Titre : Figaro : journal non politique
Éditeur : Figaro (Paris)
Date d'édition : 1875-09-10
Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication
Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 10 septembre 1875 10 septembre 1875
Description : 1875/09/10 (Numéro 252). 1875/09/10 (Numéro 252).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
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Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
LE FIGARO VENDREDI 10 SEPTEMBRE 1875
qui fait l'émoi d'aujourd'hui était abso-
lument ignoré de l'ancien ministre de
Napoléon III.
Quel a été le but de l'amiral Il est
permis de le chercher.
Les politiques croient savoir que le
grand désir du marin était de compter
parmi les membres d'un de ces ministè-
res mixtes comme nous en avons eu
plusieurs. Les déceptions l'auraient aigri.
D'autres parlent d'un froissement quand
il s'est vu refuser l'amiral Duperré qu'il
demandait comme chef d'état-major.
D'autres enfin disent que l'affaire de
la collision de la Jeanne d'Arc et du For-
fait a été la goutte d'eau faisant débor-
der le vase.
Qu'y a-t-il de vrai au fond de tout cela?
Nous le saurons peut-être un jour. Ce
qu'il y a de certain c'est que tous ceux
qui connaissent l'amiral de La Roncière
Le Noury affirment qu'il y a quelque chose.
**• :•
L'avenirparlera peut-être. Car l'ami-
ral, ayant commandé en chef, est dans
la categorie de ceux que n'atteint pas la
loi sur les limites d'âge; jusqu'à sa
mort il figurera forcément dans les
cadres de la marine.
Aujourd'hui le gouvernement a
simplement anéanti cet homme d'action.
Il disparaît au moment où un autre
personnage prend son essor.
L'amiral a écrit une phrase de trop;
l'autre fait librement des discours de
l'autre monde.
La Roncière Le Noury disparaît; Na-
quet surgit.
La discipline frappe équitablement le
premier de nos marins tandis que la Ré-
publique protége les divagations mal-
saines d'un grotesque. Ainsi le veulent
nos institutions nouvelles.
Est-ce là le progrès ?
Henry de Grammey.
COEREWDAIË mm DU FIGARO
Mlle Titiéns a a posé hier la première bri-
que du nouvel Opéra national de Londres.
Je dis la première brique et non la pre-
mière pierre; il ne s'agit, en effet, quant
à présent que des travaux préliminaires
des fondations du bâtiment; car la pose
do la première pierre se fera sans aucun
doute avec une grande solennité. M. Ma-
pleson, directeur futur de la nouvelle
salle, espère pouvoir l'ouvrir au commen-
cement de la saison prochaine, c'est-à-
dire vers les premiers jours de mai; tout
en le souhaitant vivement, je ne crois
pas beaucoup à ce tour de force, bien que,
pour justifier une pareille espérance, on
lasse remarquer que le théâtre del a Scala
a Milan a été construit en sept mois, celui
de San Carlo à Naples en six, et enfin
celui de Covent Garden à Londres en
sept.
Le nouvel Opéra national de Londres,
tel est le titre provisoire je crois, du
théâtre en construction, est élevé aux
frais d'une Compagnie particulière à la
tête de laquelle se trouve M. Mapleson,
le directeur actuel du théâtre royal de
Drury Lane; et le gouvernement n'ac-
corde aucune subvention à l'entreprise.
A côté des représentations de l'Opéra
italien, qui auront lieu pendant la saison
et afin de justifier le titre d'Opéra na-
tional, M. Mapleson se propose de faire
chanter, par des artistes anglais, des ou-
vrages anglais. Après la saison, suivant
la coutume ici, le théâtre sera consacré
au drame, et enfin l'habile impresario
espère parvenir à créer une Académie
de musique, sorte de Conservatoire, qui
n'existe pas en Angleterre.
L'emplacement de la salle a été heu-
reusement choisi. La façade principale
donnera sur les nouveaux quais de la
Tamise, à peu de distance du Parlement
et de la station du chemin de fer sou-
terrain qui avoisine Westminster. Cette
proximité donnera la facilité d'établir
une voie spéciale qui amènera les voya-
geurs jusque dans l'intérieur du théâtre,
comme cela a lieu au Palais de Cristal et
à celui d'Alexandra. L'ensemble des bâ-
timents, qui forme presque un carré par-
fait, couvre un espace de terrain d'en-
viron 9,000 mètres carrés.
Voici, d'après les plans de l'archi-
tecte, M. Fowler, les principales disposi-
tions d'une salle qui, sans la comparer
f enifleton dnFÎGARQ MO Septembre J87S
•:•̃ LA"
CHASSE AUX FANTOMES
DEUXIÈME PARTIE
ubl revanche jve melveui
*;̃ •• x
''̃" '"O! {Suite.)
Si court qu'eût été le moment pendant
lequel le banquier avait été seul, il avait
cependant eu le loisir de jeter un regard
sur le compte de Dachet dans l'ancienne
maison, et sa surprise n'avait pas été
médiocre en voyant que le jour même
de la remise des titres, ou de leur valeur,
à M. de Prévodal, Robert Dachet versait
à la caisse sociale un million dont il se
faisait créditer.
Voilà un singulier rapprochement,
se dit-il, il est vraiment fâcheux que Ro-
bert Dachet ne soit pas ici, j'aurais sans
doute découvert la vérité
J. Starke se croyait plus fort que Ro-
bert Dachet; il se trompait! 1
Il s'adressa à l'inconnu qu'un garçon
de bureau venait de faire entrer.
C'est vous qui avez présenté ce
ehèque au visa?
C'est moi.
A quelle maison appartenez-vous?
Je n'appartiens à aucune maison.
Cependant vous semblez exercer la
profession de garçon de caisse, du moins
vous en portez le costume.
Je porte le costume qui me plaît.
Comment justifiez-vous de la pos-
session de ce chèque?
Je n'ai point à justifier de sa posses-
sion. J'en suis porteur, voilà tout; cela
doit vous suffire.
Rien ne me prouve que cette signa-
ture soit celle du comte de Prévodal,
cette signature n'ayant pas été déposée
à la caisse.
Je justifierai que cette signature
est bien celle de M. de Prévodal si vous
Reproduction autorisée pour les journaux qui
nt traité avec ta société des Gens de lettres.
celle de l'Opéra de Paris, n'en sera pas
moins une des salles les plus remarqua.
bles du monde, surtout au point de vue
de la commodité des spectateups; en
outre, ces plans pourront être modifiés
au cours de l'exécution.
Trois des côtés de l'édifice donnant
sur des grandes voies de communica-
tion, les entrées et les sorties surtout
pourront s'accomplir sans encombre-
ment, et on a eu le soin de ménager à
chaque catégorie de places, une entrée
particulière et couverte; ainsi un en orme
vestibule de plus de trente mètres de
long donne accès de plein pied aux stal-
les qui seront au nombre de 500, de
chaque côté de ce vestibule des escaliers
circulaires conduisent aux loges qui,
toutes, sont précédées d'un salon plus
grand que la loge elle-même. Les di.
mensions de la salle proprement dite
sont celles de laScala, reconnues, paraît-
il, les meilleures pour la vue et l'audi-
tion.
Pour un monument que l'on veut
élever aussi rapidement, on a dû sacri-
fier beaucoup la partie artistique. Ce
sera grand, ce sera pratique mais il me
semble que ce sera lourd. Dans les
plans, une chose frappe seulement
c'est le pavillon qui forme le milieu de
la façade, avec ses trois rangées de co-
lonnes, et qui pourra un peu prêter à
l'art décoratif. Des grands et magnifi-
fiques balcons de ce pavillon, les pro-
meneurs pourront jouir, pendant les en-
tr'actes, d'un autre spectacle splendide
celui de la Tamise. Le point de vue sera
admirable, et n'aura, véritablement,
nulle part d'équivalent.
Je m'aperçois que j'ai donné peu de
détails sur cette pose de la première
brique, c'est que la chose s'est passée en
famille. Il n'y avait pas beaucoup de
monde, et absolument que les personnes
intéressées à l'entreprise. Mlle Titiens
est descendue dans la tranchée, accom-
pagnée de lord Alfred Paget; M. Web-
ster, le chef des travaux, lui a remis une
jolie petite truelle d'argent au manche
d'ivoire. La grande cantatrice a gâché
le mortier dans l'auge puis, avec ce
mortier, de ses mains gantées, elle a fixé
la brique qui venait d'être placée par un
maître maçon. Cette brique, de premier
choix,comme bien l'on pense,portaitcette
inscription gravée en creux « National
Opéra-House. La première brique de
cette construction a été posée par Mlle
Titiens, le 7 septembre 1875.-J.-H. Ma-
pleson, propriétaire H. Fowler, archi-
tecte William Webster entrepre-
neur. »
La petite fête n'aurait pas été com-
plète si elle n'eût été suivie d'un repas.
A l'issue du déjeuner, lord Alfred Paget
a porté la santé de la diva; Mlle Titiens
part prochainement pour l'Amérique;
on lui a souhaité un bon voyage et on a
surtout exprimé cette espérance, qu'elle
retrouverait, après les succès qui l'atten-
dent dans le Nouveau-Monde, d'aussi
éclatants triomphes dans cette salle
qu'elle a si gracieusement inaugurée.
T. Johnson.
VISITE AU PALAIS DE L'INDUSTRIE
̃ m ̃̃"•"•-• -̃
C'est aujourd'hui fête à l'Exposition
maritime et fluviale la commission
française doit faire à la commission an-
glaise les honneurs d'un lunch dont il
sera parlé; mais il nous faut laisser de
côté cette solennité internationale pour
suivre la marche que nous nous sommes
tracée
Signaler à nos lecteurs les industries
qui méritent le plus d'attirer l'attention
et leur en donner un aperçu aussi intel-
ligible que possible.
C'est sur le Gaz instantané que nous
commencerons nos premières explica-
tions.
L'ingénieur Lascols, qui est l'inventeur
du nouvel appareil, s'est appliqué à trou-
ver le moyen de fabriquer chez soi et
sans aucun danger ce gaz instantané né-
cessaire à l'éclairage et au chauffage.
