Titre : L'Humanité : journal socialiste quotidien
Auteur : Parti communiste français. Auteur du texte
Éditeur : L'Humanité (Paris)
Éditeur : L'HumanitéL'Humanité (Saint-Denis)
Date d'édition : 1907-08-28
Contributeur : Jaurès, Jean (1859-1914). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327877302
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
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Description : 28 août 1907 28 août 1907
Description : 1907/08/28 (Numéro 1228). 1907/08/28 (Numéro 1228).
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
"L'HUMANITE
TEBREBLE BNOENDII:
1EJE ™
Un enantier de bois réduit en cendres.
Soixante-dix chevaux asphyxiés
-Un incendie d'une violence inouïe a
éclaté hier soir, à six heures, dans les
greniers à fourrage de la maison MuHer
frères, loueur de voitures, 201, rue de
Bercy.
Un plombier venant d'y effectuer quel-
ques travaux, on suppose que c'est lui qui,
Boit en jetant une cigarette mal étciiite,
soit en oubliant d'éteindre la lampe à al-
cool dont il se servait, aura mis incons-
ciemment le feu aux 3.50Q hottes de paille
et de foin que contenait le grenier.
six heure? dix, une première pompe
arriva, celle de la caserne Chaligny un
instant après, c'était les tour des pompiers
de la caserne Sévigué: suivis par ceux de
l'état-major et de la place la Chamb.OJ.idie.
̃Aussitôt vingt !&nces furent mises en bat-
terie et attaquèrent le foyer. Sous des tor-
ïents d'eau, de courageux citoyens, gui-
dés par M. Muller,, se rendirent alors dans s
les écuries situées au-dessous, et à, côtéde
la grange,; et purent sortir quatre ou cinq
chevaux malheureusement, près de
soixante-dix de ces patrvres" bêtes "étaient
déjà littéralement grillées.
Tandis que les pompiers combattaient
le sinistre, les flammes, trouvant un âli-
;merit facile dans les vieux baraquements,
gagnèrent le chantier de bois de M. Guit-
tard, situé 205, rue de Bercy, où d'énor-
mes quantités de planches .de sapin ve-
inaient d'être emmagasinées. Une flambée
formidable se produisit et les flammes se
propagèrent avec une telle violence que
les pompiers durent, dès lors, borner leurs
efforts à circonscrire le plus possible le
foyer. Du reste de FétaÈlissemeût Muller,
il ne restait plus que la façade portant le
n° 207 de la rue de Bercy.
A ce moment, M.' Lépine, le colonel Vul-
quin et le médecin major Coukfn sont ar-
rivés «ur les lieux du sinistre.
A sept heures un qitart, le colonel Vul-
quin déclarait qu'il espérait avoir prompte-
tnent raison de l'incendie.
A huit heures, en effet, les pompiers pa-
raissaient complètement maîtres du feu
cependant, ils ont passé une partie de la
nuit à noyer les décombres.
Quatre ooinmerçants ont subi des dom-
mages considérables. Ce sont MM. Mul-
ter frères, Guittarà, marchand de bois
Labour, entrepreneur de travaux publies,
tt Fouinat, dépositaire des ardoisières
d'Angers.
Un offïsser Messe
Le lieutenant Chalomau, de l'état-naajor,
qui était monté sur une échelle dressée sur
la façade de l'établissement brûlé, est tom-
bé à la renverse sur ses camarades, qui se
sont précipités pour amortir sa chute.
Il a été transporté à rambulance, où il
a reçu les soins d'un médecin-major. Son
état n'est pas grave.
Le préfet a donné l'ordre de faire enle-
ver les cadavres des chevaux, pour éviter
une épidémie au quartier.
!?17 piC"f~ŒDiP
!:LICAS ~IÃIHIS
Un meeting de protestiatïoM-JtKï«îo«a»»t^
nuanif estation. Les orateurs flétris-
sent la mesure prise par le gou-
vernement.
Samedi a eu lieu une grande réu-
nion publique et contradictoire organisée
par le Parti Socialiste et la Bourse du
Travail indépendante, adhérant à là
C.G.T., pour protester :contre la mesure
prise à l'égard du citoyen Chambas. et
contre les poursuites intentées à. l'occa-
sion du mee.ting du 13 juillet à Tulle.
Pour la première fois, dans notre ville,
la municipalité radicale avait refusé tou-
tes les salles dont elle dispose. La réu-
nion a eu lieu au Chalet avec le concours
du citoyen Beulier, secrétaire de la Fé-
dération Nationale des établissemjB^ a-
la guerre. "t'té"Il
lailseélus de la régioJ).41en invités. Ils
ont brillé %ï llvf^se™e> démontraat
ninqi leur rnTP-^clte dans les manœuvres
tmp ové" -S 9^ga,rd de nos militants. La
:employé~ dde nos IllIlitants. La
^jj^iiait comble et nombre de personnes
.Savaient pu pénétrer à l'intérieur.. Cham-
bas a été acclamé président avec Vaysse
et Corrèze comme assesseurs, et Risse
comme secrétaire.
Berlier a rappelé les ciréonstances du
procès et. les conditions dans lesquelles
Chambas,' président du syndicat des ou-
vriers de la manufacture d'armes de
Tulle et secrétaire de la Fédération *o
cialiste a été déplacé par le ministre de
la guerre. Il a montré qu'il était de l'in-
térêt de tous les ouvriers, sans distinc-
tion d'opinions, dé ne pas permettre de
mesures politiques aussi.. odieuses. Il a
proclamé la solidarité de tous les tra-
vailleurs de tous lés établissements de la
guerre avec Chambas, qui, même s'il
avait prononcé les paroles qu'on lui re-
proche, ne devait pas être frappé par le
ministre pour des faits étrangers à son
service.
Les citoyens Fayet et Fournel, étran-
gers à nos organisations y flétrisent la me-
sure gouvernementale, puis Vaysse, Ris-
se, Guillemy, Bordes, Jaucert, etc., sont
venus affirmer la fausseté du rapport de
p_olice du 13 juillet et ont engagé les tra-
vailleurs à répondre aux persécutions par
une action énergique et continue.
Puis le président a donné lecture d'une
FEUILLETON DU 28 AOUT 1907
24
MBA
PAR
.P.~OSP~.jR.~f~
XVII
:i~, 3UITE ¥-i ̃̃̃̃'̃ ̃̃•
Le jour était déjà fort avancé lorsqu'une
triste procession entra dans le village. On-
rapportait à l'avocat Barricini les cada-
vres de ses enfants, chacun couché en tra-
vers d'une mule que conduisait un paysan.
Une foule de clients et d'oisifs suivait le
lugubre cortège. Avec, eux on voyait les
gendarmes, qui arrivent toujours trop
tard, et l'adjoint, qui levait les bras au
ciel, répétant sans cesse « Que dira M. le
préfet » Quelques femmes, entre autres
une nourrice d'Orlanduccio, s'arrachaient
les cheveux et poussaient des hurlements
sauvages. Mais leur douleur bruyante pro-
duisait moins d'impression que le déses-
poir muet d'un personnage qui attirait tous
les regards. C'était le malheureux père,
qui allait d'un cadavre à l'autre, soulevait
leurs, têtes souillées^ de terre, baisait leurs
lèvres violettes, soutenait leurs membres
rdéjà roidis, comme pour leur éviîer les
cahots de la route. Parfois on le .voyait
lettre de Lauche, en ce moment h Stutt-
gart, faisant savoir ru'il n'a pas reçu
d'assignation et protestant contre le fait
de voir poursuivre Chamhas pour les pa-
ro.les que lui seul a prononcées.
L'ordre du jb;;r proposé a été voté à
l'unanimité dfr> huit cents assistants.
Une' collecte niprovisée a la sortie a
produit 57 francs. L'indignation contre
la réaction radicale est générale. Les radi-
caux sont d'autant plus inquiets qu'il est
question de purter Chambas comme can-
didat de protestation à l'élection législa-
tive de Tulle-Sud, le 15 septembre. La
chose est décidée en principe, si la me-
sure ministérielle n'est pas rapportée le
1er septembre.
L'ordre du jour
'Vdîc'I le texte de l'ordre du jour qui a
été voté à la fin d,e la réunion
Après avoir entendu les citoyens Berlier,
Fayet. Fournet, Vaysse, Guillemy, Risse,, Bor-
des, Jamont et divers orateurs
Les citoyens présents à la réunion du -U
juillet dans la salle du Chalet, à Tulle, pro-
testent- avec énergie contre le déplacement
du citoyen Chambas, décrété sans enquête et
avant le résultat des poursuites exercées; à
l'occasion du meeting du 13 juillet
Ils déclarent que «jette- mesure est prise par
peur politique, pour satisfaire de basses ran-
cunes et cp '.on .a vfolé à cette occasion tes
droits les plus élémentaires des citoyens*;
Ils protestent contre le refus- d'une salle
pour la réunion par la municipalité, l'éiici-
tent le citoyen Berlier d'être venu apporter
son éloquente, parole au service des travail-
leurs de Tulle, s'engagent à se.conder les or-
ganlsàtetes âe, là réunion dans leur juste
campagne et invitent tous les citoyens sans
distinction d'opinion à protester avec eux.
Hors dé France
ANGLETERRE
Arrestations de protestataires irlandais
Le député Farrell et quarante autres
personnes ont été arrêtés à trois heures du
matin, à Longford.
Ces arrestations, ont trait à l'agitation
qui se manifeste contre la loi agraire.
̃̃'̃• "̃ '̃ .V. BStGIW'E.;1
La grève d'Anvers
Tout espoir est peràu. Le
président de la Fédération des patrons
déclare, en effet
Nous ne voulons plus d'arbitrage d'aucune
espèce toutes les grandes compagnies de na-
vigation étrangères sont d'accord avec nous
et nous approuvent. Il serait vraiment ridi-
cule de changer d'attitude. De plus, depuis
que nous avons rassemblé les fonds de résis-
tance, tous les membres de la Fédératioii,
qui doutaient de l'avenir, sont désormais
avec nous. No'us voulons la soumission des
ouvriers sans phrases.
Les ouvriers ont tenu un meeting hier
matin aucun incident ne s'est produit.
Ils se sont rendus à l'hôtel de ville._et ont
remis une nouvelle requête au bourgmes-
tre. La situation pour les ouvriers est
plus mauvaise l'argent promis de Lon-
dres n'est pas encore arrivé les secours
reçus et les listes de souscription ont don-
né environ 50Q francs. Un délégué partira
demain pour Bruxelles afin de demander
des secours au conseil général du Parti
socialiste.
Hier matin, les grévistes ont attaqué un
des leurs qu'on avait vu hier soir en pour-
parlers. avec un arrimeur et que l'on soup-
^©nrttcttr-Le port s'est un peu désencombrériïiais
le dés-encombrement aura pour Anvers un
effet vraiment désastreux. La plupart des
bateaux vont quitter le port pour aller
décharger ailleurs^
Le nombre des ouvriers étrangers aug-
mente tous les jours on arrivera d'ici à
quelques jours à 5.000 hommes.
Hier matin, sur 64 bateaux, la Fédéra-
tion patronale avait pu distribuer 1.800
hommes presque tous des Anglais.
