Titre : Le Constitutionnel : journal du commerce, politique et littéraire
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1852-08-08
Contributeur : Véron, Louis (1798-1867). Rédacteur
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
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Description : 08 août 1852 08 août 1852
Description : 1852/08/08 (Numéro 221). 1852/08/08 (Numéro 221).
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
NUMÉRO 221.
»IZ BS Z.'A320HHÎS2SS^
sans îî i. pau TRIHESTBïi
dép1b .TÏMENS. 13 f. • ■ ■ ■:
UN NUMÉRO : $0 CENTIMES»
■ POUR LES PATS ÉTRANGERS S6 T6ÇOrt9T
au' tableau qtu sera puoné dans le jouriiat,
es 10 et 25 da. chaque moisj
datent du ■
.. t.:., .. !.. dt-ehdtrutvin'î' ,'■■■ :i ' " '
iCïS»M3T. i «W» ae F«Z«tt (PalabMIoyaln5 tes
1852.-DIMANCHE 8 AOUT.
JOURNAL POLITIQUE, LITTÉRAIRE, UNIVERSEL.
S'adresser, ÎMnco^ pour Içrfdncivn, à Ml tCoCHEVAI^Cuai'HlY, rêdacteir en chef. |On t'cJkmt] dm les département, «a r. Memgeries et eau Pireettont de poste".—-A Londres, chez MMî Co"WiE et nis.j
T". ■ ■ ■ T~ ™~ Les articles déposés ne sont pas rendus.. - I """* "■ St'^sbtjwg r cke* , pour l AlieftWQtie,, ~~ «le
: t.: r I ;
* V . (
S'adresser , franco, pour l'administration*à M.1D enai N , directeur 2
Ai annonces sont reçue» &a barpapi d;i journal ; et oh&s lî. PAULS, ïts^si'âu;, 10, place de !k Bourse
PAH1S, 7 AOUT.
Une assemblée populaire qui coni ait
la Tùajorîté Sa peuple fribouigeois' s'est
réunie récemment à Posieux pour voter
et signer une pétitiou au conseil fédé
ral suisse. Cette pétition avait pour objet
la révision de la Constitution de Fribourg ,
et le renouvellement du gouvernement et
des conseils qui administrent- ce canton. On
avait cru uninsîant que le gouvernement de
Fribourg s'inclinerait devant la manifestation
imposante de"Posieux. et se retirerait delui-
ïpême. Les plus seasés et les moins compro-
{nis des hommes qui le composent en avaient
ouvert l'avis. L'espoir des populations a été
trompé , et le gouvernement fribouigeois
s'est décidé à garder le pouvoir jusqu'à ce
que lé conseil fédéral suisse eût prononcé
sur la pétition de l'assemblée de Posieuï.
! La discussion sur cette question impor
tante vient de s'ouvrir au sein du conseil fé
déral. Le rapporteur de la commission des
^pétitions, M. Escher, a conclu à ce qu'il ne
fût - donné .aucune suite à la pétition de
Posieux. Si ces conclusions étaient adoptées,
- iln'y aurait pas lieu à réviser la Constitution
de Fribourg, et le pouvoir resterait aux mains
des hommes qui ont perdu la conûancé du
canton. M. Escher a parlé pendant plus de
deux heures à l'appui des conclusions de la
«ominission, et son discours a été une apo
logie continuelle du gouvernement fribour-
geois et uel réquisitoire violent contre
les pétitionnaires de Posieux. Après lui,
M. Drue''] et le député socialiste de Zurich,
M. Trembler, on t soutenu la même thèse par
les mêmes argumens. 1
Nous sommes heureux da voir que ces dis
cours ne sont pas demeurés sans réponse, et
que les droits du peuple fribourgeois ont trou-
Té des défenseurs au stin dn conseil fédéral ;
les demandes de Viissémblée d ; Po-ieox sont
tellement légitimes quenousespérons qu'elles
seront accueillies malgré tous les efforts du
radicalisme. Le gouvernement deFribourg
ne s'appuie manifestement que sur-une mi
norité de la population ; il n'existerait pas
deux jours s'il était réduit à ses seules forces
et lté pouvait plus compter sur l'appui armé
des autres gouvernemmis cantonnaux. Les
élections auxquelles il à convoqué le peu
ple n'ont jamais été .'libres, et c'est k dic
tature qui s'exerce à Fribourg sous le
couvert mensonger de (a démocratie: 'Un tel
état de-choses ne saurait subsislt r plus long
temps; il faut que le peuple de Fribourg
soit appelé à prononce r lui-même sur son
sort a à régler ses destinées :-tin. ne peut
l'assujettir à une Constitution qu'il n'a pas
votée, tt à mi gâuve; nemeut contre l'exis-
tenev duquel il rie cesse du protester.
"Nous espérons vivement que le conseil fé
déral prendra en sérir-use considération les
droits des Fribourgeois et l'intérêt de la
Suisse. Il ne manque pas : de gens qui
voudraient détruire l'œuvre de 4847, et
ramener la Suisse à l'anarchie d'où elle sort à
grand'peine. Ces défenseurs d'une cause per
due seraient ravis qu'un déni de justice mani
feste ou quelque grande faute vint leur don
ner prétexte pour toutrémetï-e en question,
et pour réclamer ujie intervention armée en
Suisse. Le m:iileur moyen de faire échouer
ces projets, c'est d'ôter tout argument à leurs
auteur*, de donner satisfaction aux justes
griefs du peuple de Fribaurg, et de prouver
çar les faits que la démocratie helvétique,
par le seul jeu de ses institutions et en de
hors de toute influence étrangère, peut ra
mener en Suisse je calme et la paix.
' CUCtlEVAL-CLARIGNY.
L'une des deux chambres de la Suisse, le
eoii&eil des Etats, a décidé en principe, dans
sa séance du 4 août, par 27 veix contre 12,
la remise du montant, total arriéré des frais
de guerre imposés aux sept cantons du Son-
derbund, MM. Munzinger et Ochsenbein,
conse>Hers fédéraux, ne se sont pas opposés
à ia mesure.
Per décret de ce jour, M. le lieutenant-
colonel d'état-major Isnard, est nommé chel
de l'éiat-major de la gai de nationale du dé
partement de la 'Seine, en remplacement de
M. Vieyra.
Le gouvernement vieut de recevoir la dé
pêche télégraphique suivante : ■
- Vaisseau le CharUmogn", 25 juillet,
Le Charlemagne vient d'entrer ans Dardanelles ;
demain il sera mouillé dovani Con-iantinopie. Il H
ét'Vrejiwivtw t;>»* l-'s honneurs dus à l'ambassa
deur de France. Tout est en rètile. . ■■ ■■
Les journaux de Londres parlent depuis
quelques jours d'un traité de commerce qui
serait snr le point d'intervenir entre la France
et l'Angleterre, et qui serait destiné à livrer
notre marché aux produits de l'industrie
britannique. C'est Je Itaihj-Netvs qui a donné
le premier cette nouvelle. Les autres feuil
les l'ont reproduite en l'accompagnant de
détails plus explicites. On s'attend, disait le
Globe, dans un de ses derniers numéros, à
un changement important dans le commer
ce du fer en France, le Président delà Répu
blique ayant exprimé le désir de s'enten
dre avec notre gouvernementpour modifier le
tarif. Le Morning-Post arépéte le même bruit,
en s'appuyant sur le témoignage d'un négo
cia u qui a de grands intérêts dans le com
merce du fer, et qui aurait été récemment
èn communication avec notre gouvernement
au sujet des tarifs établis dans les deux pays.
On comprend que des assertions présen
tées d'une manière aussi affirmative sont
de nature à semer l'inquiétude parmi les
industries menacées. Ajoutons qu'elles ont
été accueillies avec empressement par no3
free-traders , qui ont encore renchéri sur
les journaux anglais. Ainsi le Pays, en ci
tant les articles de la presse de Londres, n'a
pas craint d'ajouter qu'il s'agirait d'une mo
dification radicale dans le tarif des douanes
entre la France et l'Angleterre. •
L'industrie des houilles et celle des fers se
sont-surtout émues de :es rumeurs. Notre in
dustrie métallurgique est, comme on sait.celle
qui a le plus souffert de la crise produite par
la révolution de février-. Elle ne commence
à entrevoir des jours meilleurs que dtpuis
la reprise qui s'est manifestée dans les cons
tructions de toute sorte et notamment dans
les travaux de eliemins de fer, grâce à l'af
fermissement da la sécurité publique et au
retour de la confiance. Maintenant elle se
se demande si, au moment même où elle
échappe A une crise qui a duré quatre an
nées, elle va se trouver frappée de nouveau
par une modification de. tarif de nature à
mettre son existence, même en péril.
Nous avons tout lieu de croire que les as
sertions des journaux .anglais, propagées
avec tant- de complaisance par nos libre-
échangistes; ne reposent sur aucune es
pèce de fondement;; Mais peut-être serait-il
nécessaire que notre gouvernement, que l'on
met en jeu, et auquel on attribue de sem
blables intentions, fît justice de tous ces faux
bruits. Une déclaration d ms c>î sï-us produi
rait le meilleur effet. EUc dissiperait les
alarmes, et ne pourr.iit que seconder le
magnifique mouvement d'affaires dont nous * 1
sommes témoins en ce moment.
- \ J. BURA.T.
■ .■■■■ - ■■ i «—aBa—■ ■■ ■
Le chemin de fer de* Paris à Strasbourg,,
inauguré par Je Président de la République,
le 17 du mois dernier, n'avait cependant pu
être mis immédiatement en exploitation. Il
restait encore quelques travaux à faire sur
la section comprise entre Nancy et v Sarre-
bourg avsnt de la livrer à la circulation pu
blique. Ces travaux ont été poussés active
ment, et l'ouverture du service régulier de
Paris à Strasbourg aura lieu le 12 de ce
mois.
Paris sera donc, dans peu de jours, défi
nitivement relié à la frontière allemande.
La compagnie s'occupe d'organiser des con
vois à grande vitesse. Elle fait construire en
ce moment des locomotives d'après le sys
tème Crampton, et elle espère pouvoir, à
l'aide de ces puissantes locomotives, effec
tuer le parcours de Paris à Strasbourg en
neuf ou dix heures. Nous verrons alors des
trains de plaisir de Paris à Bade.
Les nouvelles que nous recevons des bords
du Rhin, nous apprennent, d'un autre côté,
que la ligne commencée par nous parallè
lement à la rive gauche du fleuve, va être
continuée rapidement. La compagnie du
chemin de Bàle à Strasbourg s'est chargée,
comme on sait, de le poursuivre jusqu'à
Wissembourg. Le gouvernement bavarois
vient de concéder les chemins d j Wissem-
bourg à Neusladt et de Ludwigsliafen à la
frontière hessoise. La concession est. faite à
la compagnie du Palalinat. qui était déjà
propriétaire de"la ligue de Neui-tadtJi Lud-'
wigsliafen et à Spire. De telle sorte qu'une-
ligne de for s'étendra le long du Rhin, à
travers la Bavière, de Wissembourg à la
frontière de la H^sse rhénane.
