Titre : Le Constitutionnel : journal du commerce, politique et littéraire
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1870-05-13
Contributeur : Véron, Louis (1798-1867). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32747578p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
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Description : 13 mai 1870 13 mai 1870
Description : 1870/05/13 (Numéro 133). 1870/05/13 (Numéro 133).
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
àJîSlÉË. -»IV' 455.
BUREAU X A PARIS : REB DE VALOIS fPAUIS-ROYAl), K° 10,
^ IV
II
VENDREDI ÏZMM Ï8YÔ.
ABONNEMENS DES DÊPAETEMENS
?m m.. , tè fr.
M 8I0JS . ; , . 3'Ï fr.
mm. ; » •; y $$
.rqofc xbs .Tpir le tablettii
; jm&Ué^les "S .et 20 dé 'cîwffuë wôis.
JE. GIBIATj directeur 'politiïpie.
J ournal politique, littéraire, universel.
- ABONNEMENS DE PARIS
TROIS -SOIS.. . . . Aà*a.
SIX mois .• . ; . . «G fr.
: -liai' AN. . ... §2- FU.
m MMRO SO CEATtSlES.
Les «cbonnemens datent des 1« et 46
Se chaque mois.
Les lettré? .au -eavois d'argent non affranchis soï
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dn journal. . ' '
Le-mode d'abonnement le plus" sirrip'lè
et le jpîus prompt esi un mandat sur la
poste ou 4an'effet# vue sur une maison de
Paris à Torclre de l'administratéUT du
Constitutionnel.
pauiS , mai.
«««EST PîS MIS
BU BEJP ajftt -TEiLEJt T BAC-1- A -SjEXN-E.
•La dépouillement -général des votes a- eu
lleu iiêrmàtiQ,, à
puiliq-ue, ïiar les jsoins de;la wminissioa
municipale* On a donné lecture des chiffres
- établis .d'àv4ûçe, dâftis cirque maii'ïé, par
iuie r&Mo^i-attentivé.
Voici le taMeàu des résultats définitifs
proclamés. ÎSbûs-îaisQj^ suivi# les résultats
de Paris -et des deux sous-préfectures qui
complétât le d^artement/tie'ia Seine, du
flêtàil de'ieiuc de .'toutes ïés conimiittes .âes
arrondissements 4 e Sceaux et -de .Saint-De
nis qui n'avaient pu être encore obtenus
à'uiiefaçon exacte et ÇQrtyjlàts. . . -
JPÀRIS.
Arron-
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-Votons.-
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Bourg4a-Roine.
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Choisy-le-Roi..
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layiiinm.
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9592
- La Ghambre s'est réunie aujourd'hui,
pour se .séparer de nouveau. Lo'proccB--
véiiai, lu-au-inilieu de l'inattention habi-
fùelle, et-adopté sans réclamation, quel
ques-congés accordés sans opposition^,
quelques pçoj.ets.de.,loi d'intërct.jiïtis oïi
moins; Jocai -signalés; .à J'iiorizon^ies. bu-=
rèaïï'x 'tîrës-aii' "sH rt, iiôilti" 'llBéahce d^aif?;
jourd'huL i-
" M.' Schneider' -a -proposé jane^ nou
velle .suspension -des -séances, pubïiqueày
çt' 'assemblée h pens^afetf'lur^ùeTe'rg-.
censemep-tolés -.Wtës-p'lébiscitaLres la.réi
clàm'erait entière p'endantun îidm-
bre de jours mdèterjàuné,Ôn a décide que
lés diseussions seraient reprises pjyfs tard.
Pius taixl, voilà un m«t auquel cette
Ghw^bxe .nQus : a bien Mbitijés. 11'serait
peùtrètre injuste.de luLendfaire-ûn crime,
et-.-l'q.çtivitë; ' personnè-11 idb Fa ,plupart de
ses-membres prouve- qu'elle'a Subi inai-
gré elle la loi y-es"fcircqnstances.
._Qn a fort, bien coimpfiS ^quç l'agitation
plébiscitaire .s,uspendît tout autre travail
pôlitïqùe- ;.i oiit autEe.intérêt disparaissait
devant-'r-iî^tdrèt : âQ cet^e dutte. capitalej
toute-autre':dlseussion eût paru fastidieii-
"sè, ét les députés avaient,"légitimé dans-la.propagande ;des oui ët
des'kô». : Mais aujourd'hui on comprendra
moins, dJaciiemeutl ce: nouveau -retard. M.
Pelletan a fait observer, avec'plus de mo
dération qùe"'de"succcs, que "là loi sur la
presse étiitjd&phiM.Qiigtemp3 sutlfi chan
tier, et que le tronçon déjà voté attend
toujours le tronçon ' qui reste à voter. Le
président da- ; la : ' commission a • répondu
que la commission avait à examiner des
-amendements et qu'elle n'était pas prête.
Maisïl y a d'autresprojets de loi ensouf-
france ; mais le pays sait maintenant quel
-est'-le résultat dû vote plébiscitaire, et si
le recensement de- ce .\tote est une -for»
maïité nécessaire, ce n'est .pas'une for-,
malité qu'on attende avec -bien de l'im
patience, ni qui doive révéler rien de nou
veau. Quand on songe a la masse énorme
des travaux que la Chambre doit accom
plir, quand on songeya toutes les dis*
.eussions.quiserontlorcément renvoyées à
la session prochaine., à tous les problèmes
intéressants dont il faudra ajourner la
solution, on ne peiit.s'empêcher de voir
-avec étonnemerit une nouvelle Suspen
sion qui sera sans doute courte, mais qui,
en un pareil moment, paraîtra toujours
trop longue. ^ }
R. nttti.' 1
JBULLETIN POLITIQUE.
Le -Corps -Législatif et le Sénat ont te
nu séance aujourd'hui. Mais le Corps Lé
gislatif s'est ajourné jûsqu'après l'achè
vement par les bureaux" du dépouillement
des votes sur le plébiscite, dépouillement
qui exigera .probablement cinq où six
jours.
Lorsque les séances publiques recom
menceront enfin, il est àsouhaiter que les 1
députés de la gauche s'inspirent des ré-
-^tex-xons-que -leur défaite du 8 mai- a.dic
tées aux principaux journaux radicaux.
Nous avons déjà cité l'aveu du Siècle.,
confessant que jusqu'ici le parti républi
cain a fait peur à la France ét qu'il doit
travailler à la rassurer. L'Avenir national
■a reconnu aussi que dans ces dernières
années il s'est dit et fait'dans son parti
bien, des folies. .« Ces doctrines ahsurde.s
rendues-encore plus absurdes-par le lan- '
gage de certains "orateurs, ne sont pas
celles du parti démocratique, dit M. Pey-
rat. Tous les -hommes sensés les répu
dient; mais ils ne les ont pas répudiées
assezhautement, assezauthentiquement.»
Le Mveil tient , le même langage. Lui
aussi se dil déeidé à t< répudier des soli
darités compromettantes et à faire justice
des exagérations."»'""
•Cs 4aiigcige-esY remarquable, .11 prouve
que la crainte dubon .sens du suffrage
universel devient pour les partis le com
mencement delà sagesse, -
; Les;arâîeurs..dé la'gauche: radicale ea
sont-ils -arrivés à'- ce cqm'rfieneemènt de
sag|eSse ; qui "se prodùit'.clie'z leurs amis de
la presse? M. Jules Ferry, .qui., pour-faire
sa coùi 4 aux 'd'émocfàtes des barrière!^ em
ployait loutre jour l'argot révolutionnaire
et parlait du' faubourg Antoine, est-il dis-
posé t ainsi que M. Emmanuel Arago, à ne
pjus^lré^éniehdrjâ'à la tribune les décla-?
mations violentes et-irritantes à l'aide.des-
quelles ils - ont-reéherché" jusqu'ieï'la-.po-
pulacerie? M. Jules Favre renoiicèra-t-il
à sacrifier le bon sens^ au désir de lancer
une épigramme acéree? La gauche, en un
mot, voudra-t-eïle deyêntr un parti par-
iomen,taire- sérieux,..au" lieu .jde Sa''être
qu'une-opposition systématique?'
' Nous 1 lç : souhaitons plus que nou,s ;l'of
-sons l'espérer. Ét cependant^', s'ils veulent
exercer à la Chambre-et dans le pays use
influenpe'Sérieuse- et utile,'que les d'épu-
tés.cle.la.gàudie en', soient bien:convain
cus, il-faut qu'ils cessent de considérer la
guerre ac'ha'rnée'-et sans trêve'-au gouver-
neméhtcomnje leur unique but. >
, Dans cette hostilité systématique,, l'es--
prit "se fausse, la bonne foi s'égare; la
.-passion aveugle. On perd de vue la vérité
et le bien pour n'écouter que ses haines.
