Titre : L'Écho d'Alger : journal républicain du matin
Éditeur : [s.n.] (Alger)
Date d'édition : 1939-03-23
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327596899
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 67558 Nombre total de vues : 67558
Description : 23 mars 1939 23 mars 1939
Description : 1939/03/23 (A28,N10456). 1939/03/23 (A28,N10456).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Zone géographique :... Collection numérique : Zone géographique : Afrique du Nord et Moyen-Orient
Description : Collection numérique : Thème : Les droits de... Collection numérique : Thème : Les droits de l'homme
Description : Collection numérique : Littérature Collection numérique : Littérature
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7585422b
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-10396
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 11/11/2013
28' ANNÉE — N° 10.456
JEUDI 23 MARS 1939
L'JtiCHO D'ALGER
Chèques Postaux: ALGER- 19-25
40 CE NTIM E S
Adresse télégraphique : ECHO ALGER
TARIF DES ABONNEMENTS
(Souscrivez par chèque postal)
Vacances Trois Six Un
1 mois mois mois an
Alger. Algérie. 12 > 86 68 132
France. Colo-
mea. 18 » 88 74 144
Etranger (TTJP.) 21.60 63 124 244
ALGER
20, r. de la Liberté
Téléph.: 373-80
(3 lignes groupées)
PARIS
1. bC1 Haussmann
Tél. Provence
64-65 et 03-80
PUBLICITE
ALGER : Agence
HAVAS. 57, r. Isly
Conc. Ag. Africaine
Téléph.: 352-82
(2 lignés groupées)
PARIS. Ag. Bavas,
62. r. de Richelieu
Et dans toutes
ses succursales
de Province
L'AMITIÉ FRANCO-BRITANNIQUE
Le président ae la République
a été reçu avec solennité
par le lord-maire de Londres
Des milliers de personnes ont déjeuné d'un sandwich
pour ne rien manquer du défilé grandiose
qui a précédé le fastueux banquet du Guildhall
M. Albert Lebrun aux côtés du roi George VI dans le carrosse qui les conduisit de la gare Victoria au Palais
de Buckingham. En face d'eux, le duc de £ loucester, frère du, roi
(Bellnogramme de Londres à Paris).
La France et la Crande-Bretagne
confient à leur amitié féconde tous
leurs espoirs pour un avenir meilleur
étendu à l'ensemb le des nations.
(M. ALBERT LEBRUN.)
Dans la matinée M. et Mme LEBRUN
avaient visité l'hôpital français
La journée s'est terminée à Covent Garden
par une magnifique soirée de gala
M. Georges Bonnet a continué ses entretiens
avec MM. Chamberlain et lord Halifax
(LIRE LES INFORMATIONS EN TROISIEME PAGE)
Le cuirassé anglais "Malaya"
a mouillé dans le port d'Alger
Le magnifique cuirassé « Malaya »,
de la marine britannique, dont nous
avions annoncé hier l'arrivée, s'est pré-
senté à la Passe hier à 8 h. 30. Aus-
sitôt les saluts échangés avec la terre,
le navire a été amarré à la gare ma-
ritime par une manœuvre impeccable
malgré un fort vent d'ouest qui s'était
mis à souffler à ce moment.
Aussitôt l'accostage, M. Metz, vice-
consul britannique, s'est rendu à bord
saluer le capitaine de vaisseau Tower,
commandant le battleship, et en sa
compagnie a effectué des visites offi-
cielles aux autorités de la ville.
Ces visites ont été rendues au cùurs
de l'après-midi.
Nous avions également annoncé l'ar-
rivée des torpilleurs américains « Ja-
cob-Jones » et « Dadger ». Ces deux
navires n'arriveront que ce matin à
Alger.
La mobilisation des cœurs
M. DALADIER
ADRESSE
UN PRESSANT
APPEL
A LA RÉCONCILIATION
« Quand le péril
est à nos portes
il ne faut songer
qu'à la patrie»
Le président demande
aux patrons de faire en sorte
que les grévistes
du 30 novembre retrouvent
leur place dans la production
Paris, 22 mars. — M. Daladier a fait
ce soir à la presse la déclaration sui-
vante: -'" ;,.: -
— Les heures difficiles que connaît
la France exigent la réconciliation des
Français. Quanq. le péril est à nos por-
tes, il ne faut songer qu'à la patrie ;
l'union de tous ses fils est la condition
de son salut. C'est pourquoi je m'adres-
se aujourd'hui aux patrons et aux ou-
vriers.
