Titre : "Les Petites A" : organe de la Fédération régionale havraise des amicales laïques : journal mensuel / rédaction M. M. Pimon
Auteur : Fédération régionale havraise des amicales laïques. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1935-01-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328381105
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 janvier 1935 01 janvier 1935
Description : 1935/01/01 (N99)-1935/01/31. 1935/01/01 (N99)-1935/01/31.
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k9827375
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-46425
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 08/06/2015
ü
WÊÊ
Neuvième Année.— N u 99
LIGUE FRANÇAISE DE L’ENSEIGNEMENT
CONFÉDÉRATION GÉNÉRALE DES ŒUVRES LAÏQUES (reconnue d’utilité publique)
Janvier 1935
Faites vos Achats chez
Le Bijoutier de la Place Thiers
(à côté du Printemps)
■■■■■■■■■■■■■■■■ >
Le mieux assorti
en MONTRES ET BIJOUX
Remise 10 % à nas Sociétaires.
(S. A, O. 8762
Organe de la Fédération Régionale Havraise des Œuvres Laïques
Publicité: M. CANDELLIER
5, Rue des Etoupières - LE HAVRE
J O TT 2sT-A. IL. MENSUEL
Rédaction: M. PIMONT Tél.: 54.02
I 19, rue de Tourneville — LE HAVRE
Président actif:
Secrétaire Général de la Fédération ;
Trésorier Général de la Fédération :
Secrétariat administratif:
M. ARNAUDTIZON
M. CANDELLIER, Ecole des Etoupières - LE HAVRE
M. ROUSSEL, 46, rue Sadi-Carnot, SANVIC - Tél. 76-80
Ecole de Filles
19, Bd Foch, LE HAVRE Tél. 66-51
Téléphone 46.38
Chèaues Postaux Rouen 634
Rue Dauphine - LE HAVRE
BONNE ET HEUEEDSE ANNÉE
Le Conseil d’Administration adresse
ses souhaits les plus cordiaux aux
Œuvres Laïques et à leurs Membres.
MALGRÉ LA CRISE
Nous entrons dans la neuvième année de
Vexistence de notre cher petit Journal men
suel : « Les Petites A ».
Nos lecteurs n’ignorent pas que la publicité
couvre la plus grande partie des frais de son
existence. Aussi est-ce avec anxiété que nous
envisagions l’époque du renouvellement des
contrats — d’autant plus que nous savions
que deux ou trois de nos plus anciens et fidè
les amis cessaient leur commerce en fin d’an
née. Nous avons eu la grande joie de retrou
ver l’appui des autres, sauf trois et d’enregis
trer la venue de plusieurs nouveaux : Horlo
gerie Enz, Chirurgie-dentaire P. Natin, Li
brairie Paul Duval, Restaurant Mary, Vête
ments Sigrand. Quelques-uns ont diminué
l’importance de leur annonce ; certains par
contre l'ont augmentée. Notre imprimeur lui-
même a bien voulu consentir un appréciable
sacrifice sur le prix de la composition et du
tirage.
A tous, nous adressons un cordial merci et
nous exprimons l’espoir, qui est pour nous
une quasi-certitude, que le résultat répondra
à leur attente, c'est-à-dire que tous nos lec
teurs, conscients du devoir de solidarité qui
leur incombe, resteront ou deviendront les fi
dèles clients de ceux qui nous donnent ainsi
une marque de confiance et de sympathie.
Les Femmes et la Pensée Libre
La civilisation n’a jamais progressé
que tout juste dans la mesure où l’on
a pris soin de cultiver l’esprit des
femmes.
Mary Wolstonrait.
Ces paroles d’une féministe anglaise du
XVIII me siècle ne constituent pas une vaine
et tendancieuse affirmation. Des faits histo
riques indiscutables en ont souvent démon
tré l’exactitude.
La République a été plusieurs foi# mise
en danger parce qu’elle ne comptait parmi
ses partisans qu’une très faible minorité de
femmes.
L’émancipation de la pensée humaine fait
des progrès lents et incertains parce que les
hommes n’ont pas su trouver dans les fem
mes les merveilleuses auxiliaires qui les au
raient si puissamment aidées. Ils les ont lais
sées dans l’ignorance, ne les intéressant ja
mais à leurs travaux, à leurs recherches, à
leurs spéculations. Elles sont restées la proie
des puissances d’aveuglement, courbées par
la foi et la superstition qui ont tant de prise
sur leur nature sensible, par leur besoin dé
consolation et d’espérance dont l’action et la
responsabilité, le relèvement de leur dignité
eussent pu -souvent les libérer.
Pourquoi restent-elles les meilleures sou
tiens des religions ; pourquoi gardent-elles
les plus naïves traditions des préjugés, des
puériles fantasmagories de la fable ; pour-
TRAVAUX & PRODUITS
pour
AMATEURS PHOTOGRAPHES
B. MELLBT
112 et 114, rue Maréchat-Joffre
Développement du Film. ifp.
