Titre : Le Gaulois : littéraire et politique
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1927-03-23
Contributeur : Pène, Henri de (1830-1888). Directeur de publication
Contributeur : Tarbé des Sablons, Edmond Joseph Louis (1838-1900). Directeur de publication
Contributeur : Meyer, Arthur (1844-1924). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32779904b
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 94503 Nombre total de vues : 94503
Description : 23 mars 1927 23 mars 1927
Description : 1927/03/23 (Numéro 18066). 1927/03/23 (Numéro 18066).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5408327
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 18/03/2008
62e année. S. série. N° 18d66 C 5 h. du matIn) PARIS ET DÉPARTEMENTS 25 CENTIMES (5 H: dU. matin) MERCREDI 23 MARS
EDMOND TftRBÊ Et HENRY DE PÊNE
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JOURNAL DE DÉFENSE SOCIALE LE PLUS PARISIEN DES GRANDS QUOTIDIENS
RENÉ L.ARA
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Paris à Buernesey
En acceptant des héritiers de Victor
Hugo la maison du poète à Guernesey,
la Ville de Paris a, par un lien pure-
? ment moral, il est vrai et d'ordre intel-
lectuel mais non moins certain, ratta-
ché le souvenir de la France à cette
terre d'origine normande et qui, avec
l'archipel des îles sœurs, a gardé dans
membre de ses coutumes, dans le parler
ide sa population et même dans son ac-
cueil, quelque chose de ce continent
français ,auquel elle a appartenu. L,'at-
mosphère de la' Normandie, son ciel, sa
grâce plantureuse et verdoyante, sa fraî-
cheur toujours renaissante, sourient si
bien en ces parages, que. Victor Hugo a
pu y vivre pendant dix-huit ,ans sans
connaître un mot d'anglais. Il n'en
Voyait pas la nécessité.
On raconte que, voyageant en Angle-
terre, le poète se trouva un jour dans
!un compartiment'de chemin de fer avec
;deux Anglaises qui, par hasard, n'a-
vaient ni livres, ni journaux, ni maga-
zines et paraissaient s'ennuyer on ne
peut pas toujours parler. Elles remar-
quèrent l'homme qui se tenait assis
'dans un coin non loin d'elles, mais qui,
lui aussi, sans livres, sans journaux,
sans magazines, n'avait pourtant pas
l'air de s'ennuyer, car il regardait par
la fenêtre du compartiment le paysage,
et cç paysage semblait l'intéresser beau-
coup, l'invitant au! rêve, à la pensée, à
'la méditation. L'homme finit par les in-
itriguer. Elles rompirent le silence et lui
adressèrent la parole, dans leur tangue,
'bien entendu. Il répondit, en français,
qu'il regrettait infiniment de ne pouvoir
leur répondre, car il ne les comprenait
pas. Elles entendaient un peu le fran-
çais, mais s'en servaient avec gauche-
rite. Une d'elles s'enhardit, cependant,
iet, très incorrectement, dans un sou-
rire qu'elle chercha à rendre aimable,
lui dit
Cela 'doit beaucoup vous gêner de
ine pas savoir l'anglais quand vous voya-
gez en Angleterre ?
Victor Hugo, poliment et souriant à
¡Son tour, répondit
Madame, quand l'Angleterre vou-
dra causer avec moi, elle apprendra ma
.langue.
L'anecdote est-elle vraie ? C'est pos-
N sible. La dame ne se doutait pas qu'elle
fâ trouvait devant .le poète de La Lé-
gende des Siècles. La réponse de Victor'
Hugo, à la réflexion, le lui apprit, sans
idoute. Quelque hautaine que fût cette
îréponse, elle ne s'est pas moins vérifiée.
L'Angleterre a appris la langue du
poète pour causer avec lui. Dans cette
Ile anglaise de Guernesey, où se dresse
depuis quinze ans sa statue, la maison
qu'il a habitée est venue à exercer un
•tel rayonnement qu'elle a donné à ce
coin de terre une illustration particu-
lière qui la relie aujourd'hui à la
'France.
Il va sans dire que l'île est délicieuse.
Avec l'ilôt curieux et pittoresque de
Sercq, qui se dresse devant elle et que
l'on aperçoit des fenêtres de Hauteville-
'Bouse, elle s'offre la perle de ces îles
de la Manche, si accueillantes par la
¡fraîcheur de leurs champs et l'ombrage
de leurs arbres vénérables. Si elle n'a
pas comme Jersey des grottes, des casca-
des et cette ruine fameuse du château
Ide Montorgueil, juché à la façon d'un
nid d'aigle et dominant la mer de ses
hauts tours crénelées et de ses murai!
les couvertes de lierre, elle est beau-
coup plus mouvementée, plus rustique,
et la flore tropicale, qui étonnait déjà
'dans l'île voisine, est ici encore plus
abondante. Les camélias, les fuchsias,
les rhododendrons poussent en pleine
.terre et atteignent à de hautes propor-
tions. Le raisin de serre, le gros raisin
sucré et qui rappelle le muscat
y est largement cultivé et assure à l'île,
avec le bétail, sa meilleure source de
richesse. Il n'est pas de villa, d'hum-
ble cottage où l'on ne vous en offre. Et
j'en ai mangé d'excellent à Hauteville-
House. Vous admirerez enfin, dans les
jardins publics et même particuliers,
des palmiers, des eucalyptus et des
aloès-algaves, tout comme vous le fe-
riez sur le littoral méditerranéen. Et
cette flore si particulière qui vous trans-
porte en pensée sur les rivages heureux
du Midi, fait contraste et un con-
traste charmant avec la vivifiante
fraîcheur du sol qui, en ce mois de
mars, s'orne des premiers sourires du
printemps normand. Les prairies et les
bords des sentiers sont semés de prime-
vères, dont on fait, au reste, une
grande exportation. Le nord et le midi se
mêlent ainsi pour accueillir et retenir.
Je demandais un jour au fidèle ami
au poète et qui fut à 'maintes reprises
son compagnon d'exil, Auguste Vacque-
rie, quelle était la fleur préférée de Vic-
tor Huso. La fleur des champs », me
répondit-il. Gela voulait dire toutes les
fleurs simples qui poussent sous le ciel
lilirement, sans aide d'aucune sorte, et
sont vraiment des sourires de la terre.
Et il évoquait Victor Hugo en prome-
nade. se baissant pour cueillir une pâ-
querette.
Il est certain que les longues rêveries
clu poète, par les sentiers herbeux de
cette île verdoyante, rafraîchissaient son
imagination comme la renouvelait le
spectacle de la mer toujours présente
dans cette cage de verre, au sommet de
Δauteville House. dont il avait fait son
cabinet de travail et d'où sont sorties
tant d'oeuvres prestigieuses et d'une vi-
sion ardente. L'exil, en ce sens, a été fer-
tile en résultats. L'exil lui fit des loisirs
en le retirant de la vie publique et le
mit seul en face de la nature. Le poète
livré à lui-même, entre le ciel et l'eau,
a respiré à pleins poumons l'air libre
de l'infini et a donné carrière sa puis-
sante imagination. Mais qui sait si le
lieu particulier choisi pour cet exil, si
la proximité de la France n'a pas été
un adoucissement aux rigueurs de cet
éloignement volontaire? Il est vrai que
cette proximité rendait la rancœur plus
forte. Se trouver si près et, en même
temps, si loin Mais ce sentiment ne
devait être que passager, car bien que le
poète vécût sur un sol étranger, l'air
qu'il respirait était celui de la Norman-
die que le vent de la mer lui apportait
et ces petites fleurs des champs qu'il
cueillait, en se penchant le long des
haies, étaient, après tout, des sourires
normands, puisque cette île, qui fit par-
tie du continent, en avait été arrachée
par un cataclysme géologique. Ce sont,
en somme, des jardins du pays de Rol-
lon avancés dans la mer que ces îles.
Elles prédisposent par la nature de leur
sol et par leur grâce à la grande terre
qu'elles complètent.
L'histoire nous apprend nue c'est dans
une d'elles que naquit ce Robert Wace,
l'auteur du Roman du Rou, qui fut le
premier poème écrit en langue d'oil et
le premier bégaiement de la poésie fran-
çaise sur les lèvres humaines. Les habi-
tants de ces îles nous rappellent le loin-
tain! souvenir, car ils ont gardé dans la
façon de parler notre langue, des tours
archaïques qui fleurent la Normandie
de ce temps-là. Robert Wace fut le pré-
curseur, l'ancêtre de celui que l'exil
allait conduire, sept siècles plus tard,
en ces parages et qui a mis une telle
empreinte sur une de ces îles qu'il l'a
pour ainsi dire annexée intellectuelle-
ment, ou tout au moins y a rattaché à
jamais le souvenir de la France par les
oeuvres qu'il y a conçues. La ville de
Paris, en acceptant le don de Hauteville
House, n'a fait que confirmer ce lien.
Ange Galdemar
LA VIB QUI PASSE
Le Concours Hippique de 1927
On a dit je crois bien que c'est M. Bouju,
notre spirituel préfet de la Seine, dans une
improvisation semi-officielle que :le plus bel
article de Paris, c'était le sourire des Parisiennes.
