Titre : Excelsior : journal illustré quotidien : informations, littérature, sciences, arts, sports, théâtre, élégances
Éditeur : [s. n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-07-30
Contributeur : Lafitte, Pierre (1872-1938). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32771891w
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 30 juillet 1925 30 juillet 1925
Description : 1925/07/30 (A16,N5344). 1925/07/30 (A16,N5344).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4603712s
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-228
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 04/07/2016
EXCELSIOR
L'eau qui tombe goutte à goutte finit
par creuser la pierre ; avec de petits
coups de dents, une souris coupe un
câble; avec de petits coups de hache,
on abat de grands chênes.
FRANKLIN.
16mo Année. - N° 5,344. - - Pierre Lafitte, fondateur.
Ane. Paris, Seine, S.-et-Oise
<£ U et Seine-et-Marne.
PARIS, 20, RUE D'ENGHIEN (Xme) .,
Départements APC.
~~ et Colonies ZD 1
.......... VOIR
EN PAGES 5 ET 6
......... NOS
ILLUSTRATIONS
JEUDI
30
JUILLET 1925
«""*'
Saint Abdon
"■■■■■"""■"■■"■"■MmmimuiHiHiiiMwiiiiu,
Adr. télégr. : Excel.-Paris. — Tél. : Gut. 02-73, 02-75, j 5-00.
LE MARÉCHAL PÉTAIN ARRIVERA AUJOURD'HUI A MARSEILLE
Après avoir conféré longuement avec le général Primo de Rivera, il a gagné
Tanger à bord du croiseur "Strasbourg" et s'est embarqué pour Marseille.
' *'A. RABAT, ^—L'EMBARQUEMENT DU MARECHAL ,,,P-ETAIN,, QUI SE REND A GEUTA
, A BORD DU CROISEUR .« STRASBOURG » •* -
i. Le marécHàl Pétain^et-le/mar^char LyautéJ» desccn,dant-1d'âutot«Q,bile suivies quais /d'embarquement', deux /
maréchaux sur le remorqueur à bord duquel '-il'§' rejoignirent le « Strasbourg » ; 3/ le « Strasbourg » se prépare à partit..
j . (Voir la situation au Marocrpage 3) " ..
LE PRÉSIDENT
DE LA CHAMBRE BELGE
DONNE SA DÉMISSION
BRUXELLES, 29 juillet. — M. Bru-
,net, qui préside la Chambre belge de-
puis le 10 septembre 1919, vient d'a-
dresser' il M. Thibau t, vice-président,
une lettre lui faisant part de sa dé-
cision de quitter le fauteuil présiden-
tiel.
M. Brunet avait, depuis 'quelque
temps, eu le désir d'abandonner cette
charge qui lui a valu la sympathie
et l'estime des trois partis. Il a été
amené à prendre cette décision au
'. M. BRUNET ''
cours d'un débat relatif à une niajo-
ration de l'indemnité parlementaire.
M. Brunet a déclaré au cours' de
séance qu'il considérait cette ma-
joration comme anticonstitutionneHe.
Il-se mettait ainsi en conflit. avec un
certain nombre de ses amis politi-
(Tues et c'est dans ces conditions qu'il
a décidé de renoncer à la présidence.
La dépouille d'Ascari
est arrivée à Turin
TURIN, 29 juillet. — La dépouU'e!
du conducteur automobiliste Ascari
.est arrivée aujourd'hui. Le préfet a
salué la dépouille au nom du gouver-
nement.
En gare de Bardonecchia, une CQU-
ronne offerte par M. Mussolini a été
déposée sur le cercueil.
A 17 h. 20, le, convoi a poursuivi
.sa route sur Milan.
A Zurich 700,000 francs
de bijoux volés en plein jour
ZURICH, 29 juillet. — Aujourd'hui,
1 entre midi et une heure, une bijou-
terie de la Paradeplatz a été cambrio-
lée pendant, que le propriétaire était.
allé déjeuner.
Ln, valeur des bijoux emportés s'ér
lève il 700,000 ft-ancs.
LES PROJETS DU NOUVEAU CONSERVATEUR
DU MUSÉE DU LUXEMBOURG
M. Charles Masson se propose d'organiser une salle réservée
aux œuvres importantes de l'école moderne
Nous-avons annoncé la nomination
de M. Charles Masèoiv comme'conser-
vateur du musée du Luxembourg, où
il était'déjà;conservateur adjoint de-
puis de longues années, et celle de
M: Georges Grappe comme conserva-
teur du musée Rodin. M. Masson a ses
débuts fut un des collaborateurs de
Courajod en compagnie de MM. Guif-
frey et Vitry devenus tous deux
conservateurs au Louvre; le premier,
de la peinture; le second, de la
sculpture moderne. Les titres qui
l'ont désigné au. choix, du ministre
l'exposent en même temps aux cri-
tiques de ceux qui déplorent la pau-
vreté de notre musée des artistes vi-
vants en œuvres d'avant-garde. Ce-
pendant l'acquisition de ,ces -oeuvres
est ,bien loin de dépendre de la seule
volonté du conservateur.
Le musée du Luxembourg, en effet,
nc,dispose d'aucun crédit spéciale -
nient affecté à enrfchir,ses collec-
tions. Il lui faut presqué'h unisque^
ment compter sur les dons des par-
ticuliers et sur les achats de l'Etat
aux Salons annuels et dans quelques
expositions, privées. Que. si d'aven-
ture le conservateur remarque à une
vente ou à une. exposition une œu-
vre donc, l'acquisition lui semble par-
ticulièrement -' -intéressante, il est
obligé d'avbi'r recours au comité des
musées nationaux auprès duquel il
n'a pas. toujours gain de cause.
