Titre : Figaro : journal non politique
Éditeur : Figaro (Paris)
Date d'édition : 1906-03-21
Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication
Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 21 mars 1906 21 mars 1906
Description : 1906/03/21 (Numéro 80). 1906/03/21 (Numéro 80).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
LE FIGARO MERCREDI 21 JWARS 1906
tous droits de timbre et d'enregistrement
les actes successifs concernant la conces-
sion dû canal de Panama. M. Ernest
Flandin prend la parole. Il annonce qu'il
vient défendre les intérêts des pauvres
gens dont l'épargne a été engloutie dans
-cette désastreuse entreprise. L'Etat ré-
̃• -clame à la nouvelle Compagnie la baga-
telle de i3 millions et demi.
C'est une mesure de pure équité! dit
l'orateur, et il y a de l'écho sur un grand
nombre de bancs. L'administration des
finances objecte que cette exonération
causerait une grosse perte au Trésor sans
améliorer sensiblement la situation des
anciens obligataires..
M. Pierre Baudin, rapporteur général,
répond que l'affaire a été portée devant
le Tribunal de la Seine qui a donné gain
de cause à l'administration, et il demande
à la Chambre si elle va casser le juge-
ment du Tribunal. Les interruptions qui
accueillent cet argument lui font com-
prendre que ce terrain de discussion est
mauvais. On ne veut casser aucun juge-
ment, on désire seulement en épargner
les conséquences aux porteurs.
Mais, dit M. Baudin, votre libéralité
profitera-t-elle vraiment à l'ancienne
Compagnie? Et,' cela posé, il introduit un
nouveau texte immédiatement accepté
par M. 'Ernest Flandin, M. Joseph Thierry
et M. Ferrette. Remise entière sera faite
à la Compagnie universelle en liquida-
tion de la part de droits qui sera recon-
nue lui incomber dans les droits d'enre-
'gistrement que la Compagnie nouvelle a
été con/lâmhée à payer par le Tribunal
de la Seine.
Nous avions bien prévu que l'admi-
nistration capitulerait; mais elle a signé
une capitulation honorable. Reste à sa-
voir si la répartition sera interrompue,
et la- liquidation1 entravée.
C'est à peu près, toute la séance. Plu-
sieurs amendements sont retirés par
leurs auteurs ou disjoints par la Cham-
bre. En somme, on n'a encore voté que
10 articles sur 74, et il y aura certaine-
ment des dispositions additionnelles.
Mais les voix tombent et les ardeurs s'é-
teignent. Pour peu que la disjonction,
instrument précieux, continue à faire
son œuvre, on pourra se reposer un peu,
dans un ou deux jours, do ce terrible
coup de collier.
Pas-Perdus.
LE SÉNAT
INtERPEÉtAtlON RETIRÉE
M. Gaudin de, Vilaine avait demandé
a interpeller le nouveau ministre de l'in-
térieur sur la façon dont il entend faire
procéder aux inventaires. Est-il vrai,
comme on l'a prétendu, que M. Clemen-
ceau ait envoyé aux préfets une circu-
laire confidentielle. leur prescrivant de
surseoir aux inventaires, toutes les fois
que-les opérations nécessiteraient le re-
cours à la force ? « S'il en est ainsi,
ajoute le sénateur de la Manche, je suis
prêt à retirer mon interpellation. »
Mais, objecte M. Clemenceau, je ne
puis pas répondre à une interpellation
portant sur une circulaire confidentielle.
M. Gaudin de Vilaine réplique que des
extraits de cette circulaire ont été pu-
bliés. il semble. en résulter un désir de'
détente, au moins momentanée. Ces ex-
traits sont-ils exacts ?
M. Clemenceau, tainistre de l'intérieur.
J'ai le vif désir de répondre à l'interpellation
de .M. Gaudin de Vilaine, mais: encore vou-
drais-je savoir quel en est le sujet. Dans ce
qu'a pu lire M. Gaudin de Vilaine il y a des
choses exactes, il y en a d'autres qui le sont
moins.
Ori nous a demandé: « Avez-vous renoncé
à faire des inventaires?)) Je réponds «Non,
puisque depuis huit jours nous en avons fait
,000. » On nous a dit « Avez-vous renoncé
à employer la violence et la troupe?» J'es-
time que la question de savoir si on comptera
ou non des chandeliers ne vaut pas une vie
humaine.
Nous continuerons donc les inventaires,
mars je 'demande au Sénat de nous faire
confiance sur les procédés à employer.
̃ En présence de cette déclaration, le
sénateur de la Manche a renoncé à inter-
peller..
Tel fut l'unique incident de la séance.
Pour le surplus, le Sénat a. continué et à
peu près terminé la deuxième lecture du
firojet sur les habitations à bon marché.
Il a en outre validé la récente élection
de M. de Gontaut-Biron dans les Basses-
Pyrénées.
Vendredi, on discutera une interpella-
tion de M. Le Provost de Launay sur les
entraves apportées à l'ouverture des
écoles libres.
̃̃ Louis Chevreuse.
Autour de la politique
Conseil des ministres
Les ministres, dans leur réunion d'hier
matin que présidait M. Fallières, se sont
d'abord occupes des affaires extérieures en
cours.
M. 'Briand, ministre de l'instruction publi-
que et des cultes, a fait savoir qu'il venait
d'adresser aux préfets une circulaire leur
demandant de lui signaler les ecclésiastiques
qui, ayant formé des demandes de pensions
ou d'allocations, auraient fait quelque oppo-
sition. aux inventaires.
Le garde des sceaux a donné lecture des
rapports qui lui ont été adressés sur les in-
cidents survenus à Saint-Nicolas-du-Port
(Meurthe-et-Moselle), incidents au sujet des-
quels l'instruction judiciaire se poursuit.
Le ministre de l'intérieur a fait signer un
décret relevant de ses fonctions le sous-pré-
fet de Guingamp, M. Kosrowitz.
M. Thomson, ministre de la marine, repré-
sentera le gouvernement à un banquet qui
sera offert après-demain à M. Combes et où
une médaille sera remise à i'ancien président
du Conseil. De son côté, M. Barthou, minis-
tre des travaux publics, présidera le banquet
des Sociétés de tir.
Il est d!ailleurs entendu qu'aucun ministre
n'acceptera d'assister à une cérémonie sans
avoir préalablement pris l'avis du Conseil.
les ofDciers de Saint-Servan
Lee ministres se sont encore occupés, dans
leur Conseil d'hier, du jugement rendu par
le Conseil de guerre de Rennes.
S.ùr la proposition de M. Etienné, le Prési-
dent de la République a signé des décrets
prononçant la mise en disponibilité par re-
trait d'emploi du commandant Héry et des
capitaines Spiral et Cleret-Langavant. De
plus, le commandant Héry, qui a droit à la
pension de retraite comme comptant plus de
trente ans de services, est mis à la retraite
d'office.
On prête dé plus au gouvernement l'inten-
tion d envoyer tous les autres officiers du ré-
giment dans des garnisons différentes.
Enfin, le ministre do la guerre va envoyer
à tous les commandants de corps d'armée une
circulaire que, de son côté, le ministre de
l'intérieur notifiera aux préfets. Cette circu-
laire prescrit que, désormais^ lorsque lés au-
torités civiles auront à recourir à l'autorité
militaire, elles devront adresser leurs réqui-
sitions en bloc à l'autorité militaire supé-
rieure, qui en assurera l'exécution sous sa res-
ponsabilité. ̃
On n'a pas oublié que les trois officiers de
Saint-Servan avaient reçu directement des
réquisitions civiles et n'ont dès lors été pour-
suivis que pour refus d'exécuter les dites ré-
quisitions.
La justice militaire
Le jugement de Rennes va avoir aussi,
nous l'indiquions dès hier, sa répercussion
dans les débats de la Chambre.
On sait qu'un article additionnel est pro-
posé à la loi de finances, ayant pour objet
de déférer désormais à la Cour de, cassation
les pourvois en revision formés contre les
décisions des Conseils de guerre. Cet article,
auquel la Commission du budget se montre
favorable, entraînerait la suppression des
Conseils militaires de revision.
Profitant de la discussion de cette disposi-
tion, M. Messimy adressera une question au
gouvernement. Le député de Paris veut sa-
voir si le ministère actuel est favorable à la
suppression des Conseils de guerre en temps
de paix et s'il est résolu à proposer cette sup-
pression à la prochaine législature.
De son côté, M- Klotz, rapporteur du bud-
get de la guerre, demandera à la Chambre de
mettre à son ordre du jour, aussitôt après le
vote du budget, la discussion des propositions
dont elle est saisie sur la réforme du code de
justice militaire, propositions qui comportent
la suppression des Conseils de guerre.
Dans les groupes
L'Union démocratique a élu président à
l'unanimité M. Caillaux, en remplacement de
M. Georges Leygues, ministre des colonies.
Le groupe a ensuite choisi M. Guillaume
Chastenet comme l'un de ses représentants à
la délégation des gauches, en remplacement
de M. Barthou, devenu ministre.
En vertu du roulement établi entre les
groupes, l'Union démocratique a décidé de
revendiquer le siège de vice-président de la
Chambre occupé par M. Doumergue, avant
de devenir ministre, lui aussi.
~t
Au Sénat, la gauche républicaine, réunie
sous la présidence de M. Charles Prevet, a
voté 500 francs pour les victimes de Cour-
rières.
En prenant possession de la présidence de
l'Union républicaine, où il succède à M. A. Du-
bost, M. Jean Dupuy a prononcé un discours
auquel ses collègues ont fait un vif succès
et dont le passage suivant a surtout été ap-
plaudi
C'est un honneur pour notre groupe que l'un
des nôtres ait été appelé à diriger le ministère
des finances, qui est, à l'heure actuelle, peut-
étre la plus importante et la plus difficile de nos
grandes administrations publiques. M. Poincaré
est à la hauteur de.sa tâche il mettra au ser-
vice du pays sa grande et courageuse éloquence,
sa science claire, élégante et intégrale.
Notre programme, notre méthode d'action, nos
principes se définissent aussi bien par l'héritage
que nous ont légué les Gambetta, les Ferry et
les Waldeck-Rousseau que par le titre même de
notre groupe. Ce groupe s'est attaché à rassem-
bler dans ses rangs tous les hommes qui ont un
égal souci de l'évolution sage, méthodique et
continue du régime. Il cherche non ce qui di-
vise, mais ce qui rapproche.
