Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1878-05-19
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Description : 19 mai 1878 19 mai 1878
Description : 1878/05/19. 1878/05/19.
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
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ON S'ABONNE
ïTM des Pratres-Sain~Germain-l'AnxefMie. n.
fRMM~ABe~nM!MBIWT:
Un an. six mais. TMtsmom
Dêpartemens. 80 fr. 40 fr. M&.
Pms, Mtr. 3)5 Cr. <8~ `
Lea àboamemens partent des i" iChaquempis.
PM<0) *N mmméto.Bépaptentenet, am mnnatfe. !In taevspapers omce, n, Gresham street, G. P. Q.;
SNM. meti~y, KMte< et C*. i. F!nch lane Cornhm,
E.C., London. MM. ~V.-B. Smtth et~M,
iM, Strand, w. C., London.
ABruxeUes, & I'0/ Madeleine, dans les kiosques, et dans tes M-
bHotheqnes des Kares de chemins de fer belges.
A. Valparaiso (Chili), chez M. Orestes L. Tomero.
ËDITION DE PARIS.
Mt!~ ET ~tT~MMES
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NMCHE i9 MA!
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ON S'ABONNB
en Belgique, en ïta!!e.
dMM le Luxembourg, en Turqnîe,
M Suisse, en SyriOt en Roumanie et dans !et
regences'du Maroc et de la Tunisie,
en Chine et au Japon,
M moyen d'une valeur payable a Paris oa de `
tMBdattt-poste, soit internationaux, soit françtdft:
et dans tous les pays du Nord
chez tous les directeurs de postes;
et dans tous les autres pays,
~M t'envot d'une valeut payable & PM&.
LM Mmonces sont recuM
,t&m MBt. JFamehey, ~ttM:te et C',
at au bureau du .fOCjB!WAt.<
PANS
SAMEDI Ï8 MA!
Nous avons parlé hier du vote du Par-
lement do Pesth etdudiscours deM. Tisza
qui ra précédé. Ce discours est la procla-
mation et le triomphé de la politique ex-
cellente que les Hongrois ont toujours re-
présentée pendant la crise orientale, car
les Hongrois ont été, à notre avis du
moins, le bon génie de l'Autriche, et son
conseiller à la fois sage et résolu. Ce con-
geUler a d'ailleurs sa voix au chapitre, et
ce n'est pas M. Tisza qui serait homme à
renoncer à ses droits..Le président du
conseil hongrois n'est pas seulement
un orateur parlementaire très distin-
gué, mais encore un politique .ha-
bile, actif, toujours disposé a exercer
sur les affaires extérieures la part d'in-
fluence que la Constitution lui assigne,
tel en6n qu'était le comte Andrassy
lui-même avant de quitter Pesth pour
devenir à Vienne ministre commun
des auaires étrangères. Au reste,
tout fait supposer que M. Andrassy et
M. Ti?za sont aujourd'hui parfaitement.
d'accord, etie second n'aurait pas j)ro-
.noncé le discours si ferme et si net que
nous avons résumé, s'il n'avait pas été
sûr de l'adhésion du premier. M. Tisza n'a
pas été désavoué, il n'a pas donné sa dé-
mission on peut donc tenir pour certain
qu'il a exprimé une pensée qui est
aussi ceUe du comte 'Andrassy. C'est
là. ce qui fait l'importance de ses déclara-
tions. Nous n'avons suivi, a-t-il dit; ni
une politique turque ni une politique
russe, mais une politique conforme aux
intérêts de la monarchie austro-bon-
groise.– Et quels sont ces intérêts? 9
Sont-ce des intérêts étroits, faciles à
r rubriques ou à localiser dans un ter-
ritoire défini? Non; M. Tisza ne les
comprend pas ainsi. Il a répudié éner-
giquement la politique qui consisterait
à marcher parallèlement avec la Russie,
la politique de l'action austro-russe
ou celle des compensations. A ses
yeux, les intérêts austro-hongrois ne sont
pas seulement a l'ouest dp la péninsule
des Balkans, mais à l'est, mais partout.
Ce n'est pas tel point du traité deSan-
Stefâno qui les menace, mais le traité
tout entier, considéré dans son ensemble.
Ce n'est pas l'Autriche seule, ni l'Autri-
che réunie à la Russie, qui peut régler
et garantir ces~térêts, mais l'Europe en
Congrès. Telle est l'opinion de M. Tisza,
et il déclare que, si le Congrès n'abou-
tissait pas, l'Autriche-Hongrie la défen-
drait au besoin toute seule. On croirait
entendre parler un ministre anglais; et,
pour que l'analogie soit plus complète,
M. Tisza, tout en demandant un crédit
pour assurer la défense des frontières du
Snd, de l'Est et du Nord, a annoncé que
des mesures de précaution avaient déjà
été prises, particulièrement en Trangyl-
Tanie, où il s'agit notamment de fortifier
les défilés des Carpathes. « Le gouverne-
ment ne doute pas, a-t-il dit, que la
Chambre ne lui accorde àcet égard un
bill d'indemnité. La Chambre hongroise
a vivement applaudi le ministre, et elle
a voté le crédit demandé. Ce qui nous ré-
jouit surtout dans cet incident, c'est qu'il
nous montre que l'Autriche et l'Angle-
terre, sans être liées par un engagement
formel, occupent aujourd'hui toutes les
deux la même position, qu'elles désirent
pour la question d'Orient une solution eu-
ropéenne et qu'elles repoussent la. politi-
que des intérêts particuliers et des ar-
rangemens séparés.
Reste à dire ce qui s'est passé à Vienne,
dans le Reichsrath. On se rappelle que, le
23 mars dernier, les Délégations ont été
réunies, et que le gouvernement leur
a demandé un crédit de 60 millions
MLLETM OU JOURmMS~
DU 19 MAI 1878.
&
REVUE MUSICALE.
t ea eomcefta de ta waîson.
(Premiérarticle.)
Parmi les grandes capitales de t'Eu-
rope, il n'eu est aucune où il se do âne
plus de concerts qu'à Paris. Pendâat
six mois, du commencement de dé-
cembre à. la fin d'avril, les salles con-
sacrées à cet usage ne chôment pas. Je
ne parle, bien entendu, que des concerts
privés (j:~n~-cservatoire, du Cirque et du Châtel&t étant
des institutions musicales. A ces concerts
privés, où le public est admis, le public
ne va guère que dans des cas exception-
nels, alléché par la notoriété d'un grand
virtuose ou par quelque chose d'excen-
trique. Habituellement, ils sont composés
d'amis du bénénciaire, de ses élèves et
de quelques amateurs qui s'y lais&ent
~A.1(..` ,A `.'
de florins. Les Délégations sunpie.jéma'
nation des deux Paricmëns~p~e~
de Pesth, composées de soixaMe~eert~es
de l'un et de l'autre, expression de la ma- i
jorité dans l'un et dans l'autre, ont <
seules, d'après la Constitution, le droit de t
prononcer sur les an'aires étrangères et 1
sur les crédits qui s'y rapportent. Elles ]
ont voté en principe le créddt de 60 mil- <
lions de uorins dès lors le fait est acquis, (
et la compétence des deux législatu- ]
res, du Reichsrath & Vienne et du Par- 1
lement de Pesth, se borne à la discussion t
et au choix des moyens. Le gouverne- i
ment a donc présenté à Vienne et à Pesth (
un projet ayant pour but de couvrir le (
crédit voté par les Délégations. C'est ce t
projet qui a été voté à Pesth, à une majo- 1
rité écrasante. A Vienne, au contraire, le
vote a été renvoyé à plus tard, et voici
pourquoi.
Les Délégations, lorsqu'elles ont voté 4
le crédit de 60 millions de florins,
ont pris soin de dire que le gouver- (
nement devrait leur iàire une communi- t
cationsur sa politique au moment où il
procéderait à l'emploi de ce crédit. Les c
Délégations voulaient assurer par la le
contrôle parlementaire, ce qui est ala c c
fois très'naturel et très légitime. Aujour- t
d'hui la commission de la Chambre des
Députés du Reichsrath, qui est chargée
d'étudier le projet du ministère, saisie su-
bitement d.'un scrupule exagéré, propose E
de remettre la discussion et le vote après
le jour ou le gouvernement aura fait aux E
Délégations la communication promise. s
Mais, dit le ministère, comment E
pourrais-je faire une communication sur F
i einpiui u un creun avam qu 11 son cou-
vert ? Et nous, répond la commis-
sion du Reichsrath, comment pouvons-
nous, en conscience, voter votre projet
avant que vous ayez expliqué aux Délé-
gations ce que vous ferez du crédit? H
y a Lu, oa le voit, une question de pro-
cédure parlementaire dans laquelle nous
n'avons pas à entrer. Au fond, la commis-
sion s'efforce de gagner au moins quelques
jours, et elle ne peut pas faire autre chose.
Tout le monde sait aujourd'hui ce que
le gouvernement fera des 60 millions de
florins. Le prince Auersperg l'a dit à
Vienne, plus brièvement que M. Tisza
à Pesth, mais non pas moins nettement.
La majorité est assurée dans le Reichs-
rath comme dans le Parlement hongrois
seulement elle est moins considérable
dans l'Assemblée autrichienne où une cer-
taine fraction hostile au comte Andrassy
est assez puissante, sinon pour empêcher,
au moins poup retarder le résultat. Nous
voulons parlerdes libéraux allemands, con-
duits par MM. Giskra,IIerbst,etc., qui,quoi-
que contraires à l'action commune avec la
Russie et à la destruction de l'empire otto-
man, semblent se transformer en partisans
de la paix quand même et à tout prix cha-
que, fois que le gouvernement prend une
initiative énergique. Quant au ministère,
il maintient résolument les principes
constitutionnels et l'on a pu en
lire dès l'exorde du discours de
M. Tisza, une exposition complète.
Les Délégations seules, a dit le mi-
nistre, sont compétentes sur le vote
du crédit; le crédit est voté, votre rôle
se borne à choisir parmi les moyens de le
couvrir. Aller plus loin, rejeter les projets
du gouvernement avec l'intention d'annu-
ler le crédit lui-même, serait un empiéte-
ment constitutionnel et un acte qui, par
ses conséquences ou par les imitations
dont il serait plus tard l'objet, rendraient
impossible toute action au dehors de la
monarchie austro-hongroise.
Au fond, la difficulté est plus apparente
que réelle. Les Délégations doivent se
réunir dès les premiers jours de la semaine
prochaine, et le comte Andrassy ne man-
quera pas de renouveler devant elles les
déclarations qu'il a déjà faites et que
conduire. On ne prend pas de billets à la
porte, parce que le cas n'a pas été prévu
où. l'on pourrait en demander. Tout est
réglé d'avance le programme, la recette
et le succès. Sur dix concerts affichés,
neuf sont donnés par des pianistes. Voilà
la proportion. A l'époque où florissaie~t
les albums de romances et les chanson-
nettes, le nombre des chanteurs et celui des
pianistes s'équilibraient. Les albums ont
disparu, n'étant plus de mode les chan-
sonnettes ont leurs temples particuliers,
leurs interprètes attitrés les pianistes
restent donc les maîtres de la place. Gloire
à eux
Je ne me plains pas de ce qu'il y ait
une trop grande quantité de pianistes à
Paris, d'autant plus que si l'on entend par
pianiste un maître dans l'art de jouer du
piano il y en a très peu. Mais depuis
quelques années les pianos ont augmenté
dans une proportion enrayante, et leur
nombre est incalculable aujourd'hui. Cet
instrument en est arrivé à faire partie de
l'ameublement. On se passerait d'un buf-
fet ou d'une armoire pour avoir un piano.
Dans certains quartiers de Paris il n'y a
pas une maison où l'on compte moins d'un
piano à chaque étage. Les gammes du
premier se mêlent aux arpèges de l'entre-
sol des traits chromatiques s'élancent
dans l'air comme des fusées, tandis que
les graves accords d'une sonate protes-
tent contre les iioritures à la mode
et le mauvais goût du jour. De la
cave au grenier, c'est le charivari en
M. Tisza vient d'accentuer & Pesth. Le
comte Andrassy parlera sans doute comme
M. Tisza, c!. la majorité ne saurait lui
Mre défaut, car elle ne pourra conserver
lesormais aucun doute sur la politique du
gouvernement. Il est possible aussi que
.a Chambre des Députés* du Reichsrath
l'attende pas la réunion des Délégations,
:t qu'elle passe, outre aux propositions
lésa commission, en votant le projet du
ninistère. Quoi qu'il en soit, et qu'il se
produise quelques jours plus tôt ou plus
,ard, le résultat n'est pas douteux. Le gou-
vernement, qui a déjà obtenu un crédit,
)btiendra les moyens de le couvrir, et le
;omte Andrassy sera libre d'appliquer
me politique approuvée par les deux
Parlemens et par les Délégations. v
BOURSE OS PARN
CMtara ttl7 t<18 N Compt&nt.7450. 74 M.~ 25-/
Finccut. '!455. ~32t2 .M 12 2
A a/a 0/0
GomptHiti03SO.t0390~, .40.
te/a'
ComptaQt!Hlo.iû98''i.M.
Ftn<:Ottr.ilOl5.7.l099S.M..
pETnB BOURSE Du som.
Emprunt S 0/0. t09 & 86 i/4, 62 i/2, 65.
30/0. '!tf~. 07 1/2, 95, 971/2.'
Ext6r"espagnote.. 1213/16,7/8.
0/0 turc. 9fr.l5.
Banque ottomane.. 3Mfr.
Florins (or). S97/16.
Egyptiennes 6 0/0.. 1G3 &. 3'! 1/2, 168 fr. 7H.
Chemins égyptiens. 293 fr. 75.
Nous recevons de notre correspondant par-
ticulier la dépêche suivante
< Berlin, le 18 mai, soir.
Le prince de Bismarck, qui est de nou-
veau très souffrant, est attendu cependant à
Berlin lundi ou mardi; et le comte Schouva-
loff, revenant de Saint-Pétersbourg, pourra
se rencontrer avec lui. Rien de posinf n'a
transpiré sur le résultat du voyage du diplo-
mate russe, et le pubiic et la presse conti-
nuent à regarder avec scepticisme du côté de
Constantinople.
B L'attentat de Hœdel a excité dans la na-
tion un vif sentiment do répulsion à l'égard
de la démagogie. Le gouvernement se dispose
à en proiiter en mettant le Reichstag en de-
meure de voter des lois répressives plus ri-
goureuses que celles qu'il a rcpoussées il y a
deux ans. Déjà le Conseil fédéral est saisi
d'un projet de loi en ce sens, qui sera ensuite
soumis au Reichstag. Ce projet, s'il est ac-
cepté par les deux corps législatifs,– et. en ce
qui concernole premiercen'est pas douteux,–
armera pour une période de trois années le
Conseil fédéral et l'autorité administrative
elle-même de pouvoirs discrétionnaires
contre les socialistes. Or les libéraux
sont d'avis que la législation actuelle est suf-
fisante. Pour no pas encourir le reproche
d'opposition systématique, ils ont voté hier
avec un amendement qui exclutia solution
par le monopole– le projet d'enquête sur les
tabacs mais ils paraissent bien décidés &
repousser les lois d'exception qu'on va leur
demander. Dans ce cas, le prince de Bismarck
dissoudra-t-il le Reichstag, et alors le pays
enverrait-il une majorité plus docile aux pro-
jeta de réforme économique et de réaction
politique du chancelier? C'est là la questions
MMa~apMe pfiv~c.
(Service télégraphique de l'~ence Havas.)
Vienne, le t8mai.
La CoffMpoM~~ee poK/yM~ rMM!M. dans son
édiHon française, apprend de son correspondant
de Romo que le roi H~mbert fera une courte
visite à l'Exposition de Paris.
Saint-Pétersbourg, le 18 mai.
Le comte SchotivaloSf est parti aujourd'hui
pour Londres.
Rien n'est, change dans la situation.
Berlin,Iei8 mai.
M. le général de Werber, plénipotentaire d'Al-
lemagne à Saint-Pétersbourg, est arrive ici hier
et a été reçu ce matin par l'empereur.
Le mariage de la princesse Marie avec le prince
Henri des Pays-Bas est G se au '24 août.
permanence; d'autres vous diront que
c'est le triomphe de la liberté indi-
viduelle. Chacun est maître chez soi;
et, de même que je suis libre de me tenir
tranquille, mon voisin est parfaitement
libre de me troubler. On a pourtant fait.
des règlemens de police pour réprimer
des abus beaucoup moins préjudiciables
que celui-là; et quand tant d'objets et de
produits de première nécessité sont impo-
sés, pourquoi n'impose-t-on pas comme
objet de luxe les pianos de tout format et
de toute valeur, depuis les plus grands
jusqu'aux plus petits, depuis ceux qui
ont une queue jusqu'à ceux qui n'en ont
pas ? Quel grand dommage, en vérité, si
un impôt de ce genre rendait à leur pou-
pée et plus tard aux soins du ménage un tas
de petites filles qui rêvent de marcher sur
les traces de M" Montigny-Remaury ou de
M~ Pleyel, et solliciteront, un jour, des
!eçons à 20 sous Le cachet! Les pianos mis
à la portée de tout le monde et l'opérette
décrétée d'utilité publique, voilà de quoi
élever le. goût musical en France à un
joli diapason!