C'est après de sérieuses études qu'il
est parvenu à résoudre cette importante
question que la simplicité de son appa-
reil rend d'une pratique facile. Tout le
me déclarez que vous allez viser ce
chèque.
-Et quelle sera cette justification?
Pardon Ne déplaçons pas les cho-
ses. Etes-vous prêt, oui ou non, à viser
ce chèque?
La question et le personnage étaient
carrés.
Bien certainement un voleur ou un
faussaire ne pouvait avoir cette ferme
assurance.
J. Starke était embarrassé.
Je vous ferai remarquer, dit-il, que
ce chèque est tiré sur l'ancienne maison
Mittermann, J. Starke et Cie, et que je
ne suis pas le liquidateur de cette mai-
son.
Alors, pourquoi m'interrogez-vous?
Je vous interroge parce que je fai-
sais partie, à titre d'associé, de cette
maison et que tout ce qui la concerne
m'intéresse.
J'admets cet intérêt, et c'est à cause
de cela que je vous ai répondu. Mais en
même temps je vous demande de faire
viser ce papier par la personne qui,
seule, a le droit de le faire, c'est-à-dire
par le liquidateur de la maison à la-
quelle vous avez appartenu.
Cette personne est absente de
Paris.
Qu'est-ce que cela me fait Mitter-
mann, J. Starke et Ce sont-ils débiteurs
du comte Prosper de Prevodal d'un
million? Si oui, je demande que ce chè-
que soit visé à la caisse pour m'être payé
dans le délaide huit jours; si non, qu'on
me déclare qu'il n'est rien dû à M. de
Prévodal, et j'en aviserai la personne
que je représente, qui agira alors comme
elle l'entendra.
Il était facile à J. Starke de répondre
Il n'est rien dû à M. de Prévodal,
mais l'audace du porteur de ce chèque
lui imposait la plus grande circonspec-
tion.
Revenez dans huit jours, dit-il M.
Robert Dachet sera ici et vous donnera,
s'il y a lieu, le visa réglementaire.
Alors il demeure constaté que Mit-
termann, J. Starke et Cie sont en état
de cessation de paiement 1
-Monsieur, dit J. Starke, cette mai-
son s'est liquidée avec un avoir de plus
de vingt-cinq millions.
J'en suis fort aise. pour M. le
comte de Prévodal.
Notre personnage reprit ses papiers et
sortit du cabinet do J. Starke.
Au même instant un sifflement tra-
48
système, en effet, se rejume dans une
pompe à ait, une clocfye et un récipient ven*
fermant l'essence minérale qui sert à la
carburation de l'air et le change en gaz
éclairant avec une surprenante instan-
tanéité. Aucun moyen mécanique n'en-
trant dans la construction de l'appareil,
qui est entièrement métallique, il n'y a
pas à craindre les arrêts fréquents qui
se produisent généralement dans les ap-
plications similaires.
Le gaz produit par ce carburateur est
plus éclairant; son pouvoir calorique est
plus grand et son emploi parfait dans les
moteurs à gaz, doit le faire apprécier de
tous ceux qui, à peu de frais, ont besoin
d'une force motrice régulière. Le coût de
l'éclairage est de cinq centimes à l'heure
et par bec au lieu de six centimes dans
Paris hors barrière, cette différence
peut atteindre cinquante pour cent.
La mise en marche est des plus sim-
ples le carburateur se compose de deux
parties bien distinctes: 1° le carburateur
proprement dit sur son socle, où se
chauffe l'air puis la bouteille d'alimen-
tation qu'on remplit d'essence, en ayant
soin de tenir fermé le robinet de com-
munication.
La bouteille pleine peut servir à l'é-
clairage de plusieurs jours. Pour pro-
duire le gaz, il faut ouvrir le robinet afin
de permettre à l'essence de s'introduire
dans le carburateur on donne alors is-
sue à l'air enfermé dans la cloche, qui se
précipite dans le récipient, se carbure
au contact de l'essence, et, devenu gaz
éclairant, vient se brûler aux becs que
l'on veut allumer.
Il suffit donc d'ouvrir deux robinets
pour produire la lumière; le reste se fait
automatiquement.
En chauffant, suivant les besoins, le
socle du carbarateur avec un petit four-
neau, le froid qui se produit à la longue
par la vaporisation n'existe plus; l'air
vient alors se dilater dans ce socle au
contact de la chaleur avant de pénétrer
dans l'essence.
Ces appareils, garantis cinq ans, re-
viennent à 500 francs par fraction de 60
becs, plus la pompe à air de 200 francs
la cloche peut se trouver partout son
prix varie suivant sa dimension et la
matière première employée; ils sont
d'une utilité incontestable dans les usi-
nes, gares de chemins de fer, châteaux
et maisons de campagne,et ont reçu tout
le perfectionnement désirable de MM.
Lascols, dont le casier se trouve dans le
voisinage de l'aquarium.
Du côté opposé, près le grand rocher,
nous trouvons l'exposition des pompes de
MM. Moret et Broquet qui est assurément
l'une des plus intéressantes et des plus
instructives (mécaniquement parlant).
Il suffit à l'observateur intelligent de
jeter un coup-d'œil sur cette exhibition,
pour comprendre qu'il a sous les yeux
les œuvres d'inventeurs et de construc-
teurs d'élite, car là, tout respire la pré-
cision, le goût, la solidité.
Pour faciliter l'examen et l'étude de
leurs divers systèmes, ces messieurs ont
eu le bon esprit d'exposer à nu, les or-
ganes intérieures de plusieurs de leurs
pompes; il y a là pour l'acheteur dési-
reux de s'instruire sur les effets et les
causes de l'appareil qu'il est appelé à em-
ployer, un moyen d'enseignement qui a
bien son prix. Laissant de côté la fabri-
cation routinière, MM. Moret et Broquet
sont entrés carrément dans la voie du
progrès, de l'amélioration, du perfec-
tionnement et disons en passant que le
succès les a suivis.
S'inspirant des besoins particuliers de
chaque industrie, le génie des construc-
teurs, aidé des lumieres des praticiens
qui leur ont signalé le but à atteindre
et les obstacles à vaincre, a surmonté
toutes les difficultés.
Voulez-vous une pompe de jardin avec
laquelle vous pourrez également laver
vos voitures, donner des douches à vos
chevaux et éteindre un incendie? Achetez
cette belle pompe rotative, solide, élé-
gante et coquette.
Avez-vous l'emploi d'un appareil pour
le transvasement des vins et spiritueux?
Arrêtez-vous devant la pompe spéciale,
construite par ces messieurs pour cet
usage vous reconnaîtrez de suite que
c'est un chef-d'œuvre de simplicité; deux
engrenages, dont les dents s'emboîtent
l'une dans l'autre, sont ses seuls organes;
versa les bureaux et arriva jusqu'au
caissier.
Il prit l'embouchure du cordon acous-
tique et le porta à son oreille.
Les mots suivants, prononcés distinc-
tement par J. Starke, y arrivèrent:
Faites arrêter cet homme sous pré-
vention de vol et de faux.
Le caissier fit un signe aux deux agents
de police qui se tenaient dans la grande
salle.
Ceux-ci se placèrent au bas de l'esca.
lier, et quand le représentant de M. de
Prévodal y arriva, ils lui mirent la main
au collet, et l'un d'eux dit:
Au nom de la loi, je vous arrête!
Très bien, messieurs, fit le person-
nage sans se déconcerter, je m'y atten-
dais. Mais, avant de vous suivre, j'ai un
mot à dire à M. J. Starke. Veuillez m'ac-
compagner là-haut ou m'attendre ici.
Et sans s'inquiéter si on le suivait, il
remonta l'étage qu'il venait de des-
cendre.
Il entra comme une bombe dans le
cabinet de J. Starke.
Vous me faites arrêter, dit-il au
banquier, j'en suis fort aise, car cela
m'autorisera suffisamment à me venger.
Il est midi: si, avant six heures, je ne
suis pas remis en liberté, si le million
que je réclame ne m'est pas payé, il sera
déposé au parquet une plainte en abus
de confiance et de blanc-seing contre
votre associé, M. Robert Dachet. J'ai
l'honneur de vous saluer.
Il redescendit vivement et retrouva
les agents de police au bas de l'escalier.
-Mille pardons, messieurs, de vous
avoir f*Lt attendre. Je suis maintenant
prêt à vous suivre.
L'un des agents fit à l'autre un signe
qui voulait dire
Voilà un voleur fort honnête 1
A quoi son compagnon répondit par
un geste qui signifiait
Méfions-nous! Ouvre l'œil, mon
vieux! 1
L'ultimatum posé à J. Starke l'avait
fait bondir sur son fauteuil.
Mais le personnage menaçant était
déjà bien loin.
Tout cela est vraiment étrange!
murmura J. Starke. S'il ne sagissait que
de Robert Dachet, la chose me serait com-
plètement indifférente et je ne m'en oc-
cuperais nullement, mais si, par hasard,
il y avait scandale, la raison sociale en
souffrirait et l'on ne serait pas satisfait à
Berlin
remarquez que tout cela est construit
avec la solidité du bronle.
Examinez les pompes rotatives de con-
struction différente de celle qui précède
vous apprendrez que les unes sont des-
tinées aux purins que les autres con-
viennent à la tannerie, puis d'autres en-
core à la vinaigrerie, à la brasserie, à la
sucrerie, aux usines diverses et enfin aux
produits chimiques. Chacune d'elles pos-
sède la puissance d'aspiration qui con-
vient à sa destination; il en est avec
lesquelles on peut aspirer des matières
vaseuses compactes et les refouler au
loin remarquez aussi que chaque ap-
pareil est construit en métal particulier,
en raison de son usage, et qu'il a fallu
prévenir l'oxydation dans la pompe à
vinaigre et l'action corrosive des acides
dans les pompes d'usines tout cela a été
prévu.