» A la suite de la grève du 30 no-
vembre, dans la plénitude de leurs
droits, des chefs d'entreprise se sont
privés de la collaboration d'un certain
nombre de travailleurs qui avaient en
effet rompu à tort leur contrat de tra-
vail.
» Je demande aux patrons français,
en des circonstances qui exigent la
mobilisation des cœurs autant que celle
des bras, de faire en sorte que l'im-
mense majorité des grévistes du 30 no-
vembre retrouvent leur place dans la
production nationale.
» L'Etat lui-même fera à ses ouvriers
qu'il avait dû licencier à la suite de
la grève de larges offres d'emplois. Je
suis persuadé que les patrons feront
de même soit en reprenant dans leurs
entreprises le plus grand nombre possi-
ble des ouvriers licenciés, soit en assu-
rant leur embauche dans des entreprises
similaires. Ils s'inspireront ainsi de ces
sentiments de générosité qui sont con-
formes à nos plus nobles traditions
françaises.
» Et je fais aussi confiance aux ou-
vriers licenciés qui retrouveront leur
usine. ou chantier afin qu'ils consacrent
tout leur effort à la production natio-
nale qui, dans la situation actuelle de
l'Europe, doit être portée a sa plus
grande intensité pour la défense du
pays. »
LA POLITIQUE
La discipline volontaire
Paris, 22 mars. — Comme nous
l'indiquions hier, brièvement, le chance-
lier Hitler a fait en sorte que l'unité
française s'est trouvée, de nouveau, sou-
dée. Il a encore fait en sorte que l'ami-
tié franco-britannique, si étroite déjà,
atteint Comme un paroxysme à l'occa-
sion du séjour à Londres de M. et
Mme Albert Lebrun.
Quelqu'un écrivait, ce matin, que le
caractère chaleureux de l'accueil ré-
servé au chef de l'Etat français par
la capitale britannique était prévu en
toutes circonstances. Ce n'est point dou-
teux. Mais le fait que M. Lebrun, le-
quel représente une nation pacifique, est
reçu, outre-Manche, par une autre na-
tion pacifique, alors que la .rumeur si-
nistre des armées en marche emplit le
monde et parvient, à travers les vivats
de Londres en fête, jusqu'à ceux qui
acclament l'alliance des deux démo-
craties, confère à cette.réception un ac-
cent, une gravité, un éclat pathéti-
ques.
On objectera que le puissant sym-
bole que portent ces événements, la
sévère leçon qu'ils impliquent risquent
d'être méconnus, puisque, sans se sou-
cier, en apparence du moins, de ce que
nous disons ou de ce que nous tai-
sons, le chancelier allemand continue
sa campagne d'annexions.
N'exagérons rien. M. Hitler — il
l'a suffisamment montré jusqu'ici -
n'est pas homme à négliger un élément
aussi important que les actuelles mani-
festations de solidarité franco-britanni-
que. On peut tenir pour certain qu'il
n'en perd pas de vue un seul épisode.
Surtout, ne regrettons rien, car si, ayant
considéré l'alliance virtuelle des deux
pays, leur commune résolution, il a dé-
cidé de passer outre, nous aurons con-
science, les Anglais et nous, d'avoir fait
le possible, et même l'impossible, pour
sauver la paix.
Au demeurant, quel réconfort pour
nous que ce spectacle largement diffusé
A NOS LECTEURS
0 & 0
Une interruption de plu-
sieurs heures dans la trans-
mission télégraphique nous
prive aujourd' hui de plus
de la moitié de notre servi-
ce habituel. Nous nous ex-
cusons auprès de nos lec-
teurs.
par la presse, le cinéma, la T.S.F.,
d'un peuple attaché à ses traditions
par des racines profondes. Chacun, en
évoquant ce faste classique, ces céré-
monies dont les rites n'ont pas varié de-
puis des siècles, pense que cela ne peut
pas mourir.
Par un juste retour des choses, les
premières mesures prises par le gouver-
nement français, la discrimination qu'el-
les décèlent ont heureusement influencé
l'opinion britannique.
A cela, il convient d'ajouter que la
cohésion du pays devant le danger, co-
hésion que chaque jour confirme, cette
union. qui s'établit d'elle-même, entre
tous les citoyens, ne peut que renforcer
l'amitié que nous portent les peuples li-
bres.
La France a, une fois de plus, mon-
tré qu'elle savait se discipliner par ses
propres moyens, sans y être contrainte
par l'appareil de la force, plus exacte-
ment, de la violence.
FRANCISQUE LAURENT.
M. Justin Godart
est candidat
à l'Elysée
L'élection présidentielle
Paris, 22 mars. — M. Justin Godart,
sénateur, ancien ministre, sera candi-
dat à la présidence de la République le
5 avril prochain.
Au cours du voyage
de M. A. Lebrun
le vœu de le voir encore
sept année- à l'Elysée
lui a été exprimé
Paris, 22 mars. — Un des envoyés
spéciaux de l'« Intransigeant » à Lon-
dres téléphone qu'au cours de la soi-
rée d'hier à Buckingham Palace « un
vœu fut unanimement exprimé, celui
de voir M. A. Lebrun restèr poui sept
ans encore à l'Elysée On le lui dit tout
en se défendant de vouloir intervenir
dans les affaires de la France et for-
muler autre chose qu'un souhait.
» Le président sourit et dut conve-
nir que si ses fonctions sont lourdes
et grand son désir de redevenir un
simple particulier, des journées comme
celles-ci, si chargées de transports af-
fectueux pour la France, étaient pour
lui extrêmement réconfortantes. »
Lire en quatrième page :
La page de la femme"
LA POLITIQUE DE CONQUÊTE HITLÉRIENNE
Le territoire de Memel
est rattaché au Reich
Le gouvernement lithuanien a dû céder
aux menaçantes injonctions allemandes
Une commission mixte
germano-lithuanienne
est chargée de régler
les conditions
d'utilisation du port
par la Lithuanie
Les troupes lithuaniennes
se sont retirées
avec leur matériel
HITLER
a quitté Berlin
pour Memel
La partie sombre indique la partie de territoire qui est abandonnée au
Reich par la Lithuanie
L'ÉVACUATION DU TERRITOIRE DE MEMEL
KAUNAS, 22 MARS. — LE GOUVERNEMENT LITHUANIEN A DECIDE
D'ACCEPTER L'ULTIMATUM ALLEMAND ET DE CEDER LE TERRITOIRE
DE MEMEL.
CETTE DECISION A ETE PRISE AU COURS D'UNE REUNION DU
CABINET QUI A PRIS FIN A 22 H. 15, CETTE NUIT.
ON ENVISAGE LA CONSTITUTION D'UNE COMMISSION MIXTE
GERMANO-LITHUANIENNE CHARGEE DE REGLER LES CONDITIONS
DANS LESQUELLES LA LITHUANIE POURRAIT UTILISER LE PORT DE
MEMEL.
LA DECISION DU GOUVERNEMENT LITHUANIEN SERA SOUMISE
A L'APPROBATION DU PARLEMENT, LE GOUVERNEMENT ALLEMAND
AYANT DEMANDE DANS SON ULTIMATUM QUE LA CESSION SE FASSE
CONFORMEMENT AUX REG RMIQUES.
LES TROUPES LITHUANIENNES ONT QUITTE LE TERRITOIRE HIER,
AU COURS DE L'APRES-MIDI, EN EMPORTANT TOUT LE MATERIEL-
Le chancelier Hitler arrive
ce matin à Memel
à bord du « Deutschland »
Berlin, 22 mars. — Le chancelier Hit-
ler a quitté aujourd'hui Berlin et s'est
lendu par chemin de fer à Swinemun-
de, port de la Mer Baltique. Il s'embar-
quera cet après-midi &. bord du cuirassé
« Deutschland », pour se rendre à Me-
mel, où il doit arriver demain matin.
Le führer semble vouloir manifester
ainsi que, pour la première fois, le
Reich vient de rattacher à son terri- i
Le docteur Neumann
führer des Allemands de Memel
toire une région disposant de côtes ma-
ritimes.
A Berlin, on admet que l'entrée des
troupes allemandes à Memel aura lieu
cc soir. L'agence D.N.B. dit que la po-
pulation de Memel attend les soldats
allemands avec des bouquets de fleurs
depuis ce matin.
