus ravissantes enchante-
resses de la mer ne fût survenue, qui
l'aspergea des pieds à la tête, en tordant
sa chevelure toute ruisselante où res-
taient des rubans de goémon. « J'arrive
un peu tard pour clouer le bec à cette
vieille pie-grièche, fit-elle de sa voix
chantante mais, heureusement, à
temps encore pour vouer notre filleul
chéri aux lointaines randonnées sur
l'Océan, seul capable de bercer son in-
curable nostalgie. »
Et îvoilà comment Loti devint ma-
rin. A cette différence près, avec les
autres coureurs de grandes et petites
bordées, qu'il subissait beaucoup plus
impérieusement le charme et la mélan-
colie de toutes choses, aussi bien au
large, devant les coutumières fantas-
magories du ciel et de ta mer, que
dans les relâches en pays exotiques,
où il retrouvait les merveilleux décors
promis à ses yeux d'enfant. C'est
alors qq?il cojïnût le divin mal d'écrire,
pour se révéler maître dans un genre
qu'il porta du premier coup àlaperfec-
tion tel Homère l'épopée, comme un de
nos plus fins critiques l'a déjà remarqué.
Mais que pourrais-je vous apprendre
d'un écrivain tellement connu de tous?
Au moment où il fait ses adieux à la
marine, je voudrais seulement dire ici
l'officier sans reproche que Loti fut jus-
qu'au bout, aussi consciencieux en ser-
vice, ou de quart sur la passerelle, que
simple au carré, sans rien de cette infa-
tuation que le succès, même beaucoup
moins retentissant, donne à certains.
A l'occasion, gai jusqu'à l'enfantillage,
suivant en cela l'exemple des plus grands
artistes, une fois redescendus de leurs
rêves. Au point que c'était bien rare,
quand il embarquait sur un navire, si au
bout de quelques jours n'y sévissait pas
une petite épidémie de ces excellents
tours renouvelés de l'heureux temps
jadis, avant qu'un sot engouement pour
le snobisme d'outre-Manche n'eût pros-
crit notre belle humeur à la française.
Ainsi, ie me souviens au'à l'éDomie nù i'a-
vais la bonne fortune d'être son voisin à
bord du Formidable il n'était pas pru-
dent de se coucher sans avoir passé une
minutieuse inspection de sa chambre,
et bien vérifié l'équilibre de la cou-
chette. Mon Dieu! mais qu'est-ce que je
m'oublie donc à raconter là, et d'un aca-
démicien, encore! Car il venait d'ap-
prendre son élection, et nous avions
même voulu lui donner un avant-goût
de la réception qui l'attendait sous la
Coupole. Quoique peut-être un peu moins
guindée, la nôtre comportait également
des discours, beaucoup de discours, et
quant aux accessoires, on avait déniché
je ne sais plus où un vieux meuble en
tapisserie pour figurer l'indispensable
fauteuil, et cousu de vraies palmes vertes
(nous étions à Alger) sur la redingote à
trois galons du récipiendaire. Ce qui
était sans doute afin d'accomplir l'oracle
de quelque bonne pièce parmi mesdames
les fées.
Voyons maintenant le revers de la
médaille. Malgré de très sérieux états de
services, dont trois campagnes de guerre,
en dépit du lustre que sa jeune renom-
mée faisait rejaillir sur la marine tout
entière, celle-ci necomprenait pas qu'elle
se fût honorée en distinguant de bonne
heure un officier qui était en train de de-
venir la gloire des lettres françaises.
Cela tenait-il à ce que certains chefs
n'admettaient pas volontiers qu'un sim-
ple enseigne ou lieutenant de vaisseau
se permît d'avoir plus de talent que ses
supérieurs? Ou bien lui gardait-on va-
guement rancune de ce que les bel-
les dames, la première chose en mon-
tant à bord, ne manquaient jamais de
demander « Où est donc Loti ? » Quoi
qu'il en soit, les faveurs s'étaient jugr
que-là bornées à le laisser lente-
ment avancer à- r&ïi-eienyketér 4ôïëqtt41»
y a une douzaine d'années le ministre
alors régnant un amiral, hélas connu
pour l'étroitesse de ses vues le mit
brutalement à la retraite d'office, sans
seulement l'ombre d'un motif, en même
temps que vingt et plusieurs de ses ca-
marades tous aussi arbitrairement choi-
sis. Ce qui faisait dire à Jean Aicard, le
délicat poète qu'il accueillait hier à
l'Académie « Quand Walter Scott fut
devenu vieux, dans un temps où il n'y
avait pas encore de chemins de fer, lama-
rinç anglaise n'hésita pas une minute à
armer un vaisseau expressément pour
le conduire dans le Midi, et tout ce que
la marine française a trouvé, en fait
de gracieux procédés à l'égard de notre
Pierre Loti à nous, ç'a été de lui refuser
le croiseur qu'il avait le droit de com-
mander. » On sait comment le Conseil
d'Etat cassa le décret abusif, et réinté-
gra Loti avec le grade de capitaine de
frégate. Nommé à l'un des commande-
ments les plus enviés et les plus diffici-
les, celui du Vautour, à Constantinople,
-car tous les vrais marins savent com-
bien les parages du Bosphore et de la
mer Noire sont mauvais l'hiver il s'v
montra aussi bon manœuvrier que qui-
conque, entre autres exemples, en se ré-'
fugiant de nuit et par gros temps à Cor-'
fou, malgré la présence d'une escadre
anglaise insoupçonnée qui occupait déjà
tout le port. Saluons donc son départ
avec le regret de ne pas l'avoir vu en
faire davantage. Non tant à cause de lui,
dont la personnalité plane au-dessus de
toutes les questions de galon, et qui d'ail-
leurs, tropaisémentsatisfait dece côté-là,
demandait toujours que l'on pourvût
d'abord ses camarades moins bien avan-
tagés d'autre part. Non, mais à un point
de vue beaucoup plus élevé, déplorons
que l'on n'ait pas su mieux utiliser l'in-
calculable prestige que le nom de Pierre
Loti exerce à l'étranger. Et pour con-
clure, rappelons que tout cela était du
reste écri t dès le premier jour, écrit par les
bonnes fées, et contresigné de la mé-
chante Carabosse, ou du moins de sa
croix, car il est de notoriété publique
qu'elle n'a jamais su tenir une plume.
~1 v '•̃'•̃ Emile Vedel.
LA VIE DE PARIS
AATHÈNES
Le seul nom d'Athènes ne sera-t-il point à
jamais, pour tout homme qui pense, évoca-
teur de lumineux souvenirs et d'images éter-
nellement glorieuses ? Pour nous, fils de civi-
lisations déjà vieillies, à qui la joie a été refu-
sée de naître en ces temps heureux où, sous le
ciel translucide de l'Attique, la jeunesse de
l'humanité a goùté pleinement le délice de
vivre, pourrons-nous jamais oublier ce que
nous devons aux heureux efforts de ce peuple
et de cette ville privilégiés, ni que de la terre
immortelle de Pallas, l'art, la beauté, la poé-
sie, la liberté surgirent un jour pour la joie du
monde?
Athènes C'est la ville éternelle et dont le
souvenir ne saurait périr, ni la séduction
s'effacer. Il' suffisait que le Figaro illustré
consacrât à ce grand nom'son dernier fas-
cicule pour que le succès en fût immédiate-
ment assuré. Après la belle série où apparu-
rent successivement,, aux yeux odes lecteurs
que charmait l'heureuse facilité du voyage,
les grandes villes de l'Europe Londres, Ma-
drid, Berlin, Constantinople, est-ce qu'Athè-
nés, la riante Athènes, la « fleurie comme j
l'appellent aujourd'hui ses enfants, n'était"
pas naturellement indiquée ?
Et justement les hasards de l'actualité pre-
naient à tâche, comme le Figaro illustré, aux
premiers jours de janvier, était mis en vente,
de lui conférer un intérêt supplémentaire.
Non seulement, depuis quelques semaines,
l'Europe tout entière suivait attentivement
les graves événements politiques qui se dé-
roulent dans l'Athènes moderne, où la jeune
monarchie, miraculeusement ressuscitée au
début du dernier siècle, se consume en luttes
douloureuses et stériles, mais encore un ter-
rible incendie détruisait un des monuments
principaux de la nouvelle ville. Le 6 janvier,
le palais royal d'Athènes s'abîmait dans les
flammes.
Quand il entreprenait de guider le lecteur
à travers l'antique et la moderne Athènes,
M. Adolphe Thalasso, l'auteur très averti de ce
fascicule du Figaro illustré, ne pouvait assu-
rément se douter fqu'en décrivant le palais
royal, il travaillait à fixer pour toujours
l'image d'un monument qui, peut-être, ne mé-
ritait pas tant d'honneur. Car, il faut bien le
dire, cet immense cube de marbre, œuvre de
l'architecte bavarois Gârtner, appelé en At-
tique par le roi Othon, ne rappelait que
de très loin la tradition des Ictinos et
des Phidias. Cette vaste bâtisse, sans ori-
ginalité et sans grâce, 'eût été mieux à
sa place sous un ciel obscur et bas du
Nord qu'au pied du Parthénon,. non loin
des lauriers-roses qui ombragent le cours
de l'Illissos. Tel qu'il était cependant, em-
belli quelque peu par le magnifique parc
qui s'étendait autour de ses murailles com-
pactes et sans air, il revit dans les descrip-
tions de M. Thalasso et les superbes photo-
graphies qui les accompagnent. Et c'est un
document qui a son prix.
Après une courte description de la ville
ancienne pouvait-il se dispenser d'en évo-
quer une fois de plus l'image impérissable ?
M. Thalasso nous fait parcourir avec lui
l'Athènes d'aujourd'hui, depuis les « vieux
quartiers et les vieilles ruelles » escaladant
le versant de l'Acropole, jusqu'à la route de
Patissia, toute « fleurie de parfums ».
Une très fine analyse de l'Athénienne nous
initie à la psychologie de la femme grecque.
Des descriptions de la ville au printemps,
de la Pâque grecque et de la Protomaïa
cette fête des fleurs athénienne font revi-
vre, en des tableaux animés, le renouveau des
cœurs et de la nature. Et puis, c'est la sieste
de la ville entière, aux heures torrides, c'est
la foule bigarrée, place de la Constitution,
dans la fraîcheur des soirs ou dans la nuit
blonde 'et transparente de la lumineuse Atti-
que. Ce sont les promenades au nouveau
Phalère pu à Képhissia, les théâtres en plein
air, les chants et les musiques, les sérénades
çttes-tiansesv^sipittoresques, depuis la traitai
jusqu'au sirtô.
Dans une dernière partie, M. Adolphe Tha-
lasso cherche à déterminer la place qu'Athè-
nes occupera dans les capitales du monde, le
jour où elle sera reliée à l'Europe par la voie
ferrée, où de vastes réservoirs l'alimenteront
d'eau, où le Pirée, déclaré port franc, exoné-
rera le peuple grec des charges fiscales qui
pèsent sur lui. Sa conclusion, où il demande à
l'Europe de « rendre à l'Acropole ce qui ap-
partient à l'Acropole », a grande allure et
couronne dignement cette belle étude.
Ce numéro s'agrémente d'une couverture et
de deux hors texte en couleurs, reproduisant
la Fontaine dit monastère, du regretté Th.
Ralli, qui appartient au musée d'Athènes
Aux Propylées, du maître français Paul Cha-
bas, qui appartient à M. Homolle, directeur
général de nos musées, et la Danse antique,
de cet autre maitre A. Calbet, l'illustrateur 1
à/Aphrodite, qui appartient à M. Georges
Leygues.
Quatre-vingts illustrations, presque toutes
inédites, ornent le texte reproductions de
tableaux, pastels, aquarelles, dessins des
meilleurs peintres grecs contemporains scè-
nes prises d'après nature, chefs-d'œuvre des
musées, et monuments de la ville.
Cette éclectique et nombreuse documenta-
tion rêvé lera l'effort d'art réalisé, en ces der-
nières années, à Athènes, et diffusera dans le
grand public l'œuvre des artistes grecs d'au-
jourd'hui.
Conçue avec originalité, présentée avec art,
cette monographie d'Athènes sera une véri-
table révélation.
André Nède.
EN 2e PAGE
hes Lettres d'Alfred de fîusset
à l' « Inconnue »
Echos
La Température
Après la chute de neige et les grosses
averses de la soirée de mercredi soir, la
journée d'hier, à Paris, a été très belle, c'est-
à-dire, éclairée, dés le matin, par un soleil
radieux. Les vents soufflent avec modéra-
tion, le ciel est peu nuageux, mais la tempé-
rature continue à baisser sur la région. Elle
donnait hier, aux premières heures, des mi-
nima de zéro à 20 au-dessous. Dans Paris, le
thermomètre marquait 1° au-dessous à sept
heures du matin et 6° au-dessus à cinq heures
du soir. La pression barométrique, en hausse
rapide, accusait 76Qmm5, à midi. Elle se relève
dans l'ouest de l'Europe, et atteignait hier
dans la matinée 77OmiB en Bretagne et en
Gascoene.