Comme tout ce qui est vraiment su-
périeur, il a fallu peu de temps aux
pompes de MM. Moret et Broquet pour se
faire connaître; répandues en France
depuis quelques années seulement, leur
usage n'a pas tardé à s'étendre en Eu-
rope et dans toutes les contrées du
monde; on peut donc, sans exagération,
dire que MM. Morel et Broquet ont fait
faire un pas considérable à la construc-
tion des pompes, et qu'ils sont à la tête
de cette industrie.
Au moment de terminer notre cour-
rier, nous recevons de M. Gervais; l'in-
venteur des marmites dont il est tant
parlé depuis quelques jours, une lettre
pour nous remercier des encourage-
ments que nous avons donnés à son in-
vention, lors des visites à son exposition
du Palais de l'Industrie du président de
la République et de la Maréchale de
Mac-Mahon. En même temps, il nous
annonce que la Compagnie générale des
petites voitures vient d'accepter le prin-
cipe de ses marmites spéciales pour co-
chers, en l'autorisant à soumettre aux
intéressés, dans tous les dépôts, ces pe-
tits appareils qui s'adaptent au siège de
la voiture et permettent de cuire en
marche. M. Gervais nous communique
aussi la lettre qui suit, persuadé qu'elle
confirme notre bonne opinion sur la va-
leur de son invention.
Nieder, près Wiesbaden (Allemagne), voie
de Cologne, le 4 septembre 1875.
Mon cher Monsieur,
Veuillez avoir la complaisance de
m'envoyer au plus vite encore deux de
vos marmites calorifères portatives, pa-
reilles à celles que j'ai prises chez vous.
Vos bidons, que j'ai montrés à quel-
ques personnes compétentes, font sensa-
tion.
Veuillez, je vous prie, accélérer autant
que possible cet envoi, et croire en
même temps à ma considération toute
particulière.
Prince Emile de SAYN Wittgenstein
Lieutenant général, aide de
camp général de l'empereur
de Russie.
Cette marmite a fait sensation parmi des
hommes coinpétents cela donne à réflé-
chir.
Laissera-t-on encore les puissances
étrangères s'emparer de l'œuvre de
notre inventeur ? Il faut espérer que
non car plusieurs colonels ont déjà dé-
posé des rapports concluant à l'adoption
des marmites Gervais.
Puisque nous sommes en voie de si-
gnaler et d'encourager les bonnes cho-
ses, n'oublions pas le Quina Laroche,
déjà couvert de récompenses et dont le
succès croissant n'est pas la moins pré-
cieuse pour l'auteur. Nous n'avons pas
à faire l'éloge du quinquina lui-même,
mais M. Laroche a prouvé que cette pré-
cieuse écorce ne justifie son titre de roi
des médicaments qu'à la condition d'être
présenté avec la totalité de ses prin-
cipes.
Ce quina n'est pas une préparation *a-
nale, mais le résultat d'un travail con-
sciencieux c'est l'extrait complet des
trois sortes de quinquina (jaune, rouge
et gris) dans tous leurs éléments. Il est
d'ailleurs reconnu que le corps médical
n'a pas cessé de recommander cette
utile préparation qui s'adresse aux affec-
tions si nombreuses pour lesquelles le
quinquina est un médicament Souverain.
(A suivre), Alfred Tencé.
Il prit son chapeau, siffla ses chiens
et s'en alla tout droit au bureau télégra-
phique de la place de la Bourse.
De là, il adressa à son associé un télé-
gramme très concis, mais très précis en
même temps, dans lequel il signala la
gravité de la situation.
Il demandait une réponse immédiate.
Nous avons dit que Robert Dachet
était à Saint-Amand, chez M. de Lorris.
Depuis l'époque où il avait obtenu du
maître de forges l'autorisation d'aller
passer deux jours'chez lui, les voyages
de Dachet à Saint-Amand s'étaient re-
nouvelés fréquemment.
Il s'était trouvé, un soir, chez M. de
Lorris, en face d'un gentilhomme berri-
chon qui lui avait fait l'effet d'être
amoureux de Mlle Emilienne, et soit ja-
lousie, soit intérêt, il avait jugé pru-
dent de ne point se laisser distancer. Il
est vrai que Mlle de Lorris, à laquelle
cependant n'avaient pu échapper les
œillades et les soupirs du gentilhomme,
n'y faisait nulle attention. Robert Da-
chet était donc très assidu chez son futur
beau-père. Il y venait aussi souvent que
ses affaires le lui permettaient, c'est-à-
dire le samedi soir de chaque semaine,
passait le dimanche à Saint-Amand et
ne repartait que le lundi. Puis, comme
M. le baron de Lorris ne devait rentrer
à Paris que le 20 décembre, Dachet avait
obtenu de celui-ci que le contrat de ma-
riage se signerait à Saint-Amand et se-
rait immédiatement suivi de la célébra-
tion du mariage.
Mlle Emilienne, qui avait de l'ambi-
tion, était venue au secours de Dachet
elle demanda que son futur fût officiel-
lement présenté aux personnesinfluentes
de l'arrondissement, afin d'assurer son
élection au Corps législatif. Or, pour bien
préparer les gens et les disposer à la
reconnaissance, il n'était tel qu'un ma-
riage, cérémonie fort touchante d'ail-
leurs, qui, en province surtout, est tou-
jours suivie de fêtes et de festins plan-
tureux. Prendre les électeurs par l'esto-
mac, est un moyen comme un autre de
parvenir.
Robert Dachet habitait Saint-Amand
depuis quatre jours; on attendait la cor-
beille et. les cadeaux de noces les invi-
tations étaient lancées, et le jour de la
signature du contrat fixé.
J. Starke et un riche habitant de Saint-
Amand devaient assister à la cérémonie
comme témoins de Dachet. Mais J.
Starke, qui ne pouvait s'éloigner long-
TÉLÉGRAMMES & CORRESPONDANCES
Besançon, 9 septembre, 5 h. soir.
Le ministre de la guerre, arrivé ce matin de
Belfort, a passé les troupes en revue à huit
heures du matin, par une pluie battante. Le
général de Cissey a témoigné sa satisfaction
au commandant en chef sur la bonne tenue
des troupes parmi lesquelles le contingent
des réservistes était incorporé. Ce soir dîner
officiel chez le duc d'Aumale, et demain soir
réception au cercle militaire, offerte au mi-
nistre par les officiers de la garnison..Les
autorités civiles sont invitées.
Nîmes, 7 septembre. Les futures
élections sénatoriales préoccupent beaucoup
les esprits dans le département du Gard. Le
choix des conservateurs se portera sur M. de
Larcy, général de Chabaud-Latour, députés,
anciens ministres, duc de Fitz-James, con-
seiller général, de Labruguière, maire d'U-
zès. Dans le cas où les deux premiers seraient,
comme on le pense, élus par l'Assemblée na-
tionale, on parle de M. Ferdinand Boyer, dé-
puté, etde M. Blanchard, maire de Nîmes, deux
noms très sympathiques à tous les conserva-
teurs, et dont le succès paraît assuré. Le
parti républicain aurait désigné MM. Cazot,
député Bonnefoy Sibour, neveu de l'ancien
archevêque de Paris; Moynadier, membre
du conseil général M. Laget, député, aurait
refusé le fauteuil sénatorial, voulant conti-
nuer à représenter le département à la Nou-
velle Assemblée.
Nancy, 8 septembre. Ce matin, la
police, avertie par le concierge de la maison,
n° 37 bis, cours Léopold, qu'un double sui-
cide s'y était commis pendant la nuit, a trouvé
dans une chambre, située au second étage,
le corps d'un jeune homme et d'une femme
qui s'étaient asphyxiés.
Le jeune homme a vingt-sept ans, il se
nomme Edouard Babin, réserviste en garnison
à Toul, et la dame était la veuve Guéprate,
âgée de quarante-sept ans; tous deux appar-
tiennent à des familles honorables de notre
pays. La dame Guéprate a deux enfants une
fille de vingt-deux ans et une autre de onze
ans, qui était avec sa mère dans la journée
qui a précédé le suicide. On a trouvé,
près d'eux, une lettre datée de Toul, 4 sep-
tembre, dans laquelle Edouard Babin répon-
dait à une autre lettre reçue de Mme Guéprate
lui annonçant son intention de se tuer. Il
lui écrivait de l'attendre pour accomplir en-
semble ce funeste dessein.
On a cherché en vain la petite fille et on ne
sait encore ce qu'elle est devenue.
Marseille, 9 septembre. Hier, une
réunion dans laquelle M. Naquet devait
prendre la parole a encore été dissoute par la
police. M. Naquet a. protesté et Bouchet, se
drapant dans sa dignité, n'a voulu se retirer
que le dernier. Pour dérouter les agents,
M. Naquet avait simulé un départ pour Au-
bagne et était descendu à la première station.
Pas de chance, décidément, le député radical
de Vaucluse.
Périoueux 8 septembre. Ce soir,
quinze cents pèlerins sont partis, par trois
trains successifs, pour Lourdes. Ils étaient
conduits par Mgr Dabert, évêque de Péri-
gueux et de Sarlat, suivi de nombreux ecclé-
siastiques. Sa Grandeur avait elle-même dis-
tribué, dans la journée, des croix aux pieux
TTnTi
vvyub~N, .L-
de Bastard, de Presles, de Rouffignac, de
Beauroire, de Teyssièrês, Boj#, juge au tri-
bunal civil, Gisclard, conseiller do préfec-
ture, etc.. etc.
NANTES, 9 septembre, 8 h. soir. •
Les débats de l'affaire Grandet ont été re-
pris à 9 heures du matin. L'audition des té-
moins a été terminée à 2 heures et demie. Le
réquisitoire du ministère public a duré deux
heures: l'audience a été reprise à 5 heures.
M0 Fruneau, avocat, ancien sous-préfet des
Sables-d'Olonne au 4 septembre, et démis-
sionnaire au 24 mai, présente la défense de
Grandet. Quelques paroles exagérées, bles-
santes pour la justice, ont provoqué, à deux
reprises différentes, les observations du pré-
sident des assises. L'audience est suspendue
de 7 h. à 8 heures et demie.
