Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1878-05-16
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Type : texte texte
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Description : 16 mai 1878 16 mai 1878
Description : 1878/05/16. 1878/05/16.
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Révolution - Empire (1789-1815)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Restauration - Monarchie de Juillet (1814-1848)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4604430
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
EDITION DE PARIS.
m i~ M
I§?8.
OM S'ABONDE
me des Prêtres-Saint-Germain-l'Aaxerrcis, n<
BTKtIL ME ~'AB~KEMBrWT
UD aa. Six mois. Trois mox.
Mpartemens. 80 &. <0 fr. M &.
F&Ms. Mfr. 36 tr. isfr.
Le< aboBnemens partent des i" et i6 dw
oh&que mois.
Ptu~e, En mBtaéB'a. X$ eeN$t
Bépaftemteae, BR mnBtê~e. 8a een<<
m t.<6t!!den, app!y to Ca~te and C", foreica
~aewspapers pmce, 17, Gresham street, G. P. 6.:
Mta. BieMity, B6~w)ee et C', t. Finch fane ConUuil'
R. C.London; aaM. ~y.-H. Sm!
AB~MUes, & ro/~ ~tM&deleine, dans les kiosques et dass les bi.
bhothëqties des Mrea de chemins de fer beisas.
A Valpàratso (CihiliJ, chez M. Oyestes L. ToraeM.
JMiM <
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ON S'ABOIE
m Belgique, en Itatif.
d&ns !e Luxembotirg, en TnrqNle,
~n Suisse, en Syrie, en Roumanie et d&ns tM
régences du Maroc et. Re la Tunisi*
en Chiné et au Japon,
-M Ricyen d'une Valeur, payable & Paris os <1<
m&ndats-poste, soit internauonaux, soit fran~aËt
es Allemagne, en Autriche, en Russie.
e!: dans tous les pays du Nord
ches tous les directeurs de postea;
et dans tous tes autres pays,
~f reavoi d'!me va:eu? payaMa & PMi&
I.es aBBonces sont Teçace
r" e&tïMSB. ~&MChey~etMte et G',
8, place de ~Bourse,
ima Mr
d0 N~L ~ES DÉB~TS
POLITIQUES ET LITTERAIRES
J~ 1-
PAMS
MERCREDI iS MAI
Le Sénat a voté hier, par 176 voix con-
tre 18, les crédits extraordinaires mon-
tant à la somme de 3,222,300 fr., que la
Chambre des Députés avait déjà votés à
l'occasion de l'Exposition universelle.
95 sénateurs se sont abstenus. Les cré-
dits sont accordés, c'est l'essentiel mais
comment n'être pas surpris du nombre
des abstentions, et même, quoiqu'il soit
presque insignifiant, de celui des votes
négatifs? On attendait mieux du Sénat,
dans une circonstance où l'esprit de parti
n'aurait dû trouver aucune place. Les
journaux réactionnaires n'ont pas cessé
de nous répéter depuis quelques jours
que l'Exposition universelle était une af-
faire nationale, et que l'honneur du suc-
cès, qui n'était plus discutable, revenait à
ta France et non pas àla république. Nous
~'avons contesté ce jugement que dans
son exagération. L'honneur revient a la
France, nous le voulons bien il fal-
lait donc voter les crédits destinés à sou-
tenir un~ succès dont tout le monde
le droit de se glorifier. Mais ce n'est
pas ainsi que les partis raisonnent, et ce
qu'ils trouvent bon à dire pour dépouiller
le gouvernement de ses mérites, ils ne le
trouvent plus bon comme principe de
conduite si le gouvernement doit en pro-
fiter en quelque manière. Jamais peut-être
les rancunes des partis, mesquines mais
violentes, ne s'étaient manifestées avec
plus de crudité qu'aujourd'hui. Les partis
parlent sans cesse de la France la France
est pour eux un moyen de polémique,
un instrument sonore sur lequel ils jouent
leurs airs favoris mais rien de plus et
chacun de leurs actes révèle une com-
plète absence de patriotisme. Il y a
quelque dix ou onze mois, l'Exposition
universelle leur a paru propre à four~
nir une excellente réclame électorale.
Les travaux étaient à peine commen-
cés au Champ-de-Mars et au Troca-
déro les ministres du 16 mai ont con-
duit le maréchal les visiter, et Dieu
sait tout le bruit que la presse offi-
cieuse a fait à propos de cette visite! 1
L'Exposition prenait alors, dans les ima-
~iaations réactionnaires, les proportions
d'un immense événement national auquel
on nous accusait de nuire. C'était un
beau décor que l'on préparait pour
célébrer le triomphe de la plus aveu-
gle des entreprises. Les rois et les
grinces seraient venus à Paris con-
templerce grand spectacle et jouir de
nos fêtes, et l'on nous aurait dit –Voyez
et jugez MMMe ~*M~MKMM/ Est-ce que
la république, la vraie, aurait été capa-
ble de provoquer un aussi magnifique
concours? Est-ce qu'un prince quel-
conque, pour peu qu'il eût souci de sa
dignité, aurait voulu prendre part à ces
pompes, si elles avaient été démocrati-
ques ? La monarchie seule est capable,
par l'intermédiaire des salons, de faire
rentrer la France dans le concert euro-
péen. Etrange folie d'avoir voulu nous
isoler par nos institutions au milieu de
l'Europe monarchique Il est temps d'y
jenoncer.
Les choses ont tourné autrement que
les profonds génies du 16 mai ne l'a-
vaient imaginé. La république, victo-
rieuse dans les élections, est sortie plus
forte des épreuves qu'elle a traversées.
Mais ce n'est pas le plus surprenant. Ce
qui étonne, ce qui choque et révolte les
partis réactionnaires, c'est que les prin-
ces des plus grandes maisons régnantes
mM M MUMAL MS MMS
DOiGMAll87~
REVUE DES SCIENCES.
Physique !e microphone. Curieux appareil
ampliuant les sons. Une loupe acoustique.
Le téléphone grossissant de M. Hughes.
Moyen de reeueittir les bruits les plus imper-
ceptibles. La marche d'un insecte révélée à
plusieurs kuométt'es de distance. Le frôle-
ment d'une barbe de plume entendu a plusieurs
lieues. –Le tic-tac d'une montre rendu
bruyant comme le tic-tac d'un mouUn. Plus
de sourds. Un concert avec une bmte à. mu-
sique. La harpe éolienne. EtTets divers
d'amplification du son. Le téléphone opti-
que. Les couleurs entendues au lieu d'être
vues. Le tétëphonc galvasoscopiquo La
télégraphie sans fus. Histoire natureUe les
plantes nourries à la viande rôtie. Régime
fortifiant de M. Darwin. Variétés les ca-
prices du verre incassab'e en Bohême. l'as-
sage de Mercure.
Voici qui est, au moins origine!. Certes,
f.i le tciëphone présentait jusqu'ici un in-
eon\'éni<-nt., c'était. d'au'aibiir te sonirâas-
nu'; au {-ointquû ({uciq~es pf'ri-oa:.es ont.
ïtie:ne de. peme a bi-H pf-rcevoir les
m'.t?. Op Houa venons d'expëi'impiU&r im
:e'~phGR6 qui.f.ifÏnr&itbien ptuiôt. le dcfau).
cc-Q!r'airc. NoQseuIeincnUi tr'nnsmet.'a pa-
Fu)c a.vec sou intcngi~, Hiaisilamp~ne le
Ma tfliement qu'il devient possible d'en-
tendre à distance les bruits les p!ns coufus,
le craquement d'une boiserie, !e tressaille-
ment d'un meuble, le faib!e souffle de la
brise à traders une cheminée. C: n'est
plus seulement un téléphone transmet-
teur du son c'est un instrument ampliû-
cateur c'est une sorte de lorgnon acous-
tique, de microscope sonore permettant
de grossir les bruits les plus impercepti-
bles à l'oreille. H n'est pas de murmure,
n'eu sont. pas moins venus à P~a~t
assista à l'ouverture de l'ExposîBo'n'~t
a pu les voir tous les jours parcourant la
ville, et tous les soirs dans nos fêtes.
Leur attitude et leurs discours ont té-
moigné pour la France d'une sympathie
réelle et profonde. Peu s'en faut que nos
exceiless patriotes ne tes aient accusés
d'être trop aimables et d'avoir, pour nous
uatter, des raisons qui, au total, seraient
à l'honneur de la France et de son go.u-
vernement.
La présence et les allures bienveiMantes
des princes à Paris sont choses indis-
cutables reste à les expliquer, et c'est
ce dont se charge un journal que nous
aurons suffisamment désigné en disant
qu'il est « le plus grand succès du jour. »
Ce journal s'intéresse surtout au prince
de Galles, et il a bien raison. M. Gam-
betta a été présenté au prince de Gal-
les, et on ajoute que le prince lui
fera peut-être l'honneur de l'inviter à sa
table. Voilà certes de quoi confondre toutes
les notions reçues jusqu'à ce jour sur les
convenances et sur l'ordre moral, social
et politique! Cependant la terre n'a pas
tremblé, et il faut accepter le fait comme
possible ou même vraisemblable; mais,
pour se rassurer, le journal en question
énumère les visites diverses que le prince
de Galles a faites à des personnages de
toutes les opinions, et il en conclut que le
prince aime la France sans acception
de parti, et sans préférence pour les
uns ou pour les autres. Nous n'en
avons jamais douté; il nous suffit de
voir que les princes étrangers n'ont
pas plus d'éloignement pour la républi-
que que pour telle autre forme de gou-
vernement. Ils n'ont pas l'indiscrétion
de se mêler de nos ao'aires, ils n'en-
trent pas dans nos querelles, ils ac-
ceptent la France telle qu'elle est, et
c'est de leur part preuve de tact et de
bonne politique. I!s recherchent en France
tout ce qui est curieux, intéressant, no-
ble, élevé en quelque façon que ce soit,
et ils se plaisent à le rencontrer. S'ils
voient la France avec plaisir, la France à
son tour est heureuse de les recevoir, et
le plus respectueux mais le plus vif em-
pressement se produit autour d'eux. Qu'en
faut-il conclure ? La France, écrit le jour-
nal dont nous avons déjà parlé, est peut-
être devenue sincèrement républicaine
a mais comme elle redeviendrait vite mo-
narchique, si on en juge par les appa-
rences ) a Vous l'avez dit & si on en juge par
les apparences a ce qui est un procédé
de logique assez universellement décrié.
Etait-ce la peine de se donner tant de
mal aGn de prouver démonstrativemeut
que le prince de Galles n'était pas répu-
blicain, quoiqu'il fît bon visage à M. Gam-
betta, pour en venir à dire que la France
est monarchique parce qu'elle reçoit bien
les princes ? « Le prince de Galles, déclare
notre confrère, a apporté une extrême
courtoisie dans ses rapports avec M. Gam-
betta qu'il sait être le chef d'un parti hos-
tile à la royauté, àlamonarchie, enFrance
et même un peu partout en Europe. » Et
pourquoi M. Gambetta serait-il hostile un
peu partout en Europe à la monarchie,
ou à la royauté? ce qui est & peu près
la même chose Que lui importe, et que
nous fait à nous que l'Angleterre, l'Italie,
l'Allemagne soient des monarchies et non
pas des républiques? En quoi nos rap-
ports avec ces grands pays en sont-ils
modiSés ? Chaque nation est ce que l'a
faite son histoire ou sa volonté cela ne
nous regarde pas et nous touche peu.
Les passions de propagande révolution-
naire qui nous animaient jadis et dont
de petit bruissement qui puissent échap-
per à cet appareil investigateur. Avec lui,
on entendrait presque les feuilles pousser
et les ûeurp s'ouvrir.
L'artifice imaginé pour donner au télé-
phone cette sensibilité extraordinaire est
extrêmement simple. Il sufSt d'un petit ap-
pareil accessoire bien facile à réaliser. Le
nouveau dispositif nous arrive d'Angleterre
et il a été trouvé par M. Hughes, l'inven-
teur du télégraphe bien connu. Sur une
indication approximative, M. le comte du
Moncel a construit aussitôt l'appai'fil et H
l'a fait fonctionner pour la première fois
lundi à l'Académie des Sciences de Paris.
Le téléphone ordinaire transmet des
sons peu intenses parce que les courans
électriques qui font vibrer la membrane
à la station d'arrivée sont d'une extrême
faiblesse. On se rappelle que c'est la voix
de l'opérateur qui, en faisant osciller la
membrane élastique du téléphone en
face d'une bobine électro-magnétique,
engendre les courans. Il n'y a ja-
mais de transmission mécanique sans
perte; il e~t donc tout simple que la voix
A l'arrivée soit reproduite avec une diminu-
tion d'intensité. Pouraccroîtreleson.oneut
l'idée très ratioaneUede se servir du cou-
rant d'une piïe dont on est toujours maî-
tre de faire varier à volonté l'intensité.
M.Edison, et, depuis, plusieurs physiciens,
comme nous l'avons du reste déjà expli-
qué, ont supprimé le téléphone à la sta-
tion du départ. On parle devant une pla-
que métallique sur laquelle appuie un
crayon de graphite en communication
avec une pile électrique. Le courant
passe par le crayon dans la.. plaque, et de
là dans le ûl de ligne jusqu'au téléphone
de la station d'arrivée. La membrane vi-
brant le crayon est plus ou moins en con-
Mus avons fait tant souûrir l'Europe
sont aujourd'hui bien éteintes. C'est con-
fondre les temps et commettre un singu-
lier anachronisme que d'en parler comme
d'une réalité toujours vivante. L'âge des
folies est passé pour les républicains
français ils ne sont plus une co-
terie fanatique, une secte mystique, une
petite Eglise rêvant la république uni-
verselle. Depuis qu'ils sont à la tête
du gouvernement de la France, la
tache suffit à leurs forces et à leur
ambition. Nous serions aussi étonnés
si M. Gambetta rêvait d'imposer la
république à l'Angleterre, que si M. le
duc de Broglie, qui a été malgré ses
protestations, véhémentement soupçonné
de vouloir nous imposer la monarchie,
manifestait tout d'un coup l'inten-
tion de l'infliger aussi aux Etats-Unis
ou à la Suisse. Nous n'en sommes plus
là ni les uns ni les autres. Nous pre-
nons chaque pays tel qu'il est, nous
respectons sa souveraineté, nous aimons
ses qualités, et lorsqu'un de ses représen-
tans naturels vient au milieu de nous,
quel que soit son titre, prince, roi, empe-
reur, nous nous inclinons devant lui
avec le respect et l'attachement que nous
avons pour le pays lui-même. L'Europe le
sait bien, et voilà pourquoi la république
française, qui n'a d'autre prétention que
d'être française, ne lui porte aucun om-
brage. Les représentans de l'Europe vien-
nent chez nous et ne sont pas enrayés
d'y trouver la république.
Chacun pris dans son air est agréable en soi.
Voilà le fait qui cause un dépit si vif
aux partis monarchiques. Qu'ils cher-
chent à l'expliquer par des motifs puérils
et par exemple par cette « avidité na-
turetle » avec laquelle nous nous pres-
sons sur le passage des princes, par
ces entraïnemens auxquels M. Gam-
betta est le premier à céder, soit Nous
le voulons bien. Mais, pour modérer
une ardeur après tout fort innocente, il
ne fallait pas s'abstenir hier, comme on
l'a fait au Sénat, ou voter contre lea cré-
dits. >
Les dépêches d'Autriche-Hongrie ont
aujourd'hui un intérêt particulier. Les
deux présidens des 'conseils autrichien
et hongrois ont fait, à Vienne et à
Pesth, des déclarations analogues dans
la discussion du crédit de 60 millions
de uorins demandé par le gouverne-
ment. Ces déclarations, que l'on trouvera
plus loin sous la rubrique JE7~M~ sont
très nettes, très correctes, et dégagent le
gouvernement des tendances auxquelles
on l'accusait de céder et qui l'auraient
porté à occuper l'Herzégovine et la Bos-
nie. Nous nous bornons pour le moment
à signaler ces déclarations; nous en par-
lerons plus en détail.
~msE&aPAMS
s~/a
Compt&at.'??. 74 10.38.
Fincoat. 74. S. S.
4 a/e o/a
Comptant t03,iM2S.y..2S~
&e'/o
GompteBttM'?o.i09M.M.
Fincoc.r.l09'!
M:'MTB BOt!RS3 DU SOIX.
Emprunt 0/0. 109 fr. 77 i/2, ?l i/4, 73 3/4.
5 0/0 turc. Sfr.771/2.
Egyptiennes 6 0/0.. i7i fr. 25, 169 fi'. 87, 170 fr.
Extér" espagnole.. 1213/16.
Banque ottomane.. 3S8 fr. 73, 3S7 fr. !M. `
tact avec elle; il en résulte des variations
de résistance dans le passage du courant,
et ces variations se répercutent sur la
membrane du téléphone d'arrivée et la
font vibrer. Ces essais avaient déjà donné
de bons résultats (1).
M. Hughes a tiré partie de la même
idée, mais bien plus heureusement. On va
en juger
II prend deux planchettes de boîte a. ci-
gares l'une, verticale, est assujettie à an-
gle droit sur l'autre maintenue horizon-
tale le tout est haut de 1. décimètre et
large de S à 6 centimètres. Sur la plan-
chette verticale, il fixe à la base un petit
support ayant la forme d'un de à jouer, en
graphite ou en charbon de cornue;4centimè-
tresplushaut, il fixeencoreun second sup-
port pareil au précédent. Un petit trou est
ménagé au milieu de la face supérieure
du premier support. Une encoche latérale
est préparée sur la face inférieure du se-
coud support. On engage verticalement
entre ces deux trous une petite baguette
de graphite pointue à la base, inunie d'un
crochet a la partie supérieure. Cette ba-
guette est maintenue verticale par le cro-
chet d'une partct la pointe de l'autre. En-
fin, le courant d'une pile est lancé dansie
support inférieur eh graphite, et un fil de
communication part du support supérieur
et va aboutir à un téléphone ordinaire.
Il suffit de gratter légèrement- la pta.n-
chette horizontale avec l'ongle ou même
avec une barbe de plume pour que non
seulement le cornet téléphonique répète
le bruit, mais encore l'amplifie singulière-
ment.
(1) Pour les grandes distances, il faut interpo-
ser une bobine de Ruhmkorfî dans le tU de ligne
un peu avant que ce B! ne pénètre dans !a.bo-
bine du téléphone.
'B'cSé~ap&ïî: p~Sv~s.
{ScrYice tëlcgraphique de l'agence Haras.)
Londres, le 15 mai.
Le bruit court que lo prince Gortchakotl' est
mort; mais la nouvelle paraît douteuse. Du
moins, les dépêches de Saint-Pétersbourg en
date d'hier après midi ne faisaient nullement
prévoir cette nouvelle.
Londres, le mai.
Le .S~a~y~ annonce, par une dépêche de Hong-
kong. que l'escadre anglaise de la Chine est parue
pour Yokohama, où cite surveiiiera la Hotte russe
qui se trouve dans les eaux du Japon.
On télégraphie de Saint-Pétersbourg a.u .D~y
~M C .7
30,000 hommes de troupes indiennes au lac de
Van pour menacer les Russes du Caucase. »
Le ?'MKM publie la nouvelle suivante de San-
Stefano le i4
« Toutes les troupes qui se trouvent ici se met-
tront prochainement en marche pour aller cam-
per sur un terrain plus élevé. EUes se rappro-
cheront de Constantinople d'environ 2 milles et
demi. )>
Vienne, le 14 mai.
La C(MTe!~OK~M che de Raguso, d'après laquelle le consulat au-
tricInea~Mostar a été informé que. par~Mte
de l'irruption d'insurgés bosniaques a Vergovac,
des sujets autrichiens se sont réfugiés a Liu-
buschki et y ont invoqué Iaj)rotection du con-
sul autrichien. La plus grande panique règne
parmi les populations de ces contrées. Le mutes-
sarif turc a en conséquence donné l'ordre a une
petite colonne de troupes turques de se rendre
a Liubuschki.
Londres, le 15 mai.
Le yt'MM publie la dépôche suivante
« Thérapia, le 14 mai. Le général Totleben
a déclaré que, si les commissaires turcs ne par-
venaient pas 3 faire déposer les armes aux in-
surgés des monts Rhodope. il prendrait des me-
sures énergiques de répression.
Une dépêche de Batoum annonce la concen-
tration de 7,000 Lazes dans le district d'Ardjomuh.
» La concentration de ces bandes armées, que
facilite la retraite des troupes russes, rendra très
difucile la position des Russes a Livana et a
Ourok.
Nous avons dit H y a deux jours que
l'Autriche d'abord et l'Angleterre ensuite
s'étaient décidées à faire connaître à la
Russie les principales objections qu'elles
se proposaient de formuler contre le
traité de San-Steiano pi le Congrès venait
à se réunir. L'Angleterre s'est contentée
de transmettre officieusement et verbale-
ment les siennes, par l'entremise du comte
SchpuvaloQ', au cabinet de Saint-Péters-
bourg l'Autriche au contraire, ou plu-
tôt les militaires autrichiens ont adressé
jles leurs au gouvernement du czar
sous la forme nouvelle et originale de
plans, de cartes et de relevés topographi-
ques. Nous ne nous arrêterons pas à ce
vaste programme dressé par l'état-major
de Vienne, programme qui englobe dans
la sphère des intérêts autrichiens toute la
moitié occidentale de la Turquie jusqu'à
Salonique, et qui forme un système assez
compliqué, où l'annexion pure et simple,
l'occupation des points stratégiques, le
régime des conventions commerciales et
militaires se combinent de la manière la
plus ingénieuse pour rattacher chaque
province, par des liens différens, à l'empire
austro-hongrois, Nous avons déjà jdit que
le comte Andrassy ne pouvait pas s'iden-
tiuer avec ce programme, et les déclara-
tions qui viennent d'être faites au Parle-
ment hongrois par le président du con-
seil M. Tisza prouvent en eSet que les
projets du parti militaire ne serviront
pas de point de départ à la politique
autrichienne. On nous a répété pour la
centième fois que l'Autriche ne songeait
pas à un arrangement séparé avec la
Russie. Or le programme du parti militaire
équivaudrait à un véritable partage de la
Turquie entre les deux grands empires voi-
sins. L'Autriche ne pourrait dominer dans
La planchette vibre; les supports vi-
brent avec elle la baguette de graphite
est bien obligée d'osciller verticalement,
ainsi prise et maintenue entre ses sup-
ports. On se rendra facilement compte de
cette oscillation en se rappelant ce qui se
passe dans un tambour sur lequel on a
déposé de petits caiDoux. Pour peu qu'on
produise un son énergique à petite dis-
tance, les cailloux se mettent à danser.
Ces allées et venues de la baguette sont
imperceptibles, mais elles sont assez éner-
giques pour modiûer à chaque mouve-
ment le passage du courant électrique de
la pile.
Les variations du courant sont très ac-
centuées elles déterminent, par suite,
une vibration d'une amplitude considéra-
ble de la membrane du téléphone d'arri-
vée. Le son produit est par conséquent
très ampliSé. C'est le son primitif très
exagéré. Le téléphone ordinaire donnait
/les sons auaibns que l'on a comparés à
une image photographique réduite. Le
téléphone Hugbes donne des sons compa-
rables à une image photographique am-
plifiée. Tel est tout le secret du ?~6~~?:
dénomination plus ou moins bonne don-
née a cet appareil par son inventeur. Du
reste, elle appartient àM. Whea.tstone, qui
l'avait appliquée à un appareil destiné
aussi à Caciliter la perception de sons
très faibles.
Quand on dépose sur la planchette en.
bois une petite boîte métaHique dans la-
quelle on a enfermé une mouche, on en-
tend très bien, en mettant l'oreille dans le
téléphone, le bruit des pattes de l'insecte
heurtant le métal. Si l'on place une mon-
tre sur la planchette, le bruit de l'échap-
pement est perçu avec tant d'intensité,
h), partie occidentale de la presqu'île des
Balkans qu'en livrant la partie orientale
a la Russie. M. Tisza a catégoriquement,
repousse tout projet pareil. ¡
Personne ne sait bien exactement jus-
qu'ici quelles sont les objections que l'An-
gleterre et l'Autriche ont faites au traité
de San-Stefauo mais il n'en est pas
moins très facile, en s'inspirant des in-
formations de la presse européenne, d'in- `
diquer les points sur lesquels elles ont du
porter. L'Angleterre a réparti, dit-on, les
siennes sur quatre chapitres principaux
1° la Bulgarie; 2" la frontièrederArménie;
3" la rétrocession de la Bessarabie; 4° l'in-
demnité de guerre. Quant à l'Autriche,
elle a protesté contre la création de
la principauté de Bulgarie contre
la cession au Monténégro des ports de
l'Adriatique; contre la délimitation nou-
velle par suite de laquelle la Bosnie et
l'Herzégovine ne sont reliées avec le
reste des possessions du Sultan que par
une sorte de corridor si mince que les
Monténégrins et les Serbes n'ont qu'à
se donner la main pour le fermer;
contre l'indépendance de la Serbie, qui
ne pourrait être accordée que si l'Au-
triche recevait, comme contre poids
des garanties sérieuses contre les en-
treprises révolutionnaires des Serbes
enfin, contre le changement opéré dans
la situation actuelle du Danube. On re-
marquera que, sauf en ce qui concerne
la Bulgarie et le Danube, les objections
de l'Angleterre et celles de l'Autriche ne
se confondent pas l'Angleterre se préoc-
cupe beaucoup de l'Asie, l'Autriche porte
son attention sur les principautés sla-
ves les intérêts des deux pays sont
plutôt parallèles qu'identiques, et c'est
ce qui explique que les deux gouver-
nemens ne se soient pas encore com-
plètement mis d'accord pour une action
commune.
En Bulgarie cependant, l'Angleterre et
l'Autriche serencontrent il est même pro-
bable que la plupart des autres puissances ]
les soutiendront sur ce point.Lës objections (
que la formation de la nouvelle princi- <
pauté~ bulgare a soulevées portent à la -1
fois sur la délimitation de cette princi- s
pauté, sur son organisation intérieure, s
sur l'occupation prolongée par des troupes
russes. Les nations riveraines de la. Médi- ) c
terranée, l'Autriche, l'Italie, la France, (
ne sauraient admettre qu'une puis- <
sance soi-disant bulgare, mais qui serait 1
russe en réalité, s'établisse sur la Médi- 1
terranée. Elles protesteront, au point <
de vue politique et commercial cou- 1
tre l'extension donnée aux frontières I
de la Bulgarie jusqu'à la mer Egée. Mais, si 1
l'on se place au point de vue ethnogra- 1
phique et national, la délimitation de la <
principauté provoque d'autres critiques I
non moins graves. Au sud des Balkans, t
leë populations grecques et musulmanes (
réunies sont numériquement très su- 1
périeures aux Bulgares il en est de i
même à l'occident, où les Albanais 1
forment la majorité; au nord même, dans s
la partie orientale, aux environs de 1
Schoumia et de Varna, les Turcs et les i
mahométans sont plus nombreux que les 1
Bulgares. De quel droit soumettrait-on s
ces Turcs, ces Albanais et ces Grecs à 1
la domination d'une minorité bulgare? Le s
.spectacle que nous offre en ce moment a
la Bulgarie est une critique sanglante du t
traité de San-Stefano. A peine la délimi- a
tation de la nouvelle principauté était- d
elle connue, que des protestations s'éle- B
voient de toutes parts et que les popula- r
tions sacrifiées envoyaient chaque joui' e
des Adresses tantôt & la Porte, tantôt à c
que l'on croirait entendre le tic-tac d'un
moulin. On entend jusqu'au bruit, ab-
solument insaisissable avec l'oreille, des
dents d'engrenage du mécanisme inté-
rieur glissant les unes sur les autres.
C'est merveilleux de sensibilité. On peut
bien dire qu'il n'est plus guère de bruit
qui échappera à l'oreille humaine. On en-
tend même trop bien le moindre son
monte du parquet jusqu'à l'appareil et est
répercuté par le cornet téléphonique. Le
bruit des pas lointains, les vibrations qui
se propagent par le sol arrivent à l'appa-
reil et sont recueillis avec une fidélité sur-
prenante.
II est clair que les plus petits bruits du
corps humain auront de l'écho dans le
microphone. Il ne faudrait pas jurer qu'on
n'entendra pas le sang courir dans les
artères. En tout cas, le bruit du pouls, les
battemens du cœur se distinguent avec
une netteté inconnue jusqu'ici. La méde-
cine trouvera sans doute des applications
nouvelles dans le téléphone Hughes.
Et les sourds? Il est clair qu'ils pour-
ront entendre beaucoup mieux avec le
microphone. Il suffit de relier la mem-
brane du téléphone à une tige rigide ou
à un fil métallique tendu que le sourd
placera entre s.es dents. On sait bien que
les sourds-muets perçoivent parfaitement
par les dents quand la surdité ne provient
pas d'une paralysie du nerf acoustique.
Une personne qui a l'oreille dure com-
prend très bien ce qu'on lui dit si l'on
parle dans un bassin de cuivre ou dans
un verre sur le bord duquel elle appuie
l'oreille ou les dents. La transmission so-
nore par les corps solides se fait beau-
coup mieux que par l'air.
Il serait curieux de recommencer avec
le microphone l'expérience saisissante du
l'ambassade anglaise, tantôt à l'ambassade
autrichienne, pour réclamer contre un
arrangement dont elles avaient tant à
se plaindre. Mais ces manifestations
platoniques n'ont pas tardé à se trans-
i'ormer en mouvemens insurrection-
nels. Les Pomaks, c'est-à-dire les Bul<
gares convertis à l'islamisme, aidés des
débris de l'armée de Suleiman Pacha, s'é-
taient soulevés dans les monts Rhodope.
Bientôt des détachemens grecs et de&
bandes albanaises se sont joints à eux.
Aujourd'hui la révolte est générale mu-
sulmans et chrétiens, réunis sous le même
drapeau, combattent avec la même ar-
deur contre l'ennemi commun.
L'organisation de la Bulgarie a donné
également lieu aux plus cruels mécomp-
tes. On se rappelle l'échec pitoyable des
projets de réforme du prince Tcher-
kassky. Un an de cohabitation a fait des
Russes et des Bulgares des ennemis. Les
Russes méprisent les Bulgares qu'ils ju-
gent indignes de la liberté qu'on a
voulu leur procurer les Bulgares, de
leur côté, détestent les Russes qui lés
traitent en sujets. Partout le régime mi-
litaire a remplacé les institutions li-
bérales promises. Il est évident que le
projet russe d'organisation de la Bulga-
rie n'a pas réussi, et qu'il faut revenir au
pIandeIaConférence, c'est-à-dire aux com-
missions européennes surveillant l'admi-
nistration autonome de la province.
Quant à l'occupation pendant deux ans
par les troupes russes, c'est l'Autriche
qui prote&te surtout contre cette mesure.
Elle lui paraît d'autant plus insupportable,
que l'armée d'occupation devant être
sans cesse en communication avec la
Russie, la Roumanie resterait aussi pen-
dant deux ans sous le joug russe qui
pèse aujourd'hui si lourdement sur elle.
Les intérêts anglais et autrichiens, unis
enBuIgarie, sebifurquent ensuite.La ques-
tion de la frontière de l'Arménie est une
question purement anglaise. Il court à
propos d'elle plusieurs versions les uns
disent que lea Anglais s'opposent à cp
que Batoum passe entre les mains des
Russes; les autres afQrment qu'ils résistent
surtout à l'annexion de Kars; d'autres pen-
sent qu'ils se proposent d'obliger la Rus-
sie à faire choix entre l'une ou l'autre
de ces villes. La possession de Batoum.
ouvrirait aux Russes, militairement, politi-
quement et commercialement, la route vers
la Mésopotamie le golfe Persique elle
les mettrait ainsi en possessionde tout le
commerce qui se fait <-avec I~Perse-par"
la mer Noire et par la vallée de l'Eur.
phrate. En eQet, la route à caravanes qui
va de Erzeroum en Perse, c'est-à-dire
l'unique voie qui reste à l'Europe
et en particulier à l'Angleterre pour
pénétrer dans cette dernière contrés,
tomberait ainsi entre les mains du
czar. Déjà le chemin de fer russe de
Poti àKutaïs a fait perdre à cette route
une partie de son importance mais si la.
Russie obtenait Batoum, c'est-à-dire le
seul bon port situé sur la côte sud-est de
la mer Noire, ce port serait immédiate-
ment relié par le chemin de fer à Poti, et la
ligne deBatoum-Poti-Kutaïs deviendrait le
seul lieu de passage du Commerce avec la
Perse, l'ancienne route à caravanes ne
servirait plus qu'au trafic local des districts
voisins. QuantàKars, sou importance est
toute militaire; mais la dernière guerre
a prouvé qu'il suffisait de s'emparer
de cette place pour tenir toute l'Armé-
nie jusqu'à Erzeroum. Les Anglais au-
raient donc un intérêt incontestable &
empêcher les Russes de s'y établir. Ceux-
ci, d'ailleurs, céderaient plutôt Kars que
concert magique de Wheatstone. Le phy.
sicien anglais avait réussi & conduire &
travers plusieurs étages d'une maison un
concert donné dans une cave. Le sapin
transmet exceptionnellement bien le son.
Wheatstone avait installé quatre perches
de sapin dans sa maison l'une appuyant
sur la table d'harmonie d'un piano, l'au-
tre reposant sur le cheva!et d'un violon,
la troisième sur celui d'un violoncelle, la
quatrième sur l'anche d'une clarinette.
Les sons furent transmis distinctement jus-
qu'au quatrième étage. Avec un téléphone
Hughes,Ieson 'prendrait une intensité
extraordinaire. Il suffit, du reste, d'appli-
quer sur la planchette vibrante une boîte
à musique pour entendre un véritable
concert.
Il existe un instrument de musique très
peu connu et qui cependant mériterait de
l'être. C'est la harpe éolienne oumétéorolo-
gique il est facile de l'établir partout où
soufue le vent, car c'est le vent qui la fait
vibrer. Une simple corde tendue sur le
bord inférieur d'une porte qui ferme mal
et, s'il y a du feu dans la cheminée, les
vibrations deviennent intenses et il en re-
sulte souvent des sons agréables. Plusieurs
cordes métalliques tendues dans un jar-
din rendent des sons harmonieux quand
le vent souiQe. On dirait un peu d'un son
d'orgue entendu dans le lointain. Les per-
sonnes qui ont suivi une ligne télégra-
phique ont pu remarquer dans le voisinage
des poteaux ces sons singuliers. C'est une
harmonie douce et pénétrante qui a. son
charme (2). Il n'est pas douteux qu'enten~
[2) C'est au Père Kircher que l'on attribue l'in-
vention dé 1~ harpe d'Eo!e. Par une nuit. d'été
raconte M. Xastner, il avait placé l'instrument
dans sa chambre entre deux portes ouverte~
quand une brise légère, ayant soufué du côte du
jardin du couvent, produisit une douce harmo-
m i~ M
I§?8.
OM S'ABONDE
me des Prêtres-Saint-Germain-l'Aaxerrcis, n<
BTKtIL ME ~'AB~KEMBrWT
UD aa. Six mois. Trois mox.
Mpartemens. 80 &. <0 fr. M &.
F&Ms. Mfr. 36 tr. isfr.
Le< aboBnemens partent des i" et i6 dw
oh&que mois.
Ptu~e, En mBtaéB'a. X$ eeN$t
Bépaftemteae, BR mnBtê~e. 8a een<<
m t.<6t!!den, app!y to Ca~te and C", foreica
~aewspapers pmce, 17, Gresham street, G. P. 6.:
Mta. BieMity, B6~w)ee et C', t. Finch fane ConUuil'
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bhothëqties des Mrea de chemins de fer beisas.
A Valpàratso (CihiliJ, chez M. Oyestes L. ToraeM.
JMiM <
ië?o.
ON S'ABOIE
m Belgique, en Itatif.
d&ns !e Luxembotirg, en TnrqNle,
~n Suisse, en Syrie, en Roumanie et d&ns tM
régences du Maroc et. Re la Tunisi*
en Chiné et au Japon,
-M Ricyen d'une Valeur, payable & Paris os <1<
m&ndats-poste, soit internauonaux, soit fran~aËt
es Allemagne, en Autriche, en Russie.
e!: dans tous les pays du Nord
ches tous les directeurs de postea;
et dans tous tes autres pays,
~f reavoi d'!me va:eu? payaMa & PMi&
I.es aBBonces sont Teçace
r" e&tïMSB. ~&MChey~etMte et G',
8, place de ~Bourse,
ima Mr
d0 N~L ~ES DÉB~TS
POLITIQUES ET LITTERAIRES
J~ 1-
PAMS
MERCREDI iS MAI
Le Sénat a voté hier, par 176 voix con-
tre 18, les crédits extraordinaires mon-
tant à la somme de 3,222,300 fr., que la
Chambre des Députés avait déjà votés à
l'occasion de l'Exposition universelle.
95 sénateurs se sont abstenus. Les cré-
dits sont accordés, c'est l'essentiel mais
comment n'être pas surpris du nombre
des abstentions, et même, quoiqu'il soit
presque insignifiant, de celui des votes
négatifs? On attendait mieux du Sénat,
dans une circonstance où l'esprit de parti
n'aurait dû trouver aucune place. Les
journaux réactionnaires n'ont pas cessé
de nous répéter depuis quelques jours
que l'Exposition universelle était une af-
faire nationale, et que l'honneur du suc-
cès, qui n'était plus discutable, revenait à
ta France et non pas àla république. Nous
~'avons contesté ce jugement que dans
son exagération. L'honneur revient a la
France, nous le voulons bien il fal-
lait donc voter les crédits destinés à sou-
tenir un~ succès dont tout le monde
le droit de se glorifier. Mais ce n'est
pas ainsi que les partis raisonnent, et ce
qu'ils trouvent bon à dire pour dépouiller
le gouvernement de ses mérites, ils ne le
trouvent plus bon comme principe de
conduite si le gouvernement doit en pro-
fiter en quelque manière. Jamais peut-être
les rancunes des partis, mesquines mais
violentes, ne s'étaient manifestées avec
plus de crudité qu'aujourd'hui. Les partis
parlent sans cesse de la France la France
est pour eux un moyen de polémique,
un instrument sonore sur lequel ils jouent
leurs airs favoris mais rien de plus et
chacun de leurs actes révèle une com-
plète absence de patriotisme. Il y a
quelque dix ou onze mois, l'Exposition
universelle leur a paru propre à four~
nir une excellente réclame électorale.
Les travaux étaient à peine commen-
cés au Champ-de-Mars et au Troca-
déro les ministres du 16 mai ont con-
duit le maréchal les visiter, et Dieu
sait tout le bruit que la presse offi-
cieuse a fait à propos de cette visite! 1
L'Exposition prenait alors, dans les ima-
~iaations réactionnaires, les proportions
d'un immense événement national auquel
on nous accusait de nuire. C'était un
beau décor que l'on préparait pour
célébrer le triomphe de la plus aveu-
gle des entreprises. Les rois et les
grinces seraient venus à Paris con-
templerce grand spectacle et jouir de
nos fêtes, et l'on nous aurait dit –Voyez
et jugez MMMe ~*M~MKMM/ Est-ce que
la république, la vraie, aurait été capa-
ble de provoquer un aussi magnifique
concours? Est-ce qu'un prince quel-
conque, pour peu qu'il eût souci de sa
dignité, aurait voulu prendre part à ces
pompes, si elles avaient été démocrati-
ques ? La monarchie seule est capable,
par l'intermédiaire des salons, de faire
rentrer la France dans le concert euro-
péen. Etrange folie d'avoir voulu nous
isoler par nos institutions au milieu de
l'Europe monarchique Il est temps d'y
jenoncer.
Les choses ont tourné autrement que
les profonds génies du 16 mai ne l'a-
vaient imaginé. La république, victo-
rieuse dans les élections, est sortie plus
forte des épreuves qu'elle a traversées.
Mais ce n'est pas le plus surprenant. Ce
qui étonne, ce qui choque et révolte les
partis réactionnaires, c'est que les prin-
ces des plus grandes maisons régnantes
mM M MUMAL MS MMS
DOiGMAll87~
REVUE DES SCIENCES.
Physique !e microphone. Curieux appareil
ampliuant les sons. Une loupe acoustique.
Le téléphone grossissant de M. Hughes.
Moyen de reeueittir les bruits les plus imper-
ceptibles. La marche d'un insecte révélée à
plusieurs kuométt'es de distance. Le frôle-
ment d'une barbe de plume entendu a plusieurs
lieues. –Le tic-tac d'une montre rendu
bruyant comme le tic-tac d'un mouUn. Plus
de sourds. Un concert avec une bmte à. mu-
sique. La harpe éolienne. EtTets divers
d'amplification du son. Le téléphone opti-
que. Les couleurs entendues au lieu d'être
vues. Le tétëphonc galvasoscopiquo La
télégraphie sans fus. Histoire natureUe les
plantes nourries à la viande rôtie. Régime
fortifiant de M. Darwin. Variétés les ca-
prices du verre incassab'e en Bohême. l'as-
sage de Mercure.
Voici qui est, au moins origine!. Certes,
f.i le tciëphone présentait jusqu'ici un in-
eon\'éni<-nt., c'était. d'au'aibiir te sonirâas-
nu'; au {-ointquû ({uciq~es pf'ri-oa:.es ont.
ïtie:ne de. peme a bi-H pf-rcevoir les
m'.t?. Op Houa venons d'expëi'impiU&r im
:e'~phGR6 qui.f.ifÏnr&itbien ptuiôt. le dcfau).
cc-Q!r'airc. NoQseuIeincnUi tr'nnsmet.'a pa-
Fu)c a.vec sou intcngi~, Hiaisilamp~ne le
Ma tfliement qu'il devient possible d'en-
tendre à distance les bruits les p!ns coufus,
le craquement d'une boiserie, !e tressaille-
ment d'un meuble, le faib!e souffle de la
brise à traders une cheminée. C: n'est
plus seulement un téléphone transmet-
teur du son c'est un instrument ampliû-
cateur c'est une sorte de lorgnon acous-
tique, de microscope sonore permettant
de grossir les bruits les plus impercepti-
bles à l'oreille. H n'est pas de murmure,
n'eu sont. pas moins venus à P~a~t
assista à l'ouverture de l'ExposîBo'n'~t
a pu les voir tous les jours parcourant la
ville, et tous les soirs dans nos fêtes.
Leur attitude et leurs discours ont té-
moigné pour la France d'une sympathie
réelle et profonde. Peu s'en faut que nos
exceiless patriotes ne tes aient accusés
d'être trop aimables et d'avoir, pour nous
uatter, des raisons qui, au total, seraient
à l'honneur de la France et de son go.u-
vernement.
La présence et les allures bienveiMantes
des princes à Paris sont choses indis-
cutables reste à les expliquer, et c'est
ce dont se charge un journal que nous
aurons suffisamment désigné en disant
qu'il est « le plus grand succès du jour. »
Ce journal s'intéresse surtout au prince
de Galles, et il a bien raison. M. Gam-
betta a été présenté au prince de Gal-
les, et on ajoute que le prince lui
fera peut-être l'honneur de l'inviter à sa
table. Voilà certes de quoi confondre toutes
les notions reçues jusqu'à ce jour sur les
convenances et sur l'ordre moral, social
et politique! Cependant la terre n'a pas
tremblé, et il faut accepter le fait comme
possible ou même vraisemblable; mais,
pour se rassurer, le journal en question
énumère les visites diverses que le prince
de Galles a faites à des personnages de
toutes les opinions, et il en conclut que le
prince aime la France sans acception
de parti, et sans préférence pour les
uns ou pour les autres. Nous n'en
avons jamais douté; il nous suffit de
voir que les princes étrangers n'ont
pas plus d'éloignement pour la républi-
que que pour telle autre forme de gou-
vernement. Ils n'ont pas l'indiscrétion
de se mêler de nos ao'aires, ils n'en-
trent pas dans nos querelles, ils ac-
ceptent la France telle qu'elle est, et
c'est de leur part preuve de tact et de
bonne politique. I!s recherchent en France
tout ce qui est curieux, intéressant, no-
ble, élevé en quelque façon que ce soit,
et ils se plaisent à le rencontrer. S'ils
voient la France avec plaisir, la France à
son tour est heureuse de les recevoir, et
le plus respectueux mais le plus vif em-
pressement se produit autour d'eux. Qu'en
faut-il conclure ? La France, écrit le jour-
nal dont nous avons déjà parlé, est peut-
être devenue sincèrement républicaine
a mais comme elle redeviendrait vite mo-
narchique, si on en juge par les appa-
rences ) a Vous l'avez dit & si on en juge par
les apparences a ce qui est un procédé
de logique assez universellement décrié.
Etait-ce la peine de se donner tant de
mal aGn de prouver démonstrativemeut
que le prince de Galles n'était pas répu-
blicain, quoiqu'il fît bon visage à M. Gam-
betta, pour en venir à dire que la France
est monarchique parce qu'elle reçoit bien
les princes ? « Le prince de Galles, déclare
notre confrère, a apporté une extrême
courtoisie dans ses rapports avec M. Gam-
betta qu'il sait être le chef d'un parti hos-
tile à la royauté, àlamonarchie, enFrance
et même un peu partout en Europe. » Et
pourquoi M. Gambetta serait-il hostile un
peu partout en Europe à la monarchie,
ou à la royauté? ce qui est & peu près
la même chose Que lui importe, et que
nous fait à nous que l'Angleterre, l'Italie,
l'Allemagne soient des monarchies et non
pas des républiques? En quoi nos rap-
ports avec ces grands pays en sont-ils
modiSés ? Chaque nation est ce que l'a
faite son histoire ou sa volonté cela ne
nous regarde pas et nous touche peu.
Les passions de propagande révolution-
naire qui nous animaient jadis et dont
de petit bruissement qui puissent échap-
per à cet appareil investigateur. Avec lui,
on entendrait presque les feuilles pousser
et les ûeurp s'ouvrir.
L'artifice imaginé pour donner au télé-
phone cette sensibilité extraordinaire est
extrêmement simple. Il sufSt d'un petit ap-
pareil accessoire bien facile à réaliser. Le
nouveau dispositif nous arrive d'Angleterre
et il a été trouvé par M. Hughes, l'inven-
teur du télégraphe bien connu. Sur une
indication approximative, M. le comte du
Moncel a construit aussitôt l'appai'fil et H
l'a fait fonctionner pour la première fois
lundi à l'Académie des Sciences de Paris.
Le téléphone ordinaire transmet des
sons peu intenses parce que les courans
électriques qui font vibrer la membrane
à la station d'arrivée sont d'une extrême
faiblesse. On se rappelle que c'est la voix
de l'opérateur qui, en faisant osciller la
membrane élastique du téléphone en
face d'une bobine électro-magnétique,
engendre les courans. Il n'y a ja-
mais de transmission mécanique sans
perte; il e~t donc tout simple que la voix
A l'arrivée soit reproduite avec une diminu-
tion d'intensité. Pouraccroîtreleson.oneut
l'idée très ratioaneUede se servir du cou-
rant d'une piïe dont on est toujours maî-
tre de faire varier à volonté l'intensité.
M.Edison, et, depuis, plusieurs physiciens,
comme nous l'avons du reste déjà expli-
qué, ont supprimé le téléphone à la sta-
tion du départ. On parle devant une pla-
que métallique sur laquelle appuie un
crayon de graphite en communication
avec une pile électrique. Le courant
passe par le crayon dans la.. plaque, et de
là dans le ûl de ligne jusqu'au téléphone
de la station d'arrivée. La membrane vi-
brant le crayon est plus ou moins en con-
Mus avons fait tant souûrir l'Europe
sont aujourd'hui bien éteintes. C'est con-
fondre les temps et commettre un singu-
lier anachronisme que d'en parler comme
d'une réalité toujours vivante. L'âge des
folies est passé pour les républicains
français ils ne sont plus une co-
terie fanatique, une secte mystique, une
petite Eglise rêvant la république uni-
verselle. Depuis qu'ils sont à la tête
du gouvernement de la France, la
tache suffit à leurs forces et à leur
ambition. Nous serions aussi étonnés
si M. Gambetta rêvait d'imposer la
république à l'Angleterre, que si M. le
duc de Broglie, qui a été malgré ses
protestations, véhémentement soupçonné
de vouloir nous imposer la monarchie,
manifestait tout d'un coup l'inten-
tion de l'infliger aussi aux Etats-Unis
ou à la Suisse. Nous n'en sommes plus
là ni les uns ni les autres. Nous pre-
nons chaque pays tel qu'il est, nous
respectons sa souveraineté, nous aimons
ses qualités, et lorsqu'un de ses représen-
tans naturels vient au milieu de nous,
quel que soit son titre, prince, roi, empe-
reur, nous nous inclinons devant lui
avec le respect et l'attachement que nous
avons pour le pays lui-même. L'Europe le
sait bien, et voilà pourquoi la république
française, qui n'a d'autre prétention que
d'être française, ne lui porte aucun om-
brage. Les représentans de l'Europe vien-
nent chez nous et ne sont pas enrayés
d'y trouver la république.
Chacun pris dans son air est agréable en soi.
Voilà le fait qui cause un dépit si vif
aux partis monarchiques. Qu'ils cher-
chent à l'expliquer par des motifs puérils
et par exemple par cette « avidité na-
turetle » avec laquelle nous nous pres-
sons sur le passage des princes, par
ces entraïnemens auxquels M. Gam-
betta est le premier à céder, soit Nous
le voulons bien. Mais, pour modérer
une ardeur après tout fort innocente, il
ne fallait pas s'abstenir hier, comme on
l'a fait au Sénat, ou voter contre lea cré-
dits. >
Les dépêches d'Autriche-Hongrie ont
aujourd'hui un intérêt particulier. Les
deux présidens des 'conseils autrichien
et hongrois ont fait, à Vienne et à
Pesth, des déclarations analogues dans
la discussion du crédit de 60 millions
de uorins demandé par le gouverne-
ment. Ces déclarations, que l'on trouvera
plus loin sous la rubrique JE7~M~ sont
très nettes, très correctes, et dégagent le
gouvernement des tendances auxquelles
on l'accusait de céder et qui l'auraient
porté à occuper l'Herzégovine et la Bos-
nie. Nous nous bornons pour le moment
à signaler ces déclarations; nous en par-
lerons plus en détail.
~msE&aPAMS
s~/a
Compt&at.'??. 74 10.38.
Fincoat. 74. S. S.
4 a/e o/a
Comptant t03,iM2S.y..2S~
&e'/o
GompteBttM'?o.i09M.M.
Fincoc.r.l09'!
M:'MTB BOt!RS3 DU SOIX.
Emprunt 0/0. 109 fr. 77 i/2, ?l i/4, 73 3/4.
5 0/0 turc. Sfr.771/2.
Egyptiennes 6 0/0.. i7i fr. 25, 169 fi'. 87, 170 fr.
Extér" espagnole.. 1213/16.
Banque ottomane.. 3S8 fr. 73, 3S7 fr. !M. `
tact avec elle; il en résulte des variations
de résistance dans le passage du courant,
et ces variations se répercutent sur la
membrane du téléphone d'arrivée et la
font vibrer. Ces essais avaient déjà donné
de bons résultats (1).
M. Hughes a tiré partie de la même
idée, mais bien plus heureusement. On va
en juger
II prend deux planchettes de boîte a. ci-
gares l'une, verticale, est assujettie à an-
gle droit sur l'autre maintenue horizon-
tale le tout est haut de 1. décimètre et
large de S à 6 centimètres. Sur la plan-
chette verticale, il fixe à la base un petit
support ayant la forme d'un de à jouer, en
graphite ou en charbon de cornue;4centimè-
tresplushaut, il fixeencoreun second sup-
port pareil au précédent. Un petit trou est
ménagé au milieu de la face supérieure
du premier support. Une encoche latérale
est préparée sur la face inférieure du se-
coud support. On engage verticalement
entre ces deux trous une petite baguette
de graphite pointue à la base, inunie d'un
crochet a la partie supérieure. Cette ba-
guette est maintenue verticale par le cro-
chet d'une partct la pointe de l'autre. En-
fin, le courant d'une pile est lancé dansie
support inférieur eh graphite, et un fil de
communication part du support supérieur
et va aboutir à un téléphone ordinaire.
Il suffit de gratter légèrement- la pta.n-
chette horizontale avec l'ongle ou même
avec une barbe de plume pour que non
seulement le cornet téléphonique répète
le bruit, mais encore l'amplifie singulière-
ment.
(1) Pour les grandes distances, il faut interpo-
ser une bobine de Ruhmkorfî dans le tU de ligne
un peu avant que ce B! ne pénètre dans !a.bo-
bine du téléphone.
'B'cSé~ap&ïî: p~Sv~s.
{ScrYice tëlcgraphique de l'agence Haras.)
Londres, le 15 mai.
Le bruit court que lo prince Gortchakotl' est
mort; mais la nouvelle paraît douteuse. Du
moins, les dépêches de Saint-Pétersbourg en
date d'hier après midi ne faisaient nullement
prévoir cette nouvelle.
Londres, le mai.
Le .S~a~y~ annonce, par une dépêche de Hong-
kong. que l'escadre anglaise de la Chine est parue
pour Yokohama, où cite surveiiiera la Hotte russe
qui se trouve dans les eaux du Japon.
On télégraphie de Saint-Pétersbourg a.u .D~y
~M C .7
Van pour menacer les Russes du Caucase. »
Le ?'MKM publie la nouvelle suivante de San-
Stefano le i4
« Toutes les troupes qui se trouvent ici se met-
tront prochainement en marche pour aller cam-
per sur un terrain plus élevé. EUes se rappro-
cheront de Constantinople d'environ 2 milles et
demi. )>
Vienne, le 14 mai.
La C(MTe!~OK~M
tricInea~Mostar a été informé que. par~Mte
de l'irruption d'insurgés bosniaques a Vergovac,
des sujets autrichiens se sont réfugiés a Liu-
buschki et y ont invoqué Iaj)rotection du con-
sul autrichien. La plus grande panique règne
parmi les populations de ces contrées. Le mutes-
sarif turc a en conséquence donné l'ordre a une
petite colonne de troupes turques de se rendre
a Liubuschki.
Londres, le 15 mai.
Le yt'MM publie la dépôche suivante
« Thérapia, le 14 mai. Le général Totleben
a déclaré que, si les commissaires turcs ne par-
venaient pas 3 faire déposer les armes aux in-
surgés des monts Rhodope. il prendrait des me-
sures énergiques de répression.
Une dépêche de Batoum annonce la concen-
tration de 7,000 Lazes dans le district d'Ardjomuh.
» La concentration de ces bandes armées, que
facilite la retraite des troupes russes, rendra très
difucile la position des Russes a Livana et a
Ourok.
Nous avons dit H y a deux jours que
l'Autriche d'abord et l'Angleterre ensuite
s'étaient décidées à faire connaître à la
Russie les principales objections qu'elles
se proposaient de formuler contre le
traité de San-Steiano pi le Congrès venait
à se réunir. L'Angleterre s'est contentée
de transmettre officieusement et verbale-
ment les siennes, par l'entremise du comte
SchpuvaloQ', au cabinet de Saint-Péters-
bourg l'Autriche au contraire, ou plu-
tôt les militaires autrichiens ont adressé
jles leurs au gouvernement du czar
sous la forme nouvelle et originale de
plans, de cartes et de relevés topographi-
ques. Nous ne nous arrêterons pas à ce
vaste programme dressé par l'état-major
de Vienne, programme qui englobe dans
la sphère des intérêts autrichiens toute la
moitié occidentale de la Turquie jusqu'à
Salonique, et qui forme un système assez
compliqué, où l'annexion pure et simple,
l'occupation des points stratégiques, le
régime des conventions commerciales et
militaires se combinent de la manière la
plus ingénieuse pour rattacher chaque
province, par des liens différens, à l'empire
austro-hongrois, Nous avons déjà jdit que
le comte Andrassy ne pouvait pas s'iden-
tiuer avec ce programme, et les déclara-
tions qui viennent d'être faites au Parle-
ment hongrois par le président du con-
seil M. Tisza prouvent en eSet que les
projets du parti militaire ne serviront
pas de point de départ à la politique
autrichienne. On nous a répété pour la
centième fois que l'Autriche ne songeait
pas à un arrangement séparé avec la
Russie. Or le programme du parti militaire
équivaudrait à un véritable partage de la
Turquie entre les deux grands empires voi-
sins. L'Autriche ne pourrait dominer dans
La planchette vibre; les supports vi-
brent avec elle la baguette de graphite
est bien obligée d'osciller verticalement,
ainsi prise et maintenue entre ses sup-
ports. On se rendra facilement compte de
cette oscillation en se rappelant ce qui se
passe dans un tambour sur lequel on a
déposé de petits caiDoux. Pour peu qu'on
produise un son énergique à petite dis-
tance, les cailloux se mettent à danser.
Ces allées et venues de la baguette sont
imperceptibles, mais elles sont assez éner-
giques pour modiûer à chaque mouve-
ment le passage du courant électrique de
la pile.
Les variations du courant sont très ac-
centuées elles déterminent, par suite,
une vibration d'une amplitude considéra-
ble de la membrane du téléphone d'arri-
vée. Le son produit est par conséquent
très ampliSé. C'est le son primitif très
exagéré. Le téléphone ordinaire donnait
/les sons auaibns que l'on a comparés à
une image photographique réduite. Le
téléphone Hugbes donne des sons compa-
rables à une image photographique am-
plifiée. Tel est tout le secret du ?~6~~?:
dénomination plus ou moins bonne don-
née a cet appareil par son inventeur. Du
reste, elle appartient àM. Whea.tstone, qui
l'avait appliquée à un appareil destiné
aussi à Caciliter la perception de sons
très faibles.
Quand on dépose sur la planchette en.
bois une petite boîte métaHique dans la-
quelle on a enfermé une mouche, on en-
tend très bien, en mettant l'oreille dans le
téléphone, le bruit des pattes de l'insecte
heurtant le métal. Si l'on place une mon-
tre sur la planchette, le bruit de l'échap-
pement est perçu avec tant d'intensité,
h), partie occidentale de la presqu'île des
Balkans qu'en livrant la partie orientale
a la Russie. M. Tisza a catégoriquement,
repousse tout projet pareil. ¡
Personne ne sait bien exactement jus-
qu'ici quelles sont les objections que l'An-
gleterre et l'Autriche ont faites au traité
de San-Stefauo mais il n'en est pas
moins très facile, en s'inspirant des in-
formations de la presse européenne, d'in- `
diquer les points sur lesquels elles ont du
porter. L'Angleterre a réparti, dit-on, les
siennes sur quatre chapitres principaux
1° la Bulgarie; 2" la frontièrederArménie;
3" la rétrocession de la Bessarabie; 4° l'in-
demnité de guerre. Quant à l'Autriche,
elle a protesté contre la création de
la principauté de Bulgarie contre
la cession au Monténégro des ports de
l'Adriatique; contre la délimitation nou-
velle par suite de laquelle la Bosnie et
l'Herzégovine ne sont reliées avec le
reste des possessions du Sultan que par
une sorte de corridor si mince que les
Monténégrins et les Serbes n'ont qu'à
se donner la main pour le fermer;
contre l'indépendance de la Serbie, qui
ne pourrait être accordée que si l'Au-
triche recevait, comme contre poids
des garanties sérieuses contre les en-
treprises révolutionnaires des Serbes
enfin, contre le changement opéré dans
la situation actuelle du Danube. On re-
marquera que, sauf en ce qui concerne
la Bulgarie et le Danube, les objections
de l'Angleterre et celles de l'Autriche ne
se confondent pas l'Angleterre se préoc-
cupe beaucoup de l'Asie, l'Autriche porte
son attention sur les principautés sla-
ves les intérêts des deux pays sont
plutôt parallèles qu'identiques, et c'est
ce qui explique que les deux gouver-
nemens ne se soient pas encore com-
plètement mis d'accord pour une action
commune.
En Bulgarie cependant, l'Angleterre et
l'Autriche serencontrent il est même pro-
bable que la plupart des autres puissances ]
les soutiendront sur ce point.Lës objections (
que la formation de la nouvelle princi- <
pauté~ bulgare a soulevées portent à la -1
fois sur la délimitation de cette princi- s
pauté, sur son organisation intérieure, s
sur l'occupation prolongée par des troupes
russes. Les nations riveraines de la. Médi- ) c
terranée, l'Autriche, l'Italie, la France, (
ne sauraient admettre qu'une puis- <
sance soi-disant bulgare, mais qui serait 1
russe en réalité, s'établisse sur la Médi- 1
terranée. Elles protesteront, au point <
de vue politique et commercial cou- 1
tre l'extension donnée aux frontières I
de la Bulgarie jusqu'à la mer Egée. Mais, si 1
l'on se place au point de vue ethnogra- 1
phique et national, la délimitation de la <
principauté provoque d'autres critiques I
non moins graves. Au sud des Balkans, t
leë populations grecques et musulmanes (
réunies sont numériquement très su- 1
périeures aux Bulgares il en est de i
même à l'occident, où les Albanais 1
forment la majorité; au nord même, dans s
la partie orientale, aux environs de 1
Schoumia et de Varna, les Turcs et les i
mahométans sont plus nombreux que les 1
Bulgares. De quel droit soumettrait-on s
ces Turcs, ces Albanais et ces Grecs à 1
la domination d'une minorité bulgare? Le s
.spectacle que nous offre en ce moment a
la Bulgarie est une critique sanglante du t
traité de San-Stefano. A peine la délimi- a
tation de la nouvelle principauté était- d
elle connue, que des protestations s'éle- B
voient de toutes parts et que les popula- r
tions sacrifiées envoyaient chaque joui' e
des Adresses tantôt & la Porte, tantôt à c
que l'on croirait entendre le tic-tac d'un
moulin. On entend jusqu'au bruit, ab-
solument insaisissable avec l'oreille, des
dents d'engrenage du mécanisme inté-
rieur glissant les unes sur les autres.
C'est merveilleux de sensibilité. On peut
bien dire qu'il n'est plus guère de bruit
qui échappera à l'oreille humaine. On en-
tend même trop bien le moindre son
monte du parquet jusqu'à l'appareil et est
répercuté par le cornet téléphonique. Le
bruit des pas lointains, les vibrations qui
se propagent par le sol arrivent à l'appa-
reil et sont recueillis avec une fidélité sur-
prenante.
II est clair que les plus petits bruits du
corps humain auront de l'écho dans le
microphone. Il ne faudrait pas jurer qu'on
n'entendra pas le sang courir dans les
artères. En tout cas, le bruit du pouls, les
battemens du cœur se distinguent avec
une netteté inconnue jusqu'ici. La méde-
cine trouvera sans doute des applications
nouvelles dans le téléphone Hughes.
Et les sourds? Il est clair qu'ils pour-
ront entendre beaucoup mieux avec le
microphone. Il suffit de relier la mem-
brane du téléphone à une tige rigide ou
à un fil métallique tendu que le sourd
placera entre s.es dents. On sait bien que
les sourds-muets perçoivent parfaitement
par les dents quand la surdité ne provient
pas d'une paralysie du nerf acoustique.
Une personne qui a l'oreille dure com-
prend très bien ce qu'on lui dit si l'on
parle dans un bassin de cuivre ou dans
un verre sur le bord duquel elle appuie
l'oreille ou les dents. La transmission so-
nore par les corps solides se fait beau-
coup mieux que par l'air.
Il serait curieux de recommencer avec
le microphone l'expérience saisissante du
l'ambassade anglaise, tantôt à l'ambassade
autrichienne, pour réclamer contre un
arrangement dont elles avaient tant à
se plaindre. Mais ces manifestations
platoniques n'ont pas tardé à se trans-
i'ormer en mouvemens insurrection-
nels. Les Pomaks, c'est-à-dire les Bul<
gares convertis à l'islamisme, aidés des
débris de l'armée de Suleiman Pacha, s'é-
taient soulevés dans les monts Rhodope.
Bientôt des détachemens grecs et de&
bandes albanaises se sont joints à eux.
Aujourd'hui la révolte est générale mu-
sulmans et chrétiens, réunis sous le même
drapeau, combattent avec la même ar-
deur contre l'ennemi commun.
L'organisation de la Bulgarie a donné
également lieu aux plus cruels mécomp-
tes. On se rappelle l'échec pitoyable des
projets de réforme du prince Tcher-
kassky. Un an de cohabitation a fait des
Russes et des Bulgares des ennemis. Les
Russes méprisent les Bulgares qu'ils ju-
gent indignes de la liberté qu'on a
voulu leur procurer les Bulgares, de
leur côté, détestent les Russes qui lés
traitent en sujets. Partout le régime mi-
litaire a remplacé les institutions li-
bérales promises. Il est évident que le
projet russe d'organisation de la Bulga-
rie n'a pas réussi, et qu'il faut revenir au
pIandeIaConférence, c'est-à-dire aux com-
missions européennes surveillant l'admi-
nistration autonome de la province.
Quant à l'occupation pendant deux ans
par les troupes russes, c'est l'Autriche
qui prote&te surtout contre cette mesure.
Elle lui paraît d'autant plus insupportable,
que l'armée d'occupation devant être
sans cesse en communication avec la
Russie, la Roumanie resterait aussi pen-
dant deux ans sous le joug russe qui
pèse aujourd'hui si lourdement sur elle.
Les intérêts anglais et autrichiens, unis
enBuIgarie, sebifurquent ensuite.La ques-
tion de la frontière de l'Arménie est une
question purement anglaise. Il court à
propos d'elle plusieurs versions les uns
disent que lea Anglais s'opposent à cp
que Batoum passe entre les mains des
Russes; les autres afQrment qu'ils résistent
surtout à l'annexion de Kars; d'autres pen-
sent qu'ils se proposent d'obliger la Rus-
sie à faire choix entre l'une ou l'autre
de ces villes. La possession de Batoum.
ouvrirait aux Russes, militairement, politi-
quement et commercialement, la route vers
la Mésopotamie le golfe Persique elle
les mettrait ainsi en possessionde tout le
commerce qui se fait <-avec I~Perse-par"
la mer Noire et par la vallée de l'Eur.
phrate. En eQet, la route à caravanes qui
va de Erzeroum en Perse, c'est-à-dire
l'unique voie qui reste à l'Europe
et en particulier à l'Angleterre pour
pénétrer dans cette dernière contrés,
tomberait ainsi entre les mains du
czar. Déjà le chemin de fer russe de
Poti àKutaïs a fait perdre à cette route
une partie de son importance mais si la.
Russie obtenait Batoum, c'est-à-dire le
seul bon port situé sur la côte sud-est de
la mer Noire, ce port serait immédiate-
ment relié par le chemin de fer à Poti, et la
ligne deBatoum-Poti-Kutaïs deviendrait le
seul lieu de passage du Commerce avec la
Perse, l'ancienne route à caravanes ne
servirait plus qu'au trafic local des districts
voisins. QuantàKars, sou importance est
toute militaire; mais la dernière guerre
a prouvé qu'il suffisait de s'emparer
de cette place pour tenir toute l'Armé-
nie jusqu'à Erzeroum. Les Anglais au-
raient donc un intérêt incontestable &
empêcher les Russes de s'y établir. Ceux-
ci, d'ailleurs, céderaient plutôt Kars que
concert magique de Wheatstone. Le phy.
sicien anglais avait réussi & conduire &
travers plusieurs étages d'une maison un
concert donné dans une cave. Le sapin
transmet exceptionnellement bien le son.
Wheatstone avait installé quatre perches
de sapin dans sa maison l'une appuyant
sur la table d'harmonie d'un piano, l'au-
tre reposant sur le cheva!et d'un violon,
la troisième sur celui d'un violoncelle, la
quatrième sur l'anche d'une clarinette.
Les sons furent transmis distinctement jus-
qu'au quatrième étage. Avec un téléphone
Hughes,Ieson 'prendrait une intensité
extraordinaire. Il suffit, du reste, d'appli-
quer sur la planchette vibrante une boîte
à musique pour entendre un véritable
concert.
Il existe un instrument de musique très
peu connu et qui cependant mériterait de
l'être. C'est la harpe éolienne oumétéorolo-
gique il est facile de l'établir partout où
soufue le vent, car c'est le vent qui la fait
vibrer. Une simple corde tendue sur le
bord inférieur d'une porte qui ferme mal
et, s'il y a du feu dans la cheminée, les
vibrations deviennent intenses et il en re-
sulte souvent des sons agréables. Plusieurs
cordes métalliques tendues dans un jar-
din rendent des sons harmonieux quand
le vent souiQe. On dirait un peu d'un son
d'orgue entendu dans le lointain. Les per-
sonnes qui ont suivi une ligne télégra-
phique ont pu remarquer dans le voisinage
des poteaux ces sons singuliers. C'est une
harmonie douce et pénétrante qui a. son
charme (2). Il n'est pas douteux qu'enten~
[2) C'est au Père Kircher que l'on attribue l'in-
vention dé 1~ harpe d'Eo!e. Par une nuit. d'été
raconte M. Xastner, il avait placé l'instrument
dans sa chambre entre deux portes ouverte~
quand une brise légère, ayant soufué du côte du
jardin du couvent, produisit une douce harmo-
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