Il y a quelques années encore les
dons importants n'étaient pas rares.
Rappelons ceux de Charles Hayem,
de la succession Puvis de Chavannes
et de la famille de Toulouse-Lautrec.
Mais en raison du manque de place,
les dons sont peu à peu devenus moins
fréquents. Ils sent allés au Petit-
Palais.
M. Masson, que nous avons vu et
qui nous a reçu avec une charmante
affabilité, ne désespère pas d'orien-
ter de nouveau la générosité des col-
lectionneurs vers le Luxembourg en
attendant que celui-ci ait., comme le
Louvre, un budget particulier pour
ses acquisitions s'il doit jamais en
avoir un. Loin d'être hostile aux im-
pressionnistes et aux artistes d'avant-
garde, comme d'aucuns l'en soupçon-
nent, le nouveau conservateur se dé-
clare prêt à- leur donner la plus large
place possible. C'est ainsi qu'il
compte transférer le legs Caillebotte
dans une salle de dimensions moins
restreintes afin d'y pouvoir loger des
œuvres du plus haut intérêt comme
la Femme couchée, de Renoir, don
d'un groupe d'amateurs et les Fem-
mes dans un pure, de Claude Monet,
achetées par l'Etat à l'artiste, il y a
quatre, ans au moment où il venait
de faire le don magnifique de ses
Nymphéas. M. Masson se propose
également d'organiser de? expositions
temporaires de dessins, d'eaux-fortes
et de lithographies, de manière à
pouvoir montrer au public des collec-
t.iotis que le défaut de place ne.per-
met pas d'exposer en permanence.
Qui sait, par exemple, que le Luxem-
bourg possède tout'le fonds d'.atélier
d'Eugène Boudin, comprenant beau-
coup de dessins rehaussés et d'aqua-
relles ?
En nous quittant, M. Masson nous a
M..CH.. MASSON, M. G. GRAPP^ <,
(Phot. Henri Manuel et Bernes-Marouteau.)
affirmé que le; témjB n'était plus (1\1
la pemiure d'avanL-ga.rdc. ne péné-
trait pas au Luxembourg. Elle y est
au contraire la bienvenue. -Tout ré-
cemment, elle y a fait une entrée
brillante avec un Vian Dongen, un
Marval, deux Flandrins, un Oftiiran,
un Marchand, un de Fauconnier, un
Warooquier, deux Tings, un Matisse,
l'Odalisque, un Sabbagh. Et l'on pense
bien qu'il en viendra d'autres. Tous
les amis de l'art moderne, ou mieux
de l'art sans épithète, s'en félicite-
ront.
UN ENJEU DE TROIS MILLIONS DE DOLLARS
CHICAGO, 29 juillet. — La Chicago
Tribune apprend de New-York qu'on
s'intéresse vivement à Wgl.J Street
à la course que font actuellement
trois navires partis de Singapour
avec une cargaison de caoutchouc
brut valant au moins 3 miJljons de
dollars pour atteindre en temps utile
fe port de New-York.
En effet, vendredi dernier, les ven-
deurs ont arrêté leurs compfes et si
les navires n'arri'vent pas à temps,
les marchands de caoutchouc seront.
ob-iigés d'acheter au marché ouvert
pour faire face aux ordres reçu=.
Mais si les trois navires, Karisas, Si-
beriatt-Prince et kiel/claus arrivent
à temps, ils i-éalîsc,,,,oiit- un profit de
2,860.000 dollars.
UN AMÉRICAIN
M. F. MUNSEY
NOUS PARLE
DE LA FRANCE
" C'est un pays admirable, nous
dit-il, et qui peut avoir
confiance. "
M. Franck Munsey, qui fut direc-
teur du New York Herald, et. est ac-
tuellement directeur du New Yotk.
'M. FRANCK A. MUNSEY
Sun, d'un immense trust et d'une
banque, était -âe -passage, hier, à
Paris.
Nous avons pu le joindre et lui
demander ce qu'il pensait de la
France, qu'il connaît bien et pour
laquelle il a toujours manifesté une
profonde sympathie.
— Ce que je pense de la France,
nous a dit M. Franck Munsey, c'est,
que c'est un admirable pays, Le peu-
ple français possède les deux qualités
qui permettent, en toutes circons-
tances, de regarder l'avenir avec.
confiance : il est travailleur et éco-
nome. Il est, de plus, compréhensif.
Il ne laissera jamais sans appui' un
gouvernement qui travaille pour lui
et dont il comprend les efforts.
» Votre situation économique est
brillante; vos industries .sont actives;
votre production atteins des chiffres
inconnus jusqu'ici'. Votre relèvement,
après la guerre, témoigne d'une vita-
lité merveilleuse. La France n'a donc
aucune raison d'inquiétude. Sa re-
naissance fut rapide; l'avenir, je vous
le répète, nous la montrera dans tout
son développement, dans toute sa
puissance. » >
L'AMÉLIORATION
DES FINANCES
DE LA FRANCE
Les rentes sont en hausse et le gou-
vernement rembourse 600 millions
à la Banque de France.
Le bilan de la Banque cie France
qui sera publié aujourd'hui marquera
■une amélioration très nette dans la
situation des finances du pays.