Alais, 9 septembre, 7 h. soir. L'é-
glise de Salindrës vient d'être incendiée le
tabernacle a été brisé; les vases sacrés, les
vêtements sacerdotaux, tout a été la proie
des flammes.
Perpignan, 9 septembre, 10 h., soir.
L'escadre arrivée hier à Port-Vendres en
est repartie ce soir pour Toulon.
LONDRES, 9 septembre. Le bateau
à vapeur Edith de la compagnie du London
et North Western railway a été abordé par
le steamer Duchess of Sutherldhd en dehors
du port d'Holyhëad.
L'Edith a sombré immédiatement; deux,
des passagers ont été noyés. ¡ •̃•̃:
Courtbai, 8 septembre. Le roi
Léopold et la reine, arrivés ce matin à dix
heures dans notre ville, ont reçu l'accueil le
plus enthousiaste. Les rues, les édifices étaient
temps de Paris, à cause de l'absence de
son associé, ne devait arriver chez M. de
Lorris qu'au moment où sa présence y
serait nécessaire.
Le télégramme de J. Starke arriva à
Dachet, juste à l'heure où celui-ci se
croyait à la veille du triomphe, à l'heure
où, selon lui, aucun obstacle ne pouvait
être apporté à la réalisation de ses espé-
rances. Les termes de ce télégramme,
dont J. Starke avait bien pesé chaque
mot, troublèrent Robert Dachet. Il sa-
vait lire entre les lignes et comprenait
parfaitement les sous-entendus de J.
Starke, ses demi-mots et ses réticences.
Pour qu'il eût écrit de cette façon, il fal-
lait que l'affaire fût grave. L'arrestation
du mandataire de M. de Prévodal, or-
donnée par J. Starke, le chagrinait fort
c'était une manœuvre dont il se fût bien
gardé, lui, s'il eût été à Paris, parce
que cette arrestation devenait le signal
de la lutte.
Dans toute autre circonstance, cette
lutte lui eût été indifférente il ne crai-
gnait rien d'une instruction judiciaire, le
reçu de M. de Prévodal et les écritures
de'la maison le couvrant, mais à la veille
d'un mariage avec la fille d'un homme
qui poussait la délicatesse et le senti-
ment de l'honneur jusqu'aux limites les
plus extrêmes, les seuls mots d'instruc-
tion judiciaire, de plainte au parquet
suffiraient pour arrêter le mariage et
même amener la rupture de tous les pré-
liminaires.
En somme, se dit Dachet, mon
avoir se diminuera. d'un million, c'est
vrai; mais ce million m'a énormément
profité, et être contraint de le rendre
aujourd'hui- n'est point une plaie mor-
telle. Il est des heures dons la vie où il
faut savoir faire un sacrifice.
Sur cette conclusion, il répondit à
J. Starke par la voie que celui-ci avait
employée « Payez chèque et faites met-
tre en liberté le porteur. Je vous expli-
querai plus tard cette affaire, »
J. Starke se rendit immédiatement à
la Préfecture de police et fut mis sur
l'heure en présence du prisonnier, qui
n'avait pas encore été interrogé.
Monsieur, lui dit-il, je viens vous
prier d'agréer mes excuses et demander
votre élargissement. De plus, la caisse
de la maison J. Starke, Dachet et C est
prête à vous payer, sans même la for.
malité du visa, le chèque d'un milion
dont vous êtes porteur.
pavoisés. Le roi a visité les tombeaux des
comtes de Flandres, le palais de Justice, et
donné audience aux autorités et aux corpora-
tions ouvrières; à cinq heures, Leurs Majestés
doivent assister à un grand banquet à l'hôtel-
de ville.
M. le baron Le Guay, préfet du Nord, était
venu complimenter Leurs Majestés à la gare
de Courtrai.
-« Florence, 8 septembre. Voici un
programme très succinct des fêtes qui auront
lieu à l'occasion du 4e centenaire de Michel-
Ange Buonarroti. Le dimanche 12 septem-
bre, tous les représentants italiens, les depu-
tations des communes, les membres de l'Ins-
titut, les envoyés des académies étrangères,
les corporations et les sociétés artistiques, ban-
nières en tête, se rendront à la maison du
Buonarroti pour assister à la pose du buste
de Michel-Ange de là, ils se rendront à
l'église de Santa-Oroce. Le soir, grande fête
au Tivoli; le 13, inauguration de 'la tribune
érigée par David, sur laquelle se trouveront
reproduits les principaux chefs-d'œuvre du
maître existant en Italie et à l'étranger le
soir, grand festival musical, suivi d'un bal
donné par la Société du casino de Florence,
dans l'ancien palais Borghèse. Le 14 les
académies des beaux-arts donneront une
fête littéraire en l'honneur de Michel-Ange,
et les fêtes se termineront par un grand con-
cert sur la place Michel-Ange, illumination
générale et embrasement des collines qui
entourent Florence.
Auguste Marcade.
PARIS AU JOUI IEJ0S
La mesure nécessaire qui frappe M.
le vice-amiral de la Roncière le Noury
est approuvée par toute la presse, sauf
par lés journaux bonapartistes. Aussi
n'est-ce que de ceux-ci qu'il nous a paru
intéressant de conserver les opinions.
Nous déplorons, dit le Pays, cette faiblesse
et cette condescendance, qui ne peuvent
qu'augmenter l'audace des révolutionnaires.
Il nous semblait que l'amiral de La Ron-
cière n'avait en rien dépassé son droit de ci-
toyen et son droit de deputé.
Nous étions convaincus que son discours,
respectueux pour le Maréchal et en même
temps empreint d'un tel dévouement envers
la chose publique, n'avait rien d'illégal et
rien qui pût le faire atteindre par une ré-
pression aussi prompte et aussi précipitée.
Nous nous sommes trompés.
Le gouvernement semble être las de lutter
contre les dénonciations et les délations du
parti radical.
On dirait qu'il ne se sent plus le cœur do
résister à ses exigences.
Nous souhaitons bien sincèrement que cette
première concession, qui aura un écho dou-
loureuxdans le pays, ne soit pas accompagnée
par d'autres concessions qui, petit à petit, et
sans qu'il s'en rende compte, pourraient nous
jeter, pieds et poings liés, un de ces matins,
entre les mains de la démagogie triomphante.
L'Ordre est d'une sécheresse plus ia-
solente. Il espère connaître les considé-
rants du décret qui révoque M. de La
Roncière
Il n'est pas possible en effet, de croire que
les dénonciations épilepliques dos radicaux
suffisent à justifier la mesure prise envers un
amiral de France. Le gouvernement de M. le
maréchal de Mac-Mahon n'en est point à
obéir aux impérieuses injonctions de la faction
orléano-républicaine.
Arrêtons-nous un moment pour rele-
ver ce mot de dénonciations dont on
abuse beaucoup depuis quelque temps.
Personne n'a dénoncé l'amiral; sa lettre
parlait d'elle-même.
La Liberté cherche, de son côté, à justi-
fier M. de La Ronciere pour des raisons
un peu plus solides.
Nous le disions hier ce 'n'est pas comme e
amiral, c'est comme député de l'Eure que M.
La Ronciere Le Noury a cru pouvoir expri-
mer son sentiment sur la Constitution. Dans
l'état actuel de notre législation, son droit
était absolu. La loi de 1849, sous l'empire de
laquelle ont été faites les élections de 1871,
n'établit pas d'incompatibilité entre les fonc-
tions d'officier général et le mandat de député.
Conséquemment, les officiers généraux dépu-
tés échappent, en vertu de la souveraineté du
mandat dont ils sont revêtus, aux règlements,
qui ne permettent pas aux militaires en acti-
vité de service de prononcer des discours en
public et d'écrire des lettres dans les journaux
sans l'autorisation du ministre. Cela peut
être fâcheux au point de vue de la discipline,
mais, enfin, cela est. L'Assemblée nationale
est pleine d'officiers qui appartiennent à l'opi.
nion républicaine, légitimiste, 'orléaniste ou
bonapartiste, et qui ne se sont jamais gênés,
que nous sachions, pour se mettre en opposi-
tion avec le gouvernement établi.
C'est bien, répondit le personnage,
je n'en veux pas davantage.
On le relaxa à l'instant même, sur la
demande de J. Starke.
La voiture qui avait conduit le ban-
quier à la préfecture de police, ramena
les deux personnages à la rueBasse-du-
Rempart.
J. Starke prit le chèque et dit au
caissier
-Vous pouvez compter un million à
monsieur.
Le caissier ouvrit ses yeux bien grands
mais ne souffla mot.
Comme J. Starke allait quitter le per-
sonnage au million, celui-ci lui dit
S'il vous plaisait d'attendre quel-
ques minutes, je vous donnerais un ren-
seignement sur un fait qui doit vous in-
téresser.
Volontiers dit J. Starke en sou-
riant, car si vos renseignements sont
aussi bons que vos avis, il y a tout profit
à les entendre. ̃ .̃
Je le crois! ̃̃̃'̃>̃
Lorsqu'il eut en poche les billets de
banque, il quitta le guichet et amena J.
Starke au milieu de la salle.
Là, donnant à sa voix ur. accent
aveyronnais que le banquier avait déjà
entendu, et à sa physionomie un type
de grosse bêtise, il dit:
Demandez donc à Robert Dachet,
votre cher associé, ce qu'il faisait cer-
taine nuit tenez le soir du jour où
Ferdinand Mittermann s'est vendu à un
gouvernement de votre connaissance
dans un petit hôtel construit entre cour
et jardin et situé à Auteuil, rue Vous
en connaissez, je crois, parfaitement le
propriétaire
A cette révélation qui s'accentuait de
certains détails que J. Starke n'avait
point oubliés, il resta comme abasourdi 1
Son interlocuteur en profita pour dé-
camper, et lorsque le banquier eut re-
pris un peu de sang-froid, il ne vit au-
tour de lui que des figures indiffé-
rentes.
