Titre : Le Gaulois : littéraire et politique
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1927-03-22
Contributeur : Pène, Henri de (1830-1888). Directeur de publication
Contributeur : Tarbé des Sablons, Edmond Joseph Louis (1838-1900). Directeur de publication
Contributeur : Meyer, Arthur (1844-1924). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32779904b
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 94503 Nombre total de vues : 94503
Description : 22 mars 1927 22 mars 1927
Description : 1927/03/22 (Numéro 18065). 1927/03/22 (Numéro 18065).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k540831v
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 18/03/2008
PARIS ET DÉPARTEMENT^ t 25 CENTIMES «5 ït. du 'matin) MAnm m mars im
EDMOND -TARDÉ Et HENRY DE PÊNE
Fondateurs
ARTHUR MfiYBR
Directeur (1879-1924)
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JOURNAL DE DÉFENSE SOCIALE LE PLUS PARISIEN DES GRANDS QUOTIDIENS °
RENÉ- L.ARA
Directeur -Rédacteur en chef
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Provence se 03
ADRESSE TÉLÉGRAPHIQUE GAULOIS PARIS
religion d'Etat
• Mon ami Maurice Brillant, le plus.ex-
- rës, vient d'écrire un livre d'une féro-
cité inouïe contre ce qu'il appelle les
;« sacristains » de la chapetlle laïque '».
Deux passions l'ont fait ainsi sortir de
son naturel, qu'il a d'ailleurs assez
gardé pour nous ravir, deux pas-
sions celle du partisan et celle de l'hon-
nête homme, au sens ancien, de l'hom-
me de goût, incapable de supporter le
ridicule dans les choses de l'esprit où il
jest, en effet, le plus affligeant.
M.' Maurice Brillant part donc en
guerre, avec trop d'avantage, hélas 1
contré les pédagogues et les maîtres d'é-
cole de tout ordre qui ont voulu intro-
chaire jusque dans le primaire la science
.icompàrée des religions et remplacer une
̃ amorale trop ancienne et devenue sus-
ipecte par une éthique fondée sur la
science et enseignée nar raison démons-
itrative. Il est ainsi amené à parler de
'Durkheim, du recteur Lapie, de M. Al-
̃ 'ibert Bayet, de M. Gleyze et de quelques
a.utres seigneurs, morts ou vivants. Il
traite du « tabou » chez les enfants de
sept A neuf ans et de la quête des pro-
cesseurs de philosophie à la recherche
d'une vertu physico-chimique. Il n'est
(pas. dans notre intention de le suivre et
nous lui renvoyons les 'acteurs désireux
de s'édifier. Nous voudrions simplement
redire qu'il y a une religion d'Etat et
que cela ne va pas sans conséquences
assez graves dans l'éducation des en-
fants et la formation de l'esprit national.
On pense bien, d'abord, que ce mot
de « neutralité » dant on nous veut
éblouir ne saurait avoir aucun sens. On
n'est plus neutre dès qu'on parle et,
surtout, dès qu'on enseigne. On choisit,
on juge, on combat et on veut persua-
der. ÂSla rigueur, on imaginerait un!
fonds 'de vérités unanimement reçues,
des leçons ou des cours qui s'impose-
raient d'exposer l'histoire des hommes
ou des idées sans aucune sorte de com-
•imentaire et en laissant à l'auditeur le
jsbiri de tirer son profit des articles d'un
''dictionnaire parlé. Ce' serait la mort.
Dès que la parole vit, ,elle devient con-
ttrad.ktoire. Et, d'ailleurs, l'école de la.
République ne pousse pas si loin l'abné-
Elle se définit, d'abord, par son ca-
fraetère antireligieux. Ne soyons pas là,
(non plus, aupes des phrases. Il crève les
.yeux, si peu qu'on veuille les ouvrir,
.jque' notre enseignement officiel est d'a-
bord anticlérical et traite l'Eglise com-
me l'ancienne monarchie, comme toute
(tradition. Cette bienveillante où il feint
de confondre les divers cultes lui sert a
'étouffer le principal et, s'il se complait à
;1' histoire » des religions, c'est qu'il
,entend les ramener par là aux pratique
Sauvages chères à feu Durkheim. De
..ffnènie qu'il lui suffit de tracer un ta-
U>leau de la France pour qu'on voie aus-
sitôt la Révolution nourrir les affamés
.idés campagnes, délivrer les prisonniers
7 kles Bastilles et la pure lumière enfin
(succéder aux ténèbres, U n'a qu'à expo-
"is-er les diverses croyances selon ses mé-
jthodes pour que l'on comprenne aussi-
tôt ce qu'il veut dire que la foi doit se
Tfcomprendre de la Barbarie dont elle est
^l'instrument et que la Raison souveraine
t^beule assure le bonheur et le progrès des
'[humains.
Toute erreur et tout malheur, peut-
être* surtout dans l'ordre social, pro-
viennent d'une mauvaise philosophie.
.(Notre démocratie a,la sienne, qui est, au
"̃{juste, le phénoménisme pur. Non seule-
,ment noire enseignement ne reconnaît
'laucim Dieu confessionnel ou personnel,
ice- qu'au fond il pourrait dans une cer-
taine mesure, mais il n'admet pas,.sauf
au point de vue historique ou philologi-
que, que se pose la question de Dieu.
fTout lui paraît se passer comme si la
terre se suffisait à elle-même et si le
destin de l'homme se tranchait dans le
royaume de ce monde. Et déjà il résout
ainsi, en ne le posant point, un pro-
tblèrnë insoluble. Il y a plus. Il borne à
la science sa prétention comme son
souci. Il est content dès qu'il a déduit
des lois, démonté des mécanismes,
dressé des statistiques, et son objet der-
nier, il. l'avoue assez, est de parvenir à
plus de bien-être et, nous l'accordons,
à plus de vertu. De v^e intérieure, de
cette vie intérieure, qui seule fonde la
véritable vertu, il n'est iamais question.
On la -voit, c'est là la forme la plus
(dépouillée du rationalisme. Le système,
appliqué à- la politique, mène à la glori-
fication de la démocratie. Et, comme la
démocratie est maîtresse, elle ne se
prive ,pas de faire son apologie. Elle y
emploie une déformât' on cynique de
l'histoire et un art d'accommoder les es-
prits nui les porte à voir désormais dans
la çrayance le si;ne d'une débilité men-
tale et, dans la théologie ou la métaphy-
sique, 'de pures billevesées.
!Vo:-là donc les pièces principales du
îaïcisme. Il est autre chose, mieux un
état d'âme, si l'on peut ici parler d'âme,
un ton spécial de la vite, moderne et, d'a-
bord, une sorte de foi retournée, la
haïne^de toute. loi, de toute supériorité.
Aussi s'_est-il. merveilleusement retrouvé
dans le radicalisme, où il ne fait que
s'étendre et passer l'application. Car
le radical ne veut être aussi que de ce
monde qu'il entend arranger à sa ma-
nière. Il vénère le Progrès, la Raison, la
Science, la Justice et d'autres entités
dont les noms lui suffisent. Et c'est
parce qu'il a ses dieux qu'il part en
guerre contre Dieu..
'Ne nous étonnons point si nous
voyons une religion d'Etat, où par
chance le sort de l'.Eta.t se trouve lié,
triomipher et s'obstiner dans son triom-
phe. La République française, dans la
mesure où elle touche à la morale et à
la pensée; est devenue Eglise. Elle a son
dogme, son culte, ses prélats et ses prê-
tres. Cent mille instituteurs, chaque
jour, font réciter aux enfants le Credo
laïque, sous la forme de la table de mul-
tiplication et d'hymnes glorifiant 89 et
93. Si on ne promène plus dans les rues
de belles filles figurant la Raison, cette
déesse continue d'être adorée lors des
cérémonies officielles et servie, dans
l'usage courant, par les divers travaux
de l'Université. Les maîtres en place sa-
vent ce qu'ils font -lorsqu'ils pourchas-
sent l'enseignement secondaire, gardien
désormais impuissant des antiquités, ou
lorsqu'ils établissent des laboratoires.
Fort justement, ils n'attendent rien de
bon de l'esprit et ils espèrent tout de la
matière.
La totalité de la France, pourtant, n'a
pas été conquise par la foi nouvelle is-
sue de l'Encyclopédie, de la prise de la
Bastille, et du développement des forces
industrielles. Il demeure des gens per-
suadés que la fin de leurs jours n'est ni
de faire du cent-vingt' à l'heure, ni
même de voter des lois sur les assuran-
ces ouvrières. Ils éprouvent que la vie
secrète du cœur réclame d'autres ali-
ments que ceux tirés .des sciences positi-
ves. Ils penseraient dépouiller l'homme
en le soustrayant à son mystère et aux
soucis religieux que.ce mystère en,en-
dre. Ils estiment, par exemple, même
s'ils ne sont pas chrétiens, que le catho-
licisme renferme des éléments de civi-
lisation difficiles à retrouver dans le
Dictionnaire de Bayle ou les traités de
morale de. M. Bayet.