Je crois qu'il est temps de rentrer dans
la question. Y aurait-il encore plus de
pianistes à Paris, je ne suis pas obligé de
les passer en revue, ni même d'en publier
la liste par ordre alphabétique dans ce
feuilleton. Et d'ailleurs, il n'y a pas que
les pianistes qui donnent des concerts il
y a aussi des violonistes, des violoncel-
listes et des joueurs de diiTérens instru-
mens, do'nt quelques uns sont de très
Londres,lct8mai,3h.
Le conseil des ministres s'est réuni aujour-
d'hui.
Constantinople, le 17 mal, soir.
Les Rosses ont installé aux envions de San-
Stefano, à 2 kilomètres des lignes turques, qua-
rante canons de gros calibre.
Le quartier généra) seul reste a San-Stefano
toutes les troupes sont campées dans les envi-
rons.
Les Russes ont également fait un petit mouve-
ment on avant dans ta direction des hauteurs
qui se trouvent derrière Buyukdéré.
Les Turcs ont pris toutes les mesures afin
d'éviter une surprise; ils refusent toujours do
céder sur la question do Choumia, Varna et Ba-
toum.
Constant inople, le i8 mai.
On a beaucoup exagéré l'importance des der-
niers mouvemens de 1 armée russe dans les en-
virons do Constantinople. Les Russes affirment
que ces mouvemens sont motivés seutement par
1 état sanitaire des troupes qui les oblige à cam-
per sur des hauteurs.
H est possible que les Russes veuillent aussi
exercer une pression sur la Porte pour obtenir la
solunon de certaines questions pendantes. Mais
il no parait nutlement exact qu'ils projettent ac-
tuellement l'occupation de Constantinople ou de
Buyukdéré.
Le pdnce Lobanoffaremis aujourd'hui au Sul-
tan ses lettres de créance, dans une audience so-
lennelle. Les paroles les ptus courtoises ont été
échangées. Le prince a rendu visite, aussitôt
après, aux/ministres turcs.
Londres, le d8 mai.
La plupart des journaux anglais expriment la
plus vive satisfaction de l'article publié hier à
~ait:t-Pëtcrsbaurg par j'Agence gcttéraio russe,
relativement aux espérances pacifiques, devenues
plus grandes que jamais.
Le ;Strès conciiians, considère comme une victoire
très substantielle pour la cause de la paix que
la Russie soit disposée à reconnaître )e droit de
i'Ang)etcrre à participer au règlement de la ques-
tion d'Orient.
Toutefois, le JtfoT' .Pse livrer encore à un optimisme exagéré, et, de
son côté. le .D testations pacifiques qui viennent des bords do
la Neva sont en contradiction avec les démon-
strations belliqueuses qui ont lieu près de Con-
stantinople.
Londres, le l8mai.
On* télégraphie de Saint-Pétersbourg, le n, au
y~M:
a Le comte Schouvaloff partira probablement
ce soir ou demain matin pour Londres.
o Bien qu'on ne connaisse rien de précis sur le
résultat de la mission du comte, il y a néan-
moins les meilteures raisons de croire que le
Congres se réunira dans une quinzaine de jours, s
Le Z~y-~MM publie les dépêches suivantes
Vienne, le <7 mai. La réponse du gouvernement
russe à la dernière protestation du cabinet de
Bucharest déclare que les troupes qui reviennent
de Bulgarie ne font en Roumanie qu'une halte
momentanée. L'occupation do la Bessarabie est
simplement une mesure stratégique contre un
ennemi éventuel dans la mer Noire, ennemi qui
débarquerait sur les côtes do Roumanie.
Le gouvernement roumain a été mécontent jde
cette réponse. Une nouvelle protestation a été
remise de sa part a l'agent de Russie a Bucha-
rest.. <,
Constantinople, Ion. Le général Totleben a
envoyé à la Porte une Note demandant l'évacua-
tion de Choumla, Varna, Batoum, le retrait du
camp turc de Masiak, et enfin la permission d'oc-
cuper Buyukdéré.
Un conseil des ministres et des généraux s'est
réuni hier soir, sous la présidence du Sultan,
pour discuter sur la Note du général russe.
Un autre conseil devait avoir lieu aujourd'hui
dans l'après-midi.
On considère comme presque certain que les
Turcs ne céderont pas.
Le bruit court que le général Totleben aurait
aussi demandé la permission d'occuper les deux
côtés du Bosphore, et qu'il insisterait pour que la
Porte demande le retrait de la flotte anglaise de
la mer de Marmara mais ce bruit a besoin de
oontirmation.
On télégraphie de Belgrade, le H mai, au
jS~a~sf~:
« Les ministres ont donné leur démission.
M. Ristitch travaille à la formation d'un nouveau
cabinet qui sera probablement un cabinet de
coalition.') »
Le Sénat et la Chambre des Députés
ont bien mérité de l'armée c'est là un
jugement que ratifieront tous les hommes
impartiaux qui ont suivi les débats par-
lementaires de la semaine. Pour la masse
des lecteurs, il suffit de rappeler que la
Chambre des Députés, d'accord avec le
ministre de la guerre, vient de voter
un excellent projet de loi sur le rengage-
ment des sous-otficiers. Nous exposerons
en détail l'économie de ce projet quand il
viendra en discussion devant le Sénat
et cela ne saurait tarder, car il a été dé-
posé immédiatement par le ministre de
la guerre sur le bureau de la Cham-
bre Haute qui s'est empressée de pronon- j
cer l'urgence. Mais il importe que l'on j ï
grands virtuoses, ou tout au moins des
artistes de beaucoup de talent.
Par exemple, quand quatre instrumen-
tistes de premier ordre tels que MM. Mau-
rin, Mas, Colblain et Tolbecque se ré-
unissent sur la même estrade et s'y don-
nent rendez -vous périodiquement pour y
exécuter les chefs-d'œuvre de la musique
classique, ils forment à eux quatre une
institution, et les dilettantes ne manquent
pas autour d'eux. A chacune de leurs six
séances, l'empressement est le même. Ils
sont comme des pontifes célébrant un
mystère, et on les écoute pieusement.
J'en dirai autant de MM. Sivori et Ri-
chard Loys, du quatuor Marsick, Rémy,
Van Waefeighem et Delsart, de MM. Des-
jardins, Taudou, Lefort et Rabaud, autre
quatuor non moins vaillant, non moins
jeune, qui a le privilège d'obtenir parfois
,1e concours de M' Massart. Aux fonda-
teurs de ces séances viennent se joindre
aussi, a. l'occasion, des virtuoses, de
grands artistes, M. Tauanel, M. Turban,
M" Montigny-Rémaury, M. Diémer, M. Ca-
mille Saint-Saëns.
Ah des concerts comme ceux-là, on
n'en donne jamais assez, en dpnnât-on
encore davantage. Ce n'est pas qu'ils
soient une source de bénéfices considéra-
bles. Au contraire. Mais tel n'est point le
but que se sont proposé ceux qui les
ont institués. Soutenus d'abord par un
très petit groupe de fidèles, ils ont vu
peu à peu s'agrandir le cercle de leurs
auditeurs. Ils houMëût l'art, sous'une
sache dès à présent dans l'armée que
d'ici à peu de jours une loi assurera [.eus
les avantages matériels désirables aux
sous-ofSciers qui voudront contracter un
ou deux engagemens prime raisonnable
payée au moment du rengagement, capi-
tal portant intérêts placé au nom du
rengagé, hautes-payes d'ancienneté, re-
traite, positions civiles à la sortie du ser-
vice; en un 'mot tout ce qui .peut
décider des jeunes gens d'une valeur et
d'une moralité suffisantes à embrasser la
carrière militaire sans nécessairement
ambitionner Tépaulette. Cette loi, qui
réussira sans doute à entourer de quelques
séductions matérielles la position de sous-
officier, vient s'ajouter heureusement au
projet dont nous parlions il y a quelques
jours, et qui augmenta dans une propor-
tion si notable la pension de retraite des
officiers. Quand ces deux lois seront
votées par le Sénat, on pourra dire
que les représentans de la nation se-
ront quittes envers le personnel de l'ar-
mée. Sans doute il restera beaucoup à
faire, encore pour que cette armée si
brusquement agrandie à la suite de nos
désastres acquière ~a cohésion néces-
saire mais ce sera l'oeuvre du temps
et des mœurs publiques. Comme l'a
dit en bons termes M. le comte de
Lur-Saluces dans un discours qui peut-
être avait le tort de ne pas se trouver
à sa place au milieu de cette discussion,
l'amour aveugle du drapeau, l'esprit de
corps, les traditions et toutes les for-
ces morales qui seules peuvent ani-
mer une vaste organisation militaire ré-
prendront leur empire à mesure que s'ef-
facera l'antagonisme plus ou moins réel
que des. circonstances politiques ont
pu créer entre le devoir de l'armée
et les tendances libérales de la nation.
Le Sénat, pour sa part, ne s'est pas
contenté de déclarer l'urgence des deux
projets de lois sur l'augmentation de
la pension de retraite des officiers et sur
le rengagement des sous-officiers qui lui
venaient de la Chambre des Députés il a
donné une preuve plus précieuse de son
dévouement aux intérêts militaires de la
France en se mettant enfin d'accord avec
lui-même et avec le ministre de la guerre
sur le projet de loi d'état-major.
L'article S de ce projet, comme nous le
rappelions avant-hier, avait amène uce
scission entre la majorité-dû Sénat qui
avait donné raison au ministre de la
guerre, et la minorité qui avait voté avec
la commission. Cet article 5, tel que
la commission l'avait rédigé, tendait à
instituer auprès du ministre de la guerre
une commission supérieure d'état-major
dont les attributions en ce qui con-
cerne l'admission et l'avancement du
personnel étaient définies avecunegrande
précision. Le général B orel acceptait la com-
mission;mais ce qu'il repoussait, c'estcette
définition de ses attributions par la loi. Une
telle commission n'éclairerait pas le mi-
nistre elle le tiendrait en tuteile, di-
sait le général Borel, et avec raison
selon cous, car les commissions, quand
elles ont les moyens. de devenir toutes-
puissantes, peuvent ne rien valoir dans
le domaine de l'action, où leur tendance
est de supprimer les responsabilités à
force de les diviser, après avoir amorti
toutes les initiatives. Le Sénat ayant con-
damné par son vote le système de
la commission sénatoriale, celle-ci est
venue hier avec une nouvelle rédaction
de l'article !i qui concilié les deux opî-
nions en présence. Une commission su- ]
périeure d'état-major sera instituée auprès
du ministre.inais c'est un décret et non
la loi qui en réglera les attributions. Cette
transaction a l'avantage de maintenir les
garanties qu'il convient d'assurer au per-
sonnel du service d'état-major pour son 1
recrutement et son avancement sans i
forme particulière H est vrai, mais ils
l'honorent cependant avec une foi ro-
buste, une conviction sincère et de per-
sévérans efforts. Aussi la musique de
chambre (wMM:M cchez nous depuis quelque temps, à côté
de la musique symphonique, une place
très importante. Des maîtres contempo-
rains semblent même aSectionner ce
genre particulièrement et y obtiennent de
réels succès. N'est-ce pas ce qui a donné
l'idée à M"° Tayau, l'habile violoniste, de
fonder sous le nom de WM~~M une
Société dont chaque séance est consacrée
tout entière à l'audition des œuvres du
même compositeur? Seulem eut, a6n de don-
ner un psu plus de variété à ses program-
mes et tout en laissant la prépondérance
à la musique de chambre, M"" Tayau ne
repousse point l'élément vocal/Nous l'a-
vons vu, par exemple, au concert dont
les compositions de M' Héritte-Viardot
ont fait les irais, dans lequel on a ap-
plaudi un quatuor pour piano et instru-
mens à cordes, très remarquablement
écrit, et une série de mélodies de styles
diuerens, mais toutes portant, un cachet
très personnel. Ces mélodies étaient in-
terprétées, les unes par M"" Viardot, tou-
jours sans rivale dans l'art de la décla-
mation lyrique les autres, d'un carac-
tère doux et gracieux, par M°'° Chamerot
et M"" Marianne Viardot, les sœurs de
M' Héritte, chantant avec un goût ex-
quis et excellentes musiciennes toutes
deux. Voila, certes une famille admira-
compromettre la liberté d'action du minis-
tre dé la guerre et sans anéantir ga res-
ponsabilité.
Le Sénat a donc voté la loi d'état-major
à la presque unanimité des voix 249 con-
tre 6 sur 255 vôtans. Le maréchal Cànro-
bert s'est abstenu, mais il à motivé son
abstention en des termes qui sont pres-
que l'équivalent d'une adhésion. Est-ce
à dire que ce projet si longuement
élaboré soit parfait? Non, assurément;
mais il est bon; et il suffit qu'il soît
appliqué avec l'esprit de prudence et de
patriotisme qui a inspiré les dernières'
délibérations d'où il est sorti.
On nous écrit de Versailles (Chambre
des Députés): .:i.
Après trois scrutins successifs, le 7" bu-
reau, chargé de l'examen de l'élection de
.M. de Mun, demeurait toujours incertain de
ses conclusions 18 voix étaient d'avis de va-,
lider, et 18 de procéder d'abord à une enquête
si l'on ne voulait pas proposer sur-le-champ
l'invalidation.
f Un quatrième scrutin, de guerre lasse, nt
passer une voix du parti de l'enquête ou de
l'invalidation du côté de l'indulgence. LeJ
rapporteur avait déjà été nommé. Il ne se
chargea que d'exposer les faits, et aujourd'hui,
reprenant sa liberté, M. Arthur Leroy pro-
pose nettement d'ajourner le jugement de
l'élection jusqu'au dépôt du rapport delà.
commission d'enquête.
)) Tous les faits étaient connus d'avance; il
n'en a pas moins paru piquant à quelques
uns de voir un rapporteur attaquer les con-
clusions de la majorité de son bureau; mais
M. Leroy n'a fait encore qu'exposer les faits
avec une entière loyauté, et ce n'est pas sa.
faute s'ils ont un cruel langage.
x Le ton d'honnêteté, la clarté du débit de
M. Leroy, l'abondance de ses preuves ont fait
que le temps a passé sans que personne son-
geât à s'en plaindre. Le bureau ne connais-
sait pas tout, et le rapporteur a beaucoup ap-
pris depuis qu'H a déposé son rapport.
» Les discours de M. de Mun ne sont plus
une nouveauté. Quel qu'en soit le mérite, il
n'a pas été difficile de découvrir qu'ils ne
roulaient tous que sur un môme thème, et
les temps ne sont plus où la répétition inces-
sante d'un môme motif oratoire pouvait
faire éprouver aux audi teursun plaisir toujours
nouveau. Les Assemblées politiques sont un
moment surprises par l'archaïsme hiératique
qui pénètre chez elles; mais c'est un tort de
s'imaginer qu'il peut exercer sur elles de
l'iunuencs. En'tout cas, ce n'est pas cette
Chambre-ci que M. de Mun était destiné à
émouvoir, et il y siégerait jusqu'au bout, que
son action, d'abord annoncée comme fou-
droyante, se réduirait à quelque discours an-
nuel sur le budget des cultes qui ne change-
rait pas un chiffre des crédits. '>
a Peut-être aurait-il un peu plusioagtemps
passé pour un apôtre s'il n'avait pas paru
se plaire autant au milieu des amateurs
do tapage de la droite bonapartiste. Mais
aujourd'hui qu'il défend son élection de
Pontivy on l'écoute avec plus de curio-
sité. La cause est difficile, malgré la majorité
de 4,000 voix qu'il a acquise, et l'on est im-
patient de voir comment il écartera, cer-
tains griefs du dossier. Sa propre conduite
d'abord, car il a commencé par faire afficher
ceci dans les paroisses bretonnes a Le
maréchal a dit Mon gouvernement vous
fera savoir pour qui vous devez voter. C'est
moi qui suis choisi. Le préfet a été chargé y
d'écrire aux maires Votez et faites voter
pour M. de Mun! Impossible d'être plus
candidat ofGciel et de méconnaître davantage
ce que c'est qu'un gouvernement représenta-
tif. M. de Mun entrai t dans la carrière en vain"-
queur, au nom des principes de la dictature
mais U ne négligeait pas de soigner la question
purement temporelle. L'un de ses concurrens,
M. befebvre, avait été préfet sous l'Empire et
parlait de la prospérité d'alors. « Jamais le
bétail ne s'est mieux vendu, répondit l'afn-
che de M. de Mun, et, cette année surtout, le
commerce prospère depuis que M. le maréchal
do Mac-Mahon a dissous la Chambre révolu-
tionnaire.
Assertions de ce genre, attaques sans
motif contre M. Gambetta, promesses, me-
naces, le candidat du 16 mai et ses amis
blement douée, et, bien que M. Paul
Viardot n'ait pas pris part au concert de ï
M"Héritte, je trouve ici une occasion
toute naturelle de rappeler le nom de ce
jeune violoniste que le public commence
à connaître, et dont le talent fin et dis-
tingué fait honneur à Léonard, l'éminent
professeur.
La séance consacrée aux œuvres de
M. Benjamin Godard, composée, comme
celle de M"" Héritte, de musique instru-
mentale et de chant, ne nous a rien révélé
d'inédit. Nous connaissions déjà ce trio et
cette sonate, œuvres d'une facture élé-
gante et habilement développée nous
connaissions aussi ces jolies mélodies
extraites d'un recueil que les éditeurs
Durand, Schœnewerk ont publié. M. Ben-
jamin Godard est l'auteur du .ycantate qui, avec le .P~y ~g
M. Théodore Dubois, a obtenu le 1~ prix
au concours de la ville de Paris.
M. Auguste More!, que l'Institut a plu-
sieurs fois récompensé, est un de ces
compositeurs dont je parlais toutà l'heure.
et. qui se sont voués plus spécialement
à la musique de chambre. Il avait donc
tous les droits et tous les titres à être ad-
mis aux séances de M"" Tayau; il y à
apporté trois œuvres d'un rare mérite,
composées par lui alors qu'il était direc-
teur du Conservatoire de Marseille, et
fort peu connues àParis. De ces trois œu-
vres, celles que nous préférons sont: le
quintette pb'ur inetrumëns à cordes et le
im
ON S'ABONNE
ïTM des Pratres-Sain~Germain-l'AnxefMie. n.
fRMM~ABe~nM!MBIWT:
Un an. six mais. TMtsmom
Dêpartemens. 80 fr. 40 fr. M&.
Pms, Mtr. 3)5 Cr. <8~ `
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M moyen d'une valeur payable a Paris oa de `
tMBdattt-poste, soit internationaux, soit françtdft:
et dans tous les pays du Nord
chez tous les directeurs de postes;
et dans tous les autres pays,
~M t'envot d'une valeut payable & PM&.
LM Mmonces sont recuM
,t&m MBt. JFamehey, ~ttM:te et C',
at au bureau du .fOCjB!WAt.<
PANS
SAMEDI Ï8 MA!
Nous avons parlé hier du vote du Par-
lement do Pesth etdudiscours deM. Tisza
qui ra précédé. Ce discours est la procla-
mation et le triomphé de la politique ex-
cellente que les Hongrois ont toujours re-
présentée pendant la crise orientale, car
les Hongrois ont été, à notre avis du
moins, le bon génie de l'Autriche, et son
conseiller à la fois sage et résolu. Ce con-
geUler a d'ailleurs sa voix au chapitre, et
ce n'est pas M. Tisza qui serait homme à
renoncer à ses droits..Le président du
conseil hongrois n'est pas seulement
un orateur parlementaire très distin-
gué, mais encore un politique .ha-
bile, actif, toujours disposé a exercer
sur les affaires extérieures la part d'in-
fluence que la Constitution lui assigne,
tel en6n qu'était le comte Andrassy
lui-même avant de quitter Pesth pour
devenir à Vienne ministre commun
des auaires étrangères. Au reste,
tout fait supposer que M. Andrassy et
M. Ti?za sont aujourd'hui parfaitement.
d'accord, etie second n'aurait pas j)ro-
.noncé le discours si ferme et si net que
nous avons résumé, s'il n'avait pas été
sûr de l'adhésion du premier. M. Tisza n'a
pas été désavoué, il n'a pas donné sa dé-
mission on peut donc tenir pour certain
qu'il a exprimé une pensée qui est
aussi ceUe du comte 'Andrassy. C'est
là. ce qui fait l'importance de ses déclara-
tions. Nous n'avons suivi, a-t-il dit; ni
une politique turque ni une politique
russe, mais une politique conforme aux
intérêts de la monarchie austro-bon-
groise.– Et quels sont ces intérêts? 9
Sont-ce des intérêts étroits, faciles à
r
ritoire défini? Non; M. Tisza ne les
comprend pas ainsi. Il a répudié éner-
giquement la politique qui consisterait
à marcher parallèlement avec la Russie,
la politique de l'action austro-russe
ou celle des compensations. A ses
yeux, les intérêts austro-hongrois ne sont
pas seulement a l'ouest dp la péninsule
des Balkans, mais à l'est, mais partout.
Ce n'est pas tel point du traité deSan-
Stefâno qui les menace, mais le traité
tout entier, considéré dans son ensemble.
Ce n'est pas l'Autriche seule, ni l'Autri-
che réunie à la Russie, qui peut régler
et garantir ces~térêts, mais l'Europe en
Congrès. Telle est l'opinion de M. Tisza,
et il déclare que, si le Congrès n'abou-
tissait pas, l'Autriche-Hongrie la défen-
drait au besoin toute seule. On croirait
entendre parler un ministre anglais; et,
pour que l'analogie soit plus complète,
M. Tisza, tout en demandant un crédit
pour assurer la défense des frontières du
Snd, de l'Est et du Nord, a annoncé que
des mesures de précaution avaient déjà
été prises, particulièrement en Trangyl-
Tanie, où il s'agit notamment de fortifier
les défilés des Carpathes. « Le gouverne-
ment ne doute pas, a-t-il dit, que la
Chambre ne lui accorde àcet égard un
bill d'indemnité. La Chambre hongroise
a vivement applaudi le ministre, et elle
a voté le crédit demandé. Ce qui nous ré-
jouit surtout dans cet incident, c'est qu'il
nous montre que l'Autriche et l'Angle-
terre, sans être liées par un engagement
formel, occupent aujourd'hui toutes les
deux la même position, qu'elles désirent
pour la question d'Orient une solution eu-
ropéenne et qu'elles repoussent la. politi-
que des intérêts particuliers et des ar-
rangemens séparés.
Reste à dire ce qui s'est passé à Vienne,
dans le Reichsrath. On se rappelle que, le
23 mars dernier, les Délégations ont été
réunies, et que le gouvernement leur
a demandé un crédit de 60 millions
MLLETM OU JOURmMS~
DU 19 MAI 1878.
&
REVUE MUSICALE.
t ea eomcefta de ta waîson.
(Premiérarticle.)
Parmi les grandes capitales de t'Eu-
rope, il n'eu est aucune où il se do âne
plus de concerts qu'à Paris. Pendâat
six mois, du commencement de dé-
cembre à. la fin d'avril, les salles con-
sacrées à cet usage ne chôment pas. Je
ne parle, bien entendu, que des concerts
privés (j:~n~-c
des institutions musicales. A ces concerts
privés, où le public est admis, le public
ne va guère que dans des cas exception-
nels, alléché par la notoriété d'un grand
virtuose ou par quelque chose d'excen-
trique. Habituellement, ils sont composés
d'amis du bénénciaire, de ses élèves et
de quelques amateurs qui s'y lais&ent
~A.1(..` ,A `.'
de florins. Les Délégations sunpie.jéma'
nation des deux Paricmëns~p~e~
de Pesth, composées de soixaMe~eert~es
de l'un et de l'autre, expression de la ma- i
jorité dans l'un et dans l'autre, ont <
seules, d'après la Constitution, le droit de t
prononcer sur les an'aires étrangères et 1
sur les crédits qui s'y rapportent. Elles ]
ont voté en principe le créddt de 60 mil- <
lions de uorins dès lors le fait est acquis, (
et la compétence des deux législatu- ]
res, du Reichsrath & Vienne et du Par- 1
lement de Pesth, se borne à la discussion t
et au choix des moyens. Le gouverne- i
ment a donc présenté à Vienne et à Pesth (
un projet ayant pour but de couvrir le (
crédit voté par les Délégations. C'est ce t
projet qui a été voté à Pesth, à une majo- 1
rité écrasante. A Vienne, au contraire, le
vote a été renvoyé à plus tard, et voici
pourquoi.
Les Délégations, lorsqu'elles ont voté 4
le crédit de 60 millions de florins,
ont pris soin de dire que le gouver- (
nement devrait leur iàire une communi- t
cationsur sa politique au moment où il
procéderait à l'emploi de ce crédit. Les c
Délégations voulaient assurer par la le
contrôle parlementaire, ce qui est ala c c
fois très'naturel et très légitime. Aujour- t
d'hui la commission de la Chambre des
Députés du Reichsrath, qui est chargée
d'étudier le projet du ministère, saisie su-
bitement d.'un scrupule exagéré, propose E
de remettre la discussion et le vote après
le jour ou le gouvernement aura fait aux E
Délégations la communication promise. s
Mais, dit le ministère, comment E
pourrais-je faire une communication sur F
i einpiui u un creun avam qu 11 son cou-
vert ? Et nous, répond la commis-
sion du Reichsrath, comment pouvons-
nous, en conscience, voter votre projet
avant que vous ayez expliqué aux Délé-
gations ce que vous ferez du crédit? H
y a Lu, oa le voit, une question de pro-
cédure parlementaire dans laquelle nous
n'avons pas à entrer. Au fond, la commis-
sion s'efforce de gagner au moins quelques
jours, et elle ne peut pas faire autre chose.
Tout le monde sait aujourd'hui ce que
le gouvernement fera des 60 millions de
florins. Le prince Auersperg l'a dit à
Vienne, plus brièvement que M. Tisza
à Pesth, mais non pas moins nettement.
La majorité est assurée dans le Reichs-
rath comme dans le Parlement hongrois
seulement elle est moins considérable
dans l'Assemblée autrichienne où une cer-
taine fraction hostile au comte Andrassy
est assez puissante, sinon pour empêcher,
au moins poup retarder le résultat. Nous
voulons parlerdes libéraux allemands, con-
duits par MM. Giskra,IIerbst,etc., qui,quoi-
que contraires à l'action commune avec la
Russie et à la destruction de l'empire otto-
man, semblent se transformer en partisans
de la paix quand même et à tout prix cha-
que, fois que le gouvernement prend une
initiative énergique. Quant au ministère,
il maintient résolument les principes
constitutionnels et l'on a pu en
lire dès l'exorde du discours de
M. Tisza, une exposition complète.
Les Délégations seules, a dit le mi-
nistre, sont compétentes sur le vote
du crédit; le crédit est voté, votre rôle
se borne à choisir parmi les moyens de le
couvrir. Aller plus loin, rejeter les projets
du gouvernement avec l'intention d'annu-
ler le crédit lui-même, serait un empiéte-
ment constitutionnel et un acte qui, par
ses conséquences ou par les imitations
dont il serait plus tard l'objet, rendraient
impossible toute action au dehors de la
monarchie austro-hongroise.
Au fond, la difficulté est plus apparente
que réelle. Les Délégations doivent se
réunir dès les premiers jours de la semaine
prochaine, et le comte Andrassy ne man-
quera pas de renouveler devant elles les
déclarations qu'il a déjà faites et que
conduire. On ne prend pas de billets à la
porte, parce que le cas n'a pas été prévu
où. l'on pourrait en demander. Tout est
réglé d'avance le programme, la recette
et le succès. Sur dix concerts affichés,
neuf sont donnés par des pianistes. Voilà
la proportion. A l'époque où florissaie~t
les albums de romances et les chanson-
nettes, le nombre des chanteurs et celui des
pianistes s'équilibraient. Les albums ont
disparu, n'étant plus de mode les chan-
sonnettes ont leurs temples particuliers,
leurs interprètes attitrés les pianistes
restent donc les maîtres de la place. Gloire
à eux
Je ne me plains pas de ce qu'il y ait
une trop grande quantité de pianistes à
Paris, d'autant plus que si l'on entend par
pianiste un maître dans l'art de jouer du
piano il y en a très peu. Mais depuis
quelques années les pianos ont augmenté
dans une proportion enrayante, et leur
nombre est incalculable aujourd'hui. Cet
instrument en est arrivé à faire partie de
l'ameublement. On se passerait d'un buf-
fet ou d'une armoire pour avoir un piano.
Dans certains quartiers de Paris il n'y a
pas une maison où l'on compte moins d'un
piano à chaque étage. Les gammes du
premier se mêlent aux arpèges de l'entre-
sol des traits chromatiques s'élancent
dans l'air comme des fusées, tandis que
les graves accords d'une sonate protes-
tent contre les iioritures à la mode
et le mauvais goût du jour. De la
cave au grenier, c'est le charivari en
M. Tisza vient d'accentuer & Pesth. Le
comte Andrassy parlera sans doute comme
M. Tisza, c!. la majorité ne saurait lui
Mre défaut, car elle ne pourra conserver
lesormais aucun doute sur la politique du
gouvernement. Il est possible aussi que
.a Chambre des Députés* du Reichsrath
l'attende pas la réunion des Délégations,
:t qu'elle passe, outre aux propositions
lésa commission, en votant le projet du
ninistère. Quoi qu'il en soit, et qu'il se
produise quelques jours plus tôt ou plus
,ard, le résultat n'est pas douteux. Le gou-
vernement, qui a déjà obtenu un crédit,
)btiendra les moyens de le couvrir, et le
;omte Andrassy sera libre d'appliquer
me politique approuvée par les deux
Parlemens et par les Délégations. v
BOURSE OS PARN
CMtara ttl7 t<18 N
Finccut. '!455. ~32t2 .M 12 2
A a/a 0/0
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te/a'
ComptaQt!Hlo.iû98''i.M.
Ftn<:Ottr.ilOl5.7.l099S.M..
pETnB BOURSE Du som.
Emprunt S 0/0. t09 & 86 i/4, 62 i/2, 65.
30/0. '!tf~. 07 1/2, 95, 971/2.'
Ext6r"espagnote.. 1213/16,7/8.
0/0 turc. 9fr.l5.
Banque ottomane.. 3Mfr.
Florins (or). S97/16.
Egyptiennes 6 0/0.. 1G3 &. 3'! 1/2, 168 fr. 7H.
Chemins égyptiens. 293 fr. 75.
Nous recevons de notre correspondant par-
ticulier la dépêche suivante
< Berlin, le 18 mai, soir.
Le prince de Bismarck, qui est de nou-
veau très souffrant, est attendu cependant à
Berlin lundi ou mardi; et le comte Schouva-
loff, revenant de Saint-Pétersbourg, pourra
se rencontrer avec lui. Rien de posinf n'a
transpiré sur le résultat du voyage du diplo-
mate russe, et le pubiic et la presse conti-
nuent à regarder avec scepticisme du côté de
Constantinople.
B L'attentat de Hœdel a excité dans la na-
tion un vif sentiment do répulsion à l'égard
de la démagogie. Le gouvernement se dispose
à en proiiter en mettant le Reichstag en de-
meure de voter des lois répressives plus ri-
goureuses que celles qu'il a rcpoussées il y a
deux ans. Déjà le Conseil fédéral est saisi
d'un projet de loi en ce sens, qui sera ensuite
soumis au Reichstag. Ce projet, s'il est ac-
cepté par les deux corps législatifs,– et. en ce
qui concernole premiercen'est pas douteux,–
armera pour une période de trois années le
Conseil fédéral et l'autorité administrative
elle-même de pouvoirs discrétionnaires
contre les socialistes. Or les libéraux
sont d'avis que la législation actuelle est suf-
fisante. Pour no pas encourir le reproche
d'opposition systématique, ils ont voté hier
avec un amendement qui exclutia solution
par le monopole– le projet d'enquête sur les
tabacs mais ils paraissent bien décidés &
repousser les lois d'exception qu'on va leur
demander. Dans ce cas, le prince de Bismarck
dissoudra-t-il le Reichstag, et alors le pays
enverrait-il une majorité plus docile aux pro-
jeta de réforme économique et de réaction
politique du chancelier? C'est là la questions
MMa~apMe pfiv~c.
(Service télégraphique de l'~ence Havas.)
Vienne, le t8mai.
La CoffMpoM~~ee poK/yM~ rMM!M. dans son
édiHon française, apprend de son correspondant
de Romo que le roi H~mbert fera une courte
visite à l'Exposition de Paris.
Saint-Pétersbourg, le 18 mai.
Le comte SchotivaloSf est parti aujourd'hui
pour Londres.
Rien n'est, change dans la situation.
Berlin,Iei8 mai.
M. le général de Werber, plénipotentaire d'Al-
lemagne à Saint-Pétersbourg, est arrive ici hier
et a été reçu ce matin par l'empereur.
Le mariage de la princesse Marie avec le prince
Henri des Pays-Bas est G se au '24 août.
permanence; d'autres vous diront que
c'est le triomphe de la liberté indi-
viduelle. Chacun est maître chez soi;
et, de même que je suis libre de me tenir
tranquille, mon voisin est parfaitement
libre de me troubler. On a pourtant fait.
des règlemens de police pour réprimer
des abus beaucoup moins préjudiciables
que celui-là; et quand tant d'objets et de
produits de première nécessité sont impo-
sés, pourquoi n'impose-t-on pas comme
objet de luxe les pianos de tout format et
de toute valeur, depuis les plus grands
jusqu'aux plus petits, depuis ceux qui
ont une queue jusqu'à ceux qui n'en ont
pas ? Quel grand dommage, en vérité, si
un impôt de ce genre rendait à leur pou-
pée et plus tard aux soins du ménage un tas
de petites filles qui rêvent de marcher sur
les traces de M" Montigny-Remaury ou de
M~ Pleyel, et solliciteront, un jour, des
!eçons à 20 sous Le cachet! Les pianos mis
à la portée de tout le monde et l'opérette
décrétée d'utilité publique, voilà de quoi
élever le. goût musical en France à un
joli diapason!
Je crois qu'il est temps de rentrer dans
la question. Y aurait-il encore plus de
pianistes à Paris, je ne suis pas obligé de
les passer en revue, ni même d'en publier
la liste par ordre alphabétique dans ce
feuilleton. Et d'ailleurs, il n'y a pas que
les pianistes qui donnent des concerts il
y a aussi des violonistes, des violoncel-
listes et des joueurs de diiTérens instru-
mens, do'nt quelques uns sont de très
Londres,lct8mai,3h.
Le conseil des ministres s'est réuni aujour-
d'hui.
Constantinople, le 17 mal, soir.
Les Rosses ont installé aux envions de San-
Stefano, à 2 kilomètres des lignes turques, qua-
rante canons de gros calibre.
Le quartier généra) seul reste a San-Stefano
toutes les troupes sont campées dans les envi-
rons.
Les Russes ont également fait un petit mouve-
ment on avant dans ta direction des hauteurs
qui se trouvent derrière Buyukdéré.
Les Turcs ont pris toutes les mesures afin
d'éviter une surprise; ils refusent toujours do
céder sur la question do Choumia, Varna et Ba-
toum.
Constant inople, le i8 mai.
On a beaucoup exagéré l'importance des der-
niers mouvemens de 1 armée russe dans les en-
virons do Constantinople. Les Russes affirment
que ces mouvemens sont motivés seutement par
1 état sanitaire des troupes qui les oblige à cam-
per sur des hauteurs.
H est possible que les Russes veuillent aussi
exercer une pression sur la Porte pour obtenir la
solunon de certaines questions pendantes. Mais
il no parait nutlement exact qu'ils projettent ac-
tuellement l'occupation de Constantinople ou de
Buyukdéré.
Le pdnce Lobanoffaremis aujourd'hui au Sul-
tan ses lettres de créance, dans une audience so-
lennelle. Les paroles les ptus courtoises ont été
échangées. Le prince a rendu visite, aussitôt
après, aux/ministres turcs.
Londres, le d8 mai.
La plupart des journaux anglais expriment la
plus vive satisfaction de l'article publié hier à
~ait:t-Pëtcrsbaurg par j'Agence gcttéraio russe,
relativement aux espérances pacifiques, devenues
plus grandes que jamais.
Le ;Strès conciiians, considère comme une victoire
très substantielle pour la cause de la paix que
la Russie soit disposée à reconnaître )e droit de
i'Ang)etcrre à participer au règlement de la ques-
tion d'Orient.
Toutefois, le JtfoT' .P
son côté. le .D
la Neva sont en contradiction avec les démon-
strations belliqueuses qui ont lieu près de Con-
stantinople.
Londres, le l8mai.
On* télégraphie de Saint-Pétersbourg, le n, au
y~M:
a Le comte Schouvaloff partira probablement
ce soir ou demain matin pour Londres.
o Bien qu'on ne connaisse rien de précis sur le
résultat de la mission du comte, il y a néan-
moins les meilteures raisons de croire que le
Congres se réunira dans une quinzaine de jours, s
Le Z~y-~MM publie les dépêches suivantes
Vienne, le <7 mai. La réponse du gouvernement
russe à la dernière protestation du cabinet de
Bucharest déclare que les troupes qui reviennent
de Bulgarie ne font en Roumanie qu'une halte
momentanée. L'occupation do la Bessarabie est
simplement une mesure stratégique contre un
ennemi éventuel dans la mer Noire, ennemi qui
débarquerait sur les côtes do Roumanie.
Le gouvernement roumain a été mécontent jde
cette réponse. Une nouvelle protestation a été
remise de sa part a l'agent de Russie a Bucha-
rest.. <,
Constantinople, Ion. Le général Totleben a
envoyé à la Porte une Note demandant l'évacua-
tion de Choumla, Varna, Batoum, le retrait du
camp turc de Masiak, et enfin la permission d'oc-
cuper Buyukdéré.
Un conseil des ministres et des généraux s'est
réuni hier soir, sous la présidence du Sultan,
pour discuter sur la Note du général russe.
Un autre conseil devait avoir lieu aujourd'hui
dans l'après-midi.
On considère comme presque certain que les
Turcs ne céderont pas.
Le bruit court que le général Totleben aurait
aussi demandé la permission d'occuper les deux
côtés du Bosphore, et qu'il insisterait pour que la
Porte demande le retrait de la flotte anglaise de
la mer de Marmara mais ce bruit a besoin de
oontirmation.
On télégraphie de Belgrade, le H mai, au
jS~a~sf~:
« Les ministres ont donné leur démission.
M. Ristitch travaille à la formation d'un nouveau
cabinet qui sera probablement un cabinet de
coalition.') »
Le Sénat et la Chambre des Députés
ont bien mérité de l'armée c'est là un
jugement que ratifieront tous les hommes
impartiaux qui ont suivi les débats par-
lementaires de la semaine. Pour la masse
des lecteurs, il suffit de rappeler que la
Chambre des Députés, d'accord avec le
ministre de la guerre, vient de voter
un excellent projet de loi sur le rengage-
ment des sous-otficiers. Nous exposerons
en détail l'économie de ce projet quand il
viendra en discussion devant le Sénat
et cela ne saurait tarder, car il a été dé-
posé immédiatement par le ministre de
la guerre sur le bureau de la Cham-
bre Haute qui s'est empressée de pronon- j
cer l'urgence. Mais il importe que l'on j ï
grands virtuoses, ou tout au moins des
artistes de beaucoup de talent.
Par exemple, quand quatre instrumen-
tistes de premier ordre tels que MM. Mau-
rin, Mas, Colblain et Tolbecque se ré-
unissent sur la même estrade et s'y don-
nent rendez -vous périodiquement pour y
exécuter les chefs-d'œuvre de la musique
classique, ils forment à eux quatre une
institution, et les dilettantes ne manquent
pas autour d'eux. A chacune de leurs six
séances, l'empressement est le même. Ils
sont comme des pontifes célébrant un
mystère, et on les écoute pieusement.
J'en dirai autant de MM. Sivori et Ri-
chard Loys, du quatuor Marsick, Rémy,
Van Waefeighem et Delsart, de MM. Des-
jardins, Taudou, Lefort et Rabaud, autre
quatuor non moins vaillant, non moins
jeune, qui a le privilège d'obtenir parfois
,1e concours de M' Massart. Aux fonda-
teurs de ces séances viennent se joindre
aussi, a. l'occasion, des virtuoses, de
grands artistes, M. Tauanel, M. Turban,
M" Montigny-Rémaury, M. Diémer, M. Ca-
mille Saint-Saëns.
Ah des concerts comme ceux-là, on
n'en donne jamais assez, en dpnnât-on
encore davantage. Ce n'est pas qu'ils
soient une source de bénéfices considéra-
bles. Au contraire. Mais tel n'est point le
but que se sont proposé ceux qui les
ont institués. Soutenus d'abord par un
très petit groupe de fidèles, ils ont vu
peu à peu s'agrandir le cercle de leurs
auditeurs. Ils houMëût l'art, sous'une
sache dès à présent dans l'armée que
d'ici à peu de jours une loi assurera [.eus
les avantages matériels désirables aux
sous-ofSciers qui voudront contracter un
ou deux engagemens prime raisonnable
payée au moment du rengagement, capi-
tal portant intérêts placé au nom du
rengagé, hautes-payes d'ancienneté, re-
traite, positions civiles à la sortie du ser-
vice; en un 'mot tout ce qui .peut
décider des jeunes gens d'une valeur et
d'une moralité suffisantes à embrasser la
carrière militaire sans nécessairement
ambitionner Tépaulette. Cette loi, qui
réussira sans doute à entourer de quelques
séductions matérielles la position de sous-
officier, vient s'ajouter heureusement au
projet dont nous parlions il y a quelques
jours, et qui augmenta dans une propor-
tion si notable la pension de retraite des
officiers. Quand ces deux lois seront
votées par le Sénat, on pourra dire
que les représentans de la nation se-
ront quittes envers le personnel de l'ar-
mée. Sans doute il restera beaucoup à
faire, encore pour que cette armée si
brusquement agrandie à la suite de nos
désastres acquière ~a cohésion néces-
saire mais ce sera l'oeuvre du temps
et des mœurs publiques. Comme l'a
dit en bons termes M. le comte de
Lur-Saluces dans un discours qui peut-
être avait le tort de ne pas se trouver
à sa place au milieu de cette discussion,
l'amour aveugle du drapeau, l'esprit de
corps, les traditions et toutes les for-
ces morales qui seules peuvent ani-
mer une vaste organisation militaire ré-
prendront leur empire à mesure que s'ef-
facera l'antagonisme plus ou moins réel
que des. circonstances politiques ont
pu créer entre le devoir de l'armée
et les tendances libérales de la nation.
Le Sénat, pour sa part, ne s'est pas
contenté de déclarer l'urgence des deux
projets de lois sur l'augmentation de
la pension de retraite des officiers et sur
le rengagement des sous-officiers qui lui
venaient de la Chambre des Députés il a
donné une preuve plus précieuse de son
dévouement aux intérêts militaires de la
France en se mettant enfin d'accord avec
lui-même et avec le ministre de la guerre
sur le projet de loi d'état-major.
L'article S de ce projet, comme nous le
rappelions avant-hier, avait amène uce
scission entre la majorité-dû Sénat qui
avait donné raison au ministre de la
guerre, et la minorité qui avait voté avec
la commission. Cet article 5, tel que
la commission l'avait rédigé, tendait à
instituer auprès du ministre de la guerre
une commission supérieure d'état-major
dont les attributions en ce qui con-
cerne l'admission et l'avancement du
personnel étaient définies avecunegrande
précision. Le général B orel acceptait la com-
mission;mais ce qu'il repoussait, c'estcette
définition de ses attributions par la loi. Une
telle commission n'éclairerait pas le mi-
nistre elle le tiendrait en tuteile, di-
sait le général Borel, et avec raison
selon cous, car les commissions, quand
elles ont les moyens. de devenir toutes-
puissantes, peuvent ne rien valoir dans
le domaine de l'action, où leur tendance
est de supprimer les responsabilités à
force de les diviser, après avoir amorti
toutes les initiatives. Le Sénat ayant con-
damné par son vote le système de
la commission sénatoriale, celle-ci est
venue hier avec une nouvelle rédaction
de l'article !i qui concilié les deux opî-
nions en présence. Une commission su- ]
périeure d'état-major sera instituée auprès
du ministre.inais c'est un décret et non
la loi qui en réglera les attributions. Cette
transaction a l'avantage de maintenir les
garanties qu'il convient d'assurer au per-
sonnel du service d'état-major pour son 1
recrutement et son avancement sans i
forme particulière H est vrai, mais ils
l'honorent cependant avec une foi ro-
buste, une conviction sincère et de per-
sévérans efforts. Aussi la musique de
chambre (wMM:M c
de la musique symphonique, une place
très importante. Des maîtres contempo-
rains semblent même aSectionner ce
genre particulièrement et y obtiennent de
réels succès. N'est-ce pas ce qui a donné
l'idée à M"° Tayau, l'habile violoniste, de
fonder sous le nom de WM~~M une
Société dont chaque séance est consacrée
tout entière à l'audition des œuvres du
même compositeur? Seulem eut, a6n de don-
ner un psu plus de variété à ses program-
mes et tout en laissant la prépondérance
à la musique de chambre, M"" Tayau ne
repousse point l'élément vocal/Nous l'a-
vons vu, par exemple, au concert dont
les compositions de M' Héritte-Viardot
ont fait les irais, dans lequel on a ap-
plaudi un quatuor pour piano et instru-
mens à cordes, très remarquablement
écrit, et une série de mélodies de styles
diuerens, mais toutes portant, un cachet
très personnel. Ces mélodies étaient in-
terprétées, les unes par M"" Viardot, tou-
jours sans rivale dans l'art de la décla-
mation lyrique les autres, d'un carac-
tère doux et gracieux, par M°'° Chamerot
et M"" Marianne Viardot, les sœurs de
M' Héritte, chantant avec un goût ex-
quis et excellentes musiciennes toutes
deux. Voila, certes une famille admira-
compromettre la liberté d'action du minis-
tre dé la guerre et sans anéantir ga res-
ponsabilité.
Le Sénat a donc voté la loi d'état-major
à la presque unanimité des voix 249 con-
tre 6 sur 255 vôtans. Le maréchal Cànro-
bert s'est abstenu, mais il à motivé son
abstention en des termes qui sont pres-
que l'équivalent d'une adhésion. Est-ce
à dire que ce projet si longuement
élaboré soit parfait? Non, assurément;
mais il est bon; et il suffit qu'il soît
appliqué avec l'esprit de prudence et de
patriotisme qui a inspiré les dernières'
délibérations d'où il est sorti.
On nous écrit de Versailles (Chambre
des Députés): .:i.
Après trois scrutins successifs, le 7" bu-
reau, chargé de l'examen de l'élection de
.M. de Mun, demeurait toujours incertain de
ses conclusions 18 voix étaient d'avis de va-,
lider, et 18 de procéder d'abord à une enquête
si l'on ne voulait pas proposer sur-le-champ
l'invalidation.
f Un quatrième scrutin, de guerre lasse, nt
passer une voix du parti de l'enquête ou de
l'invalidation du côté de l'indulgence. LeJ
rapporteur avait déjà été nommé. Il ne se
chargea que d'exposer les faits, et aujourd'hui,
reprenant sa liberté, M. Arthur Leroy pro-
pose nettement d'ajourner le jugement de
l'élection jusqu'au dépôt du rapport delà.
commission d'enquête.
)) Tous les faits étaient connus d'avance; il
n'en a pas moins paru piquant à quelques
uns de voir un rapporteur attaquer les con-
clusions de la majorité de son bureau; mais
M. Leroy n'a fait encore qu'exposer les faits
avec une entière loyauté, et ce n'est pas sa.
faute s'ils ont un cruel langage.
x Le ton d'honnêteté, la clarté du débit de
M. Leroy, l'abondance de ses preuves ont fait
que le temps a passé sans que personne son-
geât à s'en plaindre. Le bureau ne connais-
sait pas tout, et le rapporteur a beaucoup ap-
pris depuis qu'H a déposé son rapport.
» Les discours de M. de Mun ne sont plus
une nouveauté. Quel qu'en soit le mérite, il
n'a pas été difficile de découvrir qu'ils ne
roulaient tous que sur un môme thème, et
les temps ne sont plus où la répétition inces-
sante d'un môme motif oratoire pouvait
faire éprouver aux audi teursun plaisir toujours
nouveau. Les Assemblées politiques sont un
moment surprises par l'archaïsme hiératique
qui pénètre chez elles; mais c'est un tort de
s'imaginer qu'il peut exercer sur elles de
l'iunuencs. En'tout cas, ce n'est pas cette
Chambre-ci que M. de Mun était destiné à
émouvoir, et il y siégerait jusqu'au bout, que
son action, d'abord annoncée comme fou-
droyante, se réduirait à quelque discours an-
nuel sur le budget des cultes qui ne change-
rait pas un chiffre des crédits. '>
a Peut-être aurait-il un peu plusioagtemps
passé pour un apôtre s'il n'avait pas paru
se plaire autant au milieu des amateurs
do tapage de la droite bonapartiste. Mais
aujourd'hui qu'il défend son élection de
Pontivy on l'écoute avec plus de curio-
sité. La cause est difficile, malgré la majorité
de 4,000 voix qu'il a acquise, et l'on est im-
patient de voir comment il écartera, cer-
tains griefs du dossier. Sa propre conduite
d'abord, car il a commencé par faire afficher
ceci dans les paroisses bretonnes a Le
maréchal a dit Mon gouvernement vous
fera savoir pour qui vous devez voter. C'est
moi qui suis choisi. Le préfet a été chargé y
d'écrire aux maires Votez et faites voter
pour M. de Mun! Impossible d'être plus
candidat ofGciel et de méconnaître davantage
ce que c'est qu'un gouvernement représenta-
tif. M. de Mun entrai t dans la carrière en vain"-
queur, au nom des principes de la dictature
mais U ne négligeait pas de soigner la question
purement temporelle. L'un de ses concurrens,
M. befebvre, avait été préfet sous l'Empire et
parlait de la prospérité d'alors. « Jamais le
bétail ne s'est mieux vendu, répondit l'afn-
che de M. de Mun, et, cette année surtout, le
commerce prospère depuis que M. le maréchal
do Mac-Mahon a dissous la Chambre révolu-
tionnaire.
Assertions de ce genre, attaques sans
motif contre M. Gambetta, promesses, me-
naces, le candidat du 16 mai et ses amis
blement douée, et, bien que M. Paul
Viardot n'ait pas pris part au concert de ï
M"Héritte, je trouve ici une occasion
toute naturelle de rappeler le nom de ce
jeune violoniste que le public commence
à connaître, et dont le talent fin et dis-
tingué fait honneur à Léonard, l'éminent
professeur.
La séance consacrée aux œuvres de
M. Benjamin Godard, composée, comme
celle de M"" Héritte, de musique instru-
mentale et de chant, ne nous a rien révélé
d'inédit. Nous connaissions déjà ce trio et
cette sonate, œuvres d'une facture élé-
gante et habilement développée nous
connaissions aussi ces jolies mélodies
extraites d'un recueil que les éditeurs
Durand, Schœnewerk ont publié. M. Ben-
jamin Godard est l'auteur du .y
M. Théodore Dubois, a obtenu le 1~ prix
au concours de la ville de Paris.
M. Auguste More!, que l'Institut a plu-
sieurs fois récompensé, est un de ces
compositeurs dont je parlais toutà l'heure.
et. qui se sont voués plus spécialement
à la musique de chambre. Il avait donc
tous les droits et tous les titres à être ad-
mis aux séances de M"" Tayau; il y à
apporté trois œuvres d'un rare mérite,
composées par lui alors qu'il était direc-
teur du Conservatoire de Marseille, et
fort peu connues àParis. De ces trois œu-
vres, celles que nous préférons sont: le
quintette pb'ur inetrumëns à cordes et le
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