-On déchoit dans l'estime du pays au lieu
.d'arriver à-être son guide. '
• - Le'rôle d'une opposition patriotique est
v de%làûiùlgr la gou^rn^en^-.no^pas^d,^
l'entraver;'c'est de p'ousser aux réformés""
utiles et non pas de faire perdre le temps-
de la^hambre en débats passionnés et
stériles. ' . '
Lorsqu'on aspire à conquérir le suffra
ge universel, ainsi que disait le Siècle, il
ne faut pas avoir p.o'ur unique program-
jne la critique, pour. unique' but le renr
-versement, pour unique sentiment une
opposition haineuse. ^
11 faut savoir se montrer juste, s'impo
ser de rester pratique et ne pas mettre
én avant comme instruments de guerre
des idées et-des propositions qu'on serait
•obligé «le combattre si l'on arrivait au
pouvoir. - .
Ces règles de conduite, les dép'ulés ^ra
dicaux les ont, souvent méconnues jus
qu'ici. Ils s'y conformeront à l'avenir s'ils
'ont compris les causes de leur grande dé
faite du 8 mai..
La soirée de mercredi a été, [à -Paris,
grâce à Dieu, beaucoup plus calme que
'celle de la veille. On,doit espérer que ces
ridicules tentatives d'émeutes-sont-finies
et ne se renouvelleront pas.
v-. Les nouvelles de l'étranger sont saris
■ iiritr^ - —-
C. BARBE.
L'Union déclare qu'ellè ne regrette-pas
la ligne de conduite .qu'elle a .conseillée
et suivie en face du plébiscite et elle fait
un grand effort d'esprifeen nous traitant
d'officieux mal ivjoxmé.- , '
. Faut-il protester contre le mot? Gela
n'en vaut plus, la peine. Gomme les doc
trines "de l'Union, le mot est si vieux qu'il
est inofï'ensif.
Laissons là ces puérilités auxquelles
se .plaisent les journaux .qui aiment à
se venger de leurs déconvenues;- si l'U
nion les juge dignes-d'elle; .nous les- ju
geons indignes de nous. ;'
Nous lui avons demandé, ainsi qu'à -la
Gazettejda,France, quel appoint elle pen- :
sait avoir-apporté dàns-lé contingent des;
1^500,000 ,no)% qui .qntfepojussé.l'e plëbis-i
cite. . . :
Elle garde le silence et se contente de
protester contre "le - prétendu âfacernenti
"dé soh|>arti. ■': :
Le parti légitimiste .effacé! rpais, -dit-
«11e, est-cê s'effaeer ; .«• -que de déclarer.,
énergîquement cè "que Ton .veut ét ce quel
l'onne veut pas? » •• '.>* - »• _
Pour un jqumal r ce n'est-pas }às-effa-i
cer;-m'aijï lorecju'e des^crient'IÇflvs
soldai,s.: « ; Suivez-nous! ». e.t qu'ils restent
seuls à brandir, à la tête de leurs -troupes, |
une épée ridicule^, peut-on dira qu'ils".
soienV.suivi&.d'ùne.ajmée?' " ' . ' ;
L'Union connaît un genre d'.effacement'
qui consiste « à faire bon^ marcliç de ses
.propres idées et à .tout accepter. :
•Si elle entendappliquer cette définition;
à l'attitude du Constitutionnel 3 elle nôus
d^nne unepauyre idée dé la rectitude de!
.-son jugement-Comment }&Çe£^iiuïk#mçï\
a-t-i : l pu un-seul instant /aire bon marché 1 .
de ses idées, puisque depuis lés élections;
de-mai 1869, époque à laquelle il-s'est misj
ù- la .tête du'-m'ôuvement, ce- sont ses 1 pro-'
prés idées qui triomphent ! Ce ç'e'ràit mi;
phénomène bipn nouveau qu'un journal;
• qui-renierait soreprogramme, alors qu'il
passe dans la Constitution et devient ce
lui du pays, des Chambres, et du gouver
nement.
Ge serait tout simplement de la niaise
rie, et l'Union se fait tort en paraissant
-admettre ^qu'un speçtacjie aussi ridicul.e
puisse être donné parmi"journal." '•
' « Nous avons eu des Garibaldi pour al
liés ! » -
Que signifie ce rébus? Nous prions
l'Union de nous en donner le mot.
Nous « favorisons et caressons le so
cialisme. » - - „■■>■■■
Décpuverteingénieuse j maisbouffonnel'
Nous caressons .Ile socialfsme,.nous qui
combattons à outrance les doctrines in-
-sensées des théoriciens révolutionnaires;! _
Mais que faites-vous donc, vous .qui
vous enrôlez sous leurs drapeaux et qui,
dans nos luttes sociales, tendez la main
aux adversaires les plus acharnés de la
famille, de la proprié té,. d"e la religion!,./
Nous-vous avons demandé quel était:
votre appoint dans les 1,500,000 votés né
gatifs,, dû 8 mai. Vous vous êtes tu, mais
le Rappel -a répondu pour vous : il s'est
approprié tous les non, de même que la
Marseillaise s'est approprié toutes les abs
tentions. Nous demandons à la Gazette et
& l'Union de se mettre d'accord sur ce
point avec les journaux de MM. Hugo et
Rochefort, .comme elles l'ont fait en lace
du -plébiscite. Elles ne trouveront -sans
doute pas que ce soit trop exiger d'elles.;
imprudents alliés, qui, avant le .com
bat, n'ont pas songé à s'entendre'sur la
la part de butin qui devait revenir à cha
cun après la victoire !
Par le langage que tiennent aujour
d'hui les feuilles démocratiques et socia
les, la Gazelle et l'Union. peuvent juger de
celui qu'elles auraient tenu le lendemain
du triomphe.
Les feuilles légitimistes peuvent-elles
eroiro de..bonne foi que, le jour de la cu
rée, le socialisme eût cédé le pas au com
te ; de Ghambord? Non.
Pourqui travaillaient-elles donc, si ce
n'est pour la république démocratique et
sociale ? Volontairement ounon,quel mar
ché ont-elles donc fait avec le socialisme ?
Pour leur .'honneur,- nous voulons .croire
qué ce n'est qù'ûn marché de dupés.-
AM. MA-TAGRIN.
Iiier^es membres dela'eonifnigsionexé-i
cutive du comité du plébiscitejDnt dîné-aux;
Tuileries. L'Empereur s'est montré ex-|
cessivement gracieux pour chacun d'eux,]
et les su .chaieuTOusement remerciés du;
: cûn'confs'.spontanô. "et .éiiÇTgiquê .qu'ils",
"avaient pr.eté à la 'eauac.libérale. , ;.
C. l'iEL.* .
îs T ous lisons à ce propos dans la France
- On a beaucoup reniarguë, dans le -.courant'
,de la -soir.6e 1 .ra > tten! J ion' i to'ute spéciale do'ilti
TJBirypereur ■d'hpaotè-M . ïîiiiîle' ue- Gfràrdi'îï,}
.ayeclçquer'îl-'s'es't: lqngûeme'nt' enti'éteiM.;
: ^Ji'Xpa'pêratricê a. égâlerrien't- , eu àvê'c M. (le
Gjirârdin uije assez.'foiigue • coiiTërsation
"qu'elle lui auTàiij-mêmôy-ûssuVe-l-dii; expi'i-
mé'jle" désir de repreïïdre. ; un dêis jours lie'
'cette sptnaiaè; - - '
'Un collaborateur du Siècle, gui travaille
; au second Rlan, -à côté de M.'.'Vilbort, non
loin de Pierre Loiseau,' nous 'réprochej
d'être les parvenus de la politique. «Par-i
venus de la politique » ne-traduit, peut-!
- être pas bie» -exactemonf-la pensée"de-ce"'
républicain. ' • '
S'il veuldire que nous sommés'enpo^-s
session du -gouvernement -et, de la ilibcrlé, s
objet de nos espérances,'11-a raison de.
nous traiter de la sorte; que si au contrai
re :il .entend que nous-sommes arrivés à
l'improyistei et sans y avoir travaillé, à
un Succès dè mauvais -aloi-, le Siècle
nous-juge mal. Ce .que nous-savons, c'est
que lui-même n'est parvenu -à rien,
qu'il "n'a : pas fondé la . république d&^
mocratique et sociale pour laquellG^ëfef
■puis >treat«rcinq stnsj-.il se donne tant'd©*
mal. Nous avons grand'peur ^ qu'ife soît ■'
obligé d'attendre -encore bien Iongfenp's '
avant dé pouvoir s'appliquer ce mot-de.