L'Etat, donc, a une religion qu'il pra-
tique, propage et imposera le jour où fil
aura les moyens pécuniaires de s'assu-
rer, entre quelques autres, le monopole
de l'enseignement. A ceux qui savent le
danger que, dès lors, courra l'esprit de
se réunir, de s'unir, d'agir et, à un idéal
de' ce genre, de ne plus craindre d'op-
poser le leur.
LA VlE QUI pASSE
Gala
Encore une matinée de gala de bienfai-
sance direz-vous, et encore une matinée
de gala au profit des journalistes
Hélas oui Et vous me croirez quand je
vous dirai que ce n'est pas du tout de
gaieté de cœur que nous organisons fêtes
et galas pour tenter de combler le déficit
des caisses de retraites de nos associations.
Nous aimerions beaucoup mieux être de
ceux qui ont la joie de donner que d'être
de ceux qui sont contraints de recevoir,
Nous, sommes d'ailleurs logés il la même
enseigne que les savants, que les étudiants,
que les peintres, que les artistes dramati-
ques et lyriques, que tous ceux enfin qui,
étant des travailleurs intellectuels, n'ont
pas la chance d'appartenir à l'armée orga-
nisée dès prolétaires. C'est triste à dire,
mais c'est ainsi.
Les intellectuels se sont conduits comme
des ingrats à l'égard de la monarchie qui
leur faisait la vie douce. Par un juste et
cruel retour des choses d'ici bas, c'est au-
jourd'hni la démocratie qui est ingrate
l'égard des intellectuels. La vie actuelle
est difficile pour tous et même pour quel-
ques-uns misérable. Les cotisations d'asso-
ciation sont restées ce qu'elles étaient avant
la guerre, et elles sont déjà dures à payer,
alors qu'il aurait fallu les multiplier par
sept pour pouvoir assurer convenablement
la vieillesse de ceux qui ne peuvent plus
travailler et qui n'ont pas été assez favo-
risés par le sort pour faire des économies,
même petites.
Voilà l'unique raison des fêtes et galas.
Heureusement qu'on ce sent les 'coudes
entre gens voués au même destin. Si de
bon coeur nous y allons de notre plume
quand il s'agit d'aider au succès d'une
fête pour les artistes, les artistes y vont
du même cœur pour nous composer d'étour-
dissants programmes quand il s'agit de
nous.
Ainsi à la matinée de gala qui aura lieu
le mercredi 30 mars au théâtre Sarah-
Bernhardt, en présence du président de la
République, des présidents de la Chambre
et du Sénat et des membres du gouverne-
ment, au profit de la caisse de retraite de
l'Association des journalistes parlementai-
res et de la. Maison des journalistes, tout ce
que Paris compte de célébrités de la scène
apportera son gracieux concours. Je cite
au hasard Mlle Mary Marquet, M. Sil-
vain, M. Dalerant, M. Félix Galipaux, Mlle
Lily Laskine, M. Saint-Granier, Mlle
Yvonne Brothier, M. Harry Baur, Mlle
Madeleine Carlier, M. Mauricet, Mile Ma-
rie Leconte, M. Georges Berr, M. Rozen-
berg, Mlle Régina Camier, M. Noël Noël,
M. Maurice Chevalier, Mlle Yvonne Val-
lée, Mlle Joséphine Baker, etc., etc.
Il y aura au programme un acte de
La Dame aux Camélias, avec Mme Ida
Rubinstein, Mile Lucy Vauthrin, M. Geor-
ges Chepfer, Mlle Olga Soutzo, Mlle Niki-
tina, M. Ernest Ricaux. M. Mpyseenko. On
donnera aussi L'Impromptu de la rue de
Grenelle, étourdissante fantaisie inédite de
M. Nozière, qui mettra en scène quantité de
personnalités parisiennes.
Il y aura des croquis parlementaires,
arcastiques, rosses, bienveillants ou cruels.
Me de Moro-Giafferi, dont on connaît la
verve, se charge de les buriner. Point
n'est besoin d'en dire davantage. Fursy
Maupomé, chansonniers parlementaires,
les souligneront de couplets qui certes
ne seront pas ennuyeux. Il y aura en-
core un grand intermède « 1900-1927 »
conduit avec quel entrain par Marguerite
Deval et M. J. Chepfer
Les prix ne seront pas exagérés, comme
on le verra par les affiches. Mais au reste
ceci est sans importance, puisque les spec-
tateurs bénéficieront, en faisant le bien,
d'un spectacle unique tant par la qualité
des artistes qui le donneront que par l'es-
prit qui s'y dépensera.
Georges Drouilly
Le Conflit
italo-serbe
L'APAISEMENT NÉCESSAIRE
Les chancelleries, alertées par l'inci-
dent italo-serbe, échangent leurs vues.
Toutes sont d'accord sur la nécessité
d'éviter à tout prix un conflit armé.
Comment s'y prendre ? Telle est la
question qui aujourd'hui se pose. Les
regards, naturellement, se tournent du
côté de Genève. Mettra-t-on le solen-
nel appareil en mouvement ? L'Alle-
magne paraît le désirer, la Yougoslavie,
évidemment, acquiescera, l'Italie aussi,
bien qu'elle soit assez sceptique sur l'ef-
ficacité de ce moyen. Mais, entre temps,
que d'événements à craindre Le dan-
ger ne viendra directement, en effet, ni
de Belgrade ni de Rome, qui savent
toute la gravité d'une conflagration
dans cette Europe encore si profondé-
ment bouleversée. Le danger est en Al-
banie, contrée peu civilisée et qui ne
s'embarrasse guère de considérations de
politique générale. L'Albanie est un
foyer incandescent où il suffi! de lais-
ser tomber une allumette pour que tout
flambe. Or, le gouvernement albanais
et ses partisans ont 'accepté la protec-?'
tion de l'Italie, afin d'échapper à l'éven-
tuelle suzeraineté de la Serbie le pays
veut néanmoins demeurer indépendant
et l'on ne peut savoir quels seront ses
réflexes sous l'influence des agitateurs
qui cherchent à créer des soulèvements.
Il est donc urgent de favoriser un ar-
rangement amiable entre 1 Italie et la
Serbie. Plutôt que d'aller à Genève, il
semblerait plus rationnel et plus prati-
que de recourir à la procédure de la
conférence des ambassadeurs qui, en
i919 et en 1921, s'occupa des affaires
d'Albanie dont elle fixa les frontières et
précisa les rapports à l'égard des puis-,
sances. Ce fut la conférence des ambas-
sadeurs qui reconnut à l'Italie, en Al-
banie,, des intérêts soéciaux. Ces inté-
rêts, qui devaient postuler une déléga-
tion des puissances et un mandat de la
Société des nations, peuvent être défi-
nis de façon à calmer ensemble les sus-
picions italiennes et la nervosité yougo-
slave.
Nous ne doutons pas, en tous cas, que
l'on réussira d'une manière ou de l'au-
tre à écarter, cette fois encore, le péril
dont la paix européenne est menacée.
Toutefois ont ne saurait se dissimuler
que l'orage demeurera suspendu suivies'
Ballons $u fftit seul de laj èwbte obscu-
rité qui continuera d'entourer les inten-
tions réelles de Belgrade et de Rome.
L'Italie a entrepris, ne l'oublions pas,
une politique active dans les Balkans
elle cherche des débouchés qui lui sont
indispensables. Il faudra bien qu'elle
finisse par les trouver toute seule si on
ne lui facilite pas le moyen dje se les
procurer.
René Lara
LES DÉMARCHES
ET LES CONVERSATIONS D'HIER
M. Aristide Briand a reçu, hier après-
midi, le baron Romano Avezzana, amhas-
sadeur d'Italie, avec lequel il s'est entre-
tenu très longuement du conflit italo-serbe.
La Société des nations
et le conflit
La question qui se pose pour tous les
gouvernements soucieux d'éviter le. conflit
est de savoir si l'on fera appel à la Société
des nations. Dans l'affirmative, c'est M.
Stresemann, président en exercice, qui con-
voquerait le conseil.
C'est sur ce point que les gouvernements
se concertent actuellement. Il s'agit d'évi-
ter l'aggravation de la tension entre l'Italie
et la Yougoslavie. Les cabinets de Paris,
Londres, Berlin, Rome et Belgrade notam-
ment sont en contact permanent. M. von
Hœsch, ambassadeur d'Allemagne à Paris,
est allé hier au quai d'Orsay informer M.
Philippe Berthelot que son gouvernement
avait reçu de l'Italie une note analogue à
celle adressée à Londres et à Paris, accu-
sant la Yougoslavie de concentrer des for-
ces à la frontière albanaise. Le ministre de
Serbie à Paris, de son côté, a protesté con-
tre les accusations italiennes. Le ministre
de Bulgarie Paris enfin a renouvelé l'as-
surance des dispositions pacifiques du gou-
vernement de Sofia.
