Titre : Figaro : journal non politique
Éditeur : Figaro (Paris)
Date d'édition : 1875-08-11
Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication
Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 11 août 1875 11 août 1875
Description : 1875/08/11 (Numéro 222). 1875/08/11 (Numéro 222).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : BIPFPIG69 Collection numérique : BIPFPIG69
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
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Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Description : Collection numérique : France-Brésil Collection numérique : France-Brésil
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k275673v
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
LE FIGARO MERCREDI il AOUT 1875
a -r,~
TÉLÉGRAMMES & CQRRESPOHDÂNCES
Falaise, 6 août. Les touristes con-
naissent la superbe statue équestre de Guil-
laume leConquérant chef-d'œuvre de M. Ro-
chet, qui orne la place de la Trinité, l'une
des plus colossales statues et des plus hardies
peut-être qui existent en Europe. plus hardies
Sa hauteur est de sept mètres et son poids
de 7,000 kilogrammes. Elle a été inaugurée le
27 octobre 1851.
Ce chef-d'œuvre repose sur un piédestal en
-granit gris du pays, taillé dans le^style du
onzième siècle, sur les dessins de M. Tfûloflge,
architecte.
Six dés, disposés autour de ce piédestal et
en faisant partie, attendaient depuis vingt-
quatre ans les statues en bronze des six ducs
de Normandie qui devaient compléter ce beau
monument. Le ministre des beaux-arts a ré- j
comment alloué à M. Rochet une somme de
6,000 francs pour lui permettre d'achever ce
travail. Le Conseil général du Calvados a voté
dans le même but 2,000 francs et les souscrip-
tions particulières dépassent aujourd'hui le
chiffre de 15,000 francs.
Les six ducs de Normandie, successeurs de
Guillaume, vont être placés sur le socle qui
porte la statue du chef de leur famille. Les fêtes
de l'inauguration sont fixées au dimanche
19 septembre prochain.
_™ CAEN, 9 août. L'attentat de l'autre
nuit vient de se renouveler, à huit jours d'in-
tervalle.
Vers deux heures du matin, deux ou trois
individus ont attaqué la sentinelle postée au
château de Caen, près de la poudrière. Un
coup de feu a été tiré par l'un de ces miséra-
bles, sans l'atteindre. Le soldat a riposté, mais
les .agresseurs ont pu fuir, sans être re-
connus.
Cette nouvelle et odieuse tentative a pro-
duit en ville une impression profonde et une
indignation bien légitime. v
•>™~™ Saint-Maixent (Deux-Sèvres), 9 août.
Hier, courses à Saint-Maixent. Dans le Mi-
Htary (courses de haies militaires) ont couru
MM. Nitot, Brochet, Moret, de Leseure, offi-
ciers du 7e cuirassiers, à Niort de Soubeyran,
du 10' cuirassiers, à Angers; Petit et dé Tré-
bons, du 2° chasseurs, à Saint-Maixent.
'Voici l'ordre dans lequel ils sont arrivés
1er, de Trébons, sur Taupière;
2e, Nitot, sur la Monture;
3°, Petit, B\xv.Morvan.̃
̃»- Gband-Jouan (Loire-inférieure), 9
août. ijunai aermer, m. te mar-juio a^
Pons, professeur d'équitation à l'école d'a-
griculture de Grand-Jouan en Nozay, fit
abattre un vieux cheval incapable de servir,
et en fit lui-même l'autopsie. En détachant un
filet, M. le marquis de Pons se fit au doigt
une petite incision dont'il ne se préoccupa
nullement. La coupure se tuméfia; le doigt se
gonfla dans la nuit; le principe gangreneux
inoculé se développa et le malheureux mou-
rut jeudi 5 août, trois jours après sa pi-
qûre.
Il était dans la force de l'âge et très aimé
de tous ceux qui l'approchaient.
»~ Saint-Malo, 10 août. M. Julien,
directeur honoraire au ministère de ïagricul-
ture et du commerce, vient de s'éteindre à
Saint-Ideuc, près notre -ville. Ceux qui l'ont
connu pendant les longues années qu'il a
passées dans les importantes fonctions do di-
recteur, et qui ont pu apprécier ses hautes
qualitês, comprendront les regrets profonds
de sa famille et de ses amis.
Saint-Maetin-de-Ré, 7 août. Tîn
cemeert donné avant-hier dans notre petit
théâtre pour les inondés, a produit, quête
comprise, la somme de 1.010 francs. L'orga-
nisateur du concert, M. Angîbaud, s'était en-
touré de quelques amateurs de la ville et de
jeunes et jolies femmes qui ont exécuté^ entre
autres morceaux, les Pêcheurs de l'Adriatique,
les «hœurs d'Athalie, etc. On a entendu aussi
un violoniste distingué, M. Hostier. La quête
a été faite par deux femmes gracieuses et
charmantes, mesdames Boutillier et Ferré,
accompagnées, la première par M. Bouju,
capitaine de frégate, la seconde par M; Bou-
v.tjijier, conseiller général. Elle a produit 379
francs.
Ls Mans, 10 août, 7 h. 45- Une
pharmacie vient de brûler. Deux enfants
ont péri. Le père était absent. Je vous envoie
des détails.
Mabseilie, 9 août. Ce soir,, à la
Bourse, on se passait de main en main la
dépêcEe suivante signés Picon, chef du;secré-
tariat de la Compagnie des Messageries mari-
times
â Le paquebot la Néva, faisant le service de
fingapore à Bàtavia, s'est gravement échoué
dans la nuit -du 6 au 7 août à une distance 'de
huit milles de Batavia. Les passagers et les
dépêches postales ont été sauvés. Les mar-
Feuilleton du FIGARO An 11 Août 1873
.1 IA
CHASSE ¡AU 1 flHY,DMES
^PREMIÈRE PABTIE j
"l'&VaVR DE fc.»OR T
••'•̃ ̃"̃̃' ̃' xm ;• :̃
.-̃̃:̃•> ̃•̃•̃ ̃ «-Suite, -m ̃̃' • • •
%i l'a dit, et rien n'est plus vrai La
femme ne se donne pas toujours par
jfffiqur. La chute est plus souvent le ré-
lâîtat d'une surprise, d'une audace ex-
tî?ême de la part de l'amant, que l'en-
jjrapèment d'une passion réelle. Parfois
iausji, l'imagination joue, en ces sortes
d'affaires, un rôte bien plus grand que
Ile lœur c'est c© qui explique les désil-
lusions et les désenchantements de beau-
ïsojip d'unions.
Ce jour-là Paris était enseveli sous
les teintes grises et le léger brouillard
de la saison d'hiver; quelque chose
icQînme un manteau de deuil pesait sur
la cité et apportait la tristesse dans les
ternes et une oppression pénible chez les
'natures nerveuses ou disposées à la mé-
HanS)lie. C'est dans cet état que Mme
Dacnet allait apparaître à Prosper de
Prévodal. Elle n'avait pris aucun repos.
L'heure du déjeuner l'avait trouvée en
robe de chambre enfouie dans un fau-
teuil, au coin du feu de sa chambre à
coucher, pâlie par la veille, absorbée
dans la méditation.
Je p.e déjeunerai pas, dit-elle à la
soubrette, seulement apportez-moi une
tasse de chocolat.
Lorsqu'elle eut été servie, elle se leva
et descendit au rez-de-chaussée elle
allait automatiquement faire. sa prome-
nade de tous les Jours dans le petit jar-
din de l'hôtel, mais le jardin et les salons
étaient déjà peuplés d'ouvriers qui fai-
saient disparaître les vestiges de la fête.
Bile remonta dans son appartement,
rejeta à droite et à gauche les grands ri.
d&ux des fenêtres, qui interceptaient la
lùfllière, et voulut respirer un air plus
pur.
Elle vit le ciel gris, l'atmosphère toute
chargée de vapeurs .brumeuses gui se
pfésolvaïent en «ne petite pluie 'fine,, in-
jlenle fit froide, et elle rentra vivement,
chaadis.es sont complétement submergées et
la mise à flot du bâtiment.est considérée comme
impossible. » °-
La Néva jaugeait 617 tonneaux et avait 370
chevaux de force. Elle avait pour capitaine
M. Ttavin, un des plus brillants officiers delà
marine française.
Londres, 10 août. Nous recevons
des Etats-Unis quelques détails intéressants
sur l'infortuné aéronauto Washington Do-
naldson. Il est aujourd'hui à peu près certain
que le ballon est tombé dans le lac Michigan,
où les malheureux voyageurs ont dû se
noyer. Donaldson avait l'habitude de confier
un ou plusieurs représentants de la presse à
chacune do ses ascensions. C'est ainsi que le
15 juillet dernier, lors de'sa dernière ascen-
sion à Chicago, il devait prendre deux rédac-
teurs, l'un du Chicago-Post et l'autre du Chi-
cago-Journal.
Au dernier moment, l'un des deux renonça
au voyage et Donaldson partit avec M. Grim-
wood du Chicago- Journal. Ce jour-là, il vent
une tempête épouvantable A Aurora, dans la
province d'Ontario, le soir du 19 juillet, on a
vu un grand ballon passer à un mille environ
du village. La nacelle paraissait vide et l'aéros-
tat était penché sur le côté.
Donaldson .n'était âgé que de 30 ans.
> Lon-dres, 10 août. Encore une ten-
tative de séduction en chemin de fer. Un
peintre décorateur, nommé Joseph Wooding,
s'est livré dans le tunnel qui se trouve près
de Bedford, à des actes coupables sur une
institutrice, .accompagnée d'une élève. La
voiture n'était pas éclairée, et le cordon de
la sonnette d'alarme était coupé. Joseph Woo-
ding a été livré à la police à la station qui se
trouve à la sortie du souterrain, et a comparu
hier devant les juges de paix. Ils l'ont renvoyé
devant la Cour d'assises.
Moins heureux que le colonel Baker, lequel,
soit dit en passant, vient d'être rayé du cercle
Avmy et Navy, il n'a pas été laissé libre sous
caution.
Auguste Marcade.
PMSAUJ0111EM1
Quelques journaux qui aiment à se
crçer des préoccupations d'avance dis-
cutent déjà l'attitude hypothétique de
tel ou tel ministre, à la rentrée de l'As-
semblée.
Le Moniteur universel croit savoir que
le ministère tout entier persiste dans la
conviction que l'Assemblée doit consa-
crer le principe du vote uninominal et
que l'époque de la dissolution ne pourra'
être fixée avant que la loi électorale ait
subi l'épreuve de la troisième lecture.
Des la rentrée de l'Assemblée, M. le vice-
président du conseil demandera la mise à
l'ordre du jour de la loi électorale il indi-
quera immédiatement, de la façon. la plus
sommaire, les raisons qui ont déterminé le
ministère à donner la préférence à cette forme
de scrutin il laissera entendre que, quant à
lui, il ne saurait se charger de faire les élec-
tions avec le scrutin de liste, mais il ne po-
sera la question de cabinet qu'à la troisième
lecture, au cas peu probable où le scrutin
d'arrondissement serait écarté dans les deux
premières épreuves.
L'Assemblée est divisée en deux camps si
distincts sur -cette question, que l'on peut à
l'avance affirmer que, lors de la premiere ou
de la seconde lecture, celui des deux systèmes
qui l'emportera ne réunira certainement
qu'une faible majorité. Dès lors, M. le vice-
président du conseil a parfaitement raison de
vouloir attendre la troisième lecture pour
poser la quetion de cabinet, afin de ramener
À lui, dans les conditions les moins défavora-
ibles, les indécis, les timorés, tous ceux enfin
;pour qui le scrutin de liste n'est ni un ar-
bicie de foi, ni une question d'intérêt per-
sonnel.
̃» La rentrée des impôts s'opère tou-
jours dans des conditions exceptionnel-
les le mois de juillet a donné une plus-
value de huit millions de francs sur les
prévisions budgétaires.
