Titre : Le Gaulois : littéraire et politique
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1927-03-24
Contributeur : Pène, Henri de (1830-1888). Directeur de publication
Contributeur : Tarbé des Sablons, Edmond Joseph Louis (1838-1900). Directeur de publication
Contributeur : Meyer, Arthur (1844-1924). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32779904b
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 94503 Nombre total de vues : 94503
Description : 24 mars 1927 24 mars 1927
Description : 1927/03/24 (Numéro 18067). 1927/03/24 (Numéro 18067).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k540833m
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 18/03/2008
C 5 H. du ITiaUn) PARIS ET DÉPARTEMENTS 25 CENTIMES (5 h. du matin) JEUDI 24- MARS 1927
EDBOND TftRBÊ El HENRY DE PÊNE
̃ fondateurs
ARTHUR MEYER
Directeur (1879-1924}
ABONNEMENTS
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Etant essentiellement matière, partant
indifférent à toute catégorie morale, ce
qu'on nomme le Progrès », d'ailleurs
nécessité de fait, n'est, en soi, ni bon
ni mauvais. Sucre ou vitriol; selon ce
que les hommes en font. Mais s'il est
l'un, pour qu'il devienne l'autre, il faut
l'aménager. A quoi le-siècle précédent,
jouisseur avide, n'a jamais pensé. De
là les maux de l'âge actuel, notamment
.ce legs tragique, le malentendu. social
où nous nous débattons, dont les meil-
leurs pourvoyeurs sont les mêmes
agents destructeurs qui, par la dépopu-
lation, mènent notre peuple au suicide
car tout se tient dans ce système de
mort.
J'ai cité, l'autre jour, M. Paul Haury.
Ce normalien, agrégé d'histoire, qui la
professe au lycée Gondorcet, a tassé
dans les cent vingt pages de son petit
livre Pour que la Rrance vive, les en-
seignements dont cette « Belle Endor-
mie » devrait bien faire son bréviaire,
simplement. pour vivre, en effet. Me-
nées dans un cadre plus ample que ce-
lui où se sont tenues nos modestes re-
marques pratiques, les investigations de
M. Paul Haury en corrobdrent d'autant
mieux les conclusions parallèles. A ces
entités métaphysiques la Liberté, mère
(le l'individualisme intégral, vers le-
quel nous tendons l'Egalité, source,
justement, de toutes les inégalités de vie
matérielle qui écrasent iniquement
;j'homme chargé de famille, les faux dog-
mes d'un libéralisme, né outre-Rhin,
ont sacrifié la nôtre, telle que t'avaient
cimentée les deux Romes. En tant que
groupement social, aucun droit ne lui
est reconnu. En revanche, tous le sont
contre elle à tous ses membres. Conclu-
sion rigoureuse, que déduitcruellement
'M. Paul Haury aux yeux de l'Etat, la
famille n'existe pas. Qu'elle ait sub-
sisté, même anémiée, même réduite à
l'état purement sentimental où nous la
Voyons aujourd'hui, est une sorte de pa-
.La désagrégation lente de la. cellule-
inè.re finit par arracher à quelques clair-
ivoyants les premiers cris <îsalarrné. On
vit un homme comme Renan dénoncer
tout à coup la malfaisance de nos ins-
titutions individualistes combinées,
semblait-il, pour faire de tout Fran-
çais un isolé « qui naîtrait enfants trou-
tvé et mourrait célibataire ». L'euphorie
clés milieux bourgeois, 'fieati possiden-
'tes, confortablement installés dans la
prospérité matérielle de l'avant-dernier
demi-siècle, ne prêta sans doute qu'une
curiosité polie ces propos perturbateurs
de leur félicité. Mais d'autres les avaient
entendus. En 1889, paraissait le grand
ouvrage d'Emile Levasseur, La Popula-
tion française, qui fait aujourd'hui en-
core autorité. Mine abondante que sta-
tisticiens et chercheurs commencèrent
(le prospecter. Dès lors, le problème èn-
trait au laboratoire. On l'y décomposa
erl ses éléments essentiels nuptialité,
natalité, mortalité, les trois facteurs-
maîtres du mouvement de la popu-
lation e, où entre, en quelque sorte, leur
«, somme algébrique ». Partant, leurs
variations relatives commandent les
siennes. Je m'explique si le rapport
ientre natalité et mortalité, qu'elles
Soient fortes ou faibles, se traduit par
ii.ui-ga.in. d'existences humaines, le peu-
plement s'accroîtra dans les deux cas.
Si, d'autre part, la nuptialité est élevée,
elle influera sur les deux autres termes
de l'addition, où elle entre en tiers.
[Agissant donc, si on le peut, sur l'une
ou l'autre des trois composantes, on mo-
difiera ipso facto leur total. Or, en
France, quelles sont-elles aujourd'hui?
Gai, gai, marions-nous Réjouissez-
rrous, garçons et filles. Sous son heureux
ciel, après la Belgique qui célèbre 105
mariages annuels par dix mille habi-
tants, presque â. égalité avec Roumanie
et Hongrie, où il y en a 91, notre pays,
quatrième, vient en bonne place sur la
liste matrimoniale, avec le chiffre très
honorable de 90 unions l'Angleterre
̃n'en compte que 76 l'Allemagne, 70
seulement. Malheureusement, nous te-
nons, au chapitre mortalité, aussi la
quatrième place, ,avec uni coefficient de
18,1 pour cent en 1925, qui tend d'ail-
leurs croître, alors qu'Angleterre et
Allemagne n'ont cessé de voir baisser
les leurs, respectivement 12,3 et
pour cent. Hygiène meilleure, peut-être ?
Mettons. Mais, sans doute, l'explication
est insuffisante. Notre climat plu, doux
ne suffirait-il pa^, au surplus, à compen-
ser cette infériorité factice ?
Alors? Eh bien, tournons les yeux
vers ces plaies *éparses un peu partout
dans le monde, mais conjurées chez
.nous alcoolisme, fourrier de la tuber-
culose, de la. misère au taudis, de la dé-
mence cancer, dont le domaine funè-
bre s'étend chaque jour davantage au-
tres maux aussi, où le relâchement des
mœurs et, plus encore, des disciplines
religieuses a sa part meurtrière autant
de fossoyeurs toujours à l'oeuvre et dont
il est malaisé d'arrêter la sinistre beso-
gne. Voyez plutôt. Pilier car système
électif, le « bistro » meurtrier demeure
intangible. Maladies du corps ou de
l'âme, les qu'on a dites n'ap-
paraissent curables qu'à lointaine
échéance.
Non plus que dans celui de la matière,
rien ne se~perd dans le domaine moral
et c'est toujours, en définitive, le pays
qui solde le compte. En pauvres corps
humains, rançons de toutes les erreurs
sociales. Ainsi, sauf réformes encore à
venir et qui", pour manifester leurs effets
exigent lustres et décades, notre morta-
lité semblè autant dire incompressible.
Reste donc le dernier facteur, d'ail-
leurs le plus actif la natalité. Sur celui-
là, pouvons-nous agir? Oui, dans une
certaine. mesure. si nous le voulons.
Alors, comment s'y prendre, faire quel-
que chose ?
Constatons qu'on s'y est essayé déjà.
Oh timidement Mais, remontrances
des gens informés, certaines exigences
de salut public,' nos effectifs d'armée,
par exemple, quelque vague inquiétude
éparse dans la foule n'auront pas été
tout à fait inutiles. La loi Ribot, dont
j'ai parlé antérieurement, est de 1908. A
défaut d'autre effet utile, elle aura eu
néanmoins ce mérite due rétablir, dans
notre législation émietteuse. le prin-
cipe d'une assise réelle et durable, sup-
port indispensable de la famille, cellule-
mère. Depuis la guerre, à l'avis de M.
P,aul Haury, nous assistons à a la trans-
formation de la société et de l'Etat fran-
çais en fonction de la famille ». Méta-
morphose bien lente. Comment en irait-
il autrement? allocations nationales à
partir du quatrième enfant, mais qui,
reconnaît le rapporteur du budget du
travail, « ne suffisent même pas à rem- j
bourser à la famille nombreuse le prix
du pain qu'elle achète pour nourrir les
seuls enfants donnant droit a la subven-
tion de l'Etat » primes de natalité
payées par les.départements, mais que
vingt et un d'entre eux, à l'heure qu'il
est, se refusent encore à établir mai-
gres atténuations d'impôts réduction
sur les chemins de fer versement des
pères de famille dans les plus ancien-
nes classes-de l'armée, tel est à peu près
le bilan des efforts. Bilan fort onéreux,
d'ailleurs, à équilibrer par la nation. Au
demeurant, tribut sans grand effet pra-
tique, car il ne comporte guère que pal-
liatifs presque rien. Le monstre, pour
être vaincu, doit être attaqué d'autre
sorte à la gorge. Ce que seule peut
faire une large conception d'ensemble,
revision générale du problème bref j
une politique non pas de la natalité
seulement, mais de la famille ».