La police est fort inquiète au sujet du
meeting secret que les ouvriers en grève
doivent tenir.
jMM~B-sz~A~
Le 'conseil' d'Etat et la dictature
Le conseil d'Etat s'est réuni pour gracier
les étudiants de Coïmbre. C'est la première
réunion du conseil d'Etat selon la pratique
constitutionnelle depuis que le cabinet
Franco a. établi la dictature.
Tous les conseillers ont manifesté au
roi le désir que l'on rentrât dans la nor-
malité constitutionnelle. M. Franco a ré-
pondu en laissant entrevoir la nécessité de
ce retour aux conditions normales.
M. Luciano Castro a dit qu'il a toujours
̃été monarchiste dans les limites de la
constitution, mais qu'il n'a jamais été et
ne veut jamais être en dehors de la cor.s-,
titution. `
"̃ RUSSIE '̃:
Le complot contre le tsar
Le tribunal militaire qui juge le complot
contre l'empereur a terminé l'examen des
témoignages.
Le témoin à décharge. Loyko, actuelle-
ment en détention provisoire pour une au-
tre affaire politique a refusé de déposer
sur la conférence que le parti socialiste
révolutionnaire aurait tenue à Terioki. Il
n'en sait absolument rien. Mais il proteste
que le parti n'a pas participé au complot.
Le lieutenant-colonel Hune s'efforce de
démontrer dans son réquisitoire que c'est
bien le parti socialiste révolutionnaire qui
a organisé l'attentat.
Le colonel Chebeko, second accusateur
public, demande le châtiment maximum
pour les accusés.
ouvrir la 'BoUche pour parler, mais il n'en
sortait pas un cri, pas une parole. Tou-
jours les yeux fixés sur les cadavres, il se
heurtait contre les pierres, contre les ar-
bres, contre tous les obstacles qu'il ren-
contrait.
.Les lamentations des femmes, les im-
précations des hommes redoublèrent lors-
qu'on se trouva en vue de la maison
d'Orsô. Quelques bergers rebbianistes
ayant osé faire entendre une acclamation
de triomphe, l'indignation de leurs adver-
saires ne put se contenir. « Vengeance
vengeance » crièrent quelques voix. On
lança des pierres, et deux coups dé fusil
dirigés contre les fenêtres de la salle où se
trouvaient Colomba et ses hôtes percèrent
les contrevents et firent voler des éclats
de bois jusque sur la table près de laquelle
les deux femmes étaient assises. Miss Ly-
dia poussa des cris affreux, le colonel sai-
sit un fusil, et Colomba, avant qu'il pût la
retenir, s'élança vers la porte de la maison
et l'ouvrit avec impétuosité. Là, debout sur
le seuil élevé, les deux mains étendues
pour maudire ses ennemis
Lâches 1 s'écria-t-elle, vous tirez sur
des femmes, Sur dés étrangers Etes-vous
Corses ? êtes-vous hommes ? Misérables
qui ne savez qu'assassiner par derrière,
avancez je vous défie. Je suis seule mon
frère est loin. Tuez-moi, tuez mes hôtes
cela est digne de vous. Vous n'osez, lâches
que vous êtes vous savez que nous nous
vengeons. Allez, allez pleurer comme des
femmes, et remerciez-nous de ne pas vous
demander plus de sang 1
II y avait dans la voix «t dans l'atti-
tude de Colomba quelque chose d'imposant
et de terrible à sa vue, la foule recula,
épouvantée, comme à l'apparition de, ces
fées malfaisantes dont on raconte en Corse
plus d'une histoire effrayante dans les veil-
lées d'hiver. L'adjoint. les gendarmes et
LES ŒëSÈWE® M PÂFSàS
DU BÂTIMENT
Des milliers d'ouvriers fédérés ont ré-
'pondu à la menace de Sock-out pa-
tronal. Les solidarités à
l'œuvré
Le meeting monstre organisé hier soir
par la Fédération du bâtiment avait don-
né à la Bourse du Travail l'aspect des
grandes manifestations ouvrières. Il n'a-
vait p&a seaiejaent été provoqué par les
grèves des charpentiers et des fumistes
auxquels leurs camarades des autres cor-
porations ont à cœur d'apporter l'appui'
de leur solidarité. 11 s'agissait aussi de
répondre aux gestes des entrepreneurs de
maçonnerie qui ont dernièrement envoyé
une délégation auprès de leurs frères de
Berlin pour apprendre de ces derniers la
irieiMeure façon de -pratiquer ̃ un lock-out.
Dès neuf'heures du soir, cinq mille ou-
vriers .du. bâtiment, charpentiers, ma-
çons., cimentiers, .terrassiers, peintres, ser-
ruriers, inenuisierSj ébénistes, ornemanis-
tes, plombiers, monùeiirs-levageurs, etc.,
cinq mille au minimum, étaient serrés
jusqu'à l'étouffement dans la grande salle.
Les ouvriers qui n'avaient pu y pénétrer
étaient descendus dans la salle des grèves,
où s'est tenue une autre réunion..
Le camarade Péïault, des terrassiers,
présidait la réunion, assisté du camarade
Mathieu, conseiller prud'homme de la cor-
poration,; et Lougard, des .plombiers-zin-
gueurs,
Le camarade Boureau, secrétaire de
l'Union syndicale des charpentiers, a pris
le premier la parole. Il a fait la genèse
de la grève de cette corporation, montré
le bien fondé des revendications ouvrières,
mis. en relief les manœuvres tortueuses et
l'âpre intransigeance du patronat il a
exprimé l'espoir que les autres corpora-
tions du bâtiment, intéressées elles-mêmes
a la victoire des grévistes, feraient, dans
toute la mesure du/possible, œuvre de so-
lidarité en fàveur-'dës charpentiers et des
fumistes.
Les paroles de l'orateur ont produit une
vive impression sur l'assembléej qui a ré-
pondu par des applaudissements chaleu-
reux.
Le camarade Nicolèt, secrétaire de la,
Fédération du bâtiment, a marqué en
'traits précis les progrès .d'éducation, et
d'organisation des corporations" fédérées.
II a affirmé qu'elles étaient désormais as-
sez fortes pour braver les menaces des
entrepreneurs de maçonnerie qui.ont lan-
cé,, en guise de ballon d'essai, la menace
du loek-out;
Ces messieurs attendaient peut-être,
a-t-il dit en terminant, ce que vaudrait
le meeting de ce soir. Ils savent à quoi
s'en tenir. Nous n'avons pas peur. »
Après une brève et énergique allocution
du camarade Ebers, des ébénistes, Grif-
fuelh.es, secrétaire de la C. G.T. a ex-
primé sa joie de voir une foule ouvrière
se presser dans la salle des fêtes pour ri-
poster aux menaces patronales.
« Les patrons ne savent à quel saint du
calendrier capitaliste se vouer, s'est-il
écrié. Ils sont. aux abois. Leur menade lock-out est une preuve de votre for-
ce. » Des .apï?la.uaissem.eiats^prGl(ïngés lui
ont .répondu-̃;
=" L'ordre du. Jour..
L'assemblée a sanctionné les paroles des
militants par. un ordre du jour dans le-
quel elle affirme sa solidarité en faveur
des corporations en grève, invite les ca-
marades à empêcher les jaunes de ..rester
dans les chantiers et déclare que lés ou-
vriers du bâtiment ne se laissent pas ef-
frayer par les rodomontades du patronat
affolé.
~~1?"~ Ql'ûredu jour a été voté dr.na
la salle des grèves où 1-e^ jàtow-n-s. j.tt-
Clérrrent et plusieurs arcrtrës militants ont.
pris la parole,
La sortie s'est effectuée à, onze heures
dans le plus grand calme, bien que M. I é-
pine. eût étalé aux abords de la réunion
les bravades d'une compagnie de gardas
municipaux à pied, d'un peloton de nunî-
cipaux à cheval et. d'une brigade de flics
de réserve commandés par M. Jean,, l'an-
cien « frère Quatre-Bras », passé dans la
police. Aucun incident ne s'est produit..
Les fumistes expulsent un momh&rû'
Les ouvriers fumistes en grève se sont,
comme d'habitude, réunis, hier matin,
dans la grande salle de la Bourse du Tra-
vail et ils ont adopté un ordre du jour de
résistance jusqu'à. pleine et entière satis-
faction.
La réunion avait un caractère exclusi-
vement corporatif et privé. Un de ces sa-
les mouchards que la préfecture de police
recrute dans les milieux les plus divers
au petit bonheur « de l'empoigne » pour
accomplir des besognes viles, avait réussi
à s'y faufiler. On n'a pas tardé à le recon-
naître à son allure louche. Son expulsion
a été rapide, mais bénigne.
Ce mouchard était, comme toujours
doublé d'une brute. Arrivé sur le seuil de
la Bourse, il a frappé d'un violent coup
de poing en plein visage l'un des ouvriers
qui le poussaient dehors sans le houspiller.
Un agent de police était là, juste à point,
pour amener au poste la brute policière,
et l'ouvrier qui avait été frappé. Celui-ci
a été invité à faire des. excuses à l'immon-
de mouchard dont on avait négligé au
poste .de police de demander l'état civil.
un certain nombre .de femmes profitèrent
de ce mouvement pour se jeter entre les
deux partis car les bergers rebbianistes
préparaient déjà, leurs armes, et l'on put
craindre un moment qu'une lutte générale
ne s'engageât sur la place. Mais les deux
factions étaient privées de leurs chefs, et
les Corses, disciplinés dans leurs fureurs,
en viennent rarement aux mains dans l'ab-
sence des principaux auteurs de leurs guer-
res intestines. D'ailleurs, Colomba, rendue
prudente par le succès, contint sa petite
garnison
Laissez pleurer ces pauvres gens, di-
sait-elle laissez ce -vieillard emporter sa
chair. A quoi bon tuer ce vieux renard qui
n'a plus de dents pour mordre ?. Gludice
Barricini souviens-toi du portefeuille san-
glant où tu as écrit de ta main de faussai-
re! Mon père y avait inscrit ta dette tes
fils l'ont payée, Je te donne quittance, vieux
Barricini 1
Colomba, les bras croisés, le sourire du
mépris sur les lèvres, vit porter les cada-
vres dans la maison de ses ennemis, puis
la foule se dissiper lentement. Elle refer-
ma sa porte, et rentrant dans la salle à
manger, dit au colonel
Je vous demande bien pardon pour
mes compatriotes, Monsieur; Je n'aurais
jamais cru que des Corses tirassent sur
une maison où il y a des étrangers, et je
suis honteuse pour mon pays.
Le soir, miss Lydia s'était retirée dans
sa chambre, le colonel l'y suivit et lui de-
manda s'ils ne feraient pas bien de quitter
dès le lendemain un village où l'on était
exposé à chaque instant à recevoir une
exposé- a cbaq~e instant, à recevoir une
L balle dans la tête, et le plus tôt possible
un pays où l'on ne voyait que meurtres
et trahisons.
Miss Nevil fut quelque temps sans ré-
pondre, et U était évident que la pr_ot)osi-
II va sans dire qu'il a refusé d'obéir et
qu'il a protesté avec vivacité contre le cy-
nisme de la police.
Les ouvriers fumistes se sont bien juré
d'infliger, à la prochaine occasion, une
correction vigoureuse aux « mouches » de
la « Tour Pointue » qui se -glisseraient
dans leurs réunions.
Une délégation de la corporation s'est
rendue dans la journée au ministère dtf
Travail où M. Vivian/ l'a reçue très cor-
dialement. Invité à remplir le rôle d'ar-
bitre dans le conflit, le ministre a répon-
du par l'affirmative, à condition toutefois
que les patrons acceptent son intervention.
Dans les autres corporations
Lee ouvriers charpentiers ont tenu, dans
la grande salle, leur réunion habituelle
et voté, par acclamation la continuation
de la grève.
Les batteurs d'or sont toujours aussi
résolus, bien qu'ils en soient à leur neu-
vième semaine de grève.
Les ouvriers qui ont été le moins atteints
par la grève, ont pris a leur charge quel-
ques enfants des .camarades trop, chargés
de famille. Ce mouvement de solidarité est
tout à l'honneur de cette petite et vaillan-
te corporation qui poussera la résistance
jusqu'aux extrêmes limites -du possible.
La Jutte ne-, peut être que désespérée dans
un milieu où les o-uvrières touchent en
moyenne vingteinq sons par jour pour dix
heures, de travail. On voit par ce simple
détail q;'w des patrons batteurs d'or n'ont
pas d'entrailles.
A la Bourse du Travail d^ Paris
L'éîectiien des secrétaires de. la Commis-
sion adRîmisîrative. Des décisions
nouvelles. Un manifeste aux,
syndicats.
La commission administrative de la.
Bourse du Travail de Paris a procédé à
l'élection de ses. secrétaires. Le camarade
Bled, a été élu secrétaire, et le camarade
Tillier secrétaire adjoint. Elle a décidé de
se subdiviser en deux sous-commissions,
comprenant l'une le service des finan-
ces, l'autre la partie administrative. Elle
a maintenu le bm'eau de traduction, mais
suspendu la publication du Bulletin. Elle
a enfin voté un nrdre du jour de sympa-
thie aux syndicalistes et aux antimilita-
ristes incarcérés.
Le manifeste
Voici, d'autre part, le texte du manifeste
qu'elle vient d'adresser aux syndicats
adhérents
Camarades syndiqués.
La Commission administrative, nouvelle-
ment en fonctions, tient à préciser la ligne de
conduite qu'elle se propose, de tenir yis-à-vis
des organisations syndicales, adhérentes à la
Bourse du travail de Paris.
Elue sur la liste présentée par l'Union des
Syndicats de la Seine, la Commission n'en-
tend pas ne servir que les organisations qui
l'ont nommée Tous les syndicats, quelles que
soient leurs tendances, trouveront en elle la
même cordialité et pourront au même titre
prétendre, sans partialité aucune, au dévoue-
ment des membres de la Commission.
Nous pouvons en quelques phrases résumer
nos intentions _̃̃'̃'
Nous ne voulons pas^j^ia -eqnïmissïon ad-
ministrative, faire– abstraction de nos prin-
cipes syndicalistes et nous entendons, au con-
traire, y rester fidèlement attaches, ne les
croy»«*- pas nécessairement incompatibles
avec nos fonctions administratives. Mais nous
voulons être les mandataires des organisa-
tions syndicales et non les mandataires die
'l'administration préfectorale. Nous enten-
drons prendre notre mot d'ordre dans le sein
des organisations, ouvrières et non dans les
bureaux du Préfet de la Seine.
Nous voulons travailler à assurer le. bon
fonctionnement et l'amélioration des services
actuellement établis et- àr-hr^créatron :~ùs Toxnr
les services pouvant aider à l'action journa-
lière du monde ouvrier. -̃
Nous voulons que iou.$ les syndicats,, amis
ou adversaires, puissent, nous 'juger sur- nos
actes et non sur les, faveurs ou les complai-
sances de radministrati£ta-=
C'est dans-j"1^™ que nous enteniloae-
tojujiU» jç'mondat qui nous a- Été Confié.
"TÎous -deiïiâ'ndons à tous les syndicats aalié-
rents à la Bourse,, de vouloir nous aider dans
l'œuvre d'administration etâ'miion à laquelle
nous désirons, no,us consacrer.
Pour la Commission administrative
Les seevéiaites,
Bled, Tillieh.
^FORMATIONS
Les modifications suivantes ont été appor-
tées aux dates primitivement fixées pour l'ou-
verture de la chasse
Dans la Creuse, l'ouverture fixée au 1er sep-
tembre est avancée au 25 août., Dans les Ar-
dennes, l'ouverture fixée au 1er septembre est
retardée au 8 septembre dans la Loire-ïnîé-
rieure, l'ouverture fixée au 1er septembre est
retardée au 15 septembre. Le Calvados, dans
leauel l'ouverture avait été fixée au 1er sep-
tembre. a été divisé en deux zones- dans
la première, 'l'ouverture est maintenue au
1er septembre dans la deuxième, voisine du
département de la Manche,, elle, est retardée
au 15 septembre.
Sont convoqués pour le 15 septembre à, l'ef-
fet d'élire leur représentant au Conseil' géné-
ral
Les électeurs du canton de La Ferté-Vidame
(Eure-et-Loir).
Sont convoqués pour le 15 septembre à l'ef-
fet d'élire leurs représentants au Conseil d'ar-
rondissement °
Les électeurs des cantons de Riom-en-
Montagnes (Cantal) la Rochelle-Est, Cozes,
Roohefort-Nord, Saint-Savinien (Charente-In-
férieure) Clelles (Isère) Saint-Geofre-en-
"Valdàihe (Isère) Morey (Jura) Carrouzes
(Orne) Aukey, Faucogney (Haute-Saône)
Coffibeau-Fontaiiie, Montbazon (Haute-Saône).
tion de son père ne lui causait pas un mé-
diocre embarras. Enfin elle dit
Comment pourrions-nous quitter cette
malheureuse jeune personne dans un mo-
ment où elle a tant besoin de consola-
tion ? Ne trouvez-vous pas, mon père, que
cela serait cruel à nous ?
C'est pour vous que je parle, ma fille,
dit le colonel et si je vous savais en sû-
reté dans l'hôtel d'Ajaccio, je vous assure
que je serais fâché de quitter cette île mau-
dite sans avoir serré la main à ce brave
della Rebbia.
Eh bien mon père, attendons encore,
et, avant de partir, assurons nous bien
que nous ne pouvons leur rendre aucun
service. ̃ •̃
Bon coeur dit le colonel en baisant
sa fille au front. J'aime à te voir ainsi te
sacrifier pour adoucir le malheur des au-
tres. Restons on ne se repent jamais d'a-
voir fait une bonne action.
Miss Lydia s'agitait dans son lit sans
pouvoir dormir. Tantôt les bruits vagues
qu'elle entendait lui paraissaient les pré-
paratifs d'une attaque contre la maison
tantôt, rassurée pour elle-même, elle pen-
sait au pauvre blessé, étendu probablement
à. cette heure sur la terre froide, sans au-
tres secours que ceux qu'il pouvait attendre
de la charité d'un bandit. Elle se le repré-
sentait couvert de sang; se débattant dans
des souffrances horribles et ce qu'il -y a
de singulier, c'est que, toutes les fois que
l'image d'Orso se présentait à son esprit,
il lui apparaissait toujours tel qu'elle l'a-
vait vu au moment de son départ, pressant
sur ses lèvres le talisman qu'elle lui avait
donné. Puis elle songeait à sa bravoure,
Elle se disait que le danger terrible auquel
il venait d'échapper, c'était à cause d'elle,
pour la voir un peu plus tôt, qu'il s'y
était exposé. Peu s'en fallait qu'elle ne se
.Dersuadàt que e'était ESHS^^ âéfendr£
La Catastrophe
de Couiras
Il est à peu pris prouvé que l'aiguille n'a
pas fonctionne
On recherche toujours les raisons, qui
ont provoqué le terrible accident de ;sa-
medi dernier. Il semble à présent, ainsi
qu'il n'a cessé de l'affirmer avec la plus
grande énergie, que l'aiguilleur Valbous-
quet a fait d'une façon très précise ce
qu'il devait faire et qu'il doive être mis
hors de cause.
La défense de Valbousquet
On a prétendu, a-t-il -dit, que j'avais
remanié l'aiguille lorsque je me suis aper-
çu de mon erreur. Cela est faux, archi-
faux, d'autant plus faux que c'est impos-
sible. Je mets au défi de faire broncher
l'aiguille dans de semblables conditions.
La preuve d'ailleurs en est facile, il suffit
de reconstituer la scène. J'affirme, enfin,
que je suis innocent, que j'ai fait mon
devoir, tout mon devoir. `
Corroborant les affirmations de Val-
bousquet, un incident d'une importance
capitale établissant d'une façon irrémé^
diable l'innocence de l'aiguilleur s'est pro-
duit hier, pendant les travaux de déblaie-
ment. -̃
Afin de dégager la voie paire, l'ingé-
nieur Mézergues venait de commander,
pour la seconde ou troisième fois, d'ai-
guiller sur la voie des marchandises une
plate forme emportant le châssis d'une
voiture de voyageurs. Et, à la stupéfac-
tion de tous, un « raté » se produisit l'ai-
guille ne fonctionna pas.
Pourtant l'aiguilleur n'avait pas perdu
la tête il avait bien manœuvré son levier
numéro 10. Et l'aiguille était restée immo-
bile.
On accourut dans le poste, on contrôla,
on vérifia. Il fallut se rendre à l'évidence.
Le levier de l'aiguillage des marchandises
était, par intermittences, sans action. L'ai-
guilleur Vaffiousquet, de service samedi
soir, doit par conséquent être mis désor-
mais, et sans contestation, hors de cause.
L'ingénieur examina attentivement les
tubes de transmission et reconnut que l'un
d'eux était faussé.
Un camarade de Valbousquet, qui se
trouvait sur les lieux à ce moment, ne se
tint pas de joie et, prenant à travers
champs, il courut apprendre à son ami
que l'aiguille avait encore « -fx.it des sien-
nes » en présence des « gros patrons ».
Le corps de Galzin
On a enfin retrouvé le corps du chef
d'équipe Galzin, qui avait disparu depuis
1-a catastrophe; il a été retiré des décom-
bres mardi soir, à. 8 heures.
On avait,, toute la journée, travaillé sans
interruption pour découvrir le cadavre.
A trois heures, des trouées suffisantes
ayant été faites, on passe des câbles et
des chaînes autour du 'tender. A quatre
heures motos un quart, le chef de ma-
nœu:vj^xjjHMn3îiQe aux hommes qui « ser-
~VB7îf la grue, de 50 tonnes « Allez »
Minute émouvante. Le puissant appareil
tire, tire, et soulève à cinquante centimè-
tres, puis à un mètre au-dessus du sol le
tender, d'autant plus lourd que -des pla-
ques de tôles sont emboûtées dans- son
châssis, dans son arrière.
La femme de Galzin est là, haletante,
comme nous tous, d'ailleurs. Déjà on com-
mence à voir au travers de l'enchevêtra-
ment des fers et bois qui gisent sous le
véhicule une, deux éclairçies s'affirment
-d&rtsHTr– forrittre;
Hélas vaine espérance.. Un cr.aausmet
~sec~ puis, tout de suite, un autre formi-
fdable', d'un fracas terrifiant- Les chaînes
de la grue se sont rompues, et le tender
est retombé sur son tit de décombres,
[maintenant ©lus brutalement écrasés en-
core.
La femme de Galzin: qui, -depnis-le-œa-
tin assiste aux recherches, défaille.. «-Oh I
sangloteT-elle Surmontant leur propre émotion, dix per-
sonnes- l'entourent et la soutiennent.
M. Mézergues et ses collaborateurs exa-
minent la situation. « Rien à faire, pro-
noncent-ils. Nous recommencerons tout à
l'heure. » •
Deux heures plus tard, les chaînes, re-
mises en place, hissent le. tender à deux
mètres du sol.
Et, sous un amas de poutres enchevê-
trées, on parvient à découvrir le corps
du malheureux employé.
Les travaux de déblaiement
Les deux voies obstruées ont été débar.
| rassées des débris qui les encombraient.
II n'y a plus maintenant qu'à dégager
la locomotive' et le tender du train tam-
ponneur, encore emboutis l'un dans l'au-
tre, et contenant les fragments du wagon
de charbo-n extraoi'dinairement proj été
• entre eux. L'amoncellement de débris est
tel qu'il est impossible de distinguer où
commence la locomotive et où elle s'ar-
rête.
Les équipes de travailleurs, venus de
Limoges avec le wagon-grue d'une force
de cinquante tonnes, s'emploient à cette
délicate, opération avec un courage, inlas-
sable-
Les six voitures brisées un wagon-
toilette, un wagon de première, un de
• seconde, un mixte, un de troisième, un
,fourgon, étant déjà, hors des rails, n'em-
barrassent plus la circulation. La locomo-
tive et le tender réfractaires sont, fort
qu'Orso s'était fait casser le bras. Elle se i
reprochait sa blessure, mais elle l'en ad- i
mirait davantage et si le fameux coup 1
double n'avait pas, à ses yeux, autant de 1
mérite qu'à ceux de Brandôlaccio et de Co- 1
loïnba, elle trouvait cependant que peu de 1
héros de roman auraient montré autant i
d'intrépidité, autant de sang-froid dans un t
aussi grand péril. c
La chambre qu'elle occupait était celle J
de Colomba, Au-dessus d'une espèce de f
prie-Dieu en chêne, à côté d'une palme J
bénite, était suspendu à la, muraille un (
portrait en miniature d'Orso en uniforme (
de sous-liêutenant. Miss Nevil détacha ce
portrait, le considéra longtemps, et le po- f
sa enfin auprès de son lit, au lieu de le <
remettre à sa place. Elle -ne s'endormit
qu'à la pointe du jour, et le soleil était
déjà fort élevé au-dessus de l'horizon lors- j
qu'elle s'éveilla. Devant son lit elle aperçut- ]
Colomba, qui attendait immobile le mo-
ment où elle ouvrirait les yeux.
Eh bien 1 Mademoisellle, n'êtes-vous
pas bien mal dans ma pauvre maison ?
lui dit Colomba. Je arains que vous n'ayez i
guère dormi.
• Avez-vous de ses nouvelles, ma chère
amie, dit miss Nevil en se levant sur son
séant.
Elle aperçut le portrait d'Orso, et se
hâta de jeter un mouchoir pour le cacher.
Oui, j'ai de ses nouvelles, dit Colom-
ba en souriant.;
Et, prenant le portrait
Le trouvez-vous ressemblant ? Il est
mieux que cela.
Mon Dieu dit miss Nevil toute
honteuse, j'ai détaché. par distraction..?
ce portrait. J'ai le défaut de toucher à
tout. et de ne ranger rien. Comment
est votre frère ? 'l
Asaez bien. Giocanto est venu ici ce
mat' 9>ie~ux~; ~a~ ~arn.t4;
heureusement, plus près du talus qn«la voie, de sorte que les ouvriers ont tout
le temps nécessaire pour passer les eh
nes et'cordages destinés à les soulever
Cette opération s'accomplit avec d'inffl/
nies précautions, afin d'éviter les accident^
qui pourraient être occasionnés par 14
chute de pièces de fer en équilibre, quel/
ques-unes, sur l'échafaudage des décanii
bres.
Il importe de savoir si des corps re*t
tent encore sous l'amas informe des ca»
casses de voitures, des plaques de fonte?
d'acier et de. bois. On ne le croit pas ce?
pendant. •̃•>̃• i
Une interpellation f; f
On annonce que M. Chastenet, dépulô,/
actuellement à Royan, interpellera le miT
nistre des Travaux publics sur la catas'/
trophe de Coutras.
e R.
LES AFFAIRES DU Mio(
.r
Après la peine, l'honneur 1 t
Hier matin, à sept heures et demie, a eu.
lieu au champ de manœuvres la remise
de décorations au 7e cuirassiers et aux gen,
darmes occupant Narbonne. -j
Cette cérémonie militaire- avait attiré urii
assez grand nombre de curieux. Aucun'
incident ne s'est produit. L'accès du champ.
de manœuvres avait été interdit au pu>:
hlic. '•: ̃ ̃̃̃ ̃-
Une revue a précédé la remise des déco-
rations.
Les troupes réunies au champ de ma>-
nœuvres comprenaient deux cents gendarV;
mes à cheval, cent à pied, le 80e de lign©?
et le 7°.cuirassiers.
Le colonel Hollender, faisant f&neiions
de général de brigade, a présenté les trou-i
pes au général Bertrand, de la 32» division,!
qui, après la revue, a décerné la croix d'of-î
ficier de la Légion d'honneur au colonel
Després, du 7° cuirassiers, quatre croix da:
chevalier et une médaille militaire.
A neuf heures tout était terminé.
Les gendarmes et la troupe s'en vent i
On sait qu'une partie des troupes qui
avaient été envoyées dans le Midi ont re-!
joint leurs garnisons respectives. I) n'eri
avait été conservé qu'un certain nombre
qui, à leur tour, viennent de recevoir l'or-
dre de regagner leur corps.
A partir d'aujourd'hui il ne restera plus
dans le Midi que les régiments qui doivent'
normalement s'y trouver.
Le détachement du 11e hussards «t lèse
gendarmes venus à Perpignan, de la ré-
gion de Marseille, ont reçu l'ordre de re«
gagner leurs garnisons.-
On continue à pacifier. par des instruc-
truc-îions judiciaires
,-Une information judiciaire vienï d'.ê'tr*!
-ouverte, à Agde, contre: les membres d1*
comité de défense viticole d'Ôlonîac, incul-
pés d'usurpation de fonctions pour avoir
signé collectivement et envoyé au juge
de paix une lettre eomininattire lm inter-
disant l'entrée d'une salle de la mairie^gaii–
lui était x'éservée,
lui était rés6née.
CorîdaîTinïrtTCn
r Le 27 juillet dernier, un cavalier du 2«
dragons, se neyâ accidentellement dans le
Lez, au lieu dit Port-Ju.1na.1, à Montpellier.
Lorsque son corps fut sorti de l'eau,, la
foule se précipita autour de lui.
Le lieutenant de dragons Vidard, ayant
donné l'ordre de faire de la plaee- autour
du noyé, un nommé Jérôme Bannier, jar-
dinier, âgé de vingt-cinq ans, habitant à'
Montpellier, fut bousculé. Comme il s'était;'
jeté un des premiers à Veau pour essayer
de découvrir le cadavre, il fit des diffieuL*
-tSsTOTuT^ecaffer et injuria, parait-il, lé-:
g^rement le lieutenant.
Traduit en correctionnelle, BoHnier- ar
été condamné, hier, pour outrages à uni
commandant de la force publique, à quin<
ze jours de prison. 'J
9 »! ,i i -J
LÀ SERIE NOIRE
Un déraillement et an tampsneiereient
La Rochelle, 27 août. Un déraille/
ment, dont la cause semble devoir êtraù
attribuée à la malveillance, a eu- Meù suiv,
la- ligne, .du chemin- de fer d'intérêt locat
de l'Ile de Re des malfaiteurs, resté*
inconnus; ont placé un bloc de pierre' sur.
la voie, peu avant le passage d'un train?
de voyageurs seuls, la locomotive et uni
wagon ont déraillé. J ¡
Il n'y a eu aucun accident de persan-
nes la gendarmerie recherche les au-
teurs de cette tentative- criminelle. J
A Ruffeo '¡;
Le. Sud-Express, partant de Bordeaux S;
2 heures 45 de l'après-midi, n'est arrivé M
Paris qu'à minuit 15, soit avec un retard!
de plus de deux heures sur î'horaira/
prévu. '•
Ce retard a été occasionné par un tara-
ponnement survenu près de Ruffee, entre/'
une machine Hautlepied et un train spé-i
cial. Il n'y a, fort heureusement, aucun!
blessé, et c'est à l'obstruction des voies'
qu'il faut attribuer la perturbation qui a<
désorganisé un moment les services de
l'Orléans. i
'
l'Humanité es: en vente dans tous lesy i,.
kiosques, chez tous les libraires et dans
toutes les gares.
une lettre. pour vous, miss LyOia Or=»'
ne ma pas écrit, à moi. 11 y a bien sûr,
1 adresse A Colomba mais plus bas :i
Pour miss N. Les sœurs ne sont point ja-
louses. Giocanto dit qu'il a bien soufrer?
pour écrire. Gioicanto, qui a une main ~u-'
perbe, lui avait offert d'écrire sous sa die*
tee. Il n'a a pas voulu. II écrivait avf un'
crayon, couché sur le dos. Brandfiïaccio;-
tenait le papier. A chaque instant moTi-
frère voulait se lever, et alors, au moindre
mouvement, c'étaient dans son bras tJr s
douleurs atroces. C'était pitié, dirait G o-.
canto. Voici sa lettre.
Miss Nevil lut la lettre, qui éta>"t écrit*
en anglais, sans doute par surcroît de pré*
caution. Voici ce qu'elle contenait
« Mademoiselle, •
» Une malheureuse fatalité m'a poussé i
j'ignore ce que diront mes ennemis, quel-
les calomnies ils inventeront. Peu m'iin/
porte, si vous, Mademoiselle, vous n'y don-
nez pas créance. Depuis que je vous ai
vue, je m'étais berce de rêves insensé?. IL.
a fallu cette catastrophe pour rac niDnùeï
ma folie je suis raisonnable maintenant.
Je sais quel est l'avenir qui m'attmd et'
il me trouvera résigné. Cette bague que.
vous m'avez donnée et que je croyons en
talisman de bonheur, je n'ose la garleiv
Je crains, miss Nevil, que vous n'ayez du
regret d'avoir si mal placé vos dor^. eu
plutôt, je crains qu'elle me rnppc-llt1 la
temps où j'étais fou. Colomba vo'ii'fc l;i re-.
mettra. Adieu, Mademoiselle, vous .->lleï
quitter la Corse, et je ne tous verrai plus
mais dites à ma sœur que j'ai encore vutra
estime, et, je le dis avec assur;uice, Je la
mérite toujours.1
;̃̃̃ ̃ ^O. D. R. i)
;J4 ?M!M~
iJ~$!{i m:e. J
TEBREBLE BNOENDII:
1EJE ™
Un enantier de bois réduit en cendres.
Soixante-dix chevaux asphyxiés
-Un incendie d'une violence inouïe a
éclaté hier soir, à six heures, dans les
greniers à fourrage de la maison MuHer
frères, loueur de voitures, 201, rue de
Bercy.
Un plombier venant d'y effectuer quel-
ques travaux, on suppose que c'est lui qui,
Boit en jetant une cigarette mal étciiite,
soit en oubliant d'éteindre la lampe à al-
cool dont il se servait, aura mis incons-
ciemment le feu aux 3.50Q hottes de paille
et de foin que contenait le grenier.
six heure? dix, une première pompe
arriva, celle de la caserne Chaligny un
instant après, c'était les tour des pompiers
de la caserne Sévigué: suivis par ceux de
l'état-major et de la place la Chamb.OJ.idie.
̃Aussitôt vingt !&nces furent mises en bat-
terie et attaquèrent le foyer. Sous des tor-
ïents d'eau, de courageux citoyens, gui-
dés par M. Muller,, se rendirent alors dans s
les écuries situées au-dessous, et à, côtéde
la grange,; et purent sortir quatre ou cinq
chevaux malheureusement, près de
soixante-dix de ces patrvres" bêtes "étaient
déjà littéralement grillées.
Tandis que les pompiers combattaient
le sinistre, les flammes, trouvant un âli-
;merit facile dans les vieux baraquements,
gagnèrent le chantier de bois de M. Guit-
tard, situé 205, rue de Bercy, où d'énor-
mes quantités de planches .de sapin ve-
inaient d'être emmagasinées. Une flambée
formidable se produisit et les flammes se
propagèrent avec une telle violence que
les pompiers durent, dès lors, borner leurs
efforts à circonscrire le plus possible le
foyer. Du reste de FétaÈlissemeût Muller,
il ne restait plus que la façade portant le
n° 207 de la rue de Bercy.
A ce moment, M.' Lépine, le colonel Vul-
quin et le médecin major Coukfn sont ar-
rivés «ur les lieux du sinistre.
A sept heures un qitart, le colonel Vul-
quin déclarait qu'il espérait avoir prompte-
tnent raison de l'incendie.
A huit heures, en effet, les pompiers pa-
raissaient complètement maîtres du feu
cependant, ils ont passé une partie de la
nuit à noyer les décombres.
Quatre ooinmerçants ont subi des dom-
mages considérables. Ce sont MM. Mul-
ter frères, Guittarà, marchand de bois
Labour, entrepreneur de travaux publies,
tt Fouinat, dépositaire des ardoisières
d'Angers.
Un offïsser Messe
Le lieutenant Chalomau, de l'état-naajor,
qui était monté sur une échelle dressée sur
la façade de l'établissement brûlé, est tom-
bé à la renverse sur ses camarades, qui se
sont précipités pour amortir sa chute.
Il a été transporté à rambulance, où il
a reçu les soins d'un médecin-major. Son
état n'est pas grave.
Le préfet a donné l'ordre de faire enle-
ver les cadavres des chevaux, pour éviter
une épidémie au quartier.
!?17 piC"f~ŒDiP
!:LICAS ~IÃIHIS
Un meeting de protestiatïoM-JtKï«îo«a»»t^
nuanif estation. Les orateurs flétris-
sent la mesure prise par le gou-
vernement.
Samedi a eu lieu une grande réu-
nion publique et contradictoire organisée
par le Parti Socialiste et la Bourse du
Travail indépendante, adhérant à là
C.G.T., pour protester :contre la mesure
prise à l'égard du citoyen Chambas. et
contre les poursuites intentées à. l'occa-
sion du mee.ting du 13 juillet à Tulle.
Pour la première fois, dans notre ville,
la municipalité radicale avait refusé tou-
tes les salles dont elle dispose. La réu-
nion a eu lieu au Chalet avec le concours
du citoyen Beulier, secrétaire de la Fé-
dération Nationale des établissemjB^ a-
la guerre. "t'té"Il
lailseélus de la régioJ).41en invités. Ils
ont brillé %ï llvf^se™e> démontraat
ninqi leur rnTP-^clte dans les manœuvres
tmp ové" -S 9^ga,rd de nos militants. La
:employé~ dde nos IllIlitants. La
^jj^iiait comble et nombre de personnes
.Savaient pu pénétrer à l'intérieur.. Cham-
bas a été acclamé président avec Vaysse
et Corrèze comme assesseurs, et Risse
comme secrétaire.
Berlier a rappelé les ciréonstances du
procès et. les conditions dans lesquelles
Chambas,' président du syndicat des ou-
vriers de la manufacture d'armes de
Tulle et secrétaire de la Fédération *o
cialiste a été déplacé par le ministre de
la guerre. Il a montré qu'il était de l'in-
térêt de tous les ouvriers, sans distinc-
tion d'opinions, dé ne pas permettre de
mesures politiques aussi.. odieuses. Il a
proclamé la solidarité de tous les tra-
vailleurs de tous lés établissements de la
guerre avec Chambas, qui, même s'il
avait prononcé les paroles qu'on lui re-
proche, ne devait pas être frappé par le
ministre pour des faits étrangers à son
service.
Les citoyens Fayet et Fournel, étran-
gers à nos organisations y flétrisent la me-
sure gouvernementale, puis Vaysse, Ris-
se, Guillemy, Bordes, Jaucert, etc., sont
venus affirmer la fausseté du rapport de
p_olice du 13 juillet et ont engagé les tra-
vailleurs à répondre aux persécutions par
une action énergique et continue.
Puis le président a donné lecture d'une
FEUILLETON DU 28 AOUT 1907
24
MBA
PAR
.P.~OSP~.jR.~f~
XVII
:i~, 3UITE ¥-i ̃̃̃̃'̃ ̃̃•
Le jour était déjà fort avancé lorsqu'une
triste procession entra dans le village. On-
rapportait à l'avocat Barricini les cada-
vres de ses enfants, chacun couché en tra-
vers d'une mule que conduisait un paysan.
Une foule de clients et d'oisifs suivait le
lugubre cortège. Avec, eux on voyait les
gendarmes, qui arrivent toujours trop
tard, et l'adjoint, qui levait les bras au
ciel, répétant sans cesse « Que dira M. le
préfet » Quelques femmes, entre autres
une nourrice d'Orlanduccio, s'arrachaient
les cheveux et poussaient des hurlements
sauvages. Mais leur douleur bruyante pro-
duisait moins d'impression que le déses-
poir muet d'un personnage qui attirait tous
les regards. C'était le malheureux père,
qui allait d'un cadavre à l'autre, soulevait
leurs, têtes souillées^ de terre, baisait leurs
lèvres violettes, soutenait leurs membres
rdéjà roidis, comme pour leur éviîer les
cahots de la route. Parfois on le .voyait
lettre de Lauche, en ce moment h Stutt-
gart, faisant savoir ru'il n'a pas reçu
d'assignation et protestant contre le fait
de voir poursuivre Chamhas pour les pa-
ro.les que lui seul a prononcées.
L'ordre du jb;;r proposé a été voté à
l'unanimité dfr> huit cents assistants.
Une' collecte niprovisée a la sortie a
produit 57 francs. L'indignation contre
la réaction radicale est générale. Les radi-
caux sont d'autant plus inquiets qu'il est
question de purter Chambas comme can-
didat de protestation à l'élection législa-
tive de Tulle-Sud, le 15 septembre. La
chose est décidée en principe, si la me-
sure ministérielle n'est pas rapportée le
1er septembre.
L'ordre du jour
'Vdîc'I le texte de l'ordre du jour qui a
été voté à la fin d,e la réunion
Après avoir entendu les citoyens Berlier,
Fayet. Fournet, Vaysse, Guillemy, Risse,, Bor-
des, Jamont et divers orateurs
Les citoyens présents à la réunion du -U
juillet dans la salle du Chalet, à Tulle, pro-
testent- avec énergie contre le déplacement
du citoyen Chambas, décrété sans enquête et
avant le résultat des poursuites exercées; à
l'occasion du meeting du 13 juillet
Ils déclarent que «jette- mesure est prise par
peur politique, pour satisfaire de basses ran-
cunes et cp '.on .a vfolé à cette occasion tes
droits les plus élémentaires des citoyens*;
Ils protestent contre le refus- d'une salle
pour la réunion par la municipalité, l'éiici-
tent le citoyen Berlier d'être venu apporter
son éloquente, parole au service des travail-
leurs de Tulle, s'engagent à se.conder les or-
ganlsàtetes âe, là réunion dans leur juste
campagne et invitent tous les citoyens sans
distinction d'opinion à protester avec eux.
Hors dé France
ANGLETERRE
Arrestations de protestataires irlandais
Le député Farrell et quarante autres
personnes ont été arrêtés à trois heures du
matin, à Longford.
Ces arrestations, ont trait à l'agitation
qui se manifeste contre la loi agraire.
̃̃'̃• "̃ '̃ .V. BStGIW'E.;1
La grève d'Anvers
Tout espoir est peràu. Le
président de la Fédération des patrons
déclare, en effet
Nous ne voulons plus d'arbitrage d'aucune
espèce toutes les grandes compagnies de na-
vigation étrangères sont d'accord avec nous
et nous approuvent. Il serait vraiment ridi-
cule de changer d'attitude. De plus, depuis
que nous avons rassemblé les fonds de résis-
tance, tous les membres de la Fédératioii,
qui doutaient de l'avenir, sont désormais
avec nous. No'us voulons la soumission des
ouvriers sans phrases.
Les ouvriers ont tenu un meeting hier
matin aucun incident ne s'est produit.
Ils se sont rendus à l'hôtel de ville._et ont
remis une nouvelle requête au bourgmes-
tre. La situation pour les ouvriers est
plus mauvaise l'argent promis de Lon-
dres n'est pas encore arrivé les secours
reçus et les listes de souscription ont don-
né environ 50Q francs. Un délégué partira
demain pour Bruxelles afin de demander
des secours au conseil général du Parti
socialiste.
Hier matin, les grévistes ont attaqué un
des leurs qu'on avait vu hier soir en pour-
parlers. avec un arrimeur et que l'on soup-
^©nrttcttr-
le dés-encombrement aura pour Anvers un
effet vraiment désastreux. La plupart des
bateaux vont quitter le port pour aller
décharger ailleurs^
Le nombre des ouvriers étrangers aug-
mente tous les jours on arrivera d'ici à
quelques jours à 5.000 hommes.
Hier matin, sur 64 bateaux, la Fédéra-
tion patronale avait pu distribuer 1.800
hommes presque tous des Anglais.
La police est fort inquiète au sujet du
meeting secret que les ouvriers en grève
doivent tenir.
jMM~B-sz~A~
Le 'conseil' d'Etat et la dictature
Le conseil d'Etat s'est réuni pour gracier
les étudiants de Coïmbre. C'est la première
réunion du conseil d'Etat selon la pratique
constitutionnelle depuis que le cabinet
Franco a. établi la dictature.
Tous les conseillers ont manifesté au
roi le désir que l'on rentrât dans la nor-
malité constitutionnelle. M. Franco a ré-
pondu en laissant entrevoir la nécessité de
ce retour aux conditions normales.
M. Luciano Castro a dit qu'il a toujours
̃été monarchiste dans les limites de la
constitution, mais qu'il n'a jamais été et
ne veut jamais être en dehors de la cor.s-,
titution. `
"̃ RUSSIE '̃:
Le complot contre le tsar
Le tribunal militaire qui juge le complot
contre l'empereur a terminé l'examen des
témoignages.
Le témoin à décharge. Loyko, actuelle-
ment en détention provisoire pour une au-
tre affaire politique a refusé de déposer
sur la conférence que le parti socialiste
révolutionnaire aurait tenue à Terioki. Il
n'en sait absolument rien. Mais il proteste
que le parti n'a pas participé au complot.
Le lieutenant-colonel Hune s'efforce de
démontrer dans son réquisitoire que c'est
bien le parti socialiste révolutionnaire qui
a organisé l'attentat.
Le colonel Chebeko, second accusateur
public, demande le châtiment maximum
pour les accusés.
ouvrir la 'BoUche pour parler, mais il n'en
sortait pas un cri, pas une parole. Tou-
jours les yeux fixés sur les cadavres, il se
heurtait contre les pierres, contre les ar-
bres, contre tous les obstacles qu'il ren-
contrait.
.Les lamentations des femmes, les im-
précations des hommes redoublèrent lors-
qu'on se trouva en vue de la maison
d'Orsô. Quelques bergers rebbianistes
ayant osé faire entendre une acclamation
de triomphe, l'indignation de leurs adver-
saires ne put se contenir. « Vengeance
vengeance » crièrent quelques voix. On
lança des pierres, et deux coups dé fusil
dirigés contre les fenêtres de la salle où se
trouvaient Colomba et ses hôtes percèrent
les contrevents et firent voler des éclats
de bois jusque sur la table près de laquelle
les deux femmes étaient assises. Miss Ly-
dia poussa des cris affreux, le colonel sai-
sit un fusil, et Colomba, avant qu'il pût la
retenir, s'élança vers la porte de la maison
et l'ouvrit avec impétuosité. Là, debout sur
le seuil élevé, les deux mains étendues
pour maudire ses ennemis
Lâches 1 s'écria-t-elle, vous tirez sur
des femmes, Sur dés étrangers Etes-vous
Corses ? êtes-vous hommes ? Misérables
qui ne savez qu'assassiner par derrière,
avancez je vous défie. Je suis seule mon
frère est loin. Tuez-moi, tuez mes hôtes
cela est digne de vous. Vous n'osez, lâches
que vous êtes vous savez que nous nous
vengeons. Allez, allez pleurer comme des
femmes, et remerciez-nous de ne pas vous
demander plus de sang 1
II y avait dans la voix «t dans l'atti-
tude de Colomba quelque chose d'imposant
et de terrible à sa vue, la foule recula,
épouvantée, comme à l'apparition de, ces
fées malfaisantes dont on raconte en Corse
plus d'une histoire effrayante dans les veil-
lées d'hiver. L'adjoint. les gendarmes et
LES ŒëSÈWE® M PÂFSàS
DU BÂTIMENT
Des milliers d'ouvriers fédérés ont ré-
'pondu à la menace de Sock-out pa-
tronal. Les solidarités à
l'œuvré
Le meeting monstre organisé hier soir
par la Fédération du bâtiment avait don-
né à la Bourse du Travail l'aspect des
grandes manifestations ouvrières. Il n'a-
vait p&a seaiejaent été provoqué par les
grèves des charpentiers et des fumistes
auxquels leurs camarades des autres cor-
porations ont à cœur d'apporter l'appui'
de leur solidarité. 11 s'agissait aussi de
répondre aux gestes des entrepreneurs de
maçonnerie qui ont dernièrement envoyé
une délégation auprès de leurs frères de
Berlin pour apprendre de ces derniers la
irieiMeure façon de -pratiquer ̃ un lock-out.
Dès neuf'heures du soir, cinq mille ou-
vriers .du. bâtiment, charpentiers, ma-
çons., cimentiers, .terrassiers, peintres, ser-
ruriers, inenuisierSj ébénistes, ornemanis-
tes, plombiers, monùeiirs-levageurs, etc.,
cinq mille au minimum, étaient serrés
jusqu'à l'étouffement dans la grande salle.
Les ouvriers qui n'avaient pu y pénétrer
étaient descendus dans la salle des grèves,
où s'est tenue une autre réunion..
Le camarade Péïault, des terrassiers,
présidait la réunion, assisté du camarade
Mathieu, conseiller prud'homme de la cor-
poration,; et Lougard, des .plombiers-zin-
gueurs,
Le camarade Boureau, secrétaire de
l'Union syndicale des charpentiers, a pris
le premier la parole. Il a fait la genèse
de la grève de cette corporation, montré
le bien fondé des revendications ouvrières,
mis. en relief les manœuvres tortueuses et
l'âpre intransigeance du patronat il a
exprimé l'espoir que les autres corpora-
tions du bâtiment, intéressées elles-mêmes
a la victoire des grévistes, feraient, dans
toute la mesure du/possible, œuvre de so-
lidarité en fàveur-'dës charpentiers et des
fumistes.
Les paroles de l'orateur ont produit une
vive impression sur l'assembléej qui a ré-
pondu par des applaudissements chaleu-
reux.
Le camarade Nicolèt, secrétaire de la,
Fédération du bâtiment, a marqué en
'traits précis les progrès .d'éducation, et
d'organisation des corporations" fédérées.
II a affirmé qu'elles étaient désormais as-
sez fortes pour braver les menaces des
entrepreneurs de maçonnerie qui.ont lan-
cé,, en guise de ballon d'essai, la menace
du loek-out;
Ces messieurs attendaient peut-être,
a-t-il dit en terminant, ce que vaudrait
le meeting de ce soir. Ils savent à quoi
s'en tenir. Nous n'avons pas peur. »
Après une brève et énergique allocution
du camarade Ebers, des ébénistes, Grif-
fuelh.es, secrétaire de la C. G.T. a ex-
primé sa joie de voir une foule ouvrière
se presser dans la salle des fêtes pour ri-
poster aux menaces patronales.
« Les patrons ne savent à quel saint du
calendrier capitaliste se vouer, s'est-il
écrié. Ils sont. aux abois. Leur menade lock-out est une preuve de votre for-
ce. » Des .apï?la.uaissem.eiats^prGl(ïngés lui
ont .répondu-̃;
=" L'ordre du. Jour..
L'assemblée a sanctionné les paroles des
militants par. un ordre du jour dans le-
quel elle affirme sa solidarité en faveur
des corporations en grève, invite les ca-
marades à empêcher les jaunes de ..rester
dans les chantiers et déclare que lés ou-
vriers du bâtiment ne se laissent pas ef-
frayer par les rodomontades du patronat
affolé.
~~1?"~ Ql'ûredu jour a été voté dr.na
la salle des grèves où 1-e^ jàtow-n-s. j.tt-
Clérrrent et plusieurs arcrtrës militants ont.
pris la parole,
La sortie s'est effectuée à, onze heures
dans le plus grand calme, bien que M. I é-
pine. eût étalé aux abords de la réunion
les bravades d'une compagnie de gardas
municipaux à pied, d'un peloton de nunî-
cipaux à cheval et. d'une brigade de flics
de réserve commandés par M. Jean,, l'an-
cien « frère Quatre-Bras », passé dans la
police. Aucun incident ne s'est produit..
Les fumistes expulsent un momh&rû'
Les ouvriers fumistes en grève se sont,
comme d'habitude, réunis, hier matin,
dans la grande salle de la Bourse du Tra-
vail et ils ont adopté un ordre du jour de
résistance jusqu'à. pleine et entière satis-
faction.
La réunion avait un caractère exclusi-
vement corporatif et privé. Un de ces sa-
les mouchards que la préfecture de police
recrute dans les milieux les plus divers
au petit bonheur « de l'empoigne » pour
accomplir des besognes viles, avait réussi
à s'y faufiler. On n'a pas tardé à le recon-
naître à son allure louche. Son expulsion
a été rapide, mais bénigne.
Ce mouchard était, comme toujours
doublé d'une brute. Arrivé sur le seuil de
la Bourse, il a frappé d'un violent coup
de poing en plein visage l'un des ouvriers
qui le poussaient dehors sans le houspiller.
Un agent de police était là, juste à point,
pour amener au poste la brute policière,
et l'ouvrier qui avait été frappé. Celui-ci
a été invité à faire des. excuses à l'immon-
de mouchard dont on avait négligé au
poste .de police de demander l'état civil.
un certain nombre .de femmes profitèrent
de ce mouvement pour se jeter entre les
deux partis car les bergers rebbianistes
préparaient déjà, leurs armes, et l'on put
craindre un moment qu'une lutte générale
ne s'engageât sur la place. Mais les deux
factions étaient privées de leurs chefs, et
les Corses, disciplinés dans leurs fureurs,
en viennent rarement aux mains dans l'ab-
sence des principaux auteurs de leurs guer-
res intestines. D'ailleurs, Colomba, rendue
prudente par le succès, contint sa petite
garnison
Laissez pleurer ces pauvres gens, di-
sait-elle laissez ce -vieillard emporter sa
chair. A quoi bon tuer ce vieux renard qui
n'a plus de dents pour mordre ?. Gludice
Barricini souviens-toi du portefeuille san-
glant où tu as écrit de ta main de faussai-
re! Mon père y avait inscrit ta dette tes
fils l'ont payée, Je te donne quittance, vieux
Barricini 1
Colomba, les bras croisés, le sourire du
mépris sur les lèvres, vit porter les cada-
vres dans la maison de ses ennemis, puis
la foule se dissiper lentement. Elle refer-
ma sa porte, et rentrant dans la salle à
manger, dit au colonel
Je vous demande bien pardon pour
mes compatriotes, Monsieur; Je n'aurais
jamais cru que des Corses tirassent sur
une maison où il y a des étrangers, et je
suis honteuse pour mon pays.
Le soir, miss Lydia s'était retirée dans
sa chambre, le colonel l'y suivit et lui de-
manda s'ils ne feraient pas bien de quitter
dès le lendemain un village où l'on était
exposé à chaque instant à recevoir une
exposé- a cbaq~e instant, à recevoir une
L balle dans la tête, et le plus tôt possible
un pays où l'on ne voyait que meurtres
et trahisons.
Miss Nevil fut quelque temps sans ré-
pondre, et U était évident que la pr_ot)osi-
II va sans dire qu'il a refusé d'obéir et
qu'il a protesté avec vivacité contre le cy-
nisme de la police.
Les ouvriers fumistes se sont bien juré
d'infliger, à la prochaine occasion, une
correction vigoureuse aux « mouches » de
la « Tour Pointue » qui se -glisseraient
dans leurs réunions.
Une délégation de la corporation s'est
rendue dans la journée au ministère dtf
Travail où M. Vivian/ l'a reçue très cor-
dialement. Invité à remplir le rôle d'ar-
bitre dans le conflit, le ministre a répon-
du par l'affirmative, à condition toutefois
que les patrons acceptent son intervention.
Dans les autres corporations
Lee ouvriers charpentiers ont tenu, dans
la grande salle, leur réunion habituelle
et voté, par acclamation la continuation
de la grève.
Les batteurs d'or sont toujours aussi
résolus, bien qu'ils en soient à leur neu-
vième semaine de grève.
Les ouvriers qui ont été le moins atteints
par la grève, ont pris a leur charge quel-
ques enfants des .camarades trop, chargés
de famille. Ce mouvement de solidarité est
tout à l'honneur de cette petite et vaillan-
te corporation qui poussera la résistance
jusqu'aux extrêmes limites -du possible.
La Jutte ne-, peut être que désespérée dans
un milieu où les o-uvrières touchent en
moyenne vingteinq sons par jour pour dix
heures, de travail. On voit par ce simple
détail q;'w des patrons batteurs d'or n'ont
pas d'entrailles.
A la Bourse du Travail d^ Paris
L'éîectiien des secrétaires de. la Commis-
sion adRîmisîrative. Des décisions
nouvelles. Un manifeste aux,
syndicats.
La commission administrative de la.
Bourse du Travail de Paris a procédé à
l'élection de ses. secrétaires. Le camarade
Bled, a été élu secrétaire, et le camarade
Tillier secrétaire adjoint. Elle a décidé de
se subdiviser en deux sous-commissions,
comprenant l'une le service des finan-
ces, l'autre la partie administrative. Elle
a maintenu le bm'eau de traduction, mais
suspendu la publication du Bulletin. Elle
a enfin voté un nrdre du jour de sympa-
thie aux syndicalistes et aux antimilita-
ristes incarcérés.
Le manifeste
Voici, d'autre part, le texte du manifeste
qu'elle vient d'adresser aux syndicats
adhérents
Camarades syndiqués.
La Commission administrative, nouvelle-
ment en fonctions, tient à préciser la ligne de
conduite qu'elle se propose, de tenir yis-à-vis
des organisations syndicales, adhérentes à la
Bourse du travail de Paris.
Elue sur la liste présentée par l'Union des
Syndicats de la Seine, la Commission n'en-
tend pas ne servir que les organisations qui
l'ont nommée Tous les syndicats, quelles que
soient leurs tendances, trouveront en elle la
même cordialité et pourront au même titre
prétendre, sans partialité aucune, au dévoue-
ment des membres de la Commission.
Nous pouvons en quelques phrases résumer
nos intentions _̃̃'̃'
Nous ne voulons pas^j^ia -eqnïmissïon ad-
ministrative, faire– abstraction de nos prin-
cipes syndicalistes et nous entendons, au con-
traire, y rester fidèlement attaches, ne les
croy»«*- pas nécessairement incompatibles
avec nos fonctions administratives. Mais nous
voulons être les mandataires des organisa-
tions syndicales et non les mandataires die
'l'administration préfectorale. Nous enten-
drons prendre notre mot d'ordre dans le sein
des organisations, ouvrières et non dans les
bureaux du Préfet de la Seine.
Nous voulons travailler à assurer le. bon
fonctionnement et l'amélioration des services
actuellement établis et- àr-hr^créatron :~ùs Toxnr
les services pouvant aider à l'action journa-
lière du monde ouvrier. -̃
Nous voulons que iou.$ les syndicats,, amis
ou adversaires, puissent, nous 'juger sur- nos
actes et non sur les, faveurs ou les complai-
sances de radministrati£ta-=
C'est dans-j"1^™ que nous enteniloae-
tojujiU» jç'mondat qui nous a- Été Confié.
"TÎous -deiïiâ'ndons à tous les syndicats aalié-
rents à la Bourse,, de vouloir nous aider dans
l'œuvre d'administration etâ'miion à laquelle
nous désirons, no,us consacrer.
Pour la Commission administrative
Les seevéiaites,
Bled, Tillieh.
^FORMATIONS
Les modifications suivantes ont été appor-
tées aux dates primitivement fixées pour l'ou-
verture de la chasse
Dans la Creuse, l'ouverture fixée au 1er sep-
tembre est avancée au 25 août., Dans les Ar-
dennes, l'ouverture fixée au 1er septembre est
retardée au 8 septembre dans la Loire-ïnîé-
rieure, l'ouverture fixée au 1er septembre est
retardée au 15 septembre. Le Calvados, dans
leauel l'ouverture avait été fixée au 1er sep-
tembre. a été divisé en deux zones- dans
la première, 'l'ouverture est maintenue au
1er septembre dans la deuxième, voisine du
département de la Manche,, elle, est retardée
au 15 septembre.
Sont convoqués pour le 15 septembre à, l'ef-
fet d'élire leur représentant au Conseil' géné-
ral
Les électeurs du canton de La Ferté-Vidame
(Eure-et-Loir).
Sont convoqués pour le 15 septembre à l'ef-
fet d'élire leurs représentants au Conseil d'ar-
rondissement °
Les électeurs des cantons de Riom-en-
Montagnes (Cantal) la Rochelle-Est, Cozes,
Roohefort-Nord, Saint-Savinien (Charente-In-
férieure) Clelles (Isère) Saint-Geofre-en-
"Valdàihe (Isère) Morey (Jura) Carrouzes
(Orne) Aukey, Faucogney (Haute-Saône)
Coffibeau-Fontaiiie, Montbazon (Haute-Saône).
tion de son père ne lui causait pas un mé-
diocre embarras. Enfin elle dit
Comment pourrions-nous quitter cette
malheureuse jeune personne dans un mo-
ment où elle a tant besoin de consola-
tion ? Ne trouvez-vous pas, mon père, que
cela serait cruel à nous ?
C'est pour vous que je parle, ma fille,
dit le colonel et si je vous savais en sû-
reté dans l'hôtel d'Ajaccio, je vous assure
que je serais fâché de quitter cette île mau-
dite sans avoir serré la main à ce brave
della Rebbia.
Eh bien mon père, attendons encore,
et, avant de partir, assurons nous bien
que nous ne pouvons leur rendre aucun
service. ̃ •̃
Bon coeur dit le colonel en baisant
sa fille au front. J'aime à te voir ainsi te
sacrifier pour adoucir le malheur des au-
tres. Restons on ne se repent jamais d'a-
voir fait une bonne action.
Miss Lydia s'agitait dans son lit sans
pouvoir dormir. Tantôt les bruits vagues
qu'elle entendait lui paraissaient les pré-
paratifs d'une attaque contre la maison
tantôt, rassurée pour elle-même, elle pen-
sait au pauvre blessé, étendu probablement
à. cette heure sur la terre froide, sans au-
tres secours que ceux qu'il pouvait attendre
de la charité d'un bandit. Elle se le repré-
sentait couvert de sang; se débattant dans
des souffrances horribles et ce qu'il -y a
de singulier, c'est que, toutes les fois que
l'image d'Orso se présentait à son esprit,
il lui apparaissait toujours tel qu'elle l'a-
vait vu au moment de son départ, pressant
sur ses lèvres le talisman qu'elle lui avait
donné. Puis elle songeait à sa bravoure,
Elle se disait que le danger terrible auquel
il venait d'échapper, c'était à cause d'elle,
pour la voir un peu plus tôt, qu'il s'y
était exposé. Peu s'en fallait qu'elle ne se
.Dersuadàt que e'était ESHS^^ âéfendr£
La Catastrophe
de Couiras
Il est à peu pris prouvé que l'aiguille n'a
pas fonctionne
On recherche toujours les raisons, qui
ont provoqué le terrible accident de ;sa-
medi dernier. Il semble à présent, ainsi
qu'il n'a cessé de l'affirmer avec la plus
grande énergie, que l'aiguilleur Valbous-
quet a fait d'une façon très précise ce
qu'il devait faire et qu'il doive être mis
hors de cause.
La défense de Valbousquet
On a prétendu, a-t-il -dit, que j'avais
remanié l'aiguille lorsque je me suis aper-
çu de mon erreur. Cela est faux, archi-
faux, d'autant plus faux que c'est impos-
sible. Je mets au défi de faire broncher
l'aiguille dans de semblables conditions.
La preuve d'ailleurs en est facile, il suffit
de reconstituer la scène. J'affirme, enfin,
que je suis innocent, que j'ai fait mon
devoir, tout mon devoir. `
Corroborant les affirmations de Val-
bousquet, un incident d'une importance
capitale établissant d'une façon irrémé^
diable l'innocence de l'aiguilleur s'est pro-
duit hier, pendant les travaux de déblaie-
ment. -̃
Afin de dégager la voie paire, l'ingé-
nieur Mézergues venait de commander,
pour la seconde ou troisième fois, d'ai-
guiller sur la voie des marchandises une
plate forme emportant le châssis d'une
voiture de voyageurs. Et, à la stupéfac-
tion de tous, un « raté » se produisit l'ai-
guille ne fonctionna pas.
Pourtant l'aiguilleur n'avait pas perdu
la tête il avait bien manœuvré son levier
numéro 10. Et l'aiguille était restée immo-
bile.
On accourut dans le poste, on contrôla,
on vérifia. Il fallut se rendre à l'évidence.
Le levier de l'aiguillage des marchandises
était, par intermittences, sans action. L'ai-
guilleur Vaffiousquet, de service samedi
soir, doit par conséquent être mis désor-
mais, et sans contestation, hors de cause.
L'ingénieur examina attentivement les
tubes de transmission et reconnut que l'un
d'eux était faussé.
Un camarade de Valbousquet, qui se
trouvait sur les lieux à ce moment, ne se
tint pas de joie et, prenant à travers
champs, il courut apprendre à son ami
que l'aiguille avait encore « -fx.it des sien-
nes » en présence des « gros patrons ».
Le corps de Galzin
On a enfin retrouvé le corps du chef
d'équipe Galzin, qui avait disparu depuis
1-a catastrophe; il a été retiré des décom-
bres mardi soir, à. 8 heures.
On avait,, toute la journée, travaillé sans
interruption pour découvrir le cadavre.
A trois heures, des trouées suffisantes
ayant été faites, on passe des câbles et
des chaînes autour du 'tender. A quatre
heures motos un quart, le chef de ma-
nœu:vj^xjjHMn3îiQe aux hommes qui « ser-
~VB7îf la grue, de 50 tonnes « Allez »
Minute émouvante. Le puissant appareil
tire, tire, et soulève à cinquante centimè-
tres, puis à un mètre au-dessus du sol le
tender, d'autant plus lourd que -des pla-
ques de tôles sont emboûtées dans- son
châssis, dans son arrière.
La femme de Galzin est là, haletante,
comme nous tous, d'ailleurs. Déjà on com-
mence à voir au travers de l'enchevêtra-
ment des fers et bois qui gisent sous le
véhicule une, deux éclairçies s'affirment
-d&rtsHTr– forrittre;
Hélas vaine espérance.. Un cr.aausmet
~sec~ puis, tout de suite, un autre formi-
fdable', d'un fracas terrifiant- Les chaînes
de la grue se sont rompues, et le tender
est retombé sur son tit de décombres,
[maintenant ©lus brutalement écrasés en-
core.
La femme de Galzin: qui, -depnis-le-œa-
tin assiste aux recherches, défaille.. «-Oh I
sangloteT-elle Surmontant leur propre émotion, dix per-
sonnes- l'entourent et la soutiennent.
M. Mézergues et ses collaborateurs exa-
minent la situation. « Rien à faire, pro-
noncent-ils. Nous recommencerons tout à
l'heure. » •
Deux heures plus tard, les chaînes, re-
mises en place, hissent le. tender à deux
mètres du sol.
Et, sous un amas de poutres enchevê-
trées, on parvient à découvrir le corps
du malheureux employé.
Les travaux de déblaiement
Les deux voies obstruées ont été débar.
| rassées des débris qui les encombraient.
II n'y a plus maintenant qu'à dégager
la locomotive' et le tender du train tam-
ponneur, encore emboutis l'un dans l'au-
tre, et contenant les fragments du wagon
de charbo-n extraoi'dinairement proj été
• entre eux. L'amoncellement de débris est
tel qu'il est impossible de distinguer où
commence la locomotive et où elle s'ar-
rête.
Les équipes de travailleurs, venus de
Limoges avec le wagon-grue d'une force
de cinquante tonnes, s'emploient à cette
délicate, opération avec un courage, inlas-
sable-
Les six voitures brisées un wagon-
toilette, un wagon de première, un de
• seconde, un mixte, un de troisième, un
,fourgon, étant déjà, hors des rails, n'em-
barrassent plus la circulation. La locomo-
tive et le tender réfractaires sont, fort
qu'Orso s'était fait casser le bras. Elle se i
reprochait sa blessure, mais elle l'en ad- i
mirait davantage et si le fameux coup 1
double n'avait pas, à ses yeux, autant de 1
mérite qu'à ceux de Brandôlaccio et de Co- 1
loïnba, elle trouvait cependant que peu de 1
héros de roman auraient montré autant i
d'intrépidité, autant de sang-froid dans un t
aussi grand péril. c
La chambre qu'elle occupait était celle J
de Colomba, Au-dessus d'une espèce de f
prie-Dieu en chêne, à côté d'une palme J
bénite, était suspendu à la, muraille un (
portrait en miniature d'Orso en uniforme (
de sous-liêutenant. Miss Nevil détacha ce
portrait, le considéra longtemps, et le po- f
sa enfin auprès de son lit, au lieu de le <
remettre à sa place. Elle -ne s'endormit
qu'à la pointe du jour, et le soleil était
déjà fort élevé au-dessus de l'horizon lors- j
qu'elle s'éveilla. Devant son lit elle aperçut- ]
Colomba, qui attendait immobile le mo-
ment où elle ouvrirait les yeux.
Eh bien 1 Mademoisellle, n'êtes-vous
pas bien mal dans ma pauvre maison ?
lui dit Colomba. Je arains que vous n'ayez i
guère dormi.
• Avez-vous de ses nouvelles, ma chère
amie, dit miss Nevil en se levant sur son
séant.
Elle aperçut le portrait d'Orso, et se
hâta de jeter un mouchoir pour le cacher.
Oui, j'ai de ses nouvelles, dit Colom-
ba en souriant.;
Et, prenant le portrait
Le trouvez-vous ressemblant ? Il est
mieux que cela.
Mon Dieu dit miss Nevil toute
honteuse, j'ai détaché. par distraction..?
ce portrait. J'ai le défaut de toucher à
tout. et de ne ranger rien. Comment
est votre frère ? 'l
Asaez bien. Giocanto est venu ici ce
mat' 9>ie~ux~; ~a~ ~arn.t4;
heureusement, plus près du talus qn«
le temps nécessaire pour passer les eh
nes et'cordages destinés à les soulever
Cette opération s'accomplit avec d'inffl/
nies précautions, afin d'éviter les accident^
qui pourraient être occasionnés par 14
chute de pièces de fer en équilibre, quel/
ques-unes, sur l'échafaudage des décanii
bres.
Il importe de savoir si des corps re*t
tent encore sous l'amas informe des ca»
casses de voitures, des plaques de fonte?
d'acier et de. bois. On ne le croit pas ce?
pendant. •̃•>̃• i
Une interpellation f; f
On annonce que M. Chastenet, dépulô,/
actuellement à Royan, interpellera le miT
nistre des Travaux publics sur la catas'/
trophe de Coutras.
e R.
LES AFFAIRES DU Mio(
.r
Après la peine, l'honneur 1 t
Hier matin, à sept heures et demie, a eu.
lieu au champ de manœuvres la remise
de décorations au 7e cuirassiers et aux gen,
darmes occupant Narbonne. -j
Cette cérémonie militaire- avait attiré urii
assez grand nombre de curieux. Aucun'
incident ne s'est produit. L'accès du champ.
de manœuvres avait été interdit au pu>:
hlic. '•: ̃ ̃̃̃ ̃-
Une revue a précédé la remise des déco-
rations.
Les troupes réunies au champ de ma>-
nœuvres comprenaient deux cents gendarV;
mes à cheval, cent à pied, le 80e de lign©?
et le 7°.cuirassiers.
Le colonel Hollender, faisant f&neiions
de général de brigade, a présenté les trou-i
pes au général Bertrand, de la 32» division,!
qui, après la revue, a décerné la croix d'of-î
ficier de la Légion d'honneur au colonel
Després, du 7° cuirassiers, quatre croix da:
chevalier et une médaille militaire.
A neuf heures tout était terminé.
Les gendarmes et la troupe s'en vent i
On sait qu'une partie des troupes qui
avaient été envoyées dans le Midi ont re-!
joint leurs garnisons respectives. I) n'eri
avait été conservé qu'un certain nombre
qui, à leur tour, viennent de recevoir l'or-
dre de regagner leur corps.
A partir d'aujourd'hui il ne restera plus
dans le Midi que les régiments qui doivent'
normalement s'y trouver.
Le détachement du 11e hussards «t lèse
gendarmes venus à Perpignan, de la ré-
gion de Marseille, ont reçu l'ordre de re«
gagner leurs garnisons.-
On continue à pacifier. par des instruc-
truc-îions judiciaires
,-Une information judiciaire vienï d'.ê'tr*!
-ouverte, à Agde, contre: les membres d1*
comité de défense viticole d'Ôlonîac, incul-
pés d'usurpation de fonctions pour avoir
signé collectivement et envoyé au juge
de paix une lettre eomininattire lm inter-
disant l'entrée d'une salle de la mairie^gaii–
lui était x'éservée,
lui était rés6née.
CorîdaîTinïrtTCn
r Le 27 juillet dernier, un cavalier du 2«
dragons, se neyâ accidentellement dans le
Lez, au lieu dit Port-Ju.1na.1, à Montpellier.
Lorsque son corps fut sorti de l'eau,, la
foule se précipita autour de lui.
Le lieutenant de dragons Vidard, ayant
donné l'ordre de faire de la plaee- autour
du noyé, un nommé Jérôme Bannier, jar-
dinier, âgé de vingt-cinq ans, habitant à'
Montpellier, fut bousculé. Comme il s'était;'
jeté un des premiers à Veau pour essayer
de découvrir le cadavre, il fit des diffieuL*
-tSsTOTuT^ecaffer et injuria, parait-il, lé-:
g^rement le lieutenant.
Traduit en correctionnelle, BoHnier- ar
été condamné, hier, pour outrages à uni
commandant de la force publique, à quin<
ze jours de prison. 'J
9 »! ,i i -J
LÀ SERIE NOIRE
Un déraillement et an tampsneiereient
La Rochelle, 27 août. Un déraille/
ment, dont la cause semble devoir êtraù
attribuée à la malveillance, a eu- Meù suiv,
la- ligne, .du chemin- de fer d'intérêt locat
de l'Ile de Re des malfaiteurs, resté*
inconnus; ont placé un bloc de pierre' sur.
la voie, peu avant le passage d'un train?
de voyageurs seuls, la locomotive et uni
wagon ont déraillé. J ¡
Il n'y a eu aucun accident de persan-
nes la gendarmerie recherche les au-
teurs de cette tentative- criminelle. J
A Ruffeo '¡;
Le. Sud-Express, partant de Bordeaux S;
2 heures 45 de l'après-midi, n'est arrivé M
Paris qu'à minuit 15, soit avec un retard!
de plus de deux heures sur î'horaira/
prévu. '•
Ce retard a été occasionné par un tara-
ponnement survenu près de Ruffee, entre/'
une machine Hautlepied et un train spé-i
cial. Il n'y a, fort heureusement, aucun!
blessé, et c'est à l'obstruction des voies'
qu'il faut attribuer la perturbation qui a<
désorganisé un moment les services de
l'Orléans. i
'
l'Humanité es: en vente dans tous lesy i,.
kiosques, chez tous les libraires et dans
toutes les gares.
une lettre. pour vous, miss LyOia Or=»'
ne ma pas écrit, à moi. 11 y a bien sûr,
1 adresse A Colomba mais plus bas :i
Pour miss N. Les sœurs ne sont point ja-
louses. Giocanto dit qu'il a bien soufrer?
pour écrire. Gioicanto, qui a une main ~u-'
perbe, lui avait offert d'écrire sous sa die*
tee. Il n'a a pas voulu. II écrivait avf un'
crayon, couché sur le dos. Brandfiïaccio;-
tenait le papier. A chaque instant moTi-
frère voulait se lever, et alors, au moindre
mouvement, c'étaient dans son bras tJr s
douleurs atroces. C'était pitié, dirait G o-.
canto. Voici sa lettre.
Miss Nevil lut la lettre, qui éta>"t écrit*
en anglais, sans doute par surcroît de pré*
caution. Voici ce qu'elle contenait
« Mademoiselle, •
» Une malheureuse fatalité m'a poussé i
j'ignore ce que diront mes ennemis, quel-
les calomnies ils inventeront. Peu m'iin/
porte, si vous, Mademoiselle, vous n'y don-
nez pas créance. Depuis que je vous ai
vue, je m'étais berce de rêves insensé?. IL.
a fallu cette catastrophe pour rac niDnùeï
ma folie je suis raisonnable maintenant.
Je sais quel est l'avenir qui m'attmd et'
il me trouvera résigné. Cette bague que.
vous m'avez donnée et que je croyons en
talisman de bonheur, je n'ose la garleiv
Je crains, miss Nevil, que vous n'ayez du
regret d'avoir si mal placé vos dor^. eu
plutôt, je crains qu'elle me rnppc-llt1 la
temps où j'étais fou. Colomba vo'ii'fc l;i re-.
mettra. Adieu, Mademoiselle, vous .->lleï
quitter la Corse, et je ne tous verrai plus
mais dites à ma sœur que j'ai encore vutra
estime, et, je le dis avec assur;uice, Je la
mérite toujours.1
;̃̃̃ ̃ ^O. D. R. i)
;J4 ?M!M~
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