Titre : La Dépêche algérienne : journal politique quotidien
Éditeur : [s.n.] (Alger)
Date d'édition : 1885-10-29
Contributeur : Robe, Eugène (1890-1970). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32755912k
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 29 octobre 1885 29 octobre 1885
Description : 1885/10/29 (A1,N105). 1885/10/29 (A1,N105).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t5432409
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-10449
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 18/04/2021
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FIE
Ai
i ;
Première année. — N° 105.
DEPOT LE G Ai
Li© numéro f> 7 ^ Jeudi, 29 octobre 1885»
JOUR!
N-A
L POLITIQUE. QUOTI
D ! £ N
Algérie ...
France ....
ABONNEMENTS
Trois mois
4.5©
©
Six mois Un an
- 1 8
f » SB4
ADMINISTRATION ET RÉDACTION :
Rue de la Marine, n° 9, ancien hôtel Bazin.
Tontes les communications relatives aux aanao»fii»ï et réclame# iAgftatk, gg
Algérie, être adressées à l’AGEN CE EAVAS, bottleV&ni de la République-, v
En France, les communications sont reçues savoir :
A Marskuh, ches M. Gustave ALLARD, rue dn Bansset, 4 ;
A Paris, chex MM. AUDBOURG et C £ », place de ia Bourse, 40,
Et par leurs correspondants.
La FDÉPÊCHS ALGÉRIENNE est désignée peur l’insertion des annonces légales, judiciaire» et autres exigées pour la validité des procédures et contrats.
Alger, le 28 Octobre 1885.
Coltnîi et Peuplent
On ne saurait trop regretter le temps d’ar
rêt que subit .l’œuvre de la colonisation et
du petitement, et il est à espérer que la
nouvelle Chambre comprendra mieux que
celte dont 1e mandat vient de cesser, la né
cessité de reprendre l’œuvre si brusquement
suspendue. Les motifs qui commandent
celte reprise Sont tellement nombreux et
pressants, qu’U semble bien difficile que
quelques-uns au moins ne frappent pas la
majorité et ne l’entraînent pas. à consentir,
sans.regrets nécessaires, tes sacrifices et à
bâter le jour où, loin d’être une charge pour
la France, l'Algérie deviendra une source da
revenus pour le trésor public.
Plus nous allons, plus d'ailleurs la lu
mière se fait sur l’excellence du •placement
qu’opère la mère-patrie en augmentant la
population de sa grande colonie africaine.
Ce placement ne présente aucun aléa ; il
n’y a pas là d’aventures à courir,.d’hommes
ni d’argent à exposer.
A l’encontre de ce qui se passe en Fran
ce, les prévisions de recette sont dépassés
tous les ans, preuve certaine de l’augmenta
tion cqu-:taute de la prospérité publique, en
dépit des contre-temps agricoles et de la
crise quiq>èse sur les céréales.
D’un autre côté, si quelques centres ont
donné lieu à des mécomptes, il en est d’au
tres dont le développement rapide est bien
fait pour encourager tes efforts de l’admi
nistration et qui plaident hautement eu fa
veur du régime sous lequel ils ont été
créés.
Nous trouvons dans le rapport du Préfet
au Conseil général de nombreux exemples
de ce que nous avançons. Citons entre au
tres :
« Le centre de Carnot, créé en 1881 sur la
rive droite du Chéliff, à 5 kilomètres de la
gare des Attafs, sur une superficie de 3,185
hectares divisés en 100 concessions agri
coles.
» La population de Carnot compte aujour
d’hui 389 habitants, dont 113 hommes, 89
femmes ( î, 187 enfants, sur lesquels 72 fré
quentent les écoles françaises. Oa y trouve
60 maisons en maçonnerie, 22 barraques en
planches, 3 abris en prisé ; 6 maisons sont
en construction.
» Le centre de Kherbgj créé également en
1881 sur la rive droite du Chéliff, sur une
superficie de 2,472 hectares, divisés en 80
concessions agricoles et 10 lots industriels.
» Le peuplement, aujourd’hui complet,
comporte une population de 398 habitants,
dont 139 hommes, 99 femmeset 160 enfants.
La population scolaire est de 94 élèves euro
péens, non compris 9 jeunes indigènes qui,
d’après le rapport, ont,suivi d’une manière
assidue les cours de l'année, scolaire 188 4—
1885. Ou y compte 79 maisons eu maçon
nerie, 4 abris provisoires, doat 3 sont k la
veille d’être remplacés par dos maisons en
voie de construction.
» Créé seulement en 1884 sur la route na
tionale d’Alger à Oran, à proximité de Mi-
liana, dans le douar d’Adélia, sur une su
perficie de 548 hectares, le petit village de
Margueritte (Zaccar) a déjà une population
de 53 personnes ; 15 enfants fréquentent tes
écoles. »
Nous arrêtons là nos citations suffisantes
à cette démonstration, que ce ne sont
pas les colons qui manquent â la terre, mais
bien la terre qui fait défaut aux colons, du
moins que les ressources financières à l’ad
ministration, qui doit appliquer la plus
grande partie de son budget déjà si limité à
dés travaux destinés â amélorer la situation
des nouveaux centres. On constate avec
plaisir que tes recherches d’eau, l’aménage
ment des conduites et la création de pépi
nières ont passé avant tous les autres, ainsi
que l’ouverture de roies de communica
tions.
L’installation des services publics dans
des logements définitifs, ne vient qu’en der
nière ligne. Dans beaucoup d’endroits, le
personnel administratif et judiciaire habite
encore des abris provisoires en planches,
tandis que la plupart des colons logent dans
des maisons en maçonnerie.
Il est donc, sans être trop optimiste, per
mis d’espérer que 1e temps d’arrêt subi dans
sa marche en avant par la colonisation et
le peuplement n’aura pas sur l’avenir de
l’Algérie des conséquences trop fâcheuses,
et qu’il sera possible de rétablir le courant
de l’immigration le jour où la France com
prenant mieux ses intérêts, se décidera à
fournir à l’administration locale les moyens
de reprendre et d’exécuter, au moins en
partie, les projets de création de centres qui
dorment inutilisés dans tes cartons des pré
fectures et du gouvernement général.
Douze conseillers municipaux de Tiaret
ont adressé la lettre suivante à M. le Préfet
d’Oran :
« Monsieur le Préfet,
» Nous soussignés, conseillers munici
paux de Tiaret, avons l’honneur de vous
adresser la requête suivante :
» Attendu que toutes nos demandes et
toutes nos décisions demeurent sans effet,
considérons !.e Conseil municipal comme
impossible, demandons en conséquence sa
prompte dissolution.
» Comptant, M. le Préfet, sur votre haute
justice, nous vous prions, etc.
» Suivent douze signatures ».
X
A la suite d’une altercation, une rencontre
a eu lieu route de la Sénia, à cinq heures
du soir, entre MM. Gaston Donneau, hom
me de lettres, rédacteur en chef du Réveil,
et Paschalchi, employé de préfecture.
Deux balles ayant été échangées sans ré
sultat, les témoins ont déclaré l’honneur sa
tisfait.
X
Les superficies de terrains complantés en
vigne seraient les suivantes dans le dépar
tement de Constantine.
Arrondissement de Constantine..... 2.248
id. de Bône 4.806
id. de Guelma 1.293
id. de Philippe ville .... 5.420
id de Sêtif 183
id. de Bougie 1.596
Total 15.546
X
Les deux escadrons du 13 e chasseurs qui
étaient en garnison â Batna, ont quitté cette
dernière ville bour se rendre à Sétif. Les
chasseurs du 1“ sog£ attendus de Sèlif sous
peu de jours.
Un détachement de 25 tirailleurs, actuel
lement campé à la porte de Lambèse, par
tira pour Barika.
