Titre : Le Journal
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1933-12-11
Contributeur : Xau, Fernand (1852-1899). Directeur de publication
Contributeur : Letellier, Henri (1867-1960). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34473289x
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 11 décembre 1933 11 décembre 1933
Description : 1933/12/11 (N15030). 1933/12/11 (N15030).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG87 Collection numérique : BIPFPIG87
Description : Collection numérique : BIPFPIG13 Collection numérique : BIPFPIG13
Description : Collection numérique : BIPFPIG69 Collection numérique : BIPFPIG69
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7639722g
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-220
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 09/02/2015
6 "BIRD DU MATIN
Ln E BHBI J■■ OUnnRsa^ Nm*. ■■ AMI L■■■
LE NUMERO : ZSc. (N° 15030)
PARIS, 100, RUE DE RICHELIEU
TéL Gut 81-54, 81-55, 81-56, 81-57, 81-58, 81-59
LUNDI Il DECEMBRE 1933
0 tfne Botte de '* ,
! Réglisse Florent 1
! procure toujours une très agréable lurprileJ
g Quantité et Quatttë matimfont
1 I tes pluie fIPIlUId. gourmand» J|
luiuuilmmu illiamatmuuuuuum
Pour 40 centimes seulement
les LITHINÉS |
du Dr GUSTIN 1
permettent de préparer instantanément la
plus efficace et la plus délicieuse des eaux
de table de régime alcalines et lithinées.
xn
La Chambre achève l'examen
du projet de redressement budgétaire
En compensation de l'aban-
don de plusieurs regrèvements
la commission des finances a
proposé une taxe sur la main-
d'œuvre étrangère et une sur-
taxe sur les essences.
M. MARCHANDEAU
ministre du budget, qui est inter-
venu, à maintes reprises, au cours
de la journée
Le gouvernement ayant posé
la question de confiance contre
l'adoption d'un amendement de
l'opposition relatif aux regrè-
vements a obtenu une majorité
de 282 voix contre 191.
Le gouvernement avait obtenu, sa-
medi matin, sur le principe de l'ar-
ticle 6, une majorité de 340 voix. Dans
l'après-midi du même jour, l'ensem-
ble du même article réunissait en-
core une majorité de 203 voix, qui al-
lait, comme nous le faisions prévoir,
s'amenuiser davantage quand il
s'agirait de voter non plus des éco-
nomies, mais des mesures fiscales,
en particulier les fameux regrève-
ments de l'article 12.
Et, en effet, hier après-midi, le
premier vote sur un amendement de
M. Plard demandant la suppression
de certains regrèvements applicables
aux mutations de fonds de commerce
réduisit à 9 voix la majorité obtenue
la veille par le cabinet. La question
de cônfiance n'avait, il est vrai, pas
été posée.
M. Camille Chautemps sentit le
péril, et il intervint aussitôt pour re-
prendre en main - ses troupes qui
commençaient à se débander. Il leur
rappela « sa présence et aussi sa vo-
lonté > qui était de ne pas se laisser
effilocher. Un regret mélancolique
que l'instant de concorde de samedi
ne se fût point prolongé, puis ce fut
un cordial appel à la Chambre pour
qu'elle ne détachât aucune partie de
MM. MARCEL HÉRAUD et HENRY-HAYE
la « pièce montée » que représentait
le projet du gouvernement. La ré-
ponse ne se fit pas attendre. Un
amendement de M. Camille Blaisot
.qui tendait à exonérer du regrève-
ment les mutations de fonds de com-
merce et d'immeubles, fut, le cabi-
net ayant engagé contre l'adoption
sa responsabilité, repoussé par 282
voix contre 191.
280 à 290 voix : teUe allait se main-
tenir dans les scrutins subséquents
là majorité gouvernementale, la mi-
norité réussissant à grouper 224
voix contre l'ensemble de l'article
relatif aux regrèvements et 251
voix pour l'adoption d'un article
additionnel de M. de Lasteyrie ten-
dant à supprimer les exonérations
Des auditeurs dominicaux quittent
le Palais-Bourbon à l'issue de la
séance de l'après-midi.
fiscales dont bénéficient les coopé-
ratives de consommation.
Comme on le verra plus loin dans
le détail de la discussion le gouver-
nement avait renoncé aux regrève-
ments sur les sucres, les plaques de
bicyclettes, le salaire de la femme
du commerçant, la cédule des trai-
tements et salaires, etc. Et pour
compenser le manque à percevoir
résultant de l'abandon de ces textes
qui eussent frappé surtout les pe-
tites gens, il a proposé, avec diver-
ses modalités, une surtaxe de cin-
quante francs par hectolitre sur
l'essence, une taxe sur la main-
d'œuvre étrangère, etc.
L'examen de ces textes s'est pour-
suivi cette nuit en séance publique.
La parole va être maintenant au
Sénat. On connaît, pour ce qui est du
rétablissement de l'équilibre budgé-
taire, le point de vue de la haute
assemblée. Il n'est pas inspiré de
l'esprit de facilité. On pourrait s'at-
tendre à un désaccord profond entre
les deux Chambres.Mais les sénateurs
votent souvent, même la mort dans
l'âme, parce qu'ils ne manquent pas
de sens politique. Sans doute, di-
ront-ils, après avoir bien protesté,
du projet de la Chambre : « Accep-
tons, faute de mieux, ce qu'il ap-
porte ; c'est toujours autant de
pris >. Et s'il est besoin pour réaliser
l'accord définitif de finesse et de
souple diplomatie, on ne trouvera
pas le président du conseil en dé-
faut.