L'observation est d'une infinie justesse parce
qu'il n'y a vraiment qu'à Paris que les femmes
savent sourire, avec mesure, avec esprit, avec
espièglerie, avec tendresse, avec ironie, avec
douceur, avec admiration,, selon toutes les
gammes des sentiments qui leur montent du
cœur aux lèvres.
Ce mot me revient à la mémoire (l'association
d'idées est une étrange chose) au moment où
j'ai sous les yeux le programme du Concours
hippique de 1927, parce que je n'ai jamais vu
les Parisiennes sourire plus joliment qu'au
Grand Palais, à l'instant où nos brillants officiers
ayant sauté vingt obstacles avec ce brio, cette
crânerie ef cette élégance qui leur sont parti-
culiers, passaient devant les tribunes où se
tenaient nos plus jolies mondaines.
Ce spectacle qui est, pour moi du moins, un
des attraits supplémentaires du Concours hip-
pique, va nous êtrq rendu dès vendredi prochain
25 mars, pour nous être offert tous les jours
jusqu'au mardi 13 avril. De toutes les solennités
élégantes et mondaines du printemps, le Concours
hippique est incontestablement le plus attrayant
et le plus apprécié. Question de tradition d'abord
Car, quoi qu'on en dise, q'amour de l'auto-
mobile n'a pas tué chez nous le goût du cheval.
La maîtrise d'un cavalier, le parfait dressage
d'un animal impatient et piaffant, demeurent
pour nous de l'art autant que du sport.
Tenir le volant d'une auto le côté pratique
de l'invention mis à part a toujours quelque
chose de mécanique et d'un peu vulgaire. Etre
à cheval, soumettre cette bête qui a sa volonté
à la sienne, lui faire faire ce qu'il vous plaît
qu'elle fasse, a toujours l'allure d'une petite
victoire. Eh! puis, que diable! quelle harmo-
nieuse vision que celle d'un cavalier lié à
son cheval, soudant sa souplesse à la sienne,
pour lui faire sauter un talus, une barrière ou
une haie!
Si l'on,ajoute à ce plaisir des yeux l'émotion
d'un parcours de chasse ou d'une épreuve d'obs-
tacles, l'agrément d'une journée mondaine entre
gens galants et courtois, on s'explique que le
Grand Palais, malgré ses vastes proportions, soit
trop petit pour recevoir les fervents des grandes
journées du Concours hippique.
Celui de 1927 s'annonce plus brillant encore
que ceux des années precédentes. Le programme
en est séduisant et copieux, et l'on y reconnaît
la science incomparable du baron du Teil, le
dévoué président de la Société hippique française.
La journée d'ouverture, vendredi, est surtout
consacrée à la présentation des chevaux de selle,
avec, l'après-midi, une première épreuve d'obs-
tacles pour chevaux français et étrangers montés
par des amazones, des gentlemen et des officiers.
Mais le spectacle s'anime dès le lendemain,
pour croître en intérêt jusqu'au dernier jour.
Voici d'ailleurs ce que nous promettent les
principales journées:
Le dimanche 27 mars Prix des Veneurs, par-
cours de chasse, pour officiers. Le mardi '29
mars: Prix La Haye.-Jousselin, épreuve interna-
tionale d'obstacles pour gentlemen. Le mercredi
30 mars: Prix Juigné, épreuve de puissance
(gros obstacles en hauteur et en largeur) pour
gentlemen. Le vendredi ler avril: Prix de la
Prévoyance, épreuve internationale d'obstacles
pour amazones et gentlemen. Le dimanche
3 avril, Carrousel d'officiers. Le lundi 4 avril:
Prix Marienval, épreuve de dressage. Le mardi 5:
poneys de polo montés et Prix de la Préser-
vation (obstacles). Le mercredi 6: Prix Morny,
obstacles pour gentlemen. Le jeudi 7: Prix du
Printemps, obstacles par couples, amazones Et
gentlemen, et épreuve de la barre pour officiers,
qui est une des plus curieuses épreuves d'adresse
du Concours. Le vendredi 8: Prix du Conseil
général de. la Seine, coupe des chevaux français.
Le samedi 9: Prix des Amazones, épreuve inter-
nationale d'obstacles. Le dimanche 10: Prix du
Rhin, gros obstacles pour officiers, et évolutions
d'une section d'artillerie à cheval de la Il divi-
sion de cavalerie. Le lundi 11 Défilé d'attelages
à quatre. Le mardi 12: Prix de la Coupe,
obstacles pour gentlemen, et le mercredi 13,
dernier jour': Grand Prix de la Ville de ?aris,
obstacles pour officiers, et Championnat du saut
en hauteur.
Faut-il ajouter que ces vingt journées d'épreu-
ves hippiques sont dotées de 436,690 francs de
prix et que toute la fleur de notre cavalerie,
les vainqueurs des' militaries d'Auteuil, nos
gentlemen les plus réputés e.t nos plus intré-
pides amazones sont inscrits pour prendre part
à ces passionnantes prouesses.
Georges Drouilly
LE CONFLIT. ITALO.SERBE
Vers l'apaisement
La tension italo-yougoslave semble
devoir sortir de sa période critique. Une
évolution sensible a eu lieu, hier, en fa-
veur d'une entente directe entre Rome
et Belgrade. D'un commun accord, la
France, l'Angleterre et sans doute
aussi l'Allemagne r– ont offert leurs
bons offices aux gouvernements italien
et serbe, afin de rendre inutile un re-
cours au conseil de la Société des na-
tions, dont l' « autorité », en cas de
conflit réel et irréductible, ent été mise
à une épreuve par trop dangereuse.
M. Briand a parlé à la Chambre des
députés, hier, et s'est plu à rendre jus-
tice à la modération du gouvernement
italien et au témoignage de bonne foi
donné par le gouvernement-yougoslave,
qui .accepte qu'une commission militaire
internationale constate que la Serbie ne
procède à aucun préparatif militaire
aux frontières albanaises.
Cette déclaration du ministre des af-
faires étrangères a été faite au Parle-
ment à la: suite des entretiens que M.
Briand eut, dans la journée, avec le ba-
ron Avezzana, ambassadeur ^'Italie à
Paris, et avec M. Spalaïkovitch, minis,
tre de Serbie, quî,»l'ûn et l'autre, don-
nèrent des assurances conciliantes.
Est-ce à dire que tout risque de nou-
velles complications soit écarté? Ce se-
rait exagérer l'optimisme. Il faut encore
compter avec les questions de prestige,
qui, dans cette affaire, jouent un rôle
considérable.
Les cabinets de Londres et de Paris,
également saisis de la proposition d'en-
quête spontanément faite par la. Yougo-
slavie pour démontrer l'inanité des in-
quiétudes italiennes relatives aux prépa-
ratifs militaires serbes, ont simultané-
ment transmis cette proposition à
Rome. Jusqu'à présent, M.. Mussolini
n'a pas répondu. Mais on croit que le
gouvernement italien, en accord avec les
grandes puissances signataires de Lo-
carno, recherche une procédure d'inves-
tigation à la fois convenable et efficace.
Il ne sera pas difficile, la bonne vo,
lonté .aidant, d'arriver à un compromis
temporaire. Mais il faudrait, si l'on
veut réellement faire œuvre de pacifica-
tion durable, saisir l'occasion qui s'of-
fre d'élucider la question albanaise et de
préciser, une fois pour toutes, le carac-
tère et la portée des « intérêts spéciaux »
reconnus au gouvernement italien en
Albanie.
Upmlne il fallait s'y attendre, M.
Stresemann, président en exercice du
conseil de Genève, n'a pas manqué de
dire son mot sur la situation trouble où
se trouve actuellement la paix euro-
péenne, du double fait de la tension an-
glo-russe et de la tension italo-yougo-
slave.
Le discours du ministre des affaires
étrangères du Reich a été fort habile. Il
affirme les dispositions pacifiques de
l'Allemagne, qui ne cherche aucune
occasion d'exploiter ou d'envenimer des
conflits susceptibles de dégénérer en
hostilités. Mais il souligne aussi le « ca-
ractère anormal » de l'occupation rhé-
nane, incompatible avec l'esprit de Lo-
carno et la collaboration confiante des
puissances au maintien de la paix.
Bref, il conseille l'évacuation par
« persuasion », mais il ne manque pas
d'ajouter que sa politique d'attente ne
saurait être interprétée comme une po-
litique de résignation. Le loup s'est re-
vêtu momentanément d'une peau de
brebis..
René Lara
AU QUAI D'ORSAY
-NI. Aristide Briand a reçu hier après-
midi M. Quinones de Léon, ambassadeur
d'Espagne, et M. Spolaïkovitch, ministre
de Yougoslavie à Paris.
D'après les nouvelles de Belgrade, il
semble que M. Spolaïkovitch ait mis Mi
Briand au courant du désir de son gouver-
nement de voir régler directement l'affaire
avec Rome. Il est possible que l'enquête
réclamée par la Yougoslavie soit menée
par les attachés militaires des puissances
à Belgrade.
L'attitude de la Grèce
Athènes, 22 mars.
