Titre : Comoedia / rédacteur en chef : Gaston de Pawlowski
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1923-06-14
Contributeur : Pawlowski, Gaston de (1874-1933). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32745939d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 14 juin 1923 14 juin 1923
Description : 1923/06/14 (A17,N3832). 1923/06/14 (A17,N3832).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k76481350
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-123
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 25/05/2015
- Ne 5832 EeStraéroqtiotîgîênTParîg-Pêpaptemems)» VTRGT-CTRQ CenttmèS Jeud1 14 Juin 1923
Gabriel ALPHAUD
.Directeur
.Une ample comédie à cent actes Hivers
Et dont la scène est l'Univers.
(LA FONTAINE.)
RÉDACTION-ADMINISTRATION
e7, Boulevard Poissonnière, Paris
Paul QRÉQORIO, Secrétaire-Général
CNNEWHNTS 3 MOIS 6 MOIS 1 An
S MOIS 45 MOIS 1. AN
tl'iS et „ - -
fc|".ï, s et Departemet. 29 » 55 » lOO j>
*** r Etale.. 40 > 75 3) 130 »
a" ITE: aux Enreanx de Comœdia
u ^Eeace Bavas, C2, Eue de Richelieu
l a C et dans ses ECccnrFaIes
dan ce icit être adressée au Directeur
K- AUJOURD'HUI .:.
Fête à souhaiter: Rufiif
Temps généralement beau
Quelques petites ondées
Maximum + 22
RÉDACTION : Louvre
18-08
18-07
ADMINISTR. : Centrai
88-07
88-08
Adresse Télégraphique : COMŒD1A-PARIS
Chèque postal: 326-72-PABX8
SOMMAIRE
i
Ql4diliollS.
La I.J'" ., RÉGIS GIGNOUX.
4 LA 5St0n rouge » à l'Œuvre
^elier
h f. GABRIEL BOISSY.
Il Conservatoire
",atre A. n'EsPARBÈs.
»/■ rance LEOPOLD-LACOUR.
f *c A PAGE 2
~c~7~. "tC)) à la Porte-Saint-Martin
Sc Cllte Sa' ; Paul NIvOIX.
trait
D Marius BoIssoN.
aus les DéPartements
La Vie Et,- gère
%* Ir: *1** PAGE 3
Ccc -h i' - : T.- L CROZE.
C ; J.-L. CROZE.
l-t¡ ù>/ BRF/'R » G. MISSAIRE.
>(^c eS ^res- — Beaux-Arts
■
-^>TJTÉS MARTINE.
S. DE BÉARN.
%0 PAGE 4
■n que
G. FRÉJAVILLE.
Ondrcs Jean RAVENNES.
f, crs Z Presse professionnelle
Ch a presse professionnelle
ClS3 les Artistes lyriques
, C tos et Informations
• r PAGES 5 ET 6
'l'h- - oUrrler des Théâtres
R. de DRÉ-E.
%(*• R. de DRÉE.
rV ■ ■ Louis FOURÈS.
"Il l' hronique financière
"---- ableau des spectacles
AUDITIONS
Fin de saison. Les directeurs sol-
la, r:r:Ptioll S sUccès de l'année à des prix
recptionnels, vraiment de faveur; dé-
l'hiver, tllOncent leurs nouveautés de
porter. Les auteurs prennent des tic-
les numérotés comme aux stations
d'autobus et les artistes s'assurent des
places en Première classe ou sur la
4tr,,,Voilà les vacances. Les re-
présentation de Ida P, ubinstein
correspondant de Mme Ida Rubinstein
correspondant au Grand Steeple, les
prix t'est 8Ses à la journée des Drags.
prix les vraies Conservatoire. En attendant,
vités fQil'e ^|ateurs de théâtre ne savent
que faire.Ils ragent de ne pas être in-
rites aux auditions que font passer les
derniers directeurs soucieux de former
une troupe.
cours dù. Prends cette rage. Les con-
les 's Conservatoire ne sont rien a
côtés auditions Pour demeurer dans
cuppique \d:es de la grande quinzaine
on joue 'g ISons qu'au Conservatoire
gnant et placé. Votre pro-
seur est un entraîneur qui a calculé
ont e et la distance. Des books
sée de 1?e cote d'après les perfor-
sée vous année. Vos juges à l'arri-
brer les balances savent équili-
Snî« Vous commencez par
c'est Qtte f re- plique à vos camarades;
qui vous de prendre des canters
vos mettent en forme, en train.
après, vous 11 aVez qu'à courir comme
que jour à l'entraînement. La1
toute vous encourage Maman est dans
salle. Bon ami a envoyé des fleurs
il a prévenu les critiques. Vous vous
vous d~ 1 es cr~!iques. Vous. vou~
nous n'arrivez a Ornière et le bruit. Si
L ^rriv ez pas, il sera toujours
corps d'aller au tattersall.
au tattersall.
artistes qui ) J^Pa
les toUrn par le tattersall, les agen-
aboires t C nees, les déceptions et les
étoiles.Ce n'est pas un prix qu'ils
disputent, mais le pain quotidien. Vos
concours 'd~aIs le pain quotidien. Vos
concours du Conversation sont une re-
» écoles militaires et
leur audition est
le combat ^Sl(îues; leur audition est
rit, seul ails la tranchée. Ils en-
ses la 8 181 scène nue. Devant
à la salle est silencieuse et grise sous
province. OlIlne un salon hostile de
province. Au milieu des fauteuils, le
enfonce se tIent sur la défensive; il
enfonce, il se replie et derrière lui,
un petit état-major, administrateur, ré-
leurs secrétaire, chuchote.
grand p £ ei ^es auditions dans un
grand th&atre.Je auditions dans un
commissariat dee nie croyais dans un
de police.
L'i{'enrl^ ressons. Qu'est-ce que
tous Glanez mademoiselle ? Le
Une Qe es ens^ Pourquoi pas La
Neste? Enfin. Commencez!
recevait f ^Illr?le» blonde et ronde,
realnie, blonde et ronde,
espirait ett Invitation commue une
ordeuil, une se hâtait de pousser un
elle U~~ table. Son « menage »
une table. Son « ménage »
cliquait qu'elles ez elle. Alors, elle ex-
gede et t(itl'e ile etalt une cocotte ex-
et qu'on ne la quittait pas comme
h'~i Qne h e qui lui donnait la ré-
que, une brochure à la main, res-
tent à un camelot qui lui eût of-
homme 1 t du soir. Elle la bous-
somme! Depuis peux rire, mon bon-
le je t' que nous sommes en-
iN ÎK llcs. n1 * boulotté quatre cent
La etci •
Merci, mademoiselle.
~~t' - e la tranchée, du
amnation. La pauvre C'était la con-
La pauvre petite comédien-
brisait t, * i, le pl e e-mêrne comme at-
tous sotait effort d'un chasseur. Elle
elle l', 1 11. Pour sourire, saluer.
nous entrait dans une Un de ses ta-
de l'arracher? Le Une costière. Allait-
seul demandé Le cordonnier du coin
- l1)iI¡1). Elle "Ilq francs pour cette
cent mille Vait boulotté quatre
Une ich^^sep8?118'1 C'est une Arlé.
cette Arlésienne?
femme très brune,. très
mince s'avançait lentement. Elle es-
sayait à son tour de sourire, puis se
rappelait qu'elle n'avait pas de temps
à perdre et montrait un visage déses-
péré. Elle s'adressait à un jeune hom-
me qui venait de s'asseoir devant elle
et s'assurait qu'il n'avait pas perdu sa
cravate.
— Frédéri, Frédéri, comme tu es
triste! Ah! il y a longtemps que tu es
triste!. Mais pourquoi aimes-tu cette
femme?.
— Merci, mademoiselle. Je vous re-
mercie.
Double condamnation. Pas ar.;,J
contre ce je vous remercie. D'ailleurs,
il n'y avait pas d'avocat. Le complice
lui-même, le Frédéri avait l'air de dire
assez lâchement: « Je te l'avais bien
annoncé ». L' « Arlésienne » s'en al-
lait, les épaules rentrées, avec un san-
glot qu'elle ne pouvait avaler. Etiit-ce
un sanglot personnel ou un sanglot de
Rose Mamaï qui lui restait pour comp-
te? On ne savait pas. Mais avant de
sortir, elle se dominait, parce qu'un
autre artiste lui succédait sur la scène.
