Titre : Le Journal
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1933-12-12
Contributeur : Xau, Fernand (1852-1899). Directeur de publication
Contributeur : Letellier, Henri (1867-1960). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34473289x
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 12 décembre 1933 12 décembre 1933
Description : 1933/12/12 (N15031). 1933/12/12 (N15031).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG87 Collection numérique : BIPFPIG87
Description : Collection numérique : BIPFPIG13 Collection numérique : BIPFPIG13
Description : Collection numérique : BIPFPIG69 Collection numérique : BIPFPIG69
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7639723w
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-220
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 09/02/2015
5 KM £< iey&«iU» iti t&i *32. ,-S' r-\ a»
LE JOURNAL
|® NUMERO - 25 c. - (K; 15031),
PARIS, 100, RUE.DE RICHELIEU
Tél. Gut 81-54, 81-55, 81-56, 81-57, 81-58, 81-59
MARDI 12 DECEMBRE 1933
IL FAUT t'î"3
r- ï Jp nxposm» DE MEUBLES -i
i des GALERIES
: » BARBES
& & BOULEVARD BARBÈSCPARIS 081
saafflc
B~-w
~-~~-- "- „
16 décamper 81 à folçe parvenir aux II
GALfftfES B AfcBJES, 55, b" Barbés, -
Paris ( 18*1, poof recevoir gtatui- g
temeftf 1 1° l'Album générât ■
d'Aineofaiement. 20 l'Album de
literie, divans, studios et moafffters - D
tdcrtfiés. Rayer la mention tfiutile. 0 fl
■M—WMM—Élur 1 niirufiiMiMi rnifinM» rrrmmii
xn
1 Force
et charme
- de la France
Je ne pense pas qu'il soit au monde
Un seul pays où la classe moyenne
ait un rôle plus important, aimable
et salutaire qu'en France.
Du moins, il en fut ainsi jusqu'à
présent. Malgré les tribulations et
les incertitudes de ces vingt der-
nières années, chez nous la classe
moyenne a gardé, sinon toute sa
puissance, du moins ses mérites qui
font l'un des agréments de notre
pays.
Mais il nous faut reconnaître que,
depuis la guerre, elle est durement
secouée, que la crise économique et
certaines lois nouvelles lui font la
vie difficile. Les rafales de tous les
jours rendent bien précaire la sé-
curité dont elle est tant éprise et
qui lui est indispensable pour son
épanouissement et la pratique nor-
male de ses vertus.
Elle a beaucoup de peine à se
maintenir. Son recrutement, naguère
si aisé, se ralentit. Son existence, qui
résulte d'un immense labeur, d'éco-
nomies touchantes, parfois de priva-
tions, repose sur d'étroites bases. Un
malheur, une maladie, une seule
faute, la malchance, des charges fis-
cales trop lourdes, des revers, une
atmosphère sociale défavorable, des
conditions de vie et de travail sou-
dain aggravées peuvent rapidement
détruire son équilibre, qu'il fut si
difficile d'établir puis de préserver.!
Pour la sauvegarde de la classe
moyenne, nécessaire à la bonne
santé et à l'agrément d'un pays
comme le nôtre, il y a maintes pré-
cautions à prendre. Et il semble que
trop souvent aujourd'hui on ne s'en
préoccupe pas assez. On propose et
on vote des lois qui risquent de la
décimer, sinon de l'abattre.
Or la classe moyenne est un mer-
veilleux élément de stabilité et de
bonheur pour la France. C'est le tra-
vail, l'étude, la sobriété qui la for-
ment et la maintiennent. La mon-
tée des braves gens paisibles qui y
accèdent est aussi méritoire que
juste. Constituée grâce à l'intelli-
gence, au labeur, aux vertus domes-
tiques, c'est par les mêmes efforts
et mérites, en des souches plus hum-
bles, que sans cesse elle se renou-
velle. Rien de plus moral que cette
continuelle ascension.
Et peut-on méconnaître le charme
de ces innombrables foyers modestes,
laborieux, dignes, où la vie est aussi
saine que simple ? Les cœurs y sont
très près les uns des autres. Que de
sacrifices pour l'éducation des en-
fants ! On les veut instruits et bien
élevés, afin que, par eux, la montée
continue. Les distractions du dehors
étant trop coûteuses pourun maigre
budget, on se contente des plaisirs
paisibles et peu dispendieux qu'on
peut prendre sous la lampe. On fait
de la musique, on lit. Le goût rem-
place le luxe. Et comme il lui est
supérieur ! N'est-ce pas la véritable
élégance ? La plupart de ces mo-
destes foyers sont, sans prétention,
des asiles de lecture et d'art, des
conservatoires où se maintiennent
les charmantes traditions françaises
de politesse, de simplicité et de bon-
homie cordiale.
1 Et comme l'accès du peuple à la
vie de la classe moyenne est très fré-
quent. comme aucune barrière ne
les sépare, quelle garantie d'ordre,
de sagesse, de fécond labeur pour
une nation que cette perpétuelle es-
calade d'un étage à l'autre, que ce
constant afflux de sang nouveau et
ce renouvellement sans arrêt !
Aujourd'hui, la classe moyenne
n'est ni assez défendue ni assez mé-
nagée. Elle a une existence, de plus
en plus difficile. La sécurité lui man-
que. Avec les nouvelles conditions de
vie et les charges fiscales qui l'ac-
cablent, l'instruction des enfants de-
vient un problème presque insoluble.
Parmi les hommes de trente-cinq à
soixante ans, combien d'entre eux
n'auraient pu poursuivre les études
qu'ils ont faites et devenir ce qu'ils
sont dans l'art ou la médecine, au
barreau ou dans les affaires, dans
la magistrature, l'armée, l'enseigne-
ment ou l'administration, dans le
commerce ou l'industrie, si les char-
ges qui les écrasent avaient paralysé
leurs parents ?
