Titre : L'Humanité : journal socialiste quotidien
Auteur : Parti communiste français. Auteur du texte
Éditeur : L'Humanité (Paris)
Éditeur : L'HumanitéL'Humanité (Saint-Denis)
Date d'édition : 1907-08-27
Contributeur : Jaurès, Jean (1859-1914). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
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Description : 27 août 1907 27 août 1907
Description : 1907/08/27 (Numéro 1227). 1907/08/27 (Numéro 1227).
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
L'HUMANITE'
cf' "a. y~' 4 '~6'
Jus AtmUBNli\'
TI II Tllltft
\'X.e choix du médecin. Le droit et
l'intérêt du. Mfessé. L'article 4
de la loi. ̃ Les médecins des
Compagnies et le devoir
professionnel.
r i-.es. victimes d'accidents du travail,. ne
seront jamais assez renseignées sur leurs
i droits- et l'intérêt qu'elles .peuvent avoir à
en user.
Grâce à l'action combinée des syndicats
ouvriers et des syndicats médicaux mé-
decins indépendants et travailleurs"" tïë
l'industrie et du commerce ayant, en.
1 l'occurënce. des intérêts communs le,
législateur de 1905 a introduit dans la loi
du 9 avril 1898 une clause consacrant le
•' droit absolu .pour le blessé du travail, de
choisir son médecin et son pharmacien.
Un tarif élaboré par une commission
.composée de représentants des organisa-
tions ouvrières, médicales et assureuses,
fixe le taux des frais médicaux et phar-
maceutiques, qui doivent être supportés
par le patron ou son assureur.
L'article 4 de la loi, modifiée le 31 mars
1905, reconnaît également le droit aux mé-
decins, pharmaciens et établissements
hospitaliers, d'actionner directement le
patron pour obtenir le paiement des soins
et produits qu'ils ont fournis à des victi-
mes d'accidents.
Par suite de ces dispositions légales,
tout médecin ou pharmacien, après avoir
pris connaissance du tarif établi confor-
mément à la loi, peut accepter la clien-
tèle des blessés du travail c'est un tra-
vail qui n'est pas. à dédaigner, surtout
dans les milieux industriels et commer-
ciaux.
Mais les blessés doivent savoir à qui ils
s'adressent ils agiront prudemment en
se renseignant auprès des .organisations
ouvrières, afin de ne se confier qu'à dés
médecins capables, loyaux et le plus pos-
sible au courant de la loi, dé façon à ce
que les certificats qu'ils délivrent aux in-
téressés soient le plus complets possible.
Ce qu'il faut à la classe ouvrière, ce
n'est pas le médecin prêt à faire des cer-
tificats de complaisance, plus nuisibles
qu'utiles au blessé, mais le praticien cons-
ciencieux, cherchant à guérir au plus vite
et le mieux qu'il est en son pouvoir, en
recherchant tous les moyens que la scien-
ce moderne met à sa disposition, le tra-
vailleur frappé dans sa capacité profession-
nelle et apte ensuite à constater et à cer-
tifier avec précision et autorité l'état d'in-
validité subsistant à la fin du traitement
*ïubi.
Le travailleur a bien plus besoin de ses
facultés de travail que de la rente parci-
monieusement ridicule que lui alloueront
des juges, qui semblent jalouser sa situa-
tion de rentier à celui qui était né pour
travailler jusqu'à fin de souffle.
Malgré ce' droit qu'a le blessé de choi-
sir son médecin, le plus grand nombre des
victimes croient devoir encore se livrer
aux médecins des assureurs.
Nous ne perdons pourtant pas une oc-
casion de tenter de faire comprendre à
nos cajnaradjîjMjue, .sauf de très rares ex-
-eepttOTïs,1" ces Esculapes ont bien plutôt
pour mission de soigner le coffre-fort ;qui
les rétribue que les lésions des éclopés.
D'abord, la plupart des médecins de
Compagnies traitent à forfait à huit ou
dix francs par accident, quelle que soit
son importance.
Cette combinaison des Compagnies a
jpour but d'éviter l'abus des visites, Pan
'sements ou opérations. On peut penser
comment pansent, dans ces conditions,
des gens qui ont hâte d'avoir- gagné leurs
huit ou dix francs.
.Quand la blessure leur paraît de nature
à demander un traitement trop. long, vite,
'le patient est dirigé sur lïhôpital. Là, se
trouvent souvent des amis de l'assureur
qui travaillent pour lui dans la mesure
..du possible. D'autre part, en raison du
grand nombre de personnes à soigner,
les soins laissent beaucoup à Le
médecin voit le blessé une fois, et c'est un
infirmier ou une- infirmière qui, au galop,
sert le client à quinze sous la séance.
Ce que nous avançons a été maintes fois
constaté par les travailleurs tant soit peu
ï observateurs, et les plaintes à ce suj et sont
̃' nombreuse,? Pourquoi faut-il que soient
encore en si grande quantité ceux qui se
•croient obligés, d'être le jouet des assu-
reurs et de leurs « médecins.»''?
Voici un cas tout récent qui vient prou-
.ver, une fois de plus, le danger auquel
;s'expose le blessé qui ne choisit pas un
i. médecin sûr.
Un ouvrier russe, connaissant à peine
,1 quelques mots de notre langue, ouvrier
•: cannier, se brûla, il y a quelque temps,
fia main au cours de son travail., Il avait
FEUILLETON DU 27 AOUT 1907
23
COLOMBA
̃- PAR
̃̃'
^fc. fv ̃
^i- xvii
a~ a31I1'E r~
i Tenez, Ors' Anton', dit le bandit
sJemparant de la bride du cheval, vou,
lez-vous que je vous parle franchement .?
Eh bien sans vous offenser, ces deux
̃pauvres jeunes gens me font de la peine.
f Je vous prie de m'excuser. Si beaux. si
forts. si jeunes Orlanduccio avec qui
'j'ai chassé tant desfois. Il m'a donné, il y
a quatre jours, un paquet de cigares.Vin-
centello, qui était toujours- de si belle hu-
meur • C'est vrai que vous avez fait ce
que vous deviez faire. et d'ailleurs le coup
est trop beau pour qu'on le regrette.
l Mais moi, je n'étais pas dans votre ven-
.geance. Je sais que vous àvoz raison
quand on a un ennemi, il faut s'en défaire.
Mais les Barricini, c'était une vieille fa-
^mille. En voilà encore une qui/ fausse
compagnie et par un coup double
;cTest" piquant.. -̃ .-̃̃
'j; -Faisant ainsi l'oraison funèbre, des Bkr-
ïicini,Bran4«rlacçio? •conduisait -eH- -hâte
Xicini; BnmdolMtio-'coM~utsait hâte
employé une teinture de permanganate de
potasse et, pour se nettoyer les mains qui
en étaient tâchées, il se servit, selon ï'ùsar
ge, d'une solution d'acide oxalique. Par
suite d'unie circonstance que nous igno-
rons, aussitôt qu'il eut fait usage de cette
solution, l'une de ses mains enfla et, en
proie à des douleurs intolérEtblëSj-' il dut
suspendre son travail:
Il alla trouver le médecin de l'assureur
de son patron, qui le soigna pendant dix-
huit jours et déclara à l'ouvrier qu'il n'a-
vait droit à rien.
Le blessé qui, nous l'avons dit, est
-étranger' crat le ̃"irin.w âeeteuTy~TEt "te
résigna^ à Téprenlre le travail aussitôt
guéri.. ̃ ̃;
Ces..jours-ci, éclate une grève dans la
maison ̃ Ka-uffmann^ rue des Gràvilliers,
où cet-ouvrier 'est "employé -'ce fut, pour
lui,' comme pour ses: camarades,' une oc-
casion de se trouver en rapport avec le
syndicat des ouvriers en cannes et para-
pluies et la Bourse du Travail. Nous'fû-
mes alors mis au courant de l'affairei
Sur nos conseils, le blessé alla au greffe
du tribunal de paix du troisième arron-
dissement, pour obtenir son indemnité
journalière pour les dix-huit jours de trai-
tement. On lui fit observer qu'il n'y avait
pas eu de déclaration d'accident, q\î*îl; de-
vait donc, au préalable, la faire lui-mê-
me, accompagnée d'un certificat médlcoi
.11 s'adressa, pour cela, au médecin qui
l'avait soigné celui-ci refusa, prétextant
que la lésion avait été une maladie et non
un accident.
Nous avons alors écrit au médecin, fai
sa-H-t appel à sa conscience, nous disant
convaincu qu'il mettrait son devoir profts
sionnel au-dessus des intérêts qu'il pou-
vait a-voir à la Compagnie d'assurances,
pour certifier simplement qu'il avait soi-
gné notre camarade pendant, dix-huit
jours.
Voici la réponse du docteur, qui -habite
rue de Turbigo et tient une clinique près
de Saint-Ambroise, rue'de la Folie-Mu ï
court, pour laquelle il distribue des cartes
qui portent un N. B. informant les bits,
ses qu'ils ont le droit,, de par l'article 4 de
la loi sur les accidents du travail, de choi-
sir librement leur .'médecin. Cette réponse
fera comprendre aux travailleurs qu un
médecin de Compagnie d'assurances est,
avant tout, agent de sa Compagnie
« Monsieur Quillent, Bourse du Travail,
« En réponse, à votre honorée, en date
du 16 écoule présent, mois, concernant M
G. L'affaire ressortit au service du con-
tentieux, qui a toutes les pièces nécessai-
res à la discussion, et non pas au mien.
"•«"Vous pourriez, en l'oecûreace, consul-
ter M. B. qui, j'en suis certain, vous_
donnera tous les éclaircissements désira-
bles. ̃
« C'est lui qui s'occupe, à la Compa-
gnie, de ces sortes de choses. ;̃
« Veuillez agréer, etc; ». ̃
Voilà un aveu naïf :• c'est un Jïiedecin
qui a soigné une personne, on lui demande
de le certifier et il vous renvoie au ser-
vice du contentieux de sa Compagnie d'as-
surances. La Compagnie est sa maîtresse
absolue, 'devant laquelle son devoir do
médecin s'incline.
Au service on trouve des mé-
decins qui placent ce devoir au-dessus de
l'autorité de leurs chefs hiérarchiques.
Les Compagnies d'assurances ont un pou-
voir plus fort que la discipline militaire,
parait-il I
Comme conclusion de cet article, nous
invito_ns_à_noiof.eJau _les tranailLeiixs, sou-
cieux de leu-r intérêt, à n'avoir recours,
en cas d'accident du travail, qu'à des mé-
decins qui ne sont pas attachés. Pour être
sûrs de n'être pas trompés par ceux qui
seraient tentés, pour leur donner le chan-
ge, de rappeler aux blessés, par -leurs pros-
pectus, leur droit que leur confère la loi
tout en manœuvrant au gré des Compa-
gnies, les travailleurs doivent s'adresser à
leurs syndicats, aux Bourses du Travail,
aux organisations de défense ouvrière au-
près desquels ils trouveront une certaine
garantie.
