Presse et revues
10 pages
Titre : Bulletin quotidien de presse étrangère
Auteur : France. Ministère de la guerre (1791-1936). Auteur du texte
Auteur : France. Ministère des affaires étrangères (1588-2007). Auteur du texte
Auteur : France. Ministère de la défense. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1922-06-26
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32732912f
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 60753 Nombre total de vues : 60753
Description : 26 juin 1922 26 juin 1922
Description : 1922/06/26 (T21,N2088). 1922/06/26 (T21,N2088).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6217054p
Source : Ministère des Affaires étrangères, 2012-17626
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2013
BNISTÈRE
DES
~ES ÉTRANGÈRES
r,
t
N" 2088
Lundi 26 juin 1922
Bulletin Quotidien de Presse Etrangère
NOTA. — n est donne ci-dessous des traductions, intégrales ou par extraits,
et des résumés, ceux-ci imprimés en petits caractères. Les articles
traduits intégralement sont précédés d'un astérisque.
SOM MAIRE
■E ALLEMANDE. — La conférence de La
Haye : déclarations de Tchitcherine
'Oirrespondance de Berlin à la Kölnis-
4-e Zeitung): — Les prétendus accords
decrets franco-tchéco-slovaques (Deuts-
7e Augemeine Zeitung). — Le sort des
~Rangers en Allemagne (Frankfurter
&Udiq).
ANGLAISE. - Le mandat britannique
Palestine : un débat à la Chambre
Lords (Times, Manchester Guar-
i).-
AUTRICHIENNE. — Prétendus accords
~ets franco-tchéco-slovaques (Deuts-
sterreichische Tageszeitung).
;.IrALIENN&; — La situation politique
~mme (Mondo).
LITIQUE GENERALE
CONFÉRENCE DE LA HAYE
l
RATIONS DE TCHITCHERINE-
~rosaire du peuple aux Affaires
~s a fait au correspondant de la
~L Zeitung Ú Berlin des déclarations
qu'à La Haye les Soviets
guère se départir de l'attitude
~ent adoptée à Gênes :
~in 23 juin : Contrairement aux
de l'on èlvait répandus, le séjour
~erin,e à Berlin n'est pas un congé.
K généra,! du rornmiissariat du
Affaires étrangères est actuel-
111 à l'hôlel Esplanade. Le
a l'habitude de se représen-
lt le congé d'un homme politi-
».co.u!r ! Dès le matin on. tra-
cent dans les pièces occupées
~fine .et son secrétaire Florinski
ICliè. Les deux policiers qui mon-
£ devant la chambre de Tchit-
L'ri e façon particulière d'annon-
'ttgelr les visiteurs. Tchitche-
~s interruption des jünfna-
i — nous ne trahissons au-
les représentants de divers
F* Il négocie avec les fonc-
wairlistè,r.e. allemand et, si nous
~epr, des représentants du
français ont aussi frappé à
:oU.rs des négociations avec
ht allemand conduites, no-
F baron de Maltzan, direc-
~s étrangères, on a parlé
de l'extension du traité de Rapallo à l'Ukrai-
ne. Les négociations sont ajournées à hui-
taine. Car Tchitcherine part quelques jours
à la campagne sur les conseils du médecin.
Dans un entretien que j'eus avec Tchit-
cherine je vins à parler d'un télégramme
du rédacteur de la Koelnische Zeitung à
La Haye. Un des membres de la confé-
rence avait fait part à notre représentant
de la crainte (crainte exprimée plus tard
dans des articles officieux de journaux
étrangers, notamment français) qu'une en-
tente avec les Russes à La Haye ne mé-
ritât guère d'éveiller l'espérance parce que
les milieux bolchevistes qui combattaient
la « nouvelle politique économique » de
Lénine auraient triomphé à Moscou. La ré-
ponse de Tchitcherine fut concise et éner-
gique : « Le groupe des gouvernants est
resté le même en Russie et la politique du
gouvernement n'a changé en rien. »
- A propos du traité de Rapallo, j'arrivai
à parler des crédits que les Etats étrangers,
l'Amérique notamment, pourraient accor-
der. Je demandai à Tchitcherine si, sans
l'octroi de crédits de ce genre, on pouvait
envisager une collaboration efficace de l'Al-
lemagne à l'œuvre de reconstruction de
la Russie, et si l'on pouvait songer à un
trafic avantageux entre les deux pays.