Elle lui disait: « Ce n'est pas ça qu'il
fallait lui donner. J'aurais dû prendre
la femme nue. Et puis, je m'en f.
j'ai du cinéma! »
Avait-elle, vraiment, du cinéma,
comme elle le disait? Quel sens don-
nait-elle au verbe avoir? Quelle confu-
sion entre le capital et le travail ? Mais
déjà, elle était partie. Peut-être, beau-
coup de talent?. Moi, pour son san-
glot, je l'eusse rappelée. Et le lende-
main, j'ai regardé les faits divers dans
le journal, dans la crainte de lire:
« Suicide d'une artiste ». Car les re-
.porters vous font connaître plus facile-
ment que les directeurs. ,"
Après les concours du Conservatoire,
nous partirons en vacances. Mais pour-
quoi cette cruelle leçon des auditions
n'est-elle pas. donnée en public avant
ou après les grands prix scolaires?
Régis Gignoux.
| JIu Théâtre de I'OEuvre
La Passion Rouge H
Là Compagnie roumaine du Petit Théâtre
de Bucarest, dont nous avons signalé il y a
quelque temps les prochaines représentations,
donnera le 15, le 16 et le 17 juin, au théâ-
tre de l'Œuvre, une comédie-tragédie en trois
actes : La Passion Rouge, de M. Mihail
Soubul.
Nous avons pu hier assister à une répéti-
tion de cet ouvrage. Malgré notre ignorance
hélas totale, de la langue roumaine, le jeu
si animé de Mmes El vire Popesco, Nutzi
Mlle Elvire Popesco
(Photo G.-L. Manuel Frères)
Stanescd, de MM. Joncovesco, Mishalesco et
Storin, à défaut de toute autre indication,
suffit à nous rendre sensible l'intrigue cu-
rieuse imaginée par le dramaturge, intrigue
où l'atavisme et ses lois implacables tiennent
une place prépondérante.
Le Petit Théâtre a l'élégance de faire con-
naître au public roumain les œuvras drama-
tiques françaises. Avec un sens heureux de
l'échange artistique, la même compagnie nous
donne l'occasion d'entendre une pièce rou-
maine. Nous ne pouvons que nous en féli-
citer doublement. — M. B.
Notre Concours
de Chansons
Le succès considérable de notre Concours
s'affirme de plus en plus.
Les œuvres destinées à la première pé-
riode, qui, nous le rappelons, se termine le
30 Juin, continuent à arriver en grand nom-
bre. Beaucoup de concurrents nous font, cha-
cun, de nombreux envois ; nous ne pouvons
que les en féliciter.
Voici la suite de la liste des devises des
poèmes et des musiques reçues:
Unitas virtus valet; Petit poisson devien-
dra grand; Fac et jide; Qui vivra verra.
peut-être!; Je pourras.; Belle-jolie; Ten-
tons toujours. qui sait?; Et puis voici mon
cœur qui ne bat que pour vous; A cœur
aimant rien d'impossible ; Une voix .qui
voudrait sangloter et qui n'ose ; A mouton
tondu, Dieu mesure le vent; La plus bel-
le; Lilliana R. ].; Fiat lux; Simplex; Cou-
rir ma chance. ; Les larmes sont un don;
Ce n'est qu'un léger badinage; La poésie
est mon ambroisie; Le nombre des sots est
infini; Le soleil nfe fait chanter; Age quod
agis; Majores pennas nido: Mais le silen-
ce est d'or; Sans frapper 59; Dans la vie
faut pas s'en faire; moi, je n'm'en fats
pas; Errare humanum est; Oleum perdide-
ro; Chanter toujours, partout, sans cesse ;
Fiat voluntas tua; La chair, esi triste, hé-
las l.i JSil aliçiuid y.alet..
, 1 M l'Atelier
Trois Comédies au Music-il
Quel pot-pourri, grands dieux ! que ce spec-
tacle où l'« Atelier » a voulu mêler la comé-
die à des « numéros » de music-hall ! Il se
peut que le passant désœuvré, candide et 'sans
exigences, se plaise à cela davantage qu'à la
Volupté de Z?Honneur, à Antigone ou à Huou
de Bordeaux; il se peut que, par cet artifice,
M. Dullin, dont on voudrait quand même
soutenir le courage sympathique, amuse quel-
ques oisifs du quartier. Mais à quel prix !
Lorsque des comédiens se risquent à de tels
exercices, on s'attend à ce qu'ils le fassent
avec grâce et supériorité. Mais n'anticipons
pas: Gustave Fréjaviflle vous dira demain
ce qu'il pense de la « partie music-hall "» et
je ne suis là que pour vous parler des trois
petites pièces perdues dans la ribambelle
des « numéros ».
La première s'appelle Cypricn ou l'amour
à dix-huit ans. Cyprien est le fils de la con-
cierge. Il a une petite amie, Amélie, porteuse
de pain. Avec ses joues rouges, s'en tablier
et son humble métier il ne la trouve pas très
reluisante. Surtout depuis, qu'émerveillé par
une plantureuse dame aperçue au balcon
de la maison dont sa noble mère à la garde,
il s'est épris de cette maturité.
La dame s'appelle Cœcilia. C'est une
« grande dame » romaine qui néanmoins
compte parmi ses amis quelques dignes car-
dinaux plus un aviateur ténébreux et méca-
nique. Nous ne voyions pas les cardinaux.
Mais nous voyons l'aviateur, gueule bleue à
plans francs en pale d'hélice. Il vient avant
une randonnée pour inviter sa maîtresse à
Le décor de « Cyprien ou l'Amour à dix-huit ans »
(Dessin' de Pavil.)'
-une partie de lit. Absence (te poésie qui cé'
plaît à la dame.
Ah ! combien le petit Cyprien avec son
amour niais serait plus sentimental. Précisé-
ment le timide Cyprien, sollicité, se décide
à se déclarer. Et comme Cœcilia, ayant ap-
pris que son aviateur s'est brisé les jambes
dans une chute, a résolu de rentrer à Rome,
elle pense à emmener, en manière de sigis-
bée, le fils de la concierge. Auprès des cardi-
naux, il passera pour le frère de lait. Plus
il sera niais, -moins il sera gênant. Et, pour
que la fête soit complète, on emmènera aussi
Amélie comme femme de chambre. Voilà
Cyprien le niais, royalement nanti par, le ha-
sard et l'amour maîtres des .hommes. Sur
quoi sa brave mère de concierge tire la mo-
rale : « Il finira maquereau, comme son
père ! D -
Il y a tellement de candeur dans cette piè-
ce qu'on ne sait plus où l'humour commence,
où la maladresse finit. Ça en devient beau,
beau comme l'amour de Cyprien pour Cœci-
lia. Est-ce l'auteur, malgré son dialogue long
et banal, qui est un parodiste pince-sans-rire.
Ou plutôt la moquerie et tout l'agrément ne
viendraient-ils que de la mise en scène de
l'« Atelier » avec .-sa maison de poupée à six
étages, sa poterne formant porte cochère et la
loge de Nurenberg pour la concierge, sur la
quelle ne se lit que cette parcelle de mot
iergej en sorte qu'on ne sait s'il s'agit de
la portière ou de son puceau de fils?
Les costumes de M. Valmier sont à l'ave-
nant. Ils recherchent mais avec une outrance
bien dure cette stylisation de la véture con-
temporaine dont je parlais à propos de Li-
liom. Les acteurs s'amusent à l'unisson du
metteur en scène, sans toutefois nous amu-
ser beaucoup. On se demande pourquoi M.
Baranger fait de Cypnen (18 ans) un gamin
aussi jeune que Poil de Carotte. Une con-
cierge à bec de pie, à voix perchée, c'est un
nouveau travesti de M. Lucien Arnaud, ac-
teur polymorphe. Mme Dullin fait une belle
Cœcilia qui porte sur de magnifiques sphères
une toilette cubiste. Compensation. Il y a
aussi l'aviateur aux méplats d'acier de M.
Beauchamp, la petite porteuse de pain de
Mlle Hopstein et le peintre de M. Jean Mar-
chat qui s'est fait une pèlerine avec de la
toile cirée de cuisine. Tout cela est bien con-
traint, bien triste.
Moins triste est la fantaisie : Pour dire:
« le vous aime », de Marcel Achard. Il a su
être bref. Il a trouvé des traits. Il a fait
à propos de rien — un auteur présente une
scène d'airour à un directeur de théâtre -
trois « à la manière de. », tous les trois
plaisants. Pour dire cC je vous aime » voici
la manière Sacha Guitry, la manière Paul Gé-
raldy, la manière Mouezy-Eon. Cette derniè-
re parodie fut de beaucoup la plus réussie.
L'auteur opérait lui-même avec autant de
toupet que de verve.
Après une nouvelle série de « numéros »,
on termina par une autre fantaisie Mais fan-
ge intervint, inspirée, dit le programme, de
La Révolte des Anges, adaptée de l'anglais
de Floyd Dell par M. Cecil Georges-Bazile.