Le lecteur a sans doute deviné que le
faux garçon de caisse, l'homme au
chèque d'un million, comme le mon-
sieur Durand de Regimbai, ne pouvait
être que l'illustre Louis Copeau 1
ARMAND LiIpointe.
{La suite à demaifi.\
qui fait l'émoi d'aujourd'hui était abso-
lument ignoré de l'ancien ministre de
Napoléon III.
Quel a été le but de l'amiral Il est
permis de le chercher.
Les politiques croient savoir que le
grand désir du marin était de compter
parmi les membres d'un de ces ministè-
res mixtes comme nous en avons eu
plusieurs. Les déceptions l'auraient aigri.
D'autres parlent d'un froissement quand
il s'est vu refuser l'amiral Duperré qu'il
demandait comme chef d'état-major.
D'autres enfin disent que l'affaire de
la collision de la Jeanne d'Arc et du For-
fait a été la goutte d'eau faisant débor-
der le vase.
Qu'y a-t-il de vrai au fond de tout cela?
Nous le saurons peut-être un jour. Ce
qu'il y a de certain c'est que tous ceux
qui connaissent l'amiral de La Roncière
Le Noury affirment qu'il y a quelque chose.
**• :•
L'avenirparlera peut-être. Car l'ami-
ral, ayant commandé en chef, est dans
la categorie de ceux que n'atteint pas la
loi sur les limites d'âge; jusqu'à sa
mort il figurera forcément dans les
cadres de la marine.
Aujourd'hui le gouvernement a
simplement anéanti cet homme d'action.
Il disparaît au moment où un autre
personnage prend son essor.
L'amiral a écrit une phrase de trop;
l'autre fait librement des discours de
l'autre monde.
La Roncière Le Noury disparaît; Na-
quet surgit.
La discipline frappe équitablement le
premier de nos marins tandis que la Ré-
publique protége les divagations mal-
saines d'un grotesque. Ainsi le veulent
nos institutions nouvelles.
Est-ce là le progrès ?
Henry de Grammey.
COEREWDAIË mm DU FIGARO
Mlle Titiéns a a posé hier la première bri-
que du nouvel Opéra national de Londres.
Je dis la première brique et non la pre-
mière pierre; il ne s'agit, en effet, quant
à présent que des travaux préliminaires
des fondations du bâtiment; car la pose
do la première pierre se fera sans aucun
doute avec une grande solennité. M. Ma-
pleson, directeur futur de la nouvelle
salle, espère pouvoir l'ouvrir au commen-
cement de la saison prochaine, c'est-à-
dire vers les premiers jours de mai; tout
en le souhaitant vivement, je ne crois
pas beaucoup à ce tour de force, bien que,
pour justifier une pareille espérance, on
lasse remarquer que le théâtre del a Scala
a Milan a été construit en sept mois, celui
de San Carlo à Naples en six, et enfin
celui de Covent Garden à Londres en
sept.
Le nouvel Opéra national de Londres,
tel est le titre provisoire je crois, du
théâtre en construction, est élevé aux
frais d'une Compagnie particulière à la
tête de laquelle se trouve M. Mapleson,
le directeur actuel du théâtre royal de
Drury Lane; et le gouvernement n'ac-
corde aucune subvention à l'entreprise.
A côté des représentations de l'Opéra
italien, qui auront lieu pendant la saison
et afin de justifier le titre d'Opéra na-
tional, M. Mapleson se propose de faire
chanter, par des artistes anglais, des ou-
vrages anglais. Après la saison, suivant
la coutume ici, le théâtre sera consacré
au drame, et enfin l'habile impresario
espère parvenir à créer une Académie
de musique, sorte de Conservatoire, qui
n'existe pas en Angleterre.
L'emplacement de la salle a été heu-
reusement choisi. La façade principale
donnera sur les nouveaux quais de la
Tamise, à peu de distance du Parlement
et de la station du chemin de fer sou-
terrain qui avoisine Westminster. Cette
proximité donnera la facilité d'établir
une voie spéciale qui amènera les voya-
geurs jusque dans l'intérieur du théâtre,
comme cela a lieu au Palais de Cristal et
à celui d'Alexandra. L'ensemble des bâ-
timents, qui forme presque un carré par-
fait, couvre un espace de terrain d'en-
viron 9,000 mètres carrés.
Voici, d'après les plans de l'archi-
tecte, M. Fowler, les principales disposi-
tions d'une salle qui, sans la comparer
f enifleton dnFÎGARQ MO Septembre J87S
•:•̃ LA"
CHASSE AUX FANTOMES
DEUXIÈME PARTIE
ubl revanche jve melveui
*;̃ •• x
''̃" '"O! {Suite.)
Si court qu'eût été le moment pendant
lequel le banquier avait été seul, il avait
cependant eu le loisir de jeter un regard
sur le compte de Dachet dans l'ancienne
maison, et sa surprise n'avait pas été
médiocre en voyant que le jour même
de la remise des titres, ou de leur valeur,
à M. de Prévodal, Robert Dachet versait
à la caisse sociale un million dont il se
faisait créditer.
Voilà un singulier rapprochement,
se dit-il, il est vraiment fâcheux que Ro-
bert Dachet ne soit pas ici, j'aurais sans
doute découvert la vérité
J. Starke se croyait plus fort que Ro-
bert Dachet; il se trompait! 1
Il s'adressa à l'inconnu qu'un garçon
de bureau venait de faire entrer.
C'est vous qui avez présenté ce
ehèque au visa?
C'est moi.
A quelle maison appartenez-vous?
Je n'appartiens à aucune maison.
Cependant vous semblez exercer la
profession de garçon de caisse, du moins
vous en portez le costume.
Je porte le costume qui me plaît.
Comment justifiez-vous de la pos-
session de ce chèque?
Je n'ai point à justifier de sa posses-
sion. J'en suis porteur, voilà tout; cela
doit vous suffire.
Rien ne me prouve que cette signa-
ture soit celle du comte de Prévodal,
cette signature n'ayant pas été déposée
à la caisse.
Je justifierai que cette signature
est bien celle de M. de Prévodal si vous
Reproduction autorisée pour les journaux qui
nt traité avec ta société des Gens de lettres.
celle de l'Opéra de Paris, n'en sera pas
moins une des salles les plus remarqua.
bles du monde, surtout au point de vue
de la commodité des spectateups; en
outre, ces plans pourront être modifiés
au cours de l'exécution.
Trois des côtés de l'édifice donnant
sur des grandes voies de communica-
tion, les entrées et les sorties surtout
pourront s'accomplir sans encombre-
ment, et on a eu le soin de ménager à
chaque catégorie de places, une entrée
particulière et couverte; ainsi un en orme
vestibule de plus de trente mètres de
long donne accès de plein pied aux stal-
les qui seront au nombre de 500, de
chaque côté de ce vestibule des escaliers
circulaires conduisent aux loges qui,
toutes, sont précédées d'un salon plus
grand que la loge elle-même. Les di.
mensions de la salle proprement dite
sont celles de laScala, reconnues, paraît-
il, les meilleures pour la vue et l'audi-
tion.
Pour un monument que l'on veut
élever aussi rapidement, on a dû sacri-
fier beaucoup la partie artistique. Ce
sera grand, ce sera pratique mais il me
semble que ce sera lourd. Dans les
plans, une chose frappe seulement
c'est le pavillon qui forme le milieu de
la façade, avec ses trois rangées de co-
lonnes, et qui pourra un peu prêter à
l'art décoratif. Des grands et magnifi-
fiques balcons de ce pavillon, les pro-
meneurs pourront jouir, pendant les en-
tr'actes, d'un autre spectacle splendide
celui de la Tamise. Le point de vue sera
admirable, et n'aura, véritablement,
nulle part d'équivalent.
Je m'aperçois que j'ai donné peu de
détails sur cette pose de la première
brique, c'est que la chose s'est passée en
famille. Il n'y avait pas beaucoup de
monde, et absolument que les personnes
intéressées à l'entreprise. Mlle Titiens
est descendue dans la tranchée, accom-
pagnée de lord Alfred Paget; M. Web-
ster, le chef des travaux, lui a remis une
jolie petite truelle d'argent au manche
d'ivoire. La grande cantatrice a gâché
le mortier dans l'auge puis, avec ce
mortier, de ses mains gantées, elle a fixé
la brique qui venait d'être placée par un
maître maçon. Cette brique, de premier
choix,comme bien l'on pense,portaitcette
inscription gravée en creux « National
Opéra-House. La première brique de
cette construction a été posée par Mlle
Titiens, le 7 septembre 1875.-J.-H. Ma-
pleson, propriétaire H. Fowler, archi-
tecte William Webster entrepre-
neur. »
La petite fête n'aurait pas été com-
plète si elle n'eût été suivie d'un repas.
A l'issue du déjeuner, lord Alfred Paget
a porté la santé de la diva; Mlle Titiens
part prochainement pour l'Amérique;
on lui a souhaité un bon voyage et on a
surtout exprimé cette espérance, qu'elle
retrouverait, après les succès qui l'atten-
dent dans le Nouveau-Monde, d'aussi
éclatants triomphes dans cette salle
qu'elle a si gracieusement inaugurée.
T. Johnson.
VISITE AU PALAIS DE L'INDUSTRIE
̃ m ̃̃"•"•-• -̃
C'est aujourd'hui fête à l'Exposition
maritime et fluviale la commission
française doit faire à la commission an-
glaise les honneurs d'un lunch dont il
sera parlé; mais il nous faut laisser de
côté cette solennité internationale pour
suivre la marche que nous nous sommes
tracée
Signaler à nos lecteurs les industries
qui méritent le plus d'attirer l'attention
et leur en donner un aperçu aussi intel-
ligible que possible.
C'est sur le Gaz instantané que nous
commencerons nos premières explica-
tions.
L'ingénieur Lascols, qui est l'inventeur
du nouvel appareil, s'est appliqué à trou-
ver le moyen de fabriquer chez soi et
sans aucun danger ce gaz instantané né-
cessaire à l'éclairage et au chauffage.