RAOUL SABATIER.
LA SÉANCE
Si la journée de samedi avait mérité
d'être appelée une grande journée par-
lementaire, nous avons retrouvé, en cette
auprès-midi de dimanche, La. turbulence
énervée qui marque trop souvent les
débats budgétaires : défilé intermina-
ble d'amendements, interventions inces-
santes et prolixes, dans une atmosphère
de bavardage et de confusion complète.
Il est vrai qu'en présence de cette con-
fusion, M. Camille Chautemps prenait le
parti d'intervenir avec vigueur en posant
la question de confiance sur un des
textes litigieux, à seule fin de marquer
sa volonté de hâter la cadence d'un, dé-
bat dont, par ailleurs, le dénouement
allait, une fois encore, se jouer en séance
de nuit.
Mais, reprenons les choses de plus
haut : à 16 heures, s'ouvre une séance
dont le gros morceau va être constitué
par les articles relatifs aux regrève-
ments et dont la commission des Fi-
nances a, dans ses délibérations de la
matinée et du début de l'après-midi,
établi le texte nouveau.
Ces regrèvements ont fait décidément
recette : ils ont, pour eux, une « beue i,
salle, une salle qui espère qu'à un peu
de technique se mêlera beaucoup de
nolitinue.
Comme entrée de jeu, on s'occupe de
l'article 11 où est inscrite la récupéra-
tion de créances détenues par l'Etat.
M. AmLdàeai du Olos demande aussitôt
que l'on porte de 250 à 500 millions la
somme attendue de la revision des mar-
chés de guerre et des biens séquestrés.
288 voix contre 130, sur 418 votants, lui
donnent tort. L'ensemble de l'article
est alors voté sans douleur.
Et voici maintenant que M. Jacquier,
avec la même patience inlassable et sou-
riante, nous apporte les décision: de la
commission des finances à propos des
regrèvements.
DOMINIQUE CANAVAGGIO.
(La suite en 4* page)
MON FILM
Pour lutter contre la fraude - qui
est une des causes, mais non la plus im-
portante, de la dèche de l'Etat - la
Chambre a voté un article qui vise les
professions libérales, ces pelées, ces ga-
euses dont la déloyauté fiscale crie ven-
geance au ciel.
Cet article obligera les contribuables
qui exercent une profession « non com-
merciale » - comme s'il n'y avait pas
du commerce dans toutes les professions,
même de foi ! — à tenir un livre-journal
présentant, jour par jour, le détail de
leurs « opérations ». « Ce livre sera tenu
par ordre de date, sans blanc, lacune, ni
transport en marge. » On n'exigera ce-
pendant pas qu'il soit coté et paraphé
par le président du tribunal de com-
merce, mais toutes les pièces justificatives
devront être gardées, classées et, sur sa
demande, présentées au contrôleur.
Bref, ce sera une vraie comptabilité.
Et les derniers « bohèmes » - il en
est qui gagnent pas mal d'argent — de-
vront la tenir comme les autres. Dumas
père lui-même serait donc obligé, de nos
jours, d'enregistrer ses « opérations ».
Après tout, cela le rendrait peut-être
plus raisonnable.
Mais les écrivains ne rapporteront pas
plus au fisc quand ils tiendront tous un
journal qui n'aura rien de commun avec
celui des Concourt. Ce qu'ils touchent
figure toujours dans quelque compta-
bilité, chez leur directeur, leur éditeur
et les caissiers des sociétés de percep-
tion. Beaucoup d'entre eux n'auront
d'ailleurs pas besoin d'un bien gros re-
gistre pour ces « écritures »-là !
Mais il s'agit moins d'eux que
des médecins et des avocats. Les voilà,
les « grands coupables », et c'est à leur
Intention, tout particulièrement, que la
Chambre, où abondent cependant leurs
confrères des deux espèces, a voté l'ar-
ticle en question. Non seulement les
loups se dévorent entre eux, ils se
dévorent eux-mêmes. C'est un vrai hara-
kiri fiscal. Chapeau bas, citoyens !
Et déjà, tout comme s'ils étaient de
simples fonctionnaires, les médecins orga-
nisent la résistance. La Fédération des
syndicats médicaux français invoque le
« secret professionnel » qu'elle déclare
incompatible — pourquoi ? — avec des
« obligations comptables ». Elle ajoute
que les médecins n'auront jamais le
temps de tenir un livre-journal. En tout
cas, si leurs écritures ne sont pas plus
lisibles que leurs ordonnances, je me de-
mande comment le malheureux contrô-
leur pourra les contrôler. Et que vaudra
une comptabilité où le médecin ne fera
jamais figurer que ce qu'il veut, puisque
les prix de ses visites et consultations sont
variables et qu'il n'y a pas de tourniquet
à la porte de son cabinet ?
Pour les avocats, c'est mieux encore :
il leur est interdit — officiellement, bien
entendu — de commercialiser leur pro-
fession, par exemple de délivrer le moin-
dre reçu à leurs clients.
- Et on voudrait me faire tenir un
livre de caisse ? disait hier un notoire
défenseur du veuf et de l'orpheline. Ja-
mais de la vie ! Je ne dois compte de
mes honoraires qu'à Dieu. Et encore !
Quant aux femmes qui exercent la
profession libérale, voire artistique, de
courtisane, devront-elles avoir, elles
aussi, un livre-journal avec le détail des
rentrées et les pièces comptables ?
L'article 3 de la loi financière aura,
je crois, des conséquences aussi courte-
linesques que celles de l'article 330 du
Code pénal. — CLÉMENT VAUTEL.
EN 3* PAGE :
La grande leçon de l'entrevue de
Belgrade, par SAINT-BRICE.
EN 6* PAGE :
LA VIE SPORTIVE J -
EN 8* PAGE : -
1 LA SEMAINE FINANCIERE
M. Ducos préside
le banquet
des" Anciens de la Fédération
M. Ducos, ministre des pensions, pro-
nonçant son éloquent discours à l'issue
du banquet qui clôtura le congrès des
c Anciens de la Fédération ». — Détails
en 5* page.
DE NOUVEAUX ATTENTATS
ont fait de nombreuses victimes en Espagne
LES AUTORITÉS SEMBLENT MAITRESSES DE LA SITUATION
La tentative de soulèvement
déclenchée dans les provinces du
nord de l'Espagne semble avoir
d'une manière générale échoué. Le
gouvernement a pris des mesures
d'extrême rigueur pour réduire la
Des soldats gardant une station
de chemin de fer. — Des policiers
inventoriant des bombes saisies chez
les révolutionnaires.
rébellion et il déclare dans ses com-
muniqués qu'il est maître de la
situation.
Cependant une série d'attentats
criminels, dont quelques-uns ont
eu un caractère d'extrême gravité,
comme le déraillement de l'express
Séville-Barcelone, montrent que les
extrémistes n'ont pas désarmé.
Les actes de terrorisme, la menace
d'une grève générale et réchauffe-
ment des esprits font craindre de
nouveaux incidents sanglants.
ENTRETIEN A BARCELONE
avec le président Macia
qui définit les causes
des récents soulèvements
[DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL]
BARCELONE, 10 décembre. — Barcelone
renaît à la vie. Hier encore, après les
sanglants incidents de la veille, la
crainte, l'appréhension et aussi, il faut
le dire, la tristesse avaient, en quelque
sorte cloué sur place toute la popula-
tion. Dans les rues vides et silencieuses,
les rares passants se hâtaient, pressés
de fuir les investigations des policiers
qui fouillaient indistinctement hommes
et femmes, qui arrêtaient toutes les au-
tomobiles en circulation, afin de s'assu-
rer de ce qu'elles contenaient.
Ce matin, quand on sut que, hormis
quelques crimes et quelques bombes qui
s'avérèrent inoffensives. la nuit avait
été calme, la bonne humeur et l'opti-
misme reprirent leurs droits. Ce fut un
vrai dimanche de printemps, doux et
ensoleillé, à peine gâté par une averse.
On vit une foule heureuse déambuler
sur les ramblas, s'adonner par restric-
tion aux douées Joies du paseo, se pres-
ser dans les cafés, dont les terrasses
étaient pleines comme aux plus beaux
jours de l'été. Je gage que les cinémas
et théâtres, qui étaient à peu près dé-
sertés hier, ont dû faire ce soir de belles
recettes. Une seule salle reste fermée,
oeille du célèbre Liceo, théâtre aristocra-
tique, dont la direction annonce qu'elle
reprendra ses représentations quand la
situation sera redevenue normale.
Chez le président Macia
Oet apaisement, ce retour si brusque
à l'ordinaire quiétude ne sont-ils pas
des symptômes illusoires ? Certes, les
autorités sont, aujourd'hui encore, plus
optimistes qu'elles ne l'étaient hier et
les événements jusqu'ici leur ont donné
raison. L'adjoint de don Juan Selves,
gouverneur général de la Catalogne, M.
Espana, a déclaré que l'amélioration de
la situation était telle que le service
de vigilance, composé de troupes d'as-
saut. de troupes de sécurité et de la
garde civile, aillait être réduit de 50 0/0.
En fait, on a retiré la plupart des mi-
trailleuses placées à dès points straté-
giques, surtout dans les quartiers excen-
triques.
J'ai voulu connaître, au sujet de la
situation, l'opinion du premier citoyen
de la Catalogne. Et j'ai demandé, et
obtenu, une audience du président
Macia.
Avouerai-je qu'après l'avoir connu
dans la simplicité spartiate de l'exil,
après avoir assisté dans une chambre
correctionnelle de notre Palais de Justice
à ce procès du complot catalan, où les
juges français ne le condamnèrent que
pour le principe, avec des considérants
qui étaient comme autant de brevets
de civisme, de courage et de loyauté,
j'ai éprouvé quelque émotion à retrou-
ver l'ancien proscrit, l'ancien condamné,
dans ce sombre et magnifique palais
de la Généralité, qui fut celui de l'In-
quisition ? Mais, dans ce bâtiment, dont
la solennelle lourdeur paraît immense, le
président Macia a su se ménager, pour
l'tu et les siens, un cadre intime dont le
bon goût s'éloigne de toute ostentation.
, GEO LONDON.
(La suite en 3* page)
Louis Cornebois
arrivé à Paris'
a été écroué à la prison de la Santé
Louis CORNEBOIS, qui tenta fraudu-
leusement de devenir millionnaire, est
arrivé, hier matin, à Paris où il a été
aussitôt écroué à la Santé. — Détails
en 4* page.
— Mossieu le directeur ?■
I. — C'est pas mou
(Dewin de POULBOT.)
Dimanche hivernal
LE FROID
se maintient à Paris
dans toute sa rigueur
On patinait, hier, sur le grand canal de Versailles ; ces deux jeunes officiers
donnent une première leçon. Moins heureux ces deux candidats patineurs
se heurtent à l'implacable veto de l'administration, responsable en cas
d'accident, et qui a maintenu ses écriteaux tout autour des lacs du Bois de
Boulogne. La foule y était, hier, si nombreuse qu'un détachement de la
garde républicaine fut appelé pour la contenir. Cependant au Zoo de.
Vincennes les phoques, retrouvant une température voisine de celle de
leur pays d'origine, venaient, à la grande joie des visiteurs, chercher leur
pâture sur une banquise miniature.
, PARIS 1933
Dernier regard
sur la grand'ville
Par Jean BOTROT
Lorsque nous dé-
cidâmes, voici déjà
plus de deux mois,
de parcourir Paris à
petites étapes et de
le dépeindre arron-
dissement par ar-
rondissement, nous
confiâmes à nos lec-
teurs notre ambi-
tion de ne point
tomber dans les re-
dites. Nous aspirions
avant tout à carac-
tériser, tout en le
situant dans son ca-
dre historique, le
vrai Paris de 1933.
Si nous n'y avons
pas réussi, c'est que
nous sommes bien
maladroit. Ce que
nous avons vu, au
cours de ces prome-
nades, est, à coup
sûr, bien différent de
ce que montrait le
Paris de 1920, à plus
forte raison celui de
1914. Autour de ses
grands points de re-
père — monuments,
jardins, principaux
centres d'activité —
la ville n'a cessé de
se modifier, obéis-
sant à l'évolution
des mœurs, du tra-
vail, des besoins et
des goûts. En sorte
qu'un sculpteur dé-
sireux de symboli-
PERSPECTIVE DE L'ILE SAINT-LOUIS
r -
ser le Paris actuel pourrait aussi
bien lui donner les traits d'un vieil-
lard que ceux d'une vierge conqué-
rante.
Cette jeunesse sans cesse renou-
velée de la capitale est une admi-
rable chose. Sans doute peut-on re-
lever, çà et là, bien des lenteurs, bien
des tâtonnements, bien des erreurs:
sursis dont bénéficient les immeu-
bles insalubres, constructions impar-
faites ou mal adaptées aux moyens
et besoins de la population, très re-
grettable absence d'un plan d'en-
semble qui permette de donner aux
nouveaux quartiers une physiono-
mie à la fois moderne et homogène.
En tout cas, on a fait quelque chose,
beaucoup de choses, et c'est déjà un
grand point.
Il faut savoir être patient. Nous
tous qui rêvons d'un grand Paris,
nous ne devons pas dire : tout et
tout de suite. Travaillons de notre
mieux et disons-nous que les années
auront tôt fait de supprimer ce qui
est indigne de durer. Les siècles se
chargeront de perfectionner le reste.
Evitons d'être aussi pessimistes, aussi
absolus, que Hugo, qui écrivait, il y
a cent ans, dans son magnifique cha-
pitre : « Paris à vol d'oiseau », de
Voir le Journal des 16, 17, 18, 20, 23,
35, 28, 31 octofore, 2. 6, 8, 11, 13, 14, 18, 21.
23, 25 28, 30 novembre, 4 et 8 décembre.
Notre-Dame de Paris : c Le Paria
actuel n'a donc aucune physiono-
fhie générale. C'est une collection
d'échantillons de plusieurs siècles, et
les plus beaux ont disparu. La ca-
pitale ne s'accroît qu'en matons,
et quelles maisons ! Du train dont
va Paris, il se renouvellera tous 133
cinquante ans. Aussi la signification'
historique de son architecture s'ef-
face-t-elle tous les jours. Les mo-
numents y deviennent de plus en
plus rares, et il semble qu'on les voie
s'engloutir peu à peu, noyés dans les
maisons. Nos pères avaient un Pa-
ris de pierre ; nos fils auront un
Paris de plâtre.» » Hugo poursuivait,
avec une verve impitoyable, en dé-
cochant ces flèches aux derniers-
nés parmi les monuments de Paris :
« La Sainte-Geneviève de M. Souf-
flot (1) est certainement le plua
beau gâteau de Savoie qu'on ait ja-
mais fait en pierre. Le palais de la
Légion d'honneur est aussi un mor-
ceau de pâtisserie fort distingué. Lt
dôme de la Halle au blé est une cas-
quette de jockey anglais sur unis
grande échelle. Les tours de Saints
Sulpice sont deux grosses c'alri»
nettes. » C'étaient là l'esprit, le sena
esthétique de HLIÎ. o qui parlaient.
Mais il avait aussi le sens. social et
le goût du progrès. Il serait proba-
blement, de nos jours, le premier à
(1) Aujourd'hui le Panthéon.
Ln E BHBI J■■ OUnnRsa^ Nm*. ■■ AMI L■■■
LE NUMERO : ZSc. (N° 15030)
PARIS, 100, RUE DE RICHELIEU
TéL Gut 81-54, 81-55, 81-56, 81-57, 81-58, 81-59
LUNDI Il DECEMBRE 1933
0 tfne Botte de '* ,
! Réglisse Florent 1
! procure toujours une très agréable lurprileJ
g Quantité et Quatttë matimfont
1 I tes pluie fIPIlUId. gourmand» J|
luiuuilmmu illiamatmuuuuuum
Pour 40 centimes seulement
les LITHINÉS |
du Dr GUSTIN 1
permettent de préparer instantanément la
plus efficace et la plus délicieuse des eaux
de table de régime alcalines et lithinées.
xn
La Chambre achève l'examen
du projet de redressement budgétaire
En compensation de l'aban-
don de plusieurs regrèvements
la commission des finances a
proposé une taxe sur la main-
d'œuvre étrangère et une sur-
taxe sur les essences.
M. MARCHANDEAU
ministre du budget, qui est inter-
venu, à maintes reprises, au cours
de la journée
Le gouvernement ayant posé
la question de confiance contre
l'adoption d'un amendement de
l'opposition relatif aux regrè-
vements a obtenu une majorité
de 282 voix contre 191.
Le gouvernement avait obtenu, sa-
medi matin, sur le principe de l'ar-
ticle 6, une majorité de 340 voix. Dans
l'après-midi du même jour, l'ensem-
ble du même article réunissait en-
core une majorité de 203 voix, qui al-
lait, comme nous le faisions prévoir,
s'amenuiser davantage quand il
s'agirait de voter non plus des éco-
nomies, mais des mesures fiscales,
en particulier les fameux regrève-
ments de l'article 12.
Et, en effet, hier après-midi, le
premier vote sur un amendement de
M. Plard demandant la suppression
de certains regrèvements applicables
aux mutations de fonds de commerce
réduisit à 9 voix la majorité obtenue
la veille par le cabinet. La question
de cônfiance n'avait, il est vrai, pas
été posée.
M. Camille Chautemps sentit le
péril, et il intervint aussitôt pour re-
prendre en main - ses troupes qui
commençaient à se débander. Il leur
rappela « sa présence et aussi sa vo-
lonté > qui était de ne pas se laisser
effilocher. Un regret mélancolique
que l'instant de concorde de samedi
ne se fût point prolongé, puis ce fut
un cordial appel à la Chambre pour
qu'elle ne détachât aucune partie de
MM. MARCEL HÉRAUD et HENRY-HAYE
la « pièce montée » que représentait
le projet du gouvernement. La ré-
ponse ne se fit pas attendre. Un
amendement de M. Camille Blaisot
.qui tendait à exonérer du regrève-
ment les mutations de fonds de com-
merce et d'immeubles, fut, le cabi-
net ayant engagé contre l'adoption
sa responsabilité, repoussé par 282
voix contre 191.
280 à 290 voix : teUe allait se main-
tenir dans les scrutins subséquents
là majorité gouvernementale, la mi-
norité réussissant à grouper 224
voix contre l'ensemble de l'article
relatif aux regrèvements et 251
voix pour l'adoption d'un article
additionnel de M. de Lasteyrie ten-
dant à supprimer les exonérations
Des auditeurs dominicaux quittent
le Palais-Bourbon à l'issue de la
séance de l'après-midi.
fiscales dont bénéficient les coopé-
ratives de consommation.
Comme on le verra plus loin dans
le détail de la discussion le gouver-
nement avait renoncé aux regrève-
ments sur les sucres, les plaques de
bicyclettes, le salaire de la femme
du commerçant, la cédule des trai-
tements et salaires, etc. Et pour
compenser le manque à percevoir
résultant de l'abandon de ces textes
qui eussent frappé surtout les pe-
tites gens, il a proposé, avec diver-
ses modalités, une surtaxe de cin-
quante francs par hectolitre sur
l'essence, une taxe sur la main-
d'œuvre étrangère, etc.
L'examen de ces textes s'est pour-
suivi cette nuit en séance publique.
La parole va être maintenant au
Sénat. On connaît, pour ce qui est du
rétablissement de l'équilibre budgé-
taire, le point de vue de la haute
assemblée. Il n'est pas inspiré de
l'esprit de facilité. On pourrait s'at-
tendre à un désaccord profond entre
les deux Chambres.Mais les sénateurs
votent souvent, même la mort dans
l'âme, parce qu'ils ne manquent pas
de sens politique. Sans doute, di-
ront-ils, après avoir bien protesté,
du projet de la Chambre : « Accep-
tons, faute de mieux, ce qu'il ap-
porte ; c'est toujours autant de
pris >. Et s'il est besoin pour réaliser
l'accord définitif de finesse et de
souple diplomatie, on ne trouvera
pas le président du conseil en dé-
faut.
RAOUL SABATIER.
LA SÉANCE
Si la journée de samedi avait mérité
d'être appelée une grande journée par-
lementaire, nous avons retrouvé, en cette
auprès-midi de dimanche, La. turbulence
énervée qui marque trop souvent les
débats budgétaires : défilé intermina-
ble d'amendements, interventions inces-
santes et prolixes, dans une atmosphère
de bavardage et de confusion complète.
Il est vrai qu'en présence de cette con-
fusion, M. Camille Chautemps prenait le
parti d'intervenir avec vigueur en posant
la question de confiance sur un des
textes litigieux, à seule fin de marquer
sa volonté de hâter la cadence d'un, dé-
bat dont, par ailleurs, le dénouement
allait, une fois encore, se jouer en séance
de nuit.
Mais, reprenons les choses de plus
haut : à 16 heures, s'ouvre une séance
dont le gros morceau va être constitué
par les articles relatifs aux regrève-
ments et dont la commission des Fi-
nances a, dans ses délibérations de la
matinée et du début de l'après-midi,
établi le texte nouveau.
Ces regrèvements ont fait décidément
recette : ils ont, pour eux, une « beue i,
salle, une salle qui espère qu'à un peu
de technique se mêlera beaucoup de
nolitinue.
Comme entrée de jeu, on s'occupe de
l'article 11 où est inscrite la récupéra-
tion de créances détenues par l'Etat.
M. AmLdàeai du Olos demande aussitôt
que l'on porte de 250 à 500 millions la
somme attendue de la revision des mar-
chés de guerre et des biens séquestrés.
288 voix contre 130, sur 418 votants, lui
donnent tort. L'ensemble de l'article
est alors voté sans douleur.
Et voici maintenant que M. Jacquier,
avec la même patience inlassable et sou-
riante, nous apporte les décision: de la
commission des finances à propos des
regrèvements.
DOMINIQUE CANAVAGGIO.
(La suite en 4* page)
MON FILM
Pour lutter contre la fraude - qui
est une des causes, mais non la plus im-
portante, de la dèche de l'Etat - la
Chambre a voté un article qui vise les
professions libérales, ces pelées, ces ga-
euses dont la déloyauté fiscale crie ven-
geance au ciel.
Cet article obligera les contribuables
qui exercent une profession « non com-
merciale » - comme s'il n'y avait pas
du commerce dans toutes les professions,
même de foi ! — à tenir un livre-journal
présentant, jour par jour, le détail de
leurs « opérations ». « Ce livre sera tenu
par ordre de date, sans blanc, lacune, ni
transport en marge. » On n'exigera ce-
pendant pas qu'il soit coté et paraphé
par le président du tribunal de com-
merce, mais toutes les pièces justificatives
devront être gardées, classées et, sur sa
demande, présentées au contrôleur.
Bref, ce sera une vraie comptabilité.
Et les derniers « bohèmes » - il en
est qui gagnent pas mal d'argent — de-
vront la tenir comme les autres. Dumas
père lui-même serait donc obligé, de nos
jours, d'enregistrer ses « opérations ».
Après tout, cela le rendrait peut-être
plus raisonnable.
Mais les écrivains ne rapporteront pas
plus au fisc quand ils tiendront tous un
journal qui n'aura rien de commun avec
celui des Concourt. Ce qu'ils touchent
figure toujours dans quelque compta-
bilité, chez leur directeur, leur éditeur
et les caissiers des sociétés de percep-
tion. Beaucoup d'entre eux n'auront
d'ailleurs pas besoin d'un bien gros re-
gistre pour ces « écritures »-là !
Mais il s'agit moins d'eux que
des médecins et des avocats. Les voilà,
les « grands coupables », et c'est à leur
Intention, tout particulièrement, que la
Chambre, où abondent cependant leurs
confrères des deux espèces, a voté l'ar-
ticle en question. Non seulement les
loups se dévorent entre eux, ils se
dévorent eux-mêmes. C'est un vrai hara-
kiri fiscal. Chapeau bas, citoyens !
Et déjà, tout comme s'ils étaient de
simples fonctionnaires, les médecins orga-
nisent la résistance. La Fédération des
syndicats médicaux français invoque le
« secret professionnel » qu'elle déclare
incompatible — pourquoi ? — avec des
« obligations comptables ». Elle ajoute
que les médecins n'auront jamais le
temps de tenir un livre-journal. En tout
cas, si leurs écritures ne sont pas plus
lisibles que leurs ordonnances, je me de-
mande comment le malheureux contrô-
leur pourra les contrôler. Et que vaudra
une comptabilité où le médecin ne fera
jamais figurer que ce qu'il veut, puisque
les prix de ses visites et consultations sont
variables et qu'il n'y a pas de tourniquet
à la porte de son cabinet ?
Pour les avocats, c'est mieux encore :
il leur est interdit — officiellement, bien
entendu — de commercialiser leur pro-
fession, par exemple de délivrer le moin-
dre reçu à leurs clients.
- Et on voudrait me faire tenir un
livre de caisse ? disait hier un notoire
défenseur du veuf et de l'orpheline. Ja-
mais de la vie ! Je ne dois compte de
mes honoraires qu'à Dieu. Et encore !
Quant aux femmes qui exercent la
profession libérale, voire artistique, de
courtisane, devront-elles avoir, elles
aussi, un livre-journal avec le détail des
rentrées et les pièces comptables ?
L'article 3 de la loi financière aura,
je crois, des conséquences aussi courte-
linesques que celles de l'article 330 du
Code pénal. — CLÉMENT VAUTEL.
EN 3* PAGE :
La grande leçon de l'entrevue de
Belgrade, par SAINT-BRICE.
EN 6* PAGE :
LA VIE SPORTIVE J -
EN 8* PAGE : -
1 LA SEMAINE FINANCIERE
M. Ducos préside
le banquet
des" Anciens de la Fédération
M. Ducos, ministre des pensions, pro-
nonçant son éloquent discours à l'issue
du banquet qui clôtura le congrès des
c Anciens de la Fédération ». — Détails
en 5* page.
DE NOUVEAUX ATTENTATS
ont fait de nombreuses victimes en Espagne
LES AUTORITÉS SEMBLENT MAITRESSES DE LA SITUATION
La tentative de soulèvement
déclenchée dans les provinces du
nord de l'Espagne semble avoir
d'une manière générale échoué. Le
gouvernement a pris des mesures
d'extrême rigueur pour réduire la
Des soldats gardant une station
de chemin de fer. — Des policiers
inventoriant des bombes saisies chez
les révolutionnaires.
rébellion et il déclare dans ses com-
muniqués qu'il est maître de la
situation.
Cependant une série d'attentats
criminels, dont quelques-uns ont
eu un caractère d'extrême gravité,
comme le déraillement de l'express
Séville-Barcelone, montrent que les
extrémistes n'ont pas désarmé.
Les actes de terrorisme, la menace
d'une grève générale et réchauffe-
ment des esprits font craindre de
nouveaux incidents sanglants.
ENTRETIEN A BARCELONE
avec le président Macia
qui définit les causes
des récents soulèvements
[DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL]
BARCELONE, 10 décembre. — Barcelone
renaît à la vie. Hier encore, après les
sanglants incidents de la veille, la
crainte, l'appréhension et aussi, il faut
le dire, la tristesse avaient, en quelque
sorte cloué sur place toute la popula-
tion. Dans les rues vides et silencieuses,
les rares passants se hâtaient, pressés
de fuir les investigations des policiers
qui fouillaient indistinctement hommes
et femmes, qui arrêtaient toutes les au-
tomobiles en circulation, afin de s'assu-
rer de ce qu'elles contenaient.
Ce matin, quand on sut que, hormis
quelques crimes et quelques bombes qui
s'avérèrent inoffensives. la nuit avait
été calme, la bonne humeur et l'opti-
misme reprirent leurs droits. Ce fut un
vrai dimanche de printemps, doux et
ensoleillé, à peine gâté par une averse.
On vit une foule heureuse déambuler
sur les ramblas, s'adonner par restric-
tion aux douées Joies du paseo, se pres-
ser dans les cafés, dont les terrasses
étaient pleines comme aux plus beaux
jours de l'été. Je gage que les cinémas
et théâtres, qui étaient à peu près dé-
sertés hier, ont dû faire ce soir de belles
recettes. Une seule salle reste fermée,
oeille du célèbre Liceo, théâtre aristocra-
tique, dont la direction annonce qu'elle
reprendra ses représentations quand la
situation sera redevenue normale.
Chez le président Macia
Oet apaisement, ce retour si brusque
à l'ordinaire quiétude ne sont-ils pas
des symptômes illusoires ? Certes, les
autorités sont, aujourd'hui encore, plus
optimistes qu'elles ne l'étaient hier et
les événements jusqu'ici leur ont donné
raison. L'adjoint de don Juan Selves,
gouverneur général de la Catalogne, M.
Espana, a déclaré que l'amélioration de
la situation était telle que le service
de vigilance, composé de troupes d'as-
saut. de troupes de sécurité et de la
garde civile, aillait être réduit de 50 0/0.
En fait, on a retiré la plupart des mi-
trailleuses placées à dès points straté-
giques, surtout dans les quartiers excen-
triques.
J'ai voulu connaître, au sujet de la
situation, l'opinion du premier citoyen
de la Catalogne. Et j'ai demandé, et
obtenu, une audience du président
Macia.
Avouerai-je qu'après l'avoir connu
dans la simplicité spartiate de l'exil,
après avoir assisté dans une chambre
correctionnelle de notre Palais de Justice
à ce procès du complot catalan, où les
juges français ne le condamnèrent que
pour le principe, avec des considérants
qui étaient comme autant de brevets
de civisme, de courage et de loyauté,
j'ai éprouvé quelque émotion à retrou-
ver l'ancien proscrit, l'ancien condamné,
dans ce sombre et magnifique palais
de la Généralité, qui fut celui de l'In-
quisition ? Mais, dans ce bâtiment, dont
la solennelle lourdeur paraît immense, le
président Macia a su se ménager, pour
l'tu et les siens, un cadre intime dont le
bon goût s'éloigne de toute ostentation.
, GEO LONDON.