Là, on les adressera, selon le lieu de
leur domicile, à l'un des médecins agréés
par les groupements ouvriers.
A Paris, les blessés seront mis en
rapport avec l'un des médecins affiliés
au CONSEIL JUDICIAIRE de VU ni on des syn-
dicats ouvriers de la Seine, à la Bourse du
Travail, ou avec la Clinique de la Maison
DES Fédérations, 33, rue de la Grange-aux-
Belles. Certains syndicats importants ont,
en outre, des médecins qui traitent spé-
cialement leurs- membres.
Que les travailleurs se répètent que le
médecin indépendant, en matière d'acci-
dent du travail, a un rôle considérable,
souvent plus important que celui de l'avo-
cat. La présence du médecin ami à une
expertise ou à une autopsie, ne sera ja.
mais assez appréciée des intéressés.
E. QUÈLLEMT.
'6~
l'Humanité est en vente dans tous les
kiosques, chez tous les libraires et dans
i ouïes Les gares.
Orso, Chilina et Je chien Brusco vers le
maquis de la Stazzona.
:̃ .̃ xviii. ̃-̃̃̃̃
Cependant Colomba, peu après le départ
d'Orso, avait appris par ses espions que
les Barricini tenaient la campagne, et, dès
ce moment, elle fut en proie à une vive
inquiétude. On la voyait parcourir la mai-
son en tous sens, allant de la cuisine aux
chambres préparées pour ses hôtes, ne fai-
sant rien et -toujours occupée, s'arrêtànt
sans cesse pour regarder si elle n'aperce-
vait pas dans le village un mouvement
inusité. Vers- onze heures une cavalcade
assez nombreuse entra dans Pietranera
c'étaient le colonel, sa fille, leurs domesti-
ques et leur guide. En les recevant, le
premier mot de Colomba fut « Avez-vous
vu mon frère ? » Puis elle demanda :au
guide quel chemin ils avaient pris, à quel-
le heure ils étaient partis et, sur ses ré-
ponses, elle ne pouvait comprendre qu'ils
ne se -fussent* pas rencontres.
Peut-être que votre frère aura pris
par le haut, dit le guide, nous, nous som-
jaes venus j»ar_le bas. »Sr :«•̃-
Mais Colomba secoua la tête, et renou-
vela ses questions. Malgré sa fermeté na-
turelle, augmentée encore par l'orgueil'de
cacher toute faiblesse à des étrangers, il
lui était impossible, de dissimuler ses in-
quiétudes, et bientôt elle les fit partager
au colonel ët surtout à miss Lydia, lors-
qu'elle les eut mis au fait de la tentative.
de réconciliation qui avait eu une si mal-
heureuse issue. Miss Nevil s'agitait, vou-
lait qu'on envoyât- des messagers dans
toutes les directions, et son père offrait ;de
remonter à cheval et d'aller avec le guide
à la recherche d'Orso. Les craintes de ses
hôtes rappelèrent à Colomba ses devoirs
de maîtresse dé maison. Elle s'efforça d»
̃sourires pressa îe-eoloBel de se mettre à ta-
AU MAROC
u~.1 E uitlu, SuLiii
.MffÉGMltés, criées $ap \ja JppoclàmàVoa £® /Mmi^ifâfià,
̃ ̃ -c-o o*o«– ̃- ̃'̃̃̃!̃̃̃ ̃
Moulay-Hafid est bel et bien proclamé
sultan. Moulay Abd-el-Azk. ̃ été déclaré
déchu, à MaraHechJl est vrai, Le nquveau
sultan fait acte de souverain. Aujourd'hui,
les plus incrédules -sont obligés de s'e ren-
dre à l'évidence. Même les ministres du
sultan de Fez, qui continuent à nier ou à
mettre en doute la chose, ont reçu des .'let-
ires de Mdulay-lïaîia,"leur annonçant :son
élévation au trône. On dit même qu-Abd-el-
Akîz aurait reçu de son frère et succes-
seur éventuel une lettre lui ordonnant de
quitter le pouvoir, et il paraît que beau-
coup de fonctionnaires croient qu'il sora
obligé" de le faire. ̃-̃̃
Tout d'ailleurs s'est passé correctement.
Le funn dites prescrites par la loi musul
mane ont été remplies avec soin r inion
des notables et d<^ Oi itoa1- en nsb^mbl o,
dûtl i il on disant qa/bdel \nz était i
roujablt, de iiM.u\aiBt- ad ri m tiation et
que ca. derh^Tiice dcvrnai* légale et néces-
saiic en lai^tn du danger ( j. il f -.air cou
rir à la cause de llVam.
Pu b, piockinat'on de Moula > lîi îc1
ro nm *>>}< cesic jr du s il m Abdel 4/
p estatiuii du serment de fidélité et sjrna,
tui dan document officiel relatant les
faits.
Entii, proclamation du nouveau sultan
par les tribus et '-nh utution du nom de
Moulo,\ Haûd à c Ijj do Moulay Abd pi
A/, t. dans Ic-s pnues faites dans les no
quées
Pour termmrj, non au mon des non
veaux "^i ts f^i et onnan s, de G1 ou
coxu no iiiiiiiàtK de la Cncixt aLl i*ai
bour comme vi'ii, et de son fi n. minis-
tre 0 'ibd el &/17, comme pa.cin oi, ft
Bien qie CuS c^éne^eUs soient tout ré-
c nt" on ch rchp déjà a dcx^tlei quelle
st- i la,ttiiude de *noulny ITafid MbaM)
des étrangers. On attend toujours le ma-
nneslc qu'il doit lancer jn^e irn-x. nt On
le représente comme assez favorable aux
Européens, et certains de ses actes ont
prouve du .moins, qu'il ne leur et ^l^ pas
franchement hostiles. Son intervention à
Marakech, lors du meurtre du docteur
Mauchamp, a et": des plus utiles. De plus,
si les déclarations faites IT y a quelques
mois, au correspondant du Morning Pos-fr,-
expriment encore sa pensée, on peut se
trouver rassuré "jusqu'à un certain point.
Voici ce qu'il disait, en effet, à notre con-
frère .̃
Nous observerons les anciens traités le dé-
sirf,~ entre'~eiiir des aiiiicales avec
sire entretenir des. relations.amicales avec
toutes les puissances et voir .prospérer votre
commerça et le nôtre mais que sais-je do
la Convention d'Algésiras Nous n'avons pas
été consultés et vous ne pouvez pas régler
le sort de. sept millions de mahométans, l'or-
mant une nation amie, sans prendre en con-
sidération très sérieuse leur caractère et leurs
sentiments de race et de religion.
Cette dernière phrase est tout à fait ju-
dicieuse, et si Moulay-Hafid réussissait
dans son entreprise-, .a^sixvait.^a.ij Mar-oe,
comme le croit le correspondant du Times,
un gouvernement fort et une tranquillité
relative," protégeait les- Européens da:ns les
villes du littoral, de façon' à rendre tout
nouveau débarquement de troupes étran-
gères inutile, s'efforçait d'atténuer le fana-
tisme des tribus et négociait avec la Fran-
ce et l'Espagne l'évacuation de Casablan-
ca, l'acte d'Algésiras deviendrait parfai-,
tement inutile, et Moulay-Hafid nous ren-
drait le plus signalé service. '̃'̃̃-
Mais que de difficultés le nouveau sul-
tan n'a-t-il pas encore à surmonter pour
devenir le souverain de tout le pays ? Il
va lui falloir remonter jusqu'à Fez et, sur
son passage, se faire proclamer dans les
principales villes, traversant des régions
où, .sans doute, il compte des partisans,
mais aussi où se tiennent un grand nom-
bre de tribus restées loyalistes et indépen-
dantes. Il lui faudra encore compter avec
le roghi, qui tient tout le Maroc occiden-
tal, et aussi avec Ma-el-Aïnin et ses hom-
mes bleus, avec Erraissouli, avec Bou
Amama. Ce n'est qu'alors qu'il pourra se
rendre au tombeau Je Moulay-Edriss. le
fondateur de Fez ce n'est qu'alors qu'il
sera vraiment le sultan de toui le Maroc.
Et ce jour-là l'acte d'Algésiras aura vécu.
l. r.
A Casablanca
Presque aucune nouvelle intéressante
n'est, à l'heure où nous écrivons, venue
nous renseigner sur la situation à Casa-
blanca. On a apris seulement que le com-
mandant Mangin s'occupe très activement
de la réorganisation administrative de la
ville. Avant-hier, il a convoqué chez lui
les notables de la communauté israélite,
ble, et trouva pour expliquer le retard de
son frère vingt motifs plausibles qu'au
bout d'un instant elle détruisait elle-mê-
me. Croyant qu'il était de son devoir
d'homme de chercher à rassurer des fem-
mes, le colonel proposa son explication
aussi.
Je gage, dit-il, que della Rebbia aura
rencontré du gibier il n'a pu résister
à la tentation, et nous allons le voir re-
venir la carnassière toute pleine. Parbleu!
ajouta-t-il, nous avons entendu sur la
route quatre coups de fusils. U y en avait
deux plus forts que les autres, et j'ai dit
à ma fille Je parie que c'est della Rebbia
qui chasse.
Ce ne peut être que mon fusil qui fait
tant de bruit.
Colomba pâlit, et Lydia qui l'observait
avec attention, devina sans peine quels
soupçons la conjecture du colonel venait
de lui suggérer. Après un silence de quel- 1
ques minutes, Colomba demanda vivement
si les deux fortes détonations avaient pré-
cédé ou suivi les autres. Mais ni le codo-
nel, ni sa fille, ni le guide, n'avaient fait
grjyj çle attention à ce point capital.
Vers Ifnê' heure, à'iléun des messagers
envoyés par Colomba n'étant encore re-
venu, elle rassembla tout son courage et
força ses hôtes à-se mettre à table mais,
sauf le colonel, personne ne put manger.
Au moindire bruit sur la place, Colomba
courait à la fenêj,re, puis revenait s'as-
seoir tristement, et, plus tristement encore,
s'efforçait de continuer avec ses amis une
conversation insignifiante à laquelle per-
sonne ne prêtait la moindre attention «t
qu'interrompaient de longs intervalles de
silence.
Tout d'un coup on entendit le galo^p
d'un cheval, i
r– Ah 1 '"cette fois, c'est mon frèjre, dit
CQl~1\ ~Q.Jie, !tv¿a!#t" 1
'(~-0
pour les charger du service de leur quar-
tier. Il leur. a, dans un-e courte -allocution,
exposé. la situation précaire de leurs co-
religionnaires, 'le désir des autorités de
l'améliorer, et le devoir qui incombe aux
Israélites notables de les aider dans cette
tâche, pour assurer surtout un bon ser-
vice d'hygiène et de police.