C'est après de sérieuses études qu'il
est parvenu à résoudre cette importante
question que la simplicité de son appa-
reil rend d'une pratique facile. Tout le
me déclarez que vous allez viser ce
chèque.
-Et quelle sera cette justification?
Pardon Ne déplaçons pas les cho-
ses. Etes-vous prêt, oui ou non, à viser
ce chèque?
La question et le personnage étaient
carrés.
Bien certainement un voleur ou un
faussaire ne pouvait avoir cette ferme
assurance.
J. Starke était embarrassé.
Je vous ferai remarquer, dit-il, que
ce chèque est tiré sur l'ancienne maison
Mittermann, J. Starke et Cie, et que je
ne suis pas le liquidateur de cette mai-
son.
Alors, pourquoi m'interrogez-vous?
Je vous interroge parce que je fai-
sais partie, à titre d'associé, de cette
maison et que tout ce qui la concerne
m'intéresse.
J'admets cet intérêt, et c'est à cause
de cela que je vous ai répondu. Mais en
même temps je vous demande de faire
viser ce papier par la personne qui,
seule, a le droit de le faire, c'est-à-dire
par le liquidateur de la maison à la-
quelle vous avez appartenu.
Cette personne est absente de
Paris.
Qu'est-ce que cela me fait Mitter-
mann, J. Starke et Ce sont-ils débiteurs
du comte Prosper de Prevodal d'un
million? Si oui, je demande que ce chè-
que soit visé à la caisse pour m'être payé
dans le délaide huit jours; si non, qu'on
me déclare qu'il n'est rien dû à M. de
Prévodal, et j'en aviserai la personne
que je représente, qui agira alors comme
elle l'entendra.
Il était facile à J. Starke de répondre
Il n'est rien dû à M. de Prévodal,
mais l'audace du porteur de ce chèque
lui imposait la plus grande circonspec-
tion.
Revenez dans huit jours, dit-il M.
Robert Dachet sera ici et vous donnera,
s'il y a lieu, le visa réglementaire.
Alors il demeure constaté que Mit-
termann, J. Starke et Cie sont en état
de cessation de paiement 1
-Monsieur, dit J. Starke, cette mai-
son s'est liquidée avec un avoir de plus
de vingt-cinq millions.
J'en suis fort aise. pour M. le
comte de Prévodal.
Notre personnage reprit ses papiers et
sortit du cabinet do J. Starke.
Au même instant un sifflement tra-
48
système, en effet, se rejume dans une
pompe à ait, une clocfye et un récipient ven*
fermant l'essence minérale qui sert à la
carburation de l'air et le change en gaz
éclairant avec une surprenante instan-
tanéité. Aucun moyen mécanique n'en-
trant dans la construction de l'appareil,
qui est entièrement métallique, il n'y a
pas à craindre les arrêts fréquents qui
se produisent généralement dans les ap-
plications similaires.
Le gaz produit par ce carburateur est
plus éclairant; son pouvoir calorique est
plus grand et son emploi parfait dans les
moteurs à gaz, doit le faire apprécier de
tous ceux qui, à peu de frais, ont besoin
d'une force motrice régulière. Le coût de
l'éclairage est de cinq centimes à l'heure
et par bec au lieu de six centimes dans
Paris hors barrière, cette différence
peut atteindre cinquante pour cent.
La mise en marche est des plus sim-
ples le carburateur se compose de deux
parties bien distinctes: 1° le carburateur
proprement dit sur son socle, où se
chauffe l'air puis la bouteille d'alimen-
tation qu'on remplit d'essence, en ayant
soin de tenir fermé le robinet de com-
munication.
La bouteille pleine peut servir à l'é-
clairage de plusieurs jours. Pour pro-
duire le gaz, il faut ouvrir le robinet afin
de permettre à l'essence de s'introduire
dans le carburateur on donne alors is-
sue à l'air enfermé dans la cloche, qui se
précipite dans le récipient, se carbure
au contact de l'essence, et, devenu gaz
éclairant, vient se brûler aux becs que
l'on veut allumer.
Il suffit donc d'ouvrir deux robinets
pour produire la lumière; le reste se fait
automatiquement.
En chauffant, suivant les besoins, le
socle du carbarateur avec un petit four-
neau, le froid qui se produit à la longue
par la vaporisation n'existe plus; l'air
vient alors se dilater dans ce socle au
contact de la chaleur avant de pénétrer
dans l'essence.
Ces appareils, garantis cinq ans, re-
viennent à 500 francs par fraction de 60
becs, plus la pompe à air de 200 francs
la cloche peut se trouver partout son
prix varie suivant sa dimension et la
matière première employée; ils sont
d'une utilité incontestable dans les usi-
nes, gares de chemins de fer, châteaux
et maisons de campagne,et ont reçu tout
le perfectionnement désirable de MM.
Lascols, dont le casier se trouve dans le
voisinage de l'aquarium.
Du côté opposé, près le grand rocher,
nous trouvons l'exposition des pompes de
MM. Moret et Broquet qui est assurément
l'une des plus intéressantes et des plus
instructives (mécaniquement parlant).
Il suffit à l'observateur intelligent de
jeter un coup-d'œil sur cette exhibition,
pour comprendre qu'il a sous les yeux
les œuvres d'inventeurs et de construc-
teurs d'élite, car là, tout respire la pré-
cision, le goût, la solidité.
Pour faciliter l'examen et l'étude de
leurs divers systèmes, ces messieurs ont
eu le bon esprit d'exposer à nu, les or-
ganes intérieures de plusieurs de leurs
pompes; il y a là pour l'acheteur dési-
reux de s'instruire sur les effets et les
causes de l'appareil qu'il est appelé à em-
ployer, un moyen d'enseignement qui a
bien son prix. Laissant de côté la fabri-
cation routinière, MM. Moret et Broquet
sont entrés carrément dans la voie du
progrès, de l'amélioration, du perfec-
tionnement et disons en passant que le
succès les a suivis.
S'inspirant des besoins particuliers de
chaque industrie, le génie des construc-
teurs, aidé des lumieres des praticiens
qui leur ont signalé le but à atteindre
et les obstacles à vaincre, a surmonté
toutes les difficultés.
Voulez-vous une pompe de jardin avec
laquelle vous pourrez également laver
vos voitures, donner des douches à vos
chevaux et éteindre un incendie? Achetez
cette belle pompe rotative, solide, élé-
gante et coquette.
Avez-vous l'emploi d'un appareil pour
le transvasement des vins et spiritueux?
Arrêtez-vous devant la pompe spéciale,
construite par ces messieurs pour cet
usage vous reconnaîtrez de suite que
c'est un chef-d'œuvre de simplicité; deux
engrenages, dont les dents s'emboîtent
l'une dans l'autre, sont ses seuls organes;
versa les bureaux et arriva jusqu'au
caissier.
Il prit l'embouchure du cordon acous-
tique et le porta à son oreille.
Les mots suivants, prononcés distinc-
tement par J. Starke, y arrivèrent:
Faites arrêter cet homme sous pré-
vention de vol et de faux.
Le caissier fit un signe aux deux agents
de police qui se tenaient dans la grande
salle.
Ceux-ci se placèrent au bas de l'esca.
lier, et quand le représentant de M. de
Prévodal y arriva, ils lui mirent la main
au collet, et l'un d'eux dit:
Au nom de la loi, je vous arrête!
Très bien, messieurs, fit le person-
nage sans se déconcerter, je m'y atten-
dais. Mais, avant de vous suivre, j'ai un
mot à dire à M. J. Starke. Veuillez m'ac-
compagner là-haut ou m'attendre ici.
Et sans s'inquiéter si on le suivait, il
remonta l'étage qu'il venait de des-
cendre.
Il entra comme une bombe dans le
cabinet de J. Starke.
Vous me faites arrêter, dit-il au
banquier, j'en suis fort aise, car cela
m'autorisera suffisamment à me venger.
Il est midi: si, avant six heures, je ne
suis pas remis en liberté, si le million
que je réclame ne m'est pas payé, il sera
déposé au parquet une plainte en abus
de confiance et de blanc-seing contre
votre associé, M. Robert Dachet. J'ai
l'honneur de vous saluer.
Il redescendit vivement et retrouva
les agents de police au bas de l'escalier.
-Mille pardons, messieurs, de vous
avoir f*Lt attendre. Je suis maintenant
prêt à vous suivre.
L'un des agents fit à l'autre un signe
qui voulait dire
Voilà un voleur fort honnête 1
A quoi son compagnon répondit par
un geste qui signifiait
Méfions-nous! Ouvre l'œil, mon
vieux! 1
L'ultimatum posé à J. Starke l'avait
fait bondir sur son fauteuil.
Mais le personnage menaçant était
déjà bien loin.
Tout cela est vraiment étrange!
murmura J. Starke. S'il ne sagissait que
de Robert Dachet, la chose me serait com-
plètement indifférente et je ne m'en oc-
cuperais nullement, mais si, par hasard,
il y avait scandale, la raison sociale en
souffrirait et l'on ne serait pas satisfait à
Berlin
remarquez que tout cela est construit
avec la solidité du bronle.
Examinez les pompes rotatives de con-
struction différente de celle qui précède
vous apprendrez que les unes sont des-
tinées aux purins que les autres con-
viennent à la tannerie, puis d'autres en-
core à la vinaigrerie, à la brasserie, à la
sucrerie, aux usines diverses et enfin aux
produits chimiques. Chacune d'elles pos-
sède la puissance d'aspiration qui con-
vient à sa destination; il en est avec
lesquelles on peut aspirer des matières
vaseuses compactes et les refouler au
loin remarquez aussi que chaque ap-
pareil est construit en métal particulier,
en raison de son usage, et qu'il a fallu
prévenir l'oxydation dans la pompe à
vinaigre et l'action corrosive des acides
dans les pompes d'usines tout cela a été
prévu.
Comme tout ce qui est vraiment su-
périeur, il a fallu peu de temps aux
pompes de MM. Moret et Broquet pour se
faire connaître; répandues en France
depuis quelques années seulement, leur
usage n'a pas tardé à s'étendre en Eu-
rope et dans toutes les contrées du
monde; on peut donc, sans exagération,
dire que MM. Morel et Broquet ont fait
faire un pas considérable à la construc-
tion des pompes, et qu'ils sont à la tête
de cette industrie.
Au moment de terminer notre cour-
rier, nous recevons de M. Gervais; l'in-
venteur des marmites dont il est tant
parlé depuis quelques jours, une lettre
pour nous remercier des encourage-
ments que nous avons donnés à son in-
vention, lors des visites à son exposition
du Palais de l'Industrie du président de
la République et de la Maréchale de
Mac-Mahon. En même temps, il nous
annonce que la Compagnie générale des
petites voitures vient d'accepter le prin-
cipe de ses marmites spéciales pour co-
chers, en l'autorisant à soumettre aux
intéressés, dans tous les dépôts, ces pe-
tits appareils qui s'adaptent au siège de
la voiture et permettent de cuire en
marche. M. Gervais nous communique
aussi la lettre qui suit, persuadé qu'elle
confirme notre bonne opinion sur la va-
leur de son invention.
Nieder, près Wiesbaden (Allemagne), voie
de Cologne, le 4 septembre 1875.
Mon cher Monsieur,
Veuillez avoir la complaisance de
m'envoyer au plus vite encore deux de
vos marmites calorifères portatives, pa-
reilles à celles que j'ai prises chez vous.
Vos bidons, que j'ai montrés à quel-
ques personnes compétentes, font sensa-
tion.
Veuillez, je vous prie, accélérer autant
que possible cet envoi, et croire en
même temps à ma considération toute
particulière.
Prince Emile de SAYN Wittgenstein
Lieutenant général, aide de
camp général de l'empereur
de Russie.
Cette marmite a fait sensation parmi des
hommes coinpétents cela donne à réflé-
chir.
Laissera-t-on encore les puissances
étrangères s'emparer de l'œuvre de
notre inventeur ? Il faut espérer que
non car plusieurs colonels ont déjà dé-
posé des rapports concluant à l'adoption
des marmites Gervais.
Puisque nous sommes en voie de si-
gnaler et d'encourager les bonnes cho-
ses, n'oublions pas le Quina Laroche,
déjà couvert de récompenses et dont le
succès croissant n'est pas la moins pré-
cieuse pour l'auteur. Nous n'avons pas
à faire l'éloge du quinquina lui-même,
mais M. Laroche a prouvé que cette pré-
cieuse écorce ne justifie son titre de roi
des médicaments qu'à la condition d'être
présenté avec la totalité de ses prin-
cipes.
Ce quina n'est pas une préparation *a-
nale, mais le résultat d'un travail con-
sciencieux c'est l'extrait complet des
trois sortes de quinquina (jaune, rouge
et gris) dans tous leurs éléments. Il est
d'ailleurs reconnu que le corps médical
n'a pas cessé de recommander cette
utile préparation qui s'adresse aux affec-
tions si nombreuses pour lesquelles le
quinquina est un médicament Souverain.
(A suivre), Alfred Tencé.
Il prit son chapeau, siffla ses chiens
et s'en alla tout droit au bureau télégra-
phique de la place de la Bourse.
De là, il adressa à son associé un télé-
gramme très concis, mais très précis en
même temps, dans lequel il signala la
gravité de la situation.
Il demandait une réponse immédiate.
Nous avons dit que Robert Dachet
était à Saint-Amand, chez M. de Lorris.
Depuis l'époque où il avait obtenu du
maître de forges l'autorisation d'aller
passer deux jours'chez lui, les voyages
de Dachet à Saint-Amand s'étaient re-
nouvelés fréquemment.
Il s'était trouvé, un soir, chez M. de
Lorris, en face d'un gentilhomme berri-
chon qui lui avait fait l'effet d'être
amoureux de Mlle Emilienne, et soit ja-
lousie, soit intérêt, il avait jugé pru-
dent de ne point se laisser distancer. Il
est vrai que Mlle de Lorris, à laquelle
cependant n'avaient pu échapper les
œillades et les soupirs du gentilhomme,
n'y faisait nulle attention. Robert Da-
chet était donc très assidu chez son futur
beau-père. Il y venait aussi souvent que
ses affaires le lui permettaient, c'est-à-
dire le samedi soir de chaque semaine,
passait le dimanche à Saint-Amand et
ne repartait que le lundi. Puis, comme
M. le baron de Lorris ne devait rentrer
à Paris que le 20 décembre, Dachet avait
obtenu de celui-ci que le contrat de ma-
riage se signerait à Saint-Amand et se-
rait immédiatement suivi de la célébra-
tion du mariage.
Mlle Emilienne, qui avait de l'ambi-
tion, était venue au secours de Dachet
elle demanda que son futur fût officiel-
lement présenté aux personnesinfluentes
de l'arrondissement, afin d'assurer son
élection au Corps législatif. Or, pour bien
préparer les gens et les disposer à la
reconnaissance, il n'était tel qu'un ma-
riage, cérémonie fort touchante d'ail-
leurs, qui, en province surtout, est tou-
jours suivie de fêtes et de festins plan-
tureux. Prendre les électeurs par l'esto-
mac, est un moyen comme un autre de
parvenir.
Robert Dachet habitait Saint-Amand
depuis quatre jours; on attendait la cor-
beille et. les cadeaux de noces les invi-
tations étaient lancées, et le jour de la
signature du contrat fixé.
J. Starke et un riche habitant de Saint-
Amand devaient assister à la cérémonie
comme témoins de Dachet. Mais J.
Starke, qui ne pouvait s'éloigner long-
TÉLÉGRAMMES & CORRESPONDANCES
Besançon, 9 septembre, 5 h. soir.
Le ministre de la guerre, arrivé ce matin de
Belfort, a passé les troupes en revue à huit
heures du matin, par une pluie battante. Le
général de Cissey a témoigné sa satisfaction
au commandant en chef sur la bonne tenue
des troupes parmi lesquelles le contingent
des réservistes était incorporé. Ce soir dîner
officiel chez le duc d'Aumale, et demain soir
réception au cercle militaire, offerte au mi-
nistre par les officiers de la garnison..Les
autorités civiles sont invitées.
Nîmes, 7 septembre. Les futures
élections sénatoriales préoccupent beaucoup
les esprits dans le département du Gard. Le
choix des conservateurs se portera sur M. de
Larcy, général de Chabaud-Latour, députés,
anciens ministres, duc de Fitz-James, con-
seiller général, de Labruguière, maire d'U-
zès. Dans le cas où les deux premiers seraient,
comme on le pense, élus par l'Assemblée na-
tionale, on parle de M. Ferdinand Boyer, dé-
puté, etde M. Blanchard, maire de Nîmes, deux
noms très sympathiques à tous les conserva-
teurs, et dont le succès paraît assuré. Le
parti républicain aurait désigné MM. Cazot,
député Bonnefoy Sibour, neveu de l'ancien
archevêque de Paris; Moynadier, membre
du conseil général M. Laget, député, aurait
refusé le fauteuil sénatorial, voulant conti-
nuer à représenter le département à la Nou-
velle Assemblée.
Nancy, 8 septembre. Ce matin, la
police, avertie par le concierge de la maison,
n° 37 bis, cours Léopold, qu'un double sui-
cide s'y était commis pendant la nuit, a trouvé
dans une chambre, située au second étage,
le corps d'un jeune homme et d'une femme
qui s'étaient asphyxiés.
Le jeune homme a vingt-sept ans, il se
nomme Edouard Babin, réserviste en garnison
à Toul, et la dame était la veuve Guéprate,
âgée de quarante-sept ans; tous deux appar-
tiennent à des familles honorables de notre
pays. La dame Guéprate a deux enfants une
fille de vingt-deux ans et une autre de onze
ans, qui était avec sa mère dans la journée
qui a précédé le suicide. On a trouvé,
près d'eux, une lettre datée de Toul, 4 sep-
tembre, dans laquelle Edouard Babin répon-
dait à une autre lettre reçue de Mme Guéprate
lui annonçant son intention de se tuer. Il
lui écrivait de l'attendre pour accomplir en-
semble ce funeste dessein.
On a cherché en vain la petite fille et on ne
sait encore ce qu'elle est devenue.
Marseille, 9 septembre. Hier, une
réunion dans laquelle M. Naquet devait
prendre la parole a encore été dissoute par la
police. M. Naquet a. protesté et Bouchet, se
drapant dans sa dignité, n'a voulu se retirer
que le dernier. Pour dérouter les agents,
M. Naquet avait simulé un départ pour Au-
bagne et était descendu à la première station.
Pas de chance, décidément, le député radical
de Vaucluse.
Périoueux 8 septembre. Ce soir,
quinze cents pèlerins sont partis, par trois
trains successifs, pour Lourdes. Ils étaient
conduits par Mgr Dabert, évêque de Péri-
gueux et de Sarlat, suivi de nombreux ecclé-
siastiques. Sa Grandeur avait elle-même dis-
tribué, dans la journée, des croix aux pieux
TTnTi
vvyub~N, .L-
de Bastard, de Presles, de Rouffignac, de
Beauroire, de Teyssièrês, Boj#, juge au tri-
bunal civil, Gisclard, conseiller do préfec-
ture, etc.. etc.
NANTES, 9 septembre, 8 h. soir. •
Les débats de l'affaire Grandet ont été re-
pris à 9 heures du matin. L'audition des té-
moins a été terminée à 2 heures et demie. Le
réquisitoire du ministère public a duré deux
heures: l'audience a été reprise à 5 heures.
M0 Fruneau, avocat, ancien sous-préfet des
Sables-d'Olonne au 4 septembre, et démis-
sionnaire au 24 mai, présente la défense de
Grandet. Quelques paroles exagérées, bles-
santes pour la justice, ont provoqué, à deux
reprises différentes, les observations du pré-
sident des assises. L'audience est suspendue
de 7 h. à 8 heures et demie.
Alais, 9 septembre, 7 h. soir. L'é-
glise de Salindrës vient d'être incendiée le
tabernacle a été brisé; les vases sacrés, les
vêtements sacerdotaux, tout a été la proie
des flammes.
