Titre : La Dépêche algérienne : journal politique quotidien
Éditeur : [s.n.] (Alger)
Date d'édition : 1908-04-28
Contributeur : Robe, Eugène (1890-1970). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32755912k
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 28 avril 1908 28 avril 1908
Description : 1908/04/28 (A24,N8308). 1908/04/28 (A24,N8308).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t537344q
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-10449
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 18/04/2021
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. 3 mois 8 mois i an Durée facultative
ALGER, ALGÉRIE * ?.. 5 fr. 9 50 18 fr, 6 cen. le N
FRANCE, TUNISIE «H 6 » 12 » 24 » 7 cen. le N*
ETRANGER ... « . « » 9 » 18 » 36 » 10 cen. le N*
tflvoï*r6® «ttbffitt pour changsmut d’adresse. — Les ebonnemenis parient des i* r ei IS du mois
et sont payables d'a.ioca. — Les maauseHts non ineérée ne seront pas rendus
JOtTR.NA.lj ROUTIQUE QUOTIDIEN
VINGT-QUATRIÈME ANNÉE. - MARDI 28 AVRIL 1908. - NUMERO 8308
Cent,
g r ' REDACTION & ADMINISTRATION : Boulevard Lalerrière et Avenue Pasteur, 6, ALGER M
a. P?
• n*
03
ANNONCES & RÉCLAMES
A : AGENCE AFRirATWfr' bou l? ïa J rd de '» ^Publique, n- 8.
‘ A(jürvC Et dans les principales agenc es de publicité d e France et ?e rEtranger. }
La Dépêche Algérienne est désignée pour l’insertion des annonces légale*
judiciaires et antres exigeea ponr la validité des procldu^s et contiSts
SERVICE SPÉCIAL
DE
La Dépêche Algérienne
Par télégrammes de l’AGENOS AFRICAINE
*T DB NOS CORRESPONDANTS PARTICULIERS
PARIS, LE 26 AVRIL 1908
Id'OFFICIlËli
Dans l’armée
Artillerie
L'officier d’administration de 2 e classe Guil-
laud, de la direction d’Alger, est classé à Tétat-
mojoy de l'artillerie à Alger.:
Génie
■M. Têtard, chef de bataillon adjoint au com
mandant du génie du gouvernement militaire
. de Paris est désigné pour la Tunisie.
’M. Degrailly, capitaine de l’état-major parti
culier de l’arme auprès du commandant supé
rieur du génie en Algérie, e£t désigné pour
.Paris, comme adjoint au commandant du gé-
*aie du gouvernement militaire de Paris.
M. Berrier, capitaine de Tétat-major parti-
Tmlier de Parme, officier d’ordonnance du mi
nistre dé la guerre, est désigné pour l’Algérie.
Justice militaire
Sont nommés :
'Adjudants principaux, les adjudants gref
fiers :
Pastini, de la prison d’Alger.
Yinciguerra, de la prison d'Orléans, affecté
•â la prison d’Alger.
Adludants greffiers, les sergents majors
comptables :
Negroni, du pénitencier de Bossuet, affecté
au pénitencier d’Aïn-Beïda.
Lapeyre, de la prison de Paris,affecté à la
prison ‘d’Alger.
Sergente-majors comptables, les sergents
Surveillants :
Allais, du dépôt d’exclus de Mers-el-Kebir, af
fecté à la prison d’Alger.
Blanc, du pénitencier de Douéra, affecté au
pénitencier de Bossuet.
Caillo, de la prison de Constantine, main
tenu.
Adjudant surveillant, le sergent-major sur
veillant Cortégiani, de l’atelier d’Orléansvillo,
affecté aux établissements de Tunisie.
Sergents-majors surveillants, les sergents
Surveillants :
Laviconi, de la prison d’Alger, maintenu.
Fillette, du pénitencier de Douéra, affecté à
A’atelier d’Orieansville.
. Coti, du pénitencier de Bossuet, maintenu.
M. Pietri, adjudant greffier au pénitencier
d’Aïn-Beïda, passe à la, prison d’Orléans.
M. Lavort, sergent-major comptable à la pri
son d’Alger, passe à la prison de Châlons-sur-
iMarne.
M. Antomarchi, sergent-major surveillant à
la prison d’Alger, passe à la prison de Rennes.
M. Carlotti, sergent-major surveillant au pé-
fniténcieF de Bossuet, passe à la prison de Bor
deaux»
Légion d’honneur
Sont inscrits au tableau de concours de la
Légion d’honneur ?
Pour le grade d’officier ï
N° l, M. Gautheron, chef d’escadron du train
commandant la compagnie de la province d’O
man.
Pour le grade de chevalier r
L’officier d’administration Larioux, des hô
pitaux de la Tunisie.
ELECTION SEN ATORIALE
Dan9 la Drôme
PARIS. — Voici les résultats de l’élection
sénatoriale de la Drôme :
Inscrits, 740 ; votants, 740 : suffrages expri
més, 733.
M. Chabert, député radical-socialiste, 424
voix, élu. . , ,
M. Auguste Dombe, radical-socialiste, 110.
M. Gras, député radical-socialiste, 80,
M. Vigne, radical-socialiste, 47.
M. Vemet, républicain, 58.
■M. Moulin, radical-socialiste, 10. ^ .W
Il s’agissait de remplacer M. Fayard) Séna
teur radical, doyen du Sénat.
tés, il a demandé le vote par les Chambres
d’une dérogation à la loi sur les associations.
M. Lutaud et le général Galliéni ont été très
acclamés.
M. Clemenceau en Angleterre
Le président du conseil assistera aux obsè
ques de l’ex-premier ministre anglais
PARIS. — M. Clemenceau a quitté Paris au
jourd’hui, à midi, pour se rendre en Angleter
re, où il doit assister aux obsèques de Sir Hen
ry Campbell Bannermann, qui était un de ses
amis personnels. Le président du conseil a
été accompagné à la gare par MM. Pichon,
Maujan, Lepine, Albert Clemenceau et Mandel,
chef de cabinet de la présidence. Il a été salué
à son départ par le haut personnel de la pré
sidence.
Avant son départ, M. Clemenceau avait eu
le matin une conférence au ministère de l’in
térieur avec MM. Pichon, Picquart et le géné
ral Lyautey. ________^
Les Taxes Télégraphiques Internationales
PARIS. — La conférence télégraphique in
ternationale à laquelle prendront part tous les
pays adhérents à l’union postale universelle,
s’ouvrira à Lisbonne le 4 mai prochain.
Elle a pour objet la révision des taxes télé
graphiques entre les diverses nations et leur
mise en rappQrt avec les nécessités actuelles
du commerce et des relations internationales.
Informations Politiques
>jA Toulouse. — Une conférence de M. Jaurès
TOULOUSE. — Dans une conférence don
née an Théâtre du Capitole, devant une salle
■pleine, M. Jaurès a. fait le procès du parti ra
dical et, notamment, de M. Clemenceau. i
Parlant de son projet de législation sociale,
M. Jaurès a prononcé une phrase qui a sou
levé le# rires cîe toute rassemblée.
— Où est votre projet, demande M. Clemen
ceau, lorsqu’il est en veine de taquinerie et
consent à no pas avoir plus d’esprit que M.
(Maujan ?
M. Jaurès promet, au surplus, de constituer
(un groupe qui mettra ce projet sur pied.
L’orateur analyse ensuite les causes de l’at-
îtifude du chef du gouvernement.
— M. Clemenceau, dit-il, est incohérent par
ité qu’il est le chef d’un parti incohérent. Je
.vois avec tristesse l’avortement d’une pareille
(destinée. Je m’imaginais qu’il entraînerait les
■radicaux vers de nouvelles réformes fiscales
pt sociales.
M. Jaurès a ensuite exposé les affaires du
Maroc. Le leader socialiste proteste contre tout
'reproche d’antipatriotisme qu’on lui adresse,
(déclarant que sa. besogne est d’un patriote et
'd’un français. Et il a affirmé à nouveau que
la politique extérieure du gouvernement a
ipris une direction contraire à celle que les ra
dicaux voulaient lui imprimer.
M. Chéron à Caen
. CAEN. — Aujourd’hui, dimanche, M. Henry
Chéron, député de l’arrondissement, de Caen,
h rendu compte de son mandat dans une réu-
ffiion à laquelle étaient convoqués par lettre in
dividuelle 10.300 électeurs de la ville de Caen,
A Rouen. — Réunion agitée
CHALON-SUR-SAONE. — Des protestations
Se sont élevées au cours d’une conférence fai
lle par M. Jouvin, avocat à Rouen, qui parla
Incidemment de la patrie et de la guerre au
(Maroc. Les radicaux protestèrent contre les
interruptions ; des rixes s’élevèrent dans la
■salle ; la police rétablit le calme.
M. Jouvin a continué sa. conférence, puis M.
iDubief, qui présidait la séance, et M. Richard,
/sénateur, maire de Chalon, firent entendre des
•paroles patriotiques qui furent acclamées par
‘Aa majorité de l’assistance.
L’ESCADRE D E LA MÉ DITERRANÉE
Au sujet de sa croisière dans les eaux algé
riennes. — Déclarations du vice-amiral
Germinet
PARIS. — Le vice-amiral Germinet, qui
commande l’escadre de la Méditerranée, inter
viewé par M. Marcel Hutin, a longuement en
tretenu notre confrère des efforts qu’il fait
pour donner la vie à cette force navale, pour
la préparer à son rôle en temps de guerre. Le
vice-amiral Germinet, suivant en cela les en
seignements des guerres récentes, préconise
en matière d’entraînement et d’aguerrissement
de notre flotte de combat des idées modernes
très intéressantes. Une de ces idées est que
si le commandant en chef dirige l’escadre, les
contre-amiraux et les capitaines de vaisseau
doivent avoir aussi l’initiative et la respon
sabilité. Aussi, est-il partisan des manœuvres
par groupes et a-t-il adopté une nouvelle ré
partition des bâtiments sous ses ordres.
C’est ainsi que la belle escadre qu’il va con
duire en Algérie, à la fin du mois, comprend
une première division composée des cuiras
sés : « Patrie », « République » et « Démocra
tie » ; puis une deuxième formée des cuirassés
« Justice » et « Liberté » ; le troisième, le cui
rassé « Vérité », ne devant entrer en escadre
qu’en juillet.
Tous ces navires ont. filé 16 nœuds aux es
sais et forment une escadre bien homogène.
L’amiral emmène également sa deuxième es
cadre, qu’il appelle « escadre lente », avec
deux divisions : l’une formée par le « Saint-
Louis », le « Gaulois » et le « Charlemagne » ;
l’autre avec le « Suffren », le.« Jauréguiberry »
ét le « Bouvet ».
Avec ses 12 cuirassés, plus ses croiseurs, l’a-
miral espère exécuter dans les eaux algérien
nes toute une série de manœuvres de combat
des plus intéressantes, où chacun pourra ainsi
donner sa mesure.
Une autre réforme que l’amiral a réussi à
introduire dans notre marine, est celle relati
ve aux tirs effectifs au canon. Désormais, ces
tirs qui avaient, lieu chaque trimestre, se fe
ront dans le second trimestre de l’année, le
premier étant exclusivement consacré à l’en
traînement. Ils se feront cette année dès que
l’escadre sera rentrée de l’Algérie.
L’amiral espère que cette nouvelle méthode
donnera'des résultats très satisfaisants et une
amélioration certaine dans l’efficacité de notre
artillerie.
L’amiral ne pouvait pas manquer de faire
connaître son opinion sur un certain nombre
d’autres questions intéressantes pour notre
marine.
Pouf ce qui est des sous-marins, son avis est
qu’on exagère leur utilité. Ils sont trop frê
les ; il faut attendre qu’on en construise de
grands, pour voir l’usage qu’ils fourniront.
En ce qui concerne l’esprit du personnel
qu’il commande, l’amiral s’est déclaré satisfait
de l’esprit des officiers ; quant aux équipages,
où malheureusement on constate de temps à
autre un acte d’indiscipline, ils vont mieux ;
c’est tout ce qu’il a consenti à dire.
L’amiral, en terminant, s’est montré satis
fait des résultats obtenus pendant ses six mois
de commandement, et a dit qu’il était résolu
plus que jamais à appliquer ses idées.
DANS L’EXTRÊME SDD
Télégramme du général Bailloud
PARIS. — Le général Bailloud, commandant
le XIX e corps, télégraphie que le poste de Si-
di Aïssen rend compte que deux rassemble
ments marocains sont signalés à Debdou et à
Matarka. Ces groupements se trouveraient
sous le commandement d’Abama Zariani et
auraient pour objectif Berguent.
Toutes les dispositions sont prises pour
s’opposer à ce qu’un, mouvement se produise.
Télégramme du général Vigy
D’autre part, le général Vigy télégraphie
que la concentration de ses colonnes s’est
faite dans d’excellentes conditions au camp
d’El-Ambadj. La plupart des éléments de la
harka, après la déroute du 16 avril, se sont
retirés dans la région d’Oued-Haiber. Il n’est
resté dans les montagnes avoisinant Aïn-
Chaïr que quelques groupes isolés que nos pa
trouilles ont mis facilement en fuite. Les
groupements signalés vers D&bdou sont étran
gers à la harka de Mengoub et il ne paraît
pas que les rassemblements signalés soient
d’un effectif important.
(DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL)
Chez les Beni-Guill
Colomb-Béchar, 26 avril, 6 h. 30.
On affirme qu’un grand nombre de cavaliers
des Beni-Guill, restés jusqu’à ce jour d’accord
avec nous, malgré un certain flottement cons
taté ces jours-ci, sont partis dans la direction
de Berguent pour chercher à surprendre ce
poste. L’autorité militaire surveille étroite
ment leur marche.
Le colonel Gard
Le colonel Gard, du 1 er zouaves, arrivé ces
jours derniers à Colomb pour prendre le com
mandement du service des étapes et de l’ar
rière, est reparti ce matin pour Aïn-Sefra,
prendre le commandement de la subdivision.
Il est remplacé ici par un chef de bataillon.
La harka du Tafîlalet
La harka du Tafîlalet et les contingents du
Hogguir sont sur le point de rentrer en cam
pagne.
L'approvisionnement de la colonne du général
Vigy
Ce matin, un convoi de 150 chameaux char
gés de diverses marchandises pour approvi
sionner la colonne, est parti pour Talzaza.
La colonne du général Vigy se'trouve tou
jours dans la région d’El-Ambadj.
En raison du départ successif de détache
ments pour escorter les convois, la garnison
de Colomb est très réduite et il serait néces
saire d’envoyer quelques troupes de renfort-.
La ÜVÜ'u’bvLa.lité
A Lyon, — Banquet en l’honneur de M. Lu
taud et du général Galliéni
LXON. — L’Union mutualiste du Rhône a
organisé un banquet en l’honneur de M. Lu-
fàud, préfet du Rhône, et du général Galliéni,
■gouverneur de Lyon, qui viennent de recevoir
sa médaille d’or de la mutualité.
Plusieurs discours ont été prononcés, notarn
JPw M. Lutaud, qui a retracé l’œuvre
militaire accomplie par le général Galliéni et
GaUié ni, qui a rappelé les œu
«if? fl u ’il a constituées aux colo-
l'armée^ 11 S ° nt actue hemenf constituées dans
ri a énuméré les nombreux (ivAtitnw^ mie
retirent les soldats des coopérativesmilitât
res et a proteste contre T accusation in ad-
missrble qu’elles étaient contraires àïa disci-
eh âSa rendre ûifeetiyes ces §vçié*
Questions Algériennes
A propos des obsèques du maréchal des logis
Didier et du cavalier Lardier
PARIS. — Un rédacteur des Débats, que le
hasard rendit témoin des obsèques, à Alger,
du maréchal des logis Didier et du cavalier
Lardier, fait le récit de cette cérémonie et dit
l’effet excellent que produisirent sur la majo
rité des assistants les divers discours qui fu
rent prononcés.
— La cérémonie, écrit notre confrère, a été
d’un bout à l’autre ce qu’elle devait être :
émouvante, grandiose, fraternelle. Il semble
que cette guerre du Maroc, dont le contre-coup
en Algérie était inévitable, ait encore resserré
d’une part le lien qui rattache notre belle co
lonie a la métropole, d’autre part, la sympa
thie qui n’a jamais cessé d’être cordiale, mais
qui devient encore plus étroite, parce qu’on
la sent plus nécessaire entre la population ci
vile et l’armée.
L’antimilitarisme, qui produit en France de
si tristes échantillons et de si funestes effets,
ne s’est pas acclimaté et ne fleurira jamais,
espérons-le, dans notre Algérie. Il y porterait
un préjudice, tout le monde le conçoit et s’en
rend compte, à la vie même du pays, à sa vie
matérielle et morale ; il inquiéterait à la fois
les sentiments et les intérêts ; il ne troublerait
pas sans doute, mais il menacerait- la sécu
rité.
LES VIMMPËS AVARIÉES
Fournisseurs poursuivis
SAINT-MIHIEL. — Le parquet de Saint-Mi-
niel vient de faire assigner le boucher Hanen
et son commis Delattre pour l’audience de
mardi prochain. Ils comparaîtront pour avoir,
depuis au moins trois ans, fraudé sur la qua
lité des marchandises fournies à l’armée Ha
nen doit, dit-on, faire défaut.
Le boucher Caïn Salmon, qui doit comparaî
tre devant le tribunal de Bar-le-Duc, sera
aussi traduit devant celui de Saint-Mihiel. Cet
te affaire se corse. L’enquête ouverte pour ten
tative de tromperie sur la marchandise vu le
grand nombre de bêtes refusées comme mal
saines a fait découvrir d’autres faits plus gra
ves-, Il n’y aurait plus seulement tentative,
mais livraison de viande malsaine.
LES SCANDALES MUNICIPAUX DE TOULOUSE
TOULOUSE. — L’instruction de l’affaire Fa-
Iandry, relative à la mauvaise gestion admi
nistrative de certains services municipaux,
est à peu près terminée.
Il est probable que l’ancien adjoint sera ren
voyé devant la Chambre des mises en accusa
tion. •
D’autre part, M. Vincent Bès, chef du service
du nettoiement, révoqué, a porté plainte con
tre M. Rieux, maire, pour tentative de ffifrup-
ùoô de îcactiqa&âire,
LES CON GRES
Le congrès des agents des services sédentaires
des douanes
PARIS. — Le congrès des agents des servi
ces sédentaires des douanes vient de prendre
fin sur la double question de la journée de
8 heures et du repos hebdomadaire. L’assem
blée s’est prononcée par l’ordre du jour sui
vant :
« Le congrès, clans un but d’unification ei de
justice, reprend le vœu que la réglementation
générale assure à tous les agents le droit à la
journée de 8 heures, que le bénéfice de la loi
sur le repos hedomadaire soit accordé à tous
les employés en tenant compte des exigences
du service. »
Enfin, le congrès a émis différents vœux
relatifs aux pensions de retraites, à la durée
du surnumérariat, à la retraite d’office, à la
retraite proportionnelle des veuves et des or
phelins et au congé de 45 jours tous les trois
ans, enfin à la communication des feuilles si-
gnalétiques.
L’AGITATIONOUVRIÈRE
A Paris. — Les ouvriers du bâtiment
Il résulte des renseignements parvenus à
la préfecture de police que la reprise, dans
le bâtiment, s’accentue de plus en plus.
On croit qu’une entente générale entre pa
trons et ouvriers ne tardera pas à intervenir.
En tout cas, l’éventualité d’une grève générale
du bâtiment n’est plus à craindre.
La grève des jardiniers
La grève des jardiniers vient de prendre fin.
Les délégations patronale et ouvrière se sont
rencontrées dans le cabinet de M. Masse, juge
de paix à Nogent-sur-Marne.
La limitation de la journée de travail a été
ainsi fixée : 11 heures, du 15 avril au 15 juil
let, et 10 heures pour tout le reste de l’année.
Le prix de l’heure de travail a été fixée à 60
centimes, chiffre proposé par les patrons.
LE i«; mai
L’agitation en faveur du chômage en France
LENS. — Le Syndicat des mineurs du Pas-
de-Calais vient de lancer ün manifeste invitant
les ouvriers à chômer le 1 er mai. Ce manifeste
formule également les revendications des ou
vriers.
En Italie
ROME. -* La commission exécutive de la
Chambre du Travail a décidé de couvrir les
murs d’un manifeste invitant le prolétariat à
chômer le 1 èr mai.
En Allemagne
BERLIN. — La plupart des Syndicats ou
vriers de Hambourg ayant résolu de chômer
le 1 er mai, l’Union des Syndicats patronaux
a décidé de répondre au chômage des ouvriers
par une mise à pied jusqu’au 11 mai de tous
les chômeurs. Seul, le Syndicat de la maçon
nerie s’est contenté d’une mise à pied de trois
jours.
LES FAUX BILLETS DE BANQUE
L’instruction se poursuit. — Les recherches de
fa Sûreté générale
PARIS. — Suivant des renseignements fort
vagues fournis par M. Patouiilard, commissai
re de police à Enghien, on aurait acquis la
preuve qu’il y a deux ans, la bande Marchetti
et C i0 aurait procédé, tant en France qu’à l’é
tranger à rémission de faux billets de banque
et ceci résulterait de la lecture de la correspon
dance saisie à l’hôtel du Trocadéro et que les
fonctionnaires de la Sûreté générale conti
nuent à dépouiller dans le cabinet du com
missaire de police, M. Patouiilard.
On n’est encore saisi à Enghien que d’une
plainte officielle, c’est celle qui a été déposée
par Mme Anna Daney, ex-dame de compa
gnie de la comtesse. Mme Anna Daney a été
entendue par M. Patouiilard et un inspecteur
de la sûreté à l’bôtei du Trocadéro. La pau
vre fille, qui veut retourner en Allemagne, ré
clame son argent et demande à se payer sur
les effets laissés par Marchetti à l’hôtel du
Trocadéro, en nantissement de leur note im
payée.
D’autre part, la sûreté générale recherche
activement le commensal du groupe Marchet
ti, qui rendait à la comtesse des visites régu
lières et prolongées et qui avait avec la comtes
se Marchetti des entretiens dont le motif se
rait singulièrement suspect.
En outre de ce mystérieux visiteur, une au
tre personne est actuellement étroitement sur
veillée par la sûreté générale. Il s’agit encore
d’une amie intime de la comtesse Marchetti,
laquelle devait accompagner celle-ci à Paris.
Bien des surprises, dit-on, interviendront
encore au cours de cette affaire.
La lumière se fait
■ | On sait que la comtesse Marchetti recevait
-Liife? mensualités msæz iropprig ptes tran sasiejv
maître de forges, qui avait été son ami avant
son mariage. L’enquête poursuivie à Enghien
a fait connaître le nom de cet ancien ami, qui
habite le Caire.
Or, une nouvelle perquisition au domicile
de Marchettini a fait découvrir deux séries de
cartes de visite à son nom : la première série
était ainsi libellée : « Cav. Afredo Marchettini,
correspondante d’EI Giornale d’Italia, Caire ».
L’orthographe de la seconde série était mo
difiée et les cartes portaient : « Comm. Afredo
Marchettini del conti de Bianchi, hôtel Bristol,
Caire ».
Interrogé sur ces cartes de visite, Marchet
tini a dit qu’il ne répondrait qu’en présence
de son avocat, M° Laguerre.
On ,se souvient que Marchettini n'avait tou
jours prétendu avoir connu Marchetti qu’à
Enghien. La découverte de ces cartes prou
vant qu’il habitait le Caire en même temps
que l’ami cle la comtesse, il va peut-être modi
fier ses affirmations.
Il a été également saisi, chez Marchettini,
des lettres de MM. Debenhour et Sugar, soli-
citors de Londres, où se trouve en ce moment
Jack Williams, le mystérieux personnage qui
aurait aidé la comtesse à s’emparer de colliers
de perles et de bijoux d’une grande valeur,
ainsi que des lettres de MM. D. et H., bijou
tiers lapidaires à Paris, auxquels ces bijoux
auraient été volés ou subtilisés.
LES CENS EURS DE S LYCÉES
PARIS. — L’Association amicale des cen
seurs des lycées nationaux a tenu son assem
blée générale au lycée Saint-Louis. Les vœux
déjà émis l’an dernier et qui n’ont reçu aucune
satisfaction, seront de nouveau incessamment
transmis au ministre par l’intermédiaire du
directeur de l’enseignement •secondaire.
LE KMOH ROCIIETTE
Nouvelles déclarations de M. Rabier
PARIS. — Le Journal publie aujourd’hui
une nouvelle interview de M. Rabier qui n’est
pas, comme on l’a vu déjà, indifférent aux at
taques dont il est l’objet do la. part du Matin.
Il explique aujourd’hui comment il devint ac
quéreur de la villa dont parlait M. Yenck.
« Eh bien oui, dit-il, à notre confrère. Oui.
J’ai une villa à Biarritz. Depuis 20 ans, cha
que année, je louais une maison. J’ai pensé
que je ferais mieux de posséder dans ce pays
une propriété. N’en ai-je pas le droit ? Pour
quoi me le reprocherait-on ?
« Ecoutez ? Ma vie* on peut la connaître.
Quand mon père est mort, j’ai accepté de
payer 180.000 francs pour lui. A dater de ce
moment je ne vivais plus que pour nourrir
les huissiers. C’était intolérable. J’ai dû sépa
rer mes biens de ceux de ma femme et alors,
à force de travail, en toute tranquillité, j’ai
pu gagner de quoi payer les dettes que j’a
vais assumées. Le temps s’est écoulé. Je n’ai
plus songé à faire lever la séparation des
biens et voilà pourquoi cette villa est au nom
de ma femme.
« Mais on veut laisser croire que si cette
villa n’est pas à mon nom, c’est que je veux
cacher quelque chQ.se. C’est misérable. Cette
villa, je l’ai payée 46.000 francs et j’ai effec
tué à ce prix une bonne opération, car les ter
rains, ici, ont chaque jour une plus-value con
sidérable. Et puis j’ai bien le droit, que dia
ble ! de dépenser ce que je gagne, comme cela
me plaît . J’ai une automobile, c’est exact. Et
puis, après ? Cela prouve que j’en ai les
moyens.
« Que me reproche-t-on encore, a ajouté le
député d’Orléans ?
« On publie l’assignation d’une dame qui a
passé sa vie à déposer des plaintes contre ses
avocats et contre ses avoués, J’étais le seul
épargné. Je ne le suis plus. Cette dame s’ima
ginait qu’après m’avoir donné des honoraires
pour deux affaires que j’ai plaidées, je devais
plaider pour elle pendant toute ma vie. C’est
excessif !
« Quoi encore ?
« On parle d’une dame qui racolerait les
clients pour moi. Elle m’a amené une cliente,
celle qui se plaint aujourd’hui. C’est tout. On
avouera que c’est peu, pour une prétendue ra
coleuse.
« Mais, pourquoi toute cette campagne con
tre moi ? Que me veut-on ? Dans quel but s’a
charne-t-on après moi ? Pense-t-on recommen
cer avec moi l’histoire qui tourna si mal avec
M. Chaumié ? Veut-on détourner l’attention de
cette affaire, qui réussit mal ?
« Je vous assure que je n’y comprends rien
et tout cela, parce que j’ai défendu Rochette.
Ce Rochette, il faut, paraît-il à tout point le
couler. Il faut acculer ses Sociétés à la fail
lite. C’est invraisemblable et pour accabler Ro
chette, on fait feu des quatre pieds ; on atta
que celui-ci, celui-là. Aujourd’hui c’est à moi
qu’on s’en prend. De qui sera-ce le tour de
main ?»
M. Rabier poursuit ?
« Ah ! oui. Ils me font, passer de jolies va
cances ; mais ils ne perdront rien pour atten
dre ! Je vais examiner l’affaire. Je nè veux pas
me laisser traîner, comme M. Chaumié, de ses
sion d’assises en session d’assises. Je vais
voir, je vais chercher s’il n’existe pas un
moyen plus expéditif d’obtenir justice. Qu’ils
articulent un fait précis auquel je puisse ré
pondre, dont je puisse démontrer la fausseté !
« Mais non. Ils ne disent rien de net. Leurs
attaques sont celles qu’on ne peut prendre
corps à corps. Ils m’offrent de publier ma ré
ponse. Mais ne savent-ils donc pas qu'une fois
leur attaque publiée, le mal est fait et que la
vérité, si puissante soit-elle, ne parvient pas
à détruire complètement le mensonge dont,
aux yeux des aveugles, malgré tout,«il reste
toujours, toujours quelque chose ?
« Ma conscience est tranquille. Je ne me re
proche rien. Mais ils pourraient rétracter tout
ce qu’ils ont dit, ils m’auront fait quand même
beaucoup de mal. »
M. Rabier dit, en terminant, qu’après les
élections municipales, il réunira ses électeurs
à Orléans et les fera juges, en assemblée pu
blique, des attaques odieuses dont il a été
l’objet.
Une lettre de M. Yenck
Dans une lettre que publie le Journal, à la
suite de l’interview de M. Rabier, M. Yenck
fait connaître qu’il ne rétracte rien de ce
qu’il a avancé. Il ajoute qu’il attend avec tran
quillité que M. Rabier le poursuive en Cour
d’assises, ainsi que celui-ci l’a annoncé.
le Voyage d’Edouard VII en Suède
Commentaires suédois
PARIS. —■ Les suédois donnent à la visite
des souverains anglais une importance poli
tique et font remarquer que le sous-secrétaire
d’Etat permanent aux affaires étrangères, sir
Charles Hardinge, accompagne le roi. ges
bruits mis en circulation à Copenhague ont
prétendu que le roi Edouard se rend à Sto
ckholm pour opérer un rapprochement entre
la Suède et la Norvège.
Il est hors de doute que le souverain serait
heureux d’un tel résultat, mais on ne croit pas
à Stockholm que ce soit le but de sa visite,
C’est la première fois qu’un souverain anglais
visite Stockholm. Le roi Edouard lui-même y
est allé plusieurs fois, mais comme prince de
Galles.
.A/ux Etats-Unis
Les victimes et les ravages du dernier cyclone
NEW-YORK. — D'après les dernières nouvel
les parvenues des régions dévastées par le
cyclone dans la Louisiane, le Mississipi, l’Ala-
bama, le chiffre des morts dépasserait 600
personnes et celui des blessés serait de plus
de 150.
Les dégâts matériels atteindraient 40 mil
lions ü <5 dollars ; certains les évaluent même
à 80 millions dê dollars*
Les Événements
du 0\aroc
LES OPERATIONS MILITAIRES
Unè reconnaissance. — Nous avon& cinq blessés
PARIS. — Une dépêche du général d’Amade,
datée de la casba de Ben-Hammed, 24 avril,
8 heures du soir, a fait connaître qu’une co-
légère a effectué sous son commandement
une reconnaissance sur le territoire des
Achach. Pendant l’action, deux caïds de cette
tribu sont venus faire leur soumission,mais les
douars, en assez .grand nombre, avaient fui
vers la montagne, dont les abords étaient cou
verts par de nombreux cavaliers marocains.
Ces cavaliers ont été refoulés jusqu’à l’oued
El-Nedja. A une heure et demie de l’après-mi
di, nos troupes couronnaient les crêtes sur
plombant la rive gauche du fleuve. A cette
heur© nos adversaires étaient en pleine dé
route. Le général regagna ses bivouacs de la
casba de Ben-Hammed. Au cours de la recon
naissance, nous avons eu cinq blessés.
Un autre télégramme du général d’Amade,
daté de la casba de Ben-Hammed, 25 avril,
3 h. 30 du soir, annonce que les troupes ont
passé la journée au camp de la casba. Le gé
néral a reçu la soumission de toutes les tribus
environnantes. Un détachement régional sera
laissé à la casba. Les blessés ont été évacués
sur Rer-Rechid. L’état sanitaire des troupes
est excellent.
Dans le Chaouïa
TANGER. — Les nouvelles de Casablanca di
sent que la pacification du Chaouïa fait des
progrès sensibles. Les forces des Mdakra, qui
se sont trouvées le 22 en contact avec la co
lonne Branlière, au cours d’une reconnais
sance faite autour du camp du Boucheron,
appartiennent à une seule fraction de cette
tribu, qui, sur les excitations de Moulai Hafid,
se maintien encore en état de résistance. Elles
ont été d’ailleurs vigoureusement dispersées.
CHEZ LES HAFIDISTES
Les mouvements du prétendant
TANGER. — Des bruits contradictoires con
tinuent à circuler autour des mouvements du
prétendant. Les versions indigènes assurent
qu’il se dirige rapidement sur Meknès et
Fez et qu’on doit s’attendre d’un moment à
l’autre à son arrivée v dans la première- de ces
deux villes.
Les représentants du sultan à Tanger et les
autres fonctionnaires indigènes admettent
cette éventualité et s’en montrent très abattus.
Dans les milieux diplomatiques étrangers,
on considère que si le prétendant se rend réel
lement à Fez et peut y arriver sans encombre,
la cause azizienne sera compromise.
AUTOUR DES EVENEMENTS
Eu Allemagne. — Une réunion de la Société
allemande du Maroc
BERLIN. — La Société allemande du Ma
roc, qui entretient contre nous la campagne
qu’on sait, a tenu à Berlin une réunion où on
a voté la résolution suivante :
« L’émotion du peuple allemand provoquée
par l’action continue et arbitraire de la Fran
ce au Maroc croît tous les jours. Cette émotion
est aussi partagée dans les autres pays. Quoi
que la Société allemande du Maroc ait montré,
dans sa réunion du 1 er janvier, les progrès des
intérêts économique^ allemands au Maroc et
qu’elle ait indiqué à notre politique les voies
praticables, le chancelier et le secrétaire d’Etat
à l’office des affaires étrangères n’en ont pas
moins fait au Reichstag des déclarations très
peu satisfaisantes sur l’attitude de l’Allema
gne à l’égard de l’action française. Il y a donc
lieu de craindre que le gouvernement cède
arrondissement, la reine, M. Etiennette Gar «
blm, et ses demoiselles d’honneur.
Le Comité s’était assuré le concours de nouu
breuses Sociétés musicales qui avaient pria
place dans le défilé.
Une fête aérostatique, des concerts et des
bals ont complété dignement l’apothéose diÿ
bœuf gras de 1908.
_ . „***, v ^ „„ uviitiw -x noyés
encore davantage devant l’empiètement de la blessés et 21 manquants.
Nouvelles Maritimes
La collision du « Gladiator » et du
« Saint-Paul »
LONDRES. — Ce matin, on télégraphie d#
\ armouth que de nombreux marins du « Glu-*
diator » se trouvent actuellement dans la vil
le. Ils sont- tous d’accord pour reconnaîtra
qu’ils n’ont échappé à la mort que par mira-,
cle. Un des hommes de l’équipage du croi
seur a fait le récit suivant de la catastrophe %
« Au plus fort de la tempête de neige, une
violente secousse fut ressentie ; les hommes
de l’equipage s’élancèrent sur le pont et cons
tatèrent que le « Saint-Paul » avait abordé*
le croiseur par le milieu. Le croiseur coula-
en 20 minutes environ, et comme il se couchai
sur le côté, on ne put metti-e tous les canots
a la mer. On parvint cependant à en lancer,'
quelques-uns.
« Les autres canots sont venus du « Saint-
Paul » et du rivage ; c’est à ces canots qué
les marins doivent leur vie. Ce qu’il y a de’
plus remarquable, c’est que le « Saint-Paul »
n’ait subi que des avaries relativement légè
res à l’avant ».
Le « Gladiator » est considéré comme perdu*
Il paraît qu’au moment de la collision, un»
des chaudières du « Gladiator » fit explosion-
Plusieurs des chauffeurs furent blessés.
Le vapeur « Saint-Paul » était monté par
150 hommes d’équipage, dont la majorité, dtf
la dépêche, ont été sauvés.
On a fait partir, au secours du croiseur, la
cuirassé protégé « Formidable » et deux croi-.'
seurs avec plusieurs remorqueurs.
Le « Gladiator » est un croiseur protégé de
2® classe de 5.750 tonnes. Il a été construit en
1900. L’équipage comprend 480 hommes. Là
vitesse est de 19 nœuds.
Le « Saint-Paul » avait quitté Soutliamptort
peu après 1 heure de l’après-midi, quand une
violente tempête de neige l'assaillit. Les flo
cons étaient si pressés qu’il était impossible
de voir à quelques mètres. A 3 heures moine
20, un fort craquement se fit entendre et on vit;
alors que le transatlantique avait pénétré dans,
le maître couple du « Gladiator ».
Le « Saint-Paul » s’étant rapidement déga*
gé, mit ses embarcations à la mer, tandis que'
le croiseur donnait une bande si forte que
plusieurs matelots furent jetés ou durent se;
jeter eux-mêmes par dessus bord. Beaucoup
d’entre eux furent recueillis par les embarca
tions du « Saint-Paul » ; d’autres furent rc«
cueillis sur la coque retournée du « Gladia*’
tor » et là, selon le récit de plusieurs voya
geurs, ils entonnèrent un chant de bravoure.
Le nombre des victimes
A lÿmirauté, on annonçait ce matin, offi
ciellement, que l’équipage du croiseur « Gla*
dator » avait été débarqué et qu’on n’avaife
constaté la disparition d’aucun officier, sauf
celle du lieutenant canonnier Graven. Trois
marins se seraient noyés.
Suivant une dépêche de Yarmoutlï, on croie
savoir que le nombre officiel des manquants
serait de 34 ; mais les autorités n’ont pas, jus
qu’à présent, publié la liste.
Les scaphandriers sont depuis ce matin oc-<
cupés à inspecter les avaries et tâcher de re
trouver les papiers du* bord. Il y a, dans le
flanc du croiseur, une fente de 40 pieds d$
long.
PORTSMOUTII. — La liste provisoire des
victimes du « Gladiator » donne 4 noyés, â-
France quoique celle-ci ne cesse pas de con-1
trevenir à l’acte d’Algésiras.
La dernière tentative de la France de pré
senter une solution, soi-disant favorable pour
nous dans la délimitation du Cameroun com
me une compensation généreuse, doit être re
poussée avec énergie.
k Considérant que l’action de la France bles
se la conscience de tous les peuples civilisés
et est en contradiction avec le développement
historique du Maroc, la réunion recommande
au gouvernement d’appuyer Moulai Hafid
dans le désir qu’il exprimera par sa nouvelle
ambassade aux puissances de se voir accor
der du temps pour s’entendre avec son frère
et pour rétablir l’ordre au Maroc ».
La réunion d’ailleurs peu nombreuse, était
présidée par le comte Pfeil. Le comte Reven-
tlow y peignit sous les couleurs les plus noi
res Ja politique suivie par la France depuis
la chute de M. Delcassé et que quelques pan-
germanistes et intéressés marocains secondent,
vigoureusement.
Dans la presse anglaise. — Les correspondan
ces de M. Harris au « Tlmfes »
LONDRES. — Une nouvelle lettre de M. Har
ris au Times contient un récit du combat du
29 mars contre les Mdakra. Après avoir rendu
compte des péripéties do cette journée, M. Har
ris dit en ces termes ce qu’il pense de nos bra
ves troupiers : , .
« Il était 10 heures passées quand nous attei
gnîmes le camp et quand les troupes fatiguées
purent enfin se reposer. Elles avaient marche
et s’étaient battues pendant plus de seize heu
res, portant leur sac, subissant l’ardeur du
soleil et la fatigue dans un esprit au-dessus
de tout éloge. Nous avons déjà attire lattcn-
tien sur les qualités merveilleuses des troupes
françaises et algériennes dans l’action, mais ce
qui est peut-être plus digne de louanges enco
re c’est leur extraordinaire bonne humeur ».
Dans une autre lettre, datée de Casablanca,
le correspondant du Times dit comment il en
visage l’avenir. Selon M. Harris, un district
étendu et qui reste insoumis c’est la région, le
long de la côte de l’Atlantique, entre Casa
blanca et Azemmour. Il est probable que les
troupes françaises seront obligées de la visi
ter et d’y installer des postes pour y restaurer
la paix et la sécurité.
En ce qui concerne la situation générale du
Maroc, voici ce qu’il écrit :
— Dans l’état actuel des choses, il est à peu
près certain que les postes établis par le gé
néral d’Amade réussiront à se protéger et a
protéger les tribus voisines, mais il
aussi certain que la suppression trop hâtive
de ces postes serait extrêmement dangereuse.
Il en résulterait une anarchie generale et une
rébellion plus violente que celle qui existait
avant l’occupation du pays par les troupes
françaises. Les 14.000 hommes dont dispose
le général d’Amade suffisent pour 1 instant ;
ils rie suffiraient plus si l’effervescence se gé
néralisait, ce qui nest pas impossible, et si
elle gagnait les tribus au delà du Clmouia.
Le but de l’action française au Maroc était de
avec des moyens limites. .
incertain, c’est qu’il semble y avoir a 1 hon-
zon un nuage et que ce nuage pourrait cre
ver avant longtemps sous la forme d une tem
pête générale de fanatisme qui ravagerait
tout le Maroc. ^^ BSS=SSSSS ^
UNE CAVALCADE
Dans le XIX e arrondissement. — Le bœuf gras
de 1908
P4RI3. — Malgré un temps froid et plu
vieux la cavalcade du XIX e arrondissement a
fait aujourd’hui sa solennelle promenade dans
le quartier de La Villette. Dunois I er , bœuf
creusois du poids de 1.725 kilos, et le somp
tueux cortège qui l’accompagnait, ont été fort
admirés par la foule qui se pressait sur tout le
parcours.
Ce cortège comprenait 1.500 personnages et
350 chevaux. Il était ainsi composé : chars de
là musique, loterie avec sanglier, sports,
lüUliUfè» fcseu* «FM* AUmeoîâtiofi. fleurs, JO&wmero
Un Wonumenf à Çaribaldi
L’inauguration à San-Remo. — Imposante cé
rémonie
SAN-REMO. — Aujourd'hui a eu lieu l’inau
guration du monument de Garibaldi. Un impo
sant cortège s’est déroulé, composé de gari
baldiens italiens et français, en chemise rou
ge, 200 associations ou sociétés de toutes les
communes liguriennes d’un grand nombre de
villes d’Italie, 10 sociétés garibaldiennes de
Marseille, Nice, Cannes et Grasse. Le cortège a ;
défilé devant le monument, bannières dé
ployées, au son de la Marseillaise.
Une foule immense était venue de tous le#
environs assister à l’inauguration. Au mo
ment- où tombait le voile recouvrant le moniu
ment, l’hymne à Garibaldi retentit aux applau
dissements de l’assistance.
Sur la tribune d’honneur avaient pris place
le comité organisateur de la fête, les autori
tés civiles et militaires, la veuve de Garibal
di, le consul de France à Vintimille, l’agent
consulaire français à San-Remo, l’adjoint au
maire de Nice, etc. Plusieurs discours ont été
prononcés, notamment par M. Bonfiglio, au
nom de la ville de Nice. Le temps était beau,
mais un vent assez violent empêchait la foulq
d’entendre distinctement les discours,
AU POHTUGAL.
Le roi Manuel
LISBONNE. — Les journaux disent que le
roi Manuel, après le serment devant les Cof- 1
tes, le 6 mai, visitera quelques-villes de 1#
province.
Au Le Journal Officiel publie un décret rela<
tif au recensement et au cadastre. Ce décret
s’applique aux habitants et aux immeubles
de Lisbonne par quartiers, par paroisses et
par rues. Il spécifie que la police accompagne*
ra, protégera les agents du fisc et que les pos^
tes de douanes, de l'octroi, prêteront main?
forte aux employés du fisc s’ils sont requit
d’ordonnance.
Le gouverneur civil de Lisbonne annonce 1
chat à leur valeur commerciale des armes aif
pouvoir de personnes sans licence de port d’ar-
mes,
EN ALLEMAGNE
Les scandales allemands
BERLIN. — Les Munohener Neuste Nacft-
richten démentent la nouvelle suivant laquep;
le on aurait envoyé par télégraphe, à Tempe*»
reur, à Corfou, un compte rendu sténographié
que du procès de Munich. La commission ju
diciaire prussienne est arrivée à Munich.
Par une coïncidence curieuse, l’ancien pré
cepteur de la maison du prince d’Eulenbourg, '
le docteur en philosophie Harts, a comparu en-;
police correctionnelle, à Dresde, aujourd’hui,
11 est accusé d’avoir commis des actes punis*]
sables par le paragraphe 175 du codé pénal.
Le tribunal a décidé de faire examiner sonf
état mental.
Condamnation d’un caricaturiste. — Un éloge
du capitaine llher
STRASBOURG. — Au lendemain du reteit,
tissant procès Harden, le caricaturiste Henri
Zislin publia, dans la revue hebdomadairaf
Dur S’Elsass, une caricature représentant
deux personnages joufflus à l’extericur
manique. Pour toute légende, c es simpusf
mots : « Sprechen Sie Deutsche . » c• JJt-à-di-
re : * Parlez-vous allemand
vit dans cette question . une atteinte aux bon*
IlfutpoursuiW U etle tribunal correctionnel dk
Mulhouse Adeflt de le condamner pour ce fait
f 8 mois de prison et 100 maicks d’amende*
t’ pffort de l’accusation se porta sur le point
suivant (établir qu’il avait fait constamment^
l’éloge de la France alors qu’il s’attaquait svs»;
tématiquement aux mœurs et coutumes alh*
m romme le procureur critiqua vivement lé
imérodu Journal consacré & la mémoire d|
. 3 mois 8 mois i an Durée facultative
ALGER, ALGÉRIE * ?.. 5 fr. 9 50 18 fr, 6 cen. le N
FRANCE, TUNISIE «H 6 » 12 » 24 » 7 cen. le N*
ETRANGER ... « . « » 9 » 18 » 36 » 10 cen. le N*
tflvoï*r6® «ttbffitt pour changsmut d’adresse. — Les ebonnemenis parient des i* r ei IS du mois
et sont payables d'a.ioca. — Les maauseHts non ineérée ne seront pas rendus
JOtTR.NA.lj ROUTIQUE QUOTIDIEN
VINGT-QUATRIÈME ANNÉE. - MARDI 28 AVRIL 1908. - NUMERO 8308
Cent,
g r ' REDACTION & ADMINISTRATION : Boulevard Lalerrière et Avenue Pasteur, 6, ALGER M
a. P?
• n*
03
ANNONCES & RÉCLAMES
A : AGENCE AFRirATWfr' bou l? ïa J rd de '» ^Publique, n- 8.
‘ A(jürvC
La Dépêche Algérienne est désignée pour l’insertion des annonces légale*
judiciaires et antres exigeea ponr la validité des procldu^s et contiSts
SERVICE SPÉCIAL
DE
La Dépêche Algérienne
Par télégrammes de l’AGENOS AFRICAINE
*T DB NOS CORRESPONDANTS PARTICULIERS
PARIS, LE 26 AVRIL 1908
Id'OFFICIlËli
Dans l’armée
Artillerie
L'officier d’administration de 2 e classe Guil-
laud, de la direction d’Alger, est classé à Tétat-
mojoy de l'artillerie à Alger.:
Génie
■M. Têtard, chef de bataillon adjoint au com
mandant du génie du gouvernement militaire
. de Paris est désigné pour la Tunisie.
’M. Degrailly, capitaine de l’état-major parti
culier de l’arme auprès du commandant supé
rieur du génie en Algérie, e£t désigné pour
.Paris, comme adjoint au commandant du gé-
*aie du gouvernement militaire de Paris.
M. Berrier, capitaine de Tétat-major parti-
Tmlier de Parme, officier d’ordonnance du mi
nistre dé la guerre, est désigné pour l’Algérie.
Justice militaire
Sont nommés :
'Adjudants principaux, les adjudants gref
fiers :
Pastini, de la prison d’Alger.
Yinciguerra, de la prison d'Orléans, affecté
•â la prison d’Alger.
Adludants greffiers, les sergents majors
comptables :
Negroni, du pénitencier de Bossuet, affecté
au pénitencier d’Aïn-Beïda.
Lapeyre, de la prison de Paris,affecté à la
prison ‘d’Alger.
Sergente-majors comptables, les sergents
Surveillants :
Allais, du dépôt d’exclus de Mers-el-Kebir, af
fecté à la prison d’Alger.
Blanc, du pénitencier de Douéra, affecté au
pénitencier de Bossuet.
Caillo, de la prison de Constantine, main
tenu.
Adjudant surveillant, le sergent-major sur
veillant Cortégiani, de l’atelier d’Orléansvillo,
affecté aux établissements de Tunisie.
Sergents-majors surveillants, les sergents
Surveillants :
Laviconi, de la prison d’Alger, maintenu.
Fillette, du pénitencier de Douéra, affecté à
A’atelier d’Orieansville.
. Coti, du pénitencier de Bossuet, maintenu.
M. Pietri, adjudant greffier au pénitencier
d’Aïn-Beïda, passe à la, prison d’Orléans.
M. Lavort, sergent-major comptable à la pri
son d’Alger, passe à la prison de Châlons-sur-
iMarne.
M. Antomarchi, sergent-major surveillant à
la prison d’Alger, passe à la prison de Rennes.
M. Carlotti, sergent-major surveillant au pé-
fniténcieF de Bossuet, passe à la prison de Bor
deaux»
Légion d’honneur
Sont inscrits au tableau de concours de la
Légion d’honneur ?
Pour le grade d’officier ï
N° l, M. Gautheron, chef d’escadron du train
commandant la compagnie de la province d’O
man.
Pour le grade de chevalier r
L’officier d’administration Larioux, des hô
pitaux de la Tunisie.
ELECTION SEN ATORIALE
Dan9 la Drôme
PARIS. — Voici les résultats de l’élection
sénatoriale de la Drôme :
Inscrits, 740 ; votants, 740 : suffrages expri
més, 733.
M. Chabert, député radical-socialiste, 424
voix, élu. . , ,
M. Auguste Dombe, radical-socialiste, 110.
M. Gras, député radical-socialiste, 80,
M. Vigne, radical-socialiste, 47.
M. Vemet, républicain, 58.
■M. Moulin, radical-socialiste, 10. ^ .W
Il s’agissait de remplacer M. Fayard) Séna
teur radical, doyen du Sénat.
tés, il a demandé le vote par les Chambres
d’une dérogation à la loi sur les associations.
M. Lutaud et le général Galliéni ont été très
acclamés.
M. Clemenceau en Angleterre
Le président du conseil assistera aux obsè
ques de l’ex-premier ministre anglais
PARIS. — M. Clemenceau a quitté Paris au
jourd’hui, à midi, pour se rendre en Angleter
re, où il doit assister aux obsèques de Sir Hen
ry Campbell Bannermann, qui était un de ses
amis personnels. Le président du conseil a
été accompagné à la gare par MM. Pichon,
Maujan, Lepine, Albert Clemenceau et Mandel,
chef de cabinet de la présidence. Il a été salué
à son départ par le haut personnel de la pré
sidence.
Avant son départ, M. Clemenceau avait eu
le matin une conférence au ministère de l’in
térieur avec MM. Pichon, Picquart et le géné
ral Lyautey. ________^
Les Taxes Télégraphiques Internationales
PARIS. — La conférence télégraphique in
ternationale à laquelle prendront part tous les
pays adhérents à l’union postale universelle,
s’ouvrira à Lisbonne le 4 mai prochain.
Elle a pour objet la révision des taxes télé
graphiques entre les diverses nations et leur
mise en rappQrt avec les nécessités actuelles
du commerce et des relations internationales.
Informations Politiques
>jA Toulouse. — Une conférence de M. Jaurès
TOULOUSE. — Dans une conférence don
née an Théâtre du Capitole, devant une salle
■pleine, M. Jaurès a. fait le procès du parti ra
dical et, notamment, de M. Clemenceau. i
Parlant de son projet de législation sociale,
M. Jaurès a prononcé une phrase qui a sou
levé le# rires cîe toute rassemblée.
— Où est votre projet, demande M. Clemen
ceau, lorsqu’il est en veine de taquinerie et
consent à no pas avoir plus d’esprit que M.
(Maujan ?
M. Jaurès promet, au surplus, de constituer
(un groupe qui mettra ce projet sur pied.
L’orateur analyse ensuite les causes de l’at-
îtifude du chef du gouvernement.
— M. Clemenceau, dit-il, est incohérent par
ité qu’il est le chef d’un parti incohérent. Je
.vois avec tristesse l’avortement d’une pareille
(destinée. Je m’imaginais qu’il entraînerait les
■radicaux vers de nouvelles réformes fiscales
pt sociales.
M. Jaurès a ensuite exposé les affaires du
Maroc. Le leader socialiste proteste contre tout
'reproche d’antipatriotisme qu’on lui adresse,
(déclarant que sa. besogne est d’un patriote et
'd’un français. Et il a affirmé à nouveau que
la politique extérieure du gouvernement a
ipris une direction contraire à celle que les ra
dicaux voulaient lui imprimer.
M. Chéron à Caen
. CAEN. — Aujourd’hui, dimanche, M. Henry
Chéron, député de l’arrondissement, de Caen,
h rendu compte de son mandat dans une réu-
ffiion à laquelle étaient convoqués par lettre in
dividuelle 10.300 électeurs de la ville de Caen,
A Rouen. — Réunion agitée
CHALON-SUR-SAONE. — Des protestations
Se sont élevées au cours d’une conférence fai
lle par M. Jouvin, avocat à Rouen, qui parla
Incidemment de la patrie et de la guerre au
(Maroc. Les radicaux protestèrent contre les
interruptions ; des rixes s’élevèrent dans la
■salle ; la police rétablit le calme.
M. Jouvin a continué sa. conférence, puis M.
iDubief, qui présidait la séance, et M. Richard,
/sénateur, maire de Chalon, firent entendre des
•paroles patriotiques qui furent acclamées par
‘Aa majorité de l’assistance.
L’ESCADRE D E LA MÉ DITERRANÉE
Au sujet de sa croisière dans les eaux algé
riennes. — Déclarations du vice-amiral
Germinet
PARIS. — Le vice-amiral Germinet, qui
commande l’escadre de la Méditerranée, inter
viewé par M. Marcel Hutin, a longuement en
tretenu notre confrère des efforts qu’il fait
pour donner la vie à cette force navale, pour
la préparer à son rôle en temps de guerre. Le
vice-amiral Germinet, suivant en cela les en
seignements des guerres récentes, préconise
en matière d’entraînement et d’aguerrissement
de notre flotte de combat des idées modernes
très intéressantes. Une de ces idées est que
si le commandant en chef dirige l’escadre, les
contre-amiraux et les capitaines de vaisseau
doivent avoir aussi l’initiative et la respon
sabilité. Aussi, est-il partisan des manœuvres
par groupes et a-t-il adopté une nouvelle ré
partition des bâtiments sous ses ordres.
C’est ainsi que la belle escadre qu’il va con
duire en Algérie, à la fin du mois, comprend
une première division composée des cuiras
sés : « Patrie », « République » et « Démocra
tie » ; puis une deuxième formée des cuirassés
« Justice » et « Liberté » ; le troisième, le cui
rassé « Vérité », ne devant entrer en escadre
qu’en juillet.
Tous ces navires ont. filé 16 nœuds aux es
sais et forment une escadre bien homogène.
L’amiral emmène également sa deuxième es
cadre, qu’il appelle « escadre lente », avec
deux divisions : l’une formée par le « Saint-
Louis », le « Gaulois » et le « Charlemagne » ;
l’autre avec le « Suffren », le.« Jauréguiberry »
ét le « Bouvet ».
Avec ses 12 cuirassés, plus ses croiseurs, l’a-
miral espère exécuter dans les eaux algérien
nes toute une série de manœuvres de combat
des plus intéressantes, où chacun pourra ainsi
donner sa mesure.
Une autre réforme que l’amiral a réussi à
introduire dans notre marine, est celle relati
ve aux tirs effectifs au canon. Désormais, ces
tirs qui avaient, lieu chaque trimestre, se fe
ront dans le second trimestre de l’année, le
premier étant exclusivement consacré à l’en
traînement. Ils se feront cette année dès que
l’escadre sera rentrée de l’Algérie.
L’amiral espère que cette nouvelle méthode
donnera'des résultats très satisfaisants et une
amélioration certaine dans l’efficacité de notre
artillerie.
L’amiral ne pouvait pas manquer de faire
connaître son opinion sur un certain nombre
d’autres questions intéressantes pour notre
marine.
Pouf ce qui est des sous-marins, son avis est
qu’on exagère leur utilité. Ils sont trop frê
les ; il faut attendre qu’on en construise de
grands, pour voir l’usage qu’ils fourniront.
En ce qui concerne l’esprit du personnel
qu’il commande, l’amiral s’est déclaré satisfait
de l’esprit des officiers ; quant aux équipages,
où malheureusement on constate de temps à
autre un acte d’indiscipline, ils vont mieux ;
c’est tout ce qu’il a consenti à dire.
L’amiral, en terminant, s’est montré satis
fait des résultats obtenus pendant ses six mois
de commandement, et a dit qu’il était résolu
plus que jamais à appliquer ses idées.
DANS L’EXTRÊME SDD
Télégramme du général Bailloud
PARIS. — Le général Bailloud, commandant
le XIX e corps, télégraphie que le poste de Si-
di Aïssen rend compte que deux rassemble
ments marocains sont signalés à Debdou et à
Matarka. Ces groupements se trouveraient
sous le commandement d’Abama Zariani et
auraient pour objectif Berguent.
Toutes les dispositions sont prises pour
s’opposer à ce qu’un, mouvement se produise.
Télégramme du général Vigy
D’autre part, le général Vigy télégraphie
que la concentration de ses colonnes s’est
faite dans d’excellentes conditions au camp
d’El-Ambadj. La plupart des éléments de la
harka, après la déroute du 16 avril, se sont
retirés dans la région d’Oued-Haiber. Il n’est
resté dans les montagnes avoisinant Aïn-
Chaïr que quelques groupes isolés que nos pa
trouilles ont mis facilement en fuite. Les
groupements signalés vers D&bdou sont étran
gers à la harka de Mengoub et il ne paraît
pas que les rassemblements signalés soient
d’un effectif important.
(DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL)
Chez les Beni-Guill
Colomb-Béchar, 26 avril, 6 h. 30.
On affirme qu’un grand nombre de cavaliers
des Beni-Guill, restés jusqu’à ce jour d’accord
avec nous, malgré un certain flottement cons
taté ces jours-ci, sont partis dans la direction
de Berguent pour chercher à surprendre ce
poste. L’autorité militaire surveille étroite
ment leur marche.
Le colonel Gard
Le colonel Gard, du 1 er zouaves, arrivé ces
jours derniers à Colomb pour prendre le com
mandement du service des étapes et de l’ar
rière, est reparti ce matin pour Aïn-Sefra,
prendre le commandement de la subdivision.
Il est remplacé ici par un chef de bataillon.
La harka du Tafîlalet
La harka du Tafîlalet et les contingents du
Hogguir sont sur le point de rentrer en cam
pagne.
L'approvisionnement de la colonne du général
Vigy
Ce matin, un convoi de 150 chameaux char
gés de diverses marchandises pour approvi
sionner la colonne, est parti pour Talzaza.
La colonne du général Vigy se'trouve tou
jours dans la région d’El-Ambadj.
En raison du départ successif de détache
ments pour escorter les convois, la garnison
de Colomb est très réduite et il serait néces
saire d’envoyer quelques troupes de renfort-.
La ÜVÜ'u’bvLa.lité
A Lyon, — Banquet en l’honneur de M. Lu
taud et du général Galliéni
LXON. — L’Union mutualiste du Rhône a
organisé un banquet en l’honneur de M. Lu-
fàud, préfet du Rhône, et du général Galliéni,
■gouverneur de Lyon, qui viennent de recevoir
sa médaille d’or de la mutualité.
Plusieurs discours ont été prononcés, notarn
JPw M. Lutaud, qui a retracé l’œuvre
militaire accomplie par le général Galliéni et
GaUié ni, qui a rappelé les œu
«if? fl u ’il a constituées aux colo-
l'armée^ 11 S ° nt actue hemenf constituées dans
ri a énuméré les nombreux (ivAtitnw^ mie
retirent les soldats des coopérativesmilitât
res et a proteste contre T accusation in ad-
missrble qu’elles étaient contraires àïa disci-
eh âSa rendre ûifeetiyes ces §vçié*
Questions Algériennes
A propos des obsèques du maréchal des logis
Didier et du cavalier Lardier
PARIS. — Un rédacteur des Débats, que le
hasard rendit témoin des obsèques, à Alger,
du maréchal des logis Didier et du cavalier
Lardier, fait le récit de cette cérémonie et dit
l’effet excellent que produisirent sur la majo
rité des assistants les divers discours qui fu
rent prononcés.
— La cérémonie, écrit notre confrère, a été
d’un bout à l’autre ce qu’elle devait être :
émouvante, grandiose, fraternelle. Il semble
que cette guerre du Maroc, dont le contre-coup
en Algérie était inévitable, ait encore resserré
d’une part le lien qui rattache notre belle co
lonie a la métropole, d’autre part, la sympa
thie qui n’a jamais cessé d’être cordiale, mais
qui devient encore plus étroite, parce qu’on
la sent plus nécessaire entre la population ci
vile et l’armée.
L’antimilitarisme, qui produit en France de
si tristes échantillons et de si funestes effets,
ne s’est pas acclimaté et ne fleurira jamais,
espérons-le, dans notre Algérie. Il y porterait
un préjudice, tout le monde le conçoit et s’en
rend compte, à la vie même du pays, à sa vie
matérielle et morale ; il inquiéterait à la fois
les sentiments et les intérêts ; il ne troublerait
pas sans doute, mais il menacerait- la sécu
rité.
LES VIMMPËS AVARIÉES
Fournisseurs poursuivis
SAINT-MIHIEL. — Le parquet de Saint-Mi-
niel vient de faire assigner le boucher Hanen
et son commis Delattre pour l’audience de
mardi prochain. Ils comparaîtront pour avoir,
depuis au moins trois ans, fraudé sur la qua
lité des marchandises fournies à l’armée Ha
nen doit, dit-on, faire défaut.
Le boucher Caïn Salmon, qui doit comparaî
tre devant le tribunal de Bar-le-Duc, sera
aussi traduit devant celui de Saint-Mihiel. Cet
te affaire se corse. L’enquête ouverte pour ten
tative de tromperie sur la marchandise vu le
grand nombre de bêtes refusées comme mal
saines a fait découvrir d’autres faits plus gra
ves-, Il n’y aurait plus seulement tentative,
mais livraison de viande malsaine.
LES SCANDALES MUNICIPAUX DE TOULOUSE
TOULOUSE. — L’instruction de l’affaire Fa-
Iandry, relative à la mauvaise gestion admi
nistrative de certains services municipaux,
est à peu près terminée.
Il est probable que l’ancien adjoint sera ren
voyé devant la Chambre des mises en accusa
tion. •
D’autre part, M. Vincent Bès, chef du service
du nettoiement, révoqué, a porté plainte con
tre M. Rieux, maire, pour tentative de ffifrup-
ùoô de îcactiqa&âire,
LES CON GRES
Le congrès des agents des services sédentaires
des douanes
PARIS. — Le congrès des agents des servi
ces sédentaires des douanes vient de prendre
fin sur la double question de la journée de
8 heures et du repos hebdomadaire. L’assem
blée s’est prononcée par l’ordre du jour sui
vant :
« Le congrès, clans un but d’unification ei de
justice, reprend le vœu que la réglementation
générale assure à tous les agents le droit à la
journée de 8 heures, que le bénéfice de la loi
sur le repos hedomadaire soit accordé à tous
les employés en tenant compte des exigences
du service. »
Enfin, le congrès a émis différents vœux
relatifs aux pensions de retraites, à la durée
du surnumérariat, à la retraite d’office, à la
retraite proportionnelle des veuves et des or
phelins et au congé de 45 jours tous les trois
ans, enfin à la communication des feuilles si-
gnalétiques.
L’AGITATIONOUVRIÈRE
A Paris. — Les ouvriers du bâtiment
Il résulte des renseignements parvenus à
la préfecture de police que la reprise, dans
le bâtiment, s’accentue de plus en plus.
On croit qu’une entente générale entre pa
trons et ouvriers ne tardera pas à intervenir.
En tout cas, l’éventualité d’une grève générale
du bâtiment n’est plus à craindre.
La grève des jardiniers
La grève des jardiniers vient de prendre fin.
Les délégations patronale et ouvrière se sont
rencontrées dans le cabinet de M. Masse, juge
de paix à Nogent-sur-Marne.
La limitation de la journée de travail a été
ainsi fixée : 11 heures, du 15 avril au 15 juil
let, et 10 heures pour tout le reste de l’année.
Le prix de l’heure de travail a été fixée à 60
centimes, chiffre proposé par les patrons.
LE i«; mai
L’agitation en faveur du chômage en France
LENS. — Le Syndicat des mineurs du Pas-
de-Calais vient de lancer ün manifeste invitant
les ouvriers à chômer le 1 er mai. Ce manifeste
formule également les revendications des ou
vriers.
En Italie
ROME. -* La commission exécutive de la
Chambre du Travail a décidé de couvrir les
murs d’un manifeste invitant le prolétariat à
chômer le 1 èr mai.
En Allemagne
BERLIN. — La plupart des Syndicats ou
vriers de Hambourg ayant résolu de chômer
le 1 er mai, l’Union des Syndicats patronaux
a décidé de répondre au chômage des ouvriers
par une mise à pied jusqu’au 11 mai de tous
les chômeurs. Seul, le Syndicat de la maçon
nerie s’est contenté d’une mise à pied de trois
jours.
LES FAUX BILLETS DE BANQUE
L’instruction se poursuit. — Les recherches de
fa Sûreté générale
PARIS. — Suivant des renseignements fort
vagues fournis par M. Patouiilard, commissai
re de police à Enghien, on aurait acquis la
preuve qu’il y a deux ans, la bande Marchetti
et C i0 aurait procédé, tant en France qu’à l’é
tranger à rémission de faux billets de banque
et ceci résulterait de la lecture de la correspon
dance saisie à l’hôtel du Trocadéro et que les
fonctionnaires de la Sûreté générale conti
nuent à dépouiller dans le cabinet du com
missaire de police, M. Patouiilard.
On n’est encore saisi à Enghien que d’une
plainte officielle, c’est celle qui a été déposée
par Mme Anna Daney, ex-dame de compa
gnie de la comtesse. Mme Anna Daney a été
entendue par M. Patouiilard et un inspecteur
de la sûreté à l’bôtei du Trocadéro. La pau
vre fille, qui veut retourner en Allemagne, ré
clame son argent et demande à se payer sur
les effets laissés par Marchetti à l’hôtel du
Trocadéro, en nantissement de leur note im
payée.
D’autre part, la sûreté générale recherche
activement le commensal du groupe Marchet
ti, qui rendait à la comtesse des visites régu
lières et prolongées et qui avait avec la comtes
se Marchetti des entretiens dont le motif se
rait singulièrement suspect.
En outre de ce mystérieux visiteur, une au
tre personne est actuellement étroitement sur
veillée par la sûreté générale. Il s’agit encore
d’une amie intime de la comtesse Marchetti,
laquelle devait accompagner celle-ci à Paris.
Bien des surprises, dit-on, interviendront
encore au cours de cette affaire.
La lumière se fait
■ | On sait que la comtesse Marchetti recevait
-Liife? mensualités msæz iropprig ptes tran sasiejv
maître de forges, qui avait été son ami avant
son mariage. L’enquête poursuivie à Enghien
a fait connaître le nom de cet ancien ami, qui
habite le Caire.
Or, une nouvelle perquisition au domicile
de Marchettini a fait découvrir deux séries de
cartes de visite à son nom : la première série
était ainsi libellée : « Cav. Afredo Marchettini,
correspondante d’EI Giornale d’Italia, Caire ».
L’orthographe de la seconde série était mo
difiée et les cartes portaient : « Comm. Afredo
Marchettini del conti de Bianchi, hôtel Bristol,
Caire ».
Interrogé sur ces cartes de visite, Marchet
tini a dit qu’il ne répondrait qu’en présence
de son avocat, M° Laguerre.
On ,se souvient que Marchettini n'avait tou
jours prétendu avoir connu Marchetti qu’à
Enghien. La découverte de ces cartes prou
vant qu’il habitait le Caire en même temps
que l’ami cle la comtesse, il va peut-être modi
fier ses affirmations.
Il a été également saisi, chez Marchettini,
des lettres de MM. Debenhour et Sugar, soli-
citors de Londres, où se trouve en ce moment
Jack Williams, le mystérieux personnage qui
aurait aidé la comtesse à s’emparer de colliers
de perles et de bijoux d’une grande valeur,
ainsi que des lettres de MM. D. et H., bijou
tiers lapidaires à Paris, auxquels ces bijoux
auraient été volés ou subtilisés.
LES CENS EURS DE S LYCÉES
PARIS. — L’Association amicale des cen
seurs des lycées nationaux a tenu son assem
blée générale au lycée Saint-Louis. Les vœux
déjà émis l’an dernier et qui n’ont reçu aucune
satisfaction, seront de nouveau incessamment
transmis au ministre par l’intermédiaire du
directeur de l’enseignement •secondaire.
LE KMOH ROCIIETTE
Nouvelles déclarations de M. Rabier
PARIS. — Le Journal publie aujourd’hui
une nouvelle interview de M. Rabier qui n’est
pas, comme on l’a vu déjà, indifférent aux at
taques dont il est l’objet do la. part du Matin.
Il explique aujourd’hui comment il devint ac
quéreur de la villa dont parlait M. Yenck.
« Eh bien oui, dit-il, à notre confrère. Oui.
J’ai une villa à Biarritz. Depuis 20 ans, cha
que année, je louais une maison. J’ai pensé
que je ferais mieux de posséder dans ce pays
une propriété. N’en ai-je pas le droit ? Pour
quoi me le reprocherait-on ?
« Ecoutez ? Ma vie* on peut la connaître.
Quand mon père est mort, j’ai accepté de
payer 180.000 francs pour lui. A dater de ce
moment je ne vivais plus que pour nourrir
les huissiers. C’était intolérable. J’ai dû sépa
rer mes biens de ceux de ma femme et alors,
à force de travail, en toute tranquillité, j’ai
pu gagner de quoi payer les dettes que j’a
vais assumées. Le temps s’est écoulé. Je n’ai
plus songé à faire lever la séparation des
biens et voilà pourquoi cette villa est au nom
de ma femme.
« Mais on veut laisser croire que si cette
villa n’est pas à mon nom, c’est que je veux
cacher quelque chQ.se. C’est misérable. Cette
villa, je l’ai payée 46.000 francs et j’ai effec
tué à ce prix une bonne opération, car les ter
rains, ici, ont chaque jour une plus-value con
sidérable. Et puis j’ai bien le droit, que dia
ble ! de dépenser ce que je gagne, comme cela
me plaît . J’ai une automobile, c’est exact. Et
puis, après ? Cela prouve que j’en ai les
moyens.
« Que me reproche-t-on encore, a ajouté le
député d’Orléans ?
« On publie l’assignation d’une dame qui a
passé sa vie à déposer des plaintes contre ses
avocats et contre ses avoués, J’étais le seul
épargné. Je ne le suis plus. Cette dame s’ima
ginait qu’après m’avoir donné des honoraires
pour deux affaires que j’ai plaidées, je devais
plaider pour elle pendant toute ma vie. C’est
excessif !
« Quoi encore ?
« On parle d’une dame qui racolerait les
clients pour moi. Elle m’a amené une cliente,
celle qui se plaint aujourd’hui. C’est tout. On
avouera que c’est peu, pour une prétendue ra
coleuse.
« Mais, pourquoi toute cette campagne con
tre moi ? Que me veut-on ? Dans quel but s’a
charne-t-on après moi ? Pense-t-on recommen
cer avec moi l’histoire qui tourna si mal avec
M. Chaumié ? Veut-on détourner l’attention de
cette affaire, qui réussit mal ?
« Je vous assure que je n’y comprends rien
et tout cela, parce que j’ai défendu Rochette.
Ce Rochette, il faut, paraît-il à tout point le
couler. Il faut acculer ses Sociétés à la fail
lite. C’est invraisemblable et pour accabler Ro
chette, on fait feu des quatre pieds ; on atta
que celui-ci, celui-là. Aujourd’hui c’est à moi
qu’on s’en prend. De qui sera-ce le tour de
main ?»
M. Rabier poursuit ?
« Ah ! oui. Ils me font, passer de jolies va
cances ; mais ils ne perdront rien pour atten
dre ! Je vais examiner l’affaire. Je nè veux pas
me laisser traîner, comme M. Chaumié, de ses
sion d’assises en session d’assises. Je vais
voir, je vais chercher s’il n’existe pas un
moyen plus expéditif d’obtenir justice. Qu’ils
articulent un fait précis auquel je puisse ré
pondre, dont je puisse démontrer la fausseté !
« Mais non. Ils ne disent rien de net. Leurs
attaques sont celles qu’on ne peut prendre
corps à corps. Ils m’offrent de publier ma ré
ponse. Mais ne savent-ils donc pas qu'une fois
leur attaque publiée, le mal est fait et que la
vérité, si puissante soit-elle, ne parvient pas
à détruire complètement le mensonge dont,
aux yeux des aveugles, malgré tout,«il reste
toujours, toujours quelque chose ?
« Ma conscience est tranquille. Je ne me re
proche rien. Mais ils pourraient rétracter tout
ce qu’ils ont dit, ils m’auront fait quand même
beaucoup de mal. »
M. Rabier dit, en terminant, qu’après les
élections municipales, il réunira ses électeurs
à Orléans et les fera juges, en assemblée pu
blique, des attaques odieuses dont il a été
l’objet.
Une lettre de M. Yenck
Dans une lettre que publie le Journal, à la
suite de l’interview de M. Rabier, M. Yenck
fait connaître qu’il ne rétracte rien de ce
qu’il a avancé. Il ajoute qu’il attend avec tran
quillité que M. Rabier le poursuive en Cour
d’assises, ainsi que celui-ci l’a annoncé.
le Voyage d’Edouard VII en Suède
Commentaires suédois
PARIS. —■ Les suédois donnent à la visite
des souverains anglais une importance poli
tique et font remarquer que le sous-secrétaire
d’Etat permanent aux affaires étrangères, sir
Charles Hardinge, accompagne le roi. ges
bruits mis en circulation à Copenhague ont
prétendu que le roi Edouard se rend à Sto
ckholm pour opérer un rapprochement entre
la Suède et la Norvège.
Il est hors de doute que le souverain serait
heureux d’un tel résultat, mais on ne croit pas
à Stockholm que ce soit le but de sa visite,
C’est la première fois qu’un souverain anglais
visite Stockholm. Le roi Edouard lui-même y
est allé plusieurs fois, mais comme prince de
Galles.
.A/ux Etats-Unis
Les victimes et les ravages du dernier cyclone
NEW-YORK. — D'après les dernières nouvel
les parvenues des régions dévastées par le
cyclone dans la Louisiane, le Mississipi, l’Ala-
bama, le chiffre des morts dépasserait 600
personnes et celui des blessés serait de plus
de 150.
Les dégâts matériels atteindraient 40 mil
lions ü <5 dollars ; certains les évaluent même
à 80 millions dê dollars*
Les Événements
du 0\aroc
LES OPERATIONS MILITAIRES
Unè reconnaissance. — Nous avon& cinq blessés
PARIS. — Une dépêche du général d’Amade,
datée de la casba de Ben-Hammed, 24 avril,
8 heures du soir, a fait connaître qu’une co-
légère a effectué sous son commandement
une reconnaissance sur le territoire des
Achach. Pendant l’action, deux caïds de cette
tribu sont venus faire leur soumission,mais les
douars, en assez .grand nombre, avaient fui
vers la montagne, dont les abords étaient cou
verts par de nombreux cavaliers marocains.
Ces cavaliers ont été refoulés jusqu’à l’oued
El-Nedja. A une heure et demie de l’après-mi
di, nos troupes couronnaient les crêtes sur
plombant la rive gauche du fleuve. A cette
heur© nos adversaires étaient en pleine dé
route. Le général regagna ses bivouacs de la
casba de Ben-Hammed. Au cours de la recon
naissance, nous avons eu cinq blessés.
Un autre télégramme du général d’Amade,
daté de la casba de Ben-Hammed, 25 avril,
3 h. 30 du soir, annonce que les troupes ont
passé la journée au camp de la casba. Le gé
néral a reçu la soumission de toutes les tribus
environnantes. Un détachement régional sera
laissé à la casba. Les blessés ont été évacués
sur Rer-Rechid. L’état sanitaire des troupes
est excellent.
Dans le Chaouïa
TANGER. — Les nouvelles de Casablanca di
sent que la pacification du Chaouïa fait des
progrès sensibles. Les forces des Mdakra, qui
se sont trouvées le 22 en contact avec la co
lonne Branlière, au cours d’une reconnais
sance faite autour du camp du Boucheron,
appartiennent à une seule fraction de cette
tribu, qui, sur les excitations de Moulai Hafid,
se maintien encore en état de résistance. Elles
ont été d’ailleurs vigoureusement dispersées.
CHEZ LES HAFIDISTES
Les mouvements du prétendant
TANGER. — Des bruits contradictoires con
tinuent à circuler autour des mouvements du
prétendant. Les versions indigènes assurent
qu’il se dirige rapidement sur Meknès et
Fez et qu’on doit s’attendre d’un moment à
l’autre à son arrivée v dans la première- de ces
deux villes.
Les représentants du sultan à Tanger et les
autres fonctionnaires indigènes admettent
cette éventualité et s’en montrent très abattus.
Dans les milieux diplomatiques étrangers,
on considère que si le prétendant se rend réel
lement à Fez et peut y arriver sans encombre,
la cause azizienne sera compromise.
AUTOUR DES EVENEMENTS
Eu Allemagne. — Une réunion de la Société
allemande du Maroc
BERLIN. — La Société allemande du Ma
roc, qui entretient contre nous la campagne
qu’on sait, a tenu à Berlin une réunion où on
a voté la résolution suivante :
« L’émotion du peuple allemand provoquée
par l’action continue et arbitraire de la Fran
ce au Maroc croît tous les jours. Cette émotion
est aussi partagée dans les autres pays. Quoi
que la Société allemande du Maroc ait montré,
dans sa réunion du 1 er janvier, les progrès des
intérêts économique^ allemands au Maroc et
qu’elle ait indiqué à notre politique les voies
praticables, le chancelier et le secrétaire d’Etat
à l’office des affaires étrangères n’en ont pas
moins fait au Reichstag des déclarations très
peu satisfaisantes sur l’attitude de l’Allema
gne à l’égard de l’action française. Il y a donc
lieu de craindre que le gouvernement cède
arrondissement, la reine, M. Etiennette Gar «
blm, et ses demoiselles d’honneur.
Le Comité s’était assuré le concours de nouu
breuses Sociétés musicales qui avaient pria
place dans le défilé.