Voilà tout.
A :'Tartgsr ••
Bien qu'un certain calme règne toujours
dans la ville et dans la banlieue, les colo-
nies étrangères se montrent fort inquiètes
et s'indignent de -^indifférence crue témoi-
gnent à leur égard leurs gouvernements
respectifs.
Dans la coi n^ agi is° on a fait cir-
culer une ptutiin chu | ott te éncibiaie
ment coxitie i^nuiaf1 au giuvt nen ent an-
giaib alors ijlpI si en tPÇM|etpliit"3
niques t wiii Cii a nt i, à v.11 cDlu.Pca
pa,i c\nnn'
La coloni"11 p&D1Dn le n'est pas ipoii°
ir, iee Elle e s est î i nip lu i c am'i ano
idjts*c app J il 1 dE nagne ni 1'sùii' i do 1 situation,
q \ls par la i L^ami ion d 1 iuuy
ili et te i ii 1 noi d^ 1< na-
A"'n ] j ic m [ ni que la, ,umi '•a
1\ i e s» a il it i" n au ministre. A/f
la' i a u m q j ip u t t ut, de
noiA-oa s. i iv ics rendraient à la^>
ge que tcutc les t > «^tio r-'a ni.
P'i"ps i us qu'il en îtt i ut c p nai t, a
son gou c it- ïier+
La tian^poits de troupes
et dz mnriiions
j Le,~l~rr~>cc(t~~i 1;°ti~dtaa muruiwns
Le c ~.n i i f j i i (1 ui°p r7 mai
pièsiij i ik, i ca1- iii 1 1 a n avoir
o nb u pic ei xtili i (a (o u.p n A c
|ii(u i1 c A u nie e de iops d\. i i
i)J klS il jjI 1 c l (1 1 u t la L la
c'eu le ne d "> ta j.'< is 1 <» i ippo la
f cl) i^°i»Lp *>/ uio emportait ega e
ment des quantilc.^ de vivres et de muni-
tions
A Toulon, 1" ttan po i Mu1! a été cor>
duit sur îud Li^i j afui par deux îei ci
cru ui=. de H d t ti n du roit j Le ''ljihc
appai^jip i 0 1S la, jcimw lit0 avoir i
emb° ci des iviCi, de l'eau et plusieurs
centaines de tonnes de manuel
^L'attitude de l'Espagne
Los ministres espagnols tiennent conseil
tous les jours. Ils s'étaient déjà réunis sa-
medi ils se sont encore réunis diman-
che et, chaque lois, ils- se sont occupés
du Maroc. Le plus grand secret est gardé
sur les délibérations. Cependant,- la Voz
de Guipuzcoa affirme avoir reçu les confi-
dences d'un ministre et connaître les dé-
clarations faites par M. M aura à ses col-
lègues.
Le président du conseil s'est d'abord
..étendu longuement .eux l'accord complet où
il est avec M. Pichon. Personne ne songe
à' attenter- à la- liberté du Maroc. L'Espa-
gne peut donc être tranquille de ce côté,
ainsi que celui de l'Angleterre.
Seulement, à aucun prix, l'Espagne ne
se lancerait dans aucune aventure.
Si la France, ,ea raison de circonstances im-
prévues, se. croyait devoir changer de li(?ne
ae conduite, TEspagne peut, reprendre sa°li-
fierte a-action, ses engagements ne la contrai-
gnant pas a- suivre ''la- France- partout" ou elle
aesirerait aller. Mais cette crainte n'existe
pas tout au contraire, -j'ai la conviction ab-
solue que le gouvernement de la République
ne- se -départira eu rien de l'attitude qu'il
s est fixée. J
Poui\ ça qui est' des contingents espa-
gnols,, le premier ministre a déclaré qu'on
ne s'écarterait à. aucun prix des arrange-
ments usés par la .Conférence et des me-
sures "adoptées dès- le début de l'incident
par les deux pays.
Les Iffairesdn. di
L,es meetings du citoyen Ferroul
Le docteur Ferrouï, accomeagné des ci-
toyens Bourges et Bernard,' du Comité
n° 1 dArgeiier, ont donné un meeting en
plein air dans les communes de Vendar-'
gues, Manguio et Lansar.gues: de l'arron-
dissement de Montpellier..
C'est à .l'organisation de la Confédéra-
tion générale des vignerons que les pro-
moteurs de l'agitation viticole consacrent
tous leurs efforts.
Le citoyen Ferroul a fait lès déclarations
suivantes
Nous avons voulu d'abord donner au gou-
vernement l'impression de la lorceque nous
recelons nous avons voulu lui faire com-
prendre combien est grande la misère de nos
vignerons, qui réalisa- le miracle d'unir des
catégories sociales jusqu'alors divisées par
des haines vives.
Aujourd'hui, le sentiment qui nous avait l
Mais à la vue de Chilina montée à cali-
fourchon sur le cheval d'Orso
Mon frère est mort s'écria-t-elle d'u-
ne voix déchirante.
Le colonel; laissa tomber son verre, miss
Nevil poussa un cri, tous coururent à la
porte; de la maison. Avant que Chilina
pût sauter à bas cie sa monture, elle était
enlevée comme- une plume par Colomba
qui la serrait à l'étouffer. L'enfant comprit
son terrible regard, et sa première parole
fut celle du chœur d'Othello « Il vit » »
Colomba cessa dé ï'étreindre, et Chilina
tomba à terre aussi lestement qu'une jeu-
ne chatte.
Les autres ? demanda Colomba d'une
voix rauque.
Chilina fit le signe de la croix avec l'in-
dex et le doigt du milieu. Aussitôt une vive
rougeur succéâ&, sur la figure de Colomba,
à sa pâleur mortelle. Elle jeta un regard
ardent sur la, maison des Barricini, et dit
en souriant à ses hôtes
Rentrons prendre le café.
L'Iris des bandits en avait long à ra-
conter. Son patois, traduit par Colomba.,
en italien, -tel quel, puis en anglais par
miss Nevil, arracha plus ^d'une impréca-
tion au colonel, plus d'un soupir à miss
Lydia mais Colomba écoutait d'un air
impassible .seulejrnent elle tordait sa ser*
yiette damassée' de façon à la mettre .en
pièces. Elle, interrompit l'enfant cinq ou.
six fois pour se faire répéter que Brando-
laccio disait que là blessure n'était pas
dangereuse et qu'il, en avait vu bien d'au-
tres. En tenninant, Chilina rapporta
qu'Qrso demandait avec, instance du pa-
pier pour' écrire, et qu'il chargeait sa
s.œur- de ̃ .supplier une dame qui peut-être
se rtrouverait dans sa maison, .de. n'en point
partir rayant d'avoir reçu une lettre de lui.
C'est, ajouta r.eijfant, ce qui le tour-
mentait, le plft3 i et -j'étaiâ déjà, eu ffiùtè"
portes à nous tourner vers l'Etat, comme
vers un protecteur, n'existe plus." Nous savons
qu'il ne faut pas compter 'sur .lui. La tragédie
̃ 'sânalante de- Narborme a ouvert les yeux les
.moins clairvoyants nous savons qu'à nos
cris de misïîïe, a nos plaintes, répondra le
ci êpitemoht défi fusillades meurtrières. La
colère même ri'esfplûs, c'est maintenant l'in-
différence, le dédain, le mépris.
Notre ^organisation économique permettra
de créer des caves communales où les pro-
priétaires logeront leur vin, lorsqu'ils auront
une vaisselle insuffisante. -'Ainsi-, on évitera
qu'une trop. grande quantité de vins n'arrive
snr-îes'-raarcft^s-' dès -tes vendanges faites, et
n'entraîne un avilissement des prix par le
trop grand nombre d'offres. Des avances
pourront être consenties aux viticulteurs pres-
'së¥s par 'dés eréSiiciers.'rÂmsi,'cliac un "pourra
attendre en paix le moment, de' vendre les
produits de sa vigne. Nous surveillerons les
fraudeurs, que nous désignerons à la vin-
dicte publique nous créerons de nouveaux
débouchés pour nos vins et lorsque nous se-
rons assez forts pour nous passer de toute
intervention de l'Etat, alors celui-ci viendra
.vers nous, il- s'inclinera devant la force que
nous représenterons et noue obtiendrons beau-
coup, en raison de cet adage qu'on n'obtient
que ce qu'on est assez fort pour prendre tout
seul.
Le Midi se sauvera lui-même.
Des milliers 'd'auditeurs assistaient aux
conférences. Us ont frénétiquement accla-
mé l'orateur, dont la chaude éloquence
les transporte.
Il n'y a eu aucun accident.
Ferroul va continuer, dans les princi-
pales communes des départements fédérés,
la campagne qu'il a commencée, jusqu'à ce.
que la Confédération générale des vigne-
rons soit une organisation vivante et forte.
L'incendie de Ja soùs-préfesturc de War-
feosisie. Trois Kcrs-tissa
Le juge d'instruction de Narbonne a
rendu, hier, une ordonnance de non-lieu
en faveur de François Léon et Chabànis,
en traitement à l'hôpital, et Clarac, détenu
à la maison d'arrêt, inculpés d'avoir par-
ticipé à l'incendie de la sous-préfecture.
Aucune décision 'a été prise à l'égard
des autres inculpés.
INFORMATIONS
..Le. président du cpnsjeil a conféré hier ma-
tin, ail ministère de l'Intérieur, avec M. Gas-
ton Thomson, ministre de la -marine.
A dix heures trente-neuf, M. Clemenceau
a pris le train à. la gare des Invalides pour
se rendre âmjrès du président de la Répu-
blique, à Rambouillet, avec qui il a déjeuné.
Le président du conseil était de retour à Pa-
ris à quatre heures..
A son retour de- Rambouillet, le président
du conseil a conféré successivement, au mi-
nistère de rintéricur, avec les ministres des
Affaires Etrangères, de la Guerre, de la Ma-
rine et du Travail.
̃Ces conférences se sont prolongées jusqu'à
huit heures du soir.
Un conseil de cabinet aura lieu^ mercredi
matin au ministère de l'Intérieur, sous la
présidence de M: Clemenceau.
Samedi- matin, tous les membres du cabi-
net se rendront à Rambouillet,, où -ils se réu-
niront en conseil sous la présidence de M.
Fallières.
,q %l~ntepriationale 1 'y
La cnêsaventure «Se huit Parisiens réser.
vistes ejsa S .l'ont, chantée à Mansy.