Alfred Guignard
LA VIE QUI PASSE
Ah qu'on est bien chez soi!
Citadias de Marseille, de Brest et autres lieux,
vous ne connaissez peut-être pas le bonheur des
Parisiens.
Au tendemain de la guerre, Paris, surpeuplé
de gens venus des quatre coins du monde, étouf-
fait dans des locaux insuffisants. Une telle situa-
tion ne pouvait pas durer. Pour y mettre un
terme, nptre bonne mère la Ville de Paris trouva
rapidement une solution géniale: elle se fit bâtis-
seuse. La voici propriétaire.
Quand le beau temps sera revenu s'il
revient. faites, en suivant Je.s fortifications,
le tour de Paris. Ici, d'enceinte est demeurée
sans modification; là, des milliers de mètres
cubes de terre ont,été culbutés, retournés, pré-
cipités' dans des abîmes. Il en résulte, colon
l'état d'avancement des travaux, d'immenses
glacis surplombant des fossés ou de larges espla-
nades qui semblent inviter Paris à déborder vers
ta banlieue. Ailleurs, enfin, les fortifs aux talus
pelés et tristes ont laissé la place à des pâtés
de. maisons dont on dirait, parce que leurs jours
sont étroits, qu'elles ont été construites en argile
multicolore et qu'elles se sont, en séchant, recro-
quevillées sur elles-mêmes. De la brique et du
ciment, des lignes qui se coupent dans tous les
sens, un assemblage étrange de trous et de
formes. La nuit, ces blocs aux mille et micros-
copiques ouvertures resplendissent d'un nombre
infini de lumières clignotantes. Voilà les beautés
architecturales, voilà les logis confortables et
salubres, voilà les fameux logements et appar-
tements à loyers modérés que dans sa'sollicitude
extrême l'administration offre à ceux qui ne
savent où trouver, eux et leur famille, un gîte.
Entendons-nous et précisons.
La Ville, proprétaire des terrains sur lesquels
ces immeubles s'élèvent, les a prêtés à une
Régie Immobilière de la Ville de Paris, laquelle,
ayant construit lesdits immeubles, les gère, en
tire bénéfice et les rétrqcédera dans près d'un
siècle à la Ville de Paris.
Cette adminstration, comme l'Etat, administre,
ainsi que l'on sait, ses affaires avec une habileté
consommée. Une armée de fonctionnaires s'ins-
talla donc d'abord, il y a quelques années, dans
un somptueux appartement laissé vacant par un
service de guerre disparu en 1919. Cet apparte-
ment devint le P. C. de la Régie, un P. C. fermé
aux regards indiscrets, un de ces P. C. de tout
repos où tes jours exempts de souci succèdent
aux jours sans nuage.
Mais. les immeubles ? Eh, mon Dieu, les
immeubles, ils pouvaient bien pousser tout seuls,
les immeubles! Il y avait pour les construire
des entrepreneurs, des ouvriers, des architectes.
Cela ne suffisait-il pas ? Aussi bien les fonds
ne manquaient pas. On pouvait voir très grand.
On vit donc très grand. C'est-à-dire qu'on fit
des appartements où seuls pouvaient trouver place
des meubles fabriqués à Lilliput. Au moment
où les services d'hygiène, avec juste raison,
réclament de l'air et de la lumière, la Régie
construisit des boîtes exiguës et inhabitables.
Et l'on s'aperçut, entre autres choses, qu'on
avait oublié de mettre des persiennes aux fenê-
tres, d'éclairer tes sous-sols à l'électricité et d'y
conduire l'eau, de garnir intérieurement les plan-
chers, magnifiquement sonores.
Ce sont là oublis sans importance, évidem-
ment car, après tout, le locataire peut bien
acheter des doubles rideaux et poser des tapis
s'il*veut s'isoler. de. ses voisins- du. dessous. Si, à
l'étage supérieur, on mène quelque vacarme,
ma foi, tant pis!
Quand un locataire, comme vous ou moi, a
un compte à régler avec son propriétaire. il
prend rendez-vous, le. voit et discute avec lui.
Il sait à qui il parle. Avec la Régie, c'est beau-
coup mieux, On. a affaire l'Administration.
Or, par principe, l'Administration ignore le loca-
taire. Ecrivez. Elle ne répondra, qu'avec peine.
S'agit-il d'un incident de vingtième ordre? Toute
la machine lentement se meut. Il faut rapports,
enquêtes, ordres et contre-ordres. Le moindre
travail devient une affaire d'Etat.
Or, on pense bien que des travaux'poursuivis
dans de mauvaises conditions réservent des
mécomptes. La R.I.V.P. en est prodigue vis-
à-vis de ses locataires, de ceux qui, passant de
force, sous les fourcha caudines du moins
agréable des propriétaires, pensaient naïvement
goûter en toute quiétude les joies du foyer.
Dés Réaux
LE CONFLIT ITALO-SERBE
La France
et les négociations
Comme nous l'écrivions hier, le dan-
ger immédiat que-présentait ces. jours
derniers l'incident italo-serbe paraît dé-
sormais écarté. Il y a manifestement, en
effet, de la part des intéressés; le désir
de trouver une solution pacifique au
différend qui les sépare l'interventionn
active des gouvernements français, an-
glais et allemand ne peut que contribuer
à ce dénouement nécessaire.
Les négociations, semble-t-il, sont
centralisées à Paris d'où l'on conclut
que c'est à la France que les chancelle-
ries ont confié le soin de diriger ces
pourparlers délicats. Ne nous en félici-
tons pas trop hâtivement.: La mission est
périlleuse en raison même des rapports
que nous entretenons avec la Petite En-
tente notamment avec la Serbie et
des regrettables malentendus qui, par
suite-d'une série d'erreurs, ont influencé
l'état des relations franco-italiennes. Il
eût été infiniment préférable à tous
égards que là, question fût résolue soit
par une conversation directe entre Bel-
grade et Rome, soit par l'entremise de
la conférence des ambassadeurs.
Au lieu de cela, on se montre, à Pa-
ris comme à Londres et'à Berlin, enclin
à adopter la procédure proposée par le
gouvernement yougoslave celle d'une
enquête sur place. La Serbie, en la sug-
gérant, atteste, sans doute, son esprit de
conciliation. Mais de deux choses l'une
la commissiori confirmera le bien fondé
des accusations italiennes ou elle con-
clura à la légèreté de ces allégations
dans l'un et l'autre cas, il est à crain-
dre que des susceptibilités nationales
soient froissées et que les rapports entre
les deux nations s'aigrissent encore de
ce nouveau' sujet de suspicions récipro-
ques.
Aussi bien, la méthode d'enquête telle
qu'on la conçoit dans les circonstances
actuelles offre-t-elle, à notre avis, de
graves inconvénients elle risque de
faire deux mécontents. Il serait infini-
ment regrettable que la France assu-
mât dans cette affaire la moindre res-
ponsabilité, à moins que nous ne pro-
fitions de l'occasion qui nous est offerte
pour tenter un 'rapprochement franco-
italien qui serait la meilleure garantie
d'un rapprochement italo-serbe et d'une
stalflljeation balkanique, si souhaitable
dans l'intérêt de la paix. René Lara
AU QUAI D'ORSAY
M. Briand a reçu hier après-midi, sépa-
rément, le baron Romano Avezzana, am-
bassadeur d'Italie M. Spalaïkovitch, mi-
nistre de Yougoslavie, et lord Crewe, am-
bassadeur d'Angleterre.
M. Briand avait retenu à déjeuner, hier
matin, le baron Romano Avezzana, qui va
quitter prochainement son poste.
Il est assez évident que le sujet des
conversations de l'après-midi a été le
conflit italo-serbe.
Le discours de M. Briand
et l'opinion italienne
Rome, 23 mars.
Les journaux mettent en relief les décla-
rations faites hier par M. Briand à la
Chambre et observent avec une évidente
satisfaction que M. Br.iand a reconnu loya-
lement la droiture et la modération, mani-
festées par l'Italie dans Des événements di-
plomatiques en cours.