On mande de Memel que le Land-
tag de Memel a été convoqué pour ce
soir.
La cession de la ville
par les Lithuaniens
Memel, 22 mars. — La séance extra-
ordinaire de la Diète a été ajournée a
21 heures. Le seul navire de guerre li-
thuanien, le releveur de mines « Pré-
sident-Stemona », a quitté aujourd'hui
le port de Memel.
L'occupation de toutes les adminis-
trations soumises jusqu'ici à l'autorité
lithuanienne est effectuée par la police
de Memel. Aucun incident ne s'est pro-
duit. Les opérations d'occupation de
ces bureaux se sont terminées à midi.
Dans une proclamation à la minorité
lithuanienne habitant le territoire de
Memel, M. Gailius, ancien gouverneur
lithuanien du territoire, l'invite à con-
server le calme et à ne se laisser en-
traîner par aucun sentiment haineux.
Le gouverneur a en outre fait savoir
au directoire de Memel que tous les
Allemands de Memel servant dans l'ar-
mée lithuanienne seront, par la voie la
plus rapide, renvoyés dans leur pays.
Une délégation lithuanienne
est arrivée à Berlin
Berlin, 22 mars. — La délégation li-
thuanienne chargée de négocier les dé-
tails administratifs et économiques de
la rétrocession du territoire de Memel
au Reich est arrivée cet après-midi à
Berlin en deux avions à 16 h. 29 et
16 h. 47. Elle a été saluée par le baron
von Doernberg, chef du protocole.
La délégation, qui est composée du
ministre, des Affaires étrangères Ur-
bsys et de deux juristes, MM. Kri-
vickas et Petkevisius, sera complétée
par le ministre de Lithuanie et par
l'attaché militaire lithuanien à Berlin.
Les négociations porteront en parti-
culier sur la création d'un port franc
à Memel pour permettre le trafic mar-
chand avec la Lithuanie.
La joie des Allemands
de Memel
Memel, 22 mars. — La population al-
lemande de la ville, lorsqu'elle eut ap-
prit, vers 8 heures ce matin, l'accord
germano-lithuanien, se répandit dans
les rues en manifestant sa joie.
(Lire la suite en troisième page)
LA BANDE DU « TUEUR »
AUX ASSISES
"WEIDMANN
EST UN CRIMINEL
ET RIEN DE PLUS
résume le président,
après la déposition
des experts psychiâtres
Versailles, 22 mars. — La dixième
audience commence par quelques mi-
nutes pénibles. ,
Après Mme Venturini et son mari,
sœur et beau-frère de Colette Tricot,
qui, l'un et l'autre, disent le plus grand
bien de l'accusée, on entend le père
de Colette qui parle d'elle avec ten-
dresse.
On procède ensuite à l'interrogatoire
de Jean Blanc. Les questions qui lui
sont posées semblent d'abord peu le
gêner, mais il se trouble dès qu'on lui -
demande comment il a pu continuer
à entretenir des relations avec Million
à partir du moment où il apprit que
ce dernier avait assisté au meurtre de
Leblond et qu'il avait emprunté le nom
de Pradier pour conduire l'imprésario
à la villa de Weidmann.
(Lire la suite en troisième page)
PAR LA VOIE DES AIRS
Le général 1ECKME
commandant la Royal Air Force l
Venant de Gibraltar
en Méditerranée
est arrivé hier à Alger
Hier, un gros hydravion bimoteur de
la « London Flying Flotte » améris-
sait à l'aéroport de l'Agha.
Parti le matin de Gibraltar, il avait
à bord le général Leckie, commandant
la Royal Air Force de la Méditerra-
née, accompagné des commandants
Longbottom et Budges.
Le général Leckie, qui effectue une
inspection des forces aériennes anglai-
ses en Méditerranée, sera notre hôte
jusqu'à dimanche.
Sur le quai d'Air France, à sa des-
cente de l'appareil, le général a été
salué par le colonel Lagane au nom
du gouverneur général ; M. le lieute-
nant de vaisseau Jobert, représentant
le général Tétu, commandant la 5e
région aérienne ; M. Metz, vice-consul
de Grande-Bretagne ; M. Rebut, direc-
teur de l'aérobase, et M. du Laurens.
Aussitôt le débarquement, une vedette
du c Malaya » est venue accoster à
l'aérobase, apportant, en la personne
d'un officier du bord, les souhaits de
bienvenue du commandant Tower.