Ainsi, comme la Uésse construit un che
min de Wor.'ns à Mayenre, il est permis d'es
pérer qu'au moment où, la section de Stras
bourg à Wissembourg sera ouverte sur no
tre territoire, Baie se trouvera, au movm de
l'achèvement des chemins intermédiaires,
relié à Mayence par.une voie de fer directe
et? continue de 333 kilomètres, qui s'-éten*
dra sur la rive gauche. ï. burat.
Dis dépêches du commandant en chef de
l'escadre d'évolutions, en date du 30 juillet,
arrivées aujourd'hui à Paris, annoncent, la
conclusion du différend qui avait motivé la
présence de l'escadre devant les murs de Tri
poli.
Deux déserteurs français s'étaient réfugiés
à Tripoli : on voulut les contraindre à se
convertir à l'islamisme ; ils refusèrent, et
invoquèrent la protection du consul général
de France qui les réclama. Un d'eux, seule
ment, parvint à gagner l'hôtel du consulat;
mais, surveillé et surpris lorsqu'il en sortit,
il fut poursuivi par la foule et cruellement
maltraité.
L'autorité turque n'intervint que pour
mettre ce malheureux et son camarade en
prison, où ils ont été retenus malgré les ré
clamations énergiques de notre agent , consu
laire.
Une violation aussi manifeste du droit des
gens, ne devait pas être tolérée. Le 20 juil
let', l'escadre d'évolutions faisait route de
Toulon pour Tripoli avec ordre de faire
rendre les deux prisonoiers ou de détruire
ia ville.'Le 28, à une heure après midi, elle
mouillait devant la place. Aussitôt le con
cert s'établit entre le commandant en chef
et le consul général. Le pacha était parti
pour l'intérieur de la régence dès le com
mencement de l'affaire. Sommation fut
faite immédiatement au mudir, comman
dant la place , de rendre L-s prisonniers
avant le lendemain 29, au lever du soleil
pour tout délai. Le 29, à sept heures du
matin , aucunes, réponse n'ayant été faite,
le consul - général amena son pavillon et
se retira à bord du vaisseau amiral, suivi
de plusieurs!«milles chrétiennes de diverses
nations qui furent recueillies sur les bâti-
tnens de f> scaure. Les navires de commerce
mouillés dans le port se hâtèrent au large,
hors de portée.
L'escadre allait ouvrir le feu immédiate
ment, aprè* une dennere sommation adres
sée au mudir,, lorsque, à neuf heures du
matin, Je commandant en ehrf fut iuformé
deux déserteurs allaient être rendus.
A quatre heures, uu'ane.it du mudir les
amenait à bord de l'amiral.-
Le 30 juillet au matin, l'escadre prenait le
large.
Si la rége'nce de Tripoli n'avait pas immé-
diatemeuLii' coniè la satisfaction exigée, no
ue escadre aurait luit'prévaloir par la force
iws légitimas réclamations de H Fiance,
(Moniteur.)
Le Courr'er de Marseille du 5 août publie
sur ce qui vient de se passer devant Tripoli,
un récit que celui du Moniteur rend inutile
à reproduire, et dit q ue ces i mportantes nou
velles ont été apportées de Malte par le Ca-
radoc, -vapeur anglais, faisant le servie'- de la
malle de l'Inde entre Malte et Marseille. Le
Courrier de Marseille ajoute : \
a Nous attendions, par le vapeur qui nous a
apporte ces intéressa»* détails, la "mai e de l'Inde
déjà en retard do dir jours. Miis le Car ai! oc e^t
parti de Malte ayant l'arrivée de la malle sur le
compte de Ivquellé on .conçoit, les plus'Vives in
quiétudes. Elle n'était pas même signalée dé Sdez
le 21 juille t, c'est-à-dire la jour eù la 'Médina a
quitté Alexandrie pour se rendre à Malte.
» Maintenant que le seul bateau à vapeur qui pou.-
vait prendre la malle de t'inde en Egypte a aban
donné son poste, pour des raisons à nous incon
nues, il est de toute impossibilité que les dépê
ches de Bombay puissent naus parvenir avant
celles de Calcutta, que nous attendons du 10 au
42 courant. Ce retard est extrêmement regrettable
pour le commercy de Mdrseille. Gequ'il y a de plus
fâcheux, c'est que, en supposant, ce qui est 1res
admissible, que la malle soit arrivée le lende
main d i rîép.u't de la Médina, il ne se trouve pas
un seul vapeur français à Alexandrie pour la rem
placer et uieltre ainà le commerce à l'abri d'une
perte rie t- mps extrêmement préjudiciable.
» L'Autriche comprend beaucoup mieux que la
France sfs intérêts commerciaux. Elle a toujours
à Alexandrie un vapeur j-ffecté au transport des
dépêches de l'Inde destinées à l'Allemagne. Ainsi,
à l'arrivée de la m ille, ce vapeur prendra son
packct et partira pour Trieste, tandis que la Fran
ce, >;iàce à son imprévoyance, et l'Angleterre,
gi à -e au dep-irt inexplicable'de la Médina, atten
dront l'une <;t l'autre l'arrivée de la malle de Cal-
cmta. (lîsprit Privât.) »
Une lettre d'Athènes, apportée aussi par le
Curadoc, annonce que le roi Othon a quitté
jsa capital' 1 - le 27 juillet pour se rendre à
,Trieste, et de là en Allemagne, pour prendre
les eaux. Pendant l'absence du roi, la reine
a été investie de -la direction des affaires de
l'Etat. ~
U pst de nouveau question du projet d'un
chemin de fer entre le Pirée et Athènes. On
assure qu'une conipa'gnie gréco française e?t
déjà formée et qu'elfe a dès chances sérieu
ses d'obtenir la concession. Cette ligne ferrée
sera 1a première établie en Grèce.
■ Un fléau atmo-pliérisque a complètement
ravagé k récolte de, raisin de Corinthe dans
toute l'étendue du territoire de Zante. Les
navires qui s'étaient rendus dans l'île pour
y charger ces produits seront forcés de re
tourner sur lest.
Nous recevons des nouvelles d'Egypte par
la voie d'Alexandrie, à la date du 27 juillet.
Le bateau à vapeur anglais qui nous les ap
porte avait attendu vainement pendant quel
ques jours la malle de l'Inde. On annonce la
prochaine arrivée au Caire de Halif-Etl'endi,
chef des commis du divan, envoyé par la
Porte auprès du vice-roi . Abbas-Pacha était
retourne dans la Basse-Egypte après les
fêtes du baïram qui venaient de s'accom
plir. Ces fêtas, selon l'usage, avaieut sus
pendu toutes les affaires; mais déjà l'activi
té commerciale a repris son essor. Les ré
sultats constatés pendant les six premiers
mois de l'année attestent que les rapports
commerciaux entre la Franee et l'Egypte ont
eu un accroissement sensible. Des fans ana
logues résultent des statistiques pour les
autres puissances européennes. Durant
le premier, semestre de 1832, les. exporta
tions ne se sont pas élevées à moins de 200
millions. Le coton figure .dans ce chiffre
pour les cinq huitièmes.
Henry CA .uvain.
On se souvient que, dans la controverse
engagée au sujet de la ridicule brochure de
l'abbé Gaume, le journal VUnivers avait pris
parti pour le Ver rongeur cl contre l'évê-
que d'Orléans. M. Dupanloup répondit par
un maudemen t qui in tordi sait aux p r&fesseu rs
des séminaires de son diocèse de s'abonner à
l'Univers : Une nouvelle controverse s'estéle-
vée entre les journaux religieux au sujet de
ce mandement et des * adhésions qu'un
grand nombre d'évêques avaient adressées
à M. Févêqué d'Orléans. En résultait-il pour
le journal l'Univers un avertissement, une
censure ou une condamnation? Ti lle est là
question peu intéressante qui a été débattue
avec une grande chaleur de part et d'autre.
Il était seulement évident que li s opinions
excessives dt l Univers et sa f..ç"n habituelle
de les défendre, n'avaient point rencontré
l'approbation de'ia majorité de Fépiscopaf
français. C'est ceque l'on savait depuis long
temps. L'Ami de la Religion publie aujour
d'hui la note suivante, destinée à mettre, un
terme à une polémique où les argumens
étaient depuis long-temps épuigés, et que la
passion prolongeait seule. Nous croyons de
voir publier cette no t.*.
Le secrétaire do la rédaction, x- bomi' A ce.
« Château de ï a Combe, près Grenoh'e,
l<; ii août 18a?»
» Monsieur le directeur de VAmi de la Religion.
» J'espcre que vous serez assez bon pour vouloir
bien insérer, daiïs votre plus prochain numéro,
la note ci-jointe.
» Agréez, Monsieur le directeur, l'hommage de
ma haute coiuid ration. .
» -i- F élix , évùque d'Orléans. »
NOTE.
'*
Un journal annonce que la déclaration épisro-
pale relative au journalisme et aux classiques, ne
tarder:», pas à paraître.
Ce journal a été sans doute mal informé. La dé
claration, lesnomsdes véiierablessignaimres, ainsi
que la plupart dofc lettres écrites au sujet de cette
aii'aire, n'ont et ne peuvent avoir, jusqu'à ce jour,
qu'un caractère contidentiel.
Ce qu'on publierait serait nécessairement inexact
et incomplet.
Des noms qui devraient s'y trouver ne s'y trou
veraient pas; il y aurait tel nom qui ne devrait pas
être considéré comme signataire d'une déclaration
rendue publique: et la publication d'un très grand
nombre d'autres lettres et adhésions importantes
est matériellement impossible, puisqu'elles sont
en ma seule possfssion.
Il est surtout des choses et des circonstances où
la force est et demeure dans'la modération.
Ce qui devait è'.re fait a été fait; ce qui est
connu de cette affaire suffit : ceux qui devaient
s'entendre se sont entendus; ceux qui avaient be
soin d'être avertis l'ont fcté : peu-importe que
d'autres le sar.hent ou- l'ignorent aujourd'hui.
Qu'on médite, avec le. resj ect qui lour est dû,
1rs sages et fort» s paroles de plusieurs vénérables
prélats, qui ont- récemment écrit touchant,celte
affaire : il y a là des leçons salutaires j our tous,
des explications et dos conseils qui ne seront per
dus pour aucun de ceux qui savent lire et com
prendre. . i
Que si, par tous ces graves avertissemens, la sé
vérité néi'fissa're des uns et l'indulgente bonté des
autus n'obtencieat fjas toujours la souverai ne in-
tluence qui lèur "â'elé promue," "nous àvônsaïï
moins li"u d'espérer que nous ,ne verrons plu's se
reproduire les torts et les lautes dont nous avons
eu tous à gémir.