6/9
8 pose*
quoi forment-elles presque >uniquement la
clientèle des diseurs de bonne aventure et des
charlatans de la fausse science ? Pourquoi,
alors que leur esprit est si fin et si délié dans
les choses positives, restent-elles si accessibles
au surnaturel et au mystérieux ?
Il en fut pourtant de tous temps, qui réus
sirent à s’affranchir des préjugés alors qu’el
les avaient à lutter contre leur éducation, les
mœurs, les lois et les hommes. N’en a-t-on
pas vu qui, non contentes de penser libre
ment, plus braves, ont voulu parler ou écrire
sans contrainte.
Il serait long de rappeler les noms de tou
tes celles qui ont travaillé à l’affranchisse
ment de l’humanité.
Nous ne parlerons pas des femmes de la
Révolution qui eurent, à cette époque, une
influence considérable sur l’opinion et sur les
hommes du Gouvernement. Leur rôle a été
souvent retracé.
Mais nous pensons à quelques-unes de celles
qui depuis le commencement du XIX me siècle
ont contribué soit par leurs travaux, soit par
leurs écrits, soit par leur parole, au renver
sement des vieilles idoles.
Dans le domaine de la science, Sophie
Germain a sa place marquée parmi les plus
grands mathématiciens du siècle dernier. Par
ses recherches et par ses découvertes, elle a
augmenté le nombre des quelques vérités que
nous possédons. Par cela seul qu’elle était
femme, elle a prouvé que le cerveau n’a pas
de sexe. Elle a fait comprendre que les puis
sances d’obscurantisme avaient commis un
véritable crime en déclarant que la femme est
un être inférieur qui doit être maintenu en
•état de servage.
Grâce à un subterfuge, Sophie Germain
adressa à Lagrange, alors professeur à l’Ecole
Polytechnique, des observations et des ré
flexions fort savantes, accompagnées de cal
culs admirables et d’inventions vraiment neu
ves. Pendant plusieurs mois, Lagrange crut
avoir affaire à un de ses élèves. Il était à la
fois étonné et émerveillé. Il supplia pendant
son cours l’auteur inconnu de se faire connaî
tre. Pas un auditeur ne se désigna, mais après
la classe, l’un d’eux s’approcha du professeur
et lui révéla qu’il s’agissait d’une jeune fille
de dix-huit ans, nommée Sophie Germain
En i8i5, la savante mathématicienne fut
couronnée par l’Institut pour avoir trouvé la
solution d’une question mise au concours de
puis quatre ans.
Après cela, à moins d’être un parfait igno
rant, il ne semble plus qu’on puisse contes
ter à la femme la possibilité d’avoir un esprit
net, précis, logique, inventif.
George Sand lit paraître des romans qui
révolutionnèrent toutes les idées de la Société
bourgeoise. Ne bornant pas là son action, elle
entra résolument dans la politique et y joua
un rôle important. En i848, elle écrivit deux
Lettres au Peuple. Elle fut chargée de faire
la préface du bulletin de la République. Elle
collabora à la Revue indépendante et fonda un
journal : La Cause du Peuple. En i84g, elle
collabora à la Commune de Paris, avec
Rarbès.
Non seulement elle fréquentait des hommes
politiques mais des philosophes et, à leur con
tact, ses écrits prirent une allure nouvelle.
Après s’être bornée à constater la mauvaise
organisation de la société, elle voulut en con
naître les causes. Elle se lança résolument
dans le socialisme. Ce n’était pas certes la
doctrine scientifique, raisonnée d’aujourd’hui,
mais un socialisme vague et sentimental. Cette
manière se révélait utile car elle faisait péné
trer des théories nouvelles dans les milieux où
des ouvrages sérieux, arides n’auraient jamais
été lus.
George Sand fut anticléricale, peut-être mê
me antireligieuse. Néanmoins, elle ne fut
point athée. Elle subit toute sa vie l’influence
de son éducation imbue des idées des grands
philosophes du XVIII me siècle.
Lorsqu’elle était lasse de contempler ce qui
se passe sur la terre, elle levait les yeux au
ciel. « Dieu est dans tout, et la nature est
son temple », écrivait-elle dans « Le Pêché de
M. Antoine » où elle se souvenait de la Pro
fession de foi du Vicaire savoyard.
Madame Ackermann alla plus loin et dé
clara que le ciel était vide.
Après avoir fait sa première communion,
Louise Choquet, plus tard Madame Acker
mann, tomba dans de telles ardeurs mysti
ques, que ses parents lui donnèrent à lire
Voltaire pour la faire revenir à une conception
plus positive des choses. Le scepticisme s’em
para alors de son esprit. Effrayée de ce bou
leversement, elle tenta de revenir à la foi par
l’étude des Cahiers théologiques, mais elle
aboutit au résultat contraire.
Ce ne fut pas sans luttes et sans souffrances
qu’elle s’affranchit définitivement. « Les
croyances religieuses, a-t-elle écrit, sont com
me les vieilles dents, cela branle, mais cela
tient ». Veuve très jeune, elle écrivit plu
sieurs livres de poésie dont l’un a pour titre :
« Poésies philosophiques ». La misère humai
ne, avec ses douleurs connues et inconnues,
la révolte.
« Ma vie a été douce, facile, indépendante.
Quant aux résultats de la science, ils ne m’ont
jamais personnellement troublée ; j’y étais
préparée d’avance. Bien plus, j’acceptais avec
une sorte de résignation sombre mon rôle
d’apparition fugitive au sein des agitations in
cessantes de l’être. Mais si je prenais facile
ment mon parti de mon sort individuel, j’en
trais dans des sentiments tout différents dès
qu’il s’agissait de mon espèce. Ses misères,
ses douleurs, ses aspirations vaines me rem
plissaient d’une pitié profonde... Le genre hu
main m’apparaissait comme le héros d’un dra
me lamentable, qui se joue dans un coin perdu
de l’Univers, en vertu de lois aveugles, devant
une nature indifférente... »
Maria Deraismes était merveilleusement
douée pour tous les arts et dotée d’une acti
vité infatigable. Elle eût pu devenir peintre
ou musicienne de grand talent, mais ses sen
timents altruistes en firent un écrivain, une
conférencière. Pour se donner tout entière à
l’œuvre d’affranchissement qui lui semblait
nécessaire, elle apprit le latin, le grec, l’hé
breu ce qui lui permit de lire les philosophes
dans le texte. Jamais elle ne fit rien superfi
ciellement.
Elle se livra à une ardente propagande ré
publicaine. De 1881 à i885 elle dirigea un
journal : « Le Républicain de Seine-et-Oise ».
Dans de nombreux journaux, elle écrivit sur
le féminisme et la libre-pensée, deux ques
tions qui lui semblaient indissolublement
liées. En 1878, elle ouvrit le « Congrès du
Droit des Femmes » et en 1882 fonda la
« Société pour l’amélioration du sort de la
femme et la revendication de ses droits ».
Puis, aidée par quelques hommes compréhen
sifs comme le docteur Georges Martin, elle
fonda une obédience maçonnique « Le Droit
Humain » qui accueille dans plus de 5oo lo
ges, en France, en Angleterre et. surtout en
Amérique et aux Indes, les hommes et les
femmes sur un pded parfait d’égalité.
Au cours d’un Congrès anticlérical en 1881,
dont elle partagea avec Victor Schœlcher et
Louis Rlanc les honneurs de la présidence elle
prononça un remarquable discours sur « La
Morale laïque dans l’Ecole laïque ».
En 1882, dans la séance de clôture d’un
Congrès pour la Séparation des Eglises et de
l’Etat, elle s’écria :
« Sachez bien que tant que la femme ne
sera pas votre collaboratrice à titre égal, tous
vos travaux seront frappés de stérilité. Ce que
vous démolirez sera reconstruit de l’autre.
Toute Idée qui n'est point placée dans le cer
veau de la femme ne se trouvera jamais au
complet dans l’esprit de l’homme. Donc, au
cune loi, aucune constitution ne sera durable
si elle n’est pas l’expression, l’entente de ces
deux facteurs de l’humanité et de la civilisa
tion. C’est à cette seule condition que vous
pourrez fonder durablement la République et
1% Démocratie ».
Et dans une étude sur la Libre-Pensée, elle
ajoutait :
« C’est en vain que nous nous croyons li
bérés, affranchis. Nous n’avons pas l’air de
comprendre que la question économique est
la question sociale par excellence. Si elle n’est
pas résolue en partie à bref délai, la France
et la République seront également menacées ».
Ainsi, Maria Deraismes ne craignait pas de
s’attaquer à tout ce qui entrave le libre déve
loppement intellectuel et moral de l’individu.
Déjà, elle annonçait la Libre Pensée sociale.
VÊTEMENTS
Nous avons consacré, en ig3o, une étude
à Clémence Royer, savante naturaliste, phi
losophe, traductrice et continuatrice de Dar
win. Cette femme sut abandonner parfois la
spéculation pour la bataille. Son nom est par
mi ceux des fondateurs de la Fédération in
ternationale de la Libre Pensée en 1880.
En 1900, vieille et malade, elle apparaissait
encore au Congrès féministe. Elle adressa à
plusieurs reprises des communications à la
Société d’Economie politique dont elle fut la
première femme nommée membre correspon
dant. Au moment de l’Affaire Dreyfus, elle
se mit aussitôt du côté de la Justice et de la
Lumière.
Très ardente républicaine, quoique anti
socialiste résolue, elle fut navrée de voir Pa
ris glisser au nationalisme. En 1900, elle écri
vit de nombreux articles de polémique poli
tique et financière contre la majorité réac
tionnaire du Conseil municipal de Paris.
Sa longue carrière ne comporte ni une fai
blesse, ni une hésitation, ni une défaillance.
Son génie, son désintéressement et sa droitu
re font honneur au féminisme et à la pensée
émancipée.
* ~~
* * x
Ce n’est pas seulement par des travaux
scientifiques, littéraires ou philosophiques que
des femmes ont pu s’élever contre la routine,
les préjugés et la superstition.