Une petite note intéressante de la
Liberté.
Le BlacksiDQod's Magazine, qui se publie a
Edimbourg, avait, dans un article tres-éten-
du, intitulé » l'Etat de l'armée française »
attaqué, en termes -très-vifs, l'organisation de
notre armée.
Le Times répond aujourd'hui à cet article
par desargnmentstrss sérieux et irréfutables.
Il .démontre que cette réorganfsation n'a pas
eu pour but l'offensive, mais ne repose que
sur le.système défensif. Ainsi il constate que
tous les travaux accomplis jsuqu'à ce jour,
tremblotante, et vint de nouveau se ré-
f ugier -au coin du feu.
lin livre se trouvait sur le coin de la
cheminée, elle le prit machinalement et
l'ouvrit: ses yeux voulurent se fixer sur
les caractères. Effort inutile! sa pensée
était autre part. Le livre glissa de ses
mains et tomba sur le tapis; sa belle
tête ;se pencha sur sa main appuyée sur
le .bras du fauteuil; elle ferma les yeux
et resta dans cette attitude contempla-
tive et désolée. Bientôt deux larmes se
firent jour à travers ses paupières closes
et roulèrent comme des perles liquides
sur ses joues décolorées. Les rêves de
ses quinze ans étaient venus se placer
dans sa pensée, et les désillusions de la
réalité apportaient dans son cœur les
plus mornes tristesses. Ainsi son mari ne
l'aimait pas, il ne l'avait jamais aimée;
son retour vers elle n'avait été qu'une
comédie horrible et calculée dont elle
n'entrevoyait pas le but, mais à coup
sûr ce but devait être odieux, infâme;
il lui avait donné des rivales; il avait eu
des maîtresses; il en avait encore; il
était profondément vicieux! Et c'était
le baron Mittermann, l'associé de son
mari, qui lui avait fait ces terribles
confidences Et le baron un vieillard
qui eût pu être son aïeul, l'ami de sa
mèrel s'était cru autorisé à lui parler
comme on parle à une courtisane; il lui
avait offert de l'or; il avait pensé qu'elle
pouvait se vendre comme lès créatures
vénales qui font trafic de leur corps
Tout cela l'épouvantait et jetait la ter-
reur, la honte, le mépris, la colère, le
désespoir dans son âme. Parfois, elle se
prenait à douter de la réalité de toutes
ices choses et se croyait le jouet d'un
'épouvantable cauchemar que le réveil
allait faire disparaître.
Alors, elle ouvrait ses yeux et recon-
naissant qu'elle était bien éveillée, elle
refermait ses yeux aussitôt comme pour
chasser l'implacable vision.
Ce fut à ce moment que la femme de
ichambre annonça M. le comte de Pre-
vodal.
Mina fit un bond sur son fauteuil et
tdit à la servante
Je n'y suis pour personne!
Je prie madame de m'excuser, mais
comme je n'avais aucun ordre, j'ai dit à
M. le comte que Madame etait chez
elle.
Mina resta un instant irrésolue.
Puis, d'un mouvement fébrile, elle se
leva et dit à îa domestique
Priez M. le comte de Prévodal d'at-
tendre et venez m'aider è m'habiller.
Yiagt minutes plus tard, Mme Dachet
n'ont eu pour objet que de réparer les fortifi-
cations, d'achever les travaux de défense, et
de mettre le matériel en bon état.
Cela prouve que les étrangers jugent
très-bien. l'état des choses françaises
quand ils ne sont guidés par aucune
malveillance intéressée.
Le concours général qui clôt chaque
année la période des dix mois scolaires
est-le résultat d'une fondation de l'abbé
Legendre, secrétaire de l'archevêque de
Paris, François de Harlay, un homme.-
d'esprit qui a laissé des Mémoires curieux,
tant soit peu diffamatoires contre cer-
taines personnalités du XVIIe siècle. ·
Son testament, dont le Moniteur ana-
lyse les dispositions, créait des prix pour
trois pièces de prose française, trois
pièces de vers français, trois odes la-
tines et trois morceaux de musique à la
louange de la France et de ses plus
grands hommes, le tout choisi au con-
cours. Deux mille livres de rente étaient
affectées à ces prix.
La succession fut longtemps en litige,
et le Parlement finit par offrir le capital
laissé par l'abbé Legendre à l'Univer-
sité, qui l'accepta et en régla l'emploi.
Le concours fut établi pour être annuel, et
il ne comprit d'abord que les compositions
dont voici rémunération fort simple:
En rhétorique, quatre prix. Discours la-
tin, discours .français, vers latins, version
grecque.
En seconde, trois prix. Thème latin, vers
latins, version grecque.
En troisième, trois prix. Les mêmes.
Il n'y avait pas de prix d'honneur marqué
mais le discours latin s'en empara sur-le-
champ, le lauréat ayant été renvoyé « par
honneur, » sur l'estrade, au premier presi-
dent du Parlement, qui le couronna à la place
du recteur, et la tradition s'en étant suivie
sans relâche.
De 1747 à 1793, chaque année eut sa distri-
bution des prix du concours général. En 1793,
les lauréats parurent, le lendemain, à la barre
de la Convention, qui ordonna que leurs noms
seraient proclamés sur tous les théâtres de
Paris, le jour de la représentation gratuite
donnée pour l'anniversaire du 10 août. Mais
de 1794 à 1800, le concours disparaît. Repris
en 1801, il n'avait été jusqu'à nos jours inter-.
rompu qu'en 1815.
«% Le Gcwlois donne quelques détails
cnrifliiY. sot la façon dont est traité dans
sa prison le colonel Baker, héros de la
fâcheuse aventure dont nous avons en-
tretenu nos lecteurs
Jusqu'à la fin de sa peine il sera séparé des
autres prisonniers. Il pourra porter ses vête-
ments, faire venir du dehors sa nourriture et
meubler à sa convenance les deux pièces qui
lui ont été désignées comme prison. Il pourra
faire venir à ses frais un demi-litre devin par
jour et un litre de bière. Evidemment il ne
sera pas difficile au prisonnier, qui a des
banknotes, de dépasser ces doses réglemen-
taiaes et d'avoir également du vieux brandy,
du gin et d'autres liqueurs.
Le colonel n'est pas tenu de travailler. Il
n'aura ni à nettoyer son appartement, ni à
faire son lit. Ce service sera fait par un
employé do la prison. Il pourra recevoir tous
les journaux et faire venir tous les livres non
immoraux. Je serais très étonné qu'il ait la
désir d'en faire venir d'autres. Il pourra
écrire et recevoir des lettres, et tout ce qu'il
recevra ou enverra devra être préalablement
lu devant le gouverneur de la prison. Enfin
il pourra recevoir sa femme et les personnes
de sa famille et ses amis, de neuf heures du
matin,à six heures du soir.
«*« Le Temps publie une fois par se-
maine un feuilleton de Mme George
Sand, les Contes cVune granâ'mère. Celui
d'hier est charmant; il s'appelle la Fée
Poussière.
En voici le début.
Autrefois, il y a bien 'longtemps. mes chers
enfants, j'étais jeune et j'entendais souvent
les gens se plaindre d'une importune petite
vieille qui entrait par les fenêtres quand •on
l'avait chassée par les portes. Elle était si
fine et si menue, qu'on eut dit qu'elle flottait
au lieu de marcher, et mes -parents la com-
paraient à une petite fée. Les domestiques la
détestaient et la renvoyaient à coups de plu-
meau, mais on ne l'avait pas plus tôt délogée
d'une place qu'elle reparaissait à une autre.
Elle portait toujours une vilaine robe grise
traînante et une sorte de voile pâle que le
moindre vent faisait voltiger autour de sa
tête ébouriffée en mèches jaunâtres.
A force d'être persécutée, elle me faisait
pitié et je ifl laissais volontiers se reposer
dan;? mon piîtîî, j.a'din. bien qu'elle abimât
entrait dans le petit salon où Prosper,
tout anxieux mais fermement décidé à
faire l'aveu de sa passion, attendait la
femme du banquier.
A part une certaine pâleur, résultat de
l'insomnie, il ne restait sur la figure de
Mina aucune trace de ses douloureuses
préoccupations.
Madame, dit le comte de Prévodal,
dédaignant tout préliminaire et mar-
chant droit à son but, cette nuit, en dan-
sant avec vous, mes lèvres ont trahi mon
cœur, et un cri de suprême admiration
est sorti de ma bouche. A ce cri vous
avez répondu par deux mots qui ont été
pour moi une révélation. « Vous aussi !» a
avez vous exclamé; et dans ce moment,
quelque chose comme de la terreur,'le
souvenir d'un fait récent et plein
d'angoisse, s'est exprimé sur votre fi-
gure et dans votre regard. Qui donc a
osé vous dire que vous étiez belle? qui
donc a osé vous dire qu'il vous aimait?
L'imprévu de ces deux questions,
leur audace même, troubla au dernier
point Mme Dachet; elle voulut y ré-
pondre en femme offensée, et relevant
la tête, contempla un instant Prosper; i
mais le regard de celui-ci, à la fois doux
et plein de flammes fascinatrices, arrêta
son regard et la fit tressaillir. Elle se
croyait forte et toute indignée de. l'es-
pèce d'inquisition que M,. de Prévodal
voulait exercer sur sa pensée, et voilà
qu'elle se trouvait faible, presque sub-
juguée devant l'homme qui entrait si
brusquement dans son existence.
Il se fit une réaction violente en elle;
ses nerfs se détentirent, sa poitrine se
gonfla et des larmes involontaires jailli-
rent de ses yeux.
Il est incontestable qu'en ce moment
l'explosion de ses douleurs passées et de
celles que l'avenir pouvait lui infliger,
lui avait fait perdre la conscience de son
être et le sentiment de la présence de
Prosper.
Quand cette douleur se fut calmée,
Mina sentit l'une doses mains emprison.
née dans deux mains enfiévrées, aux
pulsations ardentes. Elle voulut la reti-
rer une résistance qu'elle ne put vain-
cre la retint malgré elle.
Alors Mme Dachet essaya de se lever
pour fuir cette étreinte, mais M. de Pré-
^vodal était à genoux à ses pieds; elle
retomba dans son fauteuil.
Vous êtes barbare lui dit-elle.
–Moi! s'écria le jeune homme, oui
je serais barbare en effet, si ces larmes
coulaient par moi, si ces sanglots, qui
me brisent le cœur, étaient nés d'une de
mes actions, si j'étais la cause de ce dé-
beaucoup mes fleurs. Je causais avec elle,
mais sans en pouvoir tirer une parole qui
eût le sens commun. Elle voulait toucher à
tout, disant qu'elle ne faisait que du bien. On
me reprochait de la tolérer, et quand je l'avais
laissée s'approcher de moi, on m'envoyait
laver et changer, on me menaçant de me don-
ner le nom qu'elle portait.
C'était un vilain nom que je redoutais beau-
coup. Elle était si malpropre qu'on prétendait
qu'elle couchait dans les balayures des mai-
sons et des rues, et, à cause de cela on la
nommait la fée Poussière.
Tout le conte est consacre à l'apologie
de la fée, qui maintient qu'elle vaut
mieux que sa mauvaise réputation, le
monde étant eh définitive une agglomé-
ration de poussière consolidée.
F. M.
INFORMATIONS
C'était hier le grand jour des distributions
de prix. A Louis-le-Grand à Saint-Louis, à
Henri IV, à Fontanes, à Stanislas, à Sainte-
Barbe et à Versailles, les lycéens accouraient,
les uns joyeux du triomphe public qu'ils al-
laient avoir, les autres déçus dans leurs espé-
rances, mais se consolant de leur insuccès par
la pensée des deux mois de liberté qui les at-
tendaient.
L'espace nous étant limité, nous nous con-
tenterons de passer successivement en revue
et sans grand détails les diverses distributions.
LYCÉE LOUIS-LE-GRAND
La distribution des prix du Grand-Collége
a eu lieu à onze heures, sous la présidence de
M. le préfet de la Seine, assisté de M. Manuel,
inspecteur de l'Académie de Paris.
M. Gaspard, professeur de troisième, a pro-
noncé le discours d'usage.
M. le préfet de la Seine a adressé à ses jeu-
nes auditeurs une allocution où l'on recon-
naissait à la fois le brillant lauréat de nos
concours universitaires et le spirituel avocat
dont le barreau garde encore le souvenir.
Voici les noms des élèves le plus souvent
couronnés
Mathématiques spéciales Jahan, Delsol, Ar-
thus,- Pralon, Jamais, Charpentier, Corbet, La-
garde.
Philosophie Bernard, Hamel. Putz, Souriau,
Auerbaoh, Alliaud, Servin.
Mathéinatiques élémentaires Bresse, Defrasse,
Dulimbert, Pourrai, Boutteville, Nughes, Stam-
meler.
Cours préparatoire Cadot, Peyrot, Galley.
Rhétoréquc Schœnfeld; Le Breton, Barbe,
Wurtz, Bpnafous, Jouffret, Breton, Chabot, Mar-
cotte.
Seconde Autonne, Lelièvre, Paris, Michelin,
Croiset, Salomon, Guenne, Bordas, "Voïnesco, Le-
moine, Duhamel, Bullier, Baudrillart, de Saint-
Auban.
Troisié7ne Bezançon, Lafon, Meunier, Dupont,
Janin, Bernès, Lucot, Casanova, Jacquinet, Biver,
̃Peyrol, Moreau, Lespagnol, de laBrye, Homalo.
Quatrième Le Breton, Selismann, Fradin, Des-
landes, Gauthier, Salomon, Vaubuisson.
La distribution des prix du Petit-Collège
avait e» lie» vendredi dernier,
LYCÉE FONTANES ̃>'̃
Au lycée Fontanes (ancien Bonaparte), qui
compte plus de seize cents élèves, la distribu-
tion des prix est scindée et double. Celle des
classes inférieures à la quatrième a eu lieu
avant-hier, sous la présidence de M. Legrand,
proviseur du lycée. Celle des classes supé-
rieures a été présidée hier par M. Martel, vice-
président de l'Assemblée nationale, assisté de
M. Roger, inspecteur de l'Académie de Paris.
Le discours d'usage a été prononcé par M.
Monginot, professeur de quatrième, agrégé
des classes supérieures.
Le prix de l'Association des anciens élèves a été
déeerné à l'élève Reinach (Salomon), de la classe
de philosophie.
Le prix Stourdza, fondé par Mme la princesse
Stourdza, en mémoire de son fils, décéde en 1863,
à l'élève Legrand (Adrien), de la classe de philo-
sophie.
Le prix de Guise, fondé par M. le duc d'Aumale
en mémoipe de son fils, décédé en 1872, à l'élève
Mussat (Krnest), .de la classe de mathématiques
élémentaires.
Les élèves les plus souvent nommés sont
Dans la division supérieure Soubeyran, Tro-
gneux, Barral,'Magnin, Villiers-Moriamé, Naltet,
an Frescheville, Babinet, Marielle (René), Legrand
(Adrien), Reinacli (Salomon), Debled, Crozier, Du-
fresne. Eleury, Laforest, de Saint-James (Henri),
Deslandes, Claveau, Brillouin, Goldsmith, de Mon-
therot, de Bon, de Sainte-Marie, Prétavoine, Odier,
Fleurot, Walpkenaër, Lecasble, de Norville, Mau-
rice Lévy, Guérin de Litteau, Hély d'Oissel, de
Pourtalès, de Montbrison, Warnier, de Marcere,
Golmet Daâge, Oppenheiin, Magnin, Lefèvre-Pon-
talis, Sallandrouze de Lamorn&ix.
Dans la division de grammaire Jouanneau
(Louis), Btmiloche, Regnaut, Desportes (Jean), Sau-
vage, EijfflàcB, Doseilligny (Paul), Jourda, Chaptal,
Anisson, Havard, Würtz, Desmezery, Lefèvre-
Pontalis (Eugène), Cornudet, etc.
Dans la division élémentaire Dufflot, Caille, Ma-
chado, Perret, Banès, Devaux, Combelles, Würtz.
sespoir violent. Mais larmes, sanglots,
désespoir cachent un mystère, une peine
secrète qui vient d'un autre, et cet autre,
je veux le connaître, car je vous aime et
je suis jaloux!
Une femme peut bien ne pas aimer
l'homme épris d'elle, mais elle consent
difficilement à laisser croire à l'amant
qui n'existe pas.
Il sembla à Mme Dachet qu'il suffirait
d'un mot pour la délivrer de cette situa-
tion pénible dont l'issue ne lui appa-
raissait pas nettement
Je n'aime personnel dit-elle.
L'homme amoureux est un singulier
animal! La seule assurance qu'un rival
n'est pas plus heureux que lui, peut,
parfois, le rendre parfaitement heureux,
ce qui tendrait à prouver que l'amour
n'est qu'un suprême égoïsme.
Prosper éprouva ce sentiment; mais
le doute entra aussitôt dans son cœur.
Jurez-le moi! s'écria-t-il.
Cette exigence était d'une imprudence
extrême.
Elle réveilla Mme Dachet de l'espèce
d'atonie qu'elle subissait: sa dignité de
femme se révolta.
D'un mouvement violent elle se dé-
gagea de l'étreinte de M. de Prévodal,
et, la joue empourprée, belle et fière,
elle dit au jeune homme
Ah I c'en est trop monsieur! Qui
vous a donné le droit de m'interroger?
Etes-vous mon mari? Etes-vous mon
amant? Ai-je donc été si faible tout-à-
l'heure que vous ayez pu penser que j 'au-
torisais votre conduite et que j'allais cé-
der à votre passion?
Elle fit un pas vers la porte.
Mais, plus prompt qu'elle, Prosper y
était déjà.
Mina le vit de nouveau à ses pieds,
cette fois timide et suppliant.
Pardonnez-moi, dit-il d'une voix
douce, et écoutez-moi/ `
Et comme Mina semblait hésitante, il
s'empressa d'ajouter
̃– Mon père est mort avant que je visse
le jour; ma naissance a coûté la vie à
ma mère. Je n'ai eu ni frère ni soeur, ni
amis de mon âge aimer. Toute ma vie,
jusqu'au jour où je suis arrivé à Paris,
s'est écoulée dans les vastes solitudes de
mon pauvre pays, ou en face de cette so-
litude plus vaste encore, l'Océan Lors-
que l'enfant à fait place à l'homme, lors-
que mon bcëvlt m'a révélé quela créa-
tur.e humaine n'était pas faite pour vivre
seule, qu'il y avait un Men supérieur à
la via aimer et être aime1! J'ai©ntendu
des voix sortir du ?sein fles ©aux, an mi-
lieu des airs,, des entrailles d© la terra,
LYCÉE SAINT-LOUIS
La distribution des prix du lycée Saint-
Louis a été présidée par M. le général Gresly,
chef de l'état-major général, assisté de M.
Fernet, inspecteur d'académie.
Le discours d'usage a été prononcé par-M.
J. Fougère, professeur de seconde, qui a rendu
hommage à la mémoire du dernier proviseur,
M. Joguet, qu'une mort imprévue enlevait, il
y a quelques mois, au lycée Saint-Louis.
M. le général Gresly a pris ensuite la pa-
role, et, dans une allocution ohaleureuse, il a
rappelé aux élèves la nécessité et les bienfaits
de l'ordre et du travail, qui font les hommes
solides et les nations puissantes.
Le prix Amiot, fondé en faveur de l'élève de-la
classe de mathématiques spéciales qui a eu dans
l'année la note moyenne la plus élevée en interro-
gations, a été décerné aux élèves Dez (Benjamin)
et Doscubes.
L'élève Puiseux, de la classe de mathématiques
spéciales, a obtenu le prix spécial que l'Associa-
tion d* anciens élèves décerne tous les ans à
l'élève sortant qui a paru le plus méritant par sa
conduite, son application gt ses succès.
Les élèves le plus souvent nommés ont été
Dans l'école préparatoire Bourquelot, Dez, Vas-
chy, Wallon, Priseux, Deslandes; Barbot, Fla-
mant, Floret, Pavie, Olive, Aviez, La Porte, Cam-
pardon, Robert, Lnzeux, Vignal; Bertier.
Au lycée littéraire Gallois, Geffroy, de Vari-
gny, Indre, Boyer, Renard, Dez, etc.
COLLÉOE STANISLAS
La distribution des prix a eu lieu, avec la
solennité ordinaire, sous la présidence de Mgr
Maret, évêque de Sura, primicier du chapitre
de Saint-Denis, assisté de M. Baret, inspec-
teur de l'Académie do Paris.
Le discours d'usage a été prononcé par M.
Segotid, professeur de philosophie. Il a choisi
pour sujet de son allocution l'Utilité, des va-
cances.
Mgr Maret a pris ensuite la parole. Il a
tracé en traits rapides l'historique du collége
Stanislas et sa physionomie actuelle.
Ensuite on a distribué les prix obtenus au
collège. Les élèves le plus souvent nommés
sont
Michel, Bonnet, de Mondésir, Durand de.Gévi-
gney, Foucault, Collas de Chatelperron, de la Jon-
quiere, Gallois, Barbier, Fourier, Rosselet, Corda,
Pozzo di Borgo, Nourrisson, Danjou, Rinck, de la
Tour, Germain, de Boissieu, Rivière, des Rotours,
Nouette-Delorme, Fontaine, Bretonneau, Delom, de
Sainte-Gertrude, Richard, Brooks, Stein, Brossard,
Vivet, de Rohan-Chabot, Astout, Houssin.
LYCÉE CHARLEMAGNE
La séance était présidée par M. le vicomte
Henri Delaborde, membre du conseil supé-
rieur de l'instruction publique, secrétaire
perpétuel de l'Académie des Beaux-Arts.
M. Drapeyron, professeur d'histoire, a pro-
noncé le discours d'usage.
Voici les élèves le plus souvent nommés
Cours des sciences Acher, Auber, Laroze, Char-
pentier, Dezuzeau, Janet, Weill (Horace), Michaux,
Picard, Rœderer.
Division supérieure des lettres Maucomble, De-
lafon, E. Lombard, Gachon, Lévy, Reboul, Du-
puich, Tellier, Delpeuch, de Picamilh, Defrance.
Division de granc9taaire Grenet, Savard,Genty,
Fouché, Allard, Marcadé, Becker, Prat"Reboul,
Dreyfus S., Erlanger, Provendier, Duval.
Classes élémentaires: Dumont, Kanh, Lange.
Rouxeville, Delesalle, Lévi (M.), Lévi (Alvarès),
Robineau, Combe, Fourcade.
Enseignement secondaire spécial: Bothrel, Gouin,
Jarland, Lussy, Tourette, Désandré, Boyer.
LYCÉE HENRI IV
La distribution des prix, au lycée Henri IV,
était présidée par M. Bardoux, sous-secré-
taire d'Etat au ministère de la justice, assisté
de M. Aubert Hix, inspecteur de l'Académie
de Paris.
M. Zivart, professeur d'histoire, chargé du
discours d'usage, avait pris pour sujet la
réforme de l'enseignement secondaire par
Henri IV.
Le lycée avait remporté la veille, au con-
cours général, six prix et trente accessits.
Les noms que nous avons entendu appeler
le plus fréquemment sont ceux des élèves
Barbarin, Blanchet (auquel est décernée la mé-
daille Naudet, Lequesne, qui a obtenu au con-
cours général le 1" prix des nouveaux en disser-
tatlon française; Gilot, André, Thomas, Meunier
(Charles), Dubois, à qui est décerné le prix dé
l'Association des anciens élèves Read, Salone,
Mellerio, Cuvillier, Paléologue, Closier, Maru,
Normand.
COLLÈGE DE SAINTE-BARDE
La cérémonie a eu lieu sous une tente spa-
cieuse préparée pour les élèves et leurs fa-
milles. Elle était présidée par M. Mézières,
ancien barbiste, membre de l'Académie fran-
çaise, entouré des membres du conseil d'ad-
ministration de Sainte-Barbe.
Le directeur, M. Dubief, a ouvert la séance
par un discours dans lequel il a indiqué l'uti-
lité des voyages et le profit que la jeunesse
pouvait en tirer pour compléter ses études.
Après lui, le président, M. Mézières, dans
une éloquente allocution, a montré le carac-
tère et les ressources de l'enseignement mul-
tiple donné aux élèves de Sainte-Barbe, l'es-
prit do l'institution, les bienfaits de son asso-
ciation amicale.
et ces voix m'appelaient: puis, millefan-
tômes charmants me sont apparus et
m'ont dit « Viens à nous. Nous som-
mes l'amour, la gloire, l'amitié, le bon-
heur, la vie enfin! J'étais libre, seul
au monde, riche. J'ai écouté ces
voix, je me suis mis à la poursuite
de ces visions enchanteresses, et je suis
venu à Paris où vous m'êtes apparue
comme la réalisation la plus parfaite de
ces divins fantômes. En vous voyant
pour la première fois, il m'a semblé que
je vous connaissais depuis longtemps,
que je retrouvais en vous une de mes
visions d'autrefois, la plus belle, la plus
parfaite, celle dont la voix faisait palpi-
ter mon cœur et frémir tout mon être,
mais avec cette différence que la réalité
était mille fois plus séduisante que l'oin-
bre, et je me suis pris à vous aimer de
cet amour jaloux, puissant et fougueux
qui ne souffre ni la rivalité, ni le par-
tage, ni l'obstacle que rien n'abat et
qui ne peut être ni dominé, ni vaincu.
Pouvais-je garder ce secret enfoui dans
mon cœur? Pouvais-je dire à mon re-
gard ferme-toi; à ma main lorsqu'elle
pressait la votre ne frémis pas; à mes
lèvres > gardez le silence; à tout mon
être sois indiflérend ? S'il est des lois
qui ordonnent pareilles choses, je ne
les connais pas et ne veux point les con-
naître. Ce sont des lois impies et sacri-
léges 1 Vous me demandez qui m'a donné
le droit de vous interroger ? Mon amour,
vos larmes de tout à l'heure qui m'ont
assez appris que vous étiez malheu-
reuse ces paroles sorties de votre bou-
che « Je n'aime personne 1 Je vous
adore et vous voulez que je ne sois point
ému de ces larmes, de ces souffrances 1
Vous voulez que je n'essaie point de
faire disparàître les unes et d'appaiser
les autres Votre cœur est sans affection,
il n'appartient à personne., et vous me
demandez de n'en point désirer la pos-
session, de ne pas chercher à y graver
mon souvenir! Oh! madame, c'est exi-
ger de la fleur qu'elle soit sans parfum,
du soleil'qu'il n'ait ni rayonnement ni
chaleur! Je pourrais vous obéir, que je
m'y refuserais avec une indomptable e
énergie, et si mon amour était un crime,
je jure ici que ce crime ne me laisserait
nul remords et que la perte de la vie
seule pourrait anéantir cet amour.
Il y avait bien des sophismes dans ces
paroles, mais il y avait encore davan-
tage de passion, et la fassion, en s'a-
dressant àu cœur, en le charmant, ne
;laisse point à l'intelligence la faculté de
discerner la vérité de Terreur.
li ne faudrait pas conclure de cette ob-
Les prix ont ensuite été proclamés par le
préfet des études.
Nous remarquons d'abord les noms des
lauréats du concours général
Sohœnfeld (Armand), Thionville (Eugène), Gai*
lian (Henri), Thoinot (Léon), Breton (Guillaume).
Lelièvre (Paul), Bullier (Eugène), Woïnesco (Geor-
ges), Paris (Pierre), Bezançon (Paul), Payrol (Reg
né). Deslandes (Georges), Gauthiez (Pierre), Séligfïi
mann (André). ̃ lîJt
Puis les noms des barbistes qui ont obtenu
le plus de prix au lycée Louis-le-Grand ̃
Arthus.Bellaisue, Habhe (Maurice), Gomte.Gomte.
Janet (Pierre), Ricquier, Cazanova, Renard, Jae-« =
quinet, Génin, Henriet, Dambeza, Janet (Jules),
Sisco, Gautier (Alphonse), Doux, Dietsch, Dufourt
Dans les classes de l'intérieur, les élèves la
plus souvent nommés sont
1" ÉCOLE PRÉPARATOIRE
Division de l'Ecole polytechnique: Mialaret, Tou-
tée. Division de l'Ecole centrale Jeanneney.
Archdea'csn. –Division de l'Ecole de Saint-Cyr$
Èercioux, Boullier. Division de l'Ecote fores-
tiére Le Dret. Elé:nelataires, polytech~aiques'
Getten, Antuszevicz. ̃ Elémentaires Hocquard,
Lédy.– Division de l'Ecole navale: Bersier, Cham-
penois, Forest. ̃:
1' GRAND COLLÉGE
Philosophie Desmazières, Périgois. Rhétori-
que Levassor, Leclère, Louis. Seconde Ber-
tier, Seigneurie. Troisième Mavroudy, Senet,
Dobussy, Picard. ̃ Cours préparatoire au bacca-
lauréat es sciences, 2e année Lang, Bourguignat"
1" année Amand, Legrand.
3° MOYEN COLLÈGE
Quatrième Ducamp, Gandillot, Rascol. Gin*
quièine Hennebert, Hache, Mauge, Duhalde,Net-
ter, Mullet.
4" ENSEIGNEMENT SPÉCIAL AU COMMERCE ET A
L'INDUSTRIE f
3» année -Balbiani, Deltour, Godart. an-
née Hua, Lebouvier, Alers. 1™ année ̃̃ Bend-
heim, Prieur.
La distribution des prix, du petit collége
(Sainte-Barbe-des-Champs) avait eu lieu di-
manche dernier, à Fontenay-aux-Roses, sous
la présidence de M. de Séligny.<•
COLLÈGE ROLLIN
La distribution des prix a été présidée par
M. Jacques, conseiller municipal, président
du conseil d'administration du collége, assisté
de M. Chevriaux, inspecteur d'Académie, dé-
légué du ministre de l'instruction publique,
et de MM. Combes, Lauth, Dr Level, Thorel,
membres du conseil municipal et du conseil
d'administration.
M. Bertrand, professeur suppléant de se-
conde, chargé do prononcer le discours d'u-
sage, a traité du véritable objel de l'instruc-
Mon.
M. Jacques, président, a résumé co qui,
pendant 1 année scolaire 1874-75, a particu-
lièrement intéressé le collége et l'adminis-
tration municipale la fondation de deux
prix faite par M. et Mme Tingry-Lehuby, en
mémoire de leurs fils Just et Gaston, anciens
élèves du collége, et « en reconnaissance des
soins qu'ils y avaient reçus » la promotion
du directeur au grade d'officier de la Légion
d'honneur, la nomination toute récente,
comme chevalier, de M. Bary, professeur de
seconde, etc. •̃.
Le prix fondé par l'Association amicale des an-
ciens élevés de Sainte- Barbe-Rollin, en faveur de
l'élève sortant qui s'est le plus distingué a été ob-
tenu par Etienne Pomey, de la classe de mathé-
matiques spéciales. 1
Le prix fondé par Mme Bonpieyre de Brou, a
été décerné à Frédéric Nicolas.
Les prix fondés par M. et Mme Tingry-Lehuby,
ont été décerné a Ernest Loyseleu et Charles
Velin.
Les élèves les plus souvent nommés sont dans
la division supérieure Loiseleur, Dougados, Ri-
chard, Pomey, Marrion-Corrard, Thouvenel, Hue-
Lacroix, Picard, Rambourg, Nayral de Bourgon,
Plé, Fraissinet, Gautier, Regnault, Devillers, de
Fontenilliat, Thomas de Colligny, Réalier-Dumas,
Sauvage, Delasalle (Georges), Calmels, Maillard.
Molinard (Armand), Grousset, Delasalle (Francis),
Velin.
Dans la division de grammaire Guillemin,
Giles-Murra Colin, Pomey, Valton, Lévis, Delau-
nay, Firino (André).
Dans la division élémentaire: Vincens, Texte,
Arthus. Fallou, Blondeau.
LYCÉE DE VERSAILLES
La distribution a été présidée par M. lé
maire de Versailles, assisté de M. Maréchal,
proviseur de lycée, et de l'inspecteur d'Aca-
démie. Sur l'estrade ont pris place Mgr Ma-,
bille, évêque de Versailles, le préfet de Seine.
et-Oise et plusieurs autres notabilités du dé-
partement.
Après le discours d'usage, prononcé par
M. Jully, on a procédé à la nomination des
lauréats.
Parmi les élèves le plus fréquemment nommés,
nous avons remarqué MM. Tangas, Norguet,
Fschbach, Alexandre Brocq, Lebert, Alfred Mon-
dain, Lesbazeilles, Tournadre, Lhost, Duval, Paul
onil, Bonnel, Manseron, Alfred Desfossés, Hum-
bert, Costé, de Laporte, Blondeau, Alexandre,
Piot, Cousin, Pernessin, Pigache, etc.
S. A. I. le grand-duc Constantin, accompa-
servation que Mme Dachet partageât
complétement l'enthousiasme de Pros-
per ce serait aller au-delà de la vérité.
Cependant elle était vivement émue; ce
chaud langage qui vibrait à ses oreilles
comme une musique célestej faisait fris-
sonner son corps et lui révélait les joies,
encore inconnues pour elle d'une pas-
sion vraie. Jadis, aux premiers jours de
son mariage, quelques lueurs de ces joies
lui étaient apparues, mais bientôt Pin-
différence de son mari, l'abandon dans
lequel il l'avait laissée, la vie solitaire
de recluse qu'elle avait menée, toutes
ces choses l'avaient replongée dans l'obs-
curité, et il n'était resté de la femme
qu'une ilote soumise, craintive et igno-
rante sans énergie pour le bien comme
pour le mal.
Mme Dachet subissait donc cette fasci-
nation que font naître, chez la femme sans
expérience, les paroles et le regard d'un
beau jeune homme vraiment amoureux.
L'audace même du langage de Prosper
augmentait son trouble et le portait
jusqu'à la terreur. Elle éprouvait une
sorte de stupeur mélangée d'un plaisir •
tout particulier et de vagues apçréhen- j }
sions son œil exprimait aussi bien i'in-
quiétude que la surprise. L'instant qui
allait suivre pouvait décider de sa vie.
Prosper quitta son attitude suppliante
et fit un pas vers Mme Dachet; ce mou-
vement rompit l'espèce de magnétisation
quelle subissait. D'un geste impératit
elle montra la porte à M. de Prevodal et
lui dit
Monsieur, je désire être seule et
vous dispense, pour l'avenir, de toute
visite chez moi.
Le congé était en bonne forme. '`
Prosper pâlit et eut une hésitatioa
d'un instant.
Mais l'homme bien élevé l'emporta
sur l'amoureux il salua et sortit à reca-
lons, comme s'il eût voulu que Mina ne
perdît rien de son désespoir.
Lorsqu'il fut dehors, Mme Dachet
s'affaissa sur le parquet; elle cacha sa
tête dans ses mains,et de grosses larmes
se firent jour entre ses doigts.
Pourquoi pleurait-elle ?
Pour répondre à cette question, il fau«
drait d'abord résoudre cette autre d'une
difficulté plus grande encore les fegi-
mes pleurent-elles par soulagement, p?r
joie ou par chagrin?
Que les savante décident f
Armand L&pofi(g&
[la suite A d$min\
a -r,~
TÉLÉGRAMMES & CQRRESPOHDÂNCES
Falaise, 6 août. Les touristes con-
naissent la superbe statue équestre de Guil-
laume leConquérant chef-d'œuvre de M. Ro-
chet, qui orne la place de la Trinité, l'une
des plus colossales statues et des plus hardies
peut-être qui existent en Europe. plus hardies
Sa hauteur est de sept mètres et son poids
de 7,000 kilogrammes. Elle a été inaugurée le
27 octobre 1851.
Ce chef-d'œuvre repose sur un piédestal en
-granit gris du pays, taillé dans le^style du
onzième siècle, sur les dessins de M. Tfûloflge,
architecte.
Six dés, disposés autour de ce piédestal et
en faisant partie, attendaient depuis vingt-
quatre ans les statues en bronze des six ducs
de Normandie qui devaient compléter ce beau
monument. Le ministre des beaux-arts a ré- j
comment alloué à M. Rochet une somme de
6,000 francs pour lui permettre d'achever ce
travail. Le Conseil général du Calvados a voté
dans le même but 2,000 francs et les souscrip-
tions particulières dépassent aujourd'hui le
chiffre de 15,000 francs.
Les six ducs de Normandie, successeurs de
Guillaume, vont être placés sur le socle qui
porte la statue du chef de leur famille. Les fêtes
de l'inauguration sont fixées au dimanche
19 septembre prochain.
_™ CAEN, 9 août. L'attentat de l'autre
nuit vient de se renouveler, à huit jours d'in-
tervalle.
Vers deux heures du matin, deux ou trois
individus ont attaqué la sentinelle postée au
château de Caen, près de la poudrière. Un
coup de feu a été tiré par l'un de ces miséra-
bles, sans l'atteindre. Le soldat a riposté, mais
les .agresseurs ont pu fuir, sans être re-
connus.
Cette nouvelle et odieuse tentative a pro-
duit en ville une impression profonde et une
indignation bien légitime. v
•>™~™ Saint-Maixent (Deux-Sèvres), 9 août.
Hier, courses à Saint-Maixent. Dans le Mi-
Htary (courses de haies militaires) ont couru
MM. Nitot, Brochet, Moret, de Leseure, offi-
ciers du 7e cuirassiers, à Niort de Soubeyran,
du 10' cuirassiers, à Angers; Petit et dé Tré-
bons, du 2° chasseurs, à Saint-Maixent.
'Voici l'ordre dans lequel ils sont arrivés
1er, de Trébons, sur Taupière;
2e, Nitot, sur la Monture;
3°, Petit, B\xv.Morvan.̃
̃»- Gband-Jouan (Loire-inférieure), 9
août. ijunai aermer, m. te mar-juio a^
Pons, professeur d'équitation à l'école d'a-
griculture de Grand-Jouan en Nozay, fit
abattre un vieux cheval incapable de servir,
et en fit lui-même l'autopsie. En détachant un
filet, M. le marquis de Pons se fit au doigt
une petite incision dont'il ne se préoccupa
nullement. La coupure se tuméfia; le doigt se
gonfla dans la nuit; le principe gangreneux
inoculé se développa et le malheureux mou-
rut jeudi 5 août, trois jours après sa pi-
qûre.
Il était dans la force de l'âge et très aimé
de tous ceux qui l'approchaient.
»~ Saint-Malo, 10 août. M. Julien,
directeur honoraire au ministère de ïagricul-
ture et du commerce, vient de s'éteindre à
Saint-Ideuc, près notre -ville. Ceux qui l'ont
connu pendant les longues années qu'il a
passées dans les importantes fonctions do di-
recteur, et qui ont pu apprécier ses hautes
qualitês, comprendront les regrets profonds
de sa famille et de ses amis.
Saint-Maetin-de-Ré, 7 août. Tîn
cemeert donné avant-hier dans notre petit
théâtre pour les inondés, a produit, quête
comprise, la somme de 1.010 francs. L'orga-
nisateur du concert, M. Angîbaud, s'était en-
touré de quelques amateurs de la ville et de
jeunes et jolies femmes qui ont exécuté^ entre
autres morceaux, les Pêcheurs de l'Adriatique,
les «hœurs d'Athalie, etc. On a entendu aussi
un violoniste distingué, M. Hostier. La quête
a été faite par deux femmes gracieuses et
charmantes, mesdames Boutillier et Ferré,
accompagnées, la première par M. Bouju,
capitaine de frégate, la seconde par M; Bou-
v.tjijier, conseiller général. Elle a produit 379
francs.
Ls Mans, 10 août, 7 h. 45- Une
pharmacie vient de brûler. Deux enfants
ont péri. Le père était absent. Je vous envoie
des détails.
Mabseilie, 9 août. Ce soir,, à la
Bourse, on se passait de main en main la
dépêcEe suivante signés Picon, chef du;secré-
tariat de la Compagnie des Messageries mari-
times
â Le paquebot la Néva, faisant le service de
fingapore à Bàtavia, s'est gravement échoué
dans la nuit -du 6 au 7 août à une distance 'de
huit milles de Batavia. Les passagers et les
dépêches postales ont été sauvés. Les mar-
Feuilleton du FIGARO An 11 Août 1873
.1 IA
CHASSE ¡AU 1 flHY,DMES
^PREMIÈRE PABTIE j
"l'&VaVR DE fc.»OR T
••'•̃ ̃"̃̃' ̃' xm ;• :̃
.-̃̃:̃•> ̃•̃•̃ ̃ «-Suite, -m ̃̃' • • •
%i l'a dit, et rien n'est plus vrai La
femme ne se donne pas toujours par
jfffiqur. La chute est plus souvent le ré-
lâîtat d'une surprise, d'une audace ex-
tî?ême de la part de l'amant, que l'en-
jjrapèment d'une passion réelle. Parfois
iausji, l'imagination joue, en ces sortes
d'affaires, un rôte bien plus grand que
Ile lœur c'est c© qui explique les désil-
lusions et les désenchantements de beau-
ïsojip d'unions.
Ce jour-là Paris était enseveli sous
les teintes grises et le léger brouillard
de la saison d'hiver; quelque chose
icQînme un manteau de deuil pesait sur
la cité et apportait la tristesse dans les
ternes et une oppression pénible chez les
'natures nerveuses ou disposées à la mé-
HanS)lie. C'est dans cet état que Mme
Dacnet allait apparaître à Prosper de
Prévodal. Elle n'avait pris aucun repos.
L'heure du déjeuner l'avait trouvée en
robe de chambre enfouie dans un fau-
teuil, au coin du feu de sa chambre à
coucher, pâlie par la veille, absorbée
dans la méditation.
Je p.e déjeunerai pas, dit-elle à la
soubrette, seulement apportez-moi une
tasse de chocolat.
Lorsqu'elle eut été servie, elle se leva
et descendit au rez-de-chaussée elle
allait automatiquement faire. sa prome-
nade de tous les Jours dans le petit jar-
din de l'hôtel, mais le jardin et les salons
étaient déjà peuplés d'ouvriers qui fai-
saient disparaître les vestiges de la fête.
Bile remonta dans son appartement,
rejeta à droite et à gauche les grands ri.
d&ux des fenêtres, qui interceptaient la
lùfllière, et voulut respirer un air plus
pur.
Elle vit le ciel gris, l'atmosphère toute
chargée de vapeurs .brumeuses gui se
pfésolvaïent en «ne petite pluie 'fine,, in-
jlenle fit froide, et elle rentra vivement,
chaadis.es sont complétement submergées et
la mise à flot du bâtiment.est considérée comme
impossible. » °-
La Néva jaugeait 617 tonneaux et avait 370
chevaux de force. Elle avait pour capitaine
M. Ttavin, un des plus brillants officiers delà
marine française.
Londres, 10 août. Nous recevons
des Etats-Unis quelques détails intéressants
sur l'infortuné aéronauto Washington Do-
naldson. Il est aujourd'hui à peu près certain
que le ballon est tombé dans le lac Michigan,
où les malheureux voyageurs ont dû se
noyer. Donaldson avait l'habitude de confier
un ou plusieurs représentants de la presse à
chacune do ses ascensions. C'est ainsi que le
15 juillet dernier, lors de'sa dernière ascen-
sion à Chicago, il devait prendre deux rédac-
teurs, l'un du Chicago-Post et l'autre du Chi-
cago-Journal.
Au dernier moment, l'un des deux renonça
au voyage et Donaldson partit avec M. Grim-
wood du Chicago- Journal. Ce jour-là, il vent
une tempête épouvantable A Aurora, dans la
province d'Ontario, le soir du 19 juillet, on a
vu un grand ballon passer à un mille environ
du village. La nacelle paraissait vide et l'aéros-
tat était penché sur le côté.
Donaldson .n'était âgé que de 30 ans.
> Lon-dres, 10 août. Encore une ten-
tative de séduction en chemin de fer. Un
peintre décorateur, nommé Joseph Wooding,
s'est livré dans le tunnel qui se trouve près
de Bedford, à des actes coupables sur une
institutrice, .accompagnée d'une élève. La
voiture n'était pas éclairée, et le cordon de
la sonnette d'alarme était coupé. Joseph Woo-
ding a été livré à la police à la station qui se
trouve à la sortie du souterrain, et a comparu
hier devant les juges de paix. Ils l'ont renvoyé
devant la Cour d'assises.
Moins heureux que le colonel Baker, lequel,
soit dit en passant, vient d'être rayé du cercle
Avmy et Navy, il n'a pas été laissé libre sous
caution.
Auguste Marcade.
PMSAUJ0111EM1
Quelques journaux qui aiment à se
crçer des préoccupations d'avance dis-
cutent déjà l'attitude hypothétique de
tel ou tel ministre, à la rentrée de l'As-
semblée.
Le Moniteur universel croit savoir que
le ministère tout entier persiste dans la
conviction que l'Assemblée doit consa-
crer le principe du vote uninominal et
que l'époque de la dissolution ne pourra'
être fixée avant que la loi électorale ait
subi l'épreuve de la troisième lecture.
Des la rentrée de l'Assemblée, M. le vice-
président du conseil demandera la mise à
l'ordre du jour de la loi électorale il indi-
quera immédiatement, de la façon. la plus
sommaire, les raisons qui ont déterminé le
ministère à donner la préférence à cette forme
de scrutin il laissera entendre que, quant à
lui, il ne saurait se charger de faire les élec-
tions avec le scrutin de liste, mais il ne po-
sera la question de cabinet qu'à la troisième
lecture, au cas peu probable où le scrutin
d'arrondissement serait écarté dans les deux
premières épreuves.
L'Assemblée est divisée en deux camps si
distincts sur -cette question, que l'on peut à
l'avance affirmer que, lors de la premiere ou
de la seconde lecture, celui des deux systèmes
qui l'emportera ne réunira certainement
qu'une faible majorité. Dès lors, M. le vice-
président du conseil a parfaitement raison de
vouloir attendre la troisième lecture pour
poser la quetion de cabinet, afin de ramener
À lui, dans les conditions les moins défavora-
ibles, les indécis, les timorés, tous ceux enfin
;pour qui le scrutin de liste n'est ni un ar-
bicie de foi, ni une question d'intérêt per-
sonnel.
̃» La rentrée des impôts s'opère tou-
jours dans des conditions exceptionnel-
les le mois de juillet a donné une plus-
value de huit millions de francs sur les
prévisions budgétaires.
Une petite note intéressante de la
Liberté.
Le BlacksiDQod's Magazine, qui se publie a
Edimbourg, avait, dans un article tres-éten-
du, intitulé » l'Etat de l'armée française »
attaqué, en termes -très-vifs, l'organisation de
notre armée.
Le Times répond aujourd'hui à cet article
par desargnmentstrss sérieux et irréfutables.
Il .démontre que cette réorganfsation n'a pas
eu pour but l'offensive, mais ne repose que
sur le.système défensif. Ainsi il constate que
tous les travaux accomplis jsuqu'à ce jour,
tremblotante, et vint de nouveau se ré-
f ugier -au coin du feu.
lin livre se trouvait sur le coin de la
cheminée, elle le prit machinalement et
l'ouvrit: ses yeux voulurent se fixer sur
les caractères. Effort inutile! sa pensée
était autre part. Le livre glissa de ses
mains et tomba sur le tapis; sa belle
tête ;se pencha sur sa main appuyée sur
le .bras du fauteuil; elle ferma les yeux
et resta dans cette attitude contempla-
tive et désolée. Bientôt deux larmes se
firent jour à travers ses paupières closes
et roulèrent comme des perles liquides
sur ses joues décolorées. Les rêves de
ses quinze ans étaient venus se placer
dans sa pensée, et les désillusions de la
réalité apportaient dans son cœur les
plus mornes tristesses. Ainsi son mari ne
l'aimait pas, il ne l'avait jamais aimée;
son retour vers elle n'avait été qu'une
comédie horrible et calculée dont elle
n'entrevoyait pas le but, mais à coup
sûr ce but devait être odieux, infâme;
il lui avait donné des rivales; il avait eu
des maîtresses; il en avait encore; il
était profondément vicieux! Et c'était
le baron Mittermann, l'associé de son
mari, qui lui avait fait ces terribles
confidences Et le baron un vieillard
qui eût pu être son aïeul, l'ami de sa
mèrel s'était cru autorisé à lui parler
comme on parle à une courtisane; il lui
avait offert de l'or; il avait pensé qu'elle
pouvait se vendre comme lès créatures
vénales qui font trafic de leur corps
Tout cela l'épouvantait et jetait la ter-
reur, la honte, le mépris, la colère, le
désespoir dans son âme. Parfois, elle se
prenait à douter de la réalité de toutes
ices choses et se croyait le jouet d'un
'épouvantable cauchemar que le réveil
allait faire disparaître.
Alors, elle ouvrait ses yeux et recon-
naissant qu'elle était bien éveillée, elle
refermait ses yeux aussitôt comme pour
chasser l'implacable vision.
Ce fut à ce moment que la femme de
ichambre annonça M. le comte de Pre-
vodal.
Mina fit un bond sur son fauteuil et
tdit à la servante
Je n'y suis pour personne!
Je prie madame de m'excuser, mais
comme je n'avais aucun ordre, j'ai dit à
M. le comte que Madame etait chez
elle.
Mina resta un instant irrésolue.
Puis, d'un mouvement fébrile, elle se
leva et dit à îa domestique
Priez M. le comte de Prévodal d'at-
tendre et venez m'aider è m'habiller.
Yiagt minutes plus tard, Mme Dachet
n'ont eu pour objet que de réparer les fortifi-
cations, d'achever les travaux de défense, et
de mettre le matériel en bon état.
Cela prouve que les étrangers jugent
très-bien. l'état des choses françaises
quand ils ne sont guidés par aucune
malveillance intéressée.
Le concours général qui clôt chaque
année la période des dix mois scolaires
est-le résultat d'une fondation de l'abbé
Legendre, secrétaire de l'archevêque de
Paris, François de Harlay, un homme.-
d'esprit qui a laissé des Mémoires curieux,
tant soit peu diffamatoires contre cer-
taines personnalités du XVIIe siècle. ·
Son testament, dont le Moniteur ana-
lyse les dispositions, créait des prix pour
trois pièces de prose française, trois
pièces de vers français, trois odes la-
tines et trois morceaux de musique à la
louange de la France et de ses plus
grands hommes, le tout choisi au con-
cours. Deux mille livres de rente étaient
affectées à ces prix.
La succession fut longtemps en litige,
et le Parlement finit par offrir le capital
laissé par l'abbé Legendre à l'Univer-
sité, qui l'accepta et en régla l'emploi.
Le concours fut établi pour être annuel, et
il ne comprit d'abord que les compositions
dont voici rémunération fort simple:
En rhétorique, quatre prix. Discours la-
tin, discours .français, vers latins, version
grecque.
En seconde, trois prix. Thème latin, vers
latins, version grecque.
En troisième, trois prix. Les mêmes.
Il n'y avait pas de prix d'honneur marqué
mais le discours latin s'en empara sur-le-
champ, le lauréat ayant été renvoyé « par
honneur, » sur l'estrade, au premier presi-
dent du Parlement, qui le couronna à la place
du recteur, et la tradition s'en étant suivie
sans relâche.
De 1747 à 1793, chaque année eut sa distri-
bution des prix du concours général. En 1793,
les lauréats parurent, le lendemain, à la barre
de la Convention, qui ordonna que leurs noms
seraient proclamés sur tous les théâtres de
Paris, le jour de la représentation gratuite
donnée pour l'anniversaire du 10 août. Mais
de 1794 à 1800, le concours disparaît. Repris
en 1801, il n'avait été jusqu'à nos jours inter-.
rompu qu'en 1815.
«% Le Gcwlois donne quelques détails
cnrifliiY. sot la façon dont est traité dans
sa prison le colonel Baker, héros de la
fâcheuse aventure dont nous avons en-
tretenu nos lecteurs
Jusqu'à la fin de sa peine il sera séparé des
autres prisonniers. Il pourra porter ses vête-
ments, faire venir du dehors sa nourriture et
meubler à sa convenance les deux pièces qui
lui ont été désignées comme prison. Il pourra
faire venir à ses frais un demi-litre devin par
jour et un litre de bière. Evidemment il ne
sera pas difficile au prisonnier, qui a des
banknotes, de dépasser ces doses réglemen-
taiaes et d'avoir également du vieux brandy,
du gin et d'autres liqueurs.
Le colonel n'est pas tenu de travailler. Il
n'aura ni à nettoyer son appartement, ni à
faire son lit. Ce service sera fait par un
employé do la prison. Il pourra recevoir tous
les journaux et faire venir tous les livres non
immoraux. Je serais très étonné qu'il ait la
désir d'en faire venir d'autres. Il pourra
écrire et recevoir des lettres, et tout ce qu'il
recevra ou enverra devra être préalablement
lu devant le gouverneur de la prison. Enfin
il pourra recevoir sa femme et les personnes
de sa famille et ses amis, de neuf heures du
matin,à six heures du soir.
«*« Le Temps publie une fois par se-
maine un feuilleton de Mme George
Sand, les Contes cVune granâ'mère. Celui
d'hier est charmant; il s'appelle la Fée
Poussière.
En voici le début.
Autrefois, il y a bien 'longtemps. mes chers
enfants, j'étais jeune et j'entendais souvent
les gens se plaindre d'une importune petite
vieille qui entrait par les fenêtres quand •on
l'avait chassée par les portes. Elle était si
fine et si menue, qu'on eut dit qu'elle flottait
au lieu de marcher, et mes -parents la com-
paraient à une petite fée. Les domestiques la
détestaient et la renvoyaient à coups de plu-
meau, mais on ne l'avait pas plus tôt délogée
d'une place qu'elle reparaissait à une autre.
Elle portait toujours une vilaine robe grise
traînante et une sorte de voile pâle que le
moindre vent faisait voltiger autour de sa
tête ébouriffée en mèches jaunâtres.
A force d'être persécutée, elle me faisait
pitié et je ifl laissais volontiers se reposer
dan;? mon piîtîî, j.a'din. bien qu'elle abimât
entrait dans le petit salon où Prosper,
tout anxieux mais fermement décidé à
faire l'aveu de sa passion, attendait la
femme du banquier.
A part une certaine pâleur, résultat de
l'insomnie, il ne restait sur la figure de
Mina aucune trace de ses douloureuses
préoccupations.
Madame, dit le comte de Prévodal,
dédaignant tout préliminaire et mar-
chant droit à son but, cette nuit, en dan-
sant avec vous, mes lèvres ont trahi mon
cœur, et un cri de suprême admiration
est sorti de ma bouche. A ce cri vous
avez répondu par deux mots qui ont été
pour moi une révélation. « Vous aussi !» a
avez vous exclamé; et dans ce moment,
quelque chose comme de la terreur,'le
souvenir d'un fait récent et plein
d'angoisse, s'est exprimé sur votre fi-
gure et dans votre regard. Qui donc a
osé vous dire que vous étiez belle? qui
donc a osé vous dire qu'il vous aimait?
L'imprévu de ces deux questions,
leur audace même, troubla au dernier
point Mme Dachet; elle voulut y ré-
pondre en femme offensée, et relevant
la tête, contempla un instant Prosper; i
mais le regard de celui-ci, à la fois doux
et plein de flammes fascinatrices, arrêta
son regard et la fit tressaillir. Elle se
croyait forte et toute indignée de. l'es-
pèce d'inquisition que M,. de Prévodal
voulait exercer sur sa pensée, et voilà
qu'elle se trouvait faible, presque sub-
juguée devant l'homme qui entrait si
brusquement dans son existence.
Il se fit une réaction violente en elle;
ses nerfs se détentirent, sa poitrine se
gonfla et des larmes involontaires jailli-
rent de ses yeux.
Il est incontestable qu'en ce moment
l'explosion de ses douleurs passées et de
celles que l'avenir pouvait lui infliger,
lui avait fait perdre la conscience de son
être et le sentiment de la présence de
Prosper.
Quand cette douleur se fut calmée,
Mina sentit l'une doses mains emprison.
née dans deux mains enfiévrées, aux
pulsations ardentes. Elle voulut la reti-
rer une résistance qu'elle ne put vain-
cre la retint malgré elle.
Alors Mme Dachet essaya de se lever
pour fuir cette étreinte, mais M. de Pré-
^vodal était à genoux à ses pieds; elle
retomba dans son fauteuil.
Vous êtes barbare lui dit-elle.
–Moi! s'écria le jeune homme, oui
je serais barbare en effet, si ces larmes
coulaient par moi, si ces sanglots, qui
me brisent le cœur, étaient nés d'une de
mes actions, si j'étais la cause de ce dé-
beaucoup mes fleurs. Je causais avec elle,
mais sans en pouvoir tirer une parole qui
eût le sens commun. Elle voulait toucher à
tout, disant qu'elle ne faisait que du bien. On
me reprochait de la tolérer, et quand je l'avais
laissée s'approcher de moi, on m'envoyait
laver et changer, on me menaçant de me don-
ner le nom qu'elle portait.
C'était un vilain nom que je redoutais beau-
coup. Elle était si malpropre qu'on prétendait
qu'elle couchait dans les balayures des mai-
sons et des rues, et, à cause de cela on la
nommait la fée Poussière.
Tout le conte est consacre à l'apologie
de la fée, qui maintient qu'elle vaut
mieux que sa mauvaise réputation, le
monde étant eh définitive une agglomé-
ration de poussière consolidée.
F. M.
INFORMATIONS
C'était hier le grand jour des distributions
de prix. A Louis-le-Grand à Saint-Louis, à
Henri IV, à Fontanes, à Stanislas, à Sainte-
Barbe et à Versailles, les lycéens accouraient,
les uns joyeux du triomphe public qu'ils al-
laient avoir, les autres déçus dans leurs espé-
rances, mais se consolant de leur insuccès par
la pensée des deux mois de liberté qui les at-
tendaient.
L'espace nous étant limité, nous nous con-
tenterons de passer successivement en revue
et sans grand détails les diverses distributions.
LYCÉE LOUIS-LE-GRAND
La distribution des prix du Grand-Collége
a eu lieu à onze heures, sous la présidence de
M. le préfet de la Seine, assisté de M. Manuel,
inspecteur de l'Académie de Paris.
M. Gaspard, professeur de troisième, a pro-
noncé le discours d'usage.
M. le préfet de la Seine a adressé à ses jeu-
nes auditeurs une allocution où l'on recon-
naissait à la fois le brillant lauréat de nos
concours universitaires et le spirituel avocat
dont le barreau garde encore le souvenir.
Voici les noms des élèves le plus souvent
couronnés
Mathématiques spéciales Jahan, Delsol, Ar-
thus,- Pralon, Jamais, Charpentier, Corbet, La-
garde.
Philosophie Bernard, Hamel. Putz, Souriau,
Auerbaoh, Alliaud, Servin.
Mathéinatiques élémentaires Bresse, Defrasse,
Dulimbert, Pourrai, Boutteville, Nughes, Stam-
meler.
Cours préparatoire Cadot, Peyrot, Galley.
Rhétoréquc Schœnfeld; Le Breton, Barbe,
Wurtz, Bpnafous, Jouffret, Breton, Chabot, Mar-
cotte.
Seconde Autonne, Lelièvre, Paris, Michelin,
Croiset, Salomon, Guenne, Bordas, "Voïnesco, Le-
moine, Duhamel, Bullier, Baudrillart, de Saint-
Auban.
Troisié7ne Bezançon, Lafon, Meunier, Dupont,
Janin, Bernès, Lucot, Casanova, Jacquinet, Biver,
̃Peyrol, Moreau, Lespagnol, de laBrye, Homalo.
Quatrième Le Breton, Selismann, Fradin, Des-
landes, Gauthier, Salomon, Vaubuisson.
La distribution des prix du Petit-Collège
avait e» lie» vendredi dernier,
LYCÉE FONTANES ̃>'̃
Au lycée Fontanes (ancien Bonaparte), qui
compte plus de seize cents élèves, la distribu-
tion des prix est scindée et double. Celle des
classes inférieures à la quatrième a eu lieu
avant-hier, sous la présidence de M. Legrand,
proviseur du lycée. Celle des classes supé-
rieures a été présidée hier par M. Martel, vice-
président de l'Assemblée nationale, assisté de
M. Roger, inspecteur de l'Académie de Paris.
Le discours d'usage a été prononcé par M.
Monginot, professeur de quatrième, agrégé
des classes supérieures.
Le prix de l'Association des anciens élèves a été
déeerné à l'élève Reinach (Salomon), de la classe
de philosophie.
Le prix Stourdza, fondé par Mme la princesse
Stourdza, en mémoire de son fils, décéde en 1863,
à l'élève Legrand (Adrien), de la classe de philo-
sophie.
Le prix de Guise, fondé par M. le duc d'Aumale
en mémoipe de son fils, décédé en 1872, à l'élève
Mussat (Krnest), .de la classe de mathématiques
élémentaires.
Les élèves les plus souvent nommés sont
Dans la division supérieure Soubeyran, Tro-
gneux, Barral,'Magnin, Villiers-Moriamé, Naltet,
an Frescheville, Babinet, Marielle (René), Legrand
(Adrien), Reinacli (Salomon), Debled, Crozier, Du-
fresne. Eleury, Laforest, de Saint-James (Henri),
Deslandes, Claveau, Brillouin, Goldsmith, de Mon-
therot, de Bon, de Sainte-Marie, Prétavoine, Odier,
Fleurot, Walpkenaër, Lecasble, de Norville, Mau-
rice Lévy, Guérin de Litteau, Hély d'Oissel, de
Pourtalès, de Montbrison, Warnier, de Marcere,
Golmet Daâge, Oppenheiin, Magnin, Lefèvre-Pon-
talis, Sallandrouze de Lamorn&ix.
Dans la division de grammaire Jouanneau
(Louis), Btmiloche, Regnaut, Desportes (Jean), Sau-
vage, EijfflàcB, Doseilligny (Paul), Jourda, Chaptal,
Anisson, Havard, Würtz, Desmezery, Lefèvre-
Pontalis (Eugène), Cornudet, etc.
Dans la division élémentaire Dufflot, Caille, Ma-
chado, Perret, Banès, Devaux, Combelles, Würtz.
sespoir violent. Mais larmes, sanglots,
désespoir cachent un mystère, une peine
secrète qui vient d'un autre, et cet autre,
je veux le connaître, car je vous aime et
je suis jaloux!
Une femme peut bien ne pas aimer
l'homme épris d'elle, mais elle consent
difficilement à laisser croire à l'amant
qui n'existe pas.
Il sembla à Mme Dachet qu'il suffirait
d'un mot pour la délivrer de cette situa-
tion pénible dont l'issue ne lui appa-
raissait pas nettement
Je n'aime personnel dit-elle.
L'homme amoureux est un singulier
animal! La seule assurance qu'un rival
n'est pas plus heureux que lui, peut,
parfois, le rendre parfaitement heureux,
ce qui tendrait à prouver que l'amour
n'est qu'un suprême égoïsme.
Prosper éprouva ce sentiment; mais
le doute entra aussitôt dans son cœur.
Jurez-le moi! s'écria-t-il.
Cette exigence était d'une imprudence
extrême.
Elle réveilla Mme Dachet de l'espèce
d'atonie qu'elle subissait: sa dignité de
femme se révolta.
D'un mouvement violent elle se dé-
gagea de l'étreinte de M. de Prévodal,
et, la joue empourprée, belle et fière,
elle dit au jeune homme
Ah I c'en est trop monsieur! Qui
vous a donné le droit de m'interroger?
Etes-vous mon mari? Etes-vous mon
amant? Ai-je donc été si faible tout-à-
l'heure que vous ayez pu penser que j 'au-
torisais votre conduite et que j'allais cé-
der à votre passion?
Elle fit un pas vers la porte.
Mais, plus prompt qu'elle, Prosper y
était déjà.
Mina le vit de nouveau à ses pieds,
cette fois timide et suppliant.
Pardonnez-moi, dit-il d'une voix
douce, et écoutez-moi/ `
Et comme Mina semblait hésitante, il
s'empressa d'ajouter
̃– Mon père est mort avant que je visse
le jour; ma naissance a coûté la vie à
ma mère. Je n'ai eu ni frère ni soeur, ni
amis de mon âge aimer. Toute ma vie,
jusqu'au jour où je suis arrivé à Paris,
s'est écoulée dans les vastes solitudes de
mon pauvre pays, ou en face de cette so-
litude plus vaste encore, l'Océan Lors-
que l'enfant à fait place à l'homme, lors-
que mon bcëvlt m'a révélé quela créa-
tur.e humaine n'était pas faite pour vivre
seule, qu'il y avait un Men supérieur à
la via aimer et être aime1! J'ai©ntendu
des voix sortir du ?sein fles ©aux, an mi-
lieu des airs,, des entrailles d© la terra,
LYCÉE SAINT-LOUIS
La distribution des prix du lycée Saint-
Louis a été présidée par M. le général Gresly,
chef de l'état-major général, assisté de M.
Fernet, inspecteur d'académie.
Le discours d'usage a été prononcé par-M.
J. Fougère, professeur de seconde, qui a rendu
hommage à la mémoire du dernier proviseur,
M. Joguet, qu'une mort imprévue enlevait, il
y a quelques mois, au lycée Saint-Louis.
M. le général Gresly a pris ensuite la pa-
role, et, dans une allocution ohaleureuse, il a
rappelé aux élèves la nécessité et les bienfaits
de l'ordre et du travail, qui font les hommes
solides et les nations puissantes.
Le prix Amiot, fondé en faveur de l'élève de-la
classe de mathématiques spéciales qui a eu dans
l'année la note moyenne la plus élevée en interro-
gations, a été décerné aux élèves Dez (Benjamin)
et Doscubes.
L'élève Puiseux, de la classe de mathématiques
spéciales, a obtenu le prix spécial que l'Associa-
tion d* anciens élèves décerne tous les ans à
l'élève sortant qui a paru le plus méritant par sa
conduite, son application gt ses succès.
Les élèves le plus souvent nommés ont été
Dans l'école préparatoire Bourquelot, Dez, Vas-
chy, Wallon, Priseux, Deslandes; Barbot, Fla-
mant, Floret, Pavie, Olive, Aviez, La Porte, Cam-
pardon, Robert, Lnzeux, Vignal; Bertier.
Au lycée littéraire Gallois, Geffroy, de Vari-
gny, Indre, Boyer, Renard, Dez, etc.
COLLÉOE STANISLAS
La distribution des prix a eu lieu, avec la
solennité ordinaire, sous la présidence de Mgr
Maret, évêque de Sura, primicier du chapitre
de Saint-Denis, assisté de M. Baret, inspec-
teur de l'Académie do Paris.
Le discours d'usage a été prononcé par M.
Segotid, professeur de philosophie. Il a choisi
pour sujet de son allocution l'Utilité, des va-
cances.
Mgr Maret a pris ensuite la parole. Il a
tracé en traits rapides l'historique du collége
Stanislas et sa physionomie actuelle.
Ensuite on a distribué les prix obtenus au
collège. Les élèves le plus souvent nommés
sont
Michel, Bonnet, de Mondésir, Durand de.Gévi-
gney, Foucault, Collas de Chatelperron, de la Jon-
quiere, Gallois, Barbier, Fourier, Rosselet, Corda,
Pozzo di Borgo, Nourrisson, Danjou, Rinck, de la
Tour, Germain, de Boissieu, Rivière, des Rotours,
Nouette-Delorme, Fontaine, Bretonneau, Delom, de
Sainte-Gertrude, Richard, Brooks, Stein, Brossard,
Vivet, de Rohan-Chabot, Astout, Houssin.
LYCÉE CHARLEMAGNE
La séance était présidée par M. le vicomte
Henri Delaborde, membre du conseil supé-
rieur de l'instruction publique, secrétaire
perpétuel de l'Académie des Beaux-Arts.
M. Drapeyron, professeur d'histoire, a pro-
noncé le discours d'usage.
Voici les élèves le plus souvent nommés
Cours des sciences Acher, Auber, Laroze, Char-
pentier, Dezuzeau, Janet, Weill (Horace), Michaux,
Picard, Rœderer.
Division supérieure des lettres Maucomble, De-
lafon, E. Lombard, Gachon, Lévy, Reboul, Du-
puich, Tellier, Delpeuch, de Picamilh, Defrance.
Division de granc9taaire Grenet, Savard,Genty,
Fouché, Allard, Marcadé, Becker, Prat"Reboul,
Dreyfus S., Erlanger, Provendier, Duval.
Classes élémentaires: Dumont, Kanh, Lange.
Rouxeville, Delesalle, Lévi (M.), Lévi (Alvarès),
Robineau, Combe, Fourcade.
Enseignement secondaire spécial: Bothrel, Gouin,
Jarland, Lussy, Tourette, Désandré, Boyer.
LYCÉE HENRI IV
La distribution des prix, au lycée Henri IV,
était présidée par M. Bardoux, sous-secré-
taire d'Etat au ministère de la justice, assisté
de M. Aubert Hix, inspecteur de l'Académie
de Paris.
M. Zivart, professeur d'histoire, chargé du
discours d'usage, avait pris pour sujet la
réforme de l'enseignement secondaire par
Henri IV.
Le lycée avait remporté la veille, au con-
cours général, six prix et trente accessits.
Les noms que nous avons entendu appeler
le plus fréquemment sont ceux des élèves
Barbarin, Blanchet (auquel est décernée la mé-
daille Naudet, Lequesne, qui a obtenu au con-
cours général le 1" prix des nouveaux en disser-
tatlon française; Gilot, André, Thomas, Meunier
(Charles), Dubois, à qui est décerné le prix dé
l'Association des anciens élèves Read, Salone,
Mellerio, Cuvillier, Paléologue, Closier, Maru,
Normand.
COLLÈGE DE SAINTE-BARDE
La cérémonie a eu lieu sous une tente spa-
cieuse préparée pour les élèves et leurs fa-
milles. Elle était présidée par M. Mézières,
ancien barbiste, membre de l'Académie fran-
çaise, entouré des membres du conseil d'ad-
ministration de Sainte-Barbe.
Le directeur, M. Dubief, a ouvert la séance
par un discours dans lequel il a indiqué l'uti-
lité des voyages et le profit que la jeunesse
pouvait en tirer pour compléter ses études.
Après lui, le président, M. Mézières, dans
une éloquente allocution, a montré le carac-
tère et les ressources de l'enseignement mul-
tiple donné aux élèves de Sainte-Barbe, l'es-
prit do l'institution, les bienfaits de son asso-
ciation amicale.
et ces voix m'appelaient: puis, millefan-
tômes charmants me sont apparus et
m'ont dit « Viens à nous. Nous som-
mes l'amour, la gloire, l'amitié, le bon-
heur, la vie enfin! J'étais libre, seul
au monde, riche. J'ai écouté ces
voix, je me suis mis à la poursuite
de ces visions enchanteresses, et je suis
venu à Paris où vous m'êtes apparue
comme la réalisation la plus parfaite de
ces divins fantômes. En vous voyant
pour la première fois, il m'a semblé que
je vous connaissais depuis longtemps,
que je retrouvais en vous une de mes
visions d'autrefois, la plus belle, la plus
parfaite, celle dont la voix faisait palpi-
ter mon cœur et frémir tout mon être,
mais avec cette différence que la réalité
était mille fois plus séduisante que l'oin-
bre, et je me suis pris à vous aimer de
cet amour jaloux, puissant et fougueux
qui ne souffre ni la rivalité, ni le par-
tage, ni l'obstacle que rien n'abat et
qui ne peut être ni dominé, ni vaincu.
Pouvais-je garder ce secret enfoui dans
mon cœur? Pouvais-je dire à mon re-
gard ferme-toi; à ma main lorsqu'elle
pressait la votre ne frémis pas; à mes
lèvres > gardez le silence; à tout mon
être sois indiflérend ? S'il est des lois
qui ordonnent pareilles choses, je ne
les connais pas et ne veux point les con-
naître. Ce sont des lois impies et sacri-
léges 1 Vous me demandez qui m'a donné
le droit de vous interroger ? Mon amour,
vos larmes de tout à l'heure qui m'ont
assez appris que vous étiez malheu-
reuse ces paroles sorties de votre bou-
che « Je n'aime personne 1 Je vous
adore et vous voulez que je ne sois point
ému de ces larmes, de ces souffrances 1
Vous voulez que je n'essaie point de
faire disparàître les unes et d'appaiser
les autres Votre cœur est sans affection,
il n'appartient à personne., et vous me
demandez de n'en point désirer la pos-
session, de ne pas chercher à y graver
mon souvenir! Oh! madame, c'est exi-
ger de la fleur qu'elle soit sans parfum,
du soleil'qu'il n'ait ni rayonnement ni
chaleur! Je pourrais vous obéir, que je
m'y refuserais avec une indomptable e
énergie, et si mon amour était un crime,
je jure ici que ce crime ne me laisserait
nul remords et que la perte de la vie
seule pourrait anéantir cet amour.
Il y avait bien des sophismes dans ces
paroles, mais il y avait encore davan-
tage de passion, et la fassion, en s'a-
dressant àu cœur, en le charmant, ne
;laisse point à l'intelligence la faculté de
discerner la vérité de Terreur.
li ne faudrait pas conclure de cette ob-
Les prix ont ensuite été proclamés par le
préfet des études.
Nous remarquons d'abord les noms des
lauréats du concours général
Sohœnfeld (Armand), Thionville (Eugène), Gai*
lian (Henri), Thoinot (Léon), Breton (Guillaume).
Lelièvre (Paul), Bullier (Eugène), Woïnesco (Geor-
ges), Paris (Pierre), Bezançon (Paul), Payrol (Reg
né). Deslandes (Georges), Gauthiez (Pierre), Séligfïi
mann (André). ̃ lîJt
Puis les noms des barbistes qui ont obtenu
le plus de prix au lycée Louis-le-Grand ̃
Arthus.Bellaisue, Habhe (Maurice), Gomte.Gomte.
Janet (Pierre), Ricquier, Cazanova, Renard, Jae-« =
quinet, Génin, Henriet, Dambeza, Janet (Jules),
Sisco, Gautier (Alphonse), Doux, Dietsch, Dufourt
Dans les classes de l'intérieur, les élèves la
plus souvent nommés sont
1" ÉCOLE PRÉPARATOIRE
Division de l'Ecole polytechnique: Mialaret, Tou-
tée. Division de l'Ecole centrale Jeanneney.
Archdea'csn. –Division de l'Ecole de Saint-Cyr$
Èercioux, Boullier. Division de l'Ecote fores-
tiére Le Dret. Elé:nelataires, polytech~aiques'
Getten, Antuszevicz. ̃ Elémentaires Hocquard,
Lédy.– Division de l'Ecole navale: Bersier, Cham-
penois, Forest. ̃:
1' GRAND COLLÉGE
Philosophie Desmazières, Périgois. Rhétori-
que Levassor, Leclère, Louis. Seconde Ber-
tier, Seigneurie. Troisième Mavroudy, Senet,
Dobussy, Picard. ̃ Cours préparatoire au bacca-
lauréat es sciences, 2e année Lang, Bourguignat"
1" année Amand, Legrand.
3° MOYEN COLLÈGE
Quatrième Ducamp, Gandillot, Rascol. Gin*
quièine Hennebert, Hache, Mauge, Duhalde,Net-
ter, Mullet.
4" ENSEIGNEMENT SPÉCIAL AU COMMERCE ET A
L'INDUSTRIE f
3» année -Balbiani, Deltour, Godart. an-
née Hua, Lebouvier, Alers. 1™ année ̃̃ Bend-
heim, Prieur.
La distribution des prix, du petit collége
(Sainte-Barbe-des-Champs) avait eu lieu di-
manche dernier, à Fontenay-aux-Roses, sous
la présidence de M. de Séligny.<•
COLLÈGE ROLLIN
La distribution des prix a été présidée par
M. Jacques, conseiller municipal, président
du conseil d'administration du collége, assisté
de M. Chevriaux, inspecteur d'Académie, dé-
légué du ministre de l'instruction publique,
et de MM. Combes, Lauth, Dr Level, Thorel,
membres du conseil municipal et du conseil
d'administration.
M. Bertrand, professeur suppléant de se-
conde, chargé do prononcer le discours d'u-
sage, a traité du véritable objel de l'instruc-
Mon.
M. Jacques, président, a résumé co qui,
pendant 1 année scolaire 1874-75, a particu-
lièrement intéressé le collége et l'adminis-
tration municipale la fondation de deux
prix faite par M. et Mme Tingry-Lehuby, en
mémoire de leurs fils Just et Gaston, anciens
élèves du collége, et « en reconnaissance des
soins qu'ils y avaient reçus » la promotion
du directeur au grade d'officier de la Légion
d'honneur, la nomination toute récente,
comme chevalier, de M. Bary, professeur de
seconde, etc. •̃.
Le prix fondé par l'Association amicale des an-
ciens élevés de Sainte- Barbe-Rollin, en faveur de
l'élève sortant qui s'est le plus distingué a été ob-
tenu par Etienne Pomey, de la classe de mathé-
matiques spéciales. 1
Le prix fondé par Mme Bonpieyre de Brou, a
été décerné à Frédéric Nicolas.
Les prix fondés par M. et Mme Tingry-Lehuby,
ont été décerné a Ernest Loyseleu et Charles
Velin.
Les élèves les plus souvent nommés sont dans
la division supérieure Loiseleur, Dougados, Ri-
chard, Pomey, Marrion-Corrard, Thouvenel, Hue-
Lacroix, Picard, Rambourg, Nayral de Bourgon,
Plé, Fraissinet, Gautier, Regnault, Devillers, de
Fontenilliat, Thomas de Colligny, Réalier-Dumas,
Sauvage, Delasalle (Georges), Calmels, Maillard.
Molinard (Armand), Grousset, Delasalle (Francis),
Velin.
Dans la division de grammaire Guillemin,
Giles-Murra Colin, Pomey, Valton, Lévis, Delau-
nay, Firino (André).
Dans la division élémentaire: Vincens, Texte,
Arthus. Fallou, Blondeau.
LYCÉE DE VERSAILLES
La distribution a été présidée par M. lé
maire de Versailles, assisté de M. Maréchal,
proviseur de lycée, et de l'inspecteur d'Aca-
démie. Sur l'estrade ont pris place Mgr Ma-,
bille, évêque de Versailles, le préfet de Seine.
et-Oise et plusieurs autres notabilités du dé-
partement.
Après le discours d'usage, prononcé par
M. Jully, on a procédé à la nomination des
lauréats.
Parmi les élèves le plus fréquemment nommés,
nous avons remarqué MM. Tangas, Norguet,
Fschbach, Alexandre Brocq, Lebert, Alfred Mon-
dain, Lesbazeilles, Tournadre, Lhost, Duval, Paul
onil, Bonnel, Manseron, Alfred Desfossés, Hum-
bert, Costé, de Laporte, Blondeau, Alexandre,
Piot, Cousin, Pernessin, Pigache, etc.
S. A. I. le grand-duc Constantin, accompa-
servation que Mme Dachet partageât
complétement l'enthousiasme de Pros-
per ce serait aller au-delà de la vérité.
Cependant elle était vivement émue; ce
chaud langage qui vibrait à ses oreilles
comme une musique célestej faisait fris-
sonner son corps et lui révélait les joies,
encore inconnues pour elle d'une pas-
sion vraie. Jadis, aux premiers jours de
son mariage, quelques lueurs de ces joies
lui étaient apparues, mais bientôt Pin-
différence de son mari, l'abandon dans
lequel il l'avait laissée, la vie solitaire
de recluse qu'elle avait menée, toutes
ces choses l'avaient replongée dans l'obs-
curité, et il n'était resté de la femme
qu'une ilote soumise, craintive et igno-
rante sans énergie pour le bien comme
pour le mal.
Mme Dachet subissait donc cette fasci-
nation que font naître, chez la femme sans
expérience, les paroles et le regard d'un
beau jeune homme vraiment amoureux.
L'audace même du langage de Prosper
augmentait son trouble et le portait
jusqu'à la terreur. Elle éprouvait une
sorte de stupeur mélangée d'un plaisir •
tout particulier et de vagues apçréhen- j }
sions son œil exprimait aussi bien i'in-
quiétude que la surprise. L'instant qui
allait suivre pouvait décider de sa vie.
Prosper quitta son attitude suppliante
et fit un pas vers Mme Dachet; ce mou-
vement rompit l'espèce de magnétisation
quelle subissait. D'un geste impératit
elle montra la porte à M. de Prevodal et
lui dit
Monsieur, je désire être seule et
vous dispense, pour l'avenir, de toute
visite chez moi.
Le congé était en bonne forme. '`
Prosper pâlit et eut une hésitatioa
d'un instant.
Mais l'homme bien élevé l'emporta
sur l'amoureux il salua et sortit à reca-
lons, comme s'il eût voulu que Mina ne
perdît rien de son désespoir.
Lorsqu'il fut dehors, Mme Dachet
s'affaissa sur le parquet; elle cacha sa
tête dans ses mains,et de grosses larmes
se firent jour entre ses doigts.
Pourquoi pleurait-elle ?
Pour répondre à cette question, il fau«
drait d'abord résoudre cette autre d'une
difficulté plus grande encore les fegi-
mes pleurent-elles par soulagement, p?r
joie ou par chagrin?
Que les savante décident f
Armand L&pofi(g&
[la suite A d$min\
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