; - 'Le chiffre des avances de la Banque
.,t l'Etat qui était de 27,100 millions
lasemaine dernière. et de 27,850 mi!-
lions il y a quinze jours, se trouvera
.ra.mcné à 27,250 millions. C'est-à-
idire qu'en quinze jours. le Trésor
aura remboursé à la Banque 600 mil-
lions.
• Ces remboursements sont d'autant
I)ILIS importants à noter qu'il s'agit
'demain d'un bilan de lin d-e mois. Or.
tes fins de mois exigent ordinaire-
,ment' que ..le Trésor recoure aux
'ayances de la Banque de France au
".tieu do pouvoir effectuer des rem-
boursements. C'est ainsi que pour le
bilan correspondant de l'an dernier,
arrêté au 31 juillet 1924, on constate
que le Trésor avait emprunté 300 mil-
lions à la Banque au lieu de lui rem-
bourser. comme cette année, 150 mil-
lions.
Dns ces conditions, le Trésor fait
face à son échéance de fin juillet en
ne prélevant qu'un milliard 250 mil-
lions sur les 6 milliards d'avances
nouvelles que la loi. du 29 juin der-
nier avait mis à sa disposition à la
Banque de France.
Ces excellents résultats n'ont pu
être obtenus que par une recrudes-
cence des souscriptions du publiic
aux bons de la Défense, dont le pla-
cement avait fléchi pendant plusieurs
mois et et'*était .encore assez faible au
début dé juillet. Aujourd'hui, la crise
du bon de la Défense a pris fin, ce
qui est du plus heureux augure pour
le succès de l'emprunt en cours, dont
la souscription est précisément ré-
servée aux porteurs de bons de la
Défense. -
En même temps que les bons de la
Défense sont souscrits avec un em-
pressement nouveau, les rentes sont
recherchées et s'inscrivent en Bourse
à des cours qui dépassent dans plu-
sieurs cas les plus hauts cours enre-
gistrés depuis le début de l'année.
DE GRANDS TRAVAUX POUR LA DÉFENSE
DE PARIS CONTRE LES CRUES SONT
DÉCIDÉS
Le conseil général de la Seine vient
d'adopter un programme de travaux
de défense contre les .crues, compre-
nant notamment : la création de deux
barrages-réservoirs dans le Morvan
e.-I dans la région du Der; J'appro-
fondissement de la Seine' entre
Port-à-l'Anglais et Bougival; )'amé-
nagement de la Marne dans l'étendue
du département, eL des travaux de
protection locale dans diverses com-
munes du département.
La dépense prévue est de 150 mil-
lions. Eile nécessitera la création,
pendant cinq ans, de 17 centimes ad-
ditionnels. supplémentaires, dont !e
voté sera demandé à l'assemblée au
mois de décembre. Les travaux ne
seront pas entrepris avant cette date.
EN DERNIERE HEURE :
Le programme naval devant la
Chambre des communes.
Le conflit minier en Angleterre.
LA GRÈVE DES EMPLOYÉS DE BANQUE
SEMBLE DEVOIR SE GÉNÉRALISER
Au personnel dé la Banque Nationale de Crédit
s'est joint hier celui du Crédit Lyonnais.
L'agitation dans les établissements
[Ir; banque et de crédit menace d'abou-
tir à un conflit général. Hier- après-
midi, en effet, les employés du Crédit
Lyonnais, se joignant tt ceux de la
B. C. N., ont décidé, la grève pour au-
jourd'hui.
Comme les jours précédents, les
grévistes de la B. N. C., dont le nom-
bre était à peu près le même, se sont
rendus hier .matin à la Bourse du tra-
vail, où ils ont tenu leur réunion ha-
bituelle. Les militants ayant fait par-
tie de la délégation qui avait été reçue
la veille par le ministre du Travail
rendirent compte Ït leurs camarades
Au CRÉDIT LYONNAIS
Les grévistes quittent le travail'
des entretiens qu'ils avaient eus avec
M. Durafour. C'est ainsi qu'ils firent
connaître que la direction de la
B. N, C. ne voulait accorder qu'une
augmentation de 45 francs par mois,
déjà consentie, au lieu des 100 francs
demandés; qu'elle se refusait à payer
ies journées de grève, mais qu'elle, ne
prendrait aucune , sanction si le tra-
vail était immédiatement repris.
Ces propositions furent - fort ma!
accueillies et, à l'unanimité, les gré-
vistes.., décidèrent de 'pou f'SU i vrc la
lutte en votant cet ordre ,d'u.,jour : -,
Les grévistes de la B. N. C.; réunis la
29 juillet à 9 heures, à la Bourse du tra-
vail, protestent énergiquement' contre les
menées 'bancaires qui .consistent' à faire
exécuter le travail ;de "la'l'eè.ette: de cette
banque par la Banque.de France;
Prennent. adoucie J'offre., de la. dire-c-
ti.on gé,néralc, transmise ,par ;ie, ministre
du IVav'àir et'qui consiste à reprendre J3
travail ce matin." qu'à celle seule condi-
lion il n'y aurait pas -de sanctions, mais
aussi qu'il n'y aurait aucune amélioration
à leur sort ;
Repoussent énergiquement celte pro-
position,. maintiennent 'leurs revendica-
tions intactes, et attendent avec confiance
l'heure où la direction voudra bien con-
voquer leur délégation, et se séparent
aux cris de « Vive la grève l "
:. A la'; sorti e de. cette réunion, les
grévistEs se .formèrent en groupes et
s'engagèrent j sur' les boulevards en
vue de -uébaueuier :ceux de,, leurs ca-
marades des établissements'financiers
qui étaient au travail. A la hauteur
de la B. N. C. et -du Crédit Lyonnais,
ils se heurtèrent h. 'd'importants bar-
rages d'agents qui les dispersèrent
aussitôt. Les grévistes n'opposèrent
aucune résistance.
Au cours de l'après-midi, les em-
ployés du Crédit Lyonnais se réuni-
rent à leur tour à la Bourse du tra-
vail. Ils chargèrent une délégation
d'aller exposer à la direction de cet
établissement les revendications du
personnel. Ordre était donné en
même temps de cesser, tout travail nu
siège social et dans les annexes tant
que durerait .I'(,nt,revue.» Si. celle-ci
devait aboutir, le service serait re-
pris immédiatement ; dans le cas con-
traire. les employés du Crédit Lyon-
nais devaient se joindre à ceux de la
B. N. C., :
M. ALEXANDRE VARENNE
EST NOMMÉ GOUVERNEUR
DE L'INDOCHINE
La nomination du député du
Puy-de-Dôme paraît ce matin
au " Journal officiel "
Le JOUl'lI.'tl officiel publie ce irvtli
un décret anx termes duquel M.
Aifxandrc Varenne, député du Puy-
de-Dome, vice-président de la (,ltaIll--
bre, est chargt'', il titre do mission'
temporaire, des fonctions de gonver-
.neur général cl(, l'Indochine, en rem-
placement de M. Martial Merii'-:. ad-
mis à faire valoir ses droits à ia re-
t rai le.
; [:\I. Alexandre Varenne est né à CkT-
mqnL-Fcrrand, le 3 octobre 1870.
Docteur en droit, avocat et journa-
liste, il fut élu député de l'arrondir>e~
M. ALEXANDRE VATUÎNNE
' "" .~, ~~ (Phot.- Henri Manuel.)
mrnt- de Riom (Puy-de-Dôme), en iOOô.
Ba!Lu' en 1910, il rentra à la Cllilil,id'C
'.Iix élections de 1914 et fuL toujours
réélu depuis.
M. Alexandre \arcnne est inscl',t i>u
t-fMipe eu parti socialiste. Il est m. m-
bre.ckN c«'m mission* du suffrage univer-
sel, du lr.mget, tète. Il fuL nommé prési-
dent de .a commission de législaliun
Ilscc¡J;', Cr septembre 1917,
LA MAISON DE BRETAGNE A ÉTÉ INAUGURÉE HIER AUX ARTS DÉCORATIFS
Le ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts a félicité le peintre
aveugle, Julien Lemordant, pour l'œuvre qu'il a réalisée.
Hier après-midi a eu lieu au Vil-
lage français l'inauguration de « Ty
Breiz », la maison de la Bretagne.
M. de Monzie, ministre de l'Instruc-
tion publique et des Beaux-Arts, est
venu lui-même consacrer l'ouver-
ture officicllQ de cet édifice, preuve
tangible du magnifique réveil d'un
art régional que l'on avait pu croire
engourdi dans ses traditions. Au
seuil de ce pavillon symbolique, le
ministre a pu saluer et féliciter en
termes chaleureux son créateur, ce-
lui qui est Pâme de ce mouvement
de renaissance, le peintre Lemordant.
Si la guerre, en le frappant atroce-
ment, a brutalement arrêté ses pin-
ceaux, elle a ouvert un champ nou-
veau à sa merveilleuse activité de
réalisateur. Cette maison, très bre-
tonne et pourtant bien moderne,
c'est lui qui l'a rêvée et, si .l'archi-
tecte Vaugeois en a conçu les plans,
c'est lui qui est parvenu à en assurer
l'exécution. -.
•Les, ii.oii-ibreux, visiteurs qui se
pressaient hier après-midi au seuil
de Ty' Briez, ,( foule où les coiffes
blanches et les costumes colorés des
Bretonnes et des Bretons mettaient
des notes pittoresques, ont regardé
avec un intérêt surpris les manifes-
tation d'un art régional bien vivant :
meubles, faïences, dentelles, n'appor-
tent plus une.répétition monotone de
motifs anciens, ils marquent une
nette orientation vers une voie nou-
velle, moderne, qui a pourtant son
point de départ dans les traditions
du passé. On a admiré avec une émo-
tion particulière les salles dont les
meubles furent exécutés sur les des-
sins do Lemordant, qui, bien avant
la guerre, cherchait pour l'art de s.i
terre natale cette orientation iu;ive.
Ici, son esprit créateur ,a vraiment*
guidé la main des artisans.
C'est dans l'art particulier de-
provinces que,l'art national frauçai>
trouve ses éléments les plus origi-
naux. Réjouissons-nous donc de ce
que l'on voie à l'Exposition des arts
décoratifs une preuve aussi beln-
la vitalité'intense du génie celtjfni".
dont le sévère idéalisme a donne à
la France tant de chefs-d'œuvn .
Dans cette maison qu'il I1P 1Ji'1J t
voir, mais qu'il aime parce qu'Hi
marque un but atteint et qu'elle <■<'
comme une matérialisation dr. l'ainn
forte de sa race, des amis firlèles. des
artistes viennent à la fin (le 1a. cé-
rémonie féliciter Lemordant, que !'on
devine épuisé de fatigue, mais pro-
fondément heureux.
x, LA MAISON DE BRETAGNE ; 2. UN MOBILIER EXECUTE D'APRES LES DESSINS DE LEMOR-
DANT ; 3. M. DE MONZIE QUITTANT LA MAISON DE BRETAGNE APRES L'INAUGURATION. — En
médaillon : 'LE PEINTRE JEAN-JULIEN LEMORDANT.
L'eau qui tombe goutte à goutte finit
par creuser la pierre ; avec de petits
coups de dents, une souris coupe un
câble; avec de petits coups de hache,
on abat de grands chênes.
FRANKLIN.
16mo Année. - N° 5,344. - - Pierre Lafitte, fondateur.
Ane. Paris, Seine, S.-et-Oise
<£ U et Seine-et-Marne.
PARIS, 20, RUE D'ENGHIEN (Xme) .,
Départements APC.
~~ et Colonies ZD 1
.......... VOIR
EN PAGES 5 ET 6
......... NOS
ILLUSTRATIONS
JEUDI
30
JUILLET 1925
«""*'
Saint Abdon
"■■■■■"""■"■■"■"■MmmimuiHiHiiiMwiiiiu,
Adr. télégr. : Excel.-Paris. — Tél. : Gut. 02-73, 02-75, j 5-00.
LE MARÉCHAL PÉTAIN ARRIVERA AUJOURD'HUI A MARSEILLE
Après avoir conféré longuement avec le général Primo de Rivera, il a gagné
Tanger à bord du croiseur "Strasbourg" et s'est embarqué pour Marseille.
' *'A. RABAT, ^—L'EMBARQUEMENT DU MARECHAL ,,,P-ETAIN,, QUI SE REND A GEUTA
, A BORD DU CROISEUR .« STRASBOURG » •* -
i. Le marécHàl Pétain^et-le/mar^char LyautéJ» desccn,dant-1d'âutot«Q,bile suivies quais /d'embarquement', deux /
maréchaux sur le remorqueur à bord duquel '-il'§' rejoignirent le « Strasbourg » ; 3/ le « Strasbourg » se prépare à partit..
j . (Voir la situation au Marocrpage 3) " ..
LE PRÉSIDENT
DE LA CHAMBRE BELGE
DONNE SA DÉMISSION
BRUXELLES, 29 juillet. — M. Bru-
,net, qui préside la Chambre belge de-
puis le 10 septembre 1919, vient d'a-
dresser' il M. Thibau t, vice-président,
une lettre lui faisant part de sa dé-
cision de quitter le fauteuil présiden-
tiel.
M. Brunet avait, depuis 'quelque
temps, eu le désir d'abandonner cette
charge qui lui a valu la sympathie
et l'estime des trois partis. Il a été
amené à prendre cette décision au
'. M. BRUNET ''
cours d'un débat relatif à une niajo-
ration de l'indemnité parlementaire.
M. Brunet a déclaré au cours' de
séance qu'il considérait cette ma-
joration comme anticonstitutionneHe.
Il-se mettait ainsi en conflit. avec un
certain nombre de ses amis politi-
(Tues et c'est dans ces conditions qu'il
a décidé de renoncer à la présidence.
La dépouille d'Ascari
est arrivée à Turin
TURIN, 29 juillet. — La dépouU'e!
du conducteur automobiliste Ascari
.est arrivée aujourd'hui. Le préfet a
salué la dépouille au nom du gouver-
nement.
En gare de Bardonecchia, une CQU-
ronne offerte par M. Mussolini a été
déposée sur le cercueil.
A 17 h. 20, le, convoi a poursuivi
.sa route sur Milan.
A Zurich 700,000 francs
de bijoux volés en plein jour
ZURICH, 29 juillet. — Aujourd'hui,
1 entre midi et une heure, une bijou-
terie de la Paradeplatz a été cambrio-
lée pendant, que le propriétaire était.
allé déjeuner.
Ln, valeur des bijoux emportés s'ér
lève il 700,000 ft-ancs.
LES PROJETS DU NOUVEAU CONSERVATEUR
DU MUSÉE DU LUXEMBOURG
M. Charles Masson se propose d'organiser une salle réservée
aux œuvres importantes de l'école moderne
Nous-avons annoncé la nomination
de M. Charles Masèoiv comme'conser-
vateur du musée du Luxembourg, où
il était'déjà;conservateur adjoint de-
puis de longues années, et celle de
M: Georges Grappe comme conserva-
teur du musée Rodin. M. Masson a ses
débuts fut un des collaborateurs de
Courajod en compagnie de MM. Guif-
frey et Vitry devenus tous deux
conservateurs au Louvre; le premier,
de la peinture; le second, de la
sculpture moderne. Les titres qui
l'ont désigné au. choix, du ministre
l'exposent en même temps aux cri-
tiques de ceux qui déplorent la pau-
vreté de notre musée des artistes vi-
vants en œuvres d'avant-garde. Ce-
pendant l'acquisition de ,ces -oeuvres
est ,bien loin de dépendre de la seule
volonté du conservateur.
Le musée du Luxembourg, en effet,
nc,dispose d'aucun crédit spéciale -
nient affecté à enrfchir,ses collec-
tions. Il lui faut presqué'h unisque^
ment compter sur les dons des par-
ticuliers et sur les achats de l'Etat
aux Salons annuels et dans quelques
expositions, privées. Que. si d'aven-
ture le conservateur remarque à une
vente ou à une. exposition une œu-
vre donc, l'acquisition lui semble par-
ticulièrement -' -intéressante, il est
obligé d'avbi'r recours au comité des
musées nationaux auprès duquel il
n'a pas. toujours gain de cause.