Des chutes de pluie et de neige sont signa-
lées sur presque toute l'Europe; en France,
il a beaucoup plu au puy de Dôme, au pic du
Midi, à Besançon, à Bordeaux, au Havre et
à Brest.
La température a baissé dans nos autres
régions notamment dans l'Est.
Départements, le matin. Au-dessus de ^éro
o°o à Nancy, o°j à Clermont, i° à Nantes, au
Mans, à Limoges et à Lyon, 2° à Charleville
et à Marseille, 30 à Dunkerque, à Boulogne,
à Lorient, à Rochefort, à Bordeaux et à Tou-
louse, 40 à Perpignan et à Cette, 5° à Brest
et à Cap-Béarn, 6° à Cherbourg et à l'île d'Aix,
70 à Biarritz, ii° à Alger, 130 à Oran.
En France, un temps nuageux est probable.
(La température du 13 janvier 1909 était, à
Paris 8° au-dessus de zéro le matin et io°
| Tapr-ès-midi. Baromètre 76omm temps cou-
vert.) ':̃-•'
Monte-Carlo (terrasse du Casino). Tem-
pérature à dix heures du matin, 20°; à midi,
240 temps délicieux.
Nice. A midi, 14° à trois heures, 13°.
Du Neto York Herald
A New-York Temps couvert. Tempéra-
ture maximà, 30 minima, 2°. Vent nord-
est.
A Londres Temps couvert. Tempéra-
ture maxima, 50. minima, o°; Baromètre,
768mm.
A Berlin Temps beau. Température (à
midi): 3°.
-<:>00--
A Travers Paris
Nos lecteurs savent avec quel soin
nous veillons à ce que notre journal
puisse être en toute sécurité laissé sur la
table autour de laquelle la famille se
réunit rien ne nous chagrinerait da-
vantage que de penser qu'un mot, écrit
à la légère, pût offenser des yeux naïfs.
Aussi avons-nous bien hésité avant de
publier ces lettres d'Alfred de Musset à
Aimée d'Alton, qui sont si belles cepen-
dant et qui composent un si ardent ro-
man d'amour. Mais, quoi? le génie
d'un grand poète consacre et entoure
d'une atmosphère presque sacrée les
cris, même désordonnés, de sa passion.
:Stvpjis enfin, il y a dans toutes les biblio-
thèques, les plus sévères et les plus dé-
licatement choisies, un Musset; on dit
aux jeunes filles Ce livre-là n'est pas
pour vous Et elles n'y touchent pas.
Ainsi, pendant une huitaine de jours, il
y aura dans le Figaro un feuilleton « qui
n'est pas pour les jeunes filles ». Elles
nous le pardonneront, en considération
d'Alfred de Musset qu'elles ne- connais-
sent guère, qu'elles liront plus tard et
dont elles verront bien que nous ne pou-
vions pas refuser la copie
e -<>-
A l'Académie française, c'est M. Ray-
mond Poincaré, le nouveau chancelier,
qui, en l'absence du comte Albert de
Mun, directeur, a présidé, la séance
d'hier, séance consacrée au Dictionnaire
et qui s'est terminée par l'élection, tenue
secrète selon le règlement, des mem-
bres des commissions des prix de la
Compagnie.
--<>-
Nous avons reçu pour la famille de
l'agent Deray, les souscriptions suivan-
tes
M. A. Dutol1s. Fr. 200
nI. Louis Beaoit-Lévy. 50
.Kleinbcr-ger. 2(~
Ce dernier souscripteur nous fait en
outre parvenir la somme de 100 francs
destinée à la femme de l'agent Fournès,
encore soigné à l'hôpital.
Le marquis de Frenoys a envoyé 500
francs au préfet de police.
Nous avons reçu, d'autre part, 100
francs de M. Alfred Mayen, pour le mo-
nument aux victimes de l'aviation.
M. Pichon, voulant récompenser les
ouvriers français qui ont travaillé à la
construction ou à la restauration de nos
ambassades à Vienne et à Berlin, a eu la
pensée de leur offrir un souvenir que va
frapper tout exprès pour eux la Monnaie.
Pour les uns, ce sera une plaquetle
gravée par Lefebvre, et représentant le
motif décoratif central de l'ambassade
de Vienne; pour les autres, une médaille
de Vernon, à l'effigie du Président de la
République, et pour laquelle M. Falliè-
res a donné au maître une séance de
pose.
Au revers, chacune de ces œuvres
porte, avec plusieurs emblèmes commé-
moratifs, la dédicace du ministre des
affaires étrangères.
Une clause intéressante du concours
de poésie pour le prix Sully Prudhomme
que nous annoncions l'autre jour.
A défaut de concurrent élu par les
héritiers littéraires de Sully Prudhomme,
la somme de mille francs disponible
serait divisée et répartie par eux, « sui-
vant les détresses, pour profiter à d'au-
tres poètes dignes de la sympathie due à
toute recherche désintéressée et conscien-
cieuse du Beau ».
Cette clause est exactement conforme
au vœu exprimé dans son testament par
Sully Prudhomme qui fonda le prix
« dans l'intention de favoriser l'Art des
vers ».
MM. Victor Charpentier et le président
Bonjean, qui, ainsi que nous l'annon-
cions hier, avaient eu l'idée si heureuse
de s'unir pour la création de cette « Villa
Médicis libre » que chacun rêvait de son
côté, viennent de décider d'étendre
encore cette admirable institution.
Nous avons rencontré hier M. Victor
Charpentier en compagnie de M. Ches-
nay, jeune architecte qui a été chargé
des constructions, et il nous a précisé les
choses
Le terrain choisi, Villepreux et non
Wimereux, est de dix-huit mille mètres,
et nous comptons y bâtir une cinquan-
taine de pavillons-ateliers destinés aux
jeunes artistes que les difficultés maté-
'rielies de la vie arrêtent trop souvent
dans leur élan de production et qui trou-
veront là la quiétude d'espritnécessaire.
>• A Villepreux neseraient admis que des
jeunes, et c'est en ce séjour, tout proche
de Versailles et. de ses beautés artis-
tiques ou naturelles, que sera réellement
la Villa Médicis libre ».
» Mais nous avons pensé aussi aux
vieux, aux découragés, aux désabusés
Ceux-là c'est à Fontgombault, autre fon-
dation de l'admirable président Bon-
jean, qu'on les recueillera.
» Et ce n'est pas tout un sanatorium
s'ouvrira encore à Orgeville pour les
malades, qui. par surcroît, pourront être
envovés en traitement ou en convales-
cence en des maisons particulières,
dans le Midi, à la montagne ou à la
mer.
» Voilà l'œuvre du président Bonjean
à laquelle j'ai été heureux d'associer
la mienne. Je crois qu'elle mérite
les encouragements de tous et la pros-
périté. »
-=::>o=--
BILLET
A Gabriele d'Annunsj.o
Les Français qui ne connaissaient que par
ou'iidire, jusqu'ici, les inconvénients de l'impôt
sur le revenu, en ont depuis hier, et grâce à
vous, mon cher maître, une vision plus pré-
cise. Ils comprennent de quoi ils sont me-
nacés.
L'impôt sur le revenu, qui se pratique en
Italie, ne pesait pas d'un poids extrêmement
lourd sur vos épaules. Le percepteur vous
taxait sur un revenu présumé de six mille
francs. Ce percepteur était d'avis, sans doute,
qu'il faut ménager les poètes.
Le malheur est qu'on jasa. Des journaux
vous dénoncèrent sans l'avoir voulu sim-
plement en citant les prix élevés dont on ré-
munère vos productions et vous voilà, nous
écrit-on de Rome, sommé de payer au fisc le
quintuple des droits que vous acquittiez jus-
qu'à présent.
Trente mille francs, au lieu de six C'est un
peu dur, tout de même, et vous protestez.
Vous proposez à vos bourreaux de leur prou-
ver que ni l'art dramatique ni la poésie ne
vous rapportent autant d'argent qu'on le ra-
conte en Italie.
Le voilà bien, monsieur, l'avantage d'être
poète! La condition du poète, sans doute, est
précaire à de certains égards. Mais ne sen-
tez-vous pas combien elle est commode, dans
le cas présent ?
Un industriel, un commerçant n'eussent ja-
mais osé protester contre cette injustice du
fisc; car un homme qui a la réputation de
gagner beaucoup d'argent dans les affaires ne
saurait crier qu'il est indigne de cette répu-
tation-là, sans se déconsidérer beaucoup.
En littérature, c'est le contraire. Un écri-
vain ne se déshonore, ni même ne se diminue
à proclamer qu'il est pauvre il semble même
que l'impossibilité de payer son terme, avouée
publiquement, soit propre à parer certains
poètes aux yeux des femmes, surtout
d'un supplément de prestige.
En vérité, ne fût-ce qu'au point de vue fis-
cal, la profession que vous illustrez, cher maî-
tre, a du bon. S.
-0bo..o--
Une adjudication intéressante est an-
noncée, pour le 29 janvier, à la mairie
de Vincennes.
Il s'agit de la fourniture à trente-sept
régiments de notre artillerie de leurs
nouveaux-drapeaux^" et de eelîe de seize
étendards de batteries.
Que deviennent en pareil cas les dra-
peaux et étendards réformés ?
Ceux qui, depuis leur entrée au ré-
giment, ont pris part à quelque action
militaire mémorable, nous disait-on hier
aux Invalides, sont versés au musée de
l'armée et vont y grossir le dépôt des
emblèmes historiques. Les autres sont
brûlés. Quant à la remise des nouveaux
drapeaux, elle donne lieu à dés solenni-
tés régimentaires réglées par les colo-
nels.
-o-<:x>-3--
Les maladies d'estomac font le déses-
poir des médecins par leur variété; cha-
cune semble exiger un traitement diffé-
rent, et toutes ont la même cause une
névrose spéciale du système nerveux,
régulateur des fonctions digestives.
Le remède est pourtant à la portée de
tous: après chaque repas, un petit verre
d'anisette Marie Brizard supprimera
cette douloureuse affection.
Le bruit, qui a été propagé, de la vente
du Grand Hôtel est de pure invention.
Un tel projet n'a jamais existé. Bien au
contraire, l'administration de ce magni-
fique établissement poursuit méthodi-
quement les travaux de transformation
qui lui permettront d'offrir un confort
aussi complet et aussi luxueux que les
plus beaux hôtels créés au cours des
dernières années.
Un tour de force. 1,
C'est celui réalisé par MM. P.-L. Flers
et Eug. Héros, les auteurs de la Revue
des Folies-Bergère, qui sont parvenus
pendant trois heures à retenir, amuser,
éblouir le public au cours des trente et
un tableaux qui composent cette revue
extraordinaire. 11 est vrai que ce ne sont
pas seulement de merveilleux tableaux
de music-hall, le dialogue y reste amu-
sant, plein de trouvailles imprévues, et
les couplets y font oublier parfois et
c'est le meilleur éloge les splendeurs
de la mise en scène.
Hors Paris
Il manquait à la Turquie une Acadé-
mie. Elle va l'avoir. Son Richelieu s'est
présenté sous la forme d'un généreux
millionnaire ottoman, qui offre deux
millions et demi pour la fondation de ce
corps de lettrés.
Hier un émissaire de ce dernier s'est
présenté au palais Mazarin et a demandé
communication des statuts de l'Acadé-
mie française, qu'on a aussitôt mis à sa
disposition.
L'Institut de France comptait d'ail-
leurs au nombre de ses correspondants
deux savants ottomans: Hamdy-bey,
commandeur de la Légion d'honneur,
qui fait partie de notre Académie des
inscriptions et belles-lettres, et M. Dé-
métrius-Alexandre Zambaco, également
commandeur de la Légion d'honneur,
qui, depuis dix ans, représente à Cons-
tantinople notre Académie des sciences.
L'Académie ottomane sera composée
de soixante-douze membres, élus parmi
les lettrés ou savants turcs, persans et
arabes-.
Elle aura un certain nombre de cor-
respondants étrangers, et plusieurs mem-
bres de l'Institut, pressentis à ce sujet, l
ont déclaré qu'ils se considéreraient
comme fort honorés du parrainage de la
jeune Académie, qu'on se propose de
leur offrir.
Ils exagèrent, ou après la tigeessej
le tapir
On nous télégraphie de Marseille
« Un tapir américain s'est échappé
aujourd'hui d'une ménagerie installée";
sur les allées des Capucines. Avant que
l'animal ait pu atteindre la Cannebière,
deux agents et une douzaine de pas-
sants n'hésitèrent point à le cerner. Le
dompteur Métayer le ramena dans Sa
cage.
» Telle est l'histoire du tapir. Elle n'a
point duré longtemps, Mais l'histoire
de la tigresse vient à peine d'achever
son épilogue. La municipalité a enfin
consenti à payer à la police une somme
de soixante-trois francs, pour « frais de
» garde, de chasse et d'empoisonne-
» ment ». Cette somme était réclamée
par l'administration préfectorale. » `
Ainsi c'est fini. Et souhaitons aux
gais Marseillais de revenir bientôt à la
simple et aimable chasse à-la casquette.
La question du pôle Nord et l'état.
civil.
Les récentes décisions de l'université
de Copenhague et de la Société natio-
nale de géographie des Etats-Unis vien-
nent d'avoir une conséquence imprévue.
Lorsqu'on apprit, il y a plusieurs mois,
en Amérique, que le docteur Cook décla-
rait avoir atteint le Pôle, il y eut une vé-
ritable poussée d'enthousiasme, à tel
point que l'on se hâta de donner aux
nouveau nés les prénoms du célèbre
docteur.
Aujourd'hui, les parents, trop con-
fiants et trop pressés, regrettent leur
zèle de naguère ils voudraient bien
changer les prénoms de leurs enfants
contre ceux de Peary, et les officiers de
l'état civil de la plupart des villes des
Etats-Unis sont actuellement débordés
de demandes formulées dans ce sens.
Hélas! leur cas semble jusqu'ici sans
remède.
-<>00--
Nouvelles à la Main{
Elles causent
Le petit Chose va sérieusement me
faire la cour.
Qu'est-ce qui te fait croire cela ?
Il m'a dit hier que mon rngri. était
un esprit très distingué..
tiM .,Sd.i.
TJ11.de nos confrères du plus pur radw
calisme commence ainsi, -sans aucune
ironie son article sur l'élection du
bureau de la Chambre
« M. Henri Brisson, le nouveau prési-
dent de la Chambre. »
Nouveau, peut-être, mais en tout ca§
pas neuf. °
M. de Pontich était, mercredi, pa-
raît-il, d'une exceptionnelle bonne hu-
meur.. •<'̃•̃
Parbleu, il a neigé. •
Le Masque de Fer.
Incident militaire
Énergique répression v'
(par dépêche DE NOTRE correspondànî)
Madrid, 13 janvier.
Un grave incident s'est produit hier
soir, que le gouvernement a résolu avec
une énergie et une rapidité exception-
nelles. '̃'•.
Depuis quelque temps, la Correspond
dencia militar menait une campagne
contre la manière dont les récompenses
avaient été décernées à la suite de la
campagne du Rif, prétendant qu'elles
étaient, entacnees oe javormsme. Les ar-
ticles étaient signés par l'ex-générai et
député carliste Llorens, qui suivit les
opérations à Melilla, et par un officier
qui s'abritait sous un pseudonyme.
Le journal fut poursuivi. Or, hier, cent
six officiers de la garnison de Madrid,
appartenant pour la plupart à la cavale-
rie, firent une manifestation de sympa-
thie devant les bureaux de ce journal,
au cri de «Vive la justice »
A la suite de cette grave atteinte à la
discipline, le ministre de la guerre eut
une conférence avec M. Morot, président
du Conseil, et avec le capitaine général
de Madrid, et une descente de police eut
lieu le matin dans les bureaux de la Co/
respo?idencia militai'. Le Conseil des mi-
nistres se réunit peu après au palais. M.
Moret exposa la situation au Roi et les
mesures suivantes furent décidées
Le générai Villar y Villate, capitaine
général de Madrid, est relevé de son
commandement pour n'avoir pas em«
péché la manifestation
Les colonels des régiments de cavale-
rie auxquels appartiennent les officiers
manifestants, ie commandant Amado,
directeur de la Corrcspondencia. mililar,
qui s'était enfui à Cacérès, et deux capi-
taines sont arrêtés et envoyés dans les
citadelles de Carthagène, de Cadix et da
Jaca.
Les autres coupables sont recherchés.
Le général Rios, chef d'état-major gé-
néral, est nommé capitaine général de:
Madrid, et remplacé par le général
Perrao.
De nouveaux capitaines généraux sont
nommés à Valence, Valladolid et à la
Corogne.
La population est tranquille, grâce à
la réserve gardée au sujet de cet incident,
qui n'a été connu qu'en même temps
que la répression, que l'on approuve gé-
néralement, incident qui estd'autantplus
inexcusable que le ministre n'a fait que
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