Cela fait trois auteurs, dont un innocent, pour
une dizaine de pages ! Prévoyante répartition
de responsabilités.
L'histoire est celle de l'ange gardien de
Jimmy Pendleton, de New-York, qui,' après
avoir réveillé un policeman, descendu du
ciel chez Jimmy juste au moment où Jimmy
allait filer en Europe avec la petite Anna-
belle qui l' « aime pour la vie ». Ce « pour
la vie » fait rire Jimmy. Il n'a pas tort,
car, à peine Annabelle. a-t-elle aperçu le
joli ange, qu'elle en tombe amoureuse. Jim-
my ne se frappe pas. Il est plus sage que
range sur le chapitre des femmes. Il sait
qu'avant de devenir une bête. intelligente,
: il fut, tout comme son ange gardien, farci
d'illusions. Aussi lorsque l'Ange, dans son
ivresse d'amoureux novice, veut, pour un ves
ton, renoncer à*, ses ailes, ; Jimmy lui con-
seille' de les garder. L'ange, ivre d'amout
et un peu de porto— il en a bu deux ver-
res — n'écoute pas le jeune homme sage.
Mais, dégrisé par l'air vif, il revient et,
prudent, emporte sous son pardessus nOÎI
ses ailes lumineuses.. - , ■
Ne lâchez pas vos chimères. Ça vous sau-
vera peut être , un jour, nous conseille-t-on.
Le conseil est vieux. Il est toujours bon.
Il s'est mis à la mode du jour avec des
morceaux de décors assez lourdement évo.
cateurs. M. Lucien Arnaud fait l'Ange. M.
Gémon Vital une bête de policeman, M.
Marchat un Jimmy qui, dès New-York,
prend l'accent anglais, et Mlle Delby une
Annabelle, sans accent anglais.
1 Je n'ai plus eu le courage de chercher
à comprendre pourquoi l'ange gardien de
Jimmy n'avait pas le même accent que
J immy.
Gabriel Boissy.
(Voir la « Matinée » en 2E page.)
,,' , , 1 Au Conservatoire
Concours à huis clos JO
Cent deux récompenses pour les élèves des
classes de solfège : cent deux élus (sur cent
trente-sept concurrents) qui couvrirent de bé-
nédictions désormais (ou tout au moins jus-
qu'au prochain concours) les noms des mem-
bres du jury : MM. Henri Rabaud, président :
J. Moulierat, J. Mouquet, Caussade, Noël
Gallon, Philippe Bellenot, Eugène Cools,
Galland, Bournonville, Fernand Bourgeat, se-
crétaire.
Ont obtenu :
Premières médailles
MM. Nardin (classe de Mme Massart),
Mondain (classe de Mme Roy), Challan (clas-
se de Mme Vizentini), Serventi (classe de
Mme Meyer), Rabinovitz (classe de Mme Mar-
con), Homère (classe Marcon), Robinault
(classe Marcon), Roman (classe de M.
Schwartz), Benriette (classe Meyer), Katz
(classe Marcon).
Mlles Casimir, Baker d'Issy, Guillamat et
Cadillac (classe Meyer), Mlle Clarins-Marius
(classe Schwartz), Desouches (classe de Mme
M. Samuel-Rousseau), Soulé (classe Meyer),
Hartmann (classe M. Samuel-Rousseau), Gué-
pard (classe M. Samuel-Rousseau), Oger (clas-
se Marcon), Hering (classe de Roy), Cham-
petier de Ribes (classe Schwartz), Hebrard
(classe Roy), Jaussàn (classe Massart), EUe-
gaard (classe Marcon), Abraham (classe Mas-
sart), Fride (classe Roy), rejard (classe Mas-
sart), Laporte (classe M. S.-Rousseau), Bour-
din (classe Vizentini), Marrain (classe Mar-
con), Rinaud (classe M. S.-Rous.seau), Gagé
(classe Meyer), Fessy (classe Vizentini), Sohet
(classe Roy), Chochod (classe Schwartz),
Cournol (classe Marcou), Morice (classe
Meyer).
Deuxièmes médailles
MM. Datte (Massart), Robert Quattrocchi
(Schwartz), Stern (Marcon), Mus (Schwartz),
Grapelli (Marcon), Cornu (Marcon), Tzipine
(classe de Mme Renart), Hugon (Schwartz),
Delescluze (classe de Mme Vizentini),- Dejean
(M. S.-Rousseau), Walsmuth (Vizentini).
Mlles Moreau-Dazy (M. Samuel-Rousseau),
Delettre (Schwartz), Bizet (Schwartz), Laroc-
que (Vizentini), Terriet (Meyer), Crozet (Vi-
zentini), Dumont (Meyer), Raveau (Meyer),
Raabe (Renart), Hébert (Meyer), Wigdort-
chik (Massart), Poulet (Vizentini), Audoin
(Massart), Bois (Vizentini), Marillier (M. S.-
Rousseau), Rihal (Vizentini), Orsal (Massart),
Suzanne Lachenal (Renart), Laubus (classe
Cuignache), Roussel (M. S.-Rousseau), Bir-
macker (Renart), Abnerfaye (Massart), Bam-
mès (Schwartz), Legrain (Roy), Saltetto (Cui-
gnache), Pautot (Schwartz), Béguin (Marcou).
Troisièmes médailles :
MM. Elzen (Schwartz), Vandenbronck
(Meyer), Serrière (Renart), Le Meitour (Cui-
gnache), Curan (Roy), Refuveille (Schwartz),
Beauvais (Renart), Dubar (Cuignache), Des-
piau (Schwartz), Poitevin (Radiguer).
Mlles Cordouen (Roy), Forcade (M. S.-
Rousseau), Freidmann (Meyer), Vacksmann
(Meyer), Jarry (Meyer), Forret (Cuignache),
Baudesson de Richebourg (Renart), Petit-Ser-
vant (Roy), Valtaire (Renart), Espir (Mas-
sart), Huguenin (Renart), Couteau (Marcon),
Leroux (Meyer), Guillery (Vizentini), Baillif
(M. S.-Rousseau), Baudre (Roy).
Les résultats du concours d'accompagne-
ment au piano offrent un contraste absolu
avec ceux de solfège.
Le jury composé de MM. Henri Rabaud,
président, Paul Vidal, Jean Gallon, César
Galéotti, Ch. Levadé, Georges Cuignache,
L. Aubert, Alph. Catherine, Ed. Mignan,
Eug. Wagner et F. Bourgeat, secrétaire, n'a
décerné ni premiers, ni seconds prix, ni pre-
miers accessits., parmi les élèves hommes.
Une seule récompense : M. Lauth obtient un
deuxième accessit. Chez les concurrentes, pas
de seconds prix ni de premiers accessits. Mlle
Charles reçoit un premier prix et Mlle Trem-
blay un deuxième accessit.
: J. G.-R.
! Les Avant-Premières
Un Homme en marche
de M. Henry Marx
à la Comédie-Française
Demain en matinée, la Comédie-Française
donnera en répétition générale la pièce nou-
velle de M. Henry-Marx, Un Homme en mar-
che.
Hier après-midi, au Foyer des Artistes,
confortablement installé dans un vaste fau-
teuil, j'ai infligé au sympathique auteur de
L'Enfant Maître, le supplice de la question,
et il voulut bien me parler de.la pensée direc-
trice d'Un Homme en marche.
- J'ai toujours été frappé, m'a-t-il dit, par
l'antithèse de l'homme existant dans ses ac-
tions et l'homive existant dans ses pensées.
« Il me semble que l'esprit moderne, si ri-
che d'intentions et d'idées, n'a pas encore été
réalisé par l'homme moderne, par suite d'une
timidité, d'une paresse, d'une certaine inap-
titude à vivre. L'homme est meilleur en soi
qu'il n'est en réalité. Et j'ai ainsi composé
quatre drames dans lesquels quatre personna-
ges essaient d'exister en vérité comme ils
sont en esprit. C'est, ce me semDlc, la mise
au théâtre d'une grande inquiétude moderne
qui hante beaucoup de jeunes hommes. C'est
un goût de la vérité par la sincérité.
« Ces quatre drames sont, selon moi, des
Passions selon le sens religieux du mot: la
passion de la douleur avec L Enfant Maître}
représenté au Vaudeville ; la Passion de l'a-
mour, avec r Le Porteur de Flamme que re-
présentera le Théâtre du Gymnase ; la pas-
sion de la révolte, avec Ariel, dont je ne
peux pas encore vous dire le destin, et enfin
la passion de l'intelligence avec Un Homme
en marche que va jouer , la Comédie-Fran-
çaise. •
— Quelle est la ; donnée de cette , dernière
pièce ?