X
Nous apprenons que M. du Moiron est
actuellement â Batna, pour faire une en
quête sur les scènes scandaleuses qui se
sont passées dernièrement au tribunal de
cette ville et dont M. le Procureur de la
République Gailhoa est, paraît-il l’au
teur.
X
Les délégués des corporations ouvrières
de la ville d’Oran à l’exposition universelle
d’Anvers sont de retour. Ils paraissent en
tièrement satisfaits de leur voyage, de la
réception cordiale qui leur a été faite et sur
tout des études sérieuses et comparatives
qu’ils ont pu faire
DE
La Nécessité d’établir te Dépôts
DE SULFURE DE CARBONE EN ALGERIE
•Depuis la découverte des taches phylloxê-
riques de Mansourah et de S idi-bel-Abbés»
il est plus que jamais nécessaire d’avoir,
dès maintenant, sous la main, le matériel et
tes produits insecticides suffisants pour trai
ter les vignes qui seraient reconnues conta
minées, dit, très judicieusement, dans un,
excellent article, notre confrère l’Algérie
Agricole.
C’est seulement en combattant le mai
dès sa première apparition que l’on peut
avoir chance de s’en rendre maître. De
plus, à certaines époques de l’année, tout
retard dans l’application du traitement peut
être funeste, et â tout prix ii faut prévenir
les essaimages qui propageraient le fléau.
Lors de la dêet . ,ies taches pliylloxé-
riques de Mansourah, il n’existait nulle part
en Algérie le moindre dépôt de sulfure de
carbone. Entre la constatation du mal et la
première application de liquide insecticide,
il s’est passé plus de trois semaines pen
dant lesquelles l’insecte a pu se répandre
dans les vignobles voisins. Contre tes essai
mages on a sans doute pris des précautions
minutieuses ; mais, outre quelles sonteoû-*
teuses, elles sont loin de valoir une applica
tion immédiate de liquide insecticide.
Si l’on a ainsi perdu trois semaines, c’est
qu’il s’est présenté des difficultés de toutes
sortes : au départ de Marseille, refus des
compagnies de navigation à vapeur de se
charger d’une substance aussi dangereuse
que le sulfure de carbone; â l’arrivée à
Oran, hésitation des voitures qui s’exagé
raient le danger que présente cette matière
inflammable.
Le seul moyen d’éviter ces retards si pré
judiciables, c’e t de posséder dans nos prin
cipaux centres viticoles, à Alger, à Oran et
Bône, des dépôts de sulfure de carbone et
d’appareils propres à l’application de cet
insecticide.
Un vœu dans ce sens a déjà été émis par
plusiears sociétés agricoles et,dans sa séan
ce du 18 juillet 1885, la su i lé d’agriculture
allait jusqu’à demander que le gouverne
ment fit auprès de l’industrie privée des
démarches utiles pour l’installation immé
diate d’une premièœ fabrique de sulfure de.
Feuilleton de la Dépêche Algérienne
N° 31.
LES
PAR
Â. RÀG0T et G. PRADEL < l>
. PREMIÈRE PARTIE
LES DEUX TESTAMENTS
— Hein! qu’est-ce que vous faites? s’écria
Alcide en proie, à de nouvelles terreurs.
Pourquoi avez-vous éteint les bougies ?
Voulez -vous bien rallumer ça. Voulez-vous
bien... je vous dis... je n’aime pas le noir,
je n’aime pas le noir.
— Chut! lui fit Kernoeh en lui saisissant
le bras et le lui seri’ant avec force, pas un
mot ; vous entendez bien, ne faites pas de
bruit.
Tous les deux se turent, Alcide moins
ïassuré que jamais.
Evidemment, il se passait quelque chose
d’extraordinaire, car rien jusqu’alors n'avait
(1) Reproduction interdite aux journaux qui n’ont
pu traité avec la Société des Gens de Lettres.
pu motiver l’action si prompte et si sou
daine de Kernoeh.
Alcide, prêtant l’oreille, perçut bientôt,
résonnant dans les grands corridors et sous
les hautes voûtes du château de Trémeur,
un son lugubre, prolongé, perçant.
— Qu’est-ce que c’est que ça? fit Alcide
en claquant des dents.
— Chut! ne dites rien. Misère! c’est
Groach.
— Qui ça, Groach ?
— Ma chienne ! La gueuse ! je l’avais at
tachée, mais elle aura coupé sa corde ; elle
ne me quitte jamais. Comment çst-elle en-
trée t la mâtine !
En effet, c’était bien un hurlement de
chien, plaintif et aigu, un chien qui hurlait
au perdu.
— La sale bête, dit encore Kernoeh, elle
ne se taira pas ! elle va réveiller du monde,
ça, c’est sûr, et nous allons avoir tout le
château sur les bras.
Les hurlements se rapprochaient, plue
stridents, plus prolongés.
— Allons, je file, fit le vieux braconnier.
Dans un instant, il ne va pas faire bon ici
pour moi. Et surtout, monsieur Bouvreuil,
n’oubliez pas ce que vous m’avez promis ;
et quoi qu’on puisse vous dire, qui que vous
puissiez voir, ne dites à personne que vous
m’avez vu, à personne que vous me con
naissez.
Ce disant, Kernoeh ouvrit doucement la
porte, abandonnant le pauvre Alcide au
milieu de sa stupéfaction et de ses frayeurs.
Cependant les hurlements de Groach
avaient été entendus. Déjà les valets étaient
sur pied, courant dans les couloirs et pour
chassant, la bête qui les fuyait â distance.
Le capitaine apparut bientôt. On entendait
sa voix aiguë et colère. On ne pouvait dor
mir. Qa’est-ce que ce pouvait être ? Par
quelle négligence transformait-on le châ
teau en chenil ?
Au coin d’un corridor ii se heurta contre
l’ébouriffée Groach, qui, fuyant les laquais,
lui passa dans les jambes et faillit ie faire
tomber.
— Nom du diable ! hurla-t-il, qu’est-ce
que c’est que ça ? Ce n’est pas un chien du
château.
Kernoeh s’était tenu coi 1e long du cham
branle de la porte de Bouvreuil. Il ne per
dait pas, de loin, une seule des péripéties
de cette scène. Ainsi qu'il a été dit plus
haut, ie château de Trémeur était immense,
et la chasse de la pauvre Groach n’était
point encore venue de son côté. Il se glissa
donc lentement 1e long de la muraille, les
pieds nus, ne faisant aucun bruit sur ie
parquet ciré. Il put ainsi gagner un des
escaliers du château et grimper à l’étage
supérieur.
Une fois là, il s’arrêta et chercha à s’o
rienter.
Un sourire muet éclaira sa physionomie
sombre : il avait trouvé.
Kernoeh se dirigea vers la grosse tour,
dans laquelle un des couloirs donnait accès.
Au moment de s’engager dans la vis qui
conduit à la poivrière, c’est-à-dire au som
met de ia tour, ii se retourna et lauça un
coup de sifflet strident que les échos de
Trémeur se renvoyèrent.
Groach l’entendit ; elle se précipita, cou
rant, éperdue, pour rejoindre son maître.
La meute des valets, le capitaine en tête,
s’élança sur ses traces,
Iis arrivèrent à la grosse tour, fouillèrent
les coins et les recoins.
Kernoeh et Grorch avaient disparu.
XIII
UNE TÉNÉBREUSE AFFAIRE
Franchissons un espace d’une quinzaine
de jours et abandonnons pour un instant la,
château de Trémeur et ses hôtes ; nous ns
tarderons pas à les retrouver.
C’est au premier étage, dans un apparte
ment de l’une des élégantes maisons du
faubourg Saint-Honoré, qu’habitait M. de
Nantrey, avec sa femme et sa fille.
M. de Nantrey occupait à Paris une des
premières places de juge d’instruction.
Maintes fois sollicité d’accepter un grade
plus élevé dans les rangs de la magistratu
re, il avait toujours refusé, ne voulant être
ni président de tribunal, ni conseiller à
la cour.
