Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1878-05-18
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
ÉDITION DE PARIS.
mmi 18 ni
SAMEDI 18 MM
1878.
ON S'ABONNE
me des Prëtres-Saint-Germain-l'Auxerrois, 17.
PRIX BB E/ABON1VEBBB1VI'
Un an. Six mois. Trois mon-
Départemens. 80 tr. 40 fr. 20 fr.
Paris 72 fr. 36 fr. 18 fr.
Les abonnemens partent des i" et 16 à*
chaque mois.
j^^HH EE^BS HB^h ^Sl KB^H ^^h^ vS&hI ^^h^B HH1H m I^h^I ^^H ^BSS il s i ^QE^fl& H^^R ^H hHH %l è h^^m h^ Vh^h 9h^h v 'KKBêl
POLITIQUES ET LITTÉRAIRES
t 'ON S'ABONNE
en Belgique, en Italie,
dans le Luxembourg, en Turquie,
an Suisse, en Syrie, en Roumanie et dans le*
régences du Maroc et de la Tunisie
eh Chine et au Japon,
r»u moyen d'une valeur payable à Paris ou d«
»andats-poste, soit internationaux, soit françaS*
4 en Allemagne, en Autriche, en Russi», .r'
et dans tous les pays du Nord
chez tous les, directeurs de postes;
et dans tous les autres pays,
pu l'eavoi d'une -valeur payable a Paris. `
Parla, on numéro ~a eent.
Bépartemcn», no nnanéro. 96 eent.
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bliothèques des tares de chemins de fer belges,
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Les annonces sont reçues
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̃ 8, place de SfBoutse,
ct'su bureau duJOBStKAii} l
elîesdoiTCEt toujours S tre agréées par ia rédacUoa.
PARIS
VENDREDI 17 MAI
Une dépêche, adressée de Saint-Pé-
tersbourg à l'agence Havas présente
sous ua jour très optimiste les négo-
ciations dont le comte Schouvaloff est
l'intermédiaire. Si la dépêche est tout à
fait exacte, si elle n'est pas seulement le
reflet d'un de ces éclairs qui traversent
pour un moment le ciel diplomatique, si
elle révèle enfin toute la vérité sur
la situation, on peut regarder sinon
comme certain, au moins comme vrai-
semblable, un dénoûment pacifique.
Nous avons rapporté il y a quelques
jours les informations des journaux
étrangers sur la mission du comte
Schouvaloff. Le3 observations de l'An-
gleterre sur le traité, de San-Stefano
portent, dit-on sur cinq points sur
les chrétiens d'Orient et sur la ma-
nière d'assurer leur liberté; sur les
frontières de la Bulgarie sur l'in-
demnité de guerre; sur les frontières
turco-russes en Asie; enfin, sur la
rétrocession de la Bessarabie. Pour
ce qui concerne les chrétiens d'Orient,
l'Angleterre, on le sait, ne leur est pas
moins favorable que la Russie, et sa sol-
licitude s'étend même sur toutes les
races et toutes les nationalités. Pour
ce qui est des frontières de la Bulgarie et
des frontières asiatiques la Russie se
montrerait disposée à faire des concessions.
Elle admettrait aussi la discussion sur l'in-
demnité de guerre. Reste la question de
la Bessarabie, sur laquelle la dépê-
che de Saint-Pétersbourg est malheureu-
sement muette. Ce silence fait craindre
que la Russie ne s'obstine dans ses pré-
tentions, et que le czar ne persiste à re-
garder la rétrocession de la Bessarabie
comme une affaire personnelle et qui se
rattache à ses sentimens pour la mémoire
de son père. Quoi qu'il en soit, nous avons
dû signaler la dépêche de l'agence Havas
comme un symptôme de détente. Malheu-
reusement, les jours, en diplomatie,.se sui-
vent et ne se ressemblent pas, et il faut at-
tendre encore pour savoir si les inten-
tions plus conciliantes que l'on montre des
deux côtés seront assez sincères et assez
fortes pour triompher des difficultés de la
négociation.,
On annonce de Pesth que la Cham-
bre des Députés a adopté le projet
relatif au crédit de 60 millions de
florins demandé par le gouvernement.
L'extrême gauche seule a voté con-
tre. On devait s'attendre à ce vote;
mais ce qui mérite une attention parti-
culière, ce sont les débats qui l'ont pré-
cédé. Nous ayons dû constater plus d'une
fois les fluctuations, les perplexités, les
contradictions de la politique austro-hon-
groise; et si nous les avons reprochées
parfois au comte Andrassy, nous .avons
toujours eu la justice de reconnaître les
embarras de sa situation. La politique au-
trichienne, si l'on s'en rapporte aux dé-
clarations faites à Vienne par le prince
Auerëperg, à Pesth par M. Tisza, s'est en-
fin dégagée de ces hésitations, pour pren-
dre un caractère fixe et nettement déter-
miné; C'est l£ un fait important et qui
mérite d'être exposé avec quelques dé-
taila.
tails.
la politique de l'Autriche a été en
butte à une tentation que nous avons
souvent signalée, et savoir de tourner tous
sés effor~ vers l'aequisition dé I'Iie.c- S
ses efforts vers l'acquisition de l'Her-
zégovine et de la Bosnie, et de les borner
U. On croyait à Vienne, dans les sphères
politiques où ce projet trouvait le plus
de faveur, que, le meilleur moyen pour le
réaliser devait être cherché du. côté de la
Russie, soit qu'on s'entendît directement
avec le cabinet de Saint-Pétersbourg, soit
qu'on agît .parallèlement à lui dans la pé-
ninsule des Balkans. Ge projet nous a tou-
jours paru dangereux pour les intérêts au-
trichiens, et il a été repoussé dès le dé-
butt avec persistance et unanimité, par
les .Hongrois, les Allemands et les Po-
lonais, qui forment les portions les
plus vivantes de l'empire' les plus intelli-
gentes et les plus politiques. Le coaite
Andrassy, Hongrois d'origine, l'ami et lé
principal collaborateur du célèbre Deak,
et l'un des auteurs du Compromis fameux
qui a restitué à la Hongrie une existence
nationale, partageait à coup sûr cette ma-:
nière de voir; mais on pouvait craindre
que son influence ne fût pas assez grande
pour la faire valoir, et que, placé lui-
même au milieu du courant, il ne fût en-
traîné sur la pente fatale.
IL faut pourtant rendre justice aussi
au parti qui rêvait et poursuivait l'an-
nexion de l'Herzégovine et de la Bos-
nie. Il y avait dans sa manière de raison-
ner une grande part d'illusion, mais
tout n'était pas mirage et., déception
dans son esprit. Ce parti comprend pres-
que tout le monde militaire à Vienne
est-il, surprenant que, les militaires
aient considéré surtout dans la question
le point de vue stratégique ? Il est certain
que l'acquisition des deux provinces assu-
rerait à l'Autriche des positions mili-
taires très précieuses i et aurait sur-
tout l'avantage de donner un fonds de
territoire solide à cette mince bande
de terre qui s'étend le long de la mer
sous le nom de Dalmalie, et qui sem-
ble une muraille d'atl'ehiç pour .un ëdi-
lice à construire. A côté des conWfe
rations statégiques, les apôtres de l'hunra^,
nité et de la civilisation plaçaient les
leurs. Comment nier le bienfait pour les
populations à demi sauvages de la Bosnie
et de l'Herzégovine, si elles étaient ratta-
chées à un grand empire disposant d'un
outillage administratif et politique aussi
perfectionné que celui de l'Autriche-Hon-
grie ? Ces provinces sont, il est vrai,
pauvres, désolées, ravagées par la guerre
et l'anarchie il faudrait, pour les ar-
racher à leur stérilité actuelle, y dépenser
des millions de florins; mais, une fois
améliorée et mise en état de produire, la
Bosnie dont le sol est riche, cou-
vert de forêts et de mines rémuné-
rerait de leurs sacrifices ses initiateurs
bienveillans. Enfin, il fallait tenir compte
des sentimens de l'empereur François-
Joseph qui, ayant perdu diverses pro-
vinces dans le cours de son règne, dé-
sire naturellement en acquérir quelques
autres pour faire compensation.
Tels sont les motifs qui portaient le
parti aristocratique et militaire à sou-
haiter l'acquisition des deux provinces,
et il faut avouer que les objections
des Allemands et des Hongrois n'ont pas
été toutes de la même force. Les Al-
lemands et les Hongrois redoutent sin-
gulièrement de voir les races slaves en-
trer dans l'empire pour une plus forte
proportion. Les Slaves sont une matière
un peu molle et rudimentaire dont un
gouvernement habile et fort fait à peu
près ce qu'il veut et il est bien vrai que
les partisans du vieil absolutisme et de
l'ancienne centralisation spéculent sur
l'acquisition de Slaves supplémentaires
pourarriver à la réalisation de leurs rêves.
Mais nous croyons qu'ils se trompent,
comme se trompent dans tous les pays
les partis aveuglément réactionnaires. Le
système parlementaire est déjà entré
trop profondément dans les mœurs de
l'Autriche-Hongrie pour pouvoir être ren-
versé et par quoi le serait-il? Par un
renfort d'un million et demi de Slaves
Rien n'est moins vraisemblable; et si les
Allemands, qui sont trop naturellement
portés à redouter la prépondérance slave
jsntàce sujet des craintes sincères, il n'en
est pas de même dès Hongrois, qui sentent
si fièrement leur supériorité politique.