C'cst un drame moderne, marqué par la
guerre, où un homme jeune quitte noblement
sa famille pour aller se « réaliser » ailleurs
qu'entre les conventions'familiales. Il s'em-
ploie le plus possible pour faire vivre ses
idées et il s'aperçoit que toutes ses actions
sont entachées par. la tare. originelle qui est
au fond de tous les hommes.
cc Le drame réside ici dans l'essai et dàns
l'effort par quoi cet homme - veut atteindre
sa surhumanité c'est-à-dire son esprit.
« On croira, parce qu'il est vaincu dans son
effort, que sa vie désormais est une défaite,
alors qu'elle sera une victoire par cela mê-
me qu'il aura tenté dans le désir.
- C'est un sujet bien ardu? !
- J'estime que ce sont ces sujets-là qui
doivent nous séduire, pour que le théâtre
en soit élargi.
— Vous avez publié dans Comoedia, quel-
ques articles sur le style. Que pensez-vous
de "l'interprétation du texte de Un Homme en
marche?
— On peut dire d'une façon générale que,
lorsqu'une phrase est écrite au théâtre, elle
est difficile à dire. On a pensé longtemps
qu'il fallait écrire comme l'on parle. Mes
M. Henry-Marx
(Photo Henri Xannel.) i
interprètes trouveront qu'une phrase complè-
te peut apparaître aussi fluide que ces pe-
tites phrases trop faciles qui ne sauraient ex-
primer un sentiment ample. Je ne veux pas
rééditer le couplet habituel de la reconnais-
sance de l'auteur à ses interprètes, mais il
est vrai que les voix de la Comédie-Françai-
se savent dire le mot à, mot du texte et le
douer de tous les sous-entendus. On ne sau-
rait mieux dire ailleurs. Mes interprètes savent
avec quelle- affection je les ai choisis et com-
me ma gratitude est quotidienne. Leurs noms,
vous les connaissez, ce sont MM. Alexandre,
Denis d'Inès, Desjardins, Numa, Fresnay,
Dorival, Guilhène, Gerbault, Drain, Ledoux,
Reyval, Rognoni, Dufresne et Mmes Dux,
Ventura, Andrée de Chauveron, Solange Si-
card, jet M. Roger Monteaux, qui, avec un
admirable dévouement à la Maison, a accep-
té un très il petit rôle, beaucoup plus impor-
tant pour l'auteur que pour lui.
— Y aura-t-il de nouveaux décors ?
— Un seul, exécuté sur la maquette de
Leo Devred et qui, détail amusant, a été co-
pié sur mon cabinet de travail. »
La sonnette du brave Launay, à ce moment,
se fait entendre. Dans les couloirs une voix
crie: « Mesdames, messieurs, en scène pour
le trois ! » et M. Henry-Marx prend congé de
moi, après une vigoureuse poignée de main.
A. d'Esparbès.
En l'honneur de M. de Porto-Riche
Rappelons que le déjeuner offert par ses
amig et ses admirateurs à M. Georges de
Porto-Riche, à l'occasion de son élection
à l'Académie Française, aura lieu samedi
16 juin,à midi et demie, au Palais d'Orsay.
Les adhésions seront reçus jusqu'à demain
midi au plus tard, chez M. René Blum, 36,
rue de Tocqueville.
Le prix du déjeuner est de 40 francs.
Il sera présidé par M. Paul Léon, direc-
teur des Beaux-Arts, et M. Robert de Flers,
président d'honneur de la Société des Au-
teurs dramatiques.
Les dames Vàt admises»
1 .TVos E"nquêtet
Sur le Présent et 1 Avenir
prochain du Théâtre
m en France m
Sacha GUITRY
Le jeune auteur prodige que fut Sacha
Guitry, le prodige qu'il demeure en sa
féconde, éblouissante et encore jeune ma-
turité, me reçoit, avec Une gravité sourian-
te, dans son vaste atelier-cabinet de tra-
vail, où tout à l'heure il me montrera des
merveilles de livres rares, anciens ou mo-
dernes, et les plus précieux manuscrits (de
Musset, de Mirbeau, notamment), avec les-
quels voisine un encrier de Victor Hugo.
— Je ne vais pas beaucoup au théâtre,
me dit-il. J'en suis bien excusable, jouant
presque tous les jours. Mais j'ai lu des
pièces de ceux qu'on appelle les jeunes.
J'en ai lu, du moins, quelques-unes, des
plus marquantes, je crois. Et j'ai admiré,
particulièrement Le Maitre de son cœur,
de Paul Raynal, Aimer, de Paul Géraldy,.
La Souriante Madame Beudet, de Denys.
Amiel et Obey ; j'ai goûté le charmo
d'Une Faible Femme, de Jacques Deval.
Mais d'autres pièces me semblent témoi-
gner d'une singulière tristesse, d'une sorte
M. Sacha .Guitry -
(Photo G.-L. Manuel Frbtes)
de pessimisme voulu, qui n'étonne pas trop
au lendemain de la guerer, mais qu'il serait
fâcheux de voir se propager sur la scène.
Le théâtre est un lieu de lumière, d'en-
chantement. Il ne faudrait pas le couvrir
d'un voile funèbre. Assurément, eds ré-
flexions sérieuses, importantes, doivent se
mêler à l'œuvre de séduction, de joie, qui
me paraît être l'office primordial de l'art
dramatique. Songez à Molière' Faisons
pleurer, mais sourire et rire aussi et plus
encore. Cela honnêtement, dans le sens où
Molière prenait le mot quand il proclamait
que le moins facile, au théâtre, n'est pas
de 'faire rire les honnêtes gens, c'est-à-
dire les gens de goût et de bonne éduca-
tion. Je hais l'obscène, le risqué. On peut
et il faut aller très loin, le plus loin pos-
sible dâns la liberté joyeuse, à la manière.
par exemple, de Feydeau, qui avait du gé-
nie, ou à celle, très différente, de Couste-
line, un des pifs vrais représentants mo-
dernes de la tradition moliéresque. Mais
le risqué, la plaisanterie à vilains sous-en-
tendus, je les ai en horreur ; et, heureuse-
ment, le public en fait volontiers justice.
Il aime une vérité qui ait du charme ou
qui l'amuse franchement, ingénument.
N'allez pas croire tout de même que je
,subis à l'excès l'influence de mon propre
tempérament. eJ sais, d'ailleurs, que les
auteurs sérieux jouissent d'une plus grande
considération que les auteurs gais, et c'est
peut-être une des raisons pour lesquelles
certains « jeunes » cultivent de préférence
le genre triste.
— On m'a déclaré que vous admiriez
Beeque et Mirbeau, âpres réalistes pour-
tant.
.:..- On ne vous a pas trompé. J'ai pleura
aux Corbeaux, chef-d'œuvre unique en son
genre. Et dans Les Affaires sont les Affai-
res, il y a un type, le formidable Léchât,
digne de Molière. Au reste, j'adorais Mir-
beau, dont les violences dissimulaient une
étonnante bonté. Mais notez que Lechat est
comique, profondément comique, s'il est
effrayant d'autre part. Puis, y a-t-il un
nouveau Becque pour nous offrir de nou-
veaux Corbeaux? Une œuvre de cette for-
ce, de cette richesse, devrait décourager
les imitateurs qui veulent faire triste sans
avoir la puissance de vision et de réali-
sation d'un des maîtres de notre littérature
dramatique au XIXe siècle, avec Musset et
Poitp-Riche. Enfin, la plupart des pièces
qu'on donne depuis trente ans me parais-
sent trop longues. Telle aurait pu être ex-
cellente en un acte ; en trois elle s'est
diluée et comme vaporisée. Mais elle tient
l'affiche à soi seule ; toute la soirée lui
appartient! Et que toute la soirée soit à
sa pièce seule, c'est le rêve peu « artiste »
de maints prétendus artistes. Combien de
pièces en un acte, cependant, honorèrent
notre théâtre, il n'y a pas si longtemps
encore : celles de Courteline, et Poil de
Carotte, L'Anglais tel au'on le parle, Feu
la Mère de Madame, etc. Il faudrait ra-
mener la mode des spectacles coupés.
— Croyez-vous à l'avenir du théâtre en
vers et, particulièrement du théâtre histo-
rique?
— Pourquoi le drame historique disparat.
trait-il? C'est une belle chose que de rat
nimer l'histoire, avec le souci de la vérité,
dans une action émouvante, poignante. Quel
admirable exemple nous est fourni apr le
théâtre de Merejowski. L'histoire! On
l'enseigne aux enfants et aux adolescents.