Et voilà que, pour réduire le défi-
cit budgétaire, on vient encore
d'alourdir les impôts qui pèsent sur
la classe moyenne. C'est elle qui, avec
le peuple plus modeste encore des
travailleurs, possède, par tout petits
paquets, le plus grand nombre de
valeurs mobilières. La classe moyenne
économise pour sa vieillesse et ses
enfants. Le peuple aussi. Tout le
monde ne peut posséder un immeu-
ble de cent mille francs. Mais innom-
brables sont les gens très modestes
qui ont pu acquérir quelques actions
ou obligations. Ce sont eux qui, pour
les trois quarts, détiennent les titres
mobiliers grâce auxquels se font et
se renouvellent l'outillage national,
la mise en œuvre des richesses na-
turelles de la France et de ses co-
lonies.
Or, en trois ans, d'avril 1930 à
mars 1933, le revenu des valeurs mo-
bilières a dégringolé de 22 milliards
à 15 milliards 768 millions.
Aujourd'hui, voilà qu'on est en
train de réduire encore d'environ
5 0/0 le revenu des porteurs de va-
leurs mobilières, déjà diminué de
25 0/0 en trois ans. Et ce sont, pour
la plupart, les mêmes épargnants qui,
petits possesseurs de rentes françai-
ses, pâtissent des 1.200 millions an-
nuels que, depuis octobre 1932, la con-
version enlève aux rentiers.
Est-ce juste ? Est-ce prudent ?
Prenons bien garde de ne pas décou-
rager du travail et de l'épargna les
braves gens, et de ne pas davantage
sacrifier la classe moyenne !
GEORGES LECOMTE,
de l'Académie française.
EN 3* PAGE :
L'expérience Italienne de discipline du
travail, par SAINT-BRICE.
- EN 4* PAGE :
Le projet financier au Sénat.
1 EN 6* PAGE :
- LA MPBs
LA GRÈVE GÉNÉRALE
a échoué en Espagne
LE GOUVERNEUR GÉNÉRAL DE LA CATALOGNE
déclare à notre envoyé spécial que cet échec
marque la fin des diverses tentatives révolutionnaires
Patrouille de gardes civils dans les
rues de Madrid. — Arrestation d'un
manifestant. ;
IDE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL I
BARCELONE, 11 décembre. — Un temps
gris, un ciel bas. Les magasins du centre
ont ouvert comme de coutume. Dans les
usines et les fabriques de la périphérie,
les entrées des ouvriers ont été normales.
L'ordre de grève générale n'a donc pas
été suivi.
Toute la matinée on attendit avec
anxiété des nouvelles. Les informateurs,
aux aguets, se transportaient du palais
de la Généralité à celui du gouverneur
général de Catalogne et à la préfecture
de police. Vers midi, les premiers ren-
seignements parvinrent. On apprit que
les délégués de la Fédération anarchiste
ibérique, après avoir accompli un; effort
de persuasion, de violence et de menace
sans précédent, avaient réussi à-débau-
cher seulement une faible partie du
personnel que l'on évaluait officiellement
à 15 de l'effectif total.
Il va sans dire que cet effort ne s'est
pas déroulé sans heurt.
GEO LONDON.
(La suite en 3* pagie)
UN VITRIOLEUR CONDAMNÉ
JULES GUERRIER qui vitriola son amie
a été condamné à 10 ans de réclusion
aux assises de la Seine. — Compte-
rendu en 5e page.
NOUVELLE MANŒUVRE?
Adolf Hitler
a reçu M. Fraitçois-Poncet
tandis que M. Koester
demandait audience
à M. Paul-Boncour
n paraissait entendu que notre ambas-
sadeur à Berlin ne verrait M. Hitler
qu'après avoir reçu de nouvelles instruc-
tions du Quai d'Orsay délibérées en
conseiO. des ministres. C'est, du moins,
l'indication très nette que l'on donnait
ces jours derniers encore à Paris.
Or voici qu'à la veille de la réunion
du conseil français on apprend que le
chancelier allemand a fait appeler
M. François-Poncet et a dépêché son
ambassadeur à Paris, M. Koester, auprès
de M. Paul-Boncour. Même si on vou-
lait nous faire croire que la coïncidence
est l'effet d'un pur hasard, on ne pour-
rait invoquer cette exploation à l'excuse
de la précipœtatàon du chef du gouverne-
ment aJaiemamd Et c'est eMe, en vérité,
qui fait touit l'mtérêt de l'affaire.
Le cas, dlalliLeiurs, est parfaitement
cfliair. On se rappelé qu'Hitler, sur la
demande de l'Angleterre, nous a fait des
ouvertures de négociation, en Laissant
entendre qu'il se contenterait, pour le
moment, d'un règlement de l'affaire de
la Sarre écartant le pléobiscdœ et d'un
règlement de la question du désarme-
ment accordant à l'Allemagne 300.000
conscrits et un réarmement correspon-
dant.
Paris n'a pas mangué de faire savoir
à Londres que ces s^ïèestions ne pana.-
vaient constituer unè* ouverture de né-
gociation. Les Anglais se sont émus à
la pensée de votr l'affaire arrêtée net.
lis ont agi -à Berlin en vue de décider
le Fiihrer à faire un nouveau geste
avant d'avoir reçu une réponse française
fermant la perte ; et Hitler s'est em-
pressé de déférer à ce désir avant de
recevoir le secrétaire d'Etat italien aux
affaires étrangères, M. Suvitch, qui va
l'entretenir du désir de l'Italie de voir
réaliser le désarmement et la réforme
de la Société des nations.
On serait curieux de savoir si, dans la
nouvelle conversation de M. Hitler et
de M. Françods-Pancet. les AKemands
ont fait allusion au projet de paote de
non-agression et d'assistance mutuelle
qu'a laissé entrevoir M. Macdonald,
— S.-B.
Lire en 3* page, le communiqué officiel
publié à l'issue de l'entrevue de Berlin.
MON FILM
Décidément, pour cette loterie, tout
se passe dans le Midi. Les deux plus
gros gagnants habitent cette région pri-
vilégiée à tous points de vue, et jusqu'à
l'histoire du « faux millionnaire » qui
est marseillaise !