On lui eût offert la si marre du garde des
sceaux, qu’il eût certainement décliné cet.
honneur.
(A suivre.)
FIE
Ai
i ;
Première année. — N° 105.
DEPOT LE G Ai
Li© numéro f> 7 ^ Jeudi, 29 octobre 1885»
JOUR!
N-A
L POLITIQUE. QUOTI
D ! £ N
Algérie ...
France ....
ABONNEMENTS
Trois mois
4.5©
©
Six mois Un an
- 1 8
f » SB4
ADMINISTRATION ET RÉDACTION :
Rue de la Marine, n° 9, ancien hôtel Bazin.
Tontes les communications relatives aux aanao»fii»ï et réclame# iAgftatk, gg
Algérie, être adressées à l’AGEN CE EAVAS, bottleV&ni de la République-, v
En France, les communications sont reçues savoir :
A Marskuh, ches M. Gustave ALLARD, rue dn Bansset, 4 ;
A Paris, chex MM. AUDBOURG et C £ », place de ia Bourse, 40,
Et par leurs correspondants.
La FDÉPÊCHS ALGÉRIENNE est désignée peur l’insertion des annonces légales, judiciaire» et autres exigées pour la validité des procédures et contrats.
Alger, le 28 Octobre 1885.
Coltnîi et Peuplent
On ne saurait trop regretter le temps d’ar
rêt que subit .l’œuvre de la colonisation et
du petitement, et il est à espérer que la
nouvelle Chambre comprendra mieux que
celte dont 1e mandat vient de cesser, la né
cessité de reprendre l’œuvre si brusquement
suspendue. Les motifs qui commandent
celte reprise Sont tellement nombreux et
pressants, qu’U semble bien difficile que
quelques-uns au moins ne frappent pas la
majorité et ne l’entraînent pas. à consentir,
sans.regrets nécessaires, tes sacrifices et à
bâter le jour où, loin d’être une charge pour
la France, l'Algérie deviendra une source da
revenus pour le trésor public.
Plus nous allons, plus d'ailleurs la lu
mière se fait sur l’excellence du •placement
qu’opère la mère-patrie en augmentant la
population de sa grande colonie africaine.
Ce placement ne présente aucun aléa ; il
n’y a pas là d’aventures à courir,.d’hommes
ni d’argent à exposer.
A l’encontre de ce qui se passe en Fran
ce, les prévisions de recette sont dépassés
tous les ans, preuve certaine de l’augmenta
tion cqu-:taute de la prospérité publique, en
dépit des contre-temps agricoles et de la
crise quiq>èse sur les céréales.
D’un autre côté, si quelques centres ont
donné lieu à des mécomptes, il en est d’au
tres dont le développement rapide est bien
fait pour encourager tes efforts de l’admi
nistration et qui plaident hautement eu fa
veur du régime sous lequel ils ont été
créés.
Nous trouvons dans le rapport du Préfet
au Conseil général de nombreux exemples
de ce que nous avançons. Citons entre au
tres :
« Le centre de Carnot, créé en 1881 sur la
rive droite du Chéliff, à 5 kilomètres de la
gare des Attafs, sur une superficie de 3,185
hectares divisés en 100 concessions agri
coles.
» La population de Carnot compte aujour
d’hui 389 habitants, dont 113 hommes, 89
femmes ( î, 187 enfants, sur lesquels 72 fré
quentent les écoles françaises. Oa y trouve
60 maisons en maçonnerie, 22 barraques en
planches, 3 abris en prisé ; 6 maisons sont
en construction.
» Le centre de Kherbgj créé également en
1881 sur la rive droite du Chéliff, sur une
superficie de 2,472 hectares, divisés en 80
concessions agricoles et 10 lots industriels.
» Le peuplement, aujourd’hui complet,
comporte une population de 398 habitants,
dont 139 hommes, 99 femmeset 160 enfants.