Au surplus, les déclarations du minis-
tre français des affaires étrangères ont pro-
duit une excellente .impression dans les mi-
lieux politiques italiens, où l'on apprécie
tout particulièrement la sérénité et il' esprit
d'équité et de conciliation dont 'M.. Briand
a fait preuve.
L'Albanie du nord est calme
Tirana, 23 mars.
On signale qup tout'est calme dans l'Al-
banie du Nord.
A Belgrade
Belgrade, 23 mars.
Dans les milieux politiques yougoslaves,
on est sincèrement satisfait de la tournure
meilleure que prend la tension qui a pesé
ces jours-ci sur les relations avec Rome.
On fait seulement observer que la res-
ponsabilité de la tension n'incombe pas
au gouvernement de Belgrade.
APRÈS LA PRISE DE SHANGHAI
Le dévouement d'un jésuite In-
cidents dans la concessions
Tout a une fin en ce monde, même les
pillages chinois et quoique la vie normale
ne soit, pas proche d'être rétablie à Shang-
haï, on peut signaler quelques efforts sé-
rieur pour en finir avec l'anarchie et le
pillage.
La situation est plus calme dans les dis-
tricts indigènes où les troupes nationalistes
tâchent de rétablir peu il peu un semblant
d'ordre. Ce n'est point sans difficultés, car
des combats isolés continuent à se pro-
duire, surtout dans le district de Cha-Peï
où quelques détachements nordistes, achar-
nés à la curée, résistent encore.
On compte une cinquantaine de Chinois
tués et une centaine de blessés au cours
de ces résistances locales, mais on doit
dire.que les Cantonais se rendent, étapes
par étapes, maîtres de la situation.
Une preuve manifeste de l'amélioration
de la situation réside dans ce fait qu'un
grand nombre de commerçants chinois ont
rouvert leurs magasins et que grâce à l'ar-
rivée de vapeurs japonais le ravitaillement
des habitants de la concession internatio-
nale a pu être effectué d'une façon nor-
L'évacuation d'un couvent
Le couvent des religieuses françaises de
la Sainte-Famille a été évucuéet toutes les
religieuses et -leurs élèves sont saines et
sauves.
Et, à ce propos, on signale le dévoue-
ment d'un jésuite, le Père Jacquinot, qui,
au péril de sa vie, a réussi à assurer l'éva-
cuation de plusieurs centaines de Sœurs
de charité et de jeunes filles d'un couvent
anglo-français situé au nord de Shanghaï.
Au moment où le Père est intervenu, tou-
tes ces pauvres femmes étaient dans un
état lamentable, les bâtiments qui les abri-
taient ayant été détruits par un incendie
provoqué nar des agitateurs chinois.
Au cours du sauvetage, plusieurs jeunes
filles ont été blesséés par des ballets per-
dues.
La grève générale
La grève générale continue et les doua-
niero chinois; ont été contraints par les
agitateurs dé se joindre au' mouvement.
Le commerce international est complète-
ment paralysé.
Les communistes distribuent des tracts'
aux soldats étrangers. Il y est fait appel à
l'insurrection efc Al y est dit
« Joignez-vous à la révolution mondiale
Vous menez une vie de chien, alorr, que
vos officiers vivent dans l'aisance. »
Ainsi se trahit, une fois de plus, 'la main
Dans les concessions
Des contingents hollandais, portugais,
japonais, espagnols et italiens se sont
joints à nouveau à ceux qui défendaient
déjà la concession internationale. Les trou-
pes étrangères ont étendu, leur zone de
gjJrotectkm. et les infanteries japonaise et
anglaise ont débarqué sur la rive chinoise
de la rivière de Shanghaï et ont détaché
des gardes dans iles propriétés isolées.
Les détachements français défendent la
limite de la zone française et les propriétés
étrangères voisines.
Des détachements italiens, répondant à
une agression, ont tué quelques Chinois.
Des gens hostiles et armés ont manifesté
devant les postes britamniques et tiré incon-
sidérément. On ne leur a pas répliqué
et ils se sont retirés.
Deux mille soldats du Chantoung, dé-
sarmés par les Anglais, et douze cents dé-
sarmés par 1es marins chinois, ont été em-
barqués à destination de Tsing-Tao.
Jusqu'à présent, malgré la formidable
cffei-wescencie populaire, on a. pu éviter tout
incident sérieux aux approches des conces.
Denys Meulhan
Les Échos
Le roi et la reine d'Angleterre s'inté-
resseraient-ils vraiment autant qu'on le
dit aux arts ménagers »
Une dépêche de Londres affirme
qu'au cours d'une récente visite que fi-
rent les souverains à un palace nou-
vellement ouvert, ils furent particuliè-
rement frappés de l'excellent fonction-
nement d'une machine à laver la vais-
selle et manifestèrent l'intention d'en
faire installer une semblable au châ-
teau de Buckingham.
Ce télégramme ne serait-il pas une
réclame déguisée et tranchons le mot
assez
Par ce temps de grippe, il est bon de
rappeler que le Rhum Saint-James, pur
produit des sucs et sirops de vesou ré-
coltés dans les terroirs de Saint-James,
est à juste titre considéré comme le type
le plus parfait de la production
rhumière et comme tel, depuis trois
quarts de siècle, recommandé par les
médecins contre la grippe, les rhumes
et les refroidissements.
Les prélèvements sur le pari mutuel.
La commission de l'agriculture a dé-
cidé, à l'unanimité, sur le rapport de
M. d'Audiffret Pasquier, de donner un
avis défavorable à la proposition de loi
tendant à augmenter le prélèvement sur
le pari mutuel au profit de la Caisse
d'avances aux communes, considérant
que ce prélèvement supplémentaire au-
rait pour conséquence de diminuer les
recettes du pari mutuel et les attribu-
tions aux diverses affectations agricoles
qui en bénéficient.
Elle a, par contre, approuvé, sur le
rapport de M. Trémoulière, l'institution
du pari mutuel sur les courses de le-
vriers comportant un prélèvement au
profit de la Caisse d'avances aux com-
munes.
Désabusé, le cœur brisé
On aime encor « le Disque d'or »
Royal Bonbon créé par la maison du
Chocolat Lecestre (Médaille d'or), à
Saint-Germain-en-Laye, derrière l'église.
Téléphone 592. Aucun dépôt. Spécialités
réputées. Livraisons franco Paris.
Sur le pont d'Iéna,.
Les Parisiens, qui aiment encore as-
sez Paris pour s'intéresser à ses monu-
ments, avaient remarqué depuis long-
temps le déplorable état du pont d'Iéna.
Les expositions laissent, hélas 1 derrière
elles bien des souvenirs qui ne sont pas
tous enchanteurs. Jamais on n'avait pris
soin de restituer au monument cons-
truit par Napoléon I" son aspect nor-
mal. Ses parapets étaient remplacés par
un garde-fou' très banal, et les « cor-
beaux » restés sans emploi étaient de
plus en plus ébréchés par les années et
les intempéries.
Une réfection d'égouts vient d'obliger
les ponts et chaussées à reconstruire un
des trottoirs du pont. Et, depuis quel-
ques jours, on profite de l'occasion pour
exécuter des travaux de réparation
dont la nécessité s'imposait. Nous vou-
lons croire que l'administration des
Beaux-Arts a eu voix au chapitre et que,
sur: ses. indications, on restaurera com-
plètement ce beau pont qui rappelle de
glorieux souvenirs et que l'Empereur
avait voulu digne de ce palais du roi
de.Rame dont il- devait être, l'un 'des
dégagements.
Henri Vergne contenue avec un
énorme succès la vente de ses renards
argentés, qu'il garantit sur facture de
provenance française. Pourquoi, en ef-
fet, .aller chercher à l'étranger ce que
nous trouvons en France en plus belle
qualité et à meilleur compte Venez,
18, rue Royale, et comparez.
Le centenaire de saint Hubert.
Le douzième centenaire de l'apôtre
des Ardennee, du saint qui veille sur
les chasseurs, sera célébré à Anvers
par des fêtes grandioses, qui dureront
du 30 mai au 7 juin.
Le cardinal Cuisero, légat du Pape,
un membre de la maison royale, d'émi-
nents représentants du monde religieux
seront les hôtes de la ville d'Anvers, à
l'occasion de cette commémoration his-
torique et pieuse à laquelle le roi des
Belges a accordé son haut patronage.
Une exposition rétrospective de la
chasse en Ardennes, avec un congrès
de chasseurs, ainsi qu'une exposition
archéologique, compléteront ces fêtes
qui attireront nombre de pèlerins et dis-
eiples de saint Hubert.
L'art chinois, si délicatement nuancé,
est toujours un régal pour les amateurs.
Tran-Hanh, 28, rue de Châteaudun, sou-
met à leur choix une très belle collec-
tion de jades, broderies et porcelaines
anciennes. Ivoire, thé, etc. Importa-
tion directe de la; Chine. Des prix très-
raisonnables.
Le « jour des mères)'.
Il vient de se former à Bruxelles ün
comité qui a pris 1 initiative de fonder,
comme cela se pratique aux Etats-Unis,
un « jour des mères Il s'agit, dans
la. pensée des initiateurs Belges, de glo-
rifier la maternité et les familles nom-
breuses.
Ce jour qui, chaque année, serait fixé
au deuxième dimanche de mai, offri-
rait aux enfants l'occasion d'exprimer
leur reconnaissance, leur attachement,
leur amour filial à celles qui incarnent
la famille dans ce qu'elle a de plus tou-
chant et de plus élevé.
Cette touchante pensée, assurée de
trouver en Belgique, où abondent les
foyers largement peuplées, le plus. sym-
pathique accueil, ne pourrait-on la re-
prendre en France et en faire un moyen
de lutter contre l'abaissement de notre
natalité ?
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Livre. 124 025 (- 0 015). Dollar, 25 535
(- 0 0075). Belga, 354 75 (+ 0 25). Lire,
117 50 (+ 0 90). Franc suisse, 490 50
(– 0 50). Peseta espagnole, 455 50 (+ 4 50).
Florin hollandais, 1022 25 (+ 0 25).
Après Bourse, à 18 heures. Livre, 124 02.
Dollar, 25 54.
TEMPÉRATURE
.Probabilités pour la journée du 24 mars
Région parisienne: vent ouest à sud-ouest mo-
déré très nuageux à couvert; ondées suivies
de pluie.
Température stationnaire.
AUJOURD'HUI
14 heures. Courses à Autetril.
21 heures. Théâtre de la Potinière: Répé-
tition générale de Zig-Zag.
PETITE FEUILLE
Masques et Visages
Mi-carême, brève trêve de bombances.
Farandole rompant les rigueurs du jeûne
religieux en deux parties égales. Mardi
gras et ses trois journées frénétiques sont
loin, ensevelis sous la cendre d'un lende-
main de pénitence. Pâques n'est pas encore
là avec ses palmes, ses cloches, la résur-
rection du soleil et le premier franc sourire
du printemps. Pourtant, la saison nouvelle
se glisse parmi nous, nostalgique et per-
verse. Mauvais berger elle éveille nos ins-
tincts, marmottes assoupies par l'hiver
elle rassemble nos obscures volitions de
liberté et profite de ce jour pour nous
offrir, avec une fausse apparence, la pos-
sibilité de l'évasion.
Hélas l'époque des glorieux carnavals
se trouve close. On ne danse plus à Venise
sur tous les ponts des Soupirs et sombrè-
rent les gondoles emportant vers Casanova
des adoratrices masquées. Là-bas, sur ce
qu'on nomme la, Riviera, des touristes en-
nuyés se lancèrent nonchalamment des
parmes à trois louis la botte: Paris, sous
un ciel gris, tend un asphalte humide où
-dérapent les chars, tandis que s'enrouent
les bigophones. Pour intriguer, il fallait
beaucoup d'esprit et cette impertinence de
race, qui bien maniée donne la politesse.
L'esprit n'étincelle pas tant dans les salons
contemporains pour s'en aller tout seul
courir les rues. L'irrévérence ne se porte
plus et l'on s'effarouche promptement,
ignorant désormais qu'un être de qualité
s'encanaille sans jamais déchoir,
Ce soir nous rencontrerons peut-être,
entre Montmartre et te quartier-Latin, les
trois inévitables fantômes des mascarades
révolues. LaColombine dépourvue de clair
de lune, une Arlequine neurasthénique et
l'Odalisque, que tous les sérails du Bos-
phore congédièrent -sans lui donner même
un certificat. Les passants se retourneront
sans comprendre, ne deviendront indul-
gents qu'en consultant le calendrier. Alors
les trois épaves se tenant par le bras pour
se supposer moins seules renonceront à
trouver un couplet. à susciter même la
curiosité et se réfugieront dans un taxi en
maraude pour retourner chez le fripier.
ou dans la légende.
Lucien Farnoux-Reynaud
Le Coq
Leur bon plaisir
Une fois de plus, la. Chambre a une °
bien mauvaise presse. Le droit que
viennent de s'arroger nos législateurs de
siéger au Luxembourg- et de voter au.
Palais-Bourbon dans les conditions que
l'on sait constitue un tel acte de bon
plaisir qu'il choque les esprits les plus
modérés et leur donne à penser que les
citoyens français subissent une sorte de
dictature anonyme bien plus dangereuse
et déplaisante que celle; contre laquelle
nos hommes de gauche lancent de si
cruels anathèmes.
Après la grande victoire cartelliste du
11 mai, comme chaque fois qu'en
France de pires Jacobins s'installent au
pouvoir, l'Assemblée de nos représen-
tants n'a plus été qu'une troupe victo-
rieuse usant partout du droit de con-
quête et distribuant les dépouilles des
vaincus à des vainqueurs qu'elle ne de-
vait jamais contenter!
Il y a eu une réaction de la matière
imposable, de la matière taillable et cor-
véable à merci Il a fallu composer.
Mais la troupe des radicaux et des so-
cialistes n'a point capitulé. Elle pèse sur
le gouvernement d'un poids écrasant et
elle entend barrer la route du pouvoir
et de la majorité à ses adversaires par
tous les moyens possibles.
Ces hommes qui affichent une telle
dévotion pour les grands principes ne
balancent jamais à les sacrifier aux ré-
sultats. Ces tenants de la justice et du
droit n'hésitent point à démontrer par
le fait que leur force crée leur droit.
Il y a là un cynisme politique qui
révolterait si quelque chose pouvait en-
core émouvoir de la part de ces législa-
teurs qui croient avoir fait leur devoir
quand ils ont servi les intérêts de leur
clan ou de leur parti.
Curtius
ba réforme électorale
M. Albert Sarraut, ministre de l'inté-
rieur, a reçu hier après-midi la délégation
des arrondissementiers de la commission
du suffrage universel.
En ce qui concerne la date de discussion,
le ministre a indiqué qu'il acceptait celle
du 1°r juin. En outre, il ne s'est pas opposé
à l'incorporation des étrangers dans le
calcul de la population serrant de base au
nombre des députés.
Là délégation fait savoir que ses pro-
positions élèveraient à 607 le nombre des
député, la représentation .des' départe-
ments dévastés étant conservée intégrale-
ment.
M. Sarraut soumettra ces suggestions au
conseil de cabinet de ce matin.
Lire en 2e page
M. POINCARÉ
A LA COMMISSION DES FINANCES
L'ODYSSÉE TERRIFIANTE
DU DOCTEUR BOUGRAT
Le cadavre
dans-le placard
Déposi6on mouvementée d'Andréa Audibert,
la femme pour qui il aurait assassiné
Par, dépêche de notre envoyé spécial
M,. FÉLIX BELLE
Aix-en-Provence, 24 mars.
Au cours de ces deux interminables
audiences d'aujourd'hui, il y eut un
moment tragique sous son apparente
banalité, ce fut celui où à la barre
s'avança une femme.
Cette femme, c'était celle pour qui
Bougrat aurait tué, celle, en tout cas,
pour qui il joue sa tête.
Et c'était un spectacle poignant celui,
là-haut, de cet homme jeune, distingué,
brillant, qui, d'une mortelle pâleur, dé-
vorait de ses yeux étincelants celle à qui
il avait tout sacrifié, et celui, à la barre,
de cette petite femme ni belle ni laide
qui, banale et quelconque, racontait en
style de midinette de faubourg sa petite
affaire sans daigner un instant jeter un
regard à celui qui l'avait tant aimée.
Quel châtiment déjà Oh certes,
elle n'est pas méchante pour son an-
cien ami, la demoiselle Andréa Audi-
bert. On sent que, malgré tout, elle
garde bon souvenir de la poire d'antan.
Mais avoir tué pour cela, quelle mai-
sère
Pourquoi, demande le président,
avez-vous un instant, quitté Bougrat ?
Le témoin. Oh pour rien, pour des
bêtises, il ne me donnait pas assez de
robes et puis, pour des scènes de jalousé
notre ménage ne marchait pas très bien
(Rires.), il ne me donnait pas assez d'ar-
gent.'
Le président. Comment, mais,il vous
donnait 3,000 francs par mois.
A quoi l'aimable et pratique jeune
personne fait cette délicieuse réponse
Ecoutez, monsieur, au taux actuel, ces
3,000 francs c'est ce qu'on donné à un
garçon boucher, (Longue hilarité.)
Pauvre Bougrat Lentement, il baisse
sa tête livide.
Mais il ne pouvait se passer long-
temps d'elle, la brouille ne dure pas,
malgré une plainte en vol déposée par
Bougrat et close par un non-lieu. Seu-
lement, dame, la paix ne se fait, pas
sans quelques petits cadeaux.
Le président. Lesquels?
Le iémoin. Oh des riens
L'avocat général. Des riens, des robes
parisienne à 900 francs, un bracelet-aion-
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Etant essentiellement matière, partant
indifférent à toute catégorie morale, ce
qu'on nomme le Progrès », d'ailleurs
nécessité de fait, n'est, en soi, ni bon
ni mauvais. Sucre ou vitriol; selon ce
que les hommes en font. Mais s'il est
l'un, pour qu'il devienne l'autre, il faut
l'aménager. A quoi le-siècle précédent,
jouisseur avide, n'a jamais pensé. De
là les maux de l'âge actuel, notamment
.ce legs tragique, le malentendu. social
où nous nous débattons, dont les meil-
leurs pourvoyeurs sont les mêmes
agents destructeurs qui, par la dépopu-
lation, mènent notre peuple au suicide
car tout se tient dans ce système de
mort.
J'ai cité, l'autre jour, M. Paul Haury.
Ce normalien, agrégé d'histoire, qui la
professe au lycée Gondorcet, a tassé
dans les cent vingt pages de son petit
livre Pour que la Rrance vive, les en-
seignements dont cette « Belle Endor-
mie » devrait bien faire son bréviaire,
simplement. pour vivre, en effet. Me-
nées dans un cadre plus ample que ce-
lui où se sont tenues nos modestes re-
marques pratiques, les investigations de
M. Paul Haury en corrobdrent d'autant
mieux les conclusions parallèles. A ces
entités métaphysiques la Liberté, mère
(le l'individualisme intégral, vers le-
quel nous tendons l'Egalité, source,
justement, de toutes les inégalités de vie
matérielle qui écrasent iniquement
;j'homme chargé de famille, les faux dog-
mes d'un libéralisme, né outre-Rhin,
ont sacrifié la nôtre, telle que t'avaient
cimentée les deux Romes. En tant que
groupement social, aucun droit ne lui
est reconnu. En revanche, tous le sont
contre elle à tous ses membres. Conclu-
sion rigoureuse, que déduitcruellement
'M. Paul Haury aux yeux de l'Etat, la
famille n'existe pas. Qu'elle ait sub-
sisté, même anémiée, même réduite à
l'état purement sentimental où nous la
Voyons aujourd'hui, est une sorte de pa-
.La désagrégation lente de la. cellule-
inè.re finit par arracher à quelques clair-
ivoyants les premiers cris <îsalarrné. On
vit un homme comme Renan dénoncer
tout à coup la malfaisance de nos ins-
titutions individualistes combinées,
semblait-il, pour faire de tout Fran-
çais un isolé « qui naîtrait enfants trou-
tvé et mourrait célibataire ». L'euphorie
clés milieux bourgeois, 'fieati possiden-
'tes, confortablement installés dans la
prospérité matérielle de l'avant-dernier
demi-siècle, ne prêta sans doute qu'une
curiosité polie ces propos perturbateurs
de leur félicité. Mais d'autres les avaient
entendus. En 1889, paraissait le grand
ouvrage d'Emile Levasseur, La Popula-
tion française, qui fait aujourd'hui en-
core autorité. Mine abondante que sta-
tisticiens et chercheurs commencèrent
(le prospecter. Dès lors, le problème èn-
trait au laboratoire. On l'y décomposa
erl ses éléments essentiels nuptialité,
natalité, mortalité, les trois facteurs-
maîtres du mouvement de la popu-
lation e, où entre, en quelque sorte, leur
«, somme algébrique ». Partant, leurs
variations relatives commandent les
siennes. Je m'explique si le rapport
ientre natalité et mortalité, qu'elles
Soient fortes ou faibles, se traduit par
ii.ui-ga.in. d'existences humaines, le peu-
plement s'accroîtra dans les deux cas.
Si, d'autre part, la nuptialité est élevée,
elle influera sur les deux autres termes
de l'addition, où elle entre en tiers.
[Agissant donc, si on le peut, sur l'une
ou l'autre des trois composantes, on mo-
difiera ipso facto leur total. Or, en
France, quelles sont-elles aujourd'hui?
Gai, gai, marions-nous Réjouissez-
rrous, garçons et filles. Sous son heureux
ciel, après la Belgique qui célèbre 105
mariages annuels par dix mille habi-
tants, presque â. égalité avec Roumanie
et Hongrie, où il y en a 91, notre pays,
quatrième, vient en bonne place sur la
liste matrimoniale, avec le chiffre très
honorable de 90 unions l'Angleterre
̃n'en compte que 76 l'Allemagne, 70
seulement. Malheureusement, nous te-
nons, au chapitre mortalité, aussi la
quatrième place, ,avec uni coefficient de
18,1 pour cent en 1925, qui tend d'ail-
leurs croître, alors qu'Angleterre et
Allemagne n'ont cessé de voir baisser
les leurs, respectivement 12,3 et
pour cent. Hygiène meilleure, peut-être ?
Mettons. Mais, sans doute, l'explication
est insuffisante. Notre climat plu, doux
ne suffirait-il pa^, au surplus, à compen-
ser cette infériorité factice ?
Alors? Eh bien, tournons les yeux
vers ces plaies *éparses un peu partout
dans le monde, mais conjurées chez
.nous alcoolisme, fourrier de la tuber-
culose, de la. misère au taudis, de la dé-
mence cancer, dont le domaine funè-
bre s'étend chaque jour davantage au-
tres maux aussi, où le relâchement des
mœurs et, plus encore, des disciplines
religieuses a sa part meurtrière autant
de fossoyeurs toujours à l'oeuvre et dont
il est malaisé d'arrêter la sinistre beso-
gne. Voyez plutôt. Pilier car système
électif, le « bistro » meurtrier demeure
intangible. Maladies du corps ou de
l'âme, les qu'on a dites n'ap-
paraissent curables qu'à lointaine
échéance.
Non plus que dans celui de la matière,
rien ne se~perd dans le domaine moral
et c'est toujours, en définitive, le pays
qui solde le compte. En pauvres corps
humains, rançons de toutes les erreurs
sociales. Ainsi, sauf réformes encore à
venir et qui", pour manifester leurs effets
exigent lustres et décades, notre morta-
lité semblè autant dire incompressible.
Reste donc le dernier facteur, d'ail-
leurs le plus actif la natalité. Sur celui-
là, pouvons-nous agir? Oui, dans une
certaine. mesure. si nous le voulons.
Alors, comment s'y prendre, faire quel-
que chose ?
Constatons qu'on s'y est essayé déjà.
Oh timidement Mais, remontrances
des gens informés, certaines exigences
de salut public,' nos effectifs d'armée,
par exemple, quelque vague inquiétude
éparse dans la foule n'auront pas été
tout à fait inutiles. La loi Ribot, dont
j'ai parlé antérieurement, est de 1908. A
défaut d'autre effet utile, elle aura eu
néanmoins ce mérite due rétablir, dans
notre législation émietteuse. le prin-
cipe d'une assise réelle et durable, sup-
port indispensable de la famille, cellule-
mère. Depuis la guerre, à l'avis de M.
P,aul Haury, nous assistons à a la trans-
formation de la société et de l'Etat fran-
çais en fonction de la famille ». Méta-
morphose bien lente. Comment en irait-
il autrement? allocations nationales à
partir du quatrième enfant, mais qui,
reconnaît le rapporteur du budget du
travail, « ne suffisent même pas à rem- j
bourser à la famille nombreuse le prix
du pain qu'elle achète pour nourrir les
seuls enfants donnant droit a la subven-
tion de l'Etat » primes de natalité
payées par les.départements, mais que
vingt et un d'entre eux, à l'heure qu'il
est, se refusent encore à établir mai-
gres atténuations d'impôts réduction
sur les chemins de fer versement des
pères de famille dans les plus ancien-
nes classes-de l'armée, tel est à peu près
le bilan des efforts. Bilan fort onéreux,
d'ailleurs, à équilibrer par la nation. Au
demeurant, tribut sans grand effet pra-
tique, car il ne comporte guère que pal-
liatifs presque rien. Le monstre, pour
être vaincu, doit être attaqué d'autre
sorte à la gorge. Ce que seule peut
faire une large conception d'ensemble,
revision générale du problème bref j
une politique non pas de la natalité
seulement, mais de la famille ».
Alfred Guignard
LA VIE QUI PASSE
Ah qu'on est bien chez soi!
Citadias de Marseille, de Brest et autres lieux,
vous ne connaissez peut-être pas le bonheur des
Parisiens.
Au tendemain de la guerre, Paris, surpeuplé
de gens venus des quatre coins du monde, étouf-
fait dans des locaux insuffisants. Une telle situa-
tion ne pouvait pas durer. Pour y mettre un
terme, nptre bonne mère la Ville de Paris trouva
rapidement une solution géniale: elle se fit bâtis-
seuse. La voici propriétaire.
Quand le beau temps sera revenu s'il
revient. faites, en suivant Je.s fortifications,
le tour de Paris. Ici, d'enceinte est demeurée
sans modification; là, des milliers de mètres
cubes de terre ont,été culbutés, retournés, pré-
cipités' dans des abîmes. Il en résulte, colon
l'état d'avancement des travaux, d'immenses
glacis surplombant des fossés ou de larges espla-
nades qui semblent inviter Paris à déborder vers
ta banlieue. Ailleurs, enfin, les fortifs aux talus
pelés et tristes ont laissé la place à des pâtés
de. maisons dont on dirait, parce que leurs jours
sont étroits, qu'elles ont été construites en argile
multicolore et qu'elles se sont, en séchant, recro-
quevillées sur elles-mêmes. De la brique et du
ciment, des lignes qui se coupent dans tous les
sens, un assemblage étrange de trous et de
formes. La nuit, ces blocs aux mille et micros-
copiques ouvertures resplendissent d'un nombre
infini de lumières clignotantes. Voilà les beautés
architecturales, voilà les logis confortables et
salubres, voilà les fameux logements et appar-
tements à loyers modérés que dans sa'sollicitude
extrême l'administration offre à ceux qui ne
savent où trouver, eux et leur famille, un gîte.
Entendons-nous et précisons.
La Ville, proprétaire des terrains sur lesquels
ces immeubles s'élèvent, les a prêtés à une
Régie Immobilière de la Ville de Paris, laquelle,
ayant construit lesdits immeubles, les gère, en
tire bénéfice et les rétrqcédera dans près d'un
siècle à la Ville de Paris.
Cette adminstration, comme l'Etat, administre,
ainsi que l'on sait, ses affaires avec une habileté
consommée. Une armée de fonctionnaires s'ins-
talla donc d'abord, il y a quelques années, dans
un somptueux appartement laissé vacant par un
service de guerre disparu en 1919. Cet apparte-
ment devint le P. C. de la Régie, un P. C. fermé
aux regards indiscrets, un de ces P. C. de tout
repos où tes jours exempts de souci succèdent
aux jours sans nuage.
Mais. les immeubles ? Eh, mon Dieu, les
immeubles, ils pouvaient bien pousser tout seuls,
les immeubles! Il y avait pour les construire
des entrepreneurs, des ouvriers, des architectes.
Cela ne suffisait-il pas ? Aussi bien les fonds
ne manquaient pas. On pouvait voir très grand.
On vit donc très grand. C'est-à-dire qu'on fit
des appartements où seuls pouvaient trouver place
des meubles fabriqués à Lilliput. Au moment
où les services d'hygiène, avec juste raison,
réclament de l'air et de la lumière, la Régie
construisit des boîtes exiguës et inhabitables.
Et l'on s'aperçut, entre autres choses, qu'on
avait oublié de mettre des persiennes aux fenê-
tres, d'éclairer tes sous-sols à l'électricité et d'y
conduire l'eau, de garnir intérieurement les plan-
chers, magnifiquement sonores.
Ce sont là oublis sans importance, évidem-
ment car, après tout, le locataire peut bien
acheter des doubles rideaux et poser des tapis
s'il*veut s'isoler. de. ses voisins- du. dessous. Si, à
l'étage supérieur, on mène quelque vacarme,
ma foi, tant pis!
Quand un locataire, comme vous ou moi, a
un compte à régler avec son propriétaire. il
prend rendez-vous, le. voit et discute avec lui.
Il sait à qui il parle. Avec la Régie, c'est beau-
coup mieux, On. a affaire l'Administration.
Or, par principe, l'Administration ignore le loca-
taire. Ecrivez. Elle ne répondra, qu'avec peine.
S'agit-il d'un incident de vingtième ordre? Toute
la machine lentement se meut. Il faut rapports,
enquêtes, ordres et contre-ordres. Le moindre
travail devient une affaire d'Etat.
Or, on pense bien que des travaux'poursuivis
dans de mauvaises conditions réservent des
mécomptes. La R.I.V.P. en est prodigue vis-
à-vis de ses locataires, de ceux qui, passant de
force, sous les fourcha caudines du moins
agréable des propriétaires, pensaient naïvement
goûter en toute quiétude les joies du foyer.
Dés Réaux
LE CONFLIT ITALO-SERBE
La France
et les négociations
Comme nous l'écrivions hier, le dan-
ger immédiat que-présentait ces. jours
derniers l'incident italo-serbe paraît dé-
sormais écarté. Il y a manifestement, en
effet, de la part des intéressés; le désir
de trouver une solution pacifique au
différend qui les sépare l'interventionn
active des gouvernements français, an-
glais et allemand ne peut que contribuer
à ce dénouement nécessaire.
Les négociations, semble-t-il, sont
centralisées à Paris d'où l'on conclut
que c'est à la France que les chancelle-
ries ont confié le soin de diriger ces
pourparlers délicats. Ne nous en félici-
tons pas trop hâtivement.: La mission est
périlleuse en raison même des rapports
que nous entretenons avec la Petite En-
tente notamment avec la Serbie et
des regrettables malentendus qui, par
suite-d'une série d'erreurs, ont influencé
l'état des relations franco-italiennes. Il
eût été infiniment préférable à tous
égards que là, question fût résolue soit
par une conversation directe entre Bel-
grade et Rome, soit par l'entremise de
la conférence des ambassadeurs.
Au lieu de cela, on se montre, à Pa-
ris comme à Londres et'à Berlin, enclin
à adopter la procédure proposée par le
gouvernement yougoslave celle d'une
enquête sur place. La Serbie, en la sug-
gérant, atteste, sans doute, son esprit de
conciliation. Mais de deux choses l'une
la commissiori confirmera le bien fondé
des accusations italiennes ou elle con-
clura à la légèreté de ces allégations
dans l'un et l'autre cas, il est à crain-
dre que des susceptibilités nationales
soient froissées et que les rapports entre
les deux nations s'aigrissent encore de
ce nouveau' sujet de suspicions récipro-
ques.
Aussi bien, la méthode d'enquête telle
qu'on la conçoit dans les circonstances
actuelles offre-t-elle, à notre avis, de
graves inconvénients elle risque de
faire deux mécontents. Il serait infini-
ment regrettable que la France assu-
mât dans cette affaire la moindre res-
ponsabilité, à moins que nous ne pro-
fitions de l'occasion qui nous est offerte
pour tenter un 'rapprochement franco-
italien qui serait la meilleure garantie
d'un rapprochement italo-serbe et d'une
stalflljeation balkanique, si souhaitable
dans l'intérêt de la paix. René Lara
AU QUAI D'ORSAY
M. Briand a reçu hier après-midi, sépa-
rément, le baron Romano Avezzana, am-
bassadeur d'Italie M. Spalaïkovitch, mi-
nistre de Yougoslavie, et lord Crewe, am-
bassadeur d'Angleterre.
M. Briand avait retenu à déjeuner, hier
matin, le baron Romano Avezzana, qui va
quitter prochainement son poste.
Il est assez évident que le sujet des
conversations de l'après-midi a été le
conflit italo-serbe.
Le discours de M. Briand
et l'opinion italienne
Rome, 23 mars.
Les journaux mettent en relief les décla-
rations faites hier par M. Briand à la
Chambre et observent avec une évidente
satisfaction que M. Br.iand a reconnu loya-
lement la droiture et la modération, mani-
festées par l'Italie dans Des événements di-
plomatiques en cours.
Au surplus, les déclarations du minis-
tre français des affaires étrangères ont pro-
duit une excellente .impression dans les mi-
lieux politiques italiens, où l'on apprécie
tout particulièrement la sérénité et il' esprit
d'équité et de conciliation dont 'M.. Briand
a fait preuve.
L'Albanie du nord est calme
Tirana, 23 mars.