Les gens du Nord se sont dit : « Ja-
mais deux sans trois. » Ne pouvant,
pour accfdîïfé"leurs châncés; érriigref*5
Tarascon ou à Avignon, ils font, pa-
raît-il, bon accueil à d'ingénieux reven-
deurs de billets qui leur disent :
— Ce sont les bons numéros. Nous
les avons fait venir du Midi !
Les billets de cette provenance garan-
tie, quoique peu certaine, font prime,
paraît-il, au pays du petit quinquin.,
Il faut d'ailleurs souhaiter, dans l'in-
térêt de ce qui reste de l'union sacrée,
que ce ne soit pas encore un Méridional
qui gagne le prochain gros lot. Le
« coup de trois », cependant classique,
ne suffirait pas à expliquer aux habitants
de « ch' Nord » une pareille averse de
millions sur le pays où règne l' « as-
sent ». Et qui sait si les députés septen-
trionaux ne porteraient pas à la tribune
les protestations indignées de leurs élec-
teurs ?
Le calcul des probabilités ne tient
évidemment pas compte de ces contin-
gences régionales. Il faudrait, pour for-
muler des pronostics, savoir quelle est la
proportion des billets vendus dans le
Nord et le Midi. Mais rien n'empêche
que ce soit toujours des Méridionaux qui
gagnent les cinq millions. C'est comme
à la roulette, la même couleur, votre le
même numéro, pourraient sortir à chaque
coup, indéfiniment, sans qu'il y eût mal-
façon de l'appareil ou tricherie. Cepen-
dant, cela n'arrive pas. Il n'est si belle
série qui ne s'arrête.
Le bien-loti de Tarascon pourrait
donc gagner encore cinq millions, mais
il ne les gagnera pas, soit parce qu'il a
fait charlemagne, soit parce qu'il serait
inouï que le même veinard fût, par deux
fois, l'élu du hasard entre tant de
concurrents. Cependant, je le répète,
s'il a un billet, il a autant de chances
que n'importe lequel des autres titu-
laires d'un numéro.
Le hasard peut tout, en dépit du cal-
cul des probabilités et même de la loi
des grands nombres, mais je n'en prédis
pas moins avec certitude qu'aucun posses-
seur de billet exerçant la profession de
coiffeur ou de charbonnier ne gagnera
désormais le gros lot. De même, le nou-
veau quinquamillionnaire n'habitera Ta-
rascon ou Avignon. Et tous ceux qui
s'appellent Bonhoure ou Ribière — noms
cependant assez répandus — doivent,
pour cette tranche et les suivantes, faire
leur deuil de tout lot important. Non bis
in idem, cette règle-là, pour n'être pas
-aorentfiiqMCf- s' appjjqoerer en- cette - eir»-
constance.
De même, des numéros comme
00.000, 00.001, 12.345, 99.999,
88.888, etc., n'ont jamais gagné et ne
gagneront jamais le gros lot. Ils pour-
raient sortir, tout comme d'autres, bien
entendu, mais ils restent traditionnelle-
ment au fond du sac ou de la sphère.
Impossible de dire pourquoi : Einstein
lui-même y perdrait ses X !
— Toutes ces considérations sont
sans intérêt, m'a dit un abonné de la
loterie. Moi, je raisonne plus sérieuse-
ment. Ainsi j'ai fait acheter mon billet
de la troisième tranche un vendredi,
par un petit garçon de treize ans,
dans un bureau de tabac situé à un
numéro 1 3. Voilà qui prouve que je
ne suis pas superstitieux, mais j'ai le
pressentiment que je gagnerai les cinq
millions ! — CLÉMENT VAUTEL.
UNE BONNE PRISE
Arrestation
d'une bande
de faux monnayeurs
qui fabriquaient des pièces
de dix et vingt francs 1
Si difficilement imitables qu'elles
puissent être, il était inévitable que des
gens sans scrupules tenteraient de fa-
briquer à bon compte des « simili » des
pièces de 10 francs et de 20 francs, qui
ont commencé de remplacer, depuis quel-
ques mois, les billets d'égale valeur.
Il y a déjà un certain temps, en effet,
M. Gabrielli, commissaire divisionnaire
chef de la première brigade mobile, était
informé qu'un nombre assez important
de fausses pièces de 10 et de 20 francs
circulaient non seulement à Paris mê-
me mais en banlieue et dans les dépar-
tements de Seine-et-Oise, de Seine-
et-Marne et de l'Oise.
M. Gabrielli mit aussitôt sur l'affaire
le commissaire Simon, l'inspecteur prin-
cipal MichM, et les inspecteurs Bredito
et Malecot
Les recherches s'annonçaient difficiles,
car les faux monnayeurs écoulaient avec
précaution leur. monnaie. Mais il n'est
de secret qui résiste longtemps à une
enquête.
Récemment, une indication précieuse
parvenait aux policiers et leur permet-
De haut en bas,:
BORDESSOULLE,
CARAYAMIS,
LEBRETON,
FLAMBARD.
tait d orienter leurs
investigations du
côté d'un groupe-
ment anarchiste
déjà connu. Pa-
tiemment, minu-
tieusement, le com-
missaire Simon et
ses hommes enquê-
tèrent.
Ils surent ainsi
que le chef des faux
monnayeurs était
un des principaux,
militants d'une sec-
tion anarchiste,
homme au passé
chargé, plusieurs
fois emprisonné au
fort du Hâ et au
Cherche-Midi pour
vol, insoumission,
etc.
Ce redoutable in-
dividu,, Alphonse
Bordessoule, âgé de
31 ans, originaire
du Puy - de - Dôme,
logeait sous le nom
de Paul Viguier —
il y a beaucoup de
faux dans cette af-
faire — dans une
chambre d'hôtel de
la rue Duguesclin.
Pris en surveillan-
ce, ce BordessouJe
révéla par son
souci manifeste et
constant de discré-
tion, qu'il n'avait
pas la conscience
tranquille. Et c'est
ainsi que jeudi der-
nier, il eut à son
réveil la désagréa-
ble surprise de voir les policiers surgir
dans sa chambre. Avant qu'il ait pu
faire un geste il était mis hors d'état
de nuire, sage précaution, car on le
savait dangereux.
