Titre : L'Événement : journal quotidien / rédacteur en chef H. de Villemessant ; directeur A. Dumont
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1865-12-07
Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Rédacteur
Contributeur : Dumont, Auguste (1816-1885). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34448379g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 07 décembre 1865 07 décembre 1865
Description : 1865/12/07 (N33). 1865/12/07 (N33).
Droits : conditions spécifiques d'utilisation - BnF-partenariats, Presse Ancienne RetroNews
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4054319j
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, GR FOL-LC2-3064
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 31/10/2021
IXtiK.éro 33
Parla et Départements : 10 c." le numéro}
Je-udi 7 Décembre 1865
s, 9 fr.; — Six mois, 13 fr.; — Un an, 38 fr.— Adresser les mandats à Perdre idem. A. Dumont, 5, rue Coq-Héron.— Oa peut également s'abonner aux bureaux du Figaro, 3, rue Rossinl.
EVENEMENT
JOURNAL QUOTIDIEN
CHRONIQUE DE PARIS
'•nlajmue hue* soir. entre un a«'le «l<‘ P««n*ar«l et
deuxpui «je*. moi 1 -, Hem *-//<• Marédiul. par les frères de
<«uneuurl !
H y a eu tapage. fureur, < vandale: — tint mieux. I II
«• f bon que h - cri île la fantaisie ou b- nmgis**-nient de
la < abat* di'-'bire les oreilles et rie au nez de la Iradi-
»IOU’. Nous bonis< * hier entrés dans 1<* lente : il y a
eu des sacrilège* et de la ca**<-, on a chante -ar les
l-lanehes du saint parvis is ! Jamais la Gomédie-i Tançaise
n avait a*si*té A une pareille <>rgi": j'ai cru que l’or-
- he-ti<- -■ d irisait -ou* me pédé. et l‘-m faisait un
tapage d enfer au paradis : — tant mieux !
oui. tant mieux, car nous sommes las d'Aristide
J aune mieux* olivier, osé! mais «•ilmyer. lou purs! J'ai
a •!•/. de la loge el du cothurne : je n’aime h 1 * lî««niahr
puais pavai ;•<* et je cj ai ns le Grec pari ml ! J'en ai en-
tendu du Romain avant lleui’este Marcrlml.
//<«« u«t < / Zi/diç ?
Il m a semblé voir des domestiques qui. après avoir
bu du falerne au litre, auraient déshabillé le plancher
et I alcôve pour s habiller avec les lapis de pied et les
rideaux de lil ! J ai cru voir les anneaux île la tringle !
Metk-toi les au nez, sauvage !
J- parle la lam ne d'hier <-ir. la langue avinée des
liai* et les dans une paillasse, ils portent des casques, ils ont
leur plumet, mais c'est le casque de Menghi, <-l ce plu-
met, c'est un panache, h* panache énervé de l’ivresse,
qui se md au vent de la folie!
KnlendeZ-les !
< >hé ! vous autre • !
l'oiinit’nus de mais de eocaijne • tt clitaitbr: ' Poli gonelles
(le Kirtiiii ! Grue d* 1 aimer fie.' Abonné de ht reçue des
1>eu ramendes !
Voilà les belles choses qu on criait el qu'on chaulait,
qu'on bégayait, huilait, vomis*ai! à neuf heures soir le ma: -ii I , «'ii:h *■ IS«>> -ar la scie aiu-ii. le de
la Comédie-!-'ram :«';*■ '.
H \ avait ■* trémoussant. levant les jambes, dévoile-
fées. didufie- aslrologm : on était du • V;-dc. au beau mini< u du
rat* hipose*. pr<'-rhail. \h! il en a iàcLm de belles!
Tant mieux !
Plut au ici que toute la pin- »nt été aimai vivement
conduite, et que les deux derniers actes eussent eu la
flânerie iii --!- d" du pr mini< ! Htm l !te Maréchal
était Vllermnn du réalisme.
\h!m>ns <’•!! >ns tous là, m u- qui ne coince* pas
chauves, édentés, vieux avant l'heure, pour protester,
puni'applaudir, quand la vérité moderne, le rire aux
l', des, une goutte de champagne aux yeux, écorche-
rait, avec ses éperons de carnaval, la robe de ce-* da-
me ■_ Clio, Tbalie ou Melpriméne '
\ mainte Péri ne !
l'ourlant les chauves *<* ^erraient. Mais ia pièce
allait son train : vêlait un feu roulant d'autre* e* et
d'extravagances.
Il fallait bien rire! (là-lait plaisir vraiment de voir dé-
filer daim hoir costume baroque, aimable, rattaché
avec des ficelles, boulonné avec des écailles d'huilre,
ou- ces hf’icos de la vie folle, agitant le grelot delà
imitai.-ie. Il sonne le glas de la solennité, ce grelot-là ;
< «h "• ! |e attires! La mythologie est morte, la Gonven.
Imn se deuil, • '<•-l le h thermidor. En avant deux!
Mais voilai qu'un bon jeune homme arrive. Il e ! venu
au bal de l'opéra, comme fou* y somme* ail •* tous,
av< l'espoir d'êfrc infrô/m's! Got lui dit bien qu’iln’y a
plus dial eu turcs romanesques, avec ec < |ef de petite grille,
passion de glande dame!... Mais je me ligure que Paul
ne veut pas abandonner >es illusions, il veut croire à
l’horloge.
Après avoir enh indu frère De*genais, il rode, a*l< nd.
regard**. L'était difficile. ce moment là ! Les ailleurs
s'en - >nf bien tir- s.
Mais mil- femme pa -e! Le b ni peur* lioimm- l’a -
cosse, on eau---, il l'aime! >--ngi • qu'il n'a que vingt
ans et que la pièce n a que (rois actes!
(à-penilant la cohue s<- pr< e, h-smasques accourent,
on entoure sur leur banqueth-le domino el lu lycéen.
Lu monsieur prend la femme à pallie, il la tutoie et il
s'aniii-.'! Il nuire -on <s'en noble, mai on >'<-n soucie bien ! C'est au domino
qu'on i-é-pon I.
— Vous avez sorti monsieur votre fils, madame...
La moutarde du Mardi Gras monte au nez du pochard
élevant, i! se grise avec sa salive, si bien qu'à la lin le
petit s’emporte, la querelle s’anime, on échange «les
carte-; !<•- lendemain on -e battra, et Paul de Bréville
sera blessé,—blessé pour une femme dont il ne ait
rien, si elle est belle ou laide, pauvre ou riche, scelle a
vingt ans ou quarante.
I n joli mot en passant :
Lue femme qui n'a plus l'air d'une novice demandait
au frère du héros, frère besognais, son âge.
— On le donnerait quarante ans, dit-elle.
— Ne me les donne pas, lui répond le Parisien, ne
me les donne pas, garde les.
II est donc blessé, l'innoccnl, et on l’apporte mou-
rant dans la maison la plus proche du coin de bois oii
il s'i st battu. Celte maison, c’est justement celle où v it,
épouse et m re, celle pour laquelle il a joué sa vie.
Epouse el mère ? Elle trahira son époux el sera la
rivale de son enfant: on sert reconnu, on s'abandonne.
Un soir, ils seront surpris, et le mari tuera: mais la
fille, qui connaît la honte «le sa mère, se trouvera là
pour recevoir le coup que méritait celle qui lui a, en
trahis anl son père, volé son amour!
Ce coup «le pistolet a tué la pièce.
Je ne suis partout à lait de l’avis «le la foule. Quel
châtiment de l’adultère! Lassa-dnal 'le cette enfant!
Je m- veux en dire ni bien, ni mal : un autre devait
en i'a.ire l'analyse, el c'est par liard et au dernier mo-
ment que j'en parle ! Oiielques-uns <>nl «lit que c'élaif
un (ifiir, c'était bien plutôt un brasier!
On a applaudi avec enthousiasme, sifflé avec achar-
nement ! Il y avait au poulailler une hostilité opiniâtre !
Dans ce poulailler, j'ai reconnu quelques coqs «lu
quartier malin qui avaient fait eoco-raca à Gaidana.
A l'orchcslre, on «'lait généralement sympathique, on a
vu pourtant un vieux imumieurde--oixante-dix ans tirer
«lésa poche une clef immense el exécuter une sympho-
nie en si déchirante ! A c«‘d<- «le moi, M. de Biéville et
un julie homme s'indignaient.
On déshonore Melpomène'. a crin- un genou qui n «bail
pas celui «1<- Siraudin !
A la fin, quasi le rideau s'est levé et que viol s'< >t
avancé- pour nommer les auteurs, des cris formidables
se sont fait entendre, de tous les coins -«ml partis thés
hurlements: on se serait cru au jugement dernier;
mais, dans la vallée de Josaphal, on appellera, je sup-
pose, les gens par leur nom. A la Comédie-Française,
le parti «le la solennité «-I «le la tradition n'a pas voulu
que l’on «lit tout haut quels étaient les auteurs du sacri-
lège. Ils «-(aient dans leur miroir quand ils sifflaient,
comme {'étais dans le mien «|uan«l j’applaudissais : j'ai
souvent applaudi. Mais quand il n'y a plus eu qu'à s’en
aller, pourquoi nous avoir rebondis ? Gui e>l sellé clip
minutes A allemlre «pie le silem-i* >.? fil ! Enfin, sur le
< ««ns*-i| «le Prov est. qui fuis; 1 h-» si ju« - tandis «pu-nous
communiquions le conseil av<-«- la voix, il a lû«-h«* la
phrase ! « >n n'a pa< enlemlu !
C est use- défaite; mais l.i soirée- est b uni-. <>11 a -lit :
Asdu fini / wiki. ! / /<• /'/*•.' et les mur- n’ont pas croulé!
En sortant, j ai vu «les têtes d'a-ad-miciens froncer
leurs sourcils d - marbre. Voltaire riait. ■ •« «h»! c"! • tète!
tipa clip an , m«* «lit-un, que les fr'-r-s -le <*.>m-oiirl
Irayailh'Hl a c- lle pionce. I.e premier acte. c«*Lii «lu bal
d« l"«>p--ra. a « lé publier- -tan- le journal Paris, «lu comte
«le Villedeuil
j« tirs i ti. lés.
Noire chronique du jour raconte l'ora/i-U'? première du
Théâtre-Français.
Nous empruntons a VKnh acte les vers ores applaudis par
lesquels, dans un prologue, Théophile Gauthier avait essayé de
préparer le public aux hardiesses «lu premier acte d’Henriette
Maréchal: A. D...
Bast! tant pis, mardi gras a ladin- sa volière.
Et l'essaim envahit la maison de Molière.
Cent oiseaux de plumage el de jargon divers;
Moi, je viens, empruntant aux Fâcheux ces deux vers
Dire au public surpris : « Monsieur, ce sont «les masques
» Qui portent des crincrins et des tambours de basques. »
Des masques? Vous voyez un bal au grand complet;
Mais Molière, après tout, aimait fort le ballet.
Les matassions, les turcs elles les égyptiennes
Se trémoussent "aiment dans les pièces anciennes.
L’intermède y paraît vif, diapré, j- veux,
Au plaisir de l'esprit joignant celui des yeux,
Et pour les délicats c’est une fête encore
D’y voir en même temps Tbalie et Tirpsicbore :
Ces Muses toutes deux égales en douceurs,
Se tenant par les mains comme il sied a des sœurs.
Quand s'interrompt d’Argan la toua sempiternelle,
On s'amuse aux archers rossant Polichinelle,
El les gantons tailleurs s’acceptent sans dédain
En cadence apportant l'habit neuf de Jourdain.
Le bon goût ne va pas prendre non plus la mouche
Pour quelques entrechats battus par Scaramouche.
seulement, direz-vous, ces fantoches connus
Sont traditionnels, et, pattant, bien venus.
Leur visage est coulé dans le pur moule antique,
Et LAtellane jase à travers leur portique :
Même pour des bouffon» l'avantage est certain
Do compter des aïeux au nom grec uu malin.
Nous autres, par malheur, nous sommes de-- modernes,
Et chacun nous a vus sous h- gris des lanternes
Au coin du boulevard en quête <1 l!voh« ;
Criant a pleins poumons : « flop, c te lite, ohm' »
Pierrettes et pierrots, débardeurs, débardeuses
\ux gestes provoquant, aux poses hasardeuses.
Dans l'espoir d'un soigner «pie le hasard aira,
Entrer comme une trombe au bal de l'Opéra.
Pardon, si nous voilà pians celte noble enceins-
Grisés de paradoxe. intoxiqués d'absinthe.
Prés des masques sacrés, nous, pantins convulsif -
Aux grand' ennuis, il faut les plaisir- excessifs,
Et notre hilarité furieuse et fauta- |ue
En bottes de gendarme, un plumeau sur lccas«prc.
Itonnant à la Folio un tanisa pour grelot,
Aux rondes «lu Sabbat oppose son galop.
Mais, hélas ! nous aussi, nous devenons classique .
Nous, les dernier* picards et les derniers cacique-.
Terreur des dominos, repliant le malin.
Chauves-souris d'amour, les ailes de salin.
Bientôt il nous faudra pendre au cou dans l'armoire
Ce# costumes brillants de velours et de moire.
Le carnaval leva prem. cour «h'-guisement e
L’habit qui sert an bal comme a l'enterrement.
Il vient a l’Opéra, grave, en cravate blanche,
Gants blancs, souliers vernis, et du balcon se penche,
llamlct du trois pour cent, ayant mis un faux nez,
Il débite son speech aux lilas avinés.
L’outrance, l'ironie cl l'acre paroxysme,
L'illusion broyait les débris de son prime,
Tous les moxas brûlants qu'applique a son ennui
La génération qui se domino « Aujourd'hui, »
Mêlent leur note aigue a l’étrange harangue
Dont la vieille Thalie entendrait peu la langue.
Dialecte bizarre, argot spirituel,
Ou de toutes ses dents lit le rire actuel.
Si le théâtre est fait comme L- vie humaine
Il se peut qu’un vrai bal y cause et s’y promené.
Or, donc, cxcuscz-nous d’clerc «le notre temps
Nous autres qui serons des types dan> cent an-
Pendant que la pende a la forte se joue
Le «haine sérieux se prépare et se nom-,
I t «piaml on aura vu l'album de Gavarnt
L'action surgira terrible...
t> vivm^il, Ventru «lient.
As-tu Imi*
m «,«i ni r.
PARIS AU JOUR LE JOUR
M. Cuv illi<-r-Fl- uij «i«inn«\ au Journal d«x Ifrbals.
une lîi-vue* lilli'-raire ih»nl le pi entier article* a p« tir litre
le Monde, le Théùfre cl le Huiiwin. A briquas «le la huiler
Bmoiton e! «les iiio-ui'*- vraies qui y sont peinées. il fait
des ob^ervalidns qui ne sont, lu-la*! «pie trop listes.
« licou souffle pioncé, dit-il, cite bridge folle «pu entraîne tant
de jeunes tètes, et même de si respectables, «Lus cette carrier»-
sans limite do l'cxtnvagance continue ? On a |«eme a le dite
ce souffle nous vient des plus I bisées régions «le la société franc-
«.ai-e, cl il ne gagne les hauteur.-* que par un étrange accord en-
tre l'initiative impudente et b trop f.n ile imitation.
Eli ngc f.i«;on d’entendre l'. fils ! Celle spis est dan* la by,
!<•- mœurs la repoussent autant que possible, encore qu’elle soit
le principe de la plus salut ire émulation : les mœurs en t h«-i-
chenet uni- autre, la pin- «h- toutes, celle qui .''établit de haut
en bas, entre des prétentions, des travers el «les ridicules spis
travaillent de concert a se ressembler.
C'e.-t la ce «pie la communie «le M. Sardou a voulu atlehidie, cl
quasi on songe au milieu social dan* iitqiicl de t«-l- rappr.* le--
mets sont jwissibles, quand on essaye de l'ati.ilyser et de le
élixir, si superficiel qu'il |Miai*sc, on est affligé «lu spi t.u le
qu’on a sous les yeux.
«*• Aiij«iiir«riiui cuhiiuewenL «laits |«- i<-iiilh-l (’mistilutioiinel, le* \n'unaur malades de lu peste, par
Atné«l«'-e A«’har«l. et, pians la Liberte, î//r« «•//*■ «i-
Motill>e!uier. par Théodore Miir« I.
Lu «les < , «i)’t«'qiulblanls «h* Vhuh-pcnihfiw bt'bp'
écris A ce journal :
«Jn me donne comme |«o»ilif «pu- M. Cousin aurait été faire
une visite a M. Troplong pour lui offrir la candidature a la fuir-
ci--ion dam. M. Dut in u rArailémic franc. ive. D’apures l.i m«'i««n
version, M. Cousin se serait avorté fort pour lui et puni épia-
tore académiciens clona les nuas euneul
MM. Lebrun, de Ségur. «lé Pongerville, l’alun, Sainte Heu*«‘,
M« réifiée, Ni.'dnl, de Sacy, Emile Au lier, J.Sande «u, «> I cuiller,
Vicnncl, l loutres, i'utisard. Ou ajoute rumine a «e- nom.'ceu,,
moins lacilenic-nl admissibles, de MM. I hivers, Guizot et V dl«--
nain, a la seule condition «pie M. Iioplong voulût bien faire
cm- démarche personnelle «pu témoignât de son désir d'entrer
a 1"Academie : mai-, inànio avec cette restriction, je révoque en
cloute la participation de ces trois académiciens dans l'offre
dont il s'agit.
Jo me crois d'autant plus fondé dans mes réserves, en ce qui
concerne spécialement M. Guizot, qu'il a encouragé dernière-
ment encore M. AmédéeThierry a est- présenter pour le fauteuil
de M. Dupin, et. il y a quelques joui encore, du moins, cel
écrivain était décidé à se mettre sur les rangs.
Ou annonce la ndrl «le M. Deraui-onpret, an<*i--n
principal «In collège Rollin et Iraiiuetenr «les «••uvro*
complètes de M'aller S«'oH.
, # Voici coniiiienl, a Lune des conférence «pi'il a
nn« ; <** à X renne. Alexamlro Dumas <*m| entré i-n ma-
tière :
Etant jeune, j’ai eu un duel. Mon pouls, a l'ordinaire, buta
soixante-six pulsations, l’n médecin spis m'accompagnait sur !<•
terrain me poil le poignet el remarqua que je n'avais que
soixante-sept pulsations, une, une seule de plus que dans l'état
normal. Avant de inc présenter devant cuis, j'ai tendu mon
pouls a un médecin. Il a compté soixante-dix-sept pu| item .
Le public me fait plus peur qui- la mort.
13
UN FILS DE FORÇAT
vi-
l ne femme empoisonnée.
( Suite. )
— \ ««vous «lune..., -ht Rfiymontl.
Il* approchaient «h-1 hôtel «le iiia«lahte Désorim-aux.
— Il y a «le l'inconnu un peu élans tout, poursuivit
h- « raire, et il <-sl rare que l'on ait, élans ce momle-ci,
affaire à «les y images sans masque.
— Que voulez-vous dire? (il Raym«m«l.
— Rien autre chose que ce que je «lis... Rappelez-vou*
- '-«a... monsieur, et faites-en votre profil... vous rencon-
triez sur votre chemin bien dtsgcir qui voit- diront
appeler Léon, Ga-'lau ou Ge<-i‘ge*.
— F h bien
— Eh bien, pretv-z gar*l<- que < e.* gentil « lie - a- lient
eux aussi, un mystère dans leur passe, el qu'au liait «le
Georges, par exemple, i- ne < appellent...
— Achevez...
— Raymond peut-«-Ire.
Il* étaient entré*.
Sur le dernier mol qu'il venait de prononcer. Beaure-
var dit. et il ouvrit la porte «le sa chambre, laissant son
compagnon ému, troublé, courbant le front sont* le
poil< d'une honte subite.
Il était évident que Beauregard avait devinés- secret
qu'il avait jusque là caché avec tant de soin.
\ H
Le x icoisilc de tirandlle»
nippe jour, wrs deux heures de Lapiv-s-midi.
Beauregard s t > leva, après avoir pris quelques heures de
repus, et s'habilla avez: plus d'atlention qu il u «.n d -n-
fait d'habitude à sa toilette.
Puis, après avoir jeté un dernier coup d’œil à sa
glace, il lit demander une voiture et sortit.
11 avait donné au cocher l'adresse du vicomte de
Grandlieu.
Le vii «mite occupait, rue du Heider, un charmant ap-
partement de galion.
Une antichambre, un talon, me chambre à coucher,
une -aile à manger, et un cabinet de toilette.
Tout cela, meublé avec un goût exquis, l'œil s’y pro-
menait ébloui sur ce* merveilles «le l'art, que la mode
invente exprès pour les riches prodigues...
Le vicomte avait beaucoup fr«'quent(* h? monde galanterie. — 11 était fort connu d<> toutes les pr'-!re>ses
«lu plaisir, et avait sacrifié des sommes considérables
sur leur autel.
Depuis quelque temps seulement, il semblait s'être
giclai ' de la circulation et vivait un peu isolé.
Le vicomte était vivement «’spi is «le Jeanne, le .sen-
timent qu'il «'-prouvaitponr la jeune femme avait a« plis,
p«-u à peu, l< * proportions «l'un Vf'iilabk- amour!
«!e!a devenait sérieux.
Il avait insensiblement rompu avec *<•' ami* e[ ne M-
vain guère plu*, depuis* quelque* moi*, qu'avec Lunique
pensée de triompher des ol)*facles qui s’opposaient a
son bonheur.
Quand Beauregaril arriva rue «In H«dder. le vicomte
était chez lui.
Le nom «lu visiteur, que lui apporta son domestique,
no lui rappela aucunepersoiH'e «le connaissance, et en-
tore moins la scène du caboulot d«‘S Halles: mai*, a
tout hasard, il ordonna de faire entrer, et Beauroganl
parut bienti’fit après dan* le salon.
Beauregar«l p<«s- .-ktil le «Ion précieux «le *e imulifler
à son gré, et quand il >e pré*enta devant le vicomte, ce
dernier ne remarqua dan* ce visiteur de ha baril rien
qui put éveiller et justifier se* soupçons.
Beaun-gard salua en souriant, pendant que le v incombe
cher-diait vainement à e rappeler ses Irai!*, qui pour-
tant ne lui semblaient pas inconnu -.
— Vou* ne rae remettez pas? dit le corsaire av *•<: bon-
homie.
— J'avoue que j’hésite à vous re«.onnaitre, répondit
le ri este, et cependant..
— ?v; nous sommes vu*, à la vérité, quelques e-
mondes à peine, continua Beauregard, el élans «les cir-
constances...
— V niiez -vous prendre la peine «le me les rap-
peler?
— Il y a bleu jours de cela.
— En quel en«lroil ?
— Oh! un endroit fort mal famé, où vous el moi,
monsieur de Grandlieu, nous nous étions momentané-
ment égaré*.
— Attendez «loue! fit Anatole, en se frappant le
front.
— C’était aux Halle.*.
— Je me souviens.
— Et M. Gaétan de Surville eut l'obligeance, celle
nuit-là, «le nous présenter l'un à l'autre.
Anatole tendit la main à son interlocuteur.
— Ah ! je vous «lemando pardon «l«* mon aération,
«lit-il avec un élan spontané* : car. enviai, je vous* «lois la
v ie.
— A peu près.
— Et * il est en mon pt«uv-»ir «le re'-onnaiin» ramai*
un pareil service, vous pouvez être a uré faxas- e...
Le jeune vicomte croyait en ce moment a un»; vi ile
intéi‘e**ée de la part de l'homme qu'il avait bavant lui,
et il était di*posé à ne pas lui marchander sa fredon-
nai**an«e.
Mais Beauregard l’interrompit par uu geste «le refit.*.
— Mille remerciements, répondit-il avec une aisance
du meilleur goût, ce n’est pas là le bnf de ma visite.
— Je n’en suis pas moins à voire «li position, insista
Anatole.
— Je 1<- crois, et je vous en sais gré: mai* le motif
qui m’amène e*t tout autre et an lieu de venir récla-
mer vos service*, je viens au contraire vous* offrir les
miens.
— Vou*.'
— Moi-même, monsieur deAnatole eut un regard étonné.
— Et de quels services s’agit-il donc «lit-ilau bout «ie
quelques secondes.
Beauregard remua la tête avec un lin sourire.
— Avant d'aller plu* avant élans cette explication,
répondit-il. j'ai besoin de v«-u faire qu'an moment oh
vous été* entré dans le célébré tapi*-frane. j’occupais
avec M. Gaëtan de Surville, el depuis une demi-heure
environ, le cabinet contigu à celui élans lequel y O us
vous trouviez.
— Gela est fort heureux pour moi, objecta Anatole,
puisque cette circonstance vous a permis «le me venir
en aide.
— En effet... seulement je «lois ajourer eue la méso
circonstance nous a fait en même bancs les confidents
«le votre secret.
— Gomment cela?
—Dam! la cloison est fort légère: v«> paroles venaient
jusxju’à nous sans obstacle, et nous avons pu entendre
tonie votre conv«-r*ation avec l«; mil' ; jable auquel vous*
aviez affaire.
Une ombre pa sa sur le front «lu jeune homme, et
une certaine confusion voila son regard.
— Mors, «lit-il, vous ;av#-z pourquoi je m’étais rendu
chez Paul Niqiu t.
— I J je ni'f-n licite, moR*iem‘, puisque « « la m«- m» f
.i même aujotird hui «le vous rendre *erw« e.
— Expliqucz-V«>us...
Beaurciranl parut se recueillir un moment, ptu il
reprit ;
— Si ,i ai bien cornpri*, dit-il, < «• que v«,us demandait;
au misérable auquel vous vous adressiez.' il s'agi ait d»
rechercher un homme, exerçant la prof* ion d#«méde-
cin, qui s’appelait naguère Raymond, et qui se cache
aujourd'hui a Paris, vous un nom supposé... .\"e*t -« n
pas cela ♦
— En effet.
— Gel homme, vou t’avez connu il v a deux an-.
— Qui vous l’a dit?
— Il habitait alors; b- village de Bondy et a dû même-
y épouser la ni-ce d’un usurier que l’on appelai» clan*
le pays le père Robin.
— Mai* vous le connais cz donc? Ait Anatole avec
vivra* lie.
— J’ai tu qu« lquei»relalionsavec lui, répondit Beau-
regard.
— Et vous savez peut-être ce qu’il e*f «leventif
'Dulem«;nt ce qu il e-f devenu, monsieur «le
G^imdlieu, mais le n«?in qu'il porte et ia maison isba-
bite.
Anatole s était le ê.
Parla et Départements : 10 c." le numéro}
Je-udi 7 Décembre 1865
s, 9 fr.; — Six mois, 13 fr.; — Un an, 38 fr.— Adresser les mandats à Perdre idem. A. Dumont, 5, rue Coq-Héron.— Oa peut également s'abonner aux bureaux du Figaro, 3, rue Rossinl.
EVENEMENT
JOURNAL QUOTIDIEN
CHRONIQUE DE PARIS
'•nlajmue hue* soir. entre un a«'le «l<‘ P««n*ar«l et
deux
<«uneuurl !
H y a eu tapage. fureur, < vandale: — tint mieux. I II
«• f bon que h - cri île la fantaisie ou b- nmgis**-nient de
la < abat* di'-'bire les oreilles et rie au nez de la Iradi-
»IOU’. Nous bonis< * hier entrés dans 1<* lente : il y a
eu des sacrilège* et de la ca**<-, on a chante -ar les
l-lanehes du saint parvis is ! Jamais la Gomédie-i Tançaise
n avait a*si*té A une pareille <>rgi": j'ai cru que l’or-
- he-ti<- -■ d irisait -ou* me pédé. et l‘-m faisait un
tapage d enfer au paradis : — tant mieux !
oui. tant mieux, car nous sommes las d'Aristide
J aune mieux* olivier, osé! mais «•ilmyer. lou purs! J'ai
a •!•/. de la loge el du cothurne : je n’aime h 1 * lî««niahr
puais pavai ;•<* et je cj ai ns le Grec pari ml ! J'en ai en-
tendu du Romain avant lleui’este Marcrlml.
//<«« u«t < / Zi/diç ?
Il m a semblé voir des domestiques qui. après avoir
bu du falerne au litre, auraient déshabillé le plancher
et I alcôve pour s habiller avec les lapis de pied et les
rideaux de lil ! J ai cru voir les anneaux île la tringle !
Metk-toi les au nez, sauvage !
J- parle la lam ne d'hier <-ir. la langue avinée des
liai* et
leur plumet, mais c'est le casque de Menghi, <-l ce plu-
met, c'est un panache, h* panache énervé de l’ivresse,
qui se md au vent de la folie!
KnlendeZ-les !
< >hé ! vous autre • !
l'oiinit’nus de mais de eocaijne • tt clitaitbr: ' Poli gonelles
(le Kirtiiii ! Grue d* 1 aimer fie.' Abonné de ht reçue des
1>eu ramendes !
Voilà les belles choses qu on criait el qu'on chaulait,
qu'on bégayait, huilait, vomis*ai! à neuf heures
la Comédie-!-'ram :«';*■ '.
H \ avait ■* trémoussant. levant les jambes, dévoile-
fées. didu
rat* hi
Tant mieux !
Plut au ici que toute la pin- »nt été aimai vivement
conduite, et que les deux derniers actes eussent eu la
flânerie iii --!- d" du pr mini< ! Htm l !te Maréchal
était Vllermnn du réalisme.
\h!m>ns <’•!! >ns tous là, m u- qui ne coince* pas
chauves, édentés, vieux avant l'heure, pour protester,
puni'applaudir, quand la vérité moderne, le rire aux
l', des, une goutte de champagne aux yeux, écorche-
rait, avec ses éperons de carnaval, la robe de ce-* da-
me ■_ Clio, Tbalie ou Melpriméne '
\ mainte Péri ne !
l'ourlant les chauves *<* ^erraient. Mais ia pièce
allait son train : vêlait un feu roulant d'autre* e* et
d'extravagances.
Il fallait bien rire! (là-lait plaisir vraiment de voir dé-
filer daim hoir costume baroque, aimable, rattaché
avec des ficelles, boulonné avec des écailles d'huilre,
ou- ces hf’icos de la vie folle, agitant le grelot delà
imitai.-ie. Il sonne le glas de la solennité, ce grelot-là ;
< «h "• ! |e attires! La mythologie est morte, la Gonven.
Imn se deuil, • '<•-l le h thermidor. En avant deux!
Mais voilai qu'un bon jeune homme arrive. Il e ! venu
au bal de l'opéra, comme fou* y somme* ail •* tous,
av< l'espoir d'êfrc infrô/m's! Got lui dit bien qu’iln’y a
plus dial eu turcs romanesques, avec ec < |ef de petite grille,
passion de glande dame!... Mais je me ligure que Paul
ne veut pas abandonner >es illusions, il veut croire à
l’horloge.
Après avoir enh indu frère De*genais, il rode, a*l< nd.
regard**. L'était difficile. ce moment là ! Les ailleurs
s'en - >nf bien tir- s.
Mais mil- femme pa -e! Le b ni peur* lioimm- l’a -
cosse, on eau---, il l'aime! >--ngi • qu'il n'a que vingt
ans et que la pièce n a que (rois actes!
(à-penilant la cohue s<- pr< e, h-smasques accourent,
on entoure sur leur banqueth-le domino el lu lycéen.
Lu monsieur prend la femme à pallie, il la tutoie et il
s'aniii-.'! Il nuire -on <
qu'on i-é-pon I.
— Vous avez sorti monsieur votre fils, madame...
La moutarde du Mardi Gras monte au nez du pochard
élevant, i! se grise avec sa salive, si bien qu'à la lin le
petit s’emporte, la querelle s’anime, on échange «les
carte-; !<•- lendemain on -e battra, et Paul de Bréville
sera blessé,—blessé pour une femme dont il ne ait
rien, si elle est belle ou laide, pauvre ou riche, scelle a
vingt ans ou quarante.
I n joli mot en passant :
Lue femme qui n'a plus l'air d'une novice demandait
au frère du héros, frère besognais, son âge.
— On le donnerait quarante ans, dit-elle.
— Ne me les donne pas, lui répond le Parisien, ne
me les donne pas, garde les.
II est donc blessé, l'innoccnl, et on l’apporte mou-
rant dans la maison la plus proche du coin de bois oii
il s'i st battu. Celte maison, c’est justement celle où v it,
épouse et m re, celle pour laquelle il a joué sa vie.
Epouse el mère ? Elle trahira son époux el sera la
rivale de son enfant: on sert reconnu, on s'abandonne.
Un soir, ils seront surpris, et le mari tuera: mais la
fille, qui connaît la honte «le sa mère, se trouvera là
pour recevoir le coup que méritait celle qui lui a, en
trahis anl son père, volé son amour!
Ce coup «le pistolet a tué la pièce.
Je ne suis partout à lait de l’avis «le la foule. Quel
châtiment de l’adultère! Lassa-dnal 'le cette enfant!
Je m- veux en dire ni bien, ni mal : un autre devait
en i'a.ire l'analyse, el c'est par liard et au dernier mo-
ment que j'en parle ! Oiielques-uns <>nl «lit que c'élaif
un (ifiir, c'était bien plutôt un brasier!
On a applaudi avec enthousiasme, sifflé avec achar-
nement ! Il y avait au poulailler une hostilité opiniâtre !
Dans ce poulailler, j'ai reconnu quelques coqs «lu
quartier malin qui avaient fait eoco-raca à Gaidana.
A l'orchcslre, on «'lait généralement sympathique, on a
vu pourtant un vieux imumieurde--oixante-dix ans tirer
«lésa poche une clef immense el exécuter une sympho-
nie en si déchirante ! A c«‘d<- «le moi, M. de Biéville et
un julie homme s'indignaient.
On déshonore Melpomène'. a crin- un genou qui n «bail
pas celui «1<- Siraudin !
A la fin, quasi le rideau s'est levé et que viol s'< >t
avancé- pour nommer les auteurs, des cris formidables
se sont fait entendre, de tous les coins -«ml partis thés
hurlements: on se serait cru au jugement dernier;
mais, dans la vallée de Josaphal, on appellera, je sup-
pose, les gens par leur nom. A la Comédie-Française,
le parti «le la solennité «-I «le la tradition n'a pas voulu
que l’on «lit tout haut quels étaient les auteurs du sacri-
lège. Ils «-(aient dans leur miroir quand ils sifflaient,
comme {'étais dans le mien «|uan«l j’applaudissais : j'ai
souvent applaudi. Mais quand il n'y a plus eu qu'à s’en
aller, pourquoi nous avoir rebondis ? Gui e>l sellé clip
minutes A allemlre «pie le silem-i* >.? fil ! Enfin, sur le
< ««ns*-i| «le Prov est. qui fuis; 1 h-» si ju« - tandis «pu-nous
communiquions le conseil av<-«- la voix, il a lû«-h«* la
phrase ! « >n n'a pa< enlemlu !
C est use- défaite; mais l.i soirée- est b uni-. <>11 a -lit :
Asdu fini / wiki. ! / /<• /'/*•.' et les mur- n’ont pas croulé!
En sortant, j ai vu «les têtes d'a-ad-miciens froncer
leurs sourcils d - marbre. Voltaire riait. ■ •« «h»! c"! • tète!
tipa clip an , m«* «lit-un, que les fr'-r-s -le <*.>m-oiirl
Irayailh'Hl a c- lle pionce. I.e premier acte. c«*Lii «lu bal
d« l"«>p--ra. a « lé publier- -tan- le journal Paris, «lu comte
«le Villedeuil
j« tirs i ti. lés.
Noire chronique du jour raconte l'ora/i-U'? première du
Théâtre-Français.
Nous empruntons a VKnh acte les vers ores applaudis par
lesquels, dans un prologue, Théophile Gauthier avait essayé de
préparer le public aux hardiesses «lu premier acte d’Henriette
Maréchal: A. D...
Bast! tant pis, mardi gras a ladin- sa volière.
Et l'essaim envahit la maison de Molière.
Cent oiseaux de plumage el de jargon divers;
Moi, je viens, empruntant aux Fâcheux ces deux vers
Dire au public surpris : « Monsieur, ce sont «les masques
» Qui portent des crincrins et des tambours de basques. »
Des masques? Vous voyez un bal au grand complet;
Mais Molière, après tout, aimait fort le ballet.
Les matassions, les turcs elles les égyptiennes
Se trémoussent "aiment dans les pièces anciennes.
L’intermède y paraît vif, diapré, j- veux,
Au plaisir de l'esprit joignant celui des yeux,
Et pour les délicats c’est une fête encore
D’y voir en même temps Tbalie et Tirpsicbore :
Ces Muses toutes deux égales en douceurs,
Se tenant par les mains comme il sied a des sœurs.
Quand s'interrompt d’Argan la toua sempiternelle,
On s'amuse aux archers rossant Polichinelle,
El les gantons tailleurs s’acceptent sans dédain
En cadence apportant l'habit neuf de Jourdain.
Le bon goût ne va pas prendre non plus la mouche
Pour quelques entrechats battus par Scaramouche.
seulement, direz-vous, ces fantoches connus
Sont traditionnels, et, pattant, bien venus.
Leur visage est coulé dans le pur moule antique,
Et LAtellane jase à travers leur portique :
Même pour des bouffon» l'avantage est certain
Do compter des aïeux au nom grec uu malin.
Nous autres, par malheur, nous sommes de-- modernes,
Et chacun nous a vus sous h- gris des lanternes
Au coin du boulevard en quête <1 l!voh« ;
Criant a pleins poumons : « flop, c te lite, ohm' »
Pierrettes et pierrots, débardeurs, débardeuses
\ux gestes provoquant, aux poses hasardeuses.
Dans l'espoir d'un soigner «pie le hasard aira,
Entrer comme une trombe au bal de l'Opéra.
Pardon, si nous voilà pians celte noble enceins-
Grisés de paradoxe. intoxiqués d'absinthe.
Prés des masques sacrés, nous, pantins convulsif -
Aux grand' ennuis, il faut les plaisir- excessifs,
Et notre hilarité furieuse et fauta- |ue
En bottes de gendarme, un plumeau sur lccas«prc.
Itonnant à la Folio un tanisa pour grelot,
Aux rondes «lu Sabbat oppose son galop.
Mais, hélas ! nous aussi, nous devenons classique .
Nous, les dernier* picards et les derniers cacique-.
Terreur des dominos, repliant le malin.
Chauves-souris d'amour, les ailes de salin.
Bientôt il nous faudra pendre au cou dans l'armoire
Ce# costumes brillants de velours et de moire.
Le carnaval leva prem. cour «h'-guisement e
L’habit qui sert an bal comme a l'enterrement.
Il vient a l’Opéra, grave, en cravate blanche,
Gants blancs, souliers vernis, et du balcon se penche,
llamlct du trois pour cent, ayant mis un faux nez,
Il débite son speech aux lilas avinés.
L’outrance, l'ironie cl l'acre paroxysme,
L'illusion broyait les débris de son prime,
Tous les moxas brûlants qu'applique a son ennui
La génération qui se domino « Aujourd'hui, »
Mêlent leur note aigue a l’étrange harangue
Dont la vieille Thalie entendrait peu la langue.
Dialecte bizarre, argot spirituel,
Ou de toutes ses dents lit le rire actuel.
Si le théâtre est fait comme L- vie humaine
Il se peut qu’un vrai bal y cause et s’y promené.
Or, donc, cxcuscz-nous d’clerc «le notre temps
Nous autres qui serons des types dan> cent an-
Pendant que la pende a la forte se joue
Le «haine sérieux se prépare et se nom-,
I t «piaml on aura vu l'album de Gavarnt
L'action surgira terrible...
t> vivm^il, Ventru «lient.
As-tu Imi*
m «,«i ni r.
PARIS AU JOUR LE JOUR
M. Cuv illi<-r-Fl- uij «i«inn«\ au Journal d«x Ifrbals.
une lîi-vue* lilli'-raire ih»nl le pi entier article* a p« tir litre
le Monde, le Théùfre cl le Huiiwin. A briquas «le la huiler
Bmoiton e! «les iiio-ui'*- vraies qui y sont peinées. il fait
des ob^ervalidns qui ne sont, lu-la*! «pie trop listes.
« licou souffle pioncé, dit-il, cite bridge folle «pu entraîne tant
de jeunes tètes, et même de si respectables, «Lus cette carrier»-
sans limite do l'cxtnvagance continue ? On a |«eme a le dite
ce souffle nous vient des plus I bisées régions «le la société franc-
«.ai-e, cl il ne gagne les hauteur.-* que par un étrange accord en-
tre l'initiative impudente et b trop f.n ile imitation.
Eli ngc f.i«;on d’entendre l'. fils ! Celle spis est dan* la by,
!<•- mœurs la repoussent autant que possible, encore qu’elle soit
le principe de la plus salut ire émulation : les mœurs en t h«-i-
chenet uni- autre, la pin- «h- toutes, celle qui .''établit de haut
en bas, entre des prétentions, des travers el «les ridicules spis
travaillent de concert a se ressembler.
C'e.-t la ce «pie la communie «le M. Sardou a voulu atlehidie, cl
quasi on songe au milieu social dan* iitqiicl de t«-l- rappr.* le--
mets sont jwissibles, quand on essaye de l'ati.ilyser et de le
élixir, si superficiel qu'il |Miai*sc, on est affligé «lu spi t.u le
qu’on a sous les yeux.
«*• Aiij«iiir«riiui cuhiiuewenL «laits |«- i<-iiilh-l
Atné«l«'-e A«’har«l. et, pians la Liberte, î//r« «•//*■ «i-
Motill>e!uier. par Théodore Miir« I.
Lu «les < , «i)’t«'qiulblanls «h* Vhuh-pcnihfiw bt'bp'
écris A ce journal :
«Jn me donne comme |«o»ilif «pu- M. Cousin aurait été faire
une visite a M. Troplong pour lui offrir la candidature a la fuir-
ci--ion dam. M. Dut in u rArailémic franc. ive. D’apures l.i m«'i««n
version, M. Cousin se serait avorté fort pour lui et puni épia-
tore académiciens clona les nuas euneul
MM. Lebrun, de Ségur. «lé Pongerville, l’alun, Sainte Heu*«‘,
M« réifiée, Ni.'dnl, de Sacy, Emile Au lier, J.Sande «u, «> I cuiller,
Vicnncl, l loutres, i'utisard. Ou ajoute rumine a «e- nom.'ceu,,
moins lacilenic-nl admissibles, de MM. I hivers, Guizot et V dl«--
nain, a la seule condition «pie M. Iioplong voulût bien faire
cm- démarche personnelle «pu témoignât de son désir d'entrer
a 1"Academie : mai-, inànio avec cette restriction, je révoque en
cloute la participation de ces trois académiciens dans l'offre
dont il s'agit.
Jo me crois d'autant plus fondé dans mes réserves, en ce qui
concerne spécialement M. Guizot, qu'il a encouragé dernière-
ment encore M. AmédéeThierry a est- présenter pour le fauteuil
de M. Dupin, et. il y a quelques joui encore, du moins, cel
écrivain était décidé à se mettre sur les rangs.
Ou annonce la ndrl «le M. Deraui-onpret, an<*i--n
principal «In collège Rollin et Iraiiuetenr «les «••uvro*
complètes de M'aller S«'oH.
, # Voici coniiiienl, a Lune des conférence «pi'il a
tière :
Etant jeune, j’ai eu un duel. Mon pouls, a l'ordinaire, buta
soixante-six pulsations, l’n médecin spis m'accompagnait sur !<•
terrain me poil le poignet el remarqua que je n'avais que
soixante-sept pulsations, une, une seule de plus que dans l'état
normal. Avant de inc présenter devant cuis, j'ai tendu mon
pouls a un médecin. Il a compté soixante-dix-sept pu| item .
Le public me fait plus peur qui- la mort.
13
UN FILS DE FORÇAT
vi-
l ne femme empoisonnée.
( Suite. )
— \ ««vous «lune..., -ht Rfiymontl.
Il* approchaient «h-1 hôtel «le iiia«lahte Désorim-aux.
— Il y a «le l'inconnu un peu élans tout, poursuivit
h- « raire, et il <-sl rare que l'on ait, élans ce momle-ci,
affaire à «les y images sans masque.
— Que voulez-vous dire? (il Raym«m«l.
— Rien autre chose que ce que je «lis... Rappelez-vou*
- '-«a... monsieur, et faites-en votre profil... vous rencon-
triez sur votre chemin bien dtsgcir qui voit- diront
appeler Léon, Ga-'lau ou Ge<-i‘ge*.
— F h bien
— Eh bien, pretv-z gar*l<- que < e.* gentil « lie - a- lient
eux aussi, un mystère dans leur passe, el qu'au liait «le
Georges, par exemple, i- ne < appellent...
— Achevez...
— Raymond peut-«-Ire.
Il* étaient entré*.
Sur le dernier mol qu'il venait de prononcer. Beaure-
var
compagnon ému, troublé, courbant le front sont* le
poil< d'une honte subite.
Il était évident que Beauregard avait devinés- secret
qu'il avait jusque là caché avec tant de soin.
\ H
Le x icoisilc de tirandlle»
nippe jour, wrs deux heures de Lapiv-s-midi.
Beauregard s t > leva, après avoir pris quelques heures de
repus, et s'habilla avez: plus d'atlention qu il u «.n d -n-
fait d'habitude à sa toilette.
Puis, après avoir jeté un dernier coup d’œil à sa
glace, il lit demander une voiture et sortit.
11 avait donné au cocher l'adresse du vicomte de
Grandlieu.
Le vii «mite occupait, rue du Heider, un charmant ap-
partement de galion.
Une antichambre, un talon, me chambre à coucher,
une -aile à manger, et un cabinet de toilette.
Tout cela, meublé avec un goût exquis, l'œil s’y pro-
menait ébloui sur ce* merveilles «le l'art, que la mode
invente exprès pour les riches prodigues...
Le vicomte avait beaucoup fr«'quent(* h? monde
«lu plaisir, et avait sacrifié des sommes considérables
sur leur autel.
Depuis quelque temps seulement, il semblait s'être
giclai ' de la circulation et vivait un peu isolé.
Le vicomte était vivement «’spi is «le Jeanne, le .sen-
timent qu'il «'-prouvaitponr la jeune femme avait a« plis,
p«-u à peu, l< * proportions «l'un Vf'iilabk- amour!
«!e!a devenait sérieux.
Il avait insensiblement rompu avec *<•' ami* e[ ne M-
vain guère plu*, depuis* quelque* moi*, qu'avec Lunique
pensée de triompher des ol)*facles qui s’opposaient a
son bonheur.
Quand Beauregaril arriva rue «In H«dder. le vicomte
était chez lui.
Le nom «lu visiteur, que lui apporta son domestique,
no lui rappela aucunepersoiH'e «le connaissance, et en-
tore moins la scène du caboulot d«‘S Halles: mai*, a
tout hasard, il ordonna de faire entrer, et Beauroganl
parut bienti’fit après dan* le salon.
Beauregar«l p<«s- .-ktil le «Ion précieux «le *e imulifler
à son gré, et quand il >e pré*enta devant le vicomte, ce
dernier ne remarqua dan* ce visiteur de ha baril rien
qui put éveiller et justifier se* soupçons.
Beaun-gard salua en souriant, pendant que le v incombe
cher-diait vainement à e rappeler ses Irai!*, qui pour-
tant ne lui semblaient pas inconnu -.
— Vou* ne rae remettez pas? dit le corsaire av *•<: bon-
homie.
— J'avoue que j’hésite à vous re«.onnaitre, répondit
le ri este, et cependant..
— ?v; nous sommes vu*, à la vérité, quelques e-
mondes à peine, continua Beauregard, el élans «les cir-
constances...
— V niiez -vous prendre la peine «le me les rap-
peler?
— Il y a bleu jours de cela.
— En quel en«lroil ?
— Oh! un endroit fort mal famé, où vous el moi,
monsieur de Grandlieu, nous nous étions momentané-
ment égaré*.
— Attendez «loue! fit Anatole, en se frappant le
front.
— C’était aux Halle.*.
— Je me souviens.
— Et M. Gaétan de Surville eut l'obligeance, celle
nuit-là, «le nous présenter l'un à l'autre.
Anatole tendit la main à son interlocuteur.
— Ah ! je vous «lemando pardon «l«* mon aération,
«lit-il avec un élan spontané* : car. enviai, je vous* «lois la
v ie.
— A peu près.
— Et * il est en mon pt«uv-»ir «le re'-onnaiin» ramai*
un pareil service, vous pouvez être a uré faxas- e...
Le jeune vicomte croyait en ce moment a un»; vi ile
intéi‘e**ée de la part de l'homme qu'il avait bavant lui,
et il était di*posé à ne pas lui marchander sa fredon-
nai**an«e.
Mais Beauregard l’interrompit par uu geste «le refit.*.
— Mille remerciements, répondit-il avec une aisance
du meilleur goût, ce n’est pas là le bnf de ma visite.
— Je n’en suis pas moins à voire «li position, insista
Anatole.
— Je 1<- crois, et je vous en sais gré: mai* le motif
qui m’amène e*t tout autre et an lieu de venir récla-
mer vos service*, je viens au contraire vous* offrir les
miens.
— Vou*.'
— Moi-même, monsieur de
— Et de quels services s’agit-il donc «lit-ilau bout «ie
quelques secondes.
Beauregard remua la tête avec un lin sourire.
— Avant d'aller plu* avant élans cette explication,
répondit-il. j'ai besoin de v«-u faire qu'an moment oh
vous été* entré dans le célébré tapi*-frane. j’occupais
avec M. Gaëtan de Surville, el depuis une demi-heure
environ, le cabinet contigu à celui élans lequel y O us
vous trouviez.
— Gela est fort heureux pour moi, objecta Anatole,
puisque cette circonstance vous a permis «le me venir
en aide.
— En effet... seulement je «lois ajourer eue la méso
circonstance nous a fait en même bancs les confidents
«le votre secret.
— Gomment cela?
—Dam! la cloison est fort légère: v«> paroles venaient
jusxju’à nous sans obstacle, et nous avons pu entendre
tonie votre conv«-r*ation avec l«; mil' ; jable auquel vous*
aviez affaire.
Une ombre pa sa sur le front «lu jeune homme, et
une certaine confusion voila son regard.
— Mors, «lit-il, vous ;av#-z pourquoi je m’étais rendu
chez Paul Niqiu t.
— I J je ni'f-n licite, moR*iem‘, puisque « « la m«- m» f
.i même aujotird hui «le vous rendre *erw« e.
— Expliqucz-V«>us...
Beaurciranl parut se recueillir un moment, ptu il
reprit ;
— Si ,i ai bien cornpri*, dit-il, < «• que v«,us demandait;
au misérable auquel vous vous adressiez.' il s'agi ait d»
rechercher un homme, exerçant la prof* ion d#«méde-
cin, qui s’appelait naguère Raymond, et qui se cache
aujourd'hui a Paris, vous un nom supposé... .\"e*t -« n
pas cela ♦
— En effet.
— Gel homme, vou t’avez connu il v a deux an-.
— Qui vous l’a dit?
— Il habitait alors; b- village de Bondy et a dû même-
y épouser la ni-ce d’un usurier que l’on appelai» clan*
le pays le père Robin.
— Mai* vous le connais cz donc? Ait Anatole avec
vivra* lie.
— J’ai tu qu« lquei»relalionsavec lui, répondit Beau-
regard.
— Et vous savez peut-être ce qu’il e*f «leventif
'Dulem«;nt ce qu il e-f devenu, monsieur «le
G^imdlieu, mais le n«?in qu'il porte et ia maison isba-
bite.
Anatole s était le ê.
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