« parvenu » qui, jusq'U'à ce jour, ne >ui
convient à aucun titré.
il est vrai ,qu e notre cause -viont d'avoir
quelque succès ; mais ce •point par
fierté que nous avons parlé du « qu-inquet -
fumeux » de la rue de là Sourdière; cha
cun sait que si le Siècle avait voulu, il ne
tenait qu'à lui de suspendre un lustre
de cristal devant la porte du comité ré
publicain. Ce qui nous a frappés beau
coup plus que-lé quinquet, c'est la haran
gué de" M'Laurier, venant dire. aux ci
toyens- impatients qui se morfondaient
dans la rue : « Citoyens, v e'.est le scrutin de
1852 renversé. » Ce renseignement" n'é
tant point, ,on en conviendra, d'une ri
goureuse exactitude, nous avions craint,
un instant, pour le comité, les suites de
cette mystification. Mais il'faut croire que
les amis du Siècle 'sont habitués aux dé"
cèptions; ils ont, par ait-il, assez .bien pris
là chose. On aura sans doute én'core trou- ,
vé moyen de'leur persuader que -la majo
rité «tait pour eux ët que ïem parvenus de
FEmpire -allaient néeessairement déguer
pir. :N'-en déplaise au citoyen qui -nous
"prend à partie, il y . aurait mieux
à faire, dans l'intérêt des masses , que .
de les entretenir en de telles illusions; on
peut, .si l'on manqué de ressources, aller
à l'économie pour l'éclairage du comité;
.naais s'il s'agit de montrèr' au peuple ses
véritables intérêts, il faut .renoncer au
quinquet et allumer les lustrés.
A. RlbiAL. '
S -.
TÉLÉGRAPHIE EBIFÊH.
agence tiâvaîs. v
i- Alger, 10.mai. .
Le vote du plébiscite,-dans l'armée,.a don»
né, en. Algérie, lés "résultats suivants :
- Oui 30,103" '
. ...
" • ' ,-r " ~ !j ■ -"Màré'èillé, 12 mai.
-»»Le-itonUeuï~de.:l'Al<}£He .annonce,le
TOte du plébiscité en Algérie a donné les
résultats suivants. : ; .. • " r'*".
provmce d'Alger,^5-,
Province d'Oran,-3,(JU8 oui; A, 152,non.
Proyince de Gonstantine, 1/J60 oui; 4,264
11811. ■'i , . , ■ ■ ,
Territoirs militaire, 257 owi^.limnr-
• ■ - • •• •.
"" - """'Iife^-Trorfe,"i-l-
Le ste&mev Hammonia, de la Gotapagnie
hambtmrgeois'e-améïicaine, est arrive.ici. '
ïîsîtagne-;- ''
- -. •- '-Madrid, 11 mfli-soîr.
Danalla.sûaace dea .Gortiis. d'aujourd'hui,
.M.Jiœilio -fiastûlar.'a -.pronoiiCé uq idisiours
sur les lois relatives aux .municipalités;
- "Lé directoire fédéral républicain,désavoue
le manifesté auquel avaient adhéré un cer
tain nomhre_jde .journaux--républicains de
Madrid et de province, Ge manifeste avait
pour but d'ame lier les fédéralistes -accepter
la République unitairo .avec des institutions
donnant en partie.aatisfaGtion-aux.doctrines
fédéralistes.
Ou dûment que la.,majorité, de la Tcrtul-
lia progressiste- (cercle d'environ 7Ô0 inein-
• bres, dont le maréchal Prim est ntôsidenl)
se .-soitopranoncée en faveur da .la caadida- '
turedU mai-échalJEspartevQ au trône d'Esp
agne. Un cinquantaine dô membres, seu-.
ement seraient. dans ces idées, et les ainïa
d'Espartero eux-mûnie's déclarent qv?p le
mareehal a'est nullement disposé à ^ban«
donner la vie privée.
pa
le
FE^IiLEip ^ CONSTIICTIO^EL,: 13 m .
Jj'A MAUDITE
Le-passage,des Bohémiens ne elïaà^êX
rie», aux habitudes d-'-Ismaël, at.Ie p'assa-
étaient tonjours prêtes .à transpoilér ,Iés'
visage ne îaissau paspius uevineT -quepai
avantSe passait' dan's son p&e înà-
pénétr^ïe. , ■
. Le matin- an lever du< soleil; -le -soir
alors' -""""'*""""' i ^ a - v .
che
tracer.
fin etiltirait-des oracles .de ; l'ombre'que
tèri'â*
. Les bergers.iiiqùiets,, eux.aussi,' .des
bruits r dë 1 gûefH,:qûi.- êqûraiénfl'dansj le
pays,' chassèrent' devant eux- leurs nom
breux troupeaux- et-s'aventurèrent- plus
f .rencontrer* le caim.e,-Ie. repos et y être
l'abri des passions humaines' tjûi fai-
saiènt'iixènYOïr.ces mùssësfde;soldats, qui
pàssaiéat.sur liy soi français-, comme-.une
troupe dévastatrice "ne laissant ni-vivres,
ni reSsouïe"es>nrj.éun.c's' h.oTnmés'derrière
e 'Lê's'bérgérs montaient, lès chienspous-
salent -les' troupeaux tout- en lés laissant
pSître de ci, de-là : ,' lès quelques bouquets
d'herbe verte- qui poussaient entre- -bas
fentes'du rocher.
^uand -la 'chaleur devint accablante;
combinée avec la fa.tigu0 .de la piaïcbé,
dépouilles -qui ' "s'échelonnaient jusqu'au
tiers'ds la îiici.iitagnè.' >
« L'un desjbçjgers déployiiàlors son man
teau, Tétendit sur la terre et s'endormit
avec ses bêles sous la garde de ses chiens.
qui'allongèrent à.leur f tour, .leiirlin'usèau*
frais et poilu 'sûr -lëûfs' larges'pattes et ne
ferxnè'rent'qu'à" 'demi'leui'spaupièro'sin-
1 -* 11 ''"'énïes et-efeiresj
me«hemin, car tous'fûyaîentl
-;Qûêlqùes.-.secandes à peine s'étaient
écoulées depuis, cette tentative de repos
lorsque ï*âtàuÉf; "lé "éhién vigilant de la
troupe, releva îa.léte, flaira dé clroité-, (fé
gauclie, puisse dirigea -vers-un pli de tor-
rain-éu fpnd duqûél était nn fossé ^ue les
eaux y'àvàïènt creifsé dépuïs les siècles
qu'elles en suivaient le -fond, pendant les
mauvais jours. - .
Le chien" se peii'clia' èn' grognant dou
cement, e±iLexplai;a.lÊ bord du ravin.
Une petite fille y dormait tranquille
ment, les bras repliés sous -la tête,.et,.ses
cheveux noirs l'abritaient du . grand, jour.
qui-xUiràit .pu. frapper trop yivemeut sa
paupière close.-
Elle avait- été laissée là, au bord delà
route, dans l'herbe .haute et drue du fos
sé, jaunie par lespremiers joiirs de Thi-
vér; . elle y dormait.à poings-fern/és, in-
sô'ucîanle' ae la veille, sans,inquiétude -sur
le présent,, et inv.se .doutant, même':pas
Ïu il y eût une chose'qui s'a'ppélât le len-
emain, et que ce mot .put être représenté
par uhe -menace-, ce qui- donne le jplus
exàct tableau de sa Réalité.
Elle dormait quand le. troupeau.'pàs^,-
et.le .cliion, >qui-eventa.it la présence d'une
personne étrangère, vint jusqu'au bord
du'talus, où il se mit à grogner-,avec me
sure, d'ùnefaçon presque bénigne; ' •
„ Pataud resta' sur le bord du fossé, allon-
feantson museau vers j'enfant endormie
. 'upé.façonpliiabruyânte quémeiiaçanlfe
,, L'entant s& réveilla,-se frotta les yeux
un instant, et :d'un bond elle-fut-sur ses
pièds^ régàfdailt autour d'éllp. asséz é'toïi-
née de sa^olitudej alors ^u'èflë -so irciû-
vait=au milieu des siens quand elle s'é
tait endormie.
gardant-lout autour jl'elle.'d'un air éton
né ; elle considéra un long moment le ra?
vin profond qui lui servait de berceau et
dans.lequel eilé.venaitd.e dormir-sur un
lit'de feuilles sèches-que le vent y-avait
amassé. •
'Sesréflexions ne-furê'nt-p'as longues :
elle s'e' -prit, des deux-. .mains,-', à - -l'herbe '
épaisse et se iait ép, .d'éj^oir ' dé .grimper
sur la roulé,.àu^oikI 4e,laquelle.ie chien
là regardait faire.. Un^ fois en devoir de
monter -le long da fossé, elle s'aidait dos
pieds-et dés doigts, eonj-me >uo.petit écu
reuil.-Ce fut'à'ce moment-là qu'elle aper^
çut Pataud penché sur elle, montrant ses
dénts blàflcnes entré Ses' lèvres retrous
sées'. ■ •-.■'■ - . • ■
. Elle lui sourit,.et se dirigea de son côté
sans .crainte. : - - ..
II. paraît quelle était crânotle, la fillet
te, car ia- grave bète au poil -hérissé ne lui
procura-pas.la moindre émotion désa
gréable;, au contraire, elle aurait".été bien
vert les .yeux ; aussi, dès qu'elle put, en
allongeant le brasj saisir .les longs poils
de lax»ravebête ; --eJ]e le fit .avec cette as
surance et celte spontanéité qui n'appar-
tienn'eht'.quaux'enfouis,élevés en grande
liberté et chez4esq.uels.une certaine au
dace enfantine remplace la crainte et la
naïveté.