Le ministre d'Italie à Athènes, M. Ar-
lesta a informé hier le ministre des affai-
res étrangères, M. Michalacopoulos, de la
démarche faite par le gouvernement ita-
lien à Belgrade.
Les journaux disent que la Grèce suit
avec beaucoup d'intérêt le différend italo-
yougoslave. Elle espère et souhaite un
règlement pacifique.
En tout cas, elle continuera à conser-
ver cette attitude jusqu'au moment où elle
considérera que les intérêts de la Grèce
seront lésés elle règlera alors son atti-
tude en considération de ces intérêts.
Ce qu'on dit à Belgrade
Belgrade, 22 mars.
Les sphères politiques sont unanimes à
approuver les déclarations de M. Peritch,
ministre des affaires étrangères, et à dé-
clarer que la question albanaise relève
uniquement de la compétence de la Société
des nations.
En Italie
Rome, 22 mare.
Les relations italo-yougoslaves conti-
nuent à fournir une abondante matière
aux commentaires de journaux, qui don-
nent aussi une très large place aux infor-
mations de diverses provenances et qui
tendent à démontrer le bien fondé des
préoccupations de l'Italie.
Les commentaires et les suggestions de
la presse étrangère sont -largement enre-
gistrés par la presse italienne qui, de façon
générale, repousse l'idée d'enquête interna-
tionale, de méditation ou de conseils de
modération mettant Rome et Belgrade sur
le même pied.
Le ministre d'Albanie
chez M. Mussolini
•'̃.•' ̃ Rome, 22 mars.
L'agence Stefani publie la note suivante'
« M. Gemil Dino, .ministce!: d'Albamie à
j Rome, s'est rendu aujourd'hui au palais
(Chigi, pour, annoncer qu'il avait été chargé
de faire parvenir au chef du gouvernement
toute la gratitude et la reconnaisance du
gouvernement de la République albanaise
pour l'aide politique que le gouvernement
royal a bien voulu donner, dans l'intérêt
de l'Albanie.
UNE MANŒUVRE DU CARTEL
On peut être à la fois sénateur et député
La Chambre a voté hier, par 268 voix
contre 245, la question préalable oppo-
sée à une motion de M. Bonnefous sou-
tenue par M. Barthélemy et qui semblait
le simple bon sens que les députés élus
sénateurs et validés comme tels ne
pourraient plus voter comme députés.
Mais ces sénateurs sont des partisans
du scrutin d'arrondissement et à toute
force le Cartel a besoin de leurs voix.
La Chambre a donc voté une illéga-
lité choquante dans son absurdité, mais
les cartellistes ont acclamé ce résultat,
y voyant un succès pour « l'arrondisse-
ment »!
On lira le compte rendu de la séance
en deuxième page.
:va Réforme électorale
Elle viendra le 1er juin
devant la Chambre
Les comités directeurs des groupes de
gauche et les membres de la commission
du suffrage universel partisans du retour
.au scrutin d'arrondissement se sont réunis
hier après-midi, avant la séance.
Après un échange de vues, ils se sont
ralliés au projet de réforme électorale du
gouvernement.
La réunion a également accepté la date
envisagée par le gouvernement, au cours
de récentes conversations, pour la discus-
sion de la réforme électorale, c'est-à-dire
le 1er juin.
Les Échos
Verdure.
La journée d'hier est venue justifier
la vieille réputation faite à mars d'être
un mois capricieux. Mais deux jours
pleins d'azur et de soleil avaient eu une
si heureuse influence que, de toutes
parts, dans les jardins de Paris, on pou-
vait, hier, constater les progrès des
bourgeons. Dans les avenues infinies de
l'Etoile, aux Champs-Elysées et aux
Tuileries, on distingue sur les marron-
niers un léger verdioement mais c'est,
dans les jardins du Luxembourg sur-
tout que cette précocité se manifeste et
vient réjouir les yeux de nos sénateurs
par cette charmante promesse de prin-
temps.
Jamais encore de mémoire d'hiver-
nant on n'avait vu, au Concours d'Elé-
gance d'Automobiles de Monte-Carlo,
un aussi merveilleux ensemble d'admi-
rables voitures. Il y avait là des mar-
ques de tous les pays Amérique, An-
gleterre, Belgique, Espagne, France,
Hollande, Italie, etc. des carrosseries
d'une richesse et d'une élégance incom-
parables c'était toute la participation
de fa locomotion automobile au luxe
international qui défilait sur la place
du Casino, sous un ciel d'un bleu écla-
tant, devant un parterre de reines et
de rois de l'aristocratie, de l'art, de la
finance et de la mode.
Propagande bien comprise.
Le docteur Norberto Lainez, qui vient
d'être fait commandeur de la Légion
d'honneur, est à Paris. Sous-secrétaire
d'Etat de la République argentine, di-
recteur du grand journal El Diario, de
Buenos-Aires, M. Norberto Lainez fera
chez nous un séjour de quelque durée.
Il se propose, en effet, d'organiser des
conférences, accompagnées de projec-
tions, qui démontreront quels immenses
progrès ont été réalisés par son pays en
ces dernières années.
L'exemple que nous donne la Répu-
blique Argentine après le Brésil n'est-
il pas excellent ? Ne devrait-il pas être
suivi par nous ? Pourquoi ne faisons-
nous pas connaître au loin, par la pa-
role et par l'image, les efforts de notre
patrie et ce qu'elle a pu réaliser en
dépit des maux de la guerre et des sou-
cis de la paix ?
COUP DE CRAYON
M. DEMIANS D'ARCHIMiBAUD
LE ROMAN
D'UNE JEUNE FILLE PAUVRE
Vous lirez Le Roman d'une Jeune Fille pauvre,
le nouveau livre de Mme M. Démians d'Ârchim-
baud, avec d'autant plus d'intérêt que ce roman
a été « vécu » {l'auteur lui-même nous le dèclare)
et qu' « il est rigoureusement vrai
Mais là n'est point s'en faut le seul
attrait de ce livre. Le Roman d'une Jeune Fille
pauvre, histoire d'une « déracinée d'excellente
famille, que dest revers de fortune obligent è
se mesurer avec la vie, est un roman aussi
émouvant qu'ému, et plein de la plus délicate
sensibilité.
Six cents arbres sauvés.
La troisième commission municipale
s'est rendue hier au bois de Vincennes,
afin de désigner un emplacement sur
lequel sera édifié le palais de l'Exposi-
tion coloniale. L'architecte en chef, M.
Tournaire, avait indiqué un carré du
bois, où il aurait été nécessaire d'abat-
tre six cents arbres.
Ces arbres du bois ont été sauvés. La
commission a trouvé sur la zone, aux
abords de l'Ecole d'horticulture et d'ar-
boriculture de Saint-Mandé, un endroit
convenable à l'édification du palais de
l'Exposition..
Dorland a pris; avant-hier, posses-
sion. de ses immenses locaux, 65, 67,
avenue des Champs-Elysées. Cette puis-
sante organisation de publicité, qui s'est
distinguée, dans toutes les parues du
monde, par les campagnes les plus re-
tentissantes, a l'honneur d'aviser ses
clients que ses numéros de téléphone
sont
Elysées 92-86, 92-87, 92-76,
La maison Sirop et Pauliet s'excuse
auprès de sa clientèle, chaque jour plus
nombreuse, de lui avoir infligé souvent
une attente quelque peu prolongée. Ses
bureaux et ateliers du 222, rue Saint-
Martin, bien qu'agrandis, sont deve-
nus insuffisants aussi a-t-ellè ouvert
un magasin, vente-exposition, 86, ave-
nue Malakof (angle de la place Victor-
Hugo), où elle procédera également à
l'achat, la vente et la transformation de
bijoux. Sirop et Pauliet, experts-joail-
liers, 86, avenue Ma,lakoff (Passy 34-90),
et 222,' rué Saint-Martin (près rue Tur-
bigo), Archives 01-69.
DERNIERS COURS DES CHANGES
Livre, 124 04 <+0 01). Dollar, 25 5425
(sans changement). Belga, 354 50 (-0 50).
Lire, 116 60 35). Franc suisse, (491
(sans changement). Peseta espagnole, 451
(+2 75). Florin hollandais, 1,022 (-0 50).
Après Bourse, à 18 heures. Livre, 124 04.
Dollar, 25 54.
TEMPÉRATURE
Probabilités pour la journée du 23 mars
Région parisienne: vent modéré de sud-ouest.
Ciel très nuageux avec éclaircies e.t quelques
ondées.
Température sans changement.
AUJOURD'HUI
14 heures. Courses au Trembley.
14 h. 30. Théâtre du Châtelet: Représen-
tation de retraite de M. Pougaud.
20 h. 30. Porte-Saint-Martin: Reprise de
Peer Gynt.
21 heures. Théâtre Michel: Répétition gé-
mérale de. Le Chasseur.
Tué dans un assauf au fleuret!
Au Cercle Hoche, 22, rue Darru, hier
soir, au cours d'un assaut d'escrime entre
MM. Gudlmart et Gentil, industriels, de-
meurant 29, rue de Courbevoie, à la Ga-
renne-Colombes, le fleuret dont se servait
M. Guiknart s'est brisé soudain.
Traversant le plastron dont s'était re-
vêtu M. Gentil, la laine a pénétré dans la
poitrine de ce dernier. M. Gentil a. eu 1es
deux poumons perforés et il a été tué Sur
le coup.