On signale qup tout'est calme dans l'Al-
banie du Nord.
A Belgrade
Belgrade, 23 mars.
Dans les milieux politiques yougoslaves,
on est sincèrement satisfait de la tournure
meilleure que prend la tension qui a pesé
ces jours-ci sur les relations avec Rome.
On fait seulement observer que la res-
ponsabilité de la tension n'incombe pas
au gouvernement de Belgrade.
APRÈS LA PRISE DE SHANGHAI
Le dévouement d'un jésuite In-
cidents dans la concessions
Tout a une fin en ce monde, même les
pillages chinois et quoique la vie normale
ne soit, pas proche d'être rétablie à Shang-
haï, on peut signaler quelques efforts sé-
rieur pour en finir avec l'anarchie et le
pillage.
La situation est plus calme dans les dis-
tricts indigènes où les troupes nationalistes
tâchent de rétablir peu il peu un semblant
d'ordre. Ce n'est point sans difficultés, car
des combats isolés continuent à se pro-
duire, surtout dans le district de Cha-Peï
où quelques détachements nordistes, achar-
nés à la curée, résistent encore.
On compte une cinquantaine de Chinois
tués et une centaine de blessés au cours
de ces résistances locales, mais on doit
dire.que les Cantonais se rendent, étapes
par étapes, maîtres de la situation.
Une preuve manifeste de l'amélioration
de la situation réside dans ce fait qu'un
grand nombre de commerçants chinois ont
rouvert leurs magasins et que grâce à l'ar-
rivée de vapeurs japonais le ravitaillement
des habitants de la concession internatio-
nale a pu être effectué d'une façon nor-
L'évacuation d'un couvent
Le couvent des religieuses françaises de
la Sainte-Famille a été évucuéet toutes les
religieuses et -leurs élèves sont saines et
sauves.
Et, à ce propos, on signale le dévoue-
ment d'un jésuite, le Père Jacquinot, qui,
au péril de sa vie, a réussi à assurer l'éva-
cuation de plusieurs centaines de Sœurs
de charité et de jeunes filles d'un couvent
anglo-français situé au nord de Shanghaï.
Au moment où le Père est intervenu, tou-
tes ces pauvres femmes étaient dans un
état lamentable, les bâtiments qui les abri-
taient ayant été détruits par un incendie
provoqué nar des agitateurs chinois.
Au cours du sauvetage, plusieurs jeunes
filles ont été blesséés par des ballets per-
dues.
La grève générale
La grève générale continue et les doua-
niero chinois; ont été contraints par les
agitateurs dé se joindre au' mouvement.
Le commerce international est complète-
ment paralysé.
Les communistes distribuent des tracts'
aux soldats étrangers. Il y est fait appel à
l'insurrection efc Al y est dit
« Joignez-vous à la révolution mondiale
Vous menez une vie de chien, alorr, que
vos officiers vivent dans l'aisance. »
Ainsi se trahit, une fois de plus, 'la main
Dans les concessions
Des contingents hollandais, portugais,
japonais, espagnols et italiens se sont
joints à nouveau à ceux qui défendaient
déjà la concession internationale. Les trou-
pes étrangères ont étendu, leur zone de
gjJrotectkm. et les infanteries japonaise et
anglaise ont débarqué sur la rive chinoise
de la rivière de Shanghaï et ont détaché
des gardes dans iles propriétés isolées.
Les détachements français défendent la
limite de la zone française et les propriétés
étrangères voisines.
Des détachements italiens, répondant à
une agression, ont tué quelques Chinois.
Des gens hostiles et armés ont manifesté
devant les postes britamniques et tiré incon-
sidérément. On ne leur a pas répliqué
et ils se sont retirés.
Deux mille soldats du Chantoung, dé-
sarmés par les Anglais, et douze cents dé-
sarmés par 1es marins chinois, ont été em-
barqués à destination de Tsing-Tao.
Jusqu'à présent, malgré la formidable
cffei-wescencie populaire, on a. pu éviter tout
incident sérieux aux approches des conces.
Denys Meulhan
Les Échos
Le roi et la reine d'Angleterre s'inté-
resseraient-ils vraiment autant qu'on le
dit aux arts ménagers »
Une dépêche de Londres affirme
qu'au cours d'une récente visite que fi-
rent les souverains à un palace nou-
vellement ouvert, ils furent particuliè-
rement frappés de l'excellent fonction-
nement d'une machine à laver la vais-
selle et manifestèrent l'intention d'en
faire installer une semblable au châ-
teau de Buckingham.
Ce télégramme ne serait-il pas une
réclame déguisée et tranchons le mot
assez
Par ce temps de grippe, il est bon de
rappeler que le Rhum Saint-James, pur
produit des sucs et sirops de vesou ré-
coltés dans les terroirs de Saint-James,
est à juste titre considéré comme le type
le plus parfait de la production
rhumière et comme tel, depuis trois
quarts de siècle, recommandé par les
médecins contre la grippe, les rhumes
et les refroidissements.
Les prélèvements sur le pari mutuel.
La commission de l'agriculture a dé-
cidé, à l'unanimité, sur le rapport de
M. d'Audiffret Pasquier, de donner un
avis défavorable à la proposition de loi
tendant à augmenter le prélèvement sur
le pari mutuel au profit de la Caisse
d'avances aux communes, considérant
que ce prélèvement supplémentaire au-
rait pour conséquence de diminuer les
recettes du pari mutuel et les attribu-
tions aux diverses affectations agricoles
qui en bénéficient.
Elle a, par contre, approuvé, sur le
rapport de M. Trémoulière, l'institution
du pari mutuel sur les courses de le-
vriers comportant un prélèvement au
profit de la Caisse d'avances aux com-
munes.
Désabusé, le cœur brisé
On aime encor « le Disque d'or »
Royal Bonbon créé par la maison du
Chocolat Lecestre (Médaille d'or), à
Saint-Germain-en-Laye, derrière l'église.
Téléphone 592. Aucun dépôt. Spécialités
réputées. Livraisons franco Paris.
Sur le pont d'Iéna,.
Les Parisiens, qui aiment encore as-
sez Paris pour s'intéresser à ses monu-
ments, avaient remarqué depuis long-
temps le déplorable état du pont d'Iéna.
Les expositions laissent, hélas 1 derrière
elles bien des souvenirs qui ne sont pas
tous enchanteurs. Jamais on n'avait pris
soin de restituer au monument cons-
truit par Napoléon I" son aspect nor-
mal. Ses parapets étaient remplacés par
un garde-fou' très banal, et les « cor-
beaux » restés sans emploi étaient de
plus en plus ébréchés par les années et
les intempéries.
Une réfection d'égouts vient d'obliger
les ponts et chaussées à reconstruire un
des trottoirs du pont. Et, depuis quel-
ques jours, on profite de l'occasion pour
exécuter des travaux de réparation
dont la nécessité s'imposait. Nous vou-
lons croire que l'administration des
Beaux-Arts a eu voix au chapitre et que,
sur: ses. indications, on restaurera com-
plètement ce beau pont qui rappelle de
glorieux souvenirs et que l'Empereur
avait voulu digne de ce palais du roi
de.Rame dont il- devait être, l'un 'des
dégagements.
Henri Vergne contenue avec un
énorme succès la vente de ses renards
argentés, qu'il garantit sur facture de
provenance française. Pourquoi, en ef-
fet, .aller chercher à l'étranger ce que
nous trouvons en France en plus belle
qualité et à meilleur compte Venez,
18, rue Royale, et comparez.
Le centenaire de saint Hubert.
Le douzième centenaire de l'apôtre
des Ardennee, du saint qui veille sur
les chasseurs, sera célébré à Anvers
par des fêtes grandioses, qui dureront
du 30 mai au 7 juin.
Le cardinal Cuisero, légat du Pape,
un membre de la maison royale, d'émi-
nents représentants du monde religieux
seront les hôtes de la ville d'Anvers, à
l'occasion de cette commémoration his-
torique et pieuse à laquelle le roi des
Belges a accordé son haut patronage.
Une exposition rétrospective de la
chasse en Ardennes, avec un congrès
de chasseurs, ainsi qu'une exposition
archéologique, compléteront ces fêtes
qui attireront nombre de pèlerins et dis-
eiples de saint Hubert.
L'art chinois, si délicatement nuancé,
est toujours un régal pour les amateurs.
Tran-Hanh, 28, rue de Châteaudun, sou-
met à leur choix une très belle collec-
tion de jades, broderies et porcelaines
anciennes. Ivoire, thé, etc. Importa-
tion directe de la; Chine. Des prix très-
raisonnables.
Le « jour des mères)'.
Il vient de se former à Bruxelles ün
comité qui a pris 1 initiative de fonder,
comme cela se pratique aux Etats-Unis,
un « jour des mères Il s'agit, dans
la. pensée des initiateurs Belges, de glo-
rifier la maternité et les familles nom-
breuses.
Ce jour qui, chaque année, serait fixé
au deuxième dimanche de mai, offri-
rait aux enfants l'occasion d'exprimer
leur reconnaissance, leur attachement,
leur amour filial à celles qui incarnent
la famille dans ce qu'elle a de plus tou-
chant et de plus élevé.
Cette touchante pensée, assurée de
trouver en Belgique, où abondent les
foyers largement peuplées, le plus. sym-
pathique accueil, ne pourrait-on la re-
prendre en France et en faire un moyen
de lutter contre l'abaissement de notre
natalité ?
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TEMPÉRATURE
.Probabilités pour la journée du 24 mars
Région parisienne: vent ouest à sud-ouest mo-
déré très nuageux à couvert; ondées suivies
de pluie.
Température stationnaire.
AUJOURD'HUI
14 heures. Courses à Autetril.
21 heures. Théâtre de la Potinière: Répé-
tition générale de Zig-Zag.
PETITE FEUILLE
Masques et Visages
Mi-carême, brève trêve de bombances.
Farandole rompant les rigueurs du jeûne
religieux en deux parties égales. Mardi
gras et ses trois journées frénétiques sont
loin, ensevelis sous la cendre d'un lende-
main de pénitence. Pâques n'est pas encore
là avec ses palmes, ses cloches, la résur-
rection du soleil et le premier franc sourire
du printemps. Pourtant, la saison nouvelle
se glisse parmi nous, nostalgique et per-
verse. Mauvais berger elle éveille nos ins-
tincts, marmottes assoupies par l'hiver
elle rassemble nos obscures volitions de
liberté et profite de ce jour pour nous
offrir, avec une fausse apparence, la pos-
sibilité de l'évasion.
Hélas l'époque des glorieux carnavals
se trouve close. On ne danse plus à Venise
sur tous les ponts des Soupirs et sombrè-
rent les gondoles emportant vers Casanova
des adoratrices masquées. Là-bas, sur ce
qu'on nomme la, Riviera, des touristes en-
nuyés se lancèrent nonchalamment des
parmes à trois louis la botte: Paris, sous
un ciel gris, tend un asphalte humide où
-dérapent les chars, tandis que s'enrouent
les bigophones. Pour intriguer, il fallait
beaucoup d'esprit et cette impertinence de
race, qui bien maniée donne la politesse.
L'esprit n'étincelle pas tant dans les salons
contemporains pour s'en aller tout seul
courir les rues. L'irrévérence ne se porte
plus et l'on s'effarouche promptement,
ignorant désormais qu'un être de qualité
s'encanaille sans jamais déchoir,
Ce soir nous rencontrerons peut-être,
entre Montmartre et te quartier-Latin, les
trois inévitables fantômes des mascarades
révolues. LaColombine dépourvue de clair
de lune, une Arlequine neurasthénique et
l'Odalisque, que tous les sérails du Bos-
phore congédièrent -sans lui donner même
un certificat. Les passants se retourneront
sans comprendre, ne deviendront indul-
gents qu'en consultant le calendrier. Alors
les trois épaves se tenant par le bras pour
se supposer moins seules renonceront à
trouver un couplet. à susciter même la
curiosité et se réfugieront dans un taxi en
maraude pour retourner chez le fripier.
ou dans la légende.
Lucien Farnoux-Reynaud
Le Coq
Leur bon plaisir
Une fois de plus, la. Chambre a une °
bien mauvaise presse. Le droit que
viennent de s'arroger nos législateurs de
siéger au Luxembourg- et de voter au.
Palais-Bourbon dans les conditions que
l'on sait constitue un tel acte de bon
plaisir qu'il choque les esprits les plus
modérés et leur donne à penser que les
citoyens français subissent une sorte de
dictature anonyme bien plus dangereuse
et déplaisante que celle; contre laquelle
nos hommes de gauche lancent de si
cruels anathèmes.
Après la grande victoire cartelliste du
11 mai, comme chaque fois qu'en
France de pires Jacobins s'installent au
pouvoir, l'Assemblée de nos représen-
tants n'a plus été qu'une troupe victo-
rieuse usant partout du droit de con-
quête et distribuant les dépouilles des
vaincus à des vainqueurs qu'elle ne de-
vait jamais contenter!
Il y a eu une réaction de la matière
imposable, de la matière taillable et cor-
véable à merci Il a fallu composer.
Mais la troupe des radicaux et des so-
cialistes n'a point capitulé. Elle pèse sur
le gouvernement d'un poids écrasant et
elle entend barrer la route du pouvoir
et de la majorité à ses adversaires par
tous les moyens possibles.
Ces hommes qui affichent une telle
dévotion pour les grands principes ne
balancent jamais à les sacrifier aux ré-
sultats. Ces tenants de la justice et du
droit n'hésitent point à démontrer par
le fait que leur force crée leur droit.
Il y a là un cynisme politique qui
révolterait si quelque chose pouvait en-
core émouvoir de la part de ces législa-
teurs qui croient avoir fait leur devoir
quand ils ont servi les intérêts de leur
clan ou de leur parti.
Curtius
ba réforme électorale
M. Albert Sarraut, ministre de l'inté-
rieur, a reçu hier après-midi la délégation
des arrondissementiers de la commission
du suffrage universel.
En ce qui concerne la date de discussion,
le ministre a indiqué qu'il acceptait celle
du 1°r juin. En outre, il ne s'est pas opposé
à l'incorporation des étrangers dans le
calcul de la population serrant de base au
nombre des députés.
Là délégation fait savoir que ses pro-
positions élèveraient à 607 le nombre des
député, la représentation .des' départe-
ments dévastés étant conservée intégrale-
ment.
M. Sarraut soumettra ces suggestions au
conseil de cabinet de ce matin.
Lire en 2e page
M. POINCARÉ
A LA COMMISSION DES FINANCES
L'ODYSSÉE TERRIFIANTE
DU DOCTEUR BOUGRAT
Le cadavre
dans-le placard
Déposi6on mouvementée d'Andréa Audibert,
la femme pour qui il aurait assassiné
Par, dépêche de notre envoyé spécial
M,. FÉLIX BELLE
Aix-en-Provence, 24 mars.
Au cours de ces deux interminables
audiences d'aujourd'hui, il y eut un
moment tragique sous son apparente
banalité, ce fut celui où à la barre
s'avança une femme.
Cette femme, c'était celle pour qui
Bougrat aurait tué, celle, en tout cas,
pour qui il joue sa tête.
Et c'était un spectacle poignant celui,
là-haut, de cet homme jeune, distingué,
brillant, qui, d'une mortelle pâleur, dé-
vorait de ses yeux étincelants celle à qui
il avait tout sacrifié, et celui, à la barre,
de cette petite femme ni belle ni laide
qui, banale et quelconque, racontait en
style de midinette de faubourg sa petite
affaire sans daigner un instant jeter un
regard à celui qui l'avait tant aimée.
Quel châtiment déjà Oh certes,
elle n'est pas méchante pour son an-
cien ami, la demoiselle Andréa Audi-
bert. On sent que, malgré tout, elle
garde bon souvenir de la poire d'antan.
Mais avoir tué pour cela, quelle mai-
sère
Pourquoi, demande le président,
avez-vous un instant, quitté Bougrat ?
Le témoin. Oh pour rien, pour des
bêtises, il ne me donnait pas assez de
robes et puis, pour des scènes de jalousé
notre ménage ne marchait pas très bien
(Rires.), il ne me donnait pas assez d'ar-
gent.'
Le président. Comment, mais,il vous
donnait 3,000 francs par mois.
A quoi l'aimable et pratique jeune
personne fait cette délicieuse réponse
Ecoutez, monsieur, au taux actuel, ces
3,000 francs c'est ce qu'on donné à un
garçon boucher, (Longue hilarité.)
Pauvre Bougrat Lentement, il baisse
sa tête livide.
Mais il ne pouvait se passer long-
temps d'elle, la brouille ne dure pas,
malgré une plainte en vol déposée par
Bougrat et close par un non-lieu. Seu-
lement, dame, la paix ne se fait, pas
sans quelques petits cadeaux.
Le président. Lesquels?
Le iémoin. Oh des riens
L'avocat général. Des riens, des robes
parisienne à 900 francs, un bracelet-aion-
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