Pataiid s'arrêta de grogner, il-laissa l'a
'.mignonne Se Cramponner à sa -fouiTure
ét, grâce à cette aide inattendue^ l'cnïant
se trouva • vite sûi'î.pn gazon court et dru,
toute droite à côte du chien qu'elle em
brassa tendrement'é'n lui faisant un col
lier dé sè's deux petits bras. '
-, Etpnis.la mine, rébarbative du grand
Pataud n'était-réellement-tout à, -fail qu'à
la surface, et.pour peu que l'on considé
rât son regard, on .voyait bien qu'il n'é
tait pas méchant du tout, et on ne s'arrè-
taif pas. à;ce'qu'il : pouvait y avoir d'anti-
parlementairfe'dans son premier abord.
C'est ce que fît-la-fillette : après être
grimpée droit à lui, elle se mit a lui pain
ler-fiq. Itmgagç .guttural'^ caressint pres-
"û"ê "comme un' chant anectiiëux 'èt ten-
re, que la brave.bête eut l'air de com
prendre, quoiqu'il n'eut rien dé commun
ayecle dialecte du vieux Querey auquel il
étdt-habitué: " ! ■'
■ .11 siarrêi-a; de grogner et laissa retom
ber ses lèvres épaisses sur sa terrible mâ
choire bliinche qui n'avait plus sa- raison
d'ôtrejpuisqûe son exhibitionn'avaitpoiut
•efÔrayé- l'enfant, ;C£u,i yenait de poser ùriè
main hjirciie et carrelante sur le cou du
chien qui l'avait aidée' dans son'ascension.
Pataud là -regardait do son boa regard
surpris, et 'affectueux-, et, comme il trou
vait les caresses bonnes, non-seulement
il se laissait faire, les rendre à la 'ïiljette avec un-air grave
et protectçur qu'il tenait probablemént
des fonctions'.de gardiéii d/jnt il .était in r
vesti. ,
■ Quoique la-décéuvorte de î'edXaut n'eût
pas duré bien-longtemps et "que son voya-
, ge jusqu'au bord du chemin- se luL -fait
de Pataud, et il s'était mis eq. cVevoTr dele
sifiîer.
Pataudp'êtà un mo'm'enl l'oreille, puis
dans sa .-tète il -rumina que sou flair et son
ouie l'auraient averti si-le moindre danger
s'était présenté, '.et. qu'il.n'avait, pas à se
pressefoutre -ftiesuré pour retourner -au-
• près du troupeau que rien ne mettait en
péril ; néanmoins il §è ;nit eu maiohè,
mais pas sans faire comprendre à s;}, toute
nouvelle amie qu'elle devait le &uh're.. -
La fillette, avant d'obéir à .cette invita
tion, regarda, d'un air inquiet alors, tout
autour "d'elle, et quand elle eut bien- re-
conilu, à là configuration. du -terrain, la
place que la veille encore occupaient les.
tentes de s;i famille, -olle se-nilt Vpleui'ôr,
non pas avec des plaintes et' avec des
soupirs, non pas en se laissant abat Ire
par la douleur, mais avec dès éclairs de
-colère dans les yeux, avec deâ grince
ments de dents, eu frappant le sol de sqn
pied mutin ; puis ce-fut'd'un pas lsj.uscjuG
et îièvreu? qu'elle parcourut j-^Ù'Oit espa
ce ou la ti'oupe de Jiohème avait campé,
—Seulo ! seule! oïl sont-ils?- disait-elle
entre ses denlsserrécsparla colère; pour
quoi m'ont-ils .abandonnée?
1 Mais Pataud, qui n'avait-nulle raison
jiour s'inquiéter des Bohèmes (juj av£\ieqi
repliés leur tentes, devint plus pressant,
.efforcé fut .4 la fillette ,d"e le suivre, car
-elîe-m.èra-e n'avait nulle envie 4e se re
trouver seule dans ce désert. Toute-seule
encore ! Pataud> c'était-déjà quelqu'un.
_ Le berger, nous l'avons dit, tout surpris;
de ri-'avdir pas yu révenir le chien", ft 'Son-
appel, -avec;sa.vitésse ■ Ordinaire,-ise- diri
gea ve-iis'ïe p.li dé .terrain.où la'raignonne •
et le chien étaient livrés à des sentiments'
si divers, -■ •"- • -
' Le berger était un homme simple et
-religieux, qui croyait à- line foule.jde. chQ-
ses; aùx sorts jetés,.aux bons et" aux mau
vais' regards, 'aux gens ayant'dé,s rapports
avec Tespiït mà.Iih, aux pactes, faits avec
le diable.pQur.en rétireiles bénéfices dés
gloires et .dès. intérêts matériels dé ce
bas monde. Il était profondément xeîi-
gieux, mais il affirmait qu'un prôtVft ou
une nonne rencoiitrés.leiuatin luisaient là
journée mauvaise et que. la 'venuë des
gens d'Eglise c*n_un logis y apportait tou
jours malheur. ' ' ■
- Il .jijniait, J)i,çu, jnais il. redgutait dnor-
niéinènt-'cod^ 'qat 'sti disent iés ministres,
les-ayant toujours rèccrn-iius nuisibles ei
inaîvoillants. :
Quand il vit Pataud en ai étr-aûge com
pagnie, il-commença par se reculer pru-
aemm'ont de quelles -pas, et considéra
des picçls.ô-ia.fctf/ri llllotte dont. la cô3-
tum,eb'iriolé "et* la. peau' brune, léger4-
m^nt^ulvrée,, 113- laissaient pas qhe de
i'étonner- énormément. 11 crut d'aba'r^
à une apparition maligne et f^l à plu
sieurs reprise^ le gig^e .dé Ij. croix',
pain; se garantir de son influence per
nicieuse ; iaaîs rien ^n'ayant mis en-fuite
la fillette, le berger se hasarda à lui*par
ler. Il l'a questionna; mais ni l'iv^in Vaur
tre ils ne purent se corn,prendre, vu qu'ils
parlaient tgus les cteux un- langage aiiîl}-
' ' "" • '. > .
— De quelle paroisse- -e's-lUyla petite?
IvU demanda-t-il en regardant curieuse
ment'l'enfant- èt les oripeaux âiis : si bril
lants qu'étranges dont elle était revêtue.
•L'enfant ne comprit pas ce qu'on lui de-
mrmd'ait; 'néapipoins e^e se mit -à-parler;
mais cela qe'-fit qu'augmente^* l'étorme-
wéât dû berger, qui de sa vie n'avait en
tendu unèplïôse "Semblable; il Sô signa
en toute luïte ét recula à -heûveâu dun
grandipas.encore:.'- c • 1 -
■ . ^'-Seigneur Jésus! "fît-il v qu'est-ce :que
peut -bien être cette enfant ? A coup'sûr il
y a de la sorcellerie là-dessous, car je ^oas
d'âge-de raison; je cannais ,à ,pp,u "près
tous l;e^ p? v tbis-d"os .'diverses pcTrôissesMu
pays,et, denres jours, jé n'ai Entendu par
ler de la sorte Si c'était ane tëntàtion du
méchant espiàt,. et tte maligiie appa
rition prenait cetia forme mignonne, pour
me tromper f... Ah-! ^nais,faut pas 3e lais
ser sut'I'jï^éildre T ;ïîf; il fécommènca le signe
do la croix 'qui rie' fit pas fuir-la fillette.
Sans le rassurer tout à fait,cela ne man
qua pas que de mottre quelque -calmé en
&es esprits,at-il considéra l'enfant plus at
tentivement, ses craintes s'étant en gran
de partie dissipées. v
La petite bohémienne, aussi ""regardait
auto-ur-c^eile;'étdévènallHe 'pluS èn plus-
triste pàï'là hoùvélle' eoiistatation qu elle
■faisait de l'absence des siens,-abséneo-sur
laquelle. elle ne pouvait plus conserver
aucunAQUie, .ejLr plus une tente n'étalait .
sqn foyer sur.la lande,.et, sauf elle, le' ber>
ger. e,t son, chien, il n'y ayait.perso^nê
màW' pérsofiûé'!"atiSâi loin ' que - pouvait
a'-ôténare sOn-règard.-'- : - r
îiier encore,
. Alagâi ê'n voyant-Pataud répoiidre à
Rappel de son nom': elle prononça à plu
sieurs réinlses•:"« Stella! Stella 1 » Ue
manière à bien faire comprendre au ber
ger que c'était, ainsi .quil la fallait ap
peler; . - v .;'-
Le berger revint donc auprès de son
troupéab; avec une^trouvaille dont il ne"
savait encore t/-op que" faire. Il jugea au
soleil que-l'iièuredu -rer
alors il pensa
feire jnangoa" ].
envoyAit.' Il lui donha une, part .de son
pain et' tira una.écuelle de lait à l'une da
ses brebis.La fillette fut invitée par gestes
à -li boire, ce qif elle fit en témoignant une
grande-satisfaetion.de ce bon repas.
' '$Sf« fiVAQIIO.m'IS.
(La suite à wi prochain numéro.)