L'œil chargé de haine, il dut assis-
ter impuissant à la perquisition que les
inspecteurs firent chez lui ; mais il ne
tressaillit même pas lorsque soulevant
le rideau de la cheminée, le commissaire
retira de celle-ci tout un outillage de
faux monnayeur, établissant nettement
qu'on tenait en lui le fabricant des faus-
ses pièces.
(La suite en 5* page)
LES ENQUÊTEURS EXAMINANT LES FAUSSES PIÈCES
SOIRÉES D'HIVER
: '- UN INVITÉ^&T£0u$san£ un sol di' e ?e cTianfeur a .; QD.AR.,).
L'OFFENSIVE DU FROID
s'accentue
On a enregistré hier —14 dans l'Oise
Deux silhouettes de patineurs, hier au Bois, où avait été enfin donnée l'au-
torisation de descendre sur la glace des lacs. — Les écluses gelées sur le canal
Saint-Martin. — Des péniches bloquées dans le canal Saint-Denis.'
L'hiver n'est pas encore commencé,
du moins selon les almanachs, et nous
subissons chaque jour des températures
plus rigoureuses que la veille. Le ther-
momètre qui, dimanche, à Paris, indi-
quait -7, enregistrait; -8; au Bourget,
—9 ; au morut Vaiérien —10 ; et même,
dans l'Oise, -14.
Ces froids particulièrement précoces
affectent d'azurs non seulement une
grande partâe ds la France, mais encore
'tout l'ouest dé l'Europe.
C'est le reflux de la vague: Le refroi-
dissement observé d'abord en Europe
centrale et notamment en Allemagne
et en Autriche s'affirme maintenant plus
sensible chez nous. Si le processus est
constant — ce que confirment en géné-
ral les observations scientifiques — le
temps à Paris suivra aujourd'hui la mê-
me évolution qu'il a suivie hier chez nos
voisins de l'Est. C'est sur ces données
que s'appuie surtout l'O.N.M. en prédi-
sant pour le jour qui vient et pour la
région parisienne :
Une faible hausse de la température, un
ciel aux trois quarts ou complètement
couvert, un vent modéré qui aura, dans la
nuit, « tourné » du nord-est au plein nord,
et, pour finir, l'imminence de chutes de
neige qui, espérons-le, annonceront le
dégel prochain.
Le patinage autorisé
Est-ce justement parce qu'ils savent,
par expérience, que les grands froids ne
persistent jamais bien longtemps sous
nos cieux, que les Parisiens se sont hâtés,
hier, de profiter des joies de l'hiver ?
Les lacs des bois de Boulogne et de
Vincennes avaient été, cette fois, livrés
aux patineurs. Des barrières délimitaient
les pistes; les postes de secours, les am-
bulances. les passerelles, les bouées de
sauvetage étaient en place. Partout,
d'ailleurs, la glace était épaisse de 12
centimètres.
Sur les rives, les loueurs de patins
avaient installé leurs pittoresques éven-
taires une vieille couverture sur l'herbe
givrée, une corde tendue sur quatre pi-
quets pour délimiter le stand, les chaus-
sures à lames d'acier bleu alignées par
pointures, une caisse sur laquelle le
client s'assoit pour se déchausser. Les
mieux achalandés avaient même ap-
porté des chaises cannées et des car-
pettes. individuelles !
Dès 9 heures, au bois de Boulogne
surtout, jeunes gens et jeunes filles, l'al-
lure sportive sous les chandails de grosse
laine aux couleurs vives, avaient en-
vahi la patinoire. Toute la journée en
auto, à pied, d'autres amateurs ali lient
venir grossir leur troupe. De la berge,
les curieux suivaient, longuement retenus
en dépit des morsures de la bise, le
gracieux spectacle de. ces poursuites sur
la glace, l'envol léger des couples dan-
sants, les prouesses des « as. » D'au-
tres, moins charitables, attendaient la
chute comique d'un novice. Au milieu
des groupes un c professeur » donnait
des conseils.
Tant d'entrain animait ces jeux que
personne ne sentait plus le froid. H
fallait, revenir v.ers la ville pour en re-
trouver le souvenir. Sur les marchés de
plein air, les petites voitures étaient cal-
feutrées de paillons et de toiles de sac.
Au bistro du coin, le laitier dégelait,
près du poêle, sa marchahdise solidifiée
dans les boîtes !
(La suite en 4' page)
Ce que la Ville de Paris
a fait pour les Marocains
installés dans la Capitale
Les Marocains, tels que je viens
de les voir à Paris, et dans la ban-
lieue, sont, il faut bien le reconnaî-
Le foyer nord-africain à Gennevilliers
tre, des Marocains déjà évolués. Mais
il y a dix ans, quand les derniers ar-
rivants mirent le pied sur notre sol,
venant de leur montagne natale, ils
apportaient tout naturellement chez
nous, non pas l'instinct du mal tel
que, du moins, nous le compre-
nons, mais tout un jeu de coutu-
mes qui se transmettent chez eux
de génération en génération et qui,
sur beaucoup de points, on le de-
vine, ne sont pas en exacte concor-
dance avec notre Code. Pour ne ci-
ter qu'un exemple, choisissons le
plus grave : le meurtre, qui n'est
pas considéré, chez les Berbères,
comme un crime passible d'un châ-
timent capital ou même d'une sanc-
tion simplement. corporelle. On -ne
tue pas celui qui a tué ; on ne l'em-
prisonne même pas : on lui in-
flige une amende qui s'appelle dya
ou prix du sang. La moindre discus-
sion qui s'élève au moment d'en fixer
le montant déchaîne de nouvelles
tueries, et ainsi, avant la paix fran-
çaise, les querelles s'éternisaient en-
tre les familles et s'étendaient rapi-
dement aux tribus.
Quelle que fût la rapidité d'adap-
tation de ces indigènes particuliè-
rement intelligents, il eût été bien
imprudent d'ignorer leurs mœurs
primitives et de ne pas prévofr le
danger latent qu'en présentait Ja-
brusque transposition dans notre or-
ganisation sociale.