(La suite en 3* page)
Louis Cornebois
arrivé à Paris'
a été écroué à la prison de la Santé
Louis CORNEBOIS, qui tenta fraudu-
leusement de devenir millionnaire, est
arrivé, hier matin, à Paris où il a été
aussitôt écroué à la Santé. — Détails
en 4* page.
— Mossieu le directeur ?■
I. — C'est pas mou
(Dewin de POULBOT.)
Dimanche hivernal
LE FROID
se maintient à Paris
dans toute sa rigueur
On patinait, hier, sur le grand canal de Versailles ; ces deux jeunes officiers
donnent une première leçon. Moins heureux ces deux candidats patineurs
se heurtent à l'implacable veto de l'administration, responsable en cas
d'accident, et qui a maintenu ses écriteaux tout autour des lacs du Bois de
Boulogne. La foule y était, hier, si nombreuse qu'un détachement de la
garde républicaine fut appelé pour la contenir. Cependant au Zoo de.
Vincennes les phoques, retrouvant une température voisine de celle de
leur pays d'origine, venaient, à la grande joie des visiteurs, chercher leur
pâture sur une banquise miniature.
, PARIS 1933
Dernier regard
sur la grand'ville
Par Jean BOTROT
Lorsque nous dé-
cidâmes, voici déjà
plus de deux mois,
de parcourir Paris à
petites étapes et de
le dépeindre arron-
dissement par ar-
rondissement, nous
confiâmes à nos lec-
teurs notre ambi-
tion de ne point
tomber dans les re-
dites. Nous aspirions
avant tout à carac-
tériser, tout en le
situant dans son ca-
dre historique, le
vrai Paris de 1933.
Si nous n'y avons
pas réussi, c'est que
nous sommes bien
maladroit. Ce que
nous avons vu, au
cours de ces prome-
nades, est, à coup
sûr, bien différent de
ce que montrait le
Paris de 1920, à plus
forte raison celui de
1914. Autour de ses
grands points de re-
père — monuments,
jardins, principaux
centres d'activité —
la ville n'a cessé de
se modifier, obéis-
sant à l'évolution
des mœurs, du tra-
vail, des besoins et
des goûts. En sorte
qu'un sculpteur dé-
sireux de symboli-
PERSPECTIVE DE L'ILE SAINT-LOUIS
r -
ser le Paris actuel pourrait aussi
bien lui donner les traits d'un vieil-
lard que ceux d'une vierge conqué-
rante.
Cette jeunesse sans cesse renou-
velée de la capitale est une admi-
rable chose. Sans doute peut-on re-
lever, çà et là, bien des lenteurs, bien
des tâtonnements, bien des erreurs:
sursis dont bénéficient les immeu-
bles insalubres, constructions impar-
faites ou mal adaptées aux moyens
et besoins de la population, très re-
grettable absence d'un plan d'en-
semble qui permette de donner aux
nouveaux quartiers une physiono-
mie à la fois moderne et homogène.
En tout cas, on a fait quelque chose,
beaucoup de choses, et c'est déjà un
grand point.
Il faut savoir être patient. Nous
tous qui rêvons d'un grand Paris,
nous ne devons pas dire : tout et
tout de suite. Travaillons de notre
mieux et disons-nous que les années
auront tôt fait de supprimer ce qui
est indigne de durer. Les siècles se
chargeront de perfectionner le reste.
Evitons d'être aussi pessimistes, aussi
absolus, que Hugo, qui écrivait, il y
a cent ans, dans son magnifique cha-
pitre : « Paris à vol d'oiseau », de
Voir le Journal des 16, 17, 18, 20, 23,
35, 28, 31 octofore, 2. 6, 8, 11, 13, 14, 18, 21.
23, 25 28, 30 novembre, 4 et 8 décembre.
Notre-Dame de Paris : c Le Paria
actuel n'a donc aucune physiono-
fhie générale. C'est une collection
d'échantillons de plusieurs siècles, et
les plus beaux ont disparu. La ca-
pitale ne s'accroît qu'en matons,
et quelles maisons ! Du train dont
va Paris, il se renouvellera tous 133
cinquante ans. Aussi la signification'
historique de son architecture s'ef-
face-t-elle tous les jours. Les mo-
numents y deviennent de plus en
plus rares, et il semble qu'on les voie
s'engloutir peu à peu, noyés dans les
maisons. Nos pères avaient un Pa-
ris de pierre ; nos fils auront un
Paris de plâtre.» » Hugo poursuivait,
avec une verve impitoyable, en dé-
cochant ces flèches aux derniers-
nés parmi les monuments de Paris :
« La Sainte-Geneviève de M. Souf-
flot (1) est certainement le plua
beau gâteau de Savoie qu'on ait ja-
mais fait en pierre. Le palais de la
Légion d'honneur est aussi un mor-
ceau de pâtisserie fort distingué. Lt
dôme de la Halle au blé est une cas-
quette de jockey anglais sur unis
grande échelle. Les tours de Saints
Sulpice sont deux grosses c'alri»
nettes. » C'étaient là l'esprit, le sena
esthétique de HLIÎ. o qui parlaient.
Mais il avait aussi le sens. social et
le goût du progrès. Il serait proba-
blement, de nos jours, le premier à
(1) Aujourd'hui le Panthéon.
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