La population scolaire est de 94 élèves euro
péens, non compris 9 jeunes indigènes qui,
d’après le rapport, ont,suivi d’une manière
assidue les cours de l'année, scolaire 188 4—
1885. Ou y compte 79 maisons eu maçon
nerie, 4 abris provisoires, doat 3 sont k la
veille d’être remplacés par dos maisons en
voie de construction.
» Créé seulement en 1884 sur la route na
tionale d’Alger à Oran, à proximité de Mi-
liana, dans le douar d’Adélia, sur une su
perficie de 548 hectares, le petit village de
Margueritte (Zaccar) a déjà une population
de 53 personnes ; 15 enfants fréquentent tes
écoles. »
Nous arrêtons là nos citations suffisantes
à cette démonstration, que ce ne sont
pas les colons qui manquent â la terre, mais
bien la terre qui fait défaut aux colons, du
moins que les ressources financières à l’ad
ministration, qui doit appliquer la plus
grande partie de son budget déjà si limité à
dés travaux destinés â amélorer la situation
des nouveaux centres. On constate avec
plaisir que tes recherches d’eau, l’aménage
ment des conduites et la création de pépi
nières ont passé avant tous les autres, ainsi
que l’ouverture de roies de communica
tions.
L’installation des services publics dans
des logements définitifs, ne vient qu’en der
nière ligne. Dans beaucoup d’endroits, le
personnel administratif et judiciaire habite
encore des abris provisoires en planches,
tandis que la plupart des colons logent dans
des maisons en maçonnerie.
Il est donc, sans être trop optimiste, per
mis d’espérer que 1e temps d’arrêt subi dans
sa marche en avant par la colonisation et
le peuplement n’aura pas sur l’avenir de
l’Algérie des conséquences trop fâcheuses,
et qu’il sera possible de rétablir le courant
de l’immigration le jour où la France com
prenant mieux ses intérêts, se décidera à
fournir à l’administration locale les moyens
de reprendre et d’exécuter, au moins en
partie, les projets de création de centres qui
dorment inutilisés dans tes cartons des pré
fectures et du gouvernement général.
Douze conseillers municipaux de Tiaret
ont adressé la lettre suivante à M. le Préfet
d’Oran :
« Monsieur le Préfet,
» Nous soussignés, conseillers munici
paux de Tiaret, avons l’honneur de vous
adresser la requête suivante :
» Attendu que toutes nos demandes et
toutes nos décisions demeurent sans effet,
considérons !.e Conseil municipal comme
impossible, demandons en conséquence sa
prompte dissolution.
» Comptant, M. le Préfet, sur votre haute
justice, nous vous prions, etc.
» Suivent douze signatures ».
X
A la suite d’une altercation, une rencontre
a eu lieu route de la Sénia, à cinq heures
du soir, entre MM. Gaston Donneau, hom
me de lettres, rédacteur en chef du Réveil,
et Paschalchi, employé de préfecture.
Deux balles ayant été échangées sans ré
sultat, les témoins ont déclaré l’honneur sa
tisfait.
X
Les superficies de terrains complantés en
vigne seraient les suivantes dans le dépar
tement de Constantine.
Arrondissement de Constantine..... 2.248
id. de Bône 4.806
id. de Guelma 1.293
id. de Philippe ville .... 5.420
id de Sêtif 183
id. de Bougie 1.596
Total 15.546
X
Les deux escadrons du 13 e chasseurs qui
étaient en garnison â Batna, ont quitté cette
dernière ville bour se rendre à Sétif. Les
chasseurs du 1“ sog£ attendus de Sèlif sous
peu de jours.
Un détachement de 25 tirailleurs, actuel
lement campé à la porte de Lambèse, par
tira pour Barika.
X
Nous apprenons que M. du Moiron est
actuellement â Batna, pour faire une en
quête sur les scènes scandaleuses qui se
sont passées dernièrement au tribunal de
cette ville et dont M. le Procureur de la
République Gailhoa est, paraît-il l’au
teur.