Les méfaits de ceux qu'on a ap-
pelés, par dérision, les « sidis », for-
24-b- m IRW-»O de@ 1 a$ 8 -1
LE JOURNAL
|® NUMERO - 25 c. - (K; 15031),
PARIS, 100, RUE.DE RICHELIEU
Tél. Gut 81-54, 81-55, 81-56, 81-57, 81-58, 81-59
MARDI 12 DECEMBRE 1933
IL FAUT t'î"3
r- ï Jp nxposm» DE MEUBLES -i
i des GALERIES
: » BARBES
& & BOULEVARD BARBÈSCPARIS 081
saafflc
B~-w
~-~~-- "- „
16 décamper 81 à folçe parvenir aux II
GALfftfES B AfcBJES, 55, b" Barbés, -
Paris ( 18*1, poof recevoir gtatui- g
temeftf 1 1° l'Album générât ■
d'Aineofaiement. 20 l'Album de
literie, divans, studios et moafffters - D
tdcrtfiés. Rayer la mention tfiutile. 0 fl
■M—WMM—Élur 1 niirufiiMiMi rnifinM» rrrmmii
xn
1 Force
et charme
- de la France
Je ne pense pas qu'il soit au monde
Un seul pays où la classe moyenne
ait un rôle plus important, aimable
et salutaire qu'en France.
Du moins, il en fut ainsi jusqu'à
présent. Malgré les tribulations et
les incertitudes de ces vingt der-
nières années, chez nous la classe
moyenne a gardé, sinon toute sa
puissance, du moins ses mérites qui
font l'un des agréments de notre
pays.
Mais il nous faut reconnaître que,
depuis la guerre, elle est durement
secouée, que la crise économique et
certaines lois nouvelles lui font la
vie difficile. Les rafales de tous les
jours rendent bien précaire la sé-
curité dont elle est tant éprise et
qui lui est indispensable pour son
épanouissement et la pratique nor-
male de ses vertus.
Elle a beaucoup de peine à se
maintenir. Son recrutement, naguère
si aisé, se ralentit. Son existence, qui
résulte d'un immense labeur, d'éco-
nomies touchantes, parfois de priva-
tions, repose sur d'étroites bases. Un
malheur, une maladie, une seule
faute, la malchance, des charges fis-
cales trop lourdes, des revers, une
atmosphère sociale défavorable, des
conditions de vie et de travail sou-
dain aggravées peuvent rapidement
détruire son équilibre, qu'il fut si
difficile d'établir puis de préserver.!
Pour la sauvegarde de la classe
moyenne, nécessaire à la bonne
santé et à l'agrément d'un pays
comme le nôtre, il y a maintes pré-
cautions à prendre. Et il semble que
trop souvent aujourd'hui on ne s'en
préoccupe pas assez. On propose et
on vote des lois qui risquent de la
décimer, sinon de l'abattre.
Or la classe moyenne est un mer-
veilleux élément de stabilité et de
bonheur pour la France. C'est le tra-
vail, l'étude, la sobriété qui la for-
ment et la maintiennent. La mon-
tée des braves gens paisibles qui y
accèdent est aussi méritoire que
juste. Constituée grâce à l'intelli-
gence, au labeur, aux vertus domes-
tiques, c'est par les mêmes efforts
et mérites, en des souches plus hum-
bles, que sans cesse elle se renou-
velle. Rien de plus moral que cette
continuelle ascension.
Et peut-on méconnaître le charme
de ces innombrables foyers modestes,
laborieux, dignes, où la vie est aussi
saine que simple ? Les cœurs y sont
très près les uns des autres. Que de
sacrifices pour l'éducation des en-
fants ! On les veut instruits et bien
élevés, afin que, par eux, la montée
continue. Les distractions du dehors
étant trop coûteuses pourun maigre
budget, on se contente des plaisirs
paisibles et peu dispendieux qu'on
peut prendre sous la lampe. On fait
de la musique, on lit. Le goût rem-
place le luxe. Et comme il lui est
supérieur ! N'est-ce pas la véritable
élégance ? La plupart de ces mo-
destes foyers sont, sans prétention,
des asiles de lecture et d'art, des
conservatoires où se maintiennent
les charmantes traditions françaises
de politesse, de simplicité et de bon-
homie cordiale.
1 Et comme l'accès du peuple à la
vie de la classe moyenne est très fré-
quent. comme aucune barrière ne
les sépare, quelle garantie d'ordre,
de sagesse, de fécond labeur pour
une nation que cette perpétuelle es-
calade d'un étage à l'autre, que ce
constant afflux de sang nouveau et
ce renouvellement sans arrêt !
Aujourd'hui, la classe moyenne
n'est ni assez défendue ni assez mé-
nagée. Elle a une existence, de plus
en plus difficile. La sécurité lui man-
que. Avec les nouvelles conditions de
vie et les charges fiscales qui l'ac-
cablent, l'instruction des enfants de-
vient un problème presque insoluble.
Parmi les hommes de trente-cinq à
soixante ans, combien d'entre eux
n'auraient pu poursuivre les études
qu'ils ont faites et devenir ce qu'ils
sont dans l'art ou la médecine, au
barreau ou dans les affaires, dans
la magistrature, l'armée, l'enseigne-
ment ou l'administration, dans le
commerce ou l'industrie, si les char-
ges qui les écrasent avaient paralysé
leurs parents ?
Et voilà que, pour réduire le défi-
cit budgétaire, on vient encore
d'alourdir les impôts qui pèsent sur
la classe moyenne. C'est elle qui, avec
le peuple plus modeste encore des
travailleurs, possède, par tout petits
paquets, le plus grand nombre de
valeurs mobilières. La classe moyenne
économise pour sa vieillesse et ses
enfants. Le peuple aussi. Tout le
monde ne peut posséder un immeu-
ble de cent mille francs. Mais innom-
brables sont les gens très modestes
qui ont pu acquérir quelques actions
ou obligations. Ce sont eux qui, pour
les trois quarts, détiennent les titres
mobiliers grâce auxquels se font et
se renouvellent l'outillage national,
la mise en œuvre des richesses na-
turelles de la France et de ses co-
lonies.