Ce motif d'opposition au projet d'annexer
l'Herzégovine et la Bosnie n'est donc
pas bien fondé. Aussi bien n'a-t-il
servi que comme argument subsidiaire,
et les Hongrois, les Allemands et les
Polonais en avaient' d'autres beaucoup
plus graves. Ils ont parfaitement compris
que l'annexion de l'Herzégovine et de la
Bosnie jetterait un faux jour sur toute
la politique du cabinet de Vienne et la
compromettrait moralement et matérielle-
ment aux yeux de l'Europe. Le moment
était mal choisi, lorsque la guerre sévis-
sait entre la Turquie^ et la. Russie, pour
prendre une attitude qui aurait fait de
l'Autriche-Hongrie l'associée de la Russie
dans une œuvre dont le terme naturel était
le partage, de l'empire ottoman. Voilà
pourquoi la politique annexionniste
a été si: impopulaire parmi les populations
les plus éclairées de l'empire, les plus dési-
reuses de conserver à la politique de leur
pays un caractère indépendant, les plus
éloignées de vouloir se confondre et dis-
paraître dans le débordement du, flot
panslaviste. Enfin les mêmes hom-
mes répugnaient vivement à voir le
cabinet de Vienne retrécir le champ de
ses efforts, et se désintéresser, au moins
en apparence, de ce qui a été considéré de
tout temps comme un intérêt essen-
tiellement autrichien, à savoir le libre
parcours du Danube jusqu'à son embou-
chure. L'annexion de 'deux pauvres pro-
vinces paraissait un dédommagement plus
qu'insuffisant pour compenser l'établis-
sement des Russes en Bulgarie et leur
domination presque absolue.à, Constanti-
nople. i>; ••̃
On comprend par ce que nous- venons
de dire à quelles inspirations obéissent
les deux partis. Sans doute, si l'Europe
en Congrès donnait à l'Autriche l'Herzé-
govine et la Bosnie, les Allemands et
les Hongrois, oubliant leurs répugnan-
ces anti-slaves, accepteraient un ca-
deau ainsi donné; mais l'accepter du
consentement de la Russie, et comme
compensation de ce qu'elle prendrait de
son côté, c'est ce qu'ils ne veulent pas, et
ils ont bien raison. Le parti annexioniste
a fait il y a quelques jours une dernière ten-
tative. A propos du rapatriement das réfu-
giés bosniaques qui sont'au nombre de
100,000 et qui 'ont déjà coûté 7 mil-
lions de florins à l'Autriche, il a tenté
d'amorcer sa solution préférée, si on nous
permet ce terme. Il a eu la singulière
idée de faire reconduire les réfugiés chez
eux sous l'escorte .des troupes autri-
chiennes. L'affaire paraît aujourd'hui
abandonnée. La politique traditionnelle,
saine et correcte, a fini par l'emporter,
et nous sommes convaincus que l'Autri-
che Te doit à la ténacité des Hongrois
et aux efforts du comte Andrassy, qui
a montré peut-être plus là& souplesse
que de fermeté, mais qui semble être ar-
rivé à ses fins.
Il suffit maintenant de lire les dé-
clarations du prince Auersperg et de
M. Tisza pour en comprendre toute
l'importance. Les députés galliciens
avaient fait une interpellation sur les
^TOÎgij, ,peants qui suivent 1° A-t-on
TCc|t£Hfent en vue l'entrée des troupes
austro-hongroises en Herzégovine et en
Bosnie 2° en cas d'affirmative, pour
quel motif et, pour quel but ferait-on
cette entrée, 3° cette occupation se fe-
rait-elle d'accord avec les signataires
du traité de Paris, ou seulement en
vertu d'une entente séparée avec la
Russie ? Le prince Auersperg, à
Vienne, dans une de ces courtes dé-
clarations qu'il reçoit ordinairement du
ministère des affaires étrangères toutes
rédigées en style administratif, a af-
firmé nettement que ''Autriche Hon-
grie Bravait jamais eu l'intention de
soustraire" à l'Europe la solution d'une
question qui lui importait si fort, et
moins encore l'idée de la résoudre soit
à elle seule, soit d'accord avec une seule e
autre puissance. M. Tisza, à Pesth, a déve-
loppé dans un discours éloquent une
déclaration anologue, et il l'a fait avec
une fermeté et une résolution qui ne lais-
sent aucun doute sur la politique du
cabinet. M. Tisza a eu la bonne îortune
de décontenancer l'Opposition à Pesth
et de contenter à peu près tout le monde.
Le crédit demandé a été voté à une
grande majorité. Nous espérons que le
gouvernement austro-hongrois main-
tiendra énergiquement sa politique et,
dans l'intérêt de la paix, il ne pouvait
pas l'expliquer ouvertement et la procla-
mer en un meilleur moment que celui-ci.
SOUESB DE PARIS
Oldtaure I« 16. ̃̃ 1« 17. Iwuie. SBalcce
»:«/• ̃̃̃. ,i -L i. t-. ̃
Comptant. 74 30 74 50 20
Fin cour. 74 22 1 2 74 ES 32 1 2
4 i/» o/o
Comptant 103 40 <> 103 50 • 10 .(.
« •/•̃
Comptant 109 95 110 10 15
Fin cour 109 97 1 2 110 15 17 1/2
PKTITK BOTJRSK DU SOI».
Emprunt 8 0/0. 110 fr. 25, 32 1/2, 20.
3 0/0. 74 fr. 60, 65, 52 1/2.
Extér" espagnole.. 13.
5 0/0 turc,, 9fr. 27, 25, 30.
Banque ottomane.. 361 fc., 362 fr. 50.
Florins (or) 60 1/8, 1/4, 1/16.
Hongrois 6 0/0. 73 1/16, 1/8.
Egyptiennes 6 0/0.. 17d fr., ni 25, 171 62 1/2.
Chemins égyptiens. 290 ît. 291 87 1/2..
Nous recevons dé notre correspondant par-
ticulier la dépêche suivante
« Londres, le 17 mai, midi.
» L'idée qui semble prévaloir dans les cer-
cles conservateurs en rapport avec le cabinet
est que les affaires sont, dans la meilleure
voie d'arrangement; car on pense que la Rus-
sie ne pourra faire autrement de céder
aux exigences anglaises, ce qui n'est du reste
encore qu'une simple supposition. En tout
cas, le silence imposé aux journaux et aux
ebrrespondans de Saint-Pétersbourg, et la ré-
serve de l'Agence officieuse russe dùivent
mettre en garde contre des conclusions pré-
maturées.
» Le comte Schouvaloff est attendu'à Lon-
dres mercredi prochain. »
Télégraphie privée.
(Service télégraphique de l'agence Havas.)
Saint-Pétersbourg, le 17 mai.
Le comte Schouvaloff semble avoir réussi à
démontrer au czar qu'il" est de l'intérêt du gou-
vernement russe de faire à l'Europe la plupart
des concessions indiquées par le cabinet de
Saint-James.
En conséquence, la réunion du Congrès; non-
obstant les dilficuités qui se sont produites entre
le quartier général et la Sublime-Porte, paraît au-
jourd'hui assurée. "•
Saint-Pétersbourg, le 17 mai.
La correspondance de l'Agence russe fait ob-
server que la Russie et l'Angleterre peuvent se
faire réciproquement beaucoup de mal sans que
personne puisse prévoir le moment où l'une des
deux 'réduirait l'autre à merci.
Toutes deux ont démontré leur puissance
l'Angleterre par les préparatifs militaires qu'elle
a si soudainement faits en appelant ses forces de
toutes les parties du globe; la Russie par la cam-
pagne qu'elle vient de faire et par les efforts
qu'elle est prête à renouveler. Mais il est du de-
voir des deux gouvernemens d'épuiser tous les
moyens d'accord avant d'engager une lutte qui
pourrait avoir pour l'Europe et pour l'humanité de
si graves conséquences, tandis que la réunion de
leurs moyens daction aurait au contraire, pour
l'Orient et l'humanité, de si féconds résultats.
Bude-Pestn, le 16 mai, 6 h. 30,m.'soir.
La Chambre des Députés a adopté le projet
concernant les moyens de couvrir le crédit de
60 millions de florins. L'extrême gauche seule a
voté contre..
M. Uermenyi avait retiré sa proposition.
Dans le cours de la discussioa, M. Tisza a dé-
claré de nouveau que la monarchie austro-hon-
groise considérait l'affaire des chrétiens des Bal-
kans comme européenne, et aujourd'hui, comme
précédemment, son intention était de la régler de
concert avec l'Europe.
Constantinople, le 16 maifc
Les ministres et les .généraux assistaient au
dîner que le Sultan a donné hier au comte Zichy.
Après le dîner, le comte • s'est entretenu avec le
Sultan de la question de la Bosnie et des mesu-
res nécessaires pour le rapatriement des habitans
de cette province qui ont fui.
On n'a aucune confirmation que les Russes se
soient retirés de Livana, dans les environs de
Batoum.
Il est inexact qu'ils aient eu à soutenir un en-
gagement avec la population de la ville, lors de
"occupation de cette position.
En général, les symptômes sont moins favora-
bles à la paix depuis quelques jours. Les Russes
parleraient de nouveau d'occuper Buyukdéré.
Les Turcs sont bien décidés à maintenir leurs
positions.
Constantinople, le 16 mai; soir.
On annonce que des forces russes se sont avan-
cées vers Tchefimedje.
Une partie des troupes indiennes se rendra di-
rectement de Port-Saïd à Besika.
Un nouveau transport est arrivé à Ismidt avec
des munitions destinées à la flotte anglaise, qui
quittera prochainement le mouillage- du fond
du golfe d'Ismidt pour aller à Touzla pendant
les chaleurs, à cause de l'insalubrité de la baie
d'Ismidt.
Le bruit court que les Russes pressent la Porte
de demander le départ, de la flotte anglaise de la
mer de Marmara.. •-̃̃•̃̃
En tout cas, le quartier général se montre très
pressant depuis quelques jours pour arriver à la
solution de certaines questions sur lesquelles la
Porte n'est nullement diposée à céder.
Le bruit court que les- Russes projetteraient
un mouvement vers Constantinople; mais les li-
gnes turques sont actuellement très fortes, et ce
projet est difficile si les Turcs s'y opposent.
On croit pouvoir affirmer que les Russes au-
raient définitivement fixé un délai très bref pour
l'évacuation de Choumla, Varna, Batoum par les
Turcs.
Ces derniers ne veulent pas céder.
Constantinople, le 17 mai.
Un conseil des ministres et des généraux tenu
hier sous la présidence du Sultan a examiné la
question de l'évacuation de Choumla, Varna et
Batoum, que les Russes réclament avec insis-
tance. Aucune résolution n'a été prise.
Les troupes russes qui occupent les positions
voisines de Choumla et Varna ont reçu des ren-
forts.
Constantinople, le 17 mai.
La concentration de nombreuses troupes russes
dans les environs de San-Stefano continue.
Vienne, le n. mai.
Des avis reçus de Galatz portent que le général
russe, commandant en chef, a traité avec la Com-
pagnie du chemin de fer de Giurgevo pour le
transport pendant dix jours de troupes arrivant
par la ligne de Bender à Galatz. La garnison
russe de Galatz comprendrait actuellement
8,000 hommes.
Plusieurs navires chargés de munitions à des-
tination de San-Stefano ont reçu l'ordre de
changer de direction et d'aller à Giurgevo.
D'après des avis de Jassy, à la suite d'un nou-
vel arrangement entre le commandant russe et
l'administration des chemins de fer, des trains
chargés de troupes russes allant dans la direc-
tion du Danube ont i ecommencé à circuler.
Neuf trains sont signalés journellement. Le
transport de ces troupes durera dix jours. Un
nouveau personnel sanitaire a passé à Jassy
samedi.
Londres, le 17 mai.
Le Standard apprend que la Sublime-Porte
ne veut pas permettre à l'Angleterre d'élever en-
core le nombre de ses vaisseaux dans la mer de
Marmara. Elle lui laissera toutefois la liberté de
faire des changemens de navires.
Le Times publie les nouvelles suivantes
Saint-Pétersbourg, le 16 mai. II y a des raisons
de croire que la solution suggérée par l'Angleterre
a été considérée comme n'excluant pas la possibi-
lité d'un arrangement amical.
Pour le moment, le vent souffle décidément en
faveur de la paix.
Toutefois, on ne connaîtra rien de précis qu'a-
près le i2 de ce mois, lorsque le comte Schouva-
loff aura vu le marquis de Salisbury.
Vienne, le 16. L'opinion qui prévaut ici sem-
ble être que les communications apportées à Saint-
Pétersbourg par le comte Schouvaloff offrent à
peine des bases suffisantes à des négociations
pouvant conduire vraisemblablement à un résul-
tat pratique. -'v .̃
,Philadelphie, le 16. II se confirme que
les Russes ont acheté le steamer VBtat-de-Cali-
fornie.
On annonce de San-Francisco que les Russes
ont acheté le steamer la Ville-de-Sydney et qu'ils
négocient l'achat de deux autres.
Berlin, le 16. Deux officiers anglais, le capi-
taine Liddel et le général de Beauchamp, sont
arrivés tout récemment à Bucharest. Le bruit
court qu'ils ont pour mission de rendre possible
la coopération des deux armées anglaise et rou-
maine. •<
.̃ Londres, le:17 mai.
Le Times publie la dépêche suivante
« Constantinople, le 16 mai. On déclare ici que
la marche en avant des Russes et l'occupation
de positions rapprochées de 4 kilomètres de Con-
stantinople n'ont aucune signification politique;
cependant ce mouvement augmente l'inquiétude
qui existe déjà ici. .•̃̃•
» On a reçu la nouvelle que ib,000 -Russes avan-
cent de Viellikrati à Kutschuk-Tchekmedje. On
signale également un mouvement en ayant' de
Silivria à Kalllkrati, et d'autres mouvemens sem-
blables qui ont pour but de masser les forces
russes plus près de Constantinople.
» Le bruit court que les Russes vont creuser un
canal du lac Tchekmedje jusqu'à la mer afin de
permettre le passage des bateaux.
» On dit aussi que l'ambassadeur russe a pré-
senté unultimatum à la Porte. Cependant, quoi-
que de grands efforts soient faits pour persuader
la Porte d'insister sur la retraite de l'escadre an-
glaise de la mer de Marmara, aucune démarche
décisive n'a encore eu lieu. »
Nous avons essayé il y a quelques
jours de démontrer que l'organisation
d'un enseignement primaire supérieur en
France, pour être entreprise d'une ma-
nière sérieuse et. pratique devait se
composer de deux grandes mesures
1* la réforme de l'enseignement se-
condaire spécial qui, tout en conservant
ses principales conditions d'existence ac-
tuelles, deviendrait de plus en plus l'en-
seignement primaire supérieur des villes;
2° la création de hautes écoles de pay-
sans. Si ces deux mesures étaient prises,
il existerait bientôt chez nous, en dehors
de l'enseignement classique, un ensei-
gnement moyen approprié, aux besoins
des classes industrielles commerçan-
tes et agricoles et au rôle politique
qu'elles sont désormais appelées à jouer
dans notre démocratie. Nous sommes
persuadé qu'on donnerait à l'enseigne-
ment secondaire spécial la vie qui lui
manque, en supprimant les classes inuli-
les et encombrantes, en réduisant le cours
complet à trois années, et en dimiDuant-
proportionnellement les programmes. Nous
né. voudrions pourtant pas qu'une loi uni-
forme décapitât d'un seul coup tous les
établissemens d'enseignement secondaire
spécial. Quelques uns de .ces établisse-
mens fonctionnent fort bien, dans toutes
leurs parties, le collège d'Alais et le
lycée de Mont-de-Marsan par exemple.
Il serait fâcheux de les mutiler. Mais il
n'est pas nécessaire de passer partout le
même niveau. Dans les villes riches et
industrielles, voire même dans les centres
moins importans où un certain nombre de
jeunes gens ont le temps et les moyens de
consacrer cinq ou six années à leurs étu-
des, de grands collèges d'enseignement
moyen ont leur raison d'être.. Non seule-
ment il serait maladroit de les supprimer
s'ils existent, mais il serait sage de les
aider à naître partout où ils pourraient
subsister avec profit.
Nous avons dit que 1 enseignement
classique et l'enseignement secondaire
spécial devaient tendre à' se séparer, car
il ne leur est pas possible de se développer
côte à côte sous le même toit. Mais cette
séparation peut s'accomplir de deux ma-
nières tantôt, et c'est ce qui arrivera le
plus souvent, l'enseignement classique
chassera l'enseignement secondaire spé-
cial tantôt, au contraire, ce sera l'ensei-
gnement secondaire spécial qui expulsera
l'enseignement classique de l'établisse-
ment où ils dépérissent tous les deux.
Nous savons combien cette seconde hy-
pothèse effraie certains esprits. Aussi
voulons-nous, avant d'aller plus loin, in-
voquer l'autorité d'un homme qu'on n'ac-
cusera pas, ce nous semble, d'être un en-
nemi des études classiques. Voici ce qu'é-
crivait M. Cousin en 1840
« Au lieu de se jeter dans des créations
équivoques d'établissemens bâtards, moitié
industriels et professionnels, moitié littéral
res, on pourrait opérer habilement et coura-
geusement sur une centaine de collèges com-
munaux, d'exercice complet, la transforma-
tion douloureuse mais salutaire qui seule
peut les sauver de la ruine absolue quand
viendra la concurrence, et en tirer quelque
utilité pour les villes et pour le pays. Il y
a lieu d'espérer que, dans un certain nombre
de villes, les écoles primaires supérieures fi-
niront par absorber les petits colléges qui
végètent sans rendre de véritables services, et
qu'elles pourront alors recevoir une plus forte
organisation. »
L'espérance de M. Cousin ne s'est pas
réalisée. La France est couverte de pe-
tits • collèges qui continuent à végéter de
la manière la plus piteuse et à répandre
dans les petites villes de province, à la
place d'une solide et fortifiante instruc-
tion moyenne, une fade, étroite et débili-
tante instruction prétendue classique» Ne
parlez pas cependant aux communes qui
grèvent leur budget pour soutenir ces
tristes établissemens de rejeter une charge
aussi inutile et aussi dispendieuse Elles
tiennent à leur collège c'est pour elbs
un sujet de vanité; il faut que les jeunes
gens, au lieu d'acquérir les connaissances
pratiques qui leur serviraient dans la
vie apprennent sans sortir de chez
eux, ce que peut leur enseigner un pro-
fesseur qui, la plupart du temps,, n^est
même pas licencié il faut qu'ils devien-
nent de médiocres bacheliers au lieu
d'être des hommes-' doués d'une instruc-
tion forte, appropriée aux occupations et
aux devoirs qu'ils vont avoir à remplir au
sortir du collège; appropriée aussi au pro-
grès des sciences modernes et à l'esprit
nouveau qu'ils exigent jiour être compris!
Qu'on ne se méprenne pas sur notre
pensée! nous ne sommes pas des ad-
versaires de l'enseignement classique,
au contraire! C'est parce que nous ai-
mons l'enseignement classique, c'est parce
que nous désirons qu'il se maintienne
toujours à un. niveau élevé, que nous
voudrions en faire le privilége d'une élite.
capable d'en ressentir tous les bienfaits.;
S'il était possible que chaque petite ville,
que chaque chef-lieu de canton même eût
un collège réellement classique, où l'on
n'apprît pas seulement à décliner et à
conjuguer des mots plus où moins jatinsr
mais où l'on entrât de plain-pied dans
l'antiquité en s'imprégnant de cette admi-
rable littérature qui restera l'exemplaire
immortel du beau dans les lettres humai-,
nés, dût ce collège ne servir qu'àquatfe ou
cinq élèves et dût-il coûter des somme»
considérables à la commune et à l'Etat,
nous serions d'avis qu'on le conservât
soigneusement. Mais, en. est-il ainsi? q
Hélas tous ceux qui ont vécu en pro-
vince n'ignorent pas qu'en dehors des
lycées et d'un petit nombre de colléges
privilégiés, tous les établissemens clas-
siques sont des institutions bâtardes, qui
ne méritent aucun respect. Ce ne sont
pas seulement les élèves qui manquent,
ce sont les professeurs. Mal irremédia^
ble, car, plus nous irons, et plus il sera
difficile de trouver des hommes intel-
ligens, ayant fait des études sérieuses, 1
qui consentent à s'enfermer dans une
petite ville pour enseigner aux enfans;
moyennant 12 à 1,500 fr. d'appointemens,
les principes des langues et des lit-
tératures anciennes 1 La décadence est
aujourd'hui plus sensible qu'à l'épo-
que où écrivait M.; Cousin elle le
sera davantage encore dans dix. ans. Et
ce qu'il y a de plus triste, c'est que ce
prétendu enseignement classique étouffe
l'enseignement français, en sorte que ni
l'un ni l'autre n'existe, et que les classes
moyennes dans les petites villes sont, au
total,, dépourvues de toute espèce d'ins-
truction.
Le remède à ce mal incontestable,
M. Cousin l'indiquait en 1840. Prenez
garde! s'écrie-t-on vous allez priver les
petites villes de la seule institution qui y
entretienne encore le goût des lettres
et l'amour des arts. Est-ce une raison
de boucher la source, parce que le filet
d'eau qui en sort est étroit? Etes-vous donc
sûr d'en trouver; une autre aussi claire,
aussi limpide et plus abondante ?– Nous
répétons que cet argument nous touche-
rait beaucoup s'il existait, en effet, un véri-
table filet d'enseignement classique dans
la plupart dé nos collèges. Mais il
n'en est rien, comme le savent bien les
hommes compétens. Est-il vrai, d'ailleurs,
qu'on détruirait tout esprit classique dans
nos petites villes, en réformant les collè-
ges actuels sur le modèle des Ecoles Chap-
tal et Turgot par exemple ? Nous som-
mes d'avis pour notre compte, qu'on
produirait un effet fort différent. On
enseigne le latin à Chaptal dans les clau-
ses supérieures pourquoi n& l'enseigne-*
rait-ôn pas de la même manière dans les
petits collèges de province ? Au lieu de-
huit ou neuf professeurs à peine bâcher
liers, on pourrait avoir pour chaque éta-
blissement un ou deux professeurs aà
moins licenciés, auxquels on offrirait' ¡
un traitement proportionné au rôle qu'ils1
joueraient dans l'école. Ces profes;-?
seurs recevant des élèves de quatorze
à quinze ans dont l'esprit serait déjà
formé, n'auraient pas de peine à leur
inculquer en quelques mois des notions
suffisantes sur la langue et sur la lit-;
térature latines. Ce ne serait pas sans
doute l'enseignement classique dans toute
sa perfection, mais ce serait un ensei-
gnement très. supérieur sous tous rap-r
ports à celui qui s,e distribue en ce mo-
ment dans les petits collèges. Quant
aux jeunes gens qu'une vocation décidée
porterait vers des études plus complètes,*
les communications sont si faciles aujour-
d'hui qu'il leur serait bien aisé d'aller les
faire au lycée voisin.
Mais, pour que la réforme que nous pro-
posons s'accomplisse, il faudrait que le
baccalauréat ne restât pas l'unique porte
d'entrée d'une foule de carrières. Verrait-»
on quelque inconvénient à lui substituer
en bien des circonstances un diplôme
d'enseignement moyen? Est-il très né>|
cessaire qu'un employé de l'enregistre-?
ment soit bachelier? Nos affaires ser-
raient-elles compromises si un conser-
vateur des hypothèques n'avait jamais
fait de vers latins? Si l'on veut sauver
l'enseignement classique de la révolution
qui le menace, il est indispensable de.
faire la part du feu. Laissons aux indus^
tries, au commerce, à. l'agriculture, aux
administrations des écoles particulières
où se formeront de bons contre-maîtres,:
de bons agriculteurs, de bons administra-
teurs Sans cela, un jour viendrait, peut-
êtreoù la démocratie grandissante, voyant
qu'on ne lui a pas donné une place suffi-
sante dans- ^instruction générale, s'en *fe~
rait une par unmoyen-qu'elle a eu le^toft
d'employer quelquefois en brisant tout.
Ch. Gabriel.
L'agence Havas nous" communique le
télégramme suivant :̃
1 «:Berlin, le 17 mai, soir.
» La^ Gazette de l'Allemagne du Nord dément la
nouvelle publiée par le Journal' des Débats, et
d'après laquelle l'ordre aurait été donné d'armer
toutes les frégates cuirassées à Kiel etàïWifc
helmsha\en, et qu'un crédit supplémentaire serait
demandé au Reichstag à cet effet.
» La Gazette de l'Allemaone du Nord dit que'
cette npuve.Ue est absolument dénuée de fonder-
ment. Il n'a pas été donné d'ordres nouveaux
on ne songe nullement à demander un crédit
supplémentaire. >; • '̃'̃
» L'escadre d'évolution, ainsi que l'ordre en a:
été donné depuis longtemps, se réunit le 27 de ce
mois a Wilhelmshavëîi: On n'a pas encore décidé
queue serait sa destination. »
.Nous ne nous expliquons pas le démenti
que veut nous.donneria #&?e#e dé. :fAt±
lémagné du Nord. Aucune des nouvelles
que la-feuille allemande nous? attribue u1^
été publiée par le Journal des Défais.
On nous écrit de Versailles (Sénat):"
« On s'occupait beaucoup, avant laséante»
de l'interpellation que Mgr l'évoque' d!Qrléa»s
devaitadresser au gouvernement sur- ViltïA
tùde qu'il comptait observer dans la célébra-
tion du centenaire de Voltaire. On sait que
depuis quelque- temps Mgr Dûpanloup lance
dans le public et envoie à ses collègues du
Sénat brochures sur brochures, véritables
pamphlets où l'œuvre et la mémoire del/Yol-t
tairesont jugées et attaquées avec cette vinir
lence impitoyable -qui est une des formes du
talent du vénérable et fougueux évolue.; VU
» La séance s'est ouverte sans qu'on vit pa-
raître Mgr Dupanloup. L'ordre du jour ap-
pelle la suite de la séconde: délibération sur
la loi d'état-major. Ce n'est qu'à près de qùàÉr^
heures, au moment où s'achevait le scrutin
sur l'ensemble du projet de loi, que
Mgr Dupanloup, qui avait; manqué un tràiûj
est entré dans la salle.; II" a présenté sa der
mande et proposé au Sénat, d'accord avec
M. le président dii conseil, âe fixer l'inter-
pellation ou, pour être plus exact, la question
à mardi prochain.
» La discussion sur la loi relative à l'état-
major a rempli le reste de la séance. Après;
des observations présentées tour à tour pat
MM. les généraux Borel, de Cissey, Lûysei,ié
colonel Meinadier et le maréchal Canrobertf
qui avant le scrutin a déclaré que, ne vou-
lant point contribuer à l'adoption d'une loi
détruisantle corps d'état-major, il s'abstien-
drait cette loi, tant de fois ajournée. et
remaniée, a été finalement votée dans son-
ensemble par 261 voix contre 6. » l '̃
On nous écrit de Versailles (Chambre
des Députés) i
a Rien aujourd'hui que la suite de la vé-
rification des pouvoirs. Que. Dieu nous lassé
la grâce de n'en avoir plus à parler le mois
prochain 1
» Nous n'avons pas besoin d'en dire bien
long sur l'élection de M. Fournier à La Ro-<
chelle. Il a été élu, mais Dieu sait par quels
procédés et sa majorité n'est que de
524 voix. Dès le 17 octobre, M. Dufaur.e-
écrivait à son concurrent M. Barbedette,
candidat républicain « II est évicjenf; que
sans la pression énorme qui a été exer-
cée sur les électeurs de notre départe-
ment vous auriez été nommé. Je pense que
vos électeurs adresseront une énergique pro- 1-
testationà.laÇhambre.desPéputés est annulée, ce seraassuréinentun hommageà
mmi 18 ni
SAMEDI 18 MM
1878.
ON S'ABONNE
me des Prëtres-Saint-Germain-l'Auxerrois, 17.
PRIX BB E/ABON1VEBBB1VI'
Un an. Six mois. Trois mon-
Départemens. 80 tr. 40 fr. 20 fr.
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POLITIQUES ET LITTÉRAIRES
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en Belgique, en Italie,
dans le Luxembourg, en Turquie,
an Suisse, en Syrie, en Roumanie et dans le*
régences du Maroc et de la Tunisie
eh Chine et au Japon,
r»u moyen d'une valeur payable à Paris ou d«
»andats-poste, soit internationaux, soit françaS*
4 en Allemagne, en Autriche, en Russi», .r'
et dans tous les pays du Nord
chez tous les, directeurs de postes;
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ct'su bureau duJOBStKAii} l
elîesdoiTCEt toujours S tre agréées par ia rédacUoa.
PARIS
VENDREDI 17 MAI
Une dépêche, adressée de Saint-Pé-
tersbourg à l'agence Havas présente
sous ua jour très optimiste les négo-
ciations dont le comte Schouvaloff est
l'intermédiaire. Si la dépêche est tout à
fait exacte, si elle n'est pas seulement le
reflet d'un de ces éclairs qui traversent
pour un moment le ciel diplomatique, si
elle révèle enfin toute la vérité sur
la situation, on peut regarder sinon
comme certain, au moins comme vrai-
semblable, un dénoûment pacifique.
Nous avons rapporté il y a quelques
jours les informations des journaux
étrangers sur la mission du comte
Schouvaloff. Le3 observations de l'An-
gleterre sur le traité, de San-Stefano
portent, dit-on sur cinq points sur
les chrétiens d'Orient et sur la ma-
nière d'assurer leur liberté; sur les
frontières de la Bulgarie sur l'in-
demnité de guerre; sur les frontières
turco-russes en Asie; enfin, sur la
rétrocession de la Bessarabie. Pour
ce qui concerne les chrétiens d'Orient,
l'Angleterre, on le sait, ne leur est pas
moins favorable que la Russie, et sa sol-
licitude s'étend même sur toutes les
races et toutes les nationalités. Pour
ce qui est des frontières de la Bulgarie et
des frontières asiatiques la Russie se
montrerait disposée à faire des concessions.
Elle admettrait aussi la discussion sur l'in-
demnité de guerre. Reste la question de
la Bessarabie, sur laquelle la dépê-
che de Saint-Pétersbourg est malheureu-
sement muette. Ce silence fait craindre
que la Russie ne s'obstine dans ses pré-
tentions, et que le czar ne persiste à re-
garder la rétrocession de la Bessarabie
comme une affaire personnelle et qui se
rattache à ses sentimens pour la mémoire
de son père. Quoi qu'il en soit, nous avons
dû signaler la dépêche de l'agence Havas
comme un symptôme de détente. Malheu-
reusement, les jours, en diplomatie,.se sui-
vent et ne se ressemblent pas, et il faut at-
tendre encore pour savoir si les inten-
tions plus conciliantes que l'on montre des
deux côtés seront assez sincères et assez
fortes pour triompher des difficultés de la
négociation.,
On annonce de Pesth que la Cham-
bre des Députés a adopté le projet
relatif au crédit de 60 millions de
florins demandé par le gouvernement.
L'extrême gauche seule a voté con-
tre. On devait s'attendre à ce vote;
mais ce qui mérite une attention parti-
culière, ce sont les débats qui l'ont pré-
cédé. Nous ayons dû constater plus d'une
fois les fluctuations, les perplexités, les
contradictions de la politique austro-hon-
groise; et si nous les avons reprochées
parfois au comte Andrassy, nous .avons
toujours eu la justice de reconnaître les
embarras de sa situation. La politique au-
trichienne, si l'on s'en rapporte aux dé-
clarations faites à Vienne par le prince
Auerëperg, à Pesth par M. Tisza, s'est en-
fin dégagée de ces hésitations, pour pren-
dre un caractère fixe et nettement déter-
miné; C'est l£ un fait important et qui
mérite d'être exposé avec quelques dé-
taila.
tails.
la politique de l'Autriche a été en
butte à une tentation que nous avons
souvent signalée, et savoir de tourner tous
sés effor~ vers l'aequisition dé I'Iie.c- S
ses efforts vers l'acquisition de l'Her-
zégovine et de la Bosnie, et de les borner
U. On croyait à Vienne, dans les sphères
politiques où ce projet trouvait le plus
de faveur, que, le meilleur moyen pour le
réaliser devait être cherché du. côté de la
Russie, soit qu'on s'entendît directement
avec le cabinet de Saint-Pétersbourg, soit
qu'on agît .parallèlement à lui dans la pé-
ninsule des Balkans. Ge projet nous a tou-
jours paru dangereux pour les intérêts au-
trichiens, et il a été repoussé dès le dé-
butt avec persistance et unanimité, par
les .Hongrois, les Allemands et les Po-
lonais, qui forment les portions les
plus vivantes de l'empire' les plus intelli-
gentes et les plus politiques. Le coaite
Andrassy, Hongrois d'origine, l'ami et lé
principal collaborateur du célèbre Deak,
et l'un des auteurs du Compromis fameux
qui a restitué à la Hongrie une existence
nationale, partageait à coup sûr cette ma-:
nière de voir; mais on pouvait craindre
que son influence ne fût pas assez grande
pour la faire valoir, et que, placé lui-
même au milieu du courant, il ne fût en-
traîné sur la pente fatale.
IL faut pourtant rendre justice aussi
au parti qui rêvait et poursuivait l'an-
nexion de l'Herzégovine et de la Bos-
nie. Il y avait dans sa manière de raison-
ner une grande part d'illusion, mais
tout n'était pas mirage et., déception
dans son esprit. Ce parti comprend pres-
que tout le monde militaire à Vienne
est-il, surprenant que, les militaires
aient considéré surtout dans la question
le point de vue stratégique ? Il est certain
que l'acquisition des deux provinces assu-
rerait à l'Autriche des positions mili-
taires très précieuses i et aurait sur-
tout l'avantage de donner un fonds de
territoire solide à cette mince bande
de terre qui s'étend le long de la mer
sous le nom de Dalmalie, et qui sem-
ble une muraille d'atl'ehiç pour .un ëdi-
lice à construire. A côté des conWfe
rations statégiques, les apôtres de l'hunra^,
nité et de la civilisation plaçaient les
leurs. Comment nier le bienfait pour les
populations à demi sauvages de la Bosnie
et de l'Herzégovine, si elles étaient ratta-
chées à un grand empire disposant d'un
outillage administratif et politique aussi
perfectionné que celui de l'Autriche-Hon-
grie ? Ces provinces sont, il est vrai,
pauvres, désolées, ravagées par la guerre
et l'anarchie il faudrait, pour les ar-
racher à leur stérilité actuelle, y dépenser
des millions de florins; mais, une fois
améliorée et mise en état de produire, la
Bosnie dont le sol est riche, cou-
vert de forêts et de mines rémuné-
rerait de leurs sacrifices ses initiateurs
bienveillans. Enfin, il fallait tenir compte
des sentimens de l'empereur François-
Joseph qui, ayant perdu diverses pro-
vinces dans le cours de son règne, dé-
sire naturellement en acquérir quelques
autres pour faire compensation.
Tels sont les motifs qui portaient le
parti aristocratique et militaire à sou-
haiter l'acquisition des deux provinces,
et il faut avouer que les objections
des Allemands et des Hongrois n'ont pas
été toutes de la même force. Les Al-
lemands et les Hongrois redoutent sin-
gulièrement de voir les races slaves en-
trer dans l'empire pour une plus forte
proportion. Les Slaves sont une matière
un peu molle et rudimentaire dont un
gouvernement habile et fort fait à peu
près ce qu'il veut et il est bien vrai que
les partisans du vieil absolutisme et de
l'ancienne centralisation spéculent sur
l'acquisition de Slaves supplémentaires
pourarriver à la réalisation de leurs rêves.
Mais nous croyons qu'ils se trompent,
comme se trompent dans tous les pays
les partis aveuglément réactionnaires. Le
système parlementaire est déjà entré
trop profondément dans les mœurs de
l'Autriche-Hongrie pour pouvoir être ren-
versé et par quoi le serait-il? Par un
renfort d'un million et demi de Slaves
Rien n'est moins vraisemblable; et si les
Allemands, qui sont trop naturellement
portés à redouter la prépondérance slave
jsntàce sujet des craintes sincères, il n'en
est pas de même dès Hongrois, qui sentent
si fièrement leur supériorité politique.
Ce motif d'opposition au projet d'annexer
l'Herzégovine et la Bosnie n'est donc
pas bien fondé. Aussi bien n'a-t-il
servi que comme argument subsidiaire,
et les Hongrois, les Allemands et les
Polonais en avaient' d'autres beaucoup
plus graves. Ils ont parfaitement compris
que l'annexion de l'Herzégovine et de la
Bosnie jetterait un faux jour sur toute
la politique du cabinet de Vienne et la
compromettrait moralement et matérielle-
ment aux yeux de l'Europe. Le moment
était mal choisi, lorsque la guerre sévis-
sait entre la Turquie^ et la. Russie, pour
prendre une attitude qui aurait fait de
l'Autriche-Hongrie l'associée de la Russie
dans une œuvre dont le terme naturel était
le partage, de l'empire ottoman. Voilà
pourquoi la politique annexionniste
a été si: impopulaire parmi les populations
les plus éclairées de l'empire, les plus dési-
reuses de conserver à la politique de leur
pays un caractère indépendant, les plus
éloignées de vouloir se confondre et dis-
paraître dans le débordement du, flot
panslaviste. Enfin les mêmes hom-
mes répugnaient vivement à voir le
cabinet de Vienne retrécir le champ de
ses efforts, et se désintéresser, au moins
en apparence, de ce qui a été considéré de
tout temps comme un intérêt essen-
tiellement autrichien, à savoir le libre
parcours du Danube jusqu'à son embou-
chure. L'annexion de 'deux pauvres pro-
vinces paraissait un dédommagement plus
qu'insuffisant pour compenser l'établis-
sement des Russes en Bulgarie et leur
domination presque absolue.à, Constanti-
nople. i>; ••̃
On comprend par ce que nous- venons
de dire à quelles inspirations obéissent
les deux partis. Sans doute, si l'Europe
en Congrès donnait à l'Autriche l'Herzé-
govine et la Bosnie, les Allemands et
les Hongrois, oubliant leurs répugnan-
ces anti-slaves, accepteraient un ca-
deau ainsi donné; mais l'accepter du
consentement de la Russie, et comme
compensation de ce qu'elle prendrait de
son côté, c'est ce qu'ils ne veulent pas, et
ils ont bien raison. Le parti annexioniste
a fait il y a quelques jours une dernière ten-
tative. A propos du rapatriement das réfu-
giés bosniaques qui sont'au nombre de
100,000 et qui 'ont déjà coûté 7 mil-
lions de florins à l'Autriche, il a tenté
d'amorcer sa solution préférée, si on nous
permet ce terme. Il a eu la singulière
idée de faire reconduire les réfugiés chez
eux sous l'escorte .des troupes autri-
chiennes. L'affaire paraît aujourd'hui
abandonnée. La politique traditionnelle,
saine et correcte, a fini par l'emporter,
et nous sommes convaincus que l'Autri-
che Te doit à la ténacité des Hongrois
et aux efforts du comte Andrassy, qui
a montré peut-être plus là& souplesse
que de fermeté, mais qui semble être ar-
rivé à ses fins.
Il suffit maintenant de lire les dé-
clarations du prince Auersperg et de
M. Tisza pour en comprendre toute
l'importance. Les députés galliciens
avaient fait une interpellation sur les
^TOÎgij, ,peants qui suivent 1° A-t-on
TCc|t£Hfent en vue l'entrée des troupes
austro-hongroises en Herzégovine et en
Bosnie 2° en cas d'affirmative, pour
quel motif et, pour quel but ferait-on
cette entrée, 3° cette occupation se fe-
rait-elle d'accord avec les signataires
du traité de Paris, ou seulement en
vertu d'une entente séparée avec la
Russie ? Le prince Auersperg, à
Vienne, dans une de ces courtes dé-
clarations qu'il reçoit ordinairement du
ministère des affaires étrangères toutes
rédigées en style administratif, a af-
firmé nettement que ''Autriche Hon-
grie Bravait jamais eu l'intention de
soustraire" à l'Europe la solution d'une
question qui lui importait si fort, et
moins encore l'idée de la résoudre soit
à elle seule, soit d'accord avec une seule e
autre puissance. M. Tisza, à Pesth, a déve-
loppé dans un discours éloquent une
déclaration anologue, et il l'a fait avec
une fermeté et une résolution qui ne lais-
sent aucun doute sur la politique du
cabinet. M. Tisza a eu la bonne îortune
de décontenancer l'Opposition à Pesth
et de contenter à peu près tout le monde.
Le crédit demandé a été voté à une
grande majorité. Nous espérons que le
gouvernement austro-hongrois main-
tiendra énergiquement sa politique et,
dans l'intérêt de la paix, il ne pouvait
pas l'expliquer ouvertement et la procla-
mer en un meilleur moment que celui-ci.
SOUESB DE PARIS
Oldtaure I« 16. ̃̃ 1« 17. Iwuie. SBalcce
»:«/• ̃̃̃. ,i -L i. t-. ̃
Comptant. 74 30 74 50 20
Fin cour. 74 22 1 2 74 ES 32 1 2
4 i/» o/o
Comptant 103 40 <> 103 50 • 10 .(.
« •/•̃
Comptant 109 95 110 10 15
Fin cour 109 97 1 2 110 15 17 1/2
PKTITK BOTJRSK DU SOI».
Emprunt 8 0/0. 110 fr. 25, 32 1/2, 20.
3 0/0. 74 fr. 60, 65, 52 1/2.
Extér" espagnole.. 13.
5 0/0 turc,, 9fr. 27, 25, 30.
Banque ottomane.. 361 fc., 362 fr. 50.
Florins (or) 60 1/8, 1/4, 1/16.
Hongrois 6 0/0. 73 1/16, 1/8.
Egyptiennes 6 0/0.. 17d fr., ni 25, 171 62 1/2.
Chemins égyptiens. 290 ît. 291 87 1/2..
Nous recevons dé notre correspondant par-
ticulier la dépêche suivante
« Londres, le 17 mai, midi.
» L'idée qui semble prévaloir dans les cer-
cles conservateurs en rapport avec le cabinet
est que les affaires sont, dans la meilleure
voie d'arrangement; car on pense que la Rus-
sie ne pourra faire autrement de céder
aux exigences anglaises, ce qui n'est du reste
encore qu'une simple supposition. En tout
cas, le silence imposé aux journaux et aux
ebrrespondans de Saint-Pétersbourg, et la ré-
serve de l'Agence officieuse russe dùivent
mettre en garde contre des conclusions pré-
maturées.
» Le comte Schouvaloff est attendu'à Lon-
dres mercredi prochain. »
Télégraphie privée.
(Service télégraphique de l'agence Havas.)
Saint-Pétersbourg, le 17 mai.
Le comte Schouvaloff semble avoir réussi à
démontrer au czar qu'il" est de l'intérêt du gou-
vernement russe de faire à l'Europe la plupart
des concessions indiquées par le cabinet de
Saint-James.
En conséquence, la réunion du Congrès; non-
obstant les dilficuités qui se sont produites entre
le quartier général et la Sublime-Porte, paraît au-
jourd'hui assurée. "•
Saint-Pétersbourg, le 17 mai.
La correspondance de l'Agence russe fait ob-
server que la Russie et l'Angleterre peuvent se
faire réciproquement beaucoup de mal sans que
personne puisse prévoir le moment où l'une des
deux 'réduirait l'autre à merci.
Toutes deux ont démontré leur puissance
l'Angleterre par les préparatifs militaires qu'elle
a si soudainement faits en appelant ses forces de
toutes les parties du globe; la Russie par la cam-
pagne qu'elle vient de faire et par les efforts
qu'elle est prête à renouveler. Mais il est du de-
voir des deux gouvernemens d'épuiser tous les
moyens d'accord avant d'engager une lutte qui
pourrait avoir pour l'Europe et pour l'humanité de
si graves conséquences, tandis que la réunion de
leurs moyens daction aurait au contraire, pour
l'Orient et l'humanité, de si féconds résultats.
Bude-Pestn, le 16 mai, 6 h. 30,m.'soir.
La Chambre des Députés a adopté le projet
concernant les moyens de couvrir le crédit de
60 millions de florins. L'extrême gauche seule a
voté contre..
M. Uermenyi avait retiré sa proposition.
Dans le cours de la discussioa, M. Tisza a dé-
claré de nouveau que la monarchie austro-hon-
groise considérait l'affaire des chrétiens des Bal-
kans comme européenne, et aujourd'hui, comme
précédemment, son intention était de la régler de
concert avec l'Europe.
Constantinople, le 16 maifc
Les ministres et les .généraux assistaient au
dîner que le Sultan a donné hier au comte Zichy.
Après le dîner, le comte • s'est entretenu avec le
Sultan de la question de la Bosnie et des mesu-
res nécessaires pour le rapatriement des habitans
de cette province qui ont fui.
On n'a aucune confirmation que les Russes se
soient retirés de Livana, dans les environs de
Batoum.
Il est inexact qu'ils aient eu à soutenir un en-
gagement avec la population de la ville, lors de
"occupation de cette position.
En général, les symptômes sont moins favora-
bles à la paix depuis quelques jours. Les Russes
parleraient de nouveau d'occuper Buyukdéré.
Les Turcs sont bien décidés à maintenir leurs
positions.
Constantinople, le 16 mai; soir.
On annonce que des forces russes se sont avan-
cées vers Tchefimedje.
Une partie des troupes indiennes se rendra di-
rectement de Port-Saïd à Besika.