Enfin M. Léon Bourgeois est venu apporter
à ses collègues de la gauche démocratique sa
'démission de président de leur groupe. M.
Maxime Lecomte a prononcé une allocution
en réponse aux paroles de remerciement et
de sympathie du nouveau ministre des affai-
res étrangères.
Les concours et loteries de journaux
Le Sénat a nommé une Commission char-
gée d'examiner, le projet ,de loi déposé par le
précédent garde des sceaux et qui vise les
loteries et concours en question.
Ont été élus: MM. Pauliat, Chaumié, Vallé,
Réal, Guillier, de Sal, Le Chevalier, Delo-
beau, Guérin.
La majorité est favorable au projet.
André Nancey.
XjA
Catastrophe de Courrières
L'incendie
La Commission des ingénieurs com-
munique la note suivante
Lens, 20 mars.
M. Delafond, inspecteur général des minés,
est parti ce matin pour Paris où il va confé-
rer avec le directeur des routes, de la navi-
gation et des mines au ministère des travaux
publics. Il a laissé la conduite et la surveil-
lance des travaux de sauvetage à l'ingénieur
en chef des mines, M. Léon. On a pu s'avan-
cer cette nuit jusqu'à 8 mètres du feu. On a
posé 300 mètres de tuyaux. On a refait le
boisage sur 30 mètres, et depuis trois heures
du matin on refait les boisages du treuil, où
se trouve le feu, afin de permettre aux ou-
vriers de s'en approcher sans danger et de le
combattre à la lance.
Plusieurs corps ont été découverts,
avant-hier soir, et dans la nuit de lundi
à mardi, au cours des travaux entrepris
par les pompiers aux abords du champ
de l'incendie, dans la fosse 2. Tous ont
été remontés dans la matinée, et inhu-
més aussitôt.
La grève
La nuit, très calme autour de Lens, a
été mouvementée à Bruay,mais sans inci-
dents graves.
Le mouvement gréviste continue à
s'étendre. Le travail est actuellement in-
terrompu par plus de 50,000 ouvriers.
Le congrès des délégués revenus de
Paris et des représentants des trois syn-
dicats s'est tenu à Lens à trois heures.
Une bande révolutionnaire de 1,500
grévistes s'était dirigée vers 'la mairie,
avant la réunion du congrès, dans le des-
sein de l'envahir et d'y recommencer les
désordres de la veille. Elle en a été em-
pêchée par les gendarmes, qui se sont
emparés du drapeau rouge qu'une femme
tenait déployé en tête du cortège, ont
dégagé la place et procédé à plusieurs
arrestations.
La plus importante de ces arrestations
est celle du citoyen Broutchoux, chef
du mouvement révolutionnaire, qui a
été incarcéré au violon municipal, à la
mairie même.
Pendant que s'accomplissait cette opé-
ration de police, les délégués arrivaient
à la mairie. Ils sont 177, et représentent
les trois syndicats du Pas-de-Calais, du
Nord et d'Anzin.
Les deux principales revendications
qu'opposent les Broutchoutistes au pro-
gramme trop, conciliant, à leur gré
des trois syndicats se résument en cette
formule « Huit francs, huit heures »
c'est-à-dire huit heures de travail moyen-
nant tin salaire fixe de huit francs.
Par 167 voix contre 10, le congrès a
repoussé ces revendications et adopté à
nouveau, à l'unanimité moins une abs-
tention, le programme élaboré jeudi der-
nier et d'après lequel, la prime étant
désormais fusionnée avec le salaire, une
somme fixe et globale de 7 fev i8 devrait
être payée à l'ouvrier.
Ce vote impliqué le rejet des offres
faites à Paris, dimanche, par les Compa-
gnies qui proposaient, en maintenant les
conditions de paye actuelles, d'augmen-
ter de 10 pour 100 le salaire des ouvriers
du fond, et de 5 pour 100 celui des ou-
vriers du jour, rétablissant ainsi les
salaires « aux taux atteints pendant la
période où les prix des charbons étaient
considérablement supérieurs à ceux pra-
tiqués actuellement ».
En même temps qu'ils portaient ce
vote à la connaissance des ouvriers, les.
délégués des trois syndicats publiaient
un manifeste où ils condamnaient la po-
litique révolutionnaire du syndicatBrout.
choux, qu'ils accusent de « tromper
l'ouvrier par des calomnies » et de « l'en-
flammer par des promesses violentes et
irréalisables ».
Regardez quels sont ces gens et d'où ils
viennent. L'un est professeur sans emploi,
l'autre est verrier, un autre est journaliste
anarchiste, le quatrième est anarchiste aussi,
et voleur par-dessus le marché. Aucun n'est
du bassin houiller, tous viennent de Paris ou
d'ailleurs, sans être appelés par personne,
avec de l'argent qui vient de quelqu'un pour
semer la division- ouvrière.
Les délégués ont quitté la mairie sans
incident, bien que, à plusieurs reprises,
pendant la séance du congrès, les Brout-
choutistes eussent essayé d'envahir de
nouveau l'hôtel de ville.
Chaque fois repoussés par la gendar-
merie, ils abandonnaient enfin la place
au moment où le congrès prenait fin.
Les manifestants arrêtés ont été mis
alors en voiture et dirigés sur Béthune-.
Un détachement de gendarmes à cheval
les escortait.
Mais la situation n'en demeure pas
moins fort inquiétante. A l'heure qu'il
est, les Compagnies ont en face d'elles
deux organisations syndicales l'une
qu'elles reconnaissent, l'autre qu'elles
ne reconnaissent point mais dont au-
cune n'accepte leurs propositions
Secours et condoléances
Un Comité belge, formé par les prési-
dents de la Chambre de commerce belge
de Paris et de la société royale de bien-
faisance « l'Union belge », sous la prési-
dence d'honneur de M. Leghait, ministre
de Belgique, vient de se constituer pour
recueillir les souscriptions de tous les
Belges résidant ep France en faveur des
familles des victimes de Courrières.
Le Comité prie les donateurs belges
d'adresser leur souscription à M. Se-
gers, 31, rue Caumartin.
La Commission exécutive de la Fédé-
ration des mineurs du Middland (An-
gleterre) a voté hier une « résolution de
condoléances » aux mineurs de France,
et un secours de 25 livres sterling, qui
sera adressé à Courrières.
Le festival de San Remo, a produit
3,000 francs.
Une proposition de crédit de 5,000
francs en faveur des victimes de la ca-
tastrophe a été déposée devant le Con-
seil municipal de Lyon.
La municipalité de Cherbourg a voté
i,000 francs et décidé d'organiser, en
outre, une quête à domicile et pour
.dimanche .-une .caval cadet au. profit,. des t
familles des sinistrés. ̃̃
Une damé, venant de Lyon, au nom
d'un Comité de secours, est arrivée hier
matin à Billy-Montigny pour apporter
aux familles des victimes d'importantes
sommes d'argent.
Le bureau du Comité central de se-
cours s'est réuni avant-hier soir à Arras,
sous la présidence du préfet, M. Du-
réault.
Il a été décidé que les premiers secours
seraient distribués, d'après les bases sui-
vantes, aux familles des 1,041 victimes de
la catastrophe
100 francs par veuve, plus 25 francs par
enfant non occupé, plus 50 francs par ascen-
dant non occupe.
Par père ou mère, ou, à défaut de ceux-ci,
par grand-père ou grand'mère, 100 francs.
Par groupe d'orphelins non occupés, sans
père et mère, 100 francs en sus des 25 francs
attribués à chaque orphelin.
Par frère et sœur, 100 francs.
Il a été entendu que les premiers se-
cours seront payés sous peu de jours
par M. le trésorier-payeur général ou
par MM. les percepteurs. Ces secours se-
ront prélevés surlasommede843,221fr. 13
dont l'encaissement a été opéré à la date
de ce jour par M. le trésorier-payeur gé-
néral, et ce non compris le subside de
500,000 francs voté par le Parlement.
LES INVENTAIRES
-o.
La Chambre des appels correctionnels
a élevé à quarante-huit heures de prison
avec sursis et 50 francs d'amende ferme
la peine de 50 francs d'amende seulement
prononcée contre M. Fremont par le Tri-
bunal de Troyes pour avoir bousculé,
lors de l'inventaire, le délégué de la mai-
rie, M. Berthelot, qui accompagnait
l'agent des domaines.
•̃
La même Chambre, après plaidoirie de
Me Auffray, a confirmé la peine de quatre
mois de prison sans sursis prononcée par
le Tribunal de la Seine contre M. René
d'Aubigny.
M. d'Aubigny se trouvait à l'église
Saint-Thomas-d'Aquin à côté du général
Récamier. Un agent affirme que le pré-
venu l'a frappé avec sa canne»
DANS LES DÉPARTEMENTS
»~» Dijon. Les inventaires sont ter-
minés dans les églises du département. Il ne
reste plus que la mense épiscopale à invento-
rier. L'inspecteur de l'enregistrement n'a pu
pénétrer dans les appartements privés de
f'éyèché, les clefs étant entre les mains de
Mgr Le Nordez, que le gouvernement n'a
jamais relevé de ses fonctions d'évêque de
Dijon.
Lorient. Inculpé d'avoir outragé
les gendarmes, le curé de Plouharnel, M.
Broustal, a été condamné à huit jours de
prison. M. Le Pause, instituteur libre, et la
cuisinière Dréano ont été condamnés chacun
à 50 francs d'amende, celui-là pour coups et
blessures, celle-ci pour avoir crié « A'bas
les voleurs » à l'arrivée des gendarmes.
Quimper. Le Tribunal vient de
condamner à quinze jours de prison sans
sursis l'abbé Piédoye, prévenu de complicité
de violences et voies de fait (inventaire à
Langolen), et à deux mois de prison sans
sursis M. Penanrun qui blessa grièvement au
sternum le gendarme Gaufrenic (inventaire
de Briec).
«ywwwv, £e Havre. La semaine- dernière,
M. Samara, sous-inspecteur des domaines
au Havre, s'était rendu à Yport, petite bour-
gade de pêcheurs voisine de Fécamp, pour
opérer l'inventaire. En présence de l'hosti-
lité des habitants, il avait dû y renoncer. >
Ce matin, accompagné de MM. Piette, sous-
préfet du Havre, et Lize, capitaine do gen-
darmerie, il se rendit de nouveau à Yport.
Ces .messieurs avaient été précédés par M.
Italiani, commissaire spécial, accompagné de
vingt-cinq gendarmes, qui', dés le lever du
jour, avaient occupé les abords de l'église.