BUREAU X A PARIS : REB DE VALOIS fPAUIS-ROYAl), K° 10,
^ IV
II
VENDREDI ÏZMM Ï8YÔ.
ABONNEMENS DES DÊPAETEMENS
?m m.. , tè fr.
M 8I0JS . ; , . 3'Ï fr.
mm. ; » •; y $$
.rqofc xbs .Tpir le tablettii
; jm&Ué^les "S .et 20 dé 'cîwffuë wôis.
JE. GIBIATj directeur 'politiïpie.
J ournal politique, littéraire, universel.
- ABONNEMENS DE PARIS
TROIS -SOIS.. . . . Aà*a.
SIX mois .• . ; . . «G fr.
: -liai' AN. . ... §2- FU.
m MMRO SO CEATtSlES.
Les «cbonnemens datent des 1« et 46
Se chaque mois.
Les lettré? .au -eavois d'argent non affranchis soï
Les articles déposés ne soirt pas rendus.
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• MM. les souscripteurs dont l'abonne
ment èxp'ire le fa mai sont -priés. de le
TeaQu\ f (À&im)Mdiateinvnt } s'ils ne veulent
pas éprouver-de retard daias la réception
dn journal. . ' '
Le-mode d'abonnement le plus" sirrip'lè
et le jpîus prompt esi un mandat sur la
poste ou 4an'effet# vue sur une maison de
Paris à Torclre de l'administratéUT du
Constitutionnel.
pauiS , mai.
«««EST PîS MIS
BU BEJP ajftt -TEiLEJt T BAC-1- A -SjEXN-E.
•La dépouillement -général des votes a- eu
lleu iiêrmàtiQ,, à
puiliq-ue, ïiar les jsoins de;la wminissioa
municipale* On a donné lecture des chiffres
- établis .d'àv4ûçe, dâftis cirque maii'ïé, par
iuie r&Mo^i-attentivé.
Voici le taMeàu des résultats définitifs
proclamés. ÎSbûs-îaisQj^ suivi# les résultats
de Paris -et des deux sous-préfectures qui
complétât le d^artement/tie'ia Seine, du
flêtàil de'ieiuc de .'toutes ïés conimiittes .âes
arrondissements 4 e Sceaux et -de .Saint-De
nis qui n'avaient pu être encore obtenus
à'uiiefaçon exacte et ÇQrtyjlàts. . . -
JPÀRIS.
Arron-
diss 1 '.
•Inscrits-
; " *
-Votons.-
J^Tals.
K...-.
■17.W1Î
Ji.jJSC
7.37ft
h £.-i34
^S2-
lâ,962
12.018;
,5:24a
<6.355
417
3°....
53 .m
!17,952
C.1D7,
11.J90
.455
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9592
- La Ghambre s'est réunie aujourd'hui,
pour se .séparer de nouveau. Lo'proccB--
véiiai, lu-au-inilieu de l'inattention habi-
fùelle, et-adopté sans réclamation, quel
ques-congés accordés sans opposition^,
quelques pçoj.ets.de.,loi d'intërct.jiïtis oïi
moins; Jocai -signalés; .à J'iiorizon^ies. bu-=
rèaïï'x 'tîrës-aii' "sH rt, iiôilti" 'llBéahce d^aif?;
jourd'huL i-
" M.' Schneider' -a -proposé jane^ nou
velle .suspension -des -séances, pubïiqueày
çt' 'assemblée h pens^afetf'lur^ùeTe'rg-.
censemep-tolés -.Wtës-p'lébiscitaLres la.réi
clàm'erait entière p'endantun îidm-
bre de jours mdèterjàuné,Ôn a décide que
lés diseussions seraient reprises pjyfs tard.
Pius taixl, voilà un m«t auquel cette
Ghw^bxe .nQus : a bien Mbitijés. 11'serait
peùtrètre injuste.de luLendfaire-ûn crime,
et-.-l'q.çtivitë; ' personnè-11 idb Fa ,plupart de
ses-membres prouve- qu'elle'a Subi inai-
gré elle la loi y-es"fcircqnstances.
._Qn a fort, bien coimpfiS ^quç l'agitation
plébiscitaire .s,uspendît tout autre travail
pôlitïqùe- ;.i oiit autEe.intérêt disparaissait
devant-'r-iî^tdrèt : âQ cet^e dutte. capitalej
toute-autre':dlseussion eût paru fastidieii-
"sè, ét les députés avaient,"légitimé dans-la.propagande ;des oui ët
des'kô». : Mais aujourd'hui on comprendra
moins, dJaciiemeutl ce: nouveau -retard. M.
Pelletan a fait observer, avec'plus de mo
dération qùe"'de"succcs, que "là loi sur la
presse étiitjd&phiM.Qiigtemp3 sutlfi chan
tier, et que le tronçon déjà voté attend
toujours le tronçon ' qui reste à voter. Le
président da- ; la : ' commission a • répondu
que la commission avait à examiner des
-amendements et qu'elle n'était pas prête.
Maisïl y a d'autresprojets de loi ensouf-
france ; mais le pays sait maintenant quel
-est'-le résultat dû vote plébiscitaire, et si
le recensement de- ce .\tote est une -for»
maïité nécessaire, ce n'est .pas'une for-,
malité qu'on attende avec -bien de l'im
patience, ni qui doive révéler rien de nou
veau. Quand on songe a la masse énorme
des travaux que la Chambre doit accom
plir, quand on songeya toutes les dis*
.eussions.quiserontlorcément renvoyées à
la session prochaine., à tous les problèmes
intéressants dont il faudra ajourner la
solution, on ne peiit.s'empêcher de voir
-avec étonnemerit une nouvelle Suspen
sion qui sera sans doute courte, mais qui,
en un pareil moment, paraîtra toujours
trop longue. ^ }
R. nttti.' 1
JBULLETIN POLITIQUE.
Le -Corps -Législatif et le Sénat ont te
nu séance aujourd'hui. Mais le Corps Lé
gislatif s'est ajourné jûsqu'après l'achè
vement par les bureaux" du dépouillement
des votes sur le plébiscite, dépouillement
qui exigera .probablement cinq où six
jours.
Lorsque les séances publiques recom
menceront enfin, il est àsouhaiter que les 1
députés de la gauche s'inspirent des ré-
-^tex-xons-que -leur défaite du 8 mai- a.dic
tées aux principaux journaux radicaux.
Nous avons déjà cité l'aveu du Siècle.,
confessant que jusqu'ici le parti républi
cain a fait peur à la France ét qu'il doit
travailler à la rassurer. L'Avenir national
■a reconnu aussi que dans ces dernières
années il s'est dit et fait'dans son parti
bien, des folies. .« Ces doctrines ahsurde.s
rendues-encore plus absurdes-par le lan- '
gage de certains "orateurs, ne sont pas
celles du parti démocratique, dit M. Pey-
rat. Tous les -hommes sensés les répu
dient; mais ils ne les ont pas répudiées
assezhautement, assezauthentiquement.»
Le Mveil tient , le même langage. Lui
aussi se dil déeidé à t< répudier des soli
darités compromettantes et à faire justice
des exagérations."»'""
•Cs 4aiigcige-esY remarquable, .11 prouve
que la crainte dubon .sens du suffrage
universel devient pour les partis le com
mencement delà sagesse, -
; Les;arâîeurs..dé la'gauche: radicale ea
sont-ils -arrivés à'- ce cqm'rfieneemènt de
sag|eSse ; qui "se prodùit'.clie'z leurs amis de
la presse? M. Jules Ferry, .qui., pour-faire
sa coùi 4 aux 'd'émocfàtes des barrière!^ em
ployait loutre jour l'argot révolutionnaire
et parlait du' faubourg Antoine, est-il dis-
posé t ainsi que M. Emmanuel Arago, à ne
pjus^lré^éniehdrjâ'à la tribune les décla-?
mations violentes et-irritantes à l'aide.des-
quelles ils - ont-reéherché" jusqu'ieï'la-.po-
pulacerie? M. Jules Favre renoiicèra-t-il
à sacrifier le bon sens^ au désir de lancer
une épigramme acéree? La gauche, en un
mot, voudra-t-eïle deyêntr un parti par-
iomen,taire- sérieux,..au" lieu .jde Sa''être
qu'une-opposition systématique?'
' Nous 1 lç : souhaitons plus que nou,s ;l'of
-sons l'espérer. Ét cependant^', s'ils veulent
exercer à la Chambre-et dans le pays use
influenpe'Sérieuse- et utile,'que les d'épu-
tés.cle.la.gàudie en', soient bien:convain
cus, il-faut qu'ils cessent de considérer la
guerre ac'ha'rnée'-et sans trêve'-au gouver-
neméhtcomnje leur unique but. >
, Dans cette hostilité systématique,, l'es--
prit "se fausse, la bonne foi s'égare; la
.-passion aveugle. On perd de vue la vérité
et le bien pour n'écouter que ses haines.