Il serait donc inutile en ce moment de donner
un nouveau prétt-xte à la contr.'dictifin des lan
gues, et un aliment à la polémique irritée des
journaux. .. . • '
L'éclat d'une plus grande publicité n'est pas
nécessuirri ici. pour apprendre au monde qu'il y a
un termfrde IVrme doctrine, de sagesse èo lire 11
d'autoiité supérieure en dehors et au-dessus de
toutes les n.uauces pos.-ibles des opinions libres^
sur lequel l ? épi>copat se. rencontre i toujours, et,
profondément et invariablement' uni à son chef
suprême, ne peut jamais être divisé.
C'est contre quoi les esprits méchans ou empor
tes ne pourront jamais prévaloir : c'est sur quoi
des clirétie.is catholiques ne pourraient essayer de
donner le change ou de jeter des n nages, sans se
rendre coupables des plus- déplorables illusions,
responsables peut-être des plus grands maux, et,
sans blesser profondément le-cœur de celui qui
« déteste et maudit la discorde entre les frères. »
Il peut y avoir ailleurs des partis et des
excès : il n'y ,cn a point parmi nous ; les évê-
ques n'ont de goût que pour l'union dans la vé
rité, dans la modération, dans la paix et dans un
acoord lilidl, et toujours soumis à celui que Jésus-
Christ, en quittant la terre, a mis au centrc-de son
Eglise, pour y tenir .tout uni dans la foi, dans l'o-
beissance et dans l'amôur.
Pour nous, nous ne cesserons d'élever, avec con
fiance, nos mains et les vœux de notre coeur vers le
prince de la paix, pour le sepplier de maintenir tou
jours entière en l'Eglise, qui est son royaume sur
la terre, cette pacifique et touchante unanimité
qui la fait belle autant que forte, et qui, dans ces
temps de trouble et de confusion, sera plus que
jamais notfe gloire singulière, en même temps que
la leçon du monde. Malheur à ceux.qui diminue
raient cette divine et si nécessaire unanimité ! Elle
ne sera jamais troublée, si tous, dans ce corps
admirable et si merveilleusement ordonné de
l'Eglise, savent fidèlement se tenir en la place
que Jésus-Christ leur a marquée, et qui est, pour
les uns, celle dd l'autorité; pour les autres, celle
de l'obéissance; et pour tous, celle de la charité et
du respect. \ féux , évêque d'Orléans.
M. le préfet de l'Eure vient d'adresser une
proclamation aux électeurs pour leur rappe
ler que '63 élections seulement sur 83 ont
donné des résultats, définitifs aux scrutins
de samedi et de dimanche derniers v .■ .
« Electeurs de l'Eure ! dit M. de Sainte-Croix,
en présence de ce résultat, je dois faire un nouvel
appel à vos propres intérêts, à votre zèle, à votre
de\oûmeut au bien 3u-pays.
» Deux motifs également regrettables ont pro
duit 1 insuffisance des suffrages : l'abstention d'un
grand nombre d'en ire vous, et la divi-ion répan
due dans les populations par les candidatures ri
vales d'hommes souvent honorables, mais trop
faibles pour sacrifier aux intérêts généraux la sa
tisfaction d'uw triomphe personnel.
■» Souvenez-vous que. l'abstention est un déni
de no-> driits civiques ! souvenez vous qu'elle est
un acte d ingratitude envers le gouvernement qui
tait appi'l au pouvoir électoral ! qu'elle est une
désertion des rangs dans lesquels vous marchiez
j:ux deux élections solennelles qui ont précédé, et
que l'iniitlerence est un abandon des intérêts les
plus piecieux du pays!
» Quant aux hommes qui n'hésitent pas à com
promettre, te succès d'une bon ne élection pour gros
sir de quelques veix l 'expr» ssion du leur popularité,
qui sedipntent vos tuirr.igesau lieu de les guider
et fie les réunir noblement sur une seule candida
ture, c'est à vous, éclairés par le premier tcruiin,
qu'il appartient surtout d'infliger-a leur conduite
le blâme qu'elle meiite. Vous saurez vous sous
traire à leurs dém-trehes éitui tes, et voter avec
indépendance et unité pour le seul candidat qui
vous paraîtra le plus digue de vos suffrages.
» Enfin, quelques hommes voues aux plus dan
gereuses doctrines, ennemis de vos intérêts, hos
tiles au gouvernement généreux du prince Louis-
Napoléon, ont osé tenter l'élection et laire un ap
pel à votre crédulité.
» Ils vous tioaipent aujourd'hui, comme ils vous
ont toujours trompés! Ils vous parlent au nom-du
peuple, et prêchent h révolte contre le pouvoir qui
gst l'expression la plus solennelle et de sa confiance
et de sa volonté !
» Souveritz-vous qu'ils sont tous flétris au nom
de la société et du pays!
» Souvenez^vous que leurs candidatures ne sont
qu'un piège tendu à votre bonne foi, un deli inso
lent porté contre vous-mêmes et contre celui au
quel vous avez confié le salut de la i-ranee.
-» Souvenez-vous surtout que tous ceux qui ont
refusé le serment de fidélité au gouvernement de
Louis-Napoléon ont nié le droit du sutlrage uni
versel ot violé la volontéjde la nation!
» Votre mépris devra toujours signaler leur
impuissance et répondre à leurs coupables ma
nœuvres. »
^ ANGLETERRE.
Un nouvel accident est arrivé sur le chemin de
fer dr London-North-Western. Jeudi matin, le train
express de Liverpool était parti à ton heure ordi
naire, neuf heures trente minutes; ce train se
composait de douze wagons remplis de voyageurs.
A dix heures quarante-cinq minutes, à la station
tle Crewe, on adjoignit une locomotive supplé
mentaire au train, comme cela se pratique cL'habi-
■tpde.,Dans ce cas, il est, d'usage que 1e conduc-
teurde cette dernière détache sa locomoti ve supplét-
m en taire aussitôt que le train a. gagné le>voiiitoù
la Jigne -redevient i de nivçau ; il passe avec elle
.sur une autrç ligne de rail-i. Aussitôt .que le coni-
ducteur eut deteiché sa locomotive^ il força la,
vapeur, et devança bientôt le train qu'il ven-it de
quitter. Eu approchant de la station de Whit-
more, il aperçut le drapeau'rouge déployé
en signe de danger. Il' ralentit sa marche'",
mais le train cxpre?s continua la wenne; un
choc' devint ainsi malheureusement inévitable.
Les deux locomotives, se heurtant, furent renver
sées et brisées; huit des douze wagons du train
express déraillèrent. Plusieurs -^ovaseurs furent
blessés et contusionnés; le conduc'tèbr seul de la
locomotive du train express fut tué'sur place. Son
corps a été retrou vé sous l'un 1 des Wagons. Un
message télégraphique a mandé- des'Retours de
Whitmore i Stalford. Un tiviin de troisième clas
se,' venant de Liverpool, a pu être prévenu assez à
temps pour empêchermn deuxième accident. Quel
ques voyageurs ont demandé à être reconduits
à Livcrpoolj - mais la majeure partie .s'ei-t ren
due à Londres. On avait-beau coup i exagéré les
suites de cet accident à Londres, Une foule immen
se attendait les voyageurs à-< la gare. Une seule
personne;du train- express, une dame étrangère, a
été grièvement blessée à la tète • Une enquête ri
goureuse va être ouverte sur cet événement.
(Morning-Post.)
— Aujourd'hui que les élections sont terminées
dans toute l'étendue- du royaume-uni, les lords-
lieu tenans et dépulés-lie'utenans mettront en vi
gueur la nouvelle loi sur la milice, dès que les ré
coltes seront rentrées. Il paraît que le gouverne
ment est disposé à. essayer le système des volon
taires, en oifrant une prime de 6 liv. par hom
me ; mais si cet allechement ne suffit pas pour
déterminer l;s jeunes gens à endosser la veste
rouge, -on aura recours àu vieux système du tira
ge au sort. Le nombre d'hommes à prendre
dans les comtés, villes, villages, est aujourd htii de
50,000 et sera'de 30,000 l'année prochaine ; les
hommes doivent avoir cinq pieds trois pouces et de
dix-huit à trente-cinq ans. Les sergen^de l'ancienne
milice ont reçu l'ordre de se tenir [trêts à comment
ctrà recruter. Un grand nombre de pensionnaires
internes de Chelsea'ont aussi reçu l'ordre d'être
prêts à partir'pour divers en lroitë ou ils sont des- 1
tinés à instruire les recrues.'Ils 1 s'etaient volontai
rement offerts pour ce fer vice, qu'i leur vaudra 2
sh. 6 d. par jour, outre leur pi*nsion'acquise. '
■■■.(Morning-Aavtrtiser.)
— Le nombre des soldats de marine à bord des
bâtimens est tellement grand, que le service est
devenu très dur dans les stations; aussi demande-*
t-on-vivement l'augmentation de ce corps. (Idem.)
— La cérémonie de la po-e de la première pier
re, ou plutôt du premier pilier de fer du nouveau
palais de cristal;, a eu lieu hier en présence de
nombreux -spectateurs des deux sexes. A l'heure
indiquée, M. Samuel Laing, M. P. Président, s'est
avancé accompagoé des directeurs et des employés
de la compagnie, et devancé par six ouvriers por
tant une bannière où on lisait :« Succès au palais du
peuple! » La première colonne fut plantée en ter
re, portant sur $on fût l'inscription suivante: Cette
colonne, premier support du palais de Cristal, bâ
timent'd'architecture purement anglaise, destiné
au plaUir et "à l'instruction du peuple, a été
érigé le 5 août 1882, la. seizième annee du rè
gne de Sa Majesté la rune Victoria, par Soi uel
Laing, écuyer, meri bre du parP-ment, président
de la compagnie du palais de cri-tal. La construc
tion primiiîve dont cette colonne fait partie, a ( été
exécutée,-d'après les dessins de, sir Joseph P.sxton,
par MM. Fox, llenderson et comijagriie, sur le ter
rain de Ilyde-Park, où elle a reçu le tribut de tou
tes les nations à l'exposition universelle, en l'an
née de Notre-Seigneur 1851. »
On a, comme de coutume, déposé à la place qui
leur était destinée des pièces de monnaie courante.
Sir Joseph P.ixton, qui a f te couvert d'npp.î.a-
dissemens, a remercié la compagnie pour le bon
accueil donné à son humble n .m, et l'a assuiee
qu'avant I.i lin de l'œuvre, il au'ait recours à ses
sympathies, dans les runes travaux qu'il aurait à
accomplir, en couvrant ainsi plus de d iix ccnls
acres de terre. Le dr|eùner servi par M. Ilégin Bo^
thons da Britisli hôtel, Cockspur-stieet, a mé
rité l 'approbAtton de tous les convives, et M. Haï -
kins s'est paifaitement acquitte de ses fondions de
maître des cérémonies, (Morning AJwrttser.)
— Nous voyons par les rapports qu'a publies le
co'f ité pour Ta propagation de rétablissement des
bains et lavoirs dans l'intérêt des classes labo
rieuses, que, durant le imis de juillet dernier,
les recettes des six établissemens de la métro
pole se sont élevées à Li somme -de 2,768 kv. st.
S shill. 8 d., et l'année dernière, pour la période
corre? pondante j elles présentaient un chit&ede
1 506 liv. st. 3 shil."'4 d. Le nombre des baigneurs
a été de 199,934 contre 104^856 poùr le même mois
de 1851. C'est, eh faveur de la présente année, un
accroissement en argent de l,2621iv. st. 2bhill. 2 d,
et de 95,078 baigneuis. En juillet 1848, première
année de l'ouverture de l'établissement modèle,
on ne comptait que 7,934 baigneurs. Les rapports
des localités rurales continuent d'offrir des résul
tats non moins heureux. L'augm-i.tation des bains
et lavoirs, toute considérable qu'elle est, e>t peu de
chose en comparaison du nombre immense des fa
milles pauvres pour qui le bienfait de ces étab is-
semens est d'une extrême importance, au point de
vue moral et social, et qui-seraient heureuses de
pouvoir en profiter s'ils étaient mis à leur portée,
ou, en d'autres termes, si chaque district était
pourvu d'une (ou même davantage) de ces utiles
institutions. { Morning-Vhronicle.)
—2t.32o émigraas, y compris ceux qui sortent
du dépôt au gouvernement, à Bitkenhead, desti
nés pour l'Australie, ont quitté ce port le mois
dernier.'Au mois correspondant de l'année der
nière, on en comptait 13,770. Les émigrans en
destination pour l'Amérique se composaient pres
que entièrement d'Allemands et d'irlandais.
(Idem.)
FEU iltT3S eiLCONSTlTUTIONNEL, 8 fiDUT.
NAP©î,E©iH A TEÏi^arîP,
l
LES TROIS MANIÈRES.
" • .
/' (18010
V. ' •
Ah ! tous voilà enfin, Monsieur le prince
de Wurtemberg; je suis enchanté de vous
yoir ; mais veuillez m'wccuser si je vous re
çois ainsi sans façon; du reste,--je ne reçois
de c tte manière que mes amis.
Le personnage qui p 'oxprimait ainsi était
élt-ndu ou plutôt couché sur une grande
carte dont il étudiait diverses parties, la
main droite armée d'un compas. '.
— Je suis à vous dans un instant, reprit-
il après un moment de silence; donnez-vous
la peine de vans asseoir;
; Le prince de Wurtemberg venait d'entrer
dans le cabinet de Napoléon avec le grand-
maréchal du palais : il prit un siège près du
secréiaire du, cabinet, M. M«nneval, qui, la
plume à la main, attendait que Napoléon lui
dictât la fin d'une cote adressée au ministre
de la
^'Napoléon portait une robe de chambre eu
b isin, pour être plus à sou aise, eur il fai
sait très chaud à cejte époque d« l'année ; et
d'ailleurs, s'il eût éié obligé de recevoir quel
que visite officielle, il n'a uvïteu befoiu que
d'endos&er son ùuiforme, pour être en règle
sous le-t apport de la toilette.
Après avoir mesuré des distances et pro
mené son compas avec une ptttsic^e qui an
nonçait une granie habitude de ce travail,
l'Empereur se releva h-stoinont et lit signe à
D troc de l'aider à ployer la carte ; pui«,
lorsque cette opération fut terminée, s'a
dressa rit au prince : .
— A nous dHux mainîfcnant, Monsieur de
Wurtemberg, lui diUl eu souriant. Savez-
vous que j'ai bien envie de vous gtouder ?..
vous vent z bien tard me voir.
L" 1 . prmee rougit, car d'après ce que lui
avait ait )e gmod-maréchal du palais, il ne
£'ntt-:iidait pa-à mt pareil ivproche, hir-n
qu'il lût exprimé d'une manière tout aima
ble ; mais l'Enip- reur avait oublié que Duroc
l'avaft prévenu"des motifs qui forçaient le
prince à ajourner sa visite. Oivcelui-ci, pour
se tirer d'embarras, recourut à un lieu-com
mun :.
— Sire, je savais Votre Majesté si occu
pée...
—■ Moi, occupé! ah ! qui vous a dit cela ?
Mais, au contraire, Monsieur de Wurtem
berg, je-rir,-fais rien ici et ie m'ennuie à
mourir ; je voudrais bien que la paix.fùt si
gnée pour retourner en France; jamais, on
# ne fait bien ses affaires que chez soi.
— Cependant, Votre Majesté, Sire, me
permettra de lui faire observer qu'en ce mo
ment tûêffle...
— Ahl oui, je sais ce que vous allez me
dire; parce que vous m'avez vu travailler
sur cette carte, vous ni'avi z supposé ah.-orbé
par quelque grand travail. Eu! mon Dieu!
c'est uue espèce de.pas?e-t'mps pour me d? s *n -
noyer un peu, pour faire diversion aux dis
cussions diplomatiques. Je m'amusaisii par
courir la ligue de mes opérations militaires
depuis le commencement de la campagne, à
comparer mes manœuvres avec celles de
■ l'ennemi ; cela m'a été utile, et j'ai reconnu
que si M. de Benigsen a fait des fautes, j'en
ai fait aussi.
— Sire, ce passe-temps là est une étude
bien importante pour la stratégie et pour
l'histoire.
—Vous croyez? prince. A la bonne heure ;
mais, moi, je pense que je pourrais employer
beaucoup mieux mon'têmps. Mais, voyons,
parlons un peu de vous, de vos affaires.
Etes-vous satisfait de votre séjour à Tiisitt ?
— Oui, Sire, et j'ai tâché de mettre à pro
fit Ie3 conseils qu'a daigné me donner Votre
Majesté: .. ,
Napoléon parut ne pas comprendre le sens
de ces mots :
— Quel* cfinseiU?.»'. Mais en vé' t». je no
■aa rappelle pas.., à moins «pie vous ne vou
liez parler de votre affaire de l'an dernier.-
— Votre Majesté m'a engagé, quand j'eus,
l'honneur de la rencontrer, il j a quelques
-jours, à observer ce qui se pusse ici.
— Èt vous.avez observé! C'est fort bien.
Vous avez vu l'empereur Alexandre?
— Oui, Sire. '-
— Et le roi de Prusse?
— Oui, Sire. .
— Et il vous ont bien reçu, sans doute?
— Il est impossible d'être plus aimable
qu'ils ne l'ont été à mon égard.
— Cela ne m'étonne pas : ce sont de bon
nes ge,u;,au fond; ils g.igaent beaucoup à
être vus de près, n'est-ce pas?
Le prince put croire qu'il y avait dans cet
te question une intention de persiflage, une'
pensée de moquerie ; mais l'Empereur était
de bonne foi.
— A propos, Monsieur de Wurtemberg,
avez-vois vu les cantonnemens de mou
armée?
— Oui, Sire, et grâce à l'obligeance de
M. le gr.uid-niaréchiil du palais, j'ai pu ad
mirer ces beiles troupes.
— Les avez -vous vues manœuvrer?
Pas encore. Sire.
— Eli bien 1 votn resterez aujourd'hui
avec moi ; je vous retiens Je passe une re
vue de tout" ma ga;"de, et vous vous place
rez auprès de moi. Mai- permettez que j'en
finisse avec M. Meni'teval.
— Sircj-je rai»me retirer...
— Re-tez, pestez, je vous prie; je le veux !
Vous. m'appartenez aujourd'hui ; vous dé
jeunerez et vous dînerez avec moi ; c'est une
a fiai re convenue. Votre présence ici ne me
gèue aucunement, car je n'ai rien à faire...
je ne fais rien.
Puis l'E.iipereurjse tournan t vers le secré
taire du cabinet et lui dictant la fin de la-
note destinée au grand juge, ministre de la
justice:
— « ...Vous m'adresserez, le plus tôt
» qu'il vous sera possible, un travail sur,
» toutes les prisons de. l'Empire, en me si-
» gnalant ceux qui, par leur bonne con-
» duite, ont droit à ma clémence; entendez-
» vous avec votre collègue le ministre de
» l'intérieur pour l'exécution d'une mesure
» qu'il me tarde de voir accomplie. »
£e secrétaire présenta la plume à Napo
léon, qui apposa sa signature au bas de la
missive :
— Maintenant, dit-il à M. Menneval. écri
vez au directeur du grand hôpital militaire
de Magdebourg, qu'il m.'est parvenu des
plaintes sur l'administration de cet établis
sement. Les blessés prussiens n'y sont pas
traités avec tous les soins, avec tous les
égards que réclame leur situation ; pas de
distinction entre les blessés do l'armée enne
mie et ceux de mon armée ! C'est la premiè
re fois qu'on m'adresse de pareilles plaintes;
que ce fcoit la dernière.
Pendant que M. Me»aeval écrivait cette
nouvelle notej l'Empereur adressa quelques
questions au prince royal sur le prince Eu
gène de Wurtemberg, qui commandait un
corps de réserve dans l'armée prussienne, et
que les généraux vaincus à léna accusaient
de n'avoir pas fait son devoir, d'avoir, par
son inaction et son impéritie, rendu facile la
victoire des Français. L'Empereur le plai
gnait.
— II ne faut pas, dit-il au prince, que vo
tre oncle prenne trop au sérieux ces criaille-
ries de gens qui déclinent la responsabilité
de leurs fautes ; on dit qu'il prépare un mé
moire justificatif; je le lirai, mais il ne m'ap
prendra rien de nouveau. Si j'avais le droit
de lui donner un conseil, je lui dirais de
garder le silence et d'attendre. La vérité ne
peut tarder à se faire jour à travers tous ces
récits contradictoires. Mais pourquoi donc
aussi le prince Eugène de Wurtemberg s'a-
visert-il de se battre contie moi qui suis
l'allié, l'ami de votre mai-on ?
— Sire, ce prince seri depuis près de tren
te-deux ans clans l'armée prussienne; pou--
vait-il abandonner ses drapeaux au moment
du danger? S'il avait commis une pareille
lâcheté, son nom eût été voué au mépris de
l'Europe entière.
Cette justification du prince Eugène de
Wurtemberg par son neveu, fut approuvée
par 1 Empereur :
— S'il en est ainsi, répondit- il, votre on
cle a biea fait de rester au service de Prusse*,
»IZ BS Z.'A320HHÎS2SS^
sans îî i. pau TRIHESTBïi
dép1b .TÏMENS. 13 f. • ■ ■ ■:
UN NUMÉRO : $0 CENTIMES»
■ POUR LES PATS ÉTRANGERS S6 T6ÇOrt9T
au' tableau qtu sera puoné dans le jouriiat,
es 10 et 25 da. chaque moisj
datent du ■
.. t.:., .. !.. dt-ehdtrutvin'î' ,'■■■ :i ' " '
iCïS»M3T. i «W» ae F«Z«tt (PalabMIoyaln5 tes
1852.-DIMANCHE 8 AOUT.
JOURNAL POLITIQUE, LITTÉRAIRE, UNIVERSEL.
S'adresser, ÎMnco^ pour Içrfdncivn, à Ml tCoCHEVAI^Cuai'HlY, rêdacteir en chef. |On t'cJkmt] dm les département, «a r. Memgeries et eau Pireettont de poste".—-A Londres, chez MMî Co"WiE et nis.j
T". ■ ■ ■ T~ ™~ Les articles déposés ne sont pas rendus.. - I """* "■ St'^sbtjwg r cke* , pour l AlieftWQtie,, ~~ «le
: t.: r I ;
* V . (
S'adresser , franco, pour l'administration*à M.1D enai N , directeur 2
Ai annonces sont reçue» &a barpapi d;i journal ; et oh&s lî. PAULS, ïts^si'âu;, 10, place de !k Bourse
PAH1S, 7 AOUT.
Une assemblée populaire qui coni ait
la Tùajorîté Sa peuple fribouigeois' s'est
réunie récemment à Posieux pour voter
et signer une pétitiou au conseil fédé
ral suisse. Cette pétition avait pour objet
la révision de la Constitution de Fribourg ,
et le renouvellement du gouvernement et
des conseils qui administrent- ce canton. On
avait cru uninsîant que le gouvernement de
Fribourg s'inclinerait devant la manifestation
imposante de"Posieux. et se retirerait delui-
ïpême. Les plus seasés et les moins compro-
{nis des hommes qui le composent en avaient
ouvert l'avis. L'espoir des populations a été
trompé , et le gouvernement fribouigeois
s'est décidé à garder le pouvoir jusqu'à ce
que lé conseil fédéral suisse eût prononcé
sur la pétition de l'assemblée de Posieuï.
! La discussion sur cette question impor
tante vient de s'ouvrir au sein du conseil fé
déral. Le rapporteur de la commission des
^pétitions, M. Escher, a conclu à ce qu'il ne
fût - donné .aucune suite à la pétition de
Posieux. Si ces conclusions étaient adoptées,
- iln'y aurait pas lieu à réviser la Constitution
de Fribourg, et le pouvoir resterait aux mains
des hommes qui ont perdu la conûancé du
canton. M. Escher a parlé pendant plus de
deux heures à l'appui des conclusions de la
«ominission, et son discours a été une apo
logie continuelle du gouvernement fribour-
geois et uel réquisitoire violent contre
les pétitionnaires de Posieux. Après lui,
M. Drue''] et le député socialiste de Zurich,
M. Trembler, on t soutenu la même thèse par
les mêmes argumens. 1
Nous sommes heureux da voir que ces dis
cours ne sont pas demeurés sans réponse, et
que les droits du peuple fribourgeois ont trou-
Té des défenseurs au stin dn conseil fédéral ;
les demandes de Viissémblée d ; Po-ieox sont
tellement légitimes quenousespérons qu'elles
seront accueillies malgré tous les efforts du
radicalisme. Le gouvernement deFribourg
ne s'appuie manifestement que sur-une mi
norité de la population ; il n'existerait pas
deux jours s'il était réduit à ses seules forces
et lté pouvait plus compter sur l'appui armé
des autres gouvernemmis cantonnaux. Les
élections auxquelles il à convoqué le peu
ple n'ont jamais été .'libres, et c'est k dic
tature qui s'exerce à Fribourg sous le
couvert mensonger de (a démocratie: 'Un tel
état de-choses ne saurait subsislt r plus long
temps; il faut que le peuple de Fribourg
soit appelé à prononce r lui-même sur son
sort a à régler ses destinées :-tin. ne peut
l'assujettir à une Constitution qu'il n'a pas
votée, tt à mi gâuve; nemeut contre l'exis-
tenev duquel il rie cesse du protester.
"Nous espérons vivement que le conseil fé
déral prendra en sérir-use considération les
droits des Fribourgeois et l'intérêt de la
Suisse. Il ne manque pas : de gens qui
voudraient détruire l'œuvre de 4847, et
ramener la Suisse à l'anarchie d'où elle sort à
grand'peine. Ces défenseurs d'une cause per
due seraient ravis qu'un déni de justice mani
feste ou quelque grande faute vint leur don
ner prétexte pour toutrémetï-e en question,
et pour réclamer ujie intervention armée en
Suisse. Le m:iileur moyen de faire échouer
ces projets, c'est d'ôter tout argument à leurs
auteur*, de donner satisfaction aux justes
griefs du peuple de Fribaurg, et de prouver
çar les faits que la démocratie helvétique,
par le seul jeu de ses institutions et en de
hors de toute influence étrangère, peut ra
mener en Suisse je calme et la paix.
' CUCtlEVAL-CLARIGNY.
L'une des deux chambres de la Suisse, le
eoii&eil des Etats, a décidé en principe, dans
sa séance du 4 août, par 27 veix contre 12,
la remise du montant, total arriéré des frais
de guerre imposés aux sept cantons du Son-
derbund, MM. Munzinger et Ochsenbein,
conse>Hers fédéraux, ne se sont pas opposés
à ia mesure.
Per décret de ce jour, M. le lieutenant-
colonel d'état-major Isnard, est nommé chel
de l'éiat-major de la gai de nationale du dé
partement de la 'Seine, en remplacement de
M. Vieyra.
Le gouvernement vieut de recevoir la dé
pêche télégraphique suivante : ■
- Vaisseau le CharUmogn", 25 juillet,
Le Charlemagne vient d'entrer ans Dardanelles ;
demain il sera mouillé dovani Con-iantinopie. Il H
ét'Vrejiwivtw t;>»* l-'s honneurs dus à l'ambassa
deur de France. Tout est en rètile. . ■■ ■■
Les journaux de Londres parlent depuis
quelques jours d'un traité de commerce qui
serait snr le point d'intervenir entre la France
et l'Angleterre, et qui serait destiné à livrer
notre marché aux produits de l'industrie
britannique. C'est Je Itaihj-Netvs qui a donné
le premier cette nouvelle. Les autres feuil
les l'ont reproduite en l'accompagnant de
détails plus explicites. On s'attend, disait le
Globe, dans un de ses derniers numéros, à
un changement important dans le commer
ce du fer en France, le Président delà Répu
blique ayant exprimé le désir de s'enten
dre avec notre gouvernementpour modifier le
tarif. Le Morning-Post arépéte le même bruit,
en s'appuyant sur le témoignage d'un négo
cia u qui a de grands intérêts dans le com
merce du fer, et qui aurait été récemment
èn communication avec notre gouvernement
au sujet des tarifs établis dans les deux pays.
On comprend que des assertions présen
tées d'une manière aussi affirmative sont
de nature à semer l'inquiétude parmi les
industries menacées. Ajoutons qu'elles ont
été accueillies avec empressement par no3
free-traders , qui ont encore renchéri sur
les journaux anglais. Ainsi le Pays, en ci
tant les articles de la presse de Londres, n'a
pas craint d'ajouter qu'il s'agirait d'une mo
dification radicale dans le tarif des douanes
entre la France et l'Angleterre. •
L'industrie des houilles et celle des fers se
sont-surtout émues de :es rumeurs. Notre in
dustrie métallurgique est, comme on sait.celle
qui a le plus souffert de la crise produite par
la révolution de février-. Elle ne commence
à entrevoir des jours meilleurs que dtpuis
la reprise qui s'est manifestée dans les cons
tructions de toute sorte et notamment dans
les travaux de eliemins de fer, grâce à l'af
fermissement da la sécurité publique et au
retour de la confiance. Maintenant elle se
se demande si, au moment même où elle
échappe A une crise qui a duré quatre an
nées, elle va se trouver frappée de nouveau
par une modification de. tarif de nature à
mettre son existence, même en péril.
Nous avons tout lieu de croire que les as
sertions des journaux .anglais, propagées
avec tant- de complaisance par nos libre-
échangistes; ne reposent sur aucune es
pèce de fondement;; Mais peut-être serait-il
nécessaire que notre gouvernement, que l'on
met en jeu, et auquel on attribue de sem
blables intentions, fît justice de tous ces faux
bruits. Une déclaration d ms c>î sï-us produi
rait le meilleur effet. EUc dissiperait les
alarmes, et ne pourr.iit que seconder le
magnifique mouvement d'affaires dont nous * 1
sommes témoins en ce moment.
- \ J. BURA.T.
■ .■■■■ - ■■ i «—aBa—■ ■■ ■
Le chemin de fer de* Paris à Strasbourg,,
inauguré par Je Président de la République,
le 17 du mois dernier, n'avait cependant pu
être mis immédiatement en exploitation. Il
restait encore quelques travaux à faire sur
la section comprise entre Nancy et v Sarre-
bourg avsnt de la livrer à la circulation pu
blique. Ces travaux ont été poussés active
ment, et l'ouverture du service régulier de
Paris à Strasbourg aura lieu le 12 de ce
mois.
Paris sera donc, dans peu de jours, défi
nitivement relié à la frontière allemande.
La compagnie s'occupe d'organiser des con
vois à grande vitesse. Elle fait construire en
ce moment des locomotives d'après le sys
tème Crampton, et elle espère pouvoir, à
l'aide de ces puissantes locomotives, effec
tuer le parcours de Paris à Strasbourg en
neuf ou dix heures. Nous verrons alors des
trains de plaisir de Paris à Bade.
Les nouvelles que nous recevons des bords
du Rhin, nous apprennent, d'un autre côté,
que la ligne commencée par nous parallè
lement à la rive gauche du fleuve, va être
continuée rapidement. La compagnie du
chemin de Bàle à Strasbourg s'est chargée,
comme on sait, de le poursuivre jusqu'à
Wissembourg. Le gouvernement bavarois
vient de concéder les chemins d j Wissem-
bourg à Neusladt et de Ludwigsliafen à la
frontière hessoise. La concession est. faite à
la compagnie du Palalinat. qui était déjà
propriétaire de"la ligue de Neui-tadtJi Lud-'
wigsliafen et à Spire. De telle sorte qu'une-
ligne de for s'étendra le long du Rhin, à
travers la Bavière, de Wissembourg à la
frontière de la H^sse rhénane.
Ainsi, comme la Uésse construit un che
min de Wor.'ns à Mayenre, il est permis d'es
pérer qu'au moment où, la section de Stras
bourg à Wissembourg sera ouverte sur no
tre territoire, Baie se trouvera, au movm de
l'achèvement des chemins intermédiaires,
relié à Mayence par.une voie de fer directe
et? continue de 333 kilomètres, qui s'-éten*
dra sur la rive gauche. ï. burat.
Dis dépêches du commandant en chef de
l'escadre d'évolutions, en date du 30 juillet,
arrivées aujourd'hui à Paris, annoncent, la
conclusion du différend qui avait motivé la
présence de l'escadre devant les murs de Tri
poli.
Deux déserteurs français s'étaient réfugiés
à Tripoli : on voulut les contraindre à se
convertir à l'islamisme ; ils refusèrent, et
invoquèrent la protection du consul général
de France qui les réclama. Un d'eux, seule
ment, parvint à gagner l'hôtel du consulat;
mais, surveillé et surpris lorsqu'il en sortit,
il fut poursuivi par la foule et cruellement
maltraité.
L'autorité turque n'intervint que pour
mettre ce malheureux et son camarade en
prison, où ils ont été retenus malgré les ré
clamations énergiques de notre agent , consu
laire.
Une violation aussi manifeste du droit des
gens, ne devait pas être tolérée. Le 20 juil
let', l'escadre d'évolutions faisait route de
Toulon pour Tripoli avec ordre de faire
rendre les deux prisonoiers ou de détruire
ia ville.'Le 28, à une heure après midi, elle
mouillait devant la place. Aussitôt le con
cert s'établit entre le commandant en chef
et le consul général. Le pacha était parti
pour l'intérieur de la régence dès le com
mencement de l'affaire. Sommation fut
faite immédiatement au mudir, comman
dant la place , de rendre L-s prisonniers
avant le lendemain 29, au lever du soleil
pour tout délai. Le 29, à sept heures du
matin , aucunes, réponse n'ayant été faite,
le consul - général amena son pavillon et
se retira à bord du vaisseau amiral, suivi
de plusieurs!«milles chrétiennes de diverses
nations qui furent recueillies sur les bâti-
tnens de f> scaure. Les navires de commerce
mouillés dans le port se hâtèrent au large,
hors de portée.
L'escadre allait ouvrir le feu immédiate
ment, aprè* une dennere sommation adres
sée au mudir,, lorsque, à neuf heures du
matin, Je commandant en ehrf fut iuformé
A quatre heures, uu'ane.it du mudir les
amenait à bord de l'amiral.-
Le 30 juillet au matin, l'escadre prenait le
large.
Si la rége'nce de Tripoli n'avait pas immé-
diatemeuLii' coniè la satisfaction exigée, no
ue escadre aurait luit'prévaloir par la force
iws légitimas réclamations de H Fiance,
(Moniteur.)
Le Courr'er de Marseille du 5 août publie
sur ce qui vient de se passer devant Tripoli,
un récit que celui du Moniteur rend inutile
à reproduire, et dit q ue ces i mportantes nou
velles ont été apportées de Malte par le Ca-
radoc, -vapeur anglais, faisant le servie'- de la
malle de l'Inde entre Malte et Marseille. Le
Courrier de Marseille ajoute : \
a Nous attendions, par le vapeur qui nous a
apporte ces intéressa»* détails, la "mai e de l'Inde
déjà en retard do dir jours. Miis le Car ai! oc e^t
parti de Malte ayant l'arrivée de la malle sur le
compte de Ivquellé on .conçoit, les plus'Vives in
quiétudes. Elle n'était pas même signalée dé Sdez
le 21 juille t, c'est-à-dire la jour eù la 'Médina a
quitté Alexandrie pour se rendre à Malte.
» Maintenant que le seul bateau à vapeur qui pou.-
vait prendre la malle de t'inde en Egypte a aban
donné son poste, pour des raisons à nous incon
nues, il est de toute impossibilité que les dépê
ches de Bombay puissent naus parvenir avant
celles de Calcutta, que nous attendons du 10 au
42 courant. Ce retard est extrêmement regrettable
pour le commercy de Mdrseille. Gequ'il y a de plus
fâcheux, c'est que, en supposant, ce qui est 1res
admissible, que la malle soit arrivée le lende
main d i rîép.u't de la Médina, il ne se trouve pas
un seul vapeur français à Alexandrie pour la rem
placer et uieltre ainà le commerce à l'abri d'une
perte rie t- mps extrêmement préjudiciable.
» L'Autriche comprend beaucoup mieux que la
France sfs intérêts commerciaux. Elle a toujours
à Alexandrie un vapeur j-ffecté au transport des
dépêches de l'Inde destinées à l'Allemagne. Ainsi,
à l'arrivée de la m ille, ce vapeur prendra son
packct et partira pour Trieste, tandis que la Fran
ce, >;iàce à son imprévoyance, et l'Angleterre,
gi à -e au dep-irt inexplicable'de la Médina, atten
dront l'une <;t l'autre l'arrivée de la malle de Cal-
cmta. (lîsprit Privât.) »
Une lettre d'Athènes, apportée aussi par le
Curadoc, annonce que le roi Othon a quitté
jsa capital' 1 - le 27 juillet pour se rendre à
,Trieste, et de là en Allemagne, pour prendre
les eaux. Pendant l'absence du roi, la reine
a été investie de -la direction des affaires de
l'Etat. ~
U pst de nouveau question du projet d'un
chemin de fer entre le Pirée et Athènes. On
assure qu'une conipa'gnie gréco française e?t
déjà formée et qu'elfe a dès chances sérieu
ses d'obtenir la concession. Cette ligne ferrée
sera 1a première établie en Grèce.
■ Un fléau atmo-pliérisque a complètement
ravagé k récolte de, raisin de Corinthe dans
toute l'étendue du territoire de Zante. Les
navires qui s'étaient rendus dans l'île pour
y charger ces produits seront forcés de re
tourner sur lest.
Nous recevons des nouvelles d'Egypte par
la voie d'Alexandrie, à la date du 27 juillet.
Le bateau à vapeur anglais qui nous les ap
porte avait attendu vainement pendant quel
ques jours la malle de l'Inde. On annonce la
prochaine arrivée au Caire de Halif-Etl'endi,
chef des commis du divan, envoyé par la
Porte auprès du vice-roi . Abbas-Pacha était
retourne dans la Basse-Egypte après les
fêtes du baïram qui venaient de s'accom
plir. Ces fêtas, selon l'usage, avaieut sus
pendu toutes les affaires; mais déjà l'activi
té commerciale a repris son essor. Les ré
sultats constatés pendant les six premiers
mois de l'année attestent que les rapports
commerciaux entre la Franee et l'Egypte ont
eu un accroissement sensible. Des fans ana
logues résultent des statistiques pour les
autres puissances européennes. Durant
le premier, semestre de 1832, les. exporta
tions ne se sont pas élevées à moins de 200
millions. Le coton figure .dans ce chiffre
pour les cinq huitièmes.
Henry CA .uvain.
On se souvient que, dans la controverse
engagée au sujet de la ridicule brochure de
l'abbé Gaume, le journal VUnivers avait pris
parti pour le Ver rongeur cl contre l'évê-
que d'Orléans. M. Dupanloup répondit par
un maudemen t qui in tordi sait aux p r&fesseu rs
des séminaires de son diocèse de s'abonner à
l'Univers : Une nouvelle controverse s'estéle-
vée entre les journaux religieux au sujet de
ce mandement et des * adhésions qu'un
grand nombre d'évêques avaient adressées
à M. Févêqué d'Orléans. En résultait-il pour
le journal l'Univers un avertissement, une
censure ou une condamnation? Ti lle est là
question peu intéressante qui a été débattue
avec une grande chaleur de part et d'autre.
Il était seulement évident que li s opinions
excessives dt l Univers et sa f..ç"n habituelle
de les défendre, n'avaient point rencontré
l'approbation de'ia majorité de Fépiscopaf
français. C'est ceque l'on savait depuis long
temps. L'Ami de la Religion publie aujour
d'hui la note suivante, destinée à mettre, un
terme à une polémique où les argumens
étaient depuis long-temps épuigés, et que la
passion prolongeait seule. Nous croyons de
voir publier cette no t.*.
Le secrétaire do la rédaction, x- bomi' A ce.
« Château de ï a Combe, près Grenoh'e,
l<; ii août 18a?»
» Monsieur le directeur de VAmi de la Religion.
» J'espcre que vous serez assez bon pour vouloir
bien insérer, daiïs votre plus prochain numéro,
la note ci-jointe.
» Agréez, Monsieur le directeur, l'hommage de
ma haute coiuid ration. .
» -i- F élix , évùque d'Orléans. »
NOTE.
'*
Un journal annonce que la déclaration épisro-
pale relative au journalisme et aux classiques, ne
tarder:», pas à paraître.
Ce journal a été sans doute mal informé. La dé
claration, lesnomsdes véiierablessignaimres, ainsi
que la plupart dofc lettres écrites au sujet de cette
aii'aire, n'ont et ne peuvent avoir, jusqu'à ce jour,
qu'un caractère contidentiel.
Ce qu'on publierait serait nécessairement inexact
et incomplet.
Des noms qui devraient s'y trouver ne s'y trou
veraient pas; il y aurait tel nom qui ne devrait pas
être considéré comme signataire d'une déclaration
rendue publique: et la publication d'un très grand
nombre d'autres lettres et adhésions importantes
est matériellement impossible, puisqu'elles sont
en ma seule possfssion.
Il est surtout des choses et des circonstances où
la force est et demeure dans'la modération.
Ce qui devait è'.re fait a été fait; ce qui est
connu de cette affaire suffit : ceux qui devaient
s'entendre se sont entendus; ceux qui avaient be
soin d'être avertis l'ont fcté : peu-importe que
d'autres le sar.hent ou- l'ignorent aujourd'hui.
Qu'on médite, avec le. resj ect qui lour est dû,
1rs sages et fort» s paroles de plusieurs vénérables
prélats, qui ont- récemment écrit touchant,celte
affaire : il y a là des leçons salutaires j our tous,
des explications et dos conseils qui ne seront per
dus pour aucun de ceux qui savent lire et com
prendre. . i
Que si, par tous ces graves avertissemens, la sé
vérité néi'fissa're des uns et l'indulgente bonté des
autus n'obtencieat fjas toujours la souverai ne in-
tluence qui lèur "â'elé promue," "nous àvônsaïï
moins li"u d'espérer que nous ,ne verrons plu's se
reproduire les torts et les lautes dont nous avons
eu tous à gémir.
Il serait donc inutile en ce moment de donner
un nouveau prétt-xte à la contr.'dictifin des lan
gues, et un aliment à la polémique irritée des
journaux. .. . • '
L'éclat d'une plus grande publicité n'est pas
nécessuirri ici. pour apprendre au monde qu'il y a
un termfrde IVrme doctrine, de sagesse èo lire 11
d'autoiité supérieure en dehors et au-dessus de
toutes les n.uauces pos.-ibles des opinions libres^
sur lequel l ? épi>copat se. rencontre i toujours, et,
profondément et invariablement' uni à son chef
suprême, ne peut jamais être divisé.
C'est contre quoi les esprits méchans ou empor
tes ne pourront jamais prévaloir : c'est sur quoi
des clirétie.is catholiques ne pourraient essayer de
donner le change ou de jeter des n nages, sans se
rendre coupables des plus- déplorables illusions,
responsables peut-être des plus grands maux, et,
sans blesser profondément le-cœur de celui qui
« déteste et maudit la discorde entre les frères. »
Il peut y avoir ailleurs des partis et des
excès : il n'y ,cn a point parmi nous ; les évê-
ques n'ont de goût que pour l'union dans la vé
rité, dans la modération, dans la paix et dans un
acoord lilidl, et toujours soumis à celui que Jésus-
Christ, en quittant la terre, a mis au centrc-de son
Eglise, pour y tenir .tout uni dans la foi, dans l'o-
beissance et dans l'amôur.
Pour nous, nous ne cesserons d'élever, avec con
fiance, nos mains et les vœux de notre coeur vers le
prince de la paix, pour le sepplier de maintenir tou
jours entière en l'Eglise, qui est son royaume sur
la terre, cette pacifique et touchante unanimité
qui la fait belle autant que forte, et qui, dans ces
temps de trouble et de confusion, sera plus que
jamais notfe gloire singulière, en même temps que
la leçon du monde. Malheur à ceux.qui diminue
raient cette divine et si nécessaire unanimité ! Elle
ne sera jamais troublée, si tous, dans ce corps
admirable et si merveilleusement ordonné de
l'Eglise, savent fidèlement se tenir en la place
que Jésus-Christ leur a marquée, et qui est, pour
les uns, celle dd l'autorité; pour les autres, celle
de l'obéissance; et pour tous, celle de la charité et
du respect. \ féux , évêque d'Orléans.
M. le préfet de l'Eure vient d'adresser une
proclamation aux électeurs pour leur rappe
ler que '63 élections seulement sur 83 ont
donné des résultats, définitifs aux scrutins
de samedi et de dimanche derniers v .■ .
« Electeurs de l'Eure ! dit M. de Sainte-Croix,
en présence de ce résultat, je dois faire un nouvel
appel à vos propres intérêts, à votre zèle, à votre
de\oûmeut au bien 3u-pays.
» Deux motifs également regrettables ont pro
duit 1 insuffisance des suffrages : l'abstention d'un
grand nombre d'en ire vous, et la divi-ion répan
due dans les populations par les candidatures ri
vales d'hommes souvent honorables, mais trop
faibles pour sacrifier aux intérêts généraux la sa
tisfaction d'uw triomphe personnel.
■» Souvenez-vous que. l'abstention est un déni
de no-> driits civiques ! souvenez vous qu'elle est
un acte d ingratitude envers le gouvernement qui
tait appi'l au pouvoir électoral ! qu'elle est une
désertion des rangs dans lesquels vous marchiez
j:ux deux élections solennelles qui ont précédé, et
que l'iniitlerence est un abandon des intérêts les
plus piecieux du pays!
» Quant aux hommes qui n'hésitent pas à com
promettre, te succès d'une bon ne élection pour gros
sir de quelques veix l 'expr» ssion du leur popularité,
qui sedipntent vos tuirr.igesau lieu de les guider
et fie les réunir noblement sur une seule candida
ture, c'est à vous, éclairés par le premier tcruiin,
qu'il appartient surtout d'infliger-a leur conduite
le blâme qu'elle meiite. Vous saurez vous sous
traire à leurs dém-trehes éitui tes, et voter avec
indépendance et unité pour le seul candidat qui
vous paraîtra le plus digue de vos suffrages.
» Enfin, quelques hommes voues aux plus dan
gereuses doctrines, ennemis de vos intérêts, hos
tiles au gouvernement généreux du prince Louis-
Napoléon, ont osé tenter l'élection et laire un ap
pel à votre crédulité.
» Ils vous tioaipent aujourd'hui, comme ils vous
ont toujours trompés! Ils vous parlent au nom-du
peuple, et prêchent h révolte contre le pouvoir qui
gst l'expression la plus solennelle et de sa confiance
et de sa volonté !
» Souveritz-vous qu'ils sont tous flétris au nom
de la société et du pays!
» Souvenez^vous que leurs candidatures ne sont
qu'un piège tendu à votre bonne foi, un deli inso
lent porté contre vous-mêmes et contre celui au
quel vous avez confié le salut de la i-ranee.
-» Souvenez-vous surtout que tous ceux qui ont
refusé le serment de fidélité au gouvernement de
Louis-Napoléon ont nié le droit du sutlrage uni
versel ot violé la volontéjde la nation!
» Votre mépris devra toujours signaler leur
impuissance et répondre à leurs coupables ma
nœuvres. »
^ ANGLETERRE.
Un nouvel accident est arrivé sur le chemin de
fer dr London-North-Western. Jeudi matin, le train
express de Liverpool était parti à ton heure ordi
naire, neuf heures trente minutes; ce train se
composait de douze wagons remplis de voyageurs.
A dix heures quarante-cinq minutes, à la station
tle Crewe, on adjoignit une locomotive supplé
mentaire au train, comme cela se pratique cL'habi-
■tpde.,Dans ce cas, il est, d'usage que 1e conduc-
teurde cette dernière détache sa locomoti ve supplét-
m en taire aussitôt que le train a. gagné le>voiiitoù
la Jigne -redevient i de nivçau ; il passe avec elle
.sur une autrç ligne de rail-i. Aussitôt .que le coni-
ducteur eut deteiché sa locomotive^ il força la,
vapeur, et devança bientôt le train qu'il ven-it de
quitter. Eu approchant de la station de Whit-
more, il aperçut le drapeau'rouge déployé
en signe de danger. Il' ralentit sa marche'",
mais le train cxpre?s continua la wenne; un
choc' devint ainsi malheureusement inévitable.
Les deux locomotives, se heurtant, furent renver
sées et brisées; huit des douze wagons du train
express déraillèrent. Plusieurs -^ovaseurs furent
blessés et contusionnés; le conduc'tèbr seul de la
locomotive du train express fut tué'sur place. Son
corps a été retrou vé sous l'un 1 des Wagons. Un
message télégraphique a mandé- des'Retours de
Whitmore i Stalford. Un tiviin de troisième clas
se,' venant de Liverpool, a pu être prévenu assez à
temps pour empêchermn deuxième accident. Quel
ques voyageurs ont demandé à être reconduits
à Livcrpoolj - mais la majeure partie .s'ei-t ren
due à Londres. On avait-beau coup i exagéré les
suites de cet accident à Londres, Une foule immen
se attendait les voyageurs à-< la gare. Une seule
personne;du train- express, une dame étrangère, a
été grièvement blessée à la tète • Une enquête ri
goureuse va être ouverte sur cet événement.
(Morning-Post.)
— Aujourd'hui que les élections sont terminées
dans toute l'étendue- du royaume-uni, les lords-
lieu tenans et dépulés-lie'utenans mettront en vi
gueur la nouvelle loi sur la milice, dès que les ré
coltes seront rentrées. Il paraît que le gouverne
ment est disposé à. essayer le système des volon
taires, en oifrant une prime de 6 liv. par hom
me ; mais si cet allechement ne suffit pas pour
déterminer l;s jeunes gens à endosser la veste
rouge, -on aura recours àu vieux système du tira
ge au sort. Le nombre d'hommes à prendre
dans les comtés, villes, villages, est aujourd htii de
50,000 et sera'de 30,000 l'année prochaine ; les
hommes doivent avoir cinq pieds trois pouces et de
dix-huit à trente-cinq ans. Les sergen^de l'ancienne
milice ont reçu l'ordre de se tenir [trêts à comment
ctrà recruter. Un grand nombre de pensionnaires
internes de Chelsea'ont aussi reçu l'ordre d'être
prêts à partir'pour divers en lroitë ou ils sont des- 1
tinés à instruire les recrues.'Ils 1 s'etaient volontai
rement offerts pour ce fer vice, qu'i leur vaudra 2
sh. 6 d. par jour, outre leur pi*nsion'acquise. '
■■■.(Morning-Aavtrtiser.)
— Le nombre des soldats de marine à bord des
bâtimens est tellement grand, que le service est
devenu très dur dans les stations; aussi demande-*
t-on-vivement l'augmentation de ce corps. (Idem.)
— La cérémonie de la po-e de la première pier
re, ou plutôt du premier pilier de fer du nouveau
palais de cristal;, a eu lieu hier en présence de
nombreux -spectateurs des deux sexes. A l'heure
indiquée, M. Samuel Laing, M. P. Président, s'est
avancé accompagoé des directeurs et des employés
de la compagnie, et devancé par six ouvriers por
tant une bannière où on lisait :« Succès au palais du
peuple! » La première colonne fut plantée en ter
re, portant sur $on fût l'inscription suivante: Cette
colonne, premier support du palais de Cristal, bâ
timent'd'architecture purement anglaise, destiné
au plaUir et "à l'instruction du peuple, a été
érigé le 5 août 1882, la. seizième annee du rè
gne de Sa Majesté la rune Victoria, par Soi uel
Laing, écuyer, meri bre du parP-ment, président
de la compagnie du palais de cri-tal. La construc
tion primiiîve dont cette colonne fait partie, a ( été
exécutée,-d'après les dessins de, sir Joseph P.sxton,
par MM. Fox, llenderson et comijagriie, sur le ter
rain de Ilyde-Park, où elle a reçu le tribut de tou
tes les nations à l'exposition universelle, en l'an
née de Notre-Seigneur 1851. »
On a, comme de coutume, déposé à la place qui
leur était destinée des pièces de monnaie courante.
Sir Joseph P.ixton, qui a f te couvert d'npp.î.a-
dissemens, a remercié la compagnie pour le bon
accueil donné à son humble n .m, et l'a assuiee
qu'avant I.i lin de l'œuvre, il au'ait recours à ses
sympathies, dans les runes travaux qu'il aurait à
accomplir, en couvrant ainsi plus de d iix ccnls
acres de terre. Le dr|eùner servi par M. Ilégin Bo^
thons da Britisli hôtel, Cockspur-stieet, a mé
rité l 'approbAtton de tous les convives, et M. Haï -
kins s'est paifaitement acquitte de ses fondions de
maître des cérémonies, (Morning AJwrttser.)
— Nous voyons par les rapports qu'a publies le
co'f ité pour Ta propagation de rétablissement des
bains et lavoirs dans l'intérêt des classes labo
rieuses, que, durant le imis de juillet dernier,
les recettes des six établissemens de la métro
pole se sont élevées à Li somme -de 2,768 kv. st.
S shill. 8 d., et l'année dernière, pour la période
corre? pondante j elles présentaient un chit&ede
1 506 liv. st. 3 shil."'4 d. Le nombre des baigneurs
a été de 199,934 contre 104^856 poùr le même mois
de 1851. C'est, eh faveur de la présente année, un
accroissement en argent de l,2621iv. st. 2bhill. 2 d,
et de 95,078 baigneuis. En juillet 1848, première
année de l'ouverture de l'établissement modèle,
on ne comptait que 7,934 baigneurs. Les rapports
des localités rurales continuent d'offrir des résul
tats non moins heureux. L'augm-i.tation des bains
et lavoirs, toute considérable qu'elle est, e>t peu de
chose en comparaison du nombre immense des fa
milles pauvres pour qui le bienfait de ces étab is-
semens est d'une extrême importance, au point de
vue moral et social, et qui-seraient heureuses de
pouvoir en profiter s'ils étaient mis à leur portée,
ou, en d'autres termes, si chaque district était
pourvu d'une (ou même davantage) de ces utiles
institutions. { Morning-Vhronicle.)
—2t.32o émigraas, y compris ceux qui sortent
du dépôt au gouvernement, à Bitkenhead, desti
nés pour l'Australie, ont quitté ce port le mois
dernier.'Au mois correspondant de l'année der
nière, on en comptait 13,770. Les émigrans en
destination pour l'Amérique se composaient pres
que entièrement d'Allemands et d'irlandais.
(Idem.)
FEU iltT3S eiLCONSTlTUTIONNEL, 8 fiDUT.
NAP©î,E©iH A TEÏi^arîP,
l
LES TROIS MANIÈRES.
" • .
/' (18010
V. ' •
Ah ! tous voilà enfin, Monsieur le prince
de Wurtemberg; je suis enchanté de vous
yoir ; mais veuillez m'wccuser si je vous re
çois ainsi sans façon; du reste,--je ne reçois
de c tte manière que mes amis.
Le personnage qui p 'oxprimait ainsi était
élt-ndu ou plutôt couché sur une grande
carte dont il étudiait diverses parties, la
main droite armée d'un compas. '.
— Je suis à vous dans un instant, reprit-
il après un moment de silence; donnez-vous
la peine de vans asseoir;
; Le prince de Wurtemberg venait d'entrer
dans le cabinet de Napoléon avec le grand-
maréchal du palais : il prit un siège près du
secréiaire du, cabinet, M. M«nneval, qui, la
plume à la main, attendait que Napoléon lui
dictât la fin d'une cote adressée au ministre
de la
^'Napoléon portait une robe de chambre eu
b isin, pour être plus à sou aise, eur il fai
sait très chaud à cejte époque d« l'année ; et
d'ailleurs, s'il eût éié obligé de recevoir quel
que visite officielle, il n'a uvïteu befoiu que
d'endos&er son ùuiforme, pour être en règle
sous le-t apport de la toilette.
Après avoir mesuré des distances et pro
mené son compas avec une ptttsic^e qui an
nonçait une granie habitude de ce travail,
l'Empereur se releva h-stoinont et lit signe à
D troc de l'aider à ployer la carte ; pui«,
lorsque cette opération fut terminée, s'a
dressa rit au prince : .
— A nous dHux mainîfcnant, Monsieur de
Wurtemberg, lui diUl eu souriant. Savez-
vous que j'ai bien envie de vous gtouder ?..
vous vent z bien tard me voir.
L" 1 . prmee rougit, car d'après ce que lui
avait ait )e gmod-maréchal du palais, il ne
£'ntt-:iidait pa-à mt pareil ivproche, hir-n
qu'il lût exprimé d'une manière tout aima
ble ; mais l'Enip- reur avait oublié que Duroc
l'avaft prévenu"des motifs qui forçaient le
prince à ajourner sa visite. Oivcelui-ci, pour
se tirer d'embarras, recourut à un lieu-com
mun :.
— Sire, je savais Votre Majesté si occu
pée...
—■ Moi, occupé! ah ! qui vous a dit cela ?
Mais, au contraire, Monsieur de Wurtem
berg, je-rir,-fais rien ici et ie m'ennuie à
mourir ; je voudrais bien que la paix.fùt si
gnée pour retourner en France; jamais, on
# ne fait bien ses affaires que chez soi.
— Cependant, Votre Majesté, Sire, me
permettra de lui faire observer qu'en ce mo
ment tûêffle...
— Ahl oui, je sais ce que vous allez me
dire; parce que vous m'avez vu travailler
sur cette carte, vous ni'avi z supposé ah.-orbé
par quelque grand travail. Eu! mon Dieu!
c'est uue espèce de.pas?e-t'mps pour me d? s *n -
noyer un peu, pour faire diversion aux dis
cussions diplomatiques. Je m'amusaisii par
courir la ligue de mes opérations militaires
depuis le commencement de la campagne, à
comparer mes manœuvres avec celles de
■ l'ennemi ; cela m'a été utile, et j'ai reconnu
que si M. de Benigsen a fait des fautes, j'en
ai fait aussi.
— Sire, ce passe-temps là est une étude
bien importante pour la stratégie et pour
l'histoire.
—Vous croyez? prince. A la bonne heure ;
mais, moi, je pense que je pourrais employer
beaucoup mieux mon'têmps. Mais, voyons,
parlons un peu de vous, de vos affaires.
Etes-vous satisfait de votre séjour à Tiisitt ?
— Oui, Sire, et j'ai tâché de mettre à pro
fit Ie3 conseils qu'a daigné me donner Votre
Majesté: .. ,
Napoléon parut ne pas comprendre le sens
de ces mots :
— Quel* cfinseiU?.»'. Mais en vé' t». je no
■aa rappelle pas.., à moins «pie vous ne vou
liez parler de votre affaire de l'an dernier.-
— Votre Majesté m'a engagé, quand j'eus,
l'honneur de la rencontrer, il j a quelques
-jours, à observer ce qui se pusse ici.
— Èt vous.avez observé! C'est fort bien.
Vous avez vu l'empereur Alexandre?
— Oui, Sire. '-
— Et le roi de Prusse?
— Oui, Sire. .
— Et il vous ont bien reçu, sans doute?
— Il est impossible d'être plus aimable
qu'ils ne l'ont été à mon égard.
— Cela ne m'étonne pas : ce sont de bon
nes ge,u;,au fond; ils g.igaent beaucoup à
être vus de près, n'est-ce pas?
Le prince put croire qu'il y avait dans cet
te question une intention de persiflage, une'
pensée de moquerie ; mais l'Empereur était
de bonne foi.
— A propos, Monsieur de Wurtemberg,
avez-vois vu les cantonnemens de mou
armée?
— Oui, Sire, et grâce à l'obligeance de
M. le gr.uid-niaréchiil du palais, j'ai pu ad
mirer ces beiles troupes.
— Les avez -vous vues manœuvrer?
Pas encore. Sire.
— Eli bien 1 votn resterez aujourd'hui
avec moi ; je vous retiens Je passe une re
vue de tout" ma ga;"de, et vous vous place
rez auprès de moi. Mai- permettez que j'en
finisse avec M. Meni'teval.
— Sircj-je rai»me retirer...
— Re-tez, pestez, je vous prie; je le veux !
Vous. m'appartenez aujourd'hui ; vous dé
jeunerez et vous dînerez avec moi ; c'est une
a fiai re convenue. Votre présence ici ne me
gèue aucunement, car je n'ai rien à faire...
je ne fais rien.
Puis l'E.iipereurjse tournan t vers le secré
taire du cabinet et lui dictant la fin de la-
note destinée au grand juge, ministre de la
justice:
— « ...Vous m'adresserez, le plus tôt
» qu'il vous sera possible, un travail sur,
» toutes les prisons de. l'Empire, en me si-
» gnalant ceux qui, par leur bonne con-
» duite, ont droit à ma clémence; entendez-
» vous avec votre collègue le ministre de
» l'intérieur pour l'exécution d'une mesure
» qu'il me tarde de voir accomplie. »
£e secrétaire présenta la plume à Napo
léon, qui apposa sa signature au bas de la
missive :
— Maintenant, dit-il à M. Menneval. écri
vez au directeur du grand hôpital militaire
de Magdebourg, qu'il m.'est parvenu des
plaintes sur l'administration de cet établis
sement. Les blessés prussiens n'y sont pas
traités avec tous les soins, avec tous les
égards que réclame leur situation ; pas de
distinction entre les blessés do l'armée enne
mie et ceux de mon armée ! C'est la premiè
re fois qu'on m'adresse de pareilles plaintes;
que ce fcoit la dernière.
Pendant que M. Me»aeval écrivait cette
nouvelle notej l'Empereur adressa quelques
questions au prince royal sur le prince Eu
gène de Wurtemberg, qui commandait un
corps de réserve dans l'armée prussienne, et
que les généraux vaincus à léna accusaient
de n'avoir pas fait son devoir, d'avoir, par
son inaction et son impéritie, rendu facile la
victoire des Français. L'Empereur le plai
gnait.
— II ne faut pas, dit-il au prince, que vo
tre oncle prenne trop au sérieux ces criaille-
ries de gens qui déclinent la responsabilité
de leurs fautes ; on dit qu'il prépare un mé
moire justificatif; je le lirai, mais il ne m'ap
prendra rien de nouveau. Si j'avais le droit
de lui donner un conseil, je lui dirais de
garder le silence et d'attendre. La vérité ne
peut tarder à se faire jour à travers tous ces
récits contradictoires. Mais pourquoi donc
aussi le prince Eugène de Wurtemberg s'a-
visert-il de se battre contie moi qui suis
l'allié, l'ami de votre mai-on ?
— Sire, ce prince seri depuis près de tren
te-deux ans clans l'armée prussienne; pou--
vait-il abandonner ses drapeaux au moment
du danger? S'il avait commis une pareille
lâcheté, son nom eût été voué au mépris de
l'Europe entière.
Cette justification du prince Eugène de
Wurtemberg par son neveu, fut approuvée
par 1 Empereur :
— S'il en est ainsi, répondit- il, votre on
cle a biea fait de rester au service de Prusse*,
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