Le général Leckie et ses compagnons
ont ensuite gagné leur résidence tempo-
raire à Alger, l'hôtel Saint-George.
Au cours de son séjour dans notre
ville, le général Leckie, qui a reçu hier
soir à l'hôtel Saint-George les membres
de la colonie anglaise, sera l'hôte de M.
Lowdon, consul général de Grande-
Bretagne à Alger, en un déjeuner au-
quel seront également conviés le com-
mandant Tower, du « Malaya », et son
état-major, l'état-major des navires de
guerre américains arrivés cette nuit et
les autorités algéroises.
Vendredi, un déjeuner lui sera offert
par le général Tétu, commandant la 5e
région aérienne, et un dîner par M.
Grégoire, secrétaire général du Gou-
vernement général.
JEUDI 23 MARS 1939
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Le président ae la République
a été reçu avec solennité
par le lord-maire de Londres
Des milliers de personnes ont déjeuné d'un sandwich
pour ne rien manquer du défilé grandiose
qui a précédé le fastueux banquet du Guildhall
M. Albert Lebrun aux côtés du roi George VI dans le carrosse qui les conduisit de la gare Victoria au Palais
de Buckingham. En face d'eux, le duc de £ loucester, frère du, roi
(Bellnogramme de Londres à Paris).
La France et la Crande-Bretagne
confient à leur amitié féconde tous
leurs espoirs pour un avenir meilleur
étendu à l'ensemb le des nations.
(M. ALBERT LEBRUN.)
Dans la matinée M. et Mme LEBRUN
avaient visité l'hôpital français
La journée s'est terminée à Covent Garden
par une magnifique soirée de gala
M. Georges Bonnet a continué ses entretiens
avec MM. Chamberlain et lord Halifax
(LIRE LES INFORMATIONS EN TROISIEME PAGE)
Le cuirassé anglais "Malaya"
a mouillé dans le port d'Alger
Le magnifique cuirassé « Malaya »,
de la marine britannique, dont nous
avions annoncé hier l'arrivée, s'est pré-
senté à la Passe hier à 8 h. 30. Aus-
sitôt les saluts échangés avec la terre,
le navire a été amarré à la gare ma-
ritime par une manœuvre impeccable
malgré un fort vent d'ouest qui s'était
mis à souffler à ce moment.
Aussitôt l'accostage, M. Metz, vice-
consul britannique, s'est rendu à bord
saluer le capitaine de vaisseau Tower,
commandant le battleship, et en sa
compagnie a effectué des visites offi-
cielles aux autorités de la ville.
Ces visites ont été rendues au cùurs
de l'après-midi.
Nous avions également annoncé l'ar-
rivée des torpilleurs américains « Ja-
cob-Jones » et « Dadger ». Ces deux
navires n'arriveront que ce matin à
Alger.
La mobilisation des cœurs
M. DALADIER
ADRESSE
UN PRESSANT
APPEL
A LA RÉCONCILIATION
« Quand le péril
est à nos portes
il ne faut songer
qu'à la patrie»
Le président demande
aux patrons de faire en sorte
que les grévistes
du 30 novembre retrouvent
leur place dans la production
Paris, 22 mars. — M. Daladier a fait
ce soir à la presse la déclaration sui-
vante: -'" ;,.: -
— Les heures difficiles que connaît
la France exigent la réconciliation des
Français. Quanq. le péril est à nos por-
tes, il ne faut songer qu'à la patrie ;
l'union de tous ses fils est la condition
de son salut. C'est pourquoi je m'adres-
se aujourd'hui aux patrons et aux ou-
vriers.
» A la suite de la grève du 30 no-
vembre, dans la plénitude de leurs
droits, des chefs d'entreprise se sont
privés de la collaboration d'un certain
nombre de travailleurs qui avaient en
effet rompu à tort leur contrat de tra-
vail.
» Je demande aux patrons français,
en des circonstances qui exigent la
mobilisation des cœurs autant que celle
des bras, de faire en sorte que l'im-
mense majorité des grévistes du 30 no-
vembre retrouvent leur place dans la
production nationale.