Nombreuses sont celles qui se firent propa
gandistes, et entrèrent résolument dans la
lutte. De tous côtés, on en a vu faire des
conférences, publier des pamphlets, créer des
sociétés, recruter des adhérents nouveaux,
participer à l’organisation des Congrès. Et
cette fois, la France n’a pas été en retard sur
les autres nations.
Et cependant, il leur fallait braver le ridi
cule, affronter les insultes des adversaires, les
sarcasmes des imbéciles, les moqueries de
ceux qui auraient dû être leurs.
Mais plus la tâche est difficile, plus elle
tente les êtres d’énergie et de volonté.
H, P.-G.
DATES A RETENIR
JEUDI 7 FÉVRIER, 18 h. Permanence
Assemblée Générale de la Société
Civile de la Maison des Tireurs.
17 FÉVRIER, 10 h. Permanence :
Réunion des Présidents et Prési
dentes d’Amicales : Kermesse 1935.
24 FÉVRIER, 9 h. 30, Ecole Jean Macé
Assemblée générale de la Fédération
19 MAL — Fête Fédérale.
S. AMM
18, Rue Thiers
LE HAVRE
BIEN
A propos de Coolérences populaires
Un grand nombre de lecteurs de notre
journal sont en même temps des lecteurs as
sidus de l’Action laïque. Ce très intéressant
« Bulletin de la Ligue de l’Enseignement »
publie dans son numéro Septembre-Octobre,
un article fort documenté de E. Nicolas sur
les « Conférences populaires ».
Tout d’abord, nous y trouvons un préam
bule qui déplore l’ignorance des jeunes géné
rations, l’abaissement de la moralité et le re
cul de l’éducation. La crise de moralité, la
crise de mentalité, la crise de conscience sem
blent appeler une réaction immédiate.
Sans y contredire d’une façon absolue,
nous voudrions dire quand même que tout
n’est pas perdu et qu’il ne faut pas s’aban
donner à la gérontomanie. Il y a encore chez
notre jçunesse des ressources qu’il ne faut
pas nier de parti-pris.
Dire que les lois sociales sont mal connues
dams leur principe est peut-être exact, mais
affirmer qu’elles ne sont pas appliquées par
pur égoïsme personnel, dédain et hostilité
nous semble une exagération.
Que l’éducation de l’électeur soit à faire
entièrement, nul n’y peut contredire, mais
est-ce un mal nouveau ?
Et quel bel argument pour répondre à M.
Gaston Martin qui craint le droit de vote pour
les femmes et envisage de leur faire subir un
apprentissage civique !
L’ignorance des masses en ce qui concerne
les progrès accélérés de la science et l’hygiè
ne individuelle et sociale inquiète M. Nicolas,
comme aussi le nombre persistant des illettrés
parmi nos conscrits. Là nous sommes tout à
fait d’accord avec lui et nous ajouterons mê
me que la routine, les préjugés, les supersti
tions, la crédulité nous semblent n’avoir pas
perdu chez les hommes ni chez les femmes
tout le terrain qu’on s’imagine.
M. Nicolas veut lutter contre les insuffisan
ces de l’enseignement primaire et il voit, dans
les conférences populaires l’enseignement
post-scolaire indispensable.
Loin de nous la pensée de nier l’intérêt
des conférences populaires et de décrier la
conception d’une réalisation qui entend se
servir des projections fixes, des films éduca-
2 JUIN. — Kermesse des Petites “A’
7 JUILLET. — Fête du Plein Air.
tifs, des disques, de la T.S.F. dans l’organi
sation de soirées récréatives !
Mais nous craignons qu’on croie avoir trou
vé le remède infaillible et total dans ce qui
ne peut être qu’un à-côté de la question.
Après nous avoir parlé d’un précédent his
torique et avoir exposé une organisation mo
dèle belge, M. Nicolas pense que la Ligue de
l’Enseignement est toute désignée pour met
tre la question sur pied avec l’aide de ses Fé
dérations départementales. Fort bien et nous
ne demandons pas mieux que de nous asso
cier à un essai loyal. Encore une U. F. O. qui
sera sans doute l’U. F. O. C. P., soit 1
Nous aurons un Comité au chef-lieu du dé
partement d'abord. Ce comité dressera un
programme. Il reprendra les mlatières du pro
gramme scolaire, y ajoutant : lois sociales,
notions simples sur télégraphe, téléphone,
T. S. F., électrictié industrielle, puériculture,
hygiène individuelle et sociale. Nous organi
serons 25 conférences, en trouvant des confé
renciers dont le cadre pourra déborder le dé
partement ; nos conférences seront itinéran
tes... *
Aurons-nous un public ?
Qu’on veuille en croire quelqu’un qui a
fait lui-même environ 3oo conférences popu
laires, rien n’est moins certain.
La question des conférences, en effet, n’est
pas une question de l’avenir. Dans notre ré
gion, elle est plutôt du passé. Les plus de qua
rante ans ' se souviennent en effet du confé
rencier ambulant qui transportant sa lanterne
magique, de 1902 à 1914, réunissait chaque
dimanche des auditoires dans les grandes sal
les et dans les plus modestes maisons d’école.
Faut-il dire qu’en maints endroits le combat
cessa faute de combattants, ou plutôt que la
bonne parole ne trouva plus d’auditeurs ?
Manque d’intérêt, dira-t-on ? Peut-être ; en
tous cas, on y reprenait les fameuses matières
du programme.
Et puis, depuis la guerre, si la Société ha
vraise des Conférences populaires dont les ori
gines remontaient à i883 n’a pas repris vie,
il y a eu des milliers de conférences et... elles
ont duré par la volonté des organisateurs.
L’intérêt en a été renouvelé pourtant. Deman-
dez-le à la Linnéenne... demandez à l’Univer
sité Populaire du Havre, à celle de Montivil-
liers... demandez à la Fédération des Œuvres
laïques... demandez à nos Amicales : Frédé-
ric-Bellanger, Phalsbourg, Observatoire, Mas-
sillon, Octeville, Saint-Romain et le Cercle
Sanvicais de la Ligue de l’Enseignement. In
terrogez la Ville du Havre, la Société de Pro
pagande 'musicale, les Professeurs de notre
Lycée, la Ligue d’Education morale, la Ligue
antialcoolique.
Si nous dressions la liste des sujets traités
on ne pourrait qu’admirer leur variété, leur
pertinence, leur à-propos, leur utilité. Si nous
donnions un tableau des noms des Conféren-
Horlogerie
GftLIBERT
CHOIX UNIQUE
PRIX SÉRIEUX
10 °L aux Sociétaires
U K16, pl. de l’Hôtel-de-VIlle -1, rue J.-8ieglried
Succursale : 275 & 277, rue A.-Briand - LE HAVRE
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Une Maison de Confiance -
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■F-
WÊÊ
Neuvième Année.— N u 99
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M. ROUSSEL, 46, rue Sadi-Carnot, SANVIC - Tél. 76-80
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l’importance de leur annonce ; certains par
contre l'ont augmentée. Notre imprimeur lui-
même a bien voulu consentir un appréciable
sacrifice sur le prix de la composition et du
tirage.
A tous, nous adressons un cordial merci et
nous exprimons l’espoir, qui est pour nous
une quasi-certitude, que le résultat répondra
à leur attente, c'est-à-dire que tous nos lec
teurs, conscients du devoir de solidarité qui
leur incombe, resteront ou deviendront les fi
dèles clients de ceux qui nous donnent ainsi
une marque de confiance et de sympathie.
Les Femmes et la Pensée Libre
La civilisation n’a jamais progressé
que tout juste dans la mesure où l’on
a pris soin de cultiver l’esprit des
femmes.
Mary Wolstonrait.
Ces paroles d’une féministe anglaise du
XVIII me siècle ne constituent pas une vaine
et tendancieuse affirmation. Des faits histo
riques indiscutables en ont souvent démon
tré l’exactitude.
La République a été plusieurs foi# mise
en danger parce qu’elle ne comptait parmi
ses partisans qu’une très faible minorité de
femmes.
L’émancipation de la pensée humaine fait
des progrès lents et incertains parce que les
hommes n’ont pas su trouver dans les fem
mes les merveilleuses auxiliaires qui les au
raient si puissamment aidées. Ils les ont lais
sées dans l’ignorance, ne les intéressant ja
mais à leurs travaux, à leurs recherches, à
leurs spéculations. Elles sont restées la proie
des puissances d’aveuglement, courbées par
la foi et la superstition qui ont tant de prise
sur leur nature sensible, par leur besoin dé
consolation et d’espérance dont l’action et la
responsabilité, le relèvement de leur dignité
eussent pu -souvent les libérer.
Pourquoi restent-elles les meilleures sou
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les plus naïves traditions des préjugés, des
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TRAVAUX & PRODUITS
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B. MELLBT
112 et 114, rue Maréchat-Joffre
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6/9
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quoi forment-elles presque >uniquement la
clientèle des diseurs de bonne aventure et des
charlatans de la fausse science ? Pourquoi,
alors que leur esprit est si fin et si délié dans
les choses positives, restent-elles si accessibles
au surnaturel et au mystérieux ?
Il en fut pourtant de tous temps, qui réus
sirent à s’affranchir des préjugés alors qu’el
les avaient à lutter contre leur éducation, les
mœurs, les lois et les hommes. N’en a-t-on
pas vu qui, non contentes de penser libre
ment, plus braves, ont voulu parler ou écrire
sans contrainte.
Il serait long de rappeler les noms de tou
tes celles qui ont travaillé à l’affranchisse
ment de l’humanité.
Nous ne parlerons pas des femmes de la
Révolution qui eurent, à cette époque, une
influence considérable sur l’opinion et sur les
hommes du Gouvernement. Leur rôle a été
souvent retracé.
Mais nous pensons à quelques-unes de celles
qui depuis le commencement du XIX me siècle
ont contribué soit par leurs travaux, soit par
leurs écrits, soit par leur parole, au renver
sement des vieilles idoles.
Dans le domaine de la science, Sophie
Germain a sa place marquée parmi les plus
grands mathématiciens du siècle dernier. Par
ses recherches et par ses découvertes, elle a
augmenté le nombre des quelques vérités que
nous possédons. Par cela seul qu’elle était
femme, elle a prouvé que le cerveau n’a pas
de sexe. Elle a fait comprendre que les puis
sances d’obscurantisme avaient commis un
véritable crime en déclarant que la femme est
un être inférieur qui doit être maintenu en
•état de servage.
Grâce à un subterfuge, Sophie Germain
adressa à Lagrange, alors professeur à l’Ecole
Polytechnique, des observations et des ré
flexions fort savantes, accompagnées de cal
culs admirables et d’inventions vraiment neu
ves. Pendant plusieurs mois, Lagrange crut
avoir affaire à un de ses élèves. Il était à la
fois étonné et émerveillé. Il supplia pendant
son cours l’auteur inconnu de se faire connaî
tre. Pas un auditeur ne se désigna, mais après
la classe, l’un d’eux s’approcha du professeur
et lui révéla qu’il s’agissait d’une jeune fille
de dix-huit ans, nommée Sophie Germain
En i8i5, la savante mathématicienne fut
couronnée par l’Institut pour avoir trouvé la
solution d’une question mise au concours de
puis quatre ans.
Après cela, à moins d’être un parfait igno
rant, il ne semble plus qu’on puisse contes
ter à la femme la possibilité d’avoir un esprit
net, précis, logique, inventif.
George Sand lit paraître des romans qui
révolutionnèrent toutes les idées de la Société
bourgeoise. Ne bornant pas là son action, elle
entra résolument dans la politique et y joua
un rôle important. En i848, elle écrivit deux
Lettres au Peuple. Elle fut chargée de faire
la préface du bulletin de la République. Elle
collabora à la Revue indépendante et fonda un
journal : La Cause du Peuple. En i84g, elle
collabora à la Commune de Paris, avec
Rarbès.
Non seulement elle fréquentait des hommes
politiques mais des philosophes et, à leur con
tact, ses écrits prirent une allure nouvelle.
Après s’être bornée à constater la mauvaise
organisation de la société, elle voulut en con
naître les causes. Elle se lança résolument
dans le socialisme. Ce n’était pas certes la
doctrine scientifique, raisonnée d’aujourd’hui,
mais un socialisme vague et sentimental. Cette
manière se révélait utile car elle faisait péné
trer des théories nouvelles dans les milieux où
des ouvrages sérieux, arides n’auraient jamais
été lus.
George Sand fut anticléricale, peut-être mê
me antireligieuse. Néanmoins, elle ne fut
point athée. Elle subit toute sa vie l’influence
de son éducation imbue des idées des grands
philosophes du XVIII me siècle.
Lorsqu’elle était lasse de contempler ce qui
se passe sur la terre, elle levait les yeux au
ciel. « Dieu est dans tout, et la nature est
son temple », écrivait-elle dans « Le Pêché de
M. Antoine » où elle se souvenait de la Pro
fession de foi du Vicaire savoyard.
Madame Ackermann alla plus loin et dé
clara que le ciel était vide.
Après avoir fait sa première communion,
Louise Choquet, plus tard Madame Acker
mann, tomba dans de telles ardeurs mysti
ques, que ses parents lui donnèrent à lire
Voltaire pour la faire revenir à une conception
plus positive des choses. Le scepticisme s’em
para alors de son esprit. Effrayée de ce bou
leversement, elle tenta de revenir à la foi par
l’étude des Cahiers théologiques, mais elle
aboutit au résultat contraire.
Ce ne fut pas sans luttes et sans souffrances
qu’elle s’affranchit définitivement. « Les
croyances religieuses, a-t-elle écrit, sont com
me les vieilles dents, cela branle, mais cela
tient ». Veuve très jeune, elle écrivit plu
sieurs livres de poésie dont l’un a pour titre :
« Poésies philosophiques ». La misère humai
ne, avec ses douleurs connues et inconnues,
la révolte.
« Ma vie a été douce, facile, indépendante.
Quant aux résultats de la science, ils ne m’ont
jamais personnellement troublée ; j’y étais
préparée d’avance. Bien plus, j’acceptais avec
une sorte de résignation sombre mon rôle
d’apparition fugitive au sein des agitations in
cessantes de l’être. Mais si je prenais facile
ment mon parti de mon sort individuel, j’en
trais dans des sentiments tout différents dès
qu’il s’agissait de mon espèce. Ses misères,
ses douleurs, ses aspirations vaines me rem
plissaient d’une pitié profonde... Le genre hu
main m’apparaissait comme le héros d’un dra
me lamentable, qui se joue dans un coin perdu
de l’Univers, en vertu de lois aveugles, devant
une nature indifférente... »
Maria Deraismes était merveilleusement
douée pour tous les arts et dotée d’une acti
vité infatigable. Elle eût pu devenir peintre
ou musicienne de grand talent, mais ses sen
timents altruistes en firent un écrivain, une
conférencière. Pour se donner tout entière à
l’œuvre d’affranchissement qui lui semblait
nécessaire, elle apprit le latin, le grec, l’hé
breu ce qui lui permit de lire les philosophes
dans le texte. Jamais elle ne fit rien superfi
ciellement.
Elle se livra à une ardente propagande ré
publicaine. De 1881 à i885 elle dirigea un
journal : « Le Républicain de Seine-et-Oise ».
Dans de nombreux journaux, elle écrivit sur
le féminisme et la libre-pensée, deux ques
tions qui lui semblaient indissolublement
liées. En 1878, elle ouvrit le « Congrès du
Droit des Femmes » et en 1882 fonda la
« Société pour l’amélioration du sort de la
femme et la revendication de ses droits ».
Puis, aidée par quelques hommes compréhen
sifs comme le docteur Georges Martin, elle
fonda une obédience maçonnique « Le Droit
Humain » qui accueille dans plus de 5oo lo
ges, en France, en Angleterre et. surtout en
Amérique et aux Indes, les hommes et les
femmes sur un pded parfait d’égalité.
Au cours d’un Congrès anticlérical en 1881,
dont elle partagea avec Victor Schœlcher et
Louis Rlanc les honneurs de la présidence elle
prononça un remarquable discours sur « La
Morale laïque dans l’Ecole laïque ».
En 1882, dans la séance de clôture d’un
Congrès pour la Séparation des Eglises et de
l’Etat, elle s’écria :
« Sachez bien que tant que la femme ne
sera pas votre collaboratrice à titre égal, tous
vos travaux seront frappés de stérilité. Ce que
vous démolirez sera reconstruit de l’autre.
Toute Idée qui n'est point placée dans le cer
veau de la femme ne se trouvera jamais au
complet dans l’esprit de l’homme. Donc, au
cune loi, aucune constitution ne sera durable
si elle n’est pas l’expression, l’entente de ces
deux facteurs de l’humanité et de la civilisa
tion. C’est à cette seule condition que vous
pourrez fonder durablement la République et
1% Démocratie ».
Et dans une étude sur la Libre-Pensée, elle
ajoutait :
« C’est en vain que nous nous croyons li
bérés, affranchis. Nous n’avons pas l’air de
comprendre que la question économique est
la question sociale par excellence. Si elle n’est
pas résolue en partie à bref délai, la France
et la République seront également menacées ».
Ainsi, Maria Deraismes ne craignait pas de
s’attaquer à tout ce qui entrave le libre déve
loppement intellectuel et moral de l’individu.
Déjà, elle annonçait la Libre Pensée sociale.
VÊTEMENTS
Nous avons consacré, en ig3o, une étude
à Clémence Royer, savante naturaliste, phi
losophe, traductrice et continuatrice de Dar
win. Cette femme sut abandonner parfois la
spéculation pour la bataille. Son nom est par
mi ceux des fondateurs de la Fédération in
ternationale de la Libre Pensée en 1880.
En 1900, vieille et malade, elle apparaissait
encore au Congrès féministe. Elle adressa à
plusieurs reprises des communications à la
Société d’Economie politique dont elle fut la
première femme nommée membre correspon
dant. Au moment de l’Affaire Dreyfus, elle
se mit aussitôt du côté de la Justice et de la
Lumière.
Très ardente républicaine, quoique anti
socialiste résolue, elle fut navrée de voir Pa
ris glisser au nationalisme. En 1900, elle écri
vit de nombreux articles de polémique poli
tique et financière contre la majorité réac
tionnaire du Conseil municipal de Paris.
Sa longue carrière ne comporte ni une fai
blesse, ni une hésitation, ni une défaillance.
Son génie, son désintéressement et sa droitu
re font honneur au féminisme et à la pensée
émancipée.
* ~~
* * x
Ce n’est pas seulement par des travaux
scientifiques, littéraires ou philosophiques que
des femmes ont pu s’élever contre la routine,
les préjugés et la superstition.
Nombreuses sont celles qui se firent propa
gandistes, et entrèrent résolument dans la
lutte. De tous côtés, on en a vu faire des
conférences, publier des pamphlets, créer des
sociétés, recruter des adhérents nouveaux,
participer à l’organisation des Congrès. Et
cette fois, la France n’a pas été en retard sur
les autres nations.
Et cependant, il leur fallait braver le ridi
cule, affronter les insultes des adversaires, les
sarcasmes des imbéciles, les moqueries de
ceux qui auraient dû être leurs.
Mais plus la tâche est difficile, plus elle
tente les êtres d’énergie et de volonté.
H, P.-G.
DATES A RETENIR
JEUDI 7 FÉVRIER, 18 h. Permanence
Assemblée Générale de la Société
Civile de la Maison des Tireurs.
17 FÉVRIER, 10 h. Permanence :
Réunion des Présidents et Prési
dentes d’Amicales : Kermesse 1935.
24 FÉVRIER, 9 h. 30, Ecole Jean Macé
Assemblée générale de la Fédération
19 MAL — Fête Fédérale.
S. AMM
18, Rue Thiers
LE HAVRE
BIEN
A propos de Coolérences populaires
Un grand nombre de lecteurs de notre
journal sont en même temps des lecteurs as
sidus de l’Action laïque. Ce très intéressant
« Bulletin de la Ligue de l’Enseignement »
publie dans son numéro Septembre-Octobre,
un article fort documenté de E. Nicolas sur
les « Conférences populaires ».
Tout d’abord, nous y trouvons un préam
bule qui déplore l’ignorance des jeunes géné
rations, l’abaissement de la moralité et le re
cul de l’éducation. La crise de moralité, la
crise de mentalité, la crise de conscience sem
blent appeler une réaction immédiate.
Sans y contredire d’une façon absolue,
nous voudrions dire quand même que tout
n’est pas perdu et qu’il ne faut pas s’aban
donner à la gérontomanie. Il y a encore chez
notre jçunesse des ressources qu’il ne faut
pas nier de parti-pris.
Dire que les lois sociales sont mal connues
dams leur principe est peut-être exact, mais
affirmer qu’elles ne sont pas appliquées par
pur égoïsme personnel, dédain et hostilité
nous semble une exagération.
Que l’éducation de l’électeur soit à faire
entièrement, nul n’y peut contredire, mais
est-ce un mal nouveau ?
Et quel bel argument pour répondre à M.
Gaston Martin qui craint le droit de vote pour
les femmes et envisage de leur faire subir un
apprentissage civique !
L’ignorance des masses en ce qui concerne
les progrès accélérés de la science et l’hygiè
ne individuelle et sociale inquiète M. Nicolas,
comme aussi le nombre persistant des illettrés
parmi nos conscrits. Là nous sommes tout à
fait d’accord avec lui et nous ajouterons mê
me que la routine, les préjugés, les supersti
tions, la crédulité nous semblent n’avoir pas
perdu chez les hommes ni chez les femmes
tout le terrain qu’on s’imagine.
M. Nicolas veut lutter contre les insuffisan
ces de l’enseignement primaire et il voit, dans
les conférences populaires l’enseignement
post-scolaire indispensable.
Loin de nous la pensée de nier l’intérêt
des conférences populaires et de décrier la
conception d’une réalisation qui entend se
servir des projections fixes, des films éduca-
2 JUIN. — Kermesse des Petites “A’
7 JUILLET. — Fête du Plein Air.
tifs, des disques, de la T.S.F. dans l’organi
sation de soirées récréatives !
Mais nous craignons qu’on croie avoir trou
vé le remède infaillible et total dans ce qui
ne peut être qu’un à-côté de la question.
Après nous avoir parlé d’un précédent his
torique et avoir exposé une organisation mo
dèle belge, M. Nicolas pense que la Ligue de
l’Enseignement est toute désignée pour met
tre la question sur pied avec l’aide de ses Fé
dérations départementales. Fort bien et nous
ne demandons pas mieux que de nous asso
cier à un essai loyal. Encore une U. F. O. qui
sera sans doute l’U. F. O. C. P., soit 1
Nous aurons un Comité au chef-lieu du dé
partement d'abord. Ce comité dressera un
programme. Il reprendra les mlatières du pro
gramme scolaire, y ajoutant : lois sociales,
notions simples sur télégraphe, téléphone,
T. S. F., électrictié industrielle, puériculture,
hygiène individuelle et sociale. Nous organi
serons 25 conférences, en trouvant des confé
renciers dont le cadre pourra déborder le dé
partement ; nos conférences seront itinéran
tes... *
Aurons-nous un public ?
Qu’on veuille en croire quelqu’un qui a
fait lui-même environ 3oo conférences popu
laires, rien n’est moins certain.
La question des conférences, en effet, n’est
pas une question de l’avenir. Dans notre ré
gion, elle est plutôt du passé. Les plus de qua
rante ans ' se souviennent en effet du confé
rencier ambulant qui transportant sa lanterne
magique, de 1902 à 1914, réunissait chaque
dimanche des auditoires dans les grandes sal
les et dans les plus modestes maisons d’école.
Faut-il dire qu’en maints endroits le combat
cessa faute de combattants, ou plutôt que la
bonne parole ne trouva plus d’auditeurs ?
Manque d’intérêt, dira-t-on ? Peut-être ; en
tous cas, on y reprenait les fameuses matières
du programme.
Et puis, depuis la guerre, si la Société ha
vraise des Conférences populaires dont les ori
gines remontaient à i883 n’a pas repris vie,
il y a eu des milliers de conférences et... elles
ont duré par la volonté des organisateurs.
L’intérêt en a été renouvelé pourtant. Deman-
dez-le à la Linnéenne... demandez à l’Univer
sité Populaire du Havre, à celle de Montivil-
liers... demandez à la Fédération des Œuvres
laïques... demandez à nos Amicales : Frédé-
ric-Bellanger, Phalsbourg, Observatoire, Mas-
sillon, Octeville, Saint-Romain et le Cercle
Sanvicais de la Ligue de l’Enseignement. In
terrogez la Ville du Havre, la Société de Pro
pagande 'musicale, les Professeurs de notre
Lycée, la Ligue d’Education morale, la Ligue
antialcoolique.
Si nous dressions la liste des sujets traités
on ne pourrait qu’admirer leur variété, leur
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