-On déchoit dans l'estime du pays au lieu
.d'arriver à-être son guide. '
• - Le'rôle d'une opposition patriotique est
v de%làûiùlgr la gou^rn^en^-.no^pas^d,^
l'entraver;'c'est de p'ousser aux réformés""
utiles et non pas de faire perdre le temps-
de la^hambre en débats passionnés et
stériles. ' . '
Lorsqu'on aspire à conquérir le suffra
ge universel, ainsi que disait le Siècle, il
ne faut pas avoir p.o'ur unique program-
jne la critique, pour. unique' but le renr
-versement, pour unique sentiment une
opposition haineuse. ^
11 faut savoir se montrer juste, s'impo
ser de rester pratique et ne pas mettre
én avant comme instruments de guerre
des idées et-des propositions qu'on serait
•obligé «le combattre si l'on arrivait au
pouvoir. - .
Ces règles de conduite, les dép'ulés ^ra
dicaux les ont, souvent méconnues jus
qu'ici. Ils s'y conformeront à l'avenir s'ils
'ont compris les causes de leur grande dé
faite du 8 mai..
La soirée de mercredi a été, [à -Paris,
grâce à Dieu, beaucoup plus calme que
'celle de la veille. On,doit espérer que ces
ridicules tentatives d'émeutes-sont-finies
et ne se renouvelleront pas.
v-. Les nouvelles de l'étranger sont saris
■ iiritr^ - —-
C. BARBE.
L'Union déclare qu'ellè ne regrette-pas
la ligne de conduite .qu'elle a .conseillée
et suivie en face du plébiscite et elle fait
un grand effort d'esprifeen nous traitant
d'officieux mal ivjoxmé.- , '
. Faut-il protester contre le mot? Gela
n'en vaut plus, la peine. Gomme les doc
trines "de l'Union, le mot est si vieux qu'il
est inofï'ensif.
Laissons là ces puérilités auxquelles
se .plaisent les journaux .qui aiment à
se venger de leurs déconvenues;- si l'U
nion les juge dignes-d'elle; .nous les- ju
geons indignes de nous. ;'
Nous lui avons demandé, ainsi qu'à -la
Gazettejda,France, quel appoint elle pen- :
sait avoir-apporté dàns-lé contingent des;
1^500,000 ,no)% qui .qntfepojussé.l'e plëbis-i
cite. . . :
Elle garde le silence et se contente de
protester contre "le - prétendu âfacernenti
"dé soh|>arti. ■': :
Le parti légitimiste .effacé! rpais, -dit-
«11e, est-cê s'effaeer ; .«• -que de déclarer.,
énergîquement cè "que Ton .veut ét ce quel
l'onne veut pas? » •• '.>* - »• _
Pour un jqumal r ce n'est-pas }às-effa-i
cer;-m'aijï lorecju'e des^crient'IÇflvs
soldai,s.: « ; Suivez-nous! ». e.t qu'ils restent
seuls à brandir, à la tête de leurs -troupes, |
une épée ridicule^, peut-on dira qu'ils".
soienV.suivi&.d'ùne.ajmée?' " ' . ' ;
L'Union connaît un genre d'.effacement'
qui consiste « à faire bon^ marcliç de ses
.propres idées et à .tout accepter. :
•Si elle entendappliquer cette définition;
à l'attitude du Constitutionnel 3 elle nôus
d^nne unepauyre idée dé la rectitude de!
.-son jugement-Comment }&Çe£^iiuïk#mçï\
a-t-i : l pu un-seul instant /aire bon marché 1 .
de ses idées, puisque depuis lés élections;
de-mai 1869, époque à laquelle il-s'est misj
ù- la .tête du'-m'ôuvement, ce- sont ses 1 pro-'
prés idées qui triomphent ! Ce ç'e'ràit mi;
phénomène bipn nouveau qu'un journal;
• qui-renierait soreprogramme, alors qu'il
passe dans la Constitution et devient ce
lui du pays, des Chambres, et du gouver
nement.
Ge serait tout simplement de la niaise
rie, et l'Union se fait tort en paraissant
-admettre ^qu'un speçtacjie aussi ridicul.e
puisse être donné parmi"journal." '•
' « Nous avons eu des Garibaldi pour al
liés ! » -
Que signifie ce rébus? Nous prions
l'Union de nous en donner le mot.
Nous « favorisons et caressons le so
cialisme. » - - „■■>■■■
Décpuverteingénieuse j maisbouffonnel'
Nous caressons .Ile socialfsme,.nous qui
combattons à outrance les doctrines in-
-sensées des théoriciens révolutionnaires;! _
Mais que faites-vous donc, vous .qui
vous enrôlez sous leurs drapeaux et qui,
dans nos luttes sociales, tendez la main
aux adversaires les plus acharnés de la
famille, de la proprié té,. d"e la religion!,./
Nous-vous avons demandé quel était:
votre appoint dans les 1,500,000 votés né
gatifs,, dû 8 mai. Vous vous êtes tu, mais
le Rappel -a répondu pour vous : il s'est
approprié tous les non, de même que la
Marseillaise s'est approprié toutes les abs
tentions. Nous demandons à la Gazette et
& l'Union de se mettre d'accord sur ce
point avec les journaux de MM. Hugo et
Rochefort, .comme elles l'ont fait en lace
du -plébiscite. Elles ne trouveront -sans
doute pas que ce soit trop exiger d'elles.;
imprudents alliés, qui, avant le .com
bat, n'ont pas songé à s'entendre'sur la
la part de butin qui devait revenir à cha
cun après la victoire !
Par le langage que tiennent aujour
d'hui les feuilles démocratiques et socia
les, la Gazelle et l'Union. peuvent juger de
celui qu'elles auraient tenu le lendemain
du triomphe.
Les feuilles légitimistes peuvent-elles
eroiro de..bonne foi que, le jour de la cu
rée, le socialisme eût cédé le pas au com
te ; de Ghambord? Non.
Pourqui travaillaient-elles donc, si ce
n'est pour la république démocratique et
sociale ? Volontairement ounon,quel mar
ché ont-elles donc fait avec le socialisme ?
Pour leur .'honneur,- nous voulons .croire
qué ce n'est qù'ûn marché de dupés.-
AM. MA-TAGRIN.
Iiier^es membres dela'eonifnigsionexé-i
cutive du comité du plébiscitejDnt dîné-aux;
Tuileries. L'Empereur s'est montré ex-|
cessivement gracieux pour chacun d'eux,]
et les su .chaieuTOusement remerciés du;
: cûn'confs'.spontanô. "et .éiiÇTgiquê .qu'ils",
"avaient pr.eté à la 'eauac.libérale. , ;.
C. l'iEL.* .
îs T ous lisons à ce propos dans la France
- On a beaucoup reniarguë, dans le -.courant'
,de la -soir.6e 1 .ra > tten! J ion' i to'ute spéciale do'ilti
TJBirypereur ■d'hpaotè-M . ïîiiiîle' ue- Gfràrdi'îï,}
.ayeclçquer'îl-'s'es't: lqngûeme'nt' enti'éteiM.;
: ^Ji'Xpa'pêratricê a. égâlerrien't- , eu àvê'c M. (le
Gjirârdin uije assez.'foiigue • coiiTërsation
"qu'elle lui auTàiij-mêmôy-ûssuVe-l-dii; expi'i-
mé'jle" désir de repreïïdre. ; un dêis jours lie'
'cette sptnaiaè; - - '
'Un collaborateur du Siècle, gui travaille
; au second Rlan, -à côté de M.'.'Vilbort, non
loin de Pierre Loiseau,' nous 'réprochej
d'être les parvenus de la politique. «Par-i
venus de la politique » ne-traduit, peut-!
- être pas bie» -exactemonf-la pensée"de-ce"'
républicain. ' • '
S'il veuldire que nous sommés'enpo^-s
session du -gouvernement -et, de la ilibcrlé, s
objet de nos espérances,'11-a raison de.
nous traiter de la sorte; que si au contrai
re :il .entend que nous-sommes arrivés à
l'improyistei et sans y avoir travaillé, à
un Succès dè mauvais -aloi-, le Siècle
nous-juge mal. Ce .que nous-savons, c'est
que lui-même n'est parvenu -à rien,
qu'il "n'a : pas fondé la . république d&^
mocratique et sociale pour laquellG^ëfef
■puis >treat«rcinq stnsj-.il se donne tant'd©*
mal. Nous avons grand'peur ^ qu'ife soît ■'
obligé d'attendre -encore bien Iongfenp's '
avant dé pouvoir s'appliquer ce mot-de.
« parvenu » qui, jusq'U'à ce jour, ne >ui
convient à aucun titré.
il est vrai ,qu e notre cause -viont d'avoir
quelque succès ; mais ce •point par
fierté que nous avons parlé du « qu-inquet -
fumeux » de la rue de là Sourdière; cha
cun sait que si le Siècle avait voulu, il ne
tenait qu'à lui de suspendre un lustre
de cristal devant la porte du comité ré
publicain. Ce qui nous a frappés beau
coup plus que-lé quinquet, c'est la haran
gué de" M'Laurier, venant dire. aux ci
toyens- impatients qui se morfondaient
dans la rue : « Citoyens, v e'.est le scrutin de
1852 renversé. » Ce renseignement" n'é
tant point, ,on en conviendra, d'une ri
goureuse exactitude, nous avions craint,
un instant, pour le comité, les suites de
cette mystification. Mais il'faut croire que
les amis du Siècle 'sont habitués aux dé"
cèptions; ils ont, par ait-il, assez .bien pris
là chose. On aura sans doute én'core trou- ,
vé moyen de'leur persuader que -la majo
rité «tait pour eux ët que ïem parvenus de
FEmpire -allaient néeessairement déguer
pir. :N'-en déplaise au citoyen qui -nous
"prend à partie, il y . aurait mieux
à faire, dans l'intérêt des masses , que .
de les entretenir en de telles illusions; on
peut, .si l'on manqué de ressources, aller
à l'économie pour l'éclairage du comité;
.naais s'il s'agit de montrèr' au peuple ses
véritables intérêts, il faut .renoncer au
quinquet et allumer les lustrés.
A. RlbiAL. '
S -.
TÉLÉGRAPHIE EBIFÊH.
agence tiâvaîs. v
i- Alger, 10.mai. .
Le vote du plébiscite,-dans l'armée,.a don»
né, en. Algérie, lés "résultats suivants :
- Oui 30,103" '
. ...
" • ' ,-r " ~ !j ■ -"Màré'èillé, 12 mai.
-»»Le-itonUeuï~de.:l'Al<}£He .annonce,le
TOte du plébiscité en Algérie a donné les
résultats suivants. : ; .. • " r'*".
provmce d'Alger,^5-,
Province d'Oran,-3,(JU8 oui; A, 152,non.
Proyince de Gonstantine, 1/J60 oui; 4,264
11811. ■'i , . , ■ ■ ,
Territoirs militaire, 257 owi^.limnr-
• ■ - • •• •.
"" - """'Iife^-Trorfe,"i-l-
Le ste&mev Hammonia, de la Gotapagnie
hambtmrgeois'e-améïicaine, est arrive.ici. '
ïîsîtagne-;- ''
- -. •- '-Madrid, 11 mfli-soîr.
Danalla.sûaace dea .Gortiis. d'aujourd'hui,
.M.Jiœilio -fiastûlar.'a -.pronoiiCé uq idisiours
sur les lois relatives aux .municipalités;
- "Lé directoire fédéral républicain,désavoue
le manifesté auquel avaient adhéré un cer
tain nomhre_jde .journaux--républicains de
Madrid et de province, Ge manifeste avait
pour but d'ame lier les fédéralistes -accepter
la République unitairo .avec des institutions
donnant en partie.aatisfaGtion-aux.doctrines
fédéralistes.
Ou dûment que la.,majorité, de la Tcrtul-
lia progressiste- (cercle d'environ 7Ô0 inein-
• bres, dont le maréchal Prim est ntôsidenl)
se .-soitopranoncée en faveur da .la caadida- '
turedU mai-échalJEspartevQ au trône d'Esp
agne. Un cinquantaine dô membres, seu-.
ement seraient. dans ces idées, et les ainïa
d'Espartero eux-mûnie's déclarent qv?p le
mareehal a'est nullement disposé à ^ban«
donner la vie privée.
pa
le
FE^IiLEip ^ CONSTIICTIO^EL,: 13 m .
Jj'A MAUDITE
Le-passage,des Bohémiens ne elïaà^êX
rie», aux habitudes d-'-Ismaël, at.Ie p'assa-
étaient tonjours prêtes .à transpoilér ,Iés'
visage ne îaissau paspius uevineT -quepai
avantSe passait' dan's son p&e înà-
pénétr^ïe. , ■
. Le matin- an lever du< soleil; -le -soir
alors' -""""'*""""' i ^ a - v .
che
tracer.
fin etiltirait-des oracles .de ; l'ombre'que
tèri'â*
. Les bergers.iiiqùiets,, eux.aussi,' .des
bruits r dë 1 gûefH,:qûi.- êqûraiénfl'dansj le
pays,' chassèrent' devant eux- leurs nom
breux troupeaux- et-s'aventurèrent- plus
f .rencontrer* le caim.e,-Ie. repos et y être
l'abri des passions humaines' tjûi fai-
saiènt'iixènYOïr.ces mùssësfde;soldats, qui
pàssaiéat.sur liy soi français-, comme-.une
troupe dévastatrice "ne laissant ni-vivres,
ni reSsouïe"es>nrj.éun.c's' h.oTnmés'derrière
e 'Lê's'bérgérs montaient, lès chienspous-
salent -les' troupeaux tout- en lés laissant
pSître de ci, de-là : ,' lès quelques bouquets
d'herbe verte- qui poussaient entre- -bas
fentes'du rocher.
^uand -la 'chaleur devint accablante;
combinée avec la fa.tigu0 .de la piaïcbé,
dépouilles -qui ' "s'échelonnaient jusqu'au
tiers'ds la îiici.iitagnè.' >
« L'un desjbçjgers déployiiàlors son man
teau, Tétendit sur la terre et s'endormit
avec ses bêles sous la garde de ses chiens.
qui'allongèrent à.leur f tour, .leiirlin'usèau*
frais et poilu 'sûr -lëûfs' larges'pattes et ne
ferxnè'rent'qu'à" 'demi'leui'spaupièro'sin-
1 -* 11 ''"'énïes et-efeiresj
me«hemin, car tous'fûyaîentl
-;Qûêlqùes.-.secandes à peine s'étaient
écoulées depuis, cette tentative de repos
lorsque ï*âtàuÉf; "lé "éhién vigilant de la
troupe, releva îa.léte, flaira dé clroité-, (fé
gauclie, puisse dirigea -vers-un pli de tor-
rain-éu fpnd duqûél était nn fossé ^ue les
eaux y'àvàïènt creifsé dépuïs les siècles
qu'elles en suivaient le -fond, pendant les
mauvais jours. - .
Le chien" se peii'clia' èn' grognant dou
cement, e±iLexplai;a.lÊ bord du ravin.
Une petite fille y dormait tranquille
ment, les bras repliés sous -la tête,.et,.ses
cheveux noirs l'abritaient du . grand, jour.
qui-xUiràit .pu. frapper trop yivemeut sa
paupière close.-
Elle avait- été laissée là, au bord delà
route, dans l'herbe .haute et drue du fos
sé, jaunie par lespremiers joiirs de Thi-
vér; . elle y dormait.à poings-fern/és, in-
sô'ucîanle' ae la veille, sans,inquiétude -sur
le présent,, et inv.se .doutant, même':pas
Ïu il y eût une chose'qui s'a'ppélât le len-
emain, et que ce mot .put être représenté
par uhe -menace-, ce qui- donne le jplus
exàct tableau de sa Réalité.
Elle dormait quand le. troupeau.'pàs^,-
et.le .cliion, >qui-eventa.it la présence d'une
personne étrangère, vint jusqu'au bord
du'talus, où il se mit à grogner-,avec me
sure, d'ùnefaçon presque bénigne; ' •
„ Pataud resta' sur le bord du fossé, allon-
feantson museau vers j'enfant endormie
. 'upé.façonpliiabruyânte quémeiiaçanlfe
,, L'entant s& réveilla,-se frotta les yeux
un instant, et :d'un bond elle-fut-sur ses
pièds^ régàfdailt autour d'éllp. asséz é'toïi-
née de sa^olitudej alors ^u'èflë -so irciû-
vait=au milieu des siens quand elle s'é
tait endormie.
gardant-lout autour jl'elle.'d'un air éton
né ; elle considéra un long moment le ra?
vin profond qui lui servait de berceau et
dans.lequel eilé.venaitd.e dormir-sur un
lit'de feuilles sèches-que le vent y-avait
amassé. •
'Sesréflexions ne-furê'nt-p'as longues :
elle s'e' -prit, des deux-. .mains,-', à - -l'herbe '
épaisse et se iait ép, .d'éj^oir ' dé .grimper
sur la roulé,.àu^oikI 4e,laquelle.ie chien
là regardait faire.. Un^ fois en devoir de
monter -le long da fossé, elle s'aidait dos
pieds-et dés doigts, eonj-me >uo.petit écu
reuil.-Ce fut'à'ce moment-là qu'elle aper^
çut Pataud penché sur elle, montrant ses
dénts blàflcnes entré Ses' lèvres retrous
sées'. ■ •-.■'■ - . • ■
. Elle lui sourit,.et se dirigea de son côté
sans .crainte. : - - ..
II. paraît quelle était crânotle, la fillet
te, car ia- grave bète au poil -hérissé ne lui
procura-pas.la moindre émotion désa
gréable;, au contraire, elle aurait".été bien
vert les .yeux ; aussi, dès qu'elle put, en
allongeant le brasj saisir .les longs poils
de lax»ravebête ; --eJ]e le fit .avec cette as
surance et celte spontanéité qui n'appar-
tienn'eht'.quaux'enfouis,élevés en grande
liberté et chez4esq.uels.une certaine au
dace enfantine remplace la crainte et la
naïveté.
Pataiid s'arrêta de grogner, il-laissa l'a
'.mignonne Se Cramponner à sa -fouiTure
ét, grâce à cette aide inattendue^ l'cnïant
se trouva • vite sûi'î.pn gazon court et dru,
toute droite à côte du chien qu'elle em
brassa tendrement'é'n lui faisant un col
lier dé sè's deux petits bras. '
-, Etpnis.la mine, rébarbative du grand
Pataud n'était-réellement-tout à, -fail qu'à
la surface, et.pour peu que l'on considé
rât son regard, on .voyait bien qu'il n'é
tait pas méchant du tout, et on ne s'arrè-
taif pas. à;ce'qu'il : pouvait y avoir d'anti-
parlementairfe'dans son premier abord.
C'est ce que fît-la-fillette : après être
grimpée droit à lui, elle se mit a lui pain
ler-fiq. Itmgagç .guttural'^ caressint pres-
"û"ê "comme un' chant anectiiëux 'èt ten-
re, que la brave.bête eut l'air de com
prendre, quoiqu'il n'eut rien dé commun
ayecle dialecte du vieux Querey auquel il
étdt-habitué: " ! ■'
■ .11 siarrêi-a; de grogner et laissa retom
ber ses lèvres épaisses sur sa terrible mâ
choire bliinche qui n'avait plus sa- raison
d'ôtrejpuisqûe son exhibitionn'avaitpoiut
•efÔrayé- l'enfant, ;C£u,i yenait de poser ùriè
main hjirciie et carrelante sur le cou du
chien qui l'avait aidée' dans son'ascension.
Pataud là -regardait do son boa regard
surpris, et 'affectueux-, et, comme il trou
vait les caresses bonnes, non-seulement
il se laissait faire,
et protectçur qu'il tenait probablemént
des fonctions'.de gardiéii d/jnt il .était in r
vesti. ,
■ Quoique la-décéuvorte de î'edXaut n'eût
pas duré bien-longtemps et "que son voya-
, ge jusqu'au bord du chemin- se luL -fait
de Pataud, et il s'était mis eq. cVevoTr dele
sifiîer.
Pataudp'êtà un mo'm'enl l'oreille, puis
dans sa .-tète il -rumina que sou flair et son
ouie l'auraient averti si-le moindre danger
s'était présenté, '.et. qu'il.n'avait, pas à se
pressefoutre -ftiesuré pour retourner -au-
• près du troupeau que rien ne mettait en
péril ; néanmoins il §è ;nit eu maiohè,
mais pas sans faire comprendre à s;}, toute
nouvelle amie qu'elle devait le &uh're.. -
La fillette, avant d'obéir à .cette invita
tion, regarda, d'un air inquiet alors, tout
autour "d'elle, et quand elle eut bien- re-
conilu, à là configuration. du -terrain, la
place que la veille encore occupaient les.
tentes de s;i famille, -olle se-nilt Vpleui'ôr,
non pas avec des plaintes et' avec des
soupirs, non pas en se laissant abat Ire
par la douleur, mais avec dès éclairs de
-colère dans les yeux, avec deâ grince
ments de dents, eu frappant le sol de sqn
pied mutin ; puis ce-fut'd'un pas lsj.uscjuG
et îièvreu? qu'elle parcourut j-^Ù'Oit espa
ce ou la ti'oupe de Jiohème avait campé,
—Seulo ! seule! oïl sont-ils?- disait-elle
entre ses denlsserrécsparla colère; pour
quoi m'ont-ils .abandonnée?
1 Mais Pataud, qui n'avait-nulle raison
jiour s'inquiéter des Bohèmes (juj av£\ieqi
repliés leur tentes, devint plus pressant,
.efforcé fut .4 la fillette ,d"e le suivre, car
-elîe-m.èra-e n'avait nulle envie 4e se re
trouver seule dans ce désert. Toute-seule
encore ! Pataud> c'était-déjà quelqu'un.
_ Le berger, nous l'avons dit, tout surpris;
de ri-'avdir pas yu révenir le chien", ft 'Son-
appel, -avec;sa.vitésse ■ Ordinaire,-ise- diri
gea ve-iis'ïe p.li dé .terrain.où la'raignonne •
et le chien étaient livrés à des sentiments'
si divers, -■ •"- • -
' Le berger était un homme simple et
-religieux, qui croyait à- line foule.jde. chQ-
ses; aùx sorts jetés,.aux bons et" aux mau
vais' regards, 'aux gens ayant'dé,s rapports
avec Tespiït mà.Iih, aux pactes, faits avec
le diable.pQur.en rétireiles bénéfices dés
gloires et .dès. intérêts matériels dé ce
bas monde. Il était profondément xeîi-
gieux, mais il affirmait qu'un prôtVft ou
une nonne rencoiitrés.leiuatin luisaient là
journée mauvaise et que. la 'venuë des
gens d'Eglise c*n_un logis y apportait tou
jours malheur. ' ' ■
- Il .jijniait, J)i,çu, jnais il. redgutait dnor-
niéinènt-'cod^ 'qat 'sti disent iés ministres,
les-ayant toujours rèccrn-iius nuisibles ei
inaîvoillants. :
Quand il vit Pataud en ai étr-aûge com
pagnie, il-commença par se reculer pru-
aemm'ont de quelles -pas, et considéra
des picçls.ô-ia.fctf/ri llllotte dont. la cô3-
tum,eb'iriolé "et* la. peau' brune, léger4-
m^nt^ulvrée,, 113- laissaient pas qhe de
i'étonner- énormément. 11 crut d'aba'r^
à une apparition maligne et f^l à plu
sieurs reprise^ le gig^e .dé Ij. croix',
pain; se garantir de son influence per
nicieuse ; iaaîs rien ^n'ayant mis en-fuite
la fillette, le berger se hasarda à lui*par
ler. Il l'a questionna; mais ni l'iv^in Vaur
tre ils ne purent se corn,prendre, vu qu'ils
parlaient tgus les cteux un- langage aiiîl}-
' ' "" • '. > .
— De quelle paroisse- -e's-lUyla petite?
IvU demanda-t-il en regardant curieuse
ment'l'enfant- èt les oripeaux âiis : si bril
lants qu'étranges dont elle était revêtue.
•L'enfant ne comprit pas ce qu'on lui de-
mrmd'ait; 'néapipoins e^e se mit -à-parler;
mais cela qe'-fit qu'augmente^* l'étorme-
wéât dû berger, qui de sa vie n'avait en
tendu unèplïôse "Semblable; il Sô signa
en toute luïte ét recula à -heûveâu dun
grandipas.encore:.'- c • 1 -
■ . ^'-Seigneur Jésus! "fît-il v qu'est-ce :que
peut -bien être cette enfant ? A coup'sûr il
y a de la sorcellerie là-dessous, car je ^oas
d'âge-de raison; je cannais ,à ,pp,u "près
tous l;e^ p? v tbis-d"os .'diverses pcTrôissesMu
pays,et, denres jours, jé n'ai Entendu par
ler de la sorte Si c'était ane tëntàtion du
méchant espiàt,. et tte maligiie appa
rition prenait cetia forme mignonne, pour
me tromper f... Ah-! ^nais,faut pas 3e lais
ser sut'I'jï^éildre T ;ïîf; il fécommènca le signe
do la croix 'qui rie' fit pas fuir-la fillette.
Sans le rassurer tout à fait,cela ne man
qua pas que de mottre quelque -calmé en
&es esprits,at-il considéra l'enfant plus at
tentivement, ses craintes s'étant en gran
de partie dissipées. v
La petite bohémienne, aussi ""regardait
auto-ur-c^eile;'étdévènallHe 'pluS èn plus-
triste pàï'là hoùvélle' eoiistatation qu elle
■faisait de l'absence des siens,-abséneo-sur
laquelle. elle ne pouvait plus conserver
aucunAQUie, .ejLr plus une tente n'étalait .
sqn foyer sur.la lande,.et, sauf elle, le' ber>
ger. e,t son, chien, il n'y ayait.perso^nê
màW' pérsofiûé'!"atiSâi loin ' que - pouvait
a'-ôténare sOn-règard.-'- : - r
îiier encore,
. Alagâi ê'n voyant-Pataud répoiidre à
Rappel de son nom': elle prononça à plu
sieurs réinlses•:"« Stella! Stella 1 » Ue
manière à bien faire comprendre au ber
ger que c'était, ainsi .quil la fallait ap
peler; . - v .;'-
Le berger revint donc auprès de son
troupéab; avec une^trouvaille dont il ne"
savait encore t/-op que" faire. Il jugea au
soleil que-l'iièuredu -rer
alors il pensa
feire jnangoa" ].
envoyAit.' Il lui donha une, part .de son
pain et' tira una.écuelle de lait à l'une da
ses brebis.La fillette fut invitée par gestes
à -li boire, ce qif elle fit en témoignant une
grande-satisfaetion.de ce bon repas.
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