Perpignan, 9 septembre, 10 h., soir.
L'escadre arrivée hier à Port-Vendres en
est repartie ce soir pour Toulon.
LONDRES, 9 septembre. Le bateau
à vapeur Edith de la compagnie du London
et North Western railway a été abordé par
le steamer Duchess of Sutherldhd en dehors
du port d'Holyhëad.
L'Edith a sombré immédiatement; deux,
des passagers ont été noyés. ¡ •̃•̃:
Courtbai, 8 septembre. Le roi
Léopold et la reine, arrivés ce matin à dix
heures dans notre ville, ont reçu l'accueil le
plus enthousiaste. Les rues, les édifices étaient
temps de Paris, à cause de l'absence de
son associé, ne devait arriver chez M. de
Lorris qu'au moment où sa présence y
serait nécessaire.
Le télégramme de J. Starke arriva à
Dachet, juste à l'heure où celui-ci se
croyait à la veille du triomphe, à l'heure
où, selon lui, aucun obstacle ne pouvait
être apporté à la réalisation de ses espé-
rances. Les termes de ce télégramme,
dont J. Starke avait bien pesé chaque
mot, troublèrent Robert Dachet. Il sa-
vait lire entre les lignes et comprenait
parfaitement les sous-entendus de J.
Starke, ses demi-mots et ses réticences.
Pour qu'il eût écrit de cette façon, il fal-
lait que l'affaire fût grave. L'arrestation
du mandataire de M. de Prévodal, or-
donnée par J. Starke, le chagrinait fort
c'était une manœuvre dont il se fût bien
gardé, lui, s'il eût été à Paris, parce
que cette arrestation devenait le signal
de la lutte.
Dans toute autre circonstance, cette
lutte lui eût été indifférente il ne crai-
gnait rien d'une instruction judiciaire, le
reçu de M. de Prévodal et les écritures
de'la maison le couvrant, mais à la veille
d'un mariage avec la fille d'un homme
qui poussait la délicatesse et le senti-
ment de l'honneur jusqu'aux limites les
plus extrêmes, les seuls mots d'instruc-
tion judiciaire, de plainte au parquet
suffiraient pour arrêter le mariage et
même amener la rupture de tous les pré-
liminaires.
En somme, se dit Dachet, mon
avoir se diminuera. d'un million, c'est
vrai; mais ce million m'a énormément
profité, et être contraint de le rendre
aujourd'hui- n'est point une plaie mor-
telle. Il est des heures dons la vie où il
faut savoir faire un sacrifice.
Sur cette conclusion, il répondit à
J. Starke par la voie que celui-ci avait
employée « Payez chèque et faites met-
tre en liberté le porteur. Je vous expli-
querai plus tard cette affaire, »
J. Starke se rendit immédiatement à
la Préfecture de police et fut mis sur
l'heure en présence du prisonnier, qui
n'avait pas encore été interrogé.
Monsieur, lui dit-il, je viens vous
prier d'agréer mes excuses et demander
votre élargissement. De plus, la caisse
de la maison J. Starke, Dachet et C est
prête à vous payer, sans même la for.
malité du visa, le chèque d'un milion
dont vous êtes porteur.
pavoisés. Le roi a visité les tombeaux des
comtes de Flandres, le palais de Justice, et
donné audience aux autorités et aux corpora-
tions ouvrières; à cinq heures, Leurs Majestés
doivent assister à un grand banquet à l'hôtel-
de ville.
M. le baron Le Guay, préfet du Nord, était
venu complimenter Leurs Majestés à la gare
de Courtrai.
-« Florence, 8 septembre. Voici un
programme très succinct des fêtes qui auront
lieu à l'occasion du 4e centenaire de Michel-
Ange Buonarroti. Le dimanche 12 septem-
bre, tous les représentants italiens, les depu-
tations des communes, les membres de l'Ins-
titut, les envoyés des académies étrangères,
les corporations et les sociétés artistiques, ban-
nières en tête, se rendront à la maison du
Buonarroti pour assister à la pose du buste
de Michel-Ange de là, ils se rendront à
l'église de Santa-Oroce. Le soir, grande fête
au Tivoli; le 13, inauguration de 'la tribune
érigée par David, sur laquelle se trouveront
reproduits les principaux chefs-d'œuvre du
maître existant en Italie et à l'étranger le
soir, grand festival musical, suivi d'un bal
donné par la Société du casino de Florence,
dans l'ancien palais Borghèse. Le 14 les
académies des beaux-arts donneront une
fête littéraire en l'honneur de Michel-Ange,
et les fêtes se termineront par un grand con-
cert sur la place Michel-Ange, illumination
générale et embrasement des collines qui
entourent Florence.
Auguste Marcade.
PARIS AU JOUI IEJ0S
La mesure nécessaire qui frappe M.
le vice-amiral de la Roncière le Noury
est approuvée par toute la presse, sauf
par lés journaux bonapartistes. Aussi
n'est-ce que de ceux-ci qu'il nous a paru
intéressant de conserver les opinions.
Nous déplorons, dit le Pays, cette faiblesse
et cette condescendance, qui ne peuvent
qu'augmenter l'audace des révolutionnaires.
Il nous semblait que l'amiral de La Ron-
cière n'avait en rien dépassé son droit de ci-
toyen et son droit de deputé.
Nous étions convaincus que son discours,
respectueux pour le Maréchal et en même
temps empreint d'un tel dévouement envers
la chose publique, n'avait rien d'illégal et
rien qui pût le faire atteindre par une ré-
pression aussi prompte et aussi précipitée.
Nous nous sommes trompés.
Le gouvernement semble être las de lutter
contre les dénonciations et les délations du
parti radical.
On dirait qu'il ne se sent plus le cœur do
résister à ses exigences.
Nous souhaitons bien sincèrement que cette
première concession, qui aura un écho dou-
loureuxdans le pays, ne soit pas accompagnée
par d'autres concessions qui, petit à petit, et
sans qu'il s'en rende compte, pourraient nous
jeter, pieds et poings liés, un de ces matins,
entre les mains de la démagogie triomphante.
L'Ordre est d'une sécheresse plus ia-
solente. Il espère connaître les considé-
rants du décret qui révoque M. de La
Roncière
Il n'est pas possible en effet, de croire que
les dénonciations épilepliques dos radicaux
suffisent à justifier la mesure prise envers un
amiral de France. Le gouvernement de M. le
maréchal de Mac-Mahon n'en est point à
obéir aux impérieuses injonctions de la faction
orléano-républicaine.
Arrêtons-nous un moment pour rele-
ver ce mot de dénonciations dont on
abuse beaucoup depuis quelque temps.
Personne n'a dénoncé l'amiral; sa lettre
parlait d'elle-même.
La Liberté cherche, de son côté, à justi-
fier M. de La Ronciere pour des raisons
un peu plus solides.
Nous le disions hier ce 'n'est pas comme e
amiral, c'est comme député de l'Eure que M.
La Ronciere Le Noury a cru pouvoir expri-
mer son sentiment sur la Constitution. Dans
l'état actuel de notre législation, son droit
était absolu. La loi de 1849, sous l'empire de
laquelle ont été faites les élections de 1871,
n'établit pas d'incompatibilité entre les fonc-
tions d'officier général et le mandat de député.
Conséquemment, les officiers généraux dépu-
tés échappent, en vertu de la souveraineté du
mandat dont ils sont revêtus, aux règlements,
qui ne permettent pas aux militaires en acti-
vité de service de prononcer des discours en
public et d'écrire des lettres dans les journaux
sans l'autorisation du ministre. Cela peut
être fâcheux au point de vue de la discipline,
mais, enfin, cela est. L'Assemblée nationale
est pleine d'officiers qui appartiennent à l'opi.
nion républicaine, légitimiste, 'orléaniste ou
bonapartiste, et qui ne se sont jamais gênés,
que nous sachions, pour se mettre en opposi-
tion avec le gouvernement établi.
C'est bien, répondit le personnage,
je n'en veux pas davantage.
On le relaxa à l'instant même, sur la
demande de J. Starke.
La voiture qui avait conduit le ban-
quier à la préfecture de police, ramena
les deux personnages à la rueBasse-du-
Rempart.
J. Starke prit le chèque et dit au
caissier
-Vous pouvez compter un million à
monsieur.
Le caissier ouvrit ses yeux bien grands
mais ne souffla mot.
Comme J. Starke allait quitter le per-
sonnage au million, celui-ci lui dit
S'il vous plaisait d'attendre quel-
ques minutes, je vous donnerais un ren-
seignement sur un fait qui doit vous in-
téresser.
Volontiers dit J. Starke en sou-
riant, car si vos renseignements sont
aussi bons que vos avis, il y a tout profit
à les entendre. ̃ .̃
Je le crois! ̃̃̃'̃>̃
Lorsqu'il eut en poche les billets de
banque, il quitta le guichet et amena J.
Starke au milieu de la salle.
Là, donnant à sa voix ur. accent
aveyronnais que le banquier avait déjà
entendu, et à sa physionomie un type
de grosse bêtise, il dit:
Demandez donc à Robert Dachet,
votre cher associé, ce qu'il faisait cer-
taine nuit tenez le soir du jour où
Ferdinand Mittermann s'est vendu à un
gouvernement de votre connaissance
dans un petit hôtel construit entre cour
et jardin et situé à Auteuil, rue Vous
en connaissez, je crois, parfaitement le
propriétaire
A cette révélation qui s'accentuait de
certains détails que J. Starke n'avait
point oubliés, il resta comme abasourdi 1
Son interlocuteur en profita pour dé-
camper, et lorsque le banquier eut re-
pris un peu de sang-froid, il ne vit au-
tour de lui que des figures indiffé-
rentes.
Le lecteur a sans doute deviné que le
faux garçon de caisse, l'homme au
chèque d'un million, comme le mon-
sieur Durand de Regimbai, ne pouvait
être que l'illustre Louis Copeau 1
ARMAND LiIpointe.
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