J'ai lu plus d'un manuel. Quel travail
Gabriel ALPHAUD
.Directeur
.Une ample comédie à cent actes Hivers
Et dont la scène est l'Univers.
(LA FONTAINE.)
RÉDACTION-ADMINISTRATION
e7, Boulevard Poissonnière, Paris
Paul QRÉQORIO, Secrétaire-Général
CNNEWHNTS 3 MOIS 6 MOIS 1 An
S MOIS 45 MOIS 1. AN
tl'iS et „ - -
fc|".ï, s et Departemet. 29 » 55 » lOO j>
*** r Etale.. 40 > 75 3) 130 »
a" ITE: aux Enreanx de Comœdia
u ^Eeace Bavas, C2, Eue de Richelieu
l a C et dans ses ECccnrFaIes
dan ce icit être adressée au Directeur
K- AUJOURD'HUI .:.
Fête à souhaiter: Rufiif
Temps généralement beau
Quelques petites ondées
Maximum + 22
RÉDACTION : Louvre
18-08
18-07
ADMINISTR. : Centrai
88-07
88-08
Adresse Télégraphique : COMŒD1A-PARIS
Chèque postal: 326-72-PABX8
SOMMAIRE
i
Ql4diliollS.
La I.J'" ., RÉGIS GIGNOUX.
4 LA 5St0n rouge » à l'Œuvre
^elier
h f. GABRIEL BOISSY.
Il Conservatoire
",atre A. n'EsPARBÈs.
»/■ rance LEOPOLD-LACOUR.
f *c A PAGE 2
~c~7~. "tC)) à la Porte-Saint-Martin
Sc Cllte Sa' ; Paul NIvOIX.
trait
D Marius BoIssoN.
aus les DéPartements
La Vie Et,- gère
%* Ir: *1** PAGE 3
Ccc -h i' - : T.- L CROZE.
C ; J.-L. CROZE.
l-t¡ ù>/ BRF/'R » G. MISSAIRE.
>(^c eS ^res- — Beaux-Arts
■
-^>TJTÉS MARTINE.
S. DE BÉARN.
%0 PAGE 4
■n que
G. FRÉJAVILLE.
Ondrcs Jean RAVENNES.
f, crs Z Presse professionnelle
Ch a presse professionnelle
ClS3 les Artistes lyriques
, C tos et Informations
• r PAGES 5 ET 6
'l'h- - oUrrler des Théâtres
R. de DRÉ-E.
%(*• R. de DRÉE.
rV ■ ■ Louis FOURÈS.
"Il l' hronique financière
"---- ableau des spectacles
AUDITIONS
Fin de saison. Les directeurs sol-
la, r:r:Ptioll S sUccès de l'année à des prix
recptionnels, vraiment de faveur; dé-
l'hiver, tllOncent leurs nouveautés de
porter. Les auteurs prennent des tic-
les numérotés comme aux stations
d'autobus et les artistes s'assurent des
places en Première classe ou sur la
4tr,,,Voilà les vacances. Les re-
présentation de Ida P, ubinstein
correspondant de Mme Ida Rubinstein
correspondant au Grand Steeple, les
prix t'est 8Ses à la journée des Drags.
prix
vités fQil'e ^|ateurs de théâtre ne savent
que faire.Ils ragent de ne pas être in-
rites aux auditions que font passer les
derniers directeurs soucieux de former
une troupe.
cours dù. Prends cette rage. Les con-
les 's Conservatoire ne sont rien a
côtés auditions Pour demeurer dans
cuppique \d:es de la grande quinzaine
on joue 'g ISons qu'au Conservatoire
gnant et placé. Votre pro-
seur est un entraîneur qui a calculé
ont e et la distance. Des books
sée de 1?e cote d'après les perfor-
sée vous année. Vos juges à l'arri-
brer les balances savent équili-
Snî« Vous commencez par
c'est Qtte f re- plique à vos camarades;
qui vous de prendre des canters
vos mettent en forme, en train.
après, vous 11 aVez qu'à courir comme
que jour à l'entraînement. La1
toute vous encourage Maman est dans
salle. Bon ami a envoyé des fleurs
il a prévenu les critiques. Vous vous
vous d~ 1 es cr~!iques. Vous. vou~
nous n'arrivez a Ornière et le bruit. Si
L ^rriv ez pas, il sera toujours
corps d'aller au tattersall.
au tattersall.
artistes qui ) J^Pa
les toUrn par le tattersall, les agen-
aboires t C nees, les déceptions et les
étoiles.Ce n'est pas un prix qu'ils
disputent, mais le pain quotidien. Vos
concours 'd~aIs le pain quotidien. Vos
concours du Conversation sont une re-
» écoles militaires et
leur audition est
le combat ^Sl(îues; leur audition est
rit, seul ails la tranchée. Ils en-
ses la 8 181 scène nue. Devant
à la salle est silencieuse et grise sous
province. OlIlne un salon hostile de
province. Au milieu des fauteuils, le
enfonce se tIent sur la défensive; il
enfonce, il se replie et derrière lui,
un petit état-major, administrateur, ré-
leurs secrétaire, chuchote.
grand p £ ei ^es auditions dans un
grand th&atre.Je auditions dans un
commissariat dee nie croyais dans un
de police.
L'i{'enrl^ ressons. Qu'est-ce que
tous Glanez mademoiselle ? Le
Une Qe es ens^ Pourquoi pas La
Neste? Enfin. Commencez!
recevait f ^Illr?le» blonde et ronde,
realnie, blonde et ronde,
espirait ett Invitation commue une
ordeuil, une se hâtait de pousser un
elle U~~ table. Son « menage »
une table. Son « ménage »
cliquait qu'elles ez elle. Alors, elle ex-
gede et t(itl'e ile etalt une cocotte ex-
et qu'on ne la quittait pas comme
h'~i Qne h e qui lui donnait la ré-
que, une brochure à la main, res-
tent à un camelot qui lui eût of-
homme 1 t du soir. Elle la bous-
somme! Depuis peux rire, mon bon-
le je t' que nous sommes en-
iN ÎK llcs. n1 * boulotté quatre cent
La etci •
Merci, mademoiselle.
~~t' - e la tranchée, du
amnation. La pauvre C'était la con-
La pauvre petite comédien-
brisait t, * i, le pl e e-mêrne comme at-
tous sotait effort d'un chasseur. Elle
elle l', 1 11. Pour sourire, saluer.
nous entrait dans une Un de ses ta-
de l'arracher? Le Une costière. Allait-
seul demandé Le cordonnier du coin
- l1)iI¡1). Elle "Ilq francs pour cette
cent mille Vait boulotté quatre
Une ich^^sep8?118'1 C'est une Arlé.
cette Arlésienne?
femme très brune,. très
mince s'avançait lentement. Elle es-
sayait à son tour de sourire, puis se
rappelait qu'elle n'avait pas de temps
à perdre et montrait un visage déses-
péré. Elle s'adressait à un jeune hom-
me qui venait de s'asseoir devant elle
et s'assurait qu'il n'avait pas perdu sa
cravate.
— Frédéri, Frédéri, comme tu es
triste! Ah! il y a longtemps que tu es
triste!. Mais pourquoi aimes-tu cette
femme?.
— Merci, mademoiselle. Je vous re-
mercie.
Double condamnation. Pas ar.;,J
contre ce je vous remercie. D'ailleurs,
il n'y avait pas d'avocat. Le complice
lui-même, le Frédéri avait l'air de dire
assez lâchement: « Je te l'avais bien
annoncé ». L' « Arlésienne » s'en al-
lait, les épaules rentrées, avec un san-
glot qu'elle ne pouvait avaler. Etiit-ce
un sanglot personnel ou un sanglot de
Rose Mamaï qui lui restait pour comp-
te? On ne savait pas. Mais avant de
sortir, elle se dominait, parce qu'un
autre artiste lui succédait sur la scène.
Elle lui disait: « Ce n'est pas ça qu'il
fallait lui donner. J'aurais dû prendre
la femme nue. Et puis, je m'en f.
j'ai du cinéma! »
Avait-elle, vraiment, du cinéma,
comme elle le disait? Quel sens don-
nait-elle au verbe avoir? Quelle confu-
sion entre le capital et le travail ? Mais
déjà, elle était partie. Peut-être, beau-
coup de talent?. Moi, pour son san-
glot, je l'eusse rappelée. Et le lende-
main, j'ai regardé les faits divers dans
le journal, dans la crainte de lire:
« Suicide d'une artiste ». Car les re-
.porters vous font connaître plus facile-
ment que les directeurs. ,"
Après les concours du Conservatoire,
nous partirons en vacances. Mais pour-
quoi cette cruelle leçon des auditions
n'est-elle pas. donnée en public avant
ou après les grands prix scolaires?
Régis Gignoux.
| JIu Théâtre de I'OEuvre
La Passion Rouge H
Là Compagnie roumaine du Petit Théâtre
de Bucarest, dont nous avons signalé il y a
quelque temps les prochaines représentations,
donnera le 15, le 16 et le 17 juin, au théâ-
tre de l'Œuvre, une comédie-tragédie en trois
actes : La Passion Rouge, de M. Mihail
Soubul.
Nous avons pu hier assister à une répéti-
tion de cet ouvrage. Malgré notre ignorance
hélas totale, de la langue roumaine, le jeu
si animé de Mmes El vire Popesco, Nutzi
Mlle Elvire Popesco
(Photo G.-L. Manuel Frères)
Stanescd, de MM. Joncovesco, Mishalesco et
Storin, à défaut de toute autre indication,
suffit à nous rendre sensible l'intrigue cu-
rieuse imaginée par le dramaturge, intrigue
où l'atavisme et ses lois implacables tiennent
une place prépondérante.
Le Petit Théâtre a l'élégance de faire con-
naître au public roumain les œuvras drama-
tiques françaises. Avec un sens heureux de
l'échange artistique, la même compagnie nous
donne l'occasion d'entendre une pièce rou-
maine. Nous ne pouvons que nous en féli-
citer doublement. — M. B.
Notre Concours
de Chansons
Le succès considérable de notre Concours
s'affirme de plus en plus.
Les œuvres destinées à la première pé-
riode, qui, nous le rappelons, se termine le
30 Juin, continuent à arriver en grand nom-
bre. Beaucoup de concurrents nous font, cha-
cun, de nombreux envois ; nous ne pouvons
que les en féliciter.
Voici la suite de la liste des devises des
poèmes et des musiques reçues:
Unitas virtus valet; Petit poisson devien-
dra grand; Fac et jide; Qui vivra verra.
peut-être!; Je pourras.; Belle-jolie; Ten-
tons toujours. qui sait?; Et puis voici mon
cœur qui ne bat que pour vous; A cœur
aimant rien d'impossible ; Une voix .qui
voudrait sangloter et qui n'ose ; A mouton
tondu, Dieu mesure le vent; La plus bel-
le; Lilliana R. ].; Fiat lux; Simplex; Cou-
rir ma chance. ; Les larmes sont un don;
Ce n'est qu'un léger badinage; La poésie
est mon ambroisie; Le nombre des sots est
infini; Le soleil nfe fait chanter; Age quod
agis; Majores pennas nido: Mais le silen-
ce est d'or; Sans frapper 59; Dans la vie
faut pas s'en faire; moi, je n'm'en fats
pas; Errare humanum est; Oleum perdide-
ro; Chanter toujours, partout, sans cesse ;
Fiat voluntas tua; La chair, esi triste, hé-
las l.i JSil aliçiuid y.alet..
, 1 M l'Atelier
Trois Comédies au Music-il
Quel pot-pourri, grands dieux ! que ce spec-
tacle où l'« Atelier » a voulu mêler la comé-
die à des « numéros » de music-hall ! Il se
peut que le passant désœuvré, candide et 'sans
exigences, se plaise à cela davantage qu'à la
Volupté de Z?Honneur, à Antigone ou à Huou
de Bordeaux; il se peut que, par cet artifice,
M. Dullin, dont on voudrait quand même
soutenir le courage sympathique, amuse quel-
ques oisifs du quartier. Mais à quel prix !
Lorsque des comédiens se risquent à de tels
exercices, on s'attend à ce qu'ils le fassent
avec grâce et supériorité. Mais n'anticipons
pas: Gustave Fréjaviflle vous dira demain
ce qu'il pense de la « partie music-hall "» et
je ne suis là que pour vous parler des trois
petites pièces perdues dans la ribambelle
des « numéros ».
La première s'appelle Cypricn ou l'amour
à dix-huit ans. Cyprien est le fils de la con-
cierge. Il a une petite amie, Amélie, porteuse
de pain. Avec ses joues rouges, s'en tablier
et son humble métier il ne la trouve pas très
reluisante. Surtout depuis, qu'émerveillé par
une plantureuse dame aperçue au balcon
de la maison dont sa noble mère à la garde,
il s'est épris de cette maturité.
La dame s'appelle Cœcilia. C'est une
« grande dame » romaine qui néanmoins
compte parmi ses amis quelques dignes car-
dinaux plus un aviateur ténébreux et méca-
nique. Nous ne voyions pas les cardinaux.
Mais nous voyons l'aviateur, gueule bleue à
plans francs en pale d'hélice. Il vient avant
une randonnée pour inviter sa maîtresse à
Le décor de « Cyprien ou l'Amour à dix-huit ans »
(Dessin' de Pavil.)'
-une partie de lit. Absence (te poésie qui cé'
plaît à la dame.
Ah ! combien le petit Cyprien avec son
amour niais serait plus sentimental. Précisé-
ment le timide Cyprien, sollicité, se décide
à se déclarer. Et comme Cœcilia, ayant ap-
pris que son aviateur s'est brisé les jambes
dans une chute, a résolu de rentrer à Rome,
elle pense à emmener, en manière de sigis-
bée, le fils de la concierge. Auprès des cardi-
naux, il passera pour le frère de lait. Plus
il sera niais, -moins il sera gênant. Et, pour
que la fête soit complète, on emmènera aussi
Amélie comme femme de chambre. Voilà
Cyprien le niais, royalement nanti par, le ha-
sard et l'amour maîtres des .hommes. Sur
quoi sa brave mère de concierge tire la mo-
rale : « Il finira maquereau, comme son
père ! D -
Il y a tellement de candeur dans cette piè-
ce qu'on ne sait plus où l'humour commence,
où la maladresse finit. Ça en devient beau,
beau comme l'amour de Cyprien pour Cœci-
lia. Est-ce l'auteur, malgré son dialogue long
et banal, qui est un parodiste pince-sans-rire.
Ou plutôt la moquerie et tout l'agrément ne
viendraient-ils que de la mise en scène de
l'« Atelier » avec .-sa maison de poupée à six
étages, sa poterne formant porte cochère et la
loge de Nurenberg pour la concierge, sur la
quelle ne se lit que cette parcelle de mot
iergej en sorte qu'on ne sait s'il s'agit de
la portière ou de son puceau de fils?
Les costumes de M. Valmier sont à l'ave-
nant. Ils recherchent mais avec une outrance
bien dure cette stylisation de la véture con-
temporaine dont je parlais à propos de Li-
liom. Les acteurs s'amusent à l'unisson du
metteur en scène, sans toutefois nous amu-
ser beaucoup. On se demande pourquoi M.
Baranger fait de Cypnen (18 ans) un gamin
aussi jeune que Poil de Carotte. Une con-
cierge à bec de pie, à voix perchée, c'est un
nouveau travesti de M. Lucien Arnaud, ac-
teur polymorphe. Mme Dullin fait une belle
Cœcilia qui porte sur de magnifiques sphères
une toilette cubiste. Compensation. Il y a
aussi l'aviateur aux méplats d'acier de M.
Beauchamp, la petite porteuse de pain de
Mlle Hopstein et le peintre de M. Jean Mar-
chat qui s'est fait une pèlerine avec de la
toile cirée de cuisine. Tout cela est bien con-
traint, bien triste.
Moins triste est la fantaisie : Pour dire:
« le vous aime », de Marcel Achard. Il a su
être bref. Il a trouvé des traits. Il a fait
à propos de rien — un auteur présente une
scène d'airour à un directeur de théâtre -
trois « à la manière de. », tous les trois
plaisants. Pour dire cC je vous aime » voici
la manière Sacha Guitry, la manière Paul Gé-
raldy, la manière Mouezy-Eon. Cette derniè-
re parodie fut de beaucoup la plus réussie.
L'auteur opérait lui-même avec autant de
toupet que de verve.
Après une nouvelle série de « numéros »,
on termina par une autre fantaisie Mais fan-
ge intervint, inspirée, dit le programme, de
La Révolte des Anges, adaptée de l'anglais
de Floyd Dell par M. Cecil Georges-Bazile.
Cela fait trois auteurs, dont un innocent, pour
une dizaine de pages ! Prévoyante répartition
de responsabilités.
L'histoire est celle de l'ange gardien de
Jimmy Pendleton, de New-York, qui,' après
avoir réveillé un policeman, descendu du
ciel chez Jimmy juste au moment où Jimmy
allait filer en Europe avec la petite Anna-
belle qui l' « aime pour la vie ». Ce « pour
la vie » fait rire Jimmy. Il n'a pas tort,
car, à peine Annabelle. a-t-elle aperçu le
joli ange, qu'elle en tombe amoureuse. Jim-
my ne se frappe pas. Il est plus sage que
range sur le chapitre des femmes. Il sait
qu'avant de devenir une bête. intelligente,
: il fut, tout comme son ange gardien, farci
d'illusions. Aussi lorsque l'Ange, dans son
ivresse d'amoureux novice, veut, pour un ves
ton, renoncer à*, ses ailes, ; Jimmy lui con-
seille' de les garder. L'ange, ivre d'amout
et un peu de porto— il en a bu deux ver-
res — n'écoute pas le jeune homme sage.
Mais, dégrisé par l'air vif, il revient et,
prudent, emporte sous son pardessus nOÎI
ses ailes lumineuses.. - , ■
Ne lâchez pas vos chimères. Ça vous sau-
vera peut être , un jour, nous conseille-t-on.
Le conseil est vieux. Il est toujours bon.
Il s'est mis à la mode du jour avec des
morceaux de décors assez lourdement évo.
cateurs. M. Lucien Arnaud fait l'Ange. M.
Gémon Vital une bête de policeman, M.
Marchat un Jimmy qui, dès New-York,
prend l'accent anglais, et Mlle Delby une
Annabelle, sans accent anglais.
1 Je n'ai plus eu le courage de chercher
à comprendre pourquoi l'ange gardien de
Jimmy n'avait pas le même accent que
J immy.
Gabriel Boissy.
(Voir la « Matinée » en 2E page.)
,,' , , 1 Au Conservatoire
Concours à huis clos JO
Cent deux récompenses pour les élèves des
classes de solfège : cent deux élus (sur cent
trente-sept concurrents) qui couvrirent de bé-
nédictions désormais (ou tout au moins jus-
qu'au prochain concours) les noms des mem-
bres du jury : MM. Henri Rabaud, président :
J. Moulierat, J. Mouquet, Caussade, Noël
Gallon, Philippe Bellenot, Eugène Cools,
Galland, Bournonville, Fernand Bourgeat, se-
crétaire.
Ont obtenu :
Premières médailles
MM. Nardin (classe de Mme Massart),
Mondain (classe de Mme Roy), Challan (clas-
se de Mme Vizentini), Serventi (classe de
Mme Meyer), Rabinovitz (classe de Mme Mar-
con), Homère (classe Marcon), Robinault
(classe Marcon), Roman (classe de M.
Schwartz), Benriette (classe Meyer), Katz
(classe Marcon).
Mlles Casimir, Baker d'Issy, Guillamat et
Cadillac (classe Meyer), Mlle Clarins-Marius
(classe Schwartz), Desouches (classe de Mme
M. Samuel-Rousseau), Soulé (classe Meyer),
Hartmann (classe M. Samuel-Rousseau), Gué-
pard (classe M. Samuel-Rousseau), Oger (clas-
se Marcon), Hering (classe de Roy), Cham-
petier de Ribes (classe Schwartz), Hebrard
(classe Roy), Jaussàn (classe Massart), EUe-
gaard (classe Marcon), Abraham (classe Mas-
sart), Fride (classe Roy), rejard (classe Mas-
sart), Laporte (classe M. S.-Rousseau), Bour-
din (classe Vizentini), Marrain (classe Mar-
con), Rinaud (classe M. S.-Rous.seau), Gagé
(classe Meyer), Fessy (classe Vizentini), Sohet
(classe Roy), Chochod (classe Schwartz),
Cournol (classe Marcou), Morice (classe
Meyer).
Deuxièmes médailles
MM. Datte (Massart), Robert Quattrocchi
(Schwartz), Stern (Marcon), Mus (Schwartz),
Grapelli (Marcon), Cornu (Marcon), Tzipine
(classe de Mme Renart), Hugon (Schwartz),
Delescluze (classe de Mme Vizentini),- Dejean
(M. S.-Rousseau), Walsmuth (Vizentini).
Mlles Moreau-Dazy (M. Samuel-Rousseau),
Delettre (Schwartz), Bizet (Schwartz), Laroc-
que (Vizentini), Terriet (Meyer), Crozet (Vi-
zentini), Dumont (Meyer), Raveau (Meyer),
Raabe (Renart), Hébert (Meyer), Wigdort-
chik (Massart), Poulet (Vizentini), Audoin
(Massart), Bois (Vizentini), Marillier (M. S.-
Rousseau), Rihal (Vizentini), Orsal (Massart),
Suzanne Lachenal (Renart), Laubus (classe
Cuignache), Roussel (M. S.-Rousseau), Bir-
macker (Renart), Abnerfaye (Massart), Bam-
mès (Schwartz), Legrain (Roy), Saltetto (Cui-
gnache), Pautot (Schwartz), Béguin (Marcou).
Troisièmes médailles :
MM. Elzen (Schwartz), Vandenbronck
(Meyer), Serrière (Renart), Le Meitour (Cui-
gnache), Curan (Roy), Refuveille (Schwartz),
Beauvais (Renart), Dubar (Cuignache), Des-
piau (Schwartz), Poitevin (Radiguer).
Mlles Cordouen (Roy), Forcade (M. S.-
Rousseau), Freidmann (Meyer), Vacksmann
(Meyer), Jarry (Meyer), Forret (Cuignache),
Baudesson de Richebourg (Renart), Petit-Ser-
vant (Roy), Valtaire (Renart), Espir (Mas-
sart), Huguenin (Renart), Couteau (Marcon),
Leroux (Meyer), Guillery (Vizentini), Baillif
(M. S.-Rousseau), Baudre (Roy).
Les résultats du concours d'accompagne-
ment au piano offrent un contraste absolu
avec ceux de solfège.
Le jury composé de MM. Henri Rabaud,
président, Paul Vidal, Jean Gallon, César
Galéotti, Ch. Levadé, Georges Cuignache,
L. Aubert, Alph. Catherine, Ed. Mignan,
Eug. Wagner et F. Bourgeat, secrétaire, n'a
décerné ni premiers, ni seconds prix, ni pre-
miers accessits., parmi les élèves hommes.
Une seule récompense : M. Lauth obtient un
deuxième accessit. Chez les concurrentes, pas
de seconds prix ni de premiers accessits. Mlle
Charles reçoit un premier prix et Mlle Trem-
blay un deuxième accessit.
: J. G.-R.
! Les Avant-Premières
Un Homme en marche
de M. Henry Marx
à la Comédie-Française
Demain en matinée, la Comédie-Française
donnera en répétition générale la pièce nou-
velle de M. Henry-Marx, Un Homme en mar-
che.
Hier après-midi, au Foyer des Artistes,
confortablement installé dans un vaste fau-
teuil, j'ai infligé au sympathique auteur de
L'Enfant Maître, le supplice de la question,
et il voulut bien me parler de.la pensée direc-
trice d'Un Homme en marche.
- J'ai toujours été frappé, m'a-t-il dit, par
l'antithèse de l'homme existant dans ses ac-
tions et l'homive existant dans ses pensées.
« Il me semble que l'esprit moderne, si ri-
che d'intentions et d'idées, n'a pas encore été
réalisé par l'homme moderne, par suite d'une
timidité, d'une paresse, d'une certaine inap-
titude à vivre. L'homme est meilleur en soi
qu'il n'est en réalité. Et j'ai ainsi composé
quatre drames dans lesquels quatre personna-
ges essaient d'exister en vérité comme ils
sont en esprit. C'est, ce me semDlc, la mise
au théâtre d'une grande inquiétude moderne
qui hante beaucoup de jeunes hommes. C'est
un goût de la vérité par la sincérité.
« Ces quatre drames sont, selon moi, des
Passions selon le sens religieux du mot: la
passion de la douleur avec L Enfant Maître}
représenté au Vaudeville ; la Passion de l'a-
mour, avec r Le Porteur de Flamme que re-
présentera le Théâtre du Gymnase ; la pas-
sion de la révolte, avec Ariel, dont je ne
peux pas encore vous dire le destin, et enfin
la passion de l'intelligence avec Un Homme
en marche que va jouer , la Comédie-Fran-
çaise. •
— Quelle est la ; donnée de cette , dernière
pièce ?
C'cst un drame moderne, marqué par la
guerre, où un homme jeune quitte noblement
sa famille pour aller se « réaliser » ailleurs
qu'entre les conventions'familiales. Il s'em-
ploie le plus possible pour faire vivre ses
idées et il s'aperçoit que toutes ses actions
sont entachées par. la tare. originelle qui est
au fond de tous les hommes.
cc Le drame réside ici dans l'essai et dàns
l'effort par quoi cet homme - veut atteindre
sa surhumanité c'est-à-dire son esprit.