Il y a quelques années encore les
dons importants n'étaient pas rares.
Rappelons ceux de Charles Hayem,
de la succession Puvis de Chavannes
et de la famille de Toulouse-Lautrec.
Mais en raison du manque de place,
les dons sont peu à peu devenus moins
fréquents. Ils sent allés au Petit-
Palais.
M. Masson, que nous avons vu et
qui nous a reçu avec une charmante
affabilité, ne désespère pas d'orien-
ter de nouveau la générosité des col-
lectionneurs vers le Luxembourg en
attendant que celui-ci ait., comme le
Louvre, un budget particulier pour
ses acquisitions s'il doit jamais en
avoir un. Loin d'être hostile aux im-
pressionnistes et aux artistes d'avant-
garde, comme d'aucuns l'en soupçon-
nent, le nouveau conservateur se dé-
clare prêt à- leur donner la plus large
place possible. C'est ainsi qu'il
compte transférer le legs Caillebotte
dans une salle de dimensions moins
restreintes afin d'y pouvoir loger des
œuvres du plus haut intérêt comme
la Femme couchée, de Renoir, don
d'un groupe d'amateurs et les Fem-
mes dans un pure, de Claude Monet,
achetées par l'Etat à l'artiste, il y a
quatre, ans au moment où il venait
de faire le don magnifique de ses
Nymphéas. M. Masson se propose
également d'organiser de? expositions
temporaires de dessins, d'eaux-fortes
et de lithographies, de manière à
pouvoir montrer au public des collec-
t.iotis que le défaut de place ne.per-
met pas d'exposer en permanence.
Qui sait, par exemple, que le Luxem-
bourg possède tout'le fonds d'.atélier
d'Eugène Boudin, comprenant beau-
coup de dessins rehaussés et d'aqua-
relles ?
En nous quittant, M. Masson nous a
M..CH.. MASSON, M. G. GRAPP^ <,
(Phot. Henri Manuel et Bernes-Marouteau.)
affirmé que le; témjB n'était plus (1\1
la pemiure d'avanL-ga.rdc. ne péné-
trait pas au Luxembourg. Elle y est
au contraire la bienvenue. -Tout ré-
cemment, elle y a fait une entrée
brillante avec un Vian Dongen, un
Marval, deux Flandrins, un Oftiiran,
un Marchand, un de Fauconnier, un
Warooquier, deux Tings, un Matisse,
l'Odalisque, un Sabbagh. Et l'on pense
bien qu'il en viendra d'autres. Tous
les amis de l'art moderne, ou mieux
de l'art sans épithète, s'en félicite-
ront.
UN ENJEU DE TROIS MILLIONS DE DOLLARS
CHICAGO, 29 juillet. — La Chicago
Tribune apprend de New-York qu'on
s'intéresse vivement à Wgl.J Street
à la course que font actuellement
trois navires partis de Singapour
avec une cargaison de caoutchouc
brut valant au moins 3 miJljons de
dollars pour atteindre en temps utile
fe port de New-York.
En effet, vendredi dernier, les ven-
deurs ont arrêté leurs compfes et si
les navires n'arri'vent pas à temps,
les marchands de caoutchouc seront.
ob-iigés d'acheter au marché ouvert
pour faire face aux ordres reçu=.
Mais si les trois navires, Karisas, Si-
beriatt-Prince et kiel/claus arrivent
à temps, ils i-éalîsc,,,,oiit- un profit de
2,860.000 dollars.
UN AMÉRICAIN
M. F. MUNSEY
NOUS PARLE
DE LA FRANCE
" C'est un pays admirable, nous
dit-il, et qui peut avoir
confiance. "
M. Franck Munsey, qui fut direc-
teur du New York Herald, et. est ac-
tuellement directeur du New Yotk.
'M. FRANCK A. MUNSEY
Sun, d'un immense trust et d'une
banque, était -âe -passage, hier, à
Paris.
Nous avons pu le joindre et lui
demander ce qu'il pensait de la
France, qu'il connaît bien et pour
laquelle il a toujours manifesté une
profonde sympathie.
— Ce que je pense de la France,
nous a dit M. Franck Munsey, c'est,
que c'est un admirable pays, Le peu-
ple français possède les deux qualités
qui permettent, en toutes circons-
tances, de regarder l'avenir avec.
confiance : il est travailleur et éco-
nome. Il est, de plus, compréhensif.
Il ne laissera jamais sans appui' un
gouvernement qui travaille pour lui
et dont il comprend les efforts.
» Votre situation économique est
brillante; vos industries .sont actives;
votre production atteins des chiffres
inconnus jusqu'ici'. Votre relèvement,
après la guerre, témoigne d'une vita-
lité merveilleuse. La France n'a donc
aucune raison d'inquiétude. Sa re-
naissance fut rapide; l'avenir, je vous
le répète, nous la montrera dans tout
son développement, dans toute sa
puissance. » >
L'AMÉLIORATION
DES FINANCES
DE LA FRANCE
Les rentes sont en hausse et le gou-
vernement rembourse 600 millions
à la Banque de France.
Le bilan de la Banque cie France
qui sera publié aujourd'hui marquera
■une amélioration très nette dans la
situation des finances du pays.
; - 'Le chiffre des avances de la Banque
.,t l'Etat qui était de 27,100 millions
lasemaine dernière. et de 27,850 mi!-
lions il y a quinze jours, se trouvera
.ra.mcné à 27,250 millions. C'est-à-
idire qu'en quinze jours. le Trésor
aura remboursé à la Banque 600 mil-
lions.
• Ces remboursements sont d'autant
I)ILIS importants à noter qu'il s'agit
'demain d'un bilan de lin d-e mois. Or.
tes fins de mois exigent ordinaire-
,ment' que ..le Trésor recoure aux
'ayances de la Banque de France au
".tieu do pouvoir effectuer des rem-
boursements. C'est ainsi que pour le
bilan correspondant de l'an dernier,
arrêté au 31 juillet 1924, on constate
que le Trésor avait emprunté 300 mil-
lions à la Banque au lieu de lui rem-
bourser. comme cette année, 150 mil-
lions.
Dns ces conditions, le Trésor fait
face à son échéance de fin juillet en
ne prélevant qu'un milliard 250 mil-
lions sur les 6 milliards d'avances
nouvelles que la loi. du 29 juin der-
nier avait mis à sa disposition à la
Banque de France.
Ces excellents résultats n'ont pu
être obtenus que par une recrudes-
cence des souscriptions du publiic
aux bons de la Défense, dont le pla-
cement avait fléchi pendant plusieurs
mois et et'*était .encore assez faible au
début dé juillet. Aujourd'hui, la crise
du bon de la Défense a pris fin, ce
qui est du plus heureux augure pour
le succès de l'emprunt en cours, dont
la souscription est précisément ré-
servée aux porteurs de bons de la
Défense. -
En même temps que les bons de la
Défense sont souscrits avec un em-
pressement nouveau, les rentes sont
recherchées et s'inscrivent en Bourse
à des cours qui dépassent dans plu-
sieurs cas les plus hauts cours enre-
gistrés depuis le début de l'année.
DE GRANDS TRAVAUX POUR LA DÉFENSE
DE PARIS CONTRE LES CRUES SONT
DÉCIDÉS
Le conseil général de la Seine vient
d'adopter un programme de travaux
de défense contre les .crues, compre-
nant notamment : la création de deux
barrages-réservoirs dans le Morvan
e.-I dans la région du Der; J'appro-
fondissement de la Seine' entre
Port-à-l'Anglais et Bougival; )'amé-
nagement de la Marne dans l'étendue
du département, eL des travaux de
protection locale dans diverses com-
munes du département.
La dépense prévue est de 150 mil-
lions. Eile nécessitera la création,
pendant cinq ans, de 17 centimes ad-
ditionnels. supplémentaires, dont !e
voté sera demandé à l'assemblée au
mois de décembre. Les travaux ne
seront pas entrepris avant cette date.
EN DERNIERE HEURE :
Le programme naval devant la
Chambre des communes.
Le conflit minier en Angleterre.
LA GRÈVE DES EMPLOYÉS DE BANQUE
SEMBLE DEVOIR SE GÉNÉRALISER
Au personnel dé la Banque Nationale de Crédit
s'est joint hier celui du Crédit Lyonnais.
L'agitation dans les établissements
[Ir; banque et de crédit menace d'abou-
tir à un conflit général. Hier- après-
midi, en effet, les employés du Crédit
Lyonnais, se joignant tt ceux de la
B. C. N., ont décidé, la grève pour au-
jourd'hui.
Comme les jours précédents, les
grévistes de la B. N. C., dont le nom-
bre était à peu près le même, se sont
rendus hier .matin à la Bourse du tra-
vail, où ils ont tenu leur réunion ha-
bituelle. Les militants ayant fait par-
tie de la délégation qui avait été reçue
la veille par le ministre du Travail
rendirent compte Ït leurs camarades
Au CRÉDIT LYONNAIS
Les grévistes quittent le travail'
des entretiens qu'ils avaient eus avec
M. Durafour. C'est ainsi qu'ils firent
connaître que la direction de la
B. N, C. ne voulait accorder qu'une
augmentation de 45 francs par mois,
déjà consentie, au lieu des 100 francs
demandés; qu'elle se refusait à payer
ies journées de grève, mais qu'elle, ne
prendrait aucune , sanction si le tra-
vail était immédiatement repris.
Ces propositions furent - fort ma!
accueillies et, à l'unanimité, les gré-
vistes.., décidèrent de 'pou f'SU i vrc la
lutte en votant cet ordre ,d'u.,jour : -,
Les grévistes de la B. N. C.; réunis la
29 juillet à 9 heures, à la Bourse du tra-
vail, protestent énergiquement' contre les
menées 'bancaires qui .consistent' à faire
exécuter le travail ;de "la'l'eè.ette: de cette
banque par la Banque.de France;
Prennent. adoucie J'offre., de la. dire-c-
ti.on gé,néralc, transmise ,par ;ie, ministre
du IVav'àir et'qui consiste à reprendre J3
travail ce matin." qu'à celle seule condi-
lion il n'y aurait pas -de sanctions, mais
aussi qu'il n'y aurait aucune amélioration
à leur sort ;
Repoussent énergiquement celte pro-
position,. maintiennent 'leurs revendica-
tions intactes, et attendent avec confiance
l'heure où la direction voudra bien con-
voquer leur délégation, et se séparent
aux cris de « Vive la grève l "
:. A la'; sorti e de. cette réunion, les
grévistEs se .formèrent en groupes et
s'engagèrent j sur' les boulevards en
vue de -uébaueuier :ceux de,, leurs ca-
marades des établissements'financiers
qui étaient au travail. A la hauteur
de la B. N. C. et -du Crédit Lyonnais,
ils se heurtèrent h. 'd'importants bar-
rages d'agents qui les dispersèrent
aussitôt. Les grévistes n'opposèrent
aucune résistance.
Au cours de l'après-midi, les em-
ployés du Crédit Lyonnais se réuni-
rent à leur tour à la Bourse du tra-
vail. Ils chargèrent une délégation
d'aller exposer à la direction de cet
établissement les revendications du
personnel. Ordre était donné en
même temps de cesser, tout travail nu
siège social et dans les annexes tant
que durerait .I'(,nt,revue.» Si. celle-ci
devait aboutir, le service serait re-
pris immédiatement ; dans le cas con-
traire. les employés du Crédit Lyon-
nais devaient se joindre à ceux de la
B. N. C., :
M. ALEXANDRE VARENNE
EST NOMMÉ GOUVERNEUR
DE L'INDOCHINE
La nomination du député du
Puy-de-Dôme paraît ce matin
au " Journal officiel "
Le JOUl'lI.'tl officiel publie ce irvtli
un décret anx termes duquel M.
Aifxandrc Varenne, député du Puy-
de-Dome, vice-président de la (,ltaIll--
bre, est chargt'', il titre do mission'
temporaire, des fonctions de gonver-
.neur général cl(, l'Indochine, en rem-
placement de M. Martial Merii'-:. ad-
mis à faire valoir ses droits à ia re-
t rai le.
; [:\I. Alexandre Varenne est né à CkT-
mqnL-Fcrrand, le 3 octobre 1870.
Docteur en droit, avocat et journa-
liste, il fut élu député de l'arrondir>e~
M. ALEXANDRE VATUÎNNE
' "" .~, ~~ (Phot.- Henri Manuel.)
mrnt- de Riom (Puy-de-Dôme), en iOOô.
Ba!Lu' en 1910, il rentra à la Cllilil,id'C
'.Iix élections de 1914 et fuL toujours
réélu depuis.
M. Alexandre \arcnne est inscl',t i>u
t-fMipe eu parti socialiste. Il est m. m-
bre.ckN c«'m mission* du suffrage univer-
sel, du lr.mget, tète. Il fuL nommé prési-
dent de .a commission de législaliun
Ilscc¡J;', Cr septembre 1917,
LA MAISON DE BRETAGNE A ÉTÉ INAUGURÉE HIER AUX ARTS DÉCORATIFS
Le ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts a félicité le peintre
aveugle, Julien Lemordant, pour l'œuvre qu'il a réalisée.
Hier après-midi a eu lieu au Vil-
lage français l'inauguration de « Ty
Breiz », la maison de la Bretagne.
M. de Monzie, ministre de l'Instruc-
tion publique et des Beaux-Arts, est
venu lui-même consacrer l'ouver-
ture officicllQ de cet édifice, preuve
tangible du magnifique réveil d'un
art régional que l'on avait pu croire
engourdi dans ses traditions. Au
seuil de ce pavillon symbolique, le
ministre a pu saluer et féliciter en
termes chaleureux son créateur, ce-
lui qui est Pâme de ce mouvement
de renaissance, le peintre Lemordant.
Si la guerre, en le frappant atroce-
ment, a brutalement arrêté ses pin-
ceaux, elle a ouvert un champ nou-
veau à sa merveilleuse activité de
réalisateur. Cette maison, très bre-
tonne et pourtant bien moderne,
c'est lui qui l'a rêvée et, si .l'archi-
tecte Vaugeois en a conçu les plans,
c'est lui qui est parvenu à en assurer
l'exécution. -.
•Les, ii.oii-ibreux, visiteurs qui se
pressaient hier après-midi au seuil
de Ty' Briez, ,( foule où les coiffes
blanches et les costumes colorés des
Bretonnes et des Bretons mettaient
des notes pittoresques, ont regardé
avec un intérêt surpris les manifes-
tation d'un art régional bien vivant :
meubles, faïences, dentelles, n'appor-
tent plus une.répétition monotone de
motifs anciens, ils marquent une
nette orientation vers une voie nou-
velle, moderne, qui a pourtant son
point de départ dans les traditions
du passé. On a admiré avec une émo-
tion particulière les salles dont les
meubles furent exécutés sur les des-
sins do Lemordant, qui, bien avant
la guerre, cherchait pour l'art de s.i
terre natale cette orientation iu;ive.
Ici, son esprit créateur ,a vraiment*
guidé la main des artisans.
C'est dans l'art particulier de-
provinces que,l'art national frauçai>
trouve ses éléments les plus origi-
naux. Réjouissons-nous donc de ce
que l'on voie à l'Exposition des arts
décoratifs une preuve aussi beln-
la vitalité'intense du génie celtjfni".
dont le sévère idéalisme a donne à
la France tant de chefs-d'œuvn .
Dans cette maison qu'il I1P 1Ji'1J t
voir, mais qu'il aime parce qu'Hi
marque un but atteint et qu'elle <■<'
comme une matérialisation dr. l'ainn
forte de sa race, des amis firlèles. des
artistes viennent à la fin (le 1a. cé-
rémonie féliciter Lemordant, que !'on
devine épuisé de fatigue, mais pro-
fondément heureux.
x, LA MAISON DE BRETAGNE ; 2. UN MOBILIER EXECUTE D'APRES LES DESSINS DE LEMOR-
DANT ; 3. M. DE MONZIE QUITTANT LA MAISON DE BRETAGNE APRES L'INAUGURATION. — En
médaillon : 'LE PEINTRE JEAN-JULIEN LEMORDANT.
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