Tchitcherine fit à ce sujet les remar-
ques suivantes : « Le traité de Rapallo ou-
vre la voie que les deux pays doivent sui-
vre maintenant.. Privée des crédits améri-
cains, la reconstruction de la Russie pro-
gressera 'lentement, mais ne sera pas im-
possible. »
Je demandai encore à Tchitcherine
quand et comment il pensait que l'Allema-
gne, après son exclusion de la conférence de
La Haye, pourrait reprendre part aux déli-
bérations et négociations générales. Tchit-
cherine me répondit d'une façon courte et
précise : « D'autant plus vite qu'elle le récla-
mera' plus énergiquement. »
Pendaut la conférence de Gênes on parla
beaucoup, de l'opposition d'intérêts' anglo-
américains au sujet des pétroles de Russie.
Je voulais connaître l'opinion du gouverne-
ment des Soviets sur cette opposition, savoir
quelles concessions il accorderait et si l'Alle-
magne pourrait être admise à cette partie
de l'œuvre de reconstruction. Tchitcherine
me répondit : « Les concessions de naphte
seront accordées,' selon les principes com-
merciaux, à ceux de qui la Russie recevra
les plus grands avantages. »
En Amérique on répète toujours que pour
accorder un prêt à la Russie, il faudrait,
comme garantie la « signature du peuple
russe » donnée par une sorte de Consti-
tuante parlementaire et démocratique. A. ce
suj et Tchitcherine me fait la remarque sui-
vante « La Russie n'abandonnera pas le
,r é (cr ,im-e des Soviets. Le régime des Soviets
o 1
a permis au peuple russe de surmonter les
épreuves de l'invasion et du blocus. Aujour-
d'hui, le régime des Soviets est la cuirasse
protectrice de la Russie contre la colonisa-
tion étrangère. Tout le peuple travailleur de
Russie le sent et défendra son régime des
Soviets jusqu'à la dernière goutte de s un
sang comme ce régime l'a protégé lui-même.
Mais aucun danger ne menace plus les So-
viets en Russie. Maintenant, il convient de
tourner toutes les forces vers la reconstruc-
~t'cn. Le gouvernement des Soviets, fort et
conscient du but qu'il veut atteindre, est le
plus désigné pour cette tâche. »
Ainsi les représentants du gouvernement
des Soviets soutiennent que le parti qui tient
la barre actuellement est bien issu d'une
minorité, mais que le gouvernement actuel
est seul capable, par tous les moyens —
qu'on juge ces moyens comme l'on veut en
Europe occidentale — de mettre de l'ordre
dans le chaos russe et de représenter les
iv.'ùrêls nationaux de la Russie. Dans la
lutte diplomatique, Tchitcherine ne se con-
sidère pas, 'ainsi qu'il ressort de ses répon-
ses, comme le champion du communisme
mondial, mais bien comme le défenseur de
la nation russe.
KOELNISCHE ZEITUNG, 24.6, lrc matin.
.——— ———
LE PROCHE ORIENT
LE MANDAT BRITANNIQUE EN PALES- >
TINE. — UN DÉBAT A LA CHAMBRE DES LORDS
(21 JUIN). — (Extraits). — La discussion
s'est engagée sur une motion déposée par
lord Islington.
« Le mandat britannique sur la Pales-
tine, dans sa forme actuelle, n'est pas ac-
ceptable pour la Chambre des Lords, parce
qu'il contrevient directement aux engage-
ments que le gouvernement de S. M. a con-
tractés envers le peuple de Palestine dans
ses déclarations de novembre 1915 et de no-
vembre 1919.
De plus, le mandat, dans sa rédaction
actuelle, ne répond pas aux désirs et froisse
les sentiments de la grande majorité des
habitants de la Palestine. Il ne doit donc
pas recevoir l'approbation du Conseil de la
Société des nations, tant qu'il n'aura pas
subi les modifications qui le mettront en
harmonie avec les engagements antérieurs
du gouvernement de S. M. » -
LORD ISLINGTON a pensé que l'acceptation
de sa motion devrait entraîner la modifica-
tion du préambule du mandat et des arti-
cles 4, 6 et 11. L'art. 4 concerne le comité
exécutif sioniste de Palestine. L'art. 6 aS
trait aux facilités données à l'immigration
juive en Palestine, avec le concours de
l'organisation juive. L'art. 11 prévoit que
l'organisation juive jouira de droits spé-
DES
~ES ÉTRANGÈRES
r,
t
N" 2088
Lundi 26 juin 1922
Bulletin Quotidien de Presse Etrangère
NOTA. — n est donne ci-dessous des traductions, intégrales ou par extraits,
et des résumés, ceux-ci imprimés en petits caractères. Les articles
traduits intégralement sont précédés d'un astérisque.
SOM MAIRE
■E ALLEMANDE. — La conférence de La
Haye : déclarations de Tchitcherine
'Oirrespondance de Berlin à la Kölnis-
4-e Zeitung): — Les prétendus accords
decrets franco-tchéco-slovaques (Deuts-
7e Augemeine Zeitung). — Le sort des
~Rangers en Allemagne (Frankfurter
&Udiq).
ANGLAISE. - Le mandat britannique
Palestine : un débat à la Chambre
Lords (Times, Manchester Guar-
i).-
AUTRICHIENNE. — Prétendus accords
~ets franco-tchéco-slovaques (Deuts-
sterreichische Tageszeitung).
;.IrALIENN&; — La situation politique
~mme (Mondo).
LITIQUE GENERALE
CONFÉRENCE DE LA HAYE
l
RATIONS DE TCHITCHERINE-
~rosaire du peuple aux Affaires
~s a fait au correspondant de la
~L Zeitung Ú Berlin des déclarations
qu'à La Haye les Soviets
guère se départir de l'attitude
~ent adoptée à Gênes :
~in 23 juin : Contrairement aux
de l'on èlvait répandus, le séjour
~erin,e à Berlin n'est pas un congé.
K généra,! du rornmiissariat du
Affaires étrangères est actuel-
111 à l'hôlel Esplanade. Le
a l'habitude de se représen-
lt le congé d'un homme politi-
».co.u!r ! Dès le matin on. tra-
cent dans les pièces occupées
~fine .et son secrétaire Florinski
ICliè. Les deux policiers qui mon-
£ devant la chambre de Tchit-
L'ri e façon particulière d'annon-
'ttgelr les visiteurs. Tchitche-
~s interruption des jünfna-
i — nous ne trahissons au-
les représentants de divers
F* Il négocie avec les fonc-
wairlistè,r.e. allemand et, si nous
~epr, des représentants du
français ont aussi frappé à
:oU.rs des négociations avec
ht allemand conduites, no-
F baron de Maltzan, direc-
~s étrangères, on a parlé
de l'extension du traité de Rapallo à l'Ukrai-
ne. Les négociations sont ajournées à hui-
taine. Car Tchitcherine part quelques jours
à la campagne sur les conseils du médecin.
Dans un entretien que j'eus avec Tchit-
cherine je vins à parler d'un télégramme
du rédacteur de la Koelnische Zeitung à
La Haye. Un des membres de la confé-
rence avait fait part à notre représentant
de la crainte (crainte exprimée plus tard
dans des articles officieux de journaux
étrangers, notamment français) qu'une en-
tente avec les Russes à La Haye ne mé-
ritât guère d'éveiller l'espérance parce que
les milieux bolchevistes qui combattaient
la « nouvelle politique économique » de
Lénine auraient triomphé à Moscou. La ré-
ponse de Tchitcherine fut concise et éner-
gique : « Le groupe des gouvernants est
resté le même en Russie et la politique du
gouvernement n'a changé en rien. »
- A propos du traité de Rapallo, j'arrivai
à parler des crédits que les Etats étrangers,
l'Amérique notamment, pourraient accor-
der. Je demandai à Tchitcherine si, sans
l'octroi de crédits de ce genre, on pouvait
envisager une collaboration efficace de l'Al-
lemagne à l'œuvre de reconstruction de
la Russie, et si l'on pouvait songer à un
trafic avantageux entre les deux pays.
Tchitcherine fit à ce sujet les remar-
ques suivantes : « Le traité de Rapallo ou-
vre la voie que les deux pays doivent sui-
vre maintenant.. Privée des crédits améri-
cains, la reconstruction de la Russie pro-
gressera 'lentement, mais ne sera pas im-
possible. »
Je demandai encore à Tchitcherine
quand et comment il pensait que l'Allema-
gne, après son exclusion de la conférence de
La Haye, pourrait reprendre part aux déli-
bérations et négociations générales. Tchit-
cherine me répondit d'une façon courte et
précise : « D'autant plus vite qu'elle le récla-
mera' plus énergiquement. »
Pendaut la conférence de Gênes on parla
beaucoup, de l'opposition d'intérêts' anglo-
américains au sujet des pétroles de Russie.
Je voulais connaître l'opinion du gouverne-
ment des Soviets sur cette opposition, savoir
quelles concessions il accorderait et si l'Alle-
magne pourrait être admise à cette partie
de l'œuvre de reconstruction. Tchitcherine
me répondit : « Les concessions de naphte
seront accordées,' selon les principes com-
merciaux, à ceux de qui la Russie recevra
les plus grands avantages. »
En Amérique on répète toujours que pour
accorder un prêt à la Russie, il faudrait,
comme garantie la « signature du peuple
russe » donnée par une sorte de Consti-
tuante parlementaire et démocratique. A. ce
suj et Tchitcherine me fait la remarque sui-
vante « La Russie n'abandonnera pas le
,r é (cr ,im-e des Soviets. Le régime des Soviets
o 1
a permis au peuple russe de surmonter les
épreuves de l'invasion et du blocus. Aujour-
d'hui, le régime des Soviets est la cuirasse
protectrice de la Russie contre la colonisa-
tion étrangère. Tout le peuple travailleur de
Russie le sent et défendra son régime des
Soviets jusqu'à la dernière goutte de s un
sang comme ce régime l'a protégé lui-même.
Mais aucun danger ne menace plus les So-
viets en Russie. Maintenant, il convient de
tourner toutes les forces vers la reconstruc-
~t'cn. Le gouvernement des Soviets, fort et
conscient du but qu'il veut atteindre, est le
plus désigné pour cette tâche. »
Ainsi les représentants du gouvernement
des Soviets soutiennent que le parti qui tient
la barre actuellement est bien issu d'une
minorité, mais que le gouvernement actuel
est seul capable, par tous les moyens —
qu'on juge ces moyens comme l'on veut en
Europe occidentale — de mettre de l'ordre
dans le chaos russe et de représenter les
iv.'ùrêls nationaux de la Russie. Dans la
lutte diplomatique, Tchitcherine ne se con-
sidère pas, 'ainsi qu'il ressort de ses répon-
ses, comme le champion du communisme
mondial, mais bien comme le défenseur de
la nation russe.
KOELNISCHE ZEITUNG, 24.6, lrc matin.
.——— ———
LE PROCHE ORIENT
LE MANDAT BRITANNIQUE EN PALES- >
TINE. — UN DÉBAT A LA CHAMBRE DES LORDS
(21 JUIN). — (Extraits). — La discussion
s'est engagée sur une motion déposée par
lord Islington.
« Le mandat britannique sur la Pales-
tine, dans sa forme actuelle, n'est pas ac-
ceptable pour la Chambre des Lords, parce
qu'il contrevient directement aux engage-
ments que le gouvernement de S. M. a con-
tractés envers le peuple de Palestine dans
ses déclarations de novembre 1915 et de no-
vembre 1919.
De plus, le mandat, dans sa rédaction
actuelle, ne répond pas aux désirs et froisse
les sentiments de la grande majorité des
habitants de la Palestine. Il ne doit donc
pas recevoir l'approbation du Conseil de la
Société des nations, tant qu'il n'aura pas
subi les modifications qui le mettront en
harmonie avec les engagements antérieurs
du gouvernement de S. M. » -
LORD ISLINGTON a pensé que l'acceptation
de sa motion devrait entraîner la modifica-
tion du préambule du mandat et des arti-
cles 4, 6 et 11. L'art. 4 concerne le comité
exécutif sioniste de Palestine. L'art. 6 aS
trait aux facilités données à l'immigration
juive en Palestine, avec le concours de
l'organisation juive. L'art. 11 prévoit que
l'organisation juive jouira de droits spé-
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