Titre : Comoedia / rédacteur en chef : Gaston de Pawlowski
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1923-06-15
Contributeur : Pawlowski, Gaston de (1874-1933). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32745939d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 15 juin 1923 15 juin 1923
Description : 1923/06/15 (A17,N3833). 1923/06/15 (A17,N3833).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7648136d
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-123
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 25/05/2015
11%
, Ne SSSg
L,e Ntimëro gnotiaien(rans^Departements) t YINGT-CTWQ Centimes
Yôndreoi 15 Jufn 1923
Gabriel ALPHAUD
Directeur
.Une ample comédie à cent actes divers
Et dont la scène est l'Univers.
(LA FONTAINE.^
Re r.D-tCTION-ADMINisrRATtoii 0
levard Poissonnière, Paris
'* PaulGRËGORIO, Secrétaire-Général
3 MOIS 6 MOIS 1 An
"** tt n!!MENTS a — — :L _AN
'^O - - -
t I)dpftternelnts.. 29 » 55 » 100 »
te! ale. 40 B >S> 130 »
PUSllC » 75 » 130 »
! aux Bureaux de Comœdia
à AgtlJCC Haras, €2, Rue de Richelieu.
^ '- Il C'Drrt'Rq, d '7' ,..-/
àance âcit être adressée au Directeur
*> AUJOURD'HUI ■«>.
Fête à souhaitei-: ZIodeste.
Temps sans changement notable,
Légère tendance à l'orage
■x Maximum + 22
RÉDACTION : Louvre
18-00
18-07
ADMINISTR. : Central
88-07
88-08
Adresse Télégraphique : COMŒDIA-PARIS
Chèque postal: 326-72-PARX3
SOMMAIRE
V -v''Ze et ,
e et J1* f wèmâ. T. DE BARONCELLI.
s Ây ,, BASTIA.'
Cl ÎFAL- ■■■:■■ ea BASTIA.
é Crsailles André RIGAt:D.
*TFfara £ 0fHtqne. J. IGANDREY-RÉTY.
te ,*éàtrc cn France. Léopold L4COUR.
lK.r PAGE 2 J
Ont"9~le GEOR(;ES TlNoR.
Obtédic.';'f}lte. : GEORGES LINOR. V
Tançaise. GADRIEL Boissv.
1.l'A.tt/e théâtre de la Madeleine *
rtl 1er F J l E
U ïi,a*x G. FRÉJAVILLE.
0 Louis FoCREs.
MARI INE
es S. DE BÉARN.
4 r; PAGE 3
Hê»ia
1 Léon POIRIER.
Belles-Lettres
Da11S les Départements
La Vie Etrangère
Beaux-Arts
, !.. N PAGE 4
nee d'une !
4 O,, alice illie
« r. Il..
dela For-
!;~- e la F or- J.-L. CROZE
l'fl Jze 1
C*be *ïeure avant
'lit.!' "rett )"" * J
rs en scène. Lucien DOUBLON.
l. °1nai't Coolus et le Cinéma
Les pèsentatio?i de la Semaine
ty. PAGES 5 ET G
^nte. COurrier des Théâtres
* R. de DRÉE.
Cihronique financière
ableau des spectacles
..Antoine
le Cinéma
M. andré - Lang a bien de l'esprit :
désirant mettre sous les yeux ses
lecteurs quelques opinions sur le cinér
, il est allé, en premier lieu, inter-
û André Antoine. Sur les des-
: Pitoeff ou les théories de la
de prendre l'avis de MM. Gau-
tt itthe. Et je ne trouve pas cela
si ridicule. M. Antoine, d'ailleurs, n'a
V ha. Son visiteur certaines évi-
> W^Uri peut en faire son pro-
Antoine, on le sait, a quitté le
pour la rampe, la compagnie pour
Il a Vérifié tout - un avenir
administratif .: vocation ! Un jour, il
ÏÏIP U Inventé M. F. de Curel ;
l~ de sa gloire. Il a dé-
quelques fjords dans les berges
la Seine, convoyé quelques icebergs
avec leurs ours blancs.. Ce sont -
d'autres que je n'ignore pas et
devant qui tout le monde doit s'incli-
de beaux états de service. Au
lorsqu'il était premier consul,
chaque auteur rêvait de l'Empire.Beau-
°ri^ vieilli sans couronne.
A. Antoine est reste premier con-
C'est ainsi qu'il est entré au ci-
nema. Mais il a raté son 18 brumaire,
lle 1" demandez-vous. Parce
tOttit pas laissé faire. Si M. Pa-
eut tort ou raison, ce n'est pas le
juger, L'appelant eut tort de
pas gagner en première instance ;
lJél'el'. qu Il ait' raison de ne pas
IlSei} s' 1 est permis de proposer
^eUUA?U^ les prodigue, M. An-
toine a peut-être péché par imprudence
~t 1t' le fruit de sçs médita-
tt la re ette de son esthétique.
%ci a^- n'exist.e présentement;
et à peu près des
Or, dans cet âge ingrat, au
Ailli Jours sans beauté, M. An-
un art- On l'en a
1 Pis pour qui tombe.
voici ^°riiiule de salut. De
r. aUront peut-être plus de
Le ciné, c' est une question de rc-
attitude Il faudrait pouvoir
les scènes avec cinq ou six opé-
rateurs. f'aipe rlVa'iUer les artistes sous
feu ettsh :{ des obiectifs et savoir
ensuite les meilleurs gestes, les
les plus vraies. C'est élé-
Sfulement cinq
s, c est cinq ou six
Un seul, vous com-
et on nous Presse. »
iUe et quelle chimie'
1 n quelle usine ! Est-ce
vraiment le cinématographe ou
~~t,f)lù~ Point donné à l'heure choi-
» d nombre d'appareils
la vérité ? Ce doit
\f> Ptlisque i-%I. Aiitoiiie le
114 Il ttttit,, et, t1,, niais 3e crains bien
que le vainqueur ne possède plus
une vérité morte. M. Antoine, qui
onaît ses classiques et Miss Helyett
V eOlple de Phidias ein-
jolies filles d'Athè-
plus jolis contours pour en
sWttUe divine. Màis hé-
il ne s'agit, en l'espèce, ni de
ni de beauté immobile au-
à notre tour, le ton jeune
Le cinéma, ce n'est pas ça. Ce n'est
pas davantage une question d'appa-
reils, un concours de figuration, non
plus qu'une divagation de grands ly-
rismes nébuleux. Antoine nous montre
la lanterne magique, mais quand il
l'éclairé, on n'y voit plus. Il fait bon
marché de tant de jeunes efforts si ar-
dents, si nets, si armés d'imagination,
de technique et de foi. 11 croit que la
vérité lui vient du fond de sa vie d'ex-
périence scénique. Et lui qui juge Jo-
celyn, il tourna L'Arlésicnne. Et c'est
vrai que cela nous a valu un article
spirituel et un procès divertissant.
L'Arlésienne ? Ah ! oui, quel type ce
Benjamin.
In causa. M.. A. Lang nous donne
le croquis d'un pauvre diable qui ra-
masse à la terrasse d'un restaurant les
morceaux de pain tombés sous les ta-
bles. C'est le hasard qui a voulu ça.
Le hasard est le meilleur ami des journa-
listes. Mais que ramasse, parallèlement,
M. Antoine ?. De la beauté, de l'ar-
gent, des idées ou des pannes ?
M. Antoine a fait L'Arlésienne. Il a
malgré tout, sur le tard, attaché son
nom à une œuvre. Je songe à celle de
Alphonse Daudèt et Bizet. Dans un
siècle, il ri est point invraisemblable
que l'on cite encore son nom dans le
cercle des lettres, si l'espèce n'est dis-
parue.