Une fête aérostatique, des concerts et des
bals ont complété dignement l’apothéose diÿ
bœuf gras de 1908.
_ . „***, v ^ „„ uviitiw -x noyés
encore davantage devant l’empiètement de la blessés et 21 manquants.
Nouvelles Maritimes
La collision du « Gladiator » et du
« Saint-Paul »
LONDRES. — Ce matin, on télégraphie d#
\ armouth que de nombreux marins du « Glu-*
diator » se trouvent actuellement dans la vil
le. Ils sont- tous d’accord pour reconnaîtra
qu’ils n’ont échappé à la mort que par mira-,
cle. Un des hommes de l’équipage du croi
seur a fait le récit suivant de la catastrophe %
« Au plus fort de la tempête de neige, une
violente secousse fut ressentie ; les hommes
de l’equipage s’élancèrent sur le pont et cons
tatèrent que le « Saint-Paul » avait abordé*
le croiseur par le milieu. Le croiseur coula-
en 20 minutes environ, et comme il se couchai
sur le côté, on ne put metti-e tous les canots
a la mer. On parvint cependant à en lancer,'
quelques-uns.
« Les autres canots sont venus du « Saint-
Paul » et du rivage ; c’est à ces canots qué
les marins doivent leur vie. Ce qu’il y a de’
plus remarquable, c’est que le « Saint-Paul »
n’ait subi que des avaries relativement légè
res à l’avant ».
Le « Gladiator » est considéré comme perdu*
Il paraît qu’au moment de la collision, un»
des chaudières du « Gladiator » fit explosion-
Plusieurs des chauffeurs furent blessés.
Le vapeur « Saint-Paul » était monté par
150 hommes d’équipage, dont la majorité, dtf
la dépêche, ont été sauvés.
On a fait partir, au secours du croiseur, la
cuirassé protégé « Formidable » et deux croi-.'
seurs avec plusieurs remorqueurs.
Le « Gladiator » est un croiseur protégé de
2® classe de 5.750 tonnes. Il a été construit en
1900. L’équipage comprend 480 hommes. Là
vitesse est de 19 nœuds.
Le « Saint-Paul » avait quitté Soutliamptort
peu après 1 heure de l’après-midi, quand une
violente tempête de neige l'assaillit. Les flo
cons étaient si pressés qu’il était impossible
de voir à quelques mètres. A 3 heures moine
20, un fort craquement se fit entendre et on vit;
alors que le transatlantique avait pénétré dans,
le maître couple du « Gladiator ».
Le « Saint-Paul » s’étant rapidement déga*
gé, mit ses embarcations à la mer, tandis que'
le croiseur donnait une bande si forte que
plusieurs matelots furent jetés ou durent se;
jeter eux-mêmes par dessus bord. Beaucoup
d’entre eux furent recueillis par les embarca
tions du « Saint-Paul » ; d’autres furent rc«
cueillis sur la coque retournée du « Gladia*’
tor » et là, selon le récit de plusieurs voya
geurs, ils entonnèrent un chant de bravoure.
Le nombre des victimes
A lÿmirauté, on annonçait ce matin, offi
ciellement, que l’équipage du croiseur « Gla*
dator » avait été débarqué et qu’on n’avaife
constaté la disparition d’aucun officier, sauf
celle du lieutenant canonnier Graven. Trois
marins se seraient noyés.
Suivant une dépêche de Yarmoutlï, on croie
savoir que le nombre officiel des manquants
serait de 34 ; mais les autorités n’ont pas, jus
qu’à présent, publié la liste.
Les scaphandriers sont depuis ce matin oc-<
cupés à inspecter les avaries et tâcher de re
trouver les papiers du* bord. Il y a, dans le
flanc du croiseur, une fente de 40 pieds d$
long.
PORTSMOUTII. — La liste provisoire des
victimes du « Gladiator » donne 4 noyés, â-
France quoique celle-ci ne cesse pas de con-1
trevenir à l’acte d’Algésiras.
La dernière tentative de la France de pré
senter une solution, soi-disant favorable pour
nous dans la délimitation du Cameroun com
me une compensation généreuse, doit être re
poussée avec énergie.
k Considérant que l’action de la France bles
se la conscience de tous les peuples civilisés
et est en contradiction avec le développement
historique du Maroc, la réunion recommande
au gouvernement d’appuyer Moulai Hafid
dans le désir qu’il exprimera par sa nouvelle
ambassade aux puissances de se voir accor
der du temps pour s’entendre avec son frère
et pour rétablir l’ordre au Maroc ».
La réunion d’ailleurs peu nombreuse, était
présidée par le comte Pfeil. Le comte Reven-
tlow y peignit sous les couleurs les plus noi
res Ja politique suivie par la France depuis
la chute de M. Delcassé et que quelques pan-
germanistes et intéressés marocains secondent,
vigoureusement.
Dans la presse anglaise. — Les correspondan
ces de M. Harris au « Tlmfes »
LONDRES. — Une nouvelle lettre de M. Har
ris au Times contient un récit du combat du
29 mars contre les Mdakra. Après avoir rendu
compte des péripéties do cette journée, M. Har
ris dit en ces termes ce qu’il pense de nos bra
ves troupiers : , .
« Il était 10 heures passées quand nous attei
gnîmes le camp et quand les troupes fatiguées
purent enfin se reposer. Elles avaient marche
et s’étaient battues pendant plus de seize heu
res, portant leur sac, subissant l’ardeur du
soleil et la fatigue dans un esprit au-dessus
de tout éloge. Nous avons déjà attire lattcn-
tien sur les qualités merveilleuses des troupes
françaises et algériennes dans l’action, mais ce
qui est peut-être plus digne de louanges enco
re c’est leur extraordinaire bonne humeur ».
Dans une autre lettre, datée de Casablanca,
le correspondant du Times dit comment il en
visage l’avenir. Selon M. Harris, un district
étendu et qui reste insoumis c’est la région, le
long de la côte de l’Atlantique, entre Casa
blanca et Azemmour. Il est probable que les
troupes françaises seront obligées de la visi
ter et d’y installer des postes pour y restaurer
la paix et la sécurité.
En ce qui concerne la situation générale du
Maroc, voici ce qu’il écrit :
— Dans l’état actuel des choses, il est à peu
près certain que les postes établis par le gé
néral d’Amade réussiront à se protéger et a
protéger les tribus voisines, mais il
aussi certain que la suppression trop hâtive
de ces postes serait extrêmement dangereuse.
Il en résulterait une anarchie generale et une
rébellion plus violente que celle qui existait
avant l’occupation du pays par les troupes
françaises. Les 14.000 hommes dont dispose
le général d’Amade suffisent pour 1 instant ;
ils rie suffiraient plus si l’effervescence se gé
néralisait, ce qui nest pas impossible, et si
elle gagnait les tribus au delà du Clmouia.
Le but de l’action française au Maroc était de
avec des moyens limites. .
incertain, c’est qu’il semble y avoir a 1 hon-
zon un nuage et que ce nuage pourrait cre
ver avant longtemps sous la forme d une tem
pête générale de fanatisme qui ravagerait
tout le Maroc. ^^ BSS=SSSSS ^
UNE CAVALCADE
Dans le XIX e arrondissement. — Le bœuf gras
de 1908
P4RI3. — Malgré un temps froid et plu
vieux la cavalcade du XIX e arrondissement a
fait aujourd’hui sa solennelle promenade dans
le quartier de La Villette. Dunois I er , bœuf
creusois du poids de 1.725 kilos, et le somp
tueux cortège qui l’accompagnait, ont été fort
admirés par la foule qui se pressait sur tout le
parcours.
Ce cortège comprenait 1.500 personnages et
350 chevaux. Il était ainsi composé : chars de
là musique, loterie avec sanglier, sports,
lüUliUfè» fcseu* «FM* AUmeoîâtiofi. fleurs, JO&wmero
Un Wonumenf à Çaribaldi
L’inauguration à San-Remo. — Imposante cé
rémonie
SAN-REMO. — Aujourd'hui a eu lieu l’inau
guration du monument de Garibaldi. Un impo
sant cortège s’est déroulé, composé de gari
baldiens italiens et français, en chemise rou
ge, 200 associations ou sociétés de toutes les
communes liguriennes d’un grand nombre de
villes d’Italie, 10 sociétés garibaldiennes de
Marseille, Nice, Cannes et Grasse. Le cortège a ;
défilé devant le monument, bannières dé
ployées, au son de la Marseillaise.
Une foule immense était venue de tous le#
environs assister à l’inauguration. Au mo
ment- où tombait le voile recouvrant le moniu
ment, l’hymne à Garibaldi retentit aux applau
dissements de l’assistance.
Sur la tribune d’honneur avaient pris place
le comité organisateur de la fête, les autori
tés civiles et militaires, la veuve de Garibal
di, le consul de France à Vintimille, l’agent
consulaire français à San-Remo, l’adjoint au
maire de Nice, etc. Plusieurs discours ont été
prononcés, notamment par M. Bonfiglio, au
nom de la ville de Nice. Le temps était beau,
mais un vent assez violent empêchait la foulq
d’entendre distinctement les discours,
AU POHTUGAL.
Le roi Manuel
LISBONNE. — Les journaux disent que le
roi Manuel, après le serment devant les Cof- 1
tes, le 6 mai, visitera quelques-villes de 1#
province.
Au
tif au recensement et au cadastre. Ce décret
s’applique aux habitants et aux immeubles
de Lisbonne par quartiers, par paroisses et
par rues. Il spécifie que la police accompagne*
ra, protégera les agents du fisc et que les pos^
tes de douanes, de l'octroi, prêteront main?
forte aux employés du fisc s’ils sont requit
d’ordonnance.
Le gouverneur civil de Lisbonne annonce 1
chat à leur valeur commerciale des armes aif
pouvoir de personnes sans licence de port d’ar-
mes,
EN ALLEMAGNE
Les scandales allemands
BERLIN. — Les Munohener Neuste Nacft-
richten démentent la nouvelle suivant laquep;
le on aurait envoyé par télégraphe, à Tempe*»
reur, à Corfou, un compte rendu sténographié
que du procès de Munich. La commission ju
diciaire prussienne est arrivée à Munich.
Par une coïncidence curieuse, l’ancien pré
cepteur de la maison du prince d’Eulenbourg, '
le docteur en philosophie Harts, a comparu en-;
police correctionnelle, à Dresde, aujourd’hui,
11 est accusé d’avoir commis des actes punis*]
sables par le paragraphe 175 du codé pénal.
Le tribunal a décidé de faire examiner sonf
état mental.
Condamnation d’un caricaturiste. — Un éloge
du capitaine llher
STRASBOURG. — Au lendemain du reteit,
tissant procès Harden, le caricaturiste Henri
Zislin publia, dans la revue hebdomadairaf
Dur S’Elsass, une caricature représentant
deux personnages joufflus à l’extericur
manique. Pour toute légende, c es simpusf
mots : « Sprechen Sie Deutsche . » c• JJt-à-di-
re : * Parlez-vous allemand
vit dans cette question . une atteinte aux bon*
IlfutpoursuiW U etle tribunal correctionnel dk
Mulhouse Adeflt de le condamner pour ce fait
f 8 mois de prison et 100 maicks d’amende*
t’ pffort de l’accusation se porta sur le point
suivant (établir qu’il avait fait constamment^
l’éloge de la France alors qu’il s’attaquait svs»;
tématiquement aux mœurs et coutumes alh*
m romme le procureur critiqua vivement lé
imérodu Journal consacré & la mémoire d|
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