Une estafette signala l'arrivée de MM. Samara
et Piette. Aussitôt on sonna le tocsin et la
population accourut de toutes parts. Des
hommes escaladèrent le mur du presbytère
et, de là, passèrent dans l'église, qu'ils mirent
en état de défense, cependant que les femmes
poussaient des cris.
M. Piette tenta vainement de parlementer.
Le curé le pria de ne pas insister et lui dit
que la population ne voulait pas d'inventaire
et que, si les gendarmes agissaient pour faire
exécuter la loi, le sang coulerait. MM. Sa-
mara et Piette, constatant la surexcitation
des habitants, se retirèrent suivis des gen-
darmes.
La population les escorta, en les invecti-
vant, jusqu'à la gare, distante de trois kilo-
mètres.
Papis aa joap le joap
LA. JOURNÉE
Le Parlement Au Sénat, les habitations à
bon marché (trois heures). A la Chambre,
la loi de finances (neuf heures et deux heures).
Le Printemps Commencement, à une heure
deux do l'après-midi, do l'équinoxe du prin-
temps, lequel durera quatre-vingt-treize jours.
Premier jour de l'année solaire et jour fé-
rié en Perse (Aïd-i-Norouz).
Au Quai d'Orsay: Réception du corps diplo-
matique par M. Léon Bourgeois.
Obsèques M. Paul Picard (dix heures, Ma-
deleine on se réunira, 14, rue Montalivct).–
M. Jules Mérot (dix heures, Saint-Laurent).
Dans les églises Conférences pour hommes
par M. l'abbé Dumont (huit'heures et demie
du soir, chapelle de la Cité paroissiale, 66, ave-
nue de Malakoff); par M. l'abbé Sertillanges sur
« la Religion et l'Eglise (huit heures et de-
mie du soir, Saint-Germain des Prés), et par
M. l'abbé Gaudeau sur « l'Autorité et l'Obéis-
sance dans la famille, d'après l'Evangile »
(huit heures et quart du soir, Saint-Roch).
Fêtes de l'Adoration à Saint-Joseph.
Le Concours hippique Avant midi, arrivée
des chevaux de classe une heure, examen
des chevaux de classe quatre heures, réu-
nion de la Commission d'admission. De
dix heures du matin à cinq heures, vernis-
sage du Salon des peintres et sculpteurs de
chevaux, intallé dans le concours (Grand Pa-
lais).
Au Cours-la-Reine Ouverture publique du
Salon des Indépendants (neuf heures du
matin).
La mi-carême: Ce matin,arrivée do la reine
de Madrid, Mlle Concepcion Ledesma, de ses
demoiselles d'honneur et de la délégation
madrilène. Dans la journée, visite de Paris.
Le soir, représentation de gala aux Folies-
Bergère.
Conférences M. René Doumic « Lamar-
tine, les prophéties et les erreurs d'un homme
d'Etat poète » (deux heures et demie, boule-
vard Saint-Germain, 184). M. J. Guil-
laume « les Paroisses, les Fabriques et leurs
Rapports avec les communautés d'habitants
avant la Révolution » (cinq heures un quart,
Institut? teti'thôl'Mriïe): 'A! l'assëTriltée ^géné-
rale de la Société pour la protection des
paysages de France, M. Auge de Lassus
« la Joie et la Beauté pour tous » (deux heu-
res, 8, rue des Marronniers, Passy). Mgr
A. Le Roy « la Fin du Concordat et les Co-
lonies françaises » (trois heures, 18, rue du
Luxembourg). Docteur Besson « le Rôle
des insectes dans la propagation des mala-
dies » (quatre heures, Chaussée-d'Antin, 29).
Divers: Banquet de la batellerie (Palais
d'Orsay).
INFORMATIONS
Bagatelle et la Société nationale des
beaux-arts. La Commission des beaux-arts
de l'Hôtel de Ville vient de concéder le châ-
teau de Bagatelle à la Société nationale des
beaux-arts qui y organisera prochainement
une exposition rétrospective des œuvres de
ses sociétaires, prises parmi celles qui ont au
moins dix années d'existence.
Cotte demande avait été introduite auprès
de la quatrième Commission par M. Roll,
président de la Société. L'entrée de l'exposi-
tion sera payante. Le tiers de la recette sera
donné à la Ville de Paris qui en affectera le
produit à l'acquisition d'œuvres d'art.
Le cabinet du président du Conseil mu-
nicipal. Chaque année, le président du
Conseil municipal en prenant possession du
cabinet présidentiel à l'Hôtel de Ville, y met
des œuvres d'art qu'il choisit parmi celles
que la Ville acheta aux expositions. M.
Chautard a fait placer dans son cabinet une
grande toile de l'artiste Henri Zo, Une mar-
chande d'oranges, et deux autres toiles égale-
ment très belles, l'Allaitement aux champs
d'André Brouillet et une Vue de Venise de
Mme N. Adam.
Conférence. M. Henry Bordeaux fera
samedi prochain, à trois heures, 72, avenue
des Champs-Elysées, sous les auspices de la
Ligue des Femmes françaises et sous la pré-
sidence de M. Henry Cochin, une conférence
sur « l'Honnête Femme dans le roman
contemporain ».
M. l'abbé Janvier candidat à la députa-
tion. Un groupe nombreux d'électeurs ca-
tholiques de l'arrondissement de Montfort
(Ille-et-Vilaine) vient d'offrir à M. le cha-
noine Janvier la candidature aux prochaines
élections législatives. Le conférencier de No-
tre-Dame n'a pas encore fait connaître sa ré-
ponse.
Mgr Touchet à Paris. L'évêque d'Or-
léans, qui présidait, avant-hier, l'assemblée
annuelle des bienfaiteurs de l'hôpital Saint
Joseph, où des rapports très intéressants
furent présentés par le comte Pierre de Ker-
gorlay et M. René Bazin, de lVicadémie fran-
caise, a commencé hier, dans la chapelle de
l'externat de l'Assomption, G, rue doLubock,
la prédication d'une retraite pour dames et
jeunes filles du monde, qui se terminera le
24 mars.
Le « cas de conscience ». La seconde
conférence dite du cas de conscience, aura
lieu aujourd'hui mercredi, à trois heures, à
l'église Saint-Roch. Conférencier M. l'abbé
Périez, second vicaire de Saint-Thomas d'A-
quin prédicateur M. l'abbé Mailles, curé de
Saint-Gervais.
L' « Annuaire de la Presse ». L\A«-
nuairc de la Presse et du Monde politique
vient d'être acquis par notre confrère, M.
Paul Bluysen,' qui en prend la direction,
33, rue Saint-André-des-Arts, Paris. L'édition
prochaine est en préparation, pour paraître
en octobre.
Ouvrages de dames. Jusqu'à ce jour
21 mars, 33, quai Bourbon, exposition de
travaux féminins des plus réussies, organisée
par Mmes L. Lavenir et Le Guimfe. Cuir,
étain, corne, terre cuite, porcelaines, den-
telles, broderies et tapisseries.
Un grand mariage. C'est non seulement
un événement mondain qu'un grand mariage,
c'est aussi pour certains grands industriels
l'occasion de montrer à la fois la perfection
de leur fabrication et aussi leur puissance de
production. La maison Mercier frères, par
exemple, peut, du jour au lendemain, extraire
de ses vastes galeries du 100, faubourg Saint-
Antoine, de quoi meubler deux maisons en-
tières jusque et y compris les bibelots et pe-
tits meubles que l'on a coutume d'offrir.
Une publication'attrayante. Une très
jolie sanguine de Helleu, tirée en supplément
et encartée dans le numéro, vaut à elle seule
dix fois le prix du Courrier Français de
cette semaine, qui contient également des
dessins de Willette, Félicien Rops, Rail" aëlli,
Widhopff, etc.
Un bon choix. Le baron Hirsch vient
de passer commande à M. H. de La Fresnaye
d'une limousine 30 HP Rochet-Schneider.
M. de La Fresnaye est le concessionnaire
pour Paris de la grande marque lyonnaise.
Ses magasins sont situés 15, rue du Débar-
cadère.
Réjouissez-vous donc et prenez garde! ̃
Réjouissez-vous parce que la mauvaise sai-
son est -terminée. Prenez garde parce que le
printemps est une saison dangereuse. Au
printemps, l'organisme a besoin d'un tonique,
d'un léger stimulant les pilules Pink sont
le meilleur tonique. Au début du printemps
on se sent faible les pilules Pink donnent
des forces. On manque d'appétit les pilules
Pink développent l'appétit. L'estomac est
affaibli et les digestions se font mal les
pilules Pink fortifient l'estomac et favorisent
les digestions. Enfin c'est au printemps que
nos humeurs mises en mouvement, cherchent
à sortir par la peau, nous causant les érup-
tions, les rougeurs, les disgracieux furoncles
les pilules Pink purifient le sang. Elles
activent le fonctionnement des organes éli-
minateurs, les impuretés du sang sont ainsi
éliminées par les voies naturelles et ne cher-
chent pas à sortir par la peau. Le traitement
des pilules Pink constitue la meilleure cure
du printemps que vous puissiez entrepren-
dre. Vous en serez certainement satisfaits.
Pour bien obtenir le résultat que vous atten-
dez de la cure des pilules Pink, il est absolu-
ment indispensable que vous preniez les
vraies pilules Pink. Or, on en vend des
fausses, qui vous feront peut-être plus de
mal que de bien. L'imitateur étant avant
tout un indigne spéculateur, trompe non seu-
lement sur le titre du produit mais encore
sur sa qualité.
Vous vous mettrez à l'abri de la fraude en
exigeant sur les boîtes ces cinq mots « Pilules
Pink pour personnes pales » imprimés en
bleu sur papier rosc. Les pilules Pink gué-
rissent l'anémie, la chlorose, la neurasthénie,
la faiblesse générale, les maux d'estomac, les
migraines, les rhumatismes.
Elles sont en vente dans toutes les pliar-
macies et. au dlénô1t,:iPiJp1a.rnj.,çiçi.q,G.ç\b,iin,,23,
rué Ballu, Paris,' trois francs cinquante la
boîte, dix-sept francs cinquante les 6 boîtes.
Gazette des una
v
NOUVELLES JUDICIAIRES
Mme duGast a un procès de plus. Un
jeune homme de ses amis, M. Bourdier,
lui a donné en 1905, pour ses étrennes,
un manchon et une étole de zibeline.