Antoine. dira-t-on.
Antoine, jardinier de mon jardin
d'Auteur.
Ah ! oui, c'était un cinéaste ama-
teur, du temps de Boileau.
Eh bien ! je persiste à croire que le
vrai M. Antoine vaut mieux que cela.
Jacques de Baroncelli,
| E7V77^£ NOUS
Bon ! bon ! nous y ^oilà !
Voici les départs des vacances.
Je me rappelle le mien, l'été passé.
Un soir, gare Montparnasse, je suis
monté dans un train de nuit qui ne m'a
réveillé qu'en pleine Bretagne et m'a
déposé sur le sable d'une petite plage
modeste — du moins qui avait tout ce
qu'il faut pour devoir l'être.
C'est vrai qu'une épicerie, en face de
la pare, porte ce nom pompeux: <; Aux
Sourires de la Joconde » - au pluriel
— comme si la Joconde - qui n'était
point Bretonne, que je sache — pouvait
avoir sur le célèbre tableau du Vinci plu-
sieurs sourires. Dans le Midi, ce plu-
riel ne m'eût pas autrement surpris; j'ai
connu, depuis, que la Bretagne sait aussi
exagérer.
Je descends du train. Des voituriers
me sollicitent. Je me fais conduire à
l'hôtel du Commerce, l'une des trois ou
quatre méchantes auberges de l'endroit,
sales de toute la crasse de gens qui sem-
blent se traduire, l'un à l'autre, le pro-
verbe latin bien connu: Odie tibi, cras
mihi, « Tout l'odieux est pour toi, pour
moi toute la saleté. »
Je demande une chambre.
— Nous en avons à partir de trente
francs, me répond une Janik aussi laide
qu'une démone sortie de la plume de
Gustave Doret.
Je restai un moment « groggy n, mais
avant que le balancier de l'horloge eût
compté jusqu'à dix, je me remis et de-
mandai:
— Quel est le prix au-dessus?
— Quarante francs, dit l'imperturba-
ble Janik.
Cette fois, j'avais prévu le coup. Je
le parai et ripostai:
— Vous n'avez rien de plus cher?
— Nous en avons une à cinquante.
— Vous n'avez rien de plus cher?
— Si !. à soixante. Deux fenêtres
sur le port.
Le port sent la vase, et la chambre,
naturellement, sent le port. Ce qui em-
pêche peut-être qu'elle sente « la cham-
bre » même.
— Vous n'avez rien de plus cher?
insistai-je.
Ce fut au tour de la logeuse d'être
estomaquée. Elle me regarda de cet œil
plein de déférence et me parla de ce ton
agenouillé qu'ont les hôteliers pour les
voyageurs de marque. Elle me dit:
— Voyez à l'hôtel de la Balance.
J'y allai. C'est à l'autre bout de la pe-
tite ville. Entre temps, ma première Ja-
nik avait téléphoné à sa sœur qui tient
« La Balance » pour annoncer la poire
que j'étais.
L'autre Janik me fit le premier prix
de la chambre à cent francs.
— Vous n'avez rien de plus cher?
— Si!. une à cent vingt. Mais c'est
la seule.
— Je n'en veux pas, répondis-je. Je
ne me couche pas à si bas prix !
L'hôtelière se mordit les lèvres, fu-
rieuse de ne m'avoir pas proposé son
galetas à deux cents francs.
— Mon hôtel n'est que de second or-
dre. Mais il y a le Grand Hôtel Moderne
où vous trouverez des chambres à partir
de cinq cents francs. ,
— Cinq cents francs! dis-je d'un air
de souverain méprisant. Je ne m'endors
jamais dans des lits aussi pauvres !
Le soir même, en dépit du danger
qu'il y a à voyager trop souvent sur les
chemins de fer, je reprenais le train
pour Paris.
Jean Bastia.
Hardy. — Le' Bassin des Enfants
Ce n'est sans doute pas la première fois,
depuis la fin du XVIIIe siècle, que l'on or-
ganise des fêtes à Versailles, le second Em-
pire y donna des bals somptueux, la troisiè-
me République y reçut des souverains. Mais
il nous apparaît qu'aujourd'hui l'on veut
égaler, en splendeur, les divertissements du
Grand Siècle — que l'étiquette devait d'ail-
leurs rendre mortellement ennuyeux — et;
en attrait, les joyeuses assemblées du temps
de Louis-le-Bien Aimé.
Le Comité d'orgamsation des Fêtes de
Versailles, présidé par M. Etienne de Na-
lèchc a bien fait les choses et nous promet
des galas éblouissants. Il est donc juste que
l'on sache à qui nous sommes redevables de
ces fêtes uniques. Le Comité se compose de
M. Petitpas, vice-président, de M. Arthur
Meyer, secrétaire général; de M. Adrien
Fauchier-Manian et J.-B. Chantrell, commis-
saires et de MM. Gabriel Astruc, Albert
Carré, Serge de Diaghilew, Emile Fabre,
Albert Flament, Firmin Gémier, P.-B. Gheu-
sij Emile et Vincent Isola, Edouard Jonas;
Henri Lapauze, Louis Metman, Jacques Rou-
ché et José Savoy.
L'Enlèvement de Proserpine par Pluton, qui
décore le bosquet de la Colonnade où aura
lieu la représentation donnée, par l'Opéra.
La première fête, que le soleil se doit de
favoriser — sinon nous 'portons plainte à
l'Observatoire ! — sera la grande Kermessè
de dimanche prochain, 17 juin, dont voici
le programme complet :
Dans le Parc, à partir de 13 heures
Musiques militaires ; Orchestres des Théâ-
tres Nationaux ; Représentations par les 4
Théâtres subventionnés. Attractions. Bal
Champêtre. Foire des Antiquaires. Concours
de Ballons cartes postales. Grandes Eaux,
etc.
Prix d'entrée dans le Parc : 2 francs.
Portes d'accès : Porte des Princes, Porte de la
Chapelle, Cour d'Honneur, Grille des Réservoirs,
Porte du Dragon. Grille des 100 marches, Porte de
Gères, Grille du Grand Canal.
A 14 heures précises près la Grotte d'Apollon
Quinconces du Nord, Chorale de l'Ecole
Edgar-Quinet (100 exécutants), sous la di-
rection de Victor Charpentier. Chansons de
la Vieille France.
A 14 li. 50 à la Grotte d'Apollon
Représentation des Théâtres Nationaux de
l'Opéra-Comique et de l'Odéon.
Prix des Places : 5 fr., 10 fr., 2o fr. Pla-
ces réservées : 100 francs.
Portes d'accès : a) Quinconces Nord ; b) Côté des
Marmousets. 4 -
A 15 heures aux Rocailles
Bal champêtre, 2 orchestres. Buffet.
Prix d'entrée : 2 francs.
A 15 h. 1 5; au Bosquet de la Reine
Représentation de la Comédie-Française.
Prix des Places : 5 fr., 10 fr., 20 fr. Places
réservées : 100 francs.
A 15 h. 45, sur la Terrasse du Château
L'Orchestre et les Chœurs du Théâtre Na-
tional de l'Odéon, sous la direction de M.
Cadou. Danses anciennes, réglées par Mlle
Beauvais, pour les Menuets, Gavottes et
Passe-pied. Musiques des 16e, 170 et 180
Siècles. -
A 16 h. 15, au Bosquet des Colonnades
Théâtre National de l'Opéra. — Prix des
Places : 10 fr., 20 fr. Réservées ioo fr.
Porte d'accès : Milieu du Tapis Vert.
A 17 h. 30, Pelouse du Tapis Vert
Grandes Eaux. — Chaises : 1 franc.
Victor Charpentier, ses Chœurs, son Or-
chestre et ses danseuses de Fémina-Sport
(300 exécutants).
Jusqu'à J9 heures
Grandes Eaux dans tout le Parc. - Attrac-
tions, Bal Champêtre, Musiques Militaires,
etc.
Le parc sera fermé à partir de 8 heures du
matin.
(On trouve des places pour les représentations
payantes aux f/uicliefs (Ventrées générales, ainsi
qu'aux divers accès des bosquets réservés aux théâ.
tres subventionnés.)
La Compagnie (tes Chemins de l'er de 1 "Etnt a
pris toutes ses dispositions pour que le public ait
satisfaction en ce qui concerne les transports. Des
trains ont été organisés en nombre suffisant * aux
trois gares des Invalides, Saint-La/.are et Montpar-
nasse, pour l'aller et le retour.
Rien n'a du reste été épargné pour que
cette fête ait l'éclat nécessaire. Les œuvres
les plus intéressantes seront jouées, dans les
plus beaux décors, par les meilleurs artistes
de nos premiers théâtres. A 14 heures 30,
l'Odéon ef l'Opéra-Comique donneront dans
la Grotte d'Apollon un spectacle mi-partie ly-
rique et dramatique, emprunté au répertoire
des 17e et ) 8e siècles. *
Après une ouverture de Lulli, jouée par
l'orchestre de l'Opéra-Comique, dirigé par
M. Frigara, Mlle C. Rouyer dira le prolo-
gue des Fâcheux. Le second acte du Dépit
amoureux sera interprété par MM. Pierre
Bertin (Eraste), Duard (Gros-René), Miles
iVarennes (Lucilc) et Bouvard (Marinette).
Le 3'- acte d"Orphée sera chanté et dansé par
M. Trantohl (Orphée), Mlle Vallandri (Eu-
ttydice), Mlle Monna Païva et le corps' de
ballet de l'Opéra-Comique. Cette première re-
présentation se terminera par une sélection
des Noces de FigarOj interprétée par Mlles
Vallandri et Guila.
A 15 heures 15, la Comédie-Française don-
nera au Bosquet de la Reine, une représen-
tation de Psyché, de Corneille et de La Coupe
enchantée, comédie en un acte de La Fon-
taine et Champmeslé. Psyché sera interprété
,par Mmcs Yvonne Ducos (Psyché), Madelei-
ne Renaud (l'Amour), Mary Marquet (Vénus),
Suzanne Rouyer (Zéphire) et La Coupe en-
chantée, par MM. Denis d'Inès (Josselin),
Ch. Granval (Thibaut), Paul Numa (Ansel-
me), Lafon (Bertrand), Dorival (Griffon)
Drain (Tobie), Mmes Berthe Bovy (Lelie),
Dussane (Perrette), Nizan (Lucinde).
Au Bosquet des Colonnades, à 16 h. 15,
l'Opéra donnera une représentation de Made-
moiselle de Nantes, le charmant ballet que
l'on n'avait pas joué depuis plusieurs années,
et qui nous fait revivre pendant quelques.
instants au siècle de Lulli. Ce divertisse-.
ment se compose de parties chantées et de
parties dansées. On entendra Mme Ritter-
Ciampi, dans l'air de Silandra de Cesti et
dans l'exquis Revenez, amours, revenez, de
Lulli, M. Rambaud dans un air d'Annide
(celle de Lulli). La partie chorégraphique,
réglée par M. Léo Staats, de beaucoup plus
étendue, sera dansée par Mlle Zambelli et
M. Albert Aveline (menuet du Bourgeois gen-
tilhomme, chacone de Psyché, gavotte,..gi-
gue) et par Mlles S. Dauwe (Cerès), S. Ku-
bler (Bacchus), Roselly (M.lle de Nantcs),Lor-
cia (le duc du Maine), Lopez (le Comte de
Toulouse), Golden (Mlle de Blois), par M.
Léo Staats (le Maître à danser) et Mlles de
Craponne, Rousseau, Cebron, Maupoix, Léon-
ce, Demessine, Rolla, Brevier, Constant.
L'orchestre de l'Opéra sera dirigé par M.
Gabriel Grov lez.
Avec de semblables éléments, une fête ne
saurait être médiocre, on vit en effet rare-
ment tant de grands noms réunis sur'une mê-
me affiche. Le succès doit couronner cet ef-
fort et la recette, qui ne manquera pas d'être
fructueuse, permettra de sauver de la ruine
le trésor de notre architecture française.
André Rigaud.
LA VIE DE JEANNE D'ARC
Dans quelques mois, sera terminée la construction du Califorriian Palace of the
of Honour, offert par Mr et Mrs de Bretteville-Spreckels à la ville de San Francisco.
On sait que le gou\ ernement français a offert au Californian Palace, entre autres œu-
vres, une série de tapisseries des Gobelins, représentant la vie de Jeanne d'Arc, d'après
les cartons de Jean-Paul Laurens. Dans une délicate pensée de reconnaissance, Mme de
Bretteville-Spreckels a organisé à Paris une exposition de ces divers dons. Cette expo-
sition a été inaugurée récemment par M, Léon Bérard4 ministre de l'Instruction publi-
que fit 4es Beaux-Arts,.
Les Avant- Premières
"Nausicaa et Pépita Jimenez à l'Opéra-Comique
1
« Heureux qui comme Ulysso a fait un
beau voyage. » Ce bonheur-là, beaucoup
de nos compositeurs, à un moment donné
de leur existence Font rêve vainement, rivés
par la force des inconstances à la douceur
à la fois chère et monotone du terroir.
Tel n'est pas le cas de M. Reynaldo Hahn
qui a connu les impressions intenses des ho-
rizons nouveaux. Dans son enfance, son es-
prit, prenant les devants, se laissait com-
plaisamment guider par le divin aède à tra-
vers les émerveillements de la randonnée
odysséenne. Tout jeune, son ambition fut
de mettre en musique les « aventures com-
plète » d'Ulysse.
— Quand le moment fut venu, nous dit-il,
de faire la, discrimination inévitable autant
que mélancolique entre les grands projets de
Mme Marguerite Carré
l'adolescence et les réalisations de la matu-
rité, mon choix s'arrêta sur l'épisode de Nau-
sicaa, qui fournissait évidemment matière au
développement scénique. A vrai dire, l'idée
première de la pièce m'avait été fournie par
la constatation suivante : dans Homère, je
-remarquai avec surprise que lorsque Ulyssq
se nomme devant le roi Alkinoos et son en-
tourage, les assistants ne manifestent ni la
surprise ni l'enthousiasme que l'on attend.
Je n'ai certes pas la prétention de corriger
Homère, mais cette lacune me suggéra en
quelque sorte la conception de la scène cen-
trale du second acte, celle où Ulysse est re-
connu au milieu de l'émotion générale. »
— Mais procédons par ordre ; le premier
acte ?
— Naturellement c'est celui de la ren-
contre célèbre d'Ulysse et de Nausicaa, avec
la scène du jeu de balle.
- Et le second?
— C'est celui de la « réception » chez
Alkinoos avec la scène du ballet. ».
De ce divertissement, M. Reynaldo Hahn,
qui témoigne d'un certain scepticisme indul-
gent quant aux connaissances. homériques
du public, nous explique le thème : il s'agit
de l'avatar qui àdvint au bouillant Achille
lorsque sa tendre mère, pour le soustraire
aux dangers de la guerre de Troie, l'avait
envoyé, déguisé « en fille » à la cour du
Roi Lycomède. L'artificieux Ulysse, chargé
de démasquer les petits embusqués de l'ar-
mée du grand Agâ, eut recours à un astu-
cieux stratagème : il fit passer et repasser
sous les veux de toutes les jeunes filles de
la Cour de Lycomède, un coffret renfermant
un glaive parmi les bijoux les- plus at-
trayants : Achille laissant dédaigneusement
ses compagnes. d'occasion, se disputer les
joyaux, saisit l'arme instinctivement et c'est
ainsi qu'Ulysse, put le reconnaître et le re-
mettre dans la voie du devoir.
C'est toute cette scène que les danseuses
du Roi Alkinoos reconstituent devant Ulysse,
au grand émoi du héros.
Il est à nQter d'autre part, au point de
vue de la partition, que le motif initial du
ballet est un air que le compositeur, au
cours d'un séjour à C'onstantinople, enten-
dait jouer tous les matins par un berger, et
qu'il avait noté « ayant l'impression, nous
dit-il, que cet air avait plusieurs milliers
d'années d'existence ». Aussi bien est-ce un
peu une reconstitution de. la musique grec-
que ancienne que M. Reynaldo Hahn a voulu
tenter en certains endroits, notamment dans
le récit que fait Nausicaa de la prise de
Troie, avec comme instrument- l'Aules an.
tique, accompagné ,à l'unisson par Ja harpe.
Le livret de Niiusicaa, avait "été écrit avant
la guerre, par M. René Fauchois.
La partition-fut composée'moitié avants la
guerre et moitié, au cours des années 1915
et 1916, en Argonne. Représentée successi-
vement à Cannes, Bordeaux, Liège, Tunis,
Nice, l'œuvre avait été brillamment créée a
Monte-Carlo en 1919, par M., Couzinou. Son
premier interprète se trouvant attuellement
retenu a l'Opéra, M. Reynaldo Hahn a été
particulièrement heureux de pouvoir -confier
le rôle d'Ulysse #u grand artiste qu'est Henri
Albert pour la voix duquel le compositeur
a fait quelques changements dans certains
passages du rôle, écrit primitivement pour
basse chantante.
La créatrice, Mile Marthe Davelli, repren-
dra le rôle de Nausicaa entourée de M.
Vieuille (Alkinoos), Mmes Calvé (la dcf'-e
Pallas), Fcrat (la Reine), De Creus (l'Aède),
MIles Reville, Coiffier, Epicaste.
C'est un ouvrage beaucoup plus 'ancien que
rOpéra-Comiquc met à la scène <-n même
temps que Nausicaa. Pépita fimenez date, de
1897 environ, et se place à peu près dans
l'œuvre d'Albeniz entre les premières pro-
ductions de jeunesse et IberiaJ
Nous avons pu évoquer quelques instante
avec quelqu'un qui touche de très près al
musicien disparu, le souvenir de cette cu-
rieuse et sympathique personnalité. Virtuose
des avant l'âge de dix ans, surnommé eU
Espagne « le petit Mozart », ayant voyagé
beaucoup en Europe, et en Amériqucet ac-
compagné Liszt dans ses tournées, Albenii
passa vingt années de son existence à i*a r ! =,
et l'on peut dire que la France fut un pin
sa seconde patrie. A tel point qu'on croit
démêler, à une certaine époque, quelque dé-
pit chez les compatriotes d'Albeniz vis-à-vis
de leur grand compositeur qu'ils estimaient
peut-être les frustrer un peu par cette émi-
gration persistante de. toute la gloire qui de-
vait légitimement rejaillir sur eux. Amer-
tume très naturelle et d'ailleurs vite dissi-
pée à la lumière des événements car tout
expliquait l'attachement qu'Albeniz, sans rien
renier de ses sentiments pour sa terre na-
tale éprouvait pour un pays où il avait forint
de si nobles et si solides liens d'amitié. :
Chausson, Vincent d'Indy, Gabriel Faurc,
Paul Dukas, qu'il considérait un peu comme
son frère; Debussy qui écrivait de lui que ((la
Mlle Davelli
MIÍe Davelli (Photo Coinœdia.)
musique débordait tellement en lui, qu'il était
forcé de la jeter par la fenêtre ». Ce fut ert-
.core l'auteur de Pelléas qui fit d'Albeniz un
des vibrants éloges au moment de la mort
de celui-ci. -
C'est à Cambo, en 1909, que le compost-
teur de Pépita fimènes s'éteignit à l'âge de
quarante-neuf ans. A cette époque, sa comé-
die lyrique, tirée de la nouvelle de Juan
Valera par Francis B. Money-Coutts avait
déjà connu le succès à Prague, puis au Li' e0
de Barcelone. Elle comportait alors un seul
acte : en vue des représentations de la Mon-
naie de Bruxelles, cn 1904, Albeniz en fit
2 actes et 3 tableaux et arrangea l'orchestra-
tion, C'est sous cette forme et dans la ver-
sion française; de M. Joseph de Marliave
que l'œuvre va être donnée à l'Opéra-Comi-
que où sa réception date d'ailleurs d'avant
la guerre.
Pépita Jimenes, ce sera Mme Marguerite
Carré, aux côtés de laquelle on verra M.
J^lax Bussy (Don Luis), Mlle Estève, MM.
Guénot, Dupré, Bourdin, Goavçc, Delmas,
etc.
Les danses du 2e tableau sont réglées par
Mme Chaslcs, dans les décors de MM.
Deshays et Jusséaume. M. Al-bert Carié a
réaljsé avec son goût habituel, la mise en f
scène des deux pièces et M. Albert Wolff
sera au pupitre, l'animateur de l'exécution
Jean Gandrey-Réty
| * 1 vu
Sur le Présent et 1 Avenir prochain
dit Xliéâtre en France
H.-R. LENORMAND
Muni d'une des imaginations les plus ra-
res, d'une des sensibilités les dus frémis
santés qui se soient manifestées à la scène
depuis une douzaine d'années. l'auteur des
Possédés, des Ratés, de Terres Chaudes.
du Simoun, de Le temps est un songe.- me
répond avec fougue et cette sorte de fièvre
« moderniste » Qui le fait si ardemment
curieux des formes nouvelles de l'art, de
la pensée, comme des mystères les plus
singuliers, les plus troublants, de l'âme et
de la vie.
- Je suis toujours surpris, me déclare-
t-il, de constater avec quelle souriante bon-
homie des hommes de théâtre, consultés
sur l'avenir de leur art, prédiseht qu'on
écrira demain les pièces qu'on écrivait
hier, que le public le veut ainsi et qu'en
somme tout est pour le mieux. Je plain-
drais, moi, les jeunes qui aborderaient la
carrière sans autre ambition que de refaire
ce qu'ont fait leurs devanciers. La défian-
ce ironique à l'égard du moi « nouveau-
té » et de ce qu'il représente, masque le
plus souvent l'impossibilité d'échapper à
l'étreinte du passé. Du « nouveau », j'en
trouve pourtant dans le théâtre de Pirandel-
lo, dans celui de Czapek ou d'O'Neil, que
Gémier va nous révéler. Paul Claudel.
Strindberg et Bernard Shaw ont renouvela
;;
M. H.-R. Lenormand
(Photo Heurl Manuel.)
aussi la sensibilité de leur époque. Nos
jeunes auteurs doivent chercher à s'expri-
, Ne SSSg
L,e Ntimëro gnotiaien(rans^Departements) t YINGT-CTWQ Centimes
Yôndreoi 15 Jufn 1923
Gabriel ALPHAUD
Directeur
.Une ample comédie à cent actes divers
Et dont la scène est l'Univers.
(LA FONTAINE.^
Re r.D-tCTION-ADMINisrRATtoii 0
levard Poissonnière, Paris
'* PaulGRËGORIO, Secrétaire-Général
3 MOIS 6 MOIS 1 An
"** tt n!!MENTS a — — :L _AN
'^O - - -
t I)dpftternelnts.. 29 » 55 » 100 »
te! ale. 40 B >S> 130 »
PUSllC » 75 » 130 »
! aux Bureaux de Comœdia
à AgtlJCC Haras, €2, Rue de Richelieu.
^
àance âcit être adressée au Directeur
*> AUJOURD'HUI ■«>.
Fête à souhaitei-: ZIodeste.
Temps sans changement notable,
Légère tendance à l'orage
■x Maximum + 22
RÉDACTION : Louvre
18-00
18-07
ADMINISTR. : Central
88-07
88-08
Adresse Télégraphique : COMŒDIA-PARIS
Chèque postal: 326-72-PARX3
SOMMAIRE
V -v''Ze et ,
e et J1* f wèmâ. T. DE BARONCELLI.
s Ây ,, BASTIA.'
Cl ÎFAL- ■■■:■■ ea BASTIA.
é Crsailles André RIGAt:D.
*TFfara £ 0fHtqne. J. IGANDREY-RÉTY.
te ,*éàtrc cn France. Léopold L4COUR.
lK.r PAGE 2 J
Ont"9~le GEOR(;ES TlNoR.
Obtédic.';'f}lte. : GEORGES LINOR. V
Tançaise. GADRIEL Boissv.
1.l'A.tt/e théâtre de la Madeleine *
rtl 1er F J l E
U ïi,a*x G. FRÉJAVILLE.
0 Louis FoCREs.
MARI INE
es S. DE BÉARN.
4 r; PAGE 3
Hê»ia
1 Léon POIRIER.
Belles-Lettres
Da11S les Départements
La Vie Etrangère
Beaux-Arts
, !.. N PAGE 4
nee d'une !
4 O,, alice illie
« r. Il..
dela For-
!;~- e la F or- J.-L. CROZE
l'fl Jze 1
C*be *ïeure avant
'lit.!' "rett )"" * J
rs en scène. Lucien DOUBLON.
l. °1nai't Coolus et le Cinéma
Les pèsentatio?i de la Semaine
ty. PAGES 5 ET G
^nte. COurrier des Théâtres
* R. de DRÉE.
Cihronique financière
ableau des spectacles
..Antoine
le Cinéma
M. andré - Lang a bien de l'esprit :
désirant mettre sous les yeux ses
lecteurs quelques opinions sur le cinér
, il est allé, en premier lieu, inter-
û André Antoine. Sur les des-
: Pitoeff ou les théories de la
tt itthe. Et je ne trouve pas cela
si ridicule. M. Antoine, d'ailleurs, n'a
V ha. Son visiteur certaines évi-
> W^Uri peut en faire son pro-
Antoine, on le sait, a quitté le
pour la rampe, la compagnie pour
Il a Vérifié tout - un avenir
administratif .: vocation ! Un jour, il
ÏÏIP U Inventé M. F. de Curel ;
l~ de sa gloire. Il a dé-
quelques fjords dans les berges
la Seine, convoyé quelques icebergs
avec leurs ours blancs.. Ce sont -
d'autres que je n'ignore pas et
devant qui tout le monde doit s'incli-
de beaux états de service. Au
lorsqu'il était premier consul,
chaque auteur rêvait de l'Empire.Beau-
°ri^ vieilli sans couronne.
A. Antoine est reste premier con-
C'est ainsi qu'il est entré au ci-
nema. Mais il a raté son 18 brumaire,
lle 1" demandez-vous. Parce
tOttit pas laissé faire. Si M. Pa-
eut tort ou raison, ce n'est pas le
juger, L'appelant eut tort de
pas gagner en première instance ;
lJél'el'. qu Il ait' raison de ne pas
IlSei} s' 1 est permis de proposer
^eUUA?U^ les prodigue, M. An-
toine a peut-être péché par imprudence
~t 1t' le fruit de sçs médita-
tt la re ette de son esthétique.
%ci a^- n'exist.e présentement;
et à peu près des
Or, dans cet âge ingrat, au
Ailli Jours sans beauté, M. An-
un art- On l'en a
1 Pis pour qui tombe.
voici ^°riiiule de salut. De
r. aUront peut-être plus de
Le ciné, c' est une question de rc-
attitude Il faudrait pouvoir
les scènes avec cinq ou six opé-
rateurs. f'aipe rlVa'iUer les artistes sous
feu ettsh :{ des obiectifs et savoir
ensuite les meilleurs gestes, les
les plus vraies. C'est élé-
Sfulement cinq
s, c est cinq ou six
Un seul, vous com-
et on nous Presse. »
iUe et quelle chimie'
1 n quelle usine ! Est-ce
vraiment le cinématographe ou
~~t,f)lù~ Point donné à l'heure choi-
» d nombre d'appareils
la vérité ? Ce doit
\f> Ptlisque i-%I. Aiitoiiie le
114 Il ttttit,, et, t1,, niais 3e crains bien
que le vainqueur ne possède plus
une vérité morte. M. Antoine, qui
onaît ses classiques et Miss Helyett
V eOlple de Phidias ein-
jolies filles d'Athè-
plus jolis contours pour en
sWttUe divine. Màis hé-
il ne s'agit, en l'espèce, ni de
ni de beauté immobile au-
à notre tour, le ton jeune
Le cinéma, ce n'est pas ça. Ce n'est
pas davantage une question d'appa-
reils, un concours de figuration, non
plus qu'une divagation de grands ly-
rismes nébuleux. Antoine nous montre
la lanterne magique, mais quand il
l'éclairé, on n'y voit plus. Il fait bon
marché de tant de jeunes efforts si ar-
dents, si nets, si armés d'imagination,
de technique et de foi. 11 croit que la
vérité lui vient du fond de sa vie d'ex-
périence scénique. Et lui qui juge Jo-
celyn, il tourna L'Arlésicnne. Et c'est
vrai que cela nous a valu un article
spirituel et un procès divertissant.
L'Arlésienne ? Ah ! oui, quel type ce
Benjamin.
In causa. M.. A. Lang nous donne
le croquis d'un pauvre diable qui ra-
masse à la terrasse d'un restaurant les
morceaux de pain tombés sous les ta-
bles. C'est le hasard qui a voulu ça.
Le hasard est le meilleur ami des journa-
listes. Mais que ramasse, parallèlement,
M. Antoine ?. De la beauté, de l'ar-
gent, des idées ou des pannes ?
M. Antoine a fait L'Arlésienne. Il a
malgré tout, sur le tard, attaché son
nom à une œuvre. Je songe à celle de
Alphonse Daudèt et Bizet. Dans un
siècle, il ri est point invraisemblable
que l'on cite encore son nom dans le
cercle des lettres, si l'espèce n'est dis-
parue.
Antoine. dira-t-on.
Antoine, jardinier de mon jardin
d'Auteur.
Ah ! oui, c'était un cinéaste ama-
teur, du temps de Boileau.
Eh bien ! je persiste à croire que le
vrai M. Antoine vaut mieux que cela.
Jacques de Baroncelli,
| E7V77^£ NOUS
Bon ! bon ! nous y ^oilà !
Voici les départs des vacances.
Je me rappelle le mien, l'été passé.
Un soir, gare Montparnasse, je suis
monté dans un train de nuit qui ne m'a
réveillé qu'en pleine Bretagne et m'a
déposé sur le sable d'une petite plage
modeste — du moins qui avait tout ce
qu'il faut pour devoir l'être.
C'est vrai qu'une épicerie, en face de
la pare, porte ce nom pompeux: <; Aux
Sourires de la Joconde » - au pluriel
— comme si la Joconde - qui n'était
point Bretonne, que je sache — pouvait
avoir sur le célèbre tableau du Vinci plu-
sieurs sourires. Dans le Midi, ce plu-
riel ne m'eût pas autrement surpris; j'ai
connu, depuis, que la Bretagne sait aussi
exagérer.
Je descends du train. Des voituriers
me sollicitent. Je me fais conduire à
l'hôtel du Commerce, l'une des trois ou
quatre méchantes auberges de l'endroit,
sales de toute la crasse de gens qui sem-
blent se traduire, l'un à l'autre, le pro-
verbe latin bien connu: Odie tibi, cras
mihi, « Tout l'odieux est pour toi, pour
moi toute la saleté. »
Je demande une chambre.
— Nous en avons à partir de trente
francs, me répond une Janik aussi laide
qu'une démone sortie de la plume de
Gustave Doret.
Je restai un moment « groggy n, mais
avant que le balancier de l'horloge eût
compté jusqu'à dix, je me remis et de-
mandai:
— Quel est le prix au-dessus?
— Quarante francs, dit l'imperturba-
ble Janik.
Cette fois, j'avais prévu le coup. Je
le parai et ripostai:
— Vous n'avez rien de plus cher?
— Nous en avons une à cinquante.
— Vous n'avez rien de plus cher?
— Si !. à soixante. Deux fenêtres
sur le port.
Le port sent la vase, et la chambre,
naturellement, sent le port. Ce qui em-
pêche peut-être qu'elle sente « la cham-
bre » même.
— Vous n'avez rien de plus cher?
insistai-je.
Ce fut au tour de la logeuse d'être
estomaquée. Elle me regarda de cet œil
plein de déférence et me parla de ce ton
agenouillé qu'ont les hôteliers pour les
voyageurs de marque. Elle me dit:
— Voyez à l'hôtel de la Balance.
J'y allai. C'est à l'autre bout de la pe-
tite ville. Entre temps, ma première Ja-
nik avait téléphoné à sa sœur qui tient
« La Balance » pour annoncer la poire
que j'étais.
L'autre Janik me fit le premier prix
de la chambre à cent francs.
— Vous n'avez rien de plus cher?
— Si!. une à cent vingt. Mais c'est
la seule.
— Je n'en veux pas, répondis-je. Je
ne me couche pas à si bas prix !
L'hôtelière se mordit les lèvres, fu-
rieuse de ne m'avoir pas proposé son
galetas à deux cents francs.
— Mon hôtel n'est que de second or-
dre. Mais il y a le Grand Hôtel Moderne
où vous trouverez des chambres à partir
de cinq cents francs. ,
— Cinq cents francs! dis-je d'un air
de souverain méprisant. Je ne m'endors
jamais dans des lits aussi pauvres !
Le soir même, en dépit du danger
qu'il y a à voyager trop souvent sur les
chemins de fer, je reprenais le train
pour Paris.
Jean Bastia.
Hardy. — Le' Bassin des Enfants
Ce n'est sans doute pas la première fois,
depuis la fin du XVIIIe siècle, que l'on or-
ganise des fêtes à Versailles, le second Em-
pire y donna des bals somptueux, la troisiè-
me République y reçut des souverains. Mais
il nous apparaît qu'aujourd'hui l'on veut
égaler, en splendeur, les divertissements du
Grand Siècle — que l'étiquette devait d'ail-
leurs rendre mortellement ennuyeux — et;
en attrait, les joyeuses assemblées du temps
de Louis-le-Bien Aimé.
Le Comité d'orgamsation des Fêtes de
Versailles, présidé par M. Etienne de Na-
lèchc a bien fait les choses et nous promet
des galas éblouissants. Il est donc juste que
l'on sache à qui nous sommes redevables de
ces fêtes uniques. Le Comité se compose de
M. Petitpas, vice-président, de M. Arthur
Meyer, secrétaire général; de M. Adrien
Fauchier-Manian et J.-B. Chantrell, commis-
saires et de MM. Gabriel Astruc, Albert
Carré, Serge de Diaghilew, Emile Fabre,
Albert Flament, Firmin Gémier, P.-B. Gheu-
sij Emile et Vincent Isola, Edouard Jonas;
Henri Lapauze, Louis Metman, Jacques Rou-
ché et José Savoy.
L'Enlèvement de Proserpine par Pluton, qui
décore le bosquet de la Colonnade où aura
lieu la représentation donnée, par l'Opéra.
La première fête, que le soleil se doit de
favoriser — sinon nous 'portons plainte à
l'Observatoire ! — sera la grande Kermessè
de dimanche prochain, 17 juin, dont voici
le programme complet :
Dans le Parc, à partir de 13 heures
Musiques militaires ; Orchestres des Théâ-
tres Nationaux ; Représentations par les 4
Théâtres subventionnés. Attractions. Bal
Champêtre. Foire des Antiquaires. Concours
de Ballons cartes postales. Grandes Eaux,
etc.
Prix d'entrée dans le Parc : 2 francs.
Portes d'accès : Porte des Princes, Porte de la
Chapelle, Cour d'Honneur, Grille des Réservoirs,
Porte du Dragon. Grille des 100 marches, Porte de
Gères, Grille du Grand Canal.
A 14 heures précises près la Grotte d'Apollon
Quinconces du Nord, Chorale de l'Ecole
Edgar-Quinet (100 exécutants), sous la di-
rection de Victor Charpentier. Chansons de
la Vieille France.
A 14 li. 50 à la Grotte d'Apollon
Représentation des Théâtres Nationaux de
l'Opéra-Comique et de l'Odéon.
Prix des Places : 5 fr., 10 fr., 2o fr. Pla-
ces réservées : 100 francs.
Portes d'accès : a) Quinconces Nord ; b) Côté des
Marmousets. 4 -
A 15 heures aux Rocailles
Bal champêtre, 2 orchestres. Buffet.
Prix d'entrée : 2 francs.
A 15 h. 1 5; au Bosquet de la Reine
Représentation de la Comédie-Française.
Prix des Places : 5 fr., 10 fr., 20 fr. Places
réservées : 100 francs.
A 15 h. 45, sur la Terrasse du Château
L'Orchestre et les Chœurs du Théâtre Na-
tional de l'Odéon, sous la direction de M.
Cadou. Danses anciennes, réglées par Mlle
Beauvais, pour les Menuets, Gavottes et
Passe-pied. Musiques des 16e, 170 et 180
Siècles. -
A 16 h. 15, au Bosquet des Colonnades
Théâtre National de l'Opéra. — Prix des
Places : 10 fr., 20 fr. Réservées ioo fr.
Porte d'accès : Milieu du Tapis Vert.
A 17 h. 30, Pelouse du Tapis Vert
Grandes Eaux. — Chaises : 1 franc.
Victor Charpentier, ses Chœurs, son Or-
chestre et ses danseuses de Fémina-Sport
(300 exécutants).
Jusqu'à J9 heures
Grandes Eaux dans tout le Parc. - Attrac-
tions, Bal Champêtre, Musiques Militaires,
etc.
Le parc sera fermé à partir de 8 heures du
matin.
(On trouve des places pour les représentations
payantes aux f/uicliefs (Ventrées générales, ainsi
qu'aux divers accès des bosquets réservés aux théâ.
tres subventionnés.)
La Compagnie (tes Chemins de l'er de 1 "Etnt a
pris toutes ses dispositions pour que le public ait
satisfaction en ce qui concerne les transports. Des
trains ont été organisés en nombre suffisant * aux
trois gares des Invalides, Saint-La/.are et Montpar-
nasse, pour l'aller et le retour.
Rien n'a du reste été épargné pour que
cette fête ait l'éclat nécessaire. Les œuvres
les plus intéressantes seront jouées, dans les
plus beaux décors, par les meilleurs artistes
de nos premiers théâtres. A 14 heures 30,
l'Odéon ef l'Opéra-Comique donneront dans
la Grotte d'Apollon un spectacle mi-partie ly-
rique et dramatique, emprunté au répertoire
des 17e et ) 8e siècles. *
Après une ouverture de Lulli, jouée par
l'orchestre de l'Opéra-Comique, dirigé par
M. Frigara, Mlle C. Rouyer dira le prolo-
gue des Fâcheux. Le second acte du Dépit
amoureux sera interprété par MM. Pierre
Bertin (Eraste), Duard (Gros-René), Miles
iVarennes (Lucilc) et Bouvard (Marinette).
Le 3'- acte d"Orphée sera chanté et dansé par
M. Trantohl (Orphée), Mlle Vallandri (Eu-
ttydice), Mlle Monna Païva et le corps' de
ballet de l'Opéra-Comique. Cette première re-
présentation se terminera par une sélection
des Noces de FigarOj interprétée par Mlles
Vallandri et Guila.
A 15 heures 15, la Comédie-Française don-
nera au Bosquet de la Reine, une représen-
tation de Psyché, de Corneille et de La Coupe
enchantée, comédie en un acte de La Fon-
taine et Champmeslé. Psyché sera interprété
,par Mmcs Yvonne Ducos (Psyché), Madelei-
ne Renaud (l'Amour), Mary Marquet (Vénus),
Suzanne Rouyer (Zéphire) et La Coupe en-
chantée, par MM. Denis d'Inès (Josselin),
Ch. Granval (Thibaut), Paul Numa (Ansel-
me), Lafon (Bertrand), Dorival (Griffon)
Drain (Tobie), Mmes Berthe Bovy (Lelie),
Dussane (Perrette), Nizan (Lucinde).
Au Bosquet des Colonnades, à 16 h. 15,
l'Opéra donnera une représentation de Made-
moiselle de Nantes, le charmant ballet que
l'on n'avait pas joué depuis plusieurs années,
et qui nous fait revivre pendant quelques.
instants au siècle de Lulli. Ce divertisse-.
ment se compose de parties chantées et de
parties dansées. On entendra Mme Ritter-
Ciampi, dans l'air de Silandra de Cesti et
dans l'exquis Revenez, amours, revenez, de
Lulli, M. Rambaud dans un air d'Annide
(celle de Lulli). La partie chorégraphique,
réglée par M. Léo Staats, de beaucoup plus
étendue, sera dansée par Mlle Zambelli et
M. Albert Aveline (menuet du Bourgeois gen-
tilhomme, chacone de Psyché, gavotte,..gi-
gue) et par Mlles S. Dauwe (Cerès), S. Ku-
bler (Bacchus), Roselly (M.lle de Nantcs),Lor-
cia (le duc du Maine), Lopez (le Comte de
Toulouse), Golden (Mlle de Blois), par M.
Léo Staats (le Maître à danser) et Mlles de
Craponne, Rousseau, Cebron, Maupoix, Léon-
ce, Demessine, Rolla, Brevier, Constant.
L'orchestre de l'Opéra sera dirigé par M.
Gabriel Grov lez.
Avec de semblables éléments, une fête ne
saurait être médiocre, on vit en effet rare-
ment tant de grands noms réunis sur'une mê-
me affiche. Le succès doit couronner cet ef-
fort et la recette, qui ne manquera pas d'être
fructueuse, permettra de sauver de la ruine
le trésor de notre architecture française.
André Rigaud.
LA VIE DE JEANNE D'ARC
Dans quelques mois, sera terminée la construction du Califorriian Palace of the
of Honour, offert par Mr et Mrs de Bretteville-Spreckels à la ville de San Francisco.
On sait que le gou\ ernement français a offert au Californian Palace, entre autres œu-
vres, une série de tapisseries des Gobelins, représentant la vie de Jeanne d'Arc, d'après
les cartons de Jean-Paul Laurens. Dans une délicate pensée de reconnaissance, Mme de
Bretteville-Spreckels a organisé à Paris une exposition de ces divers dons. Cette expo-
sition a été inaugurée récemment par M, Léon Bérard4 ministre de l'Instruction publi-
que fit 4es Beaux-Arts,.
Les Avant- Premières
"Nausicaa et Pépita Jimenez à l'Opéra-Comique
1
« Heureux qui comme Ulysso a fait un
beau voyage. » Ce bonheur-là, beaucoup
de nos compositeurs, à un moment donné
de leur existence Font rêve vainement, rivés
par la force des inconstances à la douceur
à la fois chère et monotone du terroir.
Tel n'est pas le cas de M. Reynaldo Hahn
qui a connu les impressions intenses des ho-
rizons nouveaux. Dans son enfance, son es-
prit, prenant les devants, se laissait com-
plaisamment guider par le divin aède à tra-
vers les émerveillements de la randonnée
odysséenne. Tout jeune, son ambition fut
de mettre en musique les « aventures com-
plète » d'Ulysse.
— Quand le moment fut venu, nous dit-il,
de faire la, discrimination inévitable autant
que mélancolique entre les grands projets de
Mme Marguerite Carré
l'adolescence et les réalisations de la matu-
rité, mon choix s'arrêta sur l'épisode de Nau-
sicaa, qui fournissait évidemment matière au
développement scénique. A vrai dire, l'idée
première de la pièce m'avait été fournie par
la constatation suivante : dans Homère, je
-remarquai avec surprise que lorsque Ulyssq
se nomme devant le roi Alkinoos et son en-
tourage, les assistants ne manifestent ni la
surprise ni l'enthousiasme que l'on attend.
Je n'ai certes pas la prétention de corriger
Homère, mais cette lacune me suggéra en
quelque sorte la conception de la scène cen-
trale du second acte, celle où Ulysse est re-
connu au milieu de l'émotion générale. »
— Mais procédons par ordre ; le premier
acte ?
— Naturellement c'est celui de la ren-
contre célèbre d'Ulysse et de Nausicaa, avec
la scène du jeu de balle.
- Et le second?
— C'est celui de la « réception » chez
Alkinoos avec la scène du ballet. ».
De ce divertissement, M. Reynaldo Hahn,
qui témoigne d'un certain scepticisme indul-
gent quant aux connaissances. homériques
du public, nous explique le thème : il s'agit
de l'avatar qui àdvint au bouillant Achille
lorsque sa tendre mère, pour le soustraire
aux dangers de la guerre de Troie, l'avait
envoyé, déguisé « en fille » à la cour du
Roi Lycomède. L'artificieux Ulysse, chargé
de démasquer les petits embusqués de l'ar-
mée du grand Agâ, eut recours à un astu-
cieux stratagème : il fit passer et repasser
sous les veux de toutes les jeunes filles de
la Cour de Lycomède, un coffret renfermant
un glaive parmi les bijoux les- plus at-
trayants : Achille laissant dédaigneusement
ses compagnes. d'occasion, se disputer les
joyaux, saisit l'arme instinctivement et c'est
ainsi qu'Ulysse, put le reconnaître et le re-
mettre dans la voie du devoir.
C'est toute cette scène que les danseuses
du Roi Alkinoos reconstituent devant Ulysse,
au grand émoi du héros.
Il est à nQter d'autre part, au point de
vue de la partition, que le motif initial du
ballet est un air que le compositeur, au
cours d'un séjour à C'onstantinople, enten-
dait jouer tous les matins par un berger, et
qu'il avait noté « ayant l'impression, nous
dit-il, que cet air avait plusieurs milliers
d'années d'existence ». Aussi bien est-ce un
peu une reconstitution de. la musique grec-
que ancienne que M. Reynaldo Hahn a voulu
tenter en certains endroits, notamment dans
le récit que fait Nausicaa de la prise de
Troie, avec comme instrument- l'Aules an.
tique, accompagné ,à l'unisson par Ja harpe.
Le livret de Niiusicaa, avait "été écrit avant
la guerre, par M. René Fauchois.
La partition-fut composée'moitié avants la
guerre et moitié, au cours des années 1915
et 1916, en Argonne. Représentée successi-
vement à Cannes, Bordeaux, Liège, Tunis,
Nice, l'œuvre avait été brillamment créée a
Monte-Carlo en 1919, par M., Couzinou. Son
premier interprète se trouvant attuellement
retenu a l'Opéra, M. Reynaldo Hahn a été
particulièrement heureux de pouvoir -confier
le rôle d'Ulysse #u grand artiste qu'est Henri
Albert pour la voix duquel le compositeur
a fait quelques changements dans certains
passages du rôle, écrit primitivement pour
basse chantante.
La créatrice, Mile Marthe Davelli, repren-
dra le rôle de Nausicaa entourée de M.
Vieuille (Alkinoos), Mmes Calvé (la dcf'-e
Pallas), Fcrat (la Reine), De Creus (l'Aède),
MIles Reville, Coiffier, Epicaste.
C'est un ouvrage beaucoup plus 'ancien que
rOpéra-Comiquc met à la scène <-n même
temps que Nausicaa. Pépita fimenez date, de
1897 environ, et se place à peu près dans
l'œuvre d'Albeniz entre les premières pro-
ductions de jeunesse et IberiaJ
Nous avons pu évoquer quelques instante
avec quelqu'un qui touche de très près al
musicien disparu, le souvenir de cette cu-
rieuse et sympathique personnalité. Virtuose
des avant l'âge de dix ans, surnommé eU
Espagne « le petit Mozart », ayant voyagé
beaucoup en Europe, et en Amériqucet ac-
compagné Liszt dans ses tournées, Albenii
passa vingt années de son existence à i*a r ! =,
et l'on peut dire que la France fut un pin
sa seconde patrie. A tel point qu'on croit
démêler, à une certaine époque, quelque dé-
pit chez les compatriotes d'Albeniz vis-à-vis
de leur grand compositeur qu'ils estimaient
peut-être les frustrer un peu par cette émi-
gration persistante de. toute la gloire qui de-
vait légitimement rejaillir sur eux. Amer-
tume très naturelle et d'ailleurs vite dissi-
pée à la lumière des événements car tout
expliquait l'attachement qu'Albeniz, sans rien
renier de ses sentiments pour sa terre na-
tale éprouvait pour un pays où il avait forint
de si nobles et si solides liens d'amitié. :
Chausson, Vincent d'Indy, Gabriel Faurc,
Paul Dukas, qu'il considérait un peu comme
son frère; Debussy qui écrivait de lui que ((la
Mlle Davelli
MIÍe Davelli (Photo Coinœdia.)
musique débordait tellement en lui, qu'il était
forcé de la jeter par la fenêtre ». Ce fut ert-
.core l'auteur de Pelléas qui fit d'Albeniz un
des vibrants éloges au moment de la mort
de celui-ci. -
C'est à Cambo, en 1909, que le compost-
teur de Pépita fimènes s'éteignit à l'âge de
quarante-neuf ans. A cette époque, sa comé-
die lyrique, tirée de la nouvelle de Juan
Valera par Francis B. Money-Coutts avait
déjà connu le succès à Prague, puis au Li' e0
de Barcelone. Elle comportait alors un seul
acte : en vue des représentations de la Mon-
naie de Bruxelles, cn 1904, Albeniz en fit
2 actes et 3 tableaux et arrangea l'orchestra-
tion, C'est sous cette forme et dans la ver-
sion française; de M. Joseph de Marliave
que l'œuvre va être donnée à l'Opéra-Comi-
que où sa réception date d'ailleurs d'avant
la guerre.
Pépita Jimenes, ce sera Mme Marguerite
Carré, aux côtés de laquelle on verra M.
J^lax Bussy (Don Luis), Mlle Estève, MM.
Guénot, Dupré, Bourdin, Goavçc, Delmas,
etc.
Les danses du 2e tableau sont réglées par
Mme Chaslcs, dans les décors de MM.
Deshays et Jusséaume. M. Al-bert Carié a
réaljsé avec son goût habituel, la mise en f
scène des deux pièces et M. Albert Wolff
sera au pupitre, l'animateur de l'exécution
Jean Gandrey-Réty
| * 1 vu
Sur le Présent et 1 Avenir prochain
dit Xliéâtre en France
H.-R. LENORMAND
Muni d'une des imaginations les plus ra-
res, d'une des sensibilités les dus frémis
santés qui se soient manifestées à la scène
depuis une douzaine d'années. l'auteur des
Possédés, des Ratés, de Terres Chaudes.
du Simoun, de Le temps est un songe.- me
répond avec fougue et cette sorte de fièvre
« moderniste » Qui le fait si ardemment
curieux des formes nouvelles de l'art, de
la pensée, comme des mystères les plus
singuliers, les plus troublants, de l'âme et
de la vie.
- Je suis toujours surpris, me déclare-
t-il, de constater avec quelle souriante bon-
homie des hommes de théâtre, consultés
sur l'avenir de leur art, prédiseht qu'on
écrira demain les pièces qu'on écrivait
hier, que le public le veut ainsi et qu'en
somme tout est pour le mieux. Je plain-
drais, moi, les jeunes qui aborderaient la
carrière sans autre ambition que de refaire
ce qu'ont fait leurs devanciers. La défian-
ce ironique à l'égard du moi « nouveau-
té » et de ce qu'il représente, masque le
plus souvent l'impossibilité d'échapper à
l'étreinte du passé. Du « nouveau », j'en
trouve pourtant dans le théâtre de Pirandel-
lo, dans celui de Czapek ou d'O'Neil, que
Gémier va nous révéler. Paul Claudel.
Strindberg et Bernard Shaw ont renouvela
;;
M. H.-R. Lenormand
(Photo Heurl Manuel.)
aussi la sensibilité de leur époque. Nos
jeunes auteurs doivent chercher à s'expri-
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.21%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.21%.
- Auteurs similaires Centre d'études de documentation d'information et d'action sociales Centre d'études de documentation d'information et d'action sociales /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Centre d'études de documentation d'information et d'action sociales" or dc.contributor adj "Centre d'études de documentation d'information et d'action sociales")Office central des oeuvres de bienfaisance et services sociaux Office central des oeuvres de bienfaisance et services sociaux /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Office central des oeuvres de bienfaisance et services sociaux" or dc.contributor adj "Office central des oeuvres de bienfaisance et services sociaux")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/6
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k7648136d/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k7648136d/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k7648136d/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k7648136d/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k7648136d
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k7648136d
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k7648136d/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest