Titre : Comoedia / rédacteur en chef : Gaston de Pawlowski
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1934-03-30
Contributeur : Pawlowski, Gaston de (1874-1933). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32745939d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 30 mars 1934 30 mars 1934
Description : 1934/03/30 (A28,N7720). 1934/03/30 (A28,N7720).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k76479415
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-123
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 25/05/2015
COMŒDÏA
346-150, Avenue des Champs-BlD6!1
Téléphone: Etysées 88-81 à a
La nuit: PuIJ 00-80
mus DE ROTIRA
h 2>fe«cjfetflj ij
Jsfl ample comédie à oent Mtea Bhw(
- Et dont la 90èn« est l'univers.
l. c, GU l,owrAn«.ï
a Paria, Seine, Seine-et-Oise: 0.29 2& ANNEE - VENDREDI 30 MARS 1934 — N° 7.720 Départements et étranger : 0 fr. 30 M
-
-
Ses faits du Jour
-4-
* Le Congrès américain a ac-
cordé les pleins pouvoirs, pour trois
am, en matière commerciale à M.
Rooseoelt, sous réserve Je Jeux
amendements, dont l'un à propos des
dettes.
* Un film américain dont le
rôle principal était tenu par un ac..
teur juif est interdit dans toute lAl-
lemagne.
* La nouvelle constitution d'Au-
triche sera Publiée immédiatement
après les fêtes de Pâques. Cette
constitution a été acceptée par les
gouverneurs des provinces.
* Le ministre de l'Intérieur du
Rdxh publie une nouvelle liste de
trente-sept personnes qui perdent la
nationalité allemande. Parmi ces
noms : Albert Einstein, et les écri-
vains Oscar-Maria Graf, J. Be-
cher, R. Léonardt, Théodore Pli-
vier, etc.
★ M. et Mme Poincaré, retour
d'Italie, sont arrivés hier soir à Nice.
★ M. Doumergue a quitté Paris,
hier après-midi, pour Tournefeuille,
où il restera jusqu'à mercredi.
jCa figure duJour
M. Germain Martin
Notre grand argentier, qui a le courage de braver rimpopularité
et surtout les politiciens pour ramener la santé dans le budget
et sauvegarder le franc. Le pays se doit cr être avec lui.
VOYAGE EN U. S. A. (1)
Cilés intellectuelles
autour Je Boston
par Mme Elizabeth de GRAMONT.
« Lorsqu'après Prométhée, les
hommes vinrent dérober les rayons
sans lesquels ils ne pomvaient être
'que des animaux broutants, les
hommes die l'Ouest dérobèrent un
rayon d'or, et les hommes de l'Est!
un dérobèrent un rayon bleu. Les
apanages des hommes du rayon
d'or furent les lettres et les arts,
les complications de l'esprit, les
douleurs imaginaires» les tour-
ments divins et la capture d'un
monde n'existant nulle part. Ceux
du rayon bleu eurent la force,
rénergie,:la.: volonté, la clairvoyance,
la domination 'matérielle, ils eurent
la possession des choses de la
terre. » (2)
Aux Etats-Unis, le sol chargé
d'énergie électrique et l'air indien
ont engendré un type particulier,
dont l'expression est le rythme.
Rythme accéléré, et dans la pen-
sée, débarrassée du passé — ce
parasite — et dans les mouve-
ments, souples et toujours exercés.
La plus forte expression de ce
rythme est condensée dans la jeu-
nesse américaine et les autres jeu-
messes du monde essaient de l'imi-
ter. Elle a retrouvé par delà les
siècles cette euphorie des Grecs
due en grande partie à leur équi-
libre physique. Certes, cette jeu-
nesse-là est plongée dans un
monde mécanique et matériel mais
elle garde longtemps cet état de
l'adolescence qui se déroule,
comme une plage, brillante, à l'abri
tle la dure falaise où grimpent les
aînés.
tPour cette jeunesse privilégiée
le temps des études semble être
plutôt une diversion au sport et les,
universités américaines sont des
royaume d'Arcadie. • - --.-.
Midilêtown, dans le Connecticut,
est ce soir particulièremeint bruis-
sante et allègre. Trois cent cin-
quante houris ont débarqué que
les étudiants reçoivent. Ils ont ou-
vert leurs treize clubs et dans les
salles aux jolies boiseries, sous les
lumières agréablement tamisées,
la jeunesse dansera, de club en
club.
Demain il y aura base-ball dans
l'après-midi et je ne sais quel di-
vertissement dans la soirée.
Spectacle unique que celui de
(1) Voir Comœdia des 14, 15, 17, 19,
20, 21, 22, 23, 26, 27 et 28 mars 1934.
(2) U.SA. (Grasset).
ces jeunes gens de dix-sept S
vingt-deux ans. Chez eux, tout
éclate et brille : les dents, les
cheveux, le teint. Les jeunes filles
sont éblouissantes et d'une élé-
gance qui ravit. Les modèles des
maisons de Paris ont été achetés
au mois d'août chez Augusta-Ber-
nard, chez Patou, chez Lanvin,
etc. copiés en série, et je les re-
trouve à Middletown. Les petites
chevilles américaines surgissent,
comme des pistils, de souliers cha-
marrés. Les tailles de ces enfants
sont ondulantes sans être provo-
cantes. Plus souples que les Ain-
glaises, plus éclatantes que les
Françaises — qui ne s'épanouis-
sent vraiment qu'après le départ
de la virginité les Américaines
ont une beauté dominante. <:
Peut-être bien que vers les qua-
tre heures du matin des flacons de
whisky surgiront et viendront dé-
gourdir l'atmosphère. Il s'ensuivra
des enlacements et quelques bai-
sers furtifs sans que le ton de-
vienne jamais dépravé.
N'est-elle pas enviable l'exis-
tence de ces étudiants? Ils ont des
.dormilories et des fraternités, des
bibliothèques et des salles de tra-
vail, des laboratoires et des cha-
pelles, des terrains de jeux et des
piscines, des chevaux et des autos à
leur disposition. Ils ne sont pas en-
fermés dans une caserne et des
maisons charmantes, couvertes de
lierre ou de vignes-rouges, abritent
-les différentes phases de leurs jour-
nées.
Les demeures ide;s professeurs
sont éparses dans la vallée. Un lac
et des eaux ou se baigner et pati-
ner, et des bois où marcher et che-
vaucher, ferment le ficelé de cet
Oxford américain.
Ds donations particulières ali-
mentent l'entretien de la Wes-
leyan University et chacun 's'ef-
force d'y contribuer. Une veuve de
Middletown, en souvenir de son
mari, a donné un perron.
A la section des Etudes Romanes
je trouve un lecteur assidu de Bar-
rés. Il est unique dans son genre.
Les autres étudiants déchiffrent
Proust ou Gide et les romantiques
du xix* siècle leur sont proches da-
vantage que les grands siècles, xvi*
XVIIE et XVIIIe.
Elizabeth de GRAMONT.
(Lire la suite en troisième page.)
LA COMEDIE PUBLIQUE
La frottée de M. Frot
Accusé de je ne sais quelles malver-
notions capitalistes par l'ex-collectivistc
Eugène Frot, M. Zimmer, chef de ca-
binet de M. Ohiappe, venait, hier, de se
justifier devant la commission d'enquête,
avec la même faculté que son « patron >
quand il émit cette stupéfiante affirmation
que son accusateur n'était peut-être pas
particulièrement qualifié pour jouer le
noble rôle de justicier.
— Précisez VOiS insinuations, ordonne le
président.
Mis en demeure de préciser, M. Zim-
mer explique que M. Eugène Frot était
en conséquence intervenu à plusieurs re-
prises « par dessus la tête de M. Chiappe *
en faveur d'un banquier véreux plusieurs
fois condamné, expulsé de France et re-
devable d'un demi-million au Trésor, le
sieur Danowski.
— C'est une calomnie abominable,
tranchent les commissaires socialistes.
Et de prévenir le citoyen Frot qui, au
bout du fil .réclame sa comparution séance
tenante aux justes fins de confondre l'im-
pudent.
— Que l'on apporte le dossier Da-
nowski, commandent les thuriféraires de
l'ancien 'mïnistre.
On l'apporte le dossier, on rouvre, on
le compulse et on y découvre quatre let-
tres chaleureuses et la trace irréfutable
de deux démarches du citoyen Eugène
Frot au bénéfice de son compromettant
C ami ».
Au regard de ces pièces à conviction, il
me semble que les explications du « pro-
tecteur » de Danowski sont aussi inoppor-
tunes que péremptoires ses démentis. Quoi
qu'il dise, le voilà pris en flagrant délit
de mensonge. Décidément, cet apprenti
dictateur a des trous dans la mémoire.
Des trous profonds- moins profonds ce-
pendant quie ceux des balles dans le corps
des martyrs du 6 février.
A. DELPEYROU.
Prix Valentine Verlain
En ce temps de crise, il est bon
de rappeler que le Prix Valentine
Verlain, fondé à l'Académie Fran-
çaise pour une artiiste dramatique
ou aine femme de lettres malheureuse
(800 fr.) est distribué tous les aniS.
Adresser lies demandes, avec noms,
adresse, états de service, au secré-
taire de 'quail
ipocoitî, avant saai.
ENTRE NOUS
Un témoignage de satisfaction
à M. Charles, s. v. p.
A Monsieur Louis MaTin,
ministre de la Santé publique.
Mon cher ministre,
M. Charles, le patron du Weber, que
,tous les Parisiens connaissent, et depuis
longtemps, a exposé, mercredi, Jetant la
commission d'enquête parlementaire com-
men-t son établissement fut transformé en
ambulance, le 6 février, et comment y
furent accueillis et soignés les blessés de
l'horrible et inoubliable soirée.
Mais, comme tout le monde, mon cher
ministre, vous connaissiez déjà ces faits.
Vous aviez admiré, comme tout le monde,
le dévouement de M. Charles, mettant
tout son personnel au service des blessés,
appelant des médecins, des infirmiers, met-
tant à leur disposition tout ce qu'il pou-
vait donner, sauvant ainsi peut-être des
vies, permettant en tout cas, par ces pre-
miers soins aux blessés, leur transport plus
facile, soit,à leur domicile, soit à l'hôpital.
Le président de la commission d'en-
quête a félicité M.' Charles, en associant
le personnel du Weber à ses félicitations.
Ne pensez-vous pas, mon cher ministre, que
cet hommage rendu au dévouement aussi
spontané qpc désintéressé de M. Charles
doive être sanctionné par le gouverne-
ment?
Ministre de la Santé publique, c'est à
vous qu'il revient de récompenser tous
ceux qui se distinguent au service de l'in-
fortune et du malheur. Ce témoignage de
satisfaction et de reconnaissance, ne consis-
terait-il que dans la médaille de l'Assis-
iance publique, j'ai l'honneur de vous le
demander pour M. Charles. Si ceux qui
ont fait massacrer les Parisiens doivent
échapper à toute sanction, il serait bon, du
moms, que ceux qui les ont soignés soient
cités à l'ordre du jour et récompensés.
Veuillez agréer, mon cher ministre,
l'hommage respectueux de ma vieille sym-
pathie.
Jutes VÉRAN.
VACANCES DE PAQUES
Pour demeurer fidèle à une tra-
dition depuis longtemps établie,
GOTïKBcMa, en raison des fêtes de..
Pâques, ne paraîtra ni le dirrifJJne"
icfeei i-r m le 2 avril* ,1.-
risiens demander si l'on se fiche d'eux !
« Angélo > devient un personnage. Il
dame le pion à « Jo-les-cheveux-
blancs » lui-même. C'est à crever de
rire ! On ne s'en prive pas dans le
« milieu », non plus que dans les bu-
reaux de la Sûreté générale.
« Angelo » dînait mardi soir avec le
« baron » de Lussats. Ce dernier était
appréhendé mercredi matin. En même
temps, Paul Venture était tiré de son
lit et conduit rue des Sauss'aies.
Cependant qu'au cours d'une rafle
dans les bas quartiers de Marseille, Spi-
rito était appréhendé. Pourquoi ces in-
dividus plutôt que d'autres ? C'est le
secret d'Angelo, c'est le secret de Bon-
ny !
Cela tourne à la farce 1
Si peu de choses.
On connaîtra d'ici à quelques jours
les sentiments des .1 magistrats de Dijon.
Ce qui est curieux à observer, en atten-
dant, c'est l'extrême réserve de M. Mon-
danel, qui exerce intérîmairement le
contrôle des recherches à la Sûreté gé-
nérale.
: Henry HUGAULT.
i. ~j(Suite' Ne lâ-prè'Mre. page
TENEBRES TOUJOURS.
NOTRE KALÉIDOSCOPE
tourne, tourne.
mais les Parisiens
ne perdent pas la tête
De l'arrestation d'un trio
du « milieu » à l'autopsie
du cadavre de Chamonix
Titres sensationnels ! On s'arrache
les feuilles du soir, trois individus sont
sous les verrous, mais c'est en vain que
vous y chercherez les motifs qui ont dé-
cidé de leur arrestation.
Leurs noms sont dans toutes les bou-
ches, on se montre des photographies,
on compare leurs silhouettes. Et puis
après ?
Sans doute, Gaëtan de Lussats, Paul
Venture, alias Carbone, et François Spl-
rito sont des individus au passé lour-
dement chargé, et notre intention n'est
pas d'apitoyer nos lecteurs sur leur sort.
Mais enfin, ils sont « prévenus d'assas-
sinat, vol et complicité », sur le rap-
port de l'inspecteur Bonny. Va-t-on
nous jouer encore une fois la comédie
des talons de chèques ? ,
1 On fait venir à Paris les magistrats
de Dijon, comme on dérangea une nuit
un procureur et un juge d'instruction
qui durent se rendre. au domicile d'un
simple inspecteur. Il ressort de ce sim-
ple rapprochement que l'enquête appar-
tient toujours audit inspecteur qui con-
tinue de faire marcher tout le monde.
Il n'y a que le public qui ne marche
pas /, -'
Regardez le sourire qui se peint sur
tous les visages. Entendez les braves Pa-
LE FILM - STASVISQUEUX
De haut en bas:
Jo-la-Terreur. en surimpression!
et, à gauche, l'inspecteur Bonny.
Le baron Gaëtan de Lussats (au
■centre, le visage caché par son par-
dessus) sort de la Sûreté Générale
encadré par deux inspecteurs.
Venture, alias Carbone, espérant se
dérober aux photographes à sa sortie
de l'hôtel de Normandie, se cache le
visage, mais un journaliste essaie de
l'en empêcher.
(Photos N. Y. T.)
VENDREDI SAINT. TÉNÈBRES
par Ralph SOUPAULI.
.----------.----.--.
— Et maintenant, à bientôt le so leil, n'est-ce pas !
NOS ECHOS
Vendredi Saint.
D
es millions de killos de morue
sont arrivés, hier, aux hal-
les. Aujourd'hui', peu ou prou des-
salée, la morue sera le plat diu jour
maigre sur bien des taJbIles.
Un humoriste qui la digère mal
asisure que cela facilite la com-
ponction que l"on doit observepen-
dant l'office des Ténèbres.
Les ténèbres ? N'y sommes-nous
pas depuis des jours et des jours et
notre avenir s'édlïaircira-t-il à Pâ-
ques, voire même à la Trinité ?
Tous tes théâtres ne fermeront
pas ce soir, mais les concerts spiri-
tuels n'en seront pas moins courus.
Le soleil ravi aux pauvres.
L
e maquis disparaît totalement
- de Montmartre et les gratte-
ciel s y construisent toujours. Un
se demande pourquoi, étant donné le
nomlbre conaidéraMe d'appartements
se trouvant de nouveau à louer dans
les immeubles déjà existant.
Non loin de la place Pigaïïe, il
y avait des .ynajôans 4'autarefois, si-
tuées en plein Midi et comportant
de petits logements ouvriers.
Tous ces braves gens, par ces
belles journées, dînaient toutes fe-
nêtres ouvertes, heureux du soleil.
- Hélas ! des murs vont venir qui
transformeront demain ces loge-
ments clairs en pièces obscures, don-
nant sur des cours en boyaux.
Et les maçons ont été surnommés
par une des victimes de ces cons-
tractions : « Les voleurs de soleil ».
Un signe du talent.
D
ans les discours qui furent pro-
noncés sur la tombe d'Eu-
gène Morel, on exprima 3e vœu
qu'en souvenir de celui qui fit tant
pour les bibliothèques populaires, le
nom d'Eugène Morel soit donné à
une rue de Paris.
Lorsque au début du siècle un de
nos amis présenta dans un salon
Eugène Morel à une jeune femme,
celle-ci le considéra, stupéfaite.
— Comment ? Vous êtes vivant ?
— Il paraît ! riposta Eugène Mo-
rel, qui rayonnait alors de santé.
— Et vous êtes bien l'auteur de
La Rouille du sabre ?
— Je crois l'être.
Alors, la jeune femme :
— Ah ! Monsieur, vous avez tel-
lement de talent que je croyais que
vous étiez mort !
C'était l'époque où, interviewé sur
les littérateurs français contempo-
rains, Léon Tolstoï désignait Eu-
gène Morel comme celui qu'il trou-
vait le plus intéressant.
Grand cordon
1 Il. et Petite tenue.
1
1 paraît,. que lia loi' récente; sup-
primant les privilèges de, j uri-
diction pour Les grands dignitaires
de l'a Légion d'honneur, atteint par-
ticulièrement un de ■ nos généraux,
encore très vert bien qu'il soit du
cadre de réserve.
Cette verdeur s'aillerait mal à la
fidélité conjugale. Sa femme dut se
DEMAIN
., HUIT PAGES
EN PAGE 3:
( Commedia dell'Arte, par
Jean et Georges Bastia.
EN PAGE 4:
La Femme et le Monde, par
René Richard et Blanche
Vogt.
EN PAGE 5:
Le Théâtre en Province.
EN PAGE 8:
Notre page Ciué-Comœdia
séparer de lui; mais elle n'arrivait
pas à îe faire prendre en flagrant
délit, même avec Fappareil judi-
ciaire exigé 'aujourd'hui. Lorsque
venait l'instant du constat, le gé-
néral ne s'inquiétait pas. Il se con-
tentait de passer sur sa chemise le
grand cordon de notre ordre natio-
nal, sachant qu'il était impossible,
vut son grade ainsi affiché, de dres-
ser contre lui un constat d'adultère
sans la présence d'un membre du
Conseil de l'Ordre.
Fini ce petit stratagème et on ap-
prendra quelque jour le divorce du
général de C.
Pour leur repos
hebdomadaire.
L'industrie hôtelière tchécoslova-
~L~ que suggère une mesure in-
téressée, mais excellente, consistant
à accorder aux maîtresses de maison
le repos intégral du dimanche.
Avec le repos dominical, les maî-
tresses de maison iraient à l'hôtel
ou au restaurant, y apprendraient à
connaître des plats nouveaux et ce
serait tout profit.
En tous cas, pour les hôteliers.,
on ne mangerait donc plus chez soi
le dimanche.
A Paris, les restaurants sont par-
ticulièrement remplis le- dimanche
par les familles, mais jusqu'ici
c'était surtout parce qu'il fallait
donner congé à la bonne.
Qu'on donne donc aussi congé à la
maîtresse de maison !
HORATIO.
(Lire la suite en troisième page.)
Le Conseil municipal
de Paris
accorde une allocation
de 10.000 francs
au Maître Bruneau
Le Conseil municipal de Paris ac-
corde chaque année une généreuse
allocation à un artiste âgé, vivant à
Paris, y ayant poursuivi sa carrière,
mais se trouvant dans une situation
pécuniaire modeste.
Geste qui vient d'être renou-
velé et qui permet de disposer de
l'allocation de 10.000 francis que le
décès du peintre Georges Jeanniot a
pendue disponible. C'est le Maître Al-
fred Bruneau, oompoeit-eoiir et mem-
bre de l'Institut qui en sera le bé-
néficiaire. On sait que ce Maître, qui
fut un précurseur — on l'oublie trop
de nos jours — est l'auteur de dan-
ses lyriques commue Le Rêve. L'At-
taque du Moulin, l'Ouragan, Germi-
nal, qui jetèrent une note ne'uve et
vïgouTCuse dans le mouvement musi-
cal français. La quatrième commis-
s ion du Conseil municipal, soucieuse
,de rendre au Maître français, en mê-
me temps qu'un hommage artistique,
un hominaye plus tangible, a décidé
qu'Alfred Bruneau recevrait cette" al-
location'. Le* monde musical ne slau-
rait que féliciter chaileureusemerîlt, le
iCons'eil municipal de Paris^pour son
:g-eSite aussi noble que justifié. ■
Fille de CJiallal (Haute Egypte)
bronze par Mouktar
qui vient rappelons en troisième page (Beaux--
Arts) la brillante çq-m e
MUSIQUE RELIGIEUSE
Concerts profanes. - « La Pas-
sion selon saint Jean » à la
Schola. - « La Passion » de
l'abbé Brun au Trocadéro. —
Les Concerts de Mme Pécher-
nart et de Mme Crépet-Ber-
trand.
La Seimaine Sainte favorise,
chiaique année, - récllosion de pro-
gnamimes mapinés du (plus pur
se.nitiiimeaiifc religieux. Alons que la
mU/sique profane se retire de la
lice, oratorios, cantotes sacrées,
motets viennent, à leur tour, SOlllfi-
citter ipiluis vivement le goût de
l'auditeur. La Sclho/lla a, pour sa
pairit, honoré et exalté dams le meil-
leur esjprilt La Passion selon Saint
Jean, de J.-S. BaJclh. Geitte Passion,
uine oeuivire qu'on aiime depuis
long^temips, r.ue Sainit-Jacques. Elle
y fUIt maintes fois présentée a/vee
le ptlus (pur souci sipinit/uia.Mste et
dépendue danis les meilleures con-
ditions. -
L'exécution cflraileuireuise et fort
éIDIOlUlvalnlte, souis la ferme direc-
tion de Maircel Laibey, continue et
maintient lia tradition formée par
Vincent d''Imdiy. L'ililusifire maître
eût êtié tauicihé pair cette interpré-
tation homOigène, mettant en relief
le pathétique de l'onartorio et en
dégageant la suM'ime sérénité. So-
listes, choeurs et orchestre se prê-
tèrent à l'uinitté de styile que Ie.ur
suggérait le chef expérimenté et
sensible, Marcel La;bey. Et nous
louerons, pour leurs qualités voca-
les, MI Ines Roigulé, Lima Palk. Pia-
nel, Grélbeilin, Hazart, Deipienne.
La Passion de l'abbé Brun ne
s'en tienlt pas au seul concert. C'est
un drame lyriique qui ne comporte
pas morne de traits actes et de sept
tebile-aux, qui ,a éltié monté au Théâ-
tre du Trocadéro, sous la direction
de l'auteur.
Paul LE FLEM.
(Lire la suite en deuxième page.),
EN MARGE
Pour M. Nicolas Lerouge
et les hommes
de bonne volonté
Je n'ai pas le plaisir de connaître
mon confrère M. Nicolas Lerouge,
collaborateur de la République, ni
directement, ni par des amis com-
muns. Or, depuis longtemps, j'étais
attiré, retenu par les articles de ce
journaliste aussi bien ceux de la Ré-
publique que d'autres journaux.
Et, chose curieuse, voici, que lui-
même, qui ne me connaît naturelle-
ment pas davantage, s'est montré à
plusieurs reprises attentif à plu-
sieurs de mes interventions sur di-
vers sujets.
Tout cela ne serait que vanité et
vraiment sans intérêt s'il ne conve-
nait d'en titrer un petit enseignement
qui, précisément, va me permettre
de répondre au dernier article de M.
Nicolas Lerouge. Cela signifie en ef-
fet que par-delà les partis, les
« idées », les doctrines et bien plus
profond, plus humain, il est des
âmes, des tonalités d'âmes qui, à dis-
tance, se répondent et littéralement
se flairent. Elles sentent leur sincé-
rité, leur même goût, leur même
bonheur du bien. Donc elles existent.
Donc il est possible de les cultiver,
d'en faire éclore de nouvelles, d'en
semer, comme de fleurs tout cet hu-
mus et parfois ce fumier d'humanité.
; Voilà pourquoi lorsque, gentiment
d'ailleurs, Nicolas Lerouge blague ma
satisfaction de voir rétablir à la ra-
dio les conférences religieuses, voilà
pourquoi je trouve qu'il se trompe.
Il reprend mon expression « cultiver,
les âmes » et se demande quels se-
ront ces « cultivateurs » et si après
le catholicisme, le protestantisme, le
judaïsme, on songera aussi à l'isla-
misme, au sMntoïsme, au boud-
dhisme, sans parler de ce qu'il reste
des nestoriens, des johannites, sam
oublier les antoinistes, les Christian-,
scientistes auxquels il eût pu ajouter
les ophites, les coptes les babistes et
cent autres.
Ceci, mon cher confrère est amu-
sant et je ne reste pas insensible à
votre humour. Mais Souday appelait
çà fort justement du « tortonisme ».
Or le tortonisme, amusoir d'oisifs,
est mortel pour les braves gens qui
ne peuvent ajouter encore aux la-
beurs quotidiens un perpétuel voyage
au bout de la nuit.
Aussi leur faut-Y!, une porte ou-
verte sur la lumière. Chaque reli-
gion a sa lumière. Les couleurs de
son prisme varient d'intensité et de
disposition selon le mystère des na-
tures. Mais privé de cette lumière,
l'individu crève d'ennui et la foule
se soumet à des tyrannies.
Et tous ceux qui, lucidement ou
obscurément, sentent cela appartien-
nent à la même famille. Il vaut donc
mieux en ces conjonctures se retrou-
ver tous également ignorants certes,
mais aussi également émus. L'Evan-
gile appelle ces hommes-là les hom-
mes de bonne volonté. Ils sont plus
nombreux qu'ils ne croient et ne se
rencontrent, hélas! qu'au carrefour
du malheur. En sera-t-il donc tou-
jours ainsi l ,--,
Gabriel BoiSSY
AUTOUR D'UN LIVRE
Quatre boutiques
de libraires parisiens
offrent aux passants
des vitrines-musées
sur la Comédie-Française
Ce& amusantes expositions /J
servent à la prisentation
du bel ouvrage
de M. Edouard Champion
Profitant de la piftolicatiop récente)
du remarquabLe ouvrage de Mol
Edouard Champion sur la Comédie-
Française, quatre libraires parisiensi
viennent de consacrer chacun une vîu
trjne à l'exposilioo d'intéressants¡
souvenirs sur cette première scène.
A l'appel du fin et charmant lettré
qu'est M. Edouard Champion, un
grand nombre de collections partilCu-
lières se sont ouvertes et, depuis-
hier, nous pouvons admirer cliea
Stock, place du Théâtre-Français,
chez Flammarion, boulevard des Ita^
Items, dans Fancienne librairie Charnu
pion, quai M,alaquai'S, et chez Girar-
dot, rue de Châteaudun, des vitrines!
originales devant lesquelles les pas-i
sants, toujours fervents des choses
de théâtre, s'arrêtent longuement.
On y peut voir tout d'abord quel-:
ques manuscrits d'auteurs- tels -qu-8
Christine, de Paul Gérald^; de Pau'Ii
Raynal, Le tombeau sous l'Arc de
Triomphe, ouvert à la très beilie eti
très émouvante page de l'invocation
aux morts!; La BrouiUe; de Charles
Vridrac, sur des cahiers d'écolier,
comme tous les manuscrits de cet au-*
teur; Le Sang de Danton, de i'écri'-i
ture médiévale de Saint-Georges dei
Bouhélier; Les-trois Henry, d'André
Lang; La Passion, d'Edmond Haraur-
court, avec la préface inédite sur la
fameuse représentation de 1890 qui!
fut autorisée à la condition que le
Christ fût en habit et la Vierge en
toilette de moirée !. Un Châtiment,
de Jules Truffier, avec toutes la cor-,
respondance de Paull Bourget ; Lo
Belle aventure, de G.-A. de Gaillu
vet, Robert de Fiers et Etienne
ouvert sur la scène chez la grand'mè-i
re (à remarquer que ce manuscrit)
primitif est tout entier de la main de
M. Etienne Rey : seul a changé ici
nom de Mme de Trévillac) ; La Tra-
gique histoire d'Hamlet, de Marcel
Schwob ; L'Age du Fer, de Denya
Amiel, avec ses « notes de 1.926 »
d'une actualité telle qu'on Ses croirait
écrites ce matin même; tous ces ma-
nuscrits sont - très surchargés*, très
corrigés, des manuscrits vrais, en
un mot, et qui suffisent à nous rete-
nir longtemps le nez à la vitrine pour
bien suivre le dur travail et les « ren
Dentirs » de l'auteur.
Entre cent choses amusantes, On
remarque des décors, des maquettes
originales de Charles Granval, de
Léo Devred, d'André Bail, des dé-
cors en relief comme des jouets d'en.
fants, des costumes dus au talent si
sûr de l'érudit costumier de la Mai-i
son. M. Bétont, etc.
Du côté des portraits, on admire!
ceux des deux Mounet se donnant la
main, ceux d'Edouard de May, dé-i
dicacés à Emile Girard, cedx de Mme!
Bartet. de Mme Marie-Thérèse Pié-i
rat par Royer et par Guiraud desèlél-it
vola, les originaux de jonias, de Le-i
doux, dont l'audace "égale le- talent*
de Jean-Pierre Lenoir, un jeune 4,%
grand avenir, etc.
Asté d'EsPARBÈS.
(LIre la suite en troisième page.)
LES GRANDES REPRISES
(( CYRANO DE BERGERAC »
au Théâtre Sarah-Bernardt
avec Romuald Joubé
Et Mfne Marguerite Valmond
dans Roxane
Parmi les dernières fleurs dm
parterre romantique. Cyrano de,
Bergerac est la plus belle et la plus
vivace. On en respire encore le par-.
fum avec plaisir, il y a dans ey.
rano de Bergerac la fantaisie d'un
don César de Bazan et la bravoure
d'un Hernani. Il n'est pas Espagnol
mais il est Gascon. Il n'avait que.
les Pyrénées à passer pour mettre;
le pied sur la terre de Ruy Blas,
Et n'a-t-il pas en lui cette vantar."
dise sublime d'un don 'Quichotte et
son idéalisme? C'est Cervantes qui
a ridiculisé son héros. Ne voyagent- •
ils pas tous les deux « dans lai
lune », le Seigneur de la Manche.
comme le Seigneur de Bergerac?,
Aussi cette « équipée » en cinq ac-
tes, avec son symbolisme et.'sa)
poésie, qui se déroule entre la terra
et le ciel par ce qu'elle a d'humailn
et de divin garde-t-elle le pouvoir-
d'un mythe. Du désert affreux du
naturalisme elle explosa comme du.
cratère d'un volcan. et cette lav.
brûle encore. Cyrano étomna et
éblouit; et chacune des repriser
que l'on en fit parut un événement,
Au Théâtre Sarah-Bernhardt, Ç?/^
rano de Bergerac vient rendre vi-
site à l'Aiglon, à la Princesse loin*
laine et à la Samaritaine. Souhai-s
l' tons que son passage sur la scènè,
de la grande Sarah soit Je plus tMg
possible,
346-150, Avenue des Champs-BlD6!1
Téléphone: Etysées 88-81 à a
La nuit: PuIJ 00-80
mus DE ROTIRA
h 2>fe«cjfetflj ij
Jsfl ample comédie à oent Mtea Bhw(
- Et dont la 90èn« est l'univers.
l. c, GU l,owrAn«.ï
a Paria, Seine, Seine-et-Oise: 0.29 2& ANNEE - VENDREDI 30 MARS 1934 — N° 7.720 Départements et étranger : 0 fr. 30 M
-
-
Ses faits du Jour
-4-
* Le Congrès américain a ac-
cordé les pleins pouvoirs, pour trois
am, en matière commerciale à M.
Rooseoelt, sous réserve Je Jeux
amendements, dont l'un à propos des
dettes.
* Un film américain dont le
rôle principal était tenu par un ac..
teur juif est interdit dans toute lAl-
lemagne.
* La nouvelle constitution d'Au-
triche sera Publiée immédiatement
après les fêtes de Pâques. Cette
constitution a été acceptée par les
gouverneurs des provinces.
* Le ministre de l'Intérieur du
Rdxh publie une nouvelle liste de
trente-sept personnes qui perdent la
nationalité allemande. Parmi ces
noms : Albert Einstein, et les écri-
vains Oscar-Maria Graf, J. Be-
cher, R. Léonardt, Théodore Pli-
vier, etc.
★ M. et Mme Poincaré, retour
d'Italie, sont arrivés hier soir à Nice.
★ M. Doumergue a quitté Paris,
hier après-midi, pour Tournefeuille,
où il restera jusqu'à mercredi.
jCa figure duJour
M. Germain Martin
Notre grand argentier, qui a le courage de braver rimpopularité
et surtout les politiciens pour ramener la santé dans le budget
et sauvegarder le franc. Le pays se doit cr être avec lui.
VOYAGE EN U. S. A. (1)
Cilés intellectuelles
autour Je Boston
par Mme Elizabeth de GRAMONT.
« Lorsqu'après Prométhée, les
hommes vinrent dérober les rayons
sans lesquels ils ne pomvaient être
'que des animaux broutants, les
hommes die l'Ouest dérobèrent un
rayon d'or, et les hommes de l'Est!
un dérobèrent un rayon bleu. Les
apanages des hommes du rayon
d'or furent les lettres et les arts,
les complications de l'esprit, les
douleurs imaginaires» les tour-
ments divins et la capture d'un
monde n'existant nulle part. Ceux
du rayon bleu eurent la force,
rénergie,:la.: volonté, la clairvoyance,
la domination 'matérielle, ils eurent
la possession des choses de la
terre. » (2)
Aux Etats-Unis, le sol chargé
d'énergie électrique et l'air indien
ont engendré un type particulier,
dont l'expression est le rythme.
Rythme accéléré, et dans la pen-
sée, débarrassée du passé — ce
parasite — et dans les mouve-
ments, souples et toujours exercés.
La plus forte expression de ce
rythme est condensée dans la jeu-
nesse américaine et les autres jeu-
messes du monde essaient de l'imi-
ter. Elle a retrouvé par delà les
siècles cette euphorie des Grecs
due en grande partie à leur équi-
libre physique. Certes, cette jeu-
nesse-là est plongée dans un
monde mécanique et matériel mais
elle garde longtemps cet état de
l'adolescence qui se déroule,
comme une plage, brillante, à l'abri
tle la dure falaise où grimpent les
aînés.
tPour cette jeunesse privilégiée
le temps des études semble être
plutôt une diversion au sport et les,
universités américaines sont des
royaume d'Arcadie. • - --.-.
Midilêtown, dans le Connecticut,
est ce soir particulièremeint bruis-
sante et allègre. Trois cent cin-
quante houris ont débarqué que
les étudiants reçoivent. Ils ont ou-
vert leurs treize clubs et dans les
salles aux jolies boiseries, sous les
lumières agréablement tamisées,
la jeunesse dansera, de club en
club.
Demain il y aura base-ball dans
l'après-midi et je ne sais quel di-
vertissement dans la soirée.
Spectacle unique que celui de
(1) Voir Comœdia des 14, 15, 17, 19,
20, 21, 22, 23, 26, 27 et 28 mars 1934.
(2) U.SA. (Grasset).
ces jeunes gens de dix-sept S
vingt-deux ans. Chez eux, tout
éclate et brille : les dents, les
cheveux, le teint. Les jeunes filles
sont éblouissantes et d'une élé-
gance qui ravit. Les modèles des
maisons de Paris ont été achetés
au mois d'août chez Augusta-Ber-
nard, chez Patou, chez Lanvin,
etc. copiés en série, et je les re-
trouve à Middletown. Les petites
chevilles américaines surgissent,
comme des pistils, de souliers cha-
marrés. Les tailles de ces enfants
sont ondulantes sans être provo-
cantes. Plus souples que les Ain-
glaises, plus éclatantes que les
Françaises — qui ne s'épanouis-
sent vraiment qu'après le départ
de la virginité les Américaines
ont une beauté dominante. <:
Peut-être bien que vers les qua-
tre heures du matin des flacons de
whisky surgiront et viendront dé-
gourdir l'atmosphère. Il s'ensuivra
des enlacements et quelques bai-
sers furtifs sans que le ton de-
vienne jamais dépravé.
N'est-elle pas enviable l'exis-
tence de ces étudiants? Ils ont des
.dormilories et des fraternités, des
bibliothèques et des salles de tra-
vail, des laboratoires et des cha-
pelles, des terrains de jeux et des
piscines, des chevaux et des autos à
leur disposition. Ils ne sont pas en-
fermés dans une caserne et des
maisons charmantes, couvertes de
lierre ou de vignes-rouges, abritent
-les différentes phases de leurs jour-
nées.
Les demeures ide;s professeurs
sont éparses dans la vallée. Un lac
et des eaux ou se baigner et pati-
ner, et des bois où marcher et che-
vaucher, ferment le ficelé de cet
Oxford américain.
Ds donations particulières ali-
mentent l'entretien de la Wes-
leyan University et chacun 's'ef-
force d'y contribuer. Une veuve de
Middletown, en souvenir de son
mari, a donné un perron.
A la section des Etudes Romanes
je trouve un lecteur assidu de Bar-
rés. Il est unique dans son genre.
Les autres étudiants déchiffrent
Proust ou Gide et les romantiques
du xix* siècle leur sont proches da-
vantage que les grands siècles, xvi*
XVIIE et XVIIIe.
Elizabeth de GRAMONT.
(Lire la suite en troisième page.)
LA COMEDIE PUBLIQUE
La frottée de M. Frot
Accusé de je ne sais quelles malver-
notions capitalistes par l'ex-collectivistc
Eugène Frot, M. Zimmer, chef de ca-
binet de M. Ohiappe, venait, hier, de se
justifier devant la commission d'enquête,
avec la même faculté que son « patron >
quand il émit cette stupéfiante affirmation
que son accusateur n'était peut-être pas
particulièrement qualifié pour jouer le
noble rôle de justicier.
— Précisez VOiS insinuations, ordonne le
président.
Mis en demeure de préciser, M. Zim-
mer explique que M. Eugène Frot était
en conséquence intervenu à plusieurs re-
prises « par dessus la tête de M. Chiappe *
en faveur d'un banquier véreux plusieurs
fois condamné, expulsé de France et re-
devable d'un demi-million au Trésor, le
sieur Danowski.
— C'est une calomnie abominable,
tranchent les commissaires socialistes.
Et de prévenir le citoyen Frot qui, au
bout du fil .réclame sa comparution séance
tenante aux justes fins de confondre l'im-
pudent.
— Que l'on apporte le dossier Da-
nowski, commandent les thuriféraires de
l'ancien 'mïnistre.
On l'apporte le dossier, on rouvre, on
le compulse et on y découvre quatre let-
tres chaleureuses et la trace irréfutable
de deux démarches du citoyen Eugène
Frot au bénéfice de son compromettant
C ami ».
Au regard de ces pièces à conviction, il
me semble que les explications du « pro-
tecteur » de Danowski sont aussi inoppor-
tunes que péremptoires ses démentis. Quoi
qu'il dise, le voilà pris en flagrant délit
de mensonge. Décidément, cet apprenti
dictateur a des trous dans la mémoire.
Des trous profonds- moins profonds ce-
pendant quie ceux des balles dans le corps
des martyrs du 6 février.
A. DELPEYROU.
Prix Valentine Verlain
En ce temps de crise, il est bon
de rappeler que le Prix Valentine
Verlain, fondé à l'Académie Fran-
çaise pour une artiiste dramatique
ou aine femme de lettres malheureuse
(800 fr.) est distribué tous les aniS.
Adresser lies demandes, avec noms,
adresse, états de service, au secré-
taire de 'quail
ipocoitî, avant saai.
ENTRE NOUS
Un témoignage de satisfaction
à M. Charles, s. v. p.
A Monsieur Louis MaTin,
ministre de la Santé publique.
Mon cher ministre,
M. Charles, le patron du Weber, que
,tous les Parisiens connaissent, et depuis
longtemps, a exposé, mercredi, Jetant la
commission d'enquête parlementaire com-
men-t son établissement fut transformé en
ambulance, le 6 février, et comment y
furent accueillis et soignés les blessés de
l'horrible et inoubliable soirée.
Mais, comme tout le monde, mon cher
ministre, vous connaissiez déjà ces faits.
Vous aviez admiré, comme tout le monde,
le dévouement de M. Charles, mettant
tout son personnel au service des blessés,
appelant des médecins, des infirmiers, met-
tant à leur disposition tout ce qu'il pou-
vait donner, sauvant ainsi peut-être des
vies, permettant en tout cas, par ces pre-
miers soins aux blessés, leur transport plus
facile, soit,à leur domicile, soit à l'hôpital.
Le président de la commission d'en-
quête a félicité M.' Charles, en associant
le personnel du Weber à ses félicitations.
Ne pensez-vous pas, mon cher ministre, que
cet hommage rendu au dévouement aussi
spontané qpc désintéressé de M. Charles
doive être sanctionné par le gouverne-
ment?
Ministre de la Santé publique, c'est à
vous qu'il revient de récompenser tous
ceux qui se distinguent au service de l'in-
fortune et du malheur. Ce témoignage de
satisfaction et de reconnaissance, ne consis-
terait-il que dans la médaille de l'Assis-
iance publique, j'ai l'honneur de vous le
demander pour M. Charles. Si ceux qui
ont fait massacrer les Parisiens doivent
échapper à toute sanction, il serait bon, du
moms, que ceux qui les ont soignés soient
cités à l'ordre du jour et récompensés.
Veuillez agréer, mon cher ministre,
l'hommage respectueux de ma vieille sym-
pathie.
Jutes VÉRAN.
VACANCES DE PAQUES
Pour demeurer fidèle à une tra-
dition depuis longtemps établie,
GOTïKBcMa, en raison des fêtes de..
Pâques, ne paraîtra ni le dirrifJJne"
icfeei i-r m le 2 avril* ,1.-
risiens demander si l'on se fiche d'eux !
« Angélo > devient un personnage. Il
dame le pion à « Jo-les-cheveux-
blancs » lui-même. C'est à crever de
rire ! On ne s'en prive pas dans le
« milieu », non plus que dans les bu-
reaux de la Sûreté générale.
« Angelo » dînait mardi soir avec le
« baron » de Lussats. Ce dernier était
appréhendé mercredi matin. En même
temps, Paul Venture était tiré de son
lit et conduit rue des Sauss'aies.
Cependant qu'au cours d'une rafle
dans les bas quartiers de Marseille, Spi-
rito était appréhendé. Pourquoi ces in-
dividus plutôt que d'autres ? C'est le
secret d'Angelo, c'est le secret de Bon-
ny !
Cela tourne à la farce 1
Si peu de choses.
On connaîtra d'ici à quelques jours
les sentiments des .1 magistrats de Dijon.
Ce qui est curieux à observer, en atten-
dant, c'est l'extrême réserve de M. Mon-
danel, qui exerce intérîmairement le
contrôle des recherches à la Sûreté gé-
nérale.
: Henry HUGAULT.
i. ~j(Suite' Ne lâ-prè'Mre. page
TENEBRES TOUJOURS.
NOTRE KALÉIDOSCOPE
tourne, tourne.
mais les Parisiens
ne perdent pas la tête
De l'arrestation d'un trio
du « milieu » à l'autopsie
du cadavre de Chamonix
Titres sensationnels ! On s'arrache
les feuilles du soir, trois individus sont
sous les verrous, mais c'est en vain que
vous y chercherez les motifs qui ont dé-
cidé de leur arrestation.
Leurs noms sont dans toutes les bou-
ches, on se montre des photographies,
on compare leurs silhouettes. Et puis
après ?
Sans doute, Gaëtan de Lussats, Paul
Venture, alias Carbone, et François Spl-
rito sont des individus au passé lour-
dement chargé, et notre intention n'est
pas d'apitoyer nos lecteurs sur leur sort.
Mais enfin, ils sont « prévenus d'assas-
sinat, vol et complicité », sur le rap-
port de l'inspecteur Bonny. Va-t-on
nous jouer encore une fois la comédie
des talons de chèques ? ,
1 On fait venir à Paris les magistrats
de Dijon, comme on dérangea une nuit
un procureur et un juge d'instruction
qui durent se rendre. au domicile d'un
simple inspecteur. Il ressort de ce sim-
ple rapprochement que l'enquête appar-
tient toujours audit inspecteur qui con-
tinue de faire marcher tout le monde.
Il n'y a que le public qui ne marche
pas /, -'
Regardez le sourire qui se peint sur
tous les visages. Entendez les braves Pa-
LE FILM - STASVISQUEUX
De haut en bas:
Jo-la-Terreur. en surimpression!
et, à gauche, l'inspecteur Bonny.
Le baron Gaëtan de Lussats (au
■centre, le visage caché par son par-
dessus) sort de la Sûreté Générale
encadré par deux inspecteurs.
Venture, alias Carbone, espérant se
dérober aux photographes à sa sortie
de l'hôtel de Normandie, se cache le
visage, mais un journaliste essaie de
l'en empêcher.
(Photos N. Y. T.)
VENDREDI SAINT. TÉNÈBRES
par Ralph SOUPAULI.
.----------.----.--.
— Et maintenant, à bientôt le so leil, n'est-ce pas !
NOS ECHOS
Vendredi Saint.
D
es millions de killos de morue
sont arrivés, hier, aux hal-
les. Aujourd'hui', peu ou prou des-
salée, la morue sera le plat diu jour
maigre sur bien des taJbIles.
Un humoriste qui la digère mal
asisure que cela facilite la com-
ponction que l"on doit observepen-
dant l'office des Ténèbres.
Les ténèbres ? N'y sommes-nous
pas depuis des jours et des jours et
notre avenir s'édlïaircira-t-il à Pâ-
ques, voire même à la Trinité ?
Tous tes théâtres ne fermeront
pas ce soir, mais les concerts spiri-
tuels n'en seront pas moins courus.
Le soleil ravi aux pauvres.
L
e maquis disparaît totalement
- de Montmartre et les gratte-
ciel s y construisent toujours. Un
se demande pourquoi, étant donné le
nomlbre conaidéraMe d'appartements
se trouvant de nouveau à louer dans
les immeubles déjà existant.
Non loin de la place Pigaïïe, il
y avait des .ynajôans 4'autarefois, si-
tuées en plein Midi et comportant
de petits logements ouvriers.
Tous ces braves gens, par ces
belles journées, dînaient toutes fe-
nêtres ouvertes, heureux du soleil.
- Hélas ! des murs vont venir qui
transformeront demain ces loge-
ments clairs en pièces obscures, don-
nant sur des cours en boyaux.
Et les maçons ont été surnommés
par une des victimes de ces cons-
tractions : « Les voleurs de soleil ».
Un signe du talent.
D
ans les discours qui furent pro-
noncés sur la tombe d'Eu-
gène Morel, on exprima 3e vœu
qu'en souvenir de celui qui fit tant
pour les bibliothèques populaires, le
nom d'Eugène Morel soit donné à
une rue de Paris.
Lorsque au début du siècle un de
nos amis présenta dans un salon
Eugène Morel à une jeune femme,
celle-ci le considéra, stupéfaite.
— Comment ? Vous êtes vivant ?
— Il paraît ! riposta Eugène Mo-
rel, qui rayonnait alors de santé.
— Et vous êtes bien l'auteur de
La Rouille du sabre ?
— Je crois l'être.
Alors, la jeune femme :
— Ah ! Monsieur, vous avez tel-
lement de talent que je croyais que
vous étiez mort !
C'était l'époque où, interviewé sur
les littérateurs français contempo-
rains, Léon Tolstoï désignait Eu-
gène Morel comme celui qu'il trou-
vait le plus intéressant.
Grand cordon
1 Il. et Petite tenue.
1
1 paraît,. que lia loi' récente; sup-
primant les privilèges de, j uri-
diction pour Les grands dignitaires
de l'a Légion d'honneur, atteint par-
ticulièrement un de ■ nos généraux,
encore très vert bien qu'il soit du
cadre de réserve.
Cette verdeur s'aillerait mal à la
fidélité conjugale. Sa femme dut se
DEMAIN
., HUIT PAGES
EN PAGE 3:
( Commedia dell'Arte, par
Jean et Georges Bastia.
EN PAGE 4:
La Femme et le Monde, par
René Richard et Blanche
Vogt.
EN PAGE 5:
Le Théâtre en Province.
EN PAGE 8:
Notre page Ciué-Comœdia
séparer de lui; mais elle n'arrivait
pas à îe faire prendre en flagrant
délit, même avec Fappareil judi-
ciaire exigé 'aujourd'hui. Lorsque
venait l'instant du constat, le gé-
néral ne s'inquiétait pas. Il se con-
tentait de passer sur sa chemise le
grand cordon de notre ordre natio-
nal, sachant qu'il était impossible,
vut son grade ainsi affiché, de dres-
ser contre lui un constat d'adultère
sans la présence d'un membre du
Conseil de l'Ordre.
Fini ce petit stratagème et on ap-
prendra quelque jour le divorce du
général de C.
Pour leur repos
hebdomadaire.
L'industrie hôtelière tchécoslova-
~L~ que suggère une mesure in-
téressée, mais excellente, consistant
à accorder aux maîtresses de maison
le repos intégral du dimanche.
Avec le repos dominical, les maî-
tresses de maison iraient à l'hôtel
ou au restaurant, y apprendraient à
connaître des plats nouveaux et ce
serait tout profit.
En tous cas, pour les hôteliers.,
on ne mangerait donc plus chez soi
le dimanche.
A Paris, les restaurants sont par-
ticulièrement remplis le- dimanche
par les familles, mais jusqu'ici
c'était surtout parce qu'il fallait
donner congé à la bonne.
Qu'on donne donc aussi congé à la
maîtresse de maison !
HORATIO.
(Lire la suite en troisième page.)
Le Conseil municipal
de Paris
accorde une allocation
de 10.000 francs
au Maître Bruneau
Le Conseil municipal de Paris ac-
corde chaque année une généreuse
allocation à un artiste âgé, vivant à
Paris, y ayant poursuivi sa carrière,
mais se trouvant dans une situation
pécuniaire modeste.
Geste qui vient d'être renou-
velé et qui permet de disposer de
l'allocation de 10.000 francis que le
décès du peintre Georges Jeanniot a
pendue disponible. C'est le Maître Al-
fred Bruneau, oompoeit-eoiir et mem-
bre de l'Institut qui en sera le bé-
néficiaire. On sait que ce Maître, qui
fut un précurseur — on l'oublie trop
de nos jours — est l'auteur de dan-
ses lyriques commue Le Rêve. L'At-
taque du Moulin, l'Ouragan, Germi-
nal, qui jetèrent une note ne'uve et
vïgouTCuse dans le mouvement musi-
cal français. La quatrième commis-
s ion du Conseil municipal, soucieuse
,de rendre au Maître français, en mê-
me temps qu'un hommage artistique,
un hominaye plus tangible, a décidé
qu'Alfred Bruneau recevrait cette" al-
location'. Le* monde musical ne slau-
rait que féliciter chaileureusemerîlt, le
iCons'eil municipal de Paris^pour son
:g-eSite aussi noble que justifié. ■
Fille de CJiallal (Haute Egypte)
bronze par Mouktar
qui vient
Arts) la brillante çq-m e
MUSIQUE RELIGIEUSE
Concerts profanes. - « La Pas-
sion selon saint Jean » à la
Schola. - « La Passion » de
l'abbé Brun au Trocadéro. —
Les Concerts de Mme Pécher-
nart et de Mme Crépet-Ber-
trand.
La Seimaine Sainte favorise,
chiaique année, - récllosion de pro-
gnamimes mapinés du (plus pur
se.nitiiimeaiifc religieux. Alons que la
mU/sique profane se retire de la
lice, oratorios, cantotes sacrées,
motets viennent, à leur tour, SOlllfi-
citter ipiluis vivement le goût de
l'auditeur. La Sclho/lla a, pour sa
pairit, honoré et exalté dams le meil-
leur esjprilt La Passion selon Saint
Jean, de J.-S. BaJclh. Geitte Passion,
uine oeuivire qu'on aiime depuis
long^temips, r.ue Sainit-Jacques. Elle
y fUIt maintes fois présentée a/vee
le ptlus (pur souci sipinit/uia.Mste et
dépendue danis les meilleures con-
ditions. -
L'exécution cflraileuireuise et fort
éIDIOlUlvalnlte, souis la ferme direc-
tion de Maircel Laibey, continue et
maintient lia tradition formée par
Vincent d''Imdiy. L'ililusifire maître
eût êtié tauicihé pair cette interpré-
tation homOigène, mettant en relief
le pathétique de l'onartorio et en
dégageant la suM'ime sérénité. So-
listes, choeurs et orchestre se prê-
tèrent à l'uinitté de styile que Ie.ur
suggérait le chef expérimenté et
sensible, Marcel La;bey. Et nous
louerons, pour leurs qualités voca-
les, MI Ines Roigulé, Lima Palk. Pia-
nel, Grélbeilin, Hazart, Deipienne.
La Passion de l'abbé Brun ne
s'en tienlt pas au seul concert. C'est
un drame lyriique qui ne comporte
pas morne de traits actes et de sept
tebile-aux, qui ,a éltié monté au Théâ-
tre du Trocadéro, sous la direction
de l'auteur.
Paul LE FLEM.
(Lire la suite en deuxième page.),
EN MARGE
Pour M. Nicolas Lerouge
et les hommes
de bonne volonté
Je n'ai pas le plaisir de connaître
mon confrère M. Nicolas Lerouge,
collaborateur de la République, ni
directement, ni par des amis com-
muns. Or, depuis longtemps, j'étais
attiré, retenu par les articles de ce
journaliste aussi bien ceux de la Ré-
publique que d'autres journaux.
Et, chose curieuse, voici, que lui-
même, qui ne me connaît naturelle-
ment pas davantage, s'est montré à
plusieurs reprises attentif à plu-
sieurs de mes interventions sur di-
vers sujets.
Tout cela ne serait que vanité et
vraiment sans intérêt s'il ne conve-
nait d'en titrer un petit enseignement
qui, précisément, va me permettre
de répondre au dernier article de M.
Nicolas Lerouge. Cela signifie en ef-
fet que par-delà les partis, les
« idées », les doctrines et bien plus
profond, plus humain, il est des
âmes, des tonalités d'âmes qui, à dis-
tance, se répondent et littéralement
se flairent. Elles sentent leur sincé-
rité, leur même goût, leur même
bonheur du bien. Donc elles existent.
Donc il est possible de les cultiver,
d'en faire éclore de nouvelles, d'en
semer, comme de fleurs tout cet hu-
mus et parfois ce fumier d'humanité.
; Voilà pourquoi lorsque, gentiment
d'ailleurs, Nicolas Lerouge blague ma
satisfaction de voir rétablir à la ra-
dio les conférences religieuses, voilà
pourquoi je trouve qu'il se trompe.
Il reprend mon expression « cultiver,
les âmes » et se demande quels se-
ront ces « cultivateurs » et si après
le catholicisme, le protestantisme, le
judaïsme, on songera aussi à l'isla-
misme, au sMntoïsme, au boud-
dhisme, sans parler de ce qu'il reste
des nestoriens, des johannites, sam
oublier les antoinistes, les Christian-,
scientistes auxquels il eût pu ajouter
les ophites, les coptes les babistes et
cent autres.
Ceci, mon cher confrère est amu-
sant et je ne reste pas insensible à
votre humour. Mais Souday appelait
çà fort justement du « tortonisme ».
Or le tortonisme, amusoir d'oisifs,
est mortel pour les braves gens qui
ne peuvent ajouter encore aux la-
beurs quotidiens un perpétuel voyage
au bout de la nuit.
Aussi leur faut-Y!, une porte ou-
verte sur la lumière. Chaque reli-
gion a sa lumière. Les couleurs de
son prisme varient d'intensité et de
disposition selon le mystère des na-
tures. Mais privé de cette lumière,
l'individu crève d'ennui et la foule
se soumet à des tyrannies.
Et tous ceux qui, lucidement ou
obscurément, sentent cela appartien-
nent à la même famille. Il vaut donc
mieux en ces conjonctures se retrou-
ver tous également ignorants certes,
mais aussi également émus. L'Evan-
gile appelle ces hommes-là les hom-
mes de bonne volonté. Ils sont plus
nombreux qu'ils ne croient et ne se
rencontrent, hélas! qu'au carrefour
du malheur. En sera-t-il donc tou-
jours ainsi l ,--,
Gabriel BoiSSY
AUTOUR D'UN LIVRE
Quatre boutiques
de libraires parisiens
offrent aux passants
des vitrines-musées
sur la Comédie-Française
Ce& amusantes expositions /J
servent à la prisentation
du bel ouvrage
de M. Edouard Champion
Profitant de la piftolicatiop récente)
du remarquabLe ouvrage de Mol
Edouard Champion sur la Comédie-
Française, quatre libraires parisiensi
viennent de consacrer chacun une vîu
trjne à l'exposilioo d'intéressants¡
souvenirs sur cette première scène.
A l'appel du fin et charmant lettré
qu'est M. Edouard Champion, un
grand nombre de collections partilCu-
lières se sont ouvertes et, depuis-
hier, nous pouvons admirer cliea
Stock, place du Théâtre-Français,
chez Flammarion, boulevard des Ita^
Items, dans Fancienne librairie Charnu
pion, quai M,alaquai'S, et chez Girar-
dot, rue de Châteaudun, des vitrines!
originales devant lesquelles les pas-i
sants, toujours fervents des choses
de théâtre, s'arrêtent longuement.
On y peut voir tout d'abord quel-:
ques manuscrits d'auteurs- tels -qu-8
Christine, de Paul Gérald^; de Pau'Ii
Raynal, Le tombeau sous l'Arc de
Triomphe, ouvert à la très beilie eti
très émouvante page de l'invocation
aux morts!; La BrouiUe; de Charles
Vridrac, sur des cahiers d'écolier,
comme tous les manuscrits de cet au-*
teur; Le Sang de Danton, de i'écri'-i
ture médiévale de Saint-Georges dei
Bouhélier; Les-trois Henry, d'André
Lang; La Passion, d'Edmond Haraur-
court, avec la préface inédite sur la
fameuse représentation de 1890 qui!
fut autorisée à la condition que le
Christ fût en habit et la Vierge en
toilette de moirée !. Un Châtiment,
de Jules Truffier, avec toutes la cor-,
respondance de Paull Bourget ; Lo
Belle aventure, de G.-A. de Gaillu
vet, Robert de Fiers et Etienne
ouvert sur la scène chez la grand'mè-i
re (à remarquer que ce manuscrit)
primitif est tout entier de la main de
M. Etienne Rey : seul a changé ici
nom de Mme de Trévillac) ; La Tra-
gique histoire d'Hamlet, de Marcel
Schwob ; L'Age du Fer, de Denya
Amiel, avec ses « notes de 1.926 »
d'une actualité telle qu'on Ses croirait
écrites ce matin même; tous ces ma-
nuscrits sont - très surchargés*, très
corrigés, des manuscrits vrais, en
un mot, et qui suffisent à nous rete-
nir longtemps le nez à la vitrine pour
bien suivre le dur travail et les « ren
Dentirs » de l'auteur.
Entre cent choses amusantes, On
remarque des décors, des maquettes
originales de Charles Granval, de
Léo Devred, d'André Bail, des dé-
cors en relief comme des jouets d'en.
fants, des costumes dus au talent si
sûr de l'érudit costumier de la Mai-i
son. M. Bétont, etc.
Du côté des portraits, on admire!
ceux des deux Mounet se donnant la
main, ceux d'Edouard de May, dé-i
dicacés à Emile Girard, cedx de Mme!
Bartet. de Mme Marie-Thérèse Pié-i
rat par Royer et par Guiraud desèlél-it
vola, les originaux de jonias, de Le-i
doux, dont l'audace "égale le- talent*
de Jean-Pierre Lenoir, un jeune 4,%
grand avenir, etc.
Asté d'EsPARBÈS.
(LIre la suite en troisième page.)
LES GRANDES REPRISES
(( CYRANO DE BERGERAC »
au Théâtre Sarah-Bernardt
avec Romuald Joubé
Et Mfne Marguerite Valmond
dans Roxane
Parmi les dernières fleurs dm
parterre romantique. Cyrano de,
Bergerac est la plus belle et la plus
vivace. On en respire encore le par-.
fum avec plaisir, il y a dans ey.
rano de Bergerac la fantaisie d'un
don César de Bazan et la bravoure
d'un Hernani. Il n'est pas Espagnol
mais il est Gascon. Il n'avait que.
les Pyrénées à passer pour mettre;
le pied sur la terre de Ruy Blas,
Et n'a-t-il pas en lui cette vantar."
dise sublime d'un don 'Quichotte et
son idéalisme? C'est Cervantes qui
a ridiculisé son héros. Ne voyagent- •
ils pas tous les deux « dans lai
lune », le Seigneur de la Manche.
comme le Seigneur de Bergerac?,
Aussi cette « équipée » en cinq ac-
tes, avec son symbolisme et.'sa)
poésie, qui se déroule entre la terra
et le ciel par ce qu'elle a d'humailn
et de divin garde-t-elle le pouvoir-
d'un mythe. Du désert affreux du
naturalisme elle explosa comme du.
cratère d'un volcan. et cette lav.
brûle encore. Cyrano étomna et
éblouit; et chacune des repriser
que l'on en fit parut un événement,
Au Théâtre Sarah-Bernhardt, Ç?/^
rano de Bergerac vient rendre vi-
site à l'Aiglon, à la Princesse loin*
laine et à la Samaritaine. Souhai-s
l' tons que son passage sur la scènè,
de la grande Sarah soit Je plus tMg
possible,
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