M. Bourdier, explique Mme du Gast, étant
célibataire, ne pouvait rendre toutes les poli-
tesses que je lui faisais. Il m'offrit pour le
jour de l'an 1905 seule époque où il pou-
vait me faire un cadeau cette étole et ce
manchon. J'allai moi-même en compagnie
de M. Bourdier faire prendre la mesuro de
l'étole.
Or M. Bourdier, qui était pourvu d'un
conseil judiciaire, n'a pas payé 'la four-
rure offerte. Le marchand, M. Rufin,
s'adresse à Mme du Gast. Celle-ci le ren-
voie à M. Bourdier qui plaide-vu son
conseil judiciaire la nullité de la vente
et celle de la donation. Mme du Gast offre
au fourreur de lui restituer sa zibeline.
Après plaidoiries de Mes Desforges, Thié-
blin et Viraut, l'affaire a été renvoyée à
huitaine pour jugement.
**#
Un tailleur parisien, M. Querviguen,
rentrait chez lui, le 14 février, à deux
heures du matin. Il allait quitter la rue
de Rivoli quand une espèce d'hercule
s'approcha de lui
Donne-moi le mégot que tu fumes,
lui dit-il en lui prenant aux lèvres le bon
cigare que le passant venait d'allumer.
M. Querviguen se laissa faire.
Donne-moi deux ronds.
M. Querviguen les donna.'
Donne-moi le reste.
M. Querviguen voulut s'enfuir. L'Apa-
che se jeta sur lui, criant à un camarade
survenu à son aide « Surinons-le » Et
après l'avoir renversé à terre, il lui arra-
chait sa montre et lui prenait son porte-
monnaie.
Les cris de M. Querviguen attirèrent
les agents, qui arrêtèrent le misérable.
Traduit devant la 9° Chambre, celui-ci a
été condamné hier à cinq ans de prison
et à cinq ans d'interdiction de séjour.
Nouvelles Diwerses
A PARIS
ARRIVÉE DES « REINES »
DES MARCHÉS DE ROME
Les reines des marchés de Rome, venues
pour assister auxfêtes de la mi-carême, sont
arrivées hier à Paris.
Dès midi une foule énorme se pressait dans
la cour de la gare, boulevard. Diderot et rue
de Lyon. Sur le quai d'arrivée les membres
du comité des fêtes de Paris, MM. Brézillon
et Leroy, présidents généraux les reines de
Paris, Mlles Rosa Blanche, Albaret, Tillman,
Talichet, Leblond, Bernadé, Landreau; la so-
ciété « la Lyre italienne et plusieurs mem-
bres de la colonie italienne.
A deux heures moins dix, le train entrait
en gare et des portières les reines italiennes
agitaient des mouchoirs au cri de « Viva la
Francia », auquel des quais répondait celui
de « Vive l'Italie ».
A ce moment le ciel, jusqu'alors maussade,
s'éclaircissait et un rayon de soleil éclairait
la gare.
Successivement descendent Mlle Marta
Speroni et ses demoiselles d'honneur, sa mère
et de nombreuses personnalités venues de
Rome avec elles. Les Parisiennes offrent des
fleurs et des souhaits de bienvenue et, après
qu'un photographe a « instantané la scène,
on monte dans des landaus pour faire une
première promenade à travers la capitale.
Aujourd'hui arriveront la reine de Madrid
et la « déesse » de Vevey.
mu
LES CADEAUX DU COUNTY COUNCIL
M. Bellan, syndic du Conseil municipal, a
reçu hier à l'Hôtel de Ville Mlle Marie Alba-
ret, reine des Halles, et ses deux demoiselles
d'honneur, Mlle Rosa Blanche nommée de-
puis reine des reines et Mlle Eugénie Phi-
lipont.
M. Léon Brézillon, président du Comité des
fêtes de Paris, les accompagnait.
M. Bellan a remis aux trois jeunes filles,
au nom des membres du County Council de
Londres, trois superbes bracelets contenus
dans des écrins avec trois lettres de remer-
ciements chaleureux de M. le président du
London County Councîl.
LA GRÈVE DE LA MAISON PAUL DUPONT
Nous avons annoncé hier qu'une grève ve-
nait d'éclater à l'imprimerie Paul Dupont.
Cette grève, qui d'abord était circonscrite à
l'établissement de Clichy, a gagné les ate-
liers de Paris et elle menace de s'étendre à
d'autres maisons.
C'est à la suite d'une réclamation des ou-
vriers margeurs qu'elleaprisnaissance. Cette
réclamation n'ayant pas été prise en consi-
dération par les directeurs, les margeurs ces-
sèrent le travail. On les remplaça par de
nouveaux ouvriers.Les typographes, prenant
fait et cause pour leurs camarades, suspen-
dirent eux aussi le travail et, par esprit de
solidarité, tout le personnel ouvrier six
cents personnes environ se mit en grève.
Nous disons que la grève menace de gagner
d'autres imprimeries. Voici, en effet, ce qui
arrive. Le travail ayant cessé dans les ate-
liers Paul Dupont, les directeurs de certains
journaux qui s'y imprimaient sont allés dans
d'autres maisons. Là, les ouvriers ont refusé
de composer et de tirer ces journaux, allé-
guant qu'ils ne veulent pas faire la besogne
abandonnée par leurs camarades.
C'est donc une sorte de grève partielle et
conditionnelle qui pourrait devenir plus sé-
rieuse et plus complète si les patrons vou
laient insister.
Les Petites Affiches, qui s'impriment à la
maison Paul Dnpont, portaient hier sur la
couverture la mention suivante
Par suite de la grève, les tableaux du mardi
ainsi que les annonces retranchées paraîtront
dans un numéro ultérieur.
Il est probable qu'elles ne paraîtront pas
demain.
A L'INSTRUCTION
L'instruction de l'émouvante affaire de la
rue Saint-Maur n'a pas empêché M. Bour-
deaux de consacrer quelques instants à l'in-
terrogatoire de la « duchesse de Leslie-Vil-
landa » inculpée, comme nous l'avons dit, do
nombreuses escroqueries au préjudice do
divers bijoutiers.
La « duchesse », dont l'identité réelle reste
toujours un mystère, était, assistée de M0
Juster, secrétaire de M0 Le Barazer. Elle sou-
tient énergiquement son rôle de grande
dame et aflirme que tout le monde sera payé.
plus tard.
Une autre pseudo-noble dame, la pré-
tendue comtesse de Mezeray, de son vrai
non Nathalie Poujade, qui, en se prétendant
spirite, devineresse et même sorcière, a escro-
qué d'assez fortes sommes à Mme de Bornier,
a été examinée par losdôcteurs Geoffroy, Se-
glas et Maigret. •̃••̃.
Les trois médecins déclarent que ses hal-
lucinations et ses extases ne sont qu'une co-
médio et qu'elle est absolument responsable.
En conséquence, M. Albanel, juge d'instruc-
tion, la renvoie devant le Tribunal correc-
tionnel.
1
LA BANDE DES FAUX ENTREPRENEURS
Depuis quelque temps, des escrocs mettent
en coupe réglée les propriétaires d'immeu-
bles en construction. Instruits des noms des
architectes et des entrepreneurs, ils envoient
un prétendu employé, muni d'une lettre, de-
mandant un acompte de 1,000 a 2,000 francs
pour régler soit une fourniture, soit un mé-
moire d'ouvrier. Il est rare que le proprié-
taire refuse et le tour est joué.
On calcule que dans les S0, 9e, 16° et 17e ar-
rondissements ils ont ainsi escroqué près do
cent mille francs..
LE TERME D'AVRIL
Le terme d'avril est assurément celui (lui
occasionne le plus de déménagements les
nombreux Parisiens qui changent d'apparte-i
mont à cette époque apportent à leur ameuble-
tnent des modifications utiles. Il est donc in-
téressant de leur rappeler dès aujourd'hui
qu'ils trouveront à l'exposition de mobiliers
complets par milliers organisée aux Grands
Magasins Dufayel un choix exceptionnel de
meubles variant des plus modestes aux plus
somptueux.
De nombreuses attractions sont offertes
chaque jour au public.
Mme MÉRELLI CAMBRIOLÉE
II y a un an, au moment où Gallay, qui se
faisait appeler le comte de Guerche, venait
de commencer avec Mme Mérelli le roman
d'amour et d'aventures qui devait finir de-
vant la Cour d'assises, la jeune femme avait
loué, pour recevoir les visites de son noble
ami, une jolie petite villa, rue Marie-Laure,
à Bois-Colombes.
Ces jours derniers, voyant le soleil printa-
nier apparaître, elle songea à son ancien nid,
enfoui sous la verdure. Mais, ô triste sur-
prise en son absence, d'audacieux cambrio-
leurs avaient tout pillé. Mme Mérelli n'a eu
d'autre ressource que d'aller déposer une
plainte entre les mains de M. Lompfé> com-
missaire de police de Courbevoio.
Jean de Paris.
Mémento. Une femme inconnue, bien mise,
est morte hier matin d'une affection cardiaque,
on face du numéro 43 de la rue de Cliâteaudun.
J. de P.
DANS LES DÉPARTEMENTS
ET A Xr'ÈTR.AJNrGKEI?.
..woc..
UN PRESBYTÈRE ASSIÉGÉ
«-vwwu Nancy. A Saint-Nicolas-du-Port
(12 kilomètres de Nancy), on célébrait di-
manche soir, à huit heures, un office pour'
« les hommes de France au Sacré-Cœur ». Aï
cours de cet office, où Kirche, de-
Nancy, avait prononce un sermon, des mani-
festants assemblés aux abords de la basili-
que avaient bousculé des jeunes gens du
Eatronage et brisé le poignet à un ha-
bitant de Saint-Nicolas, M. Gérardin. Parmi
eux, un certain Alexandre Schuhmacher,
armé d'une fourche et d'un couteau de cui-
sine, selon les uns, d'un fer de fourche, selon
les autres,'se distinguait par l'outrance de
son langage et de ses gestes.-
A neuf heures, l'office terminé, les prêtres
reconduisent à la gare de Varangeville l'abbé
Kirehe. Avant de se mettre en route, ils
avaient eu la précaution de réclamer à la
caserne de gendarmerie uiftj escorte; on n'a-
vait pu la leur fournir le maréchal des
logis, malade depuis deux mois, gardait le lit,
et tous ses subordonnés étaient aux grèves,
sauf un, mais qui était de planton.
L'abbé Kirche embarqué, les autres ecclé-
siastiques revinrent sur leurs pas. Pour
rentrer, ils avaient un kilomètre à parcou-
rir. Cette populace, qui leur avait fait à l'aller
une escorte injurieuse, inquiéta aussi leur
tous droits de timbre et d'enregistrement
les actes successifs concernant la conces-
sion dû canal de Panama. M. Ernest
Flandin prend la parole. Il annonce qu'il
vient défendre les intérêts des pauvres
gens dont l'épargne a été engloutie dans
-cette désastreuse entreprise. L'Etat ré-
̃• -clame à la nouvelle Compagnie la baga-
telle de i3 millions et demi.
C'est une mesure de pure équité! dit
l'orateur, et il y a de l'écho sur un grand
nombre de bancs. L'administration des
finances objecte que cette exonération
causerait une grosse perte au Trésor sans
améliorer sensiblement la situation des
anciens obligataires..
M. Pierre Baudin, rapporteur général,
répond que l'affaire a été portée devant
le Tribunal de la Seine qui a donné gain
de cause à l'administration, et il demande
à la Chambre si elle va casser le juge-
ment du Tribunal. Les interruptions qui
accueillent cet argument lui font com-
prendre que ce terrain de discussion est
mauvais. On ne veut casser aucun juge-
ment, on désire seulement en épargner
les conséquences aux porteurs.
Mais, dit M. Baudin, votre libéralité
profitera-t-elle vraiment à l'ancienne
Compagnie? Et,' cela posé, il introduit un
nouveau texte immédiatement accepté
par M. 'Ernest Flandin, M. Joseph Thierry
et M. Ferrette. Remise entière sera faite
à la Compagnie universelle en liquida-
tion de la part de droits qui sera recon-
nue lui incomber dans les droits d'enre-
'gistrement que la Compagnie nouvelle a
été con/lâmhée à payer par le Tribunal
de la Seine.
Nous avions bien prévu que l'admi-
nistration capitulerait; mais elle a signé
une capitulation honorable. Reste à sa-
voir si la répartition sera interrompue,
et la- liquidation1 entravée.
C'est à peu près, toute la séance. Plu-
sieurs amendements sont retirés par
leurs auteurs ou disjoints par la Cham-
bre. En somme, on n'a encore voté que
10 articles sur 74, et il y aura certaine-
ment des dispositions additionnelles.
Mais les voix tombent et les ardeurs s'é-
teignent. Pour peu que la disjonction,
instrument précieux, continue à faire
son œuvre, on pourra se reposer un peu,
dans un ou deux jours, do ce terrible
coup de collier.
Pas-Perdus.
LE SÉNAT
INtERPEÉtAtlON RETIRÉE
M. Gaudin de, Vilaine avait demandé
a interpeller le nouveau ministre de l'in-
térieur sur la façon dont il entend faire
procéder aux inventaires. Est-il vrai,
comme on l'a prétendu, que M. Clemen-
ceau ait envoyé aux préfets une circu-
laire confidentielle. leur prescrivant de
surseoir aux inventaires, toutes les fois
que-les opérations nécessiteraient le re-
cours à la force ? « S'il en est ainsi,
ajoute le sénateur de la Manche, je suis
prêt à retirer mon interpellation. »
Mais, objecte M. Clemenceau, je ne
puis pas répondre à une interpellation
portant sur une circulaire confidentielle.
M. Gaudin de Vilaine réplique que des
extraits de cette circulaire ont été pu-
bliés. il semble. en résulter un désir de'
détente, au moins momentanée. Ces ex-
traits sont-ils exacts ?
M. Clemenceau, tainistre de l'intérieur.
J'ai le vif désir de répondre à l'interpellation
de .M. Gaudin de Vilaine, mais: encore vou-
drais-je savoir quel en est le sujet. Dans ce
qu'a pu lire M. Gaudin de Vilaine il y a des
choses exactes, il y en a d'autres qui le sont
moins.
Ori nous a demandé: « Avez-vous renoncé
à faire des inventaires?)) Je réponds «Non,
puisque depuis huit jours nous en avons fait
,000. » On nous a dit « Avez-vous renoncé
à employer la violence et la troupe?» J'es-
time que la question de savoir si on comptera
ou non des chandeliers ne vaut pas une vie
humaine.
Nous continuerons donc les inventaires,
mars je 'demande au Sénat de nous faire
confiance sur les procédés à employer.
̃ En présence de cette déclaration, le
sénateur de la Manche a renoncé à inter-
peller..
Tel fut l'unique incident de la séance.
Pour le surplus, le Sénat a. continué et à
peu près terminé la deuxième lecture du
firojet sur les habitations à bon marché.
Il a en outre validé la récente élection
de M. de Gontaut-Biron dans les Basses-
Pyrénées.
Vendredi, on discutera une interpella-
tion de M. Le Provost de Launay sur les
entraves apportées à l'ouverture des
écoles libres.
̃̃ Louis Chevreuse.
Autour de la politique
Conseil des ministres
Les ministres, dans leur réunion d'hier
matin que présidait M. Fallières, se sont
d'abord occupes des affaires extérieures en
cours.
M. 'Briand, ministre de l'instruction publi-
que et des cultes, a fait savoir qu'il venait
d'adresser aux préfets une circulaire leur
demandant de lui signaler les ecclésiastiques
qui, ayant formé des demandes de pensions
ou d'allocations, auraient fait quelque oppo-
sition. aux inventaires.
Le garde des sceaux a donné lecture des
rapports qui lui ont été adressés sur les in-
cidents survenus à Saint-Nicolas-du-Port
(Meurthe-et-Moselle), incidents au sujet des-
quels l'instruction judiciaire se poursuit.
Le ministre de l'intérieur a fait signer un
décret relevant de ses fonctions le sous-pré-
fet de Guingamp, M. Kosrowitz.
M. Thomson, ministre de la marine, repré-
sentera le gouvernement à un banquet qui
sera offert après-demain à M. Combes et où
une médaille sera remise à i'ancien président
du Conseil. De son côté, M. Barthou, minis-
tre des travaux publics, présidera le banquet
des Sociétés de tir.
Il est d!ailleurs entendu qu'aucun ministre
n'acceptera d'assister à une cérémonie sans
avoir préalablement pris l'avis du Conseil.
les ofDciers de Saint-Servan
Lee ministres se sont encore occupés, dans
leur Conseil d'hier, du jugement rendu par
le Conseil de guerre de Rennes.
S.ùr la proposition de M. Etienné, le Prési-
dent de la République a signé des décrets
prononçant la mise en disponibilité par re-
trait d'emploi du commandant Héry et des
capitaines Spiral et Cleret-Langavant. De
plus, le commandant Héry, qui a droit à la
pension de retraite comme comptant plus de
trente ans de services, est mis à la retraite
d'office.
On prête dé plus au gouvernement l'inten-
tion d envoyer tous les autres officiers du ré-
giment dans des garnisons différentes.
Enfin, le ministre do la guerre va envoyer
à tous les commandants de corps d'armée une
circulaire que, de son côté, le ministre de
l'intérieur notifiera aux préfets. Cette circu-
laire prescrit que, désormais^ lorsque lés au-
torités civiles auront à recourir à l'autorité
militaire, elles devront adresser leurs réqui-
sitions en bloc à l'autorité militaire supé-
rieure, qui en assurera l'exécution sous sa res-
ponsabilité. ̃
On n'a pas oublié que les trois officiers de
Saint-Servan avaient reçu directement des
réquisitions civiles et n'ont dès lors été pour-
suivis que pour refus d'exécuter les dites ré-
quisitions.
La justice militaire
Le jugement de Rennes va avoir aussi,
nous l'indiquions dès hier, sa répercussion
dans les débats de la Chambre.
On sait qu'un article additionnel est pro-
posé à la loi de finances, ayant pour objet
de déférer désormais à la Cour de, cassation
les pourvois en revision formés contre les
décisions des Conseils de guerre. Cet article,
auquel la Commission du budget se montre
favorable, entraînerait la suppression des
Conseils militaires de revision.
Profitant de la discussion de cette disposi-
tion, M. Messimy adressera une question au
gouvernement. Le député de Paris veut sa-
voir si le ministère actuel est favorable à la
suppression des Conseils de guerre en temps
de paix et s'il est résolu à proposer cette sup-
pression à la prochaine législature.
De son côté, M- Klotz, rapporteur du bud-
get de la guerre, demandera à la Chambre de
mettre à son ordre du jour, aussitôt après le
vote du budget, la discussion des propositions
dont elle est saisie sur la réforme du code de
justice militaire, propositions qui comportent
la suppression des Conseils de guerre.
Dans les groupes
L'Union démocratique a élu président à
l'unanimité M. Caillaux, en remplacement de
M. Georges Leygues, ministre des colonies.
Le groupe a ensuite choisi M. Guillaume
Chastenet comme l'un de ses représentants à
la délégation des gauches, en remplacement
de M. Barthou, devenu ministre.
En vertu du roulement établi entre les
groupes, l'Union démocratique a décidé de
revendiquer le siège de vice-président de la
Chambre occupé par M. Doumergue, avant
de devenir ministre, lui aussi.
~t
Au Sénat, la gauche républicaine, réunie
sous la présidence de M. Charles Prevet, a
voté 500 francs pour les victimes de Cour-
rières.
En prenant possession de la présidence de
l'Union républicaine, où il succède à M. A. Du-
bost, M. Jean Dupuy a prononcé un discours
auquel ses collègues ont fait un vif succès
et dont le passage suivant a surtout été ap-
plaudi
C'est un honneur pour notre groupe que l'un
des nôtres ait été appelé à diriger le ministère
des finances, qui est, à l'heure actuelle, peut-
étre la plus importante et la plus difficile de nos
grandes administrations publiques. M. Poincaré
est à la hauteur de.sa tâche il mettra au ser-
vice du pays sa grande et courageuse éloquence,
sa science claire, élégante et intégrale.
Notre programme, notre méthode d'action, nos
principes se définissent aussi bien par l'héritage
que nous ont légué les Gambetta, les Ferry et
les Waldeck-Rousseau que par le titre même de
notre groupe. Ce groupe s'est attaché à rassem-
bler dans ses rangs tous les hommes qui ont un
égal souci de l'évolution sage, méthodique et
continue du régime. Il cherche non ce qui di-
vise, mais ce qui rapproche.
Enfin M. Léon Bourgeois est venu apporter
à ses collègues de la gauche démocratique sa
'démission de président de leur groupe. M.
Maxime Lecomte a prononcé une allocution
en réponse aux paroles de remerciement et
de sympathie du nouveau ministre des affai-
res étrangères.
Les concours et loteries de journaux
Le Sénat a nommé une Commission char-
gée d'examiner, le projet ,de loi déposé par le
précédent garde des sceaux et qui vise les
loteries et concours en question.
Ont été élus: MM. Pauliat, Chaumié, Vallé,
Réal, Guillier, de Sal, Le Chevalier, Delo-
beau, Guérin.
La majorité est favorable au projet.
André Nancey.
XjA
Catastrophe de Courrières
L'incendie
La Commission des ingénieurs com-
munique la note suivante
Lens, 20 mars.
M. Delafond, inspecteur général des minés,
est parti ce matin pour Paris où il va confé-
rer avec le directeur des routes, de la navi-
gation et des mines au ministère des travaux
publics. Il a laissé la conduite et la surveil-
lance des travaux de sauvetage à l'ingénieur
en chef des mines, M. Léon. On a pu s'avan-
cer cette nuit jusqu'à 8 mètres du feu. On a
posé 300 mètres de tuyaux. On a refait le
boisage sur 30 mètres, et depuis trois heures
du matin on refait les boisages du treuil, où
se trouve le feu, afin de permettre aux ou-
vriers de s'en approcher sans danger et de le
combattre à la lance.
Plusieurs corps ont été découverts,
avant-hier soir, et dans la nuit de lundi
à mardi, au cours des travaux entrepris
par les pompiers aux abords du champ
de l'incendie, dans la fosse 2. Tous ont
été remontés dans la matinée, et inhu-
més aussitôt.
La grève
La nuit, très calme autour de Lens, a
été mouvementée à Bruay,mais sans inci-
dents graves.
Le mouvement gréviste continue à
s'étendre. Le travail est actuellement in-
terrompu par plus de 50,000 ouvriers.
Le congrès des délégués revenus de
Paris et des représentants des trois syn-
dicats s'est tenu à Lens à trois heures.
Une bande révolutionnaire de 1,500
grévistes s'était dirigée vers 'la mairie,
avant la réunion du congrès, dans le des-
sein de l'envahir et d'y recommencer les
désordres de la veille. Elle en a été em-
pêchée par les gendarmes, qui se sont
emparés du drapeau rouge qu'une femme
tenait déployé en tête du cortège, ont
dégagé la place et procédé à plusieurs
arrestations.
La plus importante de ces arrestations
est celle du citoyen Broutchoux, chef
du mouvement révolutionnaire, qui a
été incarcéré au violon municipal, à la
mairie même.
Pendant que s'accomplissait cette opé-
ration de police, les délégués arrivaient
à la mairie. Ils sont 177, et représentent
les trois syndicats du Pas-de-Calais, du
Nord et d'Anzin.
Les deux principales revendications
qu'opposent les Broutchoutistes au pro-
gramme trop, conciliant, à leur gré
des trois syndicats se résument en cette
formule « Huit francs, huit heures »
c'est-à-dire huit heures de travail moyen-
nant tin salaire fixe de huit francs.
Par 167 voix contre 10, le congrès a
repoussé ces revendications et adopté à
nouveau, à l'unanimité moins une abs-
tention, le programme élaboré jeudi der-
nier et d'après lequel, la prime étant
désormais fusionnée avec le salaire, une
somme fixe et globale de 7 fev i8 devrait
être payée à l'ouvrier.
Ce vote impliqué le rejet des offres
faites à Paris, dimanche, par les Compa-
gnies qui proposaient, en maintenant les
conditions de paye actuelles, d'augmen-
ter de 10 pour 100 le salaire des ouvriers
du fond, et de 5 pour 100 celui des ou-
vriers du jour, rétablissant ainsi les
salaires « aux taux atteints pendant la
période où les prix des charbons étaient
considérablement supérieurs à ceux pra-
tiqués actuellement ».
En même temps qu'ils portaient ce
vote à la connaissance des ouvriers, les.
délégués des trois syndicats publiaient
un manifeste où ils condamnaient la po-
litique révolutionnaire du syndicatBrout.
choux, qu'ils accusent de « tromper
l'ouvrier par des calomnies » et de « l'en-
flammer par des promesses violentes et
irréalisables ».
Regardez quels sont ces gens et d'où ils
viennent. L'un est professeur sans emploi,
l'autre est verrier, un autre est journaliste
anarchiste, le quatrième est anarchiste aussi,
et voleur par-dessus le marché. Aucun n'est
du bassin houiller, tous viennent de Paris ou
d'ailleurs, sans être appelés par personne,
avec de l'argent qui vient de quelqu'un pour
semer la division- ouvrière.
Les délégués ont quitté la mairie sans
incident, bien que, à plusieurs reprises,
pendant la séance du congrès, les Brout-
choutistes eussent essayé d'envahir de
nouveau l'hôtel de ville.
Chaque fois repoussés par la gendar-
merie, ils abandonnaient enfin la place
au moment où le congrès prenait fin.
Les manifestants arrêtés ont été mis
alors en voiture et dirigés sur Béthune-.
Un détachement de gendarmes à cheval
les escortait.
Mais la situation n'en demeure pas
moins fort inquiétante. A l'heure qu'il
est, les Compagnies ont en face d'elles
deux organisations syndicales l'une
qu'elles reconnaissent, l'autre qu'elles
ne reconnaissent point mais dont au-
cune n'accepte leurs propositions
Secours et condoléances
Un Comité belge, formé par les prési-
dents de la Chambre de commerce belge
de Paris et de la société royale de bien-
faisance « l'Union belge », sous la prési-
dence d'honneur de M. Leghait, ministre
de Belgique, vient de se constituer pour
recueillir les souscriptions de tous les
Belges résidant ep France en faveur des
familles des victimes de Courrières.
Le Comité prie les donateurs belges
d'adresser leur souscription à M. Se-
gers, 31, rue Caumartin.
La Commission exécutive de la Fédé-
ration des mineurs du Middland (An-
gleterre) a voté hier une « résolution de
condoléances » aux mineurs de France,
et un secours de 25 livres sterling, qui
sera adressé à Courrières.
Le festival de San Remo, a produit
3,000 francs.
Une proposition de crédit de 5,000
francs en faveur des victimes de la ca-
tastrophe a été déposée devant le Con-
seil municipal de Lyon.
La municipalité de Cherbourg a voté
i,000 francs et décidé d'organiser, en
outre, une quête à domicile et pour
.dimanche .-une .caval cadet au. profit,. des t
familles des sinistrés. ̃̃
Une damé, venant de Lyon, au nom
d'un Comité de secours, est arrivée hier
matin à Billy-Montigny pour apporter
aux familles des victimes d'importantes
sommes d'argent.
Le bureau du Comité central de se-
cours s'est réuni avant-hier soir à Arras,
sous la présidence du préfet, M. Du-
réault.
Il a été décidé que les premiers secours
seraient distribués, d'après les bases sui-
vantes, aux familles des 1,041 victimes de
la catastrophe
100 francs par veuve, plus 25 francs par
enfant non occupé, plus 50 francs par ascen-
dant non occupe.
Par père ou mère, ou, à défaut de ceux-ci,
par grand-père ou grand'mère, 100 francs.
Par groupe d'orphelins non occupés, sans
père et mère, 100 francs en sus des 25 francs
attribués à chaque orphelin.
Par frère et sœur, 100 francs.
Il a été entendu que les premiers se-
cours seront payés sous peu de jours
par M. le trésorier-payeur général ou
par MM. les percepteurs. Ces secours se-
ront prélevés surlasommede843,221fr. 13
dont l'encaissement a été opéré à la date
de ce jour par M. le trésorier-payeur gé-
néral, et ce non compris le subside de
500,000 francs voté par le Parlement.
LES INVENTAIRES
-o.
La Chambre des appels correctionnels
a élevé à quarante-huit heures de prison
avec sursis et 50 francs d'amende ferme
la peine de 50 francs d'amende seulement
prononcée contre M. Fremont par le Tri-
bunal de Troyes pour avoir bousculé,
lors de l'inventaire, le délégué de la mai-
rie, M. Berthelot, qui accompagnait
l'agent des domaines.
•̃
La même Chambre, après plaidoirie de
Me Auffray, a confirmé la peine de quatre
mois de prison sans sursis prononcée par
le Tribunal de la Seine contre M. René
d'Aubigny.
M. d'Aubigny se trouvait à l'église
Saint-Thomas-d'Aquin à côté du général
Récamier. Un agent affirme que le pré-
venu l'a frappé avec sa canne»
DANS LES DÉPARTEMENTS
»~» Dijon. Les inventaires sont ter-
minés dans les églises du département. Il ne
reste plus que la mense épiscopale à invento-
rier. L'inspecteur de l'enregistrement n'a pu
pénétrer dans les appartements privés de
f'éyèché, les clefs étant entre les mains de
Mgr Le Nordez, que le gouvernement n'a
jamais relevé de ses fonctions d'évêque de
Dijon.
Lorient. Inculpé d'avoir outragé
les gendarmes, le curé de Plouharnel, M.
Broustal, a été condamné à huit jours de
prison. M. Le Pause, instituteur libre, et la
cuisinière Dréano ont été condamnés chacun
à 50 francs d'amende, celui-là pour coups et
blessures, celle-ci pour avoir crié « A'bas
les voleurs » à l'arrivée des gendarmes.
Quimper. Le Tribunal vient de
condamner à quinze jours de prison sans
sursis l'abbé Piédoye, prévenu de complicité
de violences et voies de fait (inventaire à
Langolen), et à deux mois de prison sans
sursis M. Penanrun qui blessa grièvement au
sternum le gendarme Gaufrenic (inventaire
de Briec).
«ywwwv, £e Havre. La semaine- dernière,
M. Samara, sous-inspecteur des domaines
au Havre, s'était rendu à Yport, petite bour-
gade de pêcheurs voisine de Fécamp, pour
opérer l'inventaire. En présence de l'hosti-
lité des habitants, il avait dû y renoncer. >
Ce matin, accompagné de MM. Piette, sous-
préfet du Havre, et Lize, capitaine do gen-
darmerie, il se rendit de nouveau à Yport.
Ces .messieurs avaient été précédés par M.
Italiani, commissaire spécial, accompagné de
vingt-cinq gendarmes, qui', dés le lever du
jour, avaient occupé les abords de l'église.
Une estafette signala l'arrivée de MM. Samara
et Piette. Aussitôt on sonna le tocsin et la
population accourut de toutes parts. Des
hommes escaladèrent le mur du presbytère
et, de là, passèrent dans l'église, qu'ils mirent
en état de défense, cependant que les femmes
poussaient des cris.
M. Piette tenta vainement de parlementer.
Le curé le pria de ne pas insister et lui dit
que la population ne voulait pas d'inventaire
et que, si les gendarmes agissaient pour faire
exécuter la loi, le sang coulerait. MM. Sa-
mara et Piette, constatant la surexcitation
des habitants, se retirèrent suivis des gen-
darmes.
La population les escorta, en les invecti-
vant, jusqu'à la gare, distante de trois kilo-
mètres.
Papis aa joap le joap
LA. JOURNÉE
Le Parlement Au Sénat, les habitations à
bon marché (trois heures). A la Chambre,
la loi de finances (neuf heures et deux heures).
Le Printemps Commencement, à une heure
deux do l'après-midi, do l'équinoxe du prin-
temps, lequel durera quatre-vingt-treize jours.
Premier jour de l'année solaire et jour fé-
rié en Perse (Aïd-i-Norouz).
Au Quai d'Orsay: Réception du corps diplo-
matique par M. Léon Bourgeois.
Obsèques M. Paul Picard (dix heures, Ma-
deleine on se réunira, 14, rue Montalivct).–
M. Jules Mérot (dix heures, Saint-Laurent).
Dans les églises Conférences pour hommes
par M. l'abbé Dumont (huit'heures et demie
du soir, chapelle de la Cité paroissiale, 66, ave-
nue de Malakoff); par M. l'abbé Sertillanges sur
« la Religion et l'Eglise (huit heures et de-
mie du soir, Saint-Germain des Prés), et par
M. l'abbé Gaudeau sur « l'Autorité et l'Obéis-
sance dans la famille, d'après l'Evangile »
(huit heures et quart du soir, Saint-Roch).
Fêtes de l'Adoration à Saint-Joseph.
Le Concours hippique Avant midi, arrivée
des chevaux de classe une heure, examen
des chevaux de classe quatre heures, réu-
nion de la Commission d'admission. De
dix heures du matin à cinq heures, vernis-
sage du Salon des peintres et sculpteurs de
chevaux, intallé dans le concours (Grand Pa-
lais).
Au Cours-la-Reine Ouverture publique du
Salon des Indépendants (neuf heures du
matin).
La mi-carême: Ce matin,arrivée do la reine
de Madrid, Mlle Concepcion Ledesma, de ses
demoiselles d'honneur et de la délégation
madrilène. Dans la journée, visite de Paris.
Le soir, représentation de gala aux Folies-
Bergère.
Conférences M. René Doumic « Lamar-
tine, les prophéties et les erreurs d'un homme
d'Etat poète » (deux heures et demie, boule-
vard Saint-Germain, 184). M. J. Guil-
laume « les Paroisses, les Fabriques et leurs
Rapports avec les communautés d'habitants
avant la Révolution » (cinq heures un quart,
Institut? teti'thôl'Mriïe): 'A! l'assëTriltée ^géné-
rale de la Société pour la protection des
paysages de France, M. Auge de Lassus
« la Joie et la Beauté pour tous » (deux heu-
res, 8, rue des Marronniers, Passy). Mgr
A. Le Roy « la Fin du Concordat et les Co-
lonies françaises » (trois heures, 18, rue du
Luxembourg). Docteur Besson « le Rôle
des insectes dans la propagation des mala-
dies » (quatre heures, Chaussée-d'Antin, 29).
Divers: Banquet de la batellerie (Palais
d'Orsay).
INFORMATIONS
Bagatelle et la Société nationale des
beaux-arts. La Commission des beaux-arts
de l'Hôtel de Ville vient de concéder le châ-
teau de Bagatelle à la Société nationale des
beaux-arts qui y organisera prochainement
une exposition rétrospective des œuvres de
ses sociétaires, prises parmi celles qui ont au
moins dix années d'existence.
Cotte demande avait été introduite auprès
de la quatrième Commission par M. Roll,
président de la Société. L'entrée de l'exposi-
tion sera payante. Le tiers de la recette sera
donné à la Ville de Paris qui en affectera le
produit à l'acquisition d'œuvres d'art.
Le cabinet du président du Conseil mu-
nicipal. Chaque année, le président du
Conseil municipal en prenant possession du
cabinet présidentiel à l'Hôtel de Ville, y met
des œuvres d'art qu'il choisit parmi celles
que la Ville acheta aux expositions. M.
Chautard a fait placer dans son cabinet une
grande toile de l'artiste Henri Zo, Une mar-
chande d'oranges, et deux autres toiles égale-
ment très belles, l'Allaitement aux champs
d'André Brouillet et une Vue de Venise de
Mme N. Adam.
Conférence. M. Henry Bordeaux fera
samedi prochain, à trois heures, 72, avenue
des Champs-Elysées, sous les auspices de la
Ligue des Femmes françaises et sous la pré-
sidence de M. Henry Cochin, une conférence
sur « l'Honnête Femme dans le roman
contemporain ».
M. l'abbé Janvier candidat à la députa-
tion. Un groupe nombreux d'électeurs ca-
tholiques de l'arrondissement de Montfort
(Ille-et-Vilaine) vient d'offrir à M. le cha-
noine Janvier la candidature aux prochaines
élections législatives. Le conférencier de No-
tre-Dame n'a pas encore fait connaître sa ré-
ponse.
Mgr Touchet à Paris. L'évêque d'Or-
léans, qui présidait, avant-hier, l'assemblée
annuelle des bienfaiteurs de l'hôpital Saint
Joseph, où des rapports très intéressants
furent présentés par le comte Pierre de Ker-
gorlay et M. René Bazin, de lVicadémie fran-
caise, a commencé hier, dans la chapelle de
l'externat de l'Assomption, G, rue doLubock,
la prédication d'une retraite pour dames et
jeunes filles du monde, qui se terminera le
24 mars.
Le « cas de conscience ». La seconde
conférence dite du cas de conscience, aura
lieu aujourd'hui mercredi, à trois heures, à
l'église Saint-Roch. Conférencier M. l'abbé
Périez, second vicaire de Saint-Thomas d'A-
quin prédicateur M. l'abbé Mailles, curé de
Saint-Gervais.
L' « Annuaire de la Presse ». L\A«-
nuairc de la Presse et du Monde politique
vient d'être acquis par notre confrère, M.
Paul Bluysen,' qui en prend la direction,
33, rue Saint-André-des-Arts, Paris. L'édition
prochaine est en préparation, pour paraître
en octobre.
Ouvrages de dames. Jusqu'à ce jour
21 mars, 33, quai Bourbon, exposition de
travaux féminins des plus réussies, organisée
par Mmes L. Lavenir et Le Guimfe. Cuir,
étain, corne, terre cuite, porcelaines, den-
telles, broderies et tapisseries.
Un grand mariage. C'est non seulement
un événement mondain qu'un grand mariage,
c'est aussi pour certains grands industriels
l'occasion de montrer à la fois la perfection
de leur fabrication et aussi leur puissance de
production. La maison Mercier frères, par
exemple, peut, du jour au lendemain, extraire
de ses vastes galeries du 100, faubourg Saint-
Antoine, de quoi meubler deux maisons en-
tières jusque et y compris les bibelots et pe-
tits meubles que l'on a coutume d'offrir.
Une publication'attrayante. Une très
jolie sanguine de Helleu, tirée en supplément
et encartée dans le numéro, vaut à elle seule
dix fois le prix du Courrier Français de
cette semaine, qui contient également des
dessins de Willette, Félicien Rops, Rail" aëlli,
Widhopff, etc.
Un bon choix. Le baron Hirsch vient
de passer commande à M. H. de La Fresnaye
d'une limousine 30 HP Rochet-Schneider.
M. de La Fresnaye est le concessionnaire
pour Paris de la grande marque lyonnaise.
Ses magasins sont situés 15, rue du Débar-
cadère.
Réjouissez-vous donc et prenez garde! ̃
Réjouissez-vous parce que la mauvaise sai-
son est -terminée. Prenez garde parce que le
printemps est une saison dangereuse. Au
printemps, l'organisme a besoin d'un tonique,
d'un léger stimulant les pilules Pink sont
le meilleur tonique. Au début du printemps
on se sent faible les pilules Pink donnent
des forces. On manque d'appétit les pilules
Pink développent l'appétit. L'estomac est
affaibli et les digestions se font mal les
pilules Pink fortifient l'estomac et favorisent
les digestions. Enfin c'est au printemps que
nos humeurs mises en mouvement, cherchent
à sortir par la peau, nous causant les érup-
tions, les rougeurs, les disgracieux furoncles
les pilules Pink purifient le sang. Elles
activent le fonctionnement des organes éli-
minateurs, les impuretés du sang sont ainsi
éliminées par les voies naturelles et ne cher-
chent pas à sortir par la peau. Le traitement
des pilules Pink constitue la meilleure cure
du printemps que vous puissiez entrepren-
dre. Vous en serez certainement satisfaits.
Pour bien obtenir le résultat que vous atten-
dez de la cure des pilules Pink, il est absolu-
ment indispensable que vous preniez les
vraies pilules Pink. Or, on en vend des
fausses, qui vous feront peut-être plus de
mal que de bien. L'imitateur étant avant
tout un indigne spéculateur, trompe non seu-
lement sur le titre du produit mais encore
sur sa qualité.
Vous vous mettrez à l'abri de la fraude en
exigeant sur les boîtes ces cinq mots « Pilules
Pink pour personnes pales » imprimés en
bleu sur papier rosc. Les pilules Pink gué-
rissent l'anémie, la chlorose, la neurasthénie,
la faiblesse générale, les maux d'estomac, les
migraines, les rhumatismes.
Elles sont en vente dans toutes les pliar-
macies et. au dlénô1t,:iPiJp1a.rnj.,çiçi.q,G.ç\b,iin,,23,
rué Ballu, Paris,' trois francs cinquante la
boîte, dix-sept francs cinquante les 6 boîtes.
Gazette des una
v
NOUVELLES JUDICIAIRES
Mme duGast a un procès de plus. Un
jeune homme de ses amis, M. Bourdier,
lui a donné en 1905, pour ses étrennes,
un manchon et une étole de zibeline.
M. Bourdier, explique Mme du Gast, étant
célibataire, ne pouvait rendre toutes les poli-
tesses que je lui faisais. Il m'offrit pour le
jour de l'an 1905 seule époque où il pou-
vait me faire un cadeau cette étole et ce
manchon. J'allai moi-même en compagnie
de M. Bourdier faire prendre la mesuro de
l'étole.
Or M. Bourdier, qui était pourvu d'un
conseil judiciaire, n'a pas payé 'la four-
rure offerte. Le marchand, M. Rufin,
s'adresse à Mme du Gast. Celle-ci le ren-
voie à M. Bourdier qui plaide-vu son
conseil judiciaire la nullité de la vente
et celle de la donation. Mme du Gast offre
au fourreur de lui restituer sa zibeline.
Après plaidoiries de Mes Desforges, Thié-
blin et Viraut, l'affaire a été renvoyée à
huitaine pour jugement.
**#
Un tailleur parisien, M. Querviguen,
rentrait chez lui, le 14 février, à deux
heures du matin. Il allait quitter la rue
de Rivoli quand une espèce d'hercule
s'approcha de lui
Donne-moi le mégot que tu fumes,
lui dit-il en lui prenant aux lèvres le bon
cigare que le passant venait d'allumer.
M. Querviguen se laissa faire.
Donne-moi deux ronds.
M. Querviguen les donna.'
Donne-moi le reste.
M. Querviguen voulut s'enfuir. L'Apa-
che se jeta sur lui, criant à un camarade
survenu à son aide « Surinons-le » Et
après l'avoir renversé à terre, il lui arra-
chait sa montre et lui prenait son porte-
monnaie.
Les cris de M. Querviguen attirèrent
les agents, qui arrêtèrent le misérable.
Traduit devant la 9° Chambre, celui-ci a
été condamné hier à cinq ans de prison
et à cinq ans d'interdiction de séjour.
Nouvelles Diwerses
A PARIS
ARRIVÉE DES « REINES »
DES MARCHÉS DE ROME
Les reines des marchés de Rome, venues
pour assister auxfêtes de la mi-carême, sont
arrivées hier à Paris.
Dès midi une foule énorme se pressait dans
la cour de la gare, boulevard. Diderot et rue
de Lyon. Sur le quai d'arrivée les membres
du comité des fêtes de Paris, MM. Brézillon
et Leroy, présidents généraux les reines de
Paris, Mlles Rosa Blanche, Albaret, Tillman,
Talichet, Leblond, Bernadé, Landreau; la so-
ciété « la Lyre italienne et plusieurs mem-
bres de la colonie italienne.
A deux heures moins dix, le train entrait
en gare et des portières les reines italiennes
agitaient des mouchoirs au cri de « Viva la
Francia », auquel des quais répondait celui
de « Vive l'Italie ».
A ce moment le ciel, jusqu'alors maussade,
s'éclaircissait et un rayon de soleil éclairait
la gare.
Successivement descendent Mlle Marta
Speroni et ses demoiselles d'honneur, sa mère
et de nombreuses personnalités venues de
Rome avec elles. Les Parisiennes offrent des
fleurs et des souhaits de bienvenue et, après
qu'un photographe a « instantané la scène,
on monte dans des landaus pour faire une
première promenade à travers la capitale.
Aujourd'hui arriveront la reine de Madrid
et la « déesse » de Vevey.
mu
LES CADEAUX DU COUNTY COUNCIL
M. Bellan, syndic du Conseil municipal, a
reçu hier à l'Hôtel de Ville Mlle Marie Alba-
ret, reine des Halles, et ses deux demoiselles
d'honneur, Mlle Rosa Blanche nommée de-
puis reine des reines et Mlle Eugénie Phi-
lipont.
M. Léon Brézillon, président du Comité des
fêtes de Paris, les accompagnait.
M. Bellan a remis aux trois jeunes filles,
au nom des membres du County Council de
Londres, trois superbes bracelets contenus
dans des écrins avec trois lettres de remer-
ciements chaleureux de M. le président du
London County Councîl.
LA GRÈVE DE LA MAISON PAUL DUPONT
Nous avons annoncé hier qu'une grève ve-
nait d'éclater à l'imprimerie Paul Dupont.
Cette grève, qui d'abord était circonscrite à
l'établissement de Clichy, a gagné les ate-
liers de Paris et elle menace de s'étendre à
d'autres maisons.
C'est à la suite d'une réclamation des ou-
vriers margeurs qu'elleaprisnaissance. Cette
réclamation n'ayant pas été prise en consi-
dération par les directeurs, les margeurs ces-
sèrent le travail. On les remplaça par de
nouveaux ouvriers.Les typographes, prenant
fait et cause pour leurs camarades, suspen-
dirent eux aussi le travail et, par esprit de
solidarité, tout le personnel ouvrier six
cents personnes environ se mit en grève.
Nous disons que la grève menace de gagner
d'autres imprimeries. Voici, en effet, ce qui
arrive. Le travail ayant cessé dans les ate-
liers Paul Dupont, les directeurs de certains
journaux qui s'y imprimaient sont allés dans
d'autres maisons. Là, les ouvriers ont refusé
de composer et de tirer ces journaux, allé-
guant qu'ils ne veulent pas faire la besogne
abandonnée par leurs camarades.
C'est donc une sorte de grève partielle et
conditionnelle qui pourrait devenir plus sé-
rieuse et plus complète si les patrons vou
laient insister.
Les Petites Affiches, qui s'impriment à la
maison Paul Dnpont, portaient hier sur la
couverture la mention suivante
Par suite de la grève, les tableaux du mardi
ainsi que les annonces retranchées paraîtront
dans un numéro ultérieur.
Il est probable qu'elles ne paraîtront pas
demain.
A L'INSTRUCTION
L'instruction de l'émouvante affaire de la
rue Saint-Maur n'a pas empêché M. Bour-
deaux de consacrer quelques instants à l'in-
terrogatoire de la « duchesse de Leslie-Vil-
landa » inculpée, comme nous l'avons dit, do
nombreuses escroqueries au préjudice do
divers bijoutiers.
La « duchesse », dont l'identité réelle reste
toujours un mystère, était, assistée de M0
Juster, secrétaire de M0 Le Barazer. Elle sou-
tient énergiquement son rôle de grande
dame et aflirme que tout le monde sera payé.
plus tard.
Une autre pseudo-noble dame, la pré-
tendue comtesse de Mezeray, de son vrai
non Nathalie Poujade, qui, en se prétendant
spirite, devineresse et même sorcière, a escro-
qué d'assez fortes sommes à Mme de Bornier,
a été examinée par losdôcteurs Geoffroy, Se-
glas et Maigret. •̃••̃.
Les trois médecins déclarent que ses hal-
lucinations et ses extases ne sont qu'une co-
médio et qu'elle est absolument responsable.
En conséquence, M. Albanel, juge d'instruc-
tion, la renvoie devant le Tribunal correc-
tionnel.
1
LA BANDE DES FAUX ENTREPRENEURS
Depuis quelque temps, des escrocs mettent
en coupe réglée les propriétaires d'immeu-
bles en construction. Instruits des noms des
architectes et des entrepreneurs, ils envoient
un prétendu employé, muni d'une lettre, de-
mandant un acompte de 1,000 a 2,000 francs
pour régler soit une fourniture, soit un mé-
moire d'ouvrier. Il est rare que le proprié-
taire refuse et le tour est joué.
On calcule que dans les S0, 9e, 16° et 17e ar-
rondissements ils ont ainsi escroqué près do
cent mille francs..
LE TERME D'AVRIL
Le terme d'avril est assurément celui (lui
occasionne le plus de déménagements les
nombreux Parisiens qui changent d'apparte-i
mont à cette époque apportent à leur ameuble-
tnent des modifications utiles. Il est donc in-
téressant de leur rappeler dès aujourd'hui
qu'ils trouveront à l'exposition de mobiliers
complets par milliers organisée aux Grands
Magasins Dufayel un choix exceptionnel de
meubles variant des plus modestes aux plus
somptueux.
De nombreuses attractions sont offertes
chaque jour au public.
Mme MÉRELLI CAMBRIOLÉE
II y a un an, au moment où Gallay, qui se
faisait appeler le comte de Guerche, venait
de commencer avec Mme Mérelli le roman
d'amour et d'aventures qui devait finir de-
vant la Cour d'assises, la jeune femme avait
loué, pour recevoir les visites de son noble
ami, une jolie petite villa, rue Marie-Laure,
à Bois-Colombes.
Ces jours derniers, voyant le soleil printa-
nier apparaître, elle songea à son ancien nid,
enfoui sous la verdure. Mais, ô triste sur-
prise en son absence, d'audacieux cambrio-
leurs avaient tout pillé. Mme Mérelli n'a eu
d'autre ressource que d'aller déposer une
plainte entre les mains de M. Lompfé> com-
missaire de police de Courbevoio.
Jean de Paris.
Mémento. Une femme inconnue, bien mise,
est morte hier matin d'une affection cardiaque,
on face du numéro 43 de la rue de Cliâteaudun.
J. de P.
DANS LES DÉPARTEMENTS
ET A Xr'ÈTR.AJNrGKEI?.
..woc..
UN PRESBYTÈRE ASSIÉGÉ
«-vwwu Nancy. A Saint-Nicolas-du-Port
(12 kilomètres de Nancy), on célébrait di-
manche soir, à huit heures, un office pour'
« les hommes de France au Sacré-Cœur ». Aï
cours de cet office, où Kirche, de-
Nancy, avait prononce un sermon, des mani-
festants assemblés aux abords de la basili-
que avaient bousculé des jeunes gens du
Eatronage et brisé le poignet à un ha-
bitant de Saint-Nicolas, M. Gérardin. Parmi
eux, un certain Alexandre Schuhmacher,
armé d'une fourche et d'un couteau de cui-
sine, selon les uns, d'un fer de fourche, selon
les autres,'se distinguait par l'outrance de
son langage et de ses gestes.-
A neuf heures, l'office terminé, les prêtres
reconduisent à la gare de Varangeville l'abbé
Kirehe. Avant de se mettre en route, ils
avaient eu la précaution de réclamer à la
caserne de gendarmerie uiftj escorte; on n'a-
vait pu la leur fournir le maréchal des
logis, malade depuis deux mois, gardait le lit,
et tous ses subordonnés étaient aux grèves,
sauf un, mais qui était de planton.
L'abbé Kirche embarqué, les autres ecclé-
siastiques revinrent sur leurs pas. Pour
rentrer, ils avaient un kilomètre à parcou-
rir. Cette populace, qui leur avait fait à l'aller
une escorte injurieuse, inquiéta aussi leur
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