« On croira, parce qu'il est vaincu dans son
effort, que sa vie désormais est une défaite,
alors qu'elle sera une victoire par cela mê-
me qu'il aura tenté dans le désir.
- C'est un sujet bien ardu? !
- J'estime que ce sont ces sujets-là qui
doivent nous séduire, pour que le théâtre
en soit élargi.
— Vous avez publié dans Comoedia, quel-
ques articles sur le style. Que pensez-vous
de "l'interprétation du texte de Un Homme en
marche?
— On peut dire d'une façon générale que,
lorsqu'une phrase est écrite au théâtre, elle
est difficile à dire. On a pensé longtemps
qu'il fallait écrire comme l'on parle. Mes
M. Henry-Marx
(Photo Henri Xannel.) i
interprètes trouveront qu'une phrase complè-
te peut apparaître aussi fluide que ces pe-
tites phrases trop faciles qui ne sauraient ex-
primer un sentiment ample. Je ne veux pas
rééditer le couplet habituel de la reconnais-
sance de l'auteur à ses interprètes, mais il
est vrai que les voix de la Comédie-Françai-
se savent dire le mot à, mot du texte et le
douer de tous les sous-entendus. On ne sau-
rait mieux dire ailleurs. Mes interprètes savent
avec quelle- affection je les ai choisis et com-
me ma gratitude est quotidienne. Leurs noms,
vous les connaissez, ce sont MM. Alexandre,
Denis d'Inès, Desjardins, Numa, Fresnay,
Dorival, Guilhène, Gerbault, Drain, Ledoux,
Reyval, Rognoni, Dufresne et Mmes Dux,
Ventura, Andrée de Chauveron, Solange Si-
card, jet M. Roger Monteaux, qui, avec un
admirable dévouement à la Maison, a accep-
té un très il petit rôle, beaucoup plus impor-
tant pour l'auteur que pour lui.
— Y aura-t-il de nouveaux décors ?
— Un seul, exécuté sur la maquette de
Leo Devred et qui, détail amusant, a été co-
pié sur mon cabinet de travail. »
La sonnette du brave Launay, à ce moment,
se fait entendre. Dans les couloirs une voix
crie: « Mesdames, messieurs, en scène pour
le trois ! » et M. Henry-Marx prend congé de
moi, après une vigoureuse poignée de main.
A. d'Esparbès.
En l'honneur de M. de Porto-Riche
Rappelons que le déjeuner offert par ses
amig et ses admirateurs à M. Georges de
Porto-Riche, à l'occasion de son élection
à l'Académie Française, aura lieu samedi
16 juin,à midi et demie, au Palais d'Orsay.
Les adhésions seront reçus jusqu'à demain
midi au plus tard, chez M. René Blum, 36,
rue de Tocqueville.
Le prix du déjeuner est de 40 francs.
Il sera présidé par M. Paul Léon, direc-
teur des Beaux-Arts, et M. Robert de Flers,
président d'honneur de la Société des Au-
teurs dramatiques.
Les dames Vàt admises»
1 .TVos E"nquêtet
Sur le Présent et 1 Avenir
prochain du Théâtre
m en France m
Sacha GUITRY
Le jeune auteur prodige que fut Sacha
Guitry, le prodige qu'il demeure en sa
féconde, éblouissante et encore jeune ma-
turité, me reçoit, avec Une gravité sourian-
te, dans son vaste atelier-cabinet de tra-
vail, où tout à l'heure il me montrera des
merveilles de livres rares, anciens ou mo-
dernes, et les plus précieux manuscrits (de
Musset, de Mirbeau, notamment), avec les-
quels voisine un encrier de Victor Hugo.
— Je ne vais pas beaucoup au théâtre,
me dit-il. J'en suis bien excusable, jouant
presque tous les jours. Mais j'ai lu des
pièces de ceux qu'on appelle les jeunes.
J'en ai lu, du moins, quelques-unes, des
plus marquantes, je crois. Et j'ai admiré,
particulièrement Le Maitre de son cœur,
de Paul Raynal, Aimer, de Paul Géraldy,.
La Souriante Madame Beudet, de Denys.
Amiel et Obey ; j'ai goûté le charmo
d'Une Faible Femme, de Jacques Deval.
Mais d'autres pièces me semblent témoi-
gner d'une singulière tristesse, d'une sorte
M. Sacha .Guitry -
(Photo G.-L. Manuel Frbtes)
de pessimisme voulu, qui n'étonne pas trop
au lendemain de la guerer, mais qu'il serait
fâcheux de voir se propager sur la scène.
Le théâtre est un lieu de lumière, d'en-
chantement. Il ne faudrait pas le couvrir
d'un voile funèbre. Assurément, eds ré-
flexions sérieuses, importantes, doivent se
mêler à l'œuvre de séduction, de joie, qui
me paraît être l'office primordial de l'art
dramatique. Songez à Molière' Faisons
pleurer, mais sourire et rire aussi et plus
encore. Cela honnêtement, dans le sens où
Molière prenait le mot quand il proclamait
que le moins facile, au théâtre, n'est pas
de 'faire rire les honnêtes gens, c'est-à-
dire les gens de goût et de bonne éduca-
tion. Je hais l'obscène, le risqué. On peut
et il faut aller très loin, le plus loin pos-
sible dâns la liberté joyeuse, à la manière.
par exemple, de Feydeau, qui avait du gé-
nie, ou à celle, très différente, de Couste-
line, un des pifs vrais représentants mo-
dernes de la tradition moliéresque. Mais
le risqué, la plaisanterie à vilains sous-en-
tendus, je les ai en horreur ; et, heureuse-
ment, le public en fait volontiers justice.
Il aime une vérité qui ait du charme ou
qui l'amuse franchement, ingénument.
N'allez pas croire tout de même que je
,subis à l'excès l'influence de mon propre
tempérament. eJ sais, d'ailleurs, que les
auteurs sérieux jouissent d'une plus grande
considération que les auteurs gais, et c'est
peut-être une des raisons pour lesquelles
certains « jeunes » cultivent de préférence
le genre triste.
— On m'a déclaré que vous admiriez
Beeque et Mirbeau, âpres réalistes pour-
tant.
.:..- On ne vous a pas trompé. J'ai pleura
aux Corbeaux, chef-d'œuvre unique en son
genre. Et dans Les Affaires sont les Affai-
res, il y a un type, le formidable Léchât,
digne de Molière. Au reste, j'adorais Mir-
beau, dont les violences dissimulaient une
étonnante bonté. Mais notez que Lechat est
comique, profondément comique, s'il est
effrayant d'autre part. Puis, y a-t-il un
nouveau Becque pour nous offrir de nou-
veaux Corbeaux? Une œuvre de cette for-
ce, de cette richesse, devrait décourager
les imitateurs qui veulent faire triste sans
avoir la puissance de vision et de réali-
sation d'un des maîtres de notre littérature
dramatique au XIXe siècle, avec Musset et
Poitp-Riche. Enfin, la plupart des pièces
qu'on donne depuis trente ans me parais-
sent trop longues. Telle aurait pu être ex-
cellente en un acte ; en trois elle s'est
diluée et comme vaporisée. Mais elle tient
l'affiche à soi seule ; toute la soirée lui
appartient! Et que toute la soirée soit à
sa pièce seule, c'est le rêve peu « artiste »
de maints prétendus artistes. Combien de
pièces en un acte, cependant, honorèrent
notre théâtre, il n'y a pas si longtemps
encore : celles de Courteline, et Poil de
Carotte, L'Anglais tel au'on le parle, Feu
la Mère de Madame, etc. Il faudrait ra-
mener la mode des spectacles coupés.
— Croyez-vous à l'avenir du théâtre en
vers et, particulièrement du théâtre histo-
rique?
— Pourquoi le drame historique disparat.
trait-il? C'est une belle chose que de rat
nimer l'histoire, avec le souci de la vérité,
dans une action émouvante, poignante. Quel
admirable exemple nous est fourni apr le
théâtre de Merejowski. L'histoire! On
l'enseigne aux enfants et aux adolescents.
J'ai lu plus d'un manuel. Quel travail
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.29%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.29%.
- Auteurs similaires Pawlowski Gaston de Pawlowski Gaston de /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Pawlowski Gaston de" or dc.contributor adj "Pawlowski Gaston de")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/6
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k76481350/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k76481350/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k76481350/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k76481350/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k76481350
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k76481350
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k76481350/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest