Le lotus sacré
Décrit dès l’Antiquité, le lotus sacré (Nelumbo nucifera) est présent dans de nombreuses mythologies qui lui attribuent de multiples vertus.
Le lotus sacré, qui appartient à la famille des Nélumbonacées, est également appelé lotus d'Orient, lotus des Indes ou fève d'Égypte; originaire des régions chaudes du globe, il est particulièrement répandu en Inde, en Chine et au Vietnam. Les fleurs de lotus comptent approximativement vingt pétales de couleur rose ou blanche, parfois légèrement jaune ou bleue. Dans la tradition orientale, son bourgeon symbolise les possibilités infinies de l'homme tandis que sa fleur ouverte est associée à l’image de la cosmogonie. Les feuilles de lotus, hydrophobes, ont donné leur nom à l’ « effet lotus » : les gouttes d’eau glissent sur la feuille sans la mouiller en créant des billes qui ressemblent aux perles liquides. Celles-ci assurent le nettoyage des feuilles en enlevant les particules de poussière accumulées et améliorent ainsi le processus de photosynthèse. Pour ne pas confondre lotus et nénuphar, il est utile de savoir que les feuilles et les fleurs du premier s’élèvent plus haut que celles du second, qui flottent sur l’eau.
Cette plante aquatique unique occupe une place centrale dans la mythologie et la spiritualité orientales. Dans le bouddhisme, le lotus est un symbole traditionnel de pureté : il naît dans une eau boueuse, mais sa fleur reste propre, immaculée. Bouddha est ainsi souvent représenté assis sur un trône de lotus.
Buddha assis. Dessin. Encre foncée, 1 f. Pap. beige clair, 46,2 x 32 cm.
L’empreinte culturelle et philosophique du lotus se retrouve également dans l’architecture et l’ornement des temples. La pagode au pilier unique d’Hanoi (Vietnam) en est un bon exemple. Selon la légende, elle a été construite en 1049 par le roi Ly Thai Tong pour remercier la Déesse de la miséricorde de lui avoir donné un fils.
Fleur nationale du Vietnam et de l’Inde, le lotus, entièrement comestible, est également présent dans la cuisine et la médecine des deux pays. La cuisine vietnamienne compte ainsi plusieurs plats à base de lotus, dont les étamines contiennent des substances aromatiques utilisées pour le thé.
Du côté de la culture occidentale, Homère, dans le livre 9 de l'Odyssée, raconte l’histoire des lotophages ou mangeurs de lotus, qui ont également inspiré le poème The Lotos-Eaters par Alfred Lord Tennyson. Le compositeur Henri Arène lui a dédié en 1923 son œuvre Fleur de lotus : tango pour piano et un festival lui est consacré chaque été dans les Jardins des Martels à Giroussens, en l’honneur de sa floraison.
Henri Arène, Fleur de lotus : tango pour piano, 1923
Pour aller plus loin
Le lotus dans le Jardin des Plantes.
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