X
Les délégués des corporations ouvrières
de la ville d’Oran à l’exposition universelle
d’Anvers sont de retour. Ils paraissent en
tièrement satisfaits de leur voyage, de la
réception cordiale qui leur a été faite et sur
tout des études sérieuses et comparatives
qu’ils ont pu faire
DE
La Nécessité d’établir te Dépôts
DE SULFURE DE CARBONE EN ALGERIE
•Depuis la découverte des taches phylloxê-
riques de Mansourah et de S idi-bel-Abbés»
il est plus que jamais nécessaire d’avoir,
dès maintenant, sous la main, le matériel et
tes produits insecticides suffisants pour trai
ter les vignes qui seraient reconnues conta
minées, dit, très judicieusement, dans un,
excellent article, notre confrère l’Algérie
Agricole.
C’est seulement en combattant le mai
dès sa première apparition que l’on peut
avoir chance de s’en rendre maître. De
plus, à certaines époques de l’année, tout
retard dans l’application du traitement peut
être funeste, et â tout prix ii faut prévenir
les essaimages qui propageraient le fléau.
Lors de la dêet . ,ies taches pliylloxé-
riques de Mansourah, il n’existait nulle part
en Algérie le moindre dépôt de sulfure de
carbone. Entre la constatation du mal et la
première application de liquide insecticide,
il s’est passé plus de trois semaines pen
dant lesquelles l’insecte a pu se répandre
dans les vignobles voisins. Contre tes essai
mages on a sans doute pris des précautions
minutieuses ; mais, outre quelles sonteoû-*
teuses, elles sont loin de valoir une applica
tion immédiate de liquide insecticide.
Si l’on a ainsi perdu trois semaines, c’est
qu’il s’est présenté des difficultés de toutes
sortes : au départ de Marseille, refus des
compagnies de navigation à vapeur de se
charger d’une substance aussi dangereuse
que le sulfure de carbone; â l’arrivée à
Oran, hésitation des voitures qui s’exagé
raient le danger que présente cette matière
inflammable.
Le seul moyen d’éviter ces retards si pré
judiciables, c’e t de posséder dans nos prin
cipaux centres viticoles, à Alger, à Oran et
Bône, des dépôts de sulfure de carbone et
d’appareils propres à l’application de cet
insecticide.
Un vœu dans ce sens a déjà été émis par
plusiears sociétés agricoles et,dans sa séan
ce du 18 juillet 1885, la su i lé d’agriculture
allait jusqu’à demander que le gouverne
ment fit auprès de l’industrie privée des
démarches utiles pour l’installation immé
diate d’une premièœ fabrique de sulfure de.
Feuilleton de la Dépêche Algérienne
N° 31.
LES
PAR
Â. RÀG0T et G. PRADEL < l>
. PREMIÈRE PARTIE
LES DEUX TESTAMENTS
— Hein! qu’est-ce que vous faites? s’écria
Alcide en proie, à de nouvelles terreurs.
Pourquoi avez-vous éteint les bougies ?
Voulez -vous bien rallumer ça. Voulez-vous
bien... je vous dis... je n’aime pas le noir,
je n’aime pas le noir.
— Chut! lui fit Kernoeh en lui saisissant
le bras et le lui seri’ant avec force, pas un
mot ; vous entendez bien, ne faites pas de
bruit.
Tous les deux se turent, Alcide moins
ïassuré que jamais.
Evidemment, il se passait quelque chose
d’extraordinaire, car rien jusqu’alors n'avait
(1) Reproduction interdite aux journaux qui n’ont
pu traité avec la Société des Gens de Lettres.
pu motiver l’action si prompte et si sou
daine de Kernoeh.
Alcide, prêtant l’oreille, perçut bientôt,
résonnant dans les grands corridors et sous
les hautes voûtes du château de Trémeur,
un son lugubre, prolongé, perçant.
— Qu’est-ce que c’est que ça? fit Alcide
en claquant des dents.
— Chut! ne dites rien. Misère! c’est
Groach.
— Qui ça, Groach ?
— Ma chienne ! La gueuse ! je l’avais at
tachée, mais elle aura coupé sa corde ; elle
ne me quitte jamais. Comment çst-elle en-
trée t la mâtine !
En effet, c’était bien un hurlement de
chien, plaintif et aigu, un chien qui hurlait
au perdu.
— La sale bête, dit encore Kernoeh, elle
ne se taira pas ! elle va réveiller du monde,
ça, c’est sûr, et nous allons avoir tout le
château sur les bras.
Les hurlements se rapprochaient, plue
stridents, plus prolongés.
— Allons, je file, fit le vieux braconnier.
Dans un instant, il ne va pas faire bon ici
pour moi. Et surtout, monsieur Bouvreuil,
n’oubliez pas ce que vous m’avez promis ;
et quoi qu’on puisse vous dire, qui que vous
puissiez voir, ne dites à personne que vous
m’avez vu, à personne que vous me con
naissez.
Ce disant, Kernoeh ouvrit doucement la
porte, abandonnant le pauvre Alcide au
milieu de sa stupéfaction et de ses frayeurs.
Cependant les hurlements de Groach
avaient été entendus. Déjà les valets étaient
sur pied, courant dans les couloirs et pour
chassant, la bête qui les fuyait â distance.
Le capitaine apparut bientôt. On entendait
sa voix aiguë et colère. On ne pouvait dor
mir. Qa’est-ce que ce pouvait être ? Par
quelle négligence transformait-on le châ
teau en chenil ?
Au coin d’un corridor ii se heurta contre
l’ébouriffée Groach, qui, fuyant les laquais,
lui passa dans les jambes et faillit ie faire
tomber.
— Nom du diable ! hurla-t-il, qu’est-ce
que c’est que ça ? Ce n’est pas un chien du
château.
Kernoeh s’était tenu coi 1e long du cham
branle de la porte de Bouvreuil. Il ne per
dait pas, de loin, une seule des péripéties
de cette scène. Ainsi qu'il a été dit plus
haut, ie château de Trémeur était immense,
et la chasse de la pauvre Groach n’était
point encore venue de son côté. Il se glissa
donc lentement 1e long de la muraille, les
pieds nus, ne faisant aucun bruit sur ie
parquet ciré. Il put ainsi gagner un des
escaliers du château et grimper à l’étage
supérieur.
Une fois là, il s’arrêta et chercha à s’o
rienter.
Un sourire muet éclaira sa physionomie
sombre : il avait trouvé.
Kernoeh se dirigea vers la grosse tour,
dans laquelle un des couloirs donnait accès.
Au moment de s’engager dans la vis qui
conduit à la poivrière, c’est-à-dire au som
met de ia tour, ii se retourna et lauça un
coup de sifflet strident que les échos de
Trémeur se renvoyèrent.
Groach l’entendit ; elle se précipita, cou
rant, éperdue, pour rejoindre son maître.
La meute des valets, le capitaine en tête,
s’élança sur ses traces,
Iis arrivèrent à la grosse tour, fouillèrent
les coins et les recoins.
Kernoeh et Grorch avaient disparu.
XIII
UNE TÉNÉBREUSE AFFAIRE
Franchissons un espace d’une quinzaine
de jours et abandonnons pour un instant la,
château de Trémeur et ses hôtes ; nous ns
tarderons pas à les retrouver.
C’est au premier étage, dans un apparte
ment de l’une des élégantes maisons du
faubourg Saint-Honoré, qu’habitait M. de
Nantrey, avec sa femme et sa fille.
M. de Nantrey occupait à Paris une des
premières places de juge d’instruction.
Maintes fois sollicité d’accepter un grade
plus élevé dans les rangs de la magistratu
re, il avait toujours refusé, ne voulant être
ni président de tribunal, ni conseiller à
la cour.
On lui eût offert la si marre du garde des
sceaux, qu’il eût certainement décliné cet.
honneur.
(A suivre.)
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