Un nouveau transport est arrivé à Ismidt avec
des munitions destinées à la flotte anglaise, qui
quittera prochainement le mouillage- du fond
du golfe d'Ismidt pour aller à Touzla pendant
les chaleurs, à cause de l'insalubrité de la baie
d'Ismidt.
Le bruit court que les Russes pressent la Porte
de demander le départ, de la flotte anglaise de la
mer de Marmara.. •-̃̃•̃̃
En tout cas, le quartier général se montre très
pressant depuis quelques jours pour arriver à la
solution de certaines questions sur lesquelles la
Porte n'est nullement diposée à céder.
Le bruit court que les- Russes projetteraient
un mouvement vers Constantinople; mais les li-
gnes turques sont actuellement très fortes, et ce
projet est difficile si les Turcs s'y opposent.
On croit pouvoir affirmer que les Russes au-
raient définitivement fixé un délai très bref pour
l'évacuation de Choumla, Varna, Batoum par les
Turcs.
Ces derniers ne veulent pas céder.
Constantinople, le 17 mai.
Un conseil des ministres et des généraux tenu
hier sous la présidence du Sultan a examiné la
question de l'évacuation de Choumla, Varna et
Batoum, que les Russes réclament avec insis-
tance. Aucune résolution n'a été prise.
Les troupes russes qui occupent les positions
voisines de Choumla et Varna ont reçu des ren-
forts.
Constantinople, le 17 mai.
La concentration de nombreuses troupes russes
dans les environs de San-Stefano continue.
Vienne, le n. mai.
Des avis reçus de Galatz portent que le général
russe, commandant en chef, a traité avec la Com-
pagnie du chemin de fer de Giurgevo pour le
transport pendant dix jours de troupes arrivant
par la ligne de Bender à Galatz. La garnison
russe de Galatz comprendrait actuellement
8,000 hommes.
Plusieurs navires chargés de munitions à des-
tination de San-Stefano ont reçu l'ordre de
changer de direction et d'aller à Giurgevo.
D'après des avis de Jassy, à la suite d'un nou-
vel arrangement entre le commandant russe et
l'administration des chemins de fer, des trains
chargés de troupes russes allant dans la direc-
tion du Danube ont i ecommencé à circuler.
Neuf trains sont signalés journellement. Le
transport de ces troupes durera dix jours. Un
nouveau personnel sanitaire a passé à Jassy
samedi.
Londres, le 17 mai.
Le Standard apprend que la Sublime-Porte
ne veut pas permettre à l'Angleterre d'élever en-
core le nombre de ses vaisseaux dans la mer de
Marmara. Elle lui laissera toutefois la liberté de
faire des changemens de navires.
Le Times publie les nouvelles suivantes
Saint-Pétersbourg, le 16 mai. II y a des raisons
de croire que la solution suggérée par l'Angleterre
a été considérée comme n'excluant pas la possibi-
lité d'un arrangement amical.
Pour le moment, le vent souffle décidément en
faveur de la paix.
Toutefois, on ne connaîtra rien de précis qu'a-
près le i2 de ce mois, lorsque le comte Schouva-
loff aura vu le marquis de Salisbury.
Vienne, le 16. L'opinion qui prévaut ici sem-
ble être que les communications apportées à Saint-
Pétersbourg par le comte Schouvaloff offrent à
peine des bases suffisantes à des négociations
pouvant conduire vraisemblablement à un résul-
tat pratique. -'v .̃
,Philadelphie, le 16. II se confirme que
les Russes ont acheté le steamer VBtat-de-Cali-
fornie.
On annonce de San-Francisco que les Russes
ont acheté le steamer la Ville-de-Sydney et qu'ils
négocient l'achat de deux autres.
Berlin, le 16. Deux officiers anglais, le capi-
taine Liddel et le général de Beauchamp, sont
arrivés tout récemment à Bucharest. Le bruit
court qu'ils ont pour mission de rendre possible
la coopération des deux armées anglaise et rou-
maine. •<
.̃ Londres, le:17 mai.
Le Times publie la dépêche suivante
« Constantinople, le 16 mai. On déclare ici que
la marche en avant des Russes et l'occupation
de positions rapprochées de 4 kilomètres de Con-
stantinople n'ont aucune signification politique;
cependant ce mouvement augmente l'inquiétude
qui existe déjà ici. .•̃̃•
» On a reçu la nouvelle que ib,000 -Russes avan-
cent de Viellikrati à Kutschuk-Tchekmedje. On
signale également un mouvement en ayant' de
Silivria à Kalllkrati, et d'autres mouvemens sem-
blables qui ont pour but de masser les forces
russes plus près de Constantinople.
» Le bruit court que les Russes vont creuser un
canal du lac Tchekmedje jusqu'à la mer afin de
permettre le passage des bateaux.
» On dit aussi que l'ambassadeur russe a pré-
senté unultimatum à la Porte. Cependant, quoi-
que de grands efforts soient faits pour persuader
la Porte d'insister sur la retraite de l'escadre an-
glaise de la mer de Marmara, aucune démarche
décisive n'a encore eu lieu. »
Nous avons essayé il y a quelques
jours de démontrer que l'organisation
d'un enseignement primaire supérieur en
France, pour être entreprise d'une ma-
nière sérieuse et. pratique devait se
composer de deux grandes mesures
1* la réforme de l'enseignement se-
condaire spécial qui, tout en conservant
ses principales conditions d'existence ac-
tuelles, deviendrait de plus en plus l'en-
seignement primaire supérieur des villes;
2° la création de hautes écoles de pay-
sans. Si ces deux mesures étaient prises,
il existerait bientôt chez nous, en dehors
de l'enseignement classique, un ensei-
gnement moyen approprié, aux besoins
des classes industrielles commerçan-
tes et agricoles et au rôle politique
qu'elles sont désormais appelées à jouer
dans notre démocratie. Nous sommes
persuadé qu'on donnerait à l'enseigne-
ment secondaire spécial la vie qui lui
manque, en supprimant les classes inuli-
les et encombrantes, en réduisant le cours
complet à trois années, et en dimiDuant-
proportionnellement les programmes. Nous
né. voudrions pourtant pas qu'une loi uni-
forme décapitât d'un seul coup tous les
établissemens d'enseignement secondaire
spécial. Quelques uns de .ces établisse-
mens fonctionnent fort bien, dans toutes
leurs parties, le collège d'Alais et le
lycée de Mont-de-Marsan par exemple.
Il serait fâcheux de les mutiler. Mais il
n'est pas nécessaire de passer partout le
même niveau. Dans les villes riches et
industrielles, voire même dans les centres
moins importans où un certain nombre de
jeunes gens ont le temps et les moyens de
consacrer cinq ou six années à leurs étu-
des, de grands collèges d'enseignement
moyen ont leur raison d'être.. Non seule-
ment il serait maladroit de les supprimer
s'ils existent, mais il serait sage de les
aider à naître partout où ils pourraient
subsister avec profit.
Nous avons dit que 1 enseignement
classique et l'enseignement secondaire
spécial devaient tendre à' se séparer, car
il ne leur est pas possible de se développer
côte à côte sous le même toit. Mais cette
séparation peut s'accomplir de deux ma-
nières tantôt, et c'est ce qui arrivera le
plus souvent, l'enseignement classique
chassera l'enseignement secondaire spé-
cial tantôt, au contraire, ce sera l'ensei-
gnement secondaire spécial qui expulsera
l'enseignement classique de l'établisse-
ment où ils dépérissent tous les deux.
Nous savons combien cette seconde hy-
pothèse effraie certains esprits. Aussi
voulons-nous, avant d'aller plus loin, in-
voquer l'autorité d'un homme qu'on n'ac-
cusera pas, ce nous semble, d'être un en-
nemi des études classiques. Voici ce qu'é-
crivait M. Cousin en 1840
« Au lieu de se jeter dans des créations
équivoques d'établissemens bâtards, moitié
industriels et professionnels, moitié littéral
res, on pourrait opérer habilement et coura-
geusement sur une centaine de collèges com-
munaux, d'exercice complet, la transforma-
tion douloureuse mais salutaire qui seule
peut les sauver de la ruine absolue quand
viendra la concurrence, et en tirer quelque
utilité pour les villes et pour le pays. Il y
a lieu d'espérer que, dans un certain nombre
de villes, les écoles primaires supérieures fi-
niront par absorber les petits colléges qui
végètent sans rendre de véritables services, et
qu'elles pourront alors recevoir une plus forte
organisation. »
L'espérance de M. Cousin ne s'est pas
réalisée. La France est couverte de pe-
tits • collèges qui continuent à végéter de
la manière la plus piteuse et à répandre
dans les petites villes de province, à la
place d'une solide et fortifiante instruc-
tion moyenne, une fade, étroite et débili-
tante instruction prétendue classique» Ne
parlez pas cependant aux communes qui
grèvent leur budget pour soutenir ces
tristes établissemens de rejeter une charge
aussi inutile et aussi dispendieuse Elles
tiennent à leur collège c'est pour elbs
un sujet de vanité; il faut que les jeunes
gens, au lieu d'acquérir les connaissances
pratiques qui leur serviraient dans la
vie apprennent sans sortir de chez
eux, ce que peut leur enseigner un pro-
fesseur qui, la plupart du temps,, n^est
même pas licencié il faut qu'ils devien-
nent de médiocres bacheliers au lieu
d'être des hommes-' doués d'une instruc-
tion forte, appropriée aux occupations et
aux devoirs qu'ils vont avoir à remplir au
sortir du collège; appropriée aussi au pro-
grès des sciences modernes et à l'esprit
nouveau qu'ils exigent jiour être compris!
Qu'on ne se méprenne pas sur notre
pensée! nous ne sommes pas des ad-
versaires de l'enseignement classique,
au contraire! C'est parce que nous ai-
mons l'enseignement classique, c'est parce
que nous désirons qu'il se maintienne
toujours à un. niveau élevé, que nous
voudrions en faire le privilége d'une élite.
capable d'en ressentir tous les bienfaits.;
S'il était possible que chaque petite ville,
que chaque chef-lieu de canton même eût
un collège réellement classique, où l'on
n'apprît pas seulement à décliner et à
conjuguer des mots plus où moins jatinsr
mais où l'on entrât de plain-pied dans
l'antiquité en s'imprégnant de cette admi-
rable littérature qui restera l'exemplaire
immortel du beau dans les lettres humai-,
nés, dût ce collège ne servir qu'àquatfe ou
cinq élèves et dût-il coûter des somme»
considérables à la commune et à l'Etat,
nous serions d'avis qu'on le conservât
soigneusement. Mais, en. est-il ainsi? q
Hélas tous ceux qui ont vécu en pro-
vince n'ignorent pas qu'en dehors des
lycées et d'un petit nombre de colléges
privilégiés, tous les établissemens clas-
siques sont des institutions bâtardes, qui
ne méritent aucun respect. Ce ne sont
pas seulement les élèves qui manquent,
ce sont les professeurs. Mal irremédia^
ble, car, plus nous irons, et plus il sera
difficile de trouver des hommes intel-
ligens, ayant fait des études sérieuses, 1
qui consentent à s'enfermer dans une
petite ville pour enseigner aux enfans;
moyennant 12 à 1,500 fr. d'appointemens,
les principes des langues et des lit-
tératures anciennes 1 La décadence est
aujourd'hui plus sensible qu'à l'épo-
que où écrivait M.; Cousin elle le
sera davantage encore dans dix. ans. Et
ce qu'il y a de plus triste, c'est que ce
prétendu enseignement classique étouffe
l'enseignement français, en sorte que ni
l'un ni l'autre n'existe, et que les classes
moyennes dans les petites villes sont, au
total,, dépourvues de toute espèce d'ins-
truction.
Le remède à ce mal incontestable,
M. Cousin l'indiquait en 1840. Prenez
garde! s'écrie-t-on vous allez priver les
petites villes de la seule institution qui y
entretienne encore le goût des lettres
et l'amour des arts. Est-ce une raison
de boucher la source, parce que le filet
d'eau qui en sort est étroit? Etes-vous donc
sûr d'en trouver; une autre aussi claire,
aussi limpide et plus abondante ?– Nous
répétons que cet argument nous touche-
rait beaucoup s'il existait, en effet, un véri-
table filet d'enseignement classique dans
la plupart dé nos collèges. Mais il
n'en est rien, comme le savent bien les
hommes compétens. Est-il vrai, d'ailleurs,
qu'on détruirait tout esprit classique dans
nos petites villes, en réformant les collè-
ges actuels sur le modèle des Ecoles Chap-
tal et Turgot par exemple ? Nous som-
mes d'avis pour notre compte, qu'on
produirait un effet fort différent. On
enseigne le latin à Chaptal dans les clau-
ses supérieures pourquoi n& l'enseigne-*
rait-ôn pas de la même manière dans les
petits collèges de province ? Au lieu de-
huit ou neuf professeurs à peine bâcher
liers, on pourrait avoir pour chaque éta-
blissement un ou deux professeurs aà
moins licenciés, auxquels on offrirait' ¡
un traitement proportionné au rôle qu'ils1
joueraient dans l'école. Ces profes;-?
seurs recevant des élèves de quatorze
à quinze ans dont l'esprit serait déjà
formé, n'auraient pas de peine à leur
inculquer en quelques mois des notions
suffisantes sur la langue et sur la lit-;
térature latines. Ce ne serait pas sans
doute l'enseignement classique dans toute
sa perfection, mais ce serait un ensei-
gnement très. supérieur sous tous rap-r
ports à celui qui s,e distribue en ce mo-
ment dans les petits collèges. Quant
aux jeunes gens qu'une vocation décidée
porterait vers des études plus complètes,*
les communications sont si faciles aujour-
d'hui qu'il leur serait bien aisé d'aller les
faire au lycée voisin.
Mais, pour que la réforme que nous pro-
posons s'accomplisse, il faudrait que le
baccalauréat ne restât pas l'unique porte
d'entrée d'une foule de carrières. Verrait-»
on quelque inconvénient à lui substituer
en bien des circonstances un diplôme
d'enseignement moyen? Est-il très né>|
cessaire qu'un employé de l'enregistre-?
ment soit bachelier? Nos affaires ser-
raient-elles compromises si un conser-
vateur des hypothèques n'avait jamais
fait de vers latins? Si l'on veut sauver
l'enseignement classique de la révolution
qui le menace, il est indispensable de.
faire la part du feu. Laissons aux indus^
tries, au commerce, à. l'agriculture, aux
administrations des écoles particulières
où se formeront de bons contre-maîtres,:
de bons agriculteurs, de bons administra-
teurs Sans cela, un jour viendrait, peut-
êtreoù la démocratie grandissante, voyant
qu'on ne lui a pas donné une place suffi-
sante dans- ^instruction générale, s'en *fe~
rait une par unmoyen-qu'elle a eu le^toft
d'employer quelquefois en brisant tout.
Ch. Gabriel.
L'agence Havas nous" communique le
télégramme suivant :̃
1 «:Berlin, le 17 mai, soir.
» La^ Gazette de l'Allemagne du Nord dément la
nouvelle publiée par le Journal' des Débats, et
d'après laquelle l'ordre aurait été donné d'armer
toutes les frégates cuirassées à Kiel etàïWifc
helmsha\en, et qu'un crédit supplémentaire serait
demandé au Reichstag à cet effet.
» La Gazette de l'Allemaone du Nord dit que'
cette npuve.Ue est absolument dénuée de fonder-
ment. Il n'a pas été donné d'ordres nouveaux
on ne songe nullement à demander un crédit
supplémentaire. >; • '̃'̃
» L'escadre d'évolution, ainsi que l'ordre en a:
été donné depuis longtemps, se réunit le 27 de ce
mois a Wilhelmshavëîi: On n'a pas encore décidé
queue serait sa destination. »
.Nous ne nous expliquons pas le démenti
que veut nous.donneria #&?e#e dé. :fAt±
lémagné du Nord. Aucune des nouvelles
que la-feuille allemande nous? attribue u1^
été publiée par le Journal des Défais.
On nous écrit de Versailles (Sénat):"
« On s'occupait beaucoup, avant laséante»
de l'interpellation que Mgr l'évoque' d!Qrléa»s
devaitadresser au gouvernement sur- ViltïA
tùde qu'il comptait observer dans la célébra-
tion du centenaire de Voltaire. On sait que
depuis quelque- temps Mgr Dûpanloup lance
dans le public et envoie à ses collègues du
Sénat brochures sur brochures, véritables
pamphlets où l'œuvre et la mémoire del/Yol-t
tairesont jugées et attaquées avec cette vinir
lence impitoyable -qui est une des formes du
talent du vénérable et fougueux évolue.; VU
» La séance s'est ouverte sans qu'on vit pa-
raître Mgr Dupanloup. L'ordre du jour ap-
pelle la suite de la séconde: délibération sur
la loi d'état-major. Ce n'est qu'à près de qùàÉr^
heures, au moment où s'achevait le scrutin
sur l'ensemble du projet de loi, que
Mgr Dupanloup, qui avait; manqué un tràiûj
est entré dans la salle.; II" a présenté sa der
mande et proposé au Sénat, d'accord avec
M. le président dii conseil, âe fixer l'inter-
pellation ou, pour être plus exact, la question
à mardi prochain.
» La discussion sur la loi relative à l'état-
major a rempli le reste de la séance. Après;
des observations présentées tour à tour pat
MM. les généraux Borel, de Cissey, Lûysei,ié
colonel Meinadier et le maréchal Canrobertf
qui avant le scrutin a déclaré que, ne vou-
lant point contribuer à l'adoption d'une loi
détruisantle corps d'état-major, il s'abstien-
drait cette loi, tant de fois ajournée. et
remaniée, a été finalement votée dans son-
ensemble par 261 voix contre 6. » l '̃
On nous écrit de Versailles (Chambre
des Députés) i
a Rien aujourd'hui que la suite de la vé-
rification des pouvoirs. Que. Dieu nous lassé
la grâce de n'en avoir plus à parler le mois
prochain 1
» Nous n'avons pas besoin d'en dire bien
long sur l'élection de M. Fournier à La Ro-<
chelle. Il a été élu, mais Dieu sait par quels
procédés et sa majorité n'est que de
524 voix. Dès le 17 octobre, M. Dufaur.e-
écrivait à son concurrent M. Barbedette,
candidat républicain « II est évicjenf; que
sans la pression énorme qui a été exer-
cée sur les électeurs de notre départe-
ment vous auriez été nommé. Je pense que
vos électeurs adresseront une énergique pro- 1-
testationà.laÇhambre.desPéputés
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