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La viorne lantane

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3 avril 2023

Plante ornementale, la viorne lantane a également été utilisée pour faire des liens,  de la glu… ou se teindre les cheveux.

Charles-Louis Gatin, Les arbres, arbustes et arbrisseaux forestiers, Paris, 1932

La viorne lantane (Viburnum lantana) a longtemps été classée dans la famille des Caprifoliacées avec le chèvrefeuille avant de l’être aujourd’hui dans celle des Viburnacées ou des Adoxacées avec le sureau. Le genre Viburnum compte aussi d’autres viornes comme la viorne obier (Viburnum opulus) ou la viorne tin (Viburnum tinus). Son nom latin rappelle son utilisation comme lien en vannerie. La viorne lantane est également appelée viorne mancienne, cochène, bourdaine blanche, crève-chien, etc.

Jean Bourdichon, Horae ad usum Romanum, dites Grandes Heures d’Anne de Bretagne, 1503-1508

Elle se présente sous la forme d’un arbuste de quelques mètres de hauteur. Ses rameaux flexibles sont recouverts de poils qui deviennent gris avec l’âge. Son bois, clair et homogène, présente un grain très fin. Ses grandes feuilles ovales prennent une couleur rouge brique en automne. Les fleurs blanches, regroupée en gros bouquets odorants, fleurissent en mai-juin pour donner des fruits rouges aplatis qui noircissent par la suite. Commune en France, la viorne lantane apprécie les sols frais, à mi-ombre, et se plaît dans les haies ou les collines.

R. Siélain, Atlas de poche des plantes des champs, des prairies et des bois, à l’usage des promeneurs et des excursionnistes, Paris, 1911

Elle a été utilisée pour les affections encombrant les poumons comme l’asthme ou la bronchite. Ses fruits bien mûrs parfument vins ou liqueurs en Scandinavie ; secs, ils sont bus en tisane. Ils sont aussi consommés par les oiseaux (fauvette, merle, geai) et les mammifères (blaireau, renard). Les oiseleurs récupéraient l’écorce de la racine pour fabriquer de la glu. La souplesse de ses branches permet leur usage en vannerie et en corderie pour faire des liens très solides. Ces mêmes branches ont également servi à teindre la laine en jaune pâle, tandis que les fruits donnaient une couleur jaune rougeâtre. Les feuilles ont, quant à elles,  donné une teinture noire pour les cheveux. La viorne entre enfin dans les arbustes d’ornement employés dans les haies comme d’autres espèces aux fruits rouges.

Pierre Bulliard, Flora Parisiensis ou Description et figures des plantes qui croissent aux environs de Paris, tome second, Paris, 1777

Pour aller plus loin

Retrouvez d’autres plantes tinctoriales dans la sélection Botanique du parcours Gallica La Nature en images, ainsi dans le parcours Textile.

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