La capucine
La capucine attire l’œil avec ses fleurs d’un beau rouge orangé. Elle attire aussi les pucerons, ce qui permet au reste du jardin d’échapper à ces insectes.
La plus connue des capucines est la grande capucine (Tropaeolum majus). Elle appartient au genre Tropaeolum qui comprend aussi la petite capucine (Tropaeolum minus), la capucine des Canaries (Tropaeolum peregrinum) aux fleurs jaunes, et la capucine tubéreuse (Tropaeolum tuberosum) dont le tubercule est comestible. La grande capucine porte aussi les noms de cresson des Indes, cresson du Mexique, cresson du Pérou ou fleur d’amour, qui indiquent bien son origine américaine. Le nom du genre vient du grec « tropaïon » (trophée) car sa feuille ressemble à un bouclier et sa fleur à un casque, objets composant des trophées d’armes. Le nom capucine rappelle une capuche de capucin, religieux lui-même dénommé d’après la capuche portée par les membres de cet ordre. Capucine désigne aussi une couleur : un rouge orangé.
Maurice Pillard Verneuil, Etude de la plante, Paris, 1903
Vivace en Amérique, la capucine est annuelle ou bisannuelle en France. Ses tiges rameuses, cylindriques, et succulentes peuvent atteindre un mètre de haut et portent des feuilles arrondies. Ses grandes fleurs solitaires, de couleur jaune-orangé, comptent cinq pétales et, à l’arrière, un éperon floral où est sécrété le nectar. En Amérique, les colibris peuvent l’atteindre ; en Europe, quand les bourdons ne le peuvent, ils n’hésitent pas à pratiquer le vol de nectar en perçant l’éperon. La floraison s’étend de l’été aux premières gelées.
Les différentes espèces de capucine ont mis trois siècles à traverser l’Atlantique. En Amérique, la capucine sert à la fois de médicament et d’aliment en Amérique : au Chili, les tubercules étaient exposés au soleil pour perdre leur âcreté. Louis XIV aurait offert un bouquet de capucines à madame de Maintenon. La fille du botaniste Linné déclarait avoir vu les fleurs de capucine lancer des éclairs phosphorescents.
Georges Auriol, [Capucines], ca. 1890
La plante soigne rhume et bronchite, désinfecte de petites blessures, et est riche en vitamine C. Jeunes fleurs et feuilles accompagnent une salade plus douce. Ses fruits encore verts et boutons floraux se préparent au vinaigre comme les boutons de fleurs de violettes ou les câpres.
Dans les jardins, elle attire les pucerons, ce qui permet au reste du jardin de leur échapper. Les insectes pollinisateurs l’apprécient aussi. Les horticulteurs ont multiplié les variétés dans un but ornemental : naine, elle couvre bordures et massifs ; grimpante, elle escalade clôtures et treillages. Ses formes simples, doubles ou panachées prennent toute la gamme des couleurs entre le blanc et le rouge. Une plante bien attirante : les insectes précités ne vous démentiront pas.
Grandville, Les fleurs animées, Paris, 1847
Pour aller plus loin
Croquez d’autres fleurs comestibles dans la sélection Botanique du parcours Gallica La Nature en images.
Commentaires
Vos publications
Vos articles sont de petits bijoux, un petit bonheur quotidien… Merci !!!!
Ajouter un commentaire