Le commissaire de police du quartier du
faubourg du Roule a ouvert une enquête.
L'auteur involontaire de ce tragique ac-
cident est en proie au plus profond déses-
poil'.
AUJOURD'HUI
Le « Gauloïs Artistique »
Le sixième nurriéro du Gaulois Artistique,
qui paraît aujourd'hui, contient SEIZE pages
et vingt-deux ILLUSTRATIONS, consacrées à
l'Exposition du siècle de Louis XIV, orga-
nisée à la Bibliothèque Nationale. Cette
manifestations, dont le succès est considéra-
ble, est commentée par M. Jean Vallery-
Radot, dont l'érudition en ce genre fait au-
torité. Notre collaborateur Maurice Feuil-
let fait une étude critique d'une réunion de
portraits aux crayons, oeuvres précieuses
d'artistes français du seixième siècle, et
commente Les ventes prochaines de deux
collections importantes celle de Mlle X.
et celle de Mme Gobron.
De son côté, Curiosa publie les notes pri-
ses ait co2crs des vacations tenues à Motet
Drouot depuis le 15 février, Enfin, un me-
mento des ventes devant avoir lieu d'ici
Pâques complète utilement ce numéro.
Envoyé GRACIEUSEMENT à tous nos abonnés,
qui le recevront encarté .dans leur journal,
le Gaulois Artistique devra être remis
AUJOURD'HUI GRATUITEMENT tout acheteur
an numéro dit Gaulois quotidien.
Plusieurs abonnés et lecteurs désirant
conserver^ la collection du Gaulois Artis-
tique, en exemplaires non pliés, rlous som-
mes heureux de Leur être agréable en pro-
cédant de la manière suivante
Pour tes abonnés ait Gaulois quotidien, il
leur suffira de rcons rembourser les frdis
supplémentaires d'expédition (manutention
et frais de poste 0 fr. 50 pour la France
par exemplaire), et ils recevront notre
supplément artistique sous rouleau en en-
voi sévaré.
Pour les acheteurs du Gaulois Artistique
seul, ils devront nous adresser une de-
mande accompagnée d'u.ne provision de
25 francs minimum, et chaque nuntéro leur
sera expédié sous rouleau spécial et dé-
compté sur leur provision au prix de
1 franc le numéros plus le port, soit
1 fr. 50 par exemplaire pour la France, et
2 francs pour l'étranger.
M. Stresemann ira-t-il à Rome?
Il se rencontrerait avec M. Mussolini
Rome, 22 mars.
La Tribuna publie une information
d'après laquelle M. Stresemann aurait
l'intention de passer les fêtes de Pâques à
Rome, avec sa famille, et qu'il profiterait
de son séjour dans la capitale italienne
pour se rencontrer avec M. Mussolini
M. Stresemann se rendrait ensuite en
Sicile.
Lire en Dernière Heure
UN DISCOURS DE M. STRESEMANN
Les prix du pétrole etdel'essencevontbaisser
Là chambre syndicale de l'industrie du
pétrole vient de rendre compte à M. Boka-
riowski, ministre du commerce et de l'in-
dustrie, de la décision des principaux
importateurs d'effectuer une baisse de
10 francs par hectolitre sur l'essence tou-
risme et de 5 francs par, hectolitre sur
.l'essence poids lourds^
Le Coq
APRÈS LA PRISE DE SHANGHAI
La ville livrée au pillage
L'incendie La fusillade L'anarchie
Les concessions se défendent
Veut-on avoir la véritable impression qui
doit se dégager de la prise de Shanghaï.:
Une courte dépêche de Moscou donne à
l'événement son véritable caractère. Elle
dit que. de nombreuses manifestations en
plein air ont eu lieu, dans la capitale des
soviets pour célébrer la prise du grand port
chinois par les Cantonais,
Plusieurs orateurs ont pris la parole
pour exprimer l'espoir que les vainqueurs
« jetteraient à la mer tous les soldats im-
périalistes rassemblés à Shanghaï.
Le règne de la terreur
Cependant, la malheureuse ville chinoise
se débat en pleine terreur. L'assassinat, le
pillage et l'incendie y règnent en maîtres et
il est impossible d'évaluer les dégâts et de
dénombrer les victimes.
Dans un manifesfe où il expose la grave
responsabilité qu'il encourt, 1© conseil mu-
nicipal de la concession internationale, qui
est composé de cinq Anglais, deux Améri-
cains et deux Japonais, rappelle l'accord
qui réserve la zone et la protège et qui fut
conclu entre le gouvernement chinois et
les puissances étrangères. Ii se déclare par-
tisan d'une réforme de la constitution mu-
nicipale, mais ajoute que l'heure n'est pas
propice pour une modification radicale de
cette constitution et qu'il faut attendu» que
les influences révolutionnaires aient'dimi-
nué.
Le manifeste, en terminant, fait appel
tous les étrangers et à tous les Chinois mo-
dérés pour qu'ils donnent leur appui aux
mesures destinées à protéger Shanghaï.
Cette manifestation, qui ne peut avoir
d'influence que dans la zone internationale,
n'a évidemment empêché aucune des scè-
nes ae désordre et d'horreur dont ,la. villa
chinoise n'a cessé d'être le théâtre dans la
journée d'hier.
En voici un réswmé des bandes, com-
posées de nordistes, de gens sans aveu, de
nationalistes et autres, sont maîtresses du
quartier de Cha-Peï, où .elles ne cessent de
fusiller, de pilller et d'incendier. Les rires
sont jonchées de cadavres.
Pour pouvoir s'emparer des bijoux et
surtout des bagues qui ornent les mains de,s
femmes, on ne prend pas la peine de les
leur arracher, on leur coupe les doigts
Des gens échappés de Cha-peï disent que
la situation y est pire que « dans les ré-
gions infernales ». On n'y entend que des
coups de feu, des vociférations, des cris
de douleur et des lamentations. On y voit
courir les femmes et les enfants qui fuient
affolés devant leuns agresseurs. Dans nom-
bre de maisons que l'incendie menace des
malheureuses ne peuvent sortir elles sont
nues, dépouillées qu'elles ont été de font
vêtement par. les pillards en quête de butin.
Ailleurs, ce sont des groupes de soldats
qui avancent. Au milieu quelques-uns
ploient sous le faix du butin, autour des
camarades les protègent avec des mitrail-
leuses et des fusils. Ces groupes nantis se
frayent un chemin sanglant à travers la
foule des fuyards, en blessant ou tuant qui
s'oppose à leur passage.
Au-dessus de toutes ces scènes et les ren-
dant plus lugubres encore, l'incendie fait
rage et illumine le ciel. Dans Cha-peï seule-
ment plus de trois cents maisons ont
flambé et on estime à 10,000 le nombre de
Chinois sans abri. Quant aux malheureux
qui ont péri dans les flammes, il est im-
possible de l'évaluer.
Dans les concessions
Les concessions étrangères, soigneuse-
ment gardées restent à peu près indemnes.
Par exemple, il y a eu quelques inci-
dents des tirailleurs isolés, que l'on croit
des nationalistes, ont tiré sur la limite
nord-est de la concession, où sont tombés
de nombreux projectiles. Les Japonais, qui
gardaient cet endroit, ont riposté et rendu
coup pour coup.
Des soldats du Chantoung ont décapité
deux Russes blancs des troupes cantonai-
ses en vue de la garde anglaise. Ils ont
promené leurs têtes sur des baïonnettes.
Quelques obus sont tombés au nord de la
concession l'immeuble de la mission pres-
bytérienne a été atteint il n'y a pas eu
de victimes.
Des coups de feu ont été tirés sur Je
Croiseur britannique Vindiclive, ancré à
1,500 mètres au sud de Shangliaï. L'équi-
page a riposté par une fusillade nourrie.
On ignore s'il y a eu des victimes.
Denys Meulhan
AUX ASSISES D'AIX-EN-PROVENCE
L'ODYSSÉE TERRIFIANTE
DU DOCTEUR 60UCRAT
Première audience. L'interrogatoire,
Les témoins
Par dépêche de notre- envoyé spécial
M, FÉLIX BELLE
Aix-en-Provence, 22 mars.
Je ne crois pas que cour d'assises ait
jamais vu accusé plus déconcertant gue
Pierre Bougrat. Si cet homme joue lai
comédie et comment les faits maté-
riels permettraient-ils d'en douter ?
jamais acteur ne s'éleva à sa taille.
Pendant sept heures, ce fut la lutte
sans merci, la lutte implacable où tout
coup peut être mortel. Pas une second,
Bougrat n'a faibli, pas une seule faute
ne saurait être reprochée au jeu serré
et fin de cet escrimeur hors pair,. élé-
gant comme en un assaut de salon.
Et c'est là ce qui fait le caractère uni-
que de cet homme. Mais comment le
décrire ? Comment tenter de faire com-
prendre la double impression 7u'il pro-
duit
De.profil, quand, pour répondre à l'in-
terrogatoire du président Pringuier, il
lui fait face, c'est véritablement un su-
perbe type le front est haut sous ses
cheveux rejetés en arrière, le nez droit,
Me profil fin net, et avec sa haute stature,
ses épaules puissantes, sa taille fine
cambrée dans un veston sombre, il fait
songer malgré soi au héros qu'il sut être
au front.