Or, en trois ans, d'avril 1930 à
mars 1933, le revenu des valeurs mo-
bilières a dégringolé de 22 milliards
à 15 milliards 768 millions.
Aujourd'hui, voilà qu'on est en
train de réduire encore d'environ
5 0/0 le revenu des porteurs de va-
leurs mobilières, déjà diminué de
25 0/0 en trois ans. Et ce sont, pour
la plupart, les mêmes épargnants qui,
petits possesseurs de rentes françai-
ses, pâtissent des 1.200 millions an-
nuels que, depuis octobre 1932, la con-
version enlève aux rentiers.
Est-ce juste ? Est-ce prudent ?
Prenons bien garde de ne pas décou-
rager du travail et de l'épargna les
braves gens, et de ne pas davantage
sacrifier la classe moyenne !
GEORGES LECOMTE,
de l'Académie française.
EN 3* PAGE :
L'expérience Italienne de discipline du
travail, par SAINT-BRICE.
- EN 4* PAGE :
Le projet financier au Sénat.
1 EN 6* PAGE :
- LA MPBs
LA GRÈVE GÉNÉRALE
a échoué en Espagne
LE GOUVERNEUR GÉNÉRAL DE LA CATALOGNE
déclare à notre envoyé spécial que cet échec
marque la fin des diverses tentatives révolutionnaires
Patrouille de gardes civils dans les
rues de Madrid. — Arrestation d'un
manifestant. ;
IDE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL I
BARCELONE, 11 décembre. — Un temps
gris, un ciel bas. Les magasins du centre
ont ouvert comme de coutume. Dans les
usines et les fabriques de la périphérie,
les entrées des ouvriers ont été normales.
L'ordre de grève générale n'a donc pas
été suivi.
Toute la matinée on attendit avec
anxiété des nouvelles. Les informateurs,
aux aguets, se transportaient du palais
de la Généralité à celui du gouverneur
général de Catalogne et à la préfecture
de police. Vers midi, les premiers ren-
seignements parvinrent. On apprit que
les délégués de la Fédération anarchiste
ibérique, après avoir accompli un; effort
de persuasion, de violence et de menace
sans précédent, avaient réussi à-débau-
cher seulement une faible partie du
personnel que l'on évaluait officiellement
à 15 de l'effectif total.
Il va sans dire que cet effort ne s'est
pas déroulé sans heurt.
GEO LONDON.
(La suite en 3* pagie)
UN VITRIOLEUR CONDAMNÉ
JULES GUERRIER qui vitriola son amie
a été condamné à 10 ans de réclusion
aux assises de la Seine. — Compte-
rendu en 5e page.
NOUVELLE MANŒUVRE?
Adolf Hitler
a reçu M. Fraitçois-Poncet
tandis que M. Koester
demandait audience
à M. Paul-Boncour
n paraissait entendu que notre ambas-
sadeur à Berlin ne verrait M. Hitler
qu'après avoir reçu de nouvelles instruc-
tions du Quai d'Orsay délibérées en
conseiO. des ministres. C'est, du moins,
l'indication très nette que l'on donnait
ces jours derniers encore à Paris.
Or voici qu'à la veille de la réunion
du conseil français on apprend que le
chancelier allemand a fait appeler
M. François-Poncet et a dépêché son
ambassadeur à Paris, M. Koester, auprès
de M. Paul-Boncour. Même si on vou-
lait nous faire croire que la coïncidence
est l'effet d'un pur hasard, on ne pour-
rait invoquer cette exploation à l'excuse
de la précipœtatàon du chef du gouverne-
ment aJaiemamd Et c'est eMe, en vérité,
qui fait touit l'mtérêt de l'affaire.
Le cas, dlalliLeiurs, est parfaitement
cfliair. On se rappelé qu'Hitler, sur la
demande de l'Angleterre, nous a fait des
ouvertures de négociation, en Laissant
entendre qu'il se contenterait, pour le
moment, d'un règlement de l'affaire de
la Sarre écartant le pléobiscdœ et d'un
règlement de la question du désarme-
ment accordant à l'Allemagne 300.000
conscrits et un réarmement correspon-
dant.
Paris n'a pas mangué de faire savoir
à Londres que ces s^ïèestions ne pana.-
vaient constituer unè* ouverture de né-
gociation. Les Anglais se sont émus à
la pensée de votr l'affaire arrêtée net.
lis ont agi -à Berlin en vue de décider
le Fiihrer à faire un nouveau geste
avant d'avoir reçu une réponse française
fermant la perte ; et Hitler s'est em-
pressé de déférer à ce désir avant de
recevoir le secrétaire d'Etat italien aux
affaires étrangères, M. Suvitch, qui va
l'entretenir du désir de l'Italie de voir
réaliser le désarmement et la réforme
de la Société des nations.
On serait curieux de savoir si, dans la
nouvelle conversation de M. Hitler et
de M. Françods-Pancet. les AKemands
ont fait allusion au projet de paote de
non-agression et d'assistance mutuelle
qu'a laissé entrevoir M. Macdonald,
— S.-B.
Lire en 3* page, le communiqué officiel
publié à l'issue de l'entrevue de Berlin.
MON FILM
Décidément, pour cette loterie, tout
se passe dans le Midi. Les deux plus
gros gagnants habitent cette région pri-
vilégiée à tous points de vue, et jusqu'à
l'histoire du « faux millionnaire » qui
est marseillaise !
Les gens du Nord se sont dit : « Ja-
mais deux sans trois. » Ne pouvant,
pour accfdîïfé"leurs châncés; érriigref*5
Tarascon ou à Avignon, ils font, pa-
raît-il, bon accueil à d'ingénieux reven-
deurs de billets qui leur disent :
— Ce sont les bons numéros. Nous
les avons fait venir du Midi !
Les billets de cette provenance garan-
tie, quoique peu certaine, font prime,
paraît-il, au pays du petit quinquin.,
Il faut d'ailleurs souhaiter, dans l'in-
térêt de ce qui reste de l'union sacrée,
que ce ne soit pas encore un Méridional
qui gagne le prochain gros lot. Le
« coup de trois », cependant classique,
ne suffirait pas à expliquer aux habitants
de « ch' Nord » une pareille averse de
millions sur le pays où règne l' « as-
sent ». Et qui sait si les députés septen-
trionaux ne porteraient pas à la tribune
les protestations indignées de leurs élec-
teurs ?
Le calcul des probabilités ne tient
évidemment pas compte de ces contin-
gences régionales. Il faudrait, pour for-
muler des pronostics, savoir quelle est la
proportion des billets vendus dans le
Nord et le Midi. Mais rien n'empêche
que ce soit toujours des Méridionaux qui
gagnent les cinq millions. C'est comme
à la roulette, la même couleur, votre le
même numéro, pourraient sortir à chaque
coup, indéfiniment, sans qu'il y eût mal-
façon de l'appareil ou tricherie. Cepen-
dant, cela n'arrive pas. Il n'est si belle
série qui ne s'arrête.
Le bien-loti de Tarascon pourrait
donc gagner encore cinq millions, mais
il ne les gagnera pas, soit parce qu'il a
fait charlemagne, soit parce qu'il serait
inouï que le même veinard fût, par deux
fois, l'élu du hasard entre tant de
concurrents. Cependant, je le répète,
s'il a un billet, il a autant de chances
que n'importe lequel des autres titu-
laires d'un numéro.
Le hasard peut tout, en dépit du cal-
cul des probabilités et même de la loi
des grands nombres, mais je n'en prédis
pas moins avec certitude qu'aucun posses-
seur de billet exerçant la profession de
coiffeur ou de charbonnier ne gagnera
désormais le gros lot. De même, le nou-
veau quinquamillionnaire n'habitera Ta-
rascon ou Avignon. Et tous ceux qui
s'appellent Bonhoure ou Ribière — noms
cependant assez répandus — doivent,
pour cette tranche et les suivantes, faire
leur deuil de tout lot important. Non bis
in idem, cette règle-là, pour n'être pas
-aorentfiiqMCf- s' appjjqoerer en- cette - eir»-
constance.
De même, des numéros comme
00.000, 00.001, 12.345, 99.999,
88.888, etc., n'ont jamais gagné et ne
gagneront jamais le gros lot. Ils pour-
raient sortir, tout comme d'autres, bien
entendu, mais ils restent traditionnelle-
ment au fond du sac ou de la sphère.
Impossible de dire pourquoi : Einstein
lui-même y perdrait ses X !
— Toutes ces considérations sont
sans intérêt, m'a dit un abonné de la
loterie. Moi, je raisonne plus sérieuse-
ment. Ainsi j'ai fait acheter mon billet
de la troisième tranche un vendredi,
par un petit garçon de treize ans,
dans un bureau de tabac situé à un
numéro 1 3. Voilà qui prouve que je
ne suis pas superstitieux, mais j'ai le
pressentiment que je gagnerai les cinq
millions ! — CLÉMENT VAUTEL.
UNE BONNE PRISE
Arrestation
d'une bande
de faux monnayeurs
qui fabriquaient des pièces
de dix et vingt francs 1
Si difficilement imitables qu'elles
puissent être, il était inévitable que des
gens sans scrupules tenteraient de fa-
briquer à bon compte des « simili » des
pièces de 10 francs et de 20 francs, qui
ont commencé de remplacer, depuis quel-
ques mois, les billets d'égale valeur.
Il y a déjà un certain temps, en effet,
M. Gabrielli, commissaire divisionnaire
chef de la première brigade mobile, était
informé qu'un nombre assez important
de fausses pièces de 10 et de 20 francs
circulaient non seulement à Paris mê-
me mais en banlieue et dans les dépar-
tements de Seine-et-Oise, de Seine-
et-Marne et de l'Oise.
M. Gabrielli mit aussitôt sur l'affaire
le commissaire Simon, l'inspecteur prin-
cipal MichM, et les inspecteurs Bredito
et Malecot
Les recherches s'annonçaient difficiles,
car les faux monnayeurs écoulaient avec
précaution leur. monnaie. Mais il n'est
de secret qui résiste longtemps à une
enquête.
Récemment, une indication précieuse
parvenait aux policiers et leur permet-
De haut en bas,:
BORDESSOULLE,
CARAYAMIS,
LEBRETON,
FLAMBARD.
tait d orienter leurs
investigations du
côté d'un groupe-
ment anarchiste
déjà connu. Pa-
tiemment, minu-
tieusement, le com-
missaire Simon et
ses hommes enquê-
tèrent.
Ils surent ainsi
que le chef des faux
monnayeurs était
un des principaux,
militants d'une sec-
tion anarchiste,
homme au passé
chargé, plusieurs
fois emprisonné au
fort du Hâ et au
Cherche-Midi pour
vol, insoumission,
etc.
Ce redoutable in-
dividu,, Alphonse
Bordessoule, âgé de
31 ans, originaire
du Puy - de - Dôme,
logeait sous le nom
de Paul Viguier —
il y a beaucoup de
faux dans cette af-
faire — dans une
chambre d'hôtel de
la rue Duguesclin.
Pris en surveillan-
ce, ce BordessouJe
révéla par son
souci manifeste et
constant de discré-
tion, qu'il n'avait
pas la conscience
tranquille. Et c'est
ainsi que jeudi der-
nier, il eut à son
réveil la désagréa-
ble surprise de voir les policiers surgir
dans sa chambre. Avant qu'il ait pu
faire un geste il était mis hors d'état
de nuire, sage précaution, car on le
savait dangereux.
L'œil chargé de haine, il dut assis-
ter impuissant à la perquisition que les
inspecteurs firent chez lui ; mais il ne
tressaillit même pas lorsque soulevant
le rideau de la cheminée, le commissaire
retira de celle-ci tout un outillage de
faux monnayeur, établissant nettement
qu'on tenait en lui le fabricant des faus-
ses pièces.
(La suite en 5* page)
LES ENQUÊTEURS EXAMINANT LES FAUSSES PIÈCES
SOIRÉES D'HIVER
: '- UN INVITÉ^&T£0u$san£ un sol di' e ?e cTianfeur a .; QD.AR.,).
