Titre : La Dépêche algérienne : journal politique quotidien
Éditeur : [s.n.] (Alger)
Date d'édition : 1908-04-29
Contributeur : Robe, Eugène (1890-1970). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32755912k
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 29 avril 1908 29 avril 1908
Description : 1908/04/29 (A24,N8309). 1908/04/29 (A24,N8309).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t5373452
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-10449
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 18/04/2021
ALGER, ALGÉRIE ,
FRANCE, TUNISIE
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LE PETIT ALGERIEN
JOCX.R.lSr.A.Ia IF’OLrX’IQTTH! qitotudien
®C1
:o
VINGT-QUATRIÈME ANNÉE. - MERCREDI S9 AVRIL 1908, - NUMERO 8309
ANNONCES & RÉCLAMES
AGENCE AFRICAINE, boulevard de la République n* 6
AURXT.K AFRIriATMir nw.j/A.. la Rôtir S C)
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La Dépêche Algérienne
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8T DE NOS CORRESPONDANTS PARTICULIERS
Bourse ci© 2?a,ris
Du 27 avril 1903
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DÉSIGNATION DES COURS
RENTES FRANÇAISES
** 0/0 perpétuel, cours d ouverture
w — — do clôture..
5 0/0 amortissable, cours d’ouv.
O - - clôïur.
RENTES ÉTRANGÈRES
Russe 5 0/0 1808, cours d’ouvert...
— — de clôture . . .
Italien 1 0/0, cours d’ouverture , .
— — do clôture
Espagne, estér. 4 ü/o, cours d’ouv.
— — — clôture
actions (Clôture du Comptant)
flanque de France
Comptoir d’Escompte de Paris . .
Crédit Lyonnais
Banque ottomane .........
Banque cio l’Algérie
Crédit F" et Ag u d’Algérie (n, libérées)
id. id. (Ubérêeej
Compagnie Algérienne
Crédit Algérien
Compagnie Générale Transatlant.
Messageries Maritimes
Suez
Rio-Tinto
Sosnovice
Banque de Taris et des Pays-Bas.
Paris-Lyon-Méditerranéa
Est-Algerica . . .
Rôao-Gueima. ...........
ouest-Algérien.
VALEURS NORD*AFRICAINES
(Clôture du comptant)
3 0/0 Algérien 1302
3 0/0 Tunisie» .
Compagnie Immobilière d’Alger .
Phosphates de Gafsa
Phosphates du Dyr. .
Omnium Algérie-Tunisie . . . . .
Molcta-el-Hadid . . .
Djebei Ressas
Ouasta-Mesloula. ... ......
Bou-Thaieb.
Mines de Gueima
Mines du Guergour,
G. F. R. A
Tramways d’Oran
CHANGES
Change sur Londres (chèque,
_ cours moyoh). ..........
Ghange Madrid s; Paris ù vua . .
VALEURS SUD-AFRICAINES
(Clôture du terme)
De Beers
Rend mines.
Gèldfields.
Transvaal Land
E&Sfe Rand. .
Bulletin Financier
tendance est soutenue. La cIO-
CO UR3
dujour
SG 50
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14 60
277 »
186 50
74 75
43 75
83 75
A l’ouverture la
ture est calme.
PARIS, LE 27 AVRIL 1908
A ^Q FFl Æ2
Légion d’honneur
■Le chef d’escadron Benoit, commandant Je
dépôt de remonte de Blida, est inscrit avec
de numéro un au tableau de concours pour le
■grade d’officier de la légion d’honneur.
NOUVELLE S ffî lLITftlRES
ARMÉE ET MARINE
Commandement à la mer
PARIS. — Le capitaine de vaisseau Debafor
est désigné pour exercer le commandement
du cuirassé .« Hoche », en réserve normale à
.Toulon.
Les essais du cuirassé « Vérité »
Le cuirassé « Vérité », construit par les chan
tiers de la Gironde, et qui se trouve depuis
plusieurs mois au port de Brest, a été conduit
en rade pour commencer ses premiers essais
de machine.
Les examens pour l’école militaire d’infante
rie
Les examens oraux pour l’admission à l’é
cole militaire d’infanterie commenceront le 5
mai. La commission chargée de faire subir les
examens est composée ainsi :
Président, le lieutenant-colonel Mercier-Des-
ponteilles, attaché à la direction de l’infante
rie.
Membres i MM. Charton, chef de bataillon
au 89 e d’infanterie ; Weinberg, chef de batail
lon au 28 9 d’infanterie ; Galabert, chef de ba
taillon au 46 e d’infanterie.
Secrétaire, M. Métois, capitaine au 46° d'in
fanterie.
Le « Duguay-Trouin » à Venise
VENISE. — Le vaisseau-école français « Du
guay-Trouin » est arrivé.
NECROLOGIE
PARIS. — On annonce la mort de M. Lucien
Panier, inspecteur général de l’enseignement
secondaire, chevalier de la légion d’honneur,
décédé à Branges, près Louhans.
— M. Robert Gettin, directeur du service de
santé de la marine et des colonies du cadre de
réserve, commandeur de la légion d’honneur,
est. décédé à Paris.
— M. Wertheimer, grand rabbin de la Suis
se française, est décédé à Genève. Le défunt
était chevalier de la légion d’honneur.
— M. Alfred Riche, membre de l’Académie
.de médecine, directeur honoraire du service
des essais à la Monnaie, officier de la légion
d’honneur, est décédé à Nice à l’âge de 80 ans.
LES CONSEILS GÉNÉRAUX
Ouverture de la première session de 1908
PARIS. — Aujourd’hui s’est ouverte dans
Toute la France la première session des Con
seils généraux pour 1908. Les Conseils sont
iprésidés, on le sait, par des présidents élus à
ia session d’août de l’année dernière. Toute-
■fois-quelques présidents ont dû être suppléés :
ainsi M. Barthou, qui voyage actuellement en
'Italie, ne poura présider le Conseil des Bas-
ees-Pyrénées ; dans le Nord, le président était
iM. Eliez-Evrard, qui a dû donner sa démis
sion de sénateur et de conseiller général à la
suite des incidents dont on so souvient ; dans
le Pas-de-Calais, M. Jonnart, président du Con
seil, est retenu en Algérie par ses fonctions de
gouverneur général. Dans le Puy-de-Dôme, le
(président était m. Guyot-Dessaïgne, qui est
idecede.
Dans la Haute-Garonne, deux ministres, MM.
I ï iem bres du Conseil général,
<>nt assisté a la séance ; dans le Jura, M. Pi-
Lhon, ministre des ahaires étrangères et con
seiller général, a assisté à laséanced’ouver-
dure ; da môme, M. Caillaux a pris part à la
séance du Conseil général de la Sanhe, dont-
® est membre, ’
MFÇF’ ~ **•. kêfeuî, Gèmtè, souhaite la
fcofn.e.r;? «jû . i; u.ïT-; Cj wl, %ï, -
puis, après avoir assuré le représentant du
gouvernement du concours de la majorité ré
publicaine du Conseil, il ajoute :
« Il y a huit mois, j’adressais en votre nom
aux anciens soldats et marins français qui ve
naient d’aborder en terre africaine notre sa
lut cordial et nos souhaits de victoire. Depuis
cette époque ils ont poursuivi — au prix de
quels efforts et de quelle persévérance, vous le
savez ! — la délicate et périlleuse mission qui
leur était confiée et il n’est pas de semaine où
notre attention n’ait été sollicitée par cette
terre ingrate, soit pour applaudir les brillants
faits d’armes dont elle était témoin, soit aus
si, hélas ! pour saluer les morts glorieux
qu’elle avait vus tomber.
« Bien des fils d’Alsace et de Lorraine com
battent. dans les rangs de l’armée d’Afrique et
c’est une raison de plus pour nous d’adresser
au gouvernement, pour la transmettre ou
corps d’occupation, l’expression nouvelle de
notre sympathie persévérante et nos vœux les
pins ardents pour le triomphe prochain et
complet de la cause qu’au nom de la France
républicaine et devant l’Europe attentive il dé
fend si généreusement. »
Le préfet a répondu qu’il était heureux d’a
voir vu l’approbation unanime donnée par le
Conseil à des paroles aussi patriotiques, qu’il
transmettra sur-le-champ au gouvernement,
NANTES. — Le Conseil général de la Loire-
Inférieure a élu président M. Jamin, conserva
teur, en remplacement de M. La Ferronnays,
décédé.
ARRAS. — Le Conseil général du Pas-de-Ca
lais a adressé l’hommage de son admiration
aux troupes d’Afrique et aux soldais morts sur
la terre marocaine.
MARSEILLE. — M. Maurel a été élu prési
dent du Conseil général des Bouches-du-Rhô
ne, en remplacement de M. Bernard décédé.
ANGERS. — Le Conseil général de Maine-et-
Loire a ajourné sa session au 4 mai, après un
discours du président protestant contre l’im
pôt sur le revenu, l’application de la loi de sé
paration et l'augmentation de l’indemnité par
lement aire.
Dans son discours le président a rendu hom
mage aux soldats tués au Maroc ; le préfet
s'est associé à cet hommage et a fait des réser
ves sur les protestations‘ayant un caractère
politique.
L’Ambassadeur d’Italie à Paris
Dans la presse italienne
ROME. —- Le Giornaie d’italia, passant en
revue les noms des candidats à l’ambassade
d’Italie à Paris, fait observer que, de toutes les
capitales, seule celle de la France exige que
le représentant de lTtalie suive une politique
d’équilibre qui est imposée à l’Italie par ses
alliances et ses amitiés.
Le Gscrnaic d’italia est d’avis que, parmi les
candidats dont on a donné les noms, aucun
d’eux n’offre les garanties de suivre avec une
scrupuleuse exactitude cette politique à l’ex
ception du marquis Visconti-Venosta. Il faut
espérer, conclut .le journal romain, que le
marquis Visconti-Venosta acceptera ce poste,
si le roi et M. Tittoni insistent auprès de lui
en faisant appel ù, son patriotisme.
LE KRAC H R OCHETTE
A l’instruction. — Rochette continue à nier. —
Un incident
PARIS. — Rochette a été extrait à huit heu
res, ce matin, de la prison de la Santé et ame
né en taxi-auto au palais de justice. Durant
toute la matinée, le juge et M. Graux, admi
nistrateur judiciaire, et l’inculpé ont discuté
sur les opérations illicites effectuées au nom
du Conseil d’administration des Sociétés fi
liales des banques Rochette. Le prévenu s’est
défendu avec énergie,
A midi, l’interrogatoire a été suspendu. Le
financier a été conduit dans les locaux dépen
dant du service de la sûreté, où il a déjeuné
avec sa femme qui était venue le retrouver.
A une heure, l’instruction reprenait. Le ma
gistrat avait convoqué MM. Delasson et Mi
chaux inventeurs du filament indestructible
qui sert à la fabrication du buisson Hella. Ces
deux témoins ont été confrontés avec le direc
teur de la Banque franco-espagnole en présen
ce de M. Capdeville, administrateur du Buis
son Hella. MM. Delasson et Michaux ont re
proché à Rochette de les avoir dépouillés do
leur invention. L’accusé a nié comme il nia
avoir pris à M. Gadot son invention concer
nant les compteurs d’eau.
Avec une assurance que rien n’a pu arriver
à démonter, Rochette a nié essayant, sans y
parvenir, d’intimider les témoins.
A 4 heures, M. Berr a interrompu la confron
tation pour se rendre chez le procureur de la
République.
Dans les couloirs de l’instruction, on affir
mait qu’un incident très violent s’était pro
duit entre M. Monter, procureur de la Répu
blique et Mme Rochette, incident qu’on attri
buait à la mesure prise par le juge d’instruc
tion, supprimant les sorties de Rochette.
Au cabinet du magistrat et au parquet du
procureur de la République, on déclare que ce
bruit n’est pas fondé. D’autre part, on assure
que M. Berr a supprimé les sorties de Rochette
parce que des manifestations en l’honneur du
financier étaient organisées au Crédit Minier.
Une délégation de nombreux actionnaires de
vait se présenter au Crédit Minier au moment
où Rochette se serait trouvé dans son bureau.
Les délégués auraient remis des fleurs au fi
nancier et l’auraient porté en triomphe. On
dit même que certains avaient l’intention de
faciliter sa fuite. C’est pour éviter un scan
dale qui se serait produit inévitablement, que
les promenades de Rochette ont été interrom
pues.
M. Roty, juge d'instruction, vient de rendre
une ordonnance de non-lieu dans la plainte de
chantage, déposée par Rochette contre M.
Francis Laur. Rochette a fait opposition à
cette ordonnance.
L’INSTITUT F RANÇAI S DE FLORENCE
La cérémonie d’inauguration
FLORENCE. — Aujourd’hui a été inauguré
à Florence l’institut français fondé par l’Uni
versité de Grenoble. L’inauguration a été faite
par M. Moniez, recteur de l’Académie de Gre
noble, représentant le ministre de l’instruction
publique de France, sous la présidence de M.
Barrôre, ambassadeur de France en Italie.
M. Rava, ministre de l’instruction publique
du royaume d’Italie, était représenté par le
préfet de Florence.
A cette cérémonie d’inauguration, M. Bar-
rère a prononcé un discours dont voici la par
tie principale :
« L’institut français de Florence n’est pas un
effet de l’initiative gouvernementale ; il naît
spontanément des affinités intellectuelles de
deux nations de culture latine. Si je pénètre
bien le dessein des initiateurs de cet institut,
ils ont voulu faciliter une sorte de libre échan
ge des idées entre leur pays et la noble patrie
de la Renaissance, persuadés que l’un et l’au
tre y trouveront un égal profit. Si telle est,
comme je n’en doute pas, leur conception, ils
méritent les plus hauts encouragements et ils
méritent aussi d’être loués d’avoir choisi pour
la réaliser une ville dont la gloire durera aus
si longtemps que subsistera dans le cœur des
hommes l’amour de la beauté et le souvenir
de la victoire de l’esprit sur la matière.
« Les idées, messieurs, ont une âme et des
ailes ; elles franchissent les monts, les fron
tières et déposent leur semence divine à tra
vers la monde. Où pourraient-elles mieux
fructifier que sur le sol des deux grands peu
ples latins ? »
Plusieurs autres discours ont été prononcés,
notamment par M. Moniez, recteur de l’Uni-
veratté de Grenoble, le préfet de FtorencB gl IH.
îs» ÿfâüsai âsJlmtSfSk
Les Événements
du füarec
Conférence au ministère de la guerre
PARIS. — Une assez longue conférence a eu
lieu au ministère de la guerre, entre le géné
ral Toutée, chef du cabinet militaire du géné
ral Picquart, les généraux Lyautey et Brun,
chef de l’état-major général.
Télégrammes officiels
Un télégramme du général d’Amade daté
de la casbah de Ben-Hamed, le samedi, 26
avril, 10 h. du soir, annonce que les troupes
ont séjourné à la 'Casbah où l’on a procédé à
l’organisation et à l’installation d’un détache
ment régional qui doit occuper provisoirement
ce point.
Un télégramme de l’amiral Philibert, daté
de Tanger, 27 avril, mentionne la nouvelle
transmise par la mission française, qui se
trouve à Rabat, du départ fixé à aujourd’hui
de la mahalla chérifienne pour Fez. Le
maghzen apprend dé source sûre que la ma-
halla de Moulai Haftd aurait été bien reçue à
Salka-el-Djada.
Abdel Aziz renoncerait à son expédition et
Moulai Hafid marcherait sur Fez
LONDRES. — On télégraphie de Tanger
qu’une maison française a avancé 12.006 li
vres sterling â Abdel Aziz. L’expédition do
Rabat à Fez est contremanclée. Moulai Hafid,
dont les partisans sont plus nombreux, mar
che sur Fez.
On mande d’autre part de Tanger au Cor
ning Post le 26 avril, que les troupes hafldis-
tesqui se rassemblent à Sidi-Abdelmoumen,
sous le commandement du caïd El-M’tougui,
et vont être renforcés par les contingents ve
nant du quartier général hafidiste dans le
but d’attaquer le caïd Anflous.
Nouvelles soumissions au sultan. — A Fez, des
fanatiques saccagent la poste française
TANGER. — On mande de Mazagan, le 24
avril, que plusieurs caïds des Rehamna se
raient arrivés dans cette ville, en route pour
Rabat, pour y faire leur soumission au sultan.
Plusieurs fractions des Douklcala seraient éga
lement passées du côté d’Abdel Aziz.
On annonce, d’autre part, de Rabat, le 26,
que des bandes fanatiques ont parcouru les
rues de Fez avec l’intention de saccager les
postes étrangères. Les postes allemande et an
glaise étant fermées, ces fanatiques ne pu
rent détruire que les boîtes extérieures. A la
poste française, tout a été mis en nièces. Le
facteur et un soldat du consulat, qui voulu
rent s’opposer à l’entrée des révoltés, furent
menacés, de mort.
Dès que la nouvelle de ces événements a
été connue, les autorités ont manifesté à l’a
gent chargé des archives du consulat français
leur sentiment de profond regret et ont em
prisonné immédiatement les coupables.
A RABAT
Les fêtes de la nativité. — Un acte énergique
du sultan
PARIS. — D’après le correspondant du
Temps à Rabat, plusieurs incidents se se
raient produits pendant les fêtes de la nati
vité du prophète, notamment au cours de la
cérémonie de Hediya où ont lieu la remise
des cadeaux des tribus au sultan. Voici ce
qu’écrit â ce sujet notre confrère :
Au moment de passer devant les rangs
des Beni-Hassen, Abdel Aziz fit saisir quatre
de leurs chefs et leur tint le langage sui
vant : -Ti
lt Dans trois jours, j’enverrai une mahalla
à Fez ; elle traversera votre territoire et vous
l’escorterez jusqu’aux confins des Cheraga.
Vos caïds me serviront d’otages et répondront
sur leur tête de votre conduite ».
Cette arrestation sensationnelle fit grand
bruit. On n’a rien vu de semblable depuis la
mort du grand vizir Si Ahmed ben Mousa. La
nouvelle de cette mesure, colportée ù Fez et
dans tout le Maroc produira un excellent ef
fet. Les caïds comprendront enfin que le sul
tan est leur maître et qu’il est décidé â les
châtier s’ils ne se conduisent pas bien.
Après les Beni-Hassen, les Guerouan furent
présentés au sultan. Ce sont également des
gens extrêmement peu sûrs et turbulents
aussi. Craignant qu’il leur advint ce qui était
arrivé à leurs voisins ils se pressèrent tous
autour de Moulai Abdel Aziz, baisant les
pans cfe son burnous, ses babouches, ses
étriers, embrassant ses jambes, son cheval.
Les mokhazénis voulurent les chasser à coups
de bâton, mais le sultan leur ordonna de
laisser faire et du haut de son cheval il bé
nit la horde grouillante de sauvages bé
douins qui s’agitait autour de lui.
AUTOUR DES EVENEMENTS
Erraisoufi aurait été assassiné
TANGER. — On annonce qu’Erraisouli a été
assassiné. L’ex-chef de brigands est tombé
clans un guet-apens organisé par les Lekmès.
Ceux-ci l’avaient invité à venir assister aux
réjouissances de la tribu à l’occasion de la
fête du Mouloud. Ils postèrent deux groupes
armés sur les routes qu’Erraisouli pouvait
prendre au retour. Au moment où il passait,
pendant la nuit, dans les environs de Taze-
rout, un groupe placé en embuscade l’assail
lit à coups de fusil et Erraisouii tomba frappé
d’une balle.
Dans la presse française. — Un article du
« Temps »
PARIS. — Dans son bulletin de l’étranger, le
Temps commente les nouvelles qui viennent
d’arriver du Maroc et qui nous apprennent à
la fois le : départ de Moulai Hafid sur Fez et
Meknès et la décision prise par Abdel Aziz de
retenir encore à Rabat sa mahalla. C’est pour
notre confrère une nouvelle occasion d’expri
mer son regret que les circonstances ne nous
aient pas permis de porter à Moulai Hafid un
coup décisif pendant qu’il était à notre portée.
« Nous ne reviendrons pas aujourd’hui, dit-
il, sur les raisons qui retinrent le gouverne
ment. Elles sont mauvaises, selon nous, mais
nulle faute n’était plus aisée à prévoir. La
neutralité n’est qu’une duperie.
Notre confrère fait remarquer en outre que
toutes les fois que Moulai Hafid remue, on
sent au loin la répercussion de ses mouve
ments ; témoins les troubles de Fez et les sé
vices dont ont été victimes les agents de la
poste française. Qu’on le veuille ou non, nous
ne pourrons accomplir au Maroc l’œuvre que
nous imposent nos intérêts vitaux et que l’Eu
rope nous a confiée, qu’en brisant la résistan
ce dont Moulai Hafid est l’âme contre l’Europe
et contre la France. Il ne s’gait pas, comme
on Ta dit, de se faire les champions d’Abdel
Aziz par un zèle désintéressé. Nous sommes
liés à lui par une solidarité juridique et poli
tique et c’est pour notre bien que nous devons
le soutenir. En cédant au souci de neutralité
exprimé au Paîais-Bouibon, nous avons pris
parti contre nous-mêmes.
La conclusion de notre confrère est qu’il im
porte dès maintenant de se rendre compte
que notre attitude ne dépend plus désormais
de notre volonté, mais des mouvements de
Moulai Hafid.
En Allemagne. — Le Livre Blanc sur le Maroc
BERLIN. — Le Livre Blanc sur le Maroc pa
raîtra dans huit ou dix jours. Ce recueil re
montera jusqu’en 1906 et touchera aux affai
res les plus diverses qui se sont produites, de
puis cette époque, dans l’affaire marocaine.
Le nouveau Livre Blanc ne suivra pas l’ordre
chronologique et les documents ne seront pas
classés par dates mais groupés d’après les
questions auxquelles ils se rapportent.
L’AEROSTATION
Un nouveau dirigeable allemand
— La courte Zeppelin a construit
m .OjSjM arèlrss &$£
qui sera actionné par 3 moteurs de 140 che
vaux chacun. Chacun de ces moteurs pèse 2
kilog. par cheval. Le rayon d’action est éva
lué à 2.300 kilomètres, et sa vitesse calculée à
75 kilomètres à l’heure. Le nouveau ballon se
ra muni d’une installation complète de télé
graphie sans fil. Il coûtera 500.000 francs.
DANS L'EXTRÊME-SUD ORANA1S
La marche de la colonne Vigy. — Bss forces
ennemies se rassemblent
Oran, le 27 avril.
Dans la nuit du 2G au 27, à El-Amhadj, à 90
kilomètres de Colomb-Béchar, où ©e trouve ac
tuellement la colonne Vigy, nos avant-postes
ont essuyé plusieurs coups de feu. Personne
n’a été atteint. Le marabout Chérif ben Has-
sem est toujours dans cette région, avec une
forte harka. Il attend (le nouveaux renforts
pour nous attaquer à nouveau par une nuit
obscure ou un fort siroco. Il reçoit continuel
lement des contingents.
D’après des bruits indigènes, et nous don
nons ces renseignements sous réserves, plu
sieurs rezzou ou djiouch seraient signalés sur
notre territoire. La harka du Tafilalet aurait
l’intention de passer par la Zousfana pour
venir attaquer nos postes.
Un train spécial a amené hier soir une com
pagnie du 1 er tirailleurs, capitaine Seguy-Vil-
levaleix, à l’effectif de 170 hommes.
Le colonel Ben Daoud est parti hier matin
avec son fils pour rejoindre la colonne h El-
Amhadj .
Mcri d’un scus-officicr blessé à Menabba
Mascara, 27 avril.
Le sergent de tirailleurs Laroze, un des
blessés du combat de Menabba, est décédé à
l’hôpita] militaire de Mascara. Le maire est
allé ce matin déposer sur le cercueil une cou
ronne en son nom et au nom de la municipa
lité.
L’Exposition de Londres
La section française. —■ Avant l’inauguration
LONDRES. — On annonce officiellement que
le prince et la princesse de Galles présideront
l’inauguration ‘de l’exposition franco-britan
nique de Londres le 11 mai prochain. L’ouver
ture de la section française des beaux-arts a
été reculée jusqu’au 26'pour qu’elle coïncide
avec la visite de rexposition par le roi
Edouard et M. Fallières.
Les préparatifs d’inauguration sont poussés
avec la plus grande activité, mais le program
me des fêtes qui seront données à cette occa
sion n’est pas encore arrêté.
M. Cruppi inaugurera en personne la sous-
section placée sous son patronage. Il arrivera
à Londres le 7 et présidera le banquet annuel
de la Chambre de commerce française de Lon-
effies. Quelques jours plus tard, il assistera au
banquet que donneront en son honneur le duc
d’Argyll et ses collègues du comité d’organi
sation.
On espérait que le président et une déléga
tion du Conseil municipal de Paris assiste
raient à l’inauguration du pavillon de la ville
de Paris, mais"la date fixée rend la chose im
possible en raison des élections et des pre
mières séances du Conseil qui auront lieu vers
le 11 mgi. M Lefèvre a écrit dans ce sens à la
corporation do la cité de Westminster qui or
ganisait déjà des fêtes en leur honneur.
LES FAUX BILLETS DE BANQUE
L’instruction continue. — Deux perquisitions
PARIS. — Sur commission rogatoire de Mar
seille, M. Mouton, juge d’instruction à Pon
toise, s’est transporté à Enghien-les-Bains.
Accompagné d’un inspecteur de la sûreté, il
s’est rendu, au domicile de Mme Jeanne Besan
çon, habitant, 19, boulevard d’Argenteuil.
C’est l’ancienne amie de la comtesse Marchetti
et celle-ci lui avait écrit déjà d’avoir à faire
disparaître tous les papiers et toutes les let
tres. La perquisition faite n’a amené la sai
sie que de quelques cartes postales, ainsi,
que d’une correspondance qu’on dit être sans
intérêt.
M. Flory, juge d’instruction, a, de son côté,
opéré une descente chez Mme Clémence Por
tier, habitant, 14, rue Copernic, ancienne do
mestique au service d’un capitaine de l’armée
italienne lorsqu’elle habitait Paris, avenue
Mac-Mahon. Une correspondance assez im
portante a été saisie et placée sous scellés par
le magistrat qui l’a fait parvenir à M. Cavail-
lon, juge d’instruction de Marseille. On y a,
d’autre part, expédié plusieurs caisses volu
mineuses contenant toutes les pièces recueil
lies au cours de l’instruction menée _ à En-
ghien, tant à l’hôtel du Trocadéro qu’au do
micile de Marchinetti.
Marchineîti parle
L’ancien représentant de commerce est tou
jours alité, et sous la surveillance des agents
qui le gardent avec vigilance. Marchinetti,
après avoir déclaré qu’il ne comprenait pas
pourquoi il avait été arrêté, vient de revenir
sur sa première déclaration et a fait au com
missaire de la sûreté générale d’importan
tes déclarations, au cours desquelles il a re
connu avoir fait à Marseille plusieurs voya
ges pour se mettre en rapport sur l’instiga
tion de la comtesse, avec Rimbaud, l’individu
arrêté à Marseille, et qui était charge de la
fabrication de la fausse monnaie. D autre
part, il raconte comment il avait été mis au
courant de l’émission faite il y a environ deux
ans de 60.000 francs de billets de banque
faux qui ont tous été écoulés dans diverses
capitales d’Europe. En possession de ces très
intéressantes révélations, la sûreté poursuit
son enquête qui pourrait bien aboutir a cle
nouvelles arrestations.
La comtesse Marchetti au dépôt
La comtesse Marchetti, qui sera sous peu
transférée à Marseille, est arrivée à Paris. Elle
a été 'aussitôt envoyée au dépôt.
Un transport judiciaire
MM. Flory, juge d’instruction, a quitté cet
après-midi le palais de justice avec son gref
fier et deux agents de la sûreté, pour effec-
tuer un transport judiciaire. La deinarcne du
juge se rapporte à l’affaire des faux-mon-
nayeurs et à l’arrestation du comte et de la
comtesse Marchetti
La collision du « Gladiaior » et du (( St-Paul »
Il y a trente victimes
PORTSMOUTH. — Le « Gladiator »_est com
plètement sur le flanc ; une de ses helices est
hors de l’eau. , ,
Le « Saint-Paul » doit entrer en cale au
jourd’hui. Le courrier « Saint-Paul » sera pris
par un transatlantique allemand faisant es
cale à Southampton. ,
On annonce officiellement que le nombre
des morts dans la collision du croiseur an
glais « Gladiator » avec le transatlantique
« Saint-Paul » est de trente.
DNION DES SOC IÉTÉS DE GYMNASTIQUE
Le 70° Congrès et ia 34 3 Fête fédérale auront
lieu à Troyes en juin
TROYES. — Le 70® Congrès de l’Union des
Sociétés de gymnastique de France se^tiendra
à Troyes, le samedi, 6 juin, sous la présidence
de M. Charles Cazalet. Il sera suivi de la cé
lébration de la 34® fête fédérale, le dimanche
de la Pentecôte, 7 juin, sous la présidence du
général Picquart, et le lundi, 8, M. Famères
viendra lui-même de Paris présider la distri
bution des récompenses.
De très nombreuses Sociétés françaises par-
t-mperoat à la fête qui se tsrmiBTra pal* Bue
n, stærik à BsiaiSi
Les Obsèques
de sir Campbell Dannenuâmi
Les journaux anglais apprécient hautement
la présence du président du Conseil aux
obsèques de leur ex-premier ministre
LONDRES. — La nouvelle que M. Clemen
ceau, président du Conseil des ministres fran
çais, est venu assister aux obsèques de sir H.
Campbell Bannermann, premier ministre li
béral anglais, a produit la meilleure impres
sion à Londres. On se montre partout très tou
ché de cette attention du gouvernement fran
çais qui rend ainsi un éclatant hommage à la
mémoire de l’homme d’Etat qui aimait beau
coup la France et les français et qui se distin
guait par l’intérêt particulier qu’il manifestait
toujours pour les choses de France.
Dès son arrivée à Londres, M. Clemenceau,
accompagné de M. Geoffray, s’est rendu immé
diatement à l’ambassade où ils demeureront
pendant son séjour à Londres. Après avoir as
sisté aux funérailles de sir Henry Campbell
Bannermann, M. Clemenceau déjeunera avec
sir Edward Grey, ministre des affaires étran
gères d’Angleterre, au Càrlton-Ciub, mais ce
déjeuner n’aura aucun caractère officiel. Il est
presque certain que M. Asquith donnera un
dîner ou un déjeuner en l’honneur du prési
dent du Conseil avant son départ pour Paris
qui est fixé à mercredi.
Le Times écrit à propos de la visite de M.
Clemenceau :
— Nous croyons que pareille visite est sans
précédent dans notre longue histoire et nous
sommes certains qu’elle sera profondément
appréciée par toutes les classes et tous les par
tis cle notre nation. C’est une inspiration heu
reuse qui a amené le chef du gouvernement
français à venir à Londres pour se joindre à
nous pour payer un dernier tribut de respect
et d’attachement à l’homme d’Etat que nous
avons perdu.
Le Standard dit également T
— C’est- avec un sentiment, de vive satisfac
tion qu’on a reçu en Angleterre la nouvelle
tfue le président du Conseil français assisterai
aux obsèques de sir I-I C. Bannermann. Il n’est
pas besoin, bien entendu, d’actes cérémonieux
pour cimenter la bonne entente entre les deux
nations, mais les manifestations de sympathie
françaises à cette occasion ne sont pas moins
significatives que celle du mois prochain où
Ton verra à Londres le président de la Répu
blique Française et le roi Edouard.
Du Daily Express :
-- La présence cle M. Clemenceau aux funé
railles de sir H. C. Bannermann est un hom
mage gracieux rendu à la fois à l’homme
d’Etat décédé et à l’Angleterre que les anglais
aprécieront très profondément. L’entente cor
diale devient plus sincère tous les ans et cette
visite fortifiera le sentiment d’amitié existant
entre les deux pays.
Du Daily Chronicle :
— La présence du président du Conseil fran
çais à i'abhaye de Westminster constituera
aujourd’hui un hommage impressionnant à la
mémoire de sir H. C. Bannermann. Après son
propre pays, c’est la France qui était le pays
préféré du défunt homme cTEtat.
La cérémonie à l’abbaye de Westminster, i —
Le corps est dirigé sur Belmont où
aura lieu PinhutnaiiGn
LONDRES. — Les obsèques de Sir Henry
Campbell Bannermann, ancien premier mi
nistre d’Angleterre, ont été célébrées à l’ab
baye de Westminster, au milieu d’une affluen
ce énorme.
Une foule considérable se pressait sur le
parcours du cortège funèbre et les abords cle
l’abbaye étaient littéralement noirs de monde.
Tous les drapeaux étaient en berne sur les
édifices publics.
Le cercueil, placé sur un corbillard attelé
de quatre chevaux, c* quitté Downing Street
à midi moins 20 ; il était précédé de trois lan
daus remplis de couronnes et de fleurs.
M. Clemenceau avait offert une magnifique
couronne d’orchidées drapée dans les couleurs
françaises.
Les cordons du poêle étaient tenus par 1 ar
chevêque de Cantorbéry, le duc de Fife, lé
premier ministre, le lord chancelier, le speac-
ker de la Chambre des communes, le marquis
de Ripon, M. John Morley, lord Tweedmouth,
lord Aberdeen, lorcl John Sinclair et M. Birt,
ces trois derniers membres du parlement.
Six voilures, dans lesquelles avaient pris
place la famille du défunt suivaient le cor
tège.
Le service funèbre a commencé à midi pré
cis. On remarquait dans l’assistance le prince
do Galles, représentant le roi et la famille
royale ; tous les membres du cabinet ; M. Cle
menceau, président du conseil des ministres
de France, accompagné de M. Geoffray, con
seiller de l’ambassade cle France, représen
tant le Président de la République française
et le gouvernement français ; tous les ambas
sadeurs et ministres présents à Londres.
La C!#:imbre des lords était représentée par
une vingtaine de pairs d’Angleterre et la
Chambre des communes par un grand nom
bre de ses membres ; l’armée, la marine et les
colonies étaient aussi représentées.
Devant l’autel des sièges avaient été réser
vés à la famille et aux amis intimes du dé
funt.
La partie musicale a été executee par les
chœurs de l’abbaye.
A l’issue de la cérémonie, le cortège funè
bre s’est rendu à la gare d’Euston, cl’où le cer
cueil sera dirigé sur Belmont, en Ecosse, où
le défunt possédait de magnifiques domaines
et où il sera inhumé dans le caveau où re
pose déjà lady Campbell Bannermann.
Le prince do Galles, M. Clemenceau et plu
sieurs collègues et amis du défunt ont accom
pagné le cercueil jusqu’à la gare.
Après les funérailles, M. Clemenceau a as
sisté à un lunch offert par Sir Edward Grey.
LONDRES. — M. Clemenceau, qui a déjeuné
avec M. Grey, ministre des affaires étrangè
res, a fait différentes visites cet après-midi ;
il quittera Londres soit demain, soit après-
demain.
A la Chambre des Communes
A la Chambre des Communes, le premier
ministre a fait l’éloge de sir Campbell Banne_r-
mann qui, dit-il, aimait passionnément la
M. Acker Douglas, au nom de l opposition,
a déclaré que les adversaires politiques de sa
Campbell Bannermann déplorent sa perte tout
aussi vivement que ses partisans. .
M. O’Connor, au nom du parti irlandais, a
déclaré que la mort de sir H.-C. Bannermann
constitue une des épreuves les plus cruelles
qui aient frappé l’Irlande.
La séance a été ensuite levee en signe cle
deuil.
LES VlÿtHPÊSl'VARIÉES
1148 circonscription et chargé par intérim
' d’une partie do la 12° (Commercy et Pont-suv-
Meuse), est frappé de six mois de suspen
sion.
L’instruction ouverte contre Salmon Caïn;
fournisseur du 154°, aurait établi que l’inculpé
estampillait la viande destinée à la troupe
avec le cachet de vérification que le vétéri
naire Ravenet laissait d’habitude à la tuerie
de Pont-sur-Meuse.
L’affaire du boucher Edmond Ilanen, dé
Saint-Mihiel et de son commis Delatte, doit
venir demain, mardi, devant le tribunal cor
rectionnel de cette ville. On prête aux inculpés
l’intentiop de faire défaut.
EN AUTR ICHE- HONGRIE
Le jubilé do François-Joseph. — La visite des
princes allemands
VIENNE. —- Le docteur Lueger, bourgmestre
de Vienne, a lancé un appel invitant la popu
lation de la capitale à pavoiser et à illuminer
ses maisons à l’occasion de la prochaine visite
des prince confédérés allemands venant pré
senter leurs hommages à l’empereur François-
Joseph pour son jubilé.
Le programme des fêtes données à l’occasion
de cette visite des souverains allemands est
très brillant. Il y aura une sérénade à laquelle
prendront part 500 chanteurs, mais les Socié
tés cle chant tchèques ne prendront pas part
aux fêtes jubilaires.
L’empereur Guillaume et les princes confé
dérés arriveront à. Vienne accompagnés cto
nombreux dignitaires civils ou militaires»
EN ALLEMAGNE
La visite des étudiants français. — Dans lÿ
presse allemande
BERLIN. — Le Deutsche Tagea Zeitmig écrit
à propos de la visite des étudiants français :
_— Un accueil aimable, un bon déjeuner, une
réunion d’étudiants, un désir cordial et atten
tif de faire voire aux français ce qui méritait
d’être vu. Voilà ce qu’il eut fallu. La façon
dont on a traité les hôtes français ne ressemble
pas à l’hospitalité qui se pratique dans lest
bonnes familles, mais plutôt à la gloriole dé
ployée par les parvenus ; elle prouve un man
que de savoir vivre national et de tact interna
tional, unç absence de goût e't de style qui ne
peut que nuire au but poursuivi. Et ceci est
pénible à la nation tout entière. Il faut en fh
nir avec cette sorte de politique de rapproche
ment et il faut en finir aujourd’hui plutôt que
demain. Les étudiants français ont été, malgré
tout, admirablement accueillis à Potsdam et;
l’accueil qui leur a été fait a été vraiment
d’une cordialité charmante.
L’ambassadeur d’Allemagne à Madrid
M. cle Radovitz, ambassadeur d’Allemagne à
Madrid, qui devait prendre sa retraite cet été,
aurait consenti à rester encore quelque temps
à son poste. Sa succession, qui fut promise,
dit-on, à M. de Tattenbach, est donc ajournée.
Les scandales allemands. — L’affaire de Har«
tien reprendra
Le parquet de Berlin a envoyé à Munich des
commissions rogatoires pour Interroger une
série de témoins qui auraient eu autrefois des
rapport© immoraux avec lé prince cVEulen-
bourg. Le pêcheur Ernst, du lac de Stârnberg,
qui obtint comme on sait un prêt de 12.060
marks de la mère du prince d'Eulenbourg, a
déclaré, en effet, qu’il n’était pas seul à avoir
subi autrefois les passions du’ prince.
Un certain nombre d’organes démocrates de.
mandent si le prince d’Eulenbourg sera arrêté:
Dans le cas où les présomptions le concer
nant se confirmeraient, des poursuites seront
intentées contre le président du premier trri
founal qui jugea l’affaire de Moltke-Harden.
On l’accuse de s’être laissé corrompre.
Les journaux du soir annoncent que le com
te d’Eulenbourg a fait parvenir au parquet
de Berlin une lettre maintenant les dépositions,
récentes faites sous serment.
Les viandes saisies. — Le rapport de l’expert
Kling
PARIS. — M. Kling, l’expert désigné par le
parquet pour examiner les viandes saisies au
cours des prélèvements faits dans divers coips
de troupe, est venu annoncer cet après-midi
à M. Le Poittevin, juge d’instruction, qu fi se
rait en mesure de lui remettre son rapport
avant huit jours.
Dans l’Est. — Mesures administratives et pour
suites judiciaires
BAR-LE-DUC. — Le préfet de la Meuse a
pris un arrêté aux termes duquel, M. Laurent,
vétérinaire départemental et vétérinaire sani
taire de la 3 e circonscription (Bar-le-Duc), est
frappé d’une peine de quatre mois de suspen
sion do ses doubles fonctions ; M. Adnot, qui
était également vétérinaire sanitaire de la 3*
eifconscriotion, est frappé de deux moi» de la
m,ême peine j St et vétériaalre Os la
Voyages de Souverains
Les souverains anglais à Stockholm
STOCKHOLM. — Un dîner de gala a ét£
offert au château royal en l’honneur du roi et
de la reine d’Angletèrre.
A l’issue du dîner, les deux monarques ont
échangé des toasts cordiaux.
Le roi Gustave, rappelant que c’est la pre
mière fois que la capitale suédoise souhaite
la bienvenue au souverain britannique, a ex
primé l’espoir que l’accord relatif à la mer du
Nord, dont le but est de consolider encore la
paix en Europe, contribuera à développer da
vantage et à affimer les bonnes relations d’a
mitié entre la nation anglaise et le peuple sué
dois.
Le roi Edouard a remercié son hôte de la ré
ception cordiale qui lui a été réservée et a rap
pelé la visite qu’il fit à Stockholm il y a 54
ans. II s’est déclaré aussi convaincu que l’ac
cord qui vient d’être conclu contribuera au
développement pacifique des deux pays, ainsi
qu’au maintien de la paix. Le roi’a terminé
en exprimant ses regrets au sujet cle l’absen
ce de la reine et de la brièveté de sa visite.
Le départ îles reines des marchés
MADRID. — Les reines des marchés pari
siens sont parties pour Paris à 8 h. 45. Elles
s’arrêteront quelques heures à Burgos et visi
teront la ville.
A la gare, les membres du comité de Madrid
ont pris congé des reines. La musique a joué
la « Marseillaise ».
Au départ du train, les reines ont été accla
mées par une foule nombreuse.
Les infants d’Espagne à Madrid
Les infants Fernand et Marie-Thérèse sont
arrivés par le sud-express. Ils ont été reçus
à ia gare par le roi et toute sa famille.
AU PORTUGAL
La tragédie de Lisbonne. — Les résultats de
t’enquête ne seront pas publiés
LISBONNE. — On annonce que les autorités
ont décidé définitivement de no pas publier
les résultats de l’enquête sur l’assassinat du
roi dom Carlos et du prince héritier.
Les journaux expriment leur surprise d’une
pareille décision et l'attribuent à la découverte
faite au cours de l’enquête, que de nombreux
hommes politiques très en vue se trouvaient
impliqués dans le drame.
Le congrès républicain
LISBONNE. — Le oongrès républicain a re
fusé d’accepter la démission collective des
membres de son comité directeur, le presiden./
compris II a voté une motion déclarant que
le parti républicain n’a transigé avec aucun
parti monarchique en ce qui concerne la poli-
tiQue générale. Une exception ne sera laite
que pour les questions administrativ es. Lft
congrès est clos.
EN ""RUSSIE
La misère dans les provinces
LONDRES. — Une dépêche de Moscou dit
que, dans le gouvernement de Hazan,^es s
fants sont sans vêtement. Des milliers dem
tre eux sont absolument nus. c m oiensK
Les nouvelles du gou^^^ïentabto
ont également un caractère lameniamc.
Pour le 1 ar mai
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VINGT-QUATRIÈME ANNÉE. - MERCREDI S9 AVRIL 1908, - NUMERO 8309
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B
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DÉSIGNATION DES COURS
RENTES FRANÇAISES
** 0/0 perpétuel, cours d ouverture
w — — do clôture..
5 0/0 amortissable, cours d’ouv.
O - - clôïur.
RENTES ÉTRANGÈRES
Russe 5 0/0 1808, cours d’ouvert...
— — de clôture . . .
Italien 1 0/0, cours d’ouverture , .
— — do clôture
Espagne, estér. 4 ü/o, cours d’ouv.
— — — clôture
actions (Clôture du Comptant)
flanque de France
Comptoir d’Escompte de Paris . .
Crédit Lyonnais
Banque ottomane .........
Banque cio l’Algérie
Crédit F" et Ag u d’Algérie (n, libérées)
id. id. (Ubérêeej
Compagnie Algérienne
Crédit Algérien
Compagnie Générale Transatlant.
Messageries Maritimes
Suez
Rio-Tinto
Sosnovice
Banque de Taris et des Pays-Bas.
Paris-Lyon-Méditerranéa
Est-Algerica . . .
Rôao-Gueima. ...........
ouest-Algérien.
VALEURS NORD*AFRICAINES
(Clôture du comptant)
3 0/0 Algérien 1302
3 0/0 Tunisie» .
Compagnie Immobilière d’Alger .
Phosphates de Gafsa
Phosphates du Dyr. .
Omnium Algérie-Tunisie . . . . .
Molcta-el-Hadid . . .
Djebei Ressas
Ouasta-Mesloula. ... ......
Bou-Thaieb.
Mines de Gueima
Mines du Guergour,
G. F. R. A
Tramways d’Oran
CHANGES
Change sur Londres (chèque,
_ cours moyoh). ..........
Ghange Madrid s; Paris ù vua . .
VALEURS SUD-AFRICAINES
(Clôture du terme)
De Beers
Rend mines.
Gèldfields.
Transvaal Land
E&Sfe Rand. .
Bulletin Financier
tendance est soutenue. La cIO-
CO UR3
dujour
SG 50
SG 50
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98 50
93 45
103 77
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1.595 »
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900 »
655 »
103 »
100 50
25 12
14 60
277 »
186 50
74 75
43 75
83 75
A l’ouverture la
ture est calme.
PARIS, LE 27 AVRIL 1908
A ^Q FFl Æ2
Légion d’honneur
■Le chef d’escadron Benoit, commandant Je
dépôt de remonte de Blida, est inscrit avec
de numéro un au tableau de concours pour le
■grade d’officier de la légion d’honneur.
NOUVELLE S ffî lLITftlRES
ARMÉE ET MARINE
Commandement à la mer
PARIS. — Le capitaine de vaisseau Debafor
est désigné pour exercer le commandement
du cuirassé .« Hoche », en réserve normale à
.Toulon.
Les essais du cuirassé « Vérité »
Le cuirassé « Vérité », construit par les chan
tiers de la Gironde, et qui se trouve depuis
plusieurs mois au port de Brest, a été conduit
en rade pour commencer ses premiers essais
de machine.
Les examens pour l’école militaire d’infante
rie
Les examens oraux pour l’admission à l’é
cole militaire d’infanterie commenceront le 5
mai. La commission chargée de faire subir les
examens est composée ainsi :
Président, le lieutenant-colonel Mercier-Des-
ponteilles, attaché à la direction de l’infante
rie.
Membres i MM. Charton, chef de bataillon
au 89 e d’infanterie ; Weinberg, chef de batail
lon au 28 9 d’infanterie ; Galabert, chef de ba
taillon au 46 e d’infanterie.
Secrétaire, M. Métois, capitaine au 46° d'in
fanterie.
Le « Duguay-Trouin » à Venise
VENISE. — Le vaisseau-école français « Du
guay-Trouin » est arrivé.
NECROLOGIE
PARIS. — On annonce la mort de M. Lucien
Panier, inspecteur général de l’enseignement
secondaire, chevalier de la légion d’honneur,
décédé à Branges, près Louhans.
— M. Robert Gettin, directeur du service de
santé de la marine et des colonies du cadre de
réserve, commandeur de la légion d’honneur,
est. décédé à Paris.
— M. Wertheimer, grand rabbin de la Suis
se française, est décédé à Genève. Le défunt
était chevalier de la légion d’honneur.
— M. Alfred Riche, membre de l’Académie
.de médecine, directeur honoraire du service
des essais à la Monnaie, officier de la légion
d’honneur, est décédé à Nice à l’âge de 80 ans.
LES CONSEILS GÉNÉRAUX
Ouverture de la première session de 1908
PARIS. — Aujourd’hui s’est ouverte dans
Toute la France la première session des Con
seils généraux pour 1908. Les Conseils sont
iprésidés, on le sait, par des présidents élus à
ia session d’août de l’année dernière. Toute-
■fois-quelques présidents ont dû être suppléés :
ainsi M. Barthou, qui voyage actuellement en
'Italie, ne poura présider le Conseil des Bas-
ees-Pyrénées ; dans le Nord, le président était
iM. Eliez-Evrard, qui a dû donner sa démis
sion de sénateur et de conseiller général à la
suite des incidents dont on so souvient ; dans
le Pas-de-Calais, M. Jonnart, président du Con
seil, est retenu en Algérie par ses fonctions de
gouverneur général. Dans le Puy-de-Dôme, le
(président était m. Guyot-Dessaïgne, qui est
idecede.
Dans la Haute-Garonne, deux ministres, MM.
I ï iem bres du Conseil général,
<>nt assisté a la séance ; dans le Jura, M. Pi-
Lhon, ministre des ahaires étrangères et con
seiller général, a assisté à laséanced’ouver-
dure ; da môme, M. Caillaux a pris part à la
séance du Conseil général de la Sanhe, dont-
® est membre, ’
MFÇF’ ~ **•. kêfeuî, Gèmtè, souhaite la
fcofn.e.r;? «jû . i; u.ïT-; Cj wl, %ï, -
puis, après avoir assuré le représentant du
gouvernement du concours de la majorité ré
publicaine du Conseil, il ajoute :
« Il y a huit mois, j’adressais en votre nom
aux anciens soldats et marins français qui ve
naient d’aborder en terre africaine notre sa
lut cordial et nos souhaits de victoire. Depuis
cette époque ils ont poursuivi — au prix de
quels efforts et de quelle persévérance, vous le
savez ! — la délicate et périlleuse mission qui
leur était confiée et il n’est pas de semaine où
notre attention n’ait été sollicitée par cette
terre ingrate, soit pour applaudir les brillants
faits d’armes dont elle était témoin, soit aus
si, hélas ! pour saluer les morts glorieux
qu’elle avait vus tomber.
« Bien des fils d’Alsace et de Lorraine com
battent. dans les rangs de l’armée d’Afrique et
c’est une raison de plus pour nous d’adresser
au gouvernement, pour la transmettre ou
corps d’occupation, l’expression nouvelle de
notre sympathie persévérante et nos vœux les
pins ardents pour le triomphe prochain et
complet de la cause qu’au nom de la France
républicaine et devant l’Europe attentive il dé
fend si généreusement. »
Le préfet a répondu qu’il était heureux d’a
voir vu l’approbation unanime donnée par le
Conseil à des paroles aussi patriotiques, qu’il
transmettra sur-le-champ au gouvernement,
NANTES. — Le Conseil général de la Loire-
Inférieure a élu président M. Jamin, conserva
teur, en remplacement de M. La Ferronnays,
décédé.
ARRAS. — Le Conseil général du Pas-de-Ca
lais a adressé l’hommage de son admiration
aux troupes d’Afrique et aux soldais morts sur
la terre marocaine.
MARSEILLE. — M. Maurel a été élu prési
dent du Conseil général des Bouches-du-Rhô
ne, en remplacement de M. Bernard décédé.
ANGERS. — Le Conseil général de Maine-et-
Loire a ajourné sa session au 4 mai, après un
discours du président protestant contre l’im
pôt sur le revenu, l’application de la loi de sé
paration et l'augmentation de l’indemnité par
lement aire.
Dans son discours le président a rendu hom
mage aux soldats tués au Maroc ; le préfet
s'est associé à cet hommage et a fait des réser
ves sur les protestations‘ayant un caractère
politique.
L’Ambassadeur d’Italie à Paris
Dans la presse italienne
ROME. —- Le Giornaie d’italia, passant en
revue les noms des candidats à l’ambassade
d’Italie à Paris, fait observer que, de toutes les
capitales, seule celle de la France exige que
le représentant de lTtalie suive une politique
d’équilibre qui est imposée à l’Italie par ses
alliances et ses amitiés.
Le Gscrnaic d’italia est d’avis que, parmi les
candidats dont on a donné les noms, aucun
d’eux n’offre les garanties de suivre avec une
scrupuleuse exactitude cette politique à l’ex
ception du marquis Visconti-Venosta. Il faut
espérer, conclut .le journal romain, que le
marquis Visconti-Venosta acceptera ce poste,
si le roi et M. Tittoni insistent auprès de lui
en faisant appel ù, son patriotisme.
LE KRAC H R OCHETTE
A l’instruction. — Rochette continue à nier. —
Un incident
PARIS. — Rochette a été extrait à huit heu
res, ce matin, de la prison de la Santé et ame
né en taxi-auto au palais de justice. Durant
toute la matinée, le juge et M. Graux, admi
nistrateur judiciaire, et l’inculpé ont discuté
sur les opérations illicites effectuées au nom
du Conseil d’administration des Sociétés fi
liales des banques Rochette. Le prévenu s’est
défendu avec énergie,
A midi, l’interrogatoire a été suspendu. Le
financier a été conduit dans les locaux dépen
dant du service de la sûreté, où il a déjeuné
avec sa femme qui était venue le retrouver.
A une heure, l’instruction reprenait. Le ma
gistrat avait convoqué MM. Delasson et Mi
chaux inventeurs du filament indestructible
qui sert à la fabrication du buisson Hella. Ces
deux témoins ont été confrontés avec le direc
teur de la Banque franco-espagnole en présen
ce de M. Capdeville, administrateur du Buis
son Hella. MM. Delasson et Michaux ont re
proché à Rochette de les avoir dépouillés do
leur invention. L’accusé a nié comme il nia
avoir pris à M. Gadot son invention concer
nant les compteurs d’eau.
Avec une assurance que rien n’a pu arriver
à démonter, Rochette a nié essayant, sans y
parvenir, d’intimider les témoins.
A 4 heures, M. Berr a interrompu la confron
tation pour se rendre chez le procureur de la
République.
Dans les couloirs de l’instruction, on affir
mait qu’un incident très violent s’était pro
duit entre M. Monter, procureur de la Répu
blique et Mme Rochette, incident qu’on attri
buait à la mesure prise par le juge d’instruc
tion, supprimant les sorties de Rochette.
Au cabinet du magistrat et au parquet du
procureur de la République, on déclare que ce
bruit n’est pas fondé. D’autre part, on assure
que M. Berr a supprimé les sorties de Rochette
parce que des manifestations en l’honneur du
financier étaient organisées au Crédit Minier.
Une délégation de nombreux actionnaires de
vait se présenter au Crédit Minier au moment
où Rochette se serait trouvé dans son bureau.
Les délégués auraient remis des fleurs au fi
nancier et l’auraient porté en triomphe. On
dit même que certains avaient l’intention de
faciliter sa fuite. C’est pour éviter un scan
dale qui se serait produit inévitablement, que
les promenades de Rochette ont été interrom
pues.
M. Roty, juge d'instruction, vient de rendre
une ordonnance de non-lieu dans la plainte de
chantage, déposée par Rochette contre M.
Francis Laur. Rochette a fait opposition à
cette ordonnance.
L’INSTITUT F RANÇAI S DE FLORENCE
La cérémonie d’inauguration
FLORENCE. — Aujourd’hui a été inauguré
à Florence l’institut français fondé par l’Uni
versité de Grenoble. L’inauguration a été faite
par M. Moniez, recteur de l’Académie de Gre
noble, représentant le ministre de l’instruction
publique de France, sous la présidence de M.
Barrôre, ambassadeur de France en Italie.
M. Rava, ministre de l’instruction publique
du royaume d’Italie, était représenté par le
préfet de Florence.
A cette cérémonie d’inauguration, M. Bar-
rère a prononcé un discours dont voici la par
tie principale :
« L’institut français de Florence n’est pas un
effet de l’initiative gouvernementale ; il naît
spontanément des affinités intellectuelles de
deux nations de culture latine. Si je pénètre
bien le dessein des initiateurs de cet institut,
ils ont voulu faciliter une sorte de libre échan
ge des idées entre leur pays et la noble patrie
de la Renaissance, persuadés que l’un et l’au
tre y trouveront un égal profit. Si telle est,
comme je n’en doute pas, leur conception, ils
méritent les plus hauts encouragements et ils
méritent aussi d’être loués d’avoir choisi pour
la réaliser une ville dont la gloire durera aus
si longtemps que subsistera dans le cœur des
hommes l’amour de la beauté et le souvenir
de la victoire de l’esprit sur la matière.
« Les idées, messieurs, ont une âme et des
ailes ; elles franchissent les monts, les fron
tières et déposent leur semence divine à tra
vers la monde. Où pourraient-elles mieux
fructifier que sur le sol des deux grands peu
ples latins ? »
Plusieurs autres discours ont été prononcés,
notamment par M. Moniez, recteur de l’Uni-
veratté de Grenoble, le préfet de FtorencB gl IH.
îs» ÿfâüsai âsJlmtSfSk
Les Événements
du füarec
Conférence au ministère de la guerre
PARIS. — Une assez longue conférence a eu
lieu au ministère de la guerre, entre le géné
ral Toutée, chef du cabinet militaire du géné
ral Picquart, les généraux Lyautey et Brun,
chef de l’état-major général.
Télégrammes officiels
Un télégramme du général d’Amade daté
de la casbah de Ben-Hamed, le samedi, 26
avril, 10 h. du soir, annonce que les troupes
ont séjourné à la 'Casbah où l’on a procédé à
l’organisation et à l’installation d’un détache
ment régional qui doit occuper provisoirement
ce point.
Un télégramme de l’amiral Philibert, daté
de Tanger, 27 avril, mentionne la nouvelle
transmise par la mission française, qui se
trouve à Rabat, du départ fixé à aujourd’hui
de la mahalla chérifienne pour Fez. Le
maghzen apprend dé source sûre que la ma-
halla de Moulai Haftd aurait été bien reçue à
Salka-el-Djada.
Abdel Aziz renoncerait à son expédition et
Moulai Hafid marcherait sur Fez
LONDRES. — On télégraphie de Tanger
qu’une maison française a avancé 12.006 li
vres sterling â Abdel Aziz. L’expédition do
Rabat à Fez est contremanclée. Moulai Hafid,
dont les partisans sont plus nombreux, mar
che sur Fez.
On mande d’autre part de Tanger au Cor
ning Post le 26 avril, que les troupes hafldis-
tesqui se rassemblent à Sidi-Abdelmoumen,
sous le commandement du caïd El-M’tougui,
et vont être renforcés par les contingents ve
nant du quartier général hafidiste dans le
but d’attaquer le caïd Anflous.
Nouvelles soumissions au sultan. — A Fez, des
fanatiques saccagent la poste française
TANGER. — On mande de Mazagan, le 24
avril, que plusieurs caïds des Rehamna se
raient arrivés dans cette ville, en route pour
Rabat, pour y faire leur soumission au sultan.
Plusieurs fractions des Douklcala seraient éga
lement passées du côté d’Abdel Aziz.
On annonce, d’autre part, de Rabat, le 26,
que des bandes fanatiques ont parcouru les
rues de Fez avec l’intention de saccager les
postes étrangères. Les postes allemande et an
glaise étant fermées, ces fanatiques ne pu
rent détruire que les boîtes extérieures. A la
poste française, tout a été mis en nièces. Le
facteur et un soldat du consulat, qui voulu
rent s’opposer à l’entrée des révoltés, furent
menacés, de mort.
Dès que la nouvelle de ces événements a
été connue, les autorités ont manifesté à l’a
gent chargé des archives du consulat français
leur sentiment de profond regret et ont em
prisonné immédiatement les coupables.
A RABAT
Les fêtes de la nativité. — Un acte énergique
du sultan
PARIS. — D’après le correspondant du
Temps à Rabat, plusieurs incidents se se
raient produits pendant les fêtes de la nati
vité du prophète, notamment au cours de la
cérémonie de Hediya où ont lieu la remise
des cadeaux des tribus au sultan. Voici ce
qu’écrit â ce sujet notre confrère :
Au moment de passer devant les rangs
des Beni-Hassen, Abdel Aziz fit saisir quatre
de leurs chefs et leur tint le langage sui
vant : -Ti
lt Dans trois jours, j’enverrai une mahalla
à Fez ; elle traversera votre territoire et vous
l’escorterez jusqu’aux confins des Cheraga.
Vos caïds me serviront d’otages et répondront
sur leur tête de votre conduite ».
Cette arrestation sensationnelle fit grand
bruit. On n’a rien vu de semblable depuis la
mort du grand vizir Si Ahmed ben Mousa. La
nouvelle de cette mesure, colportée ù Fez et
dans tout le Maroc produira un excellent ef
fet. Les caïds comprendront enfin que le sul
tan est leur maître et qu’il est décidé â les
châtier s’ils ne se conduisent pas bien.
Après les Beni-Hassen, les Guerouan furent
présentés au sultan. Ce sont également des
gens extrêmement peu sûrs et turbulents
aussi. Craignant qu’il leur advint ce qui était
arrivé à leurs voisins ils se pressèrent tous
autour de Moulai Abdel Aziz, baisant les
pans cfe son burnous, ses babouches, ses
étriers, embrassant ses jambes, son cheval.
Les mokhazénis voulurent les chasser à coups
de bâton, mais le sultan leur ordonna de
laisser faire et du haut de son cheval il bé
nit la horde grouillante de sauvages bé
douins qui s’agitait autour de lui.
AUTOUR DES EVENEMENTS
Erraisoufi aurait été assassiné
TANGER. — On annonce qu’Erraisouli a été
assassiné. L’ex-chef de brigands est tombé
clans un guet-apens organisé par les Lekmès.
Ceux-ci l’avaient invité à venir assister aux
réjouissances de la tribu à l’occasion de la
fête du Mouloud. Ils postèrent deux groupes
armés sur les routes qu’Erraisouli pouvait
prendre au retour. Au moment où il passait,
pendant la nuit, dans les environs de Taze-
rout, un groupe placé en embuscade l’assail
lit à coups de fusil et Erraisouii tomba frappé
d’une balle.
Dans la presse française. — Un article du
« Temps »
PARIS. — Dans son bulletin de l’étranger, le
Temps commente les nouvelles qui viennent
d’arriver du Maroc et qui nous apprennent à
la fois le : départ de Moulai Hafid sur Fez et
Meknès et la décision prise par Abdel Aziz de
retenir encore à Rabat sa mahalla. C’est pour
notre confrère une nouvelle occasion d’expri
mer son regret que les circonstances ne nous
aient pas permis de porter à Moulai Hafid un
coup décisif pendant qu’il était à notre portée.
« Nous ne reviendrons pas aujourd’hui, dit-
il, sur les raisons qui retinrent le gouverne
ment. Elles sont mauvaises, selon nous, mais
nulle faute n’était plus aisée à prévoir. La
neutralité n’est qu’une duperie.
Notre confrère fait remarquer en outre que
toutes les fois que Moulai Hafid remue, on
sent au loin la répercussion de ses mouve
ments ; témoins les troubles de Fez et les sé
vices dont ont été victimes les agents de la
poste française. Qu’on le veuille ou non, nous
ne pourrons accomplir au Maroc l’œuvre que
nous imposent nos intérêts vitaux et que l’Eu
rope nous a confiée, qu’en brisant la résistan
ce dont Moulai Hafid est l’âme contre l’Europe
et contre la France. Il ne s’gait pas, comme
on Ta dit, de se faire les champions d’Abdel
Aziz par un zèle désintéressé. Nous sommes
liés à lui par une solidarité juridique et poli
tique et c’est pour notre bien que nous devons
le soutenir. En cédant au souci de neutralité
exprimé au Paîais-Bouibon, nous avons pris
parti contre nous-mêmes.
La conclusion de notre confrère est qu’il im
porte dès maintenant de se rendre compte
que notre attitude ne dépend plus désormais
de notre volonté, mais des mouvements de
Moulai Hafid.
En Allemagne. — Le Livre Blanc sur le Maroc
BERLIN. — Le Livre Blanc sur le Maroc pa
raîtra dans huit ou dix jours. Ce recueil re
montera jusqu’en 1906 et touchera aux affai
res les plus diverses qui se sont produites, de
puis cette époque, dans l’affaire marocaine.
Le nouveau Livre Blanc ne suivra pas l’ordre
chronologique et les documents ne seront pas
classés par dates mais groupés d’après les
questions auxquelles ils se rapportent.
L’AEROSTATION
Un nouveau dirigeable allemand
— La courte Zeppelin a construit
m .OjSjM arèlrss &$£
qui sera actionné par 3 moteurs de 140 che
vaux chacun. Chacun de ces moteurs pèse 2
kilog. par cheval. Le rayon d’action est éva
lué à 2.300 kilomètres, et sa vitesse calculée à
75 kilomètres à l’heure. Le nouveau ballon se
ra muni d’une installation complète de télé
graphie sans fil. Il coûtera 500.000 francs.
DANS L'EXTRÊME-SUD ORANA1S
La marche de la colonne Vigy. — Bss forces
ennemies se rassemblent
Oran, le 27 avril.
Dans la nuit du 2G au 27, à El-Amhadj, à 90
kilomètres de Colomb-Béchar, où ©e trouve ac
tuellement la colonne Vigy, nos avant-postes
ont essuyé plusieurs coups de feu. Personne
n’a été atteint. Le marabout Chérif ben Has-
sem est toujours dans cette région, avec une
forte harka. Il attend (le nouveaux renforts
pour nous attaquer à nouveau par une nuit
obscure ou un fort siroco. Il reçoit continuel
lement des contingents.
D’après des bruits indigènes, et nous don
nons ces renseignements sous réserves, plu
sieurs rezzou ou djiouch seraient signalés sur
notre territoire. La harka du Tafilalet aurait
l’intention de passer par la Zousfana pour
venir attaquer nos postes.
Un train spécial a amené hier soir une com
pagnie du 1 er tirailleurs, capitaine Seguy-Vil-
levaleix, à l’effectif de 170 hommes.
Le colonel Ben Daoud est parti hier matin
avec son fils pour rejoindre la colonne h El-
Amhadj .
Mcri d’un scus-officicr blessé à Menabba
Mascara, 27 avril.
Le sergent de tirailleurs Laroze, un des
blessés du combat de Menabba, est décédé à
l’hôpita] militaire de Mascara. Le maire est
allé ce matin déposer sur le cercueil une cou
ronne en son nom et au nom de la municipa
lité.
L’Exposition de Londres
La section française. —■ Avant l’inauguration
LONDRES. — On annonce officiellement que
le prince et la princesse de Galles présideront
l’inauguration ‘de l’exposition franco-britan
nique de Londres le 11 mai prochain. L’ouver
ture de la section française des beaux-arts a
été reculée jusqu’au 26'pour qu’elle coïncide
avec la visite de rexposition par le roi
Edouard et M. Fallières.
Les préparatifs d’inauguration sont poussés
avec la plus grande activité, mais le program
me des fêtes qui seront données à cette occa
sion n’est pas encore arrêté.
M. Cruppi inaugurera en personne la sous-
section placée sous son patronage. Il arrivera
à Londres le 7 et présidera le banquet annuel
de la Chambre de commerce française de Lon-
effies. Quelques jours plus tard, il assistera au
banquet que donneront en son honneur le duc
d’Argyll et ses collègues du comité d’organi
sation.
On espérait que le président et une déléga
tion du Conseil municipal de Paris assiste
raient à l’inauguration du pavillon de la ville
de Paris, mais"la date fixée rend la chose im
possible en raison des élections et des pre
mières séances du Conseil qui auront lieu vers
le 11 mgi. M Lefèvre a écrit dans ce sens à la
corporation do la cité de Westminster qui or
ganisait déjà des fêtes en leur honneur.
LES FAUX BILLETS DE BANQUE
L’instruction continue. — Deux perquisitions
PARIS. — Sur commission rogatoire de Mar
seille, M. Mouton, juge d’instruction à Pon
toise, s’est transporté à Enghien-les-Bains.
Accompagné d’un inspecteur de la sûreté, il
s’est rendu, au domicile de Mme Jeanne Besan
çon, habitant, 19, boulevard d’Argenteuil.
C’est l’ancienne amie de la comtesse Marchetti
et celle-ci lui avait écrit déjà d’avoir à faire
disparaître tous les papiers et toutes les let
tres. La perquisition faite n’a amené la sai
sie que de quelques cartes postales, ainsi,
que d’une correspondance qu’on dit être sans
intérêt.
M. Flory, juge d’instruction, a, de son côté,
opéré une descente chez Mme Clémence Por
tier, habitant, 14, rue Copernic, ancienne do
mestique au service d’un capitaine de l’armée
italienne lorsqu’elle habitait Paris, avenue
Mac-Mahon. Une correspondance assez im
portante a été saisie et placée sous scellés par
le magistrat qui l’a fait parvenir à M. Cavail-
lon, juge d’instruction de Marseille. On y a,
d’autre part, expédié plusieurs caisses volu
mineuses contenant toutes les pièces recueil
lies au cours de l’instruction menée _ à En-
ghien, tant à l’hôtel du Trocadéro qu’au do
micile de Marchinetti.
Marchineîti parle
L’ancien représentant de commerce est tou
jours alité, et sous la surveillance des agents
qui le gardent avec vigilance. Marchinetti,
après avoir déclaré qu’il ne comprenait pas
pourquoi il avait été arrêté, vient de revenir
sur sa première déclaration et a fait au com
missaire de la sûreté générale d’importan
tes déclarations, au cours desquelles il a re
connu avoir fait à Marseille plusieurs voya
ges pour se mettre en rapport sur l’instiga
tion de la comtesse, avec Rimbaud, l’individu
arrêté à Marseille, et qui était charge de la
fabrication de la fausse monnaie. D autre
part, il raconte comment il avait été mis au
courant de l’émission faite il y a environ deux
ans de 60.000 francs de billets de banque
faux qui ont tous été écoulés dans diverses
capitales d’Europe. En possession de ces très
intéressantes révélations, la sûreté poursuit
son enquête qui pourrait bien aboutir a cle
nouvelles arrestations.
La comtesse Marchetti au dépôt
La comtesse Marchetti, qui sera sous peu
transférée à Marseille, est arrivée à Paris. Elle
a été 'aussitôt envoyée au dépôt.
Un transport judiciaire
MM. Flory, juge d’instruction, a quitté cet
après-midi le palais de justice avec son gref
fier et deux agents de la sûreté, pour effec-
tuer un transport judiciaire. La deinarcne du
juge se rapporte à l’affaire des faux-mon-
nayeurs et à l’arrestation du comte et de la
comtesse Marchetti
La collision du « Gladiaior » et du (( St-Paul »
Il y a trente victimes
PORTSMOUTH. — Le « Gladiator »_est com
plètement sur le flanc ; une de ses helices est
hors de l’eau. , ,
Le « Saint-Paul » doit entrer en cale au
jourd’hui. Le courrier « Saint-Paul » sera pris
par un transatlantique allemand faisant es
cale à Southampton. ,
On annonce officiellement que le nombre
des morts dans la collision du croiseur an
glais « Gladiator » avec le transatlantique
« Saint-Paul » est de trente.
DNION DES SOC IÉTÉS DE GYMNASTIQUE
Le 70° Congrès et ia 34 3 Fête fédérale auront
lieu à Troyes en juin
TROYES. — Le 70® Congrès de l’Union des
Sociétés de gymnastique de France se^tiendra
à Troyes, le samedi, 6 juin, sous la présidence
de M. Charles Cazalet. Il sera suivi de la cé
lébration de la 34® fête fédérale, le dimanche
de la Pentecôte, 7 juin, sous la présidence du
général Picquart, et le lundi, 8, M. Famères
viendra lui-même de Paris présider la distri
bution des récompenses.
De très nombreuses Sociétés françaises par-
t-mperoat à la fête qui se tsrmiBTra pal* Bue
n, stærik à BsiaiSi
Les Obsèques
de sir Campbell Dannenuâmi
Les journaux anglais apprécient hautement
la présence du président du Conseil aux
obsèques de leur ex-premier ministre
LONDRES. — La nouvelle que M. Clemen
ceau, président du Conseil des ministres fran
çais, est venu assister aux obsèques de sir H.
Campbell Bannermann, premier ministre li
béral anglais, a produit la meilleure impres
sion à Londres. On se montre partout très tou
ché de cette attention du gouvernement fran
çais qui rend ainsi un éclatant hommage à la
mémoire de l’homme d’Etat qui aimait beau
coup la France et les français et qui se distin
guait par l’intérêt particulier qu’il manifestait
toujours pour les choses de France.
Dès son arrivée à Londres, M. Clemenceau,
accompagné de M. Geoffray, s’est rendu immé
diatement à l’ambassade où ils demeureront
pendant son séjour à Londres. Après avoir as
sisté aux funérailles de sir Henry Campbell
Bannermann, M. Clemenceau déjeunera avec
sir Edward Grey, ministre des affaires étran
gères d’Angleterre, au Càrlton-Ciub, mais ce
déjeuner n’aura aucun caractère officiel. Il est
presque certain que M. Asquith donnera un
dîner ou un déjeuner en l’honneur du prési
dent du Conseil avant son départ pour Paris
qui est fixé à mercredi.
Le Times écrit à propos de la visite de M.
Clemenceau :
— Nous croyons que pareille visite est sans
précédent dans notre longue histoire et nous
sommes certains qu’elle sera profondément
appréciée par toutes les classes et tous les par
tis cle notre nation. C’est une inspiration heu
reuse qui a amené le chef du gouvernement
français à venir à Londres pour se joindre à
nous pour payer un dernier tribut de respect
et d’attachement à l’homme d’Etat que nous
avons perdu.
Le Standard dit également T
— C’est- avec un sentiment, de vive satisfac
tion qu’on a reçu en Angleterre la nouvelle
tfue le président du Conseil français assisterai
aux obsèques de sir I-I C. Bannermann. Il n’est
pas besoin, bien entendu, d’actes cérémonieux
pour cimenter la bonne entente entre les deux
nations, mais les manifestations de sympathie
françaises à cette occasion ne sont pas moins
significatives que celle du mois prochain où
Ton verra à Londres le président de la Répu
blique Française et le roi Edouard.
Du Daily Express :
-- La présence cle M. Clemenceau aux funé
railles de sir H. C. Bannermann est un hom
mage gracieux rendu à la fois à l’homme
d’Etat décédé et à l’Angleterre que les anglais
aprécieront très profondément. L’entente cor
diale devient plus sincère tous les ans et cette
visite fortifiera le sentiment d’amitié existant
entre les deux pays.
Du Daily Chronicle :
— La présence du président du Conseil fran
çais à i'abhaye de Westminster constituera
aujourd’hui un hommage impressionnant à la
mémoire de sir H. C. Bannermann. Après son
propre pays, c’est la France qui était le pays
préféré du défunt homme cTEtat.
La cérémonie à l’abbaye de Westminster, i —
Le corps est dirigé sur Belmont où
aura lieu PinhutnaiiGn
LONDRES. — Les obsèques de Sir Henry
Campbell Bannermann, ancien premier mi
nistre d’Angleterre, ont été célébrées à l’ab
baye de Westminster, au milieu d’une affluen
ce énorme.
Une foule considérable se pressait sur le
parcours du cortège funèbre et les abords cle
l’abbaye étaient littéralement noirs de monde.
Tous les drapeaux étaient en berne sur les
édifices publics.
Le cercueil, placé sur un corbillard attelé
de quatre chevaux, c* quitté Downing Street
à midi moins 20 ; il était précédé de trois lan
daus remplis de couronnes et de fleurs.
M. Clemenceau avait offert une magnifique
couronne d’orchidées drapée dans les couleurs
françaises.
Les cordons du poêle étaient tenus par 1 ar
chevêque de Cantorbéry, le duc de Fife, lé
premier ministre, le lord chancelier, le speac-
ker de la Chambre des communes, le marquis
de Ripon, M. John Morley, lord Tweedmouth,
lord Aberdeen, lorcl John Sinclair et M. Birt,
ces trois derniers membres du parlement.
Six voilures, dans lesquelles avaient pris
place la famille du défunt suivaient le cor
tège.
Le service funèbre a commencé à midi pré
cis. On remarquait dans l’assistance le prince
do Galles, représentant le roi et la famille
royale ; tous les membres du cabinet ; M. Cle
menceau, président du conseil des ministres
de France, accompagné de M. Geoffray, con
seiller de l’ambassade cle France, représen
tant le Président de la République française
et le gouvernement français ; tous les ambas
sadeurs et ministres présents à Londres.
La C!#:imbre des lords était représentée par
une vingtaine de pairs d’Angleterre et la
Chambre des communes par un grand nom
bre de ses membres ; l’armée, la marine et les
colonies étaient aussi représentées.
Devant l’autel des sièges avaient été réser
vés à la famille et aux amis intimes du dé
funt.
La partie musicale a été executee par les
chœurs de l’abbaye.
A l’issue de la cérémonie, le cortège funè
bre s’est rendu à la gare d’Euston, cl’où le cer
cueil sera dirigé sur Belmont, en Ecosse, où
le défunt possédait de magnifiques domaines
et où il sera inhumé dans le caveau où re
pose déjà lady Campbell Bannermann.
Le prince do Galles, M. Clemenceau et plu
sieurs collègues et amis du défunt ont accom
pagné le cercueil jusqu’à la gare.
Après les funérailles, M. Clemenceau a as
sisté à un lunch offert par Sir Edward Grey.
LONDRES. — M. Clemenceau, qui a déjeuné
avec M. Grey, ministre des affaires étrangè
res, a fait différentes visites cet après-midi ;
il quittera Londres soit demain, soit après-
demain.
A la Chambre des Communes
A la Chambre des Communes, le premier
ministre a fait l’éloge de sir Campbell Banne_r-
mann qui, dit-il, aimait passionnément la
M. Acker Douglas, au nom de l opposition,
a déclaré que les adversaires politiques de sa
Campbell Bannermann déplorent sa perte tout
aussi vivement que ses partisans. .
M. O’Connor, au nom du parti irlandais, a
déclaré que la mort de sir H.-C. Bannermann
constitue une des épreuves les plus cruelles
qui aient frappé l’Irlande.
La séance a été ensuite levee en signe cle
deuil.
LES VlÿtHPÊSl'VARIÉES
1148 circonscription et chargé par intérim
' d’une partie do la 12° (Commercy et Pont-suv-
Meuse), est frappé de six mois de suspen
sion.
L’instruction ouverte contre Salmon Caïn;
fournisseur du 154°, aurait établi que l’inculpé
estampillait la viande destinée à la troupe
avec le cachet de vérification que le vétéri
naire Ravenet laissait d’habitude à la tuerie
de Pont-sur-Meuse.
L’affaire du boucher Edmond Ilanen, dé
Saint-Mihiel et de son commis Delatte, doit
venir demain, mardi, devant le tribunal cor
rectionnel de cette ville. On prête aux inculpés
l’intentiop de faire défaut.
EN AUTR ICHE- HONGRIE
Le jubilé do François-Joseph. — La visite des
princes allemands
VIENNE. —- Le docteur Lueger, bourgmestre
de Vienne, a lancé un appel invitant la popu
lation de la capitale à pavoiser et à illuminer
ses maisons à l’occasion de la prochaine visite
des prince confédérés allemands venant pré
senter leurs hommages à l’empereur François-
Joseph pour son jubilé.
Le programme des fêtes données à l’occasion
de cette visite des souverains allemands est
très brillant. Il y aura une sérénade à laquelle
prendront part 500 chanteurs, mais les Socié
tés cle chant tchèques ne prendront pas part
aux fêtes jubilaires.
L’empereur Guillaume et les princes confé
dérés arriveront à. Vienne accompagnés cto
nombreux dignitaires civils ou militaires»
EN ALLEMAGNE
La visite des étudiants français. — Dans lÿ
presse allemande
BERLIN. — Le Deutsche Tagea Zeitmig écrit
à propos de la visite des étudiants français :
_— Un accueil aimable, un bon déjeuner, une
réunion d’étudiants, un désir cordial et atten
tif de faire voire aux français ce qui méritait
d’être vu. Voilà ce qu’il eut fallu. La façon
dont on a traité les hôtes français ne ressemble
pas à l’hospitalité qui se pratique dans lest
bonnes familles, mais plutôt à la gloriole dé
ployée par les parvenus ; elle prouve un man
que de savoir vivre national et de tact interna
tional, unç absence de goût e't de style qui ne
peut que nuire au but poursuivi. Et ceci est
pénible à la nation tout entière. Il faut en fh
nir avec cette sorte de politique de rapproche
ment et il faut en finir aujourd’hui plutôt que
demain. Les étudiants français ont été, malgré
tout, admirablement accueillis à Potsdam et;
l’accueil qui leur a été fait a été vraiment
d’une cordialité charmante.
L’ambassadeur d’Allemagne à Madrid
M. cle Radovitz, ambassadeur d’Allemagne à
Madrid, qui devait prendre sa retraite cet été,
aurait consenti à rester encore quelque temps
à son poste. Sa succession, qui fut promise,
dit-on, à M. de Tattenbach, est donc ajournée.
Les scandales allemands. — L’affaire de Har«
tien reprendra
Le parquet de Berlin a envoyé à Munich des
commissions rogatoires pour Interroger une
série de témoins qui auraient eu autrefois des
rapport© immoraux avec lé prince cVEulen-
bourg. Le pêcheur Ernst, du lac de Stârnberg,
qui obtint comme on sait un prêt de 12.060
marks de la mère du prince d'Eulenbourg, a
déclaré, en effet, qu’il n’était pas seul à avoir
subi autrefois les passions du’ prince.
Un certain nombre d’organes démocrates de.
mandent si le prince d’Eulenbourg sera arrêté:
Dans le cas où les présomptions le concer
nant se confirmeraient, des poursuites seront
intentées contre le président du premier trri
founal qui jugea l’affaire de Moltke-Harden.
On l’accuse de s’être laissé corrompre.
Les journaux du soir annoncent que le com
te d’Eulenbourg a fait parvenir au parquet
de Berlin une lettre maintenant les dépositions,
récentes faites sous serment.
Les viandes saisies. — Le rapport de l’expert
Kling
PARIS. — M. Kling, l’expert désigné par le
parquet pour examiner les viandes saisies au
cours des prélèvements faits dans divers coips
de troupe, est venu annoncer cet après-midi
à M. Le Poittevin, juge d’instruction, qu fi se
rait en mesure de lui remettre son rapport
avant huit jours.
Dans l’Est. — Mesures administratives et pour
suites judiciaires
BAR-LE-DUC. — Le préfet de la Meuse a
pris un arrêté aux termes duquel, M. Laurent,
vétérinaire départemental et vétérinaire sani
taire de la 3 e circonscription (Bar-le-Duc), est
frappé d’une peine de quatre mois de suspen
sion do ses doubles fonctions ; M. Adnot, qui
était également vétérinaire sanitaire de la 3*
eifconscriotion, est frappé de deux moi» de la
m,ême peine j St et vétériaalre Os la
Voyages de Souverains
Les souverains anglais à Stockholm
STOCKHOLM. — Un dîner de gala a ét£
offert au château royal en l’honneur du roi et
de la reine d’Angletèrre.
A l’issue du dîner, les deux monarques ont
échangé des toasts cordiaux.
Le roi Gustave, rappelant que c’est la pre
mière fois que la capitale suédoise souhaite
la bienvenue au souverain britannique, a ex
primé l’espoir que l’accord relatif à la mer du
Nord, dont le but est de consolider encore la
paix en Europe, contribuera à développer da
vantage et à affimer les bonnes relations d’a
mitié entre la nation anglaise et le peuple sué
dois.
Le roi Edouard a remercié son hôte de la ré
ception cordiale qui lui a été réservée et a rap
pelé la visite qu’il fit à Stockholm il y a 54
ans. II s’est déclaré aussi convaincu que l’ac
cord qui vient d’être conclu contribuera au
développement pacifique des deux pays, ainsi
qu’au maintien de la paix. Le roi’a terminé
en exprimant ses regrets au sujet cle l’absen
ce de la reine et de la brièveté de sa visite.
Le départ îles reines des marchés
MADRID. — Les reines des marchés pari
siens sont parties pour Paris à 8 h. 45. Elles
s’arrêteront quelques heures à Burgos et visi
teront la ville.
A la gare, les membres du comité de Madrid
ont pris congé des reines. La musique a joué
la « Marseillaise ».
Au départ du train, les reines ont été accla
mées par une foule nombreuse.
Les infants d’Espagne à Madrid
Les infants Fernand et Marie-Thérèse sont
arrivés par le sud-express. Ils ont été reçus
à ia gare par le roi et toute sa famille.
AU PORTUGAL
La tragédie de Lisbonne. — Les résultats de
t’enquête ne seront pas publiés
LISBONNE. — On annonce que les autorités
ont décidé définitivement de no pas publier
les résultats de l’enquête sur l’assassinat du
roi dom Carlos et du prince héritier.
Les journaux expriment leur surprise d’une
pareille décision et l'attribuent à la découverte
faite au cours de l’enquête, que de nombreux
hommes politiques très en vue se trouvaient
impliqués dans le drame.
Le congrès républicain
LISBONNE. — Le oongrès républicain a re
fusé d’accepter la démission collective des
membres de son comité directeur, le presiden./
compris II a voté une motion déclarant que
le parti républicain n’a transigé avec aucun
parti monarchique en ce qui concerne la poli-
tiQue générale. Une exception ne sera laite
que pour les questions administrativ es. Lft
congrès est clos.
EN ""RUSSIE
La misère dans les provinces
LONDRES. — Une dépêche de Moscou dit
que, dans le gouvernement de Hazan,^es s
fants sont sans vêtement. Des milliers dem
tre eux sont absolument nus. c m oiensK
Les nouvelles du gou^^^ïentabto
ont également un caractère lameniamc.
Pour le 1 ar mai
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