» L'Etat lui-même fera à ses ouvriers
qu'il avait dû licencier à la suite de
la grève de larges offres d'emplois. Je
suis persuadé que les patrons feront
de même soit en reprenant dans leurs
entreprises le plus grand nombre possi-
ble des ouvriers licenciés, soit en assu-
rant leur embauche dans des entreprises
similaires. Ils s'inspireront ainsi de ces
sentiments de générosité qui sont con-
formes à nos plus nobles traditions
françaises.
» Et je fais aussi confiance aux ou-
vriers licenciés qui retrouveront leur
usine. ou chantier afin qu'ils consacrent
tout leur effort à la production natio-
nale qui, dans la situation actuelle de
l'Europe, doit être portée a sa plus
grande intensité pour la défense du
pays. »
LA POLITIQUE
La discipline volontaire
Paris, 22 mars. — Comme nous
l'indiquions hier, brièvement, le chance-
lier Hitler a fait en sorte que l'unité
française s'est trouvée, de nouveau, sou-
dée. Il a encore fait en sorte que l'ami-
tié franco-britannique, si étroite déjà,
atteint Comme un paroxysme à l'occa-
sion du séjour à Londres de M. et
Mme Albert Lebrun.
Quelqu'un écrivait, ce matin, que le
caractère chaleureux de l'accueil ré-
servé au chef de l'Etat français par
la capitale britannique était prévu en
toutes circonstances. Ce n'est point dou-
teux. Mais le fait que M. Lebrun, le-
quel représente une nation pacifique, est
reçu, outre-Manche, par une autre na-
tion pacifique, alors que la .rumeur si-
nistre des armées en marche emplit le
monde et parvient, à travers les vivats
de Londres en fête, jusqu'à ceux qui
acclament l'alliance des deux démo-
craties, confère à cette.réception un ac-
cent, une gravité, un éclat pathéti-
ques.
On objectera que le puissant sym-
bole que portent ces événements, la
sévère leçon qu'ils impliquent risquent
d'être méconnus, puisque, sans se sou-
cier, en apparence du moins, de ce que
nous disons ou de ce que nous tai-
sons, le chancelier allemand continue
sa campagne d'annexions.
N'exagérons rien. M. Hitler — il
l'a suffisamment montré jusqu'ici -
n'est pas homme à négliger un élément
aussi important que les actuelles mani-
festations de solidarité franco-britanni-
que. On peut tenir pour certain qu'il
n'en perd pas de vue un seul épisode.
Surtout, ne regrettons rien, car si, ayant
considéré l'alliance virtuelle des deux
pays, leur commune résolution, il a dé-
cidé de passer outre, nous aurons con-
science, les Anglais et nous, d'avoir fait
le possible, et même l'impossible, pour
sauver la paix.
Au demeurant, quel réconfort pour
nous que ce spectacle largement diffusé
A NOS LECTEURS
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Une interruption de plu-
sieurs heures dans la trans-
mission télégraphique nous
prive aujourd' hui de plus
de la moitié de notre servi-
ce habituel. Nous nous ex-
cusons auprès de nos lec-
teurs.
par la presse, le cinéma, la T.S.F.,
d'un peuple attaché à ses traditions
par des racines profondes. Chacun, en
évoquant ce faste classique, ces céré-
monies dont les rites n'ont pas varié de-
puis des siècles, pense que cela ne peut
pas mourir.
Par un juste retour des choses, les
premières mesures prises par le gouver-
nement français, la discrimination qu'el-
les décèlent ont heureusement influencé
l'opinion britannique.
A cela, il convient d'ajouter que la
cohésion du pays devant le danger, co-
hésion que chaque jour confirme, cette
union. qui s'établit d'elle-même, entre
tous les citoyens, ne peut que renforcer
l'amitié que nous portent les peuples li-
bres.
La France a, une fois de plus, mon-
tré qu'elle savait se discipliner par ses
propres moyens, sans y être contrainte
par l'appareil de la force, plus exacte-
ment, de la violence.
FRANCISQUE LAURENT.
M. Justin Godart
est candidat
à l'Elysée
L'élection présidentielle
Paris, 22 mars. — M. Justin Godart,
sénateur, ancien ministre, sera candi-
dat à la présidence de la République le
5 avril prochain.
Au cours du voyage
de M. A. Lebrun
le vœu de le voir encore
sept année- à l'Elysée
lui a été exprimé
Paris, 22 mars. — Un des envoyés
spéciaux de l'« Intransigeant » à Lon-
dres téléphone qu'au cours de la soi-
rée d'hier à Buckingham Palace « un
vœu fut unanimement exprimé, celui
de voir M. A. Lebrun restèr poui sept
ans encore à l'Elysée On le lui dit tout
en se défendant de vouloir intervenir
dans les affaires de la France et for-
muler autre chose qu'un souhait.
» Le président sourit et dut conve-
nir que si ses fonctions sont lourdes
et grand son désir de redevenir un
simple particulier, des journées comme
celles-ci, si chargées de transports af-
fectueux pour la France, étaient pour
lui extrêmement réconfortantes. »
Lire en quatrième page :
La page de la femme"
LA POLITIQUE DE CONQUÊTE HITLÉRIENNE
Le territoire de Memel
est rattaché au Reich
Le gouvernement lithuanien a dû céder
aux menaçantes injonctions allemandes
Une commission mixte
germano-lithuanienne
est chargée de régler
les conditions
d'utilisation du port
par la Lithuanie
Les troupes lithuaniennes
se sont retirées
avec leur matériel
HITLER
a quitté Berlin
pour Memel
La partie sombre indique la partie de territoire qui est abandonnée au
Reich par la Lithuanie
L'ÉVACUATION DU TERRITOIRE DE MEMEL
KAUNAS, 22 MARS. — LE GOUVERNEMENT LITHUANIEN A DECIDE
D'ACCEPTER L'ULTIMATUM ALLEMAND ET DE CEDER LE TERRITOIRE
DE MEMEL.
CETTE DECISION A ETE PRISE AU COURS D'UNE REUNION DU
CABINET QUI A PRIS FIN A 22 H. 15, CETTE NUIT.
ON ENVISAGE LA CONSTITUTION D'UNE COMMISSION MIXTE
GERMANO-LITHUANIENNE CHARGEE DE REGLER LES CONDITIONS
DANS LESQUELLES LA LITHUANIE POURRAIT UTILISER LE PORT DE
MEMEL.
LA DECISION DU GOUVERNEMENT LITHUANIEN SERA SOUMISE
A L'APPROBATION DU PARLEMENT, LE GOUVERNEMENT ALLEMAND
AYANT DEMANDE DANS SON ULTIMATUM QUE LA CESSION SE FASSE
CONFORMEMENT AUX REG RMIQUES.
LES TROUPES LITHUANIENNES ONT QUITTE LE TERRITOIRE HIER,
AU COURS DE L'APRES-MIDI, EN EMPORTANT TOUT LE MATERIEL-
Le chancelier Hitler arrive
ce matin à Memel
à bord du « Deutschland »
Berlin, 22 mars. — Le chancelier Hit-
ler a quitté aujourd'hui Berlin et s'est
lendu par chemin de fer à Swinemun-
de, port de la Mer Baltique. Il s'embar-
quera cet après-midi &. bord du cuirassé
« Deutschland », pour se rendre à Me-
mel, où il doit arriver demain matin.
Le führer semble vouloir manifester
ainsi que, pour la première fois, le
Reich vient de rattacher à son terri- i
Le docteur Neumann
führer des Allemands de Memel
toire une région disposant de côtes ma-
ritimes.
A Berlin, on admet que l'entrée des
troupes allemandes à Memel aura lieu
cc soir. L'agence D.N.B. dit que la po-
pulation de Memel attend les soldats
allemands avec des bouquets de fleurs
depuis ce matin.
On mande de Memel que le Land-
tag de Memel a été convoqué pour ce
soir.
La cession de la ville
par les Lithuaniens
Memel, 22 mars. — La séance extra-
ordinaire de la Diète a été ajournée a
21 heures. Le seul navire de guerre li-
thuanien, le releveur de mines « Pré-
sident-Stemona », a quitté aujourd'hui
le port de Memel.
L'occupation de toutes les adminis-
trations soumises jusqu'ici à l'autorité
lithuanienne est effectuée par la police
de Memel. Aucun incident ne s'est pro-
duit. Les opérations d'occupation de
ces bureaux se sont terminées à midi.
Dans une proclamation à la minorité
lithuanienne habitant le territoire de
Memel, M. Gailius, ancien gouverneur
lithuanien du territoire, l'invite à con-
server le calme et à ne se laisser en-
traîner par aucun sentiment haineux.
Le gouverneur a en outre fait savoir
au directoire de Memel que tous les
Allemands de Memel servant dans l'ar-
mée lithuanienne seront, par la voie la
plus rapide, renvoyés dans leur pays.
Une délégation lithuanienne
est arrivée à Berlin
Berlin, 22 mars. — La délégation li-
thuanienne chargée de négocier les dé-
tails administratifs et économiques de
la rétrocession du territoire de Memel
au Reich est arrivée cet après-midi à
Berlin en deux avions à 16 h. 29 et
16 h. 47. Elle a été saluée par le baron
von Doernberg, chef du protocole.
La délégation, qui est composée du
ministre, des Affaires étrangères Ur-
bsys et de deux juristes, MM. Kri-
vickas et Petkevisius, sera complétée
par le ministre de Lithuanie et par
l'attaché militaire lithuanien à Berlin.
Les négociations porteront en parti-
culier sur la création d'un port franc
à Memel pour permettre le trafic mar-
chand avec la Lithuanie.
La joie des Allemands
de Memel
Memel, 22 mars. — La population al-
lemande de la ville, lorsqu'elle eut ap-
prit, vers 8 heures ce matin, l'accord
germano-lithuanien, se répandit dans
les rues en manifestant sa joie.
(Lire la suite en troisième page)
LA BANDE DU « TUEUR »
AUX ASSISES
"WEIDMANN
EST UN CRIMINEL
ET RIEN DE PLUS
résume le président,
après la déposition
des experts psychiâtres
Versailles, 22 mars. — La dixième
audience commence par quelques mi-
nutes pénibles. ,
Après Mme Venturini et son mari,
sœur et beau-frère de Colette Tricot,
qui, l'un et l'autre, disent le plus grand
bien de l'accusée, on entend le père
de Colette qui parle d'elle avec ten-
dresse.
On procède ensuite à l'interrogatoire
de Jean Blanc. Les questions qui lui
sont posées semblent d'abord peu le
gêner, mais il se trouble dès qu'on lui -
demande comment il a pu continuer
à entretenir des relations avec Million
à partir du moment où il apprit que
ce dernier avait assisté au meurtre de
Leblond et qu'il avait emprunté le nom
de Pradier pour conduire l'imprésario
à la villa de Weidmann.
(Lire la suite en troisième page)
PAR LA VOIE DES AIRS
Le général 1ECKME
commandant la Royal Air Force l
Venant de Gibraltar
en Méditerranée
est arrivé hier à Alger
Hier, un gros hydravion bimoteur de
la « London Flying Flotte » améris-
sait à l'aéroport de l'Agha.
Parti le matin de Gibraltar, il avait
à bord le général Leckie, commandant
la Royal Air Force de la Méditerra-
née, accompagné des commandants
Longbottom et Budges.
Le général Leckie, qui effectue une
inspection des forces aériennes anglai-
ses en Méditerranée, sera notre hôte
jusqu'à dimanche.
Sur le quai d'Air France, à sa des-
cente de l'appareil, le général a été
salué par le colonel Lagane au nom
du gouverneur général ; M. le lieute-
nant de vaisseau Jobert, représentant
le général Tétu, commandant la 5e
région aérienne ; M. Metz, vice-consul
de Grande-Bretagne ; M. Rebut, direc-
teur de l'aérobase, et M. du Laurens.
Aussitôt le débarquement, une vedette
du c Malaya » est venue accoster à
l'aérobase, apportant, en la personne
d'un officier du bord, les souhaits de
bienvenue du commandant Tower.
Le général Leckie et ses compagnons
ont ensuite gagné leur résidence tempo-
raire à Alger, l'hôtel Saint-George.
Au cours de son séjour dans notre
ville, le général Leckie, qui a reçu hier
soir à l'hôtel Saint-George les membres
de la colonie anglaise, sera l'hôte de M.
Lowdon, consul général de Grande-
Bretagne à Alger, en un déjeuner au-
quel seront également conviés le com-
mandant Tower, du « Malaya », et son
état-major, l'état-major des navires de
guerre américains arrivés cette nuit et
les autorités algéroises.
Vendredi, un déjeuner lui sera offert
par le général Tétu, commandant la 5e
région aérienne, et un dîner par M.
Grégoire, secrétaire général du Gou-
vernement général.
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