Le ministre de France à Belgrade a été
chargé de conseiller au gouvernement you-
goslave la prudence et la modération.
Une interpellation
Naturellement, les socialistes se sont
hâtés de profiter de l'occasion MM. Léon
Blum et Fontanisr ont déposé, hier matin,
sur le bureau de la Chambre, une demande
d'interpellation jmrfaitement ridicule
du reste sur la politique qu'entend sui-
vre le gouvernement dans les Balkans et
en particulier sur la position qu'il compté
prendre dans le conflit italo-yougoslave.
Déclaration du général Cavallero
L'armée italienne est prête mais pas
de concentration de troupes sur les frontiè-
res. Tel est le résumé des déclarations fai-
tes hier à la Chambre des députés italien-
ne par le général Cavalière, sous-secrétaire
d'Etat à la guerre, déclarations qui acquiè-
rent une grande importance dans les cir-
constances actuelles. « Deux années de direc-
tion du ministère de la guerre par M. Mus-
solini, a dit le général Cavallero, ont suffi
pour la réorganisation complète de l'armée
italienne, qui est maintenant prête à ré-
pondre à toute éventualité. Mais les nou-
velles de concentration de troupes sur les
frontières;sont inexactes, La vérité est.seu-
lement que le long des frontières comme
sur toute l'étendue du pays, le ministère
de la guerre a pris des mesures pour que
tous les services militaires fussent parfai-
tement organisés. n
Le général Cavallero a ensuite insisté
tout particulièrement sur la réorganisa-
tion « de la guerre chimique De même,
les forces aériennes ont été complètement
mises à point. Le général a ajouté
« Quoique la question soit délicate, je
puis cependant assurer le Parlement que
ce service italien peut répondre à toute
nécessité ». Le ministre a parlé aussi de la
milice fasciste qui a été réorganisée de ma-
nière à pouvoir défendre le. pays contre une
attaque aérienne. Le général Cavallero a
donné des détails sur l'amélioration dès
conditions des officiers en activité et des
.officiers de réserve, et en terminant, il a
déclare-que Je pays peut avoir la plus
grande confiance dans l'armée, « laquelle
progresse constamment' sous l'impulsion
merveilleuse, donnée par le Duce ».
Les Échos
Empreintes digitales!
On connaît la thèse juridique, qui pré-
tend établir péremptoirement l'identité
d'un individu d'après ses empreintes di-
gitales et selon laquelle il n'y aurait pas
au monde deux pouces identiques.
Comme de tant d autres affirmations
scientifiques, faudra-'t-il douter de celle-
ci ? On annonce, en effet, de Rome qu'au
cours d'un procès intenté, à Catanzaro,
à un soldat pour l'assassinat d'une
vieille dame, celui-ci a pu établir son
innocence, bien que les empreintes di-
gitales relevées sur les meubles de la
victime correspondissent abolument à
ses propres empreintes digitales
On cite encore en Italie le cas d'un
malade qui a oublié son passé on s'est
efforcé au moyen de ses empreintes di-
rgitales de rétablir son identité et on a
découvert qu'il pourrait être à la fois le
professeur Canella et un ouvrier typo-
graphe.
Une fois de plus la science serait en
défaut.
La plus belle collection de meubles et
objets d'art .anciens d'Extrême-Orient
est exposée chez PerrefcVibert (Maison
des Bambous), 170, boulevard Hauss-
mann, qui, depuis cinquante ans, se fait
*une règle de vendre à des prix modérés
marqués en chiffres connus.
La danseuse du Prince de Galles.
Une demoiselle du téléphone à MeUon j
Mowbray, miss Evelyn Scotchbrooke,
vient d'avoir l'honneur inattendu de
danser cinq fois avec le Prince de Galles
à la soirée organisée dans cette ville par j
la Légion britannique, et a raconté ainsi
ses impressions « Ce fut une véritable
surprise J'ignorais que le Prince allait
être là et, certes, je n'aurais jamais
imaginé pareil honneur. Un ami, le ma- j
jor Charlie, me présenta. Et le' Prince
me demanda, aussitôt si je voulais dan-
se?., « Oh 1 oui fis- je. Il m-'invita et
nous voilà partis. Le Prince 'me de-
je le clfarieston.
Sur ma réponse affirmative, nous voilà
commençant cette nouvelle danse. C'est
un cavalier délicieux. Est-ce que cela
» vous fait plaisir de danser ? » me de-
manda-t-il à un certain moment. « Oh
beaucoup » répondis-je. « Alors, conti-
» nuons Nous .avons eu ainsi cinq
danses. C'était merveilleux. Il me sem-
ble que j'ai rêvé vraiment. »
Henri Vergne continue avec un
énorme succès la vente de ses Renards
argentés, qu'il garantit sur facture de
provenance française. Pourquoi, en
effet, aller chercher à l'étranger ce que
nous trouvons en France en plus belle
qualité et à meilleur compte ? Venez,
18, rue Royale, et comparez.
Une statue de Bouddha monumen-
tale.
La statue de la Liberté éclairant le
monde, à l'entrée du port de New-York,
est dépassée. Les Japonais viennent de
faire plus grand encore. C'est une sta-
tue colossale de Bouddha, qui sera
inaugurée dans quelques semaines. Elle
se dressera à l'entrée du port de Ba-
goya. Elle a, avec son piédestal, quatre-
vingts mètres de haut, et servira de
guide pour les navires pendant le jour,
et de phare, pendant la nuit, car elle
sera illuminée sur toute sa hauteur.
Les Japonais disent que cette statue
réalisera la combinaison de deux civi-
lisations celle de Bouddha et celle de
la déesse Electricité.
COUP DE CRAYON
DANS UNE BAIGNOIRE
de
MAX ET ALEX FISCHER
Yous aimez le théâtre. ?
Alors, lisez biea vite Dans une Baignoire,
de Max et Alex Fischer.
Dans une Baignoire est un livre charmant,
d'une verve et d'une ironie exquises. Max est
Alex Fischer vous emmèneront dans leur bai-
gnoire, profiteront des entr'actes (que, par excep-
tion, vous ne trouverez pas trop longs) pour vous
faire mille remarques fort plaisantes, et vous
passerez, grâce à eux, la plus aimable des soi-
rées.
Lisez Dans une Baignoire.
Avant la guerre de 1870, l'Ecole du
Service de Santé de Lyon, à laquelle
M. Painlevé, ministre de la guerre, re-
mettra incessamment un drapeau
d'honneur décoré de la croix de guerre,
avait son siège dans la vaillante capi-
tale de l'Alsace.
Un drapeau de soie blanche et rouge
couleurs de Strasbourg portant
d'un côté l'inscription Strasbourg 1927,
à l'E. S. S. M., et, sur l'autre 1860-i870,
aux carabins rouges, qui a été confec-
tionné sur l'initiative du fervent pa-
trioto Fritz Kieffer, avec le concours des
Dames des trois Sociétés de la Croix-
Rouge française, vient d'être offert par
Mlle Viry, fille d'un ancien élève de la
vieille Ecole de Santé Militaire de Stras-
bourg, à un détachement de ̃ six élèves
de l'Ecole de Lyon.
En face du monument de Kléber, M.
Fritz Kieffer, s'adressant à ceux qu'on
nommait jadis, en Alsace, les « cara-
bins », leur a dit « Strasbourg se sou-
vient des heures terribles de 1870, où
des enfants de vingt ans ont fait super-
bernent leur devoir, bravant tous les
dangers du bombardement pour secou-
rir les blessés de la rue. »
M. Muller, président de « l'Amicale
de médecine de Strasbourâ », accrocha
au fanion un nœud tricolore avec ceiie.
inscription « En souvenir de ses an-
ciens. -'Amicale de médecine de Stras-
bourg, »
Les tambours fermèrent le. ban, et les
troupes défilèrent devant le fanion des
« carabins rouges ».
Que de fouillis, madame, dans votre
armoire bibelots, dentelles, vieux bi-
joux, etc. Certainement cette vieille bro-
che a de la valeur. Faites-la estimer
chez Dusausoy, 41, boulevard des Capu-
cines, qui vous l'achètera ou vous la
remontera d'une façon moderne.
A la pépère.
La ville de Groningue, en Hollande,
va compter 100,000 habitants elle en a,
en effet, pour l'heure, 99,900. En prévi-
sion de cet événement, qui doit ranger
la ville parmi les grandes cités du
royaume, la municipalité a décidé d'or-
gàriiser une fête et de faire un riche
cadeau au nouveau-né, qui sera, bien
innocemment, le cent millième Gronin-
guais inscrit sur les registres de l'état-
civil. Et l'on fera aussi des cadeaux aux
parents. L'heureux papa peut compter,
dès à présent, sur une caisse de ciga-
res de luxe;
Il y a, bien entendu, il. Groningue,
plusieurs candidats à cette paternité ré-
compensée. Il s'en trouve un, parmi
eux, qui, en outre de l'adage « Un
tiens vaut mieux que deux tu l'auras »,
a fait paraître sans retard, dans un
journal local, l'annonce suivante
« Heureux père en perspective propose
de vendre sa chance de gagner les ca-
deaux. D'après les calculs, elle est très
sérieuse. »
De M. G. Loiseàu, a Paris
Je me dirai des dieux chéri,
Si je vois un jour approcher
Votre livreur, messieurs « Rocher »,
Avec des caisses de « Cherry ».
Le Coq
DERNIERS COURS DES CHANGES
Livre, (+ 0 005). Dollar, 25 5425
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Après Bourse, à 18 heures, f- Livre, 124 03.
Dollar,. 25 54..
TEMPÉRATURE
Probabilités pour, la journée du 22 mars
Région parisienne: vent de sud-est faible ou
modéré.
Température en faible hausse.
AUJOURD'HUI
14 heures. Courses à Enghien.
14 h. 30. Concert Mayol: Répétition géné-
rale de La Revue réaliste.
Les Cantonais maîtres de Shanghaï
Ils occupent la ville chinoise, où règnent le pillage et l'incendie
Les concessions sont calmes. Quelques incidents
Ce qui devait arriver s'est produit
Shanghaï, la ville chinoise, du moins,
est aux mains des Cantonais, et ceux-ci
s'en sont emparés sans se heurter à
l'ombre d'une résistance sérieuse.
Le drapeau nationalista flotte sur tous
les monuments publics.
Quant .aux concessions, gardées par les
trouipes de leurs nationaux, elles sont
jusqu'à présent indemnes et n'ont pas
eu il subir de véritables attaques. A
peine signale-t-on quelques incidents.
Voici, au sujet de l'entrée des Canto-
nais, la dépêche communiquée, hier,
par le Quai d'Orsay
Le 21 maris, les dorces sudistes ont péné-
tré dans les faubourgs de Shangh'aï sans
se heurter à une résistance sérieuse, at-
tendu que les troupes nordistes sue rendent
ou se dispersent et que les autorités civiles
et de police sont démissionnaires.
Une grève générale, qui a été proclamée,
a un. caractère politique et elle affûte les
transports publics sans compter naturelle-
ment les industries privées.
La situation est aussi sérieuse dans la
cité chinoise où des bandes d'agitateurs
s'emparent des postes de police du fait de
l'absence d'autorités régulières jointes à
la propagande extrémiste.
Le commandement des forces navales es-
time qu'il y a lieu d'empêcher les combats
en rivière devant les concessions qui se-
raient de nature à mettre en danger la vie
et les biens des étrangers.
Comment Shanghaï fut prise
Mais des télégrammes de source an-
glaise donnent des détails plus circons-
tanciés sur ce grave événement. Elles
montrent surtout qu'aucune défense n'a
été tentée et que la ville chinoise est
en proie àu désordre et au pillage.
L'occupation a été faite sans coup fé-
rir. Plusieurs milliers de soldats canto-
nais venant de Min-Hong sont entrés
dans la cité en profitant du désordre
habilement causé par un contingent de
nationalistes en costume civil. Ceux-ci,
en effet, -ont répandu l-, terreur dans
les districts de Cha-Péï et de Nan-Tso
en s'emparant des postes de police indi-
gènes dont ils en incendièrent un.
Dans un autre poste, les occupant
parvinrent à repousser leur agresseurs
dont un fut tué et dont plusieurs furent
blessés.
Les Cantonais occupent toute la cité
indigène et l'arsenal de Kiang-Nan, voi-
sin, comme on le sait, de la concession
française. Ils ont été accueillis avec joie
par les agitateurs et les grévistes, et les
habitants chinois de la; ville ont inani- J j
Le. « Gaulois Artistique'»
Voici le printemps et voici pour Paris
la saison des expositions qui commence.
Le signal a été donné par la Bibliothèque
nationale, où M. Iiolaud Marcel, adminis.
trateur général, aidé de .ses collaborateurs,
a organisé, dan.s la salle Mazririne cons-
truite par Mansdrt, une réunion de docu-
ments rarissimes manuscrits, reliures,
dessins, médailles, sculptures, pris aux
divers départements de -la Bibliothèquue,
prêtés par les musées nationaux ou de
grands collectionneurs. Ils évoquent le. siè-
cle de Louis XIV, le Roi, les grands hom-
mes .de son temps et les gloires de son
règnc. >
Après leur avoir montré les grandes
manifestations artistiques de New-York et
de Londres, Le Gaulois Artistique ne pou-
vait manquer 'de teniy ses lecteurs aia
courant d'une exposition de cette impor-
tance.. Une grande partie de son procliatn
numéro lui est réservée et la plume auto-
risée de M. Jean Vallery-Radot les guidera
au milieu des trésors gui y sont accumulés.^
De nombreuses illustrations viendront, (1
l'appui dit texte, leur expliquer, les pièces
les plus rares.
Notre distingué collaborateur Maurice
Feuillet donne égalemen,t l'étude critique
d'une exposition d'intéressants portraits au
crayon du seizième siècle, actuellement
présentée dans les salons de l'ancien hôtel
de Sagan,' et celles de ventes d'objets an-
ciens et de peintures qui auront lieu dans
quelques jours la collection de Mlle X.
formée en grande partie d'œuvres de Mary
Cassatt, et celle de Mme Gobron, née
Scheurer-Kestner,- renfermant des meubles
ayant appartenu Charlotte, l'héroïne de
Werther.
Curiosa, âvec sa verve coutumière, 'com-
mente les ventes qui eurent lieu à l'hôtel.
Drouot depuis le 15 février, et un mémento
des principales ventes annoncées d'icL Pô.~
ques renseignera les collectionneurs.
Ce sixième ?numéro du Gaulois Artistique,
imprimé avec le plus grand soin sur Veau
papier, illustré de 22 belles gravures, serai
com2ne précédemment, envoyé gracieuse-
ment demain à nos abonnés et devra être
remis gratuitement à tous les acheteurs du-
Gaulois,. le mercredi 23 mars.
LES NÉGOCiATIONS ÉCONOMIQU'ES
FRANCO-ALLEMANDES
Un point d'arrêt
Les négociateurs français et allemaaitts
ont poursuivi hier leurs conversations, qui
ont porté particulièrement sur les contre-
parties demandées par le gouvernement ai-
lemand en échange des satisfactions qu'ils
accorderaient aux vins. français.
Aucune Décision n'était intervenue hie&
soir.. *'̃̃'
Lés 'd'après l'Ah
lemagne aurait présenté certaines deman-
des pour éluder le système des prestations
en nature fixé par de, plan Dawes ne non
pas exactes. La délégation allemande n'a
pas soulevé cette question au cours des né-
gociations elle s'est bornée à demander,
pour un contingent de certaines produits
industriels, dont la valeur correspond à
celle du contingent accordé pour le vin, les
mêmes facilités et conditions d'importation
accordées à des marchandises importées en
France d'autres pays..
festé vivement en leur faveur et leur
ont montré la plus complète sympa-
thie.
Quant aux troupes du nord, il sem-
blerait vraiment qu'elles se sont éva-
nouies, car aucune dépêche ne fait men-
tion de ce qu'elles sont devenues. Sans
doute ont-elles fait cause commune et
frateyisé avec leurs adversaires de la
veille, acquises qu'elles étaient d'a-
vance à leur cause. On pourrait vrai-
ment dire qu'à Shanghaï il n'y a pas
eu de combat, faute de combattants.
Cependant une dernière information
dit que quelques rencontres se sont pro-
duites dans les rues entre soldats nordis-
tes et soldats cantonais. Mais ce sont
des civils, une vingtaine environ, qui
ont été tués. Qu'allaient-ils faire en cette
bagarre ?
Au cours de ces luttes, l'artillerie
légère serait entrée en action et on au-
rait employé des grenades à main.
On sait, par ailleurs, que le général
Pi Hsou Sen, qui commandait les for-
ces du Nord et dont on avait annoncé
hier la défection en faveur des canto-
nais, a cherché refuse dans la conces-
sion française.
Troubles, désordres, incendie
Mais le dèsordre règne à Shanghaï. où'
la police et la population chinoises en
sont venues aux mains à plusieurs re-
prises. Les charges ont été nombreuses,
mais il ne semble pas qu'elle soient par-
venues à rétablir le calme. La grève gé-
nérale bat son plein, aucun tramway
ne circule, les manifestations se multi-
plient et la situation anarchique s'ag-
grave d'heure en heure.
La police a tiré à plusieurs reprises;
le nombre des victimes est inconnu.
Le désordre est encore augmenté du
fait qu'un violent incendie, provoqué
par l'explosion de quelques obus, s'est
déclaré, hier soir, dans le quartier chi-
nois proche des concessions internatio-
nales.
Des centaines de maisons indigènes
sont en flamme et les efforts des pom-
piers indigènes pour. se rendre maîtres
du sinistre sont restés infructueux.
Dans les concessions
Ilot calme au milieu du désordre, les
concessions étrangères, grâce à la pré-
sence de leurs troupes nationales, n'ont
pas eu jusqu'à présent trop à souffrir.¡
Des marins américains, italiens, espa-
gnols et hollandais avaient été débarqués
EDMOND -TARDÉ Et HENRY DE PÊNE
Fondateurs
ARTHUR MfiYBR
Directeur (1879-1924)
ABONNEMENTS
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JOURNAL DE DÉFENSE SOCIALE LE PLUS PARISIEN DES GRANDS QUOTIDIENS °
RENÉ- L.ARA
Directeur -Rédacteur en chef
REDACTION.
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Provence se 03
ADRESSE TÉLÉGRAPHIQUE GAULOIS PARIS
religion d'Etat
• Mon ami Maurice Brillant, le plus.ex-
-
cité inouïe contre ce qu'il appelle les
;« sacristains » de la chapetlle laïque '».
Deux passions l'ont fait ainsi sortir de
son naturel, qu'il a d'ailleurs assez
gardé pour nous ravir, deux pas-
sions celle du partisan et celle de l'hon-
nête homme, au sens ancien, de l'hom-
me de goût, incapable de supporter le
ridicule dans les choses de l'esprit où il
jest, en effet, le plus affligeant.
M.' Maurice Brillant part donc en
guerre, avec trop d'avantage, hélas 1
contré les pédagogues et les maîtres d'é-
cole de tout ordre qui ont voulu intro-
chaire jusque dans le primaire la science
.icompàrée des religions et remplacer une
̃ amorale trop ancienne et devenue sus-
ipecte par une éthique fondée sur la
science et enseignée nar raison démons-
itrative. Il est ainsi amené à parler de
'Durkheim, du recteur Lapie, de M. Al-
̃ 'ibert Bayet, de M. Gleyze et de quelques
a.utres seigneurs, morts ou vivants. Il
traite du « tabou » chez les enfants de
sept A neuf ans et de la quête des pro-
cesseurs de philosophie à la recherche
d'une vertu physico-chimique. Il n'est
(pas. dans notre intention de le suivre et
nous lui renvoyons les 'acteurs désireux
de s'édifier. Nous voudrions simplement
redire qu'il y a une religion d'Etat et
que cela ne va pas sans conséquences
assez graves dans l'éducation des en-
fants et la formation de l'esprit national.
On pense bien, d'abord, que ce mot
de « neutralité » dant on nous veut
éblouir ne saurait avoir aucun sens. On
n'est plus neutre dès qu'on parle et,
surtout, dès qu'on enseigne. On choisit,
on juge, on combat et on veut persua-
der. ÂSla rigueur, on imaginerait un!
fonds 'de vérités unanimement reçues,
des leçons ou des cours qui s'impose-
raient d'exposer l'histoire des hommes
ou des idées sans aucune sorte de com-
•imentaire et en laissant à l'auditeur le
jsbiri de tirer son profit des articles d'un
''dictionnaire parlé. Ce' serait la mort.
Dès que la parole vit, ,elle devient con-
ttrad.ktoire. Et, d'ailleurs, l'école de la.
République ne pousse pas si loin l'abné-
Elle se définit, d'abord, par son ca-
fraetère antireligieux. Ne soyons pas là,
(non plus, aupes des phrases. Il crève les
.yeux, si peu qu'on veuille les ouvrir,
.jque' notre enseignement officiel est d'a-
bord anticlérical et traite l'Eglise com-
me l'ancienne monarchie, comme toute
(tradition. Cette bienveillante où il feint
de confondre les divers cultes lui sert a
'étouffer le principal et, s'il se complait à
;1' histoire » des religions, c'est qu'il
,entend les ramener par là aux pratique
Sauvages chères à feu Durkheim. De
..ffnènie qu'il lui suffit de tracer un ta-
U>leau de la France pour qu'on voie aus-
sitôt la Révolution nourrir les affamés
.idés campagnes, délivrer les prisonniers
7 kles Bastilles et la pure lumière enfin
(succéder aux ténèbres, U n'a qu'à expo-
"is-er les diverses croyances selon ses mé-
jthodes pour que l'on comprenne aussi-
tôt ce qu'il veut dire que la foi doit se
Tfcomprendre de la Barbarie dont elle est
^l'instrument et que la Raison souveraine
t^beule assure le bonheur et le progrès des
'[humains.
Toute erreur et tout malheur, peut-
être* surtout dans l'ordre social, pro-
viennent d'une mauvaise philosophie.
.(Notre démocratie a,la sienne, qui est, au
"̃{juste, le phénoménisme pur. Non seule-
,ment noire enseignement ne reconnaît
'laucim Dieu confessionnel ou personnel,
ice- qu'au fond il pourrait dans une cer-
taine mesure, mais il n'admet pas,.sauf
au point de vue historique ou philologi-
que, que se pose la question de Dieu.
fTout lui paraît se passer comme si la
terre se suffisait à elle-même et si le
destin de l'homme se tranchait dans le
royaume de ce monde. Et déjà il résout
ainsi, en ne le posant point, un pro-
tblèrnë insoluble. Il y a plus. Il borne à
la science sa prétention comme son
souci. Il est content dès qu'il a déduit
des lois, démonté des mécanismes,
dressé des statistiques, et son objet der-
nier, il. l'avoue assez, est de parvenir à
plus de bien-être et, nous l'accordons,
à plus de vertu. De v^e intérieure, de
cette vie intérieure, qui seule fonde la
véritable vertu, il n'est iamais question.
On la -voit, c'est là la forme la plus
(dépouillée du rationalisme. Le système,
appliqué à- la politique, mène à la glori-
fication de la démocratie. Et, comme la
démocratie est maîtresse, elle ne se
prive ,pas de faire son apologie. Elle y
emploie une déformât' on cynique de
l'histoire et un art d'accommoder les es-
prits nui les porte à voir désormais dans
la çrayance le si;ne d'une débilité men-
tale et, dans la théologie ou la métaphy-
sique, 'de pures billevesées.
!Vo:-là donc les pièces principales du
îaïcisme. Il est autre chose, mieux un
état d'âme, si l'on peut ici parler d'âme,
un ton spécial de la vite, moderne et, d'a-
bord, une sorte de foi retournée, la
haïne^de toute. loi, de toute supériorité.
Aussi s'_est-il. merveilleusement retrouvé
dans le radicalisme, où il ne fait que
s'étendre et passer l'application. Car
le radical ne veut être aussi que de ce
monde qu'il entend arranger à sa ma-
nière. Il vénère le Progrès, la Raison, la
Science, la Justice et d'autres entités
dont les noms lui suffisent. Et c'est
parce qu'il a ses dieux qu'il part en
guerre contre Dieu..
'Ne nous étonnons point si nous
voyons une religion d'Etat, où par
chance le sort de l'.Eta.t se trouve lié,
triomipher et s'obstiner dans son triom-
phe. La République française, dans la
mesure où elle touche à la morale et à
la pensée; est devenue Eglise. Elle a son
dogme, son culte, ses prélats et ses prê-
tres. Cent mille instituteurs, chaque
jour, font réciter aux enfants le Credo
laïque, sous la forme de la table de mul-
tiplication et d'hymnes glorifiant 89 et
93. Si on ne promène plus dans les rues
de belles filles figurant la Raison, cette
déesse continue d'être adorée lors des
cérémonies officielles et servie, dans
l'usage courant, par les divers travaux
de l'Université. Les maîtres en place sa-
vent ce qu'ils font -lorsqu'ils pourchas-
sent l'enseignement secondaire, gardien
désormais impuissant des antiquités, ou
lorsqu'ils établissent des laboratoires.
Fort justement, ils n'attendent rien de
bon de l'esprit et ils espèrent tout de la
matière.
La totalité de la France, pourtant, n'a
pas été conquise par la foi nouvelle is-
sue de l'Encyclopédie, de la prise de la
Bastille, et du développement des forces
industrielles. Il demeure des gens per-
suadés que la fin de leurs jours n'est ni
de faire du cent-vingt' à l'heure, ni
même de voter des lois sur les assuran-
ces ouvrières. Ils éprouvent que la vie
secrète du cœur réclame d'autres ali-
ments que ceux tirés .des sciences positi-
ves. Ils penseraient dépouiller l'homme
en le soustrayant à son mystère et aux
soucis religieux que.ce mystère en,en-
dre. Ils estiment, par exemple, même
s'ils ne sont pas chrétiens, que le catho-
licisme renferme des éléments de civi-
lisation difficiles à retrouver dans le
Dictionnaire de Bayle ou les traités de
morale de. M. Bayet.
L'Etat, donc, a une religion qu'il pra-
tique, propage et imposera le jour où fil
aura les moyens pécuniaires de s'assu-
rer, entre quelques autres, le monopole
de l'enseignement. A ceux qui savent le
danger que, dès lors, courra l'esprit de
se réunir, de s'unir, d'agir et, à un idéal
de' ce genre, de ne plus craindre d'op-
poser le leur.
LA VlE QUI pASSE
Gala
Encore une matinée de gala de bienfai-
sance direz-vous, et encore une matinée
de gala au profit des journalistes
Hélas oui Et vous me croirez quand je
vous dirai que ce n'est pas du tout de
gaieté de cœur que nous organisons fêtes
et galas pour tenter de combler le déficit
des caisses de retraites de nos associations.
Nous aimerions beaucoup mieux être de
ceux qui ont la joie de donner que d'être
de ceux qui sont contraints de recevoir,
Nous, sommes d'ailleurs logés il la même
enseigne que les savants, que les étudiants,
que les peintres, que les artistes dramati-
ques et lyriques, que tous ceux enfin qui,
étant des travailleurs intellectuels, n'ont
pas la chance d'appartenir à l'armée orga-
nisée dès prolétaires. C'est triste à dire,
mais c'est ainsi.
Les intellectuels se sont conduits comme
des ingrats à l'égard de la monarchie qui
leur faisait la vie douce. Par un juste et
cruel retour des choses d'ici bas, c'est au-
jourd'hni la démocratie qui est ingrate
l'égard des intellectuels. La vie actuelle
est difficile pour tous et même pour quel-
ques-uns misérable. Les cotisations d'asso-
ciation sont restées ce qu'elles étaient avant
la guerre, et elles sont déjà dures à payer,
alors qu'il aurait fallu les multiplier par
sept pour pouvoir assurer convenablement
la vieillesse de ceux qui ne peuvent plus
travailler et qui n'ont pas été assez favo-
risés par le sort pour faire des économies,
même petites.
Voilà l'unique raison des fêtes et galas.
Heureusement qu'on ce sent les 'coudes
entre gens voués au même destin. Si de
bon coeur nous y allons de notre plume
quand il s'agit d'aider au succès d'une
fête pour les artistes, les artistes y vont
du même cœur pour nous composer d'étour-
dissants programmes quand il s'agit de
nous.
Ainsi à la matinée de gala qui aura lieu
le mercredi 30 mars au théâtre Sarah-
Bernhardt, en présence du président de la
République, des présidents de la Chambre
et du Sénat et des membres du gouverne-
ment, au profit de la caisse de retraite de
l'Association des journalistes parlementai-
res et de la. Maison des journalistes, tout ce
que Paris compte de célébrités de la scène
apportera son gracieux concours. Je cite
au hasard Mlle Mary Marquet, M. Sil-
vain, M. Dalerant, M. Félix Galipaux, Mlle
Lily Laskine, M. Saint-Granier, Mlle
Yvonne Brothier, M. Harry Baur, Mlle
Madeleine Carlier, M. Mauricet, Mile Ma-
rie Leconte, M. Georges Berr, M. Rozen-
berg, Mlle Régina Camier, M. Noël Noël,
M. Maurice Chevalier, Mlle Yvonne Val-
lée, Mlle Joséphine Baker, etc., etc.
Il y aura au programme un acte de
La Dame aux Camélias, avec Mme Ida
Rubinstein, Mile Lucy Vauthrin, M. Geor-
ges Chepfer, Mlle Olga Soutzo, Mlle Niki-
tina, M. Ernest Ricaux. M. Mpyseenko. On
donnera aussi L'Impromptu de la rue de
Grenelle, étourdissante fantaisie inédite de
M. Nozière, qui mettra en scène quantité de
personnalités parisiennes.
Il y aura des croquis parlementaires,
arcastiques, rosses, bienveillants ou cruels.
Me de Moro-Giafferi, dont on connaît la
verve, se charge de les buriner. Point
n'est besoin d'en dire davantage. Fursy
Maupomé, chansonniers parlementaires,
les souligneront de couplets qui certes
ne seront pas ennuyeux. Il y aura en-
core un grand intermède « 1900-1927 »
conduit avec quel entrain par Marguerite
Deval et M. J. Chepfer
Les prix ne seront pas exagérés, comme
on le verra par les affiches. Mais au reste
ceci est sans importance, puisque les spec-
tateurs bénéficieront, en faisant le bien,
d'un spectacle unique tant par la qualité
des artistes qui le donneront que par l'es-
prit qui s'y dépensera.
Georges Drouilly
Le Conflit
italo-serbe
L'APAISEMENT NÉCESSAIRE
Les chancelleries, alertées par l'inci-
dent italo-serbe, échangent leurs vues.
Toutes sont d'accord sur la nécessité
d'éviter à tout prix un conflit armé.
Comment s'y prendre ? Telle est la
question qui aujourd'hui se pose. Les
regards, naturellement, se tournent du
côté de Genève. Mettra-t-on le solen-
nel appareil en mouvement ? L'Alle-
magne paraît le désirer, la Yougoslavie,
évidemment, acquiescera, l'Italie aussi,
bien qu'elle soit assez sceptique sur l'ef-
ficacité de ce moyen. Mais, entre temps,
que d'événements à craindre Le dan-
ger ne viendra directement, en effet, ni
de Belgrade ni de Rome, qui savent
toute la gravité d'une conflagration
dans cette Europe encore si profondé-
ment bouleversée. Le danger est en Al-
banie, contrée peu civilisée et qui ne
s'embarrasse guère de considérations de
politique générale. L'Albanie est un
foyer incandescent où il suffi! de lais-
ser tomber une allumette pour que tout
flambe. Or, le gouvernement albanais
et ses partisans ont 'accepté la protec-?'
tion de l'Italie, afin d'échapper à l'éven-
tuelle suzeraineté de la Serbie le pays
veut néanmoins demeurer indépendant
et l'on ne peut savoir quels seront ses
réflexes sous l'influence des agitateurs
qui cherchent à créer des soulèvements.
Il est donc urgent de favoriser un ar-
rangement amiable entre 1 Italie et la
Serbie. Plutôt que d'aller à Genève, il
semblerait plus rationnel et plus prati-
que de recourir à la procédure de la
conférence des ambassadeurs qui, en
i919 et en 1921, s'occupa des affaires
d'Albanie dont elle fixa les frontières et
précisa les rapports à l'égard des puis-,
sances. Ce fut la conférence des ambas-
sadeurs qui reconnut à l'Italie, en Al-
banie,, des intérêts soéciaux. Ces inté-
rêts, qui devaient postuler une déléga-
tion des puissances et un mandat de la
Société des nations, peuvent être défi-
nis de façon à calmer ensemble les sus-
picions italiennes et la nervosité yougo-
slave.
Nous ne doutons pas, en tous cas, que
l'on réussira d'une manière ou de l'au-
tre à écarter, cette fois encore, le péril
dont la paix européenne est menacée.
Toutefois ont ne saurait se dissimuler
que l'orage demeurera suspendu suivies'
Ballons $u fftit seul de laj èwbte obscu-
rité qui continuera d'entourer les inten-
tions réelles de Belgrade et de Rome.
L'Italie a entrepris, ne l'oublions pas,
une politique active dans les Balkans
elle cherche des débouchés qui lui sont
indispensables. Il faudra bien qu'elle
finisse par les trouver toute seule si on
ne lui facilite pas le moyen dje se les
procurer.
René Lara
LES DÉMARCHES
ET LES CONVERSATIONS D'HIER
M. Aristide Briand a reçu, hier après-
midi, le baron Romano Avezzana, amhas-
sadeur d'Italie, avec lequel il s'est entre-
tenu très longuement du conflit italo-serbe.
La Société des nations
et le conflit
La question qui se pose pour tous les
gouvernements soucieux d'éviter le. conflit
est de savoir si l'on fera appel à la Société
des nations. Dans l'affirmative, c'est M.
Stresemann, président en exercice, qui con-
voquerait le conseil.
C'est sur ce point que les gouvernements
se concertent actuellement. Il s'agit d'évi-
ter l'aggravation de la tension entre l'Italie
et la Yougoslavie. Les cabinets de Paris,
Londres, Berlin, Rome et Belgrade notam-
ment sont en contact permanent. M. von
Hœsch, ambassadeur d'Allemagne à Paris,
est allé hier au quai d'Orsay informer M.
Philippe Berthelot que son gouvernement
avait reçu de l'Italie une note analogue à
celle adressée à Londres et à Paris, accu-
sant la Yougoslavie de concentrer des for-
ces à la frontière albanaise. Le ministre de
Serbie à Paris, de son côté, a protesté con-
tre les accusations italiennes. Le ministre
de Bulgarie Paris enfin a renouvelé l'as-
surance des dispositions pacifiques du gou-
vernement de Sofia.
Le ministre de France à Belgrade a été
chargé de conseiller au gouvernement you-
goslave la prudence et la modération.