L'OFFENSIVE DU FROID
s'accentue
On a enregistré hier —14 dans l'Oise
Deux silhouettes de patineurs, hier au Bois, où avait été enfin donnée l'au-
torisation de descendre sur la glace des lacs. — Les écluses gelées sur le canal
Saint-Martin. — Des péniches bloquées dans le canal Saint-Denis.'
L'hiver n'est pas encore commencé,
du moins selon les almanachs, et nous
subissons chaque jour des températures
plus rigoureuses que la veille. Le ther-
momètre qui, dimanche, à Paris, indi-
quait -7, enregistrait; -8; au Bourget,
—9 ; au morut Vaiérien —10 ; et même,
dans l'Oise, -14.
Ces froids particulièrement précoces
affectent d'azurs non seulement une
grande partâe ds la France, mais encore
'tout l'ouest dé l'Europe.
C'est le reflux de la vague: Le refroi-
dissement observé d'abord en Europe
centrale et notamment en Allemagne
et en Autriche s'affirme maintenant plus
sensible chez nous. Si le processus est
constant — ce que confirment en géné-
ral les observations scientifiques — le
temps à Paris suivra aujourd'hui la mê-
me évolution qu'il a suivie hier chez nos
voisins de l'Est. C'est sur ces données
que s'appuie surtout l'O.N.M. en prédi-
sant pour le jour qui vient et pour la
région parisienne :
Une faible hausse de la température, un
ciel aux trois quarts ou complètement
couvert, un vent modéré qui aura, dans la
nuit, « tourné » du nord-est au plein nord,
et, pour finir, l'imminence de chutes de
neige qui, espérons-le, annonceront le
dégel prochain.
Le patinage autorisé
Est-ce justement parce qu'ils savent,
par expérience, que les grands froids ne
persistent jamais bien longtemps sous
nos cieux, que les Parisiens se sont hâtés,
hier, de profiter des joies de l'hiver ?
Les lacs des bois de Boulogne et de
Vincennes avaient été, cette fois, livrés
aux patineurs. Des barrières délimitaient
les pistes; les postes de secours, les am-
bulances. les passerelles, les bouées de
sauvetage étaient en place. Partout,
d'ailleurs, la glace était épaisse de 12
centimètres.
Sur les rives, les loueurs de patins
avaient installé leurs pittoresques éven-
taires une vieille couverture sur l'herbe
givrée, une corde tendue sur quatre pi-
quets pour délimiter le stand, les chaus-
sures à lames d'acier bleu alignées par
pointures, une caisse sur laquelle le
client s'assoit pour se déchausser. Les
mieux achalandés avaient même ap-
porté des chaises cannées et des car-
pettes. individuelles !
Dès 9 heures, au bois de Boulogne
surtout, jeunes gens et jeunes filles, l'al-
lure sportive sous les chandails de grosse
laine aux couleurs vives, avaient en-
vahi la patinoire. Toute la journée en
auto, à pied, d'autres amateurs ali lient
venir grossir leur troupe. De la berge,
les curieux suivaient, longuement retenus
en dépit des morsures de la bise, le
gracieux spectacle de. ces poursuites sur
la glace, l'envol léger des couples dan-
sants, les prouesses des « as. » D'au-
tres, moins charitables, attendaient la
chute comique d'un novice. Au milieu
des groupes un c professeur » donnait
des conseils.
Tant d'entrain animait ces jeux que
personne ne sentait plus le froid. H
fallait, revenir v.ers la ville pour en re-
trouver le souvenir. Sur les marchés de
plein air, les petites voitures étaient cal-
feutrées de paillons et de toiles de sac.
Au bistro du coin, le laitier dégelait,
près du poêle, sa marchahdise solidifiée
dans les boîtes !
(La suite en 4' page)
Ce que la Ville de Paris
a fait pour les Marocains
installés dans la Capitale
Les Marocains, tels que je viens
de les voir à Paris, et dans la ban-
lieue, sont, il faut bien le reconnaî-
Le foyer nord-africain à Gennevilliers
tre, des Marocains déjà évolués. Mais
il y a dix ans, quand les derniers ar-
rivants mirent le pied sur notre sol,
venant de leur montagne natale, ils
apportaient tout naturellement chez
nous, non pas l'instinct du mal tel
que, du moins, nous le compre-
nons, mais tout un jeu de coutu-
mes qui se transmettent chez eux
de génération en génération et qui,
sur beaucoup de points, on le de-
vine, ne sont pas en exacte concor-
dance avec notre Code. Pour ne ci-
ter qu'un exemple, choisissons le
plus grave : le meurtre, qui n'est
pas considéré, chez les Berbères,
comme un crime passible d'un châ-
timent capital ou même d'une sanc-
tion simplement. corporelle. On -ne
tue pas celui qui a tué ; on ne l'em-
prisonne même pas : on lui in-
flige une amende qui s'appelle dya
ou prix du sang. La moindre discus-
sion qui s'élève au moment d'en fixer
le montant déchaîne de nouvelles
tueries, et ainsi, avant la paix fran-
çaise, les querelles s'éternisaient en-
tre les familles et s'étendaient rapi-
dement aux tribus.
Quelle que fût la rapidité d'adap-
tation de ces indigènes particuliè-
rement intelligents, il eût été bien
imprudent d'ignorer leurs mœurs
primitives et de ne pas prévofr le
danger latent qu'en présentait Ja-
brusque transposition dans notre or-
ganisation sociale.
Les méfaits de ceux qu'on a ap-
pelés, par dérision, les « sidis », for-
24-b- m IRW-»O de@ 1 a$ 8 -1
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.73%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.73%.
- Collections numériques similaires Desgrange Henri Desgrange Henri /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Desgrange Henri" or dc.contributor adj "Desgrange Henri")
- Auteurs similaires Desgrange Henri Desgrange Henri /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Desgrange Henri" or dc.contributor adj "Desgrange Henri")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/12
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k7639723w/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k7639723w/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k7639723w/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k7639723w/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k7639723w
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k7639723w
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k7639723w/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest