Titre : Figaro : journal non politique
Éditeur : Figaro (Paris)
Date d'édition : 1875-03-23
Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication
Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 23 mars 1875 23 mars 1875
Description : 1875/03/23 (Numéro 82). 1875/03/23 (Numéro 82).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : BIPFPIG69 Collection numérique : BIPFPIG69
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Description : Collection numérique : France-Brésil Collection numérique : France-Brésil
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k2755335
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
22' Année 3' Série Numéro 82
:>>
Un Numéro 15 centimes.
Mardi 23 Mars 1873
DE VILLEMESSANT
Rédacteur en chef w
FRANCIS MAGNARD
Secrétaire de la Rédaction
RÉDACTION
De midi à minuit, rue Brouot, 26
£es manuscrits îie sont pas Ttnctto
BUREAUX
as, Rue urouot, ae
EnfaceauBégôt de Porcelaines et Faïences anglaises.
y^i: ^fLoué par ceux-ci, blâmé par ceux-là, me moquant des sots, bravant les méchants, je me hâte
71 ï de rire de tout. de peur d'être oblige d'en pleurer. » (Beaumarchais J
liai.] r ̃ ̃̃.̃;̃̃̃̃ ̃:
H. DE VILLEMESSANT
(Administrateur
A.GUIBERT
̃'̃' Contrôleur général chargé de la surveillance
(. ABONNEMENTS
Départements 3 mois îsfr.
Caris 3 mois ltî fr.
Départements et Gares 20 centimes.
XES ANNONCES ET RÉCLAMES
SOHT REÇUES CHEZ MMV BotUNGEN FILS ET Cie~"
Passage des Princes, et à l'Administration.
SOMMAIRE
GAZETTE DE Pahis Albert Wolff.
Écnos DE Paris Le, Masque de Fer.
Toujours M. Louis Veuillot Alfred d'Aunay.
Les Goèpes Alphonse Karr.
Télégrammes et Cobbespondakges Aug. Marcade.
Grave maladie du comte de Jarnac. Ca-
brera à Biarritz. Élections dans l'Yonne.
I,e duel de Vintimille. Obsèques de M. Barbet,
à Rouen.
LE Drame DE Cdverville.
PARIS AU JOUR LE JOUR F. il.
Ikfobmations Gaston Vassy, Obsèques de
M»" Ancelot.
LA BOURSE.
Ghroniq.de musicale Bénédict. Les soeurs Car-
lotina et Antonietta Badia.
La Soibée Théâtrale Un Monsieur de ^orchestre.
Courrier DES THÉÂTRES Jules Prével.
Fb0illeton Edmond Ârnous Rivière. ¥ne
Méprise du cœur.
GAZETTE DE PARIS
H faut varier ses plaisirs et prendre
les sujets de causerie où on les trouve.
Ce journal ne s'adresse ni à un parti, ni
à une seule classe de lecteurs. Les uns
s'intéressent de préférence à ceci, les
autres à.cela; mais, comme nous avons la
prétention d'écrire surtout pour les hom-
ipies de goût on nous saura peut-être gré
d'initier les lecteurs à la cuisine duSalon
qui ouvrira le 1" mai et dont nos con-
frères des Echos ont déjà parlé plus d'une
fois. Dans une ville comme Paris, où les
arts tiennent une si large place, l'ouver-
ture d'une Exposition de peinture est
toujours un gros événement il a son
contre-coup dans les pays étrangers, qui
ont les yeux fixés sur cette école fran-
çaise qui alimente un peu les galeries
européennes.
Pour le moment, la peinture est en
train d'être admirablement désorganisée
par M. le directeur des beaux-arts, qui,
à force de tout vouloir renouveler, dé-
molit les uns après les autres tous les
règlements pour mettre à leur place.
le désarroi le plus complet. Je n'ai pas
l'honneur de connaître M. de Chenne-
vières, mais, d'après le portrait qu'on
m'a fait de M. le directeur des beaux-
arts, il me serait doux de lui être pré-
senté un jour ou l'autre. C'est un revo-
lutionnaire en cravate blanche et en
gants paille, avec un gardénia à la bou-
tonnière et un bonnet phrygien en guise
de gibus, il tient au parti conservateur
par ses fonctions, au parti révolution-
naire par ses actes. M. de Chennevières
est comme un chef de division au mi-
nistère de l'intérieur qui aurait la mis-
sion de surveiller les turbulents et qui,
le soir venu, prononcerait des discours
dans les réunions publiques; il est à la
fois de la droite par sa naissance, son
éducation et sa position, et de la gauche
extrême par ses actes et par l'état-ma-
jor avance sur lequel il s'appuie de pré-
férence. L'Etat lui a confie la mission
de marcher à la tête de ce qu'il y a de e
plus élevé dans les arts, et il semble
ùTcaidre un plaisir extrême à déchaîner
les passions de tous les petits ambitieux.
Tout dernièrement on a vu M. de fihfin-
nevières protéger unepetitetempêtedans
an flacon d'huile. Un groupe d'esprits ta-
«ageurs ou égares, conduits par quelques
ons artistes qui ne savaient pas au juste
eux-mêmes ou on les conduisait, et par
quelques perturbateurs qui, non con-
tents d'exporter en Amérique aussi bien
que nos premiers commissionnaires en
marchandises, avaient essayé de fonder
cette fameuse société nationale desbeaux-
arts qui a disparu d'une façon si ridicule
avant d'avoir formulé ses immortels prin-
cipes. Messieurs les peintres, qui trouvent
que l'Etat ne fait jamais assez pour eux
quand il les décore à vingt-cinq anspour
des petits tableaux bien gentils en même
temps qu'un écrivain de la haute valeur
de M. de Bornier se trouvait abandonné
à ses propres forces, messieurs les pein-
tres, ou du moins un groupe nombreux
d'artistes, avaient conçu le dessein gi-
gantesque d'organiser eux-mêmes leurs
Expositions et de se décorer entre eux.
On avait trouvé une phrase banale pour
désigner cette tentative dont quelques
ambitieux devaient seuls profiter. Gela
s'appelait affranchir les arts de la tu-
telle de l'Etat. En d'autres mots, on vou-
lait abolir ce qui existe pour mettre à la
place le néant.
La cheville ouvrière de cette petite
émeute fut M. le directeur des beaux-
arts en personne. Tout d'abord cela
semble étrange et pourtant rien n'est
plus vrai. Le groupe turbulent qui vou-
lait s'emparer de la direction des beaux-
arts au détriment de l'Etat s'appuyait
précisément sur le fonctionnaire que le
gouvernement a chargé de la haute sur-
veillance des beaux-arts. A la vérité, M.
de Chennevières ne jouait pas un rôle
aetif dans le mouvement; mais le mou-
vement même s'appuyait sur des pro-
messes faites par M. le directeur des
beaux-arts, alors que, simple héritier
présomptif, il rêvait déjà le trône de la
peinture. On peut croire que, vu ses fonc-
tions otficielles, M. le directeur des
beaux-arts ne fut pas trop flatté de voir
son nom mis en avant par les soi-disant
réformateurs, mais c'est le châtiment de
tous ceux qui s'appuient sur la foule
d'être à un moment donné dévorés par
elle.
• Tel sera le triste sort de M. de Chenne-
vières, soyez-en bien certain. La nou-
velle constitution que M. le fonction-
naire a élaborée dans le silence du ca-
binet le met en hostilité ouverte avec
un groupe considérable d'artistes. On
sait qu'à la suite du Salon un certain
nombre de médailles, dont une d'hon-
neur, sont décernées aux artistes. M. de
Chennevières, à force de réformer, a
trouvé plaisant d'ajouter à ces récom-
penses une médaille de son invention
dite du Salon avec pension, permettant
au lauréat de se promener à travers l'I-
talie, c'est-à-dire à côté du prix Oe
*̃*̃̃̃ ̃* '"TE '»" Î VFin~n'llBllll^MI^^|î^^
Rome que décerne msilu^iir de
Chennevieres a voulu attacher son nom
à la créatien d'un autre prix de Rome
en dehors de l'Institut. On prévoit le ré-
sultat:la désorganisation complète de
l'Ecole des beaux-arts en créant à ceux
qui la dirigent une concurrence pour la
plus haute récompense dont ils dispo-
sent. C'est ainsi que le jury de l'exposition
de 1874 l'a compris en déclarant qu'il n'y
avait pas lieu de décerner le prix du
Salon. L'échec de M. de Ghennevières
fut complet.
#*#
Mais un directeur des beaux-arts qui
rêve la popularité ne s'arrête pas pour si
peu. Sachant que le jury de 1875 ne dé-
cernera pas plus que celui de l'année
dernière la fameuse médaille inventée
par lui, M. de Chennevières est monté à
cheval et, accompagné de tout son état-
major, il a fait son f8 Brumaire pacifi-
quement, en édictant un nouveau règle-
ment sur la composition du jury. Oa. sait
comment ce jury est élu. Les artistes
ayant eu une récompense le nomment
à la majorité des suffrages; ils saisissent
cette occasion pour donner un témoi-
gnage de sympathie aux plus dignes. A
peu d'exceptions près, les mêmes noms
reviennent tous les ans et on peut dire
de ce jury, librement consenti, qu'il
se trompe souvent, mais avec une en-
tière bonne foi.
Se trouvant en présence d'un jury
aussi récalcitrant à ses idées, M. de
Chennevières a imaginé un moyen in-
génieux de s'en débarrasser. Il a décrété
qu'au lieu de quinze jurés, les peintres
en nommeraient quarante-cinq, et que
sur ce nombre on en conserverait quinze
qu'on tirerait au hasard dans un cha-
peau comme on fait à la foire de Saint-
Cloud pour les amateurs qui voudraient
gagner ,un lapin vivant. Sur ces qua-
rante-cinq jurés, M. de Chennevieres
compte bien que le hasard lui recrutera
un jury de bonne volonté on peut, en
effet, supposer que le hasard ne ramè-
nera pas les quinze jurés récalcitrants à
la medaille du Salon. De plus, cette
combinaison contente trente ambitieux,
désireux de poser leurs candidatures
pour le jury, ce qui fait trente amis. Les
listes qui circulent sont réjouissantes;
sur quelques-unes on voit les noms de
petits peintres d'un genre aimé dans
les salons qui s'arrogent le droit de vou-
loir présider aux destinées des arts con-
temporains. Sur une de ces listes on
peut même voir le nom d'un estimable
négociant de Paris qui achète beaucoup
de tableaux et qui en vend encore plus.
La liste des quarante-cinq, imaginée
par M. de Chennevières, a éveillé toutes
ces féroces ambitions.
Toute la peinture contemporaine est
en émoi. Cela rappelle l'élaboration des
lois constitutionnelles à Versailles. On
se concerte, on parlemente, on se fait des
concessions. Admettez mon amateur
sur la liste du jury, dit l'un, et je ferai
voter tous mes amis pour vous Ce à
quoi l'autre répond –J'offre dix voix à
votre amateur si vous m'en garantissez
autant pour un ami qui meurt d'envie de
faire partie du jury.
̃ **# ̃'̃̃"
)
au iiuuttu ub toutes ces intrigues,
M. de Chennevières reste calme et ma-
jestueux comme un dieu antique surson
socle; il est convaincu d'avoir imaginé
un règlement qui devant la postérité
prendra une place définitive à côté des
immortels principes de 89. Si pénible
qu'il soit pour un journaliste d'ébranler
chez un fonctionnaire le contentement
de lui-même, il faut pourtant procéder
à cette besogne douloureuse. Le projet
de réforme que M. le directeur des
beaux-arts considère comme la plus
grande pensée de son règne menace de
doter le Salon de 1875 d'un de ces jurys
comme on n'en a vu à aucune époque et
sous aucun règne.
Rien n'est plus simple que de l'expli-
quer. Autrefois, quand les peintres n'a-
vaient que quinze jurés à nommer, ils
s'efforçaient de faire entrer dans leur
liste tant de peintres d'histoire, tant de
paysagistes, tant de peintres de genre
ou de nature morte. Dans son ensemble
cela constituait un jury parfait, appelé
par sa composition à rendre justice à
tous les genres. Les peintres procéde-
ront sans doute de la même façon pour
nommer les quarante-cinq; mais comme
sur le nombre on tirera au sort les quinze
jurés définitifs, il se pourrait fort bien
que le hasard fît, par exemple, sortir
quinze paysagistes de l'urne électorale
à laquelle M. de Chennevières confie la
réalisation de sa plus grande pensée.
Or, et ceci saute aux yeux, un jury pu-
rement composé de paysagistes ne serait
pas le chef-d'œuvre du genre. Vous
me direz qu'il n'est pas probable que le
hasard porte un coup si cruel à la plus
grande pensée de M. de Chennevières.
D'accord; mais, en courant ce danger, M.
le directeur des beaux-arts démontre
déjà à l'évidence combien il est péril-
leux d'élaborer dans le silence du cabi-
net des règlements nouveaux sans son-
ger aux conséquences qu'ils peuvent
avoir.
On nouspardonnerad'avoirparlé si lon-
guement d'une chose de si mince impor-
tance en apparence. Mais qu'on ne s'y
trompe pas les agissements d'un direc-
teur des beaux-arts ne sont pas dénués
d'intérêtpourungrandpays.Onaurabeau
dire et beau faire, dans un pays si profon-
dément artiste que celui-ci, la seule poli-
tique ne parviendra jamais ""à étouffer
complétementles choses de l'intelligence.
En étudiant l'histoire de la première
moitié de ce siècle, on se convaincra fa-
cilement que la gloire dé l'école fran-
çaise a jeté sur la nation un éclat
ijue la.politique ne lui a pas toujours
donné. Toutes les questions artisti-
ques ont donc une importance capi-
tale. Au milieu des émotions politi-
ques des dernières années, le gouver-
nement n'a pas toujours eu le temps
de s'occuper d'autres questions, et il
trouve son excuse dans les circons-
tances. Mais à présent que la politique
chôme3 il serait peut-être utile que le
faméoPitÉit atfgilant de l'autorité supé-
rieure se tournât un peu du côté des
beaux-arts, pour parer au désarroi com-
plet où les agissements de M. de Chen-
nevières conduisent lentement mais sû-
rements la peinture contemporaine. Cela
vaut bien la peine d'être étudié avec le
même soin qu'un amendement quel-
conque et peut-être avec plus de soin,
car dans ce pays, comme dans tous les
autres, les constitutions passent et les
œuvres d'art restent.
Albert Wolff.
»
Echos de Paris
II est impossible de pousser un peu
loin les querelles avec M. Louis Teuil-
lot qui a droit à tous les égards qu'on
réserve aux gens portant la robe; mais
nous serions curieux de savoir ce que
peut être un certain chevalier de Cham-
bon de Mésillac qui vient aujourd'hui à
la rescousse, sans que rien puisse justi-
fier son entrée dans le débat.
Nous allons nous livrer à une enquête
sur ce chevalier en attendant nous
prions l'Univers, qui s'estfait son truche-
ment, de vouloir bien lui transmettre la
proposition que voici
« La rédaction du Figaro invite avec
» instance le bouillant chevalier à venir
» en personne dans ses bureaux, rue
» Drouot, 26, traduire en français, les
» gravelures en vers italiens dont M.
» Veuillot n'a pas rougi d'infliger la lec-
» ture à sa clientèle ecclésiastique. »
L'expédition française envoyée à l'île
Campbell pour observer le passage de
Vénus sur le soleil a, comme on sait,
presque complétement échoué. Les ob-
servateurs ont pu à peine constater le
premier contact des deux astres. N.éan-
moins, ils sont revenus avee une mois-
son de documents scientifiques qui suf-
firait à illustrer une mission faite dans
les conditions ordinaires.
C'est ce qu'exposait hier soir lundi, à
l'Académie des sciences, M. Bouquet de
la Grye, un des savants envoyés à l'île
Campbell. Mais avant de le laisser
prendre place à la tribune, M. Frémy a
rendu un public et patriotique hommage
aux hommes d'élite qui, ayant en pers-
pective un échec presque assuré, ont su
néanmoins utiliser, au profit de la mé-
téorologie, de la physique générale et de
l'histoire naturelle, un séjour de trois
mois sous une latitude des plus ingrates.
Le naturaliste de l'expédition M.
Filhol, a rassemblé jusqu'à vingt-deux
caisses énormes de collections où fi-
gurent les animaux, des oiseaux surtout,
les plus étranges.
Aujourd'hui que la plupart des gens
du monde, même les plus observants en
fait de pratique religieuse, se font déli-
vrer, même pour la semaine sainte, des
permissions de ne pas faire maigre, sous
prétexte de santé, on pourra s'étonner
de l'abstinence rigoureuse suivie par les
Espagnols et que nous apprend M. Paul
de Saint-Victor dans la préface cru'il a
faite au catalogue d'une collection re-
marquable de tableaux anciens, celle de
M. Eduardo de loz Reyes et de M. R.
qui passera aux enchères jeudi
Un trait qui sent l'Espagne catholique du
dix-septième siècle, c'est la rigoureuse obser-
vance du carême indiquée par le tableau du
mois de mars, qui n'offre ài'appétit du spec-
tateur que des saumons et de la morue assai-
sonnés d'une poignée de noix. Autre détail ca-
ractéristique les fruits et les légumes, plus
abondants que la viande, défraient, en grande
partie, ce menu mensuel de l'année. Juillet et
août, septembre et octobre ne sont guère re-
présentés que par des choux-fleurs et des fi-
gues, des concombres et des citrons. On re-
connaît à ce régime la sobriété de la race. Au-
jourd'hui encore, en Espagne, aux plus
chauds mois de l'été, l'homme du peuple dîne
d'une fumée de cigarette et d'une tranche de
pastèque mordue à belles dents.
Il faut due, pour excuser nos catholi-
ques français, que cette sobriété naturelle
de la race espagnole facilite singulière-
ment son observance du carême.
Par ce temps de spectacldmanie qui
court, un directeur vient d'imaginer de
nouvelles représentations qui vont com-
bler de joie une foule de personnes.
On sait que depuis quelque temps, les
représentations du soir ne suffisant plus,
on a inauguré les représentations de
jour. Le succès a encouragé ces tentati-
ves. Mais cela n'était pas suffisant. Aussi
va-t-on bientôt organiser, sur une "des
scènes parisiennes, les représentations
du matin, destinées spécialement aux
étrangers qui, pris par leurs affaires
pendant le jour, et dînant en ville le
soir, n'ont pu aller au théâtre. On va leur
offrir des représentations commençant à
deux heures du matin et finissant à sept
heures, de façon à leur permettre de
quitter Paris par les premiers trains de
chemins de fer.
*f
Les spectateurs-voyageurs auront la
faculté de conserver avec eux dans leur
loge ou sous leur stalle, les sacs de nuit et
petites malles. Quant aux grosses malles,
elles seront gardées sans frais au ves-
tiaire du théâtre et rendues à la fin du
spectacle combinaison qui économisera
les frais d'une nuit à l'hôtel.
Les grandes compagnies de chemins de
fer enverront leurs omnibus au théâtre
afin de prendre les voyageurs.
**#
Ces mêmes compagnies, d'accord avec
l'administration du théâtre, se sont as-
suré le concours de cinq conférenciers
qui partiront sur les cinq grandes lignes
avec les voyageurs et feront pendant
le trajet des conférences sur la comédie
ou le drame qu'on aura entendu.
Quant aux artistes qui se résignent à
ces travaux forcés, on les réconfortera
après la représentation du matin, et avant.
celle du jour, à l'aide de bains russes, de
douches aromatiques, de massage, de
eroùte au pôt et de madère.
Nous recevons la lettre suivante
Monsieur,
Ne sachant comment vous expliquer l'exi-
fuïté de la mèche des bougies, vous avez cru
devoir l'attribuer à une gageure, à une mys-
tification des fabricants.
On serait, en effet, tenté de le croire tout
d'abord. Mais si l'on envisage que, grâce à
l'exiguité des mèches, il faut user quatre al-
lumettes au moins pour allumer une bougie,
ne serait-il pas plus logique et plus humain
de supposer que c'est par suite d'un petit
traité passé entre les marchands d'allumettes
et les marchands de bougies que ces diables
de mèches sont si courtes?
Agréez, etc.
Un de vos abonnés.
Il est très fort, notre abonné; et le
doute n'est plus permis!
M. de R. un de nos grands manieurs
d'argent passe à tort où à raison
pour avoir perdu use très grosse somme
a la liquidation dernière.
Vraie ou fausse, il est de son intérêt
que la nouvelle soit démentie, et voici
le truc qu'il a imaginé afin de continuer
à jeter de la poudre aux yeux
II a acheté pour Mme de R. chez un
bijoutier de la rue de la Paix, une pa-
rure de cinquante mille francs; mais il
n'en a pis pris livraison immédiate il a,
au contraire, recommandé de l'exposer
dans les vitrines, et, comme elle est or-
née des initiales de madame, le bijoutier
répond hardiment aux clients qui en-
trent chez lui et lui demandent
Pour qui cette merveille?
C'est pour Mme de R.
Un ingénieux procédé pour entretenir
son crédit.
Une maman tend hier à un petit gar-
çon de cinq ou six ans un sucrier rempli
de sucre
Prends-en un morceau, lui dit-elle.
Non, répondit l'enfant avec effort.
Pourquoi donc?
Parce que, je prendrais le plus
gros I avoua le jeune homme en bais-
sant les yeux.
LE MASQUE DE FER.
♦
TOUJOURS M. LOUIS YEUILLOT
Avant-hier, M. Louis Veuillot, aban-
donnant la polémique, passait la plume
à un des employés de r Univers. J'avais
bien envie de répondre que, nos bureaux
étant fermés le dimanche, je ne pouvais
recourir à son procédé. Mais j'ai pensé
qu'il est préférable de revenir au fond
même du débat, à la pièce que M. Veuil-
lot s'est procurée par des moyens ina-
vouables, et qu'il a publiée tronquée et
dénaturée avec une mauvaise foi évi-
dente.
Tout d'abord, M. Veuillot déclare qu'il
n'a pas eu la moindre peine à obtenir la
proclamation de Cabrera, et qu'on la lui
a apportée imprimée. Cette assertion est
évidemment fausse, cette proclamation
n'ayant pas été imprimée, ainsi que l'at-
teste cette lettre de l'imprimeur, M.
Chaix.
Monsieur,
Le numéro de samedi du Figaro contient
un article dans lequel vous dites qu'on a volé
dans l'imprimerie Chaix une épreuve d'un
document à imprimer pour la communiquer
au journal L'Univers.
Il résulte de l'enquête que j'ai faite qu'au-
cun tirage n'a eu lieu, et que les épreuves
ont été remises seulement aux personnes qui
avaient commandé le travail.
Si donc une indiscrétion a été commise à
ce sujet, elle ne l'a pas été dans mes ateliers.
Veuillez agréer, Monsieur, l'expression de
mes sentiments distingués.
A. CHAIX.
Â-ucwi tirage n'a eu lieu, dit M. Chaix.
M. Veuillot est donc pris en flagrant
délit de mensonge, car entre la parole
d'un honorable imprimeur comme M.
Chaix et la sienne, nul n'hésitera.
C'est sans doute quelque domestique
qui a fait le coup, et a vendu à M. Louis
Veuillot le fruit de son larcin.
L' Univers ajoute que, dans pareille cir-
constance, le Figaro n'eût pas hésité à
publier un document qu'on lui eût ap-
porté, sans en vérifier la provenance.
Sans doute le Figaro est indiscret. Mais
il n'aurait jamais l'idée de commettre
une indiscrétion dans le but de faire
échouer une tentative de pacification, et
de prolonger une guerre aussi inutile
que meurtrière et fratricide.
Ce que M. Veuillot n.'avoue pas ce
qu'il n'avouera jamais, c'est la falsifica-
tion à laquelle il s'est livré. Il avait sous
les yeux cette proclamation. Il savait
que dans deux ou trois jours elle allait
être lancée, et il prenait les devants en
la publiant de façon à donner le change
sur les sentiments véritables de son si-
gnataire.
Or, ce n'est pas le général Cabrera qui
nous donne la preuve de cette'falsifica-
tion. C'est l'Union qui nous la fournit en
publiant in extenso le document. En
comparant les deux textes, on peut
apprécier l'importance des suppressions
faites par M. Veuillot, et l'intention évi-
dente de leur auteur.
#*#
Voici donc le premier passage sup-
primé
« J'offenserais mes vieux amis, mes camara-
des, mes frères, je m'offenserais moi-même, si
je protestais de la droiture de mes intentions
et de la noblesse de mes sentiments, j »
Cette fierté de Cabrera" déplaisait à M.
Veuillot. Il a supprimé de même cette
réflexion
« Au-dessus du devoir d'une logique stérile,
il y a lé devoir d'une abnégation féconde, »
Ce raisonnement sain n'a pas convenu
au pieux journaliste. Il a aussi coupé
cette considération patriotique
« Faut-il mettre nos principes en pratique
sur les ruines de notre pays f »
Mais ce ne sont là que les bagatelles
de la porte comme on dit dans le monde
de M. Veuillot. Le saint homme élargit
ses ciseaux et enlève d'un seul coup ce
morceau capital
c Il est nécessaire, pour savoir ce que vous
valez, d'avoir vécu au milieu de vous, de con-
naître vos besoins, vos aspirations, en un mot,
de savoir que ce que vous défendez ce sont
les principes fondamentaux de toute société
honnête. Eh bien! je veux consacrer le reste
de ma vie, avec toute l'énergie propre à mon
caractère, à faire que le souverain a qui je
vais confier votre cause fasse justice a vos
aspirations que le gouvernement s'occupe
moins de politique et plus d'administration
qu'il pense moins aux villes et plus aux cam-
pagnes qu'il prenne souci de vos sentiments,
de votre éducation et de votre bien-être et
vous, vous pouvez m'aider dans cette entre-
prise, par laquelle je veux finir ma vie, en
donnant plus de force au principe d'autorité
et en rexcitant par votre force et votre exem-
ple à faire justice à tous.
i Si je croyais que par le chemin que nous
suivons nous puissions aller au triomphe,
mon sang ouvrirait votre route. Je suis né
pour vous, j'ai vécu pour vous, quelle gloire
plus grande que de mourir pour vous ? 2
» J'ai toujours été prêt à me placer à vos cô-
tés, à donner tout ce que je suis. On n'a
voulu ni de mes conseils ni de ma personne.
Loin de vous, dans ma retraite, je vous ai
suivis pas à pas, je vous ai vu sacrifier, et
mon âme s'envolait vers vous. Respectant la
volonté de Dieu, je me lamentais sur l'aveu-
glement qui rendait vos efforts stériles.
i J'aurais souhaité que la Providence vous
eût secondés. Pour ma part, j'ai accompli
mon devoir en tout temps en annonçant les
dangers et en donnant les conseils que mon
âge et mon passé m'obligeaient à donner. »
Voyez-vous comme M. Veuillot a bien
soin de cacher à ces pauvres paysans af-
folés l'intérêt que Cabrera leur porte 1
Ce qu'il faut leur cacher aussi, c'est que,
contrairement à ce qui a été dit le
Pape a refusé de bénir les carlistes. Voici
le passage:
« Nous sommes catholiques et cependant
nous n'avons même pas pu obtenir que le
chef de l'Église nous bénisse. »
M. Veuillot a pensé qu'il ne fallait pas
non plus que les carlistes sachent la vé-
rité sur l'issue de la lutte
« Dans cette situation la guerre pourra se
prolonger bien des années, et, -au bout du
compte, même en supposant le triomphe, nous
ne placerions notre drapeau que sur un mon-
ceau de ruines.
« Cette vérité est douloureuse, mais c'est la
vérité. »
Enfin, M. Veuillot a encore coupé ce
passage où les intentions du roi Al-
phonse sont nettement exposées
»Don Alphonse, qui, par des circonstances
providentielles, et sans être responsable, à
cause de son âge, de pareilles erreurs, a été
placé sur le trôae, éprouve un désir qui le
grandit la paix. Ses partisans l'ont secondé.
1 _ne ""n o+ tor ~"+,.eo qr1n"lT1~nf ''UI'\CJ ''UL1t,fnH
Les uns et les autres, admirant vos vertus,
reconnaissant votre loyauté ont cru qu'il
était nécessaire de terminer la lutte avec
une grande abnégation et un grand esprit de
justice. Ils ont fait connaître ces nobles in-
tentions, et moi, qui aurais pu abandonner
ceux qui m'ont .laisse dans l'oubli, j'ai voulu
par un grand sacrifice donner à tous
l'exemple. »
Telles sont les suppressions faites par
M. Veuillot au texte de Cabrera. En im-
primant cette proclamation ainsi déna-
turée, le pieux journaliste l'empêchait
de produire son effet sur les carlistes.
Comme on le pense bien, le journal offi-
ciel de l'insurrection publié à Estella
la reproduisait aussitôt, et si Cabrera
eût distribué quelques jours plus tard
son manifeste complet, aucun carliste
n'eût eu l'idée de le lire, chacun croyant
le connaître.
Voilà, preuves en main, ce qu'a fait
M. Louis Veuillot. Le saint homme peut
appeler cela du journalisme et prendre
un ton superbe avec ceux qui ne lui rap-
pellent que ses petites faiblesses. Pour
les honnêtes gens, il n'y a qu'une façon
de qualifier de tels actes. Ce sont tout
simplement des infamies!
Ah! que dirait donc M. Veuillot si un
journal comme le Figaro se permettait de
publier en le falsifiant un document po-
litique quelconque
Alfred d'AuBay.
LES GUÊPES1'
Puisque l'Assemblée va s'occuper de la
presse, parlons un peu de la presse.
J'y ai pris une part souvent assez ac-
tive depuis 1828, parfois combattant,
mais combattant en volontaire, parfois
me retirant de la mêlée et regardant la
bataille.
Il serait très étrange que je n'eusse pas
des opinions bien arrêtées, bien nettes à
ce sujet. #*#
Parlez à une bourgeoise d'une loge à
l'Opéra ou d'une invitation à un bal; un
sourire de satisfaction vient s'épanouir
sur son visage. Mais bientôt un nuage a
passé sur le soleil et éteint le rayon.
Qu'avez-vous?
Je n'ai pas une robe à « me mettre».
Mais si, répond le mari, tu as cette
robe de soie grise, que j'ai payée avant-
hier au magasin des Magots couronnés.
Tu as la bleue, que j'ai achetée si cher
au Singe vert.
Et la robe rose, pour laquelle ta cou-
turière m'a tant volé.
La femme lève les épaules sans ré-
pondre.
Mais, dit d'une voix caressante
l'ami du mari, vous avez cette robe de
[".) 14* année. 24e Livraison.
velours noir qui fait si bien ressortir la
neige de vos épaules.
Elle le regarde avec étonnement, elle
lui trouve l'air un peu bête, s'aperçoit
qu'il devient chauve, et pense pour la
première fois que son ami Ernest a des
cheveux magnifiques et .bien de l'es-
prit.
« N'avoir pas une robe à se mettre D
ça veut dire qu'on veut avoir à montrer
une robe neuve.
̃
De même le pouvoir, de temps en
temps, s'écrie
La presse m'attaque, me gêne, me
crible, me harcèle, m'asticote. Je n'ai
pas une cuirasse, je n'ai pas une loi à
« me mettre » demandons une loi, fai-
sons une loi.
Mais, pardon, vous en avez plu-
sieurs; vous avez celle de telle date
et celle de telle autre; =seulement,
vous ne les appliquez pas.
Dernièrement, je comparais, à ce pro.
pos, le pouvoir à un homme qui, un pa-
rapluie fermé à la main, se plaindrait
d'être mouillé.
Mais, mon brave homme, lui crie-
rais-je, ouvrez votre parapluie.
"V ̃̃
Ce n'est pas seulement le pouvok qu'il
faut protéger contre les excès de la presse,
c'est aussi les particuliers, c'est la so-
ciété.
Eh bien! ma conviction est inébran-
lable sur ce point pouvoir, particu-
lierset société peuvent être protégés con-
tre les abus de la presse par les lois
existantes. Quelques-unes seulement
peuvent être un peu expliquées.
Ainsi
10 La signature réelle.
L'anonymat et le pseudonymat n'abri-
tent pas seulement la lâcheté, ils font
disparaître en très grande partie la res-
ponsabilité, même au point de vue du
ben goût. L'homme qui signe ses
écrits de son vrai nom s'impose lui-
même des limites qu'il ne place que
beaucoup plus loin s'il ne signe pas ou
signe d'un faux nom.
Le pseudonyme ou l'anonyme est à
l'abri des représailles; il tire derrière un
mur, à travers une meurtrière, sur des
adversaires qui combattent à découvert
dans la plaine.
Quand un nom est usé ou sali, on en
prend un autre; ça permet de chan-
ger de parti, de principes, de dogmes, etc.
Une loi existe à ce sujet.
Eh bien! quand un journaliste est tra-
duit devant les tribunaux, ni le prési-
dent ni le ministère public ne font la
moindre allusion à cette loi. -En fait
de lois nouvelles, j'en ferais contre les
magistrats qui ne font pas respecter les
lois.
2° Le droit de réponse, le « commu-
niqué ».
Pourquoi un second nom pour un droit
qui est exactement le même! Veut-on
dire que le particulier répond et que le
pouvoir communique I
Pourquoi?
L'exercice du droit de réponse doit
être garanti autant au particulier qu'à
l'Etat, pas plus à l'Etat qu'au parti.
culier.
Tin i An Tin ni t, vt-h îrtnn^^nn-ï-f' £1 -wv a jw«-« aI
un journal « m accusait », il y a quel-
que temps, d'être l'inventeur de ces ré-
ponses qu'on appelle « communiqués ».
C'est vrai, et je m'en félicite.
Seulement, ça ne s'exécute pas tout à
fait comme je l'avais demandé. Je
voulais que ces réponses fussent brèves,
nettes; qu'elles n'eussent le ton ni rogue,
ni impérieux, ni dédaigneux je vou-
lais qu'elles fussent l'expression calme
de la vérité; je voulais qu'elles fus-
sent confiées à des hommes honnêtes,
lettrés et attachés spécialement à tel ou
tel ministère, avec un titre de secrétaires
du ministère.
**# ̃,̃“
Le droit de réponse, à peu près impos-
sible à éluder quand la réponse vient
d'un ministère, s'élude le plus souvent
quand c'est un particulier qui veut l'exer-
cer.-Le journaliste qui a émis des faits
controuvés ou une calomnie, souvent re-
fuse d'insérer la réponse. Il faut alors
accepter les ennuis d'un procès.- D'ail-
leurs, votre procès gagné ne le sera que
dans plusieurs mois, lorsque l'attaque
aura été oubliée; le public, déjà enclin
à s'amuser mieux de l'attaque que de la
défense, la défense fût-elle du tact au
tact, ne la lit plus du tout si elle ar-
rive après un long retard. D'ailleurs,
dans le procès, l'avocat du journal vous
injurie, vous diffame, etc.
Le plus souvent on recule devant les
lenteurs et les ennuis du procès.
On reste injurié, diffamé, calomnié,
insulté.
Pour remédier à cela, il faudrait que
la pénalité pour le refus d'insertion d'une
réponse fut telle que le journaliste n'o-
sât jamais en encourir le risque.
#
Mais soit qu'on le décide à insérer vo-
tre réponse, le plus souvent après un dé-
lai soit qu'on y soit condamné, le jour-
naliste réplique, vous attaque de nou-
veau vous répondez encore il re-
fuse votre réponse ou y répond par de
nouvelles attaques avec cette différence
qu'il se fait payer ses lignes et que vous
devez payer les vôtres au prix exorbitant
des annonces, si votre réponse dépasse
le double de l'attaque.
Le journaliste est rompu à cette es-
crime, vous y êtes tout à fait neuf.
C'est un duel entre deux hommes dont
l'un aurait un pistolet à silex à un coup,
et l'autre un revolver à six coups.
Le remède est simple; il est dans la
loi.
Devant tout tribunal, l'accusé a la pa.
rôle le dernier.
̃ **#' r '̃
L'avertissement est une bonne me-
sure, une mesure presque paternelle.
Si l'avertissement est dédaigné, la
suspension eten cas de récidive ou d'o-
piniâtreté ou de délits trop fréquents, la
suppression.
Quant à la calomnie, imprimée, à
:>>
Un Numéro 15 centimes.
Mardi 23 Mars 1873
DE VILLEMESSANT
Rédacteur en chef w
FRANCIS MAGNARD
Secrétaire de la Rédaction
RÉDACTION
De midi à minuit, rue Brouot, 26
£es manuscrits îie sont pas Ttnctto
BUREAUX
as, Rue urouot, ae
EnfaceauBégôt de Porcelaines et Faïences anglaises.
y^i: ^fLoué par ceux-ci, blâmé par ceux-là, me moquant des sots, bravant les méchants, je me hâte
71 ï de rire de tout. de peur d'être oblige d'en pleurer. » (Beaumarchais J
liai.] r ̃ ̃̃.̃;̃̃̃̃ ̃:
H. DE VILLEMESSANT
(Administrateur
A.GUIBERT
̃'̃' Contrôleur général chargé de la surveillance
(. ABONNEMENTS
Départements 3 mois îsfr.
Caris 3 mois ltî fr.
Départements et Gares 20 centimes.
XES ANNONCES ET RÉCLAMES
SOHT REÇUES CHEZ MMV BotUNGEN FILS ET Cie~"
Passage des Princes, et à l'Administration.
SOMMAIRE
GAZETTE DE Pahis Albert Wolff.
Écnos DE Paris Le, Masque de Fer.
Toujours M. Louis Veuillot Alfred d'Aunay.
Les Goèpes Alphonse Karr.
Télégrammes et Cobbespondakges Aug. Marcade.
Grave maladie du comte de Jarnac. Ca-
brera à Biarritz. Élections dans l'Yonne.
I,e duel de Vintimille. Obsèques de M. Barbet,
à Rouen.
LE Drame DE Cdverville.
PARIS AU JOUR LE JOUR F. il.
Ikfobmations Gaston Vassy, Obsèques de
M»" Ancelot.
LA BOURSE.
Ghroniq.de musicale Bénédict. Les soeurs Car-
lotina et Antonietta Badia.
La Soibée Théâtrale Un Monsieur de ^orchestre.
Courrier DES THÉÂTRES Jules Prével.
Fb0illeton Edmond Ârnous Rivière. ¥ne
Méprise du cœur.
GAZETTE DE PARIS
H faut varier ses plaisirs et prendre
les sujets de causerie où on les trouve.
Ce journal ne s'adresse ni à un parti, ni
à une seule classe de lecteurs. Les uns
s'intéressent de préférence à ceci, les
autres à.cela; mais, comme nous avons la
prétention d'écrire surtout pour les hom-
ipies de goût on nous saura peut-être gré
d'initier les lecteurs à la cuisine duSalon
qui ouvrira le 1" mai et dont nos con-
frères des Echos ont déjà parlé plus d'une
fois. Dans une ville comme Paris, où les
arts tiennent une si large place, l'ouver-
ture d'une Exposition de peinture est
toujours un gros événement il a son
contre-coup dans les pays étrangers, qui
ont les yeux fixés sur cette école fran-
çaise qui alimente un peu les galeries
européennes.
Pour le moment, la peinture est en
train d'être admirablement désorganisée
par M. le directeur des beaux-arts, qui,
à force de tout vouloir renouveler, dé-
molit les uns après les autres tous les
règlements pour mettre à leur place.
le désarroi le plus complet. Je n'ai pas
l'honneur de connaître M. de Chenne-
vières, mais, d'après le portrait qu'on
m'a fait de M. le directeur des beaux-
arts, il me serait doux de lui être pré-
senté un jour ou l'autre. C'est un revo-
lutionnaire en cravate blanche et en
gants paille, avec un gardénia à la bou-
tonnière et un bonnet phrygien en guise
de gibus, il tient au parti conservateur
par ses fonctions, au parti révolution-
naire par ses actes. M. de Chennevières
est comme un chef de division au mi-
nistère de l'intérieur qui aurait la mis-
sion de surveiller les turbulents et qui,
le soir venu, prononcerait des discours
dans les réunions publiques; il est à la
fois de la droite par sa naissance, son
éducation et sa position, et de la gauche
extrême par ses actes et par l'état-ma-
jor avance sur lequel il s'appuie de pré-
férence. L'Etat lui a confie la mission
de marcher à la tête de ce qu'il y a de e
plus élevé dans les arts, et il semble
ùTcaidre un plaisir extrême à déchaîner
les passions de tous les petits ambitieux.
Tout dernièrement on a vu M. de fihfin-
nevières protéger unepetitetempêtedans
an flacon d'huile. Un groupe d'esprits ta-
«ageurs ou égares, conduits par quelques
ons artistes qui ne savaient pas au juste
eux-mêmes ou on les conduisait, et par
quelques perturbateurs qui, non con-
tents d'exporter en Amérique aussi bien
que nos premiers commissionnaires en
marchandises, avaient essayé de fonder
cette fameuse société nationale desbeaux-
arts qui a disparu d'une façon si ridicule
avant d'avoir formulé ses immortels prin-
cipes. Messieurs les peintres, qui trouvent
que l'Etat ne fait jamais assez pour eux
quand il les décore à vingt-cinq anspour
des petits tableaux bien gentils en même
temps qu'un écrivain de la haute valeur
de M. de Bornier se trouvait abandonné
à ses propres forces, messieurs les pein-
tres, ou du moins un groupe nombreux
d'artistes, avaient conçu le dessein gi-
gantesque d'organiser eux-mêmes leurs
Expositions et de se décorer entre eux.
On avait trouvé une phrase banale pour
désigner cette tentative dont quelques
ambitieux devaient seuls profiter. Gela
s'appelait affranchir les arts de la tu-
telle de l'Etat. En d'autres mots, on vou-
lait abolir ce qui existe pour mettre à la
place le néant.
La cheville ouvrière de cette petite
émeute fut M. le directeur des beaux-
arts en personne. Tout d'abord cela
semble étrange et pourtant rien n'est
plus vrai. Le groupe turbulent qui vou-
lait s'emparer de la direction des beaux-
arts au détriment de l'Etat s'appuyait
précisément sur le fonctionnaire que le
gouvernement a chargé de la haute sur-
veillance des beaux-arts. A la vérité, M.
de Chennevières ne jouait pas un rôle
aetif dans le mouvement; mais le mou-
vement même s'appuyait sur des pro-
messes faites par M. le directeur des
beaux-arts, alors que, simple héritier
présomptif, il rêvait déjà le trône de la
peinture. On peut croire que, vu ses fonc-
tions otficielles, M. le directeur des
beaux-arts ne fut pas trop flatté de voir
son nom mis en avant par les soi-disant
réformateurs, mais c'est le châtiment de
tous ceux qui s'appuient sur la foule
d'être à un moment donné dévorés par
elle.
• Tel sera le triste sort de M. de Chenne-
vières, soyez-en bien certain. La nou-
velle constitution que M. le fonction-
naire a élaborée dans le silence du ca-
binet le met en hostilité ouverte avec
un groupe considérable d'artistes. On
sait qu'à la suite du Salon un certain
nombre de médailles, dont une d'hon-
neur, sont décernées aux artistes. M. de
Chennevières, à force de réformer, a
trouvé plaisant d'ajouter à ces récom-
penses une médaille de son invention
dite du Salon avec pension, permettant
au lauréat de se promener à travers l'I-
talie, c'est-à-dire à côté du prix Oe
*̃*̃̃̃ ̃* '"TE '»" Î VFin~n'llBllll^MI^^|î^^
Rome que décerne msilu^iir de
Chennevieres a voulu attacher son nom
à la créatien d'un autre prix de Rome
en dehors de l'Institut. On prévoit le ré-
sultat:la désorganisation complète de
l'Ecole des beaux-arts en créant à ceux
qui la dirigent une concurrence pour la
plus haute récompense dont ils dispo-
sent. C'est ainsi que le jury de l'exposition
de 1874 l'a compris en déclarant qu'il n'y
avait pas lieu de décerner le prix du
Salon. L'échec de M. de Ghennevières
fut complet.
#*#
Mais un directeur des beaux-arts qui
rêve la popularité ne s'arrête pas pour si
peu. Sachant que le jury de 1875 ne dé-
cernera pas plus que celui de l'année
dernière la fameuse médaille inventée
par lui, M. de Chennevières est monté à
cheval et, accompagné de tout son état-
major, il a fait son f8 Brumaire pacifi-
quement, en édictant un nouveau règle-
ment sur la composition du jury. Oa. sait
comment ce jury est élu. Les artistes
ayant eu une récompense le nomment
à la majorité des suffrages; ils saisissent
cette occasion pour donner un témoi-
gnage de sympathie aux plus dignes. A
peu d'exceptions près, les mêmes noms
reviennent tous les ans et on peut dire
de ce jury, librement consenti, qu'il
se trompe souvent, mais avec une en-
tière bonne foi.
Se trouvant en présence d'un jury
aussi récalcitrant à ses idées, M. de
Chennevières a imaginé un moyen in-
génieux de s'en débarrasser. Il a décrété
qu'au lieu de quinze jurés, les peintres
en nommeraient quarante-cinq, et que
sur ce nombre on en conserverait quinze
qu'on tirerait au hasard dans un cha-
peau comme on fait à la foire de Saint-
Cloud pour les amateurs qui voudraient
gagner ,un lapin vivant. Sur ces qua-
rante-cinq jurés, M. de Chennevieres
compte bien que le hasard lui recrutera
un jury de bonne volonté on peut, en
effet, supposer que le hasard ne ramè-
nera pas les quinze jurés récalcitrants à
la medaille du Salon. De plus, cette
combinaison contente trente ambitieux,
désireux de poser leurs candidatures
pour le jury, ce qui fait trente amis. Les
listes qui circulent sont réjouissantes;
sur quelques-unes on voit les noms de
petits peintres d'un genre aimé dans
les salons qui s'arrogent le droit de vou-
loir présider aux destinées des arts con-
temporains. Sur une de ces listes on
peut même voir le nom d'un estimable
négociant de Paris qui achète beaucoup
de tableaux et qui en vend encore plus.
La liste des quarante-cinq, imaginée
par M. de Chennevières, a éveillé toutes
ces féroces ambitions.
Toute la peinture contemporaine est
en émoi. Cela rappelle l'élaboration des
lois constitutionnelles à Versailles. On
se concerte, on parlemente, on se fait des
concessions. Admettez mon amateur
sur la liste du jury, dit l'un, et je ferai
voter tous mes amis pour vous Ce à
quoi l'autre répond –J'offre dix voix à
votre amateur si vous m'en garantissez
autant pour un ami qui meurt d'envie de
faire partie du jury.
̃ **# ̃'̃̃"
)
au iiuuttu ub toutes ces intrigues,
M. de Chennevières reste calme et ma-
jestueux comme un dieu antique surson
socle; il est convaincu d'avoir imaginé
un règlement qui devant la postérité
prendra une place définitive à côté des
immortels principes de 89. Si pénible
qu'il soit pour un journaliste d'ébranler
chez un fonctionnaire le contentement
de lui-même, il faut pourtant procéder
à cette besogne douloureuse. Le projet
de réforme que M. le directeur des
beaux-arts considère comme la plus
grande pensée de son règne menace de
doter le Salon de 1875 d'un de ces jurys
comme on n'en a vu à aucune époque et
sous aucun règne.
Rien n'est plus simple que de l'expli-
quer. Autrefois, quand les peintres n'a-
vaient que quinze jurés à nommer, ils
s'efforçaient de faire entrer dans leur
liste tant de peintres d'histoire, tant de
paysagistes, tant de peintres de genre
ou de nature morte. Dans son ensemble
cela constituait un jury parfait, appelé
par sa composition à rendre justice à
tous les genres. Les peintres procéde-
ront sans doute de la même façon pour
nommer les quarante-cinq; mais comme
sur le nombre on tirera au sort les quinze
jurés définitifs, il se pourrait fort bien
que le hasard fît, par exemple, sortir
quinze paysagistes de l'urne électorale
à laquelle M. de Chennevières confie la
réalisation de sa plus grande pensée.
Or, et ceci saute aux yeux, un jury pu-
rement composé de paysagistes ne serait
pas le chef-d'œuvre du genre. Vous
me direz qu'il n'est pas probable que le
hasard porte un coup si cruel à la plus
grande pensée de M. de Chennevières.
D'accord; mais, en courant ce danger, M.
le directeur des beaux-arts démontre
déjà à l'évidence combien il est péril-
leux d'élaborer dans le silence du cabi-
net des règlements nouveaux sans son-
ger aux conséquences qu'ils peuvent
avoir.
On nouspardonnerad'avoirparlé si lon-
guement d'une chose de si mince impor-
tance en apparence. Mais qu'on ne s'y
trompe pas les agissements d'un direc-
teur des beaux-arts ne sont pas dénués
d'intérêtpourungrandpays.Onaurabeau
dire et beau faire, dans un pays si profon-
dément artiste que celui-ci, la seule poli-
tique ne parviendra jamais ""à étouffer
complétementles choses de l'intelligence.
En étudiant l'histoire de la première
moitié de ce siècle, on se convaincra fa-
cilement que la gloire dé l'école fran-
çaise a jeté sur la nation un éclat
ijue la.politique ne lui a pas toujours
donné. Toutes les questions artisti-
ques ont donc une importance capi-
tale. Au milieu des émotions politi-
ques des dernières années, le gouver-
nement n'a pas toujours eu le temps
de s'occuper d'autres questions, et il
trouve son excuse dans les circons-
tances. Mais à présent que la politique
chôme3 il serait peut-être utile que le
faméoPitÉit atfgilant de l'autorité supé-
rieure se tournât un peu du côté des
beaux-arts, pour parer au désarroi com-
plet où les agissements de M. de Chen-
nevières conduisent lentement mais sû-
rements la peinture contemporaine. Cela
vaut bien la peine d'être étudié avec le
même soin qu'un amendement quel-
conque et peut-être avec plus de soin,
car dans ce pays, comme dans tous les
autres, les constitutions passent et les
œuvres d'art restent.
Albert Wolff.
»
Echos de Paris
II est impossible de pousser un peu
loin les querelles avec M. Louis Teuil-
lot qui a droit à tous les égards qu'on
réserve aux gens portant la robe; mais
nous serions curieux de savoir ce que
peut être un certain chevalier de Cham-
bon de Mésillac qui vient aujourd'hui à
la rescousse, sans que rien puisse justi-
fier son entrée dans le débat.
Nous allons nous livrer à une enquête
sur ce chevalier en attendant nous
prions l'Univers, qui s'estfait son truche-
ment, de vouloir bien lui transmettre la
proposition que voici
« La rédaction du Figaro invite avec
» instance le bouillant chevalier à venir
» en personne dans ses bureaux, rue
» Drouot, 26, traduire en français, les
» gravelures en vers italiens dont M.
» Veuillot n'a pas rougi d'infliger la lec-
» ture à sa clientèle ecclésiastique. »
L'expédition française envoyée à l'île
Campbell pour observer le passage de
Vénus sur le soleil a, comme on sait,
presque complétement échoué. Les ob-
servateurs ont pu à peine constater le
premier contact des deux astres. N.éan-
moins, ils sont revenus avee une mois-
son de documents scientifiques qui suf-
firait à illustrer une mission faite dans
les conditions ordinaires.
C'est ce qu'exposait hier soir lundi, à
l'Académie des sciences, M. Bouquet de
la Grye, un des savants envoyés à l'île
Campbell. Mais avant de le laisser
prendre place à la tribune, M. Frémy a
rendu un public et patriotique hommage
aux hommes d'élite qui, ayant en pers-
pective un échec presque assuré, ont su
néanmoins utiliser, au profit de la mé-
téorologie, de la physique générale et de
l'histoire naturelle, un séjour de trois
mois sous une latitude des plus ingrates.
Le naturaliste de l'expédition M.
Filhol, a rassemblé jusqu'à vingt-deux
caisses énormes de collections où fi-
gurent les animaux, des oiseaux surtout,
les plus étranges.
Aujourd'hui que la plupart des gens
du monde, même les plus observants en
fait de pratique religieuse, se font déli-
vrer, même pour la semaine sainte, des
permissions de ne pas faire maigre, sous
prétexte de santé, on pourra s'étonner
de l'abstinence rigoureuse suivie par les
Espagnols et que nous apprend M. Paul
de Saint-Victor dans la préface cru'il a
faite au catalogue d'une collection re-
marquable de tableaux anciens, celle de
M. Eduardo de loz Reyes et de M. R.
qui passera aux enchères jeudi
Un trait qui sent l'Espagne catholique du
dix-septième siècle, c'est la rigoureuse obser-
vance du carême indiquée par le tableau du
mois de mars, qui n'offre ài'appétit du spec-
tateur que des saumons et de la morue assai-
sonnés d'une poignée de noix. Autre détail ca-
ractéristique les fruits et les légumes, plus
abondants que la viande, défraient, en grande
partie, ce menu mensuel de l'année. Juillet et
août, septembre et octobre ne sont guère re-
présentés que par des choux-fleurs et des fi-
gues, des concombres et des citrons. On re-
connaît à ce régime la sobriété de la race. Au-
jourd'hui encore, en Espagne, aux plus
chauds mois de l'été, l'homme du peuple dîne
d'une fumée de cigarette et d'une tranche de
pastèque mordue à belles dents.
Il faut due, pour excuser nos catholi-
ques français, que cette sobriété naturelle
de la race espagnole facilite singulière-
ment son observance du carême.
Par ce temps de spectacldmanie qui
court, un directeur vient d'imaginer de
nouvelles représentations qui vont com-
bler de joie une foule de personnes.
On sait que depuis quelque temps, les
représentations du soir ne suffisant plus,
on a inauguré les représentations de
jour. Le succès a encouragé ces tentati-
ves. Mais cela n'était pas suffisant. Aussi
va-t-on bientôt organiser, sur une "des
scènes parisiennes, les représentations
du matin, destinées spécialement aux
étrangers qui, pris par leurs affaires
pendant le jour, et dînant en ville le
soir, n'ont pu aller au théâtre. On va leur
offrir des représentations commençant à
deux heures du matin et finissant à sept
heures, de façon à leur permettre de
quitter Paris par les premiers trains de
chemins de fer.
*f
Les spectateurs-voyageurs auront la
faculté de conserver avec eux dans leur
loge ou sous leur stalle, les sacs de nuit et
petites malles. Quant aux grosses malles,
elles seront gardées sans frais au ves-
tiaire du théâtre et rendues à la fin du
spectacle combinaison qui économisera
les frais d'une nuit à l'hôtel.
Les grandes compagnies de chemins de
fer enverront leurs omnibus au théâtre
afin de prendre les voyageurs.
**#
Ces mêmes compagnies, d'accord avec
l'administration du théâtre, se sont as-
suré le concours de cinq conférenciers
qui partiront sur les cinq grandes lignes
avec les voyageurs et feront pendant
le trajet des conférences sur la comédie
ou le drame qu'on aura entendu.
Quant aux artistes qui se résignent à
ces travaux forcés, on les réconfortera
après la représentation du matin, et avant.
celle du jour, à l'aide de bains russes, de
douches aromatiques, de massage, de
eroùte au pôt et de madère.
Nous recevons la lettre suivante
Monsieur,
Ne sachant comment vous expliquer l'exi-
fuïté de la mèche des bougies, vous avez cru
devoir l'attribuer à une gageure, à une mys-
tification des fabricants.
On serait, en effet, tenté de le croire tout
d'abord. Mais si l'on envisage que, grâce à
l'exiguité des mèches, il faut user quatre al-
lumettes au moins pour allumer une bougie,
ne serait-il pas plus logique et plus humain
de supposer que c'est par suite d'un petit
traité passé entre les marchands d'allumettes
et les marchands de bougies que ces diables
de mèches sont si courtes?
Agréez, etc.
Un de vos abonnés.
Il est très fort, notre abonné; et le
doute n'est plus permis!
M. de R. un de nos grands manieurs
d'argent passe à tort où à raison
pour avoir perdu use très grosse somme
a la liquidation dernière.
Vraie ou fausse, il est de son intérêt
que la nouvelle soit démentie, et voici
le truc qu'il a imaginé afin de continuer
à jeter de la poudre aux yeux
II a acheté pour Mme de R. chez un
bijoutier de la rue de la Paix, une pa-
rure de cinquante mille francs; mais il
n'en a pis pris livraison immédiate il a,
au contraire, recommandé de l'exposer
dans les vitrines, et, comme elle est or-
née des initiales de madame, le bijoutier
répond hardiment aux clients qui en-
trent chez lui et lui demandent
Pour qui cette merveille?
C'est pour Mme de R.
Un ingénieux procédé pour entretenir
son crédit.
Une maman tend hier à un petit gar-
çon de cinq ou six ans un sucrier rempli
de sucre
Prends-en un morceau, lui dit-elle.
Non, répondit l'enfant avec effort.
Pourquoi donc?
Parce que, je prendrais le plus
gros I avoua le jeune homme en bais-
sant les yeux.
LE MASQUE DE FER.
♦
TOUJOURS M. LOUIS YEUILLOT
Avant-hier, M. Louis Veuillot, aban-
donnant la polémique, passait la plume
à un des employés de r Univers. J'avais
bien envie de répondre que, nos bureaux
étant fermés le dimanche, je ne pouvais
recourir à son procédé. Mais j'ai pensé
qu'il est préférable de revenir au fond
même du débat, à la pièce que M. Veuil-
lot s'est procurée par des moyens ina-
vouables, et qu'il a publiée tronquée et
dénaturée avec une mauvaise foi évi-
dente.
Tout d'abord, M. Veuillot déclare qu'il
n'a pas eu la moindre peine à obtenir la
proclamation de Cabrera, et qu'on la lui
a apportée imprimée. Cette assertion est
évidemment fausse, cette proclamation
n'ayant pas été imprimée, ainsi que l'at-
teste cette lettre de l'imprimeur, M.
Chaix.
Monsieur,
Le numéro de samedi du Figaro contient
un article dans lequel vous dites qu'on a volé
dans l'imprimerie Chaix une épreuve d'un
document à imprimer pour la communiquer
au journal L'Univers.
Il résulte de l'enquête que j'ai faite qu'au-
cun tirage n'a eu lieu, et que les épreuves
ont été remises seulement aux personnes qui
avaient commandé le travail.
Si donc une indiscrétion a été commise à
ce sujet, elle ne l'a pas été dans mes ateliers.
Veuillez agréer, Monsieur, l'expression de
mes sentiments distingués.
A. CHAIX.
Â-ucwi tirage n'a eu lieu, dit M. Chaix.
M. Veuillot est donc pris en flagrant
délit de mensonge, car entre la parole
d'un honorable imprimeur comme M.
Chaix et la sienne, nul n'hésitera.
C'est sans doute quelque domestique
qui a fait le coup, et a vendu à M. Louis
Veuillot le fruit de son larcin.
L' Univers ajoute que, dans pareille cir-
constance, le Figaro n'eût pas hésité à
publier un document qu'on lui eût ap-
porté, sans en vérifier la provenance.
Sans doute le Figaro est indiscret. Mais
il n'aurait jamais l'idée de commettre
une indiscrétion dans le but de faire
échouer une tentative de pacification, et
de prolonger une guerre aussi inutile
que meurtrière et fratricide.
Ce que M. Veuillot n.'avoue pas ce
qu'il n'avouera jamais, c'est la falsifica-
tion à laquelle il s'est livré. Il avait sous
les yeux cette proclamation. Il savait
que dans deux ou trois jours elle allait
être lancée, et il prenait les devants en
la publiant de façon à donner le change
sur les sentiments véritables de son si-
gnataire.
Or, ce n'est pas le général Cabrera qui
nous donne la preuve de cette'falsifica-
tion. C'est l'Union qui nous la fournit en
publiant in extenso le document. En
comparant les deux textes, on peut
apprécier l'importance des suppressions
faites par M. Veuillot, et l'intention évi-
dente de leur auteur.
#*#
Voici donc le premier passage sup-
primé
« J'offenserais mes vieux amis, mes camara-
des, mes frères, je m'offenserais moi-même, si
je protestais de la droiture de mes intentions
et de la noblesse de mes sentiments, j »
Cette fierté de Cabrera" déplaisait à M.
Veuillot. Il a supprimé de même cette
réflexion
« Au-dessus du devoir d'une logique stérile,
il y a lé devoir d'une abnégation féconde, »
Ce raisonnement sain n'a pas convenu
au pieux journaliste. Il a aussi coupé
cette considération patriotique
« Faut-il mettre nos principes en pratique
sur les ruines de notre pays f »
Mais ce ne sont là que les bagatelles
de la porte comme on dit dans le monde
de M. Veuillot. Le saint homme élargit
ses ciseaux et enlève d'un seul coup ce
morceau capital
c Il est nécessaire, pour savoir ce que vous
valez, d'avoir vécu au milieu de vous, de con-
naître vos besoins, vos aspirations, en un mot,
de savoir que ce que vous défendez ce sont
les principes fondamentaux de toute société
honnête. Eh bien! je veux consacrer le reste
de ma vie, avec toute l'énergie propre à mon
caractère, à faire que le souverain a qui je
vais confier votre cause fasse justice a vos
aspirations que le gouvernement s'occupe
moins de politique et plus d'administration
qu'il pense moins aux villes et plus aux cam-
pagnes qu'il prenne souci de vos sentiments,
de votre éducation et de votre bien-être et
vous, vous pouvez m'aider dans cette entre-
prise, par laquelle je veux finir ma vie, en
donnant plus de force au principe d'autorité
et en rexcitant par votre force et votre exem-
ple à faire justice à tous.
i Si je croyais que par le chemin que nous
suivons nous puissions aller au triomphe,
mon sang ouvrirait votre route. Je suis né
pour vous, j'ai vécu pour vous, quelle gloire
plus grande que de mourir pour vous ? 2
» J'ai toujours été prêt à me placer à vos cô-
tés, à donner tout ce que je suis. On n'a
voulu ni de mes conseils ni de ma personne.
Loin de vous, dans ma retraite, je vous ai
suivis pas à pas, je vous ai vu sacrifier, et
mon âme s'envolait vers vous. Respectant la
volonté de Dieu, je me lamentais sur l'aveu-
glement qui rendait vos efforts stériles.
i J'aurais souhaité que la Providence vous
eût secondés. Pour ma part, j'ai accompli
mon devoir en tout temps en annonçant les
dangers et en donnant les conseils que mon
âge et mon passé m'obligeaient à donner. »
Voyez-vous comme M. Veuillot a bien
soin de cacher à ces pauvres paysans af-
folés l'intérêt que Cabrera leur porte 1
Ce qu'il faut leur cacher aussi, c'est que,
contrairement à ce qui a été dit le
Pape a refusé de bénir les carlistes. Voici
le passage:
« Nous sommes catholiques et cependant
nous n'avons même pas pu obtenir que le
chef de l'Église nous bénisse. »
M. Veuillot a pensé qu'il ne fallait pas
non plus que les carlistes sachent la vé-
rité sur l'issue de la lutte
« Dans cette situation la guerre pourra se
prolonger bien des années, et, -au bout du
compte, même en supposant le triomphe, nous
ne placerions notre drapeau que sur un mon-
ceau de ruines.
« Cette vérité est douloureuse, mais c'est la
vérité. »
Enfin, M. Veuillot a encore coupé ce
passage où les intentions du roi Al-
phonse sont nettement exposées
»Don Alphonse, qui, par des circonstances
providentielles, et sans être responsable, à
cause de son âge, de pareilles erreurs, a été
placé sur le trôae, éprouve un désir qui le
grandit la paix. Ses partisans l'ont secondé.
1 _ne ""n o+ tor ~"+,.eo qr1n"lT1~nf ''UI'\CJ ''UL1t,fnH
Les uns et les autres, admirant vos vertus,
reconnaissant votre loyauté ont cru qu'il
était nécessaire de terminer la lutte avec
une grande abnégation et un grand esprit de
justice. Ils ont fait connaître ces nobles in-
tentions, et moi, qui aurais pu abandonner
ceux qui m'ont .laisse dans l'oubli, j'ai voulu
par un grand sacrifice donner à tous
l'exemple. »
Telles sont les suppressions faites par
M. Veuillot au texte de Cabrera. En im-
primant cette proclamation ainsi déna-
turée, le pieux journaliste l'empêchait
de produire son effet sur les carlistes.
Comme on le pense bien, le journal offi-
ciel de l'insurrection publié à Estella
la reproduisait aussitôt, et si Cabrera
eût distribué quelques jours plus tard
son manifeste complet, aucun carliste
n'eût eu l'idée de le lire, chacun croyant
le connaître.
Voilà, preuves en main, ce qu'a fait
M. Louis Veuillot. Le saint homme peut
appeler cela du journalisme et prendre
un ton superbe avec ceux qui ne lui rap-
pellent que ses petites faiblesses. Pour
les honnêtes gens, il n'y a qu'une façon
de qualifier de tels actes. Ce sont tout
simplement des infamies!
Ah! que dirait donc M. Veuillot si un
journal comme le Figaro se permettait de
publier en le falsifiant un document po-
litique quelconque
Alfred d'AuBay.
LES GUÊPES1'
Puisque l'Assemblée va s'occuper de la
presse, parlons un peu de la presse.
J'y ai pris une part souvent assez ac-
tive depuis 1828, parfois combattant,
mais combattant en volontaire, parfois
me retirant de la mêlée et regardant la
bataille.
Il serait très étrange que je n'eusse pas
des opinions bien arrêtées, bien nettes à
ce sujet. #*#
Parlez à une bourgeoise d'une loge à
l'Opéra ou d'une invitation à un bal; un
sourire de satisfaction vient s'épanouir
sur son visage. Mais bientôt un nuage a
passé sur le soleil et éteint le rayon.
Qu'avez-vous?
Je n'ai pas une robe à « me mettre».
Mais si, répond le mari, tu as cette
robe de soie grise, que j'ai payée avant-
hier au magasin des Magots couronnés.
Tu as la bleue, que j'ai achetée si cher
au Singe vert.
Et la robe rose, pour laquelle ta cou-
turière m'a tant volé.
La femme lève les épaules sans ré-
pondre.
Mais, dit d'une voix caressante
l'ami du mari, vous avez cette robe de
[".) 14* année. 24e Livraison.
velours noir qui fait si bien ressortir la
neige de vos épaules.
Elle le regarde avec étonnement, elle
lui trouve l'air un peu bête, s'aperçoit
qu'il devient chauve, et pense pour la
première fois que son ami Ernest a des
cheveux magnifiques et .bien de l'es-
prit.
« N'avoir pas une robe à se mettre D
ça veut dire qu'on veut avoir à montrer
une robe neuve.
̃
De même le pouvoir, de temps en
temps, s'écrie
La presse m'attaque, me gêne, me
crible, me harcèle, m'asticote. Je n'ai
pas une cuirasse, je n'ai pas une loi à
« me mettre » demandons une loi, fai-
sons une loi.
Mais, pardon, vous en avez plu-
sieurs; vous avez celle de telle date
et celle de telle autre; =seulement,
vous ne les appliquez pas.
Dernièrement, je comparais, à ce pro.
pos, le pouvoir à un homme qui, un pa-
rapluie fermé à la main, se plaindrait
d'être mouillé.
Mais, mon brave homme, lui crie-
rais-je, ouvrez votre parapluie.
"V ̃̃
Ce n'est pas seulement le pouvok qu'il
faut protéger contre les excès de la presse,
c'est aussi les particuliers, c'est la so-
ciété.
Eh bien! ma conviction est inébran-
lable sur ce point pouvoir, particu-
lierset société peuvent être protégés con-
tre les abus de la presse par les lois
existantes. Quelques-unes seulement
peuvent être un peu expliquées.
Ainsi
10 La signature réelle.
L'anonymat et le pseudonymat n'abri-
tent pas seulement la lâcheté, ils font
disparaître en très grande partie la res-
ponsabilité, même au point de vue du
ben goût. L'homme qui signe ses
écrits de son vrai nom s'impose lui-
même des limites qu'il ne place que
beaucoup plus loin s'il ne signe pas ou
signe d'un faux nom.
Le pseudonyme ou l'anonyme est à
l'abri des représailles; il tire derrière un
mur, à travers une meurtrière, sur des
adversaires qui combattent à découvert
dans la plaine.
Quand un nom est usé ou sali, on en
prend un autre; ça permet de chan-
ger de parti, de principes, de dogmes, etc.
Une loi existe à ce sujet.
Eh bien! quand un journaliste est tra-
duit devant les tribunaux, ni le prési-
dent ni le ministère public ne font la
moindre allusion à cette loi. -En fait
de lois nouvelles, j'en ferais contre les
magistrats qui ne font pas respecter les
lois.
2° Le droit de réponse, le « commu-
niqué ».
Pourquoi un second nom pour un droit
qui est exactement le même! Veut-on
dire que le particulier répond et que le
pouvoir communique I
Pourquoi?
L'exercice du droit de réponse doit
être garanti autant au particulier qu'à
l'Etat, pas plus à l'Etat qu'au parti.
culier.
Tin i An Tin ni t, vt-h îrtnn^^nn-ï-f' £1 -wv a jw«-« aI
un journal « m accusait », il y a quel-
que temps, d'être l'inventeur de ces ré-
ponses qu'on appelle « communiqués ».
C'est vrai, et je m'en félicite.
Seulement, ça ne s'exécute pas tout à
fait comme je l'avais demandé. Je
voulais que ces réponses fussent brèves,
nettes; qu'elles n'eussent le ton ni rogue,
ni impérieux, ni dédaigneux je vou-
lais qu'elles fussent l'expression calme
de la vérité; je voulais qu'elles fus-
sent confiées à des hommes honnêtes,
lettrés et attachés spécialement à tel ou
tel ministère, avec un titre de secrétaires
du ministère.
**# ̃,̃“
Le droit de réponse, à peu près impos-
sible à éluder quand la réponse vient
d'un ministère, s'élude le plus souvent
quand c'est un particulier qui veut l'exer-
cer.-Le journaliste qui a émis des faits
controuvés ou une calomnie, souvent re-
fuse d'insérer la réponse. Il faut alors
accepter les ennuis d'un procès.- D'ail-
leurs, votre procès gagné ne le sera que
dans plusieurs mois, lorsque l'attaque
aura été oubliée; le public, déjà enclin
à s'amuser mieux de l'attaque que de la
défense, la défense fût-elle du tact au
tact, ne la lit plus du tout si elle ar-
rive après un long retard. D'ailleurs,
dans le procès, l'avocat du journal vous
injurie, vous diffame, etc.
Le plus souvent on recule devant les
lenteurs et les ennuis du procès.
On reste injurié, diffamé, calomnié,
insulté.
Pour remédier à cela, il faudrait que
la pénalité pour le refus d'insertion d'une
réponse fut telle que le journaliste n'o-
sât jamais en encourir le risque.
#
Mais soit qu'on le décide à insérer vo-
tre réponse, le plus souvent après un dé-
lai soit qu'on y soit condamné, le jour-
naliste réplique, vous attaque de nou-
veau vous répondez encore il re-
fuse votre réponse ou y répond par de
nouvelles attaques avec cette différence
qu'il se fait payer ses lignes et que vous
devez payer les vôtres au prix exorbitant
des annonces, si votre réponse dépasse
le double de l'attaque.
Le journaliste est rompu à cette es-
crime, vous y êtes tout à fait neuf.
C'est un duel entre deux hommes dont
l'un aurait un pistolet à silex à un coup,
et l'autre un revolver à six coups.
Le remède est simple; il est dans la
loi.
Devant tout tribunal, l'accusé a la pa.
rôle le dernier.
̃ **#' r '̃
L'avertissement est une bonne me-
sure, une mesure presque paternelle.
Si l'avertissement est dédaigné, la
suspension eten cas de récidive ou d'o-
piniâtreté ou de délits trop fréquents, la
suppression.
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