Une interpellation
Naturellement, les socialistes se sont
hâtés de profiter de l'occasion MM. Léon
Blum et Fontanisr ont déposé, hier matin,
sur le bureau de la Chambre, une demande
d'interpellation jmrfaitement ridicule
du reste sur la politique qu'entend sui-
vre le gouvernement dans les Balkans et
en particulier sur la position qu'il compté
prendre dans le conflit italo-yougoslave.
Déclaration du général Cavallero
L'armée italienne est prête mais pas
de concentration de troupes sur les frontiè-
res. Tel est le résumé des déclarations fai-
tes hier à la Chambre des députés italien-
ne par le général Cavalière, sous-secrétaire
d'Etat à la guerre, déclarations qui acquiè-
rent une grande importance dans les cir-
constances actuelles. « Deux années de direc-
tion du ministère de la guerre par M. Mus-
solini, a dit le général Cavallero, ont suffi
pour la réorganisation complète de l'armée
italienne, qui est maintenant prête à ré-
pondre à toute éventualité. Mais les nou-
velles de concentration de troupes sur les
frontières;sont inexactes, La vérité est.seu-
lement que le long des frontières comme
sur toute l'étendue du pays, le ministère
de la guerre a pris des mesures pour que
tous les services militaires fussent parfai-
tement organisés. n
Le général Cavallero a ensuite insisté
tout particulièrement sur la réorganisa-
tion « de la guerre chimique De même,
les forces aériennes ont été complètement
mises à point. Le général a ajouté
« Quoique la question soit délicate, je
puis cependant assurer le Parlement que
ce service italien peut répondre à toute
nécessité ». Le ministre a parlé aussi de la
milice fasciste qui a été réorganisée de ma-
nière à pouvoir défendre le. pays contre une
attaque aérienne. Le général Cavallero a
donné des détails sur l'amélioration dès
conditions des officiers en activité et des
.officiers de réserve, et en terminant, il a
déclare-que Je pays peut avoir la plus
grande confiance dans l'armée, « laquelle
progresse constamment' sous l'impulsion
merveilleuse, donnée par le Duce ».
Les Échos
Empreintes digitales!
On connaît la thèse juridique, qui pré-
tend établir péremptoirement l'identité
d'un individu d'après ses empreintes di-
gitales et selon laquelle il n'y aurait pas
au monde deux pouces identiques.
Comme de tant d autres affirmations
scientifiques, faudra-'t-il douter de celle-
ci ? On annonce, en effet, de Rome qu'au
cours d'un procès intenté, à Catanzaro,
à un soldat pour l'assassinat d'une
vieille dame, celui-ci a pu établir son
innocence, bien que les empreintes di-
gitales relevées sur les meubles de la
victime correspondissent abolument à
ses propres empreintes digitales
On cite encore en Italie le cas d'un
malade qui a oublié son passé on s'est
efforcé au moyen de ses empreintes di-
rgitales de rétablir son identité et on a
découvert qu'il pourrait être à la fois le
professeur Canella et un ouvrier typo-
graphe.
Une fois de plus la science serait en
défaut.
La plus belle collection de meubles et
objets d'art .anciens d'Extrême-Orient
est exposée chez PerrefcVibert (Maison
des Bambous), 170, boulevard Hauss-
mann, qui, depuis cinquante ans, se fait
*une règle de vendre à des prix modérés
marqués en chiffres connus.
La danseuse du Prince de Galles.
Une demoiselle du téléphone à MeUon j
Mowbray, miss Evelyn Scotchbrooke,
vient d'avoir l'honneur inattendu de
danser cinq fois avec le Prince de Galles
à la soirée organisée dans cette ville par j
la Légion britannique, et a raconté ainsi
ses impressions « Ce fut une véritable
surprise J'ignorais que le Prince allait
être là et, certes, je n'aurais jamais
imaginé pareil honneur. Un ami, le ma- j
jor Charlie, me présenta. Et le' Prince
me demanda, aussitôt si je voulais dan-
se?., « Oh 1 oui fis- je. Il m-'invita et
nous voilà partis. Le Prince 'me de-
je le clfarieston.
Sur ma réponse affirmative, nous voilà
commençant cette nouvelle danse. C'est
un cavalier délicieux. Est-ce que cela
» vous fait plaisir de danser ? » me de-
manda-t-il à un certain moment. « Oh
beaucoup » répondis-je. « Alors, conti-
» nuons Nous .avons eu ainsi cinq
danses. C'était merveilleux. Il me sem-
ble que j'ai rêvé vraiment. »
Henri Vergne continue avec un
énorme succès la vente de ses Renards
argentés, qu'il garantit sur facture de
provenance française. Pourquoi, en
effet, aller chercher à l'étranger ce que
nous trouvons en France en plus belle
qualité et à meilleur compte ? Venez,
18, rue Royale, et comparez.
Une statue de Bouddha monumen-
tale.
La statue de la Liberté éclairant le
monde, à l'entrée du port de New-York,
est dépassée. Les Japonais viennent de
faire plus grand encore. C'est une sta-
tue colossale de Bouddha, qui sera
inaugurée dans quelques semaines. Elle
se dressera à l'entrée du port de Ba-
goya. Elle a, avec son piédestal, quatre-
vingts mètres de haut, et servira de
guide pour les navires pendant le jour,
et de phare, pendant la nuit, car elle
sera illuminée sur toute sa hauteur.
Les Japonais disent que cette statue
réalisera la combinaison de deux civi-
lisations celle de Bouddha et celle de
la déesse Electricité.
COUP DE CRAYON
DANS UNE BAIGNOIRE
de
MAX ET ALEX FISCHER
Yous aimez le théâtre. ?
Alors, lisez biea vite Dans une Baignoire,
de Max et Alex Fischer.
Dans une Baignoire est un livre charmant,
d'une verve et d'une ironie exquises. Max est
Alex Fischer vous emmèneront dans leur bai-
gnoire, profiteront des entr'actes (que, par excep-
tion, vous ne trouverez pas trop longs) pour vous
faire mille remarques fort plaisantes, et vous
passerez, grâce à eux, la plus aimable des soi-
rées.
Lisez Dans une Baignoire.
Avant la guerre de 1870, l'Ecole du
Service de Santé de Lyon, à laquelle
M. Painlevé, ministre de la guerre, re-
mettra incessamment un drapeau
d'honneur décoré de la croix de guerre,
avait son siège dans la vaillante capi-
tale de l'Alsace.
Un drapeau de soie blanche et rouge
couleurs de Strasbourg portant
d'un côté l'inscription Strasbourg 1927,
à l'E. S. S. M., et, sur l'autre 1860-i870,
aux carabins rouges, qui a été confec-
tionné sur l'initiative du fervent pa-
trioto Fritz Kieffer, avec le concours des
Dames des trois Sociétés de la Croix-
Rouge française, vient d'être offert par
Mlle Viry, fille d'un ancien élève de la
vieille Ecole de Santé Militaire de Stras-
bourg, à un détachement de ̃ six élèves
de l'Ecole de Lyon.
En face du monument de Kléber, M.
Fritz Kieffer, s'adressant à ceux qu'on
nommait jadis, en Alsace, les « cara-
bins », leur a dit « Strasbourg se sou-
vient des heures terribles de 1870, où
des enfants de vingt ans ont fait super-
bernent leur devoir, bravant tous les
dangers du bombardement pour secou-
rir les blessés de la rue. »
M. Muller, président de « l'Amicale
de médecine de Strasbourâ », accrocha
au fanion un nœud tricolore avec ceiie.
inscription « En souvenir de ses an-
ciens. -'Amicale de médecine de Stras-
bourg, »
Les tambours fermèrent le. ban, et les
troupes défilèrent devant le fanion des
« carabins rouges ».
Que de fouillis, madame, dans votre
armoire bibelots, dentelles, vieux bi-
joux, etc. Certainement cette vieille bro-
che a de la valeur. Faites-la estimer
chez Dusausoy, 41, boulevard des Capu-
cines, qui vous l'achètera ou vous la
remontera d'une façon moderne.
A la pépère.
La ville de Groningue, en Hollande,
va compter 100,000 habitants elle en a,
en effet, pour l'heure, 99,900. En prévi-
sion de cet événement, qui doit ranger
la ville parmi les grandes cités du
royaume, la municipalité a décidé d'or-
gàriiser une fête et de faire un riche
cadeau au nouveau-né, qui sera, bien
innocemment, le cent millième Gronin-
guais inscrit sur les registres de l'état-
civil. Et l'on fera aussi des cadeaux aux
parents. L'heureux papa peut compter,
dès à présent, sur une caisse de ciga-
res de luxe;
Il y a, bien entendu, il. Groningue,
plusieurs candidats à cette paternité ré-
compensée. Il s'en trouve un, parmi
eux, qui, en outre de l'adage « Un
tiens vaut mieux que deux tu l'auras »,
a fait paraître sans retard, dans un
journal local, l'annonce suivante
« Heureux père en perspective propose
de vendre sa chance de gagner les ca-
deaux. D'après les calculs, elle est très
sérieuse. »
De M. G. Loiseàu, a Paris
Je me dirai des dieux chéri,
Si je vois un jour approcher
Votre livreur, messieurs « Rocher »,
Avec des caisses de « Cherry ».
Le Coq
DERNIERS COURS DES CHANGES
Livre, (+ 0 005). Dollar, 25 5425
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Après Bourse, à 18 heures, f- Livre, 124 03.
Dollar,. 25 54..
TEMPÉRATURE
Probabilités pour, la journée du 22 mars
Région parisienne: vent de sud-est faible ou
modéré.
Température en faible hausse.
AUJOURD'HUI
14 heures. Courses à Enghien.
14 h. 30. Concert Mayol: Répétition géné-
rale de La Revue réaliste.
Les Cantonais maîtres de Shanghaï
Ils occupent la ville chinoise, où règnent le pillage et l'incendie
Les concessions sont calmes. Quelques incidents
Ce qui devait arriver s'est produit
Shanghaï, la ville chinoise, du moins,
est aux mains des Cantonais, et ceux-ci
s'en sont emparés sans se heurter à
l'ombre d'une résistance sérieuse.
Le drapeau nationalista flotte sur tous
les monuments publics.
Quant .aux concessions, gardées par les
trouipes de leurs nationaux, elles sont
jusqu'à présent indemnes et n'ont pas
eu il subir de véritables attaques. A
peine signale-t-on quelques incidents.
Voici, au sujet de l'entrée des Canto-
nais, la dépêche communiquée, hier,
par le Quai d'Orsay
Le 21 maris, les dorces sudistes ont péné-
tré dans les faubourgs de Shangh'aï sans
se heurter à une résistance sérieuse, at-
tendu que les troupes nordistes sue rendent
ou se dispersent et que les autorités civiles
et de police sont démissionnaires.
Une grève générale, qui a été proclamée,
a un. caractère politique et elle affûte les
transports publics sans compter naturelle-
ment les industries privées.
La situation est aussi sérieuse dans la
cité chinoise où des bandes d'agitateurs
s'emparent des postes de police du fait de
l'absence d'autorités régulières jointes à
la propagande extrémiste.
Le commandement des forces navales es-
time qu'il y a lieu d'empêcher les combats
en rivière devant les concessions qui se-
raient de nature à mettre en danger la vie
et les biens des étrangers.
Comment Shanghaï fut prise
Mais des télégrammes de source an-
glaise donnent des détails plus circons-
tanciés sur ce grave événement. Elles
montrent surtout qu'aucune défense n'a
été tentée et que la ville chinoise est
en proie àu désordre et au pillage.
L'occupation a été faite sans coup fé-
rir. Plusieurs milliers de soldats canto-
nais venant de Min-Hong sont entrés
dans la cité en profitant du désordre
habilement causé par un contingent de
nationalistes en costume civil. Ceux-ci,
en effet, -ont répandu l-, terreur dans
les districts de Cha-Péï et de Nan-Tso
en s'emparant des postes de police indi-
gènes dont ils en incendièrent un.
Dans un autre poste, les occupant
parvinrent à repousser leur agresseurs
dont un fut tué et dont plusieurs furent
blessés.
Les Cantonais occupent toute la cité
indigène et l'arsenal de Kiang-Nan, voi-
sin, comme on le sait, de la concession
française. Ils ont été accueillis avec joie
par les agitateurs et les grévistes, et les
habitants chinois de la; ville ont inani- J j
Le. « Gaulois Artistique'»
Voici le printemps et voici pour Paris
la saison des expositions qui commence.
Le signal a été donné par la Bibliothèque
nationale, où M. Iiolaud Marcel, adminis.
trateur général, aidé de .ses collaborateurs,
a organisé, dan.s la salle Mazririne cons-
truite par Mansdrt, une réunion de docu-
ments rarissimes manuscrits, reliures,
dessins, médailles, sculptures, pris aux
divers départements de -la Bibliothèquue,
prêtés par les musées nationaux ou de
grands collectionneurs. Ils évoquent le. siè-
cle de Louis XIV, le Roi, les grands hom-
mes .de son temps et les gloires de son
règnc. >
Après leur avoir montré les grandes
manifestations artistiques de New-York et
de Londres, Le Gaulois Artistique ne pou-
vait manquer 'de teniy ses lecteurs aia
courant d'une exposition de cette impor-
tance.. Une grande partie de son procliatn
numéro lui est réservée et la plume auto-
risée de M. Jean Vallery-Radot les guidera
au milieu des trésors gui y sont accumulés.^
De nombreuses illustrations viendront, (1
l'appui dit texte, leur expliquer, les pièces
les plus rares.
Notre distingué collaborateur Maurice
Feuillet donne égalemen,t l'étude critique
d'une exposition d'intéressants portraits au
crayon du seizième siècle, actuellement
présentée dans les salons de l'ancien hôtel
de Sagan,' et celles de ventes d'objets an-
ciens et de peintures qui auront lieu dans
quelques jours la collection de Mlle X.
formée en grande partie d'œuvres de Mary
Cassatt, et celle de Mme Gobron, née
Scheurer-Kestner,- renfermant des meubles
ayant appartenu Charlotte, l'héroïne de
Werther.
Curiosa, âvec sa verve coutumière, 'com-
mente les ventes qui eurent lieu à l'hôtel.
Drouot depuis le 15 février, et un mémento
des principales ventes annoncées d'icL Pô.~
ques renseignera les collectionneurs.
Ce sixième ?numéro du Gaulois Artistique,
imprimé avec le plus grand soin sur Veau
papier, illustré de 22 belles gravures, serai
com2ne précédemment, envoyé gracieuse-
ment demain à nos abonnés et devra être
remis gratuitement à tous les acheteurs du-
Gaulois,. le mercredi 23 mars.
LES NÉGOCiATIONS ÉCONOMIQU'ES
FRANCO-ALLEMANDES
Un point d'arrêt
Les négociateurs français et allemaaitts
ont poursuivi hier leurs conversations, qui
ont porté particulièrement sur les contre-
parties demandées par le gouvernement ai-
lemand en échange des satisfactions qu'ils
accorderaient aux vins. français.
Aucune Décision n'était intervenue hie&
soir.. *'̃̃'
Lés 'd'après l'Ah
lemagne aurait présenté certaines deman-
des pour éluder le système des prestations
en nature fixé par de, plan Dawes ne non
pas exactes. La délégation allemande n'a
pas soulevé cette question au cours des né-
gociations elle s'est bornée à demander,
pour un contingent de certaines produits
industriels, dont la valeur correspond à
celle du contingent accordé pour le vin, les
mêmes facilités et conditions d'importation
accordées à des marchandises importées en
France d'autres pays..
festé vivement en leur faveur et leur
ont montré la plus complète sympa-
thie.
Quant aux troupes du nord, il sem-
blerait vraiment qu'elles se sont éva-
nouies, car aucune dépêche ne fait men-
tion de ce qu'elles sont devenues. Sans
doute ont-elles fait cause commune et
frateyisé avec leurs adversaires de la
veille, acquises qu'elles étaient d'a-
vance à leur cause. On pourrait vrai-
ment dire qu'à Shanghaï il n'y a pas
eu de combat, faute de combattants.
Cependant une dernière information
dit que quelques rencontres se sont pro-
duites dans les rues entre soldats nordis-
tes et soldats cantonais. Mais ce sont
des civils, une vingtaine environ, qui
ont été tués. Qu'allaient-ils faire en cette
bagarre ?
Au cours de ces luttes, l'artillerie
légère serait entrée en action et on au-
rait employé des grenades à main.
On sait, par ailleurs, que le général
Pi Hsou Sen, qui commandait les for-
ces du Nord et dont on avait annoncé
hier la défection en faveur des canto-
nais, a cherché refuse dans la conces-
sion française.
Troubles, désordres, incendie
Mais le dèsordre règne à Shanghaï. où'
la police et la population chinoises en
sont venues aux mains à plusieurs re-
prises. Les charges ont été nombreuses,
mais il ne semble pas qu'elle soient par-
venues à rétablir le calme. La grève gé-
nérale bat son plein, aucun tramway
ne circule, les manifestations se multi-
plient et la situation anarchique s'ag-
grave d'heure en heure.
La police a tiré à plusieurs reprises;
le nombre des victimes est inconnu.
Le désordre est encore augmenté du
fait qu'un violent incendie, provoqué
par l'explosion de quelques obus, s'est
déclaré, hier soir, dans le quartier chi-
nois proche des concessions internatio-
nales.
Des centaines de maisons indigènes
sont en flamme et les efforts des pom-
piers indigènes pour. se rendre maîtres
du sinistre sont restés infructueux.
Dans les concessions
Ilot calme au milieu du désordre, les
concessions étrangères, grâce à la pré-
sence de leurs troupes nationales, n'ont
pas eu jusqu'à présent trop à souffrir.¡
Des marins américains, italiens, espa-
gnols et hollandais avaient été débarqués
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