Puis, parfois, il se rassied alèrs, do,
EDMOND TftRBÊ Et HENRY DE PÊNE
Fondateurs
XBOJSrNEaMCBN'TS
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Fari»«lKpu»aoento.« 19 fr. 38 fr. 75 fr.
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ADRESSE TELEGRAPHIQUE GAULOIS PARIS
Paris à Buernesey
En acceptant des héritiers de Victor
Hugo la maison du poète à Guernesey,
la Ville de Paris a, par un lien pure-
? ment moral, il est vrai et d'ordre intel-
lectuel mais non moins certain, ratta-
ché le souvenir de la France à cette
terre d'origine normande et qui, avec
l'archipel des îles sœurs, a gardé dans
membre de ses coutumes, dans le parler
ide sa population et même dans son ac-
cueil, quelque chose de ce continent
français ,auquel elle a appartenu. L,'at-
mosphère de la' Normandie, son ciel, sa
grâce plantureuse et verdoyante, sa fraî-
cheur toujours renaissante, sourient si
bien en ces parages, que. Victor Hugo a
pu y vivre pendant dix-huit ,ans sans
connaître un mot d'anglais. Il n'en
Voyait pas la nécessité.
On raconte que, voyageant en Angle-
terre, le poète se trouva un jour dans
!un compartiment'de chemin de fer avec
;deux Anglaises qui, par hasard, n'a-
vaient ni livres, ni journaux, ni maga-
zines et paraissaient s'ennuyer on ne
peut pas toujours parler. Elles remar-
quèrent l'homme qui se tenait assis
'dans un coin non loin d'elles, mais qui,
lui aussi, sans livres, sans journaux,
sans magazines, n'avait pourtant pas
l'air de s'ennuyer, car il regardait par
la fenêtre du compartiment le paysage,
et cç paysage semblait l'intéresser beau-
coup, l'invitant au! rêve, à la pensée, à
'la méditation. L'homme finit par les in-
itriguer. Elles rompirent le silence et lui
adressèrent la parole, dans leur tangue,
'bien entendu. Il répondit, en français,
qu'il regrettait infiniment de ne pouvoir
leur répondre, car il ne les comprenait
pas. Elles entendaient un peu le fran-
çais, mais s'en servaient avec gauche-
rite. Une d'elles s'enhardit, cependant,
iet, très incorrectement, dans un sou-
rire qu'elle chercha à rendre aimable,
lui dit
Cela 'doit beaucoup vous gêner de
ine pas savoir l'anglais quand vous voya-
gez en Angleterre ?
Victor Hugo, poliment et souriant à
¡Son tour, répondit
Madame, quand l'Angleterre vou-
dra causer avec moi, elle apprendra ma
.langue.
L'anecdote est-elle vraie ? C'est pos-
N sible. La dame ne se doutait pas qu'elle
fâ trouvait devant .le poète de La Lé-
gende des Siècles. La réponse de Victor'
Hugo, à la réflexion, le lui apprit, sans
idoute. Quelque hautaine que fût cette
îréponse, elle ne s'est pas moins vérifiée.
L'Angleterre a appris la langue du
poète pour causer avec lui. Dans cette
Ile anglaise de Guernesey, où se dresse
depuis quinze ans sa statue, la maison
qu'il a habitée est venue à exercer un
•tel rayonnement qu'elle a donné à ce
coin de terre une illustration particu-
lière qui la relie aujourd'hui à la
'France.
Il va sans dire que l'île est délicieuse.
Avec l'ilôt curieux et pittoresque de
Sercq, qui se dresse devant elle et que
l'on aperçoit des fenêtres de Hauteville-
'Bouse, elle s'offre la perle de ces îles
de la Manche, si accueillantes par la
¡fraîcheur de leurs champs et l'ombrage
de leurs arbres vénérables. Si elle n'a
pas comme Jersey des grottes, des casca-
des et cette ruine fameuse du château
Ide Montorgueil, juché à la façon d'un
nid d'aigle et dominant la mer de ses
hauts tours crénelées et de ses murai!
les couvertes de lierre, elle est beau-
coup plus mouvementée, plus rustique,
et la flore tropicale, qui étonnait déjà
'dans l'île voisine, est ici encore plus
abondante. Les camélias, les fuchsias,
les rhododendrons poussent en pleine
.terre et atteignent à de hautes propor-
tions. Le raisin de serre, le gros raisin
sucré et qui rappelle le muscat
y est largement cultivé et assure à l'île,
avec le bétail, sa meilleure source de
richesse. Il n'est pas de villa, d'hum-
ble cottage où l'on ne vous en offre. Et
j'en ai mangé d'excellent à Hauteville-
House. Vous admirerez enfin, dans les
jardins publics et même particuliers,
des palmiers, des eucalyptus et des
aloès-algaves, tout comme vous le fe-
riez sur le littoral méditerranéen. Et
cette flore si particulière qui vous trans-
porte en pensée sur les rivages heureux
du Midi, fait contraste et un con-
traste charmant avec la vivifiante
fraîcheur du sol qui, en ce mois de
mars, s'orne des premiers sourires du
printemps normand. Les prairies et les
bords des sentiers sont semés de prime-
vères, dont on fait, au reste, une
grande exportation. Le nord et le midi se
mêlent ainsi pour accueillir et retenir.
Je demandais un jour au fidèle ami
au poète et qui fut à 'maintes reprises
son compagnon d'exil, Auguste Vacque-
rie, quelle était la fleur préférée de Vic-
tor Huso. La fleur des champs », me
répondit-il. Gela voulait dire toutes les
fleurs simples qui poussent sous le ciel
lilirement, sans aide d'aucune sorte, et
sont vraiment des sourires de la terre.
Et il évoquait Victor Hugo en prome-
nade. se baissant pour cueillir une pâ-
querette.
Il est certain que les longues rêveries
clu poète, par les sentiers herbeux de
cette île verdoyante, rafraîchissaient son
imagination comme la renouvelait le
spectacle de la mer toujours présente
dans cette cage de verre, au sommet de
Δauteville House. dont il avait fait son
cabinet de travail et d'où sont sorties
tant d'oeuvres prestigieuses et d'une vi-
sion ardente. L'exil, en ce sens, a été fer-
tile en résultats. L'exil lui fit des loisirs
en le retirant de la vie publique et le
mit seul en face de la nature. Le poète
livré à lui-même, entre le ciel et l'eau,
a respiré à pleins poumons l'air libre
de l'infini et a donné carrière sa puis-
sante imagination. Mais qui sait si le
lieu particulier choisi pour cet exil, si
la proximité de la France n'a pas été
un adoucissement aux rigueurs de cet
éloignement volontaire? Il est vrai que
cette proximité rendait la rancœur plus
forte. Se trouver si près et, en même
temps, si loin Mais ce sentiment ne
devait être que passager, car bien que le
poète vécût sur un sol étranger, l'air
qu'il respirait était celui de la Norman-
die que le vent de la mer lui apportait
et ces petites fleurs des champs qu'il
cueillait, en se penchant le long des
haies, étaient, après tout, des sourires
normands, puisque cette île, qui fit par-
tie du continent, en avait été arrachée
par un cataclysme géologique. Ce sont,
en somme, des jardins du pays de Rol-
lon avancés dans la mer que ces îles.
Elles prédisposent par la nature de leur
sol et par leur grâce à la grande terre
qu'elles complètent.
L'histoire nous apprend nue c'est dans
une d'elles que naquit ce Robert Wace,
l'auteur du Roman du Rou, qui fut le
premier poème écrit en langue d'oil et
le premier bégaiement de la poésie fran-
çaise sur les lèvres humaines. Les habi-
tants de ces îles nous rappellent le loin-
tain! souvenir, car ils ont gardé dans la
façon de parler notre langue, des tours
archaïques qui fleurent la Normandie
de ce temps-là. Robert Wace fut le pré-
curseur, l'ancêtre de celui que l'exil
allait conduire, sept siècles plus tard,
en ces parages et qui a mis une telle
empreinte sur une de ces îles qu'il l'a
pour ainsi dire annexée intellectuelle-
ment, ou tout au moins y a rattaché à
jamais le souvenir de la France par les
oeuvres qu'il y a conçues. La ville de
Paris, en acceptant le don de Hauteville
House, n'a fait que confirmer ce lien.
Ange Galdemar
LA VIB QUI PASSE
Le Concours Hippique de 1927
On a dit je crois bien que c'est M. Bouju,
notre spirituel préfet de la Seine, dans une
improvisation semi-officielle que :le plus bel
article de Paris, c'était le sourire des Parisiennes.
L'observation est d'une infinie justesse parce
qu'il n'y a vraiment qu'à Paris que les femmes
savent sourire, avec mesure, avec esprit, avec
espièglerie, avec tendresse, avec ironie, avec
douceur, avec admiration,, selon toutes les
gammes des sentiments qui leur montent du
cœur aux lèvres.
Ce mot me revient à la mémoire (l'association
d'idées est une étrange chose) au moment où
j'ai sous les yeux le programme du Concours
hippique de 1927, parce que je n'ai jamais vu
les Parisiennes sourire plus joliment qu'au
Grand Palais, à l'instant où nos brillants officiers
ayant sauté vingt obstacles avec ce brio, cette
crânerie ef cette élégance qui leur sont parti-
culiers, passaient devant les tribunes où se
tenaient nos plus jolies mondaines.
Ce spectacle qui est, pour moi du moins, un
des attraits supplémentaires du Concours hip-
pique, va nous êtrq rendu dès vendredi prochain
25 mars, pour nous être offert tous les jours
jusqu'au mardi 13 avril. De toutes les solennités
élégantes et mondaines du printemps, le Concours
hippique est incontestablement le plus attrayant
et le plus apprécié. Question de tradition d'abord
Car, quoi qu'on en dise, q'amour de l'auto-
mobile n'a pas tué chez nous le goût du cheval.
La maîtrise d'un cavalier, le parfait dressage
d'un animal impatient et piaffant, demeurent
pour nous de l'art autant que du sport.
Tenir le volant d'une auto le côté pratique
de l'invention mis à part a toujours quelque
chose de mécanique et d'un peu vulgaire. Etre
à cheval, soumettre cette bête qui a sa volonté
à la sienne, lui faire faire ce qu'il vous plaît
qu'elle fasse, a toujours l'allure d'une petite
victoire. Eh! puis, que diable! quelle harmo-
nieuse vision que celle d'un cavalier lié à
son cheval, soudant sa souplesse à la sienne,
pour lui faire sauter un talus, une barrière ou
une haie!
Si l'on,ajoute à ce plaisir des yeux l'émotion
d'un parcours de chasse ou d'une épreuve d'obs-
tacles, l'agrément d'une journée mondaine entre
gens galants et courtois, on s'explique que le
Grand Palais, malgré ses vastes proportions, soit
trop petit pour recevoir les fervents des grandes
journées du Concours hippique.
Celui de 1927 s'annonce plus brillant encore
que ceux des années precédentes. Le programme
en est séduisant et copieux, et l'on y reconnaît
la science incomparable du baron du Teil, le
dévoué président de la Société hippique française.
La journée d'ouverture, vendredi, est surtout
consacrée à la présentation des chevaux de selle,
avec, l'après-midi, une première épreuve d'obs-
tacles pour chevaux français et étrangers montés
par des amazones, des gentlemen et des officiers.
Mais le spectacle s'anime dès le lendemain,
pour croître en intérêt jusqu'au dernier jour.
Voici d'ailleurs ce que nous promettent les
principales journées:
Le dimanche 27 mars Prix des Veneurs, par-
cours de chasse, pour officiers. Le mardi '29
mars: Prix La Haye.-Jousselin, épreuve interna-
tionale d'obstacles pour gentlemen. Le mercredi
30 mars: Prix Juigné, épreuve de puissance
(gros obstacles en hauteur et en largeur) pour
gentlemen. Le vendredi ler avril: Prix de la
Prévoyance, épreuve internationale d'obstacles
pour amazones et gentlemen. Le dimanche
3 avril, Carrousel d'officiers. Le lundi 4 avril:
Prix Marienval, épreuve de dressage. Le mardi 5:
poneys de polo montés et Prix de la Préser-
vation (obstacles). Le mercredi 6: Prix Morny,
obstacles pour gentlemen. Le jeudi 7: Prix du
Printemps, obstacles par couples, amazones Et
gentlemen, et épreuve de la barre pour officiers,
qui est une des plus curieuses épreuves d'adresse
du Concours. Le vendredi 8: Prix du Conseil
général de. la Seine, coupe des chevaux français.
Le samedi 9: Prix des Amazones, épreuve inter-
nationale d'obstacles. Le dimanche 10: Prix du
Rhin, gros obstacles pour officiers, et évolutions
d'une section d'artillerie à cheval de la Il divi-
sion de cavalerie. Le lundi 11 Défilé d'attelages
à quatre. Le mardi 12: Prix de la Coupe,
obstacles pour gentlemen, et le mercredi 13,
dernier jour': Grand Prix de la Ville de ?aris,
obstacles pour officiers, et Championnat du saut
en hauteur.
Faut-il ajouter que ces vingt journées d'épreu-
ves hippiques sont dotées de 436,690 francs de
prix et que toute la fleur de notre cavalerie,
les vainqueurs des' militaries d'Auteuil, nos
gentlemen les plus réputés e.t nos plus intré-
pides amazones sont inscrits pour prendre part
à ces passionnantes prouesses.
Georges Drouilly
LE CONFLIT. ITALO.SERBE
Vers l'apaisement
La tension italo-yougoslave semble
devoir sortir de sa période critique. Une
évolution sensible a eu lieu, hier, en fa-
veur d'une entente directe entre Rome
et Belgrade. D'un commun accord, la
France, l'Angleterre et sans doute
aussi l'Allemagne r– ont offert leurs
bons offices aux gouvernements italien
et serbe, afin de rendre inutile un re-
cours au conseil de la Société des na-
tions, dont l' « autorité », en cas de
conflit réel et irréductible, ent été mise
à une épreuve par trop dangereuse.
M. Briand a parlé à la Chambre des
députés, hier, et s'est plu à rendre jus-
tice à la modération du gouvernement
italien et au témoignage de bonne foi
donné par le gouvernement-yougoslave,
qui .accepte qu'une commission militaire
internationale constate que la Serbie ne
procède à aucun préparatif militaire
aux frontières albanaises.
Cette déclaration du ministre des af-
faires étrangères a été faite au Parle-
ment à la: suite des entretiens que M.
Briand eut, dans la journée, avec le ba-
ron Avezzana, ambassadeur ^'Italie à
Paris, et avec M. Spalaïkovitch, minis,
tre de Serbie, quî,»l'ûn et l'autre, don-
nèrent des assurances conciliantes.
Est-ce à dire que tout risque de nou-
velles complications soit écarté? Ce se-
rait exagérer l'optimisme. Il faut encore
compter avec les questions de prestige,
qui, dans cette affaire, jouent un rôle
considérable.
Les cabinets de Londres et de Paris,
également saisis de la proposition d'en-
quête spontanément faite par la. Yougo-
slavie pour démontrer l'inanité des in-
quiétudes italiennes relatives aux prépa-
ratifs militaires serbes, ont simultané-
ment transmis cette proposition à
Rome. Jusqu'à présent, M.. Mussolini
n'a pas répondu. Mais on croit que le
gouvernement italien, en accord avec les
grandes puissances signataires de Lo-
carno, recherche une procédure d'inves-
tigation à la fois convenable et efficace.
Il ne sera pas difficile, la bonne vo,
lonté .aidant, d'arriver à un compromis
temporaire. Mais il faudrait, si l'on
veut réellement faire œuvre de pacifica-
tion durable, saisir l'occasion qui s'of-
fre d'élucider la question albanaise et de
préciser, une fois pour toutes, le carac-
tère et la portée des « intérêts spéciaux »
reconnus au gouvernement italien en
Albanie.
Upmlne il fallait s'y attendre, M.
Stresemann, président en exercice du
conseil de Genève, n'a pas manqué de
dire son mot sur la situation trouble où
se trouve actuellement la paix euro-
péenne, du double fait de la tension an-
glo-russe et de la tension italo-yougo-
slave.
Le discours du ministre des affaires
étrangères du Reich a été fort habile. Il
affirme les dispositions pacifiques de
l'Allemagne, qui ne cherche aucune
occasion d'exploiter ou d'envenimer des
conflits susceptibles de dégénérer en
hostilités. Mais il souligne aussi le « ca-
ractère anormal » de l'occupation rhé-
nane, incompatible avec l'esprit de Lo-
carno et la collaboration confiante des
puissances au maintien de la paix.
Bref, il conseille l'évacuation par
« persuasion », mais il ne manque pas
d'ajouter que sa politique d'attente ne
saurait être interprétée comme une po-
litique de résignation. Le loup s'est re-
vêtu momentanément d'une peau de
brebis..
René Lara
AU QUAI D'ORSAY
-NI. Aristide Briand a reçu hier après-
midi M. Quinones de Léon, ambassadeur
d'Espagne, et M. Spolaïkovitch, ministre
de Yougoslavie à Paris.
D'après les nouvelles de Belgrade, il
semble que M. Spolaïkovitch ait mis Mi
Briand au courant du désir de son gouver-
nement de voir régler directement l'affaire
avec Rome. Il est possible que l'enquête
réclamée par la Yougoslavie soit menée
par les attachés militaires des puissances
à Belgrade.
L'attitude de la Grèce
Athènes, 22 mars.
Le ministre d'Italie à Athènes, M. Ar-
lesta a informé hier le ministre des affai-
res étrangères, M. Michalacopoulos, de la
démarche faite par le gouvernement ita-
lien à Belgrade.
Les journaux disent que la Grèce suit
avec beaucoup d'intérêt le différend italo-
yougoslave. Elle espère et souhaite un
règlement pacifique.
En tout cas, elle continuera à conser-
ver cette attitude jusqu'au moment où elle
considérera que les intérêts de la Grèce
seront lésés elle règlera alors son atti-
tude en considération de ces intérêts.
Ce qu'on dit à Belgrade
Belgrade, 22 mars.
Les sphères politiques sont unanimes à
approuver les déclarations de M. Peritch,
ministre des affaires étrangères, et à dé-
clarer que la question albanaise relève
uniquement de la compétence de la Société
des nations.
En Italie
Rome, 22 mare.
Les relations italo-yougoslaves conti-
nuent à fournir une abondante matière
aux commentaires de journaux, qui don-
nent aussi une très large place aux infor-
mations de diverses provenances et qui
tendent à démontrer le bien fondé des
préoccupations de l'Italie.
Les commentaires et les suggestions de
la presse étrangère sont -largement enre-
gistrés par la presse italienne qui, de façon
générale, repousse l'idée d'enquête interna-
tionale, de méditation ou de conseils de
modération mettant Rome et Belgrade sur
le même pied.
Le ministre d'Albanie
chez M. Mussolini
•'̃.•' ̃ Rome, 22 mars.
L'agence Stefani publie la note suivante'
« M. Gemil Dino, .ministce!: d'Albamie à
j Rome, s'est rendu aujourd'hui au palais
(Chigi, pour, annoncer qu'il avait été chargé
de faire parvenir au chef du gouvernement
toute la gratitude et la reconnaisance du
gouvernement de la République albanaise
pour l'aide politique que le gouvernement
royal a bien voulu donner, dans l'intérêt
de l'Albanie.
UNE MANŒUVRE DU CARTEL
On peut être à la fois sénateur et député
La Chambre a voté hier, par 268 voix
contre 245, la question préalable oppo-
sée à une motion de M. Bonnefous sou-
tenue par M. Barthélemy et qui semblait
le simple bon sens que les députés élus
sénateurs et validés comme tels ne
pourraient plus voter comme députés.
Mais ces sénateurs sont des partisans
du scrutin d'arrondissement et à toute
force le Cartel a besoin de leurs voix.
La Chambre a donc voté une illéga-
lité choquante dans son absurdité, mais
les cartellistes ont acclamé ce résultat,
y voyant un succès pour « l'arrondisse-
ment »!
On lira le compte rendu de la séance
en deuxième page.
:va Réforme électorale
Elle viendra le 1er juin
devant la Chambre
Les comités directeurs des groupes de
gauche et les membres de la commission
du suffrage universel partisans du retour
.au scrutin d'arrondissement se sont réunis
hier après-midi, avant la séance.
Après un échange de vues, ils se sont
ralliés au projet de réforme électorale du
gouvernement.
La réunion a également accepté la date
envisagée par le gouvernement, au cours
de récentes conversations, pour la discus-
sion de la réforme électorale, c'est-à-dire
le 1er juin.
Les Échos
Verdure.
La journée d'hier est venue justifier
la vieille réputation faite à mars d'être
un mois capricieux. Mais deux jours
pleins d'azur et de soleil avaient eu une
si heureuse influence que, de toutes
parts, dans les jardins de Paris, on pou-
vait, hier, constater les progrès des
bourgeons. Dans les avenues infinies de
l'Etoile, aux Champs-Elysées et aux
Tuileries, on distingue sur les marron-
niers un léger verdioement mais c'est,
dans les jardins du Luxembourg sur-
tout que cette précocité se manifeste et
vient réjouir les yeux de nos sénateurs
par cette charmante promesse de prin-
temps.
Jamais encore de mémoire d'hiver-
nant on n'avait vu, au Concours d'Elé-
gance d'Automobiles de Monte-Carlo,
un aussi merveilleux ensemble d'admi-
rables voitures. Il y avait là des mar-
ques de tous les pays Amérique, An-
gleterre, Belgique, Espagne, France,
Hollande, Italie, etc. des carrosseries
d'une richesse et d'une élégance incom-
parables c'était toute la participation
de fa locomotion automobile au luxe
international qui défilait sur la place
du Casino, sous un ciel d'un bleu écla-
tant, devant un parterre de reines et
de rois de l'aristocratie, de l'art, de la
finance et de la mode.
Propagande bien comprise.
Le docteur Norberto Lainez, qui vient
d'être fait commandeur de la Légion
d'honneur, est à Paris. Sous-secrétaire
d'Etat de la République argentine, di-
recteur du grand journal El Diario, de
Buenos-Aires, M. Norberto Lainez fera
chez nous un séjour de quelque durée.
Il se propose, en effet, d'organiser des
conférences, accompagnées de projec-
tions, qui démontreront quels immenses
progrès ont été réalisés par son pays en
ces dernières années.
L'exemple que nous donne la Répu-
blique Argentine après le Brésil n'est-
il pas excellent ? Ne devrait-il pas être
suivi par nous ? Pourquoi ne faisons-
nous pas connaître au loin, par la pa-
role et par l'image, les efforts de notre
patrie et ce qu'elle a pu réaliser en
dépit des maux de la guerre et des sou-
cis de la paix ?
COUP DE CRAYON
M. DEMIANS D'ARCHIMiBAUD
LE ROMAN
D'UNE JEUNE FILLE PAUVRE
Vous lirez Le Roman d'une Jeune Fille pauvre,
le nouveau livre de Mme M. Démians d'Ârchim-
baud, avec d'autant plus d'intérêt que ce roman
a été « vécu » {l'auteur lui-même nous le dèclare)
et qu' « il est rigoureusement vrai
Mais là n'est point s'en faut le seul
attrait de ce livre. Le Roman d'une Jeune Fille
pauvre, histoire d'une « déracinée d'excellente
famille, que dest revers de fortune obligent è
se mesurer avec la vie, est un roman aussi
émouvant qu'ému, et plein de la plus délicate
sensibilité.
Six cents arbres sauvés.
La troisième commission municipale
s'est rendue hier au bois de Vincennes,
afin de désigner un emplacement sur
lequel sera édifié le palais de l'Exposi-
tion coloniale. L'architecte en chef, M.
Tournaire, avait indiqué un carré du
bois, où il aurait été nécessaire d'abat-
tre six cents arbres.
Ces arbres du bois ont été sauvés. La
commission a trouvé sur la zone, aux
abords de l'Ecole d'horticulture et d'ar-
boriculture de Saint-Mandé, un endroit
convenable à l'édification du palais de
l'Exposition..
Dorland a pris; avant-hier, posses-
sion. de ses immenses locaux, 65, 67,
avenue des Champs-Elysées. Cette puis-
sante organisation de publicité, qui s'est
distinguée, dans toutes les parues du
monde, par les campagnes les plus re-
tentissantes, a l'honneur d'aviser ses
clients que ses numéros de téléphone
sont
Elysées 92-86, 92-87, 92-76,
La maison Sirop et Pauliet s'excuse
auprès de sa clientèle, chaque jour plus
nombreuse, de lui avoir infligé souvent
une attente quelque peu prolongée. Ses
bureaux et ateliers du 222, rue Saint-
Martin, bien qu'agrandis, sont deve-
nus insuffisants aussi a-t-ellè ouvert
un magasin, vente-exposition, 86, ave-
nue Malakof (angle de la place Victor-
Hugo), où elle procédera également à
l'achat, la vente et la transformation de
bijoux. Sirop et Pauliet, experts-joail-
liers, 86, avenue Ma,lakoff (Passy 34-90),
et 222,' rué Saint-Martin (près rue Tur-
bigo), Archives 01-69.
DERNIERS COURS DES CHANGES
Livre, 124 04 <+0 01). Dollar, 25 5425
(sans changement). Belga, 354 50 (-0 50).
Lire, 116 60 35). Franc suisse, (491
(sans changement). Peseta espagnole, 451
(+2 75). Florin hollandais, 1,022 (-0 50).
Après Bourse, à 18 heures. Livre, 124 04.
Dollar, 25 54.
TEMPÉRATURE
Probabilités pour la journée du 23 mars
Région parisienne: vent modéré de sud-ouest.
Ciel très nuageux avec éclaircies e.t quelques
ondées.
Température sans changement.
AUJOURD'HUI
14 heures. Courses au Trembley.
14 h. 30. Théâtre du Châtelet: Représen-
tation de retraite de M. Pougaud.
20 h. 30. Porte-Saint-Martin: Reprise de
Peer Gynt.
21 heures. Théâtre Michel: Répétition gé-
mérale de. Le Chasseur.
Tué dans un assauf au fleuret!
Au Cercle Hoche, 22, rue Darru, hier
soir, au cours d'un assaut d'escrime entre
MM. Gudlmart et Gentil, industriels, de-
meurant 29, rue de Courbevoie, à la Ga-
renne-Colombes, le fleuret dont se servait
M. Guiknart s'est brisé soudain.
Traversant le plastron dont s'était re-
vêtu M. Gentil, la laine a pénétré dans la
poitrine de ce dernier. M. Gentil a. eu 1es
deux poumons perforés et il a été tué Sur
le coup.
Le commissaire de police du quartier du
faubourg du Roule a ouvert une enquête.
L'auteur involontaire de ce tragique ac-
cident est en proie au plus profond déses-
poil'.
AUJOURD'HUI
Le « Gauloïs Artistique »
Le sixième nurriéro du Gaulois Artistique,
qui paraît aujourd'hui, contient SEIZE pages
et vingt-deux ILLUSTRATIONS, consacrées à
l'Exposition du siècle de Louis XIV, orga-
nisée à la Bibliothèque Nationale. Cette
manifestations, dont le succès est considéra-
ble, est commentée par M. Jean Vallery-
Radot, dont l'érudition en ce genre fait au-
torité. Notre collaborateur Maurice Feuil-
let fait une étude critique d'une réunion de
portraits aux crayons, oeuvres précieuses
d'artistes français du seixième siècle, et
commente Les ventes prochaines de deux
collections importantes celle de Mlle X.
et celle de Mme Gobron.
De son côté, Curiosa publie les notes pri-
ses ait co2crs des vacations tenues à Motet
Drouot depuis le 15 février, Enfin, un me-
mento des ventes devant avoir lieu d'ici
Pâques complète utilement ce numéro.
Envoyé GRACIEUSEMENT à tous nos abonnés,
qui le recevront encarté .dans leur journal,
le Gaulois Artistique devra être remis
AUJOURD'HUI GRATUITEMENT tout acheteur
an numéro dit Gaulois quotidien.
Plusieurs abonnés et lecteurs désirant
conserver^ la collection du Gaulois Artis-
tique, en exemplaires non pliés, rlous som-
mes heureux de Leur être agréable en pro-
cédant de la manière suivante
Pour tes abonnés ait Gaulois quotidien, il
leur suffira de rcons rembourser les frdis
supplémentaires d'expédition (manutention
et frais de poste 0 fr. 50 pour la France
par exemplaire), et ils recevront notre
supplément artistique sous rouleau en en-
voi sévaré.
Pour les acheteurs du Gaulois Artistique
seul, ils devront nous adresser une de-
mande accompagnée d'u.ne provision de
25 francs minimum, et chaque nuntéro leur
sera expédié sous rouleau spécial et dé-
compté sur leur provision au prix de
1 franc le numéros plus le port, soit
1 fr. 50 par exemplaire pour la France, et
2 francs pour l'étranger.
M. Stresemann ira-t-il à Rome?
Il se rencontrerait avec M. Mussolini
Rome, 22 mars.
La Tribuna publie une information
d'après laquelle M. Stresemann aurait
l'intention de passer les fêtes de Pâques à
Rome, avec sa famille, et qu'il profiterait
de son séjour dans la capitale italienne
pour se rencontrer avec M. Mussolini
M. Stresemann se rendrait ensuite en
Sicile.
Lire en Dernière Heure
UN DISCOURS DE M. STRESEMANN
Les prix du pétrole etdel'essencevontbaisser
Là chambre syndicale de l'industrie du
pétrole vient de rendre compte à M. Boka-
riowski, ministre du commerce et de l'in-
dustrie, de la décision des principaux
importateurs d'effectuer une baisse de
10 francs par hectolitre sur l'essence tou-
risme et de 5 francs par, hectolitre sur
.l'essence poids lourds^
Le Coq
APRÈS LA PRISE DE SHANGHAI
La ville livrée au pillage
L'incendie La fusillade L'anarchie
Les concessions se défendent
Veut-on avoir la véritable impression qui
doit se dégager de la prise de Shanghaï.:
Une courte dépêche de Moscou donne à
l'événement son véritable caractère. Elle
dit que. de nombreuses manifestations en
plein air ont eu lieu, dans la capitale des
soviets pour célébrer la prise du grand port
chinois par les Cantonais,
Plusieurs orateurs ont pris la parole
pour exprimer l'espoir que les vainqueurs
« jetteraient à la mer tous les soldats im-
périalistes rassemblés à Shanghaï.
Le règne de la terreur
Cependant, la malheureuse ville chinoise
se débat en pleine terreur. L'assassinat, le
pillage et l'incendie y règnent en maîtres et
il est impossible d'évaluer les dégâts et de
dénombrer les victimes.
Dans un manifesfe où il expose la grave
responsabilité qu'il encourt, 1© conseil mu-
nicipal de la concession internationale, qui
est composé de cinq Anglais, deux Améri-
cains et deux Japonais, rappelle l'accord
qui réserve la zone et la protège et qui fut
conclu entre le gouvernement chinois et
les puissances étrangères. Ii se déclare par-
tisan d'une réforme de la constitution mu-
nicipale, mais ajoute que l'heure n'est pas
propice pour une modification radicale de
cette constitution et qu'il faut attendu» que
les influences révolutionnaires aient'dimi-
nué.
Le manifeste, en terminant, fait appel
tous les étrangers et à tous les Chinois mo-
dérés pour qu'ils donnent leur appui aux
mesures destinées à protéger Shanghaï.
Cette manifestation, qui ne peut avoir
d'influence que dans la zone internationale,
n'a évidemment empêché aucune des scè-
nes ae désordre et d'horreur dont ,la. villa
chinoise n'a cessé d'être le théâtre dans la
journée d'hier.
En voici un réswmé des bandes, com-
posées de nordistes, de gens sans aveu, de
nationalistes et autres, sont maîtresses du
quartier de Cha-Peï, où .elles ne cessent de
fusiller, de pilller et d'incendier. Les rires
sont jonchées de cadavres.
Pour pouvoir s'emparer des bijoux et
surtout des bagues qui ornent les mains de,s
femmes, on ne prend pas la peine de les
leur arracher, on leur coupe les doigts
Des gens échappés de Cha-peï disent que
la situation y est pire que « dans les ré-
gions infernales ». On n'y entend que des
coups de feu, des vociférations, des cris
de douleur et des lamentations. On y voit
courir les femmes et les enfants qui fuient
affolés devant leuns agresseurs. Dans nom-
bre de maisons que l'incendie menace des
malheureuses ne peuvent sortir elles sont
nues, dépouillées qu'elles ont été de font
vêtement par. les pillards en quête de butin.
Ailleurs, ce sont des groupes de soldats
qui avancent. Au milieu quelques-uns
ploient sous le faix du butin, autour des
camarades les protègent avec des mitrail-
leuses et des fusils. Ces groupes nantis se
frayent un chemin sanglant à travers la
foule des fuyards, en blessant ou tuant qui
s'oppose à leur passage.
Au-dessus de toutes ces scènes et les ren-
dant plus lugubres encore, l'incendie fait
rage et illumine le ciel. Dans Cha-peï seule-
ment plus de trois cents maisons ont
flambé et on estime à 10,000 le nombre de
Chinois sans abri. Quant aux malheureux
qui ont péri dans les flammes, il est im-
possible de l'évaluer.
Dans les concessions
Les concessions étrangères, soigneuse-
ment gardées restent à peu près indemnes.
Par exemple, il y a eu quelques inci-
dents des tirailleurs isolés, que l'on croit
des nationalistes, ont tiré sur la limite
nord-est de la concession, où sont tombés
de nombreux projectiles. Les Japonais, qui
gardaient cet endroit, ont riposté et rendu
coup pour coup.
Des soldats du Chantoung ont décapité
deux Russes blancs des troupes cantonai-
ses en vue de la garde anglaise. Ils ont
promené leurs têtes sur des baïonnettes.
Quelques obus sont tombés au nord de la
concession l'immeuble de la mission pres-
bytérienne a été atteint il n'y a pas eu
de victimes.
Des coups de feu ont été tirés sur Je
Croiseur britannique Vindiclive, ancré à
1,500 mètres au sud de Shangliaï. L'équi-
page a riposté par une fusillade nourrie.
On ignore s'il y a eu des victimes.
Denys Meulhan
AUX ASSISES D'AIX-EN-PROVENCE
L'ODYSSÉE TERRIFIANTE
DU DOCTEUR 60UCRAT
Première audience. L'interrogatoire,
Les témoins
Par dépêche de notre- envoyé spécial
M, FÉLIX BELLE
Aix-en-Provence, 22 mars.
Je ne crois pas que cour d'assises ait
jamais vu accusé plus déconcertant gue
Pierre Bougrat. Si cet homme joue lai
comédie et comment les faits maté-
riels permettraient-ils d'en douter ?
jamais acteur ne s'éleva à sa taille.
Pendant sept heures, ce fut la lutte
sans merci, la lutte implacable où tout
coup peut être mortel. Pas une second,
Bougrat n'a faibli, pas une seule faute
ne saurait être reprochée au jeu serré
et fin de cet escrimeur hors pair,. élé-
gant comme en un assaut de salon.
Et c'est là ce qui fait le caractère uni-
que de cet homme. Mais comment le
décrire ? Comment tenter de faire com-
prendre la double impression 7u'il pro-
duit
De.profil, quand, pour répondre à l'in-
terrogatoire du président Pringuier, il
lui fait face, c'est véritablement un su-
perbe type le front est haut sous ses
cheveux rejetés en arrière, le nez droit,
Me profil fin net, et avec sa haute stature,
ses épaules puissantes, sa taille fine
cambrée dans un veston sombre, il fait
songer malgré soi au héros qu'il sut être
au front.
Puis, parfois, il se rassied alèrs, do,
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