11 est de notoriété publique qu'au temps
où il venait d'être arraché par la coali-
tion- ouvrière et socialiste aux griffes de
la sinistre et féroce cléricaille de l'ancien
état-inajor, le ministre de la Guerre écou-
tait l'Internationale- chapeau bas et les
prunelles humides d'un sentiment de re-
connaissance qui parut sincère à ses
tirais. Depuis que "M." Clemenceau, son
chef de file, l'a planté sur le pavois mi-
nistériel où il fait si piètre figure, l'hym-
ne de justice et de révolte l'horripile lit-
téralement. 11 va sans dire qu'il en est de
même d'un bout à l'autre de la hiérarchie
militaire.
Huit réservistes des 26° et 69° régiments
d'infanterie, en garnison à Nancy, ont
appris dimanche dernier ce qu'il en coûte
d'enfreindre les ordres donnés aux chefs
des corps de troupes de la région à ce
sujet.
Profitant de la permission de la jour-
née,- ils étaient venus dans un débit pour
y déjeuner, lis entonnèrent, bientôt l'In-
ternationale et chantèrent av.?. asj.?z (le
force pour qu'un rassemblement se for-
mât devant, le d'éBit. Les agents du bu-
reau central de police accoururent et con-
duisirent les huit réservistes au poste. Le
bureau de la place envoya un piquet en
armes, sous la garde duquel les chan-
teurs furent ramenés leur caserne, où
ils furent enfermés' aussitôt en prison.
Tous les huit sont des Parisiens.
Le Temps s'est permis une facétie à ce
propos. 11 prétend que les réservistes, in-
vités par les agents à cesser de chanter,
le prirent de. fort haut avec eux et les me-
nacèrent d'envoyer à l'Humanité une let-
tre de protestation. Nous nous inscrivons
en faux contre cette assertion, sur la foi
d'une information ̃ précise qui réduit à
néant la ridicule plaisanterie d'un corres-
pondant en goguette-,
On punira sans doute sévèrement ces
huit réservistes, mais on passera l'éponge
du pardon les actes meurtriers du mé-
decin en chef de l'hôpital de Sedan,
M. Délaye, qui a sur la conscience le ca-
davre d'ùn soldat. Ainsi le veut la justice
distributive du général Picquart.
Ah les larges pintes de bon sang que
se ferait Le Mouton de Boisdeffre à la
vue-de ces hontes, s'il était là 1
quand il m'a rappelée pour me recom-
mander cette commission. C'était pour la
troisième fois qu'il me la répétait. A cette
injonction de son frère, Colomba sourit
légèrement et serra fortement la main de
l'Anglaise, qui fondit en larmes et ne ju-
gea pas à propos de traduire à son père
cette partie de la narration.
Oui, vous resterez avec moi, ma chère
amie, s'écria Colomba en embrassant miss
Nevil, et vous nous aiderez.
Puis, tirant d'une armoire quantité de
vieux linge, elle se mit à le couper pour
faire des bandes et de la charpie. En
voyant ses yeux étincelants, son teint ani-
mé, cette alternative de préoccupation et
de sang-froid, il eût été difficile ds dire
si elle était, plus touchée de la blessure
de son frère qu'enchantée de la mort de
ses ennemis. Tantôt ̃ elle versait du café
au colonel et lui vantait son talent à le
préparer tantôt, distribuant de l'ouvrage
à miss Nevil et à Chilina, elle les exhortait
à coudre les bandes et à les rouler elle
demandait pour la vingtième fois si la
blessure d'Orso le faisait beaucoup souf-
frir. Continuellement elle s'interrompait
au milieu de son travail pour dire au co-
lonel
Deux hommes si adroits si terri-
bles Lui seul, blessé, n'ayant qu'un
bras. il les a abattus tous les deux. vlueî
courage, colonel N'est-ce pas un héros V
Ah miss Nevil, qu'on est heureux de vi-
vre dans un pays tranquille comme le
vôtre Je- »uis:: sûre 'que vous ne- con-
naissiez pas encore mon frère Je la-
vais dit l'épervier déploiera ses ailes
Vous vous trompiez à son air si doux.
C'est qu' auprès de* vous, 'miss Nevil. AU 1
i'ù yp.ys voyait." travjaiiler '^pur'. lui. Pau-
vre 'Orso '• ̃" ̃̃
Jvîiss Ly dia g§ tr*y ailî ait guère Jet r.e
̃trou..Yâi3t.Rjta.issi*. »ârc|e. jg«s: pèxe. deffiàn-
Us iiiils sipx
D£% l'Isère et la Ûôte-$of y
La session des conseils généraux a foui*
ni occasion à plusieurs de faire montra
de sentiments réactionnaires par de fa*
elles manifestations contre les ^Bourses
du Travail.
".C'est- ainsi (Tue le conseil de l'Isère
dont le président, il faut le dire, est ML
Antoain- DuBiost- r^i-. vient de décider la
s.uppMSsion pjjre et simple du crédit da
.500 francs affecté précédemment, à lai
Bourse. Ce vote a eu lieu par 7 voix con<
tre 6 et (rente-deux abstentions il n'y a
pas là, pour les oies de la presse bour-
geoise, de quoi -pousser les cris de triom-.
phe qui ont retenti à sa noir/elle.
Dans la Côte-id'Or, le conseil général a'
.û.do.p;té.iin.e voîu du général .André, de--
mandant que le projet de loi déposé paf
le ministre de l'Instruction publique, por-
tant -modification de !a loi de- 1882; vienne
en discussion dès la rentrée du Parle-
ment.
Ce vceu est basé sur ce fait qu'un grand'
nombre de conscrits complètement illet-
trés ont été incorporés en 1906.
-o-o
6~S..& ~$~
LE COMPLOT QONTRE LE TSAR v,
Nous avons déjà publié plusieurs notes'
ou dépêches ayant trait au complot con-
tre le tsar. Dans la dernière, nous rap-
portions le témoignage du chef de la gen--
darmérie du palais qui voulait à toute'
force 'pendre responsable de la tentative,'
si tentative il y a, le. Parti socialiste révo-
lutionnaire. Le comité central de ce parti:
vient précisément de publier la déclara-'
tion suivante que nous reproduisons in
extenso
Le 7/20 mai 1907, répondant aux affir-
rnatoôns de M. 5to!f/p!Me, faites devant da~
Douma, sur la découverte d'un prétendu:
complot dirigé contre le tsar, un repré-
sentant dit groupe parlementaire soda''
liste révolutionnaire déclara que « le Par--
li Socialiste Révolutionnaire, comme cela'
résulte d'une communication faite. -aux
groupes par le Comité Central, n'a aucun •
rapport avec ce complot, si, toutefois, ce]
dernier n'est pas une pure invention du'
gouvernement, une auvre de provoca-l
lion. » i
Il résulte d-e l'acte d'accusp-limi produit) i
dans le procès, gui se 'juge actuellement,,
que toute une série de personnes, meni-
bres effectifs du Parti Socialiste Révolu-
tionnaire, sont inculpées d'avoir pris part.
à ce complot. ̃
Le Comité central déclare que le parti,
emploie et emploiera, jusqu'à la chute dé-)
finitive de l'autocratie, la tactique ierro-l
riste et s'efforce de la développer jus-
qu'aux limites, extrêmes que cette lutte
est dirigée contre tous les agents du pou-'
voir, sans en excepter les représentants1
de la dynastie que le parti n'a jamais"
caché ni ses actes nî ses projets terroris--
tes mais, pour ce qui est de l'accusation
en question, le Comité central affirme
pour la seconde fois que le groupe, artifi-
ciellement composé par le juge d'instruc-
tion n'a jamais reçu la mission d'accont-
plir un acte terroriste contre le tsar et',
que ce groupe n'a jamais préparé un pa-,
reil attentat.
Si les affirmations' de l'acte d'accusation:
concernant le plan du palais, les déplace--
ments du tsar, etc,, correspondent dans
une mesure quelconque à la réalité, cela\
s'explique par la simple constatation que-
tout- membre du parti peut procéder à'
n'importe quelle enquête.
LE Comité Central DU Parti Soi il-.
LISTE BJÉVOLUTIOSNAIHE. DE RUSSIE.
RUES5E
Odessa en pleine terreur
Les bandes noires vont pouvoir s'en,
donner à cœur joie à Odessa. Le général:
Gregoriey; préfet de la ville, qui seul les
surveillait.et prenait toutes les mesures
pour empêcher les pogroms, pillages;
meurtres, etc., vient de donner sa" démis--
sion dans les conditions suivantes
L'organisation locale des « Cent Noirs »i
l'avait à plusieurs reprises accusé auprès
de M. Stolypine de lui être hostile. En,
conséquence, croit-on, de ces accusations,,
le général Gregoriey fut mandé à Saint-'
Pétersbourg et eut un entretien avec
M. Stolypine, auquel il. déclara qu'Odessa-
était en pleine, anarchie et entièrement
aux mains de l'Union du peuple russe,
.assurée de la protection du général Eaul-
bars, gouverneur général. Les habitants
étaient terrorisés.- Tous les jours, il y,-
avait des morts et des attentats.
En maintes occasions, lui, Gregoriev,
avait été obligé de faire les plus grands
efforts pour prévenir. les pogroms orga-
nisés par- l'Union du peuple russe.
Par suite du continuel état de pani-
que, le commerce de la ville était para-
lysé, les industries menacées de ruine,
la population inquiète.
Bref, l'ordre ne pouvait être installé que
par la suspension de l'Union du peuple
russe.
Le général ajouta que, faute de cette
suppression, il lui serait impossible de
garder son poste.
Après avoir écouté ces explications, M.
Stolypine se déclara prêt à accepter la dé-
mission du général Grégoriev.
Odessa va être mis à feu et à sang.-
Que penser d'un Stolypine qui se fait
froidement le complice lâche et vil de
toutes ces bandes d'assassins ? 7
dait pourquoi l'on ne s? hâtait pas de pop»
ter plainte devant un magistrat. Il parlaif-
de l'enquêté du coroner et de bien d'autres
choses également inconnues en Corse. En»
fin il voulait savoir si la maison tle cam-
pagne de ce bon M. Brandolaccio, qui
avait donné des secours au blessé, était'
fort éloignée de Pietranera, et s'il ne pour-
rait pas aller lui-même voir son ami.
Et Colomba répondait avec son air cal-
me accoutumé qu'Orso était dans le ma-"
quis qu'il avait un bandit pour le soi-
gner qu'il courait grand risque s'il se
montrait avant qu'on se fût assuré des dis-
positions du préfet et des juges; enfin {
qu'elle ferait en sorte qu'un chirurgien ha- j i
bile se rendît en secret auprès de lui.
Surtout, monsieur le colonel, souve-
nez-vous bien, disait-elle, que vous avez Il
entendu les quatre coups de fusil, et que!
vous m'avez dit qu'Orso avait tiré le se- f
cond.
Le colonel ne comprenait rien à l'affaire, <
et sa fille ne faisait que soupirer et s'es- 1
suyer les yeux.
(Â suivre.)
9V~3~3~~j
AVIS A NOS ABONNÉS
Nous prions ceux dont l'abonnement;
expire le 31 août de nous adresser le mon-'
tant du renouvellement afin d'éviter unj
retard dans la réception du journal. Jolro-/
dre toujours une dés dernières bandes..
Adresser les lettrés à l'administrateur dé*;
légué pour tout ce qui concerne PAdmlnSs- 1
tration, «t au secrétaire dé rédaction pour
ce qui conoerne la fiéjiactloj^ J
cf' "a. y~' 4 '~6'
Jus AtmUBNli\'
TI II Tllltft
\'X.e choix du médecin. Le droit et
l'intérêt du. Mfessé. L'article 4
de la loi. ̃ Les médecins des
Compagnies et le devoir
professionnel.
r i-.es. victimes d'accidents du travail,. ne
seront jamais assez renseignées sur leurs
i droits- et l'intérêt qu'elles .peuvent avoir à
en user.
Grâce à l'action combinée des syndicats
ouvriers et des syndicats médicaux mé-
decins indépendants et travailleurs"" tïë
l'industrie et du commerce ayant, en.
1 l'occurënce. des intérêts communs le,
législateur de 1905 a introduit dans la loi
du 9 avril 1898 une clause consacrant le
•' droit absolu .pour le blessé du travail, de
choisir son médecin et son pharmacien.
Un tarif élaboré par une commission
.composée de représentants des organisa-
tions ouvrières, médicales et assureuses,
fixe le taux des frais médicaux et phar-
maceutiques, qui doivent être supportés
par le patron ou son assureur.
L'article 4 de la loi, modifiée le 31 mars
1905, reconnaît également le droit aux mé-
decins, pharmaciens et établissements
hospitaliers, d'actionner directement le
patron pour obtenir le paiement des soins
et produits qu'ils ont fournis à des victi-
mes d'accidents.
Par suite de ces dispositions légales,
tout médecin ou pharmacien, après avoir
pris connaissance du tarif établi confor-
mément à la loi, peut accepter la clien-
tèle des blessés du travail c'est un tra-
vail qui n'est pas. à dédaigner, surtout
dans les milieux industriels et commer-
ciaux.
Mais les blessés doivent savoir à qui ils
s'adressent ils agiront prudemment en
se renseignant auprès des .organisations
ouvrières, afin de ne se confier qu'à dés
médecins capables, loyaux et le plus pos-
sible au courant de la loi, dé façon à ce
que les certificats qu'ils délivrent aux in-
téressés soient le plus complets possible.
Ce qu'il faut à la classe ouvrière, ce
n'est pas le médecin prêt à faire des cer-
tificats de complaisance, plus nuisibles
qu'utiles au blessé, mais le praticien cons-
ciencieux, cherchant à guérir au plus vite
et le mieux qu'il est en son pouvoir, en
recherchant tous les moyens que la scien-
ce moderne met à sa disposition, le tra-
vailleur frappé dans sa capacité profession-
nelle et apte ensuite à constater et à cer-
tifier avec précision et autorité l'état d'in-
validité subsistant à la fin du traitement
*ïubi.
Le travailleur a bien plus besoin de ses
facultés de travail que de la rente parci-
monieusement ridicule que lui alloueront
des juges, qui semblent jalouser sa situa-
tion de rentier à celui qui était né pour
travailler jusqu'à fin de souffle.
Malgré ce' droit qu'a le blessé de choi-
sir son médecin, le plus grand nombre des
victimes croient devoir encore se livrer
aux médecins des assureurs.
Nous ne perdons pourtant pas une oc-
casion de tenter de faire comprendre à
nos cajnaradjîjMjue, .sauf de très rares ex-
-eepttOTïs,1" ces Esculapes ont bien plutôt
pour mission de soigner le coffre-fort ;qui
les rétribue que les lésions des éclopés.
D'abord, la plupart des médecins de
Compagnies traitent à forfait à huit ou
dix francs par accident, quelle que soit
son importance.
Cette combinaison des Compagnies a
jpour but d'éviter l'abus des visites, Pan
'sements ou opérations. On peut penser
comment pansent, dans ces conditions,
des gens qui ont hâte d'avoir- gagné leurs
huit ou dix francs.
.Quand la blessure leur paraît de nature
à demander un traitement trop. long, vite,
'le patient est dirigé sur lïhôpital. Là, se
trouvent souvent des amis de l'assureur
qui travaillent pour lui dans la mesure
..du possible. D'autre part, en raison du
grand nombre de personnes à soigner,
les soins laissent beaucoup à Le
médecin voit le blessé une fois, et c'est un
infirmier ou une- infirmière qui, au galop,
sert le client à quinze sous la séance.
Ce que nous avançons a été maintes fois
constaté par les travailleurs tant soit peu
ï observateurs, et les plaintes à ce suj et sont
̃' nombreuse,? Pourquoi faut-il que soient
encore en si grande quantité ceux qui se
•croient obligés, d'être le jouet des assu-
reurs et de leurs « médecins.»''?
Voici un cas tout récent qui vient prou-
.ver, une fois de plus, le danger auquel
;s'expose le blessé qui ne choisit pas un
i. médecin sûr.
Un ouvrier russe, connaissant à peine
,1 quelques mots de notre langue, ouvrier
•: cannier, se brûla, il y a quelque temps,
fia main au cours de son travail., Il avait
FEUILLETON DU 27 AOUT 1907
23
COLOMBA
̃- PAR
̃̃'
^fc. fv ̃
^i- xvii
a~ a31I1'E r~
i Tenez, Ors' Anton', dit le bandit
sJemparant de la bride du cheval, vou,
lez-vous que je vous parle franchement .?
Eh bien sans vous offenser, ces deux
̃pauvres jeunes gens me font de la peine.
f Je vous prie de m'excuser. Si beaux. si
forts. si jeunes Orlanduccio avec qui
'j'ai chassé tant desfois. Il m'a donné, il y
a quatre jours, un paquet de cigares.Vin-
centello, qui était toujours- de si belle hu-
meur • C'est vrai que vous avez fait ce
que vous deviez faire. et d'ailleurs le coup
est trop beau pour qu'on le regrette.
l Mais moi, je n'étais pas dans votre ven-
.geance. Je sais que vous àvoz raison
quand on a un ennemi, il faut s'en défaire.
Mais les Barricini, c'était une vieille fa-
^mille. En voilà encore une qui/ fausse
compagnie et par un coup double
;cTest" piquant.. -̃ .-̃̃
'j; -Faisant ainsi l'oraison funèbre, des Bkr-
ïicini,Bran4«rlacçio? •conduisait -eH- -hâte
Xicini; BnmdolMtio-'coM~utsait hâte
employé une teinture de permanganate de
potasse et, pour se nettoyer les mains qui
en étaient tâchées, il se servit, selon ï'ùsar
ge, d'une solution d'acide oxalique. Par
suite d'unie circonstance que nous igno-
rons, aussitôt qu'il eut fait usage de cette
solution, l'une de ses mains enfla et, en
proie à des douleurs intolérEtblëSj-' il dut
suspendre son travail:
Il alla trouver le médecin de l'assureur
de son patron, qui le soigna pendant dix-
huit jours et déclara à l'ouvrier qu'il n'a-
vait droit à rien.
Le blessé qui, nous l'avons dit, est
-étranger' crat le ̃"irin.w âeeteuTy~TEt "te
résigna^ à Téprenlre le travail aussitôt
guéri.. ̃ ̃;
Ces..jours-ci, éclate une grève dans la
maison ̃ Ka-uffmann^ rue des Gràvilliers,
où cet-ouvrier 'est "employé -'ce fut, pour
lui,' comme pour ses: camarades,' une oc-
casion de se trouver en rapport avec le
syndicat des ouvriers en cannes et para-
pluies et la Bourse du Travail. Nous'fû-
mes alors mis au courant de l'affairei
Sur nos conseils, le blessé alla au greffe
du tribunal de paix du troisième arron-
dissement, pour obtenir son indemnité
journalière pour les dix-huit jours de trai-
tement. On lui fit observer qu'il n'y avait
pas eu de déclaration d'accident, q\î*îl; de-
vait donc, au préalable, la faire lui-mê-
me, accompagnée d'un certificat médlcoi
.11 s'adressa, pour cela, au médecin qui
l'avait soigné celui-ci refusa, prétextant
que la lésion avait été une maladie et non
un accident.
Nous avons alors écrit au médecin, fai
sa-H-t appel à sa conscience, nous disant
convaincu qu'il mettrait son devoir profts
sionnel au-dessus des intérêts qu'il pou-
vait a-voir à la Compagnie d'assurances,
pour certifier simplement qu'il avait soi-
gné notre camarade pendant, dix-huit
jours.
Voici la réponse du docteur, qui -habite
rue de Turbigo et tient une clinique près
de Saint-Ambroise, rue'de la Folie-Mu ï
court, pour laquelle il distribue des cartes
qui portent un N. B. informant les bits,
ses qu'ils ont le droit,, de par l'article 4 de
la loi sur les accidents du travail, de choi-
sir librement leur .'médecin. Cette réponse
fera comprendre aux travailleurs qu un
médecin de Compagnie d'assurances est,
avant tout, agent de sa Compagnie
« Monsieur Quillent, Bourse du Travail,
« En réponse, à votre honorée, en date
du 16 écoule présent, mois, concernant M
G. L'affaire ressortit au service du con-
tentieux, qui a toutes les pièces nécessai-
res à la discussion, et non pas au mien.
"•«"Vous pourriez, en l'oecûreace, consul-
ter M. B. qui, j'en suis certain, vous_
donnera tous les éclaircissements désira-
bles. ̃
« C'est lui qui s'occupe, à la Compa-
gnie, de ces sortes de choses. ;̃
« Veuillez agréer, etc; ». ̃
Voilà un aveu naïf :• c'est un Jïiedecin
qui a soigné une personne, on lui demande
de le certifier et il vous renvoie au ser-
vice du contentieux de sa Compagnie d'as-
surances. La Compagnie est sa maîtresse
absolue, 'devant laquelle son devoir do
médecin s'incline.
Au service on trouve des mé-
decins qui placent ce devoir au-dessus de
l'autorité de leurs chefs hiérarchiques.
Les Compagnies d'assurances ont un pou-
voir plus fort que la discipline militaire,
parait-il I
Comme conclusion de cet article, nous
invito_ns_à_noiof.eJau _les tranailLeiixs, sou-
cieux de leu-r intérêt, à n'avoir recours,
en cas d'accident du travail, qu'à des mé-
decins qui ne sont pas attachés. Pour être
sûrs de n'être pas trompés par ceux qui
seraient tentés, pour leur donner le chan-
ge, de rappeler aux blessés, par -leurs pros-
pectus, leur droit que leur confère la loi
tout en manœuvrant au gré des Compa-
gnies, les travailleurs doivent s'adresser à
leurs syndicats, aux Bourses du Travail,
aux organisations de défense ouvrière au-
près desquels ils trouveront une certaine
garantie.
Là, on les adressera, selon le lieu de
leur domicile, à l'un des médecins agréés
par les groupements ouvriers.
A Paris, les blessés seront mis en
rapport avec l'un des médecins affiliés
au CONSEIL JUDICIAIRE de VU ni on des syn-
dicats ouvriers de la Seine, à la Bourse du
Travail, ou avec la Clinique de la Maison
DES Fédérations, 33, rue de la Grange-aux-
Belles. Certains syndicats importants ont,
en outre, des médecins qui traitent spé-
cialement leurs- membres.
Que les travailleurs se répètent que le
médecin indépendant, en matière d'acci-
dent du travail, a un rôle considérable,
souvent plus important que celui de l'avo-
cat. La présence du médecin ami à une
expertise ou à une autopsie, ne sera ja.
mais assez appréciée des intéressés.
E. QUÈLLEMT.
'6~
l'Humanité est en vente dans tous les
kiosques, chez tous les libraires et dans
i ouïes Les gares.
Orso, Chilina et Je chien Brusco vers le
maquis de la Stazzona.
:̃ .̃ xviii. ̃-̃̃̃̃
Cependant Colomba, peu après le départ
d'Orso, avait appris par ses espions que
les Barricini tenaient la campagne, et, dès
ce moment, elle fut en proie à une vive
inquiétude. On la voyait parcourir la mai-
son en tous sens, allant de la cuisine aux
chambres préparées pour ses hôtes, ne fai-
sant rien et -toujours occupée, s'arrêtànt
sans cesse pour regarder si elle n'aperce-
vait pas dans le village un mouvement
inusité. Vers- onze heures une cavalcade
assez nombreuse entra dans Pietranera
c'étaient le colonel, sa fille, leurs domesti-
ques et leur guide. En les recevant, le
premier mot de Colomba fut « Avez-vous
vu mon frère ? » Puis elle demanda :au
guide quel chemin ils avaient pris, à quel-
le heure ils étaient partis et, sur ses ré-
ponses, elle ne pouvait comprendre qu'ils
ne se -fussent* pas rencontres.
Peut-être que votre frère aura pris
par le haut, dit le guide, nous, nous som-
jaes venus j»ar_le bas. »Sr :«•̃-
Mais Colomba secoua la tête, et renou-
vela ses questions. Malgré sa fermeté na-
turelle, augmentée encore par l'orgueil'de
cacher toute faiblesse à des étrangers, il
lui était impossible, de dissimuler ses in-
quiétudes, et bientôt elle les fit partager
au colonel ët surtout à miss Lydia, lors-
qu'elle les eut mis au fait de la tentative.
de réconciliation qui avait eu une si mal-
heureuse issue. Miss Nevil s'agitait, vou-
lait qu'on envoyât- des messagers dans
toutes les directions, et son père offrait ;de
remonter à cheval et d'aller avec le guide
à la recherche d'Orso. Les craintes de ses
hôtes rappelèrent à Colomba ses devoirs
de maîtresse dé maison. Elle s'efforça d»
̃sourires pressa îe-eoloBel de se mettre à ta-
AU MAROC
u~.1 E uitlu, SuLiii
.MffÉGMltés, criées $ap \ja JppoclàmàVoa £® /Mmi^ifâfià,
̃ ̃ -c-o o*o«– ̃- ̃'̃̃̃!̃̃̃ ̃
Moulay-Hafid est bel et bien proclamé
sultan. Moulay Abd-el-Azk. ̃ été déclaré
déchu, à MaraHechJl est vrai, Le nquveau
sultan fait acte de souverain. Aujourd'hui,
les plus incrédules -sont obligés de s'e ren-
dre à l'évidence. Même les ministres du
sultan de Fez, qui continuent à nier ou à
mettre en doute la chose, ont reçu des .'let-
ires de Mdulay-lïaîia,"leur annonçant :son
élévation au trône. On dit même qu-Abd-el-
Akîz aurait reçu de son frère et succes-
seur éventuel une lettre lui ordonnant de
quitter le pouvoir, et il paraît que beau-
coup de fonctionnaires croient qu'il sora
obligé" de le faire. ̃-̃̃
Tout d'ailleurs s'est passé correctement.
Le funn dites prescrites par la loi musul
mane ont été remplies avec soin r inion
des notables et d<^ Oi itoa1- en nsb^mbl o,
dûtl i il on disant qa/bdel \nz était i
roujablt, de iiM.u\aiBt- ad ri m tiation et
que ca. derh^Tiice dcvrnai* légale et néces-
saiic en lai^tn du danger ( j. il f -.air cou
rir à la cause de llVam.
Pu b, piockinat'on de Moula > lîi îc1
ro nm *>>}< cesic jr du s il m Abdel 4/
p estatiuii du serment de fidélité et sjrna,
tui dan document officiel relatant les
faits.
Entii, proclamation du nouveau sultan
par les tribus et '-nh utution du nom de
Moulo,\ Haûd à c Ijj do Moulay Abd pi
A/, t. dans Ic-s pnues faites dans les no
quées
Pour termmrj, non au mon des non
veaux "^i ts f^i et onnan s, de G1 ou
coxu no iiiiiiiàtK de la Cncixt aLl i*ai
bour comme vi'ii, et de son fi n. minis-
tre 0 'ibd el &/17, comme pa.cin oi, ft
Bien qie CuS c^éne^eUs soient tout ré-
c nt" on ch rchp déjà a dcx^tlei quelle
st- i la,ttiiude de *noulny ITafid MbaM)
des étrangers. On attend toujours le ma-
nneslc qu'il doit lancer jn^e irn-x. nt On
le représente comme assez favorable aux
Européens, et certains de ses actes ont
prouve du .moins, qu'il ne leur et ^l^ pas
franchement hostiles. Son intervention à
Marakech, lors du meurtre du docteur
Mauchamp, a et": des plus utiles. De plus,
si les déclarations faites IT y a quelques
mois, au correspondant du Morning Pos-fr,-
expriment encore sa pensée, on peut se
trouver rassuré "jusqu'à un certain point.
Voici ce qu'il disait, en effet, à notre con-
frère .̃
Nous observerons les anciens traités le dé-
sirf,~ entre'~eiiir des aiiiicales avec
sire entretenir des. relations.amicales avec
toutes les puissances et voir .prospérer votre
commerça et le nôtre mais que sais-je do
la Convention d'Algésiras Nous n'avons pas
été consultés et vous ne pouvez pas régler
le sort de. sept millions de mahométans, l'or-
mant une nation amie, sans prendre en con-
sidération très sérieuse leur caractère et leurs
sentiments de race et de religion.
Cette dernière phrase est tout à fait ju-
dicieuse, et si Moulay-Hafid réussissait
dans son entreprise-, .a^sixvait.^a.ij Mar-oe,
comme le croit le correspondant du Times,
un gouvernement fort et une tranquillité
relative," protégeait les- Européens da:ns les
villes du littoral, de façon' à rendre tout
nouveau débarquement de troupes étran-
gères inutile, s'efforçait d'atténuer le fana-
tisme des tribus et négociait avec la Fran-
ce et l'Espagne l'évacuation de Casablan-
ca, l'acte d'Algésiras deviendrait parfai-,
tement inutile, et Moulay-Hafid nous ren-
drait le plus signalé service. '̃'̃̃-
Mais que de difficultés le nouveau sul-
tan n'a-t-il pas encore à surmonter pour
devenir le souverain de tout le pays ? Il
va lui falloir remonter jusqu'à Fez et, sur
son passage, se faire proclamer dans les
principales villes, traversant des régions
où, .sans doute, il compte des partisans,
mais aussi où se tiennent un grand nom-
bre de tribus restées loyalistes et indépen-
dantes. Il lui faudra encore compter avec
le roghi, qui tient tout le Maroc occiden-
tal, et aussi avec Ma-el-Aïnin et ses hom-
mes bleus, avec Erraissouli, avec Bou
Amama. Ce n'est qu'alors qu'il pourra se
rendre au tombeau Je Moulay-Edriss. le
fondateur de Fez ce n'est qu'alors qu'il
sera vraiment le sultan de toui le Maroc.
Et ce jour-là l'acte d'Algésiras aura vécu.
l. r.
A Casablanca
Presque aucune nouvelle intéressante
n'est, à l'heure où nous écrivons, venue
nous renseigner sur la situation à Casa-
blanca. On a apris seulement que le com-
mandant Mangin s'occupe très activement
de la réorganisation administrative de la
ville. Avant-hier, il a convoqué chez lui
les notables de la communauté israélite,
ble, et trouva pour expliquer le retard de
son frère vingt motifs plausibles qu'au
bout d'un instant elle détruisait elle-mê-
me. Croyant qu'il était de son devoir
d'homme de chercher à rassurer des fem-
mes, le colonel proposa son explication
aussi.
Je gage, dit-il, que della Rebbia aura
rencontré du gibier il n'a pu résister
à la tentation, et nous allons le voir re-
venir la carnassière toute pleine. Parbleu!
ajouta-t-il, nous avons entendu sur la
route quatre coups de fusils. U y en avait
deux plus forts que les autres, et j'ai dit
à ma fille Je parie que c'est della Rebbia
qui chasse.
Ce ne peut être que mon fusil qui fait
tant de bruit.
Colomba pâlit, et Lydia qui l'observait
avec attention, devina sans peine quels
soupçons la conjecture du colonel venait
de lui suggérer. Après un silence de quel- 1
ques minutes, Colomba demanda vivement
si les deux fortes détonations avaient pré-
cédé ou suivi les autres. Mais ni le codo-
nel, ni sa fille, ni le guide, n'avaient fait
grjyj çle attention à ce point capital.
Vers Ifnê' heure, à'iléun des messagers
envoyés par Colomba n'étant encore re-
venu, elle rassembla tout son courage et
força ses hôtes à-se mettre à table mais,
sauf le colonel, personne ne put manger.
Au moindire bruit sur la place, Colomba
courait à la fenêj,re, puis revenait s'as-
seoir tristement, et, plus tristement encore,
s'efforçait de continuer avec ses amis une
conversation insignifiante à laquelle per-
sonne ne prêtait la moindre attention «t
qu'interrompaient de longs intervalles de
silence.
Tout d'un coup on entendit le galo^p
d'un cheval, i
r– Ah 1 '"cette fois, c'est mon frèjre, dit
CQl~1\ ~Q.Jie, !tv¿a!#t" 1
'(~-0
pour les charger du service de leur quar-
tier. Il leur. a, dans un-e courte -allocution,
exposé. la situation précaire de leurs co-
religionnaires, 'le désir des autorités de
l'améliorer, et le devoir qui incombe aux
Israélites notables de les aider dans cette
tâche, pour assurer surtout un bon ser-
vice d'hygiène et de police.
Voilà tout.
A :'Tartgsr ••
Bien qu'un certain calme règne toujours
dans la ville et dans la banlieue, les colo-
nies étrangères se montrent fort inquiètes
et s'indignent de -^indifférence crue témoi-
gnent à leur égard leurs gouvernements
respectifs.
Dans la coi n^ agi is° on a fait cir-
culer une ptutiin chu | ott te éncibiaie
ment coxitie i^nuiaf1 au giuvt nen ent an-
giaib alors ijlpI si en tPÇM|etpliit"3
niques t wiii Cii a nt i, à v.11 cDlu.Pca
pa,i c\nnn'
La coloni"11 p&D1Dn le n'est pas ipoii°
ir, iee Elle e s est î i nip lu i c am'i ano
idjts*c app J il 1 dE nagne ni 1'sùii' i do 1 situation,
q \ls par la i L^ami ion d 1 iuuy
ili et te i ii 1 noi d^ 1< na-
A"'n ] j ic m [ ni que la, ,umi '•a
1\ i e s» a il it i" n au ministre. A/f
la' i a u m q j ip u t t ut, de
noiA-oa s. i iv ics rendraient à la^>
ge que tcutc les t > «^tio r-'a ni.
P'i"ps i us qu'il en îtt i ut c p nai t, a
son gou c it- ïier+
La tian^poits de troupes
et dz mnriiions
j Le,~l~rr~>cc(t~~i 1;°ti~dtaa muruiwns
Le c ~.n i i f j i i (1 ui°p r7 mai
pièsiij i ik, i ca1- iii 1 1 a n avoir
o nb u pic ei xtili i (a (o u.p n A c
|ii(u i1 c A u nie e de iops d\. i i
i)J klS il jjI 1 c l (1 1 u t la L la
c'eu le ne d "> ta j.'< is 1 <» i ippo la
f cl) i^°i»Lp *>/ uio emportait ega e
ment des quantilc.^ de vivres et de muni-
tions
A Toulon, 1" ttan po i Mu1! a été cor>
duit sur îud Li^i j afui par deux îei ci
cru ui=. de H d t ti n du roit j Le ''ljihc
appai^jip i 0 1S la, jcimw lit0 avoir i
emb° ci des iviCi, de l'eau et plusieurs
centaines de tonnes de manuel
^L'attitude de l'Espagne
Los ministres espagnols tiennent conseil
tous les jours. Ils s'étaient déjà réunis sa-
medi ils se sont encore réunis diman-
che et, chaque lois, ils- se sont occupés
du Maroc. Le plus grand secret est gardé
sur les délibérations. Cependant,- la Voz
de Guipuzcoa affirme avoir reçu les confi-
dences d'un ministre et connaître les dé-
clarations faites par M. M aura à ses col-
lègues.
Le président du conseil s'est d'abord
..étendu longuement .eux l'accord complet où
il est avec M. Pichon. Personne ne songe
à' attenter- à la- liberté du Maroc. L'Espa-
gne peut donc être tranquille de ce côté,
ainsi que celui de l'Angleterre.
Seulement, à aucun prix, l'Espagne ne
se lancerait dans aucune aventure.
Si la France, ,ea raison de circonstances im-
prévues, se. croyait devoir changer de li(?ne
ae conduite, TEspagne peut, reprendre sa°li-
fierte a-action, ses engagements ne la contrai-
gnant pas a- suivre ''la- France- partout" ou elle
aesirerait aller. Mais cette crainte n'existe
pas tout au contraire, -j'ai la conviction ab-
solue que le gouvernement de la République
ne- se -départira eu rien de l'attitude qu'il
s est fixée. J
Poui\ ça qui est' des contingents espa-
gnols,, le premier ministre a déclaré qu'on
ne s'écarterait à. aucun prix des arrange-
ments usés par la .Conférence et des me-
sures "adoptées dès- le début de l'incident
par les deux pays.
Les Iffairesdn. di
L,es meetings du citoyen Ferroul
Le docteur Ferrouï, accomeagné des ci-
toyens Bourges et Bernard,' du Comité
n° 1 dArgeiier, ont donné un meeting en
plein air dans les communes de Vendar-'
gues, Manguio et Lansar.gues: de l'arron-
dissement de Montpellier..
C'est à .l'organisation de la Confédéra-
tion générale des vignerons que les pro-
moteurs de l'agitation viticole consacrent
tous leurs efforts.
Le citoyen Ferroul a fait lès déclarations
suivantes
Nous avons voulu d'abord donner au gou-
vernement l'impression de la lorceque nous
recelons nous avons voulu lui faire com-
prendre combien est grande la misère de nos
vignerons, qui réalisa- le miracle d'unir des
catégories sociales jusqu'alors divisées par
des haines vives.
Aujourd'hui, le sentiment qui nous avait l
Mais à la vue de Chilina montée à cali-
fourchon sur le cheval d'Orso
Mon frère est mort s'écria-t-elle d'u-
ne voix déchirante.
Le colonel; laissa tomber son verre, miss
Nevil poussa un cri, tous coururent à la
porte; de la maison. Avant que Chilina
pût sauter à bas cie sa monture, elle était
enlevée comme- une plume par Colomba
qui la serrait à l'étouffer. L'enfant comprit
son terrible regard, et sa première parole
fut celle du chœur d'Othello « Il vit » »
Colomba cessa dé ï'étreindre, et Chilina
tomba à terre aussi lestement qu'une jeu-
ne chatte.
Les autres ? demanda Colomba d'une
voix rauque.
Chilina fit le signe de la croix avec l'in-
dex et le doigt du milieu. Aussitôt une vive
rougeur succéâ&, sur la figure de Colomba,
à sa pâleur mortelle. Elle jeta un regard
ardent sur la, maison des Barricini, et dit
en souriant à ses hôtes
Rentrons prendre le café.
L'Iris des bandits en avait long à ra-
conter. Son patois, traduit par Colomba.,
en italien, -tel quel, puis en anglais par
miss Nevil, arracha plus ^d'une impréca-
tion au colonel, plus d'un soupir à miss
Lydia mais Colomba écoutait d'un air
impassible .seulejrnent elle tordait sa ser*
yiette damassée' de façon à la mettre .en
pièces. Elle, interrompit l'enfant cinq ou.
six fois pour se faire répéter que Brando-
laccio disait que là blessure n'était pas
dangereuse et qu'il, en avait vu bien d'au-
tres. En tenninant, Chilina rapporta
qu'Qrso demandait avec, instance du pa-
pier pour' écrire, et qu'il chargeait sa
s.œur- de ̃ .supplier une dame qui peut-être
se rtrouverait dans sa maison, .de. n'en point
partir rayant d'avoir reçu une lettre de lui.
C'est, ajouta r.eijfant, ce qui le tour-
mentait, le plft3 i et -j'étaiâ déjà, eu ffiùtè"
portes à nous tourner vers l'Etat, comme
vers un protecteur, n'existe plus." Nous savons
qu'il ne faut pas compter 'sur .lui. La tragédie
̃ 'sânalante de- Narborme a ouvert les yeux les
.moins clairvoyants nous savons qu'à nos
cris de misïîïe, a nos plaintes, répondra le
ci êpitemoht défi fusillades meurtrières. La
colère même ri'esfplûs, c'est maintenant l'in-
différence, le dédain, le mépris.
Notre ^organisation économique permettra
de créer des caves communales où les pro-
priétaires logeront leur vin, lorsqu'ils auront
une vaisselle insuffisante. -'Ainsi-, on évitera
qu'une trop. grande quantité de vins n'arrive
snr-îes'-raarcft^s-' dès -tes vendanges faites, et
n'entraîne un avilissement des prix par le
trop grand nombre d'offres. Des avances
pourront être consenties aux viticulteurs pres-
'së¥s par 'dés eréSiiciers.'rÂmsi,'cliac un "pourra
attendre en paix le moment, de' vendre les
produits de sa vigne. Nous surveillerons les
fraudeurs, que nous désignerons à la vin-
dicte publique nous créerons de nouveaux
débouchés pour nos vins et lorsque nous se-
rons assez forts pour nous passer de toute
intervention de l'Etat, alors celui-ci viendra
.vers nous, il- s'inclinera devant la force que
nous représenterons et noue obtiendrons beau-
coup, en raison de cet adage qu'on n'obtient
que ce qu'on est assez fort pour prendre tout
seul.
Le Midi se sauvera lui-même.
Des milliers 'd'auditeurs assistaient aux
conférences. Us ont frénétiquement accla-
mé l'orateur, dont la chaude éloquence
les transporte.
Il n'y a eu aucun accident.
Ferroul va continuer, dans les princi-
pales communes des départements fédérés,
la campagne qu'il a commencée, jusqu'à ce.
que la Confédération générale des vigne-
rons soit une organisation vivante et forte.
L'incendie de Ja soùs-préfesturc de War-
feosisie. Trois Kcrs-tissa
Le juge d'instruction de Narbonne a
rendu, hier, une ordonnance de non-lieu
en faveur de François Léon et Chabànis,
en traitement à l'hôpital, et Clarac, détenu
à la maison d'arrêt, inculpés d'avoir par-
ticipé à l'incendie de la sous-préfecture.
Aucune décision 'a été prise à l'égard
des autres inculpés.
INFORMATIONS
..Le. président du cpnsjeil a conféré hier ma-
tin, ail ministère de l'Intérieur, avec M. Gas-
ton Thomson, ministre de la -marine.
A dix heures trente-neuf, M. Clemenceau
a pris le train à. la gare des Invalides pour
se rendre âmjrès du président de la Répu-
blique, à Rambouillet, avec qui il a déjeuné.
Le président du conseil était de retour à Pa-
ris à quatre heures..
A son retour de- Rambouillet, le président
du conseil a conféré successivement, au mi-
nistère de rintéricur, avec les ministres des
Affaires Etrangères, de la Guerre, de la Ma-
rine et du Travail.
̃Ces conférences se sont prolongées jusqu'à
huit heures du soir.
Un conseil de cabinet aura lieu^ mercredi
matin au ministère de l'Intérieur, sous la
présidence de M: Clemenceau.
Samedi- matin, tous les membres du cabi-
net se rendront à Rambouillet,, où -ils se réu-
niront en conseil sous la présidence de M.
Fallières.
,q %l~ntepriationale 1 'y
La cnêsaventure «Se huit Parisiens réser.
vistes ejsa S .l'ont, chantée à Mansy.
11 est de notoriété publique qu'au temps
où il venait d'être arraché par la coali-
tion- ouvrière et socialiste aux griffes de
la sinistre et féroce cléricaille de l'ancien
état-inajor, le ministre de la Guerre écou-
tait l'Internationale- chapeau bas et les
prunelles humides d'un sentiment de re-
connaissance qui parut sincère à ses
tirais. Depuis que "M." Clemenceau, son
chef de file, l'a planté sur le pavois mi-
nistériel où il fait si piètre figure, l'hym-
ne de justice et de révolte l'horripile lit-
téralement. 11 va sans dire qu'il en est de
même d'un bout à l'autre de la hiérarchie
militaire.
Huit réservistes des 26° et 69° régiments
d'infanterie, en garnison à Nancy, ont
appris dimanche dernier ce qu'il en coûte
d'enfreindre les ordres donnés aux chefs
des corps de troupes de la région à ce
sujet.
Profitant de la permission de la jour-
née,- ils étaient venus dans un débit pour
y déjeuner, lis entonnèrent, bientôt l'In-
ternationale et chantèrent av.?. asj.?z (le
force pour qu'un rassemblement se for-
mât devant, le d'éBit. Les agents du bu-
reau central de police accoururent et con-
duisirent les huit réservistes au poste. Le
bureau de la place envoya un piquet en
armes, sous la garde duquel les chan-
teurs furent ramenés leur caserne, où
ils furent enfermés' aussitôt en prison.
Tous les huit sont des Parisiens.
Le Temps s'est permis une facétie à ce
propos. 11 prétend que les réservistes, in-
vités par les agents à cesser de chanter,
le prirent de. fort haut avec eux et les me-
nacèrent d'envoyer à l'Humanité une let-
tre de protestation. Nous nous inscrivons
en faux contre cette assertion, sur la foi
d'une information ̃ précise qui réduit à
néant la ridicule plaisanterie d'un corres-
pondant en goguette-,
On punira sans doute sévèrement ces
huit réservistes, mais on passera l'éponge
du pardon les actes meurtriers du mé-
decin en chef de l'hôpital de Sedan,
M. Délaye, qui a sur la conscience le ca-
davre d'ùn soldat. Ainsi le veut la justice
distributive du général Picquart.
Ah les larges pintes de bon sang que
se ferait Le Mouton de Boisdeffre à la
vue-de ces hontes, s'il était là 1
quand il m'a rappelée pour me recom-
mander cette commission. C'était pour la
troisième fois qu'il me la répétait. A cette
injonction de son frère, Colomba sourit
légèrement et serra fortement la main de
l'Anglaise, qui fondit en larmes et ne ju-
gea pas à propos de traduire à son père
cette partie de la narration.
Oui, vous resterez avec moi, ma chère
amie, s'écria Colomba en embrassant miss
Nevil, et vous nous aiderez.
Puis, tirant d'une armoire quantité de
vieux linge, elle se mit à le couper pour
faire des bandes et de la charpie. En
voyant ses yeux étincelants, son teint ani-
mé, cette alternative de préoccupation et
de sang-froid, il eût été difficile ds dire
si elle était, plus touchée de la blessure
de son frère qu'enchantée de la mort de
ses ennemis. Tantôt ̃ elle versait du café
au colonel et lui vantait son talent à le
préparer tantôt, distribuant de l'ouvrage
à miss Nevil et à Chilina, elle les exhortait
à coudre les bandes et à les rouler elle
demandait pour la vingtième fois si la
blessure d'Orso le faisait beaucoup souf-
frir. Continuellement elle s'interrompait
au milieu de son travail pour dire au co-
lonel
Deux hommes si adroits si terri-
bles Lui seul, blessé, n'ayant qu'un
bras. il les a abattus tous les deux. vlueî
courage, colonel N'est-ce pas un héros V
Ah miss Nevil, qu'on est heureux de vi-
vre dans un pays tranquille comme le
vôtre Je- »uis:: sûre 'que vous ne- con-
naissiez pas encore mon frère Je la-
vais dit l'épervier déploiera ses ailes
Vous vous trompiez à son air si doux.
C'est qu' auprès de* vous, 'miss Nevil. AU 1
i'ù yp.ys voyait." travjaiiler '^pur'. lui. Pau-
vre 'Orso '• ̃" ̃̃
Jvîiss Ly dia g§ tr*y ailî ait guère Jet r.e
̃trou..Yâi3t.Rjta.issi*. »ârc|e. jg«s: pèxe. deffiàn-
Us iiiils sipx
D£% l'Isère et la Ûôte-$of y
La session des conseils généraux a foui*
ni occasion à plusieurs de faire montra
de sentiments réactionnaires par de fa*
elles manifestations contre les ^Bourses
du Travail.
".C'est- ainsi (Tue le conseil de l'Isère
dont le président, il faut le dire, est ML
Antoain- DuBiost- r^i-. vient de décider la
s.uppMSsion pjjre et simple du crédit da
.500 francs affecté précédemment, à lai
Bourse. Ce vote a eu lieu par 7 voix con<
tre 6 et (rente-deux abstentions il n'y a
pas là, pour les oies de la presse bour-
geoise, de quoi -pousser les cris de triom-.
phe qui ont retenti à sa noir/elle.
Dans la Côte-id'Or, le conseil général a'
.û.do.p;té.iin.e voîu du général .André, de--
mandant que le projet de loi déposé paf
le ministre de l'Instruction publique, por-
tant -modification de !a loi de- 1882; vienne
en discussion dès la rentrée du Parle-
ment.
Ce vceu est basé sur ce fait qu'un grand'
nombre de conscrits complètement illet-
trés ont été incorporés en 1906.
-o-o
6~S..& ~$~
LE COMPLOT QONTRE LE TSAR v,
Nous avons déjà publié plusieurs notes'
ou dépêches ayant trait au complot con-
tre le tsar. Dans la dernière, nous rap-
portions le témoignage du chef de la gen--
darmérie du palais qui voulait à toute'
force 'pendre responsable de la tentative,'
si tentative il y a, le. Parti socialiste révo-
lutionnaire. Le comité central de ce parti:
vient précisément de publier la déclara-'
tion suivante que nous reproduisons in
extenso
Le 7/20 mai 1907, répondant aux affir-
rnatoôns de M. 5to!f/p!Me, faites devant da~
Douma, sur la découverte d'un prétendu:
complot dirigé contre le tsar, un repré-
sentant dit groupe parlementaire soda''
liste révolutionnaire déclara que « le Par--
li Socialiste Révolutionnaire, comme cela'
résulte d'une communication faite. -aux
groupes par le Comité Central, n'a aucun •
rapport avec ce complot, si, toutefois, ce]
dernier n'est pas une pure invention du'
gouvernement, une auvre de provoca-l
lion. » i
Il résulte d-e l'acte d'accusp-limi produit) i
dans le procès, gui se 'juge actuellement,,
que toute une série de personnes, meni-
bres effectifs du Parti Socialiste Révolu-
tionnaire, sont inculpées d'avoir pris part.
à ce complot. ̃
Le Comité central déclare que le parti,
emploie et emploiera, jusqu'à la chute dé-)
finitive de l'autocratie, la tactique ierro-l
riste et s'efforce de la développer jus-
qu'aux limites, extrêmes que cette lutte
est dirigée contre tous les agents du pou-'
voir, sans en excepter les représentants1
de la dynastie que le parti n'a jamais"
caché ni ses actes nî ses projets terroris--
tes mais, pour ce qui est de l'accusation
en question, le Comité central affirme
pour la seconde fois que le groupe, artifi-
ciellement composé par le juge d'instruc-
tion n'a jamais reçu la mission d'accont-
plir un acte terroriste contre le tsar et',
que ce groupe n'a jamais préparé un pa-,
reil attentat.
Si les affirmations' de l'acte d'accusation:
concernant le plan du palais, les déplace--
ments du tsar, etc,, correspondent dans
une mesure quelconque à la réalité, cela\
s'explique par la simple constatation que-
tout- membre du parti peut procéder à'
n'importe quelle enquête.
LE Comité Central DU Parti Soi il-.
LISTE BJÉVOLUTIOSNAIHE. DE RUSSIE.
RUES5E
Odessa en pleine terreur
Les bandes noires vont pouvoir s'en,
donner à cœur joie à Odessa. Le général:
Gregoriey; préfet de la ville, qui seul les
surveillait.et prenait toutes les mesures
pour empêcher les pogroms, pillages;
meurtres, etc., vient de donner sa" démis--
sion dans les conditions suivantes
L'organisation locale des « Cent Noirs »i
l'avait à plusieurs reprises accusé auprès
de M. Stolypine de lui être hostile. En,
conséquence, croit-on, de ces accusations,,
le général Gregoriey fut mandé à Saint-'
Pétersbourg et eut un entretien avec
M. Stolypine, auquel il. déclara qu'Odessa-
était en pleine, anarchie et entièrement
aux mains de l'Union du peuple russe,
.assurée de la protection du général Eaul-
bars, gouverneur général. Les habitants
étaient terrorisés.- Tous les jours, il y,-
avait des morts et des attentats.
En maintes occasions, lui, Gregoriev,
avait été obligé de faire les plus grands
efforts pour prévenir. les pogroms orga-
nisés par- l'Union du peuple russe.
Par suite du continuel état de pani-
que, le commerce de la ville était para-
lysé, les industries menacées de ruine,
la population inquiète.
Bref, l'ordre ne pouvait être installé que
par la suspension de l'Union du peuple
russe.
Le général ajouta que, faute de cette
suppression, il lui serait impossible de
garder son poste.
Après avoir écouté ces explications, M.
Stolypine se déclara prêt à accepter la dé-
mission du général Grégoriev.
Odessa va être mis à feu et à sang.-
Que penser d'un Stolypine qui se fait
froidement le complice lâche et vil de
toutes ces bandes d'assassins ? 7
dait pourquoi l'on ne s? hâtait pas de pop»
ter plainte devant un magistrat. Il parlaif-
de l'enquêté du coroner et de bien d'autres
choses également inconnues en Corse. En»
fin il voulait savoir si la maison tle cam-
pagne de ce bon M. Brandolaccio, qui
avait donné des secours au blessé, était'
fort éloignée de Pietranera, et s'il ne pour-
rait pas aller lui-même voir son ami.
Et Colomba répondait avec son air cal-
me accoutumé qu'Orso était dans le ma-"
quis qu'il avait un bandit pour le soi-
gner qu'il courait grand risque s'il se
montrait avant qu'on se fût assuré des dis-
positions du préfet et des juges; enfin {
qu'elle ferait en sorte qu'un chirurgien ha- j i
bile se rendît en secret auprès de lui.
Surtout, monsieur le colonel, souve-
nez-vous bien, disait-elle, que vous avez Il
entendu les quatre coups de fusil, et que!
vous m'avez dit qu'Orso avait tiré le se- f
cond.
Le colonel ne comprenait rien à l'affaire, <
et sa fille ne faisait que soupirer et s'es